Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki
Modèle:Infobox Conflit militaire
Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, ultimes bombardements stratégiques américains au Japon, ont lieu les Modèle:Date- et Modèle:Date- sur les villes d'Hiroshima (Modèle:Unité) et de Nagasaki (Modèle:Unité). Hiroshima est le siège de la Modèle:5e de la deuxième armée générale et le centre de commandement du général Shunroku Hata, et Nagasaki est choisie comme cible plutôt que la cité historique de Kyoto.
Utilisant a posteriori<ref name=":3">Modèle:Article</ref> le prétexte du rejet des dirigeants japonais des conditions de l'ultimatum de la conférence de Potsdam, les États-Unis souhaitent imposer au Japon sa reddition sans condition, l'éviction de l'empereur Hirohito et l'adoption d'un régime politique démocratique. Le gouvernement américain souhaite aussi, puisque la bombe A est désormais opérationnelle (Little Boy à l'uranium, Fat Man au plutonium), la tester en grandeur nature et montrer aux autres pays, en particulier à l'URSS, la supériorité de feu décisive qu'elle donne à l'Amérique, ce qui fait de ces bombardements un annonciateur de la guerre froide. Ces bombardements, que certains considèrent comme l'un des principaux crimes de guerre des Alliés, demeurent la seule utilisation de l'arme nucléaire durant un conflit.
C'est finalement le 14 août, à la suite de ces bombardements, mais aussi de l'invasion soviétique de la Mandchourie commencée le Modèle:Date- et de la reddition de l'armée japonaise du Guandong le Modèle:Date-, que le gouvernement japonais cède et accepte sa capitulation. Moins d'un mois plus tard, la signature des actes de capitulation du Japon le Modèle:Date- en baie de Tokyo marque la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le nombre de personnes tuées par l'explosion, la chaleur et la tempête de feu consécutive est difficile à déterminer et seules des estimations sont disponibles, allant de Modèle:Unité, sans compter les cas ultérieurs de cancers (plusieurs centaines) ou autres effets secondaires. Les survivants des explosions, les hibakusha, sont devenus le symbole d'une lutte contre la guerre et les armes atomiques à travers le monde.
L'impact de ces bombardements fait craindre par la suite l'usage de l'arme atomique dans une guerre nucléaire, un effet à la base de la dissuasion nucléaire qui a largement pesé dans les choix stratégiques de guerre froide. Modèle:Sommaire
Préparatifs
Un projet de longue haleine
Sous le nom de code projet Manhattan, le programme secret de recherche et de construction d'une arme nucléaire est lancé en 1942<ref name="Jones, pp. 37-39">Modèle:Harvsp.</ref>, moins de sept mois après l'entrée en guerre des États-Unis, avec l'assistance du Royaume-Uni et du Canada dans le cadre de l'accord de Québec signé en 1943, et la participation de nombreux scientifiques européens.
Les deux bombes utilisées contre le Japon (Little Boy à l'uranium et Fat Man au plutonium) sont respectivement les deuxième et troisième à avoir été construites et elles demeurent les seules déployées depuis cette date sur un théâtre d'opérations. Elles sont précédées par une première bombe expérimentale dont l'essai a eu lieu sous le nom de code Trinity au Nouveau-Mexique en juillet 1945.
En décembre 1944, le [[509th Bomb Wing|Modèle:509e de bombardement]] de l'USAAF est formé sous le commandement du colonel Paul Tibbets pour larguer ces bombes une fois qu'elles seront construites ; il est déployé à Tinian en mai et juin 1945<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Cet escadron est équipé de bombardiers B29 issus d'une série spéciale, fabriquée en vue des bombardements atomiques, dite « Silverplate », du nom du programme de participation de l'USAAF au projet Manhattan<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il s'entraîne à l'aide de bombes conventionnelles, mais construites au gabarit des bombes atomiques, les « bombes citrouille ».
Les deux bombardiers qui vont larguer leur bombe sur Hiroshima et Nagasaki, Enola Gay et Bockscar, appartiennent à cette série spéciale.
Trinity
Trinity est le nom du tout premier essai d'une bombe atomique au plutonium, surnommée « Gadget » en partie parce que ce n'est pas une arme opérationnelle. Il a lieu dans le désert du Nouveau-Mexique, le Modèle:Date-, sur la base aérienne d'Alamogordo et démontre l'efficacité d'une arme nucléaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Quatre jours plus tard, les B-29 modifiés du Modèle:509e de bombardement commencent à mener des raids d'entraînement contre des villes japonaises avec des bombes conventionnelles de la forme et du poids des bombes atomiques ; d'autres missions ont lieu les 24, 26 et 29 juillet. Les chasseurs japonais n'essaient pas d'intercepter les appareils que leur altitude de bombardement de Modèle:Unité protège contre la lutte antiaérienne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Choix des cibles
Les participants (le directeur adjoint du projet Manhattan Modèle:Lien, le capitaine William Sterling Parsons, les mathématiciens et physiciens John von Neumann et William Penney<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) à la réunion du « Comité des objectifs » (Target Committee) à Los Alamos les 10 et Modèle:Date- choisissent les cibles sur le territoire japonais dans l'ordre suivant<ref>Modèle:Lien web.</ref> :
- Kyoto (ville des ancêtres de la dynastie Tennō et ancienne capitale du Japon, l'impact psychologique en était jugé particulièrement intéressant) ;
- Hiroshima (ville des ancêtres du domaine de Chōshū, c'était l'une des principales bases militaires du pays pendant la guerre sino-japonaise (1894-1895) et la configuration du terrain se prêtait à une attaque par détonation aérienne) ;
- Yokohama (qui finalement subit un bombardement classique le 29 mai 1945);
- l'arsenal de Kokura (déjà frappée lors du Bombardement de Yahata en juin 1944) ;
- Niigata ;
Parmi ces cibles, les deux premières sont classées "AA", les deux suivantes "A", la cinquième "B". La possibilité de cibler le palais impérial à Tokyo avait été discutée, mais cette option non recommandée dans la mesure où Tokyo avait déjà été largement bombardée par ailleurs.
Selon Robert Jungk, dans son livre Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web.</ref> :
Modèle:Début citation blocSur la courte liste des cibles pour la bombe atomique, en plus d'Hiroshima, Kokura et Niigata, il y avait aussi la ville des temples, Kyoto. Quand l'expert sur le Japon, le professeur Edwin O. Reischauer, entendit cette terrible nouvelle, il se rendit précipitamment dans le bureau de son chef, le major Alfred MacCormack, dans un département des services de renseignement de l'armée. Le choc le fit fondre en larmes. MacCormack, un avocat cultivé et respectueux de la vie humaine, arriva à persuader le secrétaire à la Guerre Henry L. Stimson d'accorder un sursis à Kyoto et de retirer la ville de la liste.Modèle:Fin citation bloc
Reischauer réfute cette version dans son livre Modèle:Langue, 1986, Modèle:P. :
Modèle:Début citation blocJ'aurais probablement fait ça si j'en avais eu l'occasion, mais ce récit ne contient pas une once de vérité. Comme cela a déjà été amplement prouvé par mon ami Otis Cary de Doshisha à Kyoto, la seule personne qui mérite les honneurs pour avoir sauvé Kyoto de la destruction est Henry L. Stimson, le secrétaire à la Guerre de l'époque, qui avait connu et admiré Kyoto lors de sa lune de miel plus de trois décennies auparavant.Modèle:Fin citation bloc
Cette affirmation est partiellement confirmée par Richard Rhodes, qui décrit le refus de Stimson au sujet du bombardement de Kyoto<ref>Modèle:Lien web.</ref>, allant contre la volonté du général Leslie Groves.
Kyoto, qui avait été mise au premier rang dans une version antérieure de la liste parce qu'elle était l'ancienne capitale impériale, est remplacée par une autre ville, à la demande du secrétaire à la Guerre Henry Lewis Stimson, du fait de sa valeur culturelle ; elle avait également été épargnée par les bombardements incendiaires pour les mêmes motifs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Nagasaki est donc retenue à sa place<ref>D. M. Giangreco, Hell to Pay: Operation Downfall and the Invasion of Japan 1945–1947, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, 2009, Modèle:P., 163.</ref>.
Le Modèle:Date-, Henry L. Stimson réunit le comité intérimaire. Les participants discutent de l'opportunité d'envoyer aux Japonais un avertissement avant l'attaque. Ils craignent que les Japonais ne déplacent des prisonniers de guerre en direction des zones prévues pour le bombardement ou que les bombardiers ne soient abattus. Il se peut aussi que la bombe soit un fiasco avec une explosion incomplète. Edward Teller propose de faire exploser la bombe de nuit, sans avertissement, au-dessus de la baie de Tokyo pour éviter les pertes humaines et choquer l'opinion. Cette idée est rejetée : les Japonais avaient déjà prouvé leur combativité sans limites avec les kamikazes (avions suicides) et il n'est pas sûr qu'une action sans destruction massive soit suffisante pour les déstabiliser.
Oppenheimer suggère d'attaquer avec plusieurs bombes le même jour pour définitivement arrêter la guerre. Le général Groves s'y oppose, car les cibles ont déjà fait l'objet de bombardements conventionnels et les effets des bombes ne seront pas assez significatifs sur ces terrains déjà dévastés. De plus, les estimations de la puissance d'une explosion nucléaire alors disponibles ne correspondent au mieux qu'à la moitié, au pire à un dixième de la puissance effective. Aucun essai n'ayant été réalisé, les effets ne sont pas encore connus. Ce n'est qu'après l'essai Trinity que la nature de la mission peut être décidée.
Déclenchement des opérations
Depuis plusieurs mois, le gouvernement japonais avait chargé l'URSS, seul pays qui n'avait pas déclaré la guerre au Japon, de faire officieusement des offres d'armistice aux États-Unis<ref>L'Union soviétique était le seul pays qui n'était pas en guerre contre le Japon qui l'avait chargé depuis plusieurs mois de négocier pour lui un traité d'armistice avec les États-Unis. C'est pourquoi l'URSS n'avait pas signé la déclaration relative au Japon à la conférence de Potsdam.</ref>.
Le 26 juillet, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine transmettent la déclaration de Potsdam demandant la capitulation sans conditions du Japon, mais sans clairement exiger ou écarter la destitution de l'empereur, et avertissant que le pays serait dévasté si la guerre continuait<ref>La déclaration relative au Japon signée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine ne parle pas de « bombe atomique » mais se termine par une menace claire : Modèle:Citation, dans John Costello, La Guerre du Pacifique, Modèle:P., vol. 2, Pygmalion, 1982.</ref>,<ref>Un second avertissement est transmis le lendemain de l'attaque d'Hiroshima, et deux jours avant celle de Nagasaki par la présidence des États-Unis à l'occasion d'un communiqué officiel : Modèle:Citation, dans John Costello, La Guerre du Pacifique, Modèle:P., vol. 2, Pygmalion, 1982.</ref>. Le gouvernement japonais rejette les demandes alliées le 28 juillet (mokusatsu)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="jul">Modèle:Lien web</ref>.
Réaction du Japon à l'ultimatum de Potsdam
Les échanges entre Hirohito, le cabinet et l'état-major montrent que l'empire du Japon n'était pas sur le point de se rendre sans condition. Les archives japonaises et le journal du Garde des sceaux Kōichi Kido indiquent que l'empereur et le cabinet insistèrent pour obtenir une reddition conditionnelle, alors que le gouvernement menait des négociations parallèles avec l'Union soviétique. Parmi ces conditions se trouvaient le désarmement des troupes par les autorités japonaises, le jugement des criminels par les autorités japonaises, l'absence de forces d'occupation sur le sol japonais et la préservation du régime impérial et de l'Empereur<ref>Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001, Modèle:P..</ref>.
En réponse à la déclaration de Potsdam du 26 juillet, le gouvernement japonais organise le 28 une conférence de presse au cours de laquelle le Premier ministre Kantarō Suzuki annonça l'intention du Japon « d'ignorer » (mokusatsu) l'ultimatum. Une ambiguïté subsiste cependant quant à l'attitude de Suzuki : favorable à la capitulation, il doit composer avec la faction belliciste de l'armée, et a peut-être souhaité, par cette expression, exprimer un simple refus d'aborder la question en public, ou signifier que l'ultimatum n'apportait rien de nouveau. Le terme est cependant compris par les États-Unis comme un refus catégorique de toute reddition<ref>Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001, Modèle:P. ; Paul-Yanic Laquerre, Shôwa : Chroniques d’un dieu déchu, Kindle, 2008, Modèle:P..</ref>,<ref name="jul" />.
Entre le 27 juillet et le 6 août, alors que Hirohito fait l'objet d'intenses pressions de la part de ses frères<ref>Yasuhito Chichibu, Nobuhito Takamatsu, Takahito Mikasa.</ref> et de ses oncles<ref>Yasuhiko Asaka, Naruhiko Higashikuni; Paul-Yanic Laquerre, Shôwa : Chroniques d’un dieu déchu, Kindle 2008, Modèle:P..</ref> qui lui demandent d'abdiquer en faveur de son fils, le gouvernement se réfugie dans le mutisme. Dans l'attente d'une issue aux négociations menées avec les Soviétiques, l'empereur ordonne le 31 juillet au garde du sceau impérial Kôichi Kido de prendre les mesures pour défendre Modèle:Citation les insignes impériaux<ref>Paul-Yanic Laquerre, Shôwa : Chroniques d’un dieu déchu, Kindle, 2008, Modèle:P. ; Kido Kôchi Nikki, Daigaku Shuppankai, 1966, Modèle:P.1120-1121.</ref>.
Le 2 août, Shigenori Tōgō, le ministre des Affaires étrangères, transmit à l'ambassadeur nippon à Moscou, Naotake Satō, un message lui indiquant que l'empereur, le Premier ministre et le Quartier général impérial Modèle:Citation dans l'acceptation, par l'Union soviétique, d'une mission de paix menée par le prince Fumimaro Konoe<ref>Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2000, Modèle:P..</ref>. L'ambassadeur répliqua en recommandant au gouvernement d'accepter les termes de l'ultimatum de Potsdam<ref name="Herbert Bix 2000">Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2000, Modèle:P..</ref>.
