Thibert Ier

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Modèle:Titre noble Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Modèle:Noble- ou Modèle:Noble-, né vers 496-505 et mort en 548, est un roi des Francs.

Thibert est essentiellement connu par l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours, il est également présent dans plusieurs chroniques et documents du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Il est jugé plutôt positivement par les historiens.

Il est le fils du roi Thierry qui règne sur l'Auvergne, le Limousin et les parties orientales de l'ancien royaume de Clovis (Cologne, Metz, Reims et Trèves). Pour le compte de son père, il met en déroute les Danois en 515, tente de reprendre la Septimanie aux Wisigoths en 533 et seconde ses oncles Childebert et Clotaire lors de la conquête de la Burgondie en 534. Arrivé au pouvoir à la mort de son père, il choisit comme résidence principale la ville de Trèves. Il est adopté par Childebert et tente avec celui-ci d'éliminer Clotaire, mais sans succès.

Thibert tire parti de la guerre que se livrent en Italie les Ostrogoths et l'Empire romain d'Orient. Les rois francs obtiennent ainsi en 536 la cession de la Provence par les Ostrogoths contre l'envoi de troupes. Il pille le territoire italien en 539. Enfin, lors d'une seconde incursion en 548, les armées de Thibert s'emparent de plusieurs villes du nord du pays.

Contrairement aux autres rois francs de son époque, il est très influencé par la culture romaine et entretient de bonnes relations avec le clergé catholique. Il est également le premier roi germanique à faire frapper des pièces d'or à son nom.

Contexte

Les sources

Thibert ou Théodebert<ref group="Note" name="THI">Par faute de consensus entre les historiens et pour homogénéiser les noms des rois mérovingiens, c’est la forme la plus simple ou la plus commune du prénom qui se trouve en début des articles. Ainsi « Clovis » est préféré à « Chlodowig », « Clotilde » est préférée à « Chrodielde », « Chilpéric » est préféré à « Kilperich », « Mérovée » est préféré à « Merowig », « Thierry » est préféré à « Théodoric », « Thibert » est préféré à « Théodebert » et « Thibaut » est préféré à « Théodebald ». Pour la dynastie des « Thi », Thierry/Théodoric, son fils Thibert/Théodebert et son petit-fils Thibaut/Théodebald la majorité des historiens utilisent Thierry plutôt que Théodoric (qu'ils réservent au roi Goth du même nom), mais choisissent plutôt Théodebert à Thibert. Quant à Thibaut/Théodebald la répartition est plus mitigée.</ref> (en germanique Thiodoberkht<ref name="RXL-24">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref> ou Theuthbert<ref name="Gobry-11">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref> signifiant « Brillant dans le peuple »<ref name="RXL-345">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref>) est principalement connu grâce à l’Histoire des Francs de l'évêque Grégoire de Tours (538/539-594) finalisée à l'été 591<ref name="Grégoire Intro">Modèle:Harvsp</ref>. Il le mentionne également dans deux autres de ses ouvrages La Gloire des confesseurs et Le Livre des martyrs<ref name="Riché 177">Modèle:Harvsp</ref>. Thibert apparaît plus marginalement dans d'autres chroniques : la première addition de 548 à la Chronique de Marcellin (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle)<ref name="Marcellin Intro">Modèle:Harvsp</ref>, l’Histoire de Rome (vers 552) de Jordanès (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle)<ref name="Jordanès Intro">Modèle:Harvsp</ref>, l’Histoire des Goths (554) de Procope de Césarée (vers 500-vers 560)<ref name="Procope Intro">Modèle:Harvsp</ref>, les Histoires (579) d'Agathias (vers 530-579/582)<ref name="Agathias Intro">Modèle:Harvsp</ref>, la Chronique (581) de Marius d'Avenches (vers 530-593)<ref name="Marius Bio">Modèle:Harvsp</ref> et l’Histoire des Lombards (fin Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) de Paul Diacre (vers 725-vers 797)<ref name="Paul Intro">Modèle:Harvsp</ref>. Il est également mentionné dans cinq poèmes de Venance Fortunat (vers 535-vers 600)<ref name="Venance II-11"/>, par des conciles mérovingiens (535 et 538)<ref name="Conciles-208"/> et par la Vie de Dalmas de Rodez (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle)<ref name="Dum1">Modèle:Harvsp.</ref>. Deux lettres que Thibert envoie à l'empereur Justinien et une lettre envoyée au roi par l'évêque Aurélien d'Arles sont également conservées dans le recueil des Lettres austrasiennes<ref name="Broëns">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dum2">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Werner-374">Modèle:Harvsp</ref>.

Le poète Venance Fortunat dresse de lui un portrait flatteur<ref name="Venance 189">Modèle:Harvsp</ref>. Dans un poème adressé à la princesse Berthovère, il indique que Thibert a Modèle:Citation<ref name="Venance II-11"/>. Dans un poème adressé au roi Sigebert, il compare ce dernier à Thibert par sa clémence et sa bonté<ref name="Venance VI-1">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-120">Modèle:Harvsp</ref>. Ce caractère est corroboré par Grégoire de Tours<ref name="Venance 189"/>,<ref name="Riché 318"/>. L'évêque le dit en effet Modèle:Citation<ref name="Grégoire III-1"/> et qu'il fut un Modèle:Citation roi qui se Modèle:Citation<ref name="Grégoire III-25"/>. Marius d'Avenches confirme qu'il est un Modèle:Citation<ref name="Marius 548"/>,<ref name="Riché 318"/>. Le juriste Agathias indique qu'il est Modèle:Citation et qu'il Modèle:Citation<ref name="Agathias I-6"/>.

