Colmars
Modèle:Autre4 Modèle:Bandeau homonymie Modèle:Confusion Modèle:Infobox Commune de France
Colmars (en occitan Cormarç), également nommée localement Colmars-les-Alpes, est une commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le nom de ses habitants est Colmarsiens<ref name="tresor"/>.
Géographie
Localisation
Le bourg de Colmars est situé au confluent du Verdon et de la Lance, à Modèle:Unité d’altitude<ref name="IGN"/>.
Les communes limitrophes de Colmars sont Allos, Entraunes, Saint-Martin-d'Entraunes, Castellet-lès-Sausses, Thorame-Haute, Beauvezer, Villars-Colmars<ref name="IGN"/>.
Le périmètre de protection de la Réserve naturelle géologique de Haute-Provence couvre également la commune de Colmars.
Géologie et relief
Sommets et cols<ref name="IGN"/>
Le relief de la commune de Colmars est alpin : son territoire occupe la vallée en V du Verdon, les altitudes variant de Modèle:Unité en fond de vallée, à Modèle:Unité au sommet de la Frema<ref name="IGN"/>.
La plupart des sommets de la commune sont situés sur la rive gauche du Verdon. Du nord au sud, les principaux points du relief sont<ref name="IGN"/> :
- sur une crête ouest-est séparant Colmars d’Allos, se trouvent Roche Cline (Modèle:Unité, en forme de pyramide), la tête de Valplane (Modèle:Unité), le col de l’Encombrette (Modèle:Unité) et la Grande Tour (Modèle:Unité) ;
- la tête de l'Encombrette (Modèle:Unité), la tête des Muletiers (Modèle:Unité) et le col des Champs (Modèle:Unité), col routier donnant dans la vallée du Var ;
- le sommet de Noncière (Modèle:Unité), la Dent de Lièvre (Modèle:Unité), le sommet de la Frema (Modèle:Unité), point culminant de la commune, le Cairas (Modèle:Unité), le pas de l’Âne (Modèle:Unité), col franchi par sentier de randonnée, le puy du Pas Roubinous (Modèle:Unité) sont situés sur la même crête allongée nord-sud, qui sépare la vallée du Verdon de celle du Var ;
- cette crête est séparée de la suivante par le col de Lignin : on trouve ensuite, sur une crête orientée sud-est vers le nord-ouest, le Rocher du Carton (Modèle:Unité), le Grand Coyer (Modèle:Unité), le sommet du Carton (Modèle:Unité), le Petit Coyer (Modèle:Unité), la tête du Lançonet (Modèle:Unité), et le Laupon qui domine la vallée du Verdon de ses Modèle:Unité. Cette ligne de crête est limitrophe de Thorame-Haute jusqu’au Petit Coyer, puis de Beauvezer. Le sommet de la Mole (Modèle:Unité) et la tête de Mouriès (Modèle:Unité) sont avancés dans le vallon de la Lance, au nord de cette crête.
Sur la rive droite du Verdon, le seul sommet est l’Autapie (Modèle:Unité), limitrophe de Villars-Colmars et d’Allos<ref name="IGN"/>.
L’Encombrette est un cirque glaciaire, bordé par le tête de l’Encombrette, le groupe des Tours, la tête du Moulin de Bertrand. Au centre du cirque, se trouve le lac de l’Encombrette. Enfin, le col de l’Encombrette donne accès au lac d'Allos<ref name="IGN"/>.
Environnement
La commune compte Modèle:Unité de bois et forêts, soit 34 % de sa superficie<ref name="tresor"/>.
Hameaux
- Clignon-Haut, Clignon-Bas
- Chaumie-Haut, Chaumie-Bas
Quartiers
- les Espiniers
- Jardinville
- la Buissière
- Miègessoles
- le Talier
Hydrographie et les eaux souterraines
Cours d'eau sur la commune ou à son aval<ref>L'eau dans la commune</ref> :
- rivière le Verdon,
- ravins de Clignon, de Vaplane, des Muletiers, de l'Ubac, de Saint-Pierre, du Mounard,
- torrents la Lance, la Chasse.
- les lacs de l’Encombrette<ref>Le cirque de l'Encombrette</ref> et de Lignin<ref>Les lacs de Lignin</ref>.
La rivière principale de la commune est le Verdon, encore proche de sa source, qui la traverse du nord au sud en passant au pied du bourg. Ses affluents rive gauche sont le ravin de Tronchon, descendant de Roche Cline et limitrophe d’Allos, le ravin de Clignon, le ravin de la Lance (dont une des cascades est un site classé)<ref name="IGN"/>.
Les affluents rive droite coulent tous sur les flancs de l’Autapie : le ravin de la Cascade (qui produit la cascade de Chaumie), le ravin de Clot Charbonnier, le ravin de l’Adroit<ref name="IGN"/>.
Climat
Modèle:Article détaillé Selon la classification de Köppen et Geiger, le climat chaud et tempéré y est classé Cfb<ref>Table climatique de Colmars</ref>.
Voies de communications et transports
Voies routières
La commune de Colmars est desservie par la route départementale Modèle:Nobr (ancienne route nationale 208 reliant Uvernet à Annot)<ref name="IGN"/>.
La départementale Modèle:Nobr, qui débute peu après le bourg, dessert la station de Ratery et franchit le col des Champs. Deux départementales desservent les hameaux importants : la Modèle:Nobr pour Clignon, et la Modèle:Nobr pour Chaumie<ref name="IGN"/>.
Transports en commun
Transports en Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Transport en Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Lignes régulières : Société Haut Verdon Voyage (HVV)<ref>Société HVV</ref>.
- Navettes Inter-Vallée : Val d’Allos-La Foux / Val d’Allos-Le village / Colmars-les-Alpes / Villars-Colmars / Beauvezer / Thorame-Haute / Thorame-Basse<ref>Navettes gratuites Inter-Vallée</ref>.
- Lignes SNCF :
- La gare la plus proche est celle du train des pignes à Thorame-Haute sur la ligne de Nice à Digne<ref>Chemins de fer de Provence</ref>.
- Gare des Arcs - Draguignan,
- Gare de Marseille-Saint-Charles,
- Gare de Nice-Ville,
- Gare de Toulon.
- Aéroport en Provence-Alpes-Côte d'Azur et aéroports, en particulier :
- Ports :
- Ports en Provence-Alpes-Côte d'Azur :
- Rade de Toulon,
- Port Lympia (port de Nice),
- Port de Marseille,
- Port Hercule (Port de Monaco).
- Ports en Provence-Alpes-Côte d'Azur :
Risques naturels et technologiques
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton d'Allos-Colmars auquel appartient Colmars est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques<ref name="ddrm39"/>, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011<ref name="prim"/>. La commune de Colmars est également exposée à quatre autres risques naturels<ref name="prim"/> :
- avalanche,
- feu de forêt,
- inondation (dans la vallée du Verdon),
- mouvement de terrain : certains versants sont concernés par un aléa moyen à fort<ref name="ddrm37"/>.
La commune de Colmars n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture<ref name="ppr"/>. Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation et de mouvement de terrain<ref name="ppr"/> et le Dicrim n’existe pas<ref name="dicrim"/>.
La commune a été l’objet de cinq arrêtés de catastrophe naturelle pour des inondations, glissements de terrain et coulées de boue en 1994 et 2003 ; elle a aussi été incluse dans le périmètre de l’arrêté pour le tremblement de terre de 1984<ref name="prim"/>, même s’il n’y a été que très faiblement ressenti<ref name="brgm"/>. Les tremblements de terre ressentis de la manière la plus sensible dans la commune sont ceux<ref name="brgm"/>:
- du 18 juillet 1938, avec une intensité macro-sismique ressentie à Colmars de III et demi sur l’échelle MSK et Guillestre pour épicentre<ref name="brgm50057"/> ;
- du 17 février 1949, avec une intensité ressentie de IV et un épicentre à Barcelonnette<ref name="brgm4091"/> ;
- du 4 mai 1958, avec une intensité de IV et Valdieri en Italie pour épicentre<ref name="brgm1130082"/> ;
- du 5 avril 1959, avec une intensité ressentie de IV et demi et un épicentre à Saint-Paul-sur-Ubaye<ref name="brgm40109"/> ;
- du 19 juillet 1963, avec une intensité de IV et demi et un épicentre en mer, au large d’Imperia (Italie)<ref name="brgm1130086"/> ;
- du 8 février 1974, avec une intensité de V et un épicentre très proche, à Thorame<ref name="brgm40137"/> ;
- du 31 octobre 1997, avec une intensité ressentie de V et un épicentre à Prads-Haute-Bléone<ref name="brgm40203"/>.
Toponymie
La première mention de l'origine dans les chartes date de 1040<ref name="La Torre"/>, sous la forme Collo Martio, soit la « colline de Mars » selon les toponymistes Ernest Nègre<ref name="TGF"/> et le couple Fénié<ref name="Fénié-84"/>. L’historien local Adrien Roux lit Collis Martis, et en fait une corruption de Collis Martini, la colline de saint Martin (d’Entraunes)<ref name="Joseph1"/>. L'usage s'est transmis d'appeler une colline proche de la ville la colline Saint-Martin.
La mairie agit activement pour établir le nouvel endonyme Colmars-les-Alpes, qui permet de ne pas confondre la commune avec Colmar (sans la lettre s finale). Cet endonyme est utilisé par la mairie sur les panneaux routiers, ainsi que pour l'office de tourisme de « Colmars-les-Alpes Haut-Verdon », pour ses adresses postales, et pour son référencement payant dans les annuaires privés (pages jaunes)<ref>Office de tourisme de Colmars-les-Alpes Haut-Verdon</ref>. Le changement de nom de commune est voté par délibération du conseil municipal du 25 octobre 2001. Néanmoins il est constaté, après avoir entendu le Conseil d'État, que le changement de nom de commune n'est pas justifié par décret du 1er août 2003<ref>Décret Décret n°2003-736 du 1 août 2003 portant changement de nom de communes</ref>. Un tel rapport du Conseil d'État est un cas d'école, qui laisse supposer un manque de cohérence de la délibération du conseil municipal, c'est-à-dire que la raison invoquée ne serait pas cohérente avec le nom délibéré. Par exemple l'adjonction d'un terme géographique les Alpes ne serait pas cohérente avec l'utilisation du nom Haut-Verdon. Autre exemple le risque de confusion ne serait pas établi, Colmars étant elle-même une référence pour la commune de Villars-Colmars. Toutefois les communes restent totalement libres de changer leur nom, notamment si elles ont envisagé toutes les suggestions (Colmars-sur-Verdon, Colmars-Haut-Verdon, Colmars-de-Haute-Provence, Colmars-en-Provence, Cormarç, Colmarç, Colmarce, Colmars-en-Mercantour...) suivi d'un référendum local consultatif. Mais au contraire il est vrai qu'en 1928 il a été constaté qu'était justifié le changement de nom de commune de Saint-André en Saint-André-les-Alpes.
En occitan vivaro-alpin la commune se nomme Cormarç.
Histoire
Sur la route du col des Champs, la découverte d’une hache de l’âge du bronze atteste l’occupation humaine de la vallée à cette époque<ref name="Collier9"/>. Quelques tombes sous tuiles de l’époque romaine ont également été découvertes<ref name="Collier"/>. Le nom du peuple installé dans la haute vallée du Verdon n’est pas certain, mais il peut s’agir des Eguiturii<ref name="AHP-c12"/>. À la fin de l’Empire romain, la haute vallée du Verdon dépend de la civitas et de l’évêché de Thorame<ref name="beaujard-22"/>.
Moyen Âge
La communauté de Colmars<ref name="AHP"/> dépendait des comtes de Provence; le comte Raimond Bérenger V accorde le 27 novembre 1233 un consulat au bourg de Colmars, en même temps et selon les mêmes termes qu’Allos et Beauvezer<ref name="Collier75-193"/>,<ref name="AHP"/> ; le consulat est une institution collégiale comprenant un chevalier, désigné parmi les nobles de la localité, trois notables, et le bailli ou bayle, représentant le comte. La charte de 1233 précise quels sont les cas où la justice sera rendue par les consuls (la justice civile<ref>L’Encyclopédie/Modèle:1re édition/JUSTICE, sur Wikisource</ref>) et limite le montant des cens et du droit de Modèle:Page h' prélevés par le comte<ref name="Collier75-194"/>.
L’abbaye Saint-Victor de Marseille prélevait la dîme sur les fromages produits, dit de Thorame<ref name="archeo-provence"/>.
Après avoir été rattaché en 1342 à la viguerie de Castellane par le comte de Provence<ref name="histo_sous-pref"/>, Colmars devient chef-lieu d’une baillie<ref name="AHP"/>,<ref name="archeo-provence"/>.
Lors de la crise ouverte par la mort de la reine Jeanne Ire, Charles de Duras et Marie de Blois, agissant pour le comte de son fils Louis II d'Anjou, s’affrontent pour recueillir l’héritage de la reine Jeanne. La communauté de Colmars adhère à l’Union d'Aix (1382-1387), soutenant Charles de Duras contre [[Louis Ier de Naples|Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} d'Anjou]]<ref name="xhayet"/>. Ce ralliement est l’occasion pour les communautés d’Allos, Colmars et Beauvezer de négocier en août 1385 une extension de leurs privilèges : la position de faiblesse du comte leur permet de lui extorquer d’importantes concessions<ref name="Collier75-199"/> : outre une réduction substantielle des impôts déjà limités en 1233, et des remises sur les droits déjà dus, le domaine de la justice rendue par les consuls est étendu, et ceux-ci percevront les revenus générés par cette activité à la place du comte. Les communautés obtiennent le droit d’établir moulins et jardins sans autorisation et sans payer de cens<ref name="Collier75-196"/>, les pouvoirs de police du comte sont limités, une partie des lods et treizains sont abolis, les habitants des trois communautés sont exemptés de droits de passage pour leurs troupeaux transhumants et les marchandises qu’ils transportent dans tout le comté. De plus, ils peuvent transporter du sel sans contrainte<ref name="Collier75-197"/>. Enfin, les habitants peuvent construire des maisons en s’appuyant sur les murailles, percer celles-ci pour y établir des fenêtres ou des portes, aucune garnison ne sera installée sans l’accord des habitants et cela se fera aux frais des comtes, les habitants ont le droit de construire des fossés d’irrigation qui traversent les chemins, et enfin Charles III renonce au droit de vendre la seigneurie sur les trois communautés. Dans le cas contraire, et si les communautés se défendent, même les « armes à la main », aucune sanction ne sera prise contre elles et leurs habitants<ref name="Collier75-198"/>.
En 1390, Raimond de Turenne incendie la ville, qui se consume entièrement<ref name="Ribière89"/>.
La communauté de Colmars fait partie des irréductibles à maintenir son soutien à Charles de Duras même après la reddition d’Aix<ref name="xhayet" />. Mais c’est le parti angevin de Marie de Blois qui l’emporte, et en février 1391, les trois communautés négocient la confirmation des privilèges accordés par Charles III. Mais Marie de Blois a gagné la guerre depuis quatre ans, et son fils Louis II est presque majeur : son pouvoir est désormais bien assuré, et elle revient sur certaines concessions abusives. Les droits de construction qui affaiblissaient les défenses des trois villages, et le droit excessif de dériver de l’eau à travers les chemins, ne figurent pas dans la charte de 1391. De même, le pouvoir comtal revient sur l’autorisation préalable donnée par la communauté pour l’installation d’une garnison : il peut désormais défendre les bourgs du Verdon comme il le souhaite<ref name="Collier75-199"/>. Marie de Blois accorde cependant une nouvelle foire franche à Colmars, et de nouvelles réductions d’impôts<ref name="Collier75-200"/>. L’ensemble des privilèges et exemptions accordés sont à nouveau confirmés en 1399 et 1439<ref name="Collier75-200"/>.
En 1478, le roi René, en tant que comte de Provence, donne sa seigneurie sur Beauvezer à Thomas Jarente, un de ses conseillers, malgré la charte de 1385. Quand le conseiller vient prendre possession de son nouveau bien, les habitants de Beauvezer refusent de lui ouvrir les portes, et résistent les armes à la main. Les habitants de Colmars leur prêtent main-forte. À la suite de cette rébellion, le comte reconnaît sa méprise, confirme à nouveau les privilèges des communautés et annule les condamnations qui avaient frappés les rebelles<ref name="Collier75-201"/>.
Époque moderne
En 1540, la baillie de Colmars est élevée au rang de viguerie avec toutes les autres baillies du comté<ref name="baratier"/>.
Les privilèges de la communauté sont confirmés en 1551<ref name="Collier75-201"/>, 1560 et 1574, les habitants craignant que, par ces temps troublés (on est en pleines guerres de religion), les archives se perdent et qu’ils ne puissent plus prouver leurs droits<ref name="Collier75-203"/>.
Lors de ces guerres, la place est la cible de plusieurs attaques :
- Paulon de Mauvans, capitaine protestant, pille la ville en 1560<ref name="Miquel211"/> ;
- un capitaine opérant pour son compte, Cartier, prend et rançonne la ville en 1583<ref name="La Torre"/> ;
- les Ligueurs la saccagent quelques années plus tard<ref name="La Torre"/>.
Le 8 août 1672, un incendie détruit entièrement le bourg<ref name="AHP"/>,<ref name="Joseph50"/>,<ref name="archeo-provence"/>. En 1690, un détachement piémontais assiège la place et incendie Villars<ref name="Ribière94"/>, ce qui pousse au renforcement des défenses de la ville.
Colmars est un centre de production d’une toile grossière, du genre du cadis et appelée cordeillat ; la production s’exportait vers le Dauphiné et le Piémont<ref name="Collier414"/>. Son rôle de place forte frontalière entraîne l’installation de quelques administrations : la ville est le siège d’une viguerie jusqu’à la Révolution<ref name="viguerie"/>, et elle bénéficie d’un bureau de la poste royale<ref name="poste"/>.
