Émile Driant

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox biographie2 Émile Driant, né le Modèle:Date de naissance à Neufchâtel-sur-Aisne et mort le Modèle:Date de décès à Beaumont-en-Verdunois, est un officier de carrière français. Il est le gendre du général Boulanger. « Jules Verne militaire<ref>L'Illustration, Modèle:Numéros, 1916.</ref> » sous le pseudonyme de Danrit ou capitaine Danrit, député de Nancy, il reprend le service au début de la Première Guerre mondiale. Il meurt à Verdun à la tête des 56e et [[59e bataillon de chasseurs à pied|Modèle:59e de chasseurs]], en février 1916.

Modèle:Sommaire

Biographie

Carrière militaire

Fichier:Au 54e RI 3272.jpg
Le sous-lieutenant Driant au Modèle:54e régiment d'infanterie.

Émile Driant naît le Modèle:Date-, à Neufchâtel-sur-Aisne, où son père est juge de paix. Élève au lycée de Reims<ref>{{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6564301r%7C{{ #if: bpt6k6564301r |{{ #if: Annuaire de la guerre, Association amicale des anciens élèves du lycée de Reims, impr. Matot-Braine (Reims), 1920 | Annuaire de la guerre, Association amicale des anciens élèves du lycée de Reims, impr. Matot-Braine (Reims), 1920 | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}</ref>, il obtient le premier prix d'histoire au Concours général. Contrairement au souhait de son père de le voir lui succéder, Émile désire être soldat, marqué par la défaite de 1871 et le passage des troupes prussiennes.

Après avoir obtenu un double baccalauréat ès lettres et ès sciences, il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr à Modèle:Nobr, en 1875. Sorti quatrième, deux ans plus tard, il commence une carrière militaire des plus méritantes : « petit, mais solide, santé à toute épreuve, très actif et toujours prêt ; monte fort bien à cheval et a un goût très prononcé pour l'équitation, très intelligent, a devant lui le plus bel avenir » écrit l’un de ses supérieurs. À sa sortie, le sous-lieutenant Driant choisit l’infanterie. Il est alors affecté au [[54e régiment d'infanterie|Modèle:54e d'infanterie]] à Compiègne<ref name="DicoLor">Modèle:Ouvrage</ref> et se voit détaché quelque temps, en 1880, dans le fort lorrain de Liouville, qui sera le théâtre de son premier roman, La Guerre des Forts. Il est ensuite affecté au [[43e régiment d'infanterie|Modèle:43e d'infanterie]], avec lequel il débarque le Modèle:Date- à Sousse, en Tunisie, pour une mission avec la Modèle:3e topographique.

En Modèle:Date-, il devient officier d’ordonnance du général Georges Boulanger, qui commandait la division d’occupation en Tunisie. Il reste au service du général, aux mêmes fonctions, lorsque celui-ci devient ministre de la Guerre en 1886. Il le suit ensuite à Clermont-Ferrand, toujours en tant qu'officier d'ordonnance, lorsque Boulanger est nommé à la tête du Modèle:13e. Il est mis fin à ces fonctions le Modèle:Date-, quelques mois avant que Boulanger cesse d'exercer son commandement et soit mis en non-activité, le Modèle:Date-.

Driant regagne alors la Tunisie en tant que capitaine au [[4e régiment de zouaves|Modèle:4e]], en garnison à Tunis.

Fichier:Bmr 92 marcelle boulanger journal illustré 4 nov 1888.jpg
Son épouse, Marcelle Boulanger, fille du général Boulanger.

Le Modèle:Date-, Driant épouse, en l'église Saint-Pierre-de-Chaillot à Paris, Marcelle Boulanger, l’une des filles du général Boulanger<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il ne prend cependant jamais part aux activités politiques du courant boulangiste. Fin 1892, il prend toutefois huit jours d’arrêts pour avoir défendu la mémoire de son beau-père dans Le Figaro après la chute et le suicide de celui-ci.

Il devient capitaine-instructeur à Saint-Cyr en 1893<ref name=DicoLor/>. Chef de bataillon en Tunisie à partir de 1896, le commandant Driant est nommé en Modèle:Date- chef de corps du [[1er bataillon de chasseurs à pied|Modèle:1er de chasseurs à pied]] en garnison à Troyes. Il exerce son commandement avec mérite, relatent ses subordonnés et la presse locale, et fait du premier bataillon, un bataillon d’élite bientôt connu dans toute l’armée française sous le nom de « bataillon Driant »<ref>Jacques Isorni, Histoire véridique de la Grande guerre, Modèle:T., Paris, Flammarion, 1970, Modèle:P..</ref>.

Promis aux plus hauts postes de la hiérarchie militaire, trois affaires successives lui en enlèvent tout espoir. L’affaire des fiches, en 1904, provoque un scandale. De 1900 à 1904, un système de hiérarchie parallèle illustre la lutte entre le radicalisme et la franc-maçonnerie d'un côté et le catholicisme au sein de l’armée. Le ministère avait fait établir pour chaque officier une fiche de renseignements politiques et confessionnels indépendante des notes attribuées par les supérieurs hiérarchiques, bloquant l'avancement des officiers de confession catholique.

Driant crée deux ligues après l’affaire des fiches : la ligue antimaçonnique, ne comprenant que des hommes, et la ligue de Jeanne d'Arc, réservée aux femmes. Ces deux ligues fusionnent en 1906 avec l'Union française antimaçonnique, dirigée par Paul Copin-Albancelli. La nouvelle entité prend alors le nom de Ligue française anti-maçonnique<ref>Les sociétés secrètes catholiques</ref>, mais elle éclate en 1909. et Copin-Albancelli fonde la Ligue de défense nationale contre la franc-maçonnerie<ref>Revue Politica hermetica, Modèle:N°, 1990, Maçonnerie et antimaçonnisme : de l'énigme à la dénonciation, Modèle:P. Texte en ligne</ref>.

Certes, le général André, ministre de la Guerre, démissionne, mais Driant manifeste haut et fort devant ses officiers son indignation. Il fait aussitôt l’objet d’un rappel à l’ordre de la part du ministre qui, par ailleurs, l’écarte du tableau d’avancement pour l’année suivante.

Parcours politique

Émile Driant, dit le capitaine Danrit, quitte l’armée à 50 ans, le Modèle:Date-, prenant ses droits à la retraite. Bien noté mais ayant publiquement pris position sur son institution en étant défenseur intransigeant de l’armée et ennemi de toute concession faite à l’Allemagne, il se lance sans tarder en politique.

En 1906, il tente sans succès de se faire élire en Seine-et-Oise. Mais, proche du député de la première circonscription de Nancy, Louis Marin, il est élu aux élections législatives de 1910 dans la troisième circonscription de Nancy, sous l’étiquette de l’Action libérale. Il renouvelle son mandat quatre ans plus tard.

Il consacre ces législatures aux questions militaires comme membre actif de la commission de l’Armée. Ami de Paul Déroulède et de Maurice Barrès, il devient rapidement un des principaux intervenants contre la gauche dans les débats parlementaires portant sur l’armée et la défense.

Assidu aux séances de la Chambre des députés, mêlant le catholicisme social d'Albert de Mun aux idées de Vogüé et de Lavisse, il intervient pour faire voter les crédits militaires et soutient Barthou lors du vote de la « loi de Salut ». qui porte à trois ans le service national. Il s'insurge contre le déclassement des places fortes frontalières (il parvient à sauver celle de Lille en 1912) et s'intéresse avant guerre à la toute récente aéronautique militaire.

Concernant la Marine, Driant rejoint le vice-amiral Aube et le journaliste Gabriel Charmes et s'associe au courant de pensée navale de la Jeune école. Driant s'oppose aux thèses de Briand et de Jaurès, s'appuyant sur des exemples tirés des événements de Russie. L'armée doit jouer un rôle essentiel, avant tout comme instrument d'éducation des classes populaires et le cas échéant comme instrument contre-révolutionnaire. C'est le concept de l'armée-école et de l'apostolat social, qui s'inscrit alors dans la mouvance des Dragomirov, Art Roë et Lyautey. Il s'intéresse ainsi aux luttes sociales, dans la mesure où elles peuvent compromettre la Défense nationale.

Il soutient le syndicalisme indépendant, dit « jaune », fondé par Pierre Biétry avec l'appui de l'industriel Gaston Japy. Ceux-ci prônent l'association entre le capital-travail et le capital-argent. Les textes de Driant défendent le principe de la liberté par la propriété individuelle, au moyen de la participation progressive des ouvriers au capital des entreprises. Parmi les principaux votes du député Driant, durant la législature 1910-1914, figurent des résolutions telles que la journée de dix heures, les retraites, les libertés syndicales, et diverses mesures d'aide sociale.

Écrivain

Très tôt, encore à l'armée, Émile Driant se lance dans la littérature sous le nom de « capitaine Danrit », anagramme de son nom pour échapper à la censure de ses chefs<ref name="Guéno">Jean-Pierre Guéno, Dans la peau du soldat inconnu, Magnaville, le Passeur, 2014, 187Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.</ref>, dans ce genre nouveau du roman d’anticipation dont Jules Verne a ouvert la voie et qui s’alimente des progrès que connaît l’époque (électricité, moteur à explosion, débuts de l’aviation…)

Driant aborde les thèmes militaires les plus divers en écrivant près de trente romans en vingt-cinq ans, et le succès est au rendez-vous.

Ses récits s'inspirent du modèle vernien de roman d'aventures, mais revu à travers la défaite de Sedan et l'expansionnisme colonial français. La découverte du monde et de ses merveilles devient l'évocation de richesses à puiser ou de menaces à circonscrire ; les machines extraordinaires, qui permettaient, chez Verne, de voyager à travers les airs et les mers, sont désormais avant tout des engins de guerre, pour détruire l'adversaire. Son œuvre est caractéristique du roman d'aventures coloniales de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à la logique plus spécifique des années précédant la Première Guerre mondiale. Ses écrits, où il accorde une vaste place à l'armée, affirment son goût des grands hommes et sa défiance des parlementaires, sont le reflet d'une opinion publique obsédée par la menace d'une guerre. Ils accompagnent les discours quotidiens de la presse, toujours attentive aux incidents internationaux.

Fichier:La Guerre de demain par le capitaine Danrit.jpg
La Guerre de demain.
Fichier:L'Invasion noire 3. Fin de l'Islam devant Paris - capitaine Danrit.jpg
L'Invasion noire.

Son premier livre paru en 1892, La Guerre de forteresse, met en avant la valeur stratégique des forts construits sur la frontière est de la France, forts qui préservent le pays d’une attaque surprise et qui, en résistant quelques jours, permettent aux armées françaises de se mobiliser et de rejoindre les frontières. Le fort de Liouville qu’il décrit dans son livre connaîtra effectivement le feu en Modèle:Date-.

Son deuxième roman, La Guerre en rase campagne, donne un exemple de mobilisation, de transport des troupes par mer et par voie ferrée. Le troisième, La Guerre en ballon, apporte un peu d’apaisement à sa préoccupation majeure qui est la prochaine guerre. Cette trilogie porte le nom générique de La Guerre de demain.

Dans cette œuvre romanesque, Driant exalte sans cesse le service de la France, l’exemple de l’officier, la mission à accomplir. Cette obsession de la guerre se poursuit en 1894, avec L'Invasion noire, où les populations d’Afrique noire, soulevées par les Turcs, envahissent l’Europe et ne seront stoppées que par des gaz asphyxiants lâchés des dirigeables français.

Cet état d’esprit inspire des ouvrages plus pédagogiques avec l’Histoire d’une famille de soldats, une trilogie courant de la Révolution à l’époque de l’auteur qu’il écrit à partir de 1898 : Jean Tapin, où il évoque la période de 1792 à 1830 et démontre, au travers de l’histoire d’un jeune tambour, la nécessité de s’instruire pour prétendre commander les hommes ; Les Filleuls de Napoléon, sous le Second Empire, qui souligne le rôle d’éducateur de l’officier ; et Petit Marsouin, qui parle de cette armée de la Troisième République en pleine refondation avec la généralisation de la conscription.

Fichier:La Guerre fatale - capitaine Danrit.jpg
Affiche promotionnelle pour La Guerre fatale, 1901.

En 1898, il échafaude La guerre fatale qui se déroule, d’abord sur les mers contre la perfide Albion (sans-doute influencé par la grave crise diplomatique franco-anglaise liée à l’affaire de Fachoda, puis pendant la Seconde Guerre des Boers) avec le rôle prédominant du sous-marin. Driant défend et illustre ainsi les thèses de l’amiral Aube et de la Jeune École.

En 1905, très fortement impressionné par la victoire japonaise sur la flotte russe, lors de la bataille des îles Tsoushima, Driant conçoit L’Invasion jaune, où les Japonais soulèvent la masse humaine chinoise et indienne contre l’Europe. Le roman se termine par le succès des armées sino-japonaises sur la meilleure armée européenne, celle de l’empire allemand, entraînant la fin de la prédominance de l’Europe.

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Publication de L'Aviateur du Pacifique dans le Journal des voyages.

À cette époque, il a décrit Les Quatre dangers qui doivent être à l’esprit des Français : l’Angleterre, l’Allemagne, les Jaunes, les Noirs. Sous la pression des évènements, il écrit Les Robinsons sous-marins en 1901, roman antiméridionaliste<ref>Modèle:Article</ref>, Ordre du Tzar en 1906, Au-dessus du continent noir, Alerte en 1911, et La Guerre souterraine en 1913 avec le pressentiment d’une guerre imminente. Paru en 1910, La Révolution de demain, où il raconte comment la CGT et les socialistes ont pris le pouvoir en France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, décrit la populace parisienne déchaînée attaquant une caserne et massacrant les soldats désarmés à coups de pavés lancés du haut des toits.

Dans L’Aviateur du Pacifique paru en 1910, il raconte l’histoire d’un génial inventeur français, qui invente un aéronef au moteur polycarburant et décide de faire le tour du monde pour prouver aux nations industrialisées la fiabilité de son invention. Quand il arrive au-dessus du Pacifique du côté de Pearl HarbourMidway attaqué, il ne peut prévenir les États-Unis par radio-télégraphie, les Japonais ayant disposé dans le Pacifique une chaîne de chalutiers équipés d’antennes destinées à brouiller les ondes radio.

Ses ouvrages, illustrés le plus souvent par Paul de Sémant ou Georges Dutriac, ont un tel succès qu’ils sont remis lors des distributions des prix en fin d’année scolaire.

Il vit de 1905 à sa mort au Modèle:N° avenue Georges-Mandel ([[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e arrondissement de Paris]]), où une plaque lui rend hommage.

En Modèle:Date-, il brigue le siège d’Albert de Mun à l’Académie française : sa mort, le Modèle:Date-, arrête sa candidature.

Première Guerre mondiale

Débuts

Fichier:Bois des Caures Decauville et Driant 3332.jpg
Au Bois des Caures et une voie Decauville.

Député à l’entrée de la guerre, il a 59 ans. Son mandat de député et son âge l’écartent de toute obligation militaire. Il demande pourtant à reprendre du service contre l'Allemagne, souhaitant être affecté au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:|  }} }} corps, commandé par le général Foch, dont il s'assure la bienveillance au préalable. Mais le ministre de la Guerre, Adolphe Messimy, avec qui il avait eu maille à partir, lui refuse cette affectation et l'envoie à Verdun.