L'historien Robert Latouche conclut que Thibert a Modèle:Citation<ref name="Grégoire Note 50">Modèle:Harvsp</ref>. L'historien Ernest Lavisse écrit qu'il fut Modèle:Citation<ref name="Cook"/>. L'historien et journaliste Roger-Xavier Lantéri avoue que Thibert est Modèle:Citation<ref name="RXL-345"/> possédant un Modèle:Citation<ref name="RXL-27"/>. L'historien Bruno Dumézil parle de lui comme Modèle:Citation<ref name="Dumézil-145">Modèle:Harvsp</ref>. Le professeur Pierre Riché indique qu'il est Modèle:Citation<ref name="Riché 318">Modèle:Harvsp</ref>. Pour l'historien belge Godefroid Kurth, Modèle:Citation est Modèle:Citation<ref name="Kurth 375">Modèle:Harvsp</ref>. L'écrivain Georges Bordonove évoque lui plutôt un Modèle:Citation<ref name="Bordonove-185"/>.

Le philologue américain Albert Stanburrough Cook pense que Thibert et son père Thierry ou Théodoric sont les modèles des personnages de Wolfdietrich et de Hugdietrich de l'épopée en moyen haut allemand Wolfdietrich<ref name="Cook"/>. Selon Godefroid Kurth, Hugdietrich est la forme allemande de Théodoric le Hugue. Huga ou Hugo est dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le nom sous lequel la poésie germanique désigne les Francs<ref name="Kurth 338">Modèle:Harvsp</ref>.

Les débuts du royaume des Francs au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Carte de Gaule de 511.
La Gaule en 511, après le partage du royaume des Francs entre les fils de Clovis.

À partir de 407, plusieurs peuples germaniques pénètrent en Gaule et s'y installent. Les Wisigoths fondent un royaume en Aquitaine et en Espagne, les Burgondes et les Alamans s'établissent, eux, le long du Rhin<ref name="Inglebert40">Modèle:Harvsp</ref>. D'autres peuples, comme les Saxons, les Thuringiens et les Bavarois choisissent de rester en Germanie<ref name="Inglebert 63"/>. En 443, les Burgondes s'installent en Savoie puis étendent leur royaume jusqu'à Lyon et la Durance<ref name="Inglebert 62">Modèle:Harvsp</ref>. En 489, les Ostrogoths s'emparent, eux, de l'Italie<ref name="Inglebert60">Modèle:Harvsp</ref>.

Vers 432-435, le roi des Francs Clodion traverse la forêt Charbonnière et s'empare de Tournai, de Cambrai, d'Arras et réduit tout le pays des environs jusqu'à la Somme<ref name="Lebecq 39">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Rouche 108">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Inglebert 50">Modèle:Harvsp</ref>. En 486, Clovis, l'un des arrière-petits-fils de Clodion, s'empare de la Gaule du nord jusqu'à la Loire<ref name="Inglebert 63">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Werner-342">Modèle:Harvsp</ref>. Il unit ensuite tous les royaumes francs puis bat les Alamans en 506 qui doivent alors chercher protection auprès des Ostrogoths d'Italie<ref name="Inglebert 63"/>. En 507, Clovis bat et tue le roi des Wisigoths Modèle:Noble et s'empare de l'Aquitaine<ref name="Inglebert 63"/>. En 498 ou 499, Clovis décide également de se faire baptiser et devient ainsi le premier roi germanique catholique<ref name="Inglebert 63"/>,<ref name="Rouche 275">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Werner-345">Modèle:Harvsp</ref>.

Biographie

Jeunesse et premières campagnes

Thibert (ou Théodebert) né vers 496<ref name="Cook"/>-505<ref>Modèle:Harvsp</ref> est le fils du prince Thierry et l'aîné des petits-enfants du roi Clovis<ref name="Cook">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Riché 318"/>. En 511<ref name="Cook"/>, à la mort de Clovis, ses quatre fils survivants, Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire se partagent son royaume tandis que leur sœur Clotilde épouse le fils d'Modèle:Noble-, Amalaric roi Wisigoth d'Espagne<ref name="Grégoire III-1">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Procope V-13"/>,<ref name="Rouche-351">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Inglebert 62"/>,<ref name="Werner-361">Modèle:Harvsp</ref>.

Une armée arrête des envahisseurs et les met en fuite. À l'horizon, deux navires ont pris le large.
Bataille entre Francs et Danois en 515, enluminure de Jean Fouquet dans Grandes Chroniques de France (vers 1455-1460).

En 515<ref name="Cook"/>,<ref name="Kurth 339">Modèle:Harvsp</ref>, des Danois débarquent en Gaule pour ravager une partie du royaume de Thierry et faire des prisonniers. Thierry envoie donc contre eux Thibert à la tête d'une puissante armée<ref name="Grégoire III-3"/>,<ref name="Riché 318"/>,<ref name="Kurth 339"/>. Le prince trouve les Danois en Frise alors qu'ils se préparent à rentrer chez eux. Chlochilaïc, le roi des Danois, est tué durant le combat qui s'ensuit. Ses hommes sont défaits et abandonnent leur butin aux Francs<ref name="Grégoire III-3">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cook"/>,<ref name="Kurth 339"/>. En 524<ref name="Lebecq-65">Modèle:Harvsp</ref>, Clodomir meurt à la bataille de Vézeronce alors qu'il guerroie avec Thierry contre les Burgondes<ref name="Grégoire III-6">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lebecq-65"/>,<ref name="Lot 55">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Bordonove-181">Modèle:Harvsp</ref>. Ses trois frères se partagent ensuite son royaume<ref name="Grégoire III-18">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cités"/>,<ref name="Lebecq-64">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Bordonove-164">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Werner-361"/>.

