La Marque jaune

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Infobox Bande dessinée

La Marque jaune est la troisième aventure et le sixième album de la série de bande dessinée Blake et Mortimer, scenarisée et dessinée par Edgar P. Jacobs. Elle est publiée en planches hebdomadaires dans Le Journal Tintin du Modèle:Date<ref>Pour l'édition belge, pour l'édition française, l'aventure commence dans le n° 256 du 17 septembre 1953.</ref> au Modèle:Date. Elle est ensuite éditée en album en Modèle:Date aux Éditions du Lombard, puis rééditée en Modèle:Date aux Éditions Blake et Mortimer. L'histoire a été traduite dans près d'une dizaine de langues. Elle a été adaptée en feuilleton radiophonique, en dessin animé et en jeu vidéo, et a fait l'objet de plusieurs projets de films.

Edgar P. Jacobs s'inspire notamment du cinéma expressionniste allemand des années 1920, avec un travail sur le monochrome et les jeux d'ombres lors des séquences de nuit et la présence d'un personnage de savant fou et de sa créature. L'album, considéré comme le plus abouti et le plus emblématique de Jacobs, est devenu une référence dans le monde de la bande dessinée franco-belge.

La bande dessinée raconte l'enquête du capitaine Francis Blake de l'Modèle:Citation et de son ami le professeur Philip Mortimer sur la « Marque jaune », un mystérieux criminel ayant commis une série de cambriolages spectaculaires à Londres. La nécessité de retrouver l'individu se fait plus pressante lorsqu'il enlève quatre notables londoniens au nez et à la barbe de la police.

L'histoire

Résumé

Fichier:BD BruxellesDSC09196.jpg
Sur une face aveugle de l'immeuble des Éditions du Lombard à Bruxelles, une toile peinte due à Johan De Moor et aujourd'hui démontée représentait la plupart des héros de la BD franco-belge surmontés du personnage d'Olrik, « La Marque Jaune ».

À Londres, un soir de décembre, un homme parvient à dérober la Couronne impériale malgré la surveillance étroite des gardiens de la Tour de LondresModèle:Sfn. Ce vol intervient à la suite d'une série de méfaits commis par un mystérieux criminel qui signe ses actes de la lettre μ tracée à la craie jauneModèle:Sfn,<ref group="alpha">Vol qui fut précédé, comme l'annonce le numéro du Modèle:Langue visible planche 4, de plusieurs autres méfaits : raid contre la Banque d'Angleterre ; vol d'une peinture de Thomas Gainsborough dans la National Gallery ; enlèvement de la dague d'Aménopolis III, de la collection Stockmann ; dépôt d'une fausse bombe dans le Cabinet Room du 10 Downing Street ; disparition du traité secret anglo-iranien du coffre du Foreign and Commonwealth Office. Voir Modèle:Harvsp.</ref>.

Nul ne semble pouvoir arrêter ce personnage insaisissable surnommé la « Marque jaune ». Le capitaine Francis Blake, du MI5, est alors chargé par le [[Bureau de l'Intérieur|Modèle:Langue]] d'assister l'inspecteur-chef Glenn Kendall de Scotland Yard dans son enquêteModèle:Sfn. Il fait appel à son ami le professeur Philip Mortimer et tous deux passent la soirée au Modèle:Langue en compagnie du rédacteur en chef du Modèle:Langue, Leslie Macomber, du juge Hugh Calvin, du professeur Raymond Vernay et du docteur Jonathan SeptimusModèle:Sfn. Ces quatre hommes sont enlevés successivementModèle:Sfn.

Pendant que Blake et Kendall suivent plusieurs pistes, Mortimer mène l'enquête de son côté et découvre un lien entre les quatre victimes : une affaire remontant à 1922 concernant la publication d'un livre intitulé Modèle:Langue (L'Onde Méga), écrit par un mystérieux Modèle:Dr. Il déniche un exemplaire du livre et devine la véritable identité de ce dernier, qui n'est autre que SeptimusModèle:Sfn. Il se rend aussitôt en taxi à Limehouse Dock où la Marque jaune a tendu un piège au capitaine Blake pour tenter de l'éliminerModèle:Sfn. Mis en fuite par la police, le criminel est intercepté par Mortimer. Ce dernier se lance dans une poursuite qui le mène à son repaire. Là, il découvre avec stupeur que, sous les traits de la Marque jaune, se cache son grand ennemi Olrik, manipulé par le Modèle:Dr lui-mêmeModèle:Sfn.

Capturé, Mortimer se voit révéler toute l'histoire par Septimus. Blake et Kendall finissent par retrouver sa trace grâce au conducteur du taxi qui l'avait conduit à Limehouse DockModèle:Sfn. La police investit la maison de Septimus et s'attaque à la porte blindée de qui mène au laboratoire secret du professeur. Dans le même temps, Olrik est brusquement libéré de l'influence de Septimus par une formule prononcée par Mortimer. Il se retourne contre son maître et l'anéantit avec sa propre machineModèle:Sfn. Au moment où Olrik s'apprête à faire connaître le même sort à Mortimer, les hommes du Yard font leur entrée et le mettent en fuite. Les prisonniers sont libérés et la Couronne impériale est finalement retrouvée alors que débute le jour de NoëlModèle:Sfn.

Personnages

La Marque jaune met en scène les trois personnages principaux de la série : les deux héros, le capitaine Francis Blake et le professeur Philip Mortimer, et le principal antagoniste, le colonel Olrik. D'autres personnages récurrents de la série font partie de l'histoire dans des rôles très secondaires : Ahmed Nasir, qui fait sa dernière apparition sous la plume de Jacobs et joue ici le rôle d'un simple domestique<ref group="h">Modèle:Chapitre.</ref>, et Modèle:Mrs Modèle:Incise.

Modèle:Colonnes

Lieux

Fichier:Tower of London viewed from the River Thames.jpg
Tour de Londres où se déroule la première séquence de la bande dessinée.

La majeure partie de l'action se déroule à Londres, au Royaume-Uni, notamment dans Central London. Cependant, l'épisode de l'accident du train, lui, se déroule dans le comté d'Essex, quelque part entre Chelmsford et Colchester, à environ deux miles de la gare de WithamModèle:Sfn. De plus, une partie du récit de Septimus se situe dans l'actuel Soudan : il explique s'être établi à Fanaka, petite localité de la province du Nil Bleu, puis avoir été sollicité par le commissaire du district installé à Wisko, poste en plein désertModèle:Sfn.


Modèle:Colonnes

De nombreuses rues de la capitale britannique sont citées : Piccadilly Circus, Shaftesbury AvenueModèle:Sfn, New Oxford StreetModèle:Sfn, Coptic StreetModèle:Sfn, Modèle:Langue, Green Park, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Endsleigh Street, Modèle:Lien et Harley Street<ref group="alpha">Connue depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle pour être la rue des médecins. Septimus y enlève sept d'entre eux pour les faire assister à son triomphe.</ref>. Ainsi que les quartiers de : Paddington, Kennington et Hoxton.

Modèle:Début de carte[[Image:Modèle:Géolocalisation/Londres|500px]] Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:G Modèle:Fin de carte

Création de l'œuvre

Contexte d'écriture

Au moment de commencer l'écriture de La Marque jaune, Edgar P. Jacobs, avec ses aventures de Blake et Mortimer, est un des piliers du magazine Le Journal de Tintin, l'un des principaux hebdomadaires pour la jeunesse, édité en Belgique et en FranceModèle:Sfn. Le premier volet de la série, Le Secret de l'Espadon, dont la publication commence en Modèle:Date-Modèle:Sfn, rencontre un succès immédiat, et devient le premier album de bande dessinée édité par Le Lombard en 1950Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

À cette époque, le rythme de parution hebdomadaire des bandes dessinées tient en haleine les lecteurs et fait naître une attente considérable d'une semaine à l'autre, au point que certains lecteurs finissent par connaître par cœur les dernières péripéties de leur héros, avant de découvrir la suite du récit<ref name="cahiersBD1"/>. La deuxième histoire de Blake et Mortimer, Le Mystère de la Grande Pyramide, paraît de Modèle:Date- à Modèle:Date-Modèle:Sfn et connaît le même succèsModèle:Sfn.

Travail de documentation

Décors extérieurs

Photographie en noir et blanc montrant une vue d'ensemble du bâtiment, pris de l'autre côté de la rivière qu'on voit au premier plan.
Le siège de Scotland Yard.

Pour composer les décors de son nouveau récit, Modèle:Nobr tient à s'imprégner de l'ambiance londonienne<ref name="cahiersBD6"/>. Il y séjourne pendant trois jours à la fin du mois d'août 1952 avec sa nouvelle compagne Jeanne Quittelier<ref name="epj1953" group="h">Modèle:Chapitre.</ref>,Modèle:Sfn, lors d'un périple qui a tout d'une expédition exotique pour un auteur qui ne parle pas un mot d'anglais et qui n'a pas l'habitude de voyager<ref name="cahiersBD6"/>. Ce séjour est d'abord une déception : alors que Jacobs veut éprouver le brouillard et la pluie londonienne pour s'imprégner au mieux du mystère qui entourait la ville dans ses lectures de jeunesse, il découvre Londres au milieu d'un été caniculaire<ref name="cahiersBD6"/>. Pour autant, les rues de la capitale britannique évoquent encore l'Angleterre traditionnelle que l'on retrouve dans Blake et Mortimer, et le dessinateur se plait à voir Modèle:Citation, ainsi que de Modèle:Citation qui rappellent Modèle:Citation.

Modèle:Nobr en profite pour mener un vaste travail de repérage et de documentation. Il passe ses journées à arpenter les rues de la villeModèle:Sfn. De fait, l'aspect très réaliste des décors du récit est dû au fait qu'à son retour à Bruxelles, le dessinateur travaille à partir de croquis et de photographies qu'il a lui même pris sur le terrain<ref name="KerckhoveGallo">Modèle:Chapitre.</ref>.

Photographie d'un cadran d'horloge à fond bleu.
L'horloge du Daily Telegraph Building.

L'auteur prend de nombreux clichés des monuments emblématiques de la ville, comme la Tour de Londres, Law Courts, la fontaine du Modèle:Lang au centre de Piccadilly Circus, le 10 Downing Street, résidence officielle du Premier ministre, ou encore le siège de Scotland Yard sur Victoria Embankment<ref name="cahiersBD6"/>. Il repère également Fleet Street, véritable centre de la presse britannique où il situe logiquement les bureaux du Modèle:Lang. Il reproduit d'ailleurs dans l'album la célèbre horloge du Daily Telegraph Building et l'agitation de cette rue alors que se dessine la coupole de la cathédrale Saint-Paul à l'arrière-plan<ref name="cahiersBD6"/>.

Jacobs s'inspire également de bâtiments réels pour représenter des lieux fictifs. Il reproduit notammant une maison à l'architecture victorienne de Modèle:Lang pour représenter l'entrée du Modèle:Lang où se retrouvent chaque soir Blake et Mortimer<ref name="cahiersBD6"/>. Mais alors qu'il avait prévu de situer la maison du Modèle:Dr près de Gordon Square, dans le quartier de Bloomsbury où se situe le Modèle:Lang dans lequel il séjourne avec sa compagne, il s'aperçoit que lieu ne convient pas à ses volontés et finit par trouver, un peu plus loin, un immeuble à la façade de briques rouges et de stuc sur Tavistock SquareModèle:Sfn,<ref name="cahiersBD6"/>.

La courte durée de son séjour ne permet pas au dessinateur de se rendre sur tous les lieux de l'intrigue. Par conséquent, Jacobs rapporte un exemplaire du Modèle:Lang dans lequel il puise de nombreux éléments pour réaliser les décors extérieurs de son aventure<ref name="cahiersBD6"/>. Il s'inspire également de son environnement immédiat. Ainsi, le dessin de la ruelle observée par Mortimer à travers une lucarne du Modèle:Nobr, dans la cinquième planche, ressemble à la vue par la fenêtre d'une taverne située près de la Grand-Place de Bruxelles<ref name="cahiersBD1"/>. De même, une partie des décors de Modèle:Lang est réalisée à partir de photographies des docks du port de Bruxelles<ref name="cahiersBD6">Modèle:Chapitre.</ref>, ce qui n'empêche pas le dessinateur de représenter brillamment l'état d'abandon de ces quais, conséquence de la crise qui résulte de l'accession de l'Inde à l'indépendance<ref group="h">Modèle:Chapitre.</ref>.

Le souci de crédibilité et de réalisme du récit pousse également Jacobs à représenter fidèlement des véhicules réels : les voitures de police, dont celle volée par Olrik, sont des Wolseley 4/50, tandis que le taxi que prend Mortimer est un authentique modèle de Modèle:Lang de la marque Austin datant de 1934. Blake conduit pour sa part un autre véhicule de cette marque, une Austin A70 Hampshire<ref>Modèle:Lien web</ref> - ressemblant dans certaines cases à une A40 Devon, Jacobs ayant visiblement fait quelques légères confusions entre les deux voitures.

Décors intérieurs

Buste monumental en pierre figurant le visage du pharaon surmonté d'une coiffe.
Un buste d'Akhenaton.

Pour les besoins de son récit, Modèle:Nobr établit le domicile de Blake et Mortimer au no 99 bis Park Lane, un immeuble fictif dans une rue bien réelle, à proximité de Hyde Park. En réalité, l'immeuble qui inspire Jacobs est situé au no 94 et fait l'angle de cette rue et d'Modèle:Lang. Seule la porte de service donne dans Modèle:Lang<ref name="park lane">Modèle:Chapitre.</ref>. Le dessinateur fait évoluer ses héros dans un salon typiquement britannique, orné de nombreux objets d'arts et de souvenirs rapportés par les deux amis de leurs aventures précédentes. Pour les besoins de L'Affaire Francis Blake en 1996, le dessinateur Ted Benoit réalise un plan très précis de l'appartement des héros, en s'appuyant sur la seule représentation qu'en fait Jacobs dans La Marque jaune et où il recense trente-quatre objets de toutes tailles<ref name="park lane"/>.

La cheminée est dominée par un imposant masque égyptien du pharaon Akhenaton, probablement rapporté du plateau de Gizeh au terme du Mystère de la Grande Pyramide. Une petite statuette figurant le scribe Thot est posée sur le rebord de cette cheminée, tandis que deux autres statuettes sont disposées sur des socles qui l'encadrent, l'une représentant le dieu Teotihuacan, l'autre d'origine zapotèque. Un tapis navajo est accroché sur le mur à droite de la cheminée, devant lequel figure une statue précolombienne. Une grande vitrine, à côté de laquelle est installé un panneau d'art japonais, renferme de nombreux autres objets. Des éléments de plus grandes dimensions sont également disposés dans ce salon, à l'image d'un grand sarcophage de granit auquel se heurte la Marque jaune, ou encore une grande statue d'Anubis<ref name="park lane"/>.

Recherches scientifiques

Modèle:Nobr étudie les travaux de nombreux scientifiques, comme le neurochirurgien britannique Modèle:Lien, spécialiste de la lobotomie et dont les théories sont à l'époque vertement critiquées par la communauté scientifiqueModèle:Sfn, ou bien encore les recherches sur la visibilité des ondes cérébrales menées par Arnold Taylor et Georges de la Warr<ref name="cahiersBD5"/>. L'auteur extrapole également les propriétés de l'onde Méga à partir des études du professeur Garbedian sur le surhomme<ref group="h">Modèle:Chapitre.</ref>.

Jacobs s'appuie sur des revues de vulgarisation pour mieux comprendre et documenter ces théories. Un numéro de Science pour tous lui permet d'élaborer les générateurs et l'éclateur qui réduit Septimus en fumée, tandis que le no 429 de Modèle:Date- du magazine Science et Vie, consacré à l'exploration électrique des mécanismes du cerveau, lui fournit une abondante documentation pour dessiner le télécéphaloscope qui permet au savant de contrôler le cerveau d'autruiModèle:Sfn,<ref name="cahiersBD5"/>,<ref name="CouvreurGallo"/>.

Par ailleurs, Modèle:Nobr est encouragé dans sa démarche par les déclarations de plusieurs médecins, comme les docteurs Tow et Modèle:Lien qui affirmaient que la question de la modification de la personnalité avait largement dépassé le stade de l'hypothèse dans les camps des États totalitairesModèle:Sfn.

Références culturelles

La littérature

Affiche montrant la scène où le docteur se transforme en monstre sous le regard horrifié d'un autre homme.
L'univers étrange de La Marque jaune rappelle celui du roman de Robert-Louis Stevenson, L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde.

L'élaboration du scénario de La Marque jaune doit beaucoup aux discussions de l'auteur avec son ami de toujours, Jacques Van Melkebeke, dont la connaissance des mythes de la littérature anglo-saxonne est encyclopédique. Les deux hommes travaillent dans l'appartement de Jacobs, situé Avenue du Couronnement, à BruxellesModèle:Sfn. Modèle:Nobr imagine successivement plusieurs titres pour ce nouvel album : L'Homme aux lunettes jaunes, Un cas étrange, L'Onde Méga, L'Onde de Prométhée, ou encore Le Fluide maléfique. Ces titres évoquent ceux de chefs-d'œuvre britanniques incontournables, tels que L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, de Robert Louis Stevenson, ou Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary ShelleyModèle:Sfn, deux romans dans lesquels des créatures qui terrorisent les habitants, à l'image d'un autre grand mythe littéraire, le Golem<ref name="DeruelleLecture"/>.

Plus largement, ce récit, comme les autres conçus par Jacobs, est nourri des romans de merveilleux scientifique, un genre très en vogue au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et dont l'auteur découvre quelques exemples dans les magazines qu'il affectionne comme Je sais tout et Lectures pour tous<ref name="cahiersBD5">Modèle:Chapitre.</ref>. Cette littérature d'imagination scientifique regorge de personnages de savants fous aux inventions prodigieuses, comme peut l'être le Modèle:Dr avec son télécéphaloscope<ref name="cahiersBD5"/>.

Mais l'auteur puise également dans des lectures plus récentes. Jacques Van Melkebeke lui conseille la lecture d'un roman de Curt Siodmak, écrivain berlinois exilé à New York, Modèle:Lien, dont la traduction française paraît en 1949 et qui développe le thème de la manipulation des cerveaux. Plusieurs scènes de ce roman se retrouvent dans le récit didactique que propose le Modèle:Dr à Mortimer à la fin de l'albumModèle:Sfn. De même, par sa structure et son suspense, le rituel d'élimination de La Marque jaune rappelle celui des Dix Petits Nègres, le roman policier d'Agatha ChristieModèle:Sfn.

Couverture de livre en couleur montrant une femme possédée par la cérémonie d'envoutement d'un homme asiatique.
La saga Fu Manchu évoque l'atmosphère criminelle de l'East End londonien.

Sur un autre plan, en situant le lieu de rendez-vous entre le capitaine Blake et la Marque jaune dans le quartier de Modèle:Lang, Modèle:Nobr s'inscrit dans une tradition littéraire qui fait de ce quartier de l'East End londonien Modèle:Citation, à commencer par les romans de l'écrivain britannique Sax Rohmer mettant en scène le docteur Fu Manchu, ou bien les œuvres du romancier belge Jean Ray consacrées aux aventures de l'inspecteur Harry Dickson<ref name="cahiersBD7">Modèle:Chapitre.</ref>.

Le cinéma

Les références cinématographiques sont nombreuses dans l'album, en particulier celles tirées du cinéma expressionniste allemand des années 1920, que Jacobs et Van Melkebeke appréciaient beaucoup et dont l'esthétique et l'atmosphère fantastique ont inspiré plusieurs générations d'artistesModèle:Sfn,<ref name="cahiersBD4">Modèle:Chapitre.</ref>.

Affiche colorée montrant un homme penché sur une femme allongée, dans un décor angoissant.
L'affiche du film Le Cabinet du docteur Caligari, dont la trame inspire Jacobs.

En premier lieu, Le Cabinet du docteur Caligari, un film de Robert Wiene datant de 1920, est une importante source d'inspiration pour La Marque jaune, tant pour son atmosphère onirique et cauchemardesque que pour la relation de maître à esclave qui se noue entre les protagonistes de l'histoire<ref name="cahiersBD4"/>. Dans cette œuvre, le docteur Caligari use de l'hypnose sur le personnage de Cesare pour que ce dernier commette des crimes à sa place, ce qui permet au docteur d'assouvir son désir de vengeance envers la société, à l'instar de Septimus dans La Marque jauneModèle:Sfn. Dans un premier temps, Olrik apparaît comme une sorte de somnambule, manipulé et privé de toute volonté, avant de se retourner contre son maître<ref name="cahiersBD4"/>.

Ce conflit opposant le maître à sa créature évoque le cas de Victor Frankenstein, tel qu'il apparaît dans les deux films du réalisateur anglais James Whale, Frankenstein (en 1931) et surtout La Fiancée de Frankenstein (en 1935)Modèle:Sfn. Dans ce dernier film, le savant est secondé par un être maléfique, le Modèle:Dr, interprété par l'acteur Ernest Thesiger, et qui inspire ainsi le nom du personnage de JacobsModèle:Sfn,<ref name="CouvreurGallo">Modèle:Chapitre.</ref>. L'hypnose pratiquée par le docteur au moyen d'un disque tournant évoque quant à elle une scène du film La Femme en vert, réalisé par Roy William Neill en 1945<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Septimus rappelle également le personnage du docteur Mabuse, créé par l'écrivain luxembourgeois Norbert Jacques et mis en scène par Fritz Lang dans le film Docteur Mabuse le joueur en 1922. De même que Mabuse, Septimus menace l'ordre moral et politique de son pays<ref name="cahiersBD4"/>.

Photographie en noir et blanc d'un homme en costume tenant une cigarette allumée dans sa main droite.
Conrad Veidt (en 1941) inspire les traits du Modèle:Dr.

Ses inspirations physiques sont multiples : Modèle:Nobr reprend les traits de l'oncle de sa compagne, Arthur Vasselio<ref name="couvreur" group="h"/>, mais s'inspire également de l'acteur Conrad Veidt dans le film Le Crime du docteur Warren de Friedrich Wilhelm Murnau, sorti en 1920<ref name="couvreur" group="h"/>. La personnalité de Septimus recouvre elle aussi de multiples inspirations : outre le docteur Caligari et le docteur Mabuse déjà cités, le docteur imaginé par Jacobs reprend également le côté savant fou, mégalomane et meurtrier du Modèle:Dr, incarné par Peter Lorre dans Les Mains d'Orlac de Karl Freund en 1935<ref name="couvreur" group="h"/>,<ref name="cahiersBD4"/>.

Photographie en noir et blanc d'un plateau de cinéma, le réalisateur se tenant debout à gauche, avec un technicien, entre des projecteurs, l'acteur à la tête bandée se tenant à droite, assis à une table sur laquelle sont posés divers objets.
Sur le tournage de L'Homme invisible, en 1933.

L'apparence de ce personnage, vêtu d'un chapeau, d'une cape et de lunettes noires, sert également de modèle à Jacobs pour habiller Olrik, quand celui-ci s'infiltre de nuit dans l'appartement de Blake et Mortimer. Son visage masqué par d'imposantes lunettes évoque également l'apparence de l'acteur Claude Rains dans L'Homme invisible de James Whale en 1933, un film adapté du roman éponyme de H. G. Wells, l'écrivain fétiche d'Modèle:Nobr<ref name="cahiersBD4"/>. Olrik emprunte aussi la force dévastatrice et le rire sardonique de ce personnage<ref name="couvreur" group="h">Modèle:Chapitre.</ref>. Sa longue cape rappelle celle du Fantômas de Jean Sacha, sorti en 1947<ref name="couvreur" group="h"/>, ou celle de Judex, le héros créé par le réalisateur Louis Feuillade en 1916<ref name="cahiersBD4"/>.

Dans un article publié dans la revue Positif en 1986, Sylvain Bouyer croit déceler une ressemblance entre la silhouette du personnage principal du film L'Homme au masque de cire, réalisé par André de Toth en 1953, et celle de la Marque jaune<ref>Modèle:Article.</ref>, ce que contredit Charles Dierick en s'appuyant sur un argument chronologique : le film est projeté dans les cinémas bruxellois à partir du Modèle:Date-, alors que Jacobs est déjà en pleine préparation de son album et ce depuis un an au moins<ref name="dierick">Modèle:Ouvrage.</ref>. Par ailleurs, les deux images rapprochées par Bouyer présentent un certain nombre de différences, en particulier les points de vue adoptés par le réalisateur et le dessinateur<ref name="dierick"/>.

Photographie en noir et blanc montrant une peinture accrochée au mur, où figure un homme au regard halluciné avec la lettre M dans son dos.
Une peinture murale dans un café-dansant de Bavière évoque Peter Lorre dans M le maudit.

Le M tracé à la craie jaune Modèle:Incise<ref name="cahiersBD4"/> avec lequel Olrik signe ses forfaits, est une référence explicite au film M le maudit de Fritz Lang, sorti en 1931. Dans ce film, un assassin d'enfants est marqué d'un M à la craie par la pègre qui le traque. Une case de l'album où l'on voit la marque sur le dos du pardessus de Blake est directement reprise d'un plan du film<ref name="BeauxArtsp30"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:Nobr transpose également le regard halluciné de l'acteur Peter Lorre dans les traits d'Olrik<ref name="dedebant"/>.

D'autres séquences de l'album s'inspirent de scènes de films célèbres. Ainsi, la traque de la Marque jaune dans les docks désaffectés de Londres rappelle les scènes de course-poursuite dans un décor industriel de L'Assassin sans visage de Richard Fleischer, sorti en 1949, tandis que la poursuite du malfaiteur par Mortimer dans les égouts londoniens évoque la cavale du personnage joué par Orson Welles dans le film de Carol Reed Le Troisième Homme, sorti la même annéeModèle:Sfn,<ref name="cahiersBD4"/>.

Clins d'œil historiques

Photographie en couleurs montrant un groupe de personnes sur le balcon du palais.
Apparition de la reine sur le balcon du palais de Buckingham après le couronnement.

Avec l'épisode du vol de la Couronne impériale, placé en ouverture de La Marque jaune, Edgar P. Jacobs adresse un clin d'œil à l'histoire contemporaine. La publication de son nouveau récit commence le Modèle:Date-, soit deux mois après le couronnement de la reine Élisabeth II. La cérémonie est mondialement diffusée en direct à la télévision, ce qui constitue une première historique<ref name="epj1953" group="h"/>. Pour représenter la couronne, le dessinateur n'a à sa disposition qu'une vieille photo en noir et blanc datant de 1911, seul document fiable qu'il ait trouvé<ref group="h">Modèle:Chapitre.</ref>.

Lettre écrite à l'encre rouge sur papier.
Fac-similé du recto de la lettre « Dear Boss » reçu par la Central News de Londres et signée Jack l'Éventreur.

Par ailleurs, le chef du gouvernement britannique dessiné par Modèle:Nobr dans La Marque jaune, cigare à la main, évoque Winston Churchill, Premier ministre de 1940 à 1945 puis de 1951 à 1955<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

L'historienne Christèle Dedebant relève de nombreuses similitudes entre l'intrigue de La Marque jaune et l'affaire Jack l'Éventreur, du nom du tueur en série ayant sévi dans le district de Whitechapel en 1888. Sa figure de monstre insaisissable semant la panique sur son passage imprègne tout l'album<ref name="dedebant">Modèle:Chapitre.</ref>. En outre, de même que l'assassin envoyait des courriers à l'agence Central News, le professeur Septimus apparaît comme un expert en communication qui annonce ses forfaits en s'adressant au Modèle:Lang<ref name="dedebant"/>.

Publications

En français

Comme les précédentes aventures de la série Blake et Mortimer, La Marque jaune est publiée dans Tintin, le célèbre magazine belge pour la jeunesse. Le récit est diffusé au rythme d'une planche par semaine entre le Modèle:Date- (Modèle:N°) et le Modèle:Date- (Modèle:N°)<ref name="cahiersBD3"/>. La première parution en album a lieu en Modèle:Date- pour la Belgique et le mois suivant en France, aux éditions du Lombard<ref name="cahiersBD3"/>. Les éditions Dargaud rééditent le titre dans la « Collection du Lombard » en Modèle:Date-<ref name="cahiersBD3"/>.

Cette même année, le directeur commercial de la maison d'édition demande à Modèle:Nobr de recomposer son album pour le ramener de 66 à Modèle:Unité, ce qui contraindrait le dessinateur à reprendre entièrement certaines pages de la fin du récit. Finalement, ce nouveau projet de découpage est abandonné et l'album conserve sa pagination initiale<ref name="cahiers secrets"/>. Il est réédité et réimprimé plus d'une dizaine de fois entre 1959 à 1987, aux Éditions du Lombard pour la Belgique et aux éditions Dargaud pour la France<ref name="BDthèqueMJHist">Modèle:Lien web.</ref>.

Créées en 1982, les Éditions Blake et Mortimer proposent une autre version de l'album, qui bénéficie d'une nouvelle colorisation et d'un nouveau lettrage en Modèle:Date-<ref name="cahiersBD3"/>. La Marque jaune fait également l'objet de nombreux tirages exceptionnels. En 1977, l'éditeur Phigi publie l'album en noir et blanc dans une version imprimée à seulement Modèle:Unité, puis en 1985, la maison Blue Circle le publie en quadrichromie avec un dos toilé, dans un tirage limité à Modèle:Unité<ref name="BDthèqueMJHist"/>. En 1987, Dargaud publie une édition de luxe sous emboitage toilé, accompagnée d'un disque microsillon du feuilleton radiophonique La Marque Jaune enregistré dans les Modèle:Nobr. Elle est éditée à Modèle:Unité dont 100 hors commerce<ref name="BDthèqueMJHist"/>. La même année, l'album intègre la collection France Loisirs<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, les Éditions Blake et Mortimer font paraître l'aventure telle qu'elle fut publiée à l'origine dans le magazine Tintin, dans un tirage limité à Modèle:Unité. L'album, qui possède la couverture censurée et refusée par Hergé, est accompagné d'un cahier de Modèle:Unité comprenant des croquis, dessins, études et storyboards de la main d'Edgar P. Jacobs<ref name="BDthèqueMJB&M">Modèle:Lien web.</ref>. En Modèle:Date-, Dargaud fait paraître l'intégrale des six premiers albums de Blake et Mortimer<ref group="alpha">Le Secret de l'Espadon, Le Mystère de la Grande Pyramide et La Marque jaune.</ref> dans la Collection Niffle en noir et blanc<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Traductions

L'aventure a été traduite dans plusieurs langues :

Censure

Comme d'autres aventures de la série, La Marque jaune est victime de censure à plusieurs reprises, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Journal de TintinModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Affiche en couleur montrant une silhouette noire se découpant sur le ciel, la jambe droite tendu vers l'avant, en direction de la gauche de l'image, des rats noirs lui emboitant le pas.
L'affiche de Nosferatu le vampire, en 1922.

Directeur artistique du magazine, Hergé refuse sans en avertir Jacobs son projet de couverture pour le lancement de La Marque jaune<ref name="censure" group="h">Modèle:Chapitre.</ref>. Dans cette première version, Jacobs dessine une silhouette sombre et monstrueuse surgissant du Palais de Westminster et menaçant Londres, tandis qu'au premier plan, Blake et Mortimer, de face, la regardent du coin de l’œil, tenant chacun une arme à feu dans la main. L'étrange silhouette, enveloppant le ciel, évoque autant une illustration de Gino Starace pour la promotion du roman Fantômas que le Nosferatu le vampire de Friedrich Wilhelm Murnau ou bien encore une scène du film Faust, une légende allemande de ce même réalisateur, montrant le Diable enveloppant de sa cape les toits d'une cité médiévaleModèle:Sfn. Cette couverture est jugée trop effrayante par Hergé comme par l'ensemble du comité de rédaction, qui recommande à Jacobs de remplacer l'énorme personnage central par un ciel gris et menaçant, tout en supprimant le revolver tenu par BlakeModèle:Sfn. Pour Jacques Langlois, ce dernier choix étonne dans la mesure où il semble moins réaliste que ce soit un civil qui porte une arme et non un militaire, tout en soulignant que l'effacement du revolver de Blake est Modèle:Citation<ref name="censure" group="h"/>.

Modèle:Nobr garde durablement un souvenir amer de cette censure interne et refuse pendant près de cinq ans de livrer une nouvelle couverture pour le magazineModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, à l'occasion des sept ans du Journal de Tintin, il réalise un dessin dédicacé à son directeur Raymond Leblanc, fondateur du journal, dans lequel il se représente à sa table de travail avec le fantôme menaçant de Tintin au-dessus de lui, une allusion non déguisée et directe à cet épisode<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Par ailleurs, Modèle:Nobr, montre le Modèle:Dr en train de consulter un numéro du magazine Modèle:Lang peu avant sa disparition dans le train<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il reproduit ainsi la couverture du numéro du Modèle:Date-, qui montre la danseuse Modèle:Lien en tutu, assise sur une malleModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le détail, pourtant insignifiant dans l'espace de la case, est inacceptable pour le comité de censure français, qui juge ce contenu érotique et en demande la modificationModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

La séquence d'autocritique forcée de Vernay, Calvin et Macomber, à la fin du récitModèle:Sfn, scandalise Georges Dargaud, l'éditeur français du magazine Tintin, qui craint qu'une telle scène n'alerte la censure. Du propre aveu de Jacobs, la réalisation des dernières planches de l'aventure se fait ainsi dans une Modèle:CitationModèle:Sfn.

Analyse

La Marque jaune, un album emblématique de la série

Le chef-d'œuvre de Jacobs ?

Blake et Mortimer peints sur un mur de brique, le regard halluciné.
Détail de a fresque dédiée à La Marque jaune sur le parcours BD de Bruxelles.

Le sémiologue Pierre Fresnault-Deruelle soutient que La Marque jaune est le chef-d'œuvre du dessinateur et considère que Modèle:Citation<ref name="DeruelleLecture"/>. Il la rapproche du courant esthétique dit du Modèle:Citation, qu'il décrit comme Modèle:Citation<ref name="DeruelleLecture"/>. Pour Claude Le Gallo, Modèle:Citation<ref name="KerckhoveGallo"/>, tout comme pour le journaliste Julien Bisson qui affirme qu'Modèle:Citation, dans la mesure où ce récit Modèle:Citation<ref name="Express81112">Modèle:Lien web.</ref>. D'après l'historien François Sigaut, il s'agit de Modèle:Citation<ref name="sigaut">Modèle:Article.</ref>.

Pour Benoît Mouchart et François Rivière, biographes d'Edgar P. Jacobs, La Marque jaune est Modèle:Citation, dans lequel l'auteur Modèle:CitationModèle:Sfn. Ils affirment que Jacobs livre Modèle:CitationModèle:Sfn, qui Modèle:CitationModèle:Sfn. Au contraire de Hergé, dont les Aventures de Tintin s'appuient le plus souvent sur des évènements réels, l'œuvre d'Modèle:Nobr se nourrit des nombreuses références littéraires, graphiques et cinématographiques que l'auteur accumule depuis l'enfance et qu'il reconstruit pour créer son univers personnel. En ce sens, Benoît Mouchart et François Rivière qualifient Jacobs d'auteur Modèle:Citation, et considèrent que La Marque jaune est l'exemple le plus expressif de ce styleModèle:Sfn. François Rivière met en avant la noirceur et la sophistication du récit, poussées plus loin encore que dans les deux premiers épisodes de la série<ref name="cahiersBD1"/>.

Cette aventure suscite l'admiration des propres collègues d'Modèle:Nobr, comme l'explique le dessinateur Albert Weinberg : Modèle:CitationModèle:Sfn. Dès sa parution dans le magazine Tintin, La Marque jaune rencontre un succès considérable, au point que de jeunes lecteurs s'amusent alors à dessiner à reproduire le symbole sur les murs de leur ville<ref name="cahiersBD1"/>.

Place de l'album dans la série

La séquence de l'intrusion de la Marque jaune dans l'appartement de Blake et MortimerModèle:Sfn est décrite comme l'une des plus réussies de l'albumModèle:Sfn, au point que le sémiologue Pierre Fresnault-Deruelle y consacre une étude dans la revue Communication et langages en 2003<ref name="DeruelleLecture"/>. L'intrusion d'Olrik renvoie implicitement à un épisode de l'aventure précédente, Le Mystère de la Grande Pyramide, quand les héros et leur rival s'enfonçaient dans les souterrains de la pyramide de Khéops à la recherche de la chambre d'Horus. L'ambiance des deux scènes est à ce point comparable que Jacobs utilise les mêmes tons de couleur, éclairant l'appartement d'une lumière orangée rappelant l'ambiance de la chambre souterraine, ce qui contribue à faire perdre son sang-froid à l'intrus<ref name="DeruelleLecture">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Ainsi, selon Pierre Fresnault-Deruelle, Modèle:Citation<ref name="DeruelleLecture"/>. Par ailleurs, les révélations apportées par le Modèle:Dr à Mortimer à la fin de l'album permettent à l'intrigue de La Marque jaune de s'imbriquer définitivement dans celle de l'aventure précédente, car elle permet d'expliquer ce qu'il advient d'Olrik, errant dans le désert après l'effacement de sa mémoire par le cheikh Abdel-Razek au terme du Mystère de la Grande Pyramide<ref name="cahiers influences"/>.

De fait, La Marque jaune s'inscrit dans la continuité des précédents récits. Mais plus encore, l'album sert de Modèle:Citation aux suivants. Le critique de bande dessinée Nicolas Tellop constate que, depuis la reprise de la série en 1996 avec L'Affaire Francis Blake, première aventure éditée depuis la mort de Jacobs, La Marque jaune est le canevas à partir duquel les autres auteurs peuvent continuer à faire vivre Blake et Mortimer, en dépit de la pluralité des thèmes abordés<ref name="cahiers influences">Modèle:Chapitre.</ref>.

Troisième aventure écrite par Modèle:Nobr, La Marque jaune est en effet celle où l'auteur introduit de nombreux éléments narratifs et graphiques qui seront repris dans les albums suivants, y compris par les nouveaux auteurs de la série<ref name="cahiers influences"/>. Au début du récit, Blake et Mortimer se retrouvent au Modèle:Nobr, un de Modèle:Citation, dont Modèle:Citation et qui devient le lieu de rendez-vous habituel des deux amis lorsqu'ils séjournent à Londres<ref name="cahiers influences"/>. C'est aussi dans La Marque jaune que le code vestimentaire des deux héros se fige : cravate et uniforme militaire pour Blake, veste en tweed beige ou vert et nœud papillon pour Mortimer<ref name="cahiers influences"/>. Par ailleurs, l'intrigue est résolue en partie par les révélations de Septimus sur son passé, à la manière d'un flashback utilisé régulièrement dans les autres albums de la série, de même qu'un certain nombre d'ingrédients narratifs : ainsi, la course-poursuite de La Marque jaune est reprise dans L'Affaire Francis Blake, l'usage du masque porté par le méchant, qui s'inscrit dans la tradition du roman-feuilleton, est repris dans Le Serment des cinq Lords, le laboratoire secret de Septimus évoque ceux du professeur Miloch dans SOS Météores et Le Piège diabolique ou celui du Modèle:Dr dans L'Étrange Rendez-vous, et la descente de Mortimer dans les égouts inspire celle de Blake dans ceux de Moscou dans La Machination Voronov<ref name="cahiers influences"/>.

Style graphique

Réalisme expressif

L'écrivain Jean-Paul Dubois, qui a consacré un ouvrage à l'album, salue la précision du détail exercée par le dessinateur et considère qu'elle est au service de l'univers fantastique qu'il souhaite mettre en place dans la mesure où elle renforce la ligne de rupture entre le réel et l'étrange : Modèle:Citation Jean-Paul Dubois souligne également Modèle:Citation des personnages mis en scène par Jacobs, influencée directement par le passé de comédien du dessinateur, duquel il retient Modèle:Citation. Pour Jean-Paul Dubois, Modèle:Citation, à l'image de la vignette plaçant le lecteur sous l'effet hypnotique du regard du Modèle:Dr<ref name="grevisse">Modèle:Article.</ref>.

Benoît Mouchart et François Rivière soulignent eux aussi le réalisme des compositions du dessinateur, et précisent qu'en s'éloignant des simplifications graphiques de la ligne claire qu'il avait adoptées dans sa réalisation du Mystère de la Grande Pyramide, Modèle:Nobr Modèle:CitationModèle:Sfn. François Rivière insiste sur la qualité graphique des planches originales en noir et blanc, dont le graphisme repose sur un travail de fines hachures tracées à la plume<ref name="cahiersBD1"/>. Quant à la structure des planches, Jacobs s'éloigne de la rigoureuse symétrie verticale qui marquait ses premiers albums pour une composition qui repose sur l'alternance des plans d'ensemble et des gros plans<ref name="cahiersBD8"/>.

Traitement de la couleur

Dans ce récit enfermé dans la pénombre et la nuit, Edgar P. Jacobs transcrit le célèbre brouillard londonien par de fines hachures qui atténuent les couleurs<ref name="soumois"/>. Frédéric Soumois relève l'utilisation constante du rouge pour exprimer la menace et l'angoisse. Ainsi, dans la scène d'ouverture, le rouge est utilisé comme une lueur de la nuit, de même que dans la cabine du conducteur de l'express qui emmène Blake et le Modèle:Dr loin de Londres, ou à travers les braises rougeoyantes qui éclairent le salon de l'appartement de Blake et Mortimer. De la même manière, le laboratoire souterrain de Septimus est représenté avec des murs rougeâtres<ref name="soumois"/>.

Dans La Marque jaune, Jacobs dessine pour la première fois des images totalement monochromes Modèle:Incise<ref name="soumois">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il utilise la règle du contraste pour ses récitatifs de couleur : là où les séquences de nuit sont majoritairement bleues, les récitatifs sont bordeaux<ref name="BeauxArtsp30">Modèle:Chapitre.</ref>.

Pour Mouchart et Rivière, le fait que la ville de Londres soit presque toujours représentée de nuit dans l'album témoigne de la volonté du dessinateur de mettre en place une ambiance morbide : Modèle:CitationModèle:Sfn. Dès les premières planches, une atmosphère étouffante se met en place et, dans la nuit londonienne, l'étrange fait irruption au sein du réel. Pour Mouchart et Rivière, cette scène introductive n'est pas seulement un Modèle:Citation au proche Couronnement d'Élisabeth II, mais aussi au Modèle:CitationModèle:Sfn. Le critique de bande dessinée Nicolas Tellop considère que ces trois premières planches contiennent Modèle:Citation : Modèle:Citation. Cette ambiance nocturne permet au dessinateur de faire montre de toute sa maîtrise des jeux de lumière, en s'inspirant largement des éclairages du cinéma expressionniste. La poursuite de la Marque jaune dans les docks londoniens donne lieu à une profusion de rais de lumière qui rappellent ceux éclairant Mortimer au sommet de la pyramide dans le premier tome du Secret de l'Espadon<ref name="cahiersBD8"/>.

Composition, organisation de l'espace et disposition des personnages

Sylvie Freyermuth, qui propose une lecture sémiolinguistique de l'espace dans les aventures de Blake et Mortimer, constate que Modèle:Citation se dégagent de l'œuvre du dessinateur<ref name="freyermuth">Modèle:Article.</ref>. D'après son analyse, Jacobs use d'une Modèle:Citation qui repose Modèle:Citation<ref name="freyermuth"/>. D'une manière générale, toutes les représentations des personnages en position haute témoignent de leur supériorité, et inversement. Ainsi la Marque jaune est constamment représentée en position dominante par rapport aux policiers qui la traquent, un effet parfois accentué par un cadrage du dessin en contre-plongée. Une position haute dans l'image signifie alors tout autant le pouvoir que le danger. Dès son apparition dans les premières planches de l'album, la créature maléfique apparaît en position de surplomb des gardiens de la Tour de Londres désemparés réduits à une situation d'infériorité<ref name="freyermuth"/>. À son tour, Olrik est représenté à plusieurs reprises à genoux sous le fouet du Modèle:Dr, mais quand il se rebelle et se libère de son asservissement, la position s'inverse<ref name="freyermuth"/>.

Le récit de l'humiliation subie par Septimus au moment du scandale du livre Modèle:Lang offre un autre exemple de cette stratification de l'espace : le juge Calvin, qui condamne les théories de Septimus, est représenté dans la partie supérieure de la vignette, surplombant la salle d'audience du tribunal, le doigt pointé vers le ciel, sentencieux<ref name="freyermuth"/>. Dans la vignette qui suit, Septimus embarque pour le Soudan et gravit la passerelle du paquebot dans un mouvement ascendant qui marque la première étape de sa vengeance et Modèle:Citation<ref name="freyermuth"/>.

Séquence emblématique, l'intrusion d'Olrik dans l'appartement de Blake et Mortimer témoigne de la maîtrise du dessinateur dans le symbolisme qui se dégage de ses composition. La planche repose sur une construction descendante où la lecture coïncide avec la lente progression du personnage dans l'appartement. Pour Pierre Fresnault-Deruelle, son exploration s'apparente à une quête dans le mesure où il se dirige Modèle:Citation. De fait, les cases de la planche deviennent pour le lecteur Modèle:Citation<ref name="DeruelleLecture"/>. La sixième case, située au centre de la planche, montre Olrik dans l'escalier et joue un rôle essentiel dans cette construction. D'une part, l'escalier Modèle:Citation et la case marque une limite Modèle:Citation entre l'intrusion du malfaiteur et ce qui lui arrive ensuite, quand il n'a plus de prise sur son environnement. D'autre part, l'escalier confère au personnage une allure théâtrale<ref name="DeruelleLecture"/>.

Dans l'avant-dernière case de cette planche, la Marque jaune lâche une courte exclamation en s'arrêtant sous l'effigie d'un pharaon. Pierre Fresnault-Deruelle insiste sur l'effet Modèle:Citation qui se dégage de cette illustration, comme si le personnage et la statue échangeaient leur rôle, une impression renforcée par le sourire porté par le masque du pharaon. Dans la dernière vignette, seul le masque est représenté de profil et entouré d'une mystérieuse aura. Cette conclusion augmente encore la tension de la planche tout en stimulant l'attente du lecteur, pressé de connaître la suite des évènements<ref name="DeruelleLecture"/>.

Style narratif

Une œuvre « musicale »

Comme de nombreux spécialistes de l'œuvre d'Edgar P. Jacobs, François Rivière évoque l'influence de l'opéra, dont le dessinateur était un grand amateur, dans la construction de ses récits : Modèle:Citation.

La journaliste Antoinette de Lornière décrit le scénario de La Marque jaune comme Modèle:Citation<ref name="cahiersBD3">Modèle:Chapitre.</ref>.Le premier s'ouvre par le vol spectaculaire de la couronne impériale à la Tour de Londres une nuit de décembre et se poursuit jusqu'aux enlèvements successifs du rédacteur en chef du Modèle:Lang, Macomber, du juge Calvin, du médecin Vernay et du Modèle:Dr. Dans ce premier acte, qui présente les faits et les différents protagonistes de l'aventure, la Marque jaune est invisible et la police comme Blake et Mortimer ne peuvent qu'assister impuissants à ses méfaits retentissants<ref name="cahiersBD3"/>. Tout au long de cette ouverture, la sonnerie de Big Ben rythme l'aventure, annonçant par ses coups le danger à venir et l'enlèvement des différents personnages<ref name="freyermuth"/>. Dans le second acte, l'aventure suit deux lignes parallèles, Blake enquêtant sur le terrain tandis que Mortimer entame des recherches de son côté. Ces deux lignes se rejoignent lorsque Mortimer, qui vient de découvrir la véritable identité du Modèle:Dr se précipite à Modèle:Lang où la Marque Jaune a donné rendez-vous à Blake, un véritable guet-apens à l'issue duquel le criminel parvient à prendre la fuite. La capture de Mortimer inaugure le troisième et dernier acte, celui des résolutions, qui s'achève positivement par la libération des différentes victimes et la découverte de la couronne volée, cependant qu'Olrik parvient à s'échapper<ref name="cahiersBD3"/>. Le linguiste François Jacquesson salue la construction de la deuxième partie de l'aventure, dans laquelle les deux héros sont dissociés<ref name="caramel">Modèle:Lien web.</ref>. Tandis que Blake se rend au rendez-vous fixé par la Marque jaune à Modèle:Lang, le professeur Mortimer reçoit la visite de l'archiviste du Modèle:Lang qui lui apporte le livre du Modèle:Dr contenant la clé de l'énigme dans sa dédicace. Dès lors, le lecteur suit en alternance les deux héros, jusqu'à ce que Blake découvre Mortimer dans le laboratoire souterrain du Modèle:Dr par le biais d'un écran. François Jacquesson y voit une trouvaille sur le plan narratif : Modèle:Citation<ref name="caramel"/>.

Structure narrative et tension du récit

À la manière des romans de H. G. Wells, le récit de La Marque jaune s'ouvre in medias res : la créature a déjà perpétré plusieurs forfaits sensationnels qui sont évoqués par la presse au lendemain du vol à la Tour de Londres. Ces crimes ne sont pas montrés au lecteur et l'auteur lui laisse le soin de les imaginer. Jacobs use abondamment de l'ellipse dans cette aventure, de sorte qu'il Modèle:Citation, selon l'analyse de Benoît Mouchart et François RivièreModèle:Sfn. À tout moment, Jacobs offre au lecteur la possibilité de combler par sa propre imagination ce qui n'est ni raconté, ni montré, mais seulement suggéréModèle:Sfn.

Contrairement aux deux premiers albums, qui s'étalent sur plus d'une centaine de planches, La Marque jaune adopte une pagination plus conventionnelle qui impose à l'auteur un rythme plus soutenu, sans aucun temps mort, et d'une densité incomparable<ref name="cahiersBD1"/>. François Rivière ne reconnaît qu'un seul Modèle:Citation dans cette aventure, le dénouement précipité de la dernière planche, faisant que Modèle:Citation<ref name="cahiersBD1"/>. Ce dernier épisode vaut à Jacobs de nombreuses critiques qui regrettent une intrigue trop rapidement close, mais l'auteur l'explique par la contrainte d'une pagination fixe imposée par l'éditeur<ref name="cahiers secrets"/>. Jacques Van Melkebeke, qui conseille Jacobs tout au long de la rédaction, considère que cette fin précipitée est due au trop nombreuses digressions que l'auteur n'a su éviter dans les séquences précédentes, comme il le lui reproche dans une lettre : Modèle:Citation<ref name="cahiers secrets"/>. Selon Pierre Fresnault-Deruelle, la tension permanente culmine dans la séquence de l'intrusion de la Marque jaune dans l'appartement de Blake et Mortimer, qu'il rapproche, par son intensité, de celle du rêve de la momie Inca dans Les Sept Boules de cristal de Hergé<ref name="DeruelleLecture"/>.

Pour Benoît Mouchart et François Rivière, Modèle:CitationModèle:Sfn. La créature qui terrorise la ville de Londres reste longtemps insaisissable, et la seule preuve de son existence réside dans la fameuse Marque jaune tracée à la craie, ce Modèle:Citation qui retarde sans cesse l'apparition du monstre tout en stimulant l'imagination du lecteurModèle:Sfn. De même, Modèle:CitationModèle:Sfn. Quand la créature se manifeste enfin et s'introduit dans l'appartement de Blake et Mortimer, son apparente invincibilité est immédiatement remise en cause par l'inspecteur Kendall, un personnage cartésien : le fait qu'il suspecte que les deux héros ont pu être abusés par l'obscurité et leur imagination fertile Modèle:CitationModèle:Sfn. De ce fait, le symbole de la Marque jaune agit à la manière d'un MacGuffin dans cette aventure, dans le sens où il sert de prétexte au scénario sans que la raison pour laquelle le criminel signe ses méfaits par ce symbole ne soit dévoilée au cours du récit<ref name="cahiers secrets">Modèle:Chapitre.</ref>.

Le livre, l'écrit

Le livre du Modèle:Dr, Modèle:Lang, occupe une place centrale dans l'intrigue car c'est à partir de la dédicace inscrite sur sa première page que Mortimer et Blake découvrent tour à tour l'identité du manipulateur de la Marque jaune : Benoît Mouchart et François Rivière estiment que cette mise en abyme trouve son origine dans les premières pages de L'Île du docteur Moreau, le roman de H.G. Wells, au moment où le narrateur se remémore la couverture d'un livre écrit par le docteur Moreau, bientôt contraint à l'exil en raison de ses opinions et de la brutale franchise avec laquelle il les exprimeModèle:Sfn.

Comme à son habitude, Modèle:Nobr intègre de nombreux récitatifs dans ses planches. D'une part, ces textes informent le lecteur sur les circonstances de l'action en cours, et d'autre part leur utilisation permet de créer une soudure essentielle entre deux images dont l'enchaînement pourrait s'avérer incompréhensible. Pour Benoît Mouchart et François Rivière, leur lecture empêche aussi le regard de sauter trop rapidement d'une case à l'autre : les récitatifs apparaissent donc comme Modèle:CitationModèle:Sfn. Par ailleurs, Jacobs insèrent de fausses coupures de presse dans ses vignettes, un procédé fréquemment utilisé par Hergé dans Les Aventures de Tintin et qui permet une certaine économie de la narration en apportant des éclaircissements ou en faisant le bilan de l'action tout en évitant de longues scènes d'exposition<ref name="cahiers influences"/>.

Didier Barrière, qui consacre une étude à la place de l'écriture et du livre en tant qu'objet dans les aventures dessinées par Modèle:Nobr, considère La Marque jaune comme l'album apportant le plus de matière dans ce domaine<ref name="barrière">Modèle:Article.</ref>. Tout d'abord, le premier enjeu du récit consiste à trouver le sens de la mystérieuse lettre grecque μ, tracée à la craie jaune dans les rues de Londres et signature des méfaits d'un insaisissable criminel. Le monde de la presse est omniprésent dans l'album, d'abord par les nombreux commentaires que les journaux consacrent à l'affaire et que lit notamment un soldat de la Tour de Londres dès la première planche, puis par les coupures de presse que Jacobs dispose le plus souvent en travers de l'image, Modèle:Citation<ref name="barrière"/> et qui représentent une économie de la narration en exposant les faits<ref name="cahiers influences"/>. Jacobs fait ensuite entrer le lecteur au cœur-même de la presse britannique, à Fleet Street, où sont regroupés les principaux quotidien. Le dessinateur représente la salle de rédaction du Modèle:Lang, le bureau de son rédacteur en chef, et surtout l'imprimerie où les dernières nouvelles arrivent par un tube pneumatique. Comme le souligne Didier Barrière, Jacobs, dans le soin porté au réalisme qui le caractérise, montre l'univers bourdonnant de cette salle, des clavistes s'affairant sur les linotypes aux ouvriers chargeants les paquets de journaux dans les camions<ref name="barrière"/>.

Dans un second temps, c'est Modèle:Citation qui succède aux journaux et aux magazines pour se retrouver au cœur de la narration<ref name="barrière"/>. Les scènes d'intérieur laissent entrevoir des bibliothèques privées, comme celle, imposante, du Modèle:Dr, puis celle des héros. Tandis que Blake participe activement à la traque de la Marque jaune, Mortimer Modèle:Citation. Il entame ses propres recherches au sein des volumes reliés des archives du Modèle:Lang et parvient, avec l'aide d'un archiviste dévoué, à trouver le lien qui unit les quatre personnalités enlevées par le malfaiteur : le scandale causé, en 1922, par la parution d'un livre scientifique, Modèle:Lang. Dès lors, convaincu que cet objet contient la clé de l'énigme, la priorité de Mortimer est de retrouver le livre mystérieusement retiré de la circulation après la mort de l'éditeur, ce qui l'amène jusqu'à la salle de lecture du British Museum où le livre vient d'être dérobé. Le livre semble aussi insaisissable que La Marque jaune mais c'est bien sa lecture qui permet à Mortimer de résoudre l'affaire, une lecture dont est privé le lecteur de la bande dessinée mais que Jacobs lui révèle par les explications fournis par Septimus à Mortimer après sa capture<ref name="barrière"/>. Dans cet épisode, l'écriture apparaît surchargée, Modèle:Citation selon l'expression de Didier Barrière qui y voit Modèle:Citation<ref name="barrière"/>.

Pour ce dernier, il n'est d'ailleurs pas anodin que le poste de commande du laboratoire secret du Modèle:Dr soit dissimulée derrière sa bibliothèque, ce qui renforce d'autant plus le rôle essentiel de l'écrit dans cette aventure<ref name="barrière"/>.

Un album miroir d'une amitié

Benoît Mouchart considère La Marque jaune comme un album Modèle:Citation entre Jacobs et Jacques Van Melkebeke, dans la mesure où les deux hommes puisent de nombreux éléments de l'intrigue de leurs lectures et des films découverts pendant leur jeunesse, en particulier le cinéma expressionniste allemand. Par conséquent, le récit peut-être vu comme Modèle:Citation<ref name="cahiersBD2">Modèle:Chapitre.</ref>. Pour Benoît Mouchart, qui rappelle que les deux hommes Modèle:Citation, la modernité scientifique à l'œuvre dans ce récit s'y intègre par un prisme magique, les savants reproduisant les mêmes archétypes que ceux de la sorcellerie : Modèle:Citation<ref name="cahiersBD2"/>.

Par ailleurs, Mouchart dresse un parallèle entre Jacques Van Melkebeke et le personnage du Modèle:Dr : tout comme le savant signe son livre Modèle:Lang sous un pseudonyme, Van Melkebeke, un temps inquiété pour ses travaux sous l'occupation allemande, est mis à l'index après la guerre et réduit à un travail de l'ombre, influençant bon nombre de dessinateurs sans que sa participation soit révélée au grand jour. Cette dédicace, dans laquelle Mortimer reconnaît l'écriture de Septimus et parvient à résoudre l'intrigue, apparaît comme Modèle:Citation<ref name="cahiersBD2"/>.

Thèmes abordés

Modèle:Nobr définit lui-même son album comme Modèle:CitationModèle:Sfn. La Marque jaune aborde ainsi le thème de la manipulation des cerveaux, de même que les conséquences engendrées quand l'Homme tombe sous le contrôle et la domination d'un autre et ne répond plus qu'à ses pulsions. Pour Benoît Mouchart et François Rivière, ces deux thèmes Modèle:CitationModèle:Sfn. Ils soulignent d'ailleurs que ces thèmes narratifs sont repris quelques années plus tard, et de façon humoristique, par Greg et Franquin dans Z comme Zorglub et L'Ombre du Z, deux albums de la série Spirou et FantasioModèle:Sfn.

Les deux biographes du dessinateur voient également dans la figure de la Marque jaune, qui élève ses crimes au rang d'un art, une variation moderne des légendes urbaines qui terrorisent les foules depuis la médiatisation des crimes de Jack l'Éventreur à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à la manière de Fantômas, Judex ou BelphégorModèle:Sfn.

Le professeur Pierre Masson constate que dans La Marque jaune, Modèle:Nobr utilise le thème narratif de la malédiction et de l'élimination successive. Ce thème, mis en avant par la romancière Agatha Christie dans Dix Petits Nègres, est également repris par Hergé dans le diptyque formé par Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil, dans lequel sept savants européens sont tour à tour frappés d'une mystérieuse léthargie après avoir violé une sépulture inca, et par Jacques Martin dans La Griffe noire, où cinq généraux romains sont l'objet d'une vengeance<ref name="masson mythe">Modèle:Chapitre.</ref>.

Erreurs et incohérences

Erreur de chronologie

La Marque Jaune présente une logique temporelle hasardeuse<ref name="cahiersBD9">Modèle:Chapitre.</ref>. L'histoire est censée se dérouler après Le Mystère de la Grande Pyramide, comme le rappelle le résumé de la vie d'Olrik proposé par le Modèle:Dr à Mortimer et comme l'indique le comportement du malfaiteur dans l'appartement des deux héros. Le Mystère de la Grande Pyramide est censé lui-même se dérouler après Le Secret de l'Espadon, un récit qui met en scène une troisième Guerre mondiale, ainsi que cela est rappelé dans la première page de l'album lors de la conversation entre Mortimer et Nasir dans l'avion qui les amène au Caire. Or, Septimus raconte à Mortimer avoir recueilli Olrik amnésique et errant dans le désert, à la suite des évènements de la Grande Pyramide, puis être rentré à Londres avec lui alors que la guerre éclatait. Une note placée sous la vignette indique qu'il s'agit de la troisième guerre mondiale, ce qui semble totalement incohérent dans la mesure où Olrik, dans Le Secret de l'Espadon, y joue un rôle essentiel en tant que colonel dans l'armée du tyran Basam Damdu<ref name="cahiersBD9"/>.

La confusion née de cette erreur de chronologie pousse les éditions Blake et Mortimer à intégrer dans la version de l'album éditée en Modèle:Date- une note précisant que le conflit évoqué par Septimus est bien la Troisième Guerre mondiale de L'Espadon, ce qui ne suffit pas à rétablir l'ordre chronologique selon Gérard Lenne puisque la référence à la Luftwaffe présente en début de l'album n'est pas supprimée et que, de fait, Septimus n'aurait pas eu le temps de faire construire un abri anti-aérien sous sa maison pendant la Troisième Guerre mondiale, une guerre-éclair qui voit la destruction de Londres et son occupation immédiate<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Incohérences graphiques

L'histoire se déroule au mois de Modèle:Date-, s'achevant le jour de noël. L'enlèvement de Leslie Macomber se déroule le Modèle:Date- dans la première édition de l'histoire, comme l'attestent le calendrier présent dans son bureau du Modèle:Langue, ainsi que la date mentionnée dans la lettre qu'il reçoit. Dans la version actuelle, Jacobs décide de changer cette date en Modèle:Date-, modifiant en conséquence la date mentionnée dans la lettre. Mais il oublie de changer celle affichée sur le calendrier, toujours le Modèle:Date-.

Se documentant beaucoup grâce à Science et Vie, le dessinateur reproduit par exemple une photo parue dans un numéro<ref>N° 425, février 1953, page 100, "Pour lutter contre le gang, la police s'est modernisée".</ref>, représentant une voiture radio de la police française, avec un policier communiquant au micro, à côté de son chauffeur. Il l'a si fidèlement reproduite sur une vignette de la planche 34, qu'il a placé le volant à gauche, alors que l'histoire se déroule en Angleterre, où les volants des voitures sont positionnés à droite (à cause de la différence de sens de circulation sur la route)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Une œuvre visionnaire sur le plan scientifique

Par la suite, le milieu scientifique a évolué dans ce domaine, la réalité rejoignant parfois la fiction, comme il est toujours spécifié dans les mémoires. Science et Vie annonça en 1956 qu'un ingénieur électronicien du nom de Schafer exposa à la Conférence nationale électronique de Chicago l'éventualité de transformer l'homme en un robot, par le biais d'électrodes judicieusement placées dans le cerveau. Des scientifiques soviétiques mirent au point en 1958 une main bioélectrique mue par les influx du cerveau. Le magazine Match mentionna en 1965 l'usage aux États-Unis de l'électricité organique pour la commande de membres artificiels, tels qu'un bras autodirigé reproduisant tous les mouvements d'un vrai bras. Enfin, les savants Guillemin et Schelly, qui travaillaient sur les hormones hypothalamiques, révélèrent en 1978 l'existence de neurohormones, ce qui fit dire à un membre du comité Nobel « qu'ils avaient établi un lien entre l'âme et le corps »<ref name=":0" />.

Afin de s'assurer de la crédibilité de son histoire sur ce sujet, Jacobs s'est adressé à un jeune spécialiste en neuropsychologie. Mais celui-ci ne semblait pas apprécier sa théorie sur l'onde Mega, ce qui poussa l'auteur à prendre congé de lui. Malgré tout, Jacobs reçut la reconnaissance scientifique de neuropsychiatres de l'université de Liège. En 1977, la doctoresse Levnen et le docteur Bataille lui expliquèrent que le Dr Septimus était l'exemple type du paranoïaque, la page n° 17 de l'album<ref group="alpha">Peut-être la planche 15</ref> étant pour eux « un extraordinaire raccourci des symptômes de la maladie, constituant un véritable diagnostic cliniquement conforme à la réalité ». Ils ajoutèrent que les fous de son confrère Hergé ne le sont pas autant que les siens car, moins conformes aux normes psychiatriques. Enfin, les scientifiques le convièrent à une conférence d'enseignement post-universitaire pour les neurochirurgiens et neurologues, intitulée : Essai d'analyse sémiotique du concept folie dans la bande dessinée d'Hergé et de Jacobs<ref group="alpha">Agrémentée d'une projection de diapositives tirées de leurs albums. Suscitant un vif intérêt, son texte fut publié dans Les Feuillets psychiatriques (vol.XI, fasc. 3, 1978).</ref>,<ref name=":0" />.

Accueil et postérité

De manière inattendue, la précision du détail qui anime Jacobs et son sens du réalisme ont probablement permis de sauver la vie d'un touriste canadien en voyage à Londres. En 1973, ce dernier adresse une lettre au dessinateur dans laquelle il explique qu'après s'être empoisonné en consommant du jambon avarié, il a pu composer par téléphone le 999, le numéro d'urgence britannique, dont il s'est rappelé à la suite de la lecture de La Marque jaune<ref name="cahiers secrets"/>. En effet, ce numéro est composé par un employé du Modèle:Langue dans une des cases de l'album pour prévenir la police<ref name=":0" />. Pour Jacobs, ce témoignage Modèle:Citation<ref name="cahiers secrets"/>.

Critique

Modèle:...

En 2012, il a été classé à la Modèle:4e du classement des Modèle:Unité essentielles établi par la revue Lire<ref name="Express81112"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sur SensCritique, La Marque jaune est notée 7,7/10 sur une base d'environ Modèle:Unité d'internautes<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sur Babelio, l'album obtient une note moyenne de 4/5 basée sur Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Suite

En 2013, Jean Dufaux, Antoine Aubin et Étienne Schréder sortent L'Onde Septimus, un album qui est une suite de La Marque jaune<ref group="h">Modèle:Chapitre.</ref>. Ils reprennent l'action quelques mois après la fin de La Marque jaune et font revenir plusieurs personnages déjà présents dans l'album de Jacobs. En 2020, Le Cri du Moloch est la suite directe de ce tome.

En 2012, Yves Sente et André Juillard publient Le Serment des Cinq Lords censée se dérouler un an après les événements de la Marque Jaune, en 1954, et à la fin de laquelle Mortimer devient membre du Centaur Club.

En Modèle:Date-, les éditions Blake et Mortimer font paraître [[La Fiancée du Dr Septimus|La Fiancée du Modèle:Dr]], un album illustré écrit par François Rivière et illustré par Jean Harambat qui figure parmi les hors-série. Cette aventure est non seulement un hommage direct à Edgar P. Jacobs et à La Marque jaune, mais également aux les films du réalisateur britannique James Whale comme La Fiancée de Frankenstein, sorti en 1935<ref name="fiancée">Modèle:Chapitre.</ref>. Dans ce récit, ce dernier revient à Londres dans les années 1950 dans le but d'adapter au cinéma l'affaire de La Marque jaune. Le professeur Mortimer, qui a participé à la résolution de l'affaire, doit apporter son expertise pour le tournage<ref name="fiancée"/>. Une série d'évènements mystérieux conduit les deux hommes, accompagnés de Richard Murray, le neveu de Francis Blake, à se rendre au cottage abandonné du docteur Septimus<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Hommages et parodies

Cet album a inspiré de nombreuses parodies et fait aussi l'objet d'un grand nombre d'hommages ou de clins d'œil de la part d'autres auteurs par la présence de références qui y sont puisées.

En 1974, Dupa dessine une double page parodique intitulée Cubitus et la Marque jaune pour un numéro spécial du magazine Tintin dédié à la bande dessinée d'Edgar P. Jacobs Le Rayon U<ref>Modèle:Article.</ref>. En 1977, François Rivière et Floc'h insèrent le livre Modèle:Langue (L'Onde Méga) du [[Liste des personnages de Blake et Mortimer#Jonathan Septimus|Modèle:Dr]] dans Le Rendez-vous de Sevenoaks<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1980, Filip Denis dessine Hommage à Jacobs dans le no 2 d'Aïe où il raconte comment il se prenait pour la Marque jaune dans sa jeunesse<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1996, Gilles Chaillet reprend la séquence de la Tour de Londres au début de La Marque jaune dans son album Vasco : 14 - Sortilèges<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2000, Eddy Mitchell reprend les éléments de la couverture de La Marque jaune pour l'affiche de sa tournée à travers la France<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La couverture de l'album est choisie pour rendre hommage à la série Blake et Mortimer dans le cadre du parcours BD de Bruxelles. Cette fresque connaît cependant une histoire mouvementée : en 1997, elle est peinte à l'angle de la rue d'Anderlecht et de la rue du Petit Rempart, puis déplacée en 2005 sur le pignon de la biscuiterie de la Maison Dandoy, rue du Houblon, une réalisation des artistes Georges Oreopoulos et David Vandegeerde du studio Art Mural<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2019, une construction nouvelle occulte la fresque qui est une nouvelle fois déplacée. Elle est recrée en Modèle:Date- par Modèle:Nobr dans la rue du Temple<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2013, Georges Oreopoulos et David Vandegeerde reproduisent le même décor sur un mur de la cour intérieure de la nouvelle librairie Bulle au Mans, spécialisée dans la bande dessinée. À cette occasion, la libraire adopte un nouveau logo inspiré de La Marque jaune<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2007, Philippe Geluck parodie la couverture de l'album pour celle de son Modèle:14e album La Marque du Chat<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La couverture de La Marque jaune est également reprise dans deux albums de la bande dessinée flamande De Kiekeboes, ou sur la couverture de Modèle:Lang de Tom Bouden, ainsi que dans des caricatures politiques et sociales réalisées par Johan De MoorModèle:Sfn.

Au début des Modèle:Nobr, Yann et Didier Conrad publient des histoires courtes et parodiques dans le magazine Spirou, notamment Talk et Baltimore, un pastiche des personnages de Blake et MortimerModèle:Sfn. En 2005, les éditions Dargaud lancent à leur tour une parodie, intitulée Les Aventures de Philip et Francis, réalisée par Pierre Veys et Nicolas Barral. Dans cette série, qui se veut un hommage humoristique à l'œuvre de Jacobs, les femmes britanniques remettent en cause l'autorité masculine et les deux héros sont chargés de les ramener à la raison. Le célèbre M de La Marque jaune signifie alors « Macho », tandis que les noms des principaux protagonistes ont été conservés, y compris OlrikModèle:Sfn.

L'album a également été utilisé comme référence pour diverses campagnes publicitaires et promotionnelles. En 1987, Pascal Fournier et Pascal Dubuck réalisent Les Aventures d'Alexandre de la Mareneuve et d'Évry Cédex : 1 - La Marque bleue, un album promotionnel pour le Groupe Accor<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette même année, la mairie de Montreuil réalise un dépliant, Mystère à Montreuil : Une enquête de Blake et Mortimer, dans lequel Bob de Moor met en scène les deux héros enquêtant sur une mystérieuse marque « M », ce qui les conduit à découvrir le fonctionnement du service propreté de la ville<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Adaptations

Radio, télévision et jeu vidéo

Dans les années 1950, La Marque jaune est adaptée en feuilleton radiophonique repris par la suite en vinyle, en cassette audio et en CD. Le vinyle de La Marque jaune est le premier titre de la collection « Le Disque d'aventure »<ref name="cahiersBD8"/>. Jean Topart et Yves Brainville donnent leur voix à Blake et Mortimer, tandis que Maurice Jacquemont joue le Modèle:Dr et Pierre Marteville l'inspecteur-chef Kendall. Cet enregistrement, réalisé par Jean Maurel avec le soutien de Maurice Chevit, est récompensé du Grand prix de l'Académie Charles-Cros<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1988, l'histoire est adaptée en jeu vidéo d'action-aventure sur ordinateur (Thomson TO8, Amstrad CPC et Atari ST) par le développeur et éditeur français Cobrasoft. Le jeu est composé de cinq niveaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 1997, l'aventure est adaptée en dessin animé par Éric Rondeaux comme épisode de la série d'animation Blake et Mortimer. L'épisode est diffusé le Modèle:Date- avec Michel Papineschi doublant le professeur Mortimer, Robert Guilmard le capitaine Blake et Mario Santini le colonel Olrik<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Wikidata}}/{{#if:||reference}} {{#if:||Modèle:Titre sans précision}} sur l’Modèle:Lang</ref>.

Adaptation sous forme d'un disque d'aventure

En 1956, La Marque jaune est adaptée sous la forme d'un disque 33 tours pour les éditions Festival. Jean Maurel est le narrateur de l'aventure, tandis que Jean Topart interprète Francis Blake et Yves Brainville prête sa voix à Philip Mortimer. Cette adaptation reçoit la même année le Grand-Prix du Disque de l'Académie Charles Cros<ref group="h">Modèle:Chapitre.</ref>.

Projets de films

Plusieurs projets d'adaptation cinématographique du récit ont été envisagés, sans qu'aucun ne voie finalement le jour. À la fin des Modèle:Nobr, le publicitaire Michel Marin contacte Modèle:Nobr pour tenter de le convaincre d'adapter La Marque jaune à l'écran. L'auteur, conscient qu'un tel projet lui permettrait d'accroître la popularité de son œuvre, lui accorde une option sur les droits de l'album en Modèle:Date-<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Au début des Modèle:Nobr, Michel Marin convainc la productrice Irène Silberman de s'associer au projet, ce qui aboutit en Modèle:Date- au tournage d'un pilote scénarisé par Jean Van Hamme et qui met en scène Yves Brainville dans le rôle de Mortimer, Pierre Vernier dans celui de Blake, tandis que Michel Vitold interprète le docteur Septimus et Patrick Laval le colonel OlrikModèle:Sfn. Jacobs apprécie la démarche de porter ses personnages à l'écran et se dit impressionné par la réalisation, mais il souhaite que l'atmosphère de ce film se rapproche de celle de la série Chapeau melon et bottes de cuir. Irène Silberman finit par écarter Michel Marin et annonce en Modèle:Date-, lors du Festival de Cannes, avoir confié la réalisation du long métrage au réalisateur franco-vietnamien Lam Lê, assisté d'Olivier Assayas pour le scénario. Le projet, qui emporte l'adhésion de Jacobs, est finalement abandonnéModèle:Sfn.

Dans les Modèle:Nobr, le producteur français Charles Gassot, qui a récupéré les droits de La Marque jaune, travaille sur un nouveau projet d'adaptation avec Alain Corneau, qui finit par abandonner le projet. Au début de l'année 2000, Charles Gassot contacte alors le réalisateur James Huth pour le lui confier<ref name="cinéma">Modèle:Chapitre.</ref>. Ce dernier s'associe à Sonja Shillito pour la rédaction du scénario et le storyboard. Après avoir envisagé de confier le rôle de Mortimer à Philip Seymour Hoffman et celui de Blake à Hugh Jackman, la production prévoit que les deux héros soient joués respectivement par Hugh Bonneville et Rufus Sewell<ref name="allociné">Modèle:Lien web.</ref>. James Huth, qui veut mettre en scène une femme aux côtés des deux héros, confie un rôle de scientifique à l'actrice chinoise Gong Li<ref name="allociné"/>,<ref name="cinéma"/>. Le réalisateur effectue de nombreux repérages, notamment au cœur de la Tour de Londres, et obtient l'autorisation de filmer plusieurs scènes dans la centrale électrique de Battersea<ref name="cinéma"/>. Le tournage, au budget de Modèle:Unité d'euros, doit débuter en Modèle:Date- pour une sortie en salles en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Faute de trouver un studio suffisamment grand, le projet prend du retard et le producteur Charles Gassot se consacre finalement au tournage d'une autre adaptation cinématographique de bande dessinée, Immortel, ad vitam de Enki Bilal<ref name="cinéma"/>. L'adaptation de La Marque jaune est définitivement abandonnée quand James Huth prend les commandes de la réalisation de Brice de Nice en 2004<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, un troisième projet d'adaptation voit le jour avec l'espagnol Álex de la Iglesia à la réalisation, et Kenneth Branagh, David Thewlis et John Malkovich respectivement dans les rôles de Blake, Mortimer et Olrik<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un an plus tard, en 2009, c'est au tour de Kiefer Sutherland et Hugh Laurie d'être annoncés dans les deux rôles principaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mais le réalisateur peine à rassembler les fonds nécessaires et en 2013 le projet est définitivement abandonné<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

  • Renvois à l'album :

Modèle:Références

Modèle:Références

  • Les personnages de Blake et Mortimer dans l'histoire, 2014 :

Modèle:Références

  • Autres références :

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Version de l'album, ouvrages et articles consacrés

Ouvrages généraux

Article connexe

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail