Barabbas

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Travail inédit Modèle:Méta bandeau d'avertissement{{#ifeq:

       |
       | {{#if:
           |
           |[[{{#ifexist:Catégorie:Article à recycler{{#if:|/}}|Catégorie:Article à recycler{{#if:|/}}|Catégorie:Article à recycler}}|Barabbas]]{{#if: mai 2023||}}
         }}

}} Modèle:Infobox Biographie2 Barabbas est un personnage des Évangiles n'apparaissant qu'au cours du procès de Jésus.

L’étymologie de son nom (Βαραββᾶς) est incertaine. Barabbas est présenté dans les Évangiles tantôt comme un dissident (Marc 15:7), tantôt comme un brigand (Jean 18:40). Il est dit aussi que c'est un prisonnier remarquable (Matt 27:16 δέσμιον ἐπίσημον) ayant de façon collective commis un meurtre avec d'autres agitateurs lors d'une sédition (Marc 15:7 οἵτινες ἐν τῇ στάσει φόνον πεποιήκεισαν). Ponce Pilate demande ce que Jésus a fait de mal (Matt 27:23 Τί γὰρ κακὸν ἐποίησεν;). Comme il devait gracier et libérer un prisonnier lors de la Pâques, Ponce Pilate demande à « la foule » quel prisonnier elle veut relâcher : Jésus le Roi des Juifs (Jean 18.39 βούλεσθε οὖν ὑμῖν ἀπολύσω τὸν βασιλέα τῶν Ἰουδαίων;) ou Barabbas. « La foule » réclame la libération de Barabbas et la condamnation de « Jésus roi des Juifs » (Jésus de Nazareth).

Pour certains auteurs, cet épisode, écrit vers 60-70, est à considérer comme un procédé littéraire utilisé afin de minimiser la responsabilité des Romains dans la crucifixion de Jésus, pour que l'[Évangile selon Marc] ne puisse pas être soupçonné de contenir la moindre critique des autorités romaines et le moindre soutien aux participants à la Grande Révolte juive de 66-74.

Quelques chercheurs font un parallèle entre deux Jésus : Jésus de Nazareth et Jésus Barabbas orthographié Bar Abbas, voire pour certains, qu'il pourrait s'agir d'un seul et même personnage.

Le nom

Plusieurs manuscrits donnent au porteur du surnom ou cognomen Barabbas le nom de Jésus, mais celui-ci a été ensuite écarté des manuscrits, autant pour des raisons de rédaction par les scribes (selon Charles Perrot) que pour éviter qu'il y ait deux Jésus dont un « brigand » (Hyam Maccoby, citant Origène et Étienne Trocmé)Modèle:Refnec. Concernant le nom de Jésus que Barabbas portait dans l'évangile selon Matthieu en 27,16-17, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Origène écrivait : « il ne convient pas de donner ce nom à un personnage inique et, d'ailleurs, aucun pécheur n'est ainsi nommé dans les Écritures »<ref name="JPMichaud">Jean-Paul Michaud, Article Barabbas, 2003, sur http://www.interbible.org.</ref>. L'indignation d'Origène témoigne du caractère embarrassant que présentait visiblement cette mention de Jésus Barabbas au point qu'il suggère que ce sont des « hérétiques » qui l'ont ajouté<ref name="Frarmer_Origène">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} William R. Farmer, The Last Twelve Verses of Mark, Cambridge University Press, 2005, Modèle:P., note Modèle:N°.</ref>. Plusieurs codex de cet évangile qui ont été retrouvés appellent Barabbas du nom de Jésus, la correction pour parvenir aux versions pouvant être intervenue plus tard<ref name="Winter p138">Paul Winter, Géza Vermes, On the Trial of Jesus, 1974, Walter de Gruyter, Berlin - New York, Modèle:P..</ref>,<ref name="JPMichaud"/>. Les codex en question ne sont pas spécialement anciens, néanmoins les spécialistes estiment qu'ils représentent la version originale, car il est très difficile d'imaginer que des chrétiens aient ajouté ce nom à des manuscrits, alors que la démarche inverse est beaucoup plus vraisemblable<ref name="Winter p138"/>.

Pour Simon Claude Mimouni, Modèle:Citation Le sens étymologique du cognomen ou surnom de Barabbas est « fils du père » (de bar, en araméen : fils de, et Abba, Père) ou, selon qu'on l'écrit Barrabas « fils du maître »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le « s » final est une marque génitive grecque.