En 531<ref name="Cook"/>, Thierry et son frère Clotaire traversent le Rhin pour soumettre le peuple des Thuringiens<ref name="Grégoire III-7"/>,<ref name="Procope V-13"/>. Le prince Thibert accompagne les deux rois durant cette expédition<ref name="Grégoire III-7">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cook"/>,<ref name="Rouche-366">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lot 59">Modèle:Harvsp</ref>. Bien qu'ils aient préparé le champ de bataille à leur avantage, les Thuringiens sont battus par l'armée franque. Poursuivis par leurs ennemis jusqu'au bord de l'Unstrut, ils y sont massacrés en masse<ref name="Grégoire III-7"/>,<ref name="Lot 59"/>. Leur pays passe ainsi sous la tutelle de Thierry<ref name="Grégoire III-7"/>,<ref name="Lot 59"/>,<ref name="Geary-142"/>. Un peu plus tard, la même année, le roi Childebert part en campagne contre les Wisigoths. Sa sœur la reine Clotilde, lui a en effet fait savoir que son mari Amalaric la maltraite parce qu'elle veut rester catholique, alors que lui est arien. Arrivé en Espagne, Childebert parvient à récupérer sa sœur tandis qu'Amalaric est assassiné par ses propres sujets<ref name="Grégoire III-10">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Procope V-13"/>,<ref name="Lot 58">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Bordonove-182"/>.

Début 533, le roi Thierry fiance son fils unique Thibert à Wisigarde, l'une des deux filles de Wacho, roi des Lombards en Pannonie<ref name="Grégoire III-20">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Paul I-21">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Rouche-527">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-86"/>. Plus tard dans la même année<ref name="Cook"/>, Thierry et Clotaire décident de s'emparer de la Septimanie, la dernière région de Gaule encore sous domination wisigothe<ref name="Grégoire III-21">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cook"/>. Thierry met à la tête de son armée Thibert tandis que Clotaire fait de même avec son fils aîné Gonthaire. Ce dernier, contrairement à Thibert, n'a aucune expérience militaire. Après avoir mis la main sur Rodez, il panique et retourne chez son père<ref name="Grégoire III-21"/>. Thibert continue donc seul et s'empare de quatre autres places fortes ennemies : Alès, Lodève, Dio et Cabrières<ref name="Grégoire III-21"/>,<ref name="Grégoire V-5">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Conciles-221">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="RXL-25">Modèle:Harvsp</ref>. Dans cette dernière localité, Thibert tombe sous le charme d'une femme nommée Deoteria dont le mari s'est réfugié à Béziers. Le prince suspend alors sa campagne pour prendre du bon temps avec elle<ref name="Grégoire III-22">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Début 534<ref name="Marius 534"/>, Childebert et Clotaire décident d'unir leur armée pour attaquer la Burgondie<ref name="Grégoire III-11">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lebecq-65"/>,<ref name="Rouche-369">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lot 55"/>. Ils demandent aussi à leur frère aîné Thierry de les accompagner mais celui-ci décline l'invitation<ref name="Grégoire III-11"/>,<ref name="Lebecq-65"/>,<ref name="Lot 55"/>. Il leur accorde cependant le soutien de Thibert qui stationne toujours avec ses troupes dans le sud de la Gaule<ref name="Marius 534">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lebecq-65"/>,<ref name="Rouche-369"/>. Au nord, Clotaire commence par assiéger Autun, la première ville qu'ils rencontrent<ref name="Grégoire III-11"/>. Apprenant l'invasion, Godomar le roi des Burgondes mobilise en urgence une armée, mais est mis en fuite<ref name="Grégoire III-11"/>,<ref name="Marius 534"/>. De son côté, Thibert met le siège devant la ville d'Arles. Les habitants lui envoient alors des otages et lui promettent une forte somme d’argent contre son départ<ref name="Grégoire III-23">Modèle:Harvsp</ref>. Pendant ce temps, Childebert et Clotaire partagent la Burgondie<ref name="Grégoire III-11"/>,<ref name="Procope V-13">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Marius 534"/>,<ref name="Rouche-369"/>,<ref name="Geary-141">Modèle:Harvsp</ref> : le nord pour le roi Thierry, le centre pour Childebert et le sud pour Clotaire<ref name="Rouche-370">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cités">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref>,<ref name="Pontal"/>,<ref name="Inglebert 62"/>,<ref name="Lot 56">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Bordonove-182">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Werner-362"/>.

Accession à la royauté et affaires gauloises

Un homme traverse de son épée le ventre d'un autre.
Assassinat de Sigivald, enluminure des Grandes Chroniques de France (vers 1455-1460).

