La Planète des singes

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Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Livre

La Planète des singes est un roman de science-fiction publié en janvier 1963 par l'écrivain français Pierre Boulle. Succès commercial, il est rapidement traduit dans de nombreuses langues.

Le roman raconte l’histoire de trois hommes qui explorent une planète lointaine similaire à la Terre, où les grands singes sont les espèces dominantes et intelligentes, alors que l'humanité est réduite à l’état animal. Le narrateur, Ulysse Mérou, est capturé par les singes et se retrouve enfermé dans un laboratoire. Prouvant son intelligence aux singes, il aide ensuite les scientifiques simiens à découvrir les origines de leur civilisation.

Satire de l'humanité, de la science et de la guerre, l'ouvrage aborde également les thèmes de l'instinct, de l'évolutionnisme et de la société humaine. La Planète des singes est l'un des romans les plus célèbres de Pierre Boulle et fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques internationales. L'auteur est même contacté par les producteurs pour rédiger le scénario d'un des films.

Création

Dessin d'un homme fumant la pipe.
Vision d'artiste de Pierre Boulle.

L'idée principale du roman est venue en 1962 à l'écrivain Pierre Boulle lors d'une visite au zoo, en observant les gorilles<ref name="LCI" group="a"/>,<ref name="Ford8" group="a">Modèle:Harvsp.</ref>. Il dit à ce sujet : Modèle:Citation<ref name="LCI" group="a">Modèle:Lien archive.</ref>,<ref group="a">Modèle:Lien web.</ref>. Il se met alors à réfléchir à ce qui se passerait si les grands singes étaient les gardiens du zoo et lui-même l'animal en cage<ref name="Ford8" group="a"/>. Il débute donc la rédaction d'un récit sans vraiment savoir où il le mènerait<ref name="Xav" group="a"/>. Le titre de travail de son manuscrit est d’ailleurs La Planète mystérieuse<ref name="Xav" group="a"/>,<ref name="Simon" group="a">Modèle:Lien web.</ref>.

Pierre Boulle ne travaille pas de manière linéaire mais par strates<ref name="Simon" group="a"/>. Il construit l’intrigue et le détail des événements au gré de son inspiration<ref name="Simon" group="a"/>. En premier lieu, il rédige un manuscrit puis il retravaille et rature deux versions dactylographiés<ref name="Simon" group="a"/>. Ces deux dernières versions suivent pour l’essentiel la même trame que le manuscrit mais se voient rajouter à la main pour la première des chapitres entiers et pour la seconde plusieurs paragraphes<ref name="Simon" group="a"/>. Boulle met six mois en tout pour écrire le roman<ref name="Gro4" group="a"/>.

La première version du manuscrit prend place dans un contexte de pure science-fiction où les voyages spatiaux semblent fréquents et où le narrateur découvre une planète en compagnie d'une petite troupe<ref name="Simon" group="a"/>. Dans la deuxième version, le récit se transforme en un voyage fantastique d'un savant qui réalise avec deux comparses la première tentative de vol interstellaire<ref name="Simon" group="a"/>. Ils se retrouvent alors confrontés à des singes en complet regardant la télévision, conduisant des voitures et traversant les rues grâce à des chemins aériens constitués par un treillis métallique suspendu entre deux bâtiments<ref name="Denof" group="a"/>.

Description

Le roman est divisé en trois parties de, respectivement, dix-sept, neuf et douze chapitres. La structure narrative prend la forme d'un récit emboîté dans un autre par un retour en arrière temporel<ref name="Xav" group="a"/>,<ref name="Caillat" group="a">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Post" group="a"/>. Il s'agit d'un récit enchâssé à la manière des Mille et une nuits (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) ou du roman Don Quichotte (1605-1615) de Miguel de Cervantes<ref name="BetC3" group="a">Modèle:Harvsp</ref>. Les premier et dernier chapitres sont rédigés en focalisation externe et à la troisième personne du singulier tandis que les autres chapitres sont rédigés en focalisation interne et à la première personne du singulier<ref name="BetC3" group="a"/>.

Première partie

Une étoile lumineuse
L'étoile Bételgeuse selon Modèle:Langue en 2010.

Un manuscrit enfermé dans une bouteille est retrouvé dans l'espace par Jinn et Phyllis, un couple en voyage spatial<ref name="Chapitres 1"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Ce manuscrit raconte l'histoire suivante : en l’an 2500, le savant professeur Antelle a organisé une expédition pour l’exploration de l’étoile supergéante Bételgeuse<ref name="Chapitres 1"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Il a embarqué à bord de son vaisseau son disciple, le jeune physicien Arthur Levain, et le journaliste, narrateur de cette aventure, Ulysse Mérou<ref name="Clermont 129" group="a">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref> ainsi qu’un chimpanzé baptisé Hector et plusieurs plantes et animaux pour ses recherches scientifiques dans l’espace<ref name="Chapitres 1"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Arrivés à proximité de l'étoile, ils distinguent quatre planètes gravitant autour d'elle. L’une d’entre elles ressemble étrangement à la Terre. Ils décident alors de l’explorer<ref name="Chapitres 1"/>. À bord d’un « engin à fusée » qu'ils nomment chaloupe, les trois aventuriers survolent des villes, des routes, des champs avant d’atterrir dans une forêt<ref name="Chapitres 1"/>. Après avoir effectué des tests, ils quittent leur chaloupe et découvrent l’étonnante ressemblance de l’atmosphère de cette planète, qu’ils baptisent Soror<ref group="Note">En latin, Modèle:Langue veut dire « sœur ».</ref>, avec celle de la Terre<ref name="Chapitres 1"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Ils enlèvent leurs scaphandres et assistent impuissants à la fuite d’Hector. Par curiosité, ils s’engagent dans la forêt et arrivent à un lac naturel dont l’eau limpide leur donne envie de se baigner<ref name="Chapitres 1"/>. Mais à leur grande surprise, ils découvrent au bord du lac les traces de pas humains<ref name="Chapitres 1">Chapitres 1 à 4 de la première partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>.