Les historiens retiennent donc qu'il s'appelait, ou était surnommé, Jésus Bar Abbas<ref name="Mimouni 2012 p.436"/>.

Le contexte

Selon Simon Claude Mimouni, le gouvernorat de Ponce Pilate est un des cinq temps forts des troubles qu'a connus la Palestine entre la mort d'Hérode le Grand et le déclenchement de la Grande révolte juive, émaillée de pas moins de six gros incidents, auxquels il faut ajouter l'exécution de Jésus de Nazareth et éventuellement la sédition de Jésus Bar Abbas, dont la popularité est rapportée dans les évangiles synoptiques<ref name="Mimouni 2012 p.436">Modèle:Harvsp.</ref>. Ponce Pilate a donc probablement fait crucifier de nombreux insoumis et en particulier les meneurs d'un mouvement à tendance messianiste et les personnalités les plus en vue qu'il est parvenu à capturer et qui ont conduit une foule de Samaritains à se rassembler sur le mont Garizim<ref name="Grabbe1992_p424">Modèle:Harvsp.</ref>. Bien que Flavius Josèphe, qui rapporte l'épisode, ne donne pas le nom de l'instigateur de ce rassemblement, certains chercheurs estiment qu'il peut s'agir de Dosithée de Samarie dont ils font un disciple de Jean le Baptiste auquel il aurait succédé à la tête de son mouvement<ref name="Eisenman_Jacques_2012_II_p21-22">Modèle:Harvsp.</ref>.

Les exactions de Ponce Pilate sont rapportées par les auteurs juifs Flavius Josèphe et Philon d'Alexandrie.

Selon les évangiles

Fichier:RossanoGospelsChristBeforePilate.jpg
Jésus devant Pilate, enluminure avec Barabbas en bas à droite, Codex Purpureus Rossanensis, Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Musée diocésain de Rossano.

Barabbas est un personnage qui n'apparaît qu'au cours du procès de Jésus, dans une seule source, les évangiles, alors que Ponce Pilate a déjà interrogé Jésus en lui demandant s'il est Modèle:Citation Jésus acquiesce à cette question par la formule Modèle:Citation Dans les évangiles attribués à Marc et Matthieu, Jésus refuse alors de répondre aux autres accusations formulées par Pilate (Mc 15:4 ; Mt 27:13-14) et Modèle:Citation<ref group="Note">Dans le seul évangile attribué à Luc, Pilate envoie Jésus à Modèle:Citation. Celui-ci Modèle:Incise Modèle:Citation L'évangile de Pierre écrit peu après l'évangile selon Jean sera déclaré apocryphe plusieurs siècles plus tard et on n'en a retrouvé qu'un fragment qui commence juste au moment où Pilate après s'être lavé les mains quitte la scène en laissant Modèle:Citation prononcer la sentence. On ne sait donc pas s'il évoquait lui aussi le possible échange avec Jésus Bar Abbas.</ref>. Dans le seul évangile attribué à Jean, le dernier des canoniques à avoir été composé dans les années 90-100, Jésus répond : « Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais mon royaume n'est pas d'ici. » (Jn 18:36)

C'est alors que Barabbas est introduit dans le récit en invoquant ce que la critique a par la suite appelé le privilège pascal, bien que les évangiles synoptiques fassent référence à toutes les fêtes et pas seulement à une coutume qui n'aurait eu lieu que lors de la Pâque<ref name="Lémonon 176">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Citation bloc

L'évangile selon Marc explique : Modèle:Citation Donc Pilate demande : Modèle:Citation Les Modèle:Citation excitent alors Modèle:Citation à demander qu'il relâche plutôt Barabbas<ref>Bible de Jérusalem, Évangile selon Marc, 15, 11.</ref>. Pilate questionne : Modèle:Citation Modèle:Citation répond à deux reprises Modèle:Citation.

Modèle:Citation

Les rédacteurs de Matthieu apportent peu de modifications au récit initial. On y apprend juste que Barabbas était célèbre. Par ailleurs, puisque Barabbas y était appelé de son nom complet, la proposition de Pilate revenait à demander voulez-vous que je vous relâche, Jésus Barabbas, ou Jésus que l'on appelle Christ ? La réaction d'Origène témoigne au minimum que cela semblait étrange et était peut-être même embarrassant. Les rédacteurs de l'évangile selon Jean précisent que : Modèle:Citation