Vers la fin de l'année 534<ref name="Cook"/>, le roi Thierry est furieux contre son parent Sigivald à qui il avait confié le duché d'Auvergne. Il le fait alors égorger<ref name="Grégoire III-23"/>. Thierry envoie ensuite un messager à Thibert pour qu'il élimine également le fils du duc qui se trouve auprès de lui à Arles et qui se nomme également Sigivald<ref name="Grégoire III-23"/>. Cependant Thibert n'exécute pas l'ordre de son père. Ce serait en effet sacrilège de lever la main sur Sigivald, car son jeune cousin est également son filleul<ref name="Grégoire III-23"/>. Sur son conseil, le jeune Sigivald se réfugie donc à Arles puis dans le Latium<ref name="Grégoire III-23"/>. Peu après, des messagers arrivent pour annoncer à Thibert que son père est mourant. Il se précipite alors à Trèves de peur que ses oncles ne le dépouillent de son héritage<ref name="Grégoire III-23"/>,<ref name="Lebecq-64"/>,<ref name="Riché 318"/>,<ref name="Lot 53">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Bordonove-164"/>. Il fait un crochet par l'Auvergne pour y déposer sa jeune compagne Deoteria et la fille de celle-ci, puis arrive à Trèves peu de temps après le décès de son père<ref name="Grégoire III-23"/>. Avant toutes choses, le prince achète le soutien des grands de son royaume avec des présents<ref name="Grégoire III-23"/>,<ref name="Lebecq-64"/>. Puis il se fait proclamer roi par le peuple de Trèves<ref name="Grégoire III-23"/>. Quelques jours après, Thibert fait venir Deoteria d'Auvergne et l'épouse bien qu’il soit officiellement fiancé avec la princesse lombarde Wisigarde<ref name="Grégoire III-23"/> et que Deoteria a déjà un conjoint<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Thibert fait également venir auprès de lui son jeune cousin Sigivald<ref name="Grégoire III-24">Modèle:Harvsp</ref>. Comme les autres roi francs, Thibert n'a pas de capitale officielle mais différents palais qu'il fréquente régulièrement<ref name="Sedes">Modèle:Harvsp.</ref>. Il réside essentiellement à Trèves dans l'ancien palais du gouverneur de province romaine mais parfois aussi à Cologne et à Reims<ref name="Sedes"/>,<ref name="RXL-345"/>,<ref name="Picard">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Werner-363">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Geary-144">Modèle:Harvsp</ref>.

Peu après, le roi Childebert invite son neveu à Paris. Contrairement à Clotaire, il n'a pas de fils. Il choisit donc de proclamer Thibert comme son héritier et le couvre de présents<ref name="Grégoire III-24"/>. En 537, le roi des Ostrogoths Vitigès, alors en guerre contre l'empereur Justinien, libère les Alamans de sa domination pour concentrer toutes ses troupes contre l'ennemi<ref name="Agathias I-6">Modèle:Harvsp</ref>. Thibert en profite donc pour pénétrer en territoire alaman et le soumettre<ref name="Agathias I-6"/>,<ref name="Lebecq-66"/>,<ref name="Lebecq-71">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lebecq-111">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Rouche-369"/>,<ref name="Geary-142"/>. Il met à la tête des Alamans, Buccelin, l'un d'eux, pour qu'il les régente pour son compte<ref name="Agathias I-6"/>. Il soumet également le peuple voisin des Alamans, les Bavarois<ref name="Geary-142"/>.

Vers 539<ref name="RXL-24"/>, Théodore et Salomon deux ambassadeurs de l'empereur romain d'Orient Justinien, arrivent au palais de Thibert pour lui demander sur quels territoires il règne<ref name="RXL-345"/>,<ref name="DuLi"/>. Le roi leur répond que ses États vont de la Pannonie à l’Océan sans désigner des territoires mais des peuples<ref name="Broëns"/>,<ref name="RXL-24"/>,<ref name="DuLi"/>. Il parle des Thuringiens, des Suèves du nord<ref group="Note" name="Souabe">Il s'agit des Suèves restés en Souabe.</ref>, des Wisigoths de Francie<ref name="Broëns"/>,<ref name="RXL-24"/>,<ref group="Note" name="Wisi">Il ne doit s'agir que de quelques Wisigoths vivant dans les cités limitrophes de la Septimanie.</ref>, des Saxons et des Jutes<ref name="DuLi">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Forte"/>. En 540, poussé par ses conseillers, Thibert répudie la reine Deoteria pour épouser la princesse lombarde, Wisigarde avec qui il avait été fiancé sept ans auparavant<ref name="Grégoire III-27"/>,<ref name="Paul I-21"/>. Malheureusement, quelque temps après le mariage, Wisigarde décède à Cologne et y est inhumée<ref name="Grégoire III-27"/>,<ref name="Riché 114">Modèle:Harvsp</ref>. Thibert épouse alors une nouvelle femme<ref name="Grégoire III-27"/>.

Vers 541, Thibert et son oncle Childebert s'entendent pour marcher ensemble contre Clotaire. Ils réunissent donc leurs armées et pénètrent en territoire ennemi<ref name="Grégoire III-28"/>,<ref name="Riché 318"/>. Clotaire se croyant perdu, se réfugie dans une forêt. Thibert et Childebert avancent alors leurs armées dans ce massif forestier jusqu'à ce qu'une violente tempête de grêle éclate. Le matériel militaire est détruit, tous les chevaux de l'armée s'enfuient, et la plupart des soldats sont blessés<ref name="Grégoire III-28"/>,<ref name="Lot 51">Modèle:Harvsp</ref>. Complètement désorganisés, les deux rois rebroussent chemin et finissent par signer une paix durable avec Clotaire<ref name="Grégoire III-28">Modèle:Harvsp</ref>.

