Une boisson alcoolisée, ou boisson alcoolique, ou un alcool, est une boisson contenant de l'éthanol. Le vin, la bière, l'eau-de-vie, sont des exemples de boissons alcoolisées. Le goût, mais aussi l'effet psychodysleptique de l'éthanol, peuvent participer à l'appétence pour ce type de boisson et motiver sa consommation. Celle-ci peut également être influencée par des facteurs sociaux tels qu'un contexte convivial offrant une disponibilité facile du produit, le mimétisme voire la pression de groupe, ou à l'inverse, la restriction voire l'illégalité de vente ou de consommation du produit. L'alcool est une drogue<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dont la consommation forte ou chronique peut dégénérer en addiction<ref>Modèle:Lien web.</ref> appelée alcoolisme. Toute consommation d'alcool, même à faible dose<ref name="gbd2016"/>, constitue un facteur de mortalité précoce, et expose à de multiples risques pour la santé (selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, elle est responsable de plus de 200 maladies et atteintes diverses)<ref name=Inserm2023>Modèle:Lien web.</ref> et contrairement à ce qui a longtemps été dit et répété, même une faible consommation d’alcool n’est pas bénéfique pour la santé<ref name=Inserm2023/>. Une consommation sans modération présente, de surcroît, des risques Modèle:Incise pour autrui, justifiant la mise en place de différentes formes de prévention, d'encadrement et de restrictions, qui varient selon les pays ou régions.
Après le tabac (dont il aggrave les dégâts et amplifie les risques<ref>Modèle:Lien web.</ref>), l'alcool est la « drogue récréative » qui occasionne la plus forte mortalité, dans le monde<ref>Modèle:Lien web.</ref> comme en France<ref>Modèle:Lien web.</ref>, figurant sur la liste des cancérogènes du groupe 1 du CIRC et responsable de plusieurs millions de morts par an<ref>« L'alcool a causé la mort de plus de 3 millions de personnes en 2012 », Le Monde, 12.05.2014 : « L'ONU estime que l'alcool est responsable d'un décès sur 20 dans le monde, soit plus que le sida, la tuberculose et la violence réunis. »</ref> ainsi que de nombreuses maladies chroniques, incapacités durables et handicaps. La consommation d'alcool présente en effet une activité psychotrope, appelée ivresse ou intoxication alcoolique, un risque de dépendance, appelé alcoolisme ou alcoolodépendance, et de nombreux risques pour la santé, ainsi que de nombreux risques sociaux : violence, accidents de la route, etc. L'alcool est également un facteur majeur de violences sur enfants, de violences conjugales et notamment de violences envers les femmes<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En conséquence, la plupart des pays possèdent une législation réglementant la production, la vente et la consommation de ces boissons et certains vont même jusqu'à son interdiction totale. Une méta-analyse à très large échelle publiée en 2018 par The Lancet, basée sur les effets sur la santé de la consommation d'alcool chez 28 millions de personnes entre 1990 et 2016 a conclu que consommer de l'alcool est dangereux même à faible dose<ref name=Sermondadaz2018/>,<ref name="gbd2016">Modèle:Article.</ref>.
Dans certains pays, les boissons alcoolisées sont toutefois très ancrées culturellement et constituent l'une des plus anciennes drogues récréatives dont la consommation est largement banalisée. Les producteurs de ces boissons et leurs lobbys défendent cette consommation, en en contestant ou minimisant les dégâts. En France, en particulier, le lobby Vin et société conteste la qualification du vin comme une drogue<ref name=Slate_Nau>Modèle:Lien web.</ref>, tente d'en dissocier l'image de celle des autres boissons alcoolisées<ref name=Slate_Nau />, et parvient en 2015 à faire adopter un amendement législatif assouplissant la loi Évin<ref name=Brut_Evin>Modèle:Lien web.</ref>, voire la détricotant<ref name=Brut_Evin /> selon certains opposants à l'amendement tels que l'ancienne ministre de la santé Marisol Touraine (PS)<ref>Modèle:Lien web.</ref> et la députée Audrey Dufeu (LREM)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'exposition prénatale à l'alcool est une cause de handicap à vie pour l'enfant à naître. Pour cette raison, l'alcool est totalement proscrit pour les femmes enceintes ou ayant un projet immédiat de grossesse.
Certains auteurs différencient les termes « alcoolisé » (quand l'alcool a été ajouté), et « alcoolique » (quand l'alcool est présent sans ajout (comme dans des eaux-de-vie)<ref>Jacques Capelovici, Guide du français correct, éditions de l'Archipel, pp 22 et 23, Modèle:ISBN et intervention télévisuelle de l'auteur</ref>,<ref>Dictionnaire des difficultés de la langue française, Thomas Adolphe V.</ref>,<ref>Pluridictionnaire Larousse (1975)</ref>,<ref>Dictionnaire général de la langue française au Canada, Bélisle, Louis-Alexandre</ref>. Cette distinction n'est cependant pas d'usage établi, les termes « alcoolisé » et « alcoolique » pouvant signifier « qui contient de l'alcool » sans précision<ref>Dictionnaire de l'Académie françaiseen ligne, article alcoolisé</ref>.
Histoire
L'alcool a peut être été découvert au Paléolithique de manière anecdotique au hasard d'une fermentation alcoolique spontanée d'aliments farineux ou sucrés. Cependant la maîtrise du processus production intentionnelle, remonte sans doute à la fin du Néolithique lors de la sédentarisation de groupes humains<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2018, des archéologues pensent avoir mis au jour dans la grotte de Raqefet (sud de Haïfa dans le nord d'Israël), lieu de sépulture du Natoufien (Modèle:Nombre - Modèle:Nombre av. J.-C.) le site préhistorique le plus ancien connu de production d'une boisson fermentée, proche de la bière mais moins alcoolisée, éventuellement cérémonielle, âgée d'environ Modèle:Nombre ans<ref>[SEAActu17h-20180916 Ceci est peut-être la plus vielle brasserie du monde], Science et Avenir.</ref>.
La littérature antique l'évoque fréquemment dans la vie sociale des hommes avec comme première référence la bière en Mésopotamie. Dans l'Antiquité, le culte de Dionysos/Bacchus est répandu en Grèce et à Rome. L'alcool aurait eu un usage sacré, conduisant notamment à l'extase mystique, usage repris par les chrétiens dans le symbole du sang du Christ. « La coupe » contenant du vin est censée renfermer la divinité. Selon le récit biblique, « Noé planta la vigne et s'enivra » (Genèse 9. 20).
En chimie, le terme alcool désigne l'ensemble des composés organiques dans lesquels un groupe hydroxyle (-OH) est lié à un atome de carbone, qui à son tour est relié à d'autres atomes de carbone ou d'hydrogène. D'autres alcools tel que le propylène glycol et les polyols peuvent être présents de façon courante dans la nourriture et les boissons, mais cela ne fait pas d'eux des produits alcoolisés. Le méthanol (un seul carbone), le propanol (trois carbones), et le butanol (quatre carbones) sont tous des alcools très courants, mais aucun d'eux ne peut être consommé car ils sont toxiques.
L'alcool éthylique ou éthanol (CH3CH2OH) que l'on boit, est un liquide transparent et incolore ; il est presque toujours produit par fermentation alcoolique - la voie métabolique des glucides de certaines espèces de levures en l'absence d'oxygène.
Les boissons alcoolisées avec une concentration supérieure à 40 % du volume sont facilement inflammables.
Il existe aussi les cocktails, qui sont des mélanges de différents alcools et dont la teneur en alcool peut varier selon les taux des différents produits utilisés.
Verres standards (France) de différentes boissons alcoolisées
Volume
Degré d'alcool
Quantité d'alcool
Bière
25 cl
5°
10 g
Vin, champagne
10 cl
12.5°
10 g
Vin fortifié, apéritif
6.9 cl
18°
10 g
Whisky
3,1 cl
40°
10 g
Pastis
2,8 cl
45°
10 g
Il y a autant d'alcool :
dans un verre de bière (250 ml à 5° d'alcool) ;
que dans un verre de vin (100 ml à 12.5° d'alcool) ;
que dans un verre de vin fortifié (69 ml à 18° d'alcool) ;
ou que dans un verre de spiritueux (31 ml à 40° d'alcool).
N.B. Au Canada, la règlementation est plus permissive avec un verre standard à 13,5 g<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref> :
verre de bière (341 ml/12 oz à 5° d'alcool) ;
verre de vin (142 ml/5 oz à 12° d'alcool) ;
verre de vin fortifié (86 ml/3 oz à 20° d'alcool) ;
verre de spiritueux (43 ml/1,5 oz à 40° d'alcool).
En ce qui concerne certains cidres, les liqueurs à base de malt et les boissons prémélangées qui se consomment habituellement, mais pas nécessairement, dans des verres de 140 ml/5 oz, il est nécessaire de prendre en considération le pourcentage d'alcool indiqué sur le contenant qui peut osciller entre 2,5 % vol et 20 % vol<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Réglementation
Réglementation et prohibition dans le monde
Fichier:Unirea01.jpgDiscothèque à Unirea en Roumanie. Des chalets sommaires sont mis à la disposition des clients de l'établissement dans ce pays où prendre le volant après une consommation d'alcool est strictement interdit.
La possession, la consommation ou le commerce de boissons alcoolisées peuvent être réglementés ou interdits<ref name="icap">Modèle:Lien web.</ref>. Les peines encourues par les contrevenants peuvent inclure la prison ferme, ou, dans certains pays islamiques, le fouet. Par exemple, aux Maldives, les touristes en transit après un séjour en Inde ou au Sri Lanka se voient confisquer et mettre en consigne les bouteilles d'alcool qu'ils ont pu acheter hors taxes ; elles leur sont restituées lorsqu'ils quittent le pays.
Aux États-Unis et en Finlande, la vente d'alcool fut interdite durant la prohibition dans les années 1920. Le Canada aussi prohiba la vente d'alcool plus tôt, à la fin des années 1910. En Nouvelle-Zélande, il y eut un référendum de prohibition en 1911 ; les prohibitionnistes gagnèrent une victoire à la Pyrrhus, et la vente d'alcool continuait d'être légale<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En France, les descendants des soldats de Napoléon bénéficiaient du privilège des bouilleurs de cru, leur permettant de produire leur propre alcool. Néanmoins depuis 1959, ce privilège n'est plus transmissible par héritage.
Réglementation dans le monde et sécurité routière
Les boissons alcoolisées posent un problème de sécurité routière dans certains pays, avec plus de 30 % de la mortalité routière liée à l'alcool aux États-Unis, au Canada, en France et en Espagne en 2010<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alcohol-Related Road Casualties in Official Crash Statistics, International Traffic Safety Data and Analysis Group, Research Report.</ref>.
Le règlement (UE) 2019/787 du Parlement européen et du Conseil du 17 avril 2019<ref>Modèle:Lien web.</ref>, donne une définition commerciale aux boissons spiritueuses et en détaille 44 catégories.
Modèle:Article connexe
De nombreuses autres réglementations régissent la fabrication et les appellations du vin, du cidre et des autres boissons alcoolisées, soit au niveau européen, soit au niveau national.
Modèle:Article détaillé
Suivant le pays, l'âge à partir duquel un individu peut légalement consommer de l'alcool peut être différent. Pour l'essentiel l'âge moyen se situe entre 18 ans et 21 ans. Cependant certains pays sont plus permissifs que d'autres. Aux États-Unis, la vente d'alcool est interdite aux moins de 21 ans dans la majorité des États.
En France, la vente d'alcool aux moins de 18 ans est interdite par la loi Bachelot de mars 2009. En Suisse, ainsi qu'en Belgique, la vente de bière, vin et cidre est interdite aux moins de 16 ans, et les spiritueux et apéritifs le sont aux moins de 18 ans.
En France, d'après l'article L. 3321-1. du code de la santé publique, les boissons sont, en vue de la réglementation de leur fabrication, de leur mise en vente et de leur consommation, réparties en cinq groupes, pour lesquels l'ordonnance du 17 décembre 2015 (Modèle:N°) a fusionné les Modèle:2e et Modèle:3e et classe le vin dans la catégorie des alcools :
Modèle:1er, boissons sans alcool : eaux minérales ou gazéifiées, jus de fruits ou de légumes non fermentés ou ne comportant pas, à la suite d'un début de fermentation, de traces d'alcool supérieures à 1,2 degré, limonades, sirops, infusions, lait, café, thé, chocolat ;
Modèle:2e, abrogé par l'Ordonnance Modèle:N° du 17 décembre 2015 - art. 12 (texte abrogé : « boissons fermentées non distillées : vin, bière, cidre, poiré, hydromel, auxquelles sont joints les vins doux naturels bénéficiant du régime fiscal des vins, ainsi que les crèmes de cassis et les jus de fruits ou de légumes fermentés comportant de 1,2 à 3 degrés d'alcool ») ;
Modèle:3e, boissons fermentées non distillées et vins doux naturels : vin, bière, cidre, poiré, hydromel, auxquelles sont joints les vins doux naturels, ainsi que les crèmes de cassis et les jus de fruits ou de légumes fermentés comportant de 1,2 à 3 degrés d'alcool, vins de liqueur, apéritifs à base de vin et liqueurs de fraises, de framboises, cassis ou cerises, ne titrant pas plus de 18 degrés d'alcool pur ;
Modèle:4e, rhums, tafias, alcools provenant de la distillation des vins, cidres, poirés ou fruits, et ne supportant aucune addition d'essence ainsi que liqueurs édulcorées au moyen de sucre, de glucose ou de miel à raison de Modèle:Unité minimum par litre pour les liqueurs anisées et de Modèle:Unité minimum par litre pour les autres liqueurs et ne contenant pas plus d'un demi-gramme d'essence par litre ;
Modèle:5e, toutes les autres boissons alcoolisées.
La vente de boissons alcoolisées par les débits de boisson, est soumise en France à l'obtention d'une licence de catégorie II, III ou IV selon le ou les groupes d'alcool(s) autorisé(s) à la vente par ladite licence (voir : Licence II, Licence III, Licence IV).
La licence de Modèle:1re, dite « licence de boissons sans alcool », ne comportait l'autorisation de vente à consommer sur place que pour les boissons du premier groupe. Cette licence n'existe plus depuis le Modèle:1er juin 2011<ref>Loi no 2011-302 du 22 mars 2011</ref>, les boissons du premier groupe peuvent donc être vendues sans licence.
La licence de Modèle:2e, dite « licence de boissons fermentées », comporte l'autorisation de vendre pour consommer sur place les boissons des deux premiers groupes.
La licence de Modèle:3e, dite « licence restreinte », comporte l'autorisation de vendre pour consommer sur place les boissons des trois premiers groupes.
La licence de Modèle:4e dite « grande licence » ou « licence de plein exercice », comporte l'autorisation de vendre pour consommer sur place toutes les boissons dont la consommation à l'intérieur demeure autorisée, y compris celles du quatrième et du cinquième groupe.
cotisation sécurité sociale sur les boissons alcooliques ayant un titre alcoométrique volumique acquis supérieur à 12 % vol : 0,16 euro par décilitre ou fraction de décilitre, soit 1,60 euro par litre ;
Dans certaines provinces du Canada, la voie de la libéralisation de la commercialisation de l'alcool est promue.
Toutefois, dans les provinces où la vente d'alcool est un monopole, l'alcool est moins cher que dans les provinces où a eu lieu la libéralisation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bien qu'étant un dépresseur l'alcool a un large spectre d'effets, souvent contradictoires selon qu'on les analyse à court, moyen et long termes. Il déprime, déshinibe ou stimule, tranquillise ou excite. Modèle:Référence nécessaire
Troisième cause de morbidité dans le monde (après l'hypertension artérielle et le tabac) ; il est directement impliqué dans la mort de Modèle:Nobr de personnes par an, ce qui en ferait le Modèle:7e de risque d'une mort prématurée<ref name=Sermondadaz2018/>, et comme déshinibiteur facilitant les passages à l'acte<ref>Heyman R.E, O'leary K.D & Jouriles E.N (1995) Alcohol and aggressive personality styles: Potentiators of serious physical aggression against wives ? Journal of Family Psychology, 9(1), 44. (résumé)</ref>, il est aussi indirectement en cause dans de nombreux meurtres<ref>Pernanen, K., Brochu, S., Cousineau, M. M., & Sun, F. (2002). Proportions des crimes associés à l'alcool et aux autres drogues au Canada. Montréal: Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies (résumé).</ref>, violences familiales<ref>Foran H.M & O'Leary K.D (2008) Alcohol and intimate partner violence: A meta-analytic review. Clinical psychology review, 28(7), 1222-1234.</ref>, suicides, viols, et autres violences sexuelles<ref>Abbey A, Zawacki T & Buck P.O (2001) Alcohol and sexual assault. Alcohol Research & Health, 25, 43-51</ref> dont agressions sexuelles envers des enfants<ref>Tourigny M & Dufour M.H (2000) La consommation de drogues ou d'alcool en tant que facteur de risque des agressions sexuelles envers les enfants: une recension des écrits. Comité permanent de lutte à la toxicomanie.</ref>, maltraitances d’enfants<ref>Freisthler, B., Needell, B., & Gruenewald, P.J. (2005). Is the physical availability of alcohol and illicit drugs related to neighborhood rates of child maltreatment? Child Abuse & Neglect, 29, 1049-</ref>, violences dans les services d’urgence hospitalière<ref>Cherpitel C.J (1997) Alcohol and violence-related injuries in the emergency room. In M. Galanter (Ed.). Recent developments in alcoholism, Alcohol and violence: Epidemiology, neurobiology, psychology, family issues (pp. 105-118). New York, NY, US: Plenum Press.</ref>, violences et maltraitances chez les militaires<ref>Pan H.S, Neidig P.H & O'leary K.D (1994) Predicting mild and severe husband-to-wife physical aggression. Journal of consulting and clinical Psychology, 62(5), 975.</ref> ou sportifs<ref>Arvers P & Choquet M (2003) Pratiques sportives et consommation d’alcool, tabac, cannabis et autres drogues illicites. In Annales de Médecine Interne (Modèle:Vol., Modèle:P.).</ref> ou supporters sportifs (hooliganisme...), ainsi que dans de nombreux cas de mortalités accidentelles. C'est Modèle:Citation<ref>Brochu S., Brunelle N. et Plourde C. (2016) Drogue et criminalité: Une relation complexe. Troisième édition revue et augmentée. Les Presses de l'Université de Montréal.</ref> et il est souvent associé à plusieurs autres types d'infractions<ref>Desjardins N. et Hotton T. (2004) Tendances des infractions relatives aux drogues et rôle de l’alcool et des drogues dans la perpétration d’infractions. Bulletin Juristat, 24(1), 1-24.</ref> ; Entre 15 et 49 ans il devient le premier facteur de mortalité prématurée<ref name=Sermondadaz2018/>. En Europe occidentale, il est le quatrième facteur de risque, après le surpoids<ref>Modèle:Lien PMID.</ref>.
Vers 2015, c'est au Danemark qu'on déclare le plus grand nombre de cas de maladie liée à l'alcool pour les hommes comme pour les femmes alors que statistiquement c'est en Roumanie qu'on absorbe le plus d'alcool chez les hommes (Modèle:Nobr en moyenne). Les Ukrainiennes en consomment le plus (Modèle:Nobr). La France est en Modèle:6e place (sur 193) pour les hommes (et en Modèle:8e pour les femmes) pour le nombre de cas de maladies déclarées liées à l'alcool derrière notamment l'Argentine, Allemagne ou la Suisse.
la consommation de boissons alcoolisées ne devrait pas excéder 10 verres standards par semaine (deux verres par jour avec deux jours sans boire d'alcool) ;
pour les jeunes et les adolescents notamment, l'option la plus sûre est de ne pas boire du tout ;
Puis une vaste méta-analyse sur la fréquence et l’impact de la consommation de boisson alcoolisée<ref name="gbd2016"/> chez 28 millions de personnes dans Modèle:Nobr entre 1990 et 2016<ref>Modèle:Lien web.</ref> publiée en 2018 par The Lancet dans le cadre du Global Burden of Disease Study (GBD) (associant plus de Modèle:Nombre chercheurs de Modèle:Nobr sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a montré que même à faible dose l'alcool reste dangereux pour la santé : le seul bénéfice connu de l'alcool qui est (pour le vin rouge uniquement, à dose raisonnable) de protéger contre les cardiopathies ischémiques est statistiquement contrebalancé par une augmentation du risque de développer plusieurs types de cancers, et ceci dès le premier verre<ref>Modèle:Lien web.</ref> (« L'augmentation des risques est faible à un verre par jour, mais augmente ensuite rapidement. » précisent les auteurs qui appellent à réévaluer les recommandations de santé publique sur l'alcool, car au vu des données disponibles il n'y aurait pas de dose inoffensive d'alcool<ref name=Sermondadaz2018>Sermondadaz S (2019) « L'idée d'une dose d'alcool "inoffensive" serait un mythe, affirme une vaste étude », Science et Avenir, 24 août 2018.</ref>. Les auteurs de ce travail précisent qu'ils n'ont pas pris en compte les adolescents de moins de quinze ans, et que les risques qu'ils décrivent sont donc certainement sous-évalués<ref name=Sermondadaz2018/>. Selon le docteur Emmanuela Gakidou de l'Institut de métrologie et d’évaluation de la santé de Chicago Modèle:Citation<ref name="mythe"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est la drogue dureModèle:Efn qui occasionne la plus forte mortalité<ref>Modèle:Lien web.</ref>, tuant plusieurs millions de personnes par anModèle:Efn démolissant l’idée préconçue qu’« un petit verre d’alcool » tous les jours serait bon pour la santé<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="mythe">Modèle:Lien web.</ref>.
Physiologie
Circuit dans l'organisme
L'alcool ingurgité arrive dans l'estomac avant de migrer vers le petit intestin. Après environ une demi-heure (variant si le consommateur est à jeun car la présence d'aliments retarde le passage de l'alcool de l'estomac à l'intestin) l'alcool passe directement dans le sang. Il rejoint ensuite tous les organes et en particulier le cerveau et le foie. Ensuite, l'alcool non métabolisé par le foie le quitte pour aller vers le cœur.
Effets somatiques
Pour l'organisme, l'alcool est un toxique à court terme et à long terme. L'absorption d'alcool a des incidences physiologiques et psychologiques diverses.
Effets à court terme. L'alcool est un dépresseur du système nerveux central et agit principalement sur le jugement mais aussi sur les fonctions motrices. Les premiers effets de l'alcool peuvent apparaître en moins de 5 minutes après absorption. Ses effets sont notamment une légère euphorie et une levée partielle des inhibitions (diminution du sentiment de honte ou de gêne). Mais aussi un allongement, non perceptible, du temps de réaction, de l'ordre de 30 % de plus pour une action réflexe avec un taux de Modèle:Unité. À forte dose, l'alcool agit sur les fonctions motrices ; une perte d'équilibre peut se faire sentir, ainsi que des troubles de coordination et de la vision, étourdissements, parfois accompagnés de nausées et de vomissements, une insensibilité à la douleur et même parfois au toucher. Si la dose ingérée est élevée, le sujet peut devenir incontinent, perdre conscience ou délirer, entrer dans le coma et décéder. Un autre effet de court terme est la céphalée/migraine consécutive à l'ingestion, soit immédiate (en particulier pour les vins blancs ou rouges), soit au réveil (« gueule de bois » – syndrome associant céphalée, douleurs musculaires, faiblesse générale). Les céphalées pourraient être provoquées par les sulfites, par l'histamine ou d'autres composés (amines, phénols) contenus dans le vin<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Sulfites in wine.</ref>, par les « congénères »<ref>The alcohol hangover–a puzzling phenomenon.</ref>,<ref>Alcohol Hangover - Mechanisms and Mediators.</ref> produits en quantités variables en même temps que l'éthanol au cours de la fermentation (méthanol, isopentanol, acétone), ou bien par l'éthanol lui-même<ref>Alcohol and migraine.</ref>. Le métabolisme du méthanol Modèle:Incise n'intervient que quand l'éthanol a été lui-même éliminé, ce qui explique l'effet différé « gueule de bois »<ref>Elimination half-life of methanol during hangover.</ref>,<ref>Urinary excretion of methanol and 5-hydroxytryptophol as biochemical markers of recent drinking in the hangover state.</ref>. Sur le plan psychologique, l'alcool altère la capacité de jugement, diminue la rapidité de la prise de décision, ainsi que la mémoire immédiate. Il désinhibe et entraîne une surestimation de soi et des capacités physiques et intellectuelles conduisant à des actes – parfois violents – et paroles souvent regrettés par la suite<ref>Pourquoi l'alcool désinhibe.</ref>. Il a également un effet relaxant et anxiolytique, et peut favoriser la somnolence, tout en perturbant le sommeil<ref>Sommeil et alcool.</ref>. Il peut conduire à des troubles émotionnels pouvant mener à un état dépressif, l'effet à long terme étant anxiogène.
Black-out (amnésie rétrograde). Le black-out est un épisode temporaire d'amnésie rétrograde qui fait suite à une consommation excessive d'alcool<ref>What Happened? Alcohol, Memory Blackouts, and the Brain.</ref>. Il peut être total (la personne ne parvient plus à se rappeler ce qui s'est passé lorsqu'elle était alcoolisée) ou partiel (la personne se rappelle ce qui s'est passé lorsqu'elle était alcoolisée mais elle a oublié certains détails). Le black-out, qui se produit plus souvent si l'alcoolisation a été rapide, ne touche pas toutes les personnes, et les femmes y sont plus sensibles. Et une consommation excessive d'alcool augmente les risques de troubles de la mémoire en général.
Troubles et dépendance. La consommation de boissons alcooliques, tant aiguë que chronique, peut mener à des troubles sévères (alcoolisme ou binge drinking).
Lésions cérébrales. Une consommation excessive d'alcool (binge drinking), même de manière occasionnelle, entraîne des lésions irréversibles au cerveau. De même, la question de la nocivité de l'éthanol sur les neurones est toujours en suspens.
Cancers. L'alcool, même à faible dose, accroît le risque de survenue de plusieurs types de cancers (l'éthanol est classé dans la liste des cancérogènes du groupe 1 du CIRC). Le risque est plus élevé pour les consommations importantes<ref>Communiqué du 11 décembre 2007, Institut national du Cancer.</ref>, cependant on estime désormais qu'il n'y a pas de dose sans effet<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Par exemple, d'après le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une femme consommant Modèle:Unité d'alcool par jour (cinq verres de bière ou cinq verres de vin) augmente son risque de développer un cancer du sein de 50 %. Mais pour Modèle:Unité/jour (deux verres) l'augmentation reste déjà significative (+7 %). Pour une faible consommation, les études se contredisent : ainsi, Modèle:Référence nécessaire ont fixé la limite de consommation n'ayant pas d'effets négatifs à trois verres pour les hommes et deux pour les femmes, alors que la plupart des études récentes sont concordantes et donnent une relation linéaire sans seuil. Dans une analyse combinée de Modèle:Nobr<ref>Alcohol Consumption and the Risk of Cancer.</ref>, les chercheurs concluent « l'analyse n'a pas identifié de seuil de consommation d'alcool sous lequel aucun risque accru de cancer n'était évident ». Une étude de l'Institut Américain de Recherche sur le Cancer indique que le risque de cancer du sein est augmenté de 5 % avec un verre de vin par jour chez les femmes préménopausées, et de 9 % pour les femmes ménopausées<ref>Un verre de vin par jour suffit à augmenter le risque de cancer du sein.</ref>. Une étude de cohorte européenne de prospective sur la relation nutrition et cancer (EPIC) en 2011 précise les taux de cancers : pour une consommation supérieure à Modèle:Unité/jour chez les hommes (Modèle:Unité/jour chez les femmes), 10 % des cancers chez l'homme - dont plus de 50 % des cancers des voies aérodigestives supérieures, du foie et colorectal - sont attribuables à l'alcool (3 % chez la femme dont 80 % des cancers des voies aérodigestives supérieures, du foie, colorectal et du sein)<ref>Modèle:Article.</ref>. En France, en 2015, on estime que la consommation d'alcool est responsable de plus de Modèle:Nombre par cancer par an<ref>Institut National du Cancer, page alcool.</ref>, sur un total de Modèle:Unité par cancer<ref>Les cancers en France, édition 2014. Collection État des lieux et des connaissances, ouvrage collectif édité par l'INCA, Boulogne Billancourt. Février 2015. [1].</ref>. En fait, ce n'est pas l'alcool qui est cancérigène mais ses produits de décomposition à savoir le formaldéhyde et l'acétaldéhyde qui réagissent avec l'ADN<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Visage. L'alcool dilate les vaisseaux sanguins, ce qui donne, en cas de consommation chronique, un visage rosé/rouge (pour les personnes à la peau claire), voire œdémateux et violacé avec des yeux rougis.
