Pierre Joxe
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien
Pierre Joxe, né le Modèle:Date de naissance dans le [[1er arrondissement de Paris|Modèle:1er de Paris]], est un homme politique français. Ministre socialiste au cours des années 1980 et 1990, notamment à l'Intérieur et à la Défense, puis premier président de la Cour des comptes de 1993 à 2001, Pierre Joxe est membre du Conseil constitutionnel de 2001 à 2010. Il est depuis 2010 avocat au barreau de Paris, où il défend des mineurs faisant l'objet de procédures judiciaires.
Biographie
Famille et vie privée
Pierre Joxe, frère d'Alain Joxe (né en 1931), est le fils de Louis Joxe (1901-1991), diplomate, puis ministre d’État des Affaires algériennes du général de Gaulle, le petit-fils, par sa mère Françoise-Hélène Halévy (1900-1993), de l'essayiste Daniel Halévy (1872-1962) et l'arrière-petit-fils de l'académicien Ludovic Halévy (1834-1908). Il est élevé dans la tradition protestante de sa mère.
La famille Joxe est originaire du Morbihan, où Louis Joxe (1831-1901), son arrière-grand-père, était chef ouvrier menuisier à Pontivy<ref>Généalogie de Pierre Joxe publiée dans À la découverte de leurs racines de Joseph Valynseele et Denis Grando, éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, 1988, pages 122 et 123.</ref>. Modèle:Article détaillé
Mélomane et musicien (pianiste), il apprend le violoncelle à soixante ans pour pouvoir jouer les Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. Sa grand-mère maternelle était également pianiste<ref>Les enfants de la musique - Pierre Joxe Modèle:Lien archive, 6 mars 2010.</ref> et lui a appris le piano.
Années de jeunesse et de formation
Il est scout dans l'unité des éclaireurs de France du lycée Montaigne à Paris. Il y est totemisé « Lynx énergique et moqueur ». Modèle:Refnec.
Il suit des études de droit et obtient une licence de droit. Il est aussi diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de la London School of Economics<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Ayant accompli, de Modèle:Date- à Modèle:Date-, son service militaire<ref name="conseil">Membre du Conseil constitutionnel : Monsieur Pierre Joxe.</ref>, en partie effectué en Algérie<ref>Voir sur histoirecoloniale.net.</ref> comme officier de sécurité dans l'Armée de l'air, il intègre en Modèle:Date- l’ENA (promotion Albert Camus, 1962). Il entre en Modèle:Date à la Cour des comptes en tant qu'auditeur de Modèle:2e, passe en Modèle:1re en 1963, puis est mis en disponibilité en 1967. Entre-temps, il a été rapporteur de la commission nationale d'aménagement du territoire au Commissariat général au Plan en 1963, près la commission de vérification des comptes des entreprises publiques en Modèle:Date-, et du comité des entreprises publiques en mars 1966. Il est également maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris de 1963 à 1973. Entre 1967 et 1970, il est chargé de mission à la direction de la coopération scientifique et technique au ministère des Affaires étrangères<ref name="conseil" />.
Dans les pas de François Mitterrand
Engagé auprès de François Mitterrand au sein de la Convention des institutions républicaines, il le suit au Parti socialiste du congrès d'Épinay, et intègre le comité directeur en 1971. Dès lors, il fait partie, pendant un quart de siècle, de la garde rapprochée du numéro un socialiste. Il est chargé par celui-ci de recruter des cadres pour le Parti socialiste, qui en manque fortement. Pierre Joxe se tourne alors vers l'Organisation communiste internationalisteModèle:Refnec et pousse notamment l'énarque Lionel Jospin dans la hiérarchie du parti. Joxe consacre un ouvrage, Pourquoi Mitterrand ?, paru en 2006, au rôle de celui-ci dans l'évolution de la gauche vers le pouvoir<ref>reforme.net : « Convictions personnelles et exercice du pouvoir ».</ref>.
Devenu conseiller référendaire de Modèle:2e classe en Modèle:Date, il réintègre la Cour des comptes en 1970, dont il fera partie jusqu'à son élection comme député de la Modèle:5e circonscription de Saône-et-Loire, en Modèle:Date-. En août de cette même année se tient la première édition de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, qui précède son entrée au conseil général de Saône-et-Loire pour le canton de Chalon-sur-Saône au mois de septembre suivant. Ultérieurement il est élu troisième adjoint au maire de Chalon-sur-Saône après les élections municipales de 1977, parlementaire européen en novembre 1977, et réélu à l'Assemblée nationale en Modèle:Date-, date à laquelle il devient vice-président du groupe socialiste. Entre 1979 et 1982, il préside le Conseil régional de Bourgogne<ref name=conseil />.
Présidence du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et ministre de gouvernements socialistes
L'élection de François Mitterrand à la présidentielle de 1981 lui permet d'occuper les plus hautes fonctions de la République. Ministre de l'Industrie de Modèle:Date à Modèle:Date, il préside le groupe socialiste à l’Assemblée nationale entre 1981 et 1984, date où il est rappelé au gouvernement comme ministre de l'Intérieur et de la décentralisation. Entre 1983 et 1984, il est aussi auditeur à l'Institut des hautes études de Défense nationale (Modèle:36e session)<ref name=conseil />.
Lors de l'affaire du Rainbow Warrior, Pierre Joxe lance une enquête de police et organise la fuite des informations dans la presse<ref>« Rainbow Warrior. Un agent secret parle », letelegramme.com, 3 décembre 2007.</ref>. Ces fuites permettent à l'enquête néo-zélandaise de progresser très rapidement et déclenchent un important scandale médiatique. Selon un des participants de l'opération, Pierre Joxe aurait ainsi cherché à se débarrasser de Charles Hernu, ministre de la Défense, alors proche de Mitterrand, et rival politique au sein du gouvernement<ref>« Rainbow Warrior : « J'ai honte d'avoir fait cette opération » », Alexandra Guillet, lci.tf1.fr, 18 octobre 2007.</ref>. Le 20 septembre, Charles Hernu est contraint de démissionner et l'amiral Pierre Lacoste, patron de la DGSE, est limogé.
Retrouvant après les législatives de 1986, son mandat de député et la présidence du groupe socialiste, mais quittant son ministère à cause de la cohabitation, il se réinstalle place Beauvau en 1988, où il mène une modernisation de la police : professionnalisation, départementalisation<ref name="lemonde">Ariane Chemin, « Pierre Joxe », Le Monde 28 février 2001.</ref>, généralisation de l'outil informatique et développement de la police scientifique<ref>Benoît Yvert (dir.), Dictionnaire des ministres (1789-1989), Perrin, 1990 Modèle:ISBN.</ref>. Soutenant l'idée d'une spécificité de la Corse dans la République, il met également en place le « statut Joxe » pour la Corse, voté en 1991, instituant la collectivité territoriale de Corse qui acquiert plus d'autonomie vis-à-vis de Paris<ref>« Les statuts de 1982 et 1991 », La question corse, 30 ans après Aleria, La Documentation française, octobre 2005.</ref>. Après la démission de Jean-Pierre Chevènement en janvier 1991, il est nommé ministre de la Défense, par la volonté présidentielle, alors que la France est engagée dans la guerre du Golfe. Candidat à la mairie de Paris aux municipales de 1989 dans le [[12e arrondissement de Paris|Modèle:12e de Paris]], il est élu conseiller de Paris, et siège au conseil régional d'Île-de-France à partir de mars 1992<ref name=conseil />.
Artisan de la contribution « Mermaz » préparatoire au Congrès de Rennes du PS (1990) visant à éviter le « schisme » mitterrandien entre jospiniens et fabiusiens, avec notamment Charles Hernu et Jacques Delors, il réussit à fédérer autour de lui les socialistes du Modèle:12e, notamment Philippe Farine (1917-2006) ancien député MRP et catholique, la majorité du PS parisien, notamment autour du courant fabiusien, mais aussi la génération militante issue des mouvements étudiants trotskystes des années 1970, tout particulièrement Jean-Marie Le Guen (premier secrétaire fédéral, ancien dirigeant du COSEF), Jean-Christophe Cambadélis (député de Paris en 1988 et ancien dirigeant étudiant de l'OCI) et Dominique Losay (ancien dirigeant étudiant de la Ligue communiste révolutionnaire).
À la suite de la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990, Jean-Marie Le Pen, reprenant les propos d'Yves Bertrand, ancien chef des Renseignements généraux, accuse Pierre Joxe d'avoir instrumentalisé l'émoi suscité par cette découverte et d'avoir voulu impliquer le Front national dans cette affaire afin d'empêcher toute alliance entre le parti frontiste et le RPR<ref>Saïd Mahrane, « Le Pen raconte Mitterrand », Le Point, 28 avril 2011.</ref>.
Premier président de la Cour des comptes
Le Modèle:Date, à l'approche des législatives, il retrouve son corps d'origine, en étant nommé premier président de la Cour des comptes par le Conseil des ministres sur proposition de Michel Sapin, ministre de l'Économie et des Finances, et quitte ses mandats politiques. Un temps pressenti pour être le candidat socialiste à l’élection présidentielle de 1995, il milite pour Jacques Delors qui y renonce<ref name=lemonde />.
Membre du Conseil constitutionnel
En Modèle:Date-, il quitte la tête de la Cour des comptes pour siéger, comme son père entre 1977 et 1989, au Conseil constitutionnel, nommé pour neuf ans le Modèle:Date- par le président de l'Assemblée nationale Raymond Forni. Il prête serment le 12 mars suivant devant le président de la République<ref name=conseil />.
Autres fonctions et actions
Il est le fondateur de la Modèle:Lien (FRS), vice-président trésorier de l'Institut français des relations internationales (IFRI) et président de l'Association France-Algérie. Membre depuis le Modèle:Date- du Comité d'honneur du bicentenaire de la Cour des comptes, il a également été président de la Fondation du protestantisme jusqu’en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref> et vice-président du bureau de l'Association des amis de l'Institut François-Mitterrand. Il préside également l'écomusée de la Bresse bourguignonne (Château de Pierre-de-Bresse, musée de l'Imprimerie…).
Il est par ailleurs considéré comme un « parrain » d'Arnaud Montebourg, comme lui député de Saône-et-Loire<ref>« Le député de la Bresse dans les pas de Pierre Joxe », Le Journal de Saône-et-Loire, 4 juillet 2008.</ref>. Le Modèle:Date, il participe au meeting de lancement du Parti de gauche créé par Marc Dolez et Jean-Luc Mélenchon<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il est également présent et apporte son soutien lors du procès des perquisitions de Jean-Luc Mélenchon en Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Quelques semaines avant la fin de son mandat au Conseil constitutionnel, Pierre Joxe rompt avec son devoir de réserve, en publiant son ouvrage Cas de conscience, pour lequel il a reçu le prix Jean-Zay<ref>« Pierre Joxe reçoit le prix Jean-Zay », sur ladepeche.fr.</ref>. Il y explique qu'en 2004, à l'occasion de l'adoption de la loi Perben II du Modèle:Date-, il a Modèle:Citation. Il fait à cette occasion la démonstration de la nécessité Modèle:Citation de publier des « opinions différentes », par lesquelles les membres du Conseil constitutionnel tiendraient des argumentations divergentes de celle retenue par la majorité du Conseil. Ce principe n'existe pas en France mais il est en vigueur à la Cour suprême des États-Unis, ainsi que dans les cours constitutionnelles allemande ou espagnole<ref>« Pierre Joxe rompt avec le devoir de réserve » sur lemonde.fr.</ref>, et dans les arbitrages internationaux qui règlent de nombreux litiges impliquant des États. Le Modèle:Date-, il est nommé médiateur départemental du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
Avocat
Inscrit comme avocat au barreau de Paris depuis mars 2010<ref> « Un ex-sage prête serment », sur lejdd.fr.</ref> puis au barreau de la Seine-Saint-Denis, il se consacre désormais à la défense de mineurs faisant l'objet de procédures judiciaires.