Pressé par l'empereur, désireux de protéger ses prérogatives, Tōgō refuse toute négociation directe avec les autres alliés même lorsque Kaina, le président du bureau d'espionnage, lui déclare le 4 août : Modèle:Citation<ref name="Herbert Bix 2000"/>
L'ordre d'attaquer
Le Modèle:Date-, le président Harry S. Truman approuve le largage des bombes sur le Japon. Le 24 juillet, l'ordre est relayé par le secrétaire à la Guerre, Henry Lewis Stimson, et le lendemain, le général Thomas Handy envoie un ordre secret au général Spaatz, autorisant le largage de la bombe après le 3 août, Modèle:Citation, sur Hiroshima, Kokura, Niigata ou Nagasaki<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce sera le seul ordre écrit concernant l'utilisation de la bombe atomique. Spaatz est chargé d'en informer Mac Arthur et Nimitz. L'ordre n'évoque pas la nature de l’explosif, se contentant de mentionner une bombe spéciale. Cet ordre fut donné avant même que l'ultimatum de Potsdam ne soit publié.
Seules quelques personnes étaient au courant des ordres donnés par le président Truman<ref group="note">Voir sur Wikisource la traduction libre de l'ordre de Handy à l'attention de Spaatz.</ref>.
Hiroshima
Hiroshima était, après Kyoto, la principale ville d'art et d'histoire du Japon, avec une population civile d'environ Modèle:Nombre.
Hiroshima durant la Seconde Guerre mondiale
Capitale de la région de Chūgoku sur le delta du fleuve Ota-gawa, la ville est établie sur sept îles.
Des camps militaires étaient installés dans les environs. Parmi les plus importants, on trouvait ceux de la Modèle:5e et le centre de commandement du général Shunroku Hata. Celui-ci gérait l'ensemble de la défense de la partie méridionale de l'archipel. Le quartier général de la deuxième armée générale (第2総軍 (日本軍), Dai-ni Sōgun) créé le 8 avril 1945 à partir de la dissolution du commandement général de la défense (防衛総司令部, Bōei Soshireibu) était situé dans un secteur montagneux de la ville à Modèle:Unité du centre, dans le château de Hiroshima.
Hiroshima était un centre d'approvisionnement important et une base logistique pour les forces armées. On y trouvait un centre de communications, des dépôts de matériel et de troupes. La population d'Hiroshima fut mobilisée, comme dans les autres cités japonaises, contre l'envahisseur américain : les femmes et les enfants apprenaient à se battre avec des bâtons et à supporter l'effort de guerre que ce soit dans les bureaux ou les usines.
À Modèle:Unité environ de la ville, sur l'île d'Ōkunoshima, était établie une usine de fabrication de gaz toxiques affiliée au réseau d'unités de recherche de Shiro Ishii<ref>Hal Gold, Unit 731 Testimony, 2003, Modèle:P..</ref>. Avec l'expansion de l'Empire, au cours de l'ère Showa, différents types d'armes chimiques y furent produites comme le gaz moutarde, l'ypérite, le lewisite et du cyanure<ref name="Gold_58">Gold, Unit 731 Testimony, 2003, Modèle:P..</ref>. Ces produits étaient utilisés notamment contre les soldats et les civils chinois ainsi que dans les expérimentations menées sur des cobayes humains par les unités de Shiro Ishii<ref name="Gold_58"/>. Toutefois, cette installation n'était pas visée par les bombardements, puisque trop éloignée d'Hiroshima.
La cité fut choisie comme cible car elle n'avait encore subi aucun raid aérien. Selon le musée national de la ville d'Hiroshima, la ville fut volontairement épargnée par les Américains lors des bombardements conventionnels pour éviter tout dommage préalable, afin de mieux évaluer les effets de la bombe.
La ville était faite de maisons presque toutes construites en ossature de bois légère et en papier. Le centre de la ville possédait plusieurs bâtiments publics en béton armé. En périphérie, les habitations en bois côtoyaient les petits commerces, formant une dense collection de structures légères. Quelques usines étaient implantées à l'écart dans la banlieue. Le risque d'incendie était élevé à Hiroshima : la concentration des bâtiments et les matériaux utilisés étaient propices à une destruction maximale à cause des effets thermiques de la bombe atomique.
Les informations concernant le nombre de personnes présentes dans la ville lors du bombardement sont très variables, allant de 255 000<ref name="warbirdforum.com">How many people died at Hiroshima in August 1945?.</ref> à Modèle:Unité<ref>Hiroshima atomic bombing, 1945.</ref>. Les estimations données par les troupes et les travailleurs sont probablement imprécises. Le Modèle:Lequel indiquant Modèle:Unité s'était appuyé sur les statistiques de rationnement de riz de juin 1945<ref name="warbirdforum.com"/>.
Préparatifs
Deux heures après la réussite de l'essai Trinity le 16 juillet 1945, les bombes Fat Man et Little Boy furent envoyées de San Francisco à Tinian à bord du croiseur Modèle:USS. Le Modèle:Date-, elles arrivèrent sur la base américaine. Le 28 juillet et le jour suivant, quatre avions de la "Green Hornet line" s'envolèrent depuis l'Australie pour apporter les derniers composants nécessaires aux bombes : le cœur en plutonium pour Fat Man et les cylindres en uranium pour Little Boy.
Le capitaine de l'US Navy William Parsons était chargé de la maintenance et de l'organisation de l'assemblage des bombes sur place. Il mit en place les différents ateliers nécessaires à cette opération, car on ne savait pas encore combien de bombes seraient employées pour faire plier le Japon. Les Américains avaient prévu deux attaques supplémentaires si la première ne se révélait pas suffisante. La bombe d'une seconde attaque était ainsi déjà prête, et pendant ce temps aux États-Unis, la production de matière fissile continuait pour la fabrication d'une troisième bombe.
Le seul vecteur possible pour la bombe était le Boeing B-29 Superfortress, seul bombardier lourd capable d'atteindre le Japon à l'époque. Une vingtaine d'exemplaires furent modifiés en réunissant les deux soutes à bombes en une seule, pour y loger la nouvelle arme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, durant l'été 1945 à l'usine Glenn L. Martin d'Omaha. Une unité spécialement créée pour le bombardement nucléaire fut mise sur pied, le 509th Composite Group.
Little Boy fut installée dans un B-29, mais ne fut pas armée. On craignait en effet que l'avion ne s'écrase et que la bombe ne se déclenche accidentellement, pulvérisant immédiatement une grande partie de l'île. Les accidents avec ces bombardiers étaient courants et les militaires ne voulaient pas prendre de risques. Il fut décidé que l'armement, une des phases les plus délicates de la mission, se ferait après le décollage. L'équipe s'entraîna sans relâche pour peaufiner la mission et plus particulièrement Parsons qui était chargé d'armer la bombe en vol avec toutes les responsabilités que cela impliquait.
Le commandant de bord Paul Tibbets décida ensuite de baptiser le B-29 du nom de sa mère, Enola Gay, pour placer l'avion et son équipage Modèle:Citation comme Modèle:Référence nécessaire. Peu avant le décollage, des journalistes s'étaient attroupés autour du bombardier pour immortaliser l'événement.
Le bombardement
Hiroshima était la cible prioritaire pour le bombardement. Le Modèle:Date-, le temps était clair au-dessus de la ville. Plusieurs B-29 (dont Jabbit III pour Kokura et Full House pour Nagasaki) avaient été envoyés sur les autres cibles pour y évaluer la situation météo, au cas où les conditions seraient défavorables au-dessus d'Hiroshima, mais les autres villes étaient toutes couvertes par des nuages. Pilotée par Paul Tibbets, Enola Gay était parti à Modèle:Heure de l'île de Tinian, avec Little Boy à son bord. Celle-ci fut armée pendant le vol par le capitaine de vaisseau William Parsons.
Environ une heure avant le bombardement, les Japonais avaient détecté l'approche d'un avion américain sur le Sud de l'archipel. L'alerte fut déclenchée avec des annonces à l'intention de la population et l'interruption des programmes de la radio dans plusieurs villes. L'avion survola Hiroshima et disparut. Cet avion était en fait le B-29 de reconnaissance, Straight Flush, qui signala de bonnes conditions de visibilité pour le bombardement. Les radars japonais détectèrent ensuite un nouveau groupe d'avions à haute altitude, mais leur faible nombre, seulement trois, fit que l'alerte fut levée après une dizaine de minutes. Les recommandations pour la population étaient de gagner les abris si un B-29 était visible, mais aucun raid n'était attendu mis à part de la reconnaissance.
Il s'agissait en fait des trois B-29 du raid sur Hiroshima qui évoluaient à plus de Modèle:Unité d'altitude :
- Enola Gay (bombardement) ;
- The Great Artiste (mesures et relevé de données) ;
- Necessary Evil (photographies, films).
Le second lieutenant, Morris R. Jeppson, fut le dernier à toucher la bombe lorsqu'il plaça les fusibles d'armement. Peu avant Modèle:Heure, Enola Gay arriva au-dessus de la ville. L'ordre de bombarder fut donné par Tibbets et le major Thomas Ferebee l'exécuta en visant le pont Aioi, reconnaissable par sa forme en « T », qui constituait un point de repère idéal au centre de la ville. Peu après Modèle:Heure, la bombe « Little Boy » sortit de la soute à une altitude de Modèle:Unité (Modèle:Nombre).
Le 6 août 1945, à Modèle:Heure, après environ Modèle:Nobr de chute libre, activée par les capteurs d'altitude et ses radars, elle explosa à [[front d'onde|Modèle:Nobr]] à la verticale de l'hôpital Shima, en plein cœur de l'agglomération, à environ Modèle:Unité au sud-est du pont initialement visé, libérant une énergie équivalente à environ Modèle:Unité de TNT<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'explosion tua instantanément des dizaines de milliers de personnes et détruisit tout sur environ Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Une énorme bulle de gaz incandescent de plus de Modèle:Unité de diamètre<ref>http://www.cddc.vt.edu/host/atomic/nukeffct/enw77b3.html calculé selon la formule 2.127.1.</ref> se forma en quelques fractions de seconde, émettant un puissant rayonnement thermique. En dessous, près de l'hypocentre, la température des surfaces exposées à ce rayonnement s'est élevée un bref instant, très superficiellement, à peut-être Modèle:Tmp<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>. Des incendies se déclenchèrent, même à plusieurs kilomètres. Les personnes exposées à cet éclair furent brûlées. Celles protégées à l'intérieur ou par l’ombre des bâtiments furent ensevelies ou blessées par les projections de débris quand quelques secondes plus tard l'onde de choc arriva sur elles. Des vents de 300 à Modèle:Unité dévastèrent alors les rues et les habitations. Le long calvaire des survivants ne faisait que commencer alors que le champignon atomique, aspirant la poussière et les débris, entamait son ascension de plusieurs kilomètres et commençait à recracher ses poussières contaminées.
Un énorme foyer généralisé se déclencha rapidement avec des Modèle:Pas clair. Si certaines zones furent épargnées lors de l'explosion, elles devaient par la suite affronter un déluge de feu causé par les mouvements intenses des masses d'air. Cette « tempête de feu » fut similaire à celles provoquées par les bombardements incendiaires sur les villes allemandes.
Enola Gay avait entre-temps effectué un virage serré à 155° vers le nord-ouest et rebroussait chemin. Les membres de l'équipage, protégés par des lunettes, purent assister à l'explosion. Bob Lewis, le copilote d'Enola Gay, s'écrie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>
Les six appareils américains impliqués dans l'attaque retournèrent sans dommages dans les Mariannes<ref>Modèle:Harvsp.</ref> à Tinian où le major-général Carl Spaatz, à la tête de la Modèle:8e Air Force, décora Tibbets de la Modèle:Langue et le reste de l'équipage de la Distinguished Flying Cross. Un débriefing rapide fut mené par l'officier de renseignement et l'équipage fut convié à boire un verre au club des officiers<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les deux autres B-29 chargés de collecter des données et des prises de vues restèrent suffisamment longtemps autour du site de l'explosion pour photographier le champignon atomique et les dégâts, filmer les alentours et recueillir des informations sur la mission.
Découverte de la destruction par les autorités de Tokyo
Modèle:Section à sourcerL'opérateur chargé des liaisons radio à Tokyo, un employé de la Nippon Hōsō Kyōkai, remarqua que la station d'Hiroshima ne répondait plus. Il tenta de rétablir la communication via une autre ligne téléphonique, mais celle-ci était également silencieuse. Environ vingt minutes plus tard, le centre ferroviaire qui gérait les télégraphes à Tokyo se rendit compte que la ligne principale avait cessé de fonctionner jusqu'au nord d'Hiroshima. Tous ces problèmes furent l'objet d'un rapport auprès du Modèle:Qui.
Le commandement principal tenta à plusieurs reprises d'appeler le centre de commandement de l'armée à Hiroshima. Le silence qui s'ensuivit laissa dubitatifs les responsables de Tokyo. Ils savaient qu'aucun raid ennemi avec un grand nombre d'avions n'avait eu lieu, les radars n'avaient signalé que quelques avions dispersés. De plus, aucun stock important d'explosifs ne se trouvait à Hiroshima à ce moment-là. Un jeune officier du quartier général japonais fut alors envoyé d'urgence à Hiroshima par avion pour constater les dégâts et retourner à Tokyo avec des informations sur des destructions potentielles. On pensait qu'il s'agissait juste de quelques lignes coupées par un bombardement isolé.