Progressivement, si la communauté conserve ses privilèges, ceux-ci perdent de leur importance : les péages se réduisent, le consulat est une institution dont toutes les communautés bénéficient, le droit s’uniformise et efface les particularités locales, la fiscalité évolue, ce qui explique que ces privilèges n’aient pas été défendus au moment de la Révolution<ref name="Collier75-205"/>.
Révolution française
En octobre 1790, alors que la crise frumentaire à l’origine de la Révolution persiste, le maire de la commune de Colmars vient à Villars y prendre du grain qu’il y stocke, pour le déplacer à Colmars. Les habitants de Villars s’y opposent, et seule l’intervention de la garnison de Colmars permet le transport. Cet accrochage, qui se double d’un second le 8 novembre<ref name="scission"/> débouche sur la scission en deux communes de Colmars et Villars-Colmars en mai 1792.
La société patriotique de la commune y est créée à l’été 1792, après une première tentative qui avait rencontrée l’hostilité de la municipalité au printemps<ref name="club"/>.
Modèle:S mini- et Modèle:S mini- siècles
La production textile reprend au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:| }} }}, dans des fabriques inspirées de la fabrique Honnorat de Saint-André-de-Méouilles<ref name="Mistral119"/>,<ref name="AHP"/>. Ces deux fabriques emploient jusqu’à 25 ouvriers (1868)<ref name="Mistral145"/>, et l’une d’elles se maintient jusqu’en 1926<ref name="Mistral192"/>.
La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont une imposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’un cadastre est décidée. La loi de finances du 15 septembre 1807 précise ses modalités, mais sa réalisation est longue à mettre en œuvre, les fonctionnaires du cadastre traitant les communes par groupes géographiques successifs. En 1827, le cadastre dit napoléonien de Colmars est achevé<ref>Alexeï Laurent, « Paysages ruraux de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans le sud-est des Basses-Alpes », in Jean-Christophe Labadie (directeur éditorial), La matière et le bâti en Haute-Provence, Modèle:S mini--Modèle:S mini- siècle, actes de la première Journée d'études d'histoire de la Haute-Provence, Digne, 13 octobre 2012. Digne-les-Bains : Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2013. Modèle:ISBN, Modèle:P.10.</ref>.
Comme de nombreuses communes du département, Colmars se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en compte déjà trois, dispensant une instruction primaire aux garçons au village chef-lieu, à Clignon et Chaumie<ref name="labadie9"/>. Les filles sont aussi concernées, grâce à la loi Falloux (1851) qui rend obligatoire d’ouvrir l’école aux filles dans les communes de plus de 800 habitants<ref name="labadie16"/>.
En 1921, la place forte de Colmars est déclassée<ref name="AHP"/>.
Le 14 juillet 1944, Jacques Lippman, chef du maquis lorrain de l’Organisation de résistance de l'armée (ORA), dirige un défilé du maquis à Colmars, qui se termine par une prise de parole devant le monument aux morts<ref>Musée de virtuel de la Résistance en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1940-1945, Modèle:P.17.</ref>.
Héraldique
Fichier:Blason Colmars.svg |
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Le monde d'argent surmonté de la croix est un symbole papal<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les lettres C, O et L sont les trois premières lettres du nom de la commune (armes parlantes).
Économie
Aperçu général
En 2009, la population active s’élevait à 174 personnes, dont 17 chômeurs<ref name="insee-dossier-local5"/> (23 fin 2011<ref name="insee-dossier-local8"/>). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (71 %)<ref name="insee-dossier-local7"/> et travaillent majoritairement hors de la commune (63 %)<ref name="insee-dossier-local7"/>. Le principal secteur d’activité de la commune est le tourisme.
Agriculture
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 10 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non professionnels inclus) et aucun emploi salarié<ref name="insee-dossier-local16"/>.
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de six en 2010. Il était de 5 en 2000<ref name="otex"/>, de 10 en 1988<ref name="exploitations-insee"/>. Modèle:Quand, ces exploitants pratiquent l’élevage ovin et bovin, ainsi que la polyculture<ref name="otex"/>. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) a fortement baissé, de Modèle:Nombre à Modèle:Nombre<ref name="exploitations-insee"/>. La SAU a continué sa chute lors de la dernière décennie, pour arriver à Modèle:Nombre<ref name="otex"/>.
Industrie
Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 17 établissements, employant 12 salariés<ref name="insee-dossier-local16"/>.
Activités de service
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait 42 établissements (avec 57 emplois salariés), auxquels s’ajoutent les 16 établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 13 personnes<ref name="insee-dossier-local16"/>.
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est très importante pour la commune, avec plus de cinq touristes accueillis par habitant<ref name="atlas-hébergement6"/>, l’essentiel de la capacité d'hébergement étant non marchande<ref name="atlas-hébergement7"/>. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
- deux hôtels en 2008<ref name="atlas-hébergement11"/> (un non classé<ref name="atlas-hébergement13"/> et deux classés deux étoiles<ref name="atlas-hébergement16"/>). Un des deux hôtels classés subsiste en 2012, avec 13 chambres<ref name="insee-tourisme"/> ;
- deux campings dont un classé deux étoiles<ref name="atlas-hébergement21-25"/>, et une aire naturelle de camping<ref name="atlas-hébergement22"/> ; le camping classé ayant une capacité de 40 emplacements en 2012<ref name="insee-dossier-local17"/> ;
- plusieurs meublés<ref name="atlas-hébergement32"/>,<ref name="atlas-hébergement36"/> ;
- des chambres d’hôtes<ref name="atlas-hébergement38"/>.
Les résidences secondaires apportent un complément important à la capacité d’accueil<ref name="atlas-hébergement44"/> : au nombre de 482, elles représentent les deux tiers des logements. Un tiers de ces résidences secondaires (159) possèdent plus d’un logement<ref name="insee-dossier-local17"/>,<ref name="insee-tourisme"/>.
La commune possède ainsi :
- commerces divers de proximité ;
- prestations de services ;
- locations de meublés pour touristes ;
- une station de ski de fond Ratery 1700.