Allégations d'agression sexuelle
Le Modèle:Date-, Alexandra Besson (Ariane Fornia) accuse Pierre Joxe d'une agression sexuelle qu'elle affirme s'être déroulée à l'opéra Bastille en 2010<ref>« “Vieux pervers” : la fille d'Eric Besson dit avoir été agressée sexuellement par l'ancien ministre Pierre Joxe », francetvinfo.fr, 19 octobre 2017.</ref>,<ref>« La fille d'Eric Besson accuse l'ex-ministre Pierre Joxe d'agression sexuelle », L'Express, 19 octobre 2017.</ref> ; ce dernier dément peu après ces allégations puis, en Modèle:Date-, l'assigne en diffamation<ref>Voir sur lemonde.fr.</ref>. Le Modèle:Date-, la Modèle:17e chambre civile du tribunal de Paris condamne Alexandra Besson pour diffamation envers Pierre Joxe<ref>Modèle:Lien web.</ref>, mais le Modèle:Date-, la cour d'appel de Paris infirme la condamnation. Selon la cour, qui lui accorde l'excuse de la bonne foi, Modèle:Citation d'Alexandra Besson envers Pierre Joxe<ref>Modèle:Article.</ref>, ce qui est confirmé par la cour de cassation en 2022<ref>Modèle:Article.</ref>.
Décorations et distinctions
Décorations
- Modèle:Déco CdrONM
- Modèle:Déco OEB
- Modèle:Déco Grand-croix de l'ordre du Mérite civil d'Espagne
- Modèle:Déco Grand officier de l'ordre national du Lion du Sénégal
- Modèle:Déco Commandeur de l'ordre du Phénix (Grèce) (Grèce)
- Commandeur de l'ordre du Mérite hongrois
Distinctions
- Prix Jean-Zay 2010<ref>Article de La République du Centre, 11 décembre 2010.</ref>.
- Prix du livre politique du barreau de Paris 2014<ref>Voir sur bdp.avocatparis.org.</ref>.
- Prix EN3S 2015<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Prix de l'Éthique 2016<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Publications
- Un socialisme du possible, en collaboration avec François Mitterrand, Seuil, 1970.
- Atlas du socialisme, Tema-Éditions, 1973.
- Code de déontologie de la police nationale, 1986<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- L'Édit de Nantes : une histoire pour aujourd'hui, Hachette-Littératures, 1998.Modèle:Commentaire
- À propos de la France. Itinéraires 1, Flammarion, 1998.
- Pourquoi Mitterrand ?, éd. Philippe Rey, 2006.
- Serviteur de la République, entretiens avec Maryvonne de Saint-Pulgent, Paris, Éditions de l'Aube, 2008.
- Cas de conscience, éd. Labor et Fides, 2010 Modèle:ISBN.
- Pas de quartier ?, éd. Fayard, 2012 Modèle:ISBN.
- Soif de justice : au secours des juridictions sociales , éd. Fayard, 2014 Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage
Autres
- Introduction à Notre État : le Livre vérité de la fonction publique de Roger Fauroux et Bernard Spitz, Robert Laffont 2001.
- Avant-propos à L’Impératif hérétique : les possibilités actuelles du discours religieux de Peter L. Berger, Van Dieren, 2005.
- Postface de Lieu d'asile : manifeste pour une autre psychiatrie de Thierry Najman, Odile Jacob, 2015.
- Préface à Vivre la fraternité : l'expérience du Foyer de Grenelle à Paris de Christian Bouzy, Olivétan, 2016.