Europe centrale
Modèle:En-tête label Modèle:Infobox Région L'Europe centrale est la région s'étendant au cœur du continent européen. Elle désigne un espace dont les contours flous et variables ne coïncident pas toujours avec les frontières des pays concernés. D'après les définitions, variant tant selon les auteurs que les époques, cinq à Modèle:Nobr actuels peuvent être considérés comme centreuropéens. Au-delà de considérations strictement géographiques, l'Europe centrale désigne un ensemble partageant une trajectoire historique commune, laquelle a façonné un héritage culturel et politique singulier.
L'Europe centrale se caractérise, comme tout concept territorial, autant par ses particularités intrinsèques que par opposition à d'autres territoires. Région la plus orientale de Modèle:Citation, elle est durablement marquée au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par la Réforme protestante et ses conséquences. Bien que sous l'influence des peuples de langue allemande, elle se caractérise également par une grande diversité linguistique et culturelle. Celle-ci s'explique par les dynamiques de peuplement qui ont vu s'y installer des peuples slaves, finno-ougriens, romans, baltes, germaniques, juifs et roms. Par ailleurs, cet espace a longtemps été dominé par des États supranationaux, qu’il s’agisse du Saint-Empire, de l’empire d'Autriche, de la république des Deux Nations ou dans une moindre mesure des empires russe ou ottoman. La majorité de ces peuples n'ont obtenu leur indépendance nationale qu'aux {{#switch: XX
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}}, notamment à la faveur des nombreuses recompositions géopolitiques ayant eu lieu au lendemain de la Modèle:Citation. La période d'influence soviétique voit ensuite se creuser un fossé entre les peuples centreuropéens et ceux d’Europe occidentale que la fin de la guerre froide puis l'intégration européenne comble peu à peu. De nos jours, même si les nouveaux États ont beaucoup perdu de leur cosmopolitisme, la question des minorités ethniques ou nationales est encore particulièrement prégnante, tant sur la scène politique intérieure que dans les relations de voisinage.
Repères conceptuels
Plus qu'une entité physique, l'Europe centrale est un concept géographique et culturel, une histoire partagée qui contraste avec celle des régions voisines. Elle est même Modèle:Citation pour Milan Kundera<ref group="K" name="K8" />, Modèle:Citation pour Václav Havel<ref group="Z">Modèle:P..</ref>. L'enjeu de nommer et définir cette Europe centrale est source de controverses. Souvent, la définition dépend de la nationalité et de la perspective historique de son auteur. Ainsi, parmi Modèle:Nobr étudiés par Peter Jordan, seules l'Autriche et la Tchéquie ont été assimilées à l'Europe centrale systématiquement<ref group="J" name="J 164">Modèle:P..</ref>.
La notion apparait en 1903 sous la plume de Joseph Pratsch, géographe qui, à l'invitation d'Halford Mackinder (fondateur de l'école de géographie d'Oxford et « père de la géopolitique »), rédige un ouvrage consacré à la région et intitulé Central Europe. Selon sa vision (il avait été enseignant à l'université de Breslau), cet espace s'étendait de la Belgique à la Prusse orientale et du Schleswig-Holstein à la Bulgarie et la Serbie, en incluant la Suisse<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
La notion d'Europe centrale renvoie à celle de Modèle:Langue (littéralement Europe médiane en allemand). Celle-ci fait référence à cette partie centrale de l'Europe où d'une part dominent les empires centraux que sont l'Empire allemand et l'Empire austro-hongrois et où d'autre part vivent d'importantes communautés germanophones<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Cette Europe située entre Allemagne et Russie<ref group="R">Modèle:P..</ref> et sous influence germanique n’est pas nécessairement peuplée par une majorité de germanophones. Néanmoins, parmi la mosaïque de peuples qui la compose, ceux-ci occupent une place importante et fédératrice Modèle:Incise aux côtés d’États puissants, qu’il s’agisse des différents royaumes ou principautés du Saint-Empire romain germanique, du royaume de Prusse ou de l’empire des Habsbourg d’Autriche. Par le pangermanisme qui la caractérise, la Mitteleuropa en tant que telle est devenue une notion du passé<ref group="R" name="R4" /> : la Modèle:Citation (Modèle:Langue), visant à établir une hégémonie de l’Allemagne sur l’Europe, s’étant durablement effondrée en 1945<ref group="R">Modèle:P..</ref>.
Le concept même d'Europe centrale a perdu de sa pertinence lors de la disparition des empires centraux à partir de 1918 puis au cours de la guerre froide. En outre, une part de l'hétérogénéité qui la caractérisait a disparu et les particularismes, tant culturels que linguistiques, ont été renforcés au sein d'États-nations, et ce d'autant plus qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux germanophones en sont expulsés. Ainsi, alors que les Allemands représentent avant guerre 29,5 % de la population des pays tchèques<ref group="O" name="danek">Modèle:Article.</ref>, ils ne représentent plus que 0,2 % de la population tchèque en 2011<ref name="recensement" />. Cependant, l'intégration de ces pays auparavant sous influence soviétique au sein de l'Union européenne permet de raviver et d'actualiser cette ancienne notion d'Europe centrale. L’Allemagne, pays du centre, peut dès lors (re)devenir le trait d’union entre l’ouest et l’est du continent<ref group="R">Modèle:Pp..</ref>.
Géographie
L’Europe centrale n'étant pas une région aux frontières claires et reconnues<ref group="C" name="avant-propos">Avant-propos.</ref>, il est difficile de définir ses caractéristiques géographiques. Quelle que soit la définition retenue, elle ne présente pas un ensemble géographiquement homogène Modèle:Incise. Il est ainsi possible d’y voir plusieurs sous-régions : au nord se trouve la grande plaine européenne, de l’Elbe au golfe de Finlande, bordée par la mer Baltique ; au centre, le quadrilatère de Bohême ; au sud-est, les Carpates encadrent la plaine de Pannonie et le plateau de Transylvanie ; la chaîne balkanique forme enfin la limite méridionale de la région. C'est également une région éloignée de la mer, à l’exception de la mer Baltique mais qui, du fait de sa position géographique et de ses difficiles conditions de navigation, apparait comme une sorte de Modèle:Citation<ref group="C" name="P">Les pays.</ref>.
La majeure partie de l’Europe centrale connait un climat continental : les hivers y sont froids et secs, les étés chauds et humides et l’amplitude thermique y est relativement importante. Néanmoins, le nord-ouest de l’Europe centrale connait un climat océanique Modèle:Incise et les rives de l’Adriatique et l’Italie du Nord-Est possèdent un climat méditerranéen Modèle:Incise. Les Alpes sont d’ailleurs à cet égard une barrière naturelle empêchant l’extension du climat méditerranéen au nord<ref group="E" name="geoeurope" />.
Topographie
Au nord, la grande plaine européenne traverse la partie septentrionale de l’Allemagne, la Pologne et les pays Baltes. Ce relief provient principalement des grandes glaciations du quaternaire qui ont aplani ces régions, formé de nombreux lacs Modèle:Incise et creusé de larges vallées ou déposé une Modèle:Citation faisant de cette région Modèle:Incise, une terre riche et fertile<ref group="E" name="geoeurope">Modèle:Lien web.</ref>.
L’ouest de la Tchéquie s’étend sur un ensemble géographiquement délimité que l’on appelle parfois le Modèle:Citation et correspondant au bassin de l’Elbe. D’origine hercynienne, il s’agit d’un grand plateau granitique et gneissique encadré par plusieurs chaînes montagneuses. Au sud-ouest, le massif de la Šumava, très arrosé et couvert de forêts, est consacré à l’activité agrosylvopastorale ; au nord-ouest, les monts Métallifères (Modèle:Langue), hautes terres cristallines recelant de filons métallifères, dominent de vastes cuvettes emplies de charbons et de lignites et des plateaux volcaniques où naissent les sources thermales de Karlovy Vary ou Mariánské Lázně ; au nord, les monts des Géants (Modèle:Langue) culminent à Modèle:Unité ; enfin, à l’est, le massif tchéco-morave est de plus faible altitude et ouvre sur la Moravie<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Cette région est un couloir sédimentaire menant de la vallée de l’Oder à celle de la Morava et à l’intersection desquelles se trouvent la porte de Moravie. Zone agricole, on y rencontre également des gisements de pétrole, de gaz et de lignite<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
Au sud-est des pays tchèques, le bassin pannonien s’étend autour de la plaine de Pannonie, vaste bassin sédimentaire issu de l’assèchement de la mer de Pannonie du Pliocène. Il est bordé par de multiples chaînes montagneuses : les Carpates à l’est, les Alpes à l’ouest et les Alpes dinariques au sud. Les zones de peuplements hongrois correspondent peu ou prou à ce bassin pannonien, conférant à cet ensemble géographique une homogénéité culturelle. La plaine de Pannonie Modèle:Incise est issue d’importants plissements ayant exhaussé les massifs alpin et carpatique à la fin du cénozoïque<ref group="E" name="geoeurope" />.
La Transylvanie est une cuvette d'effondrement tertiaire enclavée à l’est et au sud par les Carpates. Elle est en revanche aisément reliée au bassin pannonien par les larges trouées du massif du Bihor ; celles-ci servent tant au passage des rivières qu’aux Allemands et Hongrois qui colonisent la région plusieurs siècles durant. Son sous-sol recèle d’importantes ressources minières (fer, charbon, méthaneModèle:Etc.)<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
Les Carpates forment le principal système montagneux d’Europe centrale. Elles enserrent sur près de Modèle:Unité la plaine pannonienne, formant un arc de cercle ouest-est sur les territoires de la Slovaquie, de la Pologne, de l’Ukraine et de la Roumanie. D’une altitude plus faible que les Alpes, les Carpates comptent plusieurs massifs culminant à plus de Modèle:Unité comme les Tatras (Gerlachovský štít, Modèle:Unité, en est le point culminant), les monts de Maramureş ou les monts Bucegi. Elles comptent également un relief volcanique, notamment en Roumanie Modèle:Incise. Les Carpates n’ont jamais été une barrière naturelle et offrent un large éventail de richesses Modèle:Incise<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
À l’ouest, le massif des Alpes s’étend principalement sur les territoires suisse, autrichien et slovène<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref> ; les Alpes abritent le point culminant de l’Europe centrale, qu’il s’agisse, selon la définition retenue, de la Pointe Dufour, en Suisse (Modèle:Unité)<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref> ou du Großglockner en Autriche (Modèle:Unité)<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
Hydrographie
Le Danube est le plus long fleuve d'Europe centrale. D’une longueur de Modèle:Unité, il prend sa source en Allemagne, dans la Forêt-Noire, et s’achève par un delta sur la mer Noire, en Roumanie. C'est d’ailleurs le deuxième fleuve d'Europe tant par sa longueur, son bassin hydrologique que son débit moyen à l’embouchure. Dans la région, il parcourt l'Allemagne, l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie puis la Serbie et arrose les capitales Vienne, Bratislava et Budapest<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
L’Elbe est le plus important fleuve d’Europe centrale, s’écoulant en direction du nord via la grande plaine germano-polonaise. D’une longueur de Modèle:Unité, il prend sa source dans les monts des Géants, dans l’est de la Tchéquie. La Vltava peut cependant être considérée comme le cours supérieur du fleuve Modèle:Incise, portant sa longueur totale à Modèle:Unité ; cette dernière prend sa source dans le massif de la Šumava au sud du pays et arrose Prague avant la confluence avec l’Elbe<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Le fleuve traverse ensuite les Monts Métallifères avant de rejoindre la Saxe et Dresde, puis le nord de l’Allemagne et Hambourg où il se jette dans la mer du Nord<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
La Vistule quant à elle s’écoule sur près de Modèle:Unité à travers la Pologne. Prenant sa source dans les Carpates occidentales, elle arrose Cracovie et Varsovie avant de se jeter dans la mer Baltique en formant un delta via le golfe de Gdańsk<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
Culture
L’Europe centrale n’est pas non plus une entité historique et culturelle statique mais un concept dynamique<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>, fruit d’une longue évolution entre les mondes russe, à l’est et germanique, à l’ouest, c'est dans cet espace de l’Europe médiane que se sont développés à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle les peuples slaves occidentaux et méridionaux, finno-ougriens, roumains et baltes<ref group="C" name="avant-propos" />. Les germanophones y constituent cependant un groupe démographique prépondérant, Modèle:Incise, de même que les Juifs autrefois et les Tziganes<ref group="C" name="I">Introduction.</ref>. L’influence du pôle occidental, tant germanique que pontifical, se fait ressentir sur le plan religieux puisque ces peuples ont développé historiquement un christianisme de rite romain. L'importance du rite grec est restreinte, puisqu'il se limite aux Roumains orthodoxes de Transylvanie, aux quelques localités serbes de la vallée du Danube, ainsi qu'aux gréco-catholiques (essentiellement ruthènes), lesquels se distinguent par leur allégeance au pape<ref group="C" name="avant-propos" />.
Diversité linguistique
La question linguistique est l’une des composantes essentielles de l’Europe centrale. Les langues nationales y sont d’une grande diversité et renvoient à l’histoire complexe de la région et des empires supranationaux qui la dominaient<ref group="P" name="P170">Modèle:P..</ref>. Cette multitude se traduit tout d'abord par les branches linguistiques que l’on y rencontre<ref group="P" name="P171">Modèle:P..</ref> :
- les langues germaniques sont principalement incarnées par l’allemand Modèle:Incise — et le yiddish issu du haut allemand et de l'hébreu, mais quasiment disparu à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ;
- les langues balto-slaves, à savoir les deux langues baltes Modèle:Incise ainsi que l’ensemble des langues slaves occidentales, certaines langues slaves méridionales et marginalement les langues slaves orientales — principalement le biélorusse, l'ukrainien ou le rusyn ;
- les langues tziganes ;
- les langues latines ne possèdent qu'un seul représentant majoritaire dans la région, le roumain ;
- les langues finno-ougriennes sont représentées par l'estonien et le hongrois.
L'importance des langues minoritaires caractérise également la région et beaucoup d'entre elles comptent encore plusieurs dizaines de milliers de locuteurs au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, comme le romani<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, le silésien<ref name="Kuczkiewicz" group="O" />, le sorabe<ref group="O" name="Miroglio">Modèle:Ouvrage.</ref> ou encore l'italien et le ladin<ref group="J" name="J 168" />.
Cette diversité se traduit enfin par la présence de deux alphabets, latin et cyrillique — celui-ci étant néanmoins très minoritaire, se limitant aux alphabets russe, biélorusse et rusyn<ref group="P" name="P171" />.
Historiquement, l’époque de la Renaissance voit émerger de nombreuses langues communes et vulgaires, dans des territoires plus ou moins définis, à la suite de la grammatisation systématique de langues vernaculaires. Du {{#switch: au
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}}, de nombreux idiomes d’Europe occidentale sont officialisés puis l’édification d’une grammaire et d’une langue littéraire les fixe progressivement<ref group="P" name="P170" />. En Europe centrale, ce processus sera plus tardif : au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la région compte, selon l’expression de Georges Weill, Modèle:Citation que les nationalistes s’efforceront d’anoblir. Certaines langues sont fixées à la même époque qu’en Europe occidentale mais ne seront relayées politiquement que beaucoup plus tard : il en va ainsi du tchèque, du polonais, du lituanien ou du hongrois. Celles-ci ont des origines anciennes (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour le lituanien ou Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour le tchèque et le polonais) et leurs grammaires remontent aux {{#switch: XVII
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}} mais ne deviennent langues nationales qu’à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (en 1863 pour le hongrois) voire au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (en 1920 pour le lituanien). D’autres langues centreuropéennes sont fixées plus tardivement : la priorité des mouvements nationaux est alors de systématiser leur langue vernaculaire (orthographe et grammaire). Ainsi, les premières grammaires remontent à 1757 (roumain), à 1792 (slovaque Modèle:Incise) ou à 1820 (slovène et letton). Elles seront officialisées rapidement, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (roumain dès 1829) ou au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (cas du letton, du slovène et du slovaque)<ref group="P" name="P171" />.
La langue allemande y est pendant plusieurs siècles à partir du Moyen Âge une Modèle:Langue, une langue véhiculaire qui a influencé les langues locales ; elle est à cette époque également la langue de l’enseignement, de l’établissement des normes juridiques et de la bourgeoisie Modèle:Incise<ref group="J" name="J 165" >Modèle:P..</ref>.
Diversité ethnoculturelle
Si la diversité linguistique trahit la diversité ethnoculturelle, l’importante minorité juive tient une place particulièrement essentielle dans l’histoire et l’imaginaire de la région. D’une part, arrivés avec les Romains pour les premiers d’entre eux, les Juifs sont établis dans certaines parties de l'Europe centrale bien avant les Germains, les Slaves ou les Hongrois ; d’autre part, leur participation à l’histoire, à l’économie ou à la culture locales est remarquable. Mais s’ils sont depuis le Moyen Âge solidaires de ces derniers, ils en sont aussi fréquemment Modèle:Citation et leurs victimes expiatoires<ref group="P">Modèle:P..</ref>. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l’antisémitisme ne faiblit pas Modèle:Incise malgré l’émancipation de Modèle:Nombre en 1867. Les mouvements de renaissance nationale ne sont pas étrangers à ce renouveau antisémite, que ce soit en Roumanie, Hongrie ou Pologne. De la fin du siècle à la Seconde Guerre mondiale s’épanouit l’époque du Modèle:Citation qui marque l’explosion de l’antisémitisme et l’émergence du judaïsme moderne<ref group="P">Modèle:P..</ref>. Malgré les atrocités du conflit, la « rhétorique antisémite perdure » : parfois sous les traits de l’antisionisme (affaire Slánský en Tchécoslovaquie) ; parfois sous ceux de l’anticosmopolitisme (Gomułka en Pologne « engage une véritable épuration » et les deux-tiers des Modèle:Nombre polonais émigrent)<ref group="P">Modèle:P..</ref>. Les témoignages contemporains de la présence juive sont les anciens ghettos, les synagogues ou les vieux cimetières, autant de lieux touristiques majeurs dans bien des pays de la région<ref group="J" name="J 165" />.
Les Carpates abritaient une ancienne population autochtone de montagnards quasiment disparue, qui se divise en plusieurs communautés, largement oubliées à l'heure actuelle : les Boykos, les Lemkos et les Houtsoules. Assimilés aux Ruthènes, ils possèdent chacun leur dialecte et une culture distincte. Ils ont résisté à toute assimilation et ont été persécutés puis déportés (vers l'Union soviétique ou la Silésie notamment) par les gouvernements polonais et soviétique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale<ref group="O" name="géopol">Modèle:Ouvrage.</ref>. Quoique les chercheurs Ukrainiens considèrent ces populations slaves de souche, Paul Robert Magocsi apporte une thèse plus travaillée et complexe sur leurs origines : les Houtsoules seraient d'origine récente, issus d'un mélange de paysans et de bergers pauvres Roumains et Ukrainiens, réfugiés dans les Carpates pour fuir les guerres du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Les Ukrainiens étant plus nombreux que les Roumains, leur langue est plus proche de l'ukrainien que de toute autre et constituerait à l'origine un patois composite<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Indépendamment de la définition que l’on retient de cette région et donc des pays qui la composent, il est donc nécessaire de remarquer l’enchevêtrement entre État et nation qui la caractérise. En effet, les pays que l’on reconnait comme appartenant à cette aire géopolitique ne sont pas homogènes nationalement et leurs frontières ne recoupent pas les appartenances ethnoculturelles. De fait, l’existence de minorités nationales est une composante essentielle de cet ensemble géopolitique où cohabitent citoyenneté et nationalité<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. Les évolutions historiques contemporaines ont néanmoins pu atténuer ces hétérogénéités : par exemple, l’expulsion des Allemands des Sudètes entre 1945 et 1947 a renforcé l’homogénéité nationale de la Tchéquie actuelle<ref name="recensement">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Population par nationalité »Modèle:Pdf, Recensement de la population, 2011, sur le site de l'office tchèque des statistiques, Modèle:P..</ref>.
Histoire
Les origines
Les tribus Estes venues du nord de l’Oural s’établissent aux abords du golfe de Finlande au cours du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} millénaire Modèle:Av JC, les Finnois au nord et les Estoniens et les Lives au sud<ref group="P" name="P115" />. Les Protoslaves-Baltes forment une communauté linguistique jusque vers 1400 Modèle:Av JC, époque à laquelle les Baltes s’établissent à l’est de la mer Baltique et les Protoslaves entre l’Oder et le Dniepr ; les peuples germaniques quant à eux occupent à cette époque le sud de la Scandinavie et le nord de l’Allemagne, entre l’Oder et la Weser<ref group="C" name="H">Les hommes.</ref>.
Puis les Slaves migrent vers le sud et franchissent la Modèle:Citation au début de l’ère chrétienne. Les grandes invasions vont ensuite achever de structurer la démographie actuelle de l’Europe centrale : outre l’implantation des peuples germaniques, celles-ci voient l’arrivée des Hongrois. Peuple finno-ougrien issu du groupe ouralo-altaïque, les Magyars sont originaires du coude de la Volga. Agriculteurs-éleveurs, ils deviennent des pasteurs nomades organisés en clans sous l’influence du peuple turc des Khazars ; ils migrent vers l’ouest, entre Dniepr et Danube, après la poussée des peuples de la steppe d’Asie centrale. Mercenaires cavaliers, ils s’installent dans la plaine hongroise de Pannonie vers l’an 896 d’où ils organisent de fréquentes Modèle:Citation contre l’Occident jusqu’en 955. Quant aux Roumains, seul peuple latin de la région, ils sont probablement les descendants des Daces romanisés, restés sur place après l’évacuation de la Dacie par l’empereur Aurélien en 271<ref group="C" name="origines">Chapitre premier : les origines.</ref>.
Du Moyen Âge à la Première Guerre mondiale
Dans cet espace de l’Europe médiane se sont développés à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle ces peuples slaves occidentaux et méridionaux, finno-ougriens, roumains, baltes et allemands<ref group="C" name="avant-propos" />. Autour de l'an mil, les peuples d’Europe centrale s’établissent en États (duché de Bohême à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; margraviat d'Autriche en 976 ; duché de Pologne en 960 ; royaume de Hongrie en 1001). Le Moyen Âge voit ces royaumes se développer avant d’être absorbés dans des ensembles plus vastes, notamment l’empire des Habsbourg d’Autriche, l’Empire ottoman ; plus tard, la Russie tsariste de Pierre le Grand et [[Catherine II|Modèle:Nobr]] conquiert la république de Pologne-Lituanie qui s'étendait presque jusqu'à Moscou<ref group="C" name="MN">Première partie : Monarchies et noblesses ({{#switch: au
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XVIII|-| – | XVIII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle
}}).</ref>.
La pression ottomane
Les incursions ottomanes en Europe débutent au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Les Ottomans pénètrent jusqu’en Hongrie mais sont stoppés par une coalition réunissant notamment Hongrois, Polonais et Allemands autour de Jean Hunyadi, voïvode de Transylvanie ; ils signent la paix de Szeged en 1444<ref group="E" name="Ottoman">Modèle:Lien web.</ref>. Mais [[Ladislas III Jagellon|Modèle:Nobr Jagellon]], roi de Pologne et de Hongrie, rompt immédiatement la trêve et est battu à la bataille de Varna<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. En 1526, Soliman le Magnifique remporte face à [[Louis II de Hongrie|Modèle:Nobr de Hongrie]] la bataille de Mohács et annexe Buda : la majeure partie de la Hongrie passe sous domination ottomane pour près de Modèle:Nobr ; en 1529, Vienne est assiégée, en vain ; en 1532, la Styrie est occupée. L’Empire ne cherche cependant pas à islamiser ni turquifier ses sujets mais assure au contraire leur cohabitation et leur diversité. En 1606, la Modèle:Citation entre Ottomans et Autrichiens prend fin avec la signature de la paix de Zsitvatorok qui consacre le Modèle:Langue en Europe centrale et le coup d’arrêt des conquêtes turques dans la région. En 1683, les Ottomans font de nouveau le siège de Vienne mais les Européens se coalisent : l’intervention du roi de Pologne [[Jean III Sobieski|Modèle:Nobr Sobieski]] sauve la ville lors de la bataille de Kahlenberg. Cette Modèle:Citation s’achève en 1699 avec la signature du traité de Karlowitz : la Hongrie est rétablie dans ses frontières et, dès lors, la présence ottomane en Europe centrale prend fin<ref group="E" name="Ottoman" />.
La Réforme protestante
Alors que plusieurs tentatives de réforme de l’Église ont échoué par le passé Modèle:Incise, la Réforme protestante apparait au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Sous l’égide de Martin Luther puis de Jean Calvin ou d’Ulrich Zwingli, elle marque une rupture radicale avec l’Église de Rome. Les écrits de Luther, dénonçant notamment la pratique des indulgences, se diffusent à partir de 1517. Ainsi, en 1530, la quasi-totalité des princes et des villes du Saint-Empire romain germanique adhèrent à la Réforme. Puis la paix d’Augsbourg de 1555 établit la liberté religieuse des États protestants selon la règle Modèle:Langue : la religion du prince devient celle de ses sujets<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Jusqu’en 1576, la Réforme continue de s’étendre et à cette date près des trois-quarts des sujets des Habsbourg d’Autriche sont protestants, y compris la noblesse. Mais le catholicisme regagne progressivement du terrain, tout d’abord en Bavière et dans le Bade puis en Autriche : l’archiduc Ferdinand recatholicise par la force la Styrie et la Carinthie. Son élection à la tête du Saint-Empire sous le titre de [[Ferdinand II de Habsbourg|Modèle:Nobr]] lui permet d’achever la reconquête catholique en Europe centrale : la Bohême et la Moravie réformées sont vaincues en 1620 lors de la bataille de la Montagne-Blanche. Dans le même temps, la Pologne et la Hongrie sont également reconquises par l’Église de Rome<ref group="E" name="RéformeC">Modèle:Lien web.</ref>.
Le Printemps des peuples
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'Autriche est la grande puissance de l'Europe centrale<ref group="C" name="MN" />. À cette époque, sous l’influence des Lumières, émergent des aspirations nationalistes qui se transformeront en luttes politiques et émancipatrices au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref group="C" name="avant-propos" />. Le Modèle:Citation de 1848 voit les peuples d’Europe centrale réclamer en vain des libertés civiques et l'autonomie de leurs territoires : c'est ce que feront les Tchèques, les Polonais, les Croates, les Slovènes ou les Roumains ; les Hongrois réclament, pour leur part, l'indépendance et proclame la république. C’est également à cette époque que se développe l’austroslavisme en faveur d'un Modèle:Citation qui cultiverait sa richesse et sa diversité<ref group="K" name="K4" />. L’un de ses plus ardents défenseurs, František Palacký, l'une des figures de la Renaissance nationale tchèque, écrit ainsi que Modèle:Citation<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1848 se tient à Prague un congrès panslave dont les participants (tchèques, polonais, moraves, croates, serbes et slovaques)<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref> réclamant la conversion de la [[Empire d'Autriche|Modèle:Citation]] en un État confédéral garantissant l'égalité des droits entre les peuples Modèle:Incise<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'empereur [[Ferdinand Ier d'Autriche|Modèle:Nobr d'Autriche]] refuse strictement chacune de ces revendications et le soulèvement tchèque qui fait suite à cet épisode est lui aussi écrasé<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Alors que l’Europe centrale est sous influence germanique, le Modèle:Citation marque d'ailleurs un premier tournant. Ce sont en effet les troupes russes qui en 1849 mettent fin à la révolution hongroise, au cœur même de l’Empire autrichien. Les États centreuropéens sont dorénavant sous la menace directe du grand voisin slave, l’Empire russe devenant Modèle:Citation au détriment de l’empire d’Autriche. Après la création en 1870 de l’Empire allemand, les peuples d'Europe centrale, qui ont toujours Modèle:Citation des pays germaniques, sont coincés entre ces deux grands empires et l’Autriche<ref group="R">Modèle:Pp..</ref>.
Époque contemporaine
Les conséquences de la Première Guerre mondiale sont l'occasion pour ces peuples d'édifier leurs États souverains. En effet, les empires régionaux ont éclaté et les régions alors sous leur domination prennent leur indépendance. L'empire d'Autriche a dès lors selon Milan Kundera raté l'occasion qui lui incombait de construire une fédération centreuropéenne multinationale<ref group="K" name="K6">Modèle:P..</ref>. Cependant, et c’est l’une des caractéristiques de l’Europe centrale contemporaine, les nouvelles frontières ne feront que peu coïncider États et nations : État théoriquement binational, la Tchécoslovaquie se révèle multinationale avec 33 % d’habitants allochtones ; la Hongrie voit deux millions de Magyars vivre en dehors de ses frontières<ref group="C" name="avant-propos" /> ; Vilnius, pourtant capitale du nouvel État lituanien, compte une majorité de Polonais ou de Juifs et très peu de ressortissants nationaux<ref group="O" name="vilnius">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les régimes démocratiques apparus au lendemain de la Modèle:Citation vont bien souvent laisser place à des régimes autoritaires : Miklós Horthy à Budapest, Józef Pilsudski à Varsovie, Engelbert Dollfuß à Vienne, Konstantin Päts en Estonie ou Antanas Smetona en Lituanie. La Tchécoslovaquie fait dès lors figure d’exception en Europe centrale, ce qui ne l’empêchera pas de se voir morcelée avec l’aval des grandes puissances occidentales lors des Accords de Munich de 1938. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la politique raciste du Modèle:Nobr transforme les peuples slaves et baltes d’Europe centrale en Modèle:Citation<ref group="C" name="avant-propos" />.
Au lendemain de la guerre, les États d’Europe centrale retrouvent leur souveraineté mais le plus souvent dans de nouvelles frontières. Les modifications les plus notables sont celles de la Pologne dont les frontières se déplacent ostensiblement vers l’ouest, l’Allemagne étant amputée principalement de la Prusse orientale et de la Silésie, mais aussi de la Tchécoslovaquie qui perd la Ruthénie subcarpatique au profit de l’Ukraine soviétique. Ces changements provoquent d’importants déplacements de population : les Polonais s’établissent à l’est de la ligne Oder-Neisse dont sont chassés plusieurs millions d’Allemands tandis que les Ukrainiens des régions frontalières sont dispersés sur le reste du territoire. Mais les Allemands demeurent les principales victimes de ces déplacements forcés en Europe centrale : la présence allemande y remonte pourtant aux {{#switch: XIII
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}} et en 1937 environ Modèle:Nombre d’Allemands y sont recensés Modèle:Incise. Ces bouleversements démographiques homogénéisent les territoires et conduisent à modifier durablement Modèle:Citation. L’expulsion des Allemands d’Europe centrale, dont la présence était pourtant historique, entretient une Modèle:Citation, notamment en Tchéquie, Pologne et Hongrie<ref group="P" name="p36">Modèle:P..</ref>. En 1990, Václav Havel fera d’ailleurs de ses excuses au peuple allemand sa première décision internationale<ref group="P">Modèle:P..</ref>.
L’Armée rouge ayant libéré la quasi-totalité des États de la région, le déclenchement de la guerre froide fait de la région un glacis en faveur de l’URSS régi par le COMECON et plus tard le pacte de Varsovie<ref group="C" name="avant-propos" />. L'Europe centrale disparait, Modèle:Citation alors qu'à la même époque, les intellectuels concentrent leurs recherches sur le seul monde russe<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. Les États de la région sont dès lors ostensiblement renvoyés soit à l'Ouest, soit à l'Est. Ainsi, l'Allemagne fédérale et l'Autriche appartiennent au camp occidental (l'Autriche demeurant neutre) et les autres États se retrouvent sous influence soviétique, dont les peuples pourtant Modèle:Citation<ref group="R" name="R4">Modèle:P..</ref>. Le concept de Modèle:Langue continue cependant d'intéresser au cours de la Guerre froide, notamment en Hongrie, Tchécoslovaquie et Pologne<ref group="R">Modèle:P..</ref>, États que Milan Kundera met en avant dans sa définition de l’Europe centrale.
Définitions
Compte tenu de la multiplicité des définitions de l'Europe centrale, il est pertinent d'examiner tour à tour deux définitions opposées, l'une restrictive et l'autre extensive.
Définition restrictive
Une définition restrictive se retrouve dans la réflexion de l'écrivain franco-tchèque Milan Kundera qui a d'une certaine manière Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Rédigé en 1983, cet essai est cependant très marqué par l'histoire récente et le contexte géopolitique : la dimension allemande de la région est effacée et la Russie y apparait comme sa principale influence Modèle:Incise, alors même que le clivage entre les deux pôles de l'Europe n'a jamais été aussi fort.
L'Europe centrale y est présentée non comme un ensemble d'États, entités trop figées et trop politiques, mais Modèle:Citation<ref group="K" name="K8"/>. Cette définition situe en Europe centrale les pays suivantsModèle:Note :
Éléments constitutifs
Une conscience occidentale
Pour Kundera, l'Europe centrale appartient pleinement à l'Occident<ref group="Z">Modèle:P..</ref> et il la nomme sa Modèle:Citation<ref group="K" name="K6" />. Ce sentiment d'appartenance y est très présent, plus que les peuples d'Europe de l'Ouest n'en ont conscience. Ces nations, qui se sont Modèle:Citation<ref group="K" name="K2">Modèle:P..</ref> au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le rejet du monde russe est d'ailleurs révélateur de ce sentiment d'appartenir à la partie occidentale de l'Europe. František Palacký, historien et personnalité politique tchèque du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, soutenait ainsi l'empire d'Autriche par opposition à la Russie, Modèle:Citation<ref group="K">Modèle:Pp..</ref>. Dans ses Mémoires de Hongrie, l'écrivain antifasciste hongrois Sándor Márai évoque dès le début de son ouvrage, lorsqu'il rencontre pour la première fois un soldat russe, ce sentiment de se sentir plus proche de l'ennemi allemand, décrit comme familier et prévisible, que de ce militaire à l'allure de cosaque, dont il ne connait rien<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Une histoire commune dans un environnement hostile
Le ciment de cette région, ce qui lui donne son homogénéité, se trouve également dans son histoire Modèle:Incise. Cette histoire commune est également une histoire mouvementée où les peuples sont davantage objet que sujet de leur destin<ref group="O">Modèle:Article.</ref>, coincés entre cette double influence, germanique (du Haut Moyen Âge jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) et russe (hégémonie tsariste en Pologne puis soviétique dans l'ensemble de la région). Les habitants des pays d'Europe centrale pourraient d'ailleurs se reconnaitre par leur contestation d'une présence trop importante d'une population soit allemande, soit russe<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En effet, la nécessité de se battre pour survivre et pour exister caractérise ces nations, qui n'ont jamais été conquérantes ou belliqueuses car trop faibles face à leurs voisins. Elles ont de fait pour point commun un avenir incertain face aux tentations des puissances proches et ont conscience de leur vulnérabilité, de leur risque de disparaitre ; Kundera exclut par conséquent de cette Europe centrale l'Allemagne dont la tentation hégémonique a marqué l'histoire de la région, à la différence de l'Empire autrichien<ref group="Z" name="Z128">Modèle:P..</ref>. Il écrit, pour résumer ce sentiment de faiblesse : Modèle:Citation<ref group="K" name="K9">Modèle:P..</ref>.