L'officier se rendit à l'aéroport et son avion partit en direction du sud-ouest. Après trois heures de vol, son pilote et lui distinguèrent un immense nuage de fumée au-dessus d'Hiroshima. L'appareil se trouvait pourtant encore à Modèle:Unité. Arrivés sur place, les deux hommes ne cessèrent de tourner autour de la ville dévastée, ne pouvant croire ce qu'ils voyaient : des incendies à des kilomètres à la ronde et un épais nuage dominant la ville transformée en champ de ruines. L'avion atterrit au sud de la ville et l'officier Modèle:Lesquelles Modèle:Quand.
La capitale ne sera informée de la cause exacte du désastre que seize heures plus tard, lorsque la Maison-Blanche annonça publiquement le bombardement à Washington<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Pendant ce temps à Hiroshima, les secours tardaient à venir et nombreux furent ceux qui périrent durant les premières heures. Une intense soif gagna les habitants, les victimes cherchaient désespérément de l'eau, mais les soldats avaient reçu l'ordre de ne pas donner à boire aux grands brûlés.
Réaction du gouvernement japonais
Le bombardement atomique survient à un moment de la guerre où les États-Unis sont Modèle:Citation. L'offensive aérienne américaine fera au total plus d'un million de morts et de blessés, très majoritairement par ces moyens classiques. Le Modèle:Date-, le général Anami Korechika, ministre de la Guerre, déclare que les bombes atomiques ne sont pas « pires » que les bombes incendiaires au napalm qui ravagent le pays depuis des semaines<ref name=Point0815>« 6 août 1945 : et si Hiroshima n'avait servi à rien ? », Le Point, 6 août 2015.</ref>.
Le bombardement d'Hiroshima ne modifia en rien l'attitude de Hirohito et du gouvernement qui ne prirent aucune mesure pour amorcer le processus de reddition, espérant toujours une issue favorable aux négociations avec l'Union soviétique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Herbert Bix, Japan's Delayed Surrender: A Reinterpretation, Cambridge University Press, Modèle:P..</ref>. Le 7 août, Shigenori Tōgō s'enquit encore auprès de l'ambassadeur Satō des intentions du gouvernement soviétique<ref name="Bix, p.508">Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, Modèle:P..</ref>.
Réaction de l'URSS
Profitant du bombardement d'Hiroshima, Staline met un terme aux négociations avec le Japon et déclenche, dès le 9 août, dix minutes après minuit, l'offensive de Mandchourie<ref name="Bix, p.508"/>, soit trois mois après la capitulation allemande, comme convenu lors de la conférence de Yalta<ref>Conférence de Yalta.</ref>.
Second ultimatum
Après l'attaque, une allocution du président Truman annonça que les États-Unis avaient utilisé une bombe atomique contre Hiroshima et que d'autres attaques aériennes seraient menées contre les industries et les réseaux de transport japonais. La déclaration menaçait également le Japon d'un Modèle:Citation s'il n'acceptait pas une capitulation sans conditions<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : Modèle:Citation bloc Cette fois, le gouvernement japonais ne formula aucune réponse officielle, se concentrant sur une façon d'obtenir de l'Union soviétique la garantie que la Kokutai et les prérogatives de l'empereur seraient protégées<ref>Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, Modèle:P..</ref>.
Deux jours plus tard, des bombardements incendiaires nocturnes furent conduits par l'US Air Force contre les villes de Yawata et de Fukuyama ; ces attaques détruisirent 21 % de la zone urbaine de Yawata et plus de 73 % de celle de Fukuyama<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les appareils japonais interceptèrent la formation envoyée contre Yawata et abattirent un B-29 et cinq P-47 tout en perdant environ Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Messages américains à la population japonaise
Parallèlement aux échanges entre gouvernements, le Modèle:Date-, des messages imprimés sur de petites feuilles de papier sont largués sur le Japon<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="note">Texte original en japonais : Modèle:Langue.</ref> : Modèle:Citation bloc
Nagasaki
Nagasaki durant la Seconde Guerre mondiale
La ville de Nagasaki était l'un des plus grands ports du sud du Japon et était un pilier du complexe militaro-industriel japonais. Diverses industries y étaient implantées : fabriques d'équipements militaires et de munitions, chantiers navals, usines aéronautiques, etc.
L'important effort de guerre du Japon nécessitait des moyens modernes qui contrastaient avec le reste de Nagasaki : les résidences étaient traditionnelles, avec des structures en bois. Les murs étaient en bois avec parfois du plâtre et les toits étaient couverts de tuiles. Les usines plus modestes et les bâtiments commerciaux étaient également construits en bois. Les structures ne pouvaient ainsi résister à de fortes explosions.
Nagasaki s'agrandit pendant plusieurs années sans vraiment suivre un plan précis. Les habitations furent placées près des usines dans la vallée et la densité des constructions était élevée. Avant l'attaque atomique, Nagasaki n'avait jamais fait l'objet de bombardements à grande échelle. Le Modèle:Date-, quelques bombes de forte puissance furent toutefois larguées sur la ville. Quelques-unes de ces bombes frappèrent le port et les constructions navales dans la partie sud-ouest de la ville. D'autres bombes visèrent les usines Mitsubishi et trois bombes sur six touchèrent l'hôpital de Nagasaki. Malgré des dégâts limités, l'impact sur la population fut important : une partie des enfants fut évacuée vers des zones rurales, avec d'autres personnes.
Le bombardement
Le second bombardement atomique eut lieu le 9 août 1945. Parti de Tinian, le bombardier B-29 Bockscar devait initialement larguer la bombe « Fat Man » sur la ville de Kokura mais son pilote, Charles Sweeney, décida de se reporter sur la cible secondaire de Nagasaki du fait de la couverture nuageuse sur la ville. Deux autres B-29 décollèrent peu après : The Great Artiste piloté par Frederick Bock et Big Stink piloté par le lieutenant-colonel Hopkins.
Après dix minutes de vol, le commandant Ashworth activa la bombe en chargeant les fusibles et ordonna de ne pas descendre en dessous de Modèle:Unité pour éviter une détonation accidentelle. Les trois avions devaient se donner rendez-vous au-dessus de l'île de Yaku-shima mais Bockscar ne rencontra que The Great Artiste. Pendant plus de 40 minutes, les deux bombardiers tournèrent autour de l'île pour l'attendre. Pendant ce temps, les informations météorologiques données par les avions de reconnaissance arrivèrent : des nuages couvraient partiellement Nagasaki et Kokura, mais le bombardement était normalement possible.
L'autre avion n'apparaissant pas, les deux B-29 se dirigèrent vers Kokura. Arrivé au-dessus de la ville vers Modèle:Heure, l'équipage de Bockscar affronta un nouveau problème : la couverture nuageuse à 70 % empêchait le bombardement. Après trois survols de Kokura, les deux avions se dirigèrent vers Nagasaki, la seconde cible, pour procéder à un bombardement visuel des principales usines de la ville. Les dizaines de minutes passées à attendre The Big Stink ont ainsi permis à Kokura d'éviter le bombardement à la suite d'une dégradation soudaine des conditions météorologiques, et ont scellé le destin de Nagasaki.
Bockscar dut cependant faire face à un nouvel imprévu avec l'impossibilité de disposer du carburant de réserve.
À Modèle:Heure, une alerte aérienne fut donnée à Nagasaki mais fut rapidement levée aux alentours de Modèle:Heure. Quand les avions apparurent au-dessus de la ville vers Modèle:Heure, les Japonais pensèrent qu'il s'agissait d'avions de reconnaissance, alors courants, et aucune alarme ne fut donnée.
Quelques minutes avant l'explosion de la bombe, The Great Artiste largua des instruments scientifiques attachés à trois parachutes. Des messages à destination du professeur japonais Modèle:Lien, un physicien nucléaire qui avait travaillé avec trois des membres du projet Manhattan, accompagnaient l'équipement parachuté. Les messages lui demandaient d'avertir le public japonais des dangers de la bombe atomique, mais ils ne furent trouvés qu'à la fin de la guerre.
À Modèle:Heure, une percée dans les nuages sur Nagasaki permit au bombardier de Bockscar, le capitaine Kermit Beahan, de viser la zone prévue, une vallée avec des industries. Fat Man fut alors larguée et explosa à Modèle:Unité d'altitude. L'explosion eut lieu entre les deux cibles potentielles : l'usine d'aciérie et d'armement de Mitsubishi au nord et l'usine de torpilles Mitsubishi-Urakami au sud.
La bombe fut larguée à Modèle:Heure heure locale et l'explosion d'une puissance de 20 kilotonnes détruisit Modèle:Unité de bâtiments dans le district d'Urakami<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Trois ondes de choc atteignirent les deux avions. The Great Artiste continua sa mission scientifique autour de Nagasaki pendant que Bockscar se dirigeait vers le sud. Le retour vers Tinian étant impossible faute de carburant de réserve, Bockscar risquait de devoir se poser en mer. Sweeney décida d'atterrir à Okinawa, alors sous occupation américaine. C'est quasiment en planant que le bombardier arriva sur la piste, un moteur s'était déjà arrêté en vol. Une vingtaine de minutes plus tard, The Great Artiste atterrissait à son tour accompagné de The Big Stink qui s'était dirigé en solo vers Nagasaki pour prendre des photos.
Les trois avions firent le plein de carburant et retournèrent à Tinian où ils arrivèrent sans dommages le 9 août à Modèle:Heure<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'invasion soviétique de la Mandchourie commença également le 9 août et l'Armée rouge progressa rapidement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le même jour, les B-29 larguèrent trois millions de tracts sur les villes japonaises avertissant que les bombes atomiques seraient utilisées pour détruire toutes les ressources militaires du pays à moins que l'empereur ne mette fin à la guerre<ref name="Szasz_537">Modèle:Harvsp.</ref>.
Ce bombardement n'eut aucune incidence sur la décision de capitulation japonaise<ref name=":3" />.
La troisième bombe atomique
Une troisième bombe atomique devait être assemblée avant la fin du mois d'août<ref>Modèle:Harvsp.</ref> pour un lancement le même mois, huit autres bombes devaient être disponibles en novembre et le général George Marshall, le chef d'état-major de l'armée américaine, demanda qu'elles soient mises en réserve pour viser des cibles tactiques en soutien de l'invasion du Japon<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Conséquences humaines et matérielles des deux explosions nucléaires
Les victimes
Le Département de l'Énergie des États-Unis (DOE) avance les chiffres de Modèle:Unité pour Hiroshima et de Modèle:Unité pour Nagasaki. Pour sa part, le musée du mémorial pour la paix d'Hiroshima avance le chiffre de Modèle:Unité, pour la seule ville d'Hiroshima. Selon l'historien Howard Zinn, le nombre de victimes atteint 250 000<ref>Howard Zinn, La bombe. De l'inutilité des bombardements aériens, Montréal, Lux, coll. « Mémoire des Amériques », 2011.</ref>. À celles-ci s'ajoutent les morts causées ultérieurement par divers types de cancers (334 cancers et 231 leucémies sur la population suivie, moins de 2 000 au total selon une source américaine)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The somatic effects of exposure to atomic radiation: The Japanese experience, 1947–1997 ».</ref> et de pathologies<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Atomic Bombing Of Hiroshima ».</ref>,<ref>Radiation Effects Research Foundation, Frequently Asked Questions.</ref>.
À Hiroshima
Le nombre des victimes ne sera sans doute jamais connu car les circonstances (ville en partie évacuée, présence de réfugiés venant d'autres villes, destruction des archives d'état civil, disparition simultanée de tous les membres d’une même famille, crémations de masse) rendent toute comptabilité exacte impossible, en particulier des morts survenues dans les premières heures :
- d’après une estimation de 1946, la population au moment de l’attaque aurait été de Modèle:Unité, de 70 000 à 80 000 d’entre eux auraient été tués et autant blessés<ref name=":0">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The United States Strategic Bombing Survey, The Effects of Atomic Bombs on Hiroshima and Nagasaki, Chapitre 2, Modèle:P..</ref> ;
- d’après une estimation de 1956, sur une population de Modèle:Unité, 68 000 d’entre elles furent tuées et Modèle:Unité<ref>The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, Modèle:P., Disponible sur le site http://www.princeton.edu/~globsec/publications/index.shtml.</ref> ;
- d’après une autre plus récente, sur une population de Modèle:Unité, de 90 000 à 140 000 d’entre elles furent tuées<ref name=":1">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Radiation Effects Reasearch Foundation, FAQ, How many persons perished in or survived the atomic bombings?</ref>,<ref>Livret de présentation du musée.</ref> ;
- d'après le maire d'Hiroshima lors d'un discours en 2005, le nombre total des morts s’élèverait à 237 062<ref>Modèle:Lien web.</ref>, mais ce nombre reste hypothétique.
D'après une étude réalisée par échantillonnage en novembre 1945 par la faculté de médecine de l'université impériale de Tokyo<ref>Citée par Atomic Bomb Casualty Commission, General Report 1947.</ref>, 73,5 % des victimes moururent dès le bombardement ou le jour même. 11,3 % des victimes moururent avant la fin de la première semaine, et 3,4 % au cours de la deuxième semaine ; dans l'ensemble, près des neuf dixièmes des victimes (88,3 %) moururent dans cette première période de deux semaines. Le reste mourut majoritairement (9,9 % des victimes) après trois à huit semaines, et quelques-uns encore (1,4 % des victimes) après trois à quatre mois.
D'après la même étude, mais sur un échantillon différent, 26,2 % des victimes moururent le premier jour de causes inconnues, 45,5 % moururent de causes « mécaniques » consécutives au souffle de l'explosion et aux incendies (écrasements, traumatismes, brûlures) ; 16,3 % de brûlures dues au « flash thermique » de l'explosion nucléaire ; et 12,0 % des suites de l'irradiation. Si l'on considère que les causes inconnues sont essentiellement des causes « mécaniques », cette catégorie est donc à l'origine de plus de 70 % des décès.