Il finit par obtenir le Modèle:Date- le commandement des [[56e bataillon de chasseurs à pied|Modèle:56e]] et [[59e bataillon de chasseurs à pied|Modèle:59e]] bataillons de chasseurs à pied qu'il va continuer de diriger, après avoir été promu en mai au rang de lieutenant-colonel, jusqu'en automne 1915, quand il prend en charge le secteur du bois des Caures, devant Verdun.

Durant cette période, il continue de se rendre régulièrement à la Chambre des députés, et notamment de siéger à la commission de l'Armée. Il est rapporteur du projet de loi portant la création d'une décoration pour reconnaître la « valeur militaire », qu'il propose de nommer Croix de guerre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En fin 1915, informé par le roi Alphonse XIII d'Espagne d'une possible attaque allemande autour de Verdun, Driant alarme les élus, et même le président de la République, sur la très grande insuffisance des moyens de défense de la zone. Le Modèle:Date-, il en fait état auprès de la Commission de l’Armée de la Chambre. Joseph Gallieni, ministre de la Guerre, écrit le 16 suivant à Joseph Joffre, qui prend mal la chose et ne trouve pas autre chose que d’offrir sa démission.

Bataille de Verdun : bois des Caures

Depuis son PC<ref>Modèle:Lien web.</ref> au cœur du bois des Caures, à la tête de deux bataillons de chasseurs, il mourra, comme une majorité de ses hommes, dans les premières heures de ce qui deviendra la « bataille des Modèle:Unité ».

Fichier:Driant s'adresse à ses hommes.jpg
Driant s'adresse à ses chasseurs au bois des Caures.
Fichier:Bois des Caures combats des chasseurs 3341.jpg
Combat du bois des Caures.

À partir de janvier, de nombreux indices annoncent pourtant une offensive prochaine. Or le Haut-Commandement n'a pas suffisamment pris au sérieux les alertes répétées du lieutenant-colonel Driant.

Le Modèle:Date-, à la veille du déclenchement de la bataille de Verdun, le lieutenant-colonel Driant adresse ce dernier courrier à sa femme : Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date-, à Modèle:Heure, la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} armée allemande déclenche un orage d’acier d’une puissance inouïe<ref>Géraud Bénech, Laurent Loiseau, Champs de bataille de la Grande Guerre : traces & témoignages, Paris Flammarion, 2008, Modèle:ISBN, 191Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref> sur les positions de la côte de Brabant, des bois d’Haumont, des Caures, de Ville et de l’Herbevois<ref name="Picard">Bertrand Picard, Le Bois des Caures : 21 février 1916, au nord de Verdun, Paris, Les Impliqués, 2016, 118Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.</ref>. Le tir laboure la première et en même temps la deuxième ligne<ref name="Picard"/>. Des obus à gaz explosent dans les ravins séparant le bois d’Haumont de Vacherauville<ref name="Picard"/>. Les chasseurs de Driant attendent l’assaut<ref name="Picard"/>.

Au bois des Caures, c’est le Modèle:59e Bataillon de Chasseurs qui est en ligne<ref name="Picard"/>. La première ligne est complètement désorganisée<ref name="Picard"/>. De nombreux chasseurs périssent ensevelis par le bombardement. À la ferme de Mormont, le Modèle:56e B.C.P. se prépare à appuyer le Modèle:59e<ref name="Picard"/>. Vers Modèle:Heure, le feu se reporte sur l’arrière, signe de l’assaut imminent<ref name="Picard"/>.

Les régiments du Modèle:18e Corps surgissent devant le bois des Caures et les bois voisins<ref name="Picard"/>. Au bois d’Haumont, il ne reste rien des deux bataillons en ligne<ref name="Picard"/>. L’ennemi occupe le terrain sans difficulté<ref name="Picard"/>.