Guerre des Goths en Italie

Modèle:Article détaillé

En 534, le jeune roi Athalaric des Ostrogoths d'Italie tombe malade puis décède<ref name="Procope V-3">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Procope V-4">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Jordanès LIX">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Jordanès XV">Modèle:Harvsp</ref>. Sa mère, Amalasonthe, pour conserver le pouvoir, épouse son cousin Theudahat qui gouverne alors la Toscane<ref group="Note" name="AMALA">La mère de Theudahat est Amalafrède, la sœur de Theudoric, le père d'Amalasonthe.</ref>. Theudahat qui avait été récemment réprimandé par la reine accepte ce mariage principalement pour pouvoir se venger d'elle<ref name="Procope V-4"/>. Une fois devenu roi, Theudahat réunit les mécontents et les pousse à s'emparer de la reine qu'ils exilent au fort de l'île du lac de Bolsena en Toscane. Peu de temps après, Theudahat les pousse à étrangler Amalasonthe<ref name="Procope V-4"/>,<ref name="Marcellin 534"/>,<ref name="Jordanès LIX"/>,<ref name="Jordanès XV"/>. Childebert, Clotaire et Thibert, cousins de la reine par sa mère<ref group="Note" name="AUD">La mère d'Amalasonthe est Audoflède, l'une des sœurs de Clovis.</ref>, envoient alors une ambassade pour réclamer une compensation pour cet assassinat comme le permet la coutume germanique<ref name="Grégoire III-31">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Bordonove-177">Modèle:Harvsp</ref>. L'empereur romain d'Orient, Justinien, se sert également du meurtre d'Amalasonthe pour déclarer la guerre aux Ostrogoths<ref name="Procope V-4"/>,<ref name="Marcellin 534">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Jordanès LX">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Jordanès XV"/>,<ref name="Lot 61">Modèle:Harvsp</ref>.

une île au milieu d'un lac
L'île où la reine Amalasonthe est exilée puis assassinée en 534.

Theudahat choisit de satisfaire aux exigences des Francs et leur envoie cinquante mille pièces d'or<ref name="Grégoire III-31"/>,<ref name="Bordonove-177"/>,<ref name="Dumézil-167">Modèle:Harvsp</ref>. Peu de temps après l'arrivée de l'or chez Thibert, Childebert envoie un message à son neveu pour lui demander de partager la somme entre eux deux. Outré par cet acte, Clotaire se venge en s'emparant de la totalité du trésor de feu leur frère Clodomir<ref name="Grégoire III-31"/>.

Au milieu de l'année 535, Justinien constitue une armée commandée par le général Bélisaire pour détrôner Theudahat et s'emparer de l'Italie<ref name="Marcellin 535">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Procope V-4" />. En parallèle, il envoie une ambassade chargée de cadeaux en argent à Thibert et lui demande au nom de leur foi catholique commune de l'aider à lutter contre les Ostrogoths ariens. En retour, le roi lui promet son alliance dans le futur conflit<ref name="Procope V-4"/>,<ref name="Bordonove-184">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-60">Modèle:Harvsp</ref>. Peu après, Bélisaire débarque en Sicile et s'en empare facilement<ref name="Procope V-5">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Jordanès LX"/>,<ref name="Marcellin 535"/>,<ref name="Marius 535">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Jordanès XV"/>. Theudahat envoie alors une ambassade à Thibert. Il lui propose de lui offrir ainsi qu'à ses oncles la Provence et deux mille livres d'or, s'ils se joignent à lui pour combattre le général romain<ref name="Procope V-13"/>,<ref name="Lebecq-66">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lot 61"/>,<ref name="Bordonove-182"/>.

Fin 536, Bélisaire s'empare de Naples et du sud de l'Italie<ref name="Procope V-10">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Marcellin 536">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Jordanès LX"/>,<ref name="Jordanès XV"/>. Dégoûtés par l'absence de riposte de Theudahat, les principaux chefs ostrogoths se réunissent près de Rome et élisent un nouveau roi en la personne du général Vitigès. À cette annonce, Theudahat s'enfuit mais il est capturé près de Ravenne par des soldats qui l'égorgent<ref name="Procope V-11">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Marcellin 536"/>,<ref name="Jordanès LX"/>,<ref name="Jordanès XV"/>. Le roi Vitigès propose ensuite aux chefs goths de conclure avec les Francs l’accord que leur avait proposé l’année précédente Theudahat, c'est-à-dire la cession de la Provence et le versement de livres d’or contre leur soutien. Childebert, Thibert et Clotaire acceptent mais comme ils ne veulent pas rompre officiellement leur alliance avec l'empereur, ils envoient seulement un contingent de Burgondes pour aider les Ostrogoths<ref name="Procope V-13"/>,<ref name="Lebecq-66"/>,<ref name="Pirenne-138">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Riché 318"/>,<ref name="Rouche-369"/>,<ref name="Inglebert 62"/>,<ref name="Lot 61"/>,<ref name="Geary-142">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-85">Modèle:Harvsp</ref>. Thibert obtient la partie centrale de la Provence, Clotaire la partie nord et Childebert, la partie sud<ref name="Pontal2">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cités"/>,<ref name="Riché 318"/>,<ref name="Werner-362">Modèle:Harvsp</ref>. En 537, alors que la guerre fait rage en Italie<ref name="Procope V-16">Modèle:Harvsp</ref>, Thibert vient en personne prendre possession de ce nouveau territoire en se rendant à Arles où il organise des courses de chars dans l’amphithéâtre de la ville et y fait frapper une monnaie d'or à son nom<ref name="Procope VII-33">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lebecq-66"/>,<ref name="Stahl">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Riché 318"/>,<ref name="Bordonove-182"/>,<ref name="Geary-122">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-145"/>. Les rois francs envoient ensuite une ambassade conduite par Mummol auprès de l'empereur Justinien pour se faire confirmer cette cession<ref name="Procope VII-33"/>,<ref name="Grégoire LM I-31">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lebecq-66"/>,<ref name="Rouche-369"/>. L'empereur la leur accorde mais demande en retour trois mille hommes pour aider Bélisaire. Thibert accepte mais trouve une excuse pour finalement ne jamais les envoyer<ref name="Forte">Modèle:Harvsp</ref>.