Pour Hyam Maccoby, le surnom « bar Abbas » aurait été donné à Jésus de Nazareth à cause de son habitude de prier et de prêcher en désignant Dieu comme « Abba » (Père), dont témoignent les évangiles<ref name="Maccoby_p165–166">Maccoby page 165 et 166"</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour Eisenman, Barabbas dans les évangiles est quelque chose comme un remplaçant pour Jésus lui-même<ref name="Eisenman_Jacques_64">Eisenman Jacques 64</ref>. Modèle:Citation Ce qui semble correspondre à l'incident que Jésus provoque dans le Temple et dont les évangiles synoptiques font la cause de son arrestation immédiate Modèle:Incise et de sa crucifixion le lendemain. Hyam Maccoby considère aussi que ce Yeshua bar Abba ou Jésus bar Abbas n'est rien d'autre que Jésus de Nazareth, et que le choix entre deux prisonniers est une fiction ou un procédé littéraire<ref name="Maccoby_p165–166" />. Il conclut que certains des actes attribués à Barabbas doivent alors historiquement avoir été commis par Jésus<ref name="Maccoby_p165–166"/>. De plus, loin d'avoir réclamé son exécution, lorsque Modèle:Citation crie Modèle:Citation ce serait la libération de Jésus de Nazareth qu'elle réclamait<ref name="Maccoby_p165–166"/>.

Plusieurs auteurs, à la suite de Solomon Reinach<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>, ont relevé une similitude entre le récit de la passion de Jésus et celui fait par Philon d'Alexandrie, mettant en scène un personnage simplet appelé « Karabas » pris à partie par la foule alexandrine et tourné en dérision afin de se moquer du nouveau roi juif [[Agrippa Ier|Agrippa {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] en route vers son nouveau royaume en été 38<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, dans une mascarade similaire à celle infligée à Jésus<ref name=":0" />.

Il s'agirait alors de faire la distinction entre les deux faces de Jésus, Jésus détesté et Jésus aimé par la foule, un Jésus condamné et un Jésus lavé de ses péchés, un Jésus politique et un Jésus spirituel. Plus globalement, la figure de Barabbas est hautement énigmatique et entraîne des interprétations littérales ou symboliques<ref>Corpus Christi - Documentaire épisode 4 « Barabbas »</ref>. La plupart des historiens s'accordent sur le fait que ce procédé littéraire a été utilisé par un des rédacteurs de l'évangile selon Marc dans les années 60-70 Modèle:Incise afin de minimiser la responsabilité des Romains dans la crucifixion de Jésus, pour que cet écrit ne puisse pas être soupçonné de contenir la moindre critique des autorités romaines et le moindre soutien aux révoltés.

L'interprétation

Dans le Nouveau Testament, Pilate donne au peuple rassemblé le choix de sauver Barabbas ou Jésus, et la foule lui crie de libérer Barabbas. Ce récit, reportant sur les Juifs la responsabilité de la crucifixion et invoquant une malédiction du sang, a été utilisé à des fins antisémites en servant de base aux accusations de peuple déicide<ref name="Maccoby184-187">Modèle:Ouvrage</ref>. Ces accusations sont démenties par le catéchisme du concile de Trente (1566), pour lequel l'unique responsable de la crucifixion est l'ensemble des péchés de l'humanité, depuis le péché originel jusqu'à la fin des temps<ref>Première partie, chap. 5, § 3 : « Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre, s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides ».</ref>.

Le privilège pascal

La substitution entre deux prisonniers, Jésus Barabbas et Jésus, « le roi des Juifs » proposée par Ponce Pilate tel qu'elle est décrite dans les évangiles, est due au fait que le gouverneur romain pouvait, selon les évangiles, relâcher le prisonnier que la foule désignait lors de la fête de Pâque. L'évangile selon Matthieu décrit ainsi ce « privilège pascal » : Modèle:Citation bloc

