Église Saint-Nizier de Lyon

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Modèle:Infobox Édifice religieux

L'église Saint-Nizier est une église catholique de la ville de Lyon, située place Saint-Nizier au cœur de la Presqu'île, entre la place des Terreaux et celle des Jacobins, dans le quartier des Cordeliers. Elle constitue l'un des plus importants lieux de cultes de la capitale des Gaules, aussi bien en termes d'ancienneté et de prestige que de visibilité architecturale et monumentale.

Dédié à Nizier, l'un des évêques de Lyon, l'édifice est attesté dès le Haut Moyen Âge. Après l'an mille, alors que l'importance politique et économique de la ville s'affirme, celle de Saint-Nizier va croissant, ce qui n'est pas sans créer des tensions avec la principale église lyonnaise, la cathédrale Saint-Jean, et en particulier avec son chapitre canonial.

Entièrement reconstruite aux {{#switch: XV

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}} en style gothique flamboyant, l'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.

Histoire

Hypothèses sur les premiers édifices

Le premier édifice religieux situé sur le site de l'église actuelle serait un monument romain et pourrait être un temple d'Attis, parèdre de la déesse Cybèle, dont le culte n'est peut-être pas étranger au martyre des chrétiens de Lyon en 177<ref>Origine romaine des constructions sous la chapelle de saint Ennemond sur visiteLyon.fr.</ref>. Cette hypothèse n'est pas reprise par Jean-François Reynaud<ref>Lyon, Rhône, aux premiers temps chrétiens, basiliques et nécropoles, Paris, Ministère de la culture et de la communication - La Documentation française, 1986 (Guides archéologiques de la France), 143 p. Modèle:ISBN</ref>. De même, une légende tardive expose que Pothin aurait fondé une chapelle à l'emplacement de l'église actuelleModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ces légendes, habituelles pour la plupart des édifices religieux, ne peuvent s'appuyer sur des recherches archéologiques, aucune fouille sérieuse n'ayant été faite sous le sol de l'édifice actuelModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En revanche, il est établi qu'à l'instar d'autres églises lyonnaises (Saint-Just, Saint-Irénée, Saint-Georges ou Saint-Pierre), Saint-Nizier est construite à l'emplacement d'un cimetière du Lugdunum antique<ref name="La topographie de Lyon au Moyen Âge page 11"> Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>, comme le prouvent les découvertes au voisinage de l'église d'épitaphes dédiées aux dieux Manes et d'une épitaphe chrétienne datée de 495<ref>Modèle:Harvsp, dédicaces référencées Modèle:CIL, Modèle:CILet Modèle:AE</ref>.

Une bulle d'Innocent IV de 1252 affirme qu'elle aurait été la première cathédrale de la ville, mais rien ne l'attesteModèle:Sfn. L'historiographie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle continue à voir dans Saint-Nizier la première Modèle:Lang bâtie par l'évêque Patient en 469. Ainsi, Amable Audin, trompé par le texte ambigu de Sidoine Apollinaire ainsi que par des considérations faussées sur l'emplacement antique du confluent entre Rhône et Saône, réfute-t-il en 1947 la possibilité que ladite Modèle:Lang soit tout simplement Saint-Jean, et ne voit que Saint-Nizier pour correspondre à la description de la basilique. En effet, cette dernière est la seule église médiévale lyonnaise à être strictement orientée d'ouest en est<ref name="Le confluent et 1a croisée de Lyon"> Modèle:Article.</ref>. Néanmoins, les études plus récentes ne laissent aucun doute subsister : l'édifice de Patient est bâti sur l'emplacement de l'actuelle cathédrale<ref name="La grâce d'une cathédrale pages 32-35">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

Moyen Âge

Avant l'actuel édifice : la basilique des Saints-Apôtres et la première église Saint-Nizier

Modèle:Article connexe

Selon une tradition rapportée indiquée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par l'évêque Adon de Vienne, saint Eucher, évêque de Lyon, bâtit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sur les ruines de l'édifice (l'oratoire de saint-Pothin) une basilique pour abriter les reliques des martyrs de Lyon suppliciés en 177. L'église est désignée sous le vocable d'« église des Saints-Apôtres (Pierre et Paul pour lesquels Pothin a dédié, avec la Vierge Marie, son oratoire, puis des autres après 177 et le martyre de saint Pothin) et des quarante-huit-martyrs », par le Martyrologe d'Adon de Vienne<ref name="GaF">Jean-François Reynaud, Lyon, Rhône, aux premiers temps chrétiens, basiliques et nécropoles, Paris, Ministère de la culture et de la communication - La Documentation française, 1986 (Guides archéologiques de la France), 143 p. Modèle:ISBN</ref>,Modèle:Sfn.

Sachant donc aujourd'hui que la "Maxima Ecclésia" était celle de Saint-Jean et non Saint-Nizier, nous pouvons en déduire que la Basilique a été faite "pour" les martyrs, mais que les 48 premiers ne l'ont pas été à cet endroit, seuls les évêques de Lyon, ne le sachant pas alors, s'y furent enterrer durant tout le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, en particulier saint Nizier (décédé en 573) et Sacerdos.

Le corps de Nizier attire une foule si grande, les miracles qu'on lui prête sont si nombreux que l'église finit par prendre son nom<ref>Anne-Catherine Le Mer, Claire Chomer, Carte archéologique de la Gaule, Lyon 69/2, Paris 2007, Modèle:P. à 343</ref>,<ref name="GaF"/>,<ref name="Le christianisme de Constantin à la conquête arabe"> Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn. Un archevêque d'Arles, Aurélien mort dans cette ville le vendredi Modèle:Date, y a été également inhumé<ref>Michel Baudat et Claire-Lise Creissen - Les saints d'Arles - Éditions « Rencontre avec le Patrimoine religieux », 2013 - Modèle:ISBN, p. 119.</ref>. La crypte dans laquelle sont réalisées ces inhumations existe toujours, enchâssée dans le dallage de l'actuelle église. Il s'agit d'un édicule en forme de croix grecque dont chaque branche, terminée par une abside en cul-de-four, vient s'appuyer sur un transept rectangulaire de quatre mètres carrés<ref name="Les débuts du christianisme en Gaule"> Modèle:Article.</ref>.

Des reliques de saint Nizier ont, pour des raisons qui ne sont pas connues, été transportées par Gallomagne, douzième évêque de Troyes, de Lyon à la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Crété-Protin I (2002). Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du {{#switch: au

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}}. Villeneuve-d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion.</ref>.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, sous l'épiscopat de Priscus, successeur de Nizier, l'église est desservie par plusieurs clercs, dont au moins un diacre sous la conduite d'un Modèle:Lang<ref name="Les abbés de basilique dans la Gaule du VIe siècle"> Modèle:Article.</ref>. Sur le plan architectural, les détails de cette basilique ne nous sont pas parvenus. L'on sait toutefois qu'elle est de dimensions un peu plus réduites que celle érigée par Clovis à Paris (qui devient plus tard l'abbaye Sainte-Geneviève<ref name="La basilique de Martin le confesseur"> Modèle:Article.</ref>). Sur le plan pastoral local, on ignore si c'est Saint-Nizier ou Notre-Dame de la Platière qui constitue l'église paroissiale du burgus carolingien<ref name="Les morts dans les cités épiscopales de Gaule"> Modèle:Article.</ref>.

L'église est peut-être abîmée lors des conflits entre les Sarrasins remontant la vallée du Rhône au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et les contre-attaques franques, notamment de Charles MartelModèle:Sfn. Elle est reconstruite au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, sous le règne de Charlemagne, sur l'ordre de l'évêque Leidrade, qui en fait part à l'empereur et l'informe qu'il y a installé un chapitre de chanoinesModèle:Sfn.

Le quartier de l'église devient le cœur de la bourgeoisie de la ville entre le {{#switch: et le

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}}. Ceux-ci en font leur église principale, en opposition à Saint-Jean et Saint-Just, qui sont celles des élites cléricales et nobiliaires. Ils s'y réunissent, ainsi qu'à la chapelle Saint-Jacquème toute proche, pour prendre les décisions communes. Jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'édifice est inséré dans une abbaye canoniale où les membres sont astreints à la vie commune, mais non à la pauvretéModèle:Sfn.

Pierre Valdo, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en est un paroissien ; ses disciples y mettent le feu en 1253, détruisant alors de nombreuses reliques. Au cours de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les bourgeois souhaitent l'agrandir, la rénover, en faire le pendant de Saint-Jean en termes de prestigeModèle:Sfn.

Construction de l'église gothique

Modèle:Article connexe

Fichier:Eglise saint Nizier ceiling.jpg
Plafond de l'église.

En 1306, l'archevêque Louis de Villars<ref>Dominique Bertin, Nicolas Reveyron, Jean-François Reynaud, Lyon et ses églises. Découvrir la ville autrement., Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, mai 2010, Modèle:P..</ref> institue un chapitre canonial, ouvert largement aux familles bourgeoises, qui n'ont pas accès aux autres chapitres de la ville<ref>Abbé Adolphe Vachet, Les anciens couvents de Lyon, 1895, Modèle:P., lire en ligne</ref> et, de ce fait, érige l'église en collégiale<ref name="Influence de la charpenterie et rôle des charpentiers dans l'architecture de pierre page 163">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>,Modèle:Sfn. Les paroissiens médiévaux de Saint-Nizier sont pour une part importante des bourgeois. Habitants de la presqu'île et donc à l'écart de la tutelle directe de la rive droite, ils cherchent à s'en émanciper plus encore, notamment de l'influence du chapitre cathédral. Ils affirment donc que Saint-Nizier est la première cathédrale dont Lyon se soit dotée. Les documents l'affirmant, tous rédigés aux {{#switch: XIII

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}}, ont été pris comme témoignage historique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="La grâce d'une cathédrale pages 289 à 291">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Saint-Nizier n'est d'ailleurs pas la seule église française à contester sa primauté urbaine à la cathédrale. De même, Saint-Marcel à Paris ou Saint-Seurin à Bordeaux s'insurgent, pour des raisons plus politiques et économiques qu'hagiographiques ou ecclésiologiques, contre les prééminences des cathédrales de ces villes<ref name="Villes, cathédrales et histoire urbaine page 9">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

L'église actuelle est commencée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et la principale période de sa construction s'étend jusqu'à la fin du Modèle:S mini-<ref name="Influence de la charpenterie et rôle des charpentiers dans l'architecture de pierre page 150">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Comme fréquemment, l'avancée de la construction est chaotique et dépend de la fortune des donateurs. Les grandes catastrophes, telles l'épidémie de 1348 ou l'approche des conflits de la guerre de Cent Ans au centre du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, arrêtent plus ou moins les travauxModèle:Sfn. Pour trouver des ressources, outre les habituels mais irréguliers dons et legs, de l'argent est obtenu en octroyant des concessions aux confréries, ou en louant les espaces pour des boutiques le long des murs, essentiellement sur la face nord, rue de la FromagerieModèle:Sfn.

L'édifice est classiquement entamé par le chœur, le transept puis les travées de la nef. Le clocher nord est posé en 1481Modèle:Sfn, en même temps qu'une première horloge construite et entretenue par des artisans lyonnaisModèle:Sfn.

Les récentes études sur l'archéologie du bâti y montrent les nombreuses interactions entre tailleurs de pierres et charpentiers, voire une mainmise de ces derniers sur les prérogatives des premiers. Sont employées notamment les techniques du goujon pour réaliser les claveaux des arcs-doubleaux<ref name="Influence de la charpenterie et rôle des charpentiers dans l'architecture de pierre pages 151 à 155">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref> et celle du dé carré, employée notamment par Philibert Delorme dans le triforium et la voûte de la nef, ainsi que dans le quatrième arc doubleau<ref name="Influence de la charpenterie et rôle des charpentiers dans l'architecture de pierre pages 156 & 157">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Dans le cas de l'utilisation du goujon, la réalisation est techniquement bien effectuée, mais la qualité de la pierre utilisée laisse à désirer (calcaire fragile), ce qui laisse supposer le travail d'un artisan peu expert en maçonnerie et au contraire au fait de la charpente<ref name="Influence de la charpenterie et rôle des charpentiers dans l'architecture de pierre page 160">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

D'un point de vue urbain, l'édifice déroge à l'alignement qui s'impose peu à peu comme règle dans la perspective des deux ponts<ref name="La topographie de Lyon au Moyen Âge page 15"> Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

Place de l'église dans le Lyon médiéval

Fichier:St nizier lecture statuts.jpg
Vitrail contemporain de Lucien Bégule représentant la lecture des statuts de la confrérie de la Sainte Trinité.

De manière plus générale, durant au moins toute la seconde partie du Moyen Âge jusqu'à la Révolution — en fait, durant toute la période sous laquelle la ville est sous le contrôle plus ou moins grand du chapitre cathédral — Saint-Nizier, par opposition à une cathédrale qui rassemble les élites, est l'église du peuple lyonnais<ref name="La grâce d'une cathédrale page 13">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>,<ref name="La grâce d'une cathédrale page 19">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Cette rivalité de pouvoir, ou tout au moins d'éclat, transparaît également dans l'architecture, les deux édifices cherchant à rivaliser de prouesses architecturales pour éblouir le spectateur, le visiteur, le paroissien et l'éventuel donateur<ref name="Influence de la charpenterie et rôle des charpentiers dans l'architecture de pierre page 163" />. Cette division entre les rives droite et gauche de la Saône culmine en 1269-1270 avec le conflit armé entre les bourgeois lyonnais et le chapitre. Ulcérés par le règlement du conflit plus favorable à ce dernier qu'à leur camp, les notables lyonnais choisissent de rediriger leurs dons à la reconstruction de Saint-Nizier plutôt qu'à celle de la primatiale saint-Jean<ref name="À prix d'or"> Modèle:Article.</ref>.

Entre 1360 et 1390, la cure de Saint-Nizier est détruite. Ces destructions ont été imputées par l'historiographie du mi-Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle aux ravages de la guerre de Cent Ans<ref name="Étude sur un groupe de testaments lyonnais"> Modèle:Article.</ref> ; les études plus récentes tendent plutôt à incriminer les révoltes locales de la population lyonnaise contre les élites urbaines et surtout les fonctionnaires royaux<ref name="Histoire de Lyon 2007"> Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le registre de Saint-Nizier

Le livre médiéval des comptes du chapitre de Saint-Nizier a été préservé. Il montre que l'église possédait, depuis 1305, une riche collection de tissus précieux utilisés pour les cérémonies, et que chaque chanoine s'engageait par serment à fournir de nouvelles étoffes au trésor du chapitre.

La location des draps mortuaires devient vite une source de revenus. En 1338, il est spécifié que nul cercueil ne pourra pénétrer dans le chœur de l'église s'il n'est recouvert d'un drap valant au moins dix florins d'or. À cette location s'ajoute la vente de la cire des cierges qui peut atteindre des sommes importantes<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Ce registre a été étudié par Georges Guigue, et publié en 1899. Outre les comptes en latin, il contient aussi une liste des décès de la paroisse. En 1912, le médecin J. Drivon est le premier à montrer que ce registre permet d'observer le début des ravages de la peste noire à Lyon, dans la paroisse de Saint-Nizier<ref>J.N. Biraben cite Modèle:Article</ref>.

En 1976, J. N. Biraben en conclut que la paroisse de Saint-Nizier avait alors une population, en année normale, de trois à quatre mille habitants répartis selon un large éventail socio-professionnel ; et que la peste emporte en quelques mois de 1348 près de 25 à 30 % de la population<ref name=":0" />.

Renaissance et époque moderne

Renaissance

Modèle:Article connexe Durant la Renaissance, Saint-Nizier est l'église de l'élite bourgeoise et consulaire de la cité. Entre 1461 et 1512, le consulat se réunit pour ses assemblées officielles dans la chapelle Saint-Jacques de l'église, ou investit même la nef s'il y a trop de monde<ref>Modèle:Ouvrage, p 427</ref>. À partir de 1486, la compagnie des archers lyonnais, placée sous la protection de saint Sébastien, s'installe dans la chapelle Saint-Germain<ref>Modèle:Ouvrage, page 257</ref>. Le quartier de Saint-Nizier est aussi, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le quartier majoritairement protestant de Lyon. Environ la moitié de la population s'y revendique huguenote<ref name="Le repaire et la bergerie des brebis du Seigneur au milieu de la France"> Modèle:Article.</ref>.

Après la reconstruction du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le patrimoine artistique de Saint-Nizier a été presque entièrement dispersé ou détruit au moins à deux reprises : en 1562 par les bandes huguenotes du baron des Adrets qui pillèrent notamment les tombes des évêques de Lyon, ainsi que des statuesModèle:Sfn, puis au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle lors de la Révolution française. La perte de nombreuses œuvres d'art ou de reliques a malheureusement été irréparable et seule une minorité d'entre elles est parvenue jusqu'à nous. Paradoxalement, l'épisode de 1562 enrichit provisoirement l'église sur un autre plan : les cloches de la basilique Saint-Just, retirées par le baron des Adrets avant la destruction de l'édifice, étaient venues enrichir le patrimoine de Saint-Nizier. Le chapitre de Saint-Just, toutefois, réclame ces cloches pour qu'elles desservent la nouvelle église Saint-Just rebâtie en lieu et place de l'ancienne basilique<ref name="Paradoxes sur le commissaire"> Modèle:Article.</ref>.

Époque moderne

Modèle:Article connexe

Fichier:Tour Nord de l'église saint-Nizier à Lyon.jpg
Tour nord, seul clocher existant durant les premiers siècles d'existence de l'église.

L'église est enfin achevée en 1590, mais elle n'a encore qu'un seul clocher sur la tour nord. C'est la cloche de celle-ci, le « gros Séral », qui sert à appeler les citoyens aux réunions municipales. L'église est choyée par les élites bourgeoises de la ville et dotée d'un personnel clérical pléthorique. Vers 1680, plus de soixante religieux sont au service de l'égliseModèle:Sfn.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le peintre flamand Adrien Dassier est sollicité pour une commande de six tableaux illustrant la vie de la Vierge. Destinés à décorer les murs de l'abside, il n'en reste de nos jours aucun, le seul encore connu est celui ornant actuellement l'église Saint-Pierre de VaiseModèle:Sfn.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le chapitre de Saint-Nizier décide de changer d'horloge et en fait construire une par les frères Mayet situés dans le Jura. Il s'agit alors d'une horloge à balancier qui mesure plus de Modèle:Unité<ref name="Renaud 2006"> et qui anime les aiguilles ainsi qu'un carillon de trois cloches ; Philippe Jaeger, Page 27 de "Saint-Nizier : une église lyonnaise". Selon Marie-Paule Renaud dans Morbier et la naissance de l'horlogerie jurassienne (éditions Arbois, 2006), c'est la plus ancienne horloge à balancier connue.</ref>.

Sous l'absolutisme, le choix de l'église où se déroulent les cérémonies officielles municipales, montre la continuation de la lutte entre un pouvoir municipal qui continue de préférer Saint-Nizier en réaction à un pouvoir aristocratique qui a investi la cathédrale<ref name="Villes, cathédrales et histoire urbaine page 13">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Au cours de cette période, la paroisse Saint-Nizier est de très loin la plus importante de la ville, puisqu'elle compte environ un tiers de la population lyonnaise<ref name="La pollution par les cimetières urbains page 70">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref> (plus exactement, 41 % en 1700 et 33 % à la veille de la Révolution, en 1785<ref name="Quelques remarques sur l'habitat urbain"> Modèle:Article.</ref>). Cette densité ne va pas sans poser des problèmes nombreux, en particulier des problèmes sanitaires. Environ sept cents paroissiens de Saint-Nizier décèdent chaque année<ref name="La pollution par les cimetières urbains page 78">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Les visites de salubrité des cimetières de 1777-1778 révèlent qu'aucun corps n'est enterré en bière dans le cimetière de l'église, et que l'épaisseur de terre recouvrant les corps varie entre quatre pouces (dix centimètres) et un pouce (deux centimètres et demi)<ref name="La pollution par les cimetières urbains page 71">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Le cimetière attenant à l'édifice ne mesure en effet que 692 mètres carrés ; il est toutefois presque doublé d'une crypte funéraire de 568 mètres carrés<ref name="La pollution par les cimetières urbains page 77">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Outre les graves conséquences sanitaires qu' engendre une telle promiscuité funéraire, le cimetière se trouve, par l'ajout continuel de nouveaux corps, Modèle:Citation<ref name="La pollution par les cimetières urbains page 78" />.

Révolution française

Modèle:Article connexe

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Saint-Nizier est marqué par la figure militante du prêtre Jacques Linsolas (1754-1828). À partir de 1783, il y anime une « association de jeunes gens » à la piété reconnue, puis, animé d'une ardeur missionnaire, il s'inscrit aux cours des Missions étrangères de Paris en 1788 avant de renoncer et de revenir à Lyon l'année du début de la Révolution<ref name="Les militants laïcs de l’Église réfractaire page 163">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Prêtre réfractaire à la Constitution civile du clergé, il continue son œuvre militante dans la clandestinité<ref name="Les militants laïcs de l’Église réfractaire pages 169 & 170">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref> ou, à certaines occasions, publiquement. Ainsi, sans avoir prêté serment à la Constitution, il prononce illégalement le Modèle:Date- une conférence de Carême ; il avait appelé précédemment et de manière explicite ses paroissiens à prier pour l'« archevêque » de Lyon, titre officiellement aboli. Le Modèle:Date-, sa présence et sa prédication entraînent une bagarre généralisée dans l'édifice, qui se termine par l'intervention de la Garde nationale, l'évacuation de l'église et l'arrestation de Linsolas et de deux autres prêtres, qu'on enferme pour trois mois en prison. Pendant son incarcération, Antoine-Adrien Lamourette, prêtre jureur nommé évêque constitutionnel de Lyon, célèbre la fête liturgique de saint Nizier dans l'église ; il est verbalement pris à partie par deux dames du groupe de Linsolas<ref name="Les militants laïcs de l’Église réfractaire page 171">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

En 1791, un décret de l'Assemblée nationale restreint le nombre de paroisses à dix à Lyon, l'église Saint-Nizier restant au centre de la sienne et a alors pour succursale l'église Saint-BonaventureModèle:Sfn.

Durant le siège de Lyon, le bombardement abîme l'édifice, notamment les voûtes et le clocher. Des émeutes anticléricales saccagent l'intérieur, puis l'édifice est utilisé comme dépôt de farine. En 1796, un projet prévoit même de la transformer en passage commercialModèle:Sfn. À la fin de la Révolution, l'état de la cathédrale est si mauvais (verrières enlevées ou détruites, étanchéité de la couverture déficiente, infiltrations d'eau généralisées, sculptures du portail délabrées) que Saint-Nizier est provisoirement utilisée comme cathédrale<ref name="Le mythe de la primatie des Gaules page 111">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref> par un clergé constitutionnel anémiqueModèle:Sfn. Elle bénéficie alors rapidement de premières restaurations des dégâts causés par les bombardements, grâce à l'action des fabriciens. La liturgie y reprend avec les prêtres jureurs, l'évêque constitutionnel Claude Primat fait de Saint-Nizier le siège métropolitain du clergé assermentéModèle:Sfn.

Époque contemporaine

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

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Fichier:Plan géométral de Lyon 1801.jpg
Plan géométral de Lyon représentant l'église avant qu'elle n'ait sa seconde tour.

Le culte est rétabli dans la cathédrale le Modèle:Date-, jour de la Pentecôte<ref name="La grâce d'une cathédrale pages 262 & 263">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Durant un certain temps, les grandes cérémonies lyonnaises sont organisées ici en attendant que la cathédrale Saint-Jean soit totalement réparéeModèle:Sfn.

Rapidement, le relèvement des fortunes des bourgeois du quartier ainsi qu'une ferveur religieuse renouvelée permettent non seulement la réparation de l'église mais également l'achèvement de la façade ouest. Pour compléter ces sources de revenus, des boutiques sont rapidement installées contre le chevet pour générer d'intéressants loyersModèle:Sfn. Ces travaux s'inscrivent dans un style gothique pleinement porté par le mouvement romantique alors dominantModèle:Sfn. Les sacristies sont édifiées par les architectes de la ville, Pascal Gay et Louis Cécile Flacheron. Les décors de ces chapelles sont réalisés par des lyonnais importants à l'époque : le peintre Pierre Révoil et le sculpteur Joseph ChinardModèle:Sfn. Le clocher sud est édifié entre 1843 et 1857, en même temps que le fronton central. La crypte actuelle est achevée en 1883. Les vitraux sont reconstruits à cette époque, et de nombreux aménagements intérieurs et mobiliers enrichissent alors l'égliseModèle:Sfn.

En 1847, une partie de la paroisse de Saint-Nizier est rattachée à celle de la cathédrale, lourdement déficitaire à cause de la paupérisation de la rive droite de la Saône et des lourds travaux de restauration entrepris sur Saint-Jean. L'archevêque espère que les dons des fidèles plus aisés de la presqu'île permettra un rééquilibrage financier au profit de la primatiale ; ce rééquilibrage se révèle malgré tout insuffisant<ref name="La grâce d'une cathédrale pages 274 & 275">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Un recensement de la paroisse vers 1830 permet de savoir que celle-ci compte alors environ Modèle:Unité<ref name="Frédéric Ozanam et Lyon page 29">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

Saint-Nizier fait partie de la première liste des monuments historiques<ref name="Du monument isolé au « tout patrimoine »"> Modèle:Article.</ref>.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Modèle:Article connexe Le Modèle:Date-, entre cent et deux cents prostituées lyonnaises investissent l'église Saint-Nizier. Elles témoignent face aux journalistes, à la fois en tant que femmes et mères, et leur témoignage est retranscrit sur écrans à l'extérieur de l'édifice, pour les passants<ref name="Une révolution du regard"> Modèle:Article.</ref>. Leurs revendications sont multiples : protestation contre l'excessive répression policière, voire contre les abus du type « policiers proxénètes » ; contre le peu d'empressement dont les forces de l'ordre font preuve pour rechercher les auteurs des meurtres de trois d'entre elles ; loi condamnant à la prison les récidivistes du délit de racolage passif<ref name="Prostituées et féministes en 1975 et 2002"> Modèle:Article.</ref>. Le mot d'ordre des manifestantes est Modèle:Citation : la revendication est féministe et veut affirmer que les femmes subissent toutes un joug masculin s'apparentant à une forme de prostitution<ref name="Les putes sont des hommes comme les autres"> Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

À partir de 1973, des travaux de rénovation ont été engagés par la direction des Monuments historiques et la ville de Lyon. Depuis 1983, la paroisse est confiée à la fraternité monastique de Saint-Nizier. En 1996, c'est la communauté de l'Emmanuel qui prend le relaisModèle:Sfn.