Vie associative et animations
Colmars bénéficie d'un important réseau associatif qui lui permet d'offrir de nombreuses animations et festivités de qualité :
- Préservation du patrimoine,
- Sports et activités en plein aire,
- Fêtes médiévales<ref>La Fête Médiévale de Colmars-les-Alpes fête ses 25 ans du 9 au 11 août 2019</ref>,
- Piscine,
- Musées,
- Randonnées dans le cadre cette "station verte de vacances" pour découvrir le patrimoine, la faune sauvage, les lacs et les montagnes du Parc national du Mercantour<ref>[1]</ref>....
Politique et administration
Liste des maires
Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin
Budget et fiscalité 2020
En 2020, le budget de la commune était constitué ainsi<ref>Les comptes de la commune</ref> :
- total des produits de fonctionnement : Modèle:Unité, soit Modèle:Unité par habitant ;
- total des charges de fonctionnement : Modèle:Unité, soit Modèle:Unité par habitant ;
- total des ressources d’investissement : Modèle:Unité, soit Modèle:Unité par habitant ;
- total des emplois d’investissement : Modèle:Unité, soit Modèle:Unité par habitant.
- endettement : Modèle:Unité, soit Modèle:Unité par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
- taxe d’habitation : 13,90 % ;
- taxe foncière sur les propriétés bâties : 12,06 % ;
- taxe foncière sur les propriétés non bâties : 33,95 % ;
- taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
- cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2018 : Médiane en 2018 du revenu disponible, par unité de consommation : Modèle:Unité<ref>Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet</ref>.
Intercommunalité
Colmars-les-Alpes fait partie:
- jusqu'en 2016 de la communauté de communes du Haut-Verdon Val d'Allos ;
- à partir du Modèle:Date, de la communauté de communes Alpes Provence Verdon.
Urbanisme
Typologie
Colmars est une commune rurale<ref group=Note>Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La commune est en outre hors attraction des villes<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
La Communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière, créée le Modèle:Date avec effet le Modèle:Date, regroupe désormais 41 communes. Cet Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) s'est engagé dans une démarche d’élaboration d’un Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi)<ref>Communauté de Communes Alpes Provence Verdon« Sources de Lumière » : Lancement du PLUi du Moyen Verdon</ref>.
Occupation des sols
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 0,3 % | 28 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 3,1 % | 251 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 1,3 % | 107 |
Forêts de feuillus | 0,4 % | 33 |
Forêts de conifères | 41,8 % | 3415 |
Forêts mélangées | 2,1 % | 172 |
Pelouses et pâturages naturels | 20,2 % | 1654 |
Landes et broussailles | 0,7 % | 54 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 2,3 % | 188 |
Plages, dunes et sable | 0,4 % | 32 |
Roches nues | 18,8 % | 1537 |
Végétation clairsemée | 8,6 % | 699 |
Source : Corine Land Cover<ref>Modèle:Lien web.</ref> |
Administrations
La commune possède une bibliothèque municipale informatisée (catalogue en ligne).
Une brigade de gendarmerie chef-lieu de communauté est implantée à Colmars<ref>Groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence, « Carte des Brigades de Gendarmerie », Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, consulté le 15 novembre 2014.</ref>.
Enseignement
La commune est dotée d’une école primaire<ref name="ecole"/>,<ref>École maternelle et élémentaire</ref>.
Les établissements d'enseignements les plus proches sont<ref>Écoles, lycées et collèges</ref> :
- écoles maternelles et primaires , Thorame-Haute, Allos<ref>École maternelle et primaire de Thorame-Haute</ref>.
- collèges : Annot, le collège René-Cassin à Saint-André-les-Alpes, Barcelonnette,
- Lycées : Barcelonnette.
Santé
Les établissements de santé sont disponibles à Colmars-les-Alpes : Cabinets médicaux, kinesthésie, Infirmières, Dentiste, Pharmacie<ref>Services de santé</ref>.
Hôpitaux et cliniques les plus proches :
- centre hospitalier de Digne-les-Bains à Modèle:Unité<ref>Centre hospitalier de Digne-les-Bains</ref> ;
- centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud de Gap-Sisteron<ref>Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud de Gap-Sistéron</ref> ;
- hôpital de Sisteron ;
- hôpital Local de Castellane<ref>Établissement EHPAD (maison de retraite)</ref>.
Cultes
Culte catholique<ref>Paroisse de Colmars les Alpes (Saint Joseph) : Église Saint-Martin</ref> dépendant du Diocèse de Digne, Doyenne Var et Verdon, Paroisses du secteur Haut Verdon-Val d’Allos-Val d’Issole<ref>Paroisses du secteur Haut Verdon - Val d’Allos - Val d’Issole</ref>.
Démographie
En Modèle:Population de France/dernière année, Colmars comptait Modèle:Population de France/dernière pop habitants. À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les recensements réels des communes de moins de Modèle:Unité ont lieu tous les cinq ans (2007, 2012, 2017, etc. pour Colmars). Les autres « recensements » sont des estimations.
{{#invoke:Démographie|demographie}}
Parmi les principales ruptures dans l’histoire démographique de Colmars, on note la saignée des {{#switch: e
| e | er | = {{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles
| Modèle:S mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini siècleXV
}}
| {{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini siècle
| Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles
}}
}} et le long mouvement de croissance jusqu’au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. La séparation d’avec Villars-Colmars en 1792 explique l’écart entre 1765 et 1793. La population atteint ensuite vers 1841 un niveau d’« étale », où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure jusqu'en 1876. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de baisse de la population de longue durée. En 1921, la commune enregistre la perte de plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1861<ref name="vidal">Christiane Vidal, « Chronologie et rythmes du dépeuplement dans le département des Alpes-de-Haute-Provence depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. », Provence historique, tome 21, Modèle:N°85, 1971, Modèle:P.289.</ref>. La Première Guerre mondiale, dont les effets démographiques combinés au déclassement de la place, et donc au retrait de la garnison, entraîne encore une baisse importante de la population. Le mouvement de dépopulation se prolonge jusqu'aux années 1970, puis s'inverse jusqu'à nos jours. Le niveau de 50 % de la population de 1861 n’a pas été de nouveau atteint.