La valeur historique du « privilège pascal » est très disputée<ref name="Lémonon 173">Modèle:Harvsp.</ref>. Sa réalité est mise en doute pour plusieurs raisons<ref name="Lémonon 173"/>. D'abord, parce que dans tout l'Empire romain il n'est attesté dans aucun texte de quelque nature que ce soit<ref name="Brandon 291">S. G. F. Brandon, Jésus et les Zélotes, Flamarion, Paris, 1975, Modèle:P..</ref>. Les seuls textes qui en parlent sont les évangiles<ref name="Brandon 291"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, puis dans les siècles suivants les récits de la Passion qui en ont été tirés<ref name="Lémonon 173"/>. Comme les évangiles ne sont pas des textes indépendants, mais qu'au contraire les rédacteurs des versions et évangiles ultérieurs ont composé les leurs avec, sous les yeux, les textes des précédents<ref name="Giri_p88">Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme. Enquête sur les recherches récentes, Karthala, Paris, 2010, Modèle:P..</ref>, les récits du procès n'ont peut-être qu'une source commune<ref>Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme. Enquête sur les recherches récentes, Karthala, Paris, 2010, Modèle:P..</ref>, qui pourrait être le premier évangile par ordre chronologique, celui de Marc. Comme pour tous les autres passages des évangiles, ce texte se réfère constamment à l'Ancien Testament<ref>Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme. Enquête sur les recherches récentes, Karthala, Paris, 2010, Modèle:P..</ref>. Ce ne sont pas des Modèle:Citation<ref name="Giri_p88"/>. Tous les récits qui parlent du « privilège pascal », ne concernent que deux prisonniers : Jésus de Nazareth et Jésus bar Abbas.

Fichier:GiveUsBarabbas.png
Donne-nous Barabbas ! Extrait de The Bible and its Story Taught by One Thousand Picture Lessons (1910).

Si ce privilège pascal non attesté est jugé peu probable pour des gouverneurs romains, il semble presque invraisemblable pour un préfet en Judée<ref name="Brandon 291"/>. En effet, depuis la mort d'Hérode le Grand (-4), puis la prise de contrôle directe de la Judée par les Romains (+6), la Galilée, mais aussi la Judée et même parfois la Samarie, sont traversées de révoltes, alors que parallèlement des groupes appelés « brigands » par les Romains infestent le pays<ref name="Mimouni2012_p445">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Mimouni 2012 p.436" />. Une telle obligation pour un gouverneur de Judée aurait donc été à haut risque<ref name="Brandon 292">S. G. F. Brandon, Jésus et les Zélotes, Flammarion, Paris, 1975, Modèle:P..</ref>. En tout cas, Flavius Josèphe, qui s'était proposé de noter tous les privilèges que les Romains avaient accordés aux Juifs, n'a pas cité ce privilège que Brandon estime tout à fait extraordinaire<ref name="Brandon 291"/>. Alors qu'il mentionne des dizaines de répressions et des centaines de crucifixions, Josèphe n'en profite à aucun moment pour donner un exemple de prisonnier relâché pour une raison de ce type dans son récit en sept volumes de la Guerre des Juifs, ni dans ceux des Antiquités judaïques correspondant à cette période<ref name="Brandon 291 note 2">S. G. F. Brandon, Jésus et les Zélotes, Flammarion, Paris, 1975, Modèle:P. et note Modèle:N° de la même page.</ref>.

Toutefois, pour Jean-Pierre Lémonon Modèle:Citation. Il estime qu'il n'y a parmi les objections soulevées que des contradictions ou des développements apologétiques, ce qui ne disqualifie pas a priori un texte sur le plan de l'histoire<ref name="Lémonon 176"/>. Pour lui, Modèle:Citation et le « privilège pascal » est explicitement mentionné dans trois d'entre eux, mais seul l'évangile selon Jean lie directement la coutume de la libération d'un prisonnier et la fête de Pâque<ref name="Lémonon 176"/>. Pour lui, Modèle:Citation

Il souscrit à l'affirmation de Raymond Edward Brown, qui estime que Modèle:Citation distinct de Jésus, sans lequel le récit tel que nous le connaissons aujourd'hui n'aurait pas pu se développer<ref name="Lémonon 176"/>. À partir des récits de la Passion, Modèle:Citation a pu se dessiner, bien qu'ils n'aient pas été Modèle:Citation De même, Modèle:Citation. Il admet toutefois que rien ne permet de parler d'une coutume concernant ces éventuelles libérations lors des fêtes<ref name="Lémonon 176"/>.

Ponce Pilate dans les évangiles

Modèle:Article détaillé Ce n'est pas seulement l'identité de Jésus Barabbas, l'étrange échange fait entre les deux Jésus et le prétendu « privilège pascal » qui ont interrogé les critiques au sujet des récits de la Passion, mais aussi la personnalité du Pilate des évangiles. Il y a une telle différence entre le Ponce Pilate décrit par Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe et la personnalité faible du Pilate Modèle:Citation, que l'on peut parler de contradiction<ref name="Winter_p72"/>.

Détail de fresque représentant Pilate se lavant les mains
Lavement des mains par Pilate (Duccio).
Geste devenu proverbial quoique peu vraisemblable, à moins que ce Pilate là ne soit juif<ref group="Note">L'évangile attribué à Matthieu fait en effet référence à un rite spécifiquement juif prescrit dans l'Ancien Testament (Dt 21:6-7, Ps 26:6), le lavage de mains purificateur permettant de s'exonérer de la responsabilité d'un acte. Pilate a pu connaître ce rite mais il est peu vraisemblable qu'un préfet romain adopte ce rituel, de surcroît dans le contexte d'un procès. (Cf Modèle:Ouvrage). Les théologiens ont proposé de multiples explications pour expliquer ce qui en l'état de nos connaissances sur les buts des auteurs de cet évangile, reste une invraisemblance.</ref>.

Vexations, rapines, injustices, outrages<ref name="Philon">Passage écrit vers l'an 40 par Philon d'Alexandrie, Légation à Caïus, 38, texte en ligne sur remacle.org.</ref>,<ref name="Winter_p76"/>, Modèle:Citation, Modèle:Citation, sont les accusations émises contre Ponce Pilate par les auteurs séculiers<ref name="Winter_p76"/>. Modèle:Citation avant de livrer Jésus pour qu'il soit exécuté<ref name="Winter_p76"/>.

Un théologien comme Jean-Pierre Lémonon ne nie pas cette Modèle:Citation Selon lui toutefois, un changement profond aurait été entamé récemment et les études sur Pilate refuseraient désormais Modèle:Citation

Ce n'est donc pas seulement le « privilège pascal » qui a semblé improbable à la plupart des exégètes laïcs et des historiens<ref group="Note">Certains exégètes chrétien comme Jean-Pierre Lémonon reconnaissent pour leur part que Modèle:Citation</ref>, c'est aussi la façon dont, selon les évangiles, Pilate l'aurait appliqué. Curieusement, après que Jésus ait affirmé Modèle:Citation Pilate déclare alors : Modèle:Citation. Or, s'il n'était pas un roi reconnu par l'empereur, cette prétention à la royauté est un crime de lèse majesté, menaçant Rome et le pouvoir impérial et effectivement passible de mort<ref name="Lémonon_p172">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="Note">Cette reconnaissance d'innocence par Pilate en conclusion de la déclaration de Jésus est donc elle-aussi invraisemblable tant que l'on ne connaît pas la position sociale que Jésus occupait dans le Moyen-Orient de l'époque. Elle est en tout cas invraisemblable, si Jésus est le fils d'un pauvre artisan, comme cela est présenté par la tradition chrétienne telle qu'elle est parvenue jusqu'à nous. De nombreux critiques ont toutefois fait valoir que le mot « charpentier » devait peut-être s'entendre de la même façon qu'il est employé pour Hillel ou Shammaï, où il veut probablement dire « homme sage » (Modèle:Harvsp). Cet échange entre Pilate et Jésus ne pourrait avoir une quelconque cohérence que si Jésus avait été effectivement le roi d'un des petits royaumes de la région.</ref>.

En toute logique, Pilate persuadé que Jésus était innocent aurait dû le relâcher sans autre forme de procès, ce qui était tout à fait en son pouvoir<ref name="Brandon 294">S. G. F. Brandon, Jésus et les Zélotes, Flammarion, Paris, 1975, Modèle:P..</ref>. Au lieu de cela on le voit recourir au subterfuge du « privilège pascal »<ref name="Brandon 294"/> qui va immédiatement se retourner contre lui<ref name="Brandon 295">S. G. F. Brandon, Jésus et les Zélotes, Flamarion, Paris, 1975, Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation. Puis docilement il envoie l'innocent Jésus à la crucifixion parce que « la foule » le lui a demandé, appelant sur elle la malédiction du sang, alors que même en supposant que le « privilège pascal » existait, celui-ci parlait seulement de faire libérer un prisonnier et pas d'envoyer à la mort celui que « la foule » désignerait<ref name="Brandon 295"/>. De plus, en supposant que le privilège pascal existait et qu'il ait été contraint de libérer Barabbas, qu'est-ce qui empêchait Pilate de libérer aussi Jésus, puisqu'il le pensait innocent<ref>Paul Winter, Géza Vermes, On the Trial of Jesus, 1974, Walter de Gruyter, Berlin - New York, Modèle:P..</ref> ? Pilate aurait alors relâché Jésus bar Abbas qui était un membre de la résistance très populaire et célèbre<ref name="Brandon 295"/>. Brandon fait remarquer qu'il s'agit là d'une conduite aberrante pour un gouverneur romain, dont on peut se demander comment il l'a justifiée dans son rapport à l'empereur Tibère<ref name="Brandon 295"/>.

Antisémitisme

Fichier:Disputation.jpg
Représentation d'une disputation entre Juifs et chrétiens au Moyen Âge. Ces disputations ont souvent eu pour conséquence de nouvelles accusations contre les Juifs, notamment de crimes rituels, des épisodes de violence et la crémation publique d'œuvres juives comme les Talmuds ou les écrits de Moïse Maïmonide. Gravure sur bois de Johannes von Armssheim - 1483

L'histoire de Barabbas a une signification sociale particulière car elle a été utilisée depuis des temps immémoriaux pour rejeter la responsabilité de la crucifixion de Jésus sur Modèle:Citation et pour supporter l'accusation de déicide, puisque dans le christianisme Jésus devient Dieu lui-même dans le concept de la Trinité. Les premiers témoins littéraires de cet antisémitisme ou antijudaïsme remontent aux débuts du christianisme et se retrouvent chez les Pères de l'Église. Cette accusation, à plusieurs siècles de distance et visant une responsabilité collective, est d'autant plus étrange qu'il est démontré historiquement que les autorités juives n'avaient pas le droit de condamner à mort et que donc c'est bien Ponce Pilate qui a condamné Jésus à un supplice qui a été exécuté par les forces romaines. Par ailleurs, Jésus et tous ses partisans sont Juifs eux-mêmes.

Les raisons pour lesquelles les évangélistes atténuent la responsabilité de Ponce Pilate dans le processus de condamnation de Jésus pourraient être liées aux circonstances de rédaction de leur récit dans le cadre de l'Empire romain, afin que leur écrit puisse franchir la barre de la censure. Si l'opposition « Jésus Barabbas » - « Jésus que l'on dit Christ » est effectivement un procédé littéraire, l'un des buts des rédacteurs est d'exonérer les Romains de toute responsabilité en chargeant a contrario Modèle:Citation. On constate au fil des rédactions une minimisation toujours croissante de la responsabilité de Pilate ; la responsabilité Modèle:Citation est de plus en plus importante pour atteindre son paroxysme dans les Actes des Apôtres puis l'évangile selon Jean<ref name="Blanchetière_439">Modèle:Harvsp.</ref>. Celui-ci contient 70 fois le mot Modèle:Citation, même s'il a parfois le sens de Judéens, ou désigne parfois les autorités juives ou représente d'autres fois les opposants aux disciples de Jésus. C'est au cours de cette période que Domitien, un empereur réputé très hostile aux Juifs, se met à exécuter ou à envoyer en exil un grand nombre de ses soutiens et de ses proches, sous prétexte Modèle:Citation : un événement que la tradition chrétienne appelle improprement la persécution de Domitien, mais qui a aussi un écho dans le Talmud au travers des martyrs Kelomenos. C'est aussi dans les années 90 que commence le processus de rupture entre les juifs chrétiens<ref name="Mimouni2012_p482">Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, Modèle:P..</ref> et le mouvement des rabbins en formation<ref name="Mimouni2012_p482"/> dans l'Académie de Yabneh<ref name="Mimouni_489">Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, 2004, Modèle:P..</ref>.

Michel Quesnel fait remarquer que Modèle:Citation Toutefois, il attribue Modèle:Citation la responsabilité Modèle:Citation Lors de la sortie du tome Modèle:II de son livre « Jésus de Nazareth », Joseph Ratzinger Modèle:Citation

Le personnage dans l'art et la culture

Musique

  • Jesus oder Barabbas? d'Antal Dorati, mélodrame pour récitant, chœur et orchestre sur un livret de Frigyes Karinthy, commande créée à Budapest le Modèle:Date (durée environ 15 min).
  • Barabbas est aussi le nom d'une chanson de Georges Chelon
  • Barabbas est le titre d'une chanson de l'album Perdants Magnifiques du rappeur français Sameer Ahmad (2015).
  • Up Through The Ashes du groupe Kamelot fait référence au choix que le gouverneur romain Ponce Pilate donna au public hébreu ainsi qu'à la libération de Barabbas.
  • Barrabas est aussi le nom d'un groupe de funk soul music des années 1970
  • Un groupe de doom metal français s'appelle Barrabas
  • Barabbas Morceau de Stomy Bugsy sur l'album Royalties (2015)

Romans

Filmographie

Théâtre

Culture populaire

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail