Ornithorynque

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L'ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus) est un animal semi-aquatique endémique de l'est de l'Australie et de la Tasmanie. C'est l'une des cinq espèces de l'ordre des monotrèmes, seul ordre de mammifères qui pond des œufs au lieu de donner naissance à des petits complètement formés (les quatre autres espèces sont des échidnés). C'est la seule espèce actuelle de la famille des Ornithorhynchidae et du genre Ornithorhynchus bien qu'un grand nombre de fragments d'espèces fossiles de cette famille et de ce genre aient été découverts<ref name=atlas>Collectif, Grande encyclopédie alpha des sciences et techniques, Zoologie tome II (1974), Modèle:P. à 88, Grange Batelière, Paris.</ref>.

L'apparence fantasmagorique de ce mammifère pondant des œufs, à la mâchoire cornée ressemblant au bec d'un canard, à queue évoquant un castor, qui lui sert à la fois de gouvernail dans l'eau et de réserve de graisse, et à pattes de loutre a fortement surpris les explorateurs qui l'ont découvert ; bon nombre de naturalistes européens ont cru à une plaisanterie. C'est l'un des rares mammifères venimeux<ref>Modèle:Lien web.</ref> : le mâle porte sur les pattes postérieures un aiguillon qui peut libérer du venin capable de paralyser une jambe humaine ou même de tuer un chien. Les traits originaux de l'ornithorynque en font un sujet d'études important pour mieux comprendre l'évolution des espèces animales et en ont fait un des symboles de l'Australie : il a été utilisé comme mascotte pour de nombreux événements nationaux et il figure au verso de la pièce de monnaie de Modèle:Unité australiens.

Jusqu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il a été chassé pour sa fourrure mais il est protégé à l'heure actuelle. Bien que les programmes de reproduction en captivité aient eu un succès très limité et qu'il soit sensible aux effets de la pollution, l'espèce n'était pas considérée comme en danger jusque récemment ; depuis 2019, elle est décrite comme « quasi-menacée »<ref>Modèle:Article</ref>, et un rapport de l'Modèle:Lien de novembre 2020 a recommandé de la classer parmi les espèces menacées en vertu du code EPBC<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Taxonomie et étymologie

Fichier:Wild Platypus 4.jpg
Ornithorynque en milieu naturel

Quand le premier ornithorynque fut rencontré par les Européens en 1797, le gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud, le capitaine John Hunter, en fit envoyer un pelage et des dessins en Grande-Bretagne<ref name="Paradox">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Brian K. Hall, The Paradoxical Platypus in BioScience, American Institute of Biological Sciences, mars 1999, vol. 49, 3, Modèle:P..</ref>. Les scientifiques britanniques furent d’abord persuadés qu’il s’agissait d’un canular<ref name="APC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The platypus, a very special australian, Australian Platypus Conservancy Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. George Kearsley Shaw, qui fit la première description de l’animal dans le Naturalist’s Miscellany en 1799, expliquait qu’il était impossible de ne pas avoir de doute sur l’existence réelle de l’animal et Robert Knox croyait qu’il s’agissait d’un montage, œuvre d’un taxidermiste asiatique<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="hoax">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Duckbilled Platypus, Museum of hoaxes Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Il pensait que quelqu’un avait cousu un bec de canard sur la fourrure d’un animal ressemblant à un castor<ref>Tel qu'il avait été fait avec la truite à fourrure.</ref>, et Shaw essaya même de trouver les points de couture<ref name="APC" />.

L’animal fut appelé Modèle:Langue par les Anglais, nom composite dérivé des mots du grec ancien Modèle:Langue / Modèle:Langue « plat, large » et Modèle:Langue / Modèle:Langue « pied », c’est-à-dire « pied plat »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Liddell et Scott, Greek-English Lexicon, Abridged Edition, Oxford University Press, Oxford, 1980 Modèle:ISBN.</ref>. Mais on s’aperçut très vite que ce nom avait déjà été utilisé pour désigner un genre de coléoptères de la famille des Platypodidae, Platypus, par l’entomologiste Johann Friedrich Wilhelm Herbst<ref name="ABRS">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J.R.Grant, Fauna of Australia, Australian Biological Resources Study (ABRS), chap.16, vol.1b Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Un autre zoologiste, qui avait reçu également un animal de la part de Joseph Banks<ref name="NLA">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Platypus Paradoxes, National Library of Australia, août 2001 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>, Johann Friedrich Blumenbach, lui avait donné en parallèle un nom différent en 1800 : Ornithorhynchus paradoxus et il fut finalement appelé Ornithorhynchus anatinus<ref name="ABRS"/>. Le nom ornithorynque vient des mots du grec ancien Modèle:Langue / Modèle:Langue « oiseau » et Modèle:Langue / Modèle:Langue « bec », qui signifient « à bec d’oiseau », et le nom d’espèce Modèle:Langue qui signifie « comme un canard » en latin<ref>Modèle:CNRTL.</ref>.

Le mot a ensuite été francisé avec une graphie longtemps instable : Modèle:Citation en 1803 chez Faujas de Saint-Fond, Modèle:Citation (graphie la plus étymologique) chez Georges Cuvier en 1805 dans ses Leçons d'anatomie comparée, qui l'orthographie cependant Modèle:Citation 136 pages plus loin. C'est finalement la graphie intermédiaire Modèle:Citation qui s'est imposée, même si l'absence du second Modèle:Citation la rend inétymologique<ref name="CNRTL">Modèle:Lien web.</ref>.