Début 539<ref name="Cook"/>, Thibert constate que la guerre en Italie a rendu exsangues les deux parties<ref name="Procope VI-25"/>. Il décide donc d’en profiter pour piller l’Italie et tenter de s'emparer d’une partie de son territoire<ref name="Procope VI-25"/>,<ref name="Jordanès XV"/>,<ref name="Riché 318"/>,<ref name="Geary-142"/>. Il rassemble une armée de cent mille hommes qui franchit les Alpes puis le à Pavie et commence ses exactions près de la cité<ref name="Procope VI-25"/>,<ref name="Bordonove-184"/>. Thibert met ensuite en déroute les troupes du chef ostrogoth Oraio puis celles du commandant romain Jean le Glouton. Thibert pille alors les campements des deux armées puis la ville de Gênes et enfin les campagnes de Ligurie et d’Émilie<ref name="Procope VI-25"/>,<ref name="Marius 539"/>,<ref name="Marcellin 539">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cook"/>,<ref name="Pirenne-138"/>,<ref name="Lot 62">Modèle:Harvsp</ref>. Mais, très vite, les Francs se retrouvent sans nourriture et souffrent de la dysenterie. Beaucoup d’entre eux meurent au bout de quelques jours<ref name="Procope VI-25"/>,<ref name="Grégoire III-32">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Marius 539">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Marcellin 539"/>,<ref name="Lot 62"/>,<ref name="Bordonove-184"/>. Le général Bélisaire envoie alors une lettre à Thibert pour lui rappeler qu’il a fait alliance avec l’empereur et qu’il ne doit pas en conséquence porter les armes contre les Romains<ref name="Procope VI-25"/>. Après la lecture de cette lettre et au vu de l’état de son armée, Thibert décide de rentrer chez lui<ref name="Procope VI-25">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Grégoire III-32"/>,<ref name="Jordanès XV"/>,<ref name="Marcellin 539"/>. Fin 539, la guerre d'Italie semble toucher à sa fin. Vitigès ne contrôle alors plus qu'une partie des cités du nord et est lui-même assiégé dans Ravenne par Bélisaire<ref name="Procope V-28">Modèle:Harvsp</ref>. Thibert lui envoie donc des ambassadeurs pour lui offrir son aide. Pour le contrer, Bélisaire dépêche lui aussi une ambassade. Au vu des récentes exactions des Francs en Italie, Vitigès préfère négocier avec Bélisaire et renvoie donc les ambassadeurs de Thibert<ref name="Procope V-28"/>. Il finit d'ailleurs par se rendre aux Romains au début de l'année 540 et est emmené à Constantinople par Bélisaire<ref name="Procope V-29">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Procope VII-1"/>.

Les Ostrogoths ne désarment pas pour autant et la guerre continue<ref name="Procope VII-1">Modèle:Harvsp</ref>. Totila, leur nouveau roi, entame dès 541, une reconquête de l'Italie<ref name="Procope VII-2">Modèle:Harvsp</ref>. Début 548, Thibert profite une nouvelle fois de l'épuisement des deux parties pour envoyer une puissante armée sur place. Celle-ci s’empare de nombreuses villes dans le nord du pays malgré la mort au combat du chef de l’expédition, le duc Lanthacaire<ref name="Marius 548"/>,<ref name="Procope VII-33"/>,<ref name="Bordonove-185">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-86">Modèle:Harvsp</ref>. Totila, trop occupé à combattre les Romains, ne cherche pas à reprendre les villes. Il envoie au contraire une ambassade à Thibert pour conclure un pacte de non-agression entre les deux nations<ref name="Procope VIII-24">Modèle:Harvsp</ref>. Le roi des Ostrogoths envoie même une ambassade auprès du Thibert pour lui demander la main de sa fille. Cependant, celui-ci la lui refuse, estimant que Totila n’est pas un bon roi. Il lui reproche notamment d’avoir causé la ruine de la ville de Rome<ref name="Procope VII-37">Modèle:Harvsp</ref>.

Thibert meurt fin 548<ref name="Marius 548">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cook"/>, trente-sept ans après la mort de Clovis comme l'indique Grégoire de Tours<ref name="Grégoire III-37"/>. Il est tué par un bison au cours d'une partie de chasse selon le chroniqueur Agathias<ref name="Agathias I-4">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lebecq-70"/>. Les chroniqueurs Grégoire de Tours et Procope de Césarée, évoquent, eux, une longue maladie<ref name="Grégoire III-36">Modèle:Harvsp</ref>. Il laisse son royaume à son fils unique, le jeune Thibaut<ref name="Grégoire III-37"/>,<ref name="Marius 548"/>,<ref name="Bordonove-165">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Lot 51"/>, sous la régence de sa tante Thichilde, fille du roi Thierry<ref name="Grégoire GC 41">Modèle:Harvsp</ref>.

Mariages et descendance

Généalogie.
Généalogie simplifiée de Thibert.