Impact cardiovasculaire. Cette question a fait l'objet de publications contradictoires et d'une grande médiatisation. Une première étude de Archibald Cochraneet al. en 1979 indique une plus faible incidence de maladies cardiovasculaires ainsi que de mortalité secondaire associée à ces dernières pour les consommateurs modérées d'alcool<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette diminution du risque a été retrouvée quel que soit le type d'alcool absorbé<ref>Modèle:Article.</ref>. Ces résultats sont toutefois contestés par une étude de 2007 qui fait l'analyse des travaux antérieurs à partir d'une hypothèse de Shaper et ses collègues<ref name="Fillmore">Modèle:Article.</ref>. La plupart des études à ce sujet contiendraient en effet une erreur systématique consistant à inclure dans la catégorie des abstinents les personnes qui ont diminué ou arrêté leur consommation d'alcool à cause de leur problème de santé ou la prise de médicaments<ref name=Fillmore/>. Les quelques études qui ne commettent pas cette erreur montrent le même risque de maladies cardiovasculaires pour un abstinent, que pour un consommateur léger ou un modéré<ref name=Fillmore/>, mais le sujet n'est pas entièrement clos<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. D'autres soulignent que ces études ont été réalisées alors que l'épidémiologie française était en retard sur la britannique<ref name="ReferenceA">Article La Tribune-Le Panorama du médecin, Modèle:Date-.</ref>. Une nouvelle étude sur une cohorte de 500 000 chinois conclut que toute consommation d'alcool augmente le risque d'hémorragie cérébrale<ref>Conventional and genetic evidence on alcohol and vascular disease aetiology: a prospective study of 500 000 men and women in China.</ref>, la corrélation observée pour les consommateurs légers n'étant pas liée à un effet positif de la consommation d'alcool sur les maladies cardiovasculaires.
Dépression. Il existe une relation certaine entre la consommation de boissons alcoolisées et la dépression. La relation est double : les buveurs excessifs et réguliers sont plus touchés par la dépression (induite par l'alcool) et/ou les buveurs d'alcool boivent pour soulager leur anxiété et leur dépression<ref>Alcool et dépression : Aspects cliniques et épidémiologiques.</ref>. L'alcool affecte presque tous les neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine, il semble que la consommation d'alcool élève temporairement les niveaux de certains neurotransmetteurs, contribuant à une euphorie relative, pour les abaisser ultérieurement à des niveaux inférieurs aux niveaux initiaux, agissant ainsi comme toutes les drogues dures<ref>What Alcohol Really Does to Your Brain.</ref>,<ref>Alcohol and depression.</ref>.
On a longtemps cru, à tort, que « l'alcool donnait des forces » ou qu'il réchauffait. Il s'agirait plutôt des propriétés vasodilatatrices et cardiovasculairesModèle:Lesquelles conjuguées qui produisent une sensation de bien-être.
Globalement, en dépit des quelques effets positifs hypothétiques, l'alcool reste un problème de santé publique majeur dans de nombreux pays du monde.
Alcool - différences entre hommes et femmes
Les femmes sont plus sensibles à l'alcool du fait d'un poids corporel moindre, d'une répartition des tissus différente et d'une moindre activité de l'enzyme de dégradation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Alcool et gain de poids corporel
L'éthanol apporte 7 kcal par gramme, on pourrait s'attendre à ce que les consommateurs connaissent tous un gain de poids proportionnel à leur consommation. Pourtant, les études menées montrent qu'il n'existe que très rarement une corrélation<ref>Alcohol Consumption and Obesity: An Update</ref>. Plusieurs facteurs sont évoqués, tels que le métabolisme inefficace de l'éthanol, les différences de style de vie, le caractère intrinsèquement toxique de l'alcool.
Politiques publiques de santé
Dans presque tous les pays du monde il existe un ensemble de règlements limitant ou décourageant la consommation de boissons alcoolisées. Un âge minimum pour acheter de l'alcool, ou pour en consommer, est fréquemment fixé, qui n'est pas toujours celui de la majorité légale (par exemple : Modèle:Nobr dans la plupart des états américains). Des taxes d'accise ou assimilées sont prélevées sur les boissons alcoolisées (selon leur catégorie et leur degré d'alcool)<ref>Droits des alcools, boissons alcooliques et non alcooliques</ref>, celles-ci peuvent être très variables d'un pays à l'autre, même à l'intérieur de l'Union européenne<ref>Excise duties in the EU</ref>. La consommation et/ou la vente peuvent tout simplement être interdites (cas de certains pays musulmans, mais aussi celui de villesModèle:Incise). Aux États-Unis, Modèle:Nobr de personnes vivent dans de telles villes ou régions<ref>Dry Counties</ref>. La publicité pour l'alcool peut être interdite, ou limitée (pas de sponsoring par exemple). Un message sanitaire obligatoire (de type « abus dangereux »)<ref>Article L3323-4 du code de la santé publique</ref> doit parfois accompagner les messages promotionnels (obligatoire en France). En France, un message ou un pictogramme visant à décourager la consommation d'alcool par les femmes enceintes a été rendu obligatoire en 2006 sur toutes les étiquettes de boissons alcoolisées<ref>Arrêté du 2 octobre 2006 relatif aux modalités d'inscription du message à caractère sanitaire préconisant l'absence de consommation d'alcool par les femmes enceintes sur les unités de conditionnement des boissons alcoolisées</ref>, ce pictogramme est très peu visible cependant.
Modèle:Article détaillé
Dans certains pays, notamment aux États-Unis en France et dans l'Union européenne, la consommation d'alcool altère la sécurité routière notamment en altérant l'état de conscience du conducteurs et les capacités de soin des blessés.
En France, l'alcool est l'une des premières causes de mortalité sur la route :
l'alcool est responsable de 30 % de la mortalité routière<ref name="h1">https://www.securite-routiere.gouv.fr/dangers-de-la-route/lalcool-et-la-conduite</ref> avec des disparités régionales : 37 et 36 % en Bretagne et dans les Pays de la Loire, 44 % en Vendée, 40 % dans les départements d'outre-mer et jusqu'à 61 % dans les collectivités d'outre-mer et la Nouvelle-Calédonie<ref>La sécurité routière en France - bilan 2019 - ONISR</ref> ;
le risque d'être responsable d'un accident mortel est multiplié par 17,8 chez les conducteurs alcoolisés<ref name="h1" />.
Les effets de l'alcool qui à partir du seuil de Modèle:Unité altèrent la capacité de conduire sont :
champ visuel rétréci ;
perception du relief, de la profondeur et des distances altérée ;
sensibilité à l'éblouissement plus importante ;
vigilance et résistance à la fatigue diminuée ;
coordination des mouvements perturbée ;
effet désinhibant de l'alcool amenant le conducteur à sous-évaluer les risques et à surestimer ses capacités<ref name="h1" />.
Dans l'Union européenne, seuls 1,6 % des distances de trajet sont conduites par des conducteurs ayant 0,5 gramme d'alcool par litre de sang, mais ils produisent 25 % de la mortalité routière<ref>Alcohol Summary 2015</ref>.
Pour éviter ces effets, quatre types de politiques publiques sont opérées :
réduction de la disponibilité de l'alcool ;
séparation de la conduite et de l'alcool ;
législation et application ;
éducation et information.
Rejet gouvernemental de l'opération « Janvier sobre »
Modèle:Article détaillé
Connue sous le nom de Dry January à l'étranger, l'opération « Janvier sobre », lancée en 2003 en Grande-Bretagne, est soutenue par les associations de lutte contre l'alcoolisme et tire ses origines du mois sans tabac. Elle est en revanche contestée par les producteurs de vin français. En 2020, évitant de se mettre ces derniers à dos, le gouvernement français a refusé de s'associer à l'opération, à la suite de débats entre les ministères de la santé et de l'agriculture et les industriels du vin<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En France
Consommation
En France, en 2010, pour la catégorie d'âge de 12 à 75 ans, 12,7 % de la population (18,9 % des hommes et 6,9 % des femmes) déclarent consommer de l'alcool tous les jours<ref name="D999">Modèle:Article.</ref>. Cette pratique est en nette baisse depuis plusieurs décennies<ref name="D999" />,<ref>INPES : La consommation d'alcool en France en 2014.</ref>.
Le Modèle:Date, un baromètre de Entreprise & Prévention (en partenariat avec l'Ifop) indique que les consommateurs quotidiens d'alcool sont principalement des personnes âgées (21 %) et des hommes (18 %). Les Français déclarent boire de l'alcool une fois par semaine (34 %) ou une fois par mois (35 %)<ref>Modèle:Article.</ref>.
Les jeunes consomment de l'alcool moins souvent que les personnes plus âgées, mais quand ils en boivent, les quantités sont plus importantes et les conduisent plus souvent à l'ivresse. Les jeunes se distinguent également des adultes par la nature des boissons alcooliques qu'ils consomment. Alors que le vin est la boisson la plus consommée dans la population française, il l'est peu parmi les 15-25 ans. À l'inverse, la bière et les alcools forts sont plus consommés par les jeunes.
Dépendance
En France, en 2010, 9 % de la population présenterait des risques de dépendance à l'alcool<ref name="D999" />. L'OMS estime qu'en 2010 environ 208 millions de personnes étaient atteintes d'alcoolisme dans le monde (4,1 % des plus de Modèle:Nobr)<ref name=WHO2014>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=Pew2015>Modèle:Lien web.</ref> Les méfaits associés à la consommation d'alcool sont un problème de santé publique de première importance dans nombre de pays. « La première cause d'abus et de dépendance des patients qui se présentent est l'alcool »<ref name="Gabbard">Modèle:Ouvrage.</ref>. Au Royaume-Uni plus de Modèle:Nobr de buveurs étaient dépendants à l'alcool en 2001<ref name="cosu">Modèle:Lien archive.</ref> et environ 12 % des américains adultes reconnaissent être ou avoir été dépendant de l'alcool<ref>Modèle:Article.</ref>.
En France vers 2007, l'alcool serait responsable de Modèle:Nombre par an, soit la deuxième cause de « mortalité évitable » après le tabac<ref name="ReferenceA" />. L'alcool serait à l'origine de 16 % des décès masculins de 3 % des décès féminins car il est l'un des facteurs d'apparition de nombreuses maladies (cancer du sein, cancer de l'œsophage, troubles mentaux), d'accidents de la route<ref name="ReferenceA" /> et de violences familiales.
D'après une étude épidémiologique publiée en 2013, l'alcool aurait tué en France, en 2009, Modèle:Nombre dont Modèle:Nombre (13 % de la mortalité masculine totale) et Modèle:Nombre (5 % de la mortalité féminine totale) : Modèle:Nombre par cancer, Modèle:Nombre par maladies cardiovasculaires, Modèle:Nombre par maladies digestives, 8 000 liés à d'autres causes type accidents et Modèle:Nombre dus à des troubles mentaux ou comportementaux. L'alcool est responsable de 22 % des décès chez les Modèle:Nobr, de 18 % des décès chez les Modèle:Nobr et de 7 % des décès après Modèle:Nobr<ref>Modèle:Lien PMID.</ref>.
Pour la France, il est estimé, pour l'année 2015, que Modèle:Unité (toutes causes confondues) sont attribuables à l'alcool<ref>Modèle:Article.</ref>, sur un total de Modèle:Unité toutes causes confondues.
Alcoolisation fœtale
Des politiques publiques d'information visent à réduire l'incidence du syndrome d'alcoolisation foetale, comme l'obligation de mettre un pictogramme ou une phrase d'avertissement déconseillant toute consommation d'alcool pour les femmes enceintes sur les étiquettes de boissons alcoolisées.
Il aurait dans le monde 0,15 % de personnes syndrome d'alcoolisation fœtale. L'Europe serait parmi les régions les plus touchées. Les pays qui présentent la plus grande prévalences sont la Biélorussie, l'Italie, l'Irlande, la Croatie et l'Afrique du Sud<ref name=Popova2017>Modèle:Article.</ref>.
Coût social
En France vers 2007, le coût social de l'alcool est évalué à plus de Modèle:Nobr d'euros (pertes de productivité, pertes de revenus, coût des accidentsModèle:Etc.). Les dépenses de santé liées à l'alcool s'élèvent à plus de six milliards d'euros<ref name="ReferenceA" />. La consommation d'alcool est un facteur important de violences conjugales, d'agressions contre les personnes et de suicide<ref>Modèle:PdfLes effets de la consommation abusive d'alcool, educalcool.qc.ca.</ref>.
Parfumerie
En France, vers 2011, les pharmaciens ne souhaitent plus vendre de l'alcool après certains rappels des douanes. Ainsi, le particulier qui souhaite expérimenter ses propres créations de parfums ne peut plus en fabriquer, faute de pouvoir se procurer d'alcool dénaturé sans odeur à 90 ou 96 %.
Sociologie de la consommation d'alcool
Consommation traditionnelle et valorisation sociale en Occident
Dans tous les pays d'Europe et d'Amérique la consommation d'alcool est traditionnelle, soit dans un contexte de consommation quasi-quotidienne, soit dans un contexte festif. Les boissons alcoolisées peuvent faire partie intégrante d'une culture locale, dans les régions de production de vin par exemple. Les boissons alcoolisées sont un élément commun des réceptions, sorties entre amis, dînersModèle:Etc. La consommation raisonnable de boissons alcoolisées favorise la socialisation, en partie parce qu'elle diminue le stress, les inhibitions et allège la timidité.
On distingue parfois les civilisations latines Modèle:Incise et germaniques où la consommation d'alcools distillés et de bière dominent. On observe dans les pays de cultures anglo-saxonne et nordique une tendance récente à une alcoolisation excessive des jeunes adultes (binge drinking)<ref>Le « Binge drinking » ou l’hyperalcoolisation des jeunes</ref>.
Alcoolisme
Les consommateurs de boissons alcoolisées peuvent devenir dépendants du produit, ne plus pouvoir s'en passer alors que les effets délétères se manifestent (perte d'emploi, troubles conjugauxModèle:Etc.). C'est l'alcoolisme.
Certaines études font remonter la consommation de fruits fermentés par les ancêtres des hominidés à environ 10 millions d'années<ref>Le goût de l'homme pour l'alcool est très, très ancien</ref>, la consommation d'alcool aurait selon ces études constitué un avantage compétitif.
Le vin tient une place particulière dans le christianisme, représentant le sang du Christ, de même que le pain représente son corps. Il est donc un élément de cérémonie et de symbolique. Il joue notamment un rôle dans les Évangiles au moment des Noces de Cana. Dans les Évangiles, la vigne est utilisée aussi comme une métaphore du Royaume des Cieux : « Moi, je suis la vigne véritable et mon Père est le vigneron » (Jean, 15, 1) : voir aussi la parabole des ouvriers envoyés à la vigne (Matthieu, 20,1-16).
Catholicisme
L'alcool participe à certaines évocations dans les messes catholiques. Les catholiques considèrent que le vin devient le sang du Christ dans la consécration opérée lors de la messe célébrée par un prêtre catholique, peu avant la communion, ou sacrement d'eucharistie. Ce dogme est désigné par le terme de transsubstantiation.
Certains mouvements chrétiens, comme l'adventisme, considèrent que les boissons alcoolisées sont mauvaises pour le corps. Ils en déconseillent donc la consommation, comme celle d'autres narcotiques.
L'alcool consommable est strictement interdit par l'islam, car il affaiblit la conscience du croyant. Il s'agit d'un consensus de l'unanimité des théologiens musulmans. Cependant, cela n'a pas empêché que des habitants vivant dans des pays à majorité musulmane aient produit et produisent encore des boissons alcoolisées, comme le rakı en Turquie, la boukha en Tunisie, le vin au Maroc et en Algérie.
Contrairement aux idées reçues, l'alcool n'a pas toujours été interdit par l'islam et les théories à ce sujet ont souvent varié. Le verset « Des fruits des vignes et des palmiers, vous prélevez ce qui enivre et l'attribution profitable (d'excellents aliments) » (Coran, 16, 67) fait l'objet de nombreuses interprétations<ref>Dictionnaire des religions, sous la direction d'Henri Tincq, Larousse, Modèle:P.231</ref>.
De par le fait que le Coran aurait été révélé au prophète Mahomet sur une période d'une vingtaine d'années, c'est sur cette période, en voyant les mauvaises actions que des personnes auraient commises sous l'effet de l'alcool (vin) que progressivement l'alcool fut interdit par l'islam.