Le monde entier ne découvrit l’ornithorynque qu’en 1939 quand le magazine National Geographic publia un article décrivant les efforts pour l’étudier et le maintenir en captivité (tâche très difficile : le premier lieu où il a survécu — et toujours un des seuls — est la réserve d'Healesville au Victoria). Bien peu de jeunes ont pu être élevés jusqu’à présent : la première portée née en captivité date de 1943<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, Modèle:Langue, 2007 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>,<ref name="naissance">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Fleay, Modèle:Langue, Robertson & Mullens, Melbourne, 1944.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tom Grant, Modèle:Langue, New South Wales Univ Pr Ltd, 1980.</ref>.

Description

Fichier:Ornithorhynchus anatinus-623-04 (UR1).jpg
Squelette d'un ornithorynque.

C'est un animal nocturne et farouche. Il est longtemps passé pour une chimère, mais se révèle un animal très adapté aux conditions de vie du continent australien.

L'ornithorynque a une masse corporelle très variable allant de 0,7 à Modèle:Unité, les mâles étant habituellement d'un tiers plus gros que les femelles. La taille totale, entre 40 et Modèle:Unité en moyenne, varie considérablement d'une région à l'autre, sans qu'elle soit liée au climat. La queue mesure Modèle:Unité et la mâchoire Modèle:Unité.

Il ressemble à un castor par son pelage : le corps et la queue, larges et plats, sont couverts d'une fourrure marron qui emprisonne entre ses poils de l'air afin d'isoler l'animal du froid<ref name="APC" />,<ref name="ABRS" />, sa queue stocke des réserves de graisse comme chez le diable de Tasmanie et certains moutons. Comme les canards, il est pourvu de pieds palmés surtout au niveau des pattes antérieures, avec une palmure dépassant les doigts, qu'il utilise pour nager ou pour se déplacer sur des sols vaseux. Il peut partiellement replier sa palmure lorsqu'il se déplace sur sol sec ou qu'il doit utiliser ses griffes puissantes pour grimper sur les berges ou creuser sa tanière. Il est également pourvu d'une grande mâchoire cornée lui ayant donné son surnom anglais « duck-billed platypus » (« pied plat à bec de canard »). Cette mâchoire, gris-bleu, est surtout un organe sensoriel remontant sur le front, l'ouverture de la bouche se trouvant sur sa face inférieure ; les narines s'ouvrent à l'avant de la face supérieure, tandis que les yeux et les oreilles sont situés dans une rainure placée juste en arrière du bec. Cette rainure se referme lorsque l'animal nage, ce qui le rend sourd et aveugle dans l'eau<ref name="ABRS" />. La cavité buccale est prolongée latéralement par des abajoues qui lui servent à stocker sa nourriture lorsqu'il chasse sous l'eau. La langue, charnue, a un renflement à sa partie postérieure qui peut obstruer complètement le fond de la bouche<ref name="bouche">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Les ornithorynques, Le Monde Vivant, Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Les premiers Européens à s'être procuré un ornithorynque mort ont d'abord cru à une blague ; ils ont cherché d'éventuelles traces de coutures, en vain<ref>Modèle:Article.</ref>.

Fichier:Taxidermic Platypus.jpg

L'animal émettrait un petit grognement lorsqu'il est dérangé et l'on a rapporté l'émission de toute une série d'autres petits sons chez les spécimens en captivité ; mais selon d'autres témoignages, le seul bruit que ferait l'animal serait, lorsqu'il est gêné par de l'eau dans les narines, de souffler fortement pour l'en chasser<ref name="APC" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Platypus, Native Plants and Animals, Department of Primary Industries and Water Site permettant d'écouter des ornithorynques. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.

L'ornithorynque est un animal homéotherme dont la température corporelle moyenne est de 31–Modèle:Unité contre Modèle:Unité en moyenne chez les mammifères placentaires<ref name="DC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thermal Biology of the Platypus, Davidson College, 1999 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Les recherches laissent à penser qu'il s'agit plus d'une adaptation progressive aux conditions environnementales du petit nombre de monotrèmes survivants plutôt que d'une caractéristique historique des monotrèmes<ref name="temp">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J.M. Watson et J.A.M. Graves, Monotreme Cell-Cycles and the Evolution of Homeothermy, Australian Journal of Zoology, CSIRO, 1988, vol. 36, 5, Modèle:P..</ref>,<ref name="temp2">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} T.J. Dawson, T.R. Grant et D. Fanning, Standard Metabolism of Monotremes and the Evolution of Homeothermy, Australian Journal of Zoology, CSIRO, 1979, vol. 27, 4, Modèle:P..</ref>.

Les jeunes ornithorynques ont des molaires à 3 cuspides qu'ils perdent au moment de quitter le nid<ref name="MS">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pascual, R., Goin, F.J., Balarino, L., and Udrizar Sauthier, D.E., New data on the Paleocene monotreme Monotrematum sudamericanum, and the convergent evolution of triangulate molars in Acta Palaeontologica Polonica, 2002, vol. 47, 3, Modèle:P. Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>,<ref name="geowords">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hugh Race, Living mammals are placentals (eutheria), marsupials, and monotremes, Geowords.</ref> et les adultes disposent de blocs de kératine pour les remplacer<ref name="ABRS" /> ; la mâchoire de l'ornithorynque est faite de façon différente de celle des autres mammifères et le muscle chargé de son ouverture est dissemblable<ref name="ABRS" />. Comme chez les autres mammifères, les os de l'oreille moyenne sont incorporés au crâne plutôt que d'être situés à la base de la mâchoire comme chez les cynodontes et les autres synapsides ; cependant le conduit auditif externe s'ouvre à la base de la mâchoire<ref name="ABRS" />.

Fichier:Monotreme collage.jpg
Les monotrèmes

L'ornithorynque, comme les reptiles, a des os surnuméraires dans la ceinture scapulaire comprenant notamment une interclavicule qu'on ne retrouve pas chez les autres mammifères<ref name="ABRS" />. Il a la démarche d'un reptile avec les pattes situées sur les côtés du corps au lieu d'être en dessous comme chez les autres mammifères<ref name="ABRS" />.

Les jeunes et les ornithorynques mâles portent des aiguillons venimeux de Modèle:Unité de long aux chevilles reliés à une glande située dans la cuisse, appelée glande crurale. L'aiguillon s'atrophie chez la femelle et la glande n'est fonctionnelle que chez le mâle adulte pendant la période de reproduction. Son venin, formé de plusieurs enzymes, n'est pas mortel pour les humains, mais provoque d'importantes douleurs et des œdèmes qui peuvent durer plusieurs mois. Ils peuvent provoquer une paralysie des membres inférieurs pendant quelques jours. On ne connaît pas d'antidote. On se contente de traiter par des analgésiques et un vaccin antitétanique si besoin. Le venin peut être mortel pour un chien ou pour de petits animaux domestiques par dépression respiratoire<ref name="poison">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Platypus, Duckbill, Ornithorhynchus anatinus, Poisonous plants and animals Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.

Dans l'eau, il garde les yeux et les oreilles hermétiquement fermés et se sert de ses autres sens pour se diriger. Il détecte le plus souvent ses proies grâce à des détecteurs de champ électrique situés sur sa mâchoire (voir plus loin). Les quatre pattes de l'ornithorynque sont palmées. Quand il nage, il se propulse par des battements alternatifs de ses pattes avant, sa queue et ses pattes postérieures l'aidant à se diriger, mais non à se propulser.

Doublée de tissus adipeux, la fourrure de l'ornithorynque lui permet d'affronter les rivières les plus froides d'Australie. La durée moyenne de plongée de l'animal est de 31 à Modèle:Nombre<ref name="Bethg">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Kruuk">Modèle:Article.</ref>, la plus longue plongée observée a été de Modèle:Nombre soit plus de deux minutes<ref name="Bethg" />. L'animal plonge en moyenne à Modèle:Unité et un record à Modèle:Unité a été établi<ref name="Bethg" />.

Sous lumière ultraviolette, son pelage apparaît vert-bleu fluorescent<ref>Modèle:Article.</ref>, propriété qui Modèle:Citation.

Modèle:Refnec. Après son bain, il aime regagner son terrier après avoir essuyé son pelage, qui fut jadis très prisé des pelletiers pour ses qualités isolantes et sa grande finesse.

Venin

Fichier:Platypus spur.JPG
Aiguillon venimeux du mâle.

Alors que les ornithorynques mâles et femelles naissent avec des éperons aux chevilles, seuls les éperons du mâle délivrent du venin<ref>Modèle:Lien archive</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien archive</ref>, composée en grande partie de défensines, comme les protéines (DLPS), dont trois sont particulières à l'ornithorynque<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Les DLP sont produites par le système immunitaire de l'ornithorynque. Les défensines ont pour fonction de provoquer la lyse des bactéries et virus pathogènes, mais chez les ornithorynques, elles sont également transformées en venin destiné à la défense. Bien que suffisamment puissant pour tuer des animaux plus petits tels que les chiens, le venin n'est pas mortel pour l'Homme, mais la douleur est si atroce que la victime peut être frappée d'incapacité<ref name=":0" />,<ref>Modèle:Lien archive</ref>. Un œdème se développe rapidement autour de la plaie et se propage progressivement dans tout le membre affecté. Les informations obtenues à partir des études de cas et d'anecdotes indiquent que la douleur se développe en une hyperalgésie de longue durée (une sensibilité accrue à la douleur) qui persiste pendant des jours, voire des mois<ref>Venom from the platypus, Ornithorhynchus anatinus, induces a calcium-dependent current in cultured dorsal root ganglion cells</ref>,<ref>Modèle:Lien archive</ref>. Le venin est produit dans les glandes crurales du mâle, qui sont des glandes alvéolaires en forme de rein reliées par un conduit à paroi mince à un éperon calcanéum sur chaque membre postérieur. L'ornithorynque femelle, en commun avec les échidnés, a des bourgeons d'éperon rudimentaires qui ne se développent pas (tombant avant la fin de leur première année) et n'a pas de glandes crurales fonctionnelles.

Le venin semble avoir une fonction différente de ceux produits par les espèces non mammifères, ses effets ne mettent pas la vie de l'Homme en danger, mais sont en revanche suffisamment puissants pour porter gravement atteinte à la victime. Les mâles étant seuls à produire du venin et la production augmentant pendant la saison de reproduction, il peut être utilisé comme une arme offensive pour affirmer la domination pendant cette période<ref name=":0" />.

Des éperons similaires se trouvent sur de nombreux groupes de mammifères archaïques, ce qui indique qu'il s'agit d'une caractéristique ancienne pour les mammifères dans leur ensemble, et non exclusive à l'ornithorynque ou à d'autres monotrèmes<ref>Jørn H. Hurum, Zhe-Xi Luo et Zofia Kielan-Jaworowska, Les mammifères étaient-ils à l'origine venimeux?, Acta Palaeontologica Polonica 51 (1), 2006: 1–11</ref>.

Électrolocalisation

Fichier:Active electro.png
Électrolocalisation active. Les objets conducteurs concentrent le champ et les objets non-conducteurs répartissent le champ.

Les monotrèmes sont les seuls mammifères à être dotés du sens de l'électroperception : ils peuvent en partie localiser leurs proies en détectant le champ électrique produit par leurs contractions musculaires. L'électrolocalisation de l'ornithorynque est la plus sensible de celles de tous les monotrèmes<ref name="Electro1">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John D., Electroreception in Monotremes, The Journal of Experimental Biology, 1999, 202, Modèle:P. Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.

Les électrorécepteurs sont situés dans la partie caudale de la peau du bec tandis que les mécanorécepteurs (qui détectent le toucher) sont répartis uniformément dans tout le bec. Ces récepteurs vont transmettre leurs informations à une partie du cortex cérébral située dans la partie somesthésique. Quelques cellules reçoivent leurs informations des deux types de récepteurs, suggérant une association étroite entre eux. Ces deux types de récepteurs dominent la carte somatotopique du cerveau de l'ornithorynque, un peu comme la main domine la carte de l'homonculus de Penfield chez l'homme<ref name="sensory_platypus">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} P. R. Manger et S. L. Fine, The sensory world of the platypus, Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 1998, 353, Modèle:P. Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>,<ref name="Ancestors_Tale">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richard Dawkins, The Ancestor's Tale, A Pilgrimage to the Dawn of Life : The Duckbill's Tale, Houghton Mifflin Company, Boston, 2004 Modèle:ISBN.</ref>.

On pense que l'ornithorynque peut déterminer la direction de la source électrique en comparant l'intensité du signal selon l'orientation de son bec. Ceci expliquerait les mouvements caractéristiques de va-et-vient de la tête pendant qu'il chasse. Les cellules communes pour les deux types de récepteur suggèrent un mécanisme de détermination de distance de la proie par comparaison du temps d'arrivée des deux types de signaux<ref name="Electro1" />.

Yeux

Dans des études récentes, il a été suggéré que les yeux de l'ornithorynque ressemblaient davantage à ceux de la myxine du Pacifique ou de la lamproie du Nord qu'à ceux de la plupart des tétrapodes. Les yeux contiennent également des cônes doubles, que la plupart des mammifères n'ont pas<ref>Modèle:Article</ref>.

Bien que les yeux de l'ornithorynque soient petits et qu'il ne les utilise pas sous l'eau, plusieurs caractéristiques indiquent que la vision a joué un rôle important chez ses ancêtres. La surface de la cornée et la surface adjacente du cristallin sont plates tandis que la surface postérieure du cristallin est fortement incurvée, semblable aux yeux d'autres mammifères aquatiques tels que les loutres et les otaries. Une concentration temporale de cellules ganglionnaires rétiniennes , importante pour la vision binoculaire, indique un rôle dans la prédation, tandis que l'acuité visuelle qui l'accompagne est insuffisante pour de telles activités. De plus, cette acuité limitée s'accompagne d'un faible grossissement cortical , d'un petit noyau géniculé latéral et d'un grand tectum optique , suggérant que le mésencéphale visuel joue un rôle plus important que le cortex visuel , comme chez certains rongeurs. Ces caractéristiques suggèrent que l'ornithorynque s'est adapté à un mode de vie aquatique et nocturne, développant son système électro-sensoriel au détriment de son système visuel; un processus évolutif parallèle au petit nombre d'électrorécepteurs dans l'échidné à nez court, qui habite dans des environnements secs, tandis que l'échidné à nez long , qui vit dans des environnements humides, est intermédiaire entre les deux autres monotrèmes<ref>Modèle:Article</ref>.

Environnement et comportement

Alimentation

L'ornithorynque est un animal carnivore qui a besoin de consommer tous les jours l'équivalent en nourriture de 20 % de sa masse corporelle, soit entre 200 et 500 grammes, ce qui lui demande de passer en moyenne douze heures par jour dans l'eau pour cette activité<ref name="Bethge" />. Il se nourrit de vers, de larves d'insectes, de crevettes d'eau douce, de petits poissons et de leurs œufs ou encore d'écrevisses qu'il déniche dans le lit des rivières en fourrageant avec son bec ou en les attrapant en nageant. Il les emmagasine dans ses bajoues et les mange ensuite sur le rivage une fois arrivé.


Répartition et habitat

Fichier:Platypus BrokenRiver QLD Australia.jpg
Ornithorynque nageant à Broken River (Queensland).