Architecture et décoration

Fichier:Lyon - Église Saint-Nizier de nuit.jpg
Les flèches asymétriques de l’église.

La silhouette de Saint-Nizier est particulière avec ses deux flèches asymétriques. L'église est principalement bâtie dans un style gothique flamboyant<ref>Dossiers électroniques de l'Inventaire général du Patrimoine culturel de Rhône-Alpes</ref> qui n'a pas d'équivalent à LyonModèle:Sfn. Le bâtiment dans son ensemble est construit, pour les parties basses avec des pierres en calcaires durs soit de récupération d'édifices romains, soit de Villebois ; et pour les parties hautes d'origine en pierre de type Lucenay. Les ajouts du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sont en pierre de TournusModèle:Sfn

Extérieur

Fichier:Detail de l'eglise de saint nizier.jpg
Gargouille

La décoration extérieure de l'église Saint-Nizier correspond à tous les caractères du gothique flamboyant, avec de nombreux ornements, des décors en torsade ou flamme, et de multiples sculptures figuratives, dont les gargouilles.

Façade occidentale

La face ouest de l'église se présente avec un imposant portail central soutenant un fronton et flanqué de deux clochers à flèches. Contrairement au reste de l'édifice, cette partie ne présente pas d'unité de style. Composée de trois styles successifs, les architectes sont néanmoins parvenus à lui conférer une belle harmonie d'ensembleModèle:Sfn.

La tour Nord est achevée de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et est façonnée en gothique flamboyant. Divisée en trois niveaux, sa part basse contient le portail, sa part centrale est occupée par l'horloge desservie par une galerie et le haut abrite les cloches et une flèche de briques rosesModèle:Sfn.

Le centre de la façade est occupé par un portail de style Renaissance, style rare à Lyon. Il a été réalisé par Jean Vallet, élève de Philibert Delorme, un des introducteurs de ce style en France, et qui a notamment réalisé à Lyon l'Hôtel de Bullioud<ref>A. Kleinclausz, Philibert Delorme et le portail de l'église Saint-Nizier, Revue de l'université de Lyon, Tome I, 1928, Modèle:P.</ref>. Encadrant la porte centrale, ce porche est porté par quatre colonnes doriques cannelées et est en forme de cul-de-four très originale. La cavité est constellée de plus de deux cents caissons de pierre ornés de fleurs ou de visages d'anges avec au centre en haut, le buste du Dieu créateur. La porte d'entrée centrale est surmontée d'un texte latin signifiant : Modèle:Citation ; à sa gauche et sa droite se trouvent deux extraits de la Bible : issu à gauche du chapitre 20 du livre de l'Exode et évoquant la remise du Décalogue à Moïse et issu à droite du chapitre 12 de l'Évangile selon Marc concernant les vignerons homicides. Les écritures des textes latéraux de la porte sont de taille décroissante pour des raisons encore inconnuesModèle:Sfn.

La tour sud a été édifiée au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Imaginée en style néogothique par l'architecte Benoit père, qui suit pour son inspiration les préceptes de Viollet-le-Duc. Le corps de la tour est symétrique de la tour nord, mais le clocher est en style flamboyant en pierre de Tournus. Pour réaliser cette tour, il a fallu détruire une ancienne porte de style Renaissance contemporaine de l'entrée principale, qui a été remplacée par l'actuelle porte gothique dont les ornements n'ont pas été achevésModèle:Sfn.

Plusieurs statues ornent cette façade, les trois au-dessus du porche, sainte Anne à gauche, saint Joachim à droite et saint Nizier au centre ont été réalisées par Joseph-Hugues Fabisch, et la Vierge à l'Enfant qui se trouve au sommet du gâble est de Jean-Marie Bonnassieux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Façades latérales et chevet

Le chevet pentagonal et les bras du transept sont les parties les plus anciennes de l'édifice. Contre le chevet se tient une sacristie réalisée en 1817 en style lombard par l'architecte Flacheron<ref group=N>Père de Frédéric Flachéron</ref>. Cette partie est actuellement tenue par une boutique, comme il en existait de nombreuses autrefois tout le long de l'égliseModèle:Sfn.

La façade nord, qui longe la rue de la Fromagerie, une des plus anciennes rues de la presqu'île, est décorée de cinq grandes fenêtres latérales dotées de remplages et d'arcs-boutants doubles. Ces derniers s'appuient sur de fortes culées pourvues de niches vides. L'ensemble est rehaussé par le balustre qui enserre toute l'église. Le transept nord est garni dans sa partie haute d'une rosace. Une fenêtre comblée se situe dans sa partie basseModèle:Sfn.

La façade sud est symétrique de la nord, mais le flanc est toujours complètement inséré dans les bâtiments voisins. Ces bâtiments formaient l'ensemble canonial jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dont il ne reste rien de nos jours. Au niveau du transept sud, il reste la trace du passage pour aller au cloître en traversant une salle appelée à l'époque l'Modèle:LatinModèle:Sfn.

Horloge

Le clocher Nord de l'église Saint-Nizier possède une horloge à balancier dont le mécanisme a été construit en 1684 par des horlogers du Haut-Jura : les frères Mayet de Morbier<ref>Les fabricants d'horloges d'édifice de Morbier et Morez (Jura)</ref>. Commandée par les chanoines de la collégiale, elle remplace alors l'ancienne qui date de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il s'agit alors d'une horloge à balancier qui mesure plus de Modèle:Unité<ref name="Renaud 2006"/>, et qui anime les aiguilles ainsi qu'un carillon de trois cloches. L'horloge actuelle est la même, mais tout le mécanisme est à présent électrique. Entre 1987 et 1994, une restauration a lieu qui respecte le mouvement original des aiguillesModèle:Sfn.

Après une minutieuse restauration de 1987 à 1994, l'horloge fonctionne et présente la rare particularité de comporter deux cadrans. Un cadran vertical à deux aiguilles est visible depuis l'extérieur sur la façade ouest. Un second cadran horizontal à une seule aiguille est situé dans la nef centrale, au centre de la voûteModèle:Sfn.

Intérieur

L’intérieur de l’église est remarquable par l’élévation et la hardiesse des voûtes, par la forme des piliers qui les soutiennent, par l’étendue de l’édifice (une des plus grandes de Lyon), par la clarté qui y règne, et surtout par un certain caractère de sévérité imprimé à tout l’ouvrage.

Chœur

Le maître-autel en marbre blanc, conçu par l'architecte Jean-Marie Pollet en 1828 est décoré de treize niches abritant les statuettes du Christ (au centre) et des douze apôtres. Les boiseries ouvragées du chœur et la double rangée de stalles du chapitre des chanoines, sont réalisées en 1826 à partir de dessins de ce même Jean Pollet.

Nef

La chaire néo-gothique est exécutée par le menuisier lyonnais Bernard d'après un dessin de l'architecte Claude-Anthelme Benoit. Des statues sont disposées dans le fond de la nef, parmi lesquelles les répliques des statues originales des apôtres saint Pierre et saint Paul de la basilique du Vatican, et de part et d'autre du chœur les statues en bois de saint Nizier et saint Sacerdos réalisées par Jean Pollet.

Dans la nef se trouve une toile de Victor Orsel représentant le Christ transfiguré<ref name="Base Palissy">Modèle:Palissy</ref>.

Chapelle de Notre-Dame de Grâce

Fichier:St-Nizier de Lyon Vierge de Coysevox.jpg
La Vierge à l'Enfant d'Antoine Coysevox.

Dans le transept sud, l'autel de la Vierge est surmonté d'une statue, chef-d'œuvre d'Antoine Coysevox. Celui-ci l’avait sculptée pour orner la maison qu’il habitait à l’angle de la rue du Bât-d’Argent, d'où l'orientation des regards de l'enfant Jésus et de Marie, tournés chacun vers une des rues du carrefour. Ultérieurement, elle a été transférée à Saint-Nizier. C'est Louis Querbes qui promeut la dévotion mariale en réaction à l'indifférence religieuse et à la franc-maçonnerie<ref name="Frédéric Ozanam et Lyon page 32" />.

Pauline Jaricot est enterrée à côté de l'autel de la Vierge, là où elle s'est vouée à Dieu.

Chapelle Saint-Pothin

Dans le transept Nord, l’autel est surmonté d’une statue en marbre blanc, due au ciseau de Joseph Chinard, représentant le premier évêque de Lyon, saint Pothin, montrant à l'assistance une effigie de la Vierge Marie.

Chapelle de la Trinité

Cette chapelle est notamment remarquable pour ses deux vitraux de Lucien Bégule, datant de 1894, qui constituent un des très rares exemples nous étant parvenus du programme iconographique « historique » de ce maître verrier. Y sont représentés la lecture des statuts de la confrérie de la Sainte-Trinité, fondée le Modèle:Date-, ainsi qu'une distribution statutaire des pains par la confrérie le jour de la Sainte-Trinité<ref name="Les verrières de la chapelle de la Charité de Lyon"> Modèle:Article.</ref>.

Crypte

Située à Modèle:Unité de profondeur, la crypte présente un plan formé d'un carré de Modèle:Unité de côté, ouvert sur ses côtés nord, est et sud par des absides semi-circulaires de Modèle:Unité de diamètre. On y accède par deux escaliers latéraux<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Renouard, négociant, entreprit de refaire l’ancienne crypte où l’on déposa dans la suite (en 1528) le corps de saint Ennemond.

La crypte est ornée de cinq vastes tableaux de mosaïques réalisées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Ennemond Mora d´après des cartons de Gaspard Poncet. Le décor évoque les origines de l'Église à Lyon avec les quarante-huit martyrs de Lyon de 177. La fresque de l'abside représente la Vierge Marie entourée de saint Jean et de saint Pothin. Les mosaïques sont en cours de restauration depuis 2013.

Au fond de la crypte, est exposée l'épitaphe du tombeau de saint Sacerdos, évêque de Lyon de 549 à 552<ref>Découverte en 1883, Modèle:CIL</ref>.

Orgue

L'orgue de l'église Saint-Nizier a été construit en 1885 par le facteur Joseph Merklin. À l'époque, celui-ci venait de construire l'orgue du Grand Temple de Lyon avec lequel il appliquait pour sa première fois l'électricité à ses orgues, avec le système électro-pneumatique Schmoele & Mols dont il était le concessionnaire exclusif en France. Cette application qui permettait notamment de distancier la console (les claviers) des tuyaux, fut poussée à son extrême à l'occasion du chantier de l'orgue de Saint-Nizier : lors de son inauguration en 1886 par son titulaire Jule Rüest, cet instrument de 45 jeux, trois claviers et un pédalier était d'un genre totalement nouveau<ref>"Joseph MERKLIN, facteur d'orgues européen", Michel JURINE, édité par l'Association Aristide CAVAILLE-COLL, diffusion KLINCKSIECK (1991), tome 1, pages 237 à 248</ref>,<ref>Les orgues du Rhône, tome 1 : Les orgues de Lyon, Pierre-Marie et Michelle Guéritey, 1992, éditions Comp'Act, pages 192 à 198</ref> par sa disposition car le grand orgue était en fait la totalisation de l'orgue de tribune et de l'orgue de chœur, distants d'environ 60 mètres, et l'organiste pouvait jouer ces deux orgues simultanément depuis la même console, placée derrière l'autel.

Une deuxième console (à deux claviers et un pédalier) fut installée à l'intérieur du grand buffet, et par la suite descendue juste en dessous, dans la nef, pour permettre ainsi de jouer l'orgue de tribune indépendamment sans être gêné par le retard du son que peut causer la distance console-buffet.

En 1942, grâce à de nombreux dons et malgré les réquisitions effectuées par le Troisième Reich, une restauration des orgues de Saint-Nizier est effectuée<ref name="La vie musicale à Lyon entre tradition et innovation">Modèle:Chapitre.</ref>.

Abîmé lors des grands travaux de restauration intérieure de l'édifice<ref>Les orgues du Rhône, tome 1 : Les orgues de Lyon, Pierre-Marie et Michelle Guéritey, 1992, éditions Comp'Act, page 195</ref>, l'orgue est muet depuis environ 1975, d'autant plus que ses deux consoles ont été débranchées et enlevées pour être entreposées. Depuis lors, l'instrument qu'on peut entendre dans les célébrations n'est pas l'orgue à tuyaux.

L'orgue Merklin de Saint-Nizier, dont le grand buffet et la partie instrumentale sont classés au titre des Monuments Historiques, reste en attente de restauration.

Personnalités

Jean-Marie Leclair (1697-1764), violoniste et compositeur est natif de la paroisse. Une plaque commémorative lui est dédiée au chevet de l’église à l’angle de la rue Édouard-Herriot et de la rue de la Fromagerie.

Bédien Morange (1703-?) est chantre et chanoine de Saint-Nizier.

Sainte Claudine Thévenet (1774-1837), native de la paroisse. L’Abbé André Coindre lui confia deux fillettes abandonnées sur le parvis de l’église. Fondatrice de la Congrégation des religieuses de Jésus-Marie, elle est canonisée le Modèle:Date-.

Louis Querbes (1793-1859) fut vicaire de la paroisse. Il est fondateur des Clercs de Saint-Viateur voués à l'éducation des jeunes dans les paroisses<ref name="Frédéric Ozanam et Lyon page 32">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

Pauline-Marie Jaricot (1799-1862), fondatrice de l'Œuvre pour la Propagation de la foi et du Rosaire vivant. Déclarée vénérable en 1963 par le pape Jean XXIII, elle est inhumée dans l’église.

Frédéric Ozanam (1813-1853), fondateur de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul se marie à Saint-Nizier le Modèle:Date- avec Amélie Soulacroix (1820-1894) ; une plaque apposée dans l'église commémorait l'événement sans nommer Amélie<ref name="Frédéric Ozanam et Lyon page 27">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Une nouvelle plaque, dévoilée le Modèle:Date-, la remplace, corrigeant cet oubli et ajoutant la béatification du Modèle:Date-.

Suzanne Aubert (1835-1926), paroissienne à Saint-Nizier puis religieuse en Nouvelle-Zélande, elle est fondatrice des Filles de Notre-Dame de la Compassion.

Paul Couturier (1881-1953) fit sa première communion à Saint-Nizier en Modèle:Date-. Il est promoteur de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens et cofondateur du groupe œcuménique des Dombes.

La paroisse Saint-Nizier aujourd'hui

Depuis Modèle:Date-, à la demande de l’Archevêque de Lyon, les prêtres de la Communauté de l'Emmanuel participent à l’animation de la paroisse.

Une chapelle contre le chevet de l'église, rue Saint-Nizier, abrite l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement.

Chaque année, le Modèle:Date-, la paroisse Saint-Nizier organise une mission d'évangélisation en l'honneur de l'Immaculée Conception. L'église sert fréquemment de support lors de la Fête des Lumières<ref>L'église Saint-Nizier pendant la fête des Lumières</ref>.

L'église dans l'art

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Le Tournoi, de Pierre Révoil, 1812.

En 1812, le peintre Pierre Révoil peint, dans son tableau Le Tournoi, l'église Saint-Nizier et son clocher nord, en haut à gauche de la toile. L'œuvre est actuellement conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon<ref>Modèle:ArticleModèle:Bnf</ref>.

Bibliographie

Généralités et histoire de l'église

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Le bâtiment

Les œuvres d'art

Les orgues

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La crypte

Ouvrages généraux et de contexte

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Sources

Sources publiées
Analyse publique
  • J. E. Savy, Observations sur les restaurations actuelles de nos églises, et nécessité de mettre au concours le projet de réédification de la façade de l'église de Saint-Nizier : avec plusieurs réflexions critiques sur l'architecture gothique : Mémoire lu à la Société académique d'architecture de Lyon, dans sa séance du Modèle:Date-, Lyon, les principaux libraires, 1843. Fonds anciens de la Bibliothèque municipale de Lyon
Vie de la paroisse - époque moderne
Vie de la paroisse - époque contemporaine

Notes et références

Note

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

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