Islamophobie

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Fichier:IVČRN 14-03-2015 2.JPG
Manifestation islamophobe et xénophobe le Modèle:Date- à České Budějovice en Tchéquie, organisée par le mouvement anti-immigration Modèle:"<ref>Fake Isis attack in Prague by anti-immigrant protesters sparks panic, The Independant, 23/8/2016</ref>,<ref>Islamophobia on the rise, Prague Post, Modèle:Date-.</ref>.

L'islamophobie est un terme polysémique controversé qui se définit étymologiquement comme la peur ou la crainte de l'islam, mais dont le sens désigne surtout la notion d'une hostilité envers l'islam ou envers les musulmans.

En France, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) définit l'islamophobie comme Modèle:" Cette acception est utilisée par plusieurs institutions intergouvernementales, tel que le Conseil de l'Europe, par des organisations internationales de lutte contre les discriminations ainsi que par certains médias francophones. Cette définition est également partagée par le Canada<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Pour certains critiques, l'islamophobie est un terme qui peut Modèle:Incise mettre sur un même plan racisme envers les musulmans (un acte délictueux) et critique de la croyance et de la pratique religieuses (Modèle:"<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>).

Après les attentats du 11 septembre 2001, puis l'essor de l'organisation État islamique, des études montrent une augmentation des actes islamophobes<ref name="www.thecanadianencyclopedia.ca">Modèle:Lien web.</ref>, aussi bien aux États-Unis qu'en Europe. Des associations sont créées dans différents pays pour en défendre les victimes. Des attaques et des violences sont suscitées par l'islamophobie ; parmi les plus marquantes figurent l'attentat contre deux mosquées à Christchurch<ref name="www.internationalaffairs.org.au" />,<ref name="15mai2019_www.lci.fr">Modèle:Lien web.</ref> (51 morts et 49 blessés) ou l'attentat de la grande mosquée de Québec<ref name="15février2017_www.euronews.com" /> (six morts et plusieurs blessés) ainsi que les attentats d'Oslo et d'Utøya (77 morts et 151 blessés)<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name=":3">Modèle:Article</ref>,<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":5">Modèle:Lien web</ref>, toutes commises par des terroristes islamophobes.

À la suite d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies, le 15 mars est choisi comme journée internationale de lutte contre l'islamophobie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2023, la première journée de lutte contre l'Islamophobie dans le monde a lieu en fait le 10 mars<ref>Voir sur news.un.org.</ref>.

Étymologie

Le terme « islamophobie » est composé de islamo- , préfixe des mots en rapport avec l'islam, de l'arabe الإسلام, Alʾislām (« la soumission ») et de -phobie, suffixe<ref>Modèle:Article.</ref> du grec ancien φόβος, phóbos (« effroi, peur »<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou « crainte angoissante »<ref>Modèle:Lien web.</ref>).

Définition et sens

Définitions

Le Conseil de l'Europe, l’OSCE et l’UNESCO Modèle:Incise écrivent que les termes « islamophobie » et « racisme anti-musulman » renvoient à la même notion d’Modèle:" Modèle:Incise. Modèle:". Les rédacteurs précisent : Modèle:"<ref>Principes directeurs à l’attention des éducateurs pour combattre l’intolérance et la discrimination à l’encontre des musulmans, chapitre Modèle:Harvsp.</ref>.

Pour le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), dissout par décret en date du 2 décembre 2020<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il s'agissait de Modèle:" Le Collectif contre l'Islamophobie en Europe (CCIE), créé à la suite de la dissolution du CCIF, partage la même définition.

De nombreuses attaques et violences sont suscitées par l'islamophobie. Parmi les plus marquantes se trouvent l'attentat contre deux mosquées à Christchurch (51 morts et 49 blessés) et l'attentat de la grande mosquée de Québec (six morts et plusieurs blessés)<ref name="www.internationalaffairs.org.au">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="15mai2019_www.lci.fr" />,<ref name="15février2017_www.euronews.com">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Journal_Contemporary_European_Studies">Modèle:Article.</ref>.

Des sens multiples

Le terme d'islamophobie recouvre de nombreuses significations suivant ses locuteurs et les milieux ou il est employé.

Dans les pays occidentaux, le terme peut désigner une attitude xénophobe, à l'encontre des musulmans (d'où le néologisme d'« islamalgame » inventé par de jeunes français d'ascendance nord-africaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>) et par amalgame, des résidents et nationaux d'origine arabe ou maghrébine, voire française comme les harkis<ref name="Robert">Définition du dictionnaire Le Robert édition 2006 : Modèle:".</ref>. En pratique, les concepts d'islamophobie et de racisme peuvent se trouver associés par une partie de la population et par suite difficiles à dissocier pour ces personnes.

Pour Doudou Diène, rapporteur spécial des Nations unies, le terme islamophobie se Modèle:"<ref name="CDH2008">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pour Thomas Deltombe, Modèle:"<ref>L'Islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France, 1975-2005, Modèle:Harvsp.</ref>. Ainsi, d'après ce journaliste, l'islamophobie pourrait soit désigner un racisme soit la critique de la religion musulmane.

Origines et usages

Premières apparitions au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Plusieurs chercheurs ont montré que le mot Modèle:" est attesté en France dès le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn,<ref name="Hajjat et Mohammed 2012">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fernando Bravo Lopez, « Towards a definition of Islamophobia: approximations of the early twentieth century », Ethnic and Racial Studies, Volume 34, numéro 4, 2011.</ref>,Modèle:Sfn.

Le FASOPO (Fonds d'analyse des sociétés politiques) indique en avril 2020, dans une publication de sa revue Sociétés politiques comparéesModèle:Sfn, signée de l'historien Jean-Louis Triaud, que le mot (et non la chose) apparaît bien, pour la première fois, dans une thèse de doctorat présentée le 25 mai 1910 à la faculté de droit de Paris par Alain Quellien, jeune docteur en droit et rédacteur au ministère des Colonies. Celle-ci sera publiée sous le nom de La Politique musulmane dans l’Afrique occidentale française<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Son auteur s'inspire largement des idées de Louis Gustave Binger, directeur des Affaires d'Afrique du même ministère, publiées en 1906 dans une brochure intitulée Le péril de l'islam<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref> (d'abord publiée en 1891 sous le nom Esclavage, islamisme et christianisme).

Le terme islamophobie se retrouve dans d'autres publications de la même époqueModèle:Note,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, comme dans l'ouvrage Haut-Sénégal-Niger de 1912 de Maurice Delafosse<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>,Modèle:Note ou dans un numéro de 1913 de la revue L'Évolution algérienne et tunisienne<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans tous ces ouvrages, il n'a pas le même sens. Il exprime parfois la peur et parfois l'hostilité, mais toujours à propos de l'islam et non des musulmans, due à une « méconnaissance des réalités de cette croyance » véhiculée par des préjugés négatifs<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Jean-Louis Triaud précise dans sa publication que ni Allain Quellien, ni Maurice Delafosse, même s'ils sont tous deux « colonialistes »<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>, ne peuvent être « qualifié d'« islamophobe » »<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref> dans le sens d'une hostilité à l'islam et/ou aux personnes de confession musulmane, à la différence d'autres acteurs de la Troisième République comme Gabriel Angoulvant, gouverneur de Côte d’Ivoire de 1908 à 1915, pour qui l'islamophobie est « un principe d’administration indigène »<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Il précise également que Maurice Delafosse ne peut pas être, non plus, taxé d'islamophilie car il est hostile à l'idée d'accorder une préférence aux musulmans par rapport aux animistes.

La thèse d'Alain Quellien

Dans son ouvrage paru en 1910<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>, Alain Quellien définit l'islamophobie ainsi : Modèle:Citation bloc

Convaincu de l'œuvre civilisatrice de la France en Afrique occidentale, il écrit : Modèle:"<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Il affirme également<ref>Modèle:Harvsp.</ref> que les valeurs morales de l'islam sont incontestables et que celui-ci sera « un des moyens favorables qui pourront améliorer les conditions d'existence des populations de ces régions ». La France devant tirer parti Modèle:".

L'islamophobie, à savoir la peur irrationnelle de l'islam d'une partie de la population française hexagonale qui ignorait tout de la vie et des cultures des populations vivant dans les colonies, est donc, pour Alain Quellien, un frein pour la France coloniale. Elle empêche celle-ci d'agir en concentrant l'attention sur des aspects incompris, peu analysés et/ou fantasmés de la religion musulmane (la guerre sainte, l'esclavage et notamment des « blancs », la polygamie, le fatalisme, le manque de fanatisme et la tolérance de l'islam soudanais). Il écrit, par exemple, dans le chapitre sur les reproches adressés à l'islam : Modèle:Citation bloc

Alain Quellien exprime également une condamnation sans appel des missions chrétiennes : Modèle:Citation bloc

L'objectif d'Alain Quellien était donc de rassurer, en développant un argumentaire positif sur l'islam et les musulmans et une analyse détaillées des rapports entre la France et les « populations islamisées », afin d'emporter l'adhésion des Français à la cause coloniale.

Avant la Seconde Guerre mondiale

Les sociologues Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed<ref name="Hajjat et Mohammed 2012"/>, notent l'utilisation de l'expression « délire islamophobe » dès 1925 en France. Cette occurrence attestée du mot « islamophobe » se trouve dans l'ouvrage L’Orient vu de l'Occident, écrit par le peintre et essayiste Étienne Dinet et l'essayiste Sliman ben Ibrahim (Piazza-Geuthner, 1921, Paris). Les auteurs parlent alors de « délire islamophobe » au sujet d'une biographie de Muḥammad (traduit en Mahomet par les chrétiens au Moyen Âge) écrite par le père jésuite Henri Lammens.

Utilisation contemporaine

Son usage se répand dans le langage médiatique essentiellement à partir des attentats du 11 septembre 2001, à New York, des attentats de Madrid du 11 mars 2004 et des Modèle:Page h', qui, revendiqués par des islamistes, provoquent des réactions de rejet envers des musulmans dans plusieurs pays, principalement occidentaux<ref>« Islamophobie. Les musulmans ne sont plus en odeur de sainteté », Time trad. courrierinternational.com, 10 septembre 2010.</ref>,<ref>« Impact des attentats à la bombe du 7 juillet 2005 à Londres sur les communautés musulmanes dans l'UE », fra.europa.eu, novembre 2005.</ref>.

Pour les journalistes de L'Express, en Modèle:Date : Modèle:"<ref>Modèle:" sur lexpress.fr.</ref>.

Contestation de la thèse du régime des mollahs iraniens

Caroline Fourest et Fiammetta Venner affirment, en 2003, que le mot a pour la première fois été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens<ref name="prochoix 2003">Modèle:Lien web.</ref> pour justifier en 1990 la fatwa contre l'écrivain Salman Rushdie, pour condamner à mort Taslima Nasreen et plusieurs autres intellectuels musulmans pour des écrits jugés blasphématoires<ref>Par exemple Mahmoud Mohamed Taha, assassiné au Soudan, en 1985, pour avoir dénoncé l'incompatibilité de la charia avec la modernité.</ref>. C'est ce qui leur fait dire que Modèle:"<ref name=prochoix26>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:", déclare le « Manifeste des douze : Ensemble contre le nouveau totalitarisme », dans la revue Prochoix.</ref>. Cette affirmation, reprise par Manuel Valls, Pascal Bruckner et Valérie Boyer, a depuis été contestée par de nombreux travaux scientifiques et des vérifications indépendantes<ref name="Graff, Banet">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ainsi, les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat du CNRS mais aussi l'historien Alain Ruscio affirment qu'il n'existe aucune preuve démontrant un usage du mot par des mollahs comme le prétend la thèse de Caroline Fourest : Modèle:Cita. La thèse de Caroline Fourest serait ainsi, selon eux, une véritable Modèle:" afin de rendre synonyme haine envers les musulmans et critique de la religionModèle:Sfn.