L'ornithorynque est un animal semi-aquatique qui vit dans les petits cours d'eau sur un territoire s'étendant des régions froides des hautes terres de Tasmanie et des Alpes australiennes jusqu'aux forêts pluviales tropicales du Queensland côtier dans le bas de la péninsule du Cap York. À l'intérieur du pays, sa répartition n'est pas bien connue : il s'est éteint en Australie du sud (à l'exception d'une population introduite sur l'île Kangourou) ainsi que dans la plus grande partie du Bassin Murray-Darling, probablement à cause d'une dégradation de la qualité de l'eau provoquée par le défrichement et l'irrigation intensifs. Sa distribution est aléatoire le long des divers fleuves côtiers : il semble absent de certains cours d'eau relativement salubres alors qu'il se maintient dans d'autres passablement dégradés (le bas Maribyrnong par exemple).

En captivité, l'ornithorynque peut vivre jusqu'à vingt-et-un ans<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} R.J. Whittington, The survival of platypuses in captivity, Australian Veterinary Journal, 1991, 68 (1), Modèle:P..</ref> et dans la nature, son espérance de vie est comprise entre 10 et Modèle:Nombre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} L'ornithorynque sur dinosoria.com.</ref>. Le taux de mortalité naturelle est faible<ref name="ABRS" />. Ses prédateurs naturels sont les serpents, les rakalis, les goannas et les rapaces. Il se peut que les ornithorynques soient rares dans le nord de l'Australie à cause des crocodiles<ref name="EPA">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Platypus, Environmental Protection Agency/Queensland Parks and Wildlife Service, 2006 Lire en ligne Consulté le 7 juin 2008.</ref>. L'introduction des renards comme prédateurs des lapins semble avoir joué sur la baisse de la population sur le continent australien<ref name="Workshop">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sarah Munks et Stewart Nicol, Current research on the platypus, Ornithorhynchus anatinus in Tasmania: Abstracts from the 1999 ‘Tasmanian Platypus WORKSHOP’, University of Tasmania, mai 1999 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. C'est un animal essentiellement nocturne mais que l'on peut voir quelquefois en activité dans la journée surtout lorsque le ciel est couvert<ref name="EC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Erica Cromer, Monotreme Reproductive Biology and Behavior, Iowa State University, avril 2004 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>,<ref name="HCP">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} T.G. Grant and P.D. Temple-Smith, Field Biology of the Platypus (Ornithorhynchus Anatinus): Historical and Current Perspectives, Philosophical Transactions: Biological Sciences, The Royal Society, 29 juillet 1998, vol. 353, 1372, Modèle:P..</ref>. Il vit sur les berges des cours d'eau et les zones ripariennes où il peut trouver à la fois sa nourriture dans et au bord de l'eau et son habitat en creusant des terriers pour se reposer et se reproduire<ref name="HCP" />. Un mâle peut ainsi posséder jusqu'à Modèle:Unité (Modèle:Unité) de berges qu'il partage avec 3 à 4 femelles<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J.L. Gardner and M. Serena, Spatial-Organization and Movement Patterns of Adult Male Platypus, Ornithorhynchus-Anatinus (Monotremata, Ornithorhynchidae), Australian Journal of Zoology, CSIRO, 1995, vol. 43, 1, Modèle:P..</ref>.

L'ornithorynque est un excellent nageur et il passe beaucoup de temps dans l'eau à la recherche de nourriture. C'est le seul mammifère qui se déplace dans l'eau en utilisant uniquement ses pattes antérieures dans un mouvement alterné pour avancer ; bien que les pattes postérieures soient également palmées, il ne les utilise pas pour avancer mais uniquement en les plaçant le long du corps pour se diriger comme il le fait aussi avec sa queue<ref name="Rowing">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} F.E. Fish, R.V. Baudinette, P.B. Frappell et M.P. Sarre, Energetics of Swimming by the Platypus Ornithorhynchus Anatinus: Metabolic Effort Associated with Rowing, The Journal of Experimental Biology, The Company of Biologists Limited, 28 juillet 1997, vol. 200, 20, Modèle:P. Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Bien qu'il passe des heures entières à fourrager dans une eau à moins de Modèle:Unité, c'est un animal homéotherme qui maintient la température de son corps à Modèle:Unité<ref name="ABRS" />. En plongée son cœur ralentit pour économiser sa consommation d'oxygène. Il plonge pendant Modèle:Nombre environ et ne peut pas dépasser Modèle:Nombre sous l'eau lorsqu'il recherche de la nourriture mais il pourrait y rester jusqu'à Modèle:Nombre (Modèle:Nombre en moyenne) au repos<ref name="plongée">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Diving Physiology of the Platypus Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Il a besoin de 10 à Modèle:Nombre de récupération en surface avant de replonger mais il n'y a pas de relation entre le temps de plongée et le temps de récupération<ref name="Bethge">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Philip Bethge, Energetics and foraging behaviour of the platypus, University of Tasmania, avril 2002 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} H. Kruuk, The Diving Behaviour of the Platypus (Ornithorhynchus anatinus) in Waters with Different Trophic Status, The Journal of Applied Ecology, 1993, vol. 30, 4, Modèle:P..</ref>.

Reproduction

Fichier:Platypus-Eungella.jpg

Quand le premier ornithorynque fut découvert par le monde scientifique, on ne savait pas que les femelles pondaient. On le suspecta assez rapidement, mais le fait ne fut confirmé qu'en 1884 quand W. H. Caldwell fut envoyé en Australie pour cela, et qu'après d'intensives recherches menées par 150 Aborigènes, il put découvrir quelques œufs<ref name="ABRS"/>,<ref name="PS">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Vivienne Baillie, Platypus poison, Protein Spotlight, décembre 2002 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.

L'ornithorynque atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de Modèle:Nombre et n'a qu'une saison des amours par an avec un accouplement entre juin et octobre avec quelques variations dans les dates suivant les régions<ref name="EPA"/>. L'accouplement a lieu dans l'eau. Les observations sur une longue période, le marquage et la recapture puis les premières études génétiques montrent la possibilité d'existence de populations sédentaires et de populations transhumantes, ce qui permettrait une polygamie des individus<ref name="AJZ2">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} T.R. Grant, M. Griffiths et R.M.C. Leckie, Aspects of Lactation in the Platypus, Ornithorhynchus anatinus (Monotremata), in Waters of Eastern New South Wales, Australian Journal of Zoology, 1983, vol. 31, 6, Modèle:P..</ref>. Les femelles deviennent matures leur deuxième année et la période de fécondité dure plus de Modèle:Nombre<ref name="AJZ2"/>.

En dehors de la période des amours, l'ornithorynque vit dans un simple terrier creusé dans la berge d'un cours d'eau, dont l'entrée est située à environ Modèle:Unité au-dessus de la surface de l'eau. Après l'accouplement la femelle construit un terrier situé plus au-dessus de la surface de l'eau, beaucoup plus profond – pouvant atteindre Modèle:Unité de long – et entrecoupé de bouchons de terre par intervalles (qui servent probablement de sécurité contre une montée des eaux, contre la venue de prédateurs tout en régulant la température et l'humidité du nid<ref name="ADW">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anna Bess Sorin et Phil Myers, Family Ornithorhynchidae (platypus), University of Michigan Museum of Zoology, 2001 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>). Le mâle ne participe pas à la couvaison ni à l'élevage des petits et reste dans son ancien terrier. La femelle adoucit le sol de sa galerie avec des feuilles mortes et remplit le nid situé au bout du tunnel de feuilles, de tiges et de branches qu'elle transporte à l'aide de sa queue enroulée<ref name="APC" />.

La femelle ornithorynque a deux ovaires mais seul le gauche est fonctionnel<ref name="EC"/>. Elle pond de 1 à 3 œufs (mais le plus souvent 2) à la coquille cuirassée comme les œufs de reptiles mesurant Modèle:Unité de diamètre et légèrement plus sphériques que les œufs d'oiseaux<ref name="BSED">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} R.L. Hughes et L.S. Hall, Early development and embryology of the platypus, Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, The Royal Society, 29 juillet 1998, vol. 353, 1372, Modèle:P..</ref>. Les œufs se développent dans l'utérus pendant Modèle:Nombre (à la différence des oiseaux où ils ne restent qu'un jour) et sont incubés ensuite pendant Modèle:Nombre par la mère qui se roule en boule autour d'eux (contre une vingtaine de jours chez les oiseaux)<ref name="EC" />.

Traditionnellement, on divise la période d'incubation en 3 périodes :

  • pendant la Modèle:1re, l'embryon n'a pas d'organe fonctionnel et il se nourrit du vitellus<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Puzzling Platypus, Ockhams Razor Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>;
  • pendant la Modèle:2e, il développe ses doigts;
  • et durant la Modèle:3e se forme le diamant qui permettra au jeune de casser sa coquille pour en sortir<ref name="RS2">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul R. Manger, Leslie S. Hall, John D. Pettigrew, The Development of the External Features of the Platypus (Ornithorhynchus Anatinus), Philosophical Transactions: Biological Sciences, The Royal Society, 29 juillet 1998, vol. 353, 1372, Modèle:P..</ref>.
Fichier:Platypus-plate.jpg
Ornithorynque dans un livre pour enfants publié en Allemagne au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

À la naissance, les jeunes sont très vulnérables, aveugles et dépourvus de poils. Dès la sortie de l'œuf, les petits s'accrochent à la mère et elle les protège en s'enroulant autour d'eux. Comme pour les autres mammifères, la femelle allaite ses petits. Elle n'a pas de mamelons apparents, mais émet son lait à travers de petites ouvertures dans la peau (les pores). Ce lait s'amasse en gouttelettes accrochées aux poils de la mère que les petits ornithorynques lèchent quand leur mère est étendue sur le dos. Les jeunes vont ainsi passer 3 à Modèle:Nombre avec elle. Pendant toute la période d'incubation et les premières semaines d'allaitement, la femelle ne quitte son nid que pendant de courtes périodes pour aller se nourrir. En sortant de sa tanière, elle forme sur le trajet du tunnel plusieurs bouchons de terre qui ont certainement pour rôle de protéger les petits des prédateurs. Lorsqu'elle revient, elle doit les défaire et ce faisant, elle sèche sa fourrure, ce qui permet de maintenir le nid au sec<ref name="QM">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Egg-laying mammals, Queensland Museum, novembre 2000, Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Au bout de Modèle:Nombre, la femelle passe de plus en plus de temps hors du nid et, vers Modèle:Nombre, les jeunes vont sortir du nid pour la première fois<ref name="EPA" />.

Évolution

On connaît encore très mal les monotrèmes et surtout les ornithorynques, ainsi certaines légendes qui s'étaient formées au début de sa découverte sont toujours répandues dans le public, par exemple la notion d'animal primitif proche des reptiles<ref name="Rodent">Modèle:Article.</ref>. En fait, les monotrèmes sont les descendants d'une branche de mammifères qui s'est détachée très vite des autres mammifères, les thériens ; cette autre branche se serait divisée par la suite pour donner les marsupiaux et les placentaires<ref name="JME">Modèle:Article.</ref>,<ref name="Rodent" />. Ceci est contraire à la théorie de William King Gregory qui en 1947 avait fait d'abord diverger les marsupiaux des autres placentaires avant de faire diverger les monotrèmes des autres marsupiaux, ce qui a été infirmé par les recherches postérieures<ref name="Rodent" />,<ref name="JM">Modèle:Article.</ref>.

Fichier:Ornithorynque Cuvier.png
Ornithorynque vu par Georges Cuvier dans Le règne animal 1836.

Une équipe internationale a séquencé son génome et a publié son analyse dans la revue Nature du jeudi 8 mai 2008<ref>Genome analysis of the platypus reveals unique signatures of evolution, Nature 453, 175-183 (8 mai 2008); Lire en ligne.</ref>. Le travail de cette équipe confirme que les caractéristiques de reptile, d'oiseau et de mammifère de cet animal se retrouvent au niveau de son génome. L'ornithorynque a conservé l'état ancestral de certains caractères, qui a été également conservé chez les reptiles ou les oiseaux (le clivage méroblastique du zygote par exemple), alors que ces caractères ont évolué (ils sont donc dans un état dérivé) chez les autres mammifères. Dans l'exemple précédent du clivage du zygote, le clivage holoblastique est donc apparu après la divergence Protothériens/Euthériens. L'ornithorynque a également développé des états dérivés de caractères spécifiques à ce taxon, comme l'électrolocalisation. Au cours de leur analyse, les chercheurs ont comparé ce génome avec ceux de l'humain, du chien, de la souris, de l'opossum et de la poule : l'ornithorynque partage 82 % de leurs gènes, ont-ils décelé. Il compte environ Modèle:Unité, soit environ les 2/3 de ceux de l'humain<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.

Les plus vieux fossiles connus de l'actuel ornithorynque datent d'environ Modèle:Unité, c'est-à-dire de l'ère quaternaire. Les monotrèmes disparus, comme le Teinolophos et le Steropodon, étaient relativement proches des actuels ornithorynques<ref name="JM" />. Le Steropodon fossilisé découvert à Lightning Ridge en Nouvelle-Galles du Sud daterait du milieu du Crétacé, il y a 110 Ma, ce qui en ferait le plus vieux mammifère trouvé en Australie. On a retrouvé de lui une mandibule avec trois molaires alors que les actuels ornithorynques adultes sont édentés. On pensait que cette disposition tribosphénique des molaires datait de l'origine des monotrèmes, ce qui aurait conforté la théorie de Gregory en les rapprochant des reptiles, mais les recherches ultérieures ont montré que cette évolution s'était faite de façon séparée<ref name="MS" />. Monotrematum sudamericanum, un autre fossile parent de l'ornithorynque, a été découvert en 1991 en Patagonie, en Argentine, montrant que les monotrèmes existaient déjà à l'époque du supercontinent du Gondwana qui a éclaté voilà environ 167 Ma pour donner l'Antarctique, l'Australie et l'Amérique du Sud<ref name="MS" />,<ref name="patagonia">Modèle:Article.</ref>.

En raison de leur divergence précoce avec les thériens et du petit nombre d'espèces de monotrèmes, ces animaux sont souvent des sujets d'étude pour comprendre l'évolution des espèces animales. En 2004, des chercheurs de l'université nationale australienne ont fait une découverte originale : le sexe des thériens est déterminé par une paire de chromosomes ; la femelle possède deux chromosomes X, et le mâle un X et un Y. Chez les oiseaux, le mécanisme est similaire, mais le mâle est ZZ et la femelle WZ. Grâce à des marqueurs fluorescents, ils ont mis en évidence que l'ornithorynque dispose de cinq paires de chromosomes sexuels. La femelle est caractérisée par une séquence XX XX XX XX XX tandis que le mâle dispose d'une séquence XY XY XY XY XY. De plus, les chromosomes du début de la chaîne ont des gènes communs avec les mammifères, tandis que ceux de la fin partagent des gènes avec les oiseaux<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}+{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Information rapportée, entre autres, par les magazines Science & vie d'août 2005, par New Scientist et Nature (DOI 10.1038/nature03021).</ref>,<ref name="discover">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, il manque sur les chromosomes Y le gène SRY qui, chez les autres mammifères, est un gène fondamental de la détermination du sexe de l'animal. Ceci fait qu'on ne sait pas encore comment se fait la différenciation sexuelle chez cet animal<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.

Protection

Fichier:Platypus.jpg

Bien qu'il ait disparu d'Australie-Méridionale, l'actuel domaine de répartition de l'ornithorynque est sensiblement comparable à celui qu'il occupait avant l'arrivée des Européens. En détail, il y a cependant quelques changements locaux et surtout une fragmentation de son habitat due aux modifications apportées par l'homme dans le milieu naturel où il évolue. On ne connaît pas par contre avec beaucoup de précision le nombre d'individus vivants actuellement, ni l'évolution de la population au cours du temps et si l'on pense que cette population a diminué en nombre, on estime que c'est un animal encore assez abondant à l'heure actuelle<ref name="HCP" />. L'espèce a été chassée à grande échelle pour sa fourrure jusqu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et a été protégée en 1905 dans toute l'Australie<ref name="QM" />. Il y a eu ensuite la menace de disparition par la pêche au filet dans les cours d'eau jusque dans les années 1950. Il ne semble pas que l'ornithorynque soit en danger de disparition immédiate grâce aux mesures de protection qui ont été prises mais on ne connaît pas les conséquences à long terme de la fragmentation de son habitat, de la création de barrages, de l'irrigation, de la pollution, du piégeage, etc<ref name="UICN">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ornithorhynchus anatinus sur la liste rouge de l'UICN avec les données expliquant pourquoi cette espèce est peu concernée (Least Concern).</ref>. L'UICN classe l'ornithorynque dans sa liste des espèces menacées comme « préoccupation mineure »<ref name="UICN" />.

Les principaux prédateurs de l'ornithorynque sont les dingos, les goannas, les serpents, et les rapaces parmi la faune indigène. Les populations aborigènes les chassaient quelquefois pour leur nourriture mais leur viande n'est pas très appréciée. Avec l'arrivée des Européens qui les ont chassés pour leur fourrure sont apparus de nouveaux prédateurs comme le chien, le renard et le chat.

Il faut y ajouter la mortalité liée à la circulation automobile, à la pêche illégale au filet et aux déchets laissés dans la nature : ornithorynques noyés étouffés dans des sacs en plastique ou étranglés par des fils des filets de pêche…

Fichier:Platypus in Geelong.jpg

Les ornithorynques sont généralement peu sensibles à la maladie dans la nature en dehors de pneumonies liées à l'entrée accidentelle d'eau dans leurs poumons ; cependant est apparu un grave problème en Tasmanie avec l'apparition d'une maladie causée par un champignon, Modèle:Lien. La maladie (appelée Mucormycose) touche seulement les ornithorynques tasmaniens et n'a jamais été observée sur le continent. Les ornithorynques atteints par la maladie développent des lésions cutanées et des ulcères sur différentes parties du corps, de la queue et des membres. L'animal peut en mourir en raison des infections secondaires que la maladie favorise, ainsi que par l'impossibilité pour l'animal de maintenir sa température corporelle et ses capacités à rechercher sa nourriture. Des études sont en cours pour déterminer les conséquences de la maladie sur la population d'ornithorynques de Tasmanie, sur son mode de transmission et sur l'étendue de l'atteinte<ref name="DPIW2">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Platypus Fungal Disease, Department of Primary Industries and Water, Tasmania Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Jusqu'à récemment, le renard roux (Vulpes vulpes) ne se trouvait que sur le continent australien et avait épargné la Tasmanie mais des observations de plus en plus fréquentes montrent qu'on peut le trouver dans certaines régions du pays<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Foxes in Tasmania, Parks and Wildlife Service Tasmania Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. Modèle:Référence nécessaire Son installation en Tasmanie serait un désastre en particulier pour l'ornithorynque qui trouve en Tasmanie son meilleur habitat et son plus grand nombre d'individus. La disparition du renard et du champignon sont deux défis importants à relever par ce pays pour la protection de ces animaux emblématiques.

La plupart des humains ont fait la connaissance de l'ornithorynque en 1939 lorsque le magazine National Geographic publia un article sur ce monotrème et sur les efforts faits pour son étude et son élevage en captivité. C'est une tâche difficile et qui a connu peu de succès depuis cette époque. Un des lieux d'étude les plus connus est la réserve d'Healesville au Victoria. Le principal responsable de ce centre fut David Fleay qui réussit à créer un milieu artificiel d'élevage dans une grande citerne où il entretint un courant d'eau. Il put obtenir ses premiers petits nés en captivité en 1943. En 1972, il trouva un jeune ornithorynque mort, âgé d'une cinquantaine de jours, et apparemment né en captivité dans le Modèle:Lien à Modèle:Lien sur la Gold Coast au Queensland<ref name="DF">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Fleay's achievements, Queensland Government, 23 novembre 2003 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>. De nouveaux jeunes sont nés à Healesville en 1998 et en 2000 toujours en milieu artificiel. Le zoo de Taronga à Sydney a eu deux petits en 2003 et un petit en 2006<ref name="catalyst">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Platypus, Catalyst, 13 novembre 2003 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.

Références culturelles

De façon humoristique, on dit quelquefois (comme au début du film Dogma par exemple) que l'ornithorynque est une preuve de l'humour de Dieu. Son apparence originale a été utilisée dans de nombreuses circonstances, surtout dans son pays d'origine, l'Australie. Il figure d'ailleurs sur la pièce de [[Dollar australien|Modèle:Unité australiens]].

L'ornithorynque