Thibert (ou Théodebert) épouse en premières noces en 534 Deoteria (Deuteria en latin et signifiant « Secondaire »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), une dame gallo-romaine résidant à Cabrières, près de Béziers<ref name="Grégoire III-23"/>,<ref name="Riché 318"/>. Elle est peut-être parente avec l'évêque Deutère de Lodève présent au concile d'Auvergne de 535<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Vers 535, celle-ci donne naissance à Thibaut<ref name="Grégoire III-27">Modèle:Harvsp</ref> (écrit en latin Theodobald<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou Theodovald<ref>Modèle:Lien web.</ref>, issu du germanique Theutbald<ref name="Gobry-11"/>,<ref name="Lebecq-109">Modèle:Harvsp</ref> et signifiant « Audacieux dans le peuple »<ref name="Gobry-11"/>,<ref name="Lebecq-109"/>) qui succède à son père en 548<ref name="Grégoire III-37">Modèle:Harvsp</ref> jusqu’à son décès en 555<ref name="Grégoire IV-9">Modèle:Harvsp</ref>. Ayant répudié Deoteria, Thibert prend ensuite comme épouse la princesse lombarde, Wisigarde (du germanique Vesihard signifiant « Noble fort »<ref name="RXL-11">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Rouche-67">Modèle:Harvsp</ref>), fille du roi Wacho. Les fiançailles avaient eu lieu en 533, mais Thibert avait entretemps rencontré Deoteria, et il n'épouse Wisigarde qu'en 540<ref name="Grégoire III-27"/>,<ref name="Grégoire III-20"/>,<ref name="Paul I-21"/>. Le mariage ne dure pas longtemps car l'année suivante, Wisigarde meurt. Le chroniqueur Grégoire de Tours parle ensuite d'un troisième mariage, mais il ne donne pas le nom de cette épouse<ref name="Grégoire III-27"/>.

Thibert a également d'une de ses trois épouses une fille nommée Berthovère (écrit en latin Berthoarae<ref name="Venance II-11">Modèle:Harvsp</ref> issu du germanique Bertwehr et signifiant « Brillante dans l'armée »<ref name="RXL-24"/>,<ref name="Gobry-Not">Modèle:Harvsp.</ref>), qui n'est citée que par le poète Venance Fortunat qui signale en 566 qu'elle a fait construire un baptistère à Mayence<ref name="Venance II-11"/>.

La reine Deoteria a également une fille de son premier mariage avec un Gallo-Romain. Vers 539, la reine craignant que Thibert ne la délaisse pour sa propre fille, élimine sa potentielle rivale en la précipitant du haut d'un pont de la ville de Verdun<ref name="Grégoire III-26">Modèle:Harvsp</ref>.

Appropriation de l'héritage culturel romain

L'acquisition de la Provence en 537 permet à Thibert (ou Théodebert) de s’approprier les prestiges de la romanité qui était encore bien préservée dans cette région<ref name="Lebecq-66"/>. Il s'entoure en effet de conseillers gallo-romains cultivés et compétents : le premier du palais Servilion<ref name="Venance 145">Modèle:Harvsp</ref>, l'administrateur Condat<ref name="Venance VII-16">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-136">Modèle:Harvsp</ref>, le rhéteur Astériol, l'ambassadeur Secondin et même son maître des offices l'ancien patrice Parthène<ref name="Lebecq-66"/>,<ref name="Pirenne-88">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="RXL-345"/>,<ref name="Grégoire III-33">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumé">Modèle:Harvsp.</ref>, petit-fils de l'empereur Avit<ref name="Lebecq-70">Modèle:Harvsp</ref>. Il envoie également des ambassades et correspond avec l'empereur romain Justinien, frappe sa propre monnaie et protège les églises<ref name="Lebecq-66"/>. Il organise à Arles une course de chars dans l'amphithéâtre<ref name="Lebecq-82">Modèle:Harvsp</ref>. La ville de Trèves, où il réside principalement, est également un foyer de romanité longtemps préservé dans le nord de la Gaule<ref name="Lebecq-92">Modèle:Harvsp</ref>. Thibert lève même dans ses états l'ancien impôt foncier romain<ref name="Lebecq-68">Modèle:Harvsp</ref>. Il se veut ainsi, le plus « romain » des souverains francs<ref name="Lebecq-66"/>. Il est d'ailleurs le seul des mérovingiens à avoir épousé une gallo-romaine<ref name="Lebecq-70"/>,<ref name="Lebecq-81">Modèle:Harvsp</ref>. Au niveau international, c'est lui le correspondant avec les autres peuples barbares et avec Constantinople. Clotaire et Childebert sont ainsi Modèle:Citation selon le professeur Karl Ferdinand Werner<ref name="Werner-362"/>.

Monnayage

Thibert (ou Théodebert) est le premier roi germanique à faire frapper des pièces d'or à son nom à partir de 537<ref name="Cook"/>,<ref name="RXL-27">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Pirenne-77">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Picard"/>,<ref name="Werner-362"/>. Il a alors compris que battre monnaie à son nom est un fondement indispensable de la souveraineté d'un état<ref name="RXL-27"/>. Cependant, ses tiers de sous d'or continuent à conserver les canons des frappes romaines<ref name="Lebecq-68"/>. Il ne modifie ni le poids, ni l'aloi des sous<ref name="Lebecq-89">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Cartier-119">Modèle:Harvsp</ref>.