L'origine du mot remonte à 1910 avec Alain Quellien, Maurice Delafosse et Paul Marty. Le sociologue Vincent Geisser ajoute : Modèle:" et que son usage est du coup Modèle:". Selon l'AFP, la notion de « racisme antimusulman » est préférée par certains spécialistes<ref name="Graff, Banet"/>.

Alice Géraud écrit, dans Libération, en 2013, que Caroline Fourest Modèle:" Modèle:Incise, et déclare : Modèle:Citation bloc

Critiques du terme

Critique du terme de « phobie »

La construction du néologisme à partir du suffixe « phobie » est critiquée car elle associe la notion d'idéologie Modèle:Incise à un concept de maladie mentale<ref>Philippe Muray, dans son livre Exercices spirituels, tome 3 : Modèle:Citation bloc</ref>Modèle:Refins.

Flemming Rose, rédacteur en chef du journal Jyllands-Posten qui a publié des caricatures de Mahomet déclare : Modèle:Citation bloc

Caroline Fourest soutient que le mot homophobie n'a rien à voir avec le terme islamophobie (et donc par extension judéophobie) car le premier stigmatise une phobie envers des individus pour ce qu'ils n'ont pas choisi, ce qui constitue un racisme, et le dernier confond la haine de l'islam (et non des musulmans) avec le choix qu'il représente<ref>Elle déclare dans La Tentation obscurantiste, au chapitre « Le piège du mot islamophobie » : Modèle:Citation bloc</ref>. Sa position est donc la même que celle du HCI citée plus haut.

Confusion entre hostilité envers l'islam et les musulmans

Pour certains critiques, l'islamophobie est un terme confondant la haine envers les musulmans et la critique de l'islam, notamment en pouvant mettre sur un même plan racisme envers les musulmans et critique de la pratique religieuse<ref name=":1"/>. Ainsi pour Régis Debray, l'usage du terme islamophobie s'apparente à un chantage qui amalgame la critique d'une religion avec l'injure faite aux fidèles de cette religion<ref>« Régis Debray : « Le chantage à l'islamophobie est insupportable », marianne.net, 28 janvier 2016.</ref>.

Didier Delaveleye, pour le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (MRAX), rappelle la construction du mot et le sens qui en découle : Modèle:"<ref>Dans « Quand l’islamophobie questionne la laïcité ».</ref>.

Pour Meïr Waintrater, ancien directeur de la revue juive L'Arche, il ne faut toutefois pas se laisser Modèle:"<ref>Dictionnaire de l'islamophobie, sous la direction de Kamel Meziti, éditions Bayard, 2013 (p. 332).</ref>.

Le dessinateur Charb, assassiné dans l'attentat perpétré en janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo, dresse un Modèle:"<ref>Marika Bret, Le Grand Orient de France « toujours Charlie » !, Revue Humanisme, 2018/1 (N° 318), p. 19-22.</ref>, ou un « réquisitoire virulent » contre l'utilisation du mot « islamophobie » avec la « complicité des médias », dans un livre posthume intitulé Lettres aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes : Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>« Le livre posthume de Charb sur l'islamophobie », Le Monde, 15 avril 2015.</ref>.

Pour le politologue spécialisé de l'islam Gilles Kepel, Modèle:Citation bloc

Pour le philosophe et essayiste Pascal Bruckner, le terme d'islamophobie relève de l’illusion et d'un « racisme imaginaire ». L'écrivain dénonce toutefois la haine envers les musulmans<ref>« Pour Pascal Bruckner, l’“islamophobie” relève de l’illusion », Le Monde, 2 février 2017.</ref>.

Pour l'universitaire Bernard Rougier, auteur des Territoires conquis de l'islamisme, sociologue et spécialiste de l'évolution de l'islamisme au Moyen-Orient et en France, Modèle:"<ref>Judith Waintraub, « Clientélisme à la sauce islamique », Le Figaro Magazine, semaine du 20 mars 2020, p. 44-48.</ref>.

Islamophobie, synonyme de critique de l'islam ?

Selon l'intellectuel américain Edward Saïd, le terme « islam », tel qu'il est utilisé par les médias et les « experts », recouvre en effet des réalités politiques, sociales, géographiques extrêmement variées (et parfois contradictoires)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Covering Islam, How the media and the experts determine how we see the rest of the world, par Edward W. Said, Vintage, Londres, 1996 Modèle:ISBN.</ref>.

Claude Imbert, membre du Haut Conseil à l'intégration (HCI), fondateur et éditorialiste de l'hebdomadaire Le Point, revendique être islamophobe<ref>C. Imbert sur la chaîne LCI ; « Claude Imbert, islamophobe déclaré », acrimed, 26 octobre 2003.</ref> : Modèle:Citation bloc

Éric Conan, journaliste à L’Express, estime que le terme relève de la « guerre des mots »<ref name="membres.lycos.fr">« Qui parle d'islamophobie ? » par Éric Conan dans L'Express du 4 décembre 2003.</ref>, qui serait prise dans une lutte idéologique, voire une guerre, au sein de l'islam lui-même, où l'islamisme en sous-main tendrait à imposer un point de vue contraire à la fois à la tendance strictement religieuse de l'islam et sa composante libérale.

Toutefois, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) affirme qu'il est important d'utiliser le mot Modèle:" pour désigner la haine envers les musulmans, comme elle explique dans son rapport annuel relatif à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie de l'année 2013<ref>Voir sur ladocumentationfrancaise.fr.</ref> : Modèle:Citation bloc

Le Mouvement des musulmans laïques de France (MMLF) avec Kebir Jbil soutient Modèle:Refnec.

Pour le sociologue Jean-Pierre Le Goff, Modèle:" aurait, au nom de la lutte contre l'islamophobie, accusé Modèle:". De cette manière se serait créée Modèle:", Modèle:"<ref>Jean Pierre Le Goff : « L'impuissance politique est enrobée dans les bons sentiments », entretien sur lefigaro.fr, 25 mars 2016.</ref>.

La chroniqueuse Sophia Aram, dans son billet du 26 octobre 2020 sur France Inter, va dans le même sens que le sociologue Jean-Pierre Le Goff. Elle déclare : Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Blasphème

Selon le Bondy Blog, lors d'un colloque ayant eu lieu à l'École supérieure de gestion en mars 2009, Dominique Sopo explique que Modèle:"

Selon la revue Humanisme : Modèle:Citation bloc

Après l'attaque terroriste islamiste contre Samuel Paty en 2020, François-Xavier Bellamy déclare Modèle:"

Islamophobie, manipulation idéologique ?

En 2019, dans son ouvrage Islamophobie. Intoxication idéologique<ref>Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>, Philippe d'Iribarne, économiste et anthropologue, directeur de recherche du laboratoire Modèle:"<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> du CNRS, développe l'idée que le mot islamophobie est une manipulation qui nuit à la paix civile et empêche d'exercer son esprit critique. Selon lui cette notion Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le journal La Croix juge la thèse d’Iribarne Modèle:"<ref>Modèle:Article.</ref>.

Violences et attaques motivées par l'islamophobie

Des actes violents de haine contre les musulmans sont souvent motivés par l'islamophobie. Selon la sociologue Nonna Mayer et le chercheur Vincent Tiberj, spécialiste de l'influence des attentats sur l'opinion publique<ref>Modèle:Article.</ref>, les violences islamophobes connaissent souvent une recrudescence à la suite d'attentats commis par des terroristes islamistes, particulièrement en France<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Attaques et attentats terroristes islamophobes

Fichier:Marwa el-Sherbini. funereal meeting of dresden - germany.jpg
Commémoration en la mémoire de Marwa El-Sherbini, assassinée le Modèle:Date- par un terroriste islamophobe sous les yeux de son fils de trois ans alors qu'elle était enceinte.
Fichier:Flowers and tributes at Linwood Avenue memorial for Christchurch mosque shootings, 20 March 2019.jpg
Commémoration en la mémoire des 51 victimes — âgées de 3 à 78 ans — mortes dans un attentat terroriste islamophobe commis à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, le Modèle:Date-.

Ceci est une liste non-exhaustive d'attentats récents ayant pour motif unique l'islamophobie.

Attaques et dégradations islamophobes contre des lieux de culte

En France

Rapport entre islamophobie et racisme

Dans son rapport de mars 2008, l’observatoire de l’Organisation de la coopération islamique sur l’islamophobie estime que celle-ci a pris récemment de l'ampleur dans les pays occidentaux. Il se peut qu'il fasse référence à la période qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001 à New York, du 11 mars 2004 à Madrid, du 7 juillet 2005 à Londres<ref>Selon l’Observatoire de l’Organisation de la coopération islamique sur l’islamophobie : Modèle:Citation bloc</ref>.

La raison de l'opposition à l'usage du terme est explicitement énoncée lors du désaccord entre le MRAP et le syndicat d'enseignants, Unsa-Education, qui comme d'autres syndicats et organisations laïques, telle la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), ont refusé la demande du MRAP en faveur de l'usage du terme « islamophobie », et ce, à l'occasion de la « semaine d'éducation contre le racisme à l'école » (21-26 mars 2005).

En France, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) remet en mars 2004 un rapport au premier ministre où on peut lire que Modèle:"<ref>Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), La lutte contre le racisme et la xénophobie. Rapport d'activité 2003, La Documentation française, 2004, 656 p. Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>.

Le Haut Conseil à l'intégration français rappelle qu'Modèle:"

Certains refusent l'assimilation au racisme qui est parfois faite, expliquant que l'islam se choisit, à l'inverse des origines ethniques. Des observateurs et analystes, qui contestent l'emploi du terme, considèrent que cette notion contribue à propager un amalgame voulu entre religion, ethnie, et culture, amalgame qui contribue à transformer la crainte initiale en racisme. Entretenant la confusion dans les esprits et amalgamant la religion à l’origine ethnique, le concept d’islamophobie, sous couvert de lutte contre le racisme, sanctuarise l'islam<ref name="Versaille">« L’islamophobie, une instrumentalisation politique », André Versaille, causeur.fr, 23 mai 2017.</ref>.

Selon Anne-Marie Thiesse, le terme « musulman » aurait longtemps désigné, en France, durant la période coloniale, non pas une catégorie religieuse mais une catégorie ethno-raciale : les Arabo-Berbères d'Afrique du Nord, qu'ils soient ou pas de confession musulmane<ref>Modèle:", Anne-Marie Thiesse, Faire des Français : quelle identité nationale ?, Stock, 2010, Modèle:P..</ref>. Cette définition ethno-raciale est encore parfois utilisée pour désigner des personnes qui ne sont pas de confession musulmane mais en référence à leur origine arabo-berbère. Ainsi, selon Vincent Ferry et Piero-Galloro, pour Nicolas Sarkozy, le terme « musulman » Modèle:" mais une connotation ethnique<ref>Vincent Ferry, Piero-Galloro, De la discrimination dite « ethnique et raciale »: Discours, actes et politiques publiques - entre incantations et humiliations, Éditions L'Harmattan, 2009, Modèle:P..</ref>.

Ce type de proposition, où la foi religieuse individuelle disparaît derrière une catégorisation ethnicisante, favorise les glissements sémantiques entre, par exemple, « arabes », « musulman » et, par suite, « islamistes ». Ainsi peut se développer, sous couvert d'une critique de la foi et des dogmes religieux, ce que le sociologue Saïd Bouamama appelle Modèle:"<ref>L'Affaire du foulard islamique : la production d'un racisme respectable, par Saïd Bouamama, Éditions Le Geai Bleu, 2004 Modèle:ISBN.</ref>.

Vincent Geisser, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe (IREMAM et CNRS) est l'auteur du livre La Nouvelle Islamophobie. L'ouvrage, plaidoyer en faveur de l'adoption du terme d'islamophobie en France. Selon lui, celle-ci « s'ancre très profondément dans la mémoire de l'Algérie coloniale ». Pour lui<ref>dans La Nouvelle Islamophobie, Modèle:P..</ref>,<ref>Vincent Geisser, L'Islamophobie et ses conséquences pour les jeunes, Council of Europe, 2005, Modèle:P..</ref>, Modèle:" C'est dans ce sens qu'elle est dénoncée en France<ref>« Le chef de l'État dénonce « l'islamophobie » sur lesechos.fr.</ref>. Modèle:Refnec.

Pour Élisabeth Badinter, Modèle:"<ref>Modèle:Article.</ref>. Elle dénonce l'assimilation délibérée entre islamophobie et racisme : Modèle:". La philosophe appelle à Modèle:" Mais elle insiste sur l'islamophobie : Modèle:".

Organisations contre l'islamophobie et pour la défense des victimes

Fichier:20191102-140306 manif-Belfort.jpg
Manifestation contre l'islamophobie, le Modèle:Date-, à Belfort.

Modèle:… Des organisations, contre les discriminations ou le racisme en général, luttent contre l'islamophobie ; d'autres ont été créées spécifiquement dans ce but. Après les attentats du 11 septembre 2001, des études montrent une recrudescence d'agressions islamophobes, aussi bien aux États-Unis<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> qu'en Europe<ref>Modèle:Chapitre : Modèle:Citation bloc</ref>. Certaines associations ont été créées pour en défendre les victimes.

Amérique du Nord

Canada

États-Unis

L’association Modèle:Lien (CAIR) a pour but, entre autres, de lutter contre la haine dont les musulmans peuvent être la cible aux États-Unis<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le CAIR a été accusé de poursuivre un agenda islamiste<ref name="The New York Times">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Wapo20141107"/>, d'être lié au Hamas<ref name="foxnews.com">Modèle:Lien web.</ref> et aux Frères musulmans<ref name="Wapo20141107"> "Why the U.A.E. is calling 2 American groups terrorists", Adam Taylor, The Washington Post, 17 novembre 2014</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce que l'association a contesté et décrit comme une campagne de dénigrement<ref name="foxnews.com"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette association a été mentionnée en 2014 parmi une liste d'organisations terroristes par les Émirats arabes unis<ref>Voir sur thenationalnews.com.</ref>, ce qui n'a alors pas manqué de surprendre de Modèle:Cita selon The Washington Post<ref>Modèle:Article.</ref>.

Europe

Belgique

  • Collectif contre l'islamophobie en Belgique (CCIB)

France

Royaume-Uni

Organisations islamophobes

Modèle:… Il existe à travers le monde des organisations qui militent contre l'islamisation, créées selon des motivations diverses, avec des discours plus ou moins haineux, voire des actes de violence. Elles peuvent être qualifiées d'islamophobes.

Birmanie

Chine

États-Unis

Le Modèle:Lien et l'université de Californie à Berkeley ont publié un rapport identifiant une trentaine d'organisations contribuant à la promotion de la haine envers l'islam et les musulmans aux États-Unis<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation étrangère.</ref>, parmi lesquelles :

Europe

Danemark

France

Norvège

République tchèque

Sri Lanka

Perceptions mondiales

Selon le rapport spécial<ref name="CDH2008"/> du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, Modèle:Incise l'islamophobie, bien que le terme soit récent, a existé dès les Modèle:" et a augmenté sensiblement après certaines réactions aux attentats du 11 septembre 2001. L'islamophobie, dans l'acception de «racisme anti-musulman», est sous-jacente à l'utilisation du terme de « choc des civilisations », utilisé par Samuel Huntington, par nombre d'hommes politiques et d'intellectuels qui opposent un « islam global » respectant à la lettre les prescriptions de la charia, à un « Occident » mettant l'accent sur les droits de l'homme.

En 2004, une conférence des Nations unies<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « UN Forum Explores Ways To Fight 'Islamophobia' », Radio Free Europe, décembre 2004.</ref> a eu pour thème les phénomènes de violence envers des musulmans et la recherche de moyens pour combattre l'islamophobie.

Australie

En 2006, le Sunday Herald Sun a publié un sondage commandé auprès de l'institut Gallup, publié le 30 juillet, indiquant que 40 % des Australiens interrogés estiment que l'« islam est une menace à leur mode de vie », et qu'un sondé sur trois craint davantage les musulmans depuis le 11 septembre 2001<ref>Islamophobia and imperialist wars - Green left Weekly, 9 août 2006.</ref>. Un sondage similaire de mars 2006 établit qu'un quart des personnes interrogées voient l'islam comme Modèle:". Cependant, l'un des chercheurs à l'origine de cette étude, Kevin Dunn, de la New South Wales University, affirme que ces personnes se sentent moins menacées par l'islam quand elles ont des contacts directs avec les pratiquants de cette religion<ref>Modèle:" Poll shows ignorance of Islam - Australian Broadcasting Corporation, Modèle:Date.</ref>.

États-Unis

Fichier:Ground Zero Mosque Protesters 5.jpg
Le panneau au premier plan : Modèle:"
Au second plan : Modèle:"

L’islamophobie progresse aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Les actes islamophobes se sont multipliés à travers les États-Unis, comme des magasins qui refusent de servir les clientes qui portent le voile islamique<ref>abc Primetime - How Muslims Are Treated In USA (Refus de service à cause du port du voile).</ref>, ou encore des cas d'extrêmes violences allant parfois à la tentative de meurtre contre les musulmans à cause de leur religion<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Who Is Michael Enright? », The Wall Street Journal, 26 août 2010.</ref>,<ref>« New York : un chauffeur de taxi arabe poignardé dénonce le climat anti-islamique », Branchez-vous matin, 26 août 2010.</ref>.

Une étude sortie en 2006 montre que l'islamophobie aux États-Unis était en expansion fulgurante, alors qu'avant le 11 septembre 2001, 24 % des Américains déclaraient avoir une attitude anti-islamique, c'est ensuite plus de 46 % d'entre eux qui, en 2006, déclaraient être anti-islamiques<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Islamophobia worse in America now than after 9/11, survey finds », The Guardian, 10 mars 2006.</ref>.

En 2015, 55 % des Américains ont une opinion défavorable des musulmans selon un sondage<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « How anti-Muslim are Americans? Data points to extent of Islamophobia », The Guardian, 8 décembre 2015.</ref>.

L'islamophobie se ressent à travers les actions médiatiques de pasteur Terry Jones, créateur en 2010 de la International Burn a Koran Day (journée internationale du brûlage de Coran)<ref>« International Burn-a-Koran Day : les églises évangéliques de France prennent position », Sud Ouest, 9 septembre 2010.</ref> qui consiste à brûler le Coran chaque 11 septembre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Interview vidéo du pasteur brûleur de coran, CNN, 7 septembre 2010.</ref>,<ref>« Autodafé du Coran : la colère se répand et le pasteur Jones tergiverse », Tribune de Genève, 10 septembre 2010.</ref>,<ref>« Le sulfureux pasteur Terry Jones est passé à l'acte en brûlant le Coran », La Tribune de Genève, 22 mars 2011.</ref>.

Europe

La Commission européenne et l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC) ont organisé à l'automne 2003 une table ronde de réflexion sur l'antisémitisme, l'islamophobie et les possibilités de réconciliations entre les communautés<ref>Table ronde avec la participation de la Commission européenne.</ref>. Le terme est aussi utilisé par le Conseil de l'Europe<ref>Troisième Sommet des chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Europe.</ref> Modèle:Refnec.

L'EUMC dans une étude intitulée « Les musulmans au sein de l'Union européenne: discrimination et islamophobie » et publiée courant décembre 2006, souligne que certains musulmans de l'Union européenne sont victimes de discrimination en matière d'emploi, de logement et d'éducation. Les actes islamophobes, allant d'insultes à des agressions physiques et incendies criminels<ref>« L'islamophobie progresse en Europe, selon une étude », Lactualite.com, 18 décembre 2006.</ref>.

Le sociologue Raphaël Liogier Modèle:Style<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Conseil de l'Europe, l’OSCE et l’UNESCO publient une brochure destinée à lutter contre l’intolérance et les discriminations envers les musulmans dans le monde scolaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Allemagne

Selon un sondage réalisé en avril 2016, pour 43 % des Allemands interrogés, la présence d’une communauté musulmane est « plutôt une menace pour l’identité de l'Allemagne »<ref name="sondage ifop avril 2016">Regards croisés sur l'Islam en France et en Allemagne sur ifop.fr.</ref>. En 2010, cette proportion était de 40 %<ref>Modèle:Pdf Regards croisés sur l’islam en France en Allemagne sur ifop.fr.</ref>.

Belgique

Dans ce pays où les questions relatives à la place de l'islam dans la société sont fréquemment abordées, le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (MRAX, homologue belge du MRAP français), fait de la lutte contre l'islamophobie une de ses priorités et a organisé en 2009 et en 2010 plusieurs colloques sur le sujet, les Assises sur l’islamophobie, dans le cadre des Assises de l'interculturalité voulues par le gouvernement fédéral<ref>Najwa Saoudi, Assises sur l’islamophobie, 18 septembre 2009.</ref>,<ref>« Quand l’islamophobie questionne l’école », 10 novembre 2009.</ref>.

Espagne

Une enquête du Real Instituto Elcano en Espagne indique que 68 % des personnes interrogées considèrent les sociétés musulmanes comme « violentes », et 79 % comme « non tolérantes ». 74 % pensent également qu'il existe déjà un choc des civilisations entre les pays occidentaux et le monde musulman<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

France

Dans son livre L'Islam imaginaire, la construction médiatique de l'islamophobie en France (1975-2005)<ref>L'Islam imaginaire : la construction médiatique de l'islamophobie en France (1975-2005), Modèle:Harvsp.</ref>, Thomas Deltombe pense que si le terme « islamophobie » était peu utilisé à l'époque, certains journalistes étaient conscients, dès les années 1980, de la montée du phénomène. Le patron du Nouvel Observateur, Jean Daniel, accusa par exemple en 1983 le gouvernement socialiste de Modèle:Citation bloc

De même, à la suite de l'affaire des « tchadors » de Creil en 1989, Jacques Julliard estima que : Modèle:Citation bloc

Thomas Deltombe décrit l'implication des médias français dans ce qu'il appelle Modèle:" de la religion musulmane. Selon lui, il y a Modèle:"<ref>Modèle:Harvsp.</ref> qui auraient repris de la vigueur avec l'émergence du terrorisme islamiste dans les années 1990 en France (campagne terroriste des Groupes islamiques armés, ou GIA algériens) et après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Des personnalités telles que Alain Gresh<ref>Modèle:Article.</ref> ou Jean Baubérot dénoncent l'islamophobie, qu'ils conçoivent comme un amalgame entre croyants et intégristes, fondée sur une interprétation belliciste du Coran<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et qui sous prétexte de protection de la liberté d'expression, dégénère en xénophobie.

Le Front national diffuse sa première affiche islamophobe en 1987 à l'initiative de Jean-Pierre Stirbois ; celle-ci est cependant dépourvue du logo du FN. Le parti réinvestit la thématique à partir de 2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2003, Caroline Fourest estime que le terme d'islamophobie est instrumentalisé à des fins de prosélytisme en vue d'interdire le blasphème<ref>Modèle:Article.</ref>. La même année, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) publie une étude Intolérance et violences à l'égard de l'islam dans la société française : Modèle:Citation bloc

À Alger, le 3 décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy fait un parallèle entre l'islamophobie et l'antisémitisme : Modèle:Citation bloc

En 2008, dans l'affaire des caricatures de Mahomet par le journal Charlie Hebdo, la justice n'a pas retenu de caractère délictuel à cette publication que certains ont estimé « islamophobe ».

Jean-Paul Gourévitch définit en 2011, dans son ouvrage La Croisade islamiste : pour en finir avec les idées reçues<ref>La Croisade islamiste, pour en finir avec les idées reçues, 2011 Modèle:ISBN, Pascal Galodé Éditions, Modèle:P..</ref>, les Modèle:" qui, selon lui, Modèle:" :

Alain Finkielkraut déclare en 2013 : Modèle:Citation bloc

Dans son essai de 2017, Un racisme imaginaire, Pascal Bruckner écrit : Modèle:Citation bloc

Une partie de l'extrême gauche rejette l'usage du terme « islamophobie ». C'est le cas du parti politique Lutte ouvrière<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sondages

Selon un sondage réalisé en 2012 par l'IFOP, 43 % des Français interrogés jugent que « la présence d’une communauté musulmane en France est une menace pour l’identité de la France »<ref>L’image de l’islam en France sur ifop.com.</ref>.

En 2013, selon un sondage Ipsos, 74 % des Français interrogés estiment que l’islam est une religion intolérante et incompatible avec les valeurs de la société française<ref>« 74 % des Français estiment que l'islam est incompatible avec les valeurs de la société française », Atlantico, 24 janvier 2013.</ref>.

Selon un sondage réalisé en 2015 par l'IFOP, 41 % des Français interrogés considèrent que « même s'il ne s'agit pas de son message principal, l'islam porte malgré tout en lui les germes de violence et d'intolérance »<ref>« Sondage : ce que les Français pensent de l'islam », leparisien.fr, 20 juin 2015.</ref>.

Selon un sondage réalisé en avril 2016, pour 47 % des Français interrogés, la présence d’une communauté musulmane est Modèle:"<ref name="sondage ifop avril 2016"/>.

Montée de l'islamophobie après les attentats

À la suite des attentats islamistes en France en janvier et en novembre 2015. Selon Gilles Clavreul, les actes racistes, antisémites et antimusulmans ont triplé par rapport à l’année 2014. Ils sont passés de 133 en 2014 à 429 en 2015. Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme rapporte dans son bilan le 21 janvier 2016 que les actes islamophobes ont augmenté de 281 % par rapport à l’année précédente<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Selon l'Observatoire national contre l'islamophobie, au premier semestre 2015, la France a connu 274 actes et menaces antimusulmans<ref>Modèle:Article.</ref> ; ce qui selon certains aurait occasionné l’interdiction du port du burkini sur les plages en France notamment en Corse. Pour la Süddeutsche Zeitung, quotidien de Munich, par exemple : Modèle:Citation bloc

Les chiffres, désormais invérifiables<ref>« Rapport 2016 » indisponible sur le site de l'ex-CCIF.</ref>, annoncés par l'ex-CCIF, corroboraient également cette corrélation entre attentats et augmentation des actes islamophobes mais s'avèrent supérieurs à ceux avancés par le ministère sachant que ce dernier ne comptabilise que les plaintes déposées et ne considère pas les actes discriminatoires comme étant des actes islamophobes. Ainsi, sur 588 discriminations, 42 agressions verbales et 55 agressions physiques recensées, seulement 20, 18 et 37 ont respectivement eu droit à des plaintes déposées. Par ailleurs, le collectif note qu'aussi bien les agressions verbales que physiques ont été 2,5 fois plus nombreuses en 2015 qu'en 2014. De plus, dans un graphique où le Collectif illustre l'évolution du nombre d'actes islamophobes en 2015, un grand nombre d'actes islamophobes est relevé après les attentats de janvier 2015.

Après une forte baisse, une nouvelle hausse est observée après les attentats du 10 avril 2015 à l'aéroport d'Orly et du 19 avril avec l'affaire Sid Ahmed Ghlam. On remarque alors un schéma répétitif : un attentat est commis, les actes islamophobes deviennent plus nombreux, pour ensuite revenir à leur chiffre habituel. En 2018, les actes islamophobes sont au plus bas niveau depuis 2010 avec 100 faits islamophobes recensés<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Pays-Bas

Modèle:Refnec, était Pim Fortuyn, leader d'un parti populiste et xénophobe, Modèle:Refsou, et a pointé du doigt plusieurs imams. Un de ses ouvrages s'intitule Contre l'islamisation de notre culture<ref>P. Fortuyn, Tegen de islamisering van onze cultuur: Nederlandse identiteit als fundament, 1997.</ref>. Il est assassiné le 6 mai 2002 par Volkert van der Graaf, un activiste de la cause animale, disant vouloir défendre les « groupes sociaux les plus vulnérables », notamment les musulmans et les demandeurs d'asile, qu'il considérait menacés par Pim Fortuyn<ref>Modèle:Article.</ref>.

La « question musulmane » devient un sujet de discussion et de remises en question d'une tradition libérale et de tolérance après l'assassinat de Theo van Gogh, le Modèle:Date, par un islamiste maroco-néerlandais, Mohammed Bouyeri. Theo van Gogh était un adversaire déclaré de l'Islam radical et de la société multiculturelle<ref>Modèle:Article.</ref>. Son assassinat fait reparler de l'islamisme dans les médias. Sylvain Ephimenco, éditorialiste au quotidien chrétien progressiste Trouw, publie un recueil de chroniques intitulé Contraint à la résistance où il développe l'idée d'une nécessaire résistance à ce que l'islamisme veut détruire dans la démocratie, et où il recommande : Modèle:Citation bloc

Après l'assassinat de van Gogh, il s'est trouvé certains députés, dont Ayaan Hirsi Ali, pour demander au Parlement, d'instaurer une laïcité « à la française ». Modèle:Refnec

Une contribution importante au débat est considérée d'être celle de Ayaan Hirsi Ali, chercheuse à l'American Enterprise Institute. Elle considère l'islam comme « gros problème » aujourd'hui, et recommande de lutter contre lui. Elle admet que le problème vient du radicalisme, mais s'inquiète que « trop de musulmans tolèrent l'islam radical »<ref name="HirsiAli2006">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayaan Hirsi Ali, "Confrontatie, geen verzoening", de Volkskrant, 8 avril 2006.</ref>. En 2006-2007 sa pensée était en phase avec celle du critique littéraire américain Bruce Bawer, auteur du livre While Europe Slept: How Radical Islam Is Destroying the West from Within. Elle se sert de sa comparaison avec le nazisme, où l'islam radical est le nazisme, et ceux qui cherchent la conciliation, commettent l'erreur de Chamberlain<ref name="HirsiAli2006"/>.

En 2017, Shirin Musa, militante associative hollandaise, musulmane voilée, est accusée d'islamophobie par des musulmans et des relativistes après une campagne d'affichage promouvant les mariages mixtes et métis envers les communautés musulmanes néerlandaises<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Sondages

En 2008, un sondage du TNS NIPO, a trouvé que 62 % des Hollandais interrogés favorisaient l'interdiction de construction de nouvelles mosquées. 55 % estimaient qu'il fallait interdire aux musulmans, résidents au pays, de faire venir leurs époux/ses de leur pays d'origine, pour s'y installer. 71 % de la population estime qu'il faut interdire le port, en public, de la burqa afghane<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Doc Sondage politique avril 2008.</ref>.

En 2011, 44 % des Hollandais interrogés pensent que la présence d'une communauté musulmane aux Pays-Bas est une menace pour l'identité de leur pays, et 77 % estiment que les musulmans et les personnes d'origine musulmane ne sont pas bien intégrés dans la société<ref>« Le regard des Européens sur l’islam », p. 2-3, sondage Ifop réalisé en avril 2011.</ref>.

Royaume-Uni

L'islamophobie n'est pas dénoncée en tant que telle avant 1997, date à laquelle l'organisation antiraciste Modèle:Lien publie un document intitulé « Islamophobie, un défi pour nous tous » (« Islamophobia: A Challenge for Us All »)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf « Islamophobia: A Challenge for Us All », Runnymede Trust, 1997.</ref>. Dans la partie Nature de l'islamophobie, le rapport souligne huit points caractéristiques que cet institut associe à l'islamophobie. Les six premiers portent sur la perception de l'islam ou du discours critique que celui-ci tient sur l'Occident ; les deux derniers portent également sur l'hostilité envers les musulmans :

  • les critiques de l'Occident formulées par l'islam sont rejetées de but en blanc ;
  • l'islam est perçu comme une idéologie politique, utilisée à des buts politiques et militaires ;
  • l'islam est perçu comme inférieur à l'Occident. Il est perçu comme barbare, irrationnel, primitif et sexiste ;
  • l'islam est perçu comme violent, agressif, menaçant, soutenant le terrorisme et engagé dans un choc des civilisations ;
  • l'islam est perçu comme séparé et autre, sans valeurs communes avec les autres cultures, n'est pas affecté par celles-ci et lui-même n'ayant aucune influence sur celles-ci ;
  • l'islam est vu comme un bloc monolithique, statique et incapable de répondre aux changements ;
  • l'hostilité anti-musulmane est perçue comme naturelle et normale ;
  • l'hostilité envers l'islam est utilisée pour justifier des pratiques discriminatoires à l'égard des musulmans ainsi que leur marginalisation dans la société.

L'éditorialiste britannique Josie Appleton critique cette définition donnée par le Runnymede Trust : Modèle:Citation bloc

En 2004, le Runnynede Trust a publié un autre rapport décrivant l'institutionnalisation de l'islamophobie dans plusieurs corps publics<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Islamophobia pervades UK - report BBC - Wednesday, 2 juin 2004.</ref>.

Kenan Malik, auteur d'une étude statistique des phénomènes de racisme envers les musulmans en Grande-Bretagne, tempère largement ce que soutiennent les partisans de cette dernière acception du terme. Selon cet auteur, l'existence d'une haine largement répandue envers les musulmans « est un mythe ». Ce qui amène l’auteur à conclure que « Les accusations d'islamophobie, sont destinées Modèle:"<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Essays: 'Islamophobia myth' by Kenan Malik|Prospect Magazine February 2005 issue 107.</ref>. Un point de vue proche est soutenu par le commentateur politique Douglas Murray qui juge que les accusations d'islamophobie Modèle:". Soutenant qu'il s'agit avant tout d'un chantage moral, il affirme a contrario que Modèle:"<ref name="lepoint">Douglas Murray : « Le rêve que les mosquées côtoient les bars gay ne se concrétise pas », entretien, lepoint.fr, 14 juin 2017.</ref>.

La confédération syndicale la plus importante, la TUC, a mis en place un travail commun avec le Conseil musulman de la Grande-Bretagne visant explicitement à combattre l'islamophobie. Les deux organisations ont, par exemple, organisé un colloque commun en avril 2007.

En août 2007, parait un sondage selon lequel 59 % des Britanniques interrogés pensent qu'il est possible d'être à la fois musulman et citoyen britannique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Issues in Terrorism and Homeland Security: Selections from CQ Researcher, page 216, à propos d'un sondage de Harris Interactive pour le Financial Times.</ref>.

Après l'attentat du 22 mai 2017 à Manchester, la presse révèle que l'auteur de l'attentat-suicide, Salman Ramadan Abedi, faisait partie d'une « clique » parlant l'arabe à l'école qui avait accusé un professeur d'islamophobie après que celui-ci avait interrogé les élèves pour savoir ce qu'ils pensaient de quelqu'un qui s'attacherait une bombe et ferait sauter des personnes avec lui. Le groupe était allé se plaindre à leur enseignant d'éducation religieuse en disant qu'il était islamophobe<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Abedi called teacher an Islamophobe », thetimes.co.uk, 26 mai 2017.</ref>.

Suède

En 2006, un sondage de Swedes by Demoskop, rapporté dans le Dagens Nyheter, montre que 33 % des personnes de plus de 65 ans pensent que les musulmans menacent la culture suédoise, 15 % des sondés de 15 à 27 ans répondent oui à la même question<ref>DN: "Var tredje pensionär kritisk till invandringen".</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Bibliographie

Modèle:Plume : Documents utilisés comme source pour écrire cet article.

Origines et usages

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes


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