Prads-Haute-Bléone

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Modèle:Infobox Commune de France

Prads-Haute-Bléone (prononcer Modèle:API-fr ; Prats Auta Blèuna en occitan vivaro-alpin selon la norme classique, Prads Auto-Blèuno selon la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le nom de ses habitants est Pradins<ref name="tresor"/>.

Elle résulte des fusions successives des communes de Prads et Blégiers en 1978 et de Mariaud en 1973.

Modèle:Sommaire

Géographie

Carte élémentaire montrant les limites de la commune, les communes voisines, les zones de végétation et les routes
Prads-Haute-Bléone et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).

Les communes limitrophes de Prads-Haute-Bléone sont Méolans-Revel, Allos, Villars-Colmars, Thorame-Basse, DraixLa Javie, Beaujeu et Verdaches.

La commune de Prads-Haute-Bléone s'étend sur 16 500 hectares, elle est composée de 9 hameaux dont l'altitude varie de 800 à Modèle:Unité. Le chef-lieu Prads se situe à Modèle:Unité<ref name="altitude-prads"/>, et le plus haut sommet est la Tête de l'Estrop à Modèle:Unité (dans le massif des Trois-Évêchés) ; c'est dire l'importance de son relief.

C'est la commune type des hautes vallées des Alpes du Sud, elle bénéficie d'un climat très ensoleillé, froid sec, et neige à partir de Modèle:Unité environ.

Géologie

Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, d’importants glaciers occupent les vallées de la commune. Un premier glacier, réduit, occupe le sommet de la vallée du Galèbre (ancienne commune de Mariaud). Un grand glacier s’écoule dans la vallée de la Bléone ; il reçoit des glaciers affluents des vallées du Ravin du Bussing, du Riou et du Ravin du Jet des Eaux, du Riou de l’Aune. Le glacier de Riss descendait jusqu’à Blégiers ; celui de Würm est moins épais et s’arrête au-dessous d’Heyre<ref name="jorda33">Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin), Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p. Modèle:ISBN. Modèle:P..</ref>.

Les vallons de l’entrée sud de la commune (Champourcin, Chanolles, Blégiers) sont situés dans des montagnes calcaires datant du Jurassique. Plus en amont et rive gauche de la Bléone, les crêtes du Carton et de la Chau sont des formations calcaires plus récentes du Crétacé supérieur. En face de ces formations, rive droite, le chaînon qui sépare la vallée de la Bléone de celle de la Galabre est formé de calcaires Bathoniens<ref name="jorda-193"/>. Ces bancs de calcaires marneux, peu épais (moins d’un mètre), alternent avec des marnes schisteuses<ref name="jorda-203"/>.

Relief

Fichier:Cheval-Blanc - 3.JPG
Sommet du Cheval Blanc, vu du nord.

Hydrographie

La commune est traversée par la Bléone et la Galabre.

Environnement

La commune compte Modèle:Unité de bois et forêts, soit 45 % de sa superficie<ref name="tresor"/>.

Hameaux

  • commune de Prads :
    • Prads ;
    • Tercier ;
    • les Eaux Chaudes (ancien camp en ruines) ;
    • la Favière ;
  • ancienne commune de Blégiers :
    • Blégiers ;
    • Champourcin ;
    • Chanolles ;
    • Chavailles ;
    • la Colle (inhabité depuis 1982) ;
    • les Combes ;
    • Heyre ;
  • ancienne commune de Mariaud :
    • l’Adrech (inhabité depuis 1928) ;
    • l’Immérée (inhabité depuis 1914) ;
    • Pié Fourcha (inhabité depuis 1934) ;
    • Saume Longue ;
    • Vière (inhabité depuis 1934, en cours de restauration)

Transports

Risques naturels et technologiques

Fichier:Vière de Mariaud - 02.JPG
Ravin en cours de comblement par les matériaux arrachés par l’érosion aux versants de robines (tout le matériau sombre au centre est issu de l’érosion récente).

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de La Javie auquel appartient Prads-Haute-Bléone est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques<ref name="ddrm39"/>, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011<ref name="prim"/>. La commune de Prads-Haute-Bléone est également exposée à trois autres risques naturels<ref name="prim"/> :

  • avalanche (seul le ministère comptabilise ce risque, mais pas la préfecture),
  • feu de forêt,
  • mouvement de terrain : quelques versants de la commune sont concernés par un aléa moyen à fort<ref name="ddrm37"/> (notamment en amont et à l’Est de Prads)<ref name="jorda-203"/>.

La commune de Prads-Haute-Bléone n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture<ref name="ppr"/>. Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 1993 pour le risque de mouvement de terrain<ref name="ppr"/> ; le Dicrim n’existe pas<ref name="dicrim"/> .

La commune a été l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle pour une avalanche, en 2009<ref name="prim"/>. En juillet 2005, la commune avait également connu d’importantes coulées de boue après des pluies diluviennes<ref name="ddrm33"/>. Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de V sur l’échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d’objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l’intensité peut être plus forte à l’épicentre<ref name="brgm"/> :

  • le séisme du 8 février 1974, avec une intensité ressentie de V et Thorame pour épicentre<ref name="brgm40137"/>,
  • le séisme du 31 octobre 1997, avec une intensité ressentie de VI et dont l’épicentre était situé dans la commune de Prads-Haute-Bléone<ref name="brgm40203"/>.

Enfin, les 5 et 6 novembre 1968, Prads a connu un des premiers glissements de terrain d’ampleur et complexe étudiés en détail par des géomorphologues. Il s’est produit dans le ravin de la Frache<ref name="jorda-193"/> (terme occitan qui désigne justement une zone d’éboulis<ref name="jorda-204"/>), dans l’adret situé sous le sommet de Belle Valette<ref name="jorda-194"/>. Déjà à l’automne 1967, marqué par des pluies abondantes, les fissures dans le terrain s’élargissaient. Pendant l’hiver 1967-1968, les successions de gel-dégel lubrifient les plans de glissement. Le printemps pluvieux ne fait qu’aggraver l’instabilité du terrain. Les pluies automnales de 1968, plus d’un an après le début de la séquence, déclenchent la coulée<ref name="jorda-204"/>, qui entraîne une masse détritique marno-calcaire noirâtre<ref name="jorda-194"/> et des colluvions marno-schisteuses<ref name="jorda-201"/>. Si la distance parcourue par la coulée est réduite (Modèle:Unité)<ref name="jorda-195"/>, elle charrie de gros blocs et à l’arrivée, les matériaux et les plus gros blocs sont très proches du hameau<ref name="jorda-201"/>, l’ensemble de la coulée restant dans un état instable<ref name="jorda-206"/>.

Toponymie

Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (Colonia in Prato) est dérivé du latin pratum (pré)<ref name="TGF-Prads"/>,<ref name="Fénié-69"/>. La mise au pluriel est récente<ref name="TGF-Prads"/>. Le nom de Bléone signifie « la rivière au loup ».

Mariaud apparaît dans les textes au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, mais sous la forme de Mariano : selon Ernest Nègre, ce nom de lieu dérive du nom propre romain Marianus, qui a évolué vers de Mariaudo (1319), par attraction vers le provençal local maridado, signifiant mariée<ref name="TGF-Mariaud"/>. D’autres hypothèses existent.

Blégiers est cité pour la première fois dans les chartes dans la deuxième décennie du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, sous la forme de Bligerio, dérivée du nom propre germanique Blidegar, éventuellement latinisé en Blidegarius<ref name="TGF-Blégiers"/>,<ref name="Fenie-70"/>.

Chanolles, cité en 1122 (Canola), vient de l’oronyme (toponyme de montagne) préceltique *Kan-<ref name="Fénié-22"/>.

Le nom du sommet de Chappe (Modèle:Unité), limitrophe de Beaujeu, garde le souvenir de l’existence d’un relais de télégraphe optique, dit télégraphe Chappe<ref name="Fénié-83"/>.

Le lieu-dit la Favière évoque un champ semé de fèves<ref name="Fénié-101"/> ; celui des Combes désigne un ravin, en aval du village de Prads<ref name="Fénié-87"/>.

Urbanisme

Typologie

Prads-Haute-Bléone est une commune rurale<ref group=Note>Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Unité, est catégorisée dans les aires de moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (97,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (36,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (35,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (25,5 %), prairies (1,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,3 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>.

L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Économie

Aperçu général

En 2009, la population active s’élevait à 65 personnes, dont neuf chômeurs<ref name="insee-dossier-local5"/> (sept fin 2011<ref name="insee-dossier-local8"/>). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (37 sur 56)<ref name="insee-dossier-local7"/> et travaillent majoritairement hors de la commune (34 actifs sur 56)<ref name="insee-dossier-local7"/>.

Agriculture

Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 20 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non-professionnels inclus) et un emploi salarié<ref name="insee-dossier-local16"/>.

Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de neuf en 2010. Il était de 11 en 2000<ref name="otex"/>, de 18 en 1988<ref name="exploitations-insee"/>. Actuellement, ces exploitants se répartissent entre éleveurs ovins et maraîchers<ref name="otex"/>. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) a fortement augmenté, de 943 à Modèle:Nombre<ref name="exploitations-insee"/>. La SAU a chuté lors de la dernière décennie, à Modèle:Nombre<ref name="otex"/>.

Artisanat et industrie

Fichier:Barrage de Chanolles.jpg
Seuil et bief d’amenée de l’ancienne retenue de Chanolles

Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 10 établissements, employant cinq salariés<ref name="insee-dossier-local16"/>.

L’usine hydroélectrique de Chanolles utilisait les eaux de la Bléone. La turbine ainsi mise en mouvement avait une puissance de 210 kilowatts<ref name="hydro"/>.

Autrefois, des scieries à énergie hydraulique étaient installées à Champourcin, Blégiers et Prads. Elles ont toutes fermé leurs portes au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En 2013, une nouvelle scierie artisanale est créée au village de Blégiers<ref name="scierie-Provence"/>.

Activités de service

Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait cinq établissements (avec un emploi salarié), auxquels s’ajoutent les cinq établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant trois personnes<ref name="insee-dossier-local16"/>.

D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est très importante pour la commune, avec plus de cinq touristes accueillis par habitant<ref name="atlas-hébergement6"/>, malgré une faible capacité d’hébergement à finalité touristique :

  • un camping classé avec une capacité de 30 emplacements
  • un gîte d'étape avec 14 couchages
  • plusieurs meublés labellisés<ref name="atlas-hébergement32"/> et des meublés non-labellisés assez nombreux<ref name="atlas-hébergement36"/> ;
  • la seule capacité d’hébergement collectif se trouve dans le refuges<ref name="atlas-hébergement30"/>.

Les résidences secondaires apportent un complément à la capacité d’accueil<ref name="atlas-hébergement44"/> : au nombre de 176, elles représentent 62 % des logements<ref name="insee-dossier-local17"/>,<ref name="insee-tourisme"/>.

Le bistrot Aux Trois Évêchés, qui porte le label Bistrot de pays<ref name="charte">La charte Bistrot de Pays</ref>, adhère à une charte dont le but est de « contribuer à la conservation et à l’animation du tissu économique et social en milieu rural par le maintien d’un lieu de vie du village »<ref>L'implantation des Bistrots de pays en France métropolitaine en 2010</ref>. On y fait de la cuisine française et il est ouvert du mardi au dimanche, fermeture le lundi

Centre d’excursions et de randonnées.

Histoire

Dans l’Antiquité, les Bodiontiques (Bodiontici) peuplaient la vallée de la Bléone, et étaient donc le peuple gaulois qui vivait dans les vallées de l’actuelle commune de Prads-Haute-Bléone. Les Bodiontiques, qui sont vaincus par Auguste en même temps que les autres peuples présents sur le Trophée des Alpes (avant 14 av. J.-C.), sont rattachés à la province des Alpes-Maritimes lors de sa création<ref name="beaujard-22"/>.

Les communautés de Blégiers, Champourcin, Chanolles, Chavailles, Mariaud et Prads relevaient toutes de la baillie de Digne<ref name="archeo-provence"/>.

Prads

La localité de Prads apparaît pour la première fois dans les chartes au Haut Moyen Âge, Prato, dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Marseille<ref name="archeo-provence"/>. Elle se situait à la jonction des évêchés de Digne, Senez, et Embrun<ref name="AHPc77"/>.

L’abbaye de moines cisterciens Notre-Dame de Faillefeu (ou des Prés : l’abbé était appelé « l’abbé des Prés »<ref name="weiss">Jean-Pierre Weiss, « Lérins et Valbonne », Provence historique, tome 51, Modèle:N°205, 2001, Modèle:P..</ref>) est fondée en 1144<ref name="AHPc77">Baratier, Duby et Hilsdesheimer, Modèle:Opcit, carte 77 Ordre divers ({{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIIe{{#if:|  }} }}-Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)</ref> par les moines de Boscodon<ref name="archeo-provence"/>. Elle fonde l’abbaye de Valbonne<ref name="archeo-provence"/> le 3 février 1199 (date de la charte de fondation)<ref name="weiss"/>. En 1298, elle relève de l’abbaye de Cluny, puis passe sous l’autorité du collège Saint-Martial d’Avignon. Elle finit par être pillée, saccagée et abandonnée lors des guerres de religion<ref name="archeo-provence"/>.

Les dîmes étaient perçues par le chapitre de Digne<ref name="archeo-provence"/>.

Fichier:Prads - 03.JPG
La fontaine du village

En 1843, le prêtre de la paroisse, Paul Charpenel, rédige des Annales de la paroisse de Prads, non-publiées à ce jour<ref name="archeo-provence"/>. Une des mesures édilitaires de cette époque est la construction d’une fontaine publique au village, sous la Deuxième République, en 1850.

Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Prads<ref>Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, Modèle:P..</ref>.

Comme de nombreuses communes du département, Prads se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède trois, installées au chef-lieu, à la Favière et à Tercier. Ces écoles dispensent une instruction primaire aux garçons<ref name="labadie9"/>. Alors que la loi Falloux (1851), n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants, Prads entretient une école de filles dans les années 1860<ref name="labadie16"/>, mais qui ferme avant la fin du Second Empire<ref name="labadie18"/>. Ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de Prads sont régulièrement scolarisées.

Blégiers

Au Moyen Âge, le village de Blégiers, signalé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (Bligerium), est installé à la Roche-de-Blégiers, sur un site perché<ref name="archeo-provence"/>. La communauté est dotée d’un consulat au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="AHP-c45"/>. Sa population passe de 81 feux en 1315 à 14 en 1471. À cette époque, c’est encore le chapitre de Digne qui possède le domaine et l’église de la Roche-de-Blégiers, avant de les céder en 1476 à l’évêque de Digne. À partir de cette date, c’est l’évêque qui nomme le chapelain chargé des âmes de cette paroisse, et qui perçoit les revenus attachés à cette église<ref name="archeo-provence"/>.

Chanolles est signalée dès 814 : le polyptyque de Wadalde indique que l’abbaye Saint-Victor de Marseille y possède une colonge<ref name="archeo-provence"/>. Les deux communautés de Chanolles et Champourcin qui comptaient 8 feux chacune au dénombrement de 1315, sont fortement dépeuplées par la crise du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (Peste noire et guerre de Cent Ans), et sont annexées par celle de Blégiers au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="AHP"/>. Les églises de Champourcin et de Chanolles relevaient du chapitre de Digne<ref name="archeo-provence"/>.

La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre [[Louis Ier d'Anjou|Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Anjou]]. Le seigneur de Chanolles, Louis le Roux, soutient le duc d’Anjou dès avril 1382, ce soutien étant conditionné à la participation du duc à l’expédition de secours à la reine<ref>Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, Modèle:N°162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, Modèle:P. et 410 (note 41).</ref>. Le seigneur de Blégiers, Louis Aymes, apparaît dans les listes de soutien aux Angevins en 1385, après la mort de Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}<ref>G. Xhayet, Modèle:Opcit, Modèle:P. (note 56).</ref>.

En 1765, Blégiers a 257 habitants. La seigneurie du lieu a appartenu successivement aux familles Grimaldi (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), Puget et Eissautier<ref name="AHP"/>.

Comme Prads, Blégiers se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède quatre, installées au chef-lieu et dans les villages de Heyres, Chanolles et Chavailles. Ces écoles dispensent une instruction primaire aux garçons<ref name="labadie9"/>. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants<ref name="labadie16"/>, ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Blégiers<ref name="labadie18"/>. La commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire des écoles neuves partout. Seule l’école de Blégiers n’est que rénovée<ref name="labadie11"/>. Ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles d’Allons sont régulièrement scolarisées.

Alors que la commune était isolée, la polyculture permettait de subvenir à l’essentiel des besoins. Le vin était produit localement, et avait une réputation exécrable. Sa culture, la plus en altitude dans la vallée de la Bléone, est abandonnée avant la Première Guerre mondiale<ref name="minvielle">Paul Minvielle, « La viticulture dans les Alpes du Sud entre nature et culture », Méditerranée, 107 | 2006, Modèle:P..</ref>. Le recul de la polyculture autarcique se poursuit après la Seconde Guerre mondiale, et on arrête de récolter le blé en 1958<ref>Élie-Marcel Gaillard, Au temps des aires : battre, dépiquer, fouler, Mane, Alpes de Lumière, coll. « Les Alpes de Lumière / Les Blés de l’été (no 3) » (no 122), février 1997, 120 p. Modèle:ISBN Modèle:ISSN, Modèle:P..</ref>.

Mariaud

La communauté de Mariaud apparaît dans les textes en 1218 (Mariaudum). Dotée d’un consul dès 1237, elle compte 50 feux en 1315, mais seulement 10 en 1471<ref name="AHP-Mariaud"/>. L’église de Mariaud relevait de l’abbaye Saint-Ruf de Valence, mais c’est le prieur de Beaujeu qui percevait la dîme<ref name="archeo-provence"/>.

Dans le conflit opposant Charles de Duras à [[Louis Ier d'Anjou|Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Anjou]] dans la succession de Jeanne Ire, le seigneur de Mariaud, Gui de Saint-Marcial, soutient lui aussi le duc d’Anjou dès le printemps 1382<ref name="xhayet"/>.

Elle a 195 habitants en 1765<ref name="AHP-Mariaud"/>.

Comme Prads et Blégiers, Mariaud se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry, à Vière<ref name="labadie9"/>. Aucune instruction n’est donnée aux filles : comme à Blégiers et à Prads, ni la loi Falloux (1851)<ref name="labadie16"/>, ni la première loi Duruy (1867), ne s’appliquent à Mariaud<ref name="labadie18"/> et ce n’est, là aussi, qu’avec les lois Ferry que les filles de Mariaud sont régulièrement scolarisées.

En 1939, actant le déplacement du village en hauteur, le chef-lieu est transféré de Vière à Sommelonge<ref name="nucho"/>.

Révolution française

Durant la Révolution, les communes de Blégiers et de Prads comptent chacune une société patriotique, toutes deux créées après la fin de 1792<ref name="club"/>.

Période contemporaine

Modèle:Message galerie-Commons

Le 30 juillet 1944, le hameau des Eaux-Chaudes est incendié par la Wehrmacht. De 1954 à 1959, la Légion étrangère implante un camp de repos au lieu-dit Les Eaux-Chaudes, qui accueille 30 légionnaires. Il est aujourd’hui en ruines<ref name="provence8-5-13">D. Ch., « Souvenir des légionnaires aux Eaux-Chaudes », La Provence, le 8 mai 2013, Modèle:P.4</ref>.

La commune de Prads fusionne avec celle de Mariaud en 1973. Celle de Blégiers les rejoint en 1977, et l’ensemble est rebaptisé Prads-Haute-Bléone<ref name="Cassini"/>.

Catastrophe aérienne

Modèle:Article détaillé Le 24 mars 2015, un Airbus A320 opérant le vol Germanwings 9525 reliant Barcelone à Düsseldorf avec 150 personnes à bord s'écrase en montagne sur le territoire de la commune. Le copilote a précipité l'avion volontairement sur le sol, entraînant l'ensemble des passagers et de l'équipage dans la mort. Cette catastrophe provoque une onde de choc dans toute l'Europe, notamment en Espagne et en Allemagne, dont la majorité des passagers sont des ressortissants. Les débris de l'avion sont éparpillés sur plusieurs hectares et la recherche des corps mobilise des centaines de sapeurs-pompiers et gendarmes du peloton de haute montagne. Le 25 mars, François Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy sont présents sur place pour rendre hommage aux victimes<ref>« Hollande : "Tout sera mis en œuvre pour retrouver les victimes" », France 24, 25 mars 2015</ref>.

Héraldique

Modèle:Article détaillé Modèle:Blason commune

Politique et administration

Liste des maires

Fichier:Prads - 04.JPG
Mairie au village de Prads.

Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin

Les locaux de l’école de Blégiers accueillent la bibliothèque municipale<ref name="labadie56">Labadie, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Intercommunalité

Prads-Haute-Bléone fait partie :

Démographie

Modèle:Article connexe

Prads, puis Prads Haute-Bléone

Modèle:Population de France/section Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, après une période de croissance, Prads connait une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1811 à 1851. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. Ce n’est qu’en 1921 que la commune enregistre la perte de plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1836<ref name="vidal">Christiane Vidal, « Chronologie et rythmes du dépeuplement dans le département des Alpes-de-Haute-Provence depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. », Provence historique, tome 21, Modèle:N°85, 1971, Modèle:P..</ref>. Le mouvement de baisse ne s'interrompt définitivement que dans les années 1960. Depuis, la population a repris une certaine croissance.

Blégiers

Pour le dénombrement de 1315, les populations de Blégiers, Chanolles et Champourçin ont été additionnées.

{{#invoke:Démographie|demographie}}

L’histoire démographique de Blégiers est marquée par la saignée des {{#switch: e

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}} due à la peste noire et à la guerre de Cent Ans, crise qui détruit complètement les communautés de Chanolles et Champourçin et toucha fortement également celle de Blégiers.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, après une période de croissance, Blégiers connait une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1821 à 1851. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée, plus rapide qu’à Prads. En 1906, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1836<ref name="vidal"/>. Le mouvement de baisse se poursuit jusqu’aux années 1970 et la fusion avec Prads.

Mariaud

{{#invoke:Démographie|demographie}}

Tout comme Blégiers, Mariaud est marquée par la saignée des {{#switch: e

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}} due à la peste noire et à la guerre de Cent Ans, et perd 80 % de sa population entre 1315 et 1471 (alors que la crise était finie depuis plusieurs décennies en 1471).