À Nagasaki
De même qu'à Hiroshima, le nombre des victimes à Nagasaki a fait l'objet de plusieurs estimations. Selon les mêmes sources :
- d’après l’estimation de 1946 : Modèle:Nombre auraient été tuées et un peu plus blessées<ref name=":0" />;
- d’après celle de 1956 : sur une population de Modèle:Nombre, 38 000 furent tués et Modèle:NombreModèle:Référence nécessaire ;
- d’après la plus récente : sur une population de Modèle:Nombre, 60 000 à 80 000 d’entre eux furent tués<ref name=":1" />.
Il existe à Nagasaki quelques particularités par rapport à Hiroshima :
- l’arme utilisée étant plus puissante (une puissance équivalente à environ Modèle:Unité de TNT) les dommages proches de l’hypocentre semblent avoir été plus importants ;
- grâce aux collines, les destructions ont été moins étendues car le relief a protégé certains quartiers ;
- l’habitat étant plus diffus la violence des incendies fut plus limitée, ils mirent deux heures pour prendre des proportions importantes, avec une durée de quelques heures et il n'y eut pas de conflagration généralisée ;
- l’arme étant d’un modèle différent (bombe à plutonium au lieu d’une bombe à uranium) la répartition du rayonnement γ et neutrons a été différente, ce qui semble avoir modifié la fréquence des types de leucémies observées.
Blessures liées au rayonnement thermique et aux incendies
Ces types de blessures retrouvées chez 65 % des survivants blessés d'Hiroshima et de Nagasaki, furent responsables peut-être de 50 % des décès<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, Modèle:P., Disponible sur le site http://www.princeton.edu/~globsec/publications/index.shtml.</ref>, causés par plusieurs mécanismes :
- brûlures de la peau découverte par le rayonnement thermique émis pendant une fraction de seconde au moment de l'explosion. Le moindre obstacle opaque a pu apporter une certaine protection : le port de vêtements, en particulier clairs, l’ombre des bâtiments, le feuillage des arbres… C'est peut-être la blessure la plus caractéristique d'une explosion nucléaire ;
- des brûlures du premier degré (érythème évoquant un coup de soleil) furent observées à plus de Modèle:Unité (occasionnellement Modèle:Unité) de l'hypocentre,
- des brûlures du troisième degré (mortelles si étendues) sur la peau nue jusqu'à Modèle:Unité (occasionnellement Modèle:Unité)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The United States Strategic Bombing Survey, The Effects of Atomic Bombs on Hiroshima and Nagasaki, Chapitre 2, page 25.</ref>,
- les personnes proches de l'hypocentre dont les parties du corps furent exposées à l'éclair ont été instantanément carbonisées jusqu’à l'hypoderme. Elles agonisèrent de quelques minutes à quelques heures<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The United States Strategic Bombing Survey, The Effects of Atomic Bombs on Hiroshima and Nagasaki, Chapitre 2, page 17.</ref>
On estime que le rayonnement thermique a été la cause directe d’environ 20 à 30 % des décès à Hiroshima et Nagasaki<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, page 566 Modèle:Lire en ligne.</ref> :
- brûlures par les flammes : de nombreux incendies éclatèrent dans la ville après l'explosion : en vingt minutes, les feux se réunirent en un seul foyer généralisé, provoquant l'apparition d'une colonne d'air chaud et de vents violents. Cette tempête de feu dura 16 heures et dévasta Modèle:Unité, ce qui ne laissa que peu de chances aux victimes, souvent déjà blessées, qui y étaient piégées<ref>Kevin Lewis, La paix surarmée, Belin, 1987, Modèle:P..</ref>. Contrairement aux bombardements incendiaires conventionnels, l'attaque d'Hiroshima limita considérablement les possibilités de fuite de la population en détruisant une vaste zone. Ce n'est que lorsque l'ensemble du combustible fut épuisé que le feu s'arrêta. Le nombre des décès liés aux incendies est sans doute très important mais impossible à estimer, car beaucoup de corps ont été détruits par les flammes ;
- un effet secondaire, mais tout aussi mortel, fut l'apparition d'une grande quantité de monoxyde de carbone. Ce gaz entraîna l'asphyxie au milieu du foyer et il y eut certainement peu de rescapés. Cependant, aucun témoignage ne confirme l'assertion d'un dégagement massif de CO<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The United States Strategic Bombing Survey, The Effects of Atomic Bombs on Hiroshima and Nagasaki, Chapitre 2, Modèle:P..</ref> ;
- enfin, ceux qui, plus éloignés, avaient les yeux pointés vers la boule de feu eurent la rétine brûlée ou endommagée, ce qui provoqua des cécités. Elles pouvaient certes être réversibles, mais cette soudaine incapacité à se déplacer empêcha un grand nombre de personnes de trouver un abri et d'échapper à la mort alors que les incendies se développaient.
Les « ombres » d'Hiroshima
Le Monde diplomatique d'août 2005 publie quelques extraits d'un texte du journaliste américain John Hersey paru le 31 août 1946 dans le New Yorker<ref name="www.monde-diplomatique.fr_août2005">Modèle:Article.</ref>. Hersey fut l'un des premiers à se rendre sur place, et il décrit le phénomène des ombres d'Hiroshima : Modèle:Citation
Ce phénomène est dû aux changements de composition chimique des matériaux exposés et « grillés » par le rayonnement intense de la boule de feu nucléaire, rayonnement qui a pu être intercepté par des obstacles variés. Il s'agit d'un phénomène semblable à ce qui se produit si l'on projette de la couleur sur une main posée sur une feuille de papier (la technique du pochoir)<ref group=note>Cette technique a été en particulier utilisée par Yves Klein dans son œuvre-hommage Hiroshima, ou plus récemment, avec la même intention, par Ernest Pignon-Ernest.</ref> : la chaleur (plusieurs milliers de degré Celsius) dégagée par la bombe Modèle:Citation
Blessures liées à l’onde de choc et à l’effet de souffle
Ces types de blessures furent retrouvés chez 70 % des survivants blessés d'Hiroshima et de Nagasaki, mais elles étaient rarement graves. L’hypothèse la plus probable est qu’immobilisés les blessés graves ont été condamnés quand les incendies se sont développés dans les décombres<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, page 546 Modèle:Lire en ligne.</ref> :
- barotraumatisme (effet direct) : lésions internes par rupture des tympans, des sinus, des poumons ou du tube digestif dues à la variation brutale de la pression au passage de l'onde. De telles lésions ont été peu observées (on n’a retrouvé de lésion des tympans, l’organe le plus fragile, que chez moins de 10 % des survivants proches de l’hypocentre)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, page 549 Modèle:Lire en ligne.</ref> ;
- effet indirect, et sans doute bien plus meurtrier :
- le passage de l'onde de choc provoqua l'effondrement des bâtiments (jusqu'à Modèle:Unité dans le cas des habitations en bois). On estime qu’un grand nombre de victimes succombèrent ensevelies sous les décombres, d'autant que des incendies s'y développèrent rapidement,
- en se brisant, le bois, le verre et les autres matériaux de construction se transformèrent en des projectiles mortels. Des blessés présentaient des lacérations jusqu'à Modèle:Unité de l'hypocentre,
- le souffle déplaça brutalement les victimes et les blessa par chute ou écrasement.
Irradiation
Il y a plusieurs causes d’irradiation :
- la principale cause a été l'irradiation instantanée au moment de l'explosion (irradiation externe par neutrons et rayons γ émis par les réactions nucléaires dans la bombe)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, page 575 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Elle a représenté une dose létale pour 50 % des personnes exposées à l’extérieur (soit 4 Gy) à un peu plus de Modèle:Unité de distance de l’hypocentre. Les bâtiments, en particulier ceux en béton, ont apporté une certaine protection ;
- beaucoup moins importante (car la bombe a explosé loin du sol) est l'irradiation par la radioactivité induite : au moment de l'explosion, le bombardement par les neutrons a rendu les matériaux près de l'hypocentre radioactifs par formation de radionucléides. Cette radioactivité a diminué rapidement et est restée confinée à une zone où le rayonnement thermique avait normalement déjà presque tout tué. On estime qu'elle représentait le premier jour, au maximum, une dose cumulée de Modèle:Unité. Du deuxième au cinquième jour, elle représentait moins de Modèle:Unité. En quelques jours elle est devenue insignifiante<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Radiation Effects Reasearch Foundation, FAQ, Are Hiroshima and Nagasaki still radioactive?</ref> ;
- encore moins importante, l'irradiation consécutive aux retombées radioactives : c'est-à-dire irradiation par les radionucléides produits lors de l'explosion et retombant du nuage atomique sous forme de poussières ou de pluie noire. À Hiroshima, l’explosion ayant été aérienne, il y eut assez peu de retombées car le nuage s'éleva rapidement à très haute altitude où les radionucléides se dispersèrent (dose cumulée totale maximum au sol de Modèle:Unité).
Les signes d’irradiation ont été retrouvés chez 30 % des survivants blessés d'Hiroshima et de Nagasaki, responsable peut-être de 5 à 15 % des décès<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, page 545 Modèle:Lire en ligne.</ref>, souvent par syndrome d'irradiation aiguë. Le nombre exact des décès liés au syndrome d'irradiation aiguë est difficile à déterminer car la plupart de ces victimes présentaient également des brûlures thermiques étendues, rapidement fatales avec une symptomatologie générale assez semblable. Aucun effet des radiations n'a été mis en évidence au-delà de Modèle:Unité de l’hypocentre :
- la principale manifestation a donc été le syndrome d'irradiation aiguë : de quelques jours à quelques semaines après l’attaque, les victimes irradiées ont présenté une phase de prodromes avec asthénie, céphalées, nausées et vomissements. Après une phase de latence de quelques jours à quelques semaines au cours de laquelle l'état de santé des victimes semblait s’améliorer survenait une aggravation avec asthénie, céphalées, nausées, vomissements, diarrhées, immunodépression, perte des cheveux, hémorragies et éventuellement décès. Au bout de 4 mois et en l'absence de décès, l’évolution s'orientait vers la guérison<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Third Edition, Prepared and published by the United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, page 585 Modèle:Lire en ligne.</ref> ;
- exposition in utero des fœtus, conséquence de l'irradiation de femmes enceintes. Il a été observé des morts in utero (avortement), des retards de croissance, des retards mentaux ou des malformations (non héréditaires)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Radiation Effects Reasearch Foundation, FAQ, What health effects have been found among persons who were exposed before birth?</ref>.
Effets sanitaires à long terme de l’irradiation
- Les leucémies : à partir de 1947, une augmentation de l’incidence des leucémies a été observée parmi les survivants irradiés. Un maximum fut atteint en 1951, ensuite cette incidence a décliné<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, page 592 Modèle:Lire en ligne.</ref> pour disparaître en 1985. Sur Modèle:Unité irradiés suivis de 1950 à 2000, il a été observé 94 cas de leucémies mortelles attribuables aux radiations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Leukemia risks among atomic-bomb survivors », Radiation Effects Research Foundation.</ref> ;
- les tumeurs cancéreuses : le suivi des survivants irradiés a montré, à partir de la fin des années 1950, une augmentation progressive de l’incidence des cancers, en particulier ceux du poumon, du tube digestif et du sein. Sur Modèle:Unité irradiés suivis de 1958 à 1998, il a été observé 848 cas de cancers mortels attribuables aux radiations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Solid cancer risks among atomic-bomb survivors », Radiation Effects Research Foundation.</ref> ;
- effets médicaux autres que les cancers chez les survivants irradiés : survenue de cataractes, de stérilité (souvent réversible chez l'Homme), d’une augmentation de la fréquence des maladies (non cancéreuses) pulmonaires, cardiaques ou digestives avec une possible diminution de la durée de vie. Le nombre de ces décès semble égal au nombre ou à la moitié du nombre de ceux dus aux cancers et leucémies (soit environ de 0,5 % à 1 %)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Radiation Effects Reasearch Foundation, FAQ, What health effects other than cancer have been seen among the atomic-bomb survivors?</ref>.
Le nombre des morts dues aux effets à long terme des bombardements nucléaires est, d'après ces chiffres, dérisoire par rapport à celui des victimes des premiers mois. En mars 2007 au Japon, près de Modèle:Unité encore vivantes sont considérées « hibakusha » (survivants de la bombe). Mais, de ce nombre, moins de 1 % (2 242 exactement) sont reconnues comme souffrant d'une maladie causée par les radiations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/ed20070815a2.html.</ref>.
Effets sur la descendance de la population irradiée
Les résultats du suivi des descendants des victimes d'Hiroshima et de Nagasaki (Modèle:Unité de parents irradiés, ce qui représente une population statistiquement significative) n'a pas permis d'observer une augmentation des malformations ou des troubles génétiques<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Genetic effects of the atomic bombs : a reappraisal », de William J. Schull, Masanori Otake et James V. Neel dans le volume 213, Modèle:N°, Modèle:P. de Science du Modèle:Date-.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Radiation Effects Reasearch Foundation, FAQ, What health effects have been seen among the children born to atomic-bomb survivors?</ref>.
Retombées radioactives
Modèle:Article détaillé Quelques heures après l'explosion, le nuage atomique ayant atteint un développement vertical important provoqua des chutes de pluie. Celle-ci contenait des poussières radioactives et des cendres qui lui donnaient une teinte proche du noir, et a été de ce fait désignée par le terme de « black rain » dans la littérature anglo-saxonne. Les gouttes de pluie étaient aussi grosses que des billes.
Les retombées de produits de fission entraînés par la pluie ont été relativement limitées, comparées à celles consécutives à une explosion au sol (voir le cas de Castle Bravo). Elles ont porté sur une zone de Modèle:Unité au nord-ouest du point d'explosion ; et on estime qu'elles ont entraîné une exposition externe cumulée de 1,8 à 44 rad<ref>D'après « Uranium Isotopes in Hiroshima “Black Rain” Soil », Journal of Radiation Research, Vol. 24, Modèle:N°, 1983, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>, c'est-à-dire de 18 à 440 mGy (au plus de l'ordre de 0,5 Sievert). Ces chiffres correspondent à une exposition cumulée, c'est-à-dire que pour atteindre une telle exposition, il aurait fallu stationner dès l'heure suivant l'explosion et pendant six semaines d'affilée au point le plus radioactif détecté<ref>Radiation Injuries, The Atomic Bombings of Hiroshima and Nagasaki, report by The Manhattan Engineer District, June 29, 1946.</ref>.