Or au bois des Caures, les chasseurs de Driant sont toujours là et accueillent les Allemands<ref name="Picard"/>. Trois compagnies sur quatre finissent par céder<ref name="Picard"/>. Driant fait monter en ligne le Modèle:56e B.C.P.<ref name="Picard"/>. Ses chasseurs contre-attaquent à la nuit tombée et reprennent presque toutes les tranchées perdues<ref name="Picard"/>. Mais il faut tenir, et Driant réclame des renforts qui arrivent sous les obus allemands<ref name="Picard"/>.

Toute la nuit du 21 au Modèle:Date-, les renforts affluent sous la neige et les obus<ref name="Picard"/>. En pleine nuit, l’artillerie allemande redouble de violence<ref name="Picard"/>. Au matin, elle suspend son tir et l’infanterie attaque à nouveau<ref name="Picard"/>. Lancée en masse, elle submerge les chasseurs<ref name="Picard"/>. Le Modèle:59e B.C.P. disparaît presque sur place<ref name="Picard"/>.

Le lieutenant-colonel Driant, un fusil à la main, se tient sur la ligne de repli avec les survivants de ses bataillons alors que l’ennemi enveloppe ses positions<ref name="Picard"/>.

Vers Modèle:Heure, il décide le repli vers le sud-ouest, en direction de Beaumont. Les chasseurs partent en quatre colonnes. Une seule parviendra à peu près intacte. Driant part dans les derniers, accompagné des sergents Coisne et Hacquin, sautant de trous d’obus en trou d’obus. Driant s’arrête pour faire un pansement provisoire à l’un de ses hommes, blessé au fond d’un entonnoir. Alors qu’il repart et qu’il va sauter dans un nouveau trou d’obus, une balle de mitrailleuse le frappe à la tempe. « Oh, là, là, mon Dieu » entendent les deux sergents. Driant est donc mort sur le territoire de Beaumont en Verdunois.

Le bois des Caures a été pris par les Allemands avec deux divisions contre les deux bataillons de chasseurs<ref name="Picard"/>. Il ne reste pas le tiers des effectifs de ces unités, mais leur sacrifice est sans prix pour l’armée française : le Modèle:56e et le Modèle:59e de chasseurs ont suffisamment ralenti l’ennemi, dès son premier assaut, pour permettre aux troupes envoyées en renfort de contenir peu à peu la poussée allemande et de protéger Verdun<ref name="Picard" />.

Le lieutenant-colonel Driant et la plupart de ses hommes sont inhumés dans le Bois des Caures par les Allemands à proximité des lieux de leur trépas. Ses effets sont retournés à sa veuve via la Suisse.

Postérité et hommages

Fichier:Driant Memorial.jpg
Monument à Émile Driant et son bataillon, au Bois des Caures, Flabas.

Le bruit de la mort du lieutenant-colonel Driant circule à Paris, dès les 24 et Modèle:Date-. Barrès, qui prend une part décisive dans la construction du « mythe Driant », refuse tout d’abord de croire aux « premières rumeurs ». Il attend le Modèle:Date- pour écrire dans l’Écho de Paris : « le lieutenant-colonel Driant, député de Nancy, demeure allongé sur la terre lorraine, baignée de son sang. » Mais « il respire, il agit, il crée ; il est l’exemple vivant », ajoute le lendemain Barrès.

Sa mort a un retentissement d’autant plus important que pour beaucoup, elle est celle du « capitaine Danrit », dont les ouvrages ont été la lecture de la jeunesse française avant la Grande Guerre<ref>Charles Le Goffic, La Littérature française au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : tableau général, Modèle:T., Paris, Larousse, 1919, Modèle:P..</ref>. La mort de l’écrivain a dépassé et magnifié celle du soldat<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Son sacrifice est récupéré par la presse et les publications de la guerre, pour galvaniser les troupes. La Chambre des députés annonce officiellement sa mort, son éloge funèbre est prononcé, le Modèle:Date-, par Paul Deschanel, le Modèle:Date-, la Ligue des patriotes de Barrès fait célébrer un service solennel à Notre-Dame de Paris, présidé par le cardinal Amette.

Après la Grande Guerre, le lieutenant-colonel Driant est élevé au rang de gloire nationale au même titre que les maréchaux Joffre, Gallieni, Pétain et Foch… En octobre 1922, le corps de Driant est exhumé. Un mausolée, décidé par d'anciens combattants dont Castelnau, y est érigé. Chaque année, une cérémonie y est célébrée le Modèle:Date-, en souvenir du colonel Driant et de ses chasseurs tombés pour la défense de Verdun.

La résistance héroïque de ses chasseurs et sa mort sont aussi l’illustration d’une bataille, celle de Verdun, où les hommes furent opposés aux canons (Modèle:Unité tués, Modèle:Unité morts du côté allemand), 80 % des pertes furent causées par des obus. Cette bataille accrédite l’idée que la guerre a été gagnée par les simples soldats, en dehors du commandement et parfois contre celui-ci…

Modèle:Passage non neutre

La promotion des officiers de l'ORSEM 2016 lui ont rendu hommage en se choisissant comme parrain le « lieutenant-colonel Driant »<ref>http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/le-pc-du-colonel-driant</ref>.

Distinctions<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Fichier:Médaille d'encouragement au bien 456.JPG
Médaille d'or de la Société Nationale d'Encouragement au Bien, 1899.

Décorations françaises :

Décorations étrangères :

Œuvres

Liste d'après Daniel David, Le Colonel Driant, Thionville, Gérard Klopp, 2006 Modèle:ISBN.

Fichier:Evasion d'Empereur 3352.JPG
Évasion d'Empereur par le capitaine Danrit.
  1. La Guerre de forteresse - prix Montyon de l’Académie française en 1896
  2. La Guerre en rase campagne
  3. La Guerre en ballon
  4. Le Journal de guerre du lieutenant Von Piefke, 1896
  1. Mobilisation africaine
  2. Concentration et pèlerinage à la Mecque
  3. À travers l'Europe
  4. Autour de Paris
  • Histoire d’une famille de soldats, 1898
  1. Jean Tapin - Modèle:1re période: 1792-1830
  2. Filleuls de Napoléon - Modèle:2e période: 1830-1870
  3. Petit Marsouin - Modèle:3e période: 1870-1899
Fichier:Delagrave-Marsoin-Danrit-1900-1-brut.jpg
Le Petit Marsouin (histoire d'une famille de soldats, Modèle:3e période : 1870-1899).
  • La Guerre fatale, 1902
  1. À Bizerte
  2. En sous-marin
  3. En Angleterre
Fichier:Guerre Fatale Fra Angleterre 006.jpg
La Guerre fatale : en Angleterre du capitaine Danrit, couverture illustrée par H.-P. Dillon.
  • Évasion d'Empereur, 1904
  • Ordre du Tzar : de Samarcande à Lhassa, 1905
  • Robinsons sous marins, 1908 - Prix Sobrier-Arnould de l’Académie française
  • La Guerre maritime et sous-marine (réédition corrigée de La Guerre Fatale), 1908
  • Robinsons de l'air, 1908
  • L’Invasion jaune, 1909
  1. La Mobilisation sino-japonaise
  2. Haines de jaunes
  3. À travers l'Europe
  • La Révolution de demain, 1910 (en co-écriture avec Arnould Galopin)
  • " L'Aviateur du Pacifique ", Librairie Ernest Flammarion, Paris, 1910
  • Alerte, 1910
  • Au-dessus du continent noir, 1911
  • Robinsons souterrains, 1912
  • La Guerre souterraine (réédition corrigée des Robinsons souterrains), 1915

Odonymes

Autres

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Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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