En 1882, il s'installe à Montmartre et loue avec son frère, le docteur Willette, un atelier au 20, rue Véron<ref name="Roussard">Modèle:Lien web.</ref>. Il illustre Victor Hugo, peint des fresques et des vitraux, dessine des cartes postales, des affiches publicitaires<ref group="α">Cinq de ses œuvres sont reprises dans Les Maîtres de l'affiche.</ref>, des couvertures de livres et, en échange d'un repas, des menus de brasserie. Ses représentations de Pierrot et Colombine lui valent une certaine popularité. En 1883, il réalise un dessin, intitulé Ah! que c'est beau le soleil!, pour illustrer la pièce, Le Rêve d'un Viveur, de Jean-Louis Dubut de Laforest, il est publié dans le recueil de la pièce<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1888, à Paris, a lieu sa première exposition de peintures et de dessins au 34 rue de Provence : Jules Chéret lui fait une affiche. Il décore de nombreux cabarets et restaurants de la butte Montmartre : l'auberge du Clou, la Cigale, le hall du bal Tabarin, la Taverne de Paris, ainsi qu'un salon de l’Hôtel de ville de Paris. En 1889 il décore le Moulin Rouge, et dessine le célèbre moulin.
Polémiste ardent, Willette collabore tour à tour à de nombreux périodiques illustrés comme Le Chat noir, puis Le Courrier français (une relation qui, à compter de sa brouille avec Rodolphe Salis, durera 23 ans<ref name="AED"/>), Le Triboulet, Le Rire, sans oublier, dès 1901, L'Assiette au Beurre dont il compose la lettre de présentation. Il fonde plusieurs publications comme Le Pierrot (1888-1891 ?), La Vache enragée (1896-1897), Le Pied de nez (1901), Les Humoristes (avec Steinlen en 1901).
En 1889, en pleine affaire Boulanger, et sans écarter ici l'hypothèse d'une « blague », dans le style du Chat noir, d'un goût exécrable<ref group="α">Outre Michel Dixmier, Didier Pasamonik et Laurent Bihl, Jacques Benoist suggèrent que cette affiche témoigne non pas d'un engagement politique réel de Willette mais d'une forme de provocation — Voir Modèle:Lien web. Point de vue que ne partage pas le musée d'Art et d'Histoire du judaïsme qui expose et analyse d'autres dessins antisémites de Willette, lire en ligne.</ref>, Willette se présente comme unique « candidat antisémite » aux élections législatives du Modèle:Date-, dans la Modèle:2e du [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e de Paris]]. Une affiche est produite, laquelle fut récupérée en 1942-1943 sous l'Occupation, selon Laurent Gervereau<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À l'issue du premier tour du scrutin, Willette n'a obtenu que 19 voix sur 11 371 votants (0,17 %), en cinquième position derrière le socialiste possibiliste F. Dandreux (2,36 %), le radicalPaul Strauss (25,16 %), l'opportunisteGeorges Berger (26 %) et le député sortant boulangisteLouis Andrieux (44,37 %)<ref>Le Rappel, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. Il obtient encore une voix au second tour.
En 1891, il prend la défense du Montmartrois et communard Jean-Baptiste Clément condamné pour ses activités syndicalistes et militantes à deux ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour.
Un dessin qui parait dans Le Courrier français montre une jolie et aguichante jeune fille qui chante avec insouciance. Elle marche enchaînée et encadrée par deux antipathiques gendarmes. L'un d'eux s'est emparé du panier de cerises qu'elle avait au bras. Une légende accompagne le dessin, en forme de nouveau couplet de la célèbre chanson de Jean-Baptiste Clément, Le Temps des cerises<ref>Tristan Rémy, Le temps des cerises (Jean Baptiste Clément), Paris, Les Éditeurs Français Réunis, 1968, Modèle:P.. Le dessin est reproduit en page 1 de couverture.</ref> :
En 1896, il participe à l'organisation du premier cortège carnavalesque montmartrois de la Promenade de la Vache enragée. Il y défile costumé en pierrot noir, à la tête d'une joyeuse troupe de pierrots et colombines<ref name=PIERROTS/>. Il est responsable de la deuxième édition de la fête qui a lieu l'année suivante. Ce sera la dernière édition de ce défilé du vivant de Willette.
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1906, il est ensuite élevé au rang d'officier de ce même ordre en 1912. Il est également membre de la goguette du Cornet<ref group="α">Dans le numéro de mars 1906 de la revue {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5699945d%7C{{ #if: bpt6k5699945d |{{ #if: Le Cornet | Le Cornet | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, compte rendu de l'hommage rendu à Willette au dîner du Cornet du 13 mars 1906 à l'occasion de sa nomination au grade de chevalier de la Légion d'honneur.</ref>.
À partir de 1915, il parraine un groupe de jeunes artistes de Coutances qui, se proposant de Modèle:Citation et de Modèle:Citation, fondent Le Pou qui grimpe.
En 1919, il publie ses souvenirs26, sous le titre Feu Pierrot chez Henri Floury.
