Histoire contemporaine du Japon

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Le nom d'histoire contemporaine du Japon désigne la période ayant suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale (soit depuis le Modèle:Date). La Constitution d'après-guerre a été modifiée, le nouveau texte entrant en application en 1947. Cette période est appelée l'Modèle:Japonais ou le Modèle:Japonais.

Après la défaite dans la Seconde Guerre mondiale, le Japon est devenu un état de la démocratie parlementaire. Mais, cette période d'après-guerre se caractérise par l'Alliance américano-japonaise avec par exemple la création de l'United States Forces Japan act (USFJ) (在日米軍 Zainichi Beigun en japonais).

L'occupation américaine

Modèle:Article détaillé

Démocratisation du pays

Le Modèle:Date, l'empereur Hirohito annonce lors d'une allocution radiophonique la capitulation du paysModèle:Sfn. Le 17, le prince Naruhiko Higashikuni est chargé de former un gouvernement transitoire afin de gérer le pays en attendant l'arrivée des troupes alliées. Le 2 septembre, il signe la reddition du pays, et le 8, Douglas MacArthur qui est responsable de l'administration de l'occupation américaine installe son administration à Tokyo, face au palais impérial. Environ Modèle:Unité débarquent dans le pays jusqu'à la fin du mois d'octobre de la même annéeModèle:Sfn. Dès le 19 septembre, Modèle:Unité cadres de l'armée dont Hideki Tōjō sont arrêtés, et le 4 octobre, l'occupant se porte garant des libertés civiles des JaponaisModèle:Sfn : près de Modèle:Unité sont libérés, le droit de vote est accordé aux femmes, son âge légal est fixé à vingt ans ; la liberté syndicale est réinstaurée, et dès la fin de l'année Modèle:Unité sont adhérentes d'un syndicat<ref name="Souyri 2010 P556"/>. Le système éducatif commence à être réformé dès l'automne 1945<ref name="Souyri 2010 P560"/>, et en 1948 le Rescrit impérial sur l'éducation est aboli<ref name="Souyri 2010 P562">Modèle:Harvsp</ref>.

Photo noir et blanc de trois rangeés de pupitres d'un parlement devant lesquels sont assises des femmes.
Les premières femmes sont élues au parlement lors des élections législatives japonaises de 1946.

Un nouveau système politique se met en place. Alors que la question de son abdication et celle de son inculpation se posent, l'empereur Hirohito annonce au Modèle:Date qu'il renonce à sa nature de « divinité à forme humaine »<ref name="Souyri 2010 P556">Modèle:Harvsp</ref>. Les législatives organisées en avril 1946 débouchent sur un renouvellement profond de la représentation nationale<ref name="Souyri 2010 P557">Modèle:Harvsp</ref>. Une nouvelle constitution est annoncée en Modèle:Date, votée le 3 novembre, et entre en vigueur le Modèle:Date : si l'empereur garde une place symbolique, le parlement détient l'essentiel du pouvoir, et les droits de l'homme sont garantis. Son article 9 proclame le renoncement du Japon à la guerre<ref name="Souyri 2010 P558">Modèle:Harvsp</ref>. Au début de 1946, environ Modèle:Unité sont déclarées inéligibles par l'occupant en raison de leurs liens avec le régime précédent<ref name="Souyri 2010 P557"/>. Les procès de Tokyo jugent de Modèle:Date à Modèle:Date les anciens responsables du régime<ref name="Souyri 2010 P558"/> ; sur Modèle:Unité, 10 % sont condamnés, dont 984 à des peines capitales. À l'occasion de ces procès, l'opinion publique japonaise prend connaissance des crimes commis par son armée, comme à Nankin ou à BataanModèle:Sfn.

Dans le domaine économique, le pays est miné par des problèmes de ravitaillement, les infrastructures étant en ruine. Une situation de pénurie persiste jusqu'en 1948. Le crime organisé prospère, tandis que se développe une économie souterraine. Jusqu'à un million de Japonais périssent de sous-alimentation, et l'inflation est endémique jusqu'à la fin de la décennie<ref name="Souyri 2010 P557"/>. Les grands conglomérats que sont les Zaibatsu comme Mitsui ou Sumitomo sont dissous en Modèle:Date, et fin 1946, une réforme agraire permet à 80 % des paysans d'accéder à la propriété<ref name="Souyri 2010 P560">Modèle:Harvsp</ref>.

