Romain Goupil
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Cinéma (personnalité)
Romain Goupil, de son vrai nom Romain-Pierre Charpentier, est un réalisateur français né le Modèle:Date de naissance à Paris. Politiquement engagé, ancien meneur lycéen en mai 1968 et longtemps militant trotskiste, il évolue dans les années 2000 vers les positions néoconservatrices du Cercle de l'Oratoire et de sa revue Le Meilleur des mondes et soutient l'élection d'Emmanuel Macron en 2017.
Biographie
Famille
Romain Goupil est fils et petit-fIls d'artistes. Son père, Pierre Goupil (né en 1930), fut chef opérateur sur une centaine de films<ref>Rencontre avec Pierre Goupil, cameraman sur Le Bonheur est pour Demain, actu.fr, 27 juin 2014.</ref>, dont ceux du commandant Cousteau, tourné aux quatre coins du monde, pour qui il a travaillé 25 années, avec le réalisateur Edmond Séchan<ref>Ouest France, le 15/10/2016 [1]</ref>. Sa grand-mère, Lita Recio (1906-2006), était une comédienne très célèbre dans le monde du doublage<ref>Notre cinéma [2]</ref>, mariée à l'acteur, réalisateur et chansonnier Robert Charpentier, dit "Robert Goupil" (1896-1938). Le jeune Romain, qui reprendra ce surnom, grandit rue Ordener, dans la partie huppée du Modèle:18e arrondissement de Paris, près de la mairie dans la plus grande résidence d'artistes d'Europe où son grand-père et sa grand-mère étaient installés depuis leur jeunesse.
Amis proches
Romain Goupil est un ami personnel, proche et de longue date de Daniel Cohn-Bendit, qu'il avait, selon lui, rencontré avant mai 1968, notamment en février 1968, lors des protestations contre la destitution d'Henri Langlois à la cinémathèque ou même avant<ref>Entretien dans Ouest-France avec Carine JANIN le 06 mai 2018</ref> et qu'il a fréquenté assidûment depuis 1991. Il est aussi un ami personnel, proche et de longue date d'André Glucksmann, qui est lui un ami proche de Daniel Cohn-Bendit depuis leur rencontre à la Sorbonne lors du discours de Louis Aragon<ref>"Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy" par André Glucksmann et Raphaël Glucksmann, aux Editions Denoël en 2008 </ref> au début de Mai 68. Au tout début des années 1970, André Glucksmann dirige le mensuel maoïste auquel collabore le cinéaste Jean-Luc Godard, principal animateur des protestations contre la destitution d'Henri Langlois à la cinémathèque<ref>"Février 68 : l’affaire de la Cinémathèque française", par Frédéric Bonnaud le 9 novembre 2019 [3]</ref>,<ref>LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE par Patrick Olmeta, CNRS Editions [4]</ref> et qui a tournée en partie à Nanterre le film La Chinoise en 1967, avec le jeune maoïste Antoine Blondin Diop<ref>"Le réalisateur Jean-Luc Godard est mort" par Jacques Mandelbaum le 13 septembre 2022[5]</ref>.
André Glucksmann l'a longtemps aidé financièrement et Romain Goupil a accompagné Glucksmann dans ses derniers moments de vie<ref>Laurent Telo, De Mai-68 à Macron, Romain Goupil, l’éternel révolté, Le Monde, 5 janvier 2018.</ref>. Il est resté un ami proche de son fils Raphaël Glucksmann.
Carrière cinématographique
Autodidacte, Romain Goupil s'intéresse très tôt au cinéma dans le sillage de son père, également cinéaste, pour la télévision publique. Ses deux premiers courts-métrages sont ainsi réalisés à l'âge de seize ans puis dix- : L'exclu (1968) et Ibizarre (tourné en 1968, avec le slogan « Non au fascisme »), d'abord programmés sur l'ORTF, puis refusés.
En 1970, il devient stagiaire, puis assistant opérateur de Robert Ménégoz et assistant réalisateur de Chantal Akerman, Roman Polanski et Jean-Luc Godard, alors militant maoïste et rédacteur à La Cause du peuple.
Il réalise deux nouveaux courts-métrages, Le Père Goupil, puis Coluche Président.
Son activité oscillera ensuite entre longs-métrages, courts-métrages et documentaires. Il a également écrit plusieurs ouvrages.
Assistant de Roman Polanski et de Godard
Il travaille avec Roman Polanski dès son retour en France en 1978 pour le tournage de Tess qui sort en 1979<ref>D'après le roman de Thomas Hardy : l'histoire d'une jeune fille anglaise à qui son père demande de rencontrer une famille à peine connue, qui habite un manoir proche et dont ils ont eu connaissance qu'en fait ce sont des cousins plus fortunés, mais dont un des fils, qu'elle repousse, la viole. Enceinte de ce viol, elle retourne chez ses parents et donne naissance à un bébé qui meurt peu de temps après.</ref>.
Peu avant, Roman Polanski, à la suite de six chefs d'accusation contre lui dont viol sur mineur, avait fui les États-Unis le Modèle:Date- pour s'installer en France, pays refusant l'extradition lorsqu'on en possède la nationalité. Il est cependant menacé d'extradition depuis l'Angleterre. Ainsi, bien que le film se déroule en Angleterre, il est tourné en France : principalement dans la Manche mais aussi en Région parisienne, le site mégalithique de Stonehenge étant reconstitué à Morienval, village situé dans l'Oise<ref>Modèle:Lien brisé</ref>. Romain Goupil ne sera pas avare d'anecdotes médiatiques sur le tournage<ref>A la demande de Roman Polanski, il utilise une des premières caméras vidéos du cinéma et fait près de Modèle:Unité en voiture, au cours desquels il crève, en repérages en particulier pour la scène de Stonehenge. Mais à un moment, le tournage est entièrement à court d'argent et pendant trois mois aucune des personnes travaillant sur le tournage n'est payée "Sur le tournage de Tess", par Romain Goupil, dans Univers Ciné le 28 AVR. 2015 [6]</ref>.
En 1979-1980, il est assistant sur Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard, un film franco-austro-germano-suisse, où l'un des personnages apprend à sa sœur le métier de prostituée et l'autre, quitté par son épouse, meurt sous ses yeux après un accident de la circulation, avant qu'elle ne s'éloigne, avec leur fille. Selon Romain Goupil, Jean-Luc Godard a, au cours de ce tournage, considéré que c'était son Modèle:Citation et rompu avec sa période militante pro-palestinienne grenobloise<ref>Godard seul, seul Godard, par Romain Goupil, dans Univers Ciné le 21 AVR. 2015 [7]</ref>, au cours de laquelle les cinéphiles ont parlé des Modèle:Citation, même s'il a aussi travaillé à l'époque en Suisse.
Mourir à trente ans
Modèle:Article détaillé Quatre ans après le grand succès cinématographique de Diabolo menthe, un film français réalisé par Diane Kurys, porté par une chanson éponyme d'Yves Simon (artiste) consacré aux premiers émois de deux sœurs adolescentes aux personnalités très différentes, qui avait remporté le prix Louis-Delluc en 1977, Mourir à trente ans raconte lui aussi une histoire d'amitiés adolescentes au lycée, dans un climat politique tendu, mais sur le mode strict du récit autobiographique et du documentaire, dans une histoire entre garçons dont il n'est livré que quelques photos prises un été chez Henri Weber, chef du service d'ordre de la Ligue communiste, où il avait intégré les deux lycéens, dont seul le plus âgé a pu commencer des études.
Le film, consacré à son camarade et ex-ami Michel Recanati, est réalisé à partir d'épreuves tournées en Super 8 par Romain Goupil avant et après Mai 68 en vue de la réalisation d'un film militant qui devait s'appeler De la révolte à la Révolution. Il évoque, avec ces images d'époque, les exploits de militant d'extrême gauche de son camarade de 1965 à 1973, accompagnées de quelques interviews réalisés en 1981, dont ceux d'Henri Weber et du leader de la Ligue communiste Alain Krivine.
À la fin et au début de l'œuvre, il évoque aussi le suicide de Michel Recanati le Modèle:Date, qui avait représenté les Comité d'actions lycéens en Mai 68, appelant notamment le Modèle:Date- à une manifestation le Modèle:Date-, puis étant l'invité de la conférence de presse du Modèle:Date- au lendemain de la Nuit des Barricades de Mai 68 et ensuite en tête, avec l'autre lycéen Maurice Najman, de la grande manifestation du Modèle:Date-, aux côtés d'Alain Geismar, Daniel Cohn-Bendit et Jacques Sauvageot.
Le film part d'une lettre que Michel Recanati a écrite à l'auteur en Modèle:Date-, cinq ans avant son suicide, et se termine sur à nouveau cette lettre, en rappelant le suicide.
Robert Chazal critique cinéma du quotidien France-Soir apprécie le film, au point de le montrer lors d’une projection privée à d’autres critiques. Au Festival de Cannes 1982, le film obtient la "Caméra d’or", prix créé en 1978 pour récompenser les meilleurs Modèle:Citation, avec le mécénat de l'industriel Kodak<ref>"Retour sur la Caméra d’or ou les impressions d’un juré" par Michel Abramowicz, pour l'AFC, 4 septembre 2013 [8]</ref>. Mourir à 30 ans devient « le film à voir » pour qui s'intéresse au virage pris par le cinéma militant. Dès Modèle:Date-, plusieurs articles de périodiques en font l'éloge, comme « Celui qui avait un père… », d'Alain Philippon, dans les Cahiers du cinéma, « Le pouvoir à 15 ans, un film à la première personne » par Lucien Logette, dans Jeune Cinéma ou « Tout sauf du cinéma militant… » dans La Revue du cinéma.
En 1982 il obtient ensuite le César de la meilleure première œuvre.
La cité d'artistes de Montmartre
En 2012, il préside le jury du Festival de Chartres, festival de courts-métrages réalisés de l'école à l'université, aux côtés de Matila Malliarakis.
Résident de la plus grande cité d'artistes d'Europe, la cité Montmartre-aux-artistes, il défend les locataires contre les expulsions en s'engageant au sein de l'Association des locataires de Montmartre-aux-artistes (ALMA), dont il est un temps président. La cité est présente dans au moins un plan de chacun de ses films et plus largement dans Les Jours venus (2015)<ref>« Artistes ayant vécu ou travaillé à Montmartre-aux-artistes », sur montmartre-aux-artistes.org.</ref>,<ref name="rfi">Jean-François Cadet, « Le jour où Romain Goupil est venu », Vous m'en direz des nouvelles, Radio France international, 3 février 2015 (à 21 min, présentation de la cité par Romain Goupil et Frédéric Sénot de la Londe).</ref>.
Engagements politiques
Mai 68 en classe de seconde
Militant trotskiste, il se revendique comme faisant partie d'une longue tradition d'opposition de gauche au stalinisme, refusant le culte de la personnalité de Staline, décédé en 1953<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Lors de l'année scolaire 1967-1968, il entre en classe de seconde au lycée Condorcet à Paris, où Alain Krivine a été en 1966 surveillant à mi-temps<ref>Biographie Maitron d'Alain Krivine</ref>. Début décembre 1967 sont créés les Comités d'action lycéens (CAL), dans un autre établissement, le lycée Jacques Decour, par Maurice Najman et Michel Recanati qui y avaient fondé le premier comité Vietnam lycéen (CVL) à la rentrée 1966<ref name="necro">Modèle:Article</ref>, rejoints par Nicolas Baby, du collège-lycée Henri-IV. Les CAL sont créés par des représentants de sept lycées au soir des manifestations du 13 décembre 1967 contre les ordonnances sur la sécurité sociale, qui sont aussi l'occasion pour l'UNEF de protester contre la Réforme Fouchet des universités. Dans les années 2000, le journaliste Christophe Nick écrira que Romain Goupil lui a déclaré avoir déposé en préfecture les statuts des CAL à son nom<ref>"Les Trotskistes", par Christophe Nick Fayard, 2002</ref>, mais c'est complètement impossible, selon l'historien spécialiste de Mai 68 Robi Morder, car il faut être majeur pour cela et il n'avait que seize ans<ref>"Le protocole des Sages de Léon", par Robi Morder, dans Le Monde du 8 mars 2002 [9]</ref>. Maurice Najman et Michel Recanati ont respectivement trois et un an de plus que Romain Goupil.
En mars 1966, plusieurs cercles lycéens du Mouvement des jeunes communistes (MJCF), à Colbert, Lavoisier, Carnot, Voltaire, Decour, Louis-le-Grand, Condorcet, Charlemagne, Henri-IV, Turgot étaient devenus des Modèle:Citation au sein du MJCF, la direction leur reprochant de faire campagne pour la mixité des cercles et pour une autre presse<ref name= robmo/>,<ref>Contribution des cercles Colbert, Lavoisier, Carnot, Voltaire, Decour, Louis-Le-Grand, Condorcet, Charlemagne, Henri-IV, Turgot au congrès fédéral parisien de mars 1966.</ref>,<ref name=revhi>Gabriel Monod, Charles Bémont, Sébastien Charléty, dans la Revue historique (France) - 2000</ref>. Parmi eux Maurice Najman et Michel Recanati, qui ont fondé la Jeunesse communiste révolutionnaire le Modèle:Date avec 120 personnes menées par Alain Krivine<ref name=salles/> . Environ 70 d'entre eux quittent l'UEC à l'occasion d'un séminaire de Noël à Briançon<ref name="MaitronKRIVINE">Modèle:Lien web.</ref> et que rejoindra Romain Goupil au cours de l'année 1968.
En 1966/1967, l'année scolaire précédent son arrivée en seconde au lycée Condorcet, une classe de mathématiques supérieures, avait publié une lettre au Monde et sorti un tract<ref name="robmo">Robi Morder, Les Cahiers du Germe trimestriels Modèle:N°, 2002 [10]</ref> pour protester contre après l’envoi au service militaire d’un de leurs professeurs, avec une manifestation réunissant Modèle:Nombre, obtenant rapidement que le professeur soit libéré de ses obligations militaires.
Romain Goupil participera à des réunions des Comité d'actions lycéens (CAL) à partir de celle du Modèle:Date-, qui réunit plusieurs centaines de lycéens à la Salle Lancry à Paris, au cours de laquelle il filme son aîné d'un an, Michel Recanati, en terminale dans un autre lycée, s'exprimant à la tribune face aux délégués. Ce jour-là, les CAL participent à la grève appelée par la Fédération de l’Education Nationale (FEN) et manifestent notamment sous les mots d’ordre « Liberté d’expression » et « Non à la sélection »<ref name="jmb"> 27 janvier 68: les lycéens font collection de képis de policiers" JMB, 27 janvier 2018 [11]</ref>. Des militants de la JCR, du PSU, et des maoïstes de l'UJC(ml) et du PCMLF font aussi leur entrée dans les CAL<ref name=LESCHI/>, qui comptent une cinquantaine de comités, dont une trentaine en Province<ref name=jmb/>.
Entre-temps, Romain Goupil serait devenu « quelqu'un d'important », selon un article dans Le Monde en 2018, en raison de son exclusion du lycée Condorcet le Modèle:Date-, qui fait suite à une grève dans l'établissement le Modèle:Date- pour protester la décision de la direction du lycée de faire rattraper deux jours de classe non-travaillés du 21 et Modèle:Date-. Les résidences universitaires sont à la même période de janvier 1968,le théâtre d'une agitation spectaculaire contre l'augmentation des loyer et pour les libertés individuelles et collectives, prélude aux slogans de Mai 68.
Dès le Modèle:Date-, plusieurs lycées avaient fait grève avec l'UNEF et les syndicats de salariés contre la réforme de la sécurité sociale et le ministère de l'Education nationale avait transmis des consignes de sévérité aux proviseurs<ref name="backman">"Lucien Rioux et René Backmann, L'Explosion de mai 1968. Histoire complète des événements, Paris, Robert Laffont, 1968</ref>, plusieurs journaux parmi lesquels Le Figaro s'étant indignés de voir des très jeunes gens dans la rue<ref name="backman"/>.
Romain Goupil est convoqué le Modèle:Date- par le conseil de discipline du lycée Condorcet, pour avoir Modèle:Citation une action de protestation. Cette convocation parvient aux oreilles des Comités d'action lycéens fondés le Modèle:Date- au lycée Jacques-Decour, qui ont des représentants au lycée Condorcet, selon un article de Claude Gambiez, dans Le Figaro du Modèle:Date-, qui écrit Modèle:Citation. Parmi ces élèves, Maurice Najman, du lycée Jacques-Decour. Au cours de cette manifestation du Modèle:Date-, un représentant de l'UNEF est présent aussi. Les Modèle:Nombre se heurtent à la police rue de Provence, quelques-uns sont conduits au poste. Selon Le Figaro du Modèle:Date-, une seconde manifestation s'est terminée par des jets de projectiles<ref>Article de Sophie Guerrier, dans Le Figaro du 19 janvier 2018</ref>. Entre-temps, le 27 Modèle:Date-, une manifestation à l’appel des CAL, qui a tourné à l’affrontement avec la police<ref name="rampant">"Mai 1968 et le Mai rampant italien" en 2008, par Jacques Guigou et Jacques Wajnsztejn, extrait sur Temps critiques [12]</ref>, a débouché le jour même sur la réintégration de Romain Goupil, au lycée Voltaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Modèle:Date-, il est interviewé sur la deuxième chaîne de l’ORTF, dans une nouvelle tribune intitulée "Les lycéens ont la parole". Le montage le montre en studio avec la romancière Marguerite Duras, qui vient de tourner son premier film La Musica, coréalisé avec Paul Seban, et effectue la dixième de ses séquences dans l’émission de télévision Dim Dam Dom de Daisy de Galard. La tribune le montre aussi dans une réunion au Lycée Voltaire<ref name=duras/>, où il a retrouvé une autre classe de seconde : des lycéens s'expriment debout, groupés devant plusieurs tables en plusieurs lieux de la salle, parmi lesquels Maurice Najman. On lui demande de raconter son expulsion du lycée Condorcet puis sa réintégration au lycée Voltaire. En studio, Marguerite Duras le questionne plusieurs fois sur son jeune âge, seize ans, et ses motivations. Il répond en évoquant le "premier mouvement lycéen, en solidarité avec les travailleurs en grève" qui a eu lieu en décembre<ref name=duras>"C'était Marguerite Duras, Volume 2" par Jean Vallier Fayard, 2010 -</ref> et ne parle pas de la manifestation des 16 et Modèle:Date- à Berlin, dont son film de 1982 donnera des images, complétées par celle d'une séquence où Rudi Dutschke la présente<ref>"Les manifestations de rue en France, 1918-1968" par Danielle Tartakowsky, 1998, page 737</ref>.
En Modèle:Date-, il s'investit à nouveau dans les CAL. Une grève dans les lycées débute le Modèle:Date-, en réaction à l'arrestation de dizaines d'étudiants dans la cour de la Sorbonne le Modèle:Date- puis de centaines d'autres dans la soirée de protestation qui suit. Une grande manifestation lycéenne est alors décidée pour le Modèle:Date-, avec l'UNEF. Le Modèle:Date- a lieu une assemblée générale des CAL parisiens, salle des Ingénieurs civils<ref name=LESCHI/>, qui s'organise pour l'extension de la grève dans les lycées<ref name="LESCHI">"Mai 68 et le mouvement lycéen" par Didier Leschi, revue Matériaux pour l'histoire de notre temps en 1988 [13]</ref>.
La manifestation du Modèle:Date- est l'autre moment de Mai 68 filmé par Romain Goupil et exhumé Modèle:Nombre plus tard pour son film Mourir à trente ans. Elle a été lancée par les syndicats CGT, CFDT, FEN et FO après la la "Nuit des barricades de Mai 68" du Modèle:Date-, qui voit la police les démanteler entre 2 heures et 4 heures du matin au prix de centaines de blessés et d'arrestations. Environ 10000 lycéens avaient participé à la manifestation, à l’initiative des élèves de Turgot qui ont eu l’idée de faire le tour des lycées proches<ref name=rampant/>. Michel Recanati a représenté les CAL à la conférence de presse du 11 mai, aux côtés de Daniel Cohn-Bendit, Alain Geismar, et Jacques Sauvageot pour dénoncer les violences policières.
Mais le Modèle:Date-, c'est Romain Goupil qui est à nouveau invité par l'ORTF à une émission Les Chemins de la vie, avec Maurice Najman et M. Grappier, proviseur au lycée Condorcet et le recteur Gauthier<ref>Biographie Maitron de Maurice Najman [14]</ref>. Le présentateur de l'ORTF revient sur le fait qu'il a seize ans et a été exclu du lycée Condorcet<ref>Les Chemins de la vie, "En terminale", le 16 mai 1968 Archives INA (introduction seulement) [15]</ref>. Sur l'autre chaîne de l'ORTF est diffusée le même jour l'émission Tribune de l'Université avec Geismar, Sauvageot et Cohn-Bendit.
La période trotskiste
Dans les années 1970, Romain Goupil est l'un des responsables du service d'ordre de la Ligue communiste. Avec son ami des comités d'action lycéens Michel Recanati, il est recruté par Henri Weber, fondateur et chef de la « très musclée » CTS (Commission très spéciale)<ref name="Monde5238021">Modèle:Article.</ref>, chargée des opérations contre l'extrême-droite. Le premier film de Romain Goupil les montre tous les deux passant des vacances chez Henri Weber et fait dire à ce dernier que Michel Recanati était chef de la CTS, ce qui sera catégoriquement démenti par tous les livres évoquant le sujet, y compris les mémoires d'Henri Weber en 2016.
Le départ de la LCR après les émeutes du 21 juin 1973
Modèle:Article détaillé Il se détache de la LCR après la décision collective de cette organisation de supprimer la CTS dont il était membre. Une décision prise après l'assaut violent du 21 juin 1973 contre un meeting du mouvement d'extrême droite 'Ordre nouveau, qui s'est tenu à la Mutualité.
David Rousset, père du chef de la CTS, Pierre Rousset, est chargé d'une médiation qui permet à la Ligue communiste de reprendre ses activités à condition de supprimer cette Commission très spéciale (CTS), doublement critiquée, par la police mais aussi par les militants de son parti, car les combats ont fait Modèle:Nombre parmi les policiers, dont plusieurs gravement brûlés aux cocktails molotov<ref>Nicolas Lebourg, « Les violences de l'ultra-gauche et de l'extrême droite radicale ont un point commun: notre société sans projet », slate.fr, 26 février 2014.</ref>.
Ces cocktails Molotov ont été fournis en grand nombre par la Gauche prolétarienne, dirigée par Alain Geismar, André Glucksman, Serge July et Robert Linhart<ref name="einaudiss">"Jean-Luc Einaudi, parcours d’un homme de colère", Biographie de Jean-Luc Einaudi sous la forme d'un billet de Christian Beuvain, dans la revue Dissidences [16]</ref>, un des quatre partis ayant organisé la manifestation (avec la LC, le PCMLF et l'AMR)<ref name=einaudiss/>. Les militants des quatre partis les utilisent massivement, causant le recul des policiers.
Henri Weber, fondateur de la CTS, s'était porté en tête de la manifestation, selon ses mémoires<ref name = autwev/>, mais les manifestants sont plus nombreux que le seul service d'ordre habituel, en raison d'un appel public à s'y joindre<ref name = autwev>Henri Weber, Rebelle jeunesse, Éditions du Groupe Robert Laffont, 2018.</ref>. Environ 300 d'entre eux sont surpris à attaquer l'un des cars de police.
Les meneurs de la manifestation protègent les policiers<ref name = capi>Jean-Claude Caron, Paris, l'insurrection capitale, Éditions Champ Vallon.</ref>, arrêtent une voiture et font transporter le brûlé et le policier en difficulté cardiaque à l'hôpital Sainte-Anne, selon le rapport du commissaire de police du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIIe{{#if:| }} }} arrondissement<ref name = capi/>, qui ne cite pas parmi eux Romain Goupil.
Toute la gauche proteste contre la dissolution de la LC décidée peu après, mais Jacques Duclos, du PCF, ne participe à un meeting de protestation au Cirque d'hiver qu'à condition que les dirigeants de la LC y restent silencieux. L'attaque a en effet été décidée, à l'avance, par le bureau politique de la LC<ref name=maireca/>, dirigé par Daniel Bensaïd, qui en défend ensuite le principe dans Rouge, le journal de la LC, et par Alain Krivine, numéro un de la LC, qui se livre à la Justice et est inculpé.
Pierre Rousset, chef de la CTS, est interpellé au siège de la LC dans la nuit. Après leur libération assez rapide, Krivine début août, puis Rousset fin août, la LC décide qu'un autre membre de la CTS, Michel Recanati, dit « Ludo », qui fut l'ami de Romain Goupil, peut maintenant se présenter au juge d’instruction. Recanati est écroué à la Santé le Modèle:Date-, car il a déjà été inculpé et perquisitionné, une première fois en 1972<ref name=maireca/> à la suite des actions contre les consulats américain et sud-vietnamien (slogans peints sur la façade, drapeau américain brûlé) menées avec Alain Krivine<ref name=maireca/> puis libéré peu après, fin octobre. Dans six articles consécutifs, le journal Rouge (presse) de la Ligue communiste demande sa libération<ref name=maireca/> et organise la solidarité<ref name=maireca/>.
Edwy Plenel, futur journaliste, racontera dans ses mémoires Modèle:Citation, où il confie à Michel Recanati Modèle:Citation son Modèle:Citation<ref name=maireca/>, avant d'être sèchement remis à sa place<ref name=maireca>Dictionnaire Maitron du mouvement ouvrier</ref>. Les familles de Daniel Bensaïd, Pierre Rousset et Michel Recanati, impliqués dans ces événements, avaient été déportées sous l'occupation allemande.
Cinq ans après cette brève incarcération d'un mois, Michel Recanati, qui est devenu enseignant, se jette sous un train, le Modèle:Date-, quelques jours après le décès de sa compagne. En 1982, Goupil, qui avait perdu de vue Recanati depuis 1973, a fait un film sur ce suicide, son premier succès au cinéma, qui reprend les images d'archives de la manifestation, diffusées par l'ORTF le Modèle:Date-, montrant Modèle:Nombre casqués et armés marchant en rang serrés<ref name=craven/>.
Le film reçoit une critique très positive dans France-Soir, Romain Goupil expliquant alors être devenu « un mythe »<ref>Interview de Romain Goupil sur "MOURIR À TRENTE ANS", 28 mars 2013.</ref>. Dans le film, il déclare à la fois Modèle:Citation et que les affrontements ont fait une centaine de blessés, Modèle:Citation<ref name=craven/>, contradiction relevée par ses détracteurs<ref name=craven/>, qui s'indignent de la fin de la phrase : Modèle:Citation<ref name="craven">U. Crave, Romain Goupil aurait-il mieux fait de mourir à trente ans ?, 28 mars 2018.</ref>.
Après 1974, il n'a plus du tout été trotskiste selon ses déclarations dans Le Monde trente ans plus tard : « C'est le Chili qui me met le doute. Je vois bien que le coup d'État contre Allende en 1973, aidé par les Américains, ça se passe avec des avions, des chars. Et je me dis que militairement, pour arriver à lutter, ça va être coton ». Il se veut néanmoins fidèle à tous ses amis trotskistes<ref name="Monde5238021" />.
La candidature de Coluche à la présidentielle de 1981
Romain Goupil avait été l’un des assistants-réalisateurs de Coluche sur le film Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine sorti en 1977<ref name=magazine>Modèle:Article.</ref> puis il travaille avec Roman Polanski dès son retour en France en 1978.
En 1980, il est assistant sur Sauve qui peut (la vie), film franco-austro-germano-suisse, sorti en 1980 et réalisé par Jean-Luc Godard, qui a été maoïste entre 1967 et 1972 puis pro-palestinien dans les années 1970.
Pendant le tournage, Jean-Luc Godard demande à Romain Goupil de contacter Coluche, qui souhaite alors varier son répertoire par un film d'auteur, qui ne verra finalement pas le jour, à cause des réticences de Gaumont<ref>"Coluche, même pas mort" par Frank Tenaille, Editions 1, mai 2006</ref>,<ref>"Au cinéma, Coluche était un autre" par Cécile Mury, dans Télérama le 17/06/2016.</ref>. Godard et Coluche décident de faire le film, et Romain Goupil est chargé d'être réalisateur de l'émission de radio qui commence le Modèle:Date- sur Radio Monte-Carlo puis arrêtée le Modèle:Date- quand Coluche dit: Modèle:Citation, en référence au rocher de Monaco<ref name=FrankTenaille>Modèle:Ouvrage</ref>.
Michel Bassi, directeur de la station, lui avait expliqué à son embauche qu'il n'y avait que deux interdictions : Modèle:Citation<ref>"Coluche" par Bernard Pascuito L'Archipel, 2014 [17]</ref>. Par ailleurs, le fait qu'il parle de ses seins à l'animatrice en face de lui, Modèle:Citation.
Selon les propos de Romain Goupil dans Le Monde quatre décennies plus tard, c'est lui qui aurait alors convaincu Coluche de se présenter à la présidentielle « pour dénoncer la farce électorale »<ref name="Monde5238021" />, mais le livre de Frank Tenaille qui évoque sa rencontre avec Coluche n'en parle pas<ref name=FrankTenaille/>. Selon le mémoire de fin d’études d'un étudiant en sciences politiques à l'IEP de Lyon, il Modèle:Citation.
Coluche évoque sa possible candidature dès Modèle:Date-, en quelques mots dans une interview au Monde, consacrée à bien d'autres sujets: « Je vais probablement me présenter aux élections présidentielles. Comme candidat nul, pour faire voter les non-votants. Mon argument principal sera ne pas être élu »<ref name="Bozonnet">"La candidature de Coluche dans la presse, quand les mots dessinent l’identité des journaux", mémoire de fin d’études, par Gregory Bozonnet sous la direction de Denis Barbet, maître de conférence en science politique, IEP de Lyon Université Lumière Lyon-2 [18]</ref>.
Sept mois plus tard, il annonce cette candidature le Modèle:Date- dans un communiqué de presse et la présente le Modèle:Date- au théâtre du Gymnase, organisant dès les jours suivants sa campagne dans les locaux du mensuel Hara Kiri Hebdo<ref name= Halimi/> sur le thème Modèle:Citation<ref name= Halimi/>. Soutien aussi de Libération qui lui consacre des dizaines d'articles dont un dès le Modèle:Date- sous la plume de l'ex-leader des comités d'action lycéens, Maurice Najman, qui était un ami intime de Coluche<ref name=Bozonnet/>. Le quotidien lui consacre six articles dans les trois semaines qui suivent<ref name=Bozonnet/>. Felix Guattari prend initiative d'une pétition parue dans Les Nouvelles littéraires du Modèle:Date- et retranscrite en intégralité dans Libération.
Dans la foulée, Romain Goupil filme en Modèle:Date- un documentaire de Modèle:Nombre<ref>"COLUCHE PRESIDENT", sur Allociné</ref> sur Coluche recueillant des signatures pour se présenter à la présidentielle de 1981. Le Modèle:Date-, René Gorlin<ref>Modèle:Article.</ref>, régisseur de Coluche depuis sept ans<ref name= Halimi>"Coluche victime de la politique" par André Halimi Hara%20Kiri%20Hebdo%20%20candidature&f=false</ref> est retrouvé par la police, abattu de deux balles dans la nuque. Le commissaire chargé de l'affaire reçoit l'ordre de laisser planer l'histoire d'un meurtre douteux lié à Coluche même si la police croit savoir qu'il s'agissait d'un crime passionnel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Monde du Modèle:Date- précise que travaillent avec Coluche ses amis artistes et du journalisme, Modèle:Citation<ref name=procope/>, ainsi que Modèle:Citation<ref name=procope/>, son secrétaire-chauffeur, un cinéaste qui réalisait ses émissions à RMC et Modèle:Citation<ref name=procope/>. Un sondage Indice Opinion dans le Quotidien de Paris vient de donner à Coluche, toujours soutenu par Gérard Nicoud, de 10 à 12,5 %<ref name=procope/> et une réunion des intellectuels qui le soutiennent, le Modèle:Date- au Café Le Procope, a souhaité qu'il axe sa campagne sur des thèmes tels que les prisons, la garde à vue, la police, ou l'armée<ref name=procope/>, pour les dénoncer et Modèle:Citation mais toujours drôle<ref name=procope>Modèle:Article.</ref>. Mais fin décembre L'Express publie un gros dossier d'investigations à charge accusant Coluche de diverses infractions.
Selon Romain Goupil, c'est un désaccord avec Coluche sur son rapprochement avec Gérard Nicoud fondateur et président du CID-UNATI, jugé poujadiste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, qui occasionne son départ de la campagne Coluche par une lettre datée du Modèle:Date-, dévoilée trente ans après<ref>Modèle:Article.</ref>.
Coluche avait en fait déjà annoncé le Modèle:Date son retrait, un mois avant le premier tour et après quatre mois et demie de candidature, sans guère d'explication que Modèle:Citation. Un télégramme de son producteur Paul Lederman donne la nouvelle dès le Modèle:Date- et le lendemain Coluche l'explique dans un article du premier numéro d'un nouveau quotidien Charlie Matin, concocté par l’équipe de Charlie Hebdo<ref name=Bozonnet/>.
Gérard Nicoud avait en fait déclaré dès le Modèle:Date-, lors de la passation de pouvoir à Pierre Forestier devant le congrès annuel du CID-Unati, couvert par le journal Le Monde : "Modèle:Citation<ref name=soutien/>. Les journaux avait analysé ce soutien comme utile<ref name=Bozonnet/>, parfois avec humour comme la phrase restée célèbre du journaliste Guy Sitbon dans Le Nouvel Observateur: « Guattari et Nicoud derrière Coluche : la réconciliation du hash et du beaujolais »<ref name=Bozonnet/>,<ref>SITBON (Guy),« La France de Coluche », Le Nouvel Observateur, du 17 novembre 1980, Modèle:N°, Modèle:P.</ref>.
Selon Romain Goupil, Gérard Nicoud serait au contraire venu négocier son soutien après le sondage du Modèle:Date- donnant 16% à Coluche en disant « J’ai 3 000 maires dans ma poche »<ref name=magazine/>. Le Modèle:Date-, Coluche annonce à une télévision anglo-saxonne avoir Modèle:Nombre, trois quotidiens en parlent, Libération, Le Matin et Le Monde<ref>« Coluche : « j’ai déjà 632 promesses de signatures » », Libération, 10 février 1981,</ref>. Romain Goupil expliquera en février 2020 dans une émission de Cyril Hanouna avoir annoncé à différents journaux des chiffres variables, en concertation avec Coluche, disant tantôt qu'il a Modèle:Nombre, ou 160 ou encore 10, pour dissimuler le fait que l'humoriste n'en avait qu'une seule<ref>Émission de Touche pas à mon poste du 13/02/2020</ref>. Jean-Michel Vaguelsy avait de son côté estimé en 2005, qu'il n’avait obtenu qu’une quinzaine de promesses de signatures<ref name=Bozonnet/>.
Le successeur de Gérard Nicoud à la tête du CID-Unati, Pierre Forestier avait entre-temps démenti le Modèle:Date-, les propos de Coluche disant compter sur le soutien du CID-Unati pour réunir les cinq cents parrainages d'élus<ref name=soutien>Modèle:Article.</ref>. Gérard Nicoud est lui en prison, à sa propre demande, dès Modèle:Date-, à la suite d'une condamnation en justice qui risque de rendre un sursis exécutoire, préférant purger sa peine pour être ensuite tranquille.
Quinze ans plus tard, en 1995, lors d'un débat sur Les Enfoirés, Romain Goupil se positionne contre Les Restos du Cœur qui, selon lui, « donnent un alibi et une bonne conscience » alors que « les gens qui n'ont pas à manger, c'est un vrai problème politique »<ref>Coup de gueule de Jean-Jacques Goldman au débat des Enfoirés "1995".</ref>.
La candidature européenne de 1994 avec Bernard-Henri Lévy
Il figure aux élections européennes de 1994 sur la liste L'Europe commence à Sarajevo, annoncée par Bernard-Henri Lévy le Modèle:Date- dans l'L'Heure de vérité consacrée à la présentation de son film documentaire Bosna ! au festival de Cannes 1994<ref>Vidéo de l'émission, sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel</ref>,<ref>Serge Halimi, « Réseaux », Le Monde diplomatique, février 1995</ref>.
Prises de positions sur la scène internationale
En 2002 et 2003, il s'exprime en faveur de la guerre d'Irak lancée par George W. Bush, à laquelle refusent de participer de nombreux pays européens. Selon Libération, la majorité des Français est opposée à la « guerre américaine », mais Romain Goupil voit ce « consensus pacifiste » d'abord comme « une démission » et se sent en minorité comme au début de la guerre en Bosnie, lorsqu'il invitait à briser le siège de Sarajevo<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date, peu avant le déclenchement de la guerre, il publie, avec Pascal Bruckner et André Glucksmann, une tribune dans Le Monde pour approuver l'administration Bush<ref>Modèle:Article. : Modèle:Citation</ref>. Il en publie une autre, le Modèle:Date-, cosignée des mêmes, qui s'insurge contre la position distante de la France vis-à-vis des choix politiques des États-Unis dans le dossier irakien<ref>Modèle:Article.</ref>. Son soutien à l'offensive américaine contre l'Irak n'est pas remis en cause après le constat de l'absence d'armes de destruction massive. Béligh Nabli ironise sur Modèle:Citation et pointe du doigt la responsabilité de ces néoconservateurs dans le Modèle:Citation qu'est devenu l'Irak, Modèle:Citation<ref name="BelNab">Béligh Nabli, « Irak : silence des néoconservateurs français », huffingtonpost.fr, 16 juin 2014.</ref>. Selon le journaliste Luc Le Vaillant, Romain Goupil n'a « aucun souci à imposer par les bombes la « liberté » du Nord, capitaliste et judéo-chrétien, aux « ennemis de la liberté » du Sud, arabe et musulman. Et tant pis pour les dommages collatéraux : humiliation des peuples, renforcement du terrorisme, vengeance pour les siècles des siècles »<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 2003, il est signataire de l'appel de soutien à l'Initiative de Genève<ref>Modèle:Lien web, Marianne, Modèle:1er décembre 2003.</ref>, plan de paix alternatif prévoyant la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël.
En 2006, le rapprochement entre le Cercle de l'Oratoire, qui lutte contre l'anti-américanisme, et un petit groupe composé de Romain Goupil, Olivier Rolin, Marc Weitzmann, Olivier Rubinstein donne naissance à la revue d'orientation néo-conservatrice Le Meilleur des mondes<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 2010, Romain Goupil se mobilise pour la cause des travailleurs étrangers en situation irrégulière en grève, aux côtés de plusieurs cinéastes et artistes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En Modèle:Date-, avec entre autres Bernard-Henri Lévy, André Glucksmann, Bernard Kouchner, Daniel Cohn-Bendit, il signe l'appel public dans Le Monde en faveur d'une intervention militaire occidentale en Libye<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Celle-ci se déroulera de mars à Modèle:Date- et aboutira à la défaite et à la mort de l'homme d'État libyen Mouammar Kadhafi<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 2015, dans le journal Libération, il s'élève violemment contre l'aide militaire apportée par la Russie à la Syrie dans un article intitulé « Dictateurs de tous les pays unissez-vous »<ref>« Dictateurs de tous les pays unissez-vous », Libération, 5 octobre 2015.</ref>.
Il soutient la campagne d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2017 et devient l'un de ses interlocuteurs réguliers après son élection<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Soutien à Emmanuel Macron et film avec Daniel Cohn-Bendit
Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil, amis proches depuis la préparation de la candidature de Coluche en 1980, suivent de près l'élection présidentielle 2017, en participant à des initiatives évoquant la pertinence ou non d'une candidature unique à gauche<ref>"Des intellectuels et dirigeants écologistes appellent à une primaire à gauche" dans Les Echos du 10 janvier 2016 [19]</ref> puis en la critiquant<ref>"Cohn-Bendit juge que les primaires à gauche "ne sont plus possibles", Europe 1, le 5 avril 2016 [20]</ref>. Ensuite, Goupil affiche son soutien à Emmanuel Macron<ref>Modèle:Lien web</ref>, estimant qu'il est le mieux placé pour faire face à Marine Le Pen au second tour. Il sera invité à "La Rotonde" par le gagnant de l'élection afin de fêter son succès.
Pour célébrer les cinquante ans de Mai 68, Cohn-Bendit et Goupil réalisent le film La Traversée. Ils parcourent le pays à la rencontre de Français de toutes conditions (dockers, éleveurs, pêcheurs, agriculteurs, personnel hospitalier, migrants, policiers, industriels, prisonniers...) pour recueillir leurs avis sur des sujets variés qui leur tiennent particulièrement à cœur (immigration, emploi, Europe, société...)<ref>Guillemette Faure, Daniel Cohn-Bendit, Romain Goupil, leur film, leurs amis…", lemonde.fr, 4 mai 2018</ref>. Avant sa sortie en salle, le film est diffusé à la télévision le Modèle:Date- sur France 5. Le reportage, d'une durée d'un peu plus d'une heure, illustre la proximité politique de Daniel Cohn-Bendit et de Romain Goupil avec Emmanuel Macron, dont ils sont des visiteurs réguliers<ref>Le "couple Dany", un drôle de tandem qui chuchote à l'oreille d'Emmanuel Macron, nouvelobs.com</ref>.
Juste après, la tonalité du document, favorable à Emmanuel Macron, sera bousculée par le Mouvement des Gilets jaunes qui se dessine dès la pétition en ligne lancée par Priscillia Ludosky le Modèle:Date-, réclamant une baisse des prix du carburant à la pompe.
Prise de position vis-à-vis du mouvement des gilets jaunes
Lors d'un débat le Modèle:Date- sur LCI, dix jours après le début du Mouvement des gilets jaunes, il insiste sur les dérapages racistes ou homophobes du mouvement, face à Éric Drouet, l'un des initiateurs du mouvement, qui lui demande pourquoi il le tutoie et lui répond que cela ne concerne que 5 % des gilets jaunes<ref>Ce Gilet Jaune met KO le méprisant Romain Goupil qui lui hurle dessus</ref>. L'animateur David Pujadas est obligé d'intervenir fermement pour que Drouet puisse se faire entendre, alors que Goupil ne cesse de lui répéter : « D'où tu sors, qui t'a élu ? »<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Romain Goupil a participé, depuis le cinquantième anniversaire de Mai 68, à toute une série de débats houleux : « en 1968, on voulait reproduire 1917 », et « on a fait croire qu'il y avait un « Non » de gauche lors du référendum de 2005, mais ce n'était qu'un « Non » de droite, d'extrême droite », explique-t-il dans l'une de ces discussions sur RMC en Modèle:Date-<ref>Romain Goupil, leader lycéen en mai 1968, débat houleusement chez les Grandes gueules (0 min 44 s et 6 min 25 s) (10 min 35 s) [21]</ref>.
Chroniqueur à la télévision : les tutoiements et dialogues de sourds
À partir de 2016, Romain Goupil devient chroniqueur régulier de différentes émissions, sur LCI et France 2 et d'autres télévisions. Il se voit reprocher le tutoiement par plusieurs de ses interlocuteurs et leur interruption fréquente, dans des séquences beaucoup commentées sur les réseaux sociaux puis par la presse<ref name=clashe>Modèle:Article.</ref>. Son clash avec Clémentine Autain, députée LFI est un des temps forts de L’Émission politique sur les gilets jaunes du Modèle:Date-<ref>"Les cinq temps forts de "L’Émission politique" sur les gilets jaunes, Sud-Ouest du 25 janvier 2019 [22]</ref>, consacrée aux solutions concrètes à apporter pour résoudre la crise. Lorsque Clémentine Autain aborde le sujet des médias en lançant un appel à repenser leur statut, Romain Goupil, Modèle:Citation, l'interrompt immédiatement en parlant de Jean-Luc Mélenchon et s’emporte en lui lançant de l'autre bout du studio Modèle:Citation, obligeant Léa Salamé à intervenir. L'émission, qui accueillait pas moins d'une vingtaine d'invités, dont des leaders des principaux syndicats et partis, eux aussi interpellés en plein studio au milieu de leurs phrases, mais également d'autres philosophe libéraux, comme Pascal Bruckner ou Gaspard Koenig, tourne alors au Modèle:Citation, où Modèle:Citation et où Modèle:Citation selon la presse<ref>«L'Émission politique» tourne au dialogue de sourds, par François-Xavier Bourmaud, dans Le Figaro du 24 janvier 2019</ref>.
Le Modèle:Date-, lors d'un débat avec Virginie Martin, politologue et économiste<ref name=inrock/>, sur LCI, la discussion prend la forme d'une altercation de plus de deux minutes ; l'invitée se plaint du comportement de Romain Goupil et le remet en place car celui-ci ne cesse de la tutoyer et de l'interrompre en l'accusant de dire des « mensonges purs »<ref name="inrock">"Quand Virginie Martin tient tête à Romain Goupil, Les Inrocukptibles le 14/01/20 [23] Modèle:Citation, venait d'asséner le retraité à l'économiste, coupée en pleine phrase</ref>.
Douze jours après, dans une autre émission mais cette fois sur France 2, il se voit à nouveau reprocher le tutoiement par l'historien et anthropologue Emmanuel Todd, venu présenter son dernier essai<ref name="Digiacomi">"Entre Emmanuel Todd et Romain Goupil, le ton monte" par Claire Digiacomi dans Le HuffPostdu 26 janvier 2020 [24]</ref>; Romain Goupil l'interrompt également, l'accusant d'avoir soutenu Modèle:Citation dans les années 1990<ref name=Digiacomi/>. Ce dernier avait regretté le Modèle:Citation tenu selon lui par Goupil et lui répond que les trotskistes en Modèle:Date- étaient Modèle:Citation<ref name=Digiacomi/>. Le tutoiement et les arguments employés ont Modèle:Citation, observe alors l'hebdomadaire Télé 7 jours<ref name=clashe/>.
Filmographie
Comme réalisateur
Comme assistant réalisateur
Comme acteur
Distinctions
- Caméra d'or lors du Festival de Cannes 1982 pour Mourir à trente ans
- Prix de la jeunesse en 1982 pour Mourir à trente ans
- César de la meilleure première œuvre en 1983 pour Mourir à trente ans
- Nomination au prix du meilleur film lors du Festival international du film francophone de Namur 2002 pour Une pure coïncidence
Publications
Ouvrages
- Lundi, c'est sodomie Éd. Baleine-Collection Le Poulpe, 1996
- À mort la mort ! Éd. Julliard, 1998
- Romain Goupil : entretiens avec Bernard Lefort. Paris : Punctum, coll. « Pour d'autres raisons », 2005. 186 p., Modèle:Unité. Modèle:ISBN.
- La défaite dépasse toutes nos espérances, 2006 Modèle:ISBN