Modèle:Population de France/graphique
Lieux et monuments
Aujourd'hui le chemin de ronde de la cité est accessible en passant par la Maison-Musée du Haut-Verdon<ref>site de la Maison-Musée</ref>.
Architecture civile
Les vieux ponts, le Vieux pont (au sud, à quelques mètres du pont plus moderne) et le pont Haut (au nord) sont classés :
- le pont Haut : long de Modèle:Unité et large de Modèle:Unité, il repose sur une arche de Modèle:Unité de portée, avec une hauteur sous clef de Modèle:Unité. Il est doté d’une trompe d'élargissement rive gauche du Verdon, et on voit les trous de boulin ménagés pour soutenir le cintre lors de la construction. Il est établi au Modèle:S mini- ou au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour faire passer la route sur l’adret, moins sensible aux gelées et aux crues. Il est classé monument historique<ref name="Barruol70"/>,<ref name="Mérimée374"/> ;
- le pont Saint-Roch, Vieux Pont ou pont Bas : construit en aval de Colmars, il fait Modèle:Unité de long pour une largeur de Modèle:Unité. L’arche segmentaire mesure Modèle:Unité de long et la hauteur du pont est de Modèle:Unité. Là aussi, les trous de boulin sont visibles. Des demi-arcs de décharge ont été ajoutés lors d’une restauration. Sa date de construction est incertaine, mais il est désaffecté en 1894 et classé monument historique en 1927<ref name="Barruol71"/>,<ref name="Mérimée375"/> ;
- le pont de Misson sur la rivière de la Lance est signalé dans D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours<ref name="ponts"/>.
- Ponts de Colmars.
-
Pont haut, Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, en amont du village sur le Verdon, classé monument historique en 1948.
-
Pont Saint-Roch, en aval du village sur le Verdon. Les trous de boulins supportant le cintre de construction sont encore visibles.
-
Les deux ponts avals. On voit comment les arcs de décharge aval du vieux pont (à droite) facilitaient le virage aux attelages.
-
Pont moderne, en aval, toujours sur le Verdon, avec l’échafaudage volant d’inspection.
-
Pont moderne, en aval (Modèle:1er état de 1894, élargi par la suite).
Architecture militaire
La construction d’une place forte se justifie par la présence de la frontière avec l’Ubaye à quelques kilomètres au nord de Colmars, Allos relevant alors du duché de Savoie. Colmars fait partie des places royales dès 1593<ref name="Collier332"/>. Cependant, le col d'Allos n’est franchissable que quelques mois dans l’année, et uniquement par une troupe réduite, sans artillerie : aussi, la fortification de la ville n’a à faire face qu’à des assauts à l’échelle, repoussables par des feux de mousqueterie<ref name="Amis"/>. C’est ce qui explique son aspect léger, voire peu solide, très éloigné de la massive fortification bastionnée construite par Vauban dans le nord et l’est de la France.
Le bourg est fortifié dès le Moyen Âge. Ses fortifications sont reconstruites après le passage de Raimond de Turenne (1390), puis reprises au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Avant le raid savoyard de novembre-décembre 1690 sur Seyne et Colmars, l'ingénieur en chef de la Provence, Niquet, propose des corrections. Les tours bastionnées sont construites à ce moment-là<ref name="Ribiere89"/>. Vauban fait un voyage dans les Alpes en 1693, mais ne visite pas la ville : il se contente de signer les plans qui lui sont proposés par ses subordonnés à Saint-Paul-de-Vence<ref name="Ribière95"/>, commandant les deux redoutes appelées « forts »<ref name="Bornecque16"/>. Ces redoutes et améliorations sont construites par Richerand, ingénieur en chef pour le Dauphiné et les places de la Haute-Provence. Il visite par contre la place en 1700, pour inspecter les travaux qu’il avait commandé, et y trouve de nombreux défauts<ref name="Bornecque19"/>, qui n’ont pas été corrigés selon ses instructions. En effet, en 1713, le traité d'Utrecht rattache l’Ubaye à la France, et Colmars devient alors une place de seconde ligne, puis de troisième ligne après le rattachement de Nice en 1860<ref name="Ribière96"/>.
L’enceinte urbaine
L’enceinte fortifiée trouve son origine au Moyen Âge : les murailles sont en partie du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, en partie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (pour Henri Ribière<ref name="Ribiere89"/>), ou seulement du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (pour la DRAC<ref name="Mérimée045"/>). Raymond Collier, qui ne tient compte que des améliorations les plus récentes, la date de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Collier331"/>. Des travaux y ont été faits sous Modèle:François Ier ; malgré ceux-ci, la ville n’est à l’abri que des coups de main et des attaques surprises. Elle est défendue par cinq tours bastionnées et deux tours carrées<ref name="Mérimée045"/>.
Les deux tours carrées, Gravier et Claran, datent, au plus tôt du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIVe{{#if:| }} }}, au plus tard du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Ribiere89"/>. La tour Saint-Joseph, rectangulaire, a été construite entre 1693 et 1695, sous la supervision de l'ingénieur Richerand, d'après les projets de l'ingénieur Niquet datés d’octobre 1690<ref name="Joseph2"/>. Les quatre tours restantes, du Clocher, du Verdon, Dauphine et Garcin, sont de forme pentagonale et dites bastionnées. Conçues par Niquet en 1690, elles avaient déjà été modifiées sous Modèle:François Ier<ref name="Ribiere90"/>,<ref name="Mérimée045"/>. Les murs de toutes ces tours ont Modèle:Unité d’épaisseur, et sont donc uniquement des défenses contre le feu de mousqueterie : elles ne peuvent résister ni à l’artillerie névro-balistique (catapultes), ni aux canons<ref name="Ribiere89"/>.
À l’origine, l’enceinte n’a que trois portes. Au sud, la porte Saint-Pierre, puis la porte de France dont le nom a varié depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : porte de l'Ayguière, puis Basse aux Modèle:S mini- et Modèle:S mini- siècles ; au nord, la porte Saint-Martin devenue de Savoie à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Joseph3"/>. Les deux premières sont défendues par des tours médiévales et par un « réduit » de forme pentagonale construit au-devant. Ces réduits sont imaginés par l'ingénieur Niquet dans son projet du 15 octobre 1690, mais ils ne sont construits qu'en novembre-décembre 1691<ref>Olivier Joseph, « Colmars et ses fortifications au temps de Vauban », juin 2013, Modèle:P..</ref>,<ref>Olivier Joseph, « Le siège de Colmars – décembre 1690. Une introduction aux guerres dans les Alpes à la fin du règne de Louis XIV », in « Au cœur des Alpes : Utrecht. Actes du colloque de Jausiers, Colmars et Entraunes. Septembre 2012 », co-édition Roudoule, Maison-Musée et Sabença de la Valeia, janvier 2013, Modèle:P..</ref>. La porte de Savoie est en outre dotée d’une bretèche<ref name="Collier331"/>. La porte Saint-Pierre est située au sud de l'enceinte, au quartier des moulins du Plan-Estel, proche du Verdon : son linteau est encore visible dans la muraille. Elle mettait en communication les moulins et le quartier des Granges ou de la Citadelle (actuellement le Barry). La porte Saint-Pierre est attestée dans les cadastres de 1645, puis de 1663 et de 1674. Dans le cadastre de 1645, il existe une « rue de la Porte Basse à la Porte Saint-Pierre » qui correspond à l'actuelle rue Saint-Pierre. Cette porte n'est plus mentionnée dans le cadastre de 1714 : elle semble avoir été murée lors des réparations aux murailles durant l'été et l'automne 1690<ref name="Joseph3" />,<ref name="Joseph4"/>. Deux autres portes ont été ouvertes au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle : la porte de la Lance et celle du Barry.
Toute l’enceinte n’est équipée que pour résister au feu de mousqueterie, et mal pourvue en postes d’artillerie. Les forts de Savoie (au nord) et de France (au sud) constituent des défenses avancées, mais seul le fort Desaix est équipé pour accueillir de l’artillerie<ref name="Collier332"/>.
L’enceinte et les forts sont classés monuments historiques<ref name="Mérimée373"/>.
- Enceinte de Colmars.
-
Muraille extérieure de la porte de France et église Saint-Martin.
-
Porte de France.
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Porte de Savoie.
-
Tour Garcin face au fort de France
Fort Desaix
Le fort Saint-Martin, puis de Savoie, puis fort Desaix (1887), est dû à Richerand, qui dessine les plans, et en dirige l’exécution de 1693 à 1695<ref name="Ribières91"/>,<ref name="Mérimée047"/>. L’ancienne église Saint-Martin collégiale qui se trouvait sur son emplacement est abattue<ref name="archeo-provence"/>.
Il est renforcé de guérites, pont-levis, d’un ha-ha et de casemates au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Mérimée047"/>. Son plan est trapézoïdal ; du côté de la ville, un avant-fort et une tour à canons ronde le renforcent (mais la tour à canon n’a jamais été dotée de système d’évacuation des fumées). Enfin, une communication semi-enterrée et en zigzags relie le fort à la ville. Il possède les seuls logements construits pour la troupe de toute la place : ils ne servaient cependant qu’en cas de siège et en temps de paix, pour abriter la garde tournante. Le reste de la garnison logeait chez l’habitant. Les dortoirs sont équipés de cheminées de ventilation.
Il sert actuellement de salle de spectacles et d’exposition.
- Les forts.
-
Fort Desaix. -
Fort Desaix vu de Colmars. -
Fort de France. -
Fort de France relié à la fortification de Colmars par une double caponnière.
Fort de France
Le fort Sud, ou du Calvaire, puis de France, puis Soult (1887), est construit à la même époque que le fort Desaix, également par Richerand. Il est doté de locaux de réserve enterrés (dont un magasin à poudre), une citerne et une caserne. L’enceinte carrée a Modèle:Unité de côté, avec des murs épais de quatre mètres à la base. Les fossés qui l’entourent ont Modèle:Unité de large mais moins d’un mètre de profondeur. La terrasse offre un espace restreint pour la manœuvre des canons ; pour rendre les artilleurs invisibles aux vues d’ennemis placés sur les hauteurs voisines, des parapets en pierre sèche sont construits<ref name="Ribière9091"/>. Il dispose également d’un magasin à poudre et d’une citerne voûtée, ce qui lui donne une certaine autonomie vis-à-vis du corps de place<ref name="Mérimée046"/>.
Diverses améliorations lui ont été apportées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle :
- le parapet crénelé est créé en 1827<ref name="Mérimée046"/> ;
- les deux courettes latérales ont été couvertes afin d’aménager deux chambres, pour l’officier et les hommes de troupe.
Il a conservé sa double caponnière d’accès construite en 1693-95<ref name="Mérimée046"/>,<ref name="Ribière9091"/>.
Une première restauration, après défrichage et déblaiement, a eu lieu en 1980 par Etudes et Chantiers.
Autres installations militaires
L’arsenal est construit dans la première moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Mérimée048"/>. L’ancien hôpital des Bourgeois, à trois étages et datant du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, est transformé en caserne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et appelé depuis caserne Gassendi<ref name="Mérimée050"/>.
Bien que n’ayant jamais eu un rôle militaire, et s’étant retrouvée loin des frontières à partir de 1713 et du traité d'Utrecht (rattachement de l’Ubaye à la France), la place n’est déclassée qu’en 1921<ref name="Collier332"/>.
- Monuments de Colmars.
-
Ancien hôpital des Bourgeois et ancienne caserne. -
Ancien magasin à poudre. -
Monument aux morts devant l'église Saint-Martin.
Art religieux
L’église est entièrement reconstruite après l’incendie de 1672, entre 1681 et 1696<ref>Église Saint Martin Colmars</ref>. D’architecture gothique, ses quatre travées sont voûtées d’ogives. Son chœur est voûté d’ogives. Elle n’a qu’un seul collatéral : il est simplement voûté d’arêtes, et la séparation d’avec la nef se fait avec des arches en plein cintre<ref name="Collier381"/>. L’église est imbriquée dans l’enceinte, et le clocher est construit dans un bastion ; sa toiture est faite de tuiles multicolores<ref name="Collier514"/>. Son classement comme monument historique a été annulé<ref name="Mérimée372"/>. La chapelle de la Vierge accolée est l’ancienne chapelle des pénitents blancs<ref name="Ribière116"/>.
Plusieurs éléments de son mobilier ont fait l’objet d’un classement comme monument historiques au titre objet :
- le retable du rosaire, du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Palissy085"/> ;
- le retable des Âmes du Purgatoire, daté des années 1740, classé<ref name="Palissy630"/> ;
- le plat de quête, en cuivre, date du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Palissy090"/> ;
- l’ostensoir en argent date du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, il est fabriqué à Aix<ref name="Palissy089"/> ;
- dans la chapelle de la Vierge, le retable de la Nativité, peint en 1678<ref name="Palissy762"/>.
Chapelles :
- Saint-Jean-du-Désert, à Modèle:Unité d’altitude, sur la route du col des Champs<ref name="archeo-provence"/>,
- église Sainte-Marie-Madeleine (succursale de Colmars) et chapelle de la Sainte-Trinité à Clignon<ref name="archeo-provence"/>,
- Saint-Joseph (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), chapelle de Pénitents<ref name="archeo-provence"/> qui possède un riche mobilier classé :
- ex-voto de 1870 classé au titre objet<ref name="Palissy551"/> ;
- son retable (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)<ref name="Palissy086"/> ;
- une armoire de noyer du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Palissy626"/>.
Monuments commémoratifs :
- Monument aux morts. Conflits commémorés 1914-18 et 1939-45<ref>Monument aux morts</ref>.
- Église et chapelles de Colmars.
-
Église Saint-Martin contre les remparts et porte des Glacis. -
Chapelle Saint-Joseph. -
Retables de la chapelle Saint-Joseph. -
Chapelle Notre-Dame-des-Grâces sur la place de l'Église.
Modèle:Message galerie-Commons
Lieux
La cascade de la Lance est un site classé depuis 1941. La Lance coule dans des gorges étroites et profondes d’une centaine de mètres. La cascade en elle-même fait une vingtaine de mètres de haut. Les eaux de la rivière sont toujours limpides<ref>DIREN, « Cascade de la Lance », Catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence, octobre 2003, consulté le 5 novembre 2013.</ref>.
La cascade de Chaumie, située à proximité de l'hameau de Chaumie a une hauteur de 35 mètres et est accessible par un sentier balisé. Il est possible d'admirer le Col des Champs une fois arrivée<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les lacs de Lignin.
Maison musée du Haut-Verdon<ref>Maison musée du Haut-Verdon</ref>.
- Nature et culture
-
Cascade de la Lance l’hiver. -
Bressenge dans la vallée de la Lance. -
Le plateau de Lignin.
Divers
Sur la porte de France, se trouve un cadran solaire aux couleurs et à l’aspect militaires, face au sud<ref name="cadrans89"/>. Sur la place du presbytère, le cadran date de 1893, époque tardive pour un cadran (l’heure légale datant de 1881 en France)<ref name="cadrans90"/>. Raymond Collier précise sa devise : « Si sol deficit, respicit me nemo »<ref name="Collier448"/>.
Personnalités liées à la commune
- Laurent Macte ou Macty, médecin originaire de Colmars et fils d'un premier consul de cette ville, Alexis Macte, et de son épouse Catherine Ratery. Il quitta cette ville en 1564 pour étudier la médecine à Montpellier puis, en 1567, alla exercer sa profession à Rodez dans le Rouergue. Il a laissé un livre de raison évoquant les troubles de son époque que la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron a étudié et relaté dans le tome 25 de ses Mémoires en 1942. Laurent Macte est décédé au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle à Rodez.
- Joseph Émile Meiffreid (1791-1867), né à Colmars, musicien, professeur au Conservatoire de Paris, inventeur d'un cornet à piston<ref>Dossier de la bibliothèque Arbaud (Aix-en-Provence) sur Meifreid Joseph Émile, Bibliothèque provençale numérique, publié le 3 août 2009, modifié le 30 avril 2010, consulté le 28 juin 2012</ref>.
- Adrien Roux (1864-1947), notaire durant 46 ans, maire en 1892 à 1926, conseiller général, réélu pendant 42 ans de 1895 à 1937, élu président du conseil général le 17 septembre 1912, il devient le doyen de cette assemblée en 1928. Officier de l'instruction publique en 1901, chevalier du Mérite agricole en 1904, il était promu officier de la Légion d'honneur le 21 janvier 1938<ref>Adrien Roux (1864-1947)</ref>.
- Julien Ventre, berger-écrivain, né le 31 août 1935 à Colmars.
Voir aussi
Bibliographie
- Mémoires d'Adrien Roux, notaire à Colmars et conseiller général, mort dans les années 1950. L'original se trouve aux archives départementales de Digne.
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992
- Modèle:Atlas historique de la Provence
- Modèle:Collier-Haute-Provence
- Colmars-les-Alpes, Balade d'église en chapelles, 2018, Collection Parcours du Patrimoine
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
- Daniel Thièry, recherches historiques églises et chapelles rurales : Colmars
- Colmars, sur le site Dignois
- Cadrans solaires du Pays du Haut-Verdon : Colmars-les-Alpes
- Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet
- Inventaire national du patrimoine naturel de la commune
- Cavités souterraines naturelles
Articles connexes
- Allos
- Thorame-Haute
- Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Liste des anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence
Liens externes
- Modèle:Site officiel
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Bases
- Office du tourisme de Colmars-les-Alpes
- station de ski de fond Ratery 1700
- Trésor des régions : Colmars
- Maison Musée et Forts Vauban de Colmars
- Colmars sur le site de l'Institut géographique national
- Agence régionale du patrimoine de Provence-Alpes-Côte d'azur : Base de données des monuments historiques classés et inscrits de Provence-Alpes-Côte d’Azur : Colmars-les-Alpes
- Site de la direction régionale de l’environnement (DIREN) et Inventaire et protections réglementaires de l'environnement de la commune