Une forme de solidarité transparait finalement entre ces peuples à l'histoire si proche. Kundera prend l'exemple du comportement des troupes du Pacte de Varsovie lors de l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 pour illustrer cet état d'esprit : Modèle:Citation<ref group="K" name="K2" />.
Une grande diversité ethnoculturelle
L'homogénéité de l'Europe centrale passe enfin par une culture commune. Kundera cite notamment l'art baroque qui unira Modèle:Citation<ref group="K" name="K8">Modèle:P..</ref>, et en particulier la musique. Mais cette culture commune passe aussi par une pluralité ethnoculturelle qui transcende et finalement unit ces États. Il explique que chacun de ces pays présentent une composition démographique multinationale, avec de nombreuses minorités ethniques, slaves et non slaves<ref group="Z" name="Z128" />.
La minorité juive est fondamentale dans son analyse de l'identité de l'Europe centrale<ref group="Z" name="Z137">Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation<ref group="K" name="K9"/>. Cette analyse est également partagée par l’écrivain serbe Danilo Kiš pour qui les Juifs constituaient le Modèle:Citation et le moteur culturel de la région<ref group="Z" name="Z137" />. C'est d'ailleurs en Europe centrale qu'émerge le sionisme, à l'époque même où naissent les autres aspirations nationales des peuples centreuropéens : Theodor Herzl est né en Hongrie ; David Ben Gourion en Pologne<ref group="P">Modèle:P..</ref>.
L'homogénéité de cet ensemble régional se trouve donc également dans l'hétérogénéité des États qui la composent. L'Europe centrale pourrait de fait se définir ainsi : Modèle:Citation<ref group="K" name="K4">Modèle:P..</ref>.
Définition extensive
Le professeur Peter JordanModèle:Note définit l'Europe centrale dans des frontières beaucoup plus étendues en relevant huit éléments constitutifs<ref group="J">Modèle:Pp..</ref>. Cette définition situe en Europe centrale les pays suivants : Modèle:Colonnes
Éléments constitutifs
Empreinte des cultures allemande et juive, en plus des cultures slave, romane ou hongroise
Les Allemands s'établissent en Europe centrale à compter du {{#switch: ou
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XIII|-| – | XIII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: ou|-| – | ou }}Modèle:S mini- siècle
}}. La langue allemande y devient une langue véhiculaire de même que la langue de l’enseignement, de l’établissement des normes juridiques et de la bourgeoisie. Si l’étendue des zones de domination et de peuplement allemands s’est considérablement réduite depuis 1945, la présence historique de ces minorités a eu un effet durable, notamment dans la nature même des villes ou le paysage culturel. En outre, l’allemand est de nouveau une langue d’enseignement importante depuis la chute du Modèle:Citation, précisément dans ces anciennes régions germanisées.
Quant à la minorité juive, celle-ci était numériquement très importante et jouait un rôle culturel et économique majeur, les Juifs formant une part essentielle de la population urbaine. Du Moyen Âge à la Seconde Guerre mondiale, les cultures juives et allemandes y vivent d’ailleurs en symbiose. Il faut toutefois noter que la présence juive est restée limitée dans les pays alpins et sur le territoire de l’Allemagne contemporaine à l'exception des grands centres urbains de Berlin, Nuremberg ou Leipzig<ref group="J" name="J 165" />.
Présence significative des cultes protestant et catholique ; faible influence des cultes orthodoxe et musulman
Bien que les Églises aient perdu de leur influence et que les sociétés se soient sécularisées, les aires de diffusions religieuses, actuelles et passées, n’en demeurent pas moins des indicateurs importants dans la délimitation des espaces culturels. En Europe centrale vivent aujourd’hui soit des protestants à proximité de catholiques Modèle:Incise soit des catholiques dans des régions marquées par la Réforme protestante et où des traits de la culture réformée existent toujours (matérialisme, rationalisme, sobriétéModèle:Etc.) Modèle:Incise. Cependant, certaines régions Modèle:Incise n’ont pas été atteintes par la Réforme protestante ; celles-ci ne sont cependant que des exceptions d’un mouvement général.
On rencontre également dans certaines régions marginales Modèle:Incise les Églises catholiques orientales, transition entre les mondes byzantin et catholique latin traduisant un ancrage centreuropéen et non oriental. Enfin, les populations musulmanes actuelles d’Europe centrale ne proviennent pas de l’ancienne influence ottomane mais de migrations contemporaines<ref group="J" name="J 165-166">Modèle:Pp..</ref>.
Existence précoce d'un système urbain et d'une bourgeoisie comme contrepoids à la noblesse, au souverain et à l'Église
Si la bourgeoisie urbaine apparait en Flandres et en Italie du Nord, ce système se développe dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à l’est du Rhin et le long de la côte orientale de la mer Adriatique. Les villes concernées vont progressivement gagner en autonomie et être administrées par les citoyens ce qui façonnera le développement politique et socio-économique des régions alentour : les populations rurales serves sont enclines à s’installer dans ces villes et à devenir artisans ou commerçants ; de nouveaux domaines d’activités économiques émergent ; les échanges commerciaux sont accrus ; la population urbaine augmente et avec elle les classes aisées, ouvrant de nouveaux débouchés agricolesModèle:Etc. Mais la poussée des mondes ottoman et russe va freiner cet essor urbain et marquer une fracture entre l’Est et l’Ouest du continent<ref group="J" name="J 166">Modèle:P..</ref>.
Développement précoce d'une paysannerie libre
Le développement de la paysannerie libre est dans une certaine mesure comparable à celui de la bourgeoisie urbaine. Les populations rurales sont rapidement affranchies et délestées de toute forme d’asservissement féodal. Elles deviendront un rouage essentiel du développement économique et de l’émergence d’une société libre et démocratique. Les pays alpins en sont le noyau originel et sa diffusion dans le reste de l’Europe centrale se fera notamment par le biais de la colonisation allemande vers l’est à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qu’il s’agisse de la colonisation saxonne de Transylvanie, de la militarisation des marches autrichiennes ou du repeuplement du royaume de Hongrie après les invasions mongoles puis les guerres ottomanes<ref group="J" name="J 166" />.
Tradition de l'autonomie locale et régionale
Le développement précoce tant d’une bourgeoisie urbaine que d’une paysannerie libre constitue le substrat historique du fédéralisme contemporain que l’on rencontre notamment en Allemagne, Autriche et Suisse mais également dans le nord de l’Italie, en Tchéquie ou en Slovénie. À l’inverse, les territoires polonais ou de l’ancien royaume de Hongrie sont moins marqués par cette tradition d’autonomie locale et régionale<ref group="J" name="J 166" />.
Diversité culturelle et ethnique au sein des États
Cette diversité ethnoculturelle s’applique davantage aux régions méridionales et orientales de l’Europe centrale. Elle reflète directement les particularismes de l’histoire régionale et notamment l’importance qu’y ont eu les États supranationaux au sein desquels s’est diffusé le concept herdérien de la Modèle:Citation (Modèle:Langue). Au contraire de l’Europe occidentale, l’Europe centrale se prête mal au concept d’État-nation. Les minorités nationales y bénéficient d’un droit d’existence et ont donc perduré au sein de nations culturelles différentes, au point parfois d’obtenir une protection juridique et une autonomie politique. Cependant, le sursaut nationaliste à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale a altéré cette réalité, entrainant parfois des violences contre les minorités ethniques voire leur destruction ou leur expulsion pures et simples<ref group="J" name="J 166" />.
Orientation politique et économique en direction du continent
Contrairement aux autres grandes régions européennes, l’Europe centrale n’a pas vu émerger de grandes nations maritimes Modèle:Incise. De fait, les États de la région n’ont pas été impliqués dans la division coloniale du monde et la participation tardive de l’Allemagne à ce phénomène, qui n’aura d’ailleurs que très peu de conséquences sur sa métropole, ne doit pas faire oublier ce particularisme historique. À la différence également des peuples d’Europe du Nord (tournés vers l’Atlantique nord), ottoman (tourné vers la Méditerranée et le Moyen-Orient) ou russe (véritable puissance coloniale tournée vers l’océan Pacifique, l’Asie centrale ou le Caucase), les peuples d’Europe centrale ont maintenu leurs orientations politiques et économiques dirigées vers le continent. Les conséquences contemporaines de ce positionnement historique sont d’une part des échanges commerciaux très largement infra-européens et d’autre part une très faible immigration<ref group="J" name="J 167">Modèle:P..</ref>.
Industrialisation tardive par rapport à l'Europe occidentale mais précoce vis-à-vis de l'Europe orientale et méridionale
Le processus d’industrialisation implique non seulement une réorganisation économique mais aussi une transformations profonde de la société, de la taille des ménages aux conditions de logement en passant par les structures politiques. Ce processus s’étend progressivement à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en direction de l’ouest et ce sont, aux alentours de 1820, les territoires allemands, tchèques, autrichiens et suisses qui s’industrialisent. Les autres régions d’Europe centrale ne sont touchées que durant la seconde moitié du siècle alors que l’Europe de l’Est et du Sud-Est reste très largement une aire agricole dont l’industrialisation ne commencera qu'au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="J" name="J 167" />.
Propositions alternatives
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L'Europe centrale selon KatzensteinModèle:Note,<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. -
L'Europe centrale selon JohnsonModèle:Note,<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. -
Modèle:Citation selon Miłosz<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. -
L'Europe centrale selon Castellan<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. -
L'Europe centrale selon Wackermann<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. -
L'Europe centrale selon l'encyclopédie Larousse<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. -
L'Europe centrale selon le Modèle:Langue<ref>Modèle:Lien web.</ref>. -
Pays invités au sommet des chefs d'État d'Europe centrale (1994)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Justifications et limites pays par pays
Sur la base des éléments précédemment évoqués, il est possible de préciser les facteurs d'appartenance ou d'exclusion d'un pays à l'Europe centrale.
Allemagne
La présence de l'Allemagne au sein de l'Europe centrale élargie s'explique premièrement par la double présence des religions catholique et réformée (bien que certaines régions, comme la Bavière, n'aient pas réellement subi l'influence de la Réforme protestante). Deuxièmement, si la diversité culturelle et ethnique dans l'Allemagne contemporaine est faible, ce ne fut pas le cas jusqu'à 1945 et les minorités allemandes ont eu un rôle prédominant dans l'histoire de la région et des pays voisins<ref group="J" name="J 165-166" />. D'ailleurs, il subsiste au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle certaines minorités ethnico-linguistiques comme les Sorabes en Lusace<ref group="O" name="Miroglio" />. Troisièmement, l'Allemagne s'est toujours orientée vers le continent dans les domaines économique et politique, comme l'attestent d'ailleurs ses nombreuses minorités disséminées dans la région. La tentation coloniale allemande n'a commencé qu'en 1884 pour se terminer dès 1918. Quant au commerce hanséatique, il s'inscrit pour partie lui-même dans une continuité territoriale centreuropéenne, et ne concernait qu'une petite partie de l'Allemagne contemporaine. Quatrièmement, la bourgeoisie s'est rapidement développée dans les villes allemandes avant de se diffuser dans le reste de la région et avec elle une tradition politique autonome, à l'origine du fédéralisme actuel<ref group="J">Modèle:Pp..</ref>. Enfin, la minorité juive y a été pendant des siècles très importante et a contribué activement au développement de la société. À compter du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les Juifs d’Allemagne se sont progressivement émancipés et germanisés mais ne sont plus, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qu'environ Modèle:Nombre contre près de Modèle:Nombre en 1933<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Autriche
Noyau originel de l’immense empire supranational qu’était l’empire des Habsbourg jusqu’en 1918<ref group="J" name="J 166" />, l’Autriche contemporaine possède encore sur son territoire plusieurs minorités nationales, principalement des Slovènes en Carinthie et en Styrie ; des Croates et des Hongrois au Burgenland et des Tchèques et des Slovaques à Vienne<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. La communauté juive autrichienne est pendant longtemps très importante et a contribué à faire de Vienne Modèle:Citation selon les mots de Walter Benjamin<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. Estimée à Modèle:Nombre en 1938, elle ne compte cependant plus à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qu’environ Modèle:Nombre<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>. En outre, l'Autriche catholique<ref group="J" name="J 165" /> a été profondément touchée par la Réforme protestante<ref group="E" name="RéformeC" /> et elle constitue enfin, avec les autres pays alpins, le cœur historique de la paysannerie libre et de l’autonomie politique locale, préfiguratrice du fédéralisme contemporain<ref group="J" name="J 166" /> tout en ayant fait partie des premiers pays industrialisés de la région, vers 1820<ref group="J" name="J 167" />.
Biélorussie
Le voblast de Hrodna est peuplé d'une importante minorité polonaise catholique<ref group="J" name="J169"/>, représentant en 1999 environ Modèle:Nombre et jusqu'à 20 % de la population de certains districts<ref group="O" name="BLS">Modèle:Ouvrage.</ref>. Historiquement, la ville de Hrodna voit s’établir des Lituaniens à compter du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle puis des Polonais au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; elle est au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle un exemple de cohabitation multi-ethnique. Lors du troisième partage de la Pologne, en 1795, la ville passe sous la souveraineté de l'Empire russe. Celui-ci s’engage alors dans la russification de la région mais en 1939, Hrodna Modèle:Incise compte toujours Modèle:Nombre et Modèle:Nombre<ref group="O">Modèle:Article.</ref>.
Croatie
La Croatie a été jusqu'en 1918 étroitement associée à la Hongrie et à l'Autriche. Plus précisément, les royaumes de Croatie et de Slavonie furent unis à la Hongrie de 1102 à 1526 puis passèrent sous contrôle des Habsbourg<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. En 1797, la Dalmatie fut intégrée à son tour à l'empire d'Autriche<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref> de même que les territoires de la république de Raguse en 1814<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. C'est ainsi qu'en 1914, le royaume de Dalmatie et l'Istrie sont sous domination autrichienne et le royaume de Croatie et de Slavonie sous influence hongroise<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, la Croatie catholique n'a jamais connu d'empreinte protestante<ref group="J" name="J 165-166" />.
Si les régions historiques de Croatie centrale et de Slavonie s'insèrent dans l'ensemble centreuropéen, il peut sembler incohérent que celles situées sur le littoral oriental de l'Adriatique ne fassent pas partie de l'Europe méridionale. En effet, dans ces régions (Istrie, Kvarner, Dalmatie), les influences vénitienne comme romaine sont palpables, de même que l'orientation politico-économique vers le large. Cependant, l'influence austro-hongroise mêlée à la culture slave a davantage marqué la région<ref group="J" name="J 168" />. La présence de la Croatie dans l'espace centreuropéen s'explique également par des raisons conjoncturelles, afin de la différencier de la région de crise que sont les Balkans à la fin des Modèle:Nobr et au début des Modèle:Nobr<ref group="J" name="J 164"/>.
Estonie
Du {{#switch: au
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XV|-| – | XV }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle
}}, l'Estonie est liée à l'État monastique des chevaliers Teutoniques<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref> et abrite ainsi jusqu’à la Seconde Guerre mondiale une minorité allemande qui marquera durablement la société<ref group="P" name="P115">Modèle:P..</ref>. Celle-ci ne représente cependant plus, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, que 2,5 % de la population<ref group="O">Modèle:Article.</ref> et ces Modèle:Citation quitteront le pays à la suite du pacte germano-soviétique puis de l'annexion par l'Union soviétique (qui ordonne leur déportation)<ref group="O" name="WH50">Modèle:Article.</ref>. Quant à la minorité juive, peu nombreuse avant la guerre<ref group="P">Modèle:P..</ref>, elle est décimée lors de la Shoah Modèle:Incise et les rares survivants ne peuvent conserver le statut de Modèle:Citation<ref group="O" name="WH50" />. L’Estonie est également marquée par la présence d’une forte minorité russe représentant en 2006 plus de 25 % de la population Modèle:Incise et jusqu’à 78 % de la population du comté de Viru-Est<ref group="O">Modèle:Article.</ref>.
Convertie au protestantisme sous l’influence des Suédois<ref group="P" name="P115" />, l'Estonie constitue néanmoins un pont culturel avec l’Europe du Nord en raison de la proximité linguistique entre l'estonien et le finnois<ref group="J">Modèle:Pp..</ref> et d’une histoire faite de confrontation avec ses voisins Suédois et Danois<ref group="P" name="P115" />.
-
L'État teutonique en 1410.
-
Aire de diffusion du russe en Estonie (2000).
France
En Alsace et en Moselle, les dialectes alémaniques d'une grande partie de la population autochtone sont l'argument principal pour affecter ces régions à l'Europe centrale, bien que celles-ci soit largement influencées par le français aujourd'hui. Historiquement, elles appartenaient jusqu'à 1552 (évêché de Metz), 1648 (Sundgau), 1682 (Strasbourg) et 1737 (duché de Lorraine) au Saint-Empire romain germanique et ont été de 1871 à 1918 une partie de l'Empire allemand<ref group="J" name="J169"/>.
Hongrie
L'histoire de la Hongrie la rattache à l'Europe centrale. Sous le règne de Mathias Corvin, le pays est un immense royaume s’étendant jusqu’en Bohême et en Autriche ; puis, intégré à l’empire d’Autriche en 1526, il gagne en autonomie à partir de 1867 et Budapest devient même l’égal de Vienne sous l’ère du dualisme austro-hongrois<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Il s’agit d’un pays religieusement morcelé<ref group="J" name="J 165" />, avant tout catholique mais dont la minorité protestante n’est pas négligeable (11,6 % en 2011)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Répartition de la population selon le sexe et la religion », sur le site de l’Office hongrois des statistiques, 2011.</ref>. Elle abrite en outre jusqu’en 1945 d’importantes minorités allemande et juive alors même que les magyarophones sont très présents en dehors des frontières de l’État, notamment en Roumanie et en Slovaquie voisines ; les Juifs ont activement participé à la vie politique et intellectuelle hongroise et s’ils ne sont plus que Modèle:Nombre en 1990, ils étaient près de Modèle:Nombre dans les années 1920<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Italie
Les territoires du Tyrol du Sud, du Trentin, du Frioul mais aussi Trieste et la province de Belluno en Vénétie ont connu une empreinte forte des cultures allemande et autrichienne. Historiquement intégrées à l'empire d'Autriche, ces régions se caractérisent également par leur diversité ethnique (Romanches, Frioulans, Ladins, Slovènes, nombreuses enclaves germanophones) qui les rapproche en ce sens également de l'Europe centrale<ref group="J" name="J 168"/>.
Plus spécifiquement, le Trentin-Haut-Adige Modèle:Incise intègre la sphère d'influence germanique à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. La région passe progressivement sous domination habsbourgeoise et sera même intégrée au Tyrol autrichien de 1802 à 1918. Cependant, la région autour de Trente reste majoritairement de langue et de culture italiennes. À la suite de la Première Guerre mondiale, l'ensemble de la région revient à l'Italie, en dépit du principe d’autodétermination des peuples puisque les germanophones et les Ladins réclamaient l’annexion à l’Autriche ou la création d’un État indépendant. De 1922 à 1943, sous Mussolini, le Tyrol du Sud connait une période d’italianisation forcée : les toponymes et patronymes sont modifiés, le nom-même de Tyrol est interdit, l'enseignement et la pratique publique de l'allemand sont prohibés. D'après le recensement de 2001, le Tyrol du Sud compte environ 69 % de germanophones Modèle:Incise, majoritairement en milieu rural, et 4,4 % de ladinophones<ref name=":5" group="O">Modèle:Article.</ref>.
Au sein de l'actuelle région du Frioul-Vénétie Julienne, le Frioul a été brièvement administré par l'Autriche au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle alors que la région de Trieste l'a été jusqu'en 1919<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
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Carte linguistique de l'Italie du Nord-Est.
Lettonie
Liée historiquement à l'État monastique des chevaliers Teutoniques du {{#switch: au
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XVI|-| – | XVI }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle
}} puis à la Suède et enfin à l’Empire russe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à 1918, la Lettonie a été ensuite massivement Modèle:Citation sous l’ère soviétique (1940-1991)<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Après avoir abrité d’importantes minorités juives et allemandes Modèle:Incise, elle est toujours en 2015 ethniquement divisée puisque 33,5 % de la population est slave, à 25,8 % russe ; les Juifs et les Allemands ne représentent quant à eux plus que 0,5 % de la population<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} ISG07, « Composition ethnique », sur le site du bureau central des statistiques de Lettonie, 2015.</ref>. Majoritairement protestante, la Lettonie compte cependant une minorité catholique importante en Latgale, à l’est du pays<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Lituanie
La Lituanie catholique<ref group="P">Modèle:P..</ref> est associée à la Pologne de 1386 à 1795 au sein de l’Union de Pologne-Lituanie puis de la république des Deux Nations. Elle abrite en outre d’importantes minorités nationales : sa population compte en effet 9 % de Russes, 7 % de Polonais et 1 % de Juifs<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Ceux-ci ont été particulièrement touché par la Shoah puisque 87 % d’entre eux ont péri (seule la communauté polonaise a été davantage dévastée, à 93 %)<ref group="P">Modèle:P..</ref>. Après l’indépendance en 1918, la capitale Vilnius compte d'ailleurs une majorité de Polonais ou de Juifs et sera annexée par la Pologne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale<ref group="O" name="vilnius" />.
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Minorité polonaise de Lituanie.
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Minorité russe de Lituanie.
Luxembourg
La question linguistique comme l'histoire renvoient le pays vers le centre du continent : d'une part, le luxembourgeois, dialecte franco-mosellan, est la langue la plus parlée aux côtés de l'allemand et du français ; d'autre part, les comtes de Luxembourg ont joué un rôle de premier plan dans l'histoire du Saint-Empire romain germanique, et après son indépendance en 1815, le Luxembourg est jusqu'en 1866 membre de la Confédération germanique. Par conséquent, le Luxembourg est davantage orienté vers l'Europe centrale que les Pays-Bas ou la Belgique ; la coopération étroite avec ces pays au sein du Benelux depuis 1944 ne peut compenser complètement cette réalité<ref group="J" name="J169"/>.
Pologne
L'histoire mouvementée de la Pologne a eu pour conséquence, entre autres, de faire coexister de nombreuses minorités sur le territoire actuel du pays. Elle a en effet été morcelée entre Prusse, Autriche et Empire russe de 1772 à 1918 Modèle:Incise et ses frontières ont sensiblement fluctué au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. La partie méridionale de la Pologne actuelle, la Silésie et la Galicie, sont sous souveraineté autrichienne à compter respectivement de 1526<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref> et du premier partage de la Pologne de 1772<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Pays catholique où l'influence de l'Église est importante, la Pologne est également profondément touchée par la Réforme protestante au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="J" name="J 165-166"/>.
Les minorités présentes au sein de la Pologne contemporaine sont allemande (de Modèle:Unité/2), ukrainienne (de Modèle:Unité/2), biélorusse (de Modèle:Unité/2) et lituanienne (environ Modèle:Nombre)<ref group="O" name="Dwernicki">Modèle:Ouvrage.</ref>Modèle:Refinc. Au cours du recensement polonais de 2011, sur un total de Modèle:Nombre d'habitants, un peu plus de Modèle:Nombre se sont d'abord définis comme silésiens, tandis que Modèle:Nombre se sont considérés comme exclusivement allemands<ref group="O" name="Kuczkiewicz">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les Polonais sont eux-mêmes nombreux en dehors des frontières de l’État, notamment en Biélorussie (environ Modèle:Nombre, jusqu’à 20 % de la population de certains districts en 1999), en Lituanie (environ 8 % de la population), en Ukraine (environ Modèle:Nombre) et en Lettonie (2 à 3 % de la population)<ref group="O" name="BLS" />,<ref group="O" name="rey">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="O" name="Dwernicki" />. La Pologne est en outre jusqu’à la Seconde Guerre mondiale un important foyer de population juive. La communauté juive, qui s’élève à plus de Modèle:Nombre au cours des années 1920 Modèle:Incise, ne compte cependant plus qu’environ Modèle:Nombre en 1990<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
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Diaspora polonaise en Europe centrale.
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Minorité biélorusse de Pologne.
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Minorité ukrainienne de Pologne.
Roumanie
La Roumanie peut être considérée à la fois comme une nation d’Europe de l'Est (notamment par sa région moldave), d’Europe du Sud-Est (notamment par sa région valaque) ou d'Europe centrale (notamment par sa région transylvaine). Mais selon les auteurs, des nuances apparaissent : par exemple seuls 6,5 % du territoire roumain, à savoir la Dobrogée, font partie de la péninsule balkanique Modèle:Langue, limitée au nord par le Danube<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
La région historique de Transylvanie, anciennement située dans le royaume de Hongrie et peuplée d'une importante minorité magyarophone, est considérée comme faisant culturellement partie de l'Europe centrale Modèle:Incise. De même pour le Banat et la Marmatie, régions transylvaines à cheval respectivement d'une part sur la Serbie et la Hongrie et d'autre part sur l'Ukraine Modèle:Incise. Le paysage historique et social y a été dominé par des groupes d'Europe centrale (Magyars, Saxons, Souabes…) formant en Transylvanie des villes et une paysannerie libres. La coexistence entre protestants (Saxons, Hongrois partiellement) et catholiques (Souabes, Hongrois) est une caractéristique propre à l'Europe centrale<ref group="J" name="J 168"/>. Orthodoxes, les Roumains en revanche y étaient, asservis et même exclus de la société transylvaine depuis l’échec de la révolte de Bobâlna et la constitution de Modèle:Citation en 1438<ref group="O">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Enfin, bien que la Bucovine ait été pendant des siècles intégrée à la Principauté de Moldavie, cette région fut culturellement beaucoup influencée par son appartenance à l'empire d'Autriche de 1775 à 1918 et c'est pourquoi elle est souvent considérée comme centre-européenne. Les Allemands et la bourgeoisie juive germanisée y ont exercé une forte influence jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Malgré leur disparition respective à la suite de la Seconde Guerre mondiale, ce caractère multi-culturel de la Bucovine s'est perpétué<ref group="J" name="J 168"/>.
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Les régions centreuropéennes de Roumanie.
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Répartition des Magyars de Roumanie.
Russie
L'oblast de Kaliningrad correspond à l'ancienne Prusse-Orientale germanique et protestante. Kaliningrad Modèle:Incise est l’ancienne résidence du grand maître de l’ordre Teutonique, la capitale du duché de Prusse où Modèle:Nobr se fait couronner roi, la ville d’Emmanuel Kant et un lieu de résidence apprécié de la bourgeoisie berlinoise. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle subit une véritable épuration ethnique et il ne reste officiellement aucun allemand en 1953. Plus tard, les témoignages de la présence allemande seront rasés (cimetière, citadelle)<ref group="P">Modèle:P..</ref>. L’oblast compte néanmoins à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle 3,5 % de Lituaniens et environ Modèle:Nombre<ref group="P">Modèle:P..</ref>. De fait, l'ancien paysage culturel y a été considérablement transformé. Que cette zone appartienne culturellement à l'Europe centrale s'explique principalement par le fait que l'histoire locale continue de s'insérer dans cet espace géographique, malgré la nouvelle composition de la population. Les identités régionales historiques persistent et probablement, à plus long terme, le développement des États voisins d'Europe centrale aura son effet sur la région, loin de la Russie eurasiatique<ref group="J" name="J169">Modèle:P..</ref>.
Serbie
Si la Voïvodine Modèle:Incise est aujourd'hui intégrée à la Serbie, elle appartenait jusqu'en 1918 au royaume de Hongrie. Elle a de ce fait été particulièrement influencée par la colonisation, notamment de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, par des populations d'Europe centrale (Allemands, Hongrois, Croates, Slovaques ou encore Ruthènes). Les colons de l'Europe du Sud-Est qui s'y sont installés (principalement des Serbes, des Valaques, des Bulgares) ont été socialisés dans cet environnement centreuropéen. Leur conscience régionale diffèrent de celles des autres Serbes : la Voïvodine est restée, malgré la perte d'une grande partie de la population allemande, une région multi-ethnique<ref group="J" name="J 168"/>.
Bien que la majorité de la population soit aujourd'hui serbophone et chrétienne orthodoxe, les minorités hongroise et dans une moindre mesure slovaque, croate et roumaine sont importantes numériquement, notamment dans l'ancien Banat<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Slovaquie
La Slovaquie a été intégrée à la sphère d’influence hongroise à compter du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle puis à l’empire d’Autriche de 1526 à 1918<ref group="E" name="Slovaquiehistoire">Modèle:Lien web.</ref>. À majorité catholique (69 % en 2001)<ref name="SK">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Deuxième rapport de mise en œuvre de la Charte européenne pour les langues régionales ou minoritaires en République slovaqueModèle:Pdf, sur le site du département des Droits de l’Homme du gouvernement slovaque, 2008, Modèle:P. et Modèle:P..</ref>, elle a connu une forte présence protestante au cours de la Réforme<ref group="E" name="Slovaquiehistoire" />. Historiquement marquée par la présence de minorités juive et allemande (représentant à elles deux 7,1 % de la population en 1921)<ref group="O" name="danek"/>, elle compte encore au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle une importante minorité hongroise dans le sud du pays (10 % de la population totale et jusqu’à 27,5 % dans la région de Nitra) et ruthène à l’est (0,4 % de la population totale et 2,7 % dans la région de Prešov)<ref name="SK" />. Les minorités magyare et ukraino-ruthène sont cependant en net recul (respectivement 21,5 % et 2,9 % de la population en 1921)<ref group="O" name="danek"/>, signe de l’homogénéisation nationale du pays.
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Carte linguistique de la Slovaquie (alors Haute-Hongrie, 1910).
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Carte linguistique de la Slovaquie (2011).
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Structure religieuse de la Slovaquie (2011).
Slovénie
Du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à 1918, la Slovénie est sous domination germanique, que ce soit sous la tutelle de la Bavière, de l'Empire carolingien ou de l'Autriche<ref group="E" name="slo">Modèle:Lien web.</ref>. Les Slovènes habitant les provinces de Carinthie, Carniole et Styrie vivent ainsi sous la domination des Habsbourg à partir des {{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XIV|-| – | XIV }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles
}}<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
À la différence de la Croatie et de la Serbie voisines, les élites se germanisent, mais les populations paysannes y résistent fortement et conservent leur culture et leur langue. Ce contexte explique d'ailleurs le développement autonome du slovène par rapport au serbo-croate<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Après avoir subi l'influence de la Réforme protestante au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="E" name="slo" />, la région est recatholicisée sous le règne de l'archiduc Ferdinand d'Autriche<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>.
Suisse
En Suisse romande, l'usage du français s'oppose à toute appartenance à l'Europe centrale. Cependant, plusieurs facteurs rapprochent la Suisse dans son ensemble de l'Europe centrale : la très forte empreinte culturelle et sociale de la Confédération suisse, majoritairement germanique, depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; les influences alémaniques auparavant plus fortes en Suisse romande (notamment dans les cantons de Fribourg, de Vaud et du Valais) ; l'implication dans un système fédéral autorisant une forte autonomie locale et régionale, en contraste frappant avec le jacobinisme de la France voisine ; la paysannerie libre précocement ; la pluralité linguistique et enfin la cohabitation du protestantisme (dont le calvinisme genevois) et du catholicisme<ref group="J" name="J169" />.
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Carte religieuse de la Suisse.
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Carte linguistique de la Suisse.
Tchéquie
Le pays abrite historiquement une importante minorité allemande : ceux-ci représentent 35 % de la population en 1910<ref group="O" name="danek" /> mais à la suite de leur expulsion en 1945, ils ne représentent plus que 0,2 % de la population en 2011. Plusieurs autres petites minorités y sont également présentes, notamment slovaque, polonaise, silésienne et hongroise représentant 2 % de la population totale<ref name="recensement" />. Quant à la population juive, si celle-ci est numériquement faible dès avant la Seconde Guerre mondiale<ref name="recensement" />, c’est avant tout parce qu’elle a été germanisée à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et est largement assimilée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="O">Modèle:Article.</ref>. Elle occupe cependant une place importante dans l’imaginaire national et international : Franz Kafka est sans doute l’écrivain Modèle:Citation le plus célèbre et le vieux cimetière juif de Prague l’un de ses plus hauts lieux touristiques<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Si la religion majoritaire y est le culte catholique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Population par religion », Recensement de la population, 2011, sur le site de l'office tchèque des statistiques.</ref>, les pays tchèques ont été profondément marqués par la Réforme protestante jusqu’en 1620<ref group="E" name="RéformeC" />, date à laquelle la Bohême et la Moravie deviennent possession héréditaire des Habsbourg d'Autriche<ref group="E">Modèle:Lien web.</ref>. Elle fait également partie des pays précocement industrialisés, concomitamment avec l’Allemagne ou l’Autriche, vers 1820<ref group="J" name="J 167" />.
Ukraine
La Ruthénie subcarpatique se situe géographiquement à l'extrémité de la plaine de Pannonie et appartient à ce titre à l'Europe centrale. Mais cette région est surtout pendant un millénaire et jusqu'en 1920 sous souveraineté hongroise, avant d'être intégrée à la Tchécoslovaquie (1920-1939) puis de nouveau à la Hongrie (1939-1945). Une importante minorité hongroise (12 %) y réside toujours et la majorité des slaves autochtones, les Ruthènes, ont été influencés culturellement. Cela a conduit chez ceux-ci à l'émergence d'une conscience nationale propre et à un dialecte très distinctif<ref group="J">Modèle:Pp..</ref>. Une autre expression centreuropéenne se trouve dans l'Église Uniate, rite catholique oriental. Enfin, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, d'importantes minorités allemandes et juives étaient également présentes, de petites enclaves germanophones existent d'ailleurs encore à ce jour<ref group="J" name="J 166" />.
Ensuite, l'appartenance de la partie ukrainienne de la Galicie à l'Europe centrale se justifie non seulement par ses siècles de longue affiliation avec le royaume de Pologne, la république des Deux Nations puis la Pologne de l'entre-deux-guerres, mais aussi par la présence autrichienne de 1772 à 1918, à une époque où les territoires au nord et à l'est sont russes. Au cours de la période autrichienne, la domination politique et sociale de la Pologne catholique était patente, même parmi la population ruthène proche de l'Église uniate. La présence d'enclaves allemandes où furent assimilés des Juifs renforcent le caractère centreuropéen de la Galicie, malgré la forte diminution des populations non ukrainiennes aujourd'hui<ref group="J" name="J 168">Modèle:P..</ref>.
Enfin, il en va de même pour la Bucovine et la Marmatie dont il est question au sujet de la Roumanie.
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article. Modèle:Plume
- Modèle:Article. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
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- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article. Modèle:Plume
- Morgane Labbé, La Nationalité, une histoire de chiffres. Politiques et statistiques en Europe centrale, 1848-1919, Presses de Sciences Po, 2019.
Articles connexes
Régions européennes
- Géographie de l'Europe
- Europe du Sud-Est
- Europe du Sud
- Europe de l'Est
- Europe de l'Ouest
- Europe centrale et orientale
Concepts territoriaux complémentaires ou concurrents
Concepts irrédentistes
Projets de restructuration territoriale
- Generalplan Ost
- Fédération Międzymorze
- États unis de Grande Autriche
- Royaume triunitaire de Croatie-Slavonie-Dalmatie
Expressions institutionnelles
- Accord de libre-échange centre-européen
- Groupe de Visegrád
- Initiative centre-européenne
- Université d'Europe centrale
Liens externes
Notes et références
Notes
Références
Références bibliographiques
- Modèle:Ouvrage (débat).