En 1852, les numismates Étienne Cartier et Louis de La Saussaye indiquent que le monnayage de Thibert fut actif et étendu<ref name="Cartier-108">Modèle:Harvsp</ref>. L'effigie présente sur le droit des sous d'or est selon eux le même que celui de Justinien et la victoire présente sur le revers a la même forme que les sous impériaux<ref name="Cartier-119"/>. Pour eux, les initiales d'ateliers inscrits au revers sont « RE » pour Reims, « T » pour Toul, « M » pour Metz, « LVC » pour Lugdunum clavatum (Laon), « COLV » pour Colonia Vbiorum (Cologne) et « TRE » ou « TR » pour Trèves<ref name="Cartier-121">Modèle:Harvsp</ref>, « ANTOC » pour Antonacum (Andernach)<ref name="Cartier-123">Modèle:Harvsp</ref> et « BO » pour Bologne<ref name="Cartier-126">Modèle:Harvsp</ref>.

En septembre 1887, l'historien et numismate Maximin Deloche étudie l'ensemble des monnaies de Modèle:Noble-<ref name="Deloche 1887"/>. Il pense qu'elles sont issues d’un unique atelier et sont l'œuvre d’un seul monnayeur. Il conclut qu’elles ont « un cachet tout romain »<ref name="Deloche 1887"/>. Il y en a « même dont le style italien très accentué a été depuis longtemps signalé »<ref name="Deloche 1887"/>. Elles sont selon lui « l'œuvre d'un artisan italien », que le roi « amena avec lui au retour de sa campagne victorieuse dans la péninsule et qu'il installa sans doute à Metz, résidence habituelle et centre d'action des souverains d'Austrasie »<ref name="Deloche 1887">Modèle:Harvsp.</ref>. En décembre de la même année, l'archéologue et numismate Charles Robert émet des doutes sur la « centralisation absolue » proposée par Deloche<ref name="Robert 1887">Modèle:Harvsp.</ref>. Il indique que des revers de sous d'or portent le nom de Mayence et de Cologne. Il remarque également la multiplicité des orthographes du nom présent sur l'avers : Theodebertus, Tieodebertus, Thuodibertus, Thedebertus, Theudeuertus et Theodts<ref name="Robert 1887"/>. Maxime Deloche répond alors que la multiplicité orthographique ne veut rien dire car même chez Grégoire de Tours se trouvent trois orthographes : Theudebertus, Theodebertus et Theotbertus. Pour les sous de Mayence et Cologne, il souligne qu'il n'existe qu'un seul exemplaire de ces deux pièces<ref name="Deloche 1887 2">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1892, le numismate Maurice Prou s'interroge à son tour sur l'origine des monnaies d'or de Thibert. Il pense qu'elles sont liées à sa campagne italienne de 539, notamment à cause de la présence de la Victoire sur l'avers. Le style italien est si présent dans ces pièces que Prou pense qu'elles ont été frappées en Italie<ref name="Prou"/>. Il indique également que le rattachement du « RE » à Reims ou du « T » à Toul reste très incertain. Il conclut que les lettres et monographies ne sont d'aucun secours pour déterminer le lieu d'origine des monnaies<ref name="Prou">Modèle:Harvsp</ref>.

En 1994, dans sa présentation des fonds Bourgey relatifs aux Mérovingiens et royaumes barbares, le médiéviste Alan M. Stahl présente six monnaies de Thibert. Il s'agit d'un sou d'or avec buste et Victoire de face, deux tremis d'or avec buste et Victoire à droite, deux deniers d'argent frappés à Arles (qui serait la ville de l'atelier « AR ») avec buste à droite et croix dans une couronne triomphale et une pièce de cuivre avec croix et monogramme<ref name="Stahl"/>.

Relation avec le clergé

Dès son accession au trône en fin 534, Thibert (ou Théodebert) lève les lois injustes que son père avait mises en place. Il a de bonnes relations avec les évêques, comble les églises de richesses et permet au clergé d'Auvergne de retrouver les biens qui lui avaient été enlevés lors d'une campagne punitive réalisée par Thierry au début de cette même année<ref name="Grégoire III-25">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Riché 318"/>. En novembre 535, Thibert autorise la tenue d'un concile des évêques de son royaume à la ville d'Auvergne<ref name="Conciles-208"/>. Ce n'est pas un concile national franc mais un concile des états de Thibert<ref name="Pontal"/>. Sous la présidence d'Honorat de Bourges, les quinze évêques présents y promulguent seize canons disciplinaires qui rappellent des dispositions antérieures<ref name="Conciles-208">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Pontal">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref>. Les évêques profitent d'ailleurs du concile pour rédiger une lettre au roi sur un problème civil<ref name="Pontal"/>. Ils veulent attirer l'attention de Thibert sur le mauvais comportement de certains de ses subordonnés qui se permettent par la force de subtiliser des propriétés. Les évêques demandent au roi de faire restituer ces domaines à leurs propriétaires légitimes<ref name="Conciles-223">Modèle:Harvsp</ref>. En mai 538, un autre concile tenu à Orléans réunit les évêques des royaumes de Thibert et Childebert<ref name="Conciles-227">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Pontal3">Modèle:Harvsp</ref>. Après 540, Thibert donne même à l'évêque Désiré de Verdun sept mille pièces d'or pour relancer le commerce dans sa ville<ref name="Grégoire III-34">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Pirenne-70">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Werner-401">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Geary-124">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Dumézil-100">Modèle:Harvsp</ref>. Le chroniqueur Grégoire de Tours indique également que Thibert visite les lieux saints du diocèse de Trèves pour y prier<ref name="Grégoire GC 93">Modèle:Harvsp</ref>.

Notes et références

Notes

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Références

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Annexes

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Bibliographie

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Sources primaires

Sources secondaires

Articles connexes

Liens externes

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