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, après une période de croissance, Mariaud connait une période d’« étale » plus longue que ses voisines, de 1806 à 1866. Mais si l’exode rural y commence plus tard, il est tout aussi fort à Mariaud qu’à Blégiers et Prads : en 1911, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1831<ref name="vidal"/>. Le mouvement de baisse se poursuit jusqu’aux années 1960 et amène la fusion avec Prads.

Lieux et monuments

Lieux naturels

Fichier:Eaux-Chaudes - 6.JPG
Lac des Eaux-Chaudes

La route Modèle:Nobr offre de jolis panoramas.

Églises et chapelles

L’église paroissiale Sainte-Anne à Prads, qui datait du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, a été entièrement reconstruite en 1876-1878, et réparée en 1888. La nef, longue de trois travées, débouche dans un chœur de faux-style gothique<ref name="collier389"/>. Elle est orientée au Nord-Ouest.

L’abbaye Sainte-Marie-de-Villevieille, dite de Faillefeu ou de Prads<ref name="Morel"/>, est construite au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par les moines de Boscodon, qui la cèdent ensuite à l’abbaye de Cîteaux ; le prieuré dépend ensuite de Cluny<ref name="Morel"/>. L’église s’est complètement écroulée et constitue un tas de terre et de pierre, entre les bâtiments conventuels encore debout<ref name="collier143"/>.

Modèle:Message galerie-Commons

La commune de Prads-Haute-Bléone regroupe trois anciennes communes, et six communautés médiévales, ce qui explique le grand nombre d’édifices cultuels que l’on trouve sur son territoire :

  • chapelle Notre-Dame de Tercier, reconstruite par les habitants en 1829<ref name="archeo-provence"/> ;
  • l’église Notre-Dame de Blégiers, qui était au départ une petite chapelle, est très agrandie vers 1830<ref name="collier-379" />,<ref name="archeo-provence"/>, l’ancienne chapelle Sainte-Barbe étant convertie en sacristie<ref name="archeo-provence"/>. Le clocher est rebâti en 1877<ref name="collier-379" /> ;
  • la chapelle Saint-Roch à Heyres, qui était une succursale de Notre-Dame de Blégiers, a été restaurée en 1982. Elle est construite à Modèle:Unité d’altitude<ref name="archeo-provence"/> ;
  • l’église Saint-Jean-Baptiste (reconstruite en 1810, restaurée en 1865<ref name="collier-379" />) à Chanolles, avec une statue de saint Jean du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, en bois sculpté et peint, classée<ref name="palissy844"/>. Son clocher date de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="archeo-provence"/> ;
  • l’église Saint-Laurent de Chavailles (anciennement Saint-Sauveur<ref name="archeo-provence"/>) est reconstruite en 1842<ref name="collier-379" /> (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle). Le clocher date du Second Empire<ref name="archeo-provence"/>. Dans le mobilier de l’église, le ciboire en argent date du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (classé monument historique au titre objet<ref name="palissy845"/>). Sa petite croix de procession, en argent, date du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et est également classée<ref name="palissy847"/> ;
  • l’ancienne église Notre-Dame-de-Beauvezer<ref name="archeo-provence"/> à Champourcin (son calice et sa patène d’argent du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle sont classés<ref name="palissy848"/> ; l'église est actuellement vide et ses propriétaires n'ont pas connaissance de ces objets classés) ;
  • au village de Champourcin, l’église Saint-Christophe est installée dans une cave, avec un clocher détaché dans le jardin<ref name="archeo-provence"/> ;
Fichier:Vière de Mariaud - 10.JPG
Empierrement du parvis de Saint-Étienne de Mariaud

Château

Le château de Mariaud est en ruines<ref name="archeo-provence"/>.

Personnalités liées à la commune

C'est le village du père de Christian Garcin, l'écrivain y passe encore très souvent ses vacances d'été.

Jean Taxis est un homme d'affaires français du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, né à Blégiers.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Cartes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail