Saint-Vincent-les-Forts

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Ancienne commune de France

Saint-Vincent-les-Forts est une ancienne commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle est une commune déléguée de Ubaye-Serre-Ponçon à la suite de sa fusion le Modèle:Date- avec la commune de La Bréole pour former la commune nouvelle de Ubaye-Serre-Ponçon.

Ses habitants sont appelés les Pangauniers et Pangaunières<ref name="tresor"/>.

Géographie

Carte élémentaire montrant les limites de la commune, les communes voisines, les zones de végétation et les routes
Saint-Vincent-les-Forts et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).

Le village est placé à 1 300 m d’altitude<ref name="La Torre"/>, au carrefour des routes de Barcelonnette et d’Embrun, sur un promontoire dominant le lac de Serre-Ponçon.

Son site était vanté dans les années 1930<ref name="reynier">Élie Reynier le dit « incomparable », voir « Un canton qui décline : Le Lauzet (Basses-Alpes) », Revue de géographie alpine, 1937, Tome 25 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}1. p. 233.</ref>

Géologie

Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, la commune est entièrement recouverte par le glacier de la Durance<ref name="jorda33">Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin), Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p. Modèle:ISBN. Modèle:P.33.</ref>.

Relief

Environnement

La commune compte Modèle:Unité de bois et forêts, soit 45 % de sa superficie<ref name="tresor"/>.

Risques naturels et technologiques

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton du Lauzet-Ubaye auquel appartient Saint-Vincent-les-Forts est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques<ref name="ddrm39"/>, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011<ref name="prim"/>. La commune de Saint-Vincent-les-Forts est également exposée à quatre autres risques naturels<ref name="prim"/> :

  • avalanche ;
  • feu de forêt ;
  • inondation ;
  • mouvement de terrain.

La commune de Saint-Vincent-les-Forts est de plus exposée à un risque d'origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route<ref name="ppr"/>. Les routes départementales Modèle:Nobr (ancienne route nationale 100), Modèle:Nobr (ancienne route nationale 100b) et la Modèle:Nobr (ancienne route nationale 854) peuvent être empruntées par les transports routiers de marchandises dangereuses<ref name="ddrm80"/>.

Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n'existe pour la commune<ref name="ppr"/> et le Dicrim n'existe pas<ref name="prim"/>.

Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de Modèle:V sur l'échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d'objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l'intensité peut être plus forte à l'épicentre<ref name="brgm"/> :

  • le séisme du Modèle:Date-, avec une intensité ressentie de Modèle:VI et un épicentre situé dans la commune du Lauzet<ref name="brgm40092"/>,
  • le séisme du Modèle:Date-, avec une intensité ressentie de Modèle:V et un épicentre également situé dans la commune du Lauzet pour épicentre<ref name="brgm40192"/>.

Toponymie

Le nom du village apparaît pour la première fois vers 1200 (Castrum Vincentii), d’après le nom de saint Vincent de Saragosse sous sa forme occitane, qui a été francisé par la suite<ref name="TGF"/>. Le nom est devenu ensuite Saint-Vincent-du-Lauzet jusqu’en 1923<ref name="AHP"/>,<ref name="Cassini"/>.

Le nom du sommet de Dormillouse fait référence à la taupe ou à la marmotte, selon le couple Fénié<ref name="Fénié-83"/>.

Histoire

Fichier:Saint-Vincent-les-Forts lac de Serre-Ponçon.jpg
Lac de Serre-Ponçon à Saint-Vincent-les-Forts

Saint-Vincent-les-Forts et la basse vallée de l’Ubaye ont toujours été un passage important. De nombreuses découvertes de pièces romaines attestent de ce transit régulier. Gilles Perdreau cite 750 pièces découvertes dans cette seule zone.

A la fin du Ier siècle avant notre ère, Saint-Vincent-les-Forts fait partie du royaume de Suze gouverné par le roi Ligure Donnus.

C’est à Cottius, (le fils de Donnus) que l’on doit la première route structurée : ce sera la mystérieuse voie Lictia donnant accès aux Alpes en passant par Saint-Vincent-Les-Forts, après s’être raccordée à la voie Domitia au niveau de Gap.

Au Moyen Âge et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, la communauté de Saint-Vincent relevait de la baillie de Seyne<ref name="archeo-provence" />.

En 1206, une partie du territoire actuel de la commune est englobé dans la commanderie de Pinaudier dont la mission première était de contrôler le col Saint-Jean, passage important vers la Provence.

La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. La communauté de Saint-Vincent soutient les Duras jusqu’en 1386, puis change de camp pour rejoindre les Angevins grâce aux négociations patientes de Marie de Blois, veuve de Louis Ier et régente de leur fils Louis II. La reddition d’Aix a également pu jouer un rôle dans le retournement de la communauté<ref>Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, Modèle:N°162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, cartes Modèle:P.417-418 et Modèle:P.419.</ref>.

En 1388, la Vallée de Barcelonnette et le Comté de Nice se donnent volontairement au comte de Savoie, Amédée VII. C’est la dédition. Saint-Vincent devient une zone frontière entre la Provence et Savoie. Cette frontière est matérialisée par le défilé du Pas de la Tour, alors réputé infranchissable par les troupes car il fallait franchir les fameux « Tourniquets » sentier escarpé taillé dans la falaise du Lauzet.

Sa situation sur un carrefour stratégique entre Comté de Savoie, Provence et Dauphiné lui valut l’occupation piémontaise en 1690, lors du siège de Seyne<ref name="La Torre" />. Pendant cet épisode, les Piémontais s’installent dans l’église de Saint-Vincent, et de là terrorisent le pays. C’est finalement l’hiver qui les incite à rentrer chez eux en décembre, mais avant de partir les incendient Saint-Vincent.

Rebelote en septembre 1692. Les Piémontais se saisissent d’Embrun et brulent Gap mais, confrontés aux premières neiges, doivent rapidement faire demi tour pour repasser les Alpes afin de ne pas être bloqués par l’hiver. Sur le chemin du retour (par l’actuel col de Larche via le col de Vars), des mercenaires allemands dévalent de Pontis vers le village d’Ubaye pour faire une incursion en Provence. Le gouverneur de Seyne fait alors bruler le pont d’’Ubaye et couper les cordes des bateaux qui traversaient la Durance, bloquant ainsi l’ennemi. Saint Vincent est sauvée.

Ces invasions Piémontaises seront une alerte pour Louis XIV qui demandera à Vauban de fortifier la frontière avec la Savoie, créant ainsi le premier plan de défense de l’Ubaye : Montdauphin pour protéger le col de Vars, Saint-Vincent tourné vers la Durance (car la falaise du Lauzet était réputée infranchissable par les troupes)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Durant la Révolution française, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Vincent-la-Lauze<ref>Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, Modèle:1er 1989, Modèle:108e, p 113</ref> ou Mont-Clocher<ref name="Cassini">Modèle:Cassini-Ehess</ref>, pour être encore rebaptisée Montrocher ci-devant Saint-Vincent. En 1801 la commune devient Saint-Vincent-du-Lauzet.

Comme de nombreuses communes du département, Saint-Vincent-les-Forts se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà trois écoles dispensant une instruction primaire aux garçons, situées au chef-lieu, au Lautaret et aux Rolands<ref name="labadie9"/>. Aucune instruction n’est donnée aux filles : la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants ; la première loi Duruy (1867) abaisse ce seuil à 500 habitants<ref name="labadie16"/>, mais la commune ne l’applique pas<ref name="labadie18"/> et ce n’est qu’avec les lois Ferry que les petites filles de Saint-Vincent-les-Forts sont régulièrement scolarisées.

Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Saint-Vincent-du-Lauzet<ref>Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, Modèle:P.72.</ref>.

En 1901, un bâtiment loué à l'Etat comme bureau de poste est construit au chef-lieu de Saint-Vincent par Joseph FRANGI, entrepreneur de travaux publics à Selonnet.

La commune de Saint-Vincent-les-Forts est durement touchée par la Première Guerre mondiale. Le 157e régiment d’infanterie est alors basé dans le fort de Saint-Vincent. En Août 1914, le régiment embarque à la gare de Prunières, destination Belfort où il est engagé à Menil-sur-Belvitte. Lors des premiers échanges, 49 Ubayens tombent . La guerre fera perdre au village 21 de ses fils.

Une souscription publique est lancée afin de financer la construction de deux monuments aux morts, un au Lautaret, et l’autre à l’entrée du village de Saint-Vincent. Le monument du Lautaret sera inauguré le 18 décembre 1921 par son maire, le docteur Louis Émile Lautaret.

Une autre souscription, de fin 1919 à 1921, a lieu dans toute la vallée de l'Ubaye et permet de financer un monument dédié aux 509 morts de la vallée, érigé à Barcelonnette par Paul Landowski<ref>Sylvie Arnaud, « Dix-neuf monuments aux morts pour les Poilus Ubayens », La Provence, 11 novembre 2013, Modèle:P.11.</ref> et inauguré en août 1923. Ce monument sera surnommé « le calendrier des postes » par les Ubayens.