Un chimpanzé
Le chimpanzé Hector est embarqué sur le vaisseau du professeur Antelle<ref group="Note">La photo est celle d'un chimpanzé du zoo de Leipzig (2005).</ref>.

Ces traces appartiennent à une jeune femme qui, sans être gênée de sa nudité, s’approche d’eux avec méfiance<ref name="Chapitres 2"/>. Baptisée Nova<ref group="Note">En astronomie, une nova est une étoile extrêmement brillante.</ref>, elle ne sait ni parler ni sourire et ses gestes ressemblent à ceux des animaux. Au moment où les quatre nagent dans l’eau, le chimpanzé Hector réapparaît mais il est soudain étranglé et tué par Nova dont le comportement animal choque le narrateur qui demeure, toutefois, soumis par la beauté physique de la sauvage<ref name="Chapitres 2"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Le lendemain, Nova revient accompagnée de plusieurs hommes de sa tribu. Ces derniers ne parlent pas, ils hululent seulement. Irrités par les habits des trois aventuriers, les hommes de Soror ne tardent pas à les déchirer mais sans faire de mal aux aventuriers. Ils s’attaquent ensuite à la chaloupe qu’ils détruisent complètement après s'être adonnés à des enfantillages dans le lac sans prêter attention aux trois Terriens trop gênés par leur nudité<ref name="Chapitres 2"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Conduits au campement, les trois aventuriers découvrent la vie primitive des humains de Soror. Nova leur donne à manger des fruits qui ressemblent à des bananes et se rapproche du narrateur avec qui elle passe la nuit<ref name="Chapitres 2">Chapitres 5 à 7 de la première partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>.

Le jour suivant, un grand tapage semble étourdir les humains de Soror qui fuient dans tous les sens<ref name="Chapitres 3"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Sans trouver d’explication à cette agitation, le narrateur et Arthur Levain les suivent. Au bout de sa course, le narrateur s’arrête et découvre ce qui lui paraît un cauchemar<ref name="Chapitres 3"/>. Le tapage est en fait une partie de chasse où les chasseurs sont des singes et le gibier, des humains. Se trouvant sur la ligne de tir d’un gorille, le narrateur ne peut s’empêcher de remarquer l’élégance de sa tenue de chasse et son regard étincelant comme celui des humains sur la planète Terre. Ces singes semblent raisonnables et intelligents<ref name="Chapitres 3"/>. Cependant, son compagnon Arthur, pris de terreur et tentant de s'enfuir, est tué sur-le-champ par le gorille. Le narrateur profite d’un petit instant de relâchement et s’enfonce dans les buissons. Mais il est capturé par un filet tendu pour attraper les fuyards<ref name="Chapitres 3">Chapitres 8 à 10 de la première partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC" group="a"/>.

Les prisonniers sont mis dans des chariots et conduits à une maison où les chasseurs sont attendus par leurs femmes venant admirer l’œuvre de leurs maris<ref name="Chapitres 4"/>. Les morts sont exposés aux regards admiratifs des guenons et les vivants sont conduits dans des chariots vers la capitale pour servir de cobaye dans des recherches scientifiques. Sur place, le narrateur est mis dans une cage individuelle située en face de la cage de Nova que surveillent deux gorilles appelés Zanam et Zoram<ref name="Chapitres 4"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Voulant attirer leur attention sur sa différence, le narrateur les remercie avec amabilité. Surpris, les deux gorilles avertissent leur supérieur, un chimpanzé femelle appelée Zira. Intriguée par ce cas, la guenon avertit son supérieur : un vieil orang-outan, qui fait subir au narrateur plusieurs tests de conditionnement pour s’assurer de son intelligence<ref name="Chapitres 4"/>. Étonné par les résultats obtenus, le vieillard, appelé Zaïus, reste cependant convaincu qu'il s'agit d'un cas d'humain dressé et non d'un humain conscient et intelligent. Il en informe un autre collègue, puis décident de faire subir au narrateur le même test d’accouplement qu'aux autres cobayes. Il lui choisit comme partenaire Nova<ref name="Chapitres 4">Chapitres 11 à 17 de la première partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC" group="a"/>.

Deuxième partie

Le narrateur commence à apprendre le langage simien<ref name="Chapitres 5"/>. Profitant d’une visite de routine, il dessine à Zira des figures géométriques et les théorèmes qui en découlent, puis le Système solaire et celui de Bételgeuse, la trajectoire de son vaisseau et son origine, la Terre. Zira comprend son message et lui demande de garder le secret car Zaïus pourrait lui causer des problèmes<ref name="Chapitres 5"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Zira commence à apprendre le français et les deux peuvent communiquer facilement. Elle lui apprend comment les singes se sont développés sur cette planète alors que l’homme est resté à un stade d’animalité. Enfin, le narrateur retrouve l’air libre lorsque Zira l'amène en promenade, après trois mois d’enfermement, pour lui présenter Cornélius, son fiancé, un chimpanzé biologiste très intelligent et intuitif<ref name="Chapitres 5"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Il se laisse tenir en laisse comme le lui a recommandé Zira et tente de dissimuler son intelligence. Zira lui apprend que Zaïus voulait le transférer à la division encéphalique pour pratiquer sur son cerveau des opérations délicates mais qu’elle l’en a empêché<ref name="Chapitres 5"/>. Avec Cornélius, elle lui conseille de faire très attention et d'attendre le congrès des savants biologistes qui va se tenir dans les jours suivants où il sera présenté par Zaïus, pour révéler son secret<ref name="Chapitres 5">Chapitres 1 à 4 de la deuxième partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>.