Ces niveaux d'exposition sont insuffisants pour entraîner les effets déterministes du syndrome d'irradiation aiguë, mais pour les personnes les plus fortement exposées (plus de Modèle:Unité), ils peuvent conduire à long terme à des effets stochastiques faibles (par exemple Modèle:Unité (maximum) pourrait correspondre en théorie à un risque de survenue de cancer de 2,5 %).
La majorité des victimes par irradiation l'a été par l'exposition directe aux rayonnements au moment de l'explosion (voir ci-après).
Sur les survivants, 171 000 devinrent des sans abris<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Résistance des constructions
Les bâtiments en béton armé au centre d'Hiroshima étaient conçus selon des normes antisismiques. Leur structure résista en général aux contraintes provoquées par l'explosion. La bombe ayant explosé en altitude, certes faible, et non au sol, le souffle avait une direction plus ou moins perpendiculaire par rapport au sol, ce qui limita peut-être les dégâts. La résistance et la protection qu'offrirent ces structures sont mises en évidence par les chiffres suivants : les chances d'être encore en vie vingt jours plus tard étaient de 50 % pour les personnes qui se trouvaient au moment de l'explosion à :
- Modèle:Unité de l'hypocentre dans un bâtiment en béton (mais chance de survie finale : 12 %)<ref>The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e édition, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, Modèle:P., Disponible sur le site http://www.princeton.edu/~globsec/publications/index.shtml.</ref> ;
- Modèle:Unité dans un bâtiment (non précisé) ;
- Modèle:Unité à l'extérieur d'un bâtiment.
Le « dôme », centre de promotion de l'industrie d'Hiroshima dessiné par l'architecte tchèque Jan Letzel, était très proche de l'hypocentre. Ce bâtiment résista au souffle et fut renommé mémorial de la paix d'Hiroshima. Il fait partie des monuments de l'Unesco depuis 1996 malgré les protestations des États-Unis et de la Chine<ref>http://whc.unesco.org/archive/repco96x.htm#annex5%7CStatements by china and the United States of America during the inscription of the Hiroshima Peace Memorial (Genbaku dome).</ref>.
En règle générale, les constructions traditionnelles en bois furent complètement rasées par le souffle jusqu'à une distance de Modèle:Unité de l'hypocentre. Au-delà et jusqu'à Modèle:Unité les dommages étaient importants mais réparables<ref>The Effects of Nuclear Weapons, Compiled and edited by Samuel Glasstone and Philip J. Dolan, Modèle:3e, publié par United States Department of Defense and the Energy Research and Development Administration, 1977, Modèle:P., Disponible sur le site http://www.princeton.edu/~globsec/publications/index.shtml.</ref>, à la condition qu'elles aient survécu aux incendies qui suivirent.
Après les bombardements
Couverture médiatique des bombardements
Le bombardement nucléaire d'Hiroshima est annoncé par la Maison-Blanche dans la journée du 6 août, seize heures après l'explosion, dans un long communiqué du président Truman<ref>Texte en anglais du communiqué de presse du 6 août 1945.</ref>. Le communiqué donne peu de détails quant à l'explosion : il évoque la puissance extraordinaire de la nouvelle arme mais se contente d'annoncer que Modèle:Citation Il contient une allusion à la course à la bombe en indiquant que fort heureusement, les Allemands qui avaient mis au point les missiles V1 et V2, ne disposaient pas également de l'arme nucléaire. Mais surtout, le texte insiste sur la collaboration entre Britanniques et Américains, et sur la nécessité à laquelle ils se sont trouvés confrontés de réaliser le programme sur le sol américain, et non au Royaume-Uni, trop exposé. Et enfin, le président cherche à rassurer l'opinion publique : il annonce les bienfaits de l'atome qui viendra constituer une nouvelle source d'énergie aux côtés du charbon, du pétrole et de l'eau, mais le public doit comprendre que le secret Modèle:Incise soient encore nécessaires ; néanmoins, un contrôle démocratique est annoncé, par le biais d'une commission que le Congrès des États-Unis sera chargé de mettre en place.
La presse américaine fait ses gros titres et ses premiers articles de ces quelques informations.
Le New York Times consacre un long article à l’événement dans son édition du lendemain 7 août<ref>Texte de l'article du New York Times du 7 août 1945.</ref>, qui fait largement mention du communiqué présidentiel, et de la conférence de presse du Secrétaire d'État à la Guerre qui a suivi, et indique que l'on Modèle:Citation Faute d'autres éléments, le journal mentionne les informations données par le Département de la Guerre sur l'essai du Nouveau-Mexique : une immense tour métallique a été vaporisée, un nuage s'est formé jusqu'à Modèle:Unité (Modèle:Unité), et deux observateurs situés à 10 000 yards (environ Modèle:Unité) ont été jetés à terre. Il reprend également les passages du communiqué de Truman sur les conditions d'élaboration de l'arme, et insiste sur le ton de solennité et le sérieux avec lesquels les officiels se sont exprimés.
Le journal rapporte également la réaction de Churchill : Modèle:Citation bloc
Il reprend aussi une information donnée par l'agence United Press : selon le ministre britannique chargé de la production d'aéronefs, la bombe pèse 400 livres (moins de Modèle:Unité) et est capable de raser une ville.
Quant à l'utilité de la médiatisation du bombardement, le New York Times résume ainsi les deux positions antagonistes : le révéler, ou le garder secret. Modèle:Citation bloc
Hiroshima fait les gros titres de la presse américaine : le San Francisco Chronicle titre par exemple : Le Japon touché par une bombe atomique, l'arme la plus puissante de l'Histoire ! L'article présente Hiroshima comme une base militaire, que la bombe a entièrement détruite<ref>Fac-similé de la première page du San Francisco Chronicle du 7 août 1945 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Le Washington Post écrit : Modèle:Citation bloc
La presse internationale reprend pour l'essentiel les informations diffusées par les agences de presse occidentales (Reuters, United).
En France, le journal Le Monde titre dans son édition du 8 août : Une révolution scientifique, les Américains lancent leur première bombe atomique sur le Japon. L'article reprend les principaux éléments du communiqué présidentiel, et de l'intervention publique du Secrétaire d’État à la Guerre, Stimson, que Truman avait annoncée. Le Monde mentionne que Stimson prédit que le Japon sera incapable de riposter à l'arme nucléaire, et que celle-ci sera d'un précieux concours pour écourter la guerre<ref>Fac-similé de la première page du Monde du 8 août 1945.</ref>.
Le quotidien argentin Critica du 8 août<ref>Fac-similé de la première page du Critica du 8 août.</ref> explique que Modèle:Citation et reprend une information de l'agence Reuters, selon laquelle il y a eu plus de 100 000 morts, brûlés vifs ou tués par la chaleur et la pression. Le journal cite également une réaction japonaise diffusée sur Radio-Tokyo, captée en Argentine : Modèle:Citation bloc Radio-Tokyo est également citée pour évoquer les effets de la bombe : Modèle:Citation bloc Le journal reprend aussi une information de l'agence United selon laquelle Tokyo en appelle au droit international, les Japonais estimant que les États-Unis auraient violé l'article 22 de la convention de La Haye. Les Japonais ont diffusé en français une émission vers l'Europe pour expliquer qu'Hiroshima ne pouvait être un objectif militaire, et se servent de l'expression française « ville démilitarisée ». United ne manque pas de relever que le Japon n'a pas ratifié la convention de La Haye, et qu'il ne fait aucune mention des bombardements qu'il a lui-même menés contre Manille et des villes chinoises. United indique enfin que le gouvernement américain a l'intention de procéder à l'invasion de l'archipel japonais, mais que le déroulement de cette opération dépendra de l'effet de la bombe sur la combativité des Japonais.
Le danger des radiations n'est pas évoqué par la presse : le syndrome d’irradiation aiguë était inconnu de la médecine début août 1945 et donc des autorités et des militaires. Ce sont les médecins japonais qui vont le découvrir quelques semaines plus tard<ref>({{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Stuart C. Finch, MD, « Acute Radiation Syndrome », JAMA, Modèle:Vol.258, no 5, 1987, pp. 664-667. doi:10.1001/jama.1987.03400050106037).</ref>.
Dans l'éditorial de Combat du 8 août 1945, Albert Camus présente en ces termes son analyse de la situation<ref>Éditorial de Camus dans Combat du 8 août 1945.</ref> : Modèle:Citation bloc
Le 7 août d'après l'USAF et le général Spaatz, les avions de reconnaissance ont pu faire des photographies : Modèle:Unité carrés de surface urbaine sont anéantis, 60 % de la ville sont détruits. Le New York Times rappelle que la population avant guerre était de Modèle:Nombre et indique que le général Spaatz a expliqué que la zone citée a été entièrement détruite ainsi que cinq grandes installations industrielles, et qu'il y a des dommages au-delà de la zone de destruction totale. Il précise que l'éclair de l'explosion a été aperçu par un autre B29 à Modèle:Unité de la cible<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} W. H. Lawrence, New York Times, 7 août 1945.</ref>.
Les 7 et 8 août 1945, aucun journal ne sera publié à Hiroshima. Trente-cinq ans plus tard, le Modèle:Date-, une édition spéciale « Hiroshima Tokuho » (le journal fantôme) relata les faits comme si l'explosion venait de se produire et que ses trois reporters accompagnés d'un cadreur avançaient en direction de l'hypocentre.
Le bombardement de Nagasaki est à son tour annoncé dans la presse internationale, avec un autre événement survenu presque au même moment : la déclaration de guerre des Soviétiques, qui ont aussitôt envahi la Mandchourie.
Le New York Times du 9 août 1945 indique que Modèle:Citation Le journal cite en outre une émission de Radio Tokyo, qui proteste vigoureusement contre les bombardements<ref>Modèle:Lien archive.</ref> : Modèle:Citation
La troisième bombe
Après le bombardement de Nagasaki et l'entrée en guerre de l'Union soviétique contre le Japon le 9 août, les négociations s'activèrent. La fin de la guerre semblait proche mais les États-Unis préparaient le lancement d'une troisième bombe au cas où les deux premières missions n'auraient pas été suffisantes. Le capitaine de vaisseau William Parsons ne fut pas autorisé à quitter l'île de Tinian avant la reddition. Il devait en effet assurer l'approvisionnement et l'assemblage des bombes supplémentaires si le Japon persistait dans le conflit. Les militaires américains voulaient faire croire aux Japonais qu'ils disposaient d'un nombre illimité d'armes nucléaires. Les théories sur la troisième bombe sont multiples mais les témoignages se recoupent sur un point : une bombe supplémentaire ne pouvait pas être prête avant quelques semaines<ref>Le 19 août d'après la transcription déclassifiée de la conversation téléphonique entre le général Hull et le colonel Seaman - 1325 - 13 Aug 45.</ref>.
On pense également que les militaires avaient eu une grande marge de manœuvre de la part de Truman. Stanley Goldberg fait remarquer que c'est probablement le général Groves qui eut le dernier mot pour le bombardement sur Nagasaki. Groves devait démontrer l'importance de cette bombe pour expliquer l'énorme investissement consenti pour le projet Manhattan.
Dans les archives du général Spaatz, il est mentionné que l'USAAF désirait larguer la troisième bombe sur Tokyo si les Japonais ne rendaient pas les armes assez vite. En réponse à cette requête, il était indiqué que la décision avait déjà été prise et que la cible serait Sapporo sur l'île d'Hokkaido.
Le major Charles Sweeney, pilote de Bockscar, prit part au dernier raid contre le Japon le Modèle:Date-. Les B-29 les plus importants (Enola Gay et Bockscar) restèrent à Tinian, de même que The Great Artiste qui contenait tout le matériel nécessaire à l'analyse d'une autre explosion atomique. Deux B-29 s'envolèrent pour les États-Unis afin de charger du matériel et des composants destinés à l'assemblage d'une bombe supplémentaire.
Richard Frank affirme que le général Marshall et le général Groves avaient retardé le transport de la troisième bombe et que celle-ci ne pouvait pas être disponible avant le Modèle:Date-. Selon Chuck Hansen, les États-Unis disposaient de deux bombes de type Fat Man à la fin de l'année 1945 mais on ne connaît pas la date exacte de leur assemblage. En tout cas, les sous-traitants avaient reçu pendant l'été 1945 des commandes pour une grande quantité de composants, qui furent annulées après la capitulation japonaise<ref>Chuck Hansen, US Nuclear Weapons, Modèle:P., Orion Press, 1988.</ref>.
Quant aux scientifiques du laboratoire national de Los Alamos, plusieurs témoignages concordent pour dire qu'un cœur de plutonium était en cours de fabrication et de livraison. Oppenheimer ordonna lui-même, sans un ordre explicite de Truman, de ne pas charger la matière radioactive qui devait prendre la route de San Francisco. Ce morceau de plutonium devait vraisemblablement arriver à Tinian aux alentours du Modèle:Date-.
La reddition du Japon
L'invasion soviétique au Mandchoukouo précipita la décision de Hirohito. Le 9 août, il demanda à son garde des Sceaux Kōichi Kido d'organiser une conférence impériale pour Modèle:Citation car Modèle:Citation<ref>Kido Koichi nikki, Modèle:P..</ref>. Au cours de cette conférence tenue dans la nuit du 9 au 10, l'empereur annonça sa décision de se rendre à l'ultimatum des Alliés et demanda la préparation d'une déclaration impériale à la condition que cette déclaration Modèle:Citation.
Le 12, Hirohito informa officiellement la famille impériale de sa décision. Le prince Yasuhiko Asaka, l'un des oncles de l'empereur, lui demanda alors : Modèle:Citation Ce à quoi Hirohito répondit laconiquement : Modèle:Citation
Le 14, pendant qu'une tentative de mutinerie d'un petit groupe de militaires opposés à la reddition était matée, Hirohito approuva la déclaration impériale et, le lendemain, son allocution au peuple japonais, gravée sur disque, fut diffusée à la radio<ref>Dans son allocution radiodiffusée du 15 août l’Empereur du Japon cite la bombe atomique comme une des raisons l’ayant mené à accepter la déclaration de Potsdam Modèle:Citation, dans John Costello, La Guerre du Pacifique, Modèle:P., vol. 2, Pygmalion, 1982.</ref>. La bombe atomique y est clairement mentionnée : Modèle:Citation L'entrée en guerre de l'Union soviétique n'y est en revanche pas évoquée.
Le 17, il émit un « édit aux soldats et aux marins » leur ordonnant de déposer les armes et liant sa décision de procéder à la reddition à l'invasion soviétique du Manchukuo, passant sous silence les bombardements atomiques.
Arrivée des Américains
Modèle:Article détaillé Le 28 août 1945, les Américains débarquent sur l'archipel sous les ordres du général George Marshall. Des groupes d'experts sont envoyés à Hiroshima et Nagasaki. Ils doivent faire un compte rendu de la situation tant au niveau humain que militaire avec la destruction des bâtiments. Les Japonais sont surprisModèle:Référence nécessaire par l'élégance de ces officiers qui se mettent à interviewer des centaines de personnes. Ces témoignages permettront de mieux estimer les effets des bombes sur la population.
Les envoyés spéciaux sont tous abasourdis par l'étendue des dégâts. Le 5 septembre, le journaliste Wilfred Burchett<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> publie un compte-rendu dans le Daily Express : Modèle:Citation bloc Le docteur Katsube, qu'il interroge, lui décrit les formes cutanée et hématopoïétique du syndrome d'irradiation aiguë, dont il a découvert et observé les premières manifestations connues : Modèle:Citation bloc
Dès sa capitulation, le Japon est sous tutelle américaine. Le pays connaîtra un sort similaire à l'Allemagne avec l'arrestation des principaux dignitaires. À l'instar du tribunal de Nuremberg, le tribunal de Tokyo condamne les accusés pour leurs crimes de guerre, dont Hideki Tōjō qui sera pendu le 22 décembre 1948. L'empereur Hirohito ne sera pas menacé et restera sur le trône jusqu'à sa mort en 1989.
Le Détachement de Censure Civile (CCD) mis en place au Japon par les forces d'occupation américaines Modèle:Référence nécessaire. Ceux-ci sont chargés d'écouter les communications et de limiter le pouvoir de la presse. Les journalistes ne sont pas autorisés à enquêter sur les bombes atomiques et les effets constatés dans les deux villes détruites.
Le 3 novembre 1946, la nouvelle constitution, modelée selon les désirs des forces alliées, est adoptée puis définitivement validée le 7 mai 1947. Les États-Unis occupent le Japon jusqu'en avril 1952. Certaines îles ne seront restituées au Japon que dans les années 1970.
Analyse comparative des bombardements américains
Des groupes d'experts de l'armée américaine, envoyés au Japon immédiatement après l'explosion atomique pour analyser les dégâts, ont estimé que la bombe sur Hiroshima était équivalente à un raid aérien de 220 B-29 transportant Modèle:Unité de bombes incendiaires, Modèle:Unité de bombes de forte puissance et Modèle:Unité de bombes à fragmentation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Among the dead cities.</ref>.
À titre de comparaison, le bombardement de Dresde, l'un des plus gros bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui dura 3 jours, nécessita 580 bombardiers (B-17 et Avro Lancaster). Au total, Modèle:Unité de bombes conventionnelles et Modèle:Unité de bombes incendiaires anéantirent la ville. Le nombre de morts varie selon les sources<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Andy Spencer on Firestorm: The Bombing of Dresden, 1945 », H-Net Review.</ref>, se situant dans une fourchette comprise entre Modèle:Unité/2.
Hambourg subira un sort similaire lors de l'opération Gomorrhe, mais sur une durée d'environ 10 jours avec Modèle:Unité et Modèle:Unité de bombes conventionnelles qui firent Modèle:Unité<ref>Jörg Friedrich, L'incendie. L'Allemagne sous les bombes. Paris, Éditions de Fallois, 2004, Modèle:P. (éd. or. allemande : 2002).</ref>. Les historiens estiment que le nombre total d'Allemands tués dans des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale se situe dans un intervalle compris entre 305 000 (rapport de l'US Strategic Bombing en 1945) et 600 000<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Twentieth Century Atlas - Death Tolls.</ref>.
La censure puis la publication des images
En septembre 1945, la société Nippon Eigasha envoie des équipes de cadreurs filmer à Nagasaki et à Hiroshima. Mais le 24 octobre 1945, un policier militaire américain interdit à un cadreur japonais de continuer à filmer à Nagasaki. Les films de Nippon Eigasha sont alors confisqués par les Américains et classés secret défense. Par ailleurs des rushes constituant un total de Modèle:Unité de pellicule sont filmés à cette époque par les équipes du lieutenant Daniel A. McGovern pour l'U.S. Strategic Bombing Survey, un organisme militaire américain chargé de l'évaluation des bombardements stratégiques. Progressivement réclamés par le gouvernement japonais, rendus publics et sauvés de l'oubli, les premiers films d'archive en noir et blanc ne sont montrés au public tant japonais qu'américain qu'à partir de la fin des années 1960 ou au début des années 1970. Il faudra attendre les années 1980 pour les premiers films en couleur. Le documentaire Modèle:Lien de Carey Schonegevel paru en 2004 révélait encore des images inédites<ref>Greg Mitchell « The Great Hiroshima Cover-Up », Huffington Post, 7 août 2009.</ref>. Par ailleurs d’après Jean-Marie Bouissou, directeur du programme Asie à Sciences Po Paris, des photos des victimes des deux bombardements pourraient être encore classées secrètes par les gouvernements japonais et américain<ref>Modèle:Lire en ligne.</ref>.
Débat sur la décision de procéder aux bombardements
Polémiques sur les buts de ces bombardements
La décision de lancer les bombes sur le Japon a été prise par le président Truman pour plusieurs raisons<ref>Modèle:Lien web.</ref> que les historiens se sont efforcés d'analyser, pondérer ou écarter :
- satisfaire l'opinion publique en vengeant les soldats tués sur le front du Pacifique ;
- réduire la durée de la guerre et éviter un débarquement sur l'archipel, dont les stratèges américains estimaient qu'il aurait un coût humain extrêmement élevé ;
- faire une démonstration de force à l'égard du reste du monde et en particulier, de l'Union soviétique ;
- contribuer à contrer stratégiquement l'Union soviétique en prenant position sur l'ensemble des îles japonaises, afin d'éviter une partition comme en Allemagne, et de créer grâce au Japon occupé une tête de pont américaine sur la côte ouest du Pacifique, pour limiter les ambitions soviétiques ;
- tester en vraie grandeur une force de frappe dissuasive ;
- justifier un programme dont le coût avait été exorbitant<ref>Truman’s Motivations: Using the Atomic Bomb in the Second World War.</ref>.
Que les bombardements atomiques aient été ou non nécessaires est encore de nos jours un sujet de controverse<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En effet, selon les termes de l'article 6b des statuts du Tribunal militaire international, adoptés par les Alliés eux-mêmes lors des accords de Londres du 8 août 1945, le surlendemain de l'explosion d'Hiroshima et la veille de celle de Nagasaki, ces bombardements constituent des crimes de guerre des alliés, comme l'ont souligné entre autres la philosophe Hannah Arendt et le procureur lors des procès de Nuremberg, Telford Taylor<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les arguments en faveur des bombardements
Modèle:Section à sourcerMalgré une voie diplomatique discrète qui s'engagea avec les autorités civiles nippones dès janvier 1945 (après l'invasion de Luçon aux Philippines), les partisans des bombardements mirent en avant l'intransigeance des militaires japonais qui refusaient toute négociation. Si certains membres du gouvernement civil firent des efforts en direction de la paix, ils n'avaient pas le pouvoir pour obtenir un cessez-le-feu et encore moins une reddition. En tant que monarchie, le « pays du Soleil-Levant » ne pouvait entamer le chemin de la paix qu'avec l'appui du cabinet japonais. Mais celui-ci était dominé par des membres de l'armée impériale et de la marine, qui ne voulaient céder sous aucun prétexte. Une scission apparut alors entre l'armée et le pouvoir civil.
La volonté de résistance des Japonais
L'historien Victor Davis Hanson met en évidence la résistance croissante des Japonais, détermination qui apparaît futile après coup puisque le conflit était voué à une issue inéluctable selon lui. La bataille d'Okinawa montra la capacité des Japonais à se battre à n'importe quel prix, les soldats nippons allant même jusqu'à se suicider plutôt que de se rendre, appliquant ainsi les codes traditionnels de « la voie du guerrier » (Bushido). Bruno Birolli souligne lui aussi qu'au début du mois d'août 1945, la résistance japonaise reste acharnée<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref> : l'armée américaine, malgré une armada supérieure à celle mise en œuvre lors du débarquement en Normandie, a peiné à prendre l'île d'Okinawa<ref name=":2" />. Il était inenvisageable pour le pouvoir que des étrangers foulent le sol sacré du Japon<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Plus de Modèle:Unité et Modèle:Unité furent tués lors de l'affrontement le plus sanglant de la guerre du Pacifique<ref>Chapter XVIII: The Battle Ends.</ref>. Les « Marines » recoururent aux lance-flammes et aux grenades pour éliminer les dernières poches de résistance. Les dernières forces des Japonais, les kamikazes, déferlèrent sur les navires américains et alliés en causant des pertes importantes. Cette bataille (d'avril à fin juin 1945) se termina seulement deux mois avant la capitulation du Japon.
Le major général Masakazu Amanu, chef de la section des opérations au quartier général de l'armée, était confiant en ses structures défensives qu'il avait minutieusement préparées dès le début de 1944. Selon lui, les Alliés ne pouvaient pas envahir les îles de l'archipel. Avec la détermination de son armée, le Japon était convaincu de l'emporter.
Les Japonais ne craignaient pas davantage les Soviétiques ; lorsque ceux-ci déclarèrent la guerre au Japon le 8 août 1945 et lancèrent l'opération Tempête d'août, envahissant le Nord de la Chine et de la Corée, l'armée impériale ordonna à ses dernières forces en Mandchourie de tenir et de se battre jusqu'à la mort.
Après la destruction d'Hiroshima, le pouvoir civil essaya de convaincre les militaires que la capitulation selon les conditions posées à la conférence de Potsdam était la seule solution. Après l'anéantissement de Nagasaki, l'empereur Hirohito dut intervenir lui-même pour débloquer la situation politique dans le pays. Les deux villes devenaient un argument de choc contre la poursuite du conflit. Kōichi Kido, un des proches conseillers de l'empereur, déclara Modèle:CitationModèle:Référence nécessaire. Hisatsune Sakomizu, le secrétaire en chef du cabinet en 1945, décrivit les bombardements comme Modèle:Citation.
Modèle:Qui s'accordent à dire que l'opposition civile avança des arguments qui furent suffisants pour convaincre les militaires de l'inutilité de la poursuite de la guerre : ni le courage sans limite des soldats, ni la détermination lors des combats ne pouvaient aider le Japon contre la destruction totale par les armes atomiques.
Le coût humain d'une prolongation des hostilités
Les partisans du bombardement nucléaire affirmèrent qu'attendre la capitulation du Japon n'était pas une option sans conséquence.
Le juge philippin Delfin Jaranilla, membre du tribunal de Tokyo, chargé de juger certains criminels de guerre du régime shōwa, écrivit en obiter dictum dans son jugement : Modèle:Citation bloc
La poursuite du bombardement des villes japonaises
Plusieurs fois par semaine des vagues de B-29 chargés d'engins incendiaires attaquaient les agglomérations grandes ou moyennes de l'archipel. L'ampleur des dommages était largement comparable en ordre de grandeur aux attaques nucléaires. Si ces raids étaient sur le coup moins meurtriers, leurs effets à long terme étaient aussi terribles, privant des centaines de milliers de personnes d'abris, de vêtements et de ressources, ce qui en ces temps de disette pouvait être synonyme de mort.
1-7 juin | 8-14 juin | 15-21 juin | 22-30 juin | 1-7 juillet | 8-14 juillet | 15-21 juillet | 22-31 juillet | 1-7 août | 8-14 août |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
25,2 | 0 | 37,2 | 10,2 | 31,3 | 20,93 | 18,4 | 20,5 | 27,45 | 5,1 |
L'attaque d'Hiroshima détruisit Modèle:Unité, alors que celle de Nagasaki détruisit Modèle:Unité.
Le blocus du Japon
À l'été 1945, le blocus du Japon était presque complet. Les sous-marins et l'aviation américaine avaient le contrôle des eaux côtières. Complété par le minage à grande échelle (opération famine), les importations et le transport de marchandises entre les différentes îles de l'archipel s'interrompit presque complètement. La désorganisation de l'économie du pays devait devenir complète avec l'attaque par l'aviation des voies de communications intérieures (voies ferrées…), finissant par isoler les villes entre elles. Si cette opération permettait de réduire à néant la production industrielle nipponne, ses conséquences humaines n’étaient pas nulles. Le Japon étant importateur sur le plan alimentaire, la ration moyenne par tête était tombée de 2 000 calories avant guerre de 1900 à 1944, avant de chuter à 1 650 à l'été 1945<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} United States Strategic Bombing Survey Summary Report, Modèle:P..</ref>. Cette situation de malnutrition se serait sans doute aggravée avec le prolongement des hostilités. La famine et les maladies auraient alors été responsables d'un bilan encore plus lourd que celui des bombes atomiques.
L'invasion du Japon
Les Américains prévoyaient à partir de la fin 1945 une invasion terrestre du Japon, l'opération Downfall<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Opération Downfall.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Operation Downfall - the Invasion Plan.</ref>. Sa durée et son coût humain dépendaient fortement de la résistance de l'armée impériale et de la population japonaise face à l'envahisseur. Elle devait s'articuler en deux parties :
- l'opération Modèle:Langue : l'invasion de Kyūshū en novembre 1945 par Modèle:Unité alliés soit cinq fois plus que pour le débarquement en Normandie, mené par Modèle:Unité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Opération Olympic.</ref>
- si l'opération Olympic avait été insuffisante pour obtenir la reddition, il aurait fallu lancer l'opération Coronet sur Honshū et Tokyo en mars 1946 avec deux fois plus d'hommes qu'Modèle:Langue, impliquant un redéploiement massif des troupes combattantes américaines depuis l'Europe.
Pertes américaines
Le 18 juin 1945, lors d'une réunion avec le président Truman, le général Marshall estima que les pertes (tués, blessés, disparus) des Modèle:Nobr jours de l'invasion de Kyūshū pourraient s'élever à 31 000. Mais l'amiral Leahy fit remarquer qu’elles pourraient aussi être proportionnelles à celles de la bataille d'Okinawa, rendant le bilan bien plus coûteux. En effet, à Okinawa, Modèle:Unité affrontèrent pendant trois mois Modèle:Unité : les pertes américaines s'élevèrent à 48 000 (presque le tiers de l'effectif engagé). Avec l'opération Olympic, Modèle:Unité américains auraient dû affronter peut-être Modèle:Unité japonais<ref>Operation Downfall 3 : Allied Intelligence.</ref>. Et l'opération Coronet aurait été encore plus meurtrière : Modèle:Nobr d'Américains auraient affronté de 2 à Modèle:Nobr de Japonais jusqu'à peut-être la fin 1946. Après la guerre, le président Truman parla de projection de pertes pour l'armée américaine de 0,5 à Modèle:Nobr. Si l'origine de ces chiffres est inconnue, l'ordre de grandeur ne paraît pas invraisemblable comparé au bilan d'Okinawa.
Pertes japonaises
Modèle:Section à sourcer Dans une autre perspective, il ne faut pas perdre de vue le coût humain d'une telle opération terrestre pour les Japonais. À Okinawa, les soldats de l'armée impériale s'étaient fait tuer presque jusqu'au dernier, et de nombreux civils étaient amenés à se suicider, généralement sous pression de l'armée qui organisait elle-même ces suicides collectifs. Et à cela se serait ajouté le bilan d'une ou de deux années supplémentaires de famine et de privation pour les populations.
Les prisonniers de guerre
Outre les arguments invoqués précédemment, les Américains pensaient que la bombe atomique serait une solution pour forcer le Japon à libérer les centaines de milliers de prisonniers de guerre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} http://homepage3.nifty.com/pow-j/e/POW%20Camps%20in%20Japan.doc.</ref> et civils enfermés dans les camps de concentration japonais disséminés un peu partout en Asie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Liste des camps japonais.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} http://www.west-point.org/family/japanese-pow/Camps.htm.</ref>.
La bombe serait également à même d'arrêter les atrocités japonaises en Chine et dans l'ensemble de la sphère de coprospérité de la grande Asie orientale, ainsi que le travail forcé pour les ressortissants de divers pays asiatiques. Le sort des prisonniers de guerre devint particulièrement préoccupant lorsque le ministre de la guerre ordonna le Modèle:Date- d'exécuter les prisonniers alliés si le Japon venait à être envahi<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} http://www.mansell.com/pow_resources/Formosa/taiwandocs.html.</ref>. Il est également probable que le Japon eût mené de telles actions punitives en cas de famine prolongée.
En réponse à l'argument des pertes civiles et des crimes de guerre provoqués par l'utilisation de l'arme atomique, les partisans des bombardements mirent en avant le non-respect total du protocole de Genève par le Japon, que ce soit sur le plan militaire ou civil :
- travail forcé des civils (y compris les femmes et les enfants), dont dix millions de civils chinois enrôlés dans le seul Mandchoukouo<ref>Zhifen Ju, « Japan's atrocities of conscripting and abusing North China draftees aftre the outbreak of the Pacific war », Joint Study of the Sino-Japanese war, 2002.</ref> ;
- utilisation d'armes biologiques et d'armes chimiques contre la Chine, fabriquées par les unités de recherche de Shiro Ishii (dont notamment la peste à Changde, de l'aveu même d'accusés nippons au procès de Khabarovsk<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Daniel Barenblatt, A Plague upon Humanity, Modèle:P..</ref>) ;
- expérimentation des armes bactériologiques et chimiques par ces mêmes unités sur des milliers de cobayes humains<ref>Hal Gold, Unit 731 testimony, 1996.</ref> ;
- crimes contre les prisonniers de guerre et les populations civiles.
L'attaque surprise contre Pearl Harbor restait profondément gravée dans les esprits et le Japon était considéré comme un ennemi fourbe qu'il ne fallait plus ménager. Le père John A. Siemes, professeur de philosophie à l'université catholique de Tokyo et témoin de l'explosion à Hiroshima, écrivit : Modèle:Citation bloc
Sur les treize prisonniers de guerre américains présents à Hiroshima le jour de l'explosion, seuls deux survécurent. Le gouvernement américain pouvait se permettre ces quelques pertes collatérales. Elles auraient été probablement supérieures si la menace d'une attaque atomique avait été proférée à l'encontre du Japon avant de procéder au bombardement.
La thèse de la posture stratégique face à l'URSS
Les scientifiques qui travaillèrent sur le projet témoigneront plus tard des pressions exercées à un haut niveau pour terminer la bombe selon un calendrier bien précis. Ce dernier était étroitement lié aux agissements des Soviétiques et leur entrée en guerre prévue pour le Modèle:Date-. Certains historiens avancent ainsi la thèse de l'URSS qui prenait trop d'importance et qu'il fallait tenir à l'écart des territoires japonais<ref group="note">La guerre soviético-japonaise, au lieu des Modèle:Référence nécessaire escomptés, allait durer seulement six jours.</ref>.
Pour eux, c'est l'imminence de la déclaration de guerre de l'URSS au Japon prévue lors des accords de Yalta trois mois après la capitulation de l'Allemagne (donc le Modèle:Date-<ref>La première capitulation a été signée à Reims le Modèle:Date à Modèle:Heure, la seconde à Berlin le 8 mai 1945 à Modèle:Heure, heure de Berlin, soit le Modèle:Date à Modèle:Heure, heure de Moscou. Cette différence de fuseau horaire, représentant un écart de deux heures, explique que l'événement est commémoré en Russie le Modèle:Nobr et que la déclaration de guerre de l'URSS au Japon a eu lieu le 9 août.</ref>), qui est le facteur déterminant. En effet, si à Yalta en février 1945, les États-Unis avaient demandé l'aide de l'URSS pour les aider à finir une guerre coûteuse en vies humaines avec le Japon, six mois plus tard, avec leur nouvelle puissance nucléaire ils n'avaient plus besoin de composer avec cet allié encombrant pour terminer le conflit et en partager les profits (zones d'influence, bases militaires, etc.). Les États-Unis voulaient ainsi prouver à Staline qu'ils étaient présents aussi bien à Berlin qu'en Asie, et qu'ils s'opposaient au développement du communisme, du moins au Japon. C'est la thèse défendue par Frédéric F. Clairmont dans Les véritables raisons de la destruction d'Hiroshima<ref name="www.monde-diplomatique.fr_août1990">Modèle:Article.</ref>.
On peut ainsi considérer que ces bombardements atomiques étaient en quelque sorte le signe annonciateur de la guerre froide et une démonstration de force de la part des États-Unis à l'encontre de Staline. L'URSS s'impliquera par la suite dans divers conflits en Asie, en particulier la guerre d'Indochine, la guerre de Corée et la guerre du Viêt Nam. Le Japon évitera les effets de l'expansion de la domination soviétique dans la région grâce à cette tutelle américaine.
L'opinion publique
Truman n'a pas été élu à la présidence, il en a hérité en tant que vice-président à la mort de son prédécesseur Franklin Delano Roosevelt, en avril 1945. Truman n'avait pas le bilan ou la popularité de Roosevelt, et dans cette situation, il pouvait être tenté de prendre une décision qui renforcerait rapidement sa réputation, surtout face à l'entourage de l'ancien président qui ne le tenait pas en haute estime.
D'autres facteurs tenant à l'opinion publique ont pu jouer : d'une part, il fallait laver l'affront de Pearl Harbor et justifier les deux milliards de dollars investis dans le projet Manhattan, d'autre part tous les moyens devaient être utilisés pour abréger le conflit et limiter le nombre de soldats tués. Chaque décès pouvant être considéré comme la perte d'un membre d'une famille d'électeurs du point de vue de Truman. Pour l'historien spécialiste des États-Unis André Kaspi : Modèle:Citation bloc
Les arguments contre ces bombardements
En 1965, l’historien Modèle:Lien affirme que les dirigeants japonais étaient prêts à se rendre avant les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki<ref>Modèle:Lien web.</ref>, à condition que la vie et la fonction de l'empereur japonais soient préservées<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Pour Jacques Pauwels, la clause de la destitution de l’empereur n'aurait été introduite que pour rendre l'ultimatum de Potsdam inacceptable alors que le Japon exsangue et dont la population civile avait été martyrisée par les bombes incendiaires (notamment celles lâchées sur Tokyo en mars 1945) était prêt à se rendre. Le but réel était de permettre aux Américains d'utiliser l'arme atomique afin de montrer leur puissance face aux Soviétiques<ref>Jacques R. Pauwels, Le mythe de la bonne guerre. Les États-Unis et la Seconde Guerre mondiale , EPO/Editions Aden, Berchem [Antwerp], Belgium, 2005.</ref>.
Modèle:Lesquelles se sont élevées contre l'utilisation militaire des bombes atomiques et se sont interrogées sur la nécessité des attaques sur Hiroshima et Nagasaki. Cette décision reste encore fortement critiquée que ce soit au Japon, aux États-Unis ou dans le reste du monde. Modèle:Pas clair
La bombe atomique : un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité ?
Aspects moraux
Le projet Manhattan était à l'origine destiné à contrecarrer le programme nucléaire de l'Allemagne nazie. À la suite de la défaite du [[Troisième Reich|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} Reich]], plusieurs scientifiques qui travaillaient sur le projet eurent le sentiment que les États-Unis ne devaient pas être les premiers à utiliser de telles armes. Albert Einstein sera réticent face à la bombe et Leó Szilárd, qui était largement impliqué dans le développement de la bombe, dira après la guerre : Modèle:Citation bloc
L'utilisation du nucléaire à des fins militaires a été qualifiée de « barbare », puisque plusieurs centaines de milliers de civils avaient péri et que les cibles étaient dans des villes fortement peuplées. Durant les préparatifs des bombardements, des scientifiques, dont Edward Teller, firent remarquer qu'il serait préférable d'employer la bombe sur une zone inhabitée ou en plein ciel pendant la nuit, afin d'avertir les Japonais.
L'inhumanité du bombardement aérien de civils avait été fermement dénoncée par Roosevelt le Modèle:1er septembre 1939 lors d'un appel aux gouvernements européens<ref>The Outbreak of Hostilities (September 1).</ref> : Modèle:Citation bloc
Il est vrai que Roosevelt ne reçut aucune réponse sincère à cette demande et que les Allemands furent les premiers à utiliser le bombardement massif d'objectifs civils, dès 1939 avec le bombardement de Varsovie pendant l'invasion de ce pays, puis avec la destruction de Rotterdam et celle de Coventry en 1940.
Droit international
Depuis 1945 la légalité des bombardements stratégiques et de l'usage des armes nucléaires reste un point discuté du droit international.
Il a été avancé que l'utilisation d'armes atomiques à grande échelle contre les populations civiles était un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité.
- Lors des bombardements, les États-Unis étaient signataires des conventions de la Haye de 1899 et 1907. La seconde interdit :
- l'emploi de poison ou d'armes empoisonnées (Art. 23),
- l'attaque ou le bombardement, par tout moyen, de villes, villages, habitations et bâtiments non défendus (Art. 25).
- Avant la guerre, les États-Unis avaient tenté d'interdire le bombardement indiscriminé de civils dans une convention de la Haye sur les coutumes de guerre, qu'ils avaient signée en 1923. Cependant, cette convention n'entra jamais en vigueur. Elle disposait que :
- le bombardement aérien visant à terroriser la population civile, à détruire ou endommager des biens de nature non militaire ou à blesser des non-combattants est interdit. (Art. 22),
- le bombardement de cités, villes, villages, habitations et bâtiments hors des environs immédiats des opérations militaires terrestres est interdit. Dans les cas où les objectifs spécifiés au paragraphe 2 sont situés de sorte qu'ils ne puissent pas être bombardés sans un bombardement indiscriminé de la population civile, l'avion doit s'abstenir de bombarder. (Art. 24-3) ;
- toutefois, ces concepts ont été en partie repris dans les accords de Londres signés le Modèle:Date-, soit deux jours à peine après le bombardement d'Hiroshima et la veille de celui de Nagasaki, accords qui visaient à mettre en place un Tribunal militaire international et de poursuivre les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. Ils définissaient ainsi les crimes de guerre : Modèle:Citation parmi lesquelles Modèle:Citation. Les bombardements de zones urbaines fortement peuplées ont donc fait partie des débats lors des procès de Nuremberg, durant lequel le procureur américain Telford Taylor les a exclus du champ d'application des crimes de guerre. Ces débats procédèrent des termes de l'article 6b des statuts du Tribunal militaire international, adoptés par les Alliés eux-mêmes lors de ces accords de Londres ;
- la quatrième Convention de Genève interdit toute mesure de représailles visant les civils ou leurs biens ;
- cependant, cette convention, signée en 1949, ne s'appliquait pas à l'époque des faits (il est à noter toutefois que le principe de non-rétroactivité du droit ne fut pas appliqué sur certaines accusations du procès de Nuremberg),
Une absence de justification militaire
Les avis divergent quant à la capacité du Japon à résister aux attaques. Pour les opposants à l'atomisation, le Japon était déjà profondément affaibli dès le début de 1945 et la capitulation inéluctable. Le général Dwight D. Eisenhower était de cet avis et en informa Henry Stimson en juillet 1945<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'officier le plus haut gradé dans le théâtre des opérations en Pacifique était le général Douglas MacArthur. Il ne fut pas consulté au sujet des bombardements mais dira après coup qu'il n'y avait pas de justification militaire pour cette attaque. La même opinion sera donnée par l'amiral William Leahy, le général Carl Spaatz (commandant de l'USSAF dans le Pacifique) et le général de brigade Carter Clarke (officier des renseignements)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le major général Curtis LeMay<ref>Modèle:Lien web.</ref>, l'amiral Ernest King (chef des opérations navales), l'amiral Chester Nimitz (commandant en chef de la marine dans le Pacifique)<ref>Modèle:Lien web.</ref> émettront également des doutes au sujet des bombardements atomiques.
Eisenhower écrira dans son mémoire The White House Years : Modèle:Citation bloc
Plus loin, il ajoute : Modèle:Citation bloc Une étude, le United States Strategic Bombing Survey, organisée par l'armée américaine après la capitulation, consista à interroger des centaines de dirigeants militaires et civils japonais au sujet des bombardements ; il en ressort que :
Le clivage entre le pouvoir civil et les militaires japonais
Modèle:Qui affirment que le Japon avait essayé de se rendre au moins deux fois, mais les États-Unis refusèrent en insistant pour que la reddition se fasse sans conditions. En fait, alors que plusieurs diplomates favorisaient la capitulation, les chefs militaires japonais préparaient l'armée à livrer une bataille décisive. Les diplomates pensaient qu'ils pourraient mieux négocier les clauses de l'armistice de cette façon. Les Américains connaissaient parfaitement les plans japonais, le chiffrement utilisé par l'armée nippone, le code 97 (ou code Purple) avait été percé par les cryptanalystesModèle:Référence nécessaire.
Cependant, même après l'attaque sur Nagasaki, le Conseil suprême était toujours divisé, Korechika Anami, Yoshijiro Umezu et Soemu Toyoda désirant que soient faits par les autorités japonaises le désarmement des troupes et le jugement des criminels, et insistant sur l'absence de forces d'occupation en sol japonais et la préservation du régime impérial et de l'Empereur. Seule l'intervention directe de l'empereur Showa qui se rallia aux partisans de la dernière demande comme seule condition, mit un terme aux dissensions, sans éviter toutefois une tentative de coup d'État qui fut rapidement contrée.
Une autre critique à l'égard des bombardements concerne la rapidité avec laquelle les États-Unis ont estimé les effets de l'entrée en guerre de l'Union soviétique contre le Japon. Sans recul sur la situation générale, la décision de bombarder aurait été prise de manière hâtive. Les Américains savaient, contrairement aux Japonais, que l'URSS entrerait en guerre trois mois après la victoire en Europe. Comme l'URSS ne pouvait plus jouer le rôle de médiateur dans le conflit et que le monde entrait progressivement dans la guerre froide, il devenait évident pour certains Japonais que le meilleur moyen de conserver l'empereur sur le trône était d'accepter les conditions posées par la partie adverse.
L'invasion de l'archipel n'étant pas imminente, les États-Unis n'avaient rien à perdre à attendre quelques jours pour voir comment la situation évoluerait. La décision de capituler était antérieure aux attaques successives menées par l'URSS en Mandchourie, l'île de Sakhaline et les îles Kouriles. Hokkaidō aurait sûrement été envahie par l'URSS avant que les Alliés n'atteignent Kyūshū. Selon cette thèse, le but de la manœuvre était donc de faire comprendre aux Soviétiques de rester à l'écart.
Une étude japonaise indique que les bombardements atomiques n'étaient pas la principale cause de la capitulation. La véritable raison avait sa source dans les victoires massives des Soviétiques tout autour du Japon. Les Japonais craignaient plus une occupation soviétique que la présence des Américains sur l'île. Il est clair que les deux parties adverses avaient pesé de tout leur poids dans la décision mais les Japonais étaient persuadés que Staline remplacerait la monarchie par le communisme, chose inconcevable pour eux<ref>Tsuyoshi Hasegawa, Staline, Truman et la capitulation du Japon. La Course à la victoire, préface de Pieter Lagrou, éditions de l’université de Bruxelles, 2014, 337 p. Recension de Jean-Daniel Piquet dans Cahiers d'Histoire, Revue d’histoire critique, Modèle:N°, janvier-mars 2017, p. 190-193.</ref>.
Autres critiques
Modèle:Qui pensent encore que des efforts supplémentaires auraient dû être consentis pour réduire le nombre de victimes. Outre ces considérations sur les pertes humaines, le but principal de l'attaque était d'avoir un effet de surprise optimal. La décision des stratèges américains était claire : il ne fallait pas donner d'avertissement avant le largage<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Après le bombardement sur Hiroshima, Truman annonça que Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, des tracts furent largués au-dessus du Japon et des avertissements transmis via Radio Saipan. La zone proche de Nagasaki ne reçut pas de tracts avant le Modèle:Date-, soit un jour après l'explosion. La propagande avec des informations imprimées sur de petits morceaux de papier avait pourtant été lancée durant les semaines qui précédaient l'attaque nucléaire.
Un autre sujet de discorde concerne le laps de temps entre la destruction d'Hiroshima et celle de Nagasaki. Certaines personnes avancent que les arguments favorables à l'utilisation de la bombe Modèle:Lesquels. Dans sa nouvelle semi-autobiographique Timequake, Kurt Vonnegut écrit que si le bombardement d'Hiroshima a sauvé la vie de ses camarades de l'USAAF, Nagasaki a montré à quel point les États-Unis étaient capables d'une cruauté sans compassion.
En 2014, le documentaire de Lucy van Beek « Hiroshima, la véritable histoire » appuie la thèse d'une Modèle:Citation, avec des images d’archives inédites, des documents confidentiels, et des témoignages d'experts, d'agents secrets, et de survivants<ref>http://boutique.arte.tv/f10375-hiroshima_veritable_histoire.</ref>.
De 1945 à nos jours
Effets sur la société japonaise
La destruction d'Hiroshima fait désormais l'objet d'une commémoration annuelle au Japon. Toutefois, les survivants des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki ont été longtemps maltraités par la société japonaise car ils symbolisaient la défaite du Japon. Au Japon, les débats sur l'utilité des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki restent ouverts et le sujet est d'autant plus sensible<ref>Un ministre japonais a provoqué un tollé en déclarant : Modèle:Citation</ref> que le pacifisme constitutionnel du pays est remis en question.
Sous l'occupation militaire américaine et jusqu'à sa fin en 1952, une censure empêche toute description dans les médias des bombardements et tient le Japon éloigné des débats internationaux sur l'arme nucléaire. Selon l'historien John Dower, c'est seulement à partir de 1960 que les premières photos des bombardements parurent au Japon<ref>Régis Arnaud, « Les Japonais et la mémoire brûlante de Hiroshima », Le Figaro, vendredi 27 mai 2016, page 19.</ref>.
Destin des équipages des deux bombardiers
Claude Eatherly, un pilote qui a assisté au largage de la bombe sur Hiroshima, refusera d'être fêté comme un héros, et souffrira de diverses pathologies mentales. En 1959, il correspond avec le philosophe Günther Anders, ce qui lui permet de guérir progressivement de ses troubles psychologiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bibliographie
Les débuts de l'ère atomique ont été souvent abordés dans la littérature. Il est impossible de dresser une liste exhaustive sur un sujet aussi vaste, mais la lecture de quelques-uns de ces ouvrages est conseillée :
Documents et analyses
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Témoignages
- Tamiki Hara, Hiroshima : Fleurs d'été, Actes Sud, 2007.
- Hisashi Tôhara, Il y a un an Hiroshima, Arléa, 2012.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio.
- Modèle:Ouvrage.
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- M. Shiotsuki, N. Kusano, S. Yamamoto, Conséquences pathologiques de l'explosion atomique sur les populations japonaises, Congrès mondial des médecins pour l'étude des conditions actuelles de vie, 1953.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio.
- Chantal Dupuy-Dunier, Mille grues de papier, éditions Flammarion, 2013 (Ce livre s'inspire de l'histoire de Sadako Sasaki, fillette irradiée à Hiroshima).
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Essais
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- Robert Guillain, La guerre au Japon, Paris, Stock, 1979.
Revues
- André Kaspi, « Controverse : fallait-il bombarder Hiroshima ? », dans L'Histoire, Modèle:N°, mars 1981.
- Cécile Dauvergne, « Japon, 1945 : l’inefficacité stratégique de la bombe atomique », dans La Revue d'Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d'Histoire Militaire, 2021
- Paul-Yanic Laquerre, « Supporter l'insupportable, la reddition du Japon », Seconde Guerre mondiale Modèle:N°, décembre-janvier 2010.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sean L. Malloy, « A Very Pleasant Way to Die: Radiation Effects and the Decision to Use the Atomic Bomb against Japan », Diplomatic History, Volume 36, no 3, pages 515–545, June 2012.
- Modèle:Article.
Œuvres inspirées des bombardements
Cinéma
- Hiroshima mon amour ;
- Lumières d'été ;
- Typhon sur Nagasaki ;
- Pluie noire ;
- Le Tombeau des lucioles ;
- Dans un recoin de ce monde ;
- Modèle:Référence nécessaire ;
- Godzilla<ref>Modèle:Article</ref>.
Musique
Manga et bande dessinée
- Keiji Nagazawa, Gen d'Hiroshima, Vertige Graphics, 2003-2007. L'histoire d'un enfant (l'auteur) né à Hiroshima et âgé de 10 ans en 1945. Cet ouvrage donne une vision quotidienne et réaliste du jour et de la période qui a suivi l'explosion (incompréhension du phénomène, rejet des survivants par les populations rurales avoisinantes, occupation américaine, etc.).
- Fumiyo Kōno, Le Pays des cerisiers, Kana, 2004.
- Saki Hiwatari, Global Garden le dernier rêve d'Einstein, est une histoire fantastique sur le thème d'une Terre en déséquilibre depuis les bombardements.
- Yoshihiro Tatsumi, l'Enfer, évoque un photographe s'intéressant particulièrement au phénomène des ombres d'Hiroshima<ref>Yoshihiro Tatsumi L'Enfer, première parution dans Playboy hebdomadaire, 14-21 septembre 1971. Yoshihiro Tatsumi fut publié en France dans Le Cri qui tue (1978-1981), puis en 1983, avec deux histoires courtes, Good bye et L’Enfer, éditées sous le titre de Hiroshima, chez Artefact. Un recueil lui est dédié, publié sous le titre L’Enfer, Paris, Cornélius, 2008.</ref>.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Culture
- Modèle:Ouvrage.
- Masuji Ibuse, Pluie noire, Folio, Gallimard, 1972 Modèle:ISBN. Roman publié en 1966 en japonais, adapté au cinéma en 1989 par Shohei Imamura.
- Marguerite Duras, Hiroshima mon amour, Folio, Gallimard, 1960 Modèle:ISBN. Ce scénario de Marguerite Duras a été réalisé par Alain Resnais ; le film présente des images authentiques des effets de la bombe et des victimes.
- Le manga Gen d'Hiroshima, le film d'animation du Studio Ghibli Le Tombeau des lucioles et le film de Akira Kurosawa Rhapsodie en août sont quelques exemples qui reprennent le contexte de l'époque et les bombardements.
- La pièce musicale de Krzysztof Penderecki, Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima, a été écrite en 1960 par le compositeur qui désapprouvait complètement les bombardements. Le Modèle:Date-, Penderecki écrivait : Modèle:Citation
- La pièce de théâtre Little boy de Pierre Halet.
- un film franco-japonais Yves Ciampi, Typhon sur Nagasaki, 1957, avec Jean Marais, Danielle Darrieux. En arrière-fond d'un mélodrame sur l'amour impossible entre un Français et une Japonaise peu avant un typhon, le souvenir du bombardement et de ses martyrs.
- Le compositeur Robert Steadman a écrit une pièce pour musique de chambre nommée Chansons des Hibakusha. Elle a été jouée pour la première fois en 2005 à Manchester.
- Le film Les Maîtres de l'ombre (titre original Fat Man and Little Boy) tourné en 1989 reprend dans les grandes lignes l'histoire du projet Manhattan et des bombardements.
- Le documentaire-fiction Hiroshima qui retrace l'histoire de ces bombardements, des préparatifs de Trinity jusqu'à Nagasaki, a été diffusé en août 2005 sur la TSR en Suisse et TF1 en France.
- Le film Wolverine : Le Combat de l'immortel (2013) débute avec la frappe nucléaire sur Nagasaki.
- Le film Docteur Akagi (Kanzō-sensei) de Shōhei Imamura, sorti en 1998, dont l'intrigue se déroule dans une petite ville du Japon quelques jours avant l’explosion d'Hiroshima (que l'on voit à la fin du film).
- Le film Les Enfants de Nagasaki (Kono ko wo nokoshite) de Keisuke Kinoshita sorti en 1983, dont l'intrigue se déroule avant, pendant, et après l'explosion atomique de Nagasaki, et qui témoigne de la souffrance des populations civiles rescapées, notamment les enfants.
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Bases
- « The Atomic Bomb and the End of World War II », A Collection of Primary Sources - National Security Archive Electronic Briefing Book No. 162, Edited by William Burr. 2005, updated 2007.
Musées
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hiroshima Memorial Peace Museum, Hiroshima, Japon. Collection de vestiges et d'objets personnels. Pour une visite virtuelle, cliquez sur English Web Site à droite en haut puis la page suivante sur Main Building.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nagasaki Atomic Bomb Museum, Nagasaki, Japon.