Le 22 septembre 1923, la commune est renommée Saint-Vincent-les-Forts par décret du Président de la République.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, une compagnie spéciale de passage pour militaires français (prison pour militaires suspects à un titre ou à un autre, mais généralement pour ceux dont l’idéologie est suspecte du point de vue du gouvernement, et généralement des communistes) est implantée à Saint-Vincent-les-Forts<ref name="internement"/>,<ref name="ribot-237"/>. Jean Giono, arrêté le 27 septembre 1944 à Manosque y sera interné jusqu’au 31 janvier 1945. C’est lui qui, emprisonné à Digne demande à être transféré à Saint-Vincent-les-Forts. Il y écrira ses carnets de captivité qui seront illustrés par un codétenu. Son père, Antoine GIONO, pourrait avoir été cordonnier à Saint-Vincent avant de se fixer à Manosque.

Jusqu’au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la vigne était cultivée à Saint-Vincent-les-Forts, uniquement pour l’autoconsommation. Cette culture a depuis été pratiquement abandonnée, et en 2005, les surfaces plantées en vigne étaient relictuelles<ref name="reparaz-medit109"/>.

Depuis janvier 2017, Saint-Vincent-les-Forts est devenue une commune déléguée de la commune nouvelle Ubaye-Serre-Ponçon, associant son destin avec sa voisine La Bréole.

Politique et administration

Municipalité

Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin

Population et société

Enseignement

La commune est dotée d’une école primaire<ref name="ecole"/>.

Démographie

Modèle:Article connexe

En Modèle:Population de France/dernière année, Saint-Vincent-les-Forts comptait Modèle:Population de France/dernière pop habitants. À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les recensements réels des communes de moins de Modèle:Unité ont lieu tous les cinq ans (2006, 2011, 2016, etc. pour Saint-Vincent-les-Forts). Depuis 2004, les autres chiffres sont des estimations.

{{#invoke:Démographie|demographie}}

L’histoire démographique de Saint-Vincent, après la saignée du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et le lent mouvement de croissance allant jusqu’au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste stable à un niveau élevé. Cette période dure peu, de 1836 à 1846. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de perte de population de longue durée. Dans les années 1920, la commune enregistre la perte de plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique<ref name="vidal">Christiane Vidal, « Chronologie et rythmes du dépeuplement dans le département des Alpes-de-Haute-Provence depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. », Provence historique, tome 21, Modèle:N°85, 1971, Modèle:P.288.</ref>. Le mouvement de perte se poursuit jusqu’à la fin des années 1980. Depuis, le mouvement de croissance a repris.

Modèle:Graphique population d'article de commune de France

Manifestations culturelles et festivités

Fichier:Voiles d en Haut 2007 (2).jpg
Les Voiles d'en-haut.

Tous les deux ans les Voiles d'en-haut rassemblent sur le lac pendant deux jours des bateaux venus spécialement de la mer Méditerranée.

Économie

Le camping municipal est en délégation de service public, concédée à la société Campéole, au bord du lac de Serre-Ponçon. Le camping du Lac est classé trois étoiles<ref>camping du Lac</ref>.

Lieux et monuments

L’importance stratégique du carrefour a valu à Saint-Vincent-les-Forts de nombreuses fortifications au cours des siècles<ref>recensement de la Base Mérimée, consulté le 10 février 2009</ref> : batteries, redoutes, forts. Les principales sont :

  • le fort de Saint-Vincent, construit entre 1693 et 1700 sur l’emplacement d’une fortification médiévale, modifié au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, puis renforcé après 1873<ref>Fort Saint-Vincent</ref> par le système Séré de Rivières
  • Sur les plans de Vauban (construction par Richerand), le fort est renforcé entre 1693 et 1700. Une tour est munie de hourds. Le fort est classé<ref>Arrêté du 18 juillet 1994, notice de la Base Mérimée, consultée le 10 février 2009</ref> ; Il a été baptisé Fort Joubert en 1887<ref>Nom Boulanger ; tous les forts en service recevront un nom de militaire cette année-là.</ref> ;
  • la redoute (1879-1883), elle aussi créée par le système Séré de Rivières, baptisée fort Chaudon en 1881 ;
  • la Tour Vauban à machicoulis, sur le Rocher de Guerre, construite par Richerand en 1696, en défense avancée vers le nord ;
  • la batterie du Châtelard (1883-1885), en maçonnerie, qui battait la vallée de l’Ubaye et était protégée par une crête d’infanterie située plus haut ;
  • la batterie du Colbas (1883-1887), qui protège les arrières de l’organisation défensive de l’Ubaye ;
  • la caserne Courtigis, au Chaudon, qui logeait les troupes mobiles et les garnisons des défenses détachées.

Autres monuments :

Personnalités liées à la commune

  • Aimé Michel (1919-1992), philosophe, écrivain et ufologue. Il est né, a vécu et est mort à Saint-Vincent-les-Forts.

Héraldique

Modèle:Article détaillé

Modèle:Blason commune

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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