Un bâtiment au toit bleu.
L'entrée d'un parc zoologique<ref group="Note">La photo est celle du Modèle:Langue de Norfolk (2007).</ref>.

Zira donne ensuite à Ulysse une lampe et des livres grâce auxquels il apprend le langage simien et découvre l’organisation de la société des singes, leur système politique et leur culture<ref name="Chapitres 6"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Profitant des promenades avec Zira et des entrevues avec Cornélius, le narrateur prépare le discours qu’il doit présenter lors du congrès. La guenon lui fait visiter le parc zoologique où il découvre des animaux ressemblant à ceux de la Terre et des « humains », parmi lesquels il retrouve le professeur Antelle, qui a perdu la raison<ref name="Chapitres 6"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Les deux premiers jours du congrès dont parlait Zira sont consacrés aux théories. Le troisième jour, Zaïus présente le narrateur qui en profite pour exposer son cas dans le langage simien provoquant l’étonnement général des singes savants et des journalistes<ref name="Chapitres 6"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Pressé par l'opinion publique, le congrès décide à contrecœur de libérer le narrateur et destitue Zaïus de ses fonctions. Mais Ulysse sait qu'il représente toujours une menace pour la civilisation simiesque<ref name="Chapitres 6">Chapitres 5 à 8 de la deuxième partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC" group="a"/>.

Troisième partie

Après avoir été nommé directeur de l’Institut des recherches biologiques, Cornélius désigne Ulysse comme son collaborateur et l’amène sur un site archéologique daté de plus de dix mille ans<ref name="Chapitres 7"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Cornélius espère y trouver des indices sur l’origine des singes et de leur civilisation car ils ne savent absolument rien au-delà de dix mille ans d'histoire, période depuis laquelle ils ont très peu évolué<ref name="Chapitres 7"/>. Cornélius y découvre une poupée d'apparence humaine habillée et parlante, confirmant son pressentiment selon lequel les humains avaient régné en maîtres sur leur planète avant les singes<ref name="Chapitres 7">Chapitres 1 à 3 de la troisième partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC" group="a"/>.

Cornélius renvoie par avion le narrateur en ville<ref name="Chapitres 8"/>. Ils ont tous deux compris que la civilisation des singes est uniquement bâtie sur l’imitation. À son retour, Zira apprend au narrateur que Nova est tombée enceinte lors des tests d'accouplement que Zaïus avait demandés<ref name="Chapitres 8"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Elle a donc été transférée dans un autre service pour que la naissance reste secrète<ref name="Chapitres 8">Chapitres 4 à 6 de la troisième partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>.

Cornélius présente Ulysse à Hélius, le directeur de la division encéphalique, qui lui fait visiter son service dont le « clou » est une salle où, par des stimulations électriques infligées à même le cerveau, il fait remonter la « mémoire de l'espèce» à des cobayes humains qui retrouvent ainsi l'usage de la parole et racontent comment les singes ont pris le pouvoir sur la planète et comment ils ont réussi à domestiquer les humains<ref name="Chapitres 9">Chapitres 7 et 8 de la troisième partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC" group="a">Modèle:Harvsp</ref>.

Nova accouche d’un garçon qui présente tous les signes indiquant qu'il peut parler comme les humains de la Terre<ref name="Chapitres 10"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. L’événement est tenu secret car les orangs-outans auraient décidé d’éliminer l’enfant qui constituerait une preuve concrète de leurs erreurs scientifiques. Mais le narrateur et sa nouvelle famille sont sauvés grâce à Cornélius et Zira et retournent sur Terre<ref name="Chapitres 10">Chapitres 9 et 10 de la troisième partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC" group="a"/>.

La Tour Eiffel devant un ciel bleu et entouré d'arbres.
Vue de la Tour Eiffel.

Durant le voyage, Ulysse constate que son fils Sirius<ref group="Note">Sirius est le nom de l'étoile principale de la constellation du Grand Chien.</ref> parle, et Nova apprend aussi à parler. Arrivés sur Terre, sept cent ans après le départ des explorateurs<ref group="Note">Selon la théorie de la relativité, les cinq années d'absence d'Ulysse équivalent à sept cents années sur la Terre.</ref>, Ulysse et sa famille aperçoivent la tour Eiffel et se posent à Orly. Heureux d'être de retour chez lui, Ulysse se précipite hors du vaisseau<ref name="Chapitres 11"/>. Une personne vient les accueillir. Le narrateur constate avec stupeur que c'est un gorille<ref name="Chapitres 11"/>,<ref name="BetC" group="a"/>. Pour clore le roman, la narration retourne vers Jinn et Phyllis, le couple en voyage spatial. Le lecteur découvre alors qu'eux aussi sont des chimpanzés et que l'homme évolué a certainement disparu de la galaxie<ref name="Chapitres 11">Chapitres 10 et 11 de la troisième partie.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>.

Personnages

Liste des personnages par ordre d'apparition :

  • Jinn et Phyllis sont les astronautes chimpanzés qui trouvent la bouteille avec le message d'Ulysse Mérou<ref name="Page 7">Page 7.</ref> ;
  • Ulysse Mérou est le journaliste qui participe à l'expédition sur Bételgeuse<ref name="Page 12">Page 12.</ref>. C'est le héros du roman. Son prénom rappelle celui du héros d'Homère, qui comme Ulysse Mérou est lancé dans un périple aventureux<ref name="Caillat" group="a"/>. Son prestigieux prénom est ironiquement contrebalancé par le ridicule de son patronyme : Mérou<ref name="Heurtel" group="a">Modèle:Lien web.</ref>. Dans un premier temps, il tient un rôle d'observateur et de chroniqueur, se contentant de subir l'action<ref name="BetC2" group="a"/>. Il se réfugie ensuite dans le travail de réflexion pour ne pas sombrer dans le désespoir<ref name="BetC2" group="a"/>. C'est un personnage pudique car il ne supporte pas la nudité qui est la norme chez les humains de Soror<ref name="BetC2" group="a">Modèle:Harvsp</ref>. Ulysse est également orgueilleux car il se sent supérieur aux hommes de Soror et pense même être investi d'une mission presque divine : devenir le nouvel espoir de l'humanité<ref name="BetC2" group="a"/> ;
  • le professeur Antelle est un savant de grande renommée, chef de l'expédition sur Bételgeuse<ref name="Page 15">Page 15.</ref>. C'est lui qui a financé et conçu la construction du vaisseau interstellaire<ref name="BetC2" group="a"/>. Ulysse le tient en haute estime<ref name="BetC2" group="a"/>. Comme Ulysse, il est capturé par les gorilles. Quand ce dernier le retrouve, il découvre que son compagnon a perdu la raison<ref name="Page 134">Pages 134-135.</ref> ;
  • Arthur Levain est un jeune physicien assistant du professeur Antelle<ref name="Page 17">Page 17.</ref>. Il est tué au cours d'une rafle organisée pour capturer des humains<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC2" group="a"/>. Il porte un nom adéquat du Modèle:Citation<ref name="Caillat" group="a"/>.
  • Nova est une splendide jeune femme de la planète Soror<ref name="Page 33">Page 33.</ref>. Comme ses semblables, elle est d'abord animée par l'instinct animal mais grâce à Ulysse Mérou, elle apprend à parler et développe son intelligence<ref name="BetC2" group="a"/>. Elle devient la compagne d'Ulysse et lui donne un enfant<ref name="BetC2" group="a"/>. Dans le premier manuscrit de l'auteur, elle porte le prénom d'Amia<ref name="Simon" group="a"/>. Dans la deuxième version, elle s'appelle d'abord Stella puis finalement Nova<ref name="Simon" group="a"/> ;
  • Zira est un chimpanzé femelle scientifique qui sauve Ulysse Mérou<ref name="Page 77">Page 77.</ref>. Elle travaille dans le même laboratoire que Zaïus. Elle observe d'abord Ulysse comme un sujet scientifique<ref name="BetC2" group="a"/>. Elle développe peu à peu des sentiments pour Ulysse mais le repousse, horrifiée par son apparence humaine : Modèle:Citation<ref name="Page 213">Page 213.</ref>. Son nom est fixé par Pierre Boulle dès la première version de son manuscrit<ref name="Simon" group="a"/> ;
  • Zaïus est un orang-outan qui dirige l'institut de recherche<ref name="Page 85">Page 85.</ref>. Il ne croit pas que les hommes puissent posséder une âme ni un esprit<ref name="Page 84">Page 84.</ref>. Victime de son esprit borné, il est limogé après le discours que prononce Ulysse devant le congrès scientifique<ref name="BetC2" group="a"/> ;
  • Zoram et Zanam sont deux gorilles qui travaillent au laboratoire de Zira<ref name="Page 88">Page 88.</ref> ;
  • Cornélius est un chimpanzé archéologue et le fiancé de Zira<ref name="Page 122">Page 122.</ref>. Il aide Ulysse à s'enfuir et devient son ami puis son rival auprès de Zira<ref name="BetC2" group="a"/>. Modèle:Citation<ref name="Caillat" group="a"/>. Il reste persuadé que les singes dépasseront les hommes par leur faculté d'innover<ref name="BetC2" group="a"/>. Son nom rappelle d'ailleurs le « dilemme cornélien » qu’ont à effectuer les héros des tragédies de Pierre Corneille<ref name="Caillat" group="a"/>. Dans le premier manuscrit de l'auteur, il porte le prénom d'André<ref name="Simon" group="a"/> ;
  • Haristas est un orang-outan qui vivait bien longtemps avant l'arrivée d'Ulysse sur Soror. Il est à l'origine des dogmes des singes, notamment celui qui prétend que seuls les singes ont une âme<ref name="Page 130">Page 130.</ref>,<ref group="Note">Il préfigure le personnage du législateur des premiers films de la saga cinématographique.</ref>. Par son nom et par ce qu’il représente, il désigne le philosophe Aristote<ref name="Caillat" group="a"/> ;
  • Hélius est le chimpanzé directeur de la division encéphalique<ref name="Page 190">Page 190.</ref>. Il effectue des recherches sur le cerveau humain. Il porte le même prénom qu'Hélios, le dieu du Soleil personnifié<ref name="Caillat" group="a"/> ;
  • Sirius est le fils d'Ulysse et de Nova<ref name="Page 214">Page 214.</ref>. Il apprend à parler à trois mois, c'est un enfant précoce. Son prénom est celui de Sirius, qui vue de la Terre, est l'étoile la plus brillante du ciel après le Soleil<ref name="Caillat" group="a"/>.

Thèmes abordés

Dessin d'un soleil avec en son centre une tête de singe.
Vision d'artiste de La Planète des singes.

Pierre Boulle considère son roman comme n'étant pas de la science-fiction<ref name="LCI" group="a"/>,<ref name="Post" group="a">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour lui, ses Modèle:Citation<ref name="Simon" group="a"/>. La science-fiction n'est qu'un prétexte pour aborder d'autres thématiques comme les relations entre les hommes et les singes<ref name="LCI" group="a"/>. La sophistication, qui est pourtant inhérente au genre, est en effet peu présente dans le récit<ref name="Caillat" group="a"/>. Rod Serling créateur de la série télévisée de science-fiction La Quatrième dimension (1959-1964) et premier adaptateur du roman pour le cinéma confirme en 1972 que Boulle Modèle:Citation. Serling écrit que le livre de Boulle est Modèle:Citation<ref name="LAT" group="a">Modèle:Lien web.</ref>.

L'instinct

Dans ses récits, Pierre Boulle met souvent en avant le travail de l’instinct<ref name="Arnaud" group="a"/>. Dans La Planète des singes, Ulysse Mérou, lorsqu’il se retrouve chassé par les singes, indique que Modèle:Citation<ref name="Arnaud" group="a"/>. Ulysse dit plus loin à propos d'un singe qui fume la pipe que Modèle:Citation<ref name="Arnaud" group="a"/>. Ulysse se comparant aux hommes de la planète Soror raconte qu'il est Modèle:Citation<ref name="Arnaud" group="a"/>. Et, face aux hommes dans les cages, il avoue qu'Modèle:Citation<ref name="Arnaud" group="a"/>. Enfin dans une réflexion sur l’hérédité, il rapporte Modèle:Citation<ref name="Arnaud" group="a"/>. La cage construite par les singes permet également à Ulysse d’assumer son instinct sexuel lors du test d’accouplement imposé par Zaïus<ref name="Arnaud" group="a"/>.

L'évolutionnisme

Un homme en costume assis.
Photo de Charles Darwin prise vers 1854.

La Planète des singes reprend les thèses sur l'évolution de Charles Darwin, tout comme avant lui le feuilleton Les Aventuriers du ciel (1933-1938) de René-Marcel de Nizerolles et les romans Le Règne du gorille (1941) de Lyon Sprague de Camp ainsi que Les Animaux dénaturés (1952) de Jean Vercors<ref name="Mich99" group="a">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref>. Cependant, le récit revisite le darwinisme dans un cadre actualisé<ref name="Clermont 148" group="a">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref>,<ref name="BetC4" group="a">Modèle:Harvsp</ref>. Dans son récit, Pierre Boulle imagine que l'évolution naturelle déchoit l'homme de sa prééminence sur les autres espèces vivantes au profit des singes<ref name="Clermont 239" group="a">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation bloc</ref>,<ref name="HAL" group="a">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="BetC4" group="a"/>. Boulle reprend donc la théorie de Darwin en décrivant bien l'évolution d'une espèce au détriment d'une autre<ref name="BetC4" group="a"/>.

Les théories évolutionnistes sont présentées dans le chapitre deux de la deuxième partie<ref name="Clermont 129" group="a"/> : Modèle:Citation<ref name="Chapitres 5"/>. L'évolution artificielle des singes et la déchéance des hommes sont quant à elles révélées au chapitre huit de la troisième partie<ref name="Clermont 129" group="a"/> : Modèle:Citation<ref name="Chapitres 9"/>. Boulle dans ce passage ne présente pas la capitulation physique de l’homme devant plus fort que lui mais la capitulation de l’homme vis-à-vis de lui-même<ref name="HAL" group="a"/>.

Dans le roman, les caractères éthologiques variés des singes les ont amenés à occuper une position différente dans la stratification sociale : les gorilles sont chasseurs, guerriers ou administrateurs ; les orangs-outans sont les gardiens des traditions et du savoir ; les chimpanzés sont créatifs, poètes ou chercheurs<ref name="Post" group="a"/>,<ref name="BetC5" group="a"/>. Cela rappelle l'idéologie trifonctionnelle que prête l'anthropologue Georges Dumézil aux Indo-Européens<ref name="Post" group="a"/>.

Cependant, les sociétés de primates non humains ont peu de chances d’hériter de la domination de la Terre car elles sont plus fragiles que l'espèce humaine<ref name="Bussière" group="a"/>. Une crise globale qui éteindrait l'espèce humaine n’épargnerait vraisemblablement pas les grands singes<ref name="Bussière" group="a"/>. Une pandémie qui éradiquerait les humains sans affecter les autres mammifères ne serait pas à l'avantage des grands singes qui sont trop proches génétiquement des humains<ref name="Bussière" group="a">Modèle:Lien web.</ref>. Les rats seraient plus probablement l'espèce dominante<ref group="a">Modèle:Lien web.</ref>.

Satire de l'humanité

Le livre est également un conte d’anticipation autour de thèmes philosophiques et satiriques utilisant le principe des rôles inversés pour mettre en exergue les travers de la société humaine<ref name="audio" group="a"/>,<ref name="Picq" group="a">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="Post" group="a"/>,<ref name="Kik" group="a"/>,<ref name="BetC5" group="a"/>. En envisageant que plusieurs espèces intelligentes cohabitent sur la Terre<ref name="Picq" group="a"/>, Pierre Boulle peut dénoncer notamment la xénophobie, les dogmes, les castes, les expérimentations animales, la désinformation mais aussi l’oisiveté de l’espèce humaine<ref name="audio" group="a"/>. Il dénonce également l'absence d'originalité et d'individualité des hommes<ref name="Roy" group="a">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le roman semble se faire l’écho des débats des années 1960 autour du miracle économique japonais, notamment à travers les discussions entre Ulysse et ses interlocuteurs singes pour savoir si l’évolution des singes s’est faite par imitation ou par génie créatif. À l'époque, les économistes occidentaux se posent les mêmes questions au sujet du Japon<ref name="Caillat" group="a"/>. Le déclin de l'humanité peut, lui, faire écho à la décolonisation de l'empire français lors de ces mêmes années<ref name="Denof" group="a"/>. Le combat que mènent Zira et Cornélius pour reconnaître des droits aux humains semble être un écho du mouvement des droits civiques contre la ségrégation raciale. À l'instar de Rosa Parks qui refuse de céder sa place à un blanc dans un bus, Ulysse fait entendre sa voix pour prouver qu'il peut être traité d'égal à égal<ref name="BetC5" group="a"/>.

Réflexion sur la société humaine

À la façon des contes philosophiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Pierre Boulle propose un récit insolite qui oblige son lecteur à porter un regard nouveau sur le monde familier qui l’entoure<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="Arnaud" group="a">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Simon" group="a"/>,<ref name="Heurtel" group="a"/>,<ref name="BetC5" group="a">Modèle:Harvsp</ref>. Boulle recourt à des raisonnements par analogies ironiques entre le représentant et le représenté<ref name="Post" group="a"/>. Ces métaphores prolongées tournent ainsi à l'allégorie<ref name="Post" group="a"/>. Il utilise pour cela le procédé de l'anthropomorphisme en prêtant à des animaux des caractères et comportements humains<ref name="BetC5" group="a"/>. Le lieu de l'action est ainsi une autre planète, mais qui est tellement ressemblante à la Terre que le narrateur la baptise Soror, ce qui veut dire « sœur » en latin<ref name="Caillat" group="a"/>. Seule la situation dominants et dominés y est inversée entre les singes et les hommes<ref name="Post" group="a"/>. Ce point de départ original oblige le personnage principal à avoir une série de réflexions sur l'humanité<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="BetC5" group="a"/>. Boulle place l'humain, auquel s'identifie plus facilement le lecteur, dans une situation d'oppressé qui permet par extension, de mettre en exergue le statut d'oppresseur de l'humanité envers les animaux<ref name="BetC5" group="a"/>.

Ainsi, la battue menée par les singes confronte Ulysse à ce que des hommes soient traités comme les animaux le sont sur Terre. De plus sur Soror, les singes maîtrisent le langage alors que les humains n'articulent que des cris<ref name="Caillat" group="a"/>. Cette supériorité avérée du singe sur l'homme dans l'histoire de Soror semble ainsi une application décalée de la dialectique du maître et de l'esclave développée par Hegel dans Phénoménologie de l'esprit (1807)<ref name="Caillat" group="a"/>.

Les certitudes d’Ulysse sont remises en question<ref name="Caillat" group="a"/>. Il est contraint d'accepter, comme les contemporains de Galilée, que la Terre n'est pas le centre de l'Univers et, comme les contemporains de Charles Darwin, que l’homme n’est qu’un moment de l’évolution<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="Heurtel" group="a"/>.

Critique de la science

Pierre Boulle se moque du refus de l'esprit critique et du fait que la vérité doit l'emporter sur la raison. Il démontre même que toute conclusion scientifique erronée peut être présentée comme vraie avec cohérence<ref name="Caillat" group="a"/>. Il détourne ainsi deux arguments évolutionnistes qui démontrent la supériorité de l'homme sur le singe en les faisant reprendre par Zaïus pour justifier le contraire<ref name="Caillat" group="a"/>. Pour ce personnage, c’est parce que le singe a continué de vivre dans les arbres que sa souplesse physique a pu s’incarner en intelligence, alors que l’homme vivant sur terre n’a pas évolué. De même, c'est grâce à ses quatre mains que le singe a imaginé et produit des outils alors que l'homme, ne possédant que deux mains, est condamné à l’animalité<ref name="Caillat" group="a"/>.

En réalité, les singes du roman n'ont fait qu'imiter l'homme, ce qui a freiné l'innovation<ref name="Post" group="a"/>,<ref name="HAL" group="a"/>,<ref name="BetC5" group="a"/>. À l'instar de Zaïus, ils ont même peur du progrès<ref name="BetC5" group="a"/>. Ils ont constitué une mémoire reproductrice mais non créative<ref name="HAL" group="a"/>. Ils ne sont donc pas tombés dans le processus de progrès frénétique qu'impose la science et qui cause dans le roman la chute de la civilisation humaine<ref name="Post" group="a"/>. Cependant, Boulle déresponsabilise l'humanité de cette chute en montrant que toutes les civilisations sont condamnées à mourir. Le retour à la sauvagerie constitue seulement le déclin de la civilisation humaine<ref name="BBC" group="a">Modèle:Lien web.</ref>. C'est ainsi la propre dégénérescence des hommes qui laisse le champ libre aux espèces animales qui lui sont les plus proches de développer leur propre civilisation<ref name="HAL" group="a"/>.

Avec anticipation, le livre met en lumière la hantise d’une régression due au déclin des capacités intellectuelles de l’humanité. Cette idée de déclin, toujours d'actualité au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, pourrait ainsi venir de la tentation de se reposer sur l’accès à une mémoire collective illimitée comme Internet, de l’obnubilation pour le monde virtuel ou de l'automatisation des tâches qui réduirait ainsi la curiosité, l’inventivité et l'interaction avec ses semblables<ref group="a">Modèle:Article.</ref>.

Critique de la guerre

Boulle ne donne pas à ses personnages des sentiments belliqueux<ref name="BetC5" group="a"/>. Pourtant le roman est écrit en pleine guerre du Viêt Nam (1955-1975) et durant une époque où les conflits se multiplient : Seconde Guerre mondiale (1939-1945), guerre d'Indochine (1946-1954), guerre de Corée (1950-1953) et guerre froide (1947-1991)<ref name="BetC5" group="a"/>.

Dans le roman, même si les singes peuvent être violents et pratiquent la chasse, ils vivent dans une société pacifique<ref name="BetC5" group="a"/>. Même durant leur révolte contre les humains, les singes s'emparent de fouets et non d'armes à feu<ref name="BetC5" group="a"/>. Le fouet se justifie car c'est un instrument de dompteur qu'ils retournent contre ceux qui les ont traités comme des esclaves<ref name="BetC5" group="a"/>. Cet évènement renvoie d'ailleurs au combat pour l'abolition de l'esclavage<ref name="BetC5" group="a"/>. Tout au long du roman, Boulle décrit en fait une société débarrassée des conflits guerriers<ref name="BetC5" group="a"/>.

Accueil

Le livre est très rapidement traduit en plusieurs langues dont le portugais et l'anglais en 1963, l'espagnol, le croate, l'italien (d'abord sous le titre Voyage à Soror<ref group="a">Modèle:Lien web.</ref>) et l'allemand en 1965, le russe et le néerlandais en 1967, puis le japonais en 1968<ref name="ISFDB" group="a">Modèle:Lien web.</ref>. La version anglaise est l'œuvre de l'auteur britannique Xan Fielding<ref name="Gro4" group="a"/>,<ref name="Kik" group="a">Modèle:Lien web.</ref>. Elle est publiée sous le titre Modèle:Langue aux États-Unis et sous le titre Modèle:Langue au Royaume-Uni<ref name="Gro4" group="a"/>,<ref name="Kik" group="a"/>. L'ouvrage est par la suite régulièrement réédité dans toutes les langues où il a été traduit<ref name="ISFDB" group="a"/>. En français, il est notamment publié par Le Livre de poche en 1970, Rombaldi en 1973 et Pocket en 1980<ref group="a">Modèle:NooSFere livre.</ref>. Le livre sort également en Modèle:Date aux éditions Audiolib en livre audio lu par le comédien Bernard Gabay pour une durée de six heures<ref name="audio" group="a">Modèle:Lien web.</ref>.

Pierre Boulle n'a jamais considéré ce récit comme l'un de ses meilleurs romans<ref name="LCI" group="a"/>,<ref name="Ford8" group="a"/>. Il le voit plus comme un Modèle:Citation<ref name="LCI" group="a"/>. Les voyageurs qui découvrent le récit, Phyllis et Jinn, y voient d'ailleurs une mystification : Modèle:Citation<ref name="Xav" group="a"/>. David L. Ulin du Modèle:Langue trouve cependant les enjeux du roman trop faibles, notamment à la perspective de ceux que mettent en lumière ses adaptations cinématographiques. Pour lui, Boulle s’intéresse plus aux réflexions qu’il développe qu’au sort de ses personnages et aux conséquences de son histoire<ref name="LAT" group="a"/>. Le poète André Lebois qualifie quant à lui l'œuvre de Pierre Boulle de Modèle:Citation dans son étude de 1973 du livre Les Émotions de Polydore Marasquin (1864) de Léon Gozlan<ref name="Lebois" group="a"/>. Ce dernier roman conte les aventures fantastiques d'un homme devenu roi d'un groupe de mandrills d'une île mystérieuse<ref name="Lebois" group="a"/>. André Lebois indique que Boulle n'a pas lu Gozlan et que le roman de ce dernier est supérieur à celui de Boulle<ref name="Lebois" group="a">Modèle:Article.</ref>.

Une étoile brillante sur un fond bleu sombre.
L'étoile Sirius est présente dans le roman de Boulle et dans Micromégas, conte de Voltaire. Elle est prise ici par le télescope spatial Hubble en 2003.

Certains critiques voient comme principales influences du récit Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift (1726), le Micromégas (1752) de Voltaire ou Les Animaux dénaturés (1952) de Vercors<ref name="Caillat" group="a"/>,<ref name="Simon" group="a"/>,<ref name="Post" group="a"/>,<ref name="Gro4" group="a">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Kik" group="a"/>,<ref name="Denof" group="a">Modèle:Lien web.</ref>. Selon le paléoanthropologue Pascal Picq, le discours que prononce Ulysse devant l'assemblée des singes est directement inspiré d'un texte de Franz Kafka, Rapport pour une académie (1917)<ref group="a">Modèle:Harvsp.</ref>. La Planète des singes rappelle le récit de Voltaire par son style ironique et son côté satirique. De plus, l'enfant d'Ulysse s'appelle Sirius comme l'étoile d'où Micromégas est originaire. Certains thèmes sont également communs comme celui du voyage comme point de départ du récit, la dénonciation de l’intolérance ou la célébration des valeurs morales et des connaissances scientifiques<ref name="Caillat" group="a"/>. L'influence de Vercors se ressent par rapport à son traitement de la nature humaine. Les deux auteurs distinguent dans leurs récits l’humain animalisé du singe humanisé pour mieux les opposer dans un face-à-face lourd de conséquences<ref name="Caillat" group="a"/>. Le livre se rapproche du récit de Swift par le schéma de distanciation satirique où le voyage force le narrateur à réviser ses certitudes au contact d'une société qui est la version métaphorique de la sienne<ref name="Simon" group="a"/>.

Dans les années 1980 et 1990, le roman de Pierre Boulle apparait régulièrement dans des listes de lecture de littérature de science-fiction. Il figure notamment dans Les 100 principaux titres de la science-fiction (1981, d'Annick Béguin), Encyclopédie de poche de la SF (1986, de Claude Aziza et Jacques Goimard), Dictionnaire de la science-fiction (1998, de Denis Guiot, Alain Laurie et Stéphane Nicot) ou dans la liste de 1998 de l'association Infini<ref group="a">Modèle:NooSFere édition.</ref>.

Adaptations

Modèle:Article détaillé

Pierre Boulle ne pensait initialement pas que son roman deviendrait un film. Il lui Modèle:Citation<ref name="LCI" group="a"/>,<ref name="Nuit" group="a">Modèle:Article</ref>. Cependant, en 1963, l'agent littéraire de Boulle, Alain Bernheim, présente le roman au producteur de cinéma américain Arthur P. Jacobs alors que celui-ci se trouve à Paris pour rechercher des scénarios à produire par APJAC<ref group="Note">APJAC est l'acronyme de The Arthur P. JAcobs Company.</ref>, sa nouvelle société<ref name="Gro2" group="a">Modèle:Harvsp</ref>. Bernheim propose en premier lieu un roman de Françoise Sagan, mais Jacobs le rejette<ref name="Gro2" group="a"/>. Mais, comme Jacobs indique à l'agent qu'il Modèle:Citation, Bernheim évoque La Planète des singes, sans s’attendre à ce qu’il soit réellement intéressé<ref name="Gro2" group="a"/>. Pourtant, l'histoire intrigue Jacobs, qui achète immédiatement les droits d'adaptation pour le cinéma<ref name="Gro2" group="a"/> même s'il considère que le roman n'a pas une nature intrinsèquement cinématographique<ref name="Ford8" group="a"/>.

Le livre inspire une saga cinématographique composée de neuf films. Il s'agit de La Planète des singes (Planet of the Apes) en 1968, Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) en 1970, Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) en 1971, La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) en 1972, La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) en 1973, La Planète des singes (Planet of the Apes) en 2001, La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) en 2011, La Planète des singes : L'Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) en 2014 et La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) en 2017<ref group="a">Modèle:Lien web.</ref>. Pour la télévision, la saga est également adaptée en série télévisée en 1974<ref name="Gre152" group="a">Modèle:Harvsp</ref> et en série d'animation en 1975<ref name="Gre159" group="a">Modèle:Harvsp</ref>.

Des bandes dessinées inspirées de La Planète des singes sont également publiées régulièrement depuis 1968 par différents éditeurs comme Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue. La série la plus notable est le magazine en noir et blanc Modèle:Langue de Marvel Comics, publié de 1974 à 1977<ref name="Gre165" group="a">Modèle:Harvsp</ref> et édité notamment en français par les éditions Panini en 2018 et 2019<ref group="a">Modèle:Lien web.</ref>. La licence comporte aussi quatre jeux vidéo : La Planète des singes (2001)<ref group="a">Modèle:Lien web.</ref>, Modèle:Langue<ref group="Note">« La revanche des singes » en français.</ref> (2003)<ref name="Classic" group="a">Modèle:Ouvrage.</ref>, Modèle:Langue<ref group="Note">« La Planète des singes : Dernière frontière » en français.</ref> (2017)<ref group="a">Modèle:Lien web.</ref> et Modèle:Langue<ref group="Note">« Crise sur la planète des singes » en français.</ref> (2018)<ref name="Crisis IGN" group="a">Modèle:Lien web.</ref>.

Postérité

Après le succès de la première adaptation cinématographique au box-office d'Modèle:Date-, le producteur Arthur P. Jacobs demande à Pierre Boulle de lui écrire le scénario d'une suite<ref name="LCI" group="a"/>. Jacobs lui confie alors un exemplaire du scénario pour qu'il se familiarise avec l’écriture filmique<ref name="Xav" group="a"/>. Boulle rédige donc en Modèle:Date- un manuscrit de Modèle:Nobr donnant une fois tapé et traduit en anglais, un scénario de Modèle:Nobr titré La Planète des Hommes<ref name="Xav" group="a"/>. L'auteur reprend la chute du premier film comme point de départ<ref name="Ford56" group="a">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Xav" group="a"/>,<ref name="Simon" group="a"/>. Cependant cette suite est rejetée sans même une tentative de réécriture<ref name="Xav" group="a">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="BBC" group="a"/>. Les producteurs trouvent le scénario de Boulle peu cinématographique et mettant trop en retrait les personnages de Zira et Cornélius<ref name="Ford56" group="a"/>. Plusieurs éléments du manuscrit sont cependant gardés par les producteurs, mais de nombreux éléments comme l’arc narratif concernant Sirius, le fils intelligent de Taylor et de Nova, sont en revanche totalement abandonnés<ref name="Xav" group="a"/>.

Notes et références

Notes

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Références

Sources primaires

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Sources secondaires

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Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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