En 1927, le nouveau square inauguré au pied du Sacré-Cœur est baptisé en son honneur « square Willette ». Il porte ce nom jusqu'en 2004<ref> Modèle:Lien web.</ref>.
L'œuvre graphique de Willette est à ce jour difficilement mesurable en termes de quantité et un catalogue raisonné relève de la gageure selon Laurent Bihl, outre les dessins de presse, les tableaux et les gravures, on compterait des éventails, boîtes de friandises, menus, images scolaires ou religieuses, tracts, enseignes de boutique, cartes postales, faire-part de naissance, affiches, décorations murales de lieux publics, chansons illustrées, mais aussi chars carnavalesques, déguisements, costumes de scène, bannière religieuse, etc<ref>Modèle:Article.</ref>.
Affiches
Willette est un affichiste prolifique reconnu de son temps pour son talent de lithographe par Jules Chéret, Henri Beraldi ou encore John Grand-Carteret et Armand Lods<ref>« Les Affiches de Willette » par A. Lods, dans Le Livre et l'image, 15 mai 1894 — sur la base PRELIA.</ref>.
Le Petit National : transformation complète , révolution dans la presse, lithographie en rouge et noir, Paris, Imprimerie des Arts et Manufactures, 1888, Catalogue général de la BNF, en ligne.
Le Courrier français illustré, Lithographie Vieillemard & ses fils, Paris, 1890, Catalogue général de la BNF, en ligne.
L'Enfant prodigue, 1890, affiche pour la pantomime de Michel Carré fils au Théâtre des Bouffes-Parisiens, Paris, lithographie sur papier, musée des arts décoratifs de Paris.
Salle des Capucines, Paris, Lithographie Sicard et Farradesche, 1890.
Exposition Internationale des produits du commerce et de l'industrie, Palais des Beaux-Arts & Galerie Rapp, Imprimerie Charles Verneau (Paris), 1893.
Exposition des œuvres de Charlet et de lithographies modernes, Imprimerie Belfond, 1893, citée dans Les Maîtres de l'affiche, no 194.
Prenez du cacao Van Houten, Paris, Imprimerie Belfond, 1893.
La Revue déshabillée de Mr Jean d'Arc. Tous les soirs aux Ambassadeurs, Imprimerie du Courrier Français (Paris), 1894.
Demandez chez votre épicier le cacao Van Houten, Paris, Imprimerie Charles Verneau, 1894.
Grande matinée artistique organisée par la Patrie et la Presse, le dimanche Modèle:Date-… au profit des blessés grecs et crétois, Imprimerie de la Presse, 16, rue du Croissant (Paris), 1897.
Fer Bravais contre l'anémie, Imprimerie Delanchy (Paris), 1897.
Quelques pages religieuses et artistiques (en collaboration avec S. Clair), André Marty imprimeur, 1915, Plougasnou.
Il est bien entendu, les mères du monde, qu'après cette guerre nous ne reverrons plus cette saloperie dans la plaine Monceau, caricature en couleurs signée et datée de 1916 — origine et localisation inconnues.
La Princesse nue, huile sur toile 170x120cm, 1892, L'Isle-Adam, musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq.
Les amours d'autrefois se battant avec les amours d'aujourd'hui (1895), plafond de l'hôtel particulier de Fernand Xau, directeur du Journal, avenue Victor-Hugo, Paris.
Œuvres Choisies, contenant 100 dessins choisis dans le Courrier Français de 1884 à 1901, sous la haute direction du R.P.Lavigne et de Feu Gère, H. Simonis Empis Éditeur, Paris 1901
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Le Chat Noir, a Montmartre cabaret and its artists in turn-of-the-century Paris, Modèle:Lien, Santa Barbara, 1993.
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Phillip Dennis Cate et Patricia Eckert Boyer, The Circle of Toulouse-Lautrec, Jane Voorhees Zimmerli Art Museum, New Brunswick, 1985.
Marcus Osterwalder, Dictionnaire des illustrateurs, 1800-1914, Ides et Calendes, Neuchâtel, 1989.
Jean de Palacio, Pierrot fin-de-siècle, Libraire Singulier, 1990.
Luc Willette, Adolphe Willette, Pierrot de Montmartre, Précy-sous-Thil, éditions de l'Armançon, 1991.
Marcel Oberthür, Le Chat Noir, 1881-1897, Les dossiers du musée d'Orsay, 1992.
Modèle:Lien, Le Chat Noir, a Montmartre cabaret and its artists in turn-of-the-century Paris, Santa Barbara Museum of Art, 1993.
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Niels Klinkenberg, In de ban van Adolphe Willette, De Eierland Pers, Schalkhaar, 2006.
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Neil McWilliam, « Avant-Garde Anti-Modernism : caricature and cabaret culture in Fin-de-Siècle Montmartre », sous la direction de Ségolène Le Men, L'art de la caricature, Presses universitaires de Paris Nanterre, 2011. (consulter en ligne).