Fin de l'occupation

Modèle:Article connexe

Photo noir et blanc d'un homme en costume sombre, assis devant un table blanche, un stylo à la main. Six hommes en costume sombres se tiennent debout derrière lui.
Le traité de San Francisco est signé par Shigeru Yoshida pour le Japon le Modèle:Date et met fin à la période de l'occupation.

Les débuts de la guerre froide en 1946 obligent les États-Unis à revoir leur relation avec le Japon : en Extrême-Orient, la Corée du Nord communiste est créée en 1948, et l'année suivante les communistes achèvent leur conquête de la Chine continentale. La priorité est alors donnée au redressement économique de l'archipel. Après un intermède socialiste assuré par Tetsu Katayama, les libéraux arrivent au pouvoir en 1948 avec Yoshida. En octobre de la même année, l'occupant instaure une nouvelle politique économique dirigée par Joseph Dodge : une politique déflationniste est mise en place, et les libertés publiques sont réduitesModèle:Sfn. En 1950 des purges politiques visant les communistes touchent plus de Modèle:UnitéModèle:Sfn. L'occupant décide de réarmer en partie le pays, alors que la guerre de Corée vient d'éclater, ce qui relance l'activité de pans entiers de son économie : dès 1951, la production industrielle bondit de 12 %<ref name="Souyri 2010 P565">Modèle:Harvsp</ref>.

C'est dans ce climat international tendu, que s'ouvrent les négociations du traité de paix. Malgré l'opposition de gauche qui tente d'obtenir la neutralité du pays, et la droite conservatrice de Hatoyama et Kishi qui envisage de reconstituer une armée sitôt l'indépendance recouvrée, le premier ministre Yoshida accepte les conditions américaines qui prévoient l'instauration de bases militaires permanentes dans le pays<ref name="Souyri 2010 P565"/>. Le Modèle:Date, Modèle:Unité ratifient par écrit le traité de paix avec le JaponModèle:Sfn.


Deux décennies d'évolution rapide (années 1950 et 1960)

Modèle:Article détaillé

Modernisation économique

Modèle:Article connexe Dans les années 1950, l'économie reste en partie tournée vers les besoins de la reconstruction, et la balance commerciale du pays reste déficitaire jusqu'en 1965, puis devient excédentaire, permettant au pays de stocker des réserves de monnaies étrangèresModèle:Sfn. De 1955 à 1973, la croissance économique est soutenue : le produit national brut est multiplié par 5Modèle:Sfn grâce à des améliorations technologiques et des disponibilités importantes en capital pour financer les investissements de modernisationModèle:Sfn. L'industrie crée Modèle:Unité d'emplois entre 1947 et 1990Modèle:Sfn, et le pays accède au rang de grande puissance économique. Le Modèle:Abréviation discrète du pays dépasse celui du Royaume-Uni en 1967, et celui de l'Allemagne de l'Ouest en 1969Modèle:Sfn.

La part de l'agriculture dans l'économie poursuit sa décroissance : de 45 % en 1950, elle chute à 18 % en 1970. Ce phénomène s'accompagne d'un dépeuplement de certaines régions, notamment le long de la mer du Japon<ref name="Souyri 2010 P575"/>. Une politique de contrôle des prix (limitation des importations, stockage des excédentsModèle:, etc.), reconduite par les gouvernements successifsModèle:Sfn, permet de dégager des marges suffisantes pour soutenir la mécanisation de l'agricultureModèle:Sfn.

Mais le développement économique engendre des problèmes de santé publique. Des maladies résultant de pollutions industrielles font leur apparition Modèle:Incise. La baie de Tokyo est rendue impropre à la pêche en 1962Modèle:Sfn, alors que la capitale est régulièrement le théâtre de phénomènes de smog. En 1970, la pollution de l'air à Tokyo atteint un pic ; l'année suivante, une agence nationale de l'environnement est crééeModèle:Sfn.

Un système politique dominé par les conservateurs

Modèle:Article détaillé

Photo noir et blanc de deux hommes en costume sombre, assis devant une table ronde.
Yoshida et Hatoyama au début des années 1950.

Le Japon sort de la période de l'occupation dirigé par le Premier ministre Yoshida qui, avec le soutien du Parti libéral du Japon, détient le pouvoir depuis les élections législatives japonaises de 1949. Entouré de ministres proches comme Eisaku Satō et Hayato Ikeda, il conserve son poste jusqu'en 1954 malgré les nombreuses attaques de HatoyamaModèle:Sfn, écarté du pouvoir par l'occupant américain en raison de ses responsabilités politiques d'avant-guerreModèle:Sfn.

Photo aérienne noir et blanc d'un carrefour de deux avenues bordées par des arbres, dans lesquelles est rassemblée une foule immense. Le bâtiment de l'assemblée nationale forme l'arrière-plan de l'image.
Le bâtiment de la Diète entouré par des manifestants en 1960.

Hatoyama est élu au poste de Premier ministre en 1954, porteur d'un discours nationaliste réclamant plus d'indépendance vis-à-vis des Américains<ref name="Souyri 2010 P567">Modèle:Harvsp</ref>. Le succès que remporte le parti socialiste aux élections législatives de 1955 pousse les conservateurs, divisés entre plusieurs partis, à se regrouper au sein du Parti libéral-démocrateModèle:Sfn. Hatoyama réussit à unir au sein d'un même parti des tendances allant du centre gauche à la droite nationaliste<ref name="Souyri 2010 P567"/>, ce qui permet au parti de régner sans partage pendant plusieurs décennies<ref name="Souyri 2010 P568">Modèle:Harvsp</ref>. Les années 1950 sont par ailleurs marquées par de grands mouvement sociaux, et les étudiants regroupés dans le Zengakuren émergent comme une des grandes forces politique du momentModèle:Sfn. Lorsqu' en 1960, le premier ministre Nobusuke Kishi tente de faire passer en force la signature d'un traité de coopération militaire avec les États-Unis, près de Modèle:Unité se rassemblent pour protester autour du bâtiment de la DièteModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Dans les années 1960, s'enchaînent les mandats de Hayato Ikeda de 1960 à 1964 puis de Eisaku Satō de 1964 à 1972. Le premier engage le Parti libéral-démocrate dans une politique favorisant l'économie, visant « haute croissance et doublement des salaires », et remporte assez largement les élections législatives de 1960Modèle:Sfn. Un calme social s'installeModèle:Sfn alors que la croissance du PIB se maintient à plus de 10 % par anModèle:Sfn. Son successeur et continuateur conserve le pouvoir pendant plus de sept ans, le record de l'après-guerreModèle:Sfn.

Sur le plan international, si le pays n'est plus formellement sous occupation américaine depuis la signature du traité de San Francisco en 1952, il reste dépendant des États-Unis. Le traité de sécurité entre les États-Unis et le Japon signé en 1951 garantit à l'ancien occupantModèle:Sfn l'accès à près de Modèle:Unité (ports, casernes, bureaux, etc.)<ref name="Souyri 2010 P568"/>. Un nouveau traité est signé en 1960 mais n’entraîne que quelques pertes mineures pour l'ancien occupantModèle:Sfn. Okinawa ne repasse sous souveraineté japonaise qu'en 1972Modèle:Sfn. Cependant, la normalisation des relations avec les pays voisins n'intervient qu'après la signature du traité de San Francisco. Il faut attendre 1956 pour que les relations avec l'URSS se normalisent, 1965 pour rétablir celles avec la Corée du Sud, et 1972 pour un rapprochement avec la Chine populaireModèle:Sfn.

Une société renouvelée

Photo couleur d'une automobile blanche.
La Nissan Sunny produite à faible coût dans les années 1960 permet à de nombreux foyers japonais d'avoir accès à l'automobile.

La population japonaise s'accroît régulièrement jusqu'au début des années 1970. Bien que le taux de fécondité diminue de Modèle:Unité par femme en 1947 à Modèle:Unité en 1970, l'espérance de vie croît de Modèle:Unité en 1937 à Modèle:Unité en 1960 (puis Modèle:Unité en 1990). La population passe ainsi de Modèle:Unité à la fin des années 1930 à plus de Modèle:Unité dans les années 1960Modèle:Sfn. Une urbanisation massive s'organise dans les agglomérations de Tokyo, de Kyoto, et de Nagoya ; en 1970, 72 % de la population mènent une vie citadine<ref name="Souyri 2010 P575">Modèle:Harvsp</ref>. L'éducation progresse aussi. Alors qu'en 1950 seuls 50 % des élèves poursuivent leur scolarité au-delà du collège, ils sont 90 % en 1975. Le nombre d'étudiants à l'université passe de Modèle:Unité en 1950 à Modèle:Unité en 1970Modèle:Sfn. Une classe moyenne importante émerge, qui se dote de biens d'équipement en nombre ; vers 1970, environ 90 % des ménages sont équipés de lave-linges, d'aspirateurs, de réfrigérateurs, et de téléviseurs en noir et blanc. Les automobiles en circulation se multiplient, la production évoluant de Modèle:Unité en 1956 à Modèle:Unité en 1970<ref name="Souyri 2010 P575"/>.

Le peuple japonais a accès à une culture de masse diffusée par la radio et le cinéma, des médias en forte croissance entre 1945 et 1960, avant d'être supplantés par la télévisionModèle:Sfn. À côté de cette culture moderne, un mouvement de préservation des modes d'expressions traditionnels, porté dès avant-guerre par l'écrivain Sōetsu Yanagi, se poursuitModèle:Sfn ; c'est dans cette optique que la Fondation du Japon voit le jour en 1972Modèle:Sfn.

Photo noir et blanc d'un homme aux cheveux noires, accoudé au rebord d'une fenêtre.
Kawabata obtient le prix Nobel de littérature en 1968.

Les thèmes de la guerre et de la défaite hantent la littérature japonaise, les livres de Jun Takami et Osamu Dazai notamment<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et, dès les années 1950, des auteurs comme Kawabata et Mishima accèdent à une reconnaissance internationale<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le thème de la bombe atomique, et plus largement de la guerre froide, trouve un écho dans des œuvres de science-fiction, et se prolonge au cinéma avec l’apparition de la figure de Godzilla<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans le domaine des arts plastiques, le Gutai, un mouvement d'avant-garde, ouvre un nouveau champ d'exploration artistique et participe à l'épanouissement de l'art contemporain dans le pays<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le cinéma produit aussi bien des films d'époque (jidai-geki, comme Rashōmon (1950) et Les Sept Samouraïs (1954) de Kurosawa) que des films aux thèmes contemporains (gendaigeki)<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Une Nouvelle Vague japonaise, représentée par le cinéaste Nagisa Ōshima, est aussi active au cours de ces deux décennies<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

L'« après-après-guerre » (années 1970 et 1980)

Des chocs économiques au rebond

Modèle:Article connexe L'économie japonaise subit deux chocs économiques successifs au début des années 1970. Confrontés à une forte inflation, les États-Unis Modèle:Lien en 1971 à la convertibilité du dollar en or. Le yen s'apprécie de 15 %, ce qui pénalise les exportations et la compétitivité des entreprises japonaises<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le premier choc pétrolier de 1973-1974 concourt à ralentir la croissance du pays, et l'oblige à revoir son modèle économique. De nouveaux biens d'équipement (magnétoscopes, appareils photos, chaînes stéréoModèle:, etc.) prennent une importance grandissante à l'exportation, et assurent une balance commerciale de plus en plus bénéficiaire. Globalement, la croissance annuelle entre 1973 et la fin des années 1980 atteint 5 à 6 %, soit des taux bien supérieurs à ceux d'autres pays développés<ref name="Souyri 2010 P581">Modèle:Harvsp</ref>.

Photo aérienne couleur d'une installation industrielle au bord de la mer, sous un ciel bleu.
La première centrale nucléaire japonaise est inaugurée en 1966.

La consommation d'énergie quintuple entre 1960 et 1990. Mais la ressource énergétique principale s'épuise rapidement : en 1955, l'exploitation du charbon disponible sur le territoire japonais couvre 79 % des besoins, seulement 17 % en 1990. Après avoir eu recours aux hydrocarbures importés de l'étranger pour pallier le manque de charbon, le pays opte pour l'énergie nucléaire. La première centrale entre en activité en 1966 à Tōkai, et, au début des années 1990, une quarantaine de réacteurs produisent le quart de la production énergétique nationaleModèle:Sfn.

La hausse du yen combinée à une balance commerciale très bénéficiaire a plusieurs effets visibles à l'international. Le pouvoir d'achat des Japonais leur permet de se rendre en nombre à l'étranger et de s'adonner à la consommation touristique<ref name="Souyri 2010 P581"/>. De plus, les produits de leurs entreprises, notamment dans le secteur des technologies, inondant certains marchés, éveillent l'intérêt de la jeunesse occidentale pour les productions culturelles du Pays du Soleil levant<ref name="Souyri 2010 P582">Modèle:Harvsp</ref>. Sur la scène internationale, le Japon accède au rang de modèle économique<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Cette reconnaissance et sa prospérité l'incitent à augmenter sa participation financière dans de grands organismes internationaux (aide au développement de pays du tiers monde, contributions aux projets de l'Unesco...). En outre, il investit les excédents de sa balance commerciale en achetant en masse des bons du Trésor américain<ref name="Souyri 2010 P582"/>.

Scandales politico-financiers et rapprochement avec la Chine

Modèle:Article connexe

Photo noir et blanc d'un homme en costume clair, assis sur un canapé.
Kakuei Tanaka en 1954.

Entre 1972 à 1987, le système politique japonais est sous l'influence d'un seul homme : Kakuei Tanaka. Premier ministre de 1972 à 1974, il s'impose comme « faiseur de roi » les années suivantes, grâce à ses ressources financières et ses réseaux politiques<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il commence sa carrière politique dans la région de Niigata dont il est originaire, et y met en place un système de financement occulte lui permettant de couvrir les dépenses de ses campagnes électorales, ainsi que celles de ses soutiens <ref>Modèle:Harvsp</ref>. En 1974, à la suite d'un scandale politico-financier, il est contraint à la démission. Son influence au sein du [[Parti libéral du Japon|Modèle:Abréviation discrète]] reste cependant forte<ref>Modèle:Harvsp</ref>, même après les révélations publiques de son implication dans l'Affaire Lockheed qui éclate en 1976<ref name="Hérail et al. 2010 P.1346">Modèle:Harvsp</ref>. Le système de factions qu'il a renforcé dans le parti fragilise le pouvoir des premiers ministres qui ne peuvent plus compter sur de fortes majorités : cinq Premiers ministres se succèdent jusqu'en 1982, effectuant des mandats d'au plus deux ans<ref name="Hérail et al. 2010 P.1346" />. Le parti lui-même est profondément divisé : en 1979, faute d'un accord interne, il présente deux candidats au poste de Premier ministre. Il devient en outre très impopulaire : les effectifs de sa base militante est divisée par deux la même année<ref name="Hérail et al. 2010 P.1346"/>.

Le parti, et le pays, retrouvent une certaine stabilité politique avec l'arrivée au pouvoir de Yasuhiro Nakasone. Nommé en 1982, il parvient à conserver son poste après les élections législatives de 1983 et de 1986<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il désigne Noboru Takeshita pour lui succéder à la tête du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Modèle:Abréviation discrète]]. Ce dernier, grâce à l'appui d'une faction importante du parti, s'installe aux commandes du pays en 1987. Cette même faction va porter au sommet de l'État trois autres de ses membres entre la démission de Takeshita en 1989 et 1992<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Au niveau international, le Japon opère un rapprochement diplomatique avec la République populaire de Chine. Jusqu'en 1972, influencé par les Américains, le pays ne reconnaît que Taïwan comme interlocuteur, mais les choses évoluent lorsque les États-Unis, ayant subi un échec lors de la guerre du Viêt Nam, amorcent un début de désengagement en Asie. Le Japon et la Chine signent finalement un traité de paix en 1978<ref>Modèle:Harvsp</ref>, dans lequel une clause met en garde contre la présence « hégémonique » de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Modèle:Abréviation discrète]] dans la région<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans le même temps, les relations avec le régime du général sud-coréen Park Chung-hee restent conciliantes, et le gouvernement japonais accepte de couvrir l'enlèvement à Tokyo d'un opposant sud-coréen<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Mouvements sociétaux et développement urbain

Les nouvelles religions ou Shinshūkyō, qui se sont développées au cours des décennies précédentes, connaissent leur apogée au début des années 1970<ref>Modèle:Harvsp</ref>, avant d'être remplacées par d'autres mouvements sectaires plus récents (shin-shinshūkyō<ref>Modèle:Harvsp</ref>), qui séduisent une population plus jeune et plus urbaine<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les pratiques religieuses évoluent aussi : en 1984, par exemple, 65 % des Japonais interrogés indiquent ne pas avoir de croyance, quand dans le même temps 81 % d'entre eux visitent les temples les premiers jours de l'année<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Photo aérienne couleur d'un ensemble de gratte-ciel au milieu d'un zone urbaine.
Nishi Shinjuku est construit à Tokyo à partir des années 1970.

Au début des années 1970, une nouvelle génération d'écrivains, nés après la Seconde Guerre mondiale, fait irruption sur la scène littéraire nationale. Elle propose des approches artistiques plus diverses que celles conçues par les générations antérieures<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Des écrivains comme Kenzaburō Ōe, Kenji Nakagami et Haruki Murakami deviennent des auteurs-phares<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans le domaine des mangas, le style gekiga commence à s'imposer dès la fin des années 1960<ref>Modèle:Harvsp</ref> et les dessinatrices du Groupe de l'an 24 renouvellent le style des Shōjo<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

La baisse continue de la fréquentation des salles de cinéma (d'un milliard d'entrées par an en 1950 à Modèle:Unité en 1973) remet en cause les investissements des principaux studios du pays. Le réalisateur Akira Kurosawa, par exemple, doit faire appel à des capitaux soviétiques ou américains pour pouvoir financer ses films<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Bien que les mouvements de concentration urbaine vers les grandes villes ralentissent, certaines régions comme Hokkaidō ou Kyūshū tirent profit d'un développement régional. Malgré des initiatives étatiques en leur faveur, les autres aires géographiques restent en marge<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans les grandes villes comme Tokyo, des quartiers de gratte-ciels commencent à être construits. C'est le cas, par exemple, de Nishi Shinjuku où les premiers immeubles de grandes hauteurs apparaissent dans les années 1970<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Un pays face aux crises depuis les années 1990

Modèle:Article détaillé La mort de l'empereur Hirohito et l'accession au trône de son fils Akihito en Modèle:Date ouvrent l'Ère Heisei. Ses premières années sont assombries par plusieurs crises majeures. En 1990, éclate la bulle spéculative japonaise, à l'origine de la « décennie perdue », pendant laquelle la situation économique du pays se détériore<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En 1995, la gestion par l'État de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo et du séisme de Kōbe soulèvent de vives critiques<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

L'hégémonie du Modèle:Abréviation discrète contestée

Modèle:Article connexe À partir de 1989, le Parti libéral-démocrate, qui détient les rênes du pouvoir politique depuis l'après-guerre, se fracture de l'intérieur et enchaîne les défaites électorales. Éclaboussé par plusieurs scandales, il perd sa majorité au sénat lors des Modèle:Lien. Le Parti socialiste japonais, affaibli par des divisions internes, ne parvient cependant pas à faire fructifier sa victoire<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Plusieurs scissions ébranlent alors le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Modèle:Abréviation discrète]], qui se présente divisé aux élections législatives de 1993. Morihiro Hosokawa, chef du Nouveau parti du Japon, réunit autour de lui une coalition et devient en Modèle:Date le premier Premier ministre non issu du Modèle:Abréviation discrète depuis Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Cependant la coalition éclate en Modèle:Date, et, après un intérim assuré pendant Modèle:Unité par Tsutomu Hata, le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Modèle:Abréviation discrète]] revient au pouvoir au sein d'une coalition dirigée par les socialistes du Premier ministre Tomiichi Murayama<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'émergence d'une forme de bipartisme est attestée par les observateurs, renforcée par les bons résultats du Parti de la nouvelle frontière aux Modèle:Lien. Cependant des dissensions idéologiques internes à la coalition, ainsi que la gestion jugée mauvaise par l'opinion du séisme de Kōbe et de l'attentat contre le métro de Tokyo en 1995 font chuter la popularité du gouvernement Murayama<ref>Modèle:Harvsp</ref>. À l'issue des élections législatives de 1996, le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Modèle:Abréviation discrète]] remporte Modèle:Unité contre 156 pour le Nouveau parti pionnier. Ce dernier implose en plusieurs partis les mois suivants<ref name="Bouissou 2007 P.154">Modèle:Harvsp</ref>.

Ryūtarō Hashimoto forme en 1996 un gouvernement dominé par le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Modèle:Abréviation discrète]], mais doit céder sa place à un autre cadre du parti en 1998 : Keizō Obuchi, après une défaite électorale Modèle:Lien<ref name="Bouissou 2007 P.154"/>. Yoshirō Mori assure la succession à la mort de ce dernier en 2000<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Abréviation discrète porte de nouveau au pouvoir Jun'ichirō Koizumi en 2001. Celui-ci effectue le mandat le plus long depuis Satō, soit cinq ans et cinq mois. Réformateur et bénéficiant d'une certaine popularité, il doit cependant affronter, au sein de son propre parti, un noyau conservateur opposé à ses réformes. Ses successeurs, Shinzō Abe, Yasuo Fukuda puis Tarō Asō, réussissent à maintenir le Modèle:Abréviation discrète à la tête de l'État jusqu'à l'élection, en 2009, du leader du Parti démocrate du Japon : Yukio Hatoyama<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

La seconde période de perte d'hégémonie du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Modèle:Abréviation discrète]] commence en 2007. Aux Modèle:Lien<ref>Modèle:Harvsp</ref> les conservateurs perdent leur majorité, au bénéfice du Parti démocrate du Japon. Deux ans plus tard, Yukio Hatoyama devient le premier des trois Premiers ministres issus du Modèle:Abréviation discrète à se succéder à la tête du pays. Mais ni lui, ni Naoto Kan qui lui succède en Modèle:Date, ni Yoshihiko Noda qui exerce la fonction de Modèle:Date à Modèle:Date ne sont en mesure d'inscrire leur mandat dans la durée. Le retour de Shinzō Abe aux affaires en 2012, replace le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Modèle:Abréviation discrète]] à la tête du pays<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Montée des périls sur la scène internationale

[[Fichier:25.2.28 ナバリ地区コミュニティ道路整備 国際平和協力活動等(及び防衛協力等) 31.jpg|vignette|Depuis 1991, des soldats japonais sont de nouveau envoyés à l'étranger, dans le cadre d'opérations de l'[[Organisation des Nations unies|Modèle:Abréviation discrète]].|alt=Photo couleur de neuf soldats japonais, en uniforme kaki et portant un casque bleu frappé des deux lettres U et N, rassemblés devant l'arrière d'une bétonnière portée. Un ciel nuageux en arrière-plan.]] L'évolution du climat international au début des années 1990 relance le débat sur le caractère pacifiste de la constitution japonaise. Le déclenchement de la crise économique, la fin de la guerre froide en Asie, et l'éclatement de la guerre du Golfe obligent le Japon à repenser sa puissance militaire<ref name="Bouissou 2007 P.510">Modèle:Harvsp</ref>. Pour la première fois, en 1991, il envoie des casques bleus à l'étranger, dans le cadre des accords de Paris sur le Cambodge<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Au niveau régional, des antagonismes anciens s'enveniment entre le Japon, la Chine et la Corée du Nord. Cette dernière, lâchée par son allié soviétique, se lance dans une course à l'armement nucléaire, et menace directement le territoire nippon<ref name="Bouissou 2007 P.510"/>. La Chine, quant à elle, dispute au Japon la souveraineté sur les îles Senkaku<ref name="Bouissou 2007 P.529">Modèle:Harvsp</ref>. Les tensions avec ces deux pays, mais aussi avec la Corée du Sud, prennent souvent pour cadre des questions mémorielles, notamment durant la guerre des manuels en 2005, et à l'occasion de visites d'officiels japonais au sanctuaire de Yasukuni<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Cependant, sous la présidence de George W. Bush, le Japon se démarque à plusieurs reprises de son allié américain en optant pour une politique de conciliation. En 1991, deux ans après les manifestations de la place Tian'anmen, il normalise ses échanges diplomatiques et économiques avec la Chine. En 1998, le premier ministre Obuchi et le président sud-coréen Kim Dae-jung prônent, d'une même voix, une politique d'ouverture envers le voisin nord-coréen, initiative prolongée par deux visites à Pyongyang du Premier ministre Koizumi<ref name="Bouissou 2007 P.529"/>.

Photo couleur d'un porte-avions naviguant sur une mer calme, flanqué, à sa droite, de deux navires plus petits.
Les navires de la classe Izumo sont utilisables comme de véritables porte-avions<ref name="Bouissou 2007 551"/>.

La question de la réforme de l'armée japonaise resurgit à maintes reprises dans le débat public. Malgré une opposition populaire forte, plusieurs cadres politiques plaident pour une réforme de la constitution japonaise pour permettre le déploiement des Forces japonaises d'autodéfense dans des missions plus variées à l'étranger<ref name="Bouissou 2007 551">Modèle:Harvsp</ref>. En 2014, le Premier ministre Abe lance un processus de révision constitutionnelle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans le même temps, la composition des forces armées évolue. En 2012, le lancement de la construction de deux navires de classe Izumo (utilisables comme de véritables porte-avions), associés à la flotte de destroyers de classe Kongō, et aux transporteurs d'assaut de classe Osumi (lancés dans les années 2000), permet au pays de constituer plusieurs groupes de forces opérationnelles<ref name="Bouissou 2007 551"/>.

Marasme économique

Modèle:Article détaillé L'appréciation du yen face au dollar à partir de la seconde moitié des années 1980 provoque le retour de capitaux au pays, souvent investis dans l'immobilier commercial. Cependant, la Banque du Japon intervient pour juguler la bulle spéculative qui se forme, en relèvant son taux d'escompte à partir de Modèle:Date. Dès Modèle:Date le cours de la bourse de Tokyo commence à s'effondrer, et, au terme de l'année, la perte s'élève à 39 %. Pour compenser leurs pertes, des entreprises sont contraintes à vendre leurs actifs immobiliers, ce qui a pour effet de faire baisser la valeur de ceux-ci. Les banques sont elles aussi acculées à la vente d'actifs, et l'économie nationale entre en récession<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La faillite de deux groupes financiers en 1997, la Hokkaido Takushoku Ginko et Modèle:Lien, force le gouvernement à injecter Modèle:Unité de yens dans le système bancaire, mais sans succès jusqu'à ce que des réformes structurelles soient imposées, six ans plus tard, par le gouvernement Koizumi<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Graphique montrant d'une courbe rouge les fluctuations d'un indice boursier de 1970 à 2015.
Indice Nikkei 225 de 1970 aux années 2015.

Sous la pression de ses partenaires commerciaux, désireux d'accéder au marché intérieur japonais, le gouvernement japonais applique plusieurs mesures de déréglementations. Les privatisations d'entreprises, qui avaient commencé dans les années 1980, reprennent lorsque Koizumi prend la direction des affaires du pays<ref name="Bouissou 2007 P.129">Modèle:Harvsp</ref>.

Le taux de chômage double entre 1992 et 2002, passant de 2,2 % à 5,4 %. Il atteint, et parfois dépasse, 10 % dans les catégories comme celles des hommes de moins de Modèle:Unité ou de plus de Modèle:Unité. La part de l'emploi précaire (intérim, contrats à durée indéterminée...) augmente et concerne un actif sur quatre au début des années 2000<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Cependant, la valeur en dollars des exportations progressent continuement, portée par des secteurs restés compétitifs comme l'automobile et l'électronique, et la balance commerciale demeure excédentaire (autour de Modèle:Unité par an). Du fait de l'abondance de ses devises (en 2007, le pays détient Modèle:Unité de devises étrangères), le pays reste le premier créditeur mondial en 2002<ref name="Bouissou 2007 P.129"/>.

Baisse démographique et catastrophes de Fukushima

La population poursuit sa croissance, et atteint un maximum de Modèle:Unité d'individus en 2004. Cependant cette hausse repose sur un allongement de la durée de vie<ref name="Bouissou 2007 P.137">Modèle:Harvsp</ref>, le taux de fécondité étant passé sous le taux de renouvellement dès 1974<ref name="Bouissou 2007 P.136">Modèle:Harvsp</ref>, et la part des plus de Modèle:Unité passe de 7 à 20 % entre 1970 et 2006<ref name="Bouissou 2007 P.137"/>. La baisse de la natalité glisse progressivement jusqu'à Modèle:Unité par femme en 2006<ref name="Bouissou 2007 P.136"/>, et les projections pour 2100 indiquent que la population japonaise pourrait baisser jusqu'à Modèle:Unité d'habitants si la tendance ne s'inversait pas<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Au début des années 1990, des phénomènes culturels, jusque-là marginaux Modèle:Incise, deviennent de notoriété publique. Basés sur diverses expressions de la culture populaire japonaise comme le manga, la japanimation et l'univers des jeux vidéoModèle:Sfn, ils influencent des mouvements artistiques comme SuperflatModèle:Sfn, et porte [[Cool Japan|le Modèle:Langue japonais à l'étranger]] : en 2005, le pays se classe deuxième exportateur mondial de biens culturels (Modèle:Unité de dollars, en valeur)Modèle:Sfn.

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9,0, suivi d'un tsunami, frappe l'Est du Tōhoku autour de Sendai, provoquant la mort de plusieurs milliers de personnes, d'importants dégâts dans toute la partie nord-est de Honshū et l'accident nucléaire de Fukushima<ref name="IPGP Sendai">Modèle:Lien web</ref>. Cette triple catastrophe, écologique et technologique, instille le doute dans une opinion publique japonaise déjà accablée par des années de stagnation économique et inquiète de la montée en puissance de son voisin chinois<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Entrée dans l'Ère Reiwa (2019-)

Naruhito devient le nouveau empereur du japon le Modèle:Date après l'abdication de son père.

Sources

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Bibliographie

Modèle:Article connexe Modèle:Légende plume

Ouvrages généraux concernant l'histoire générale du Japon

Ouvrages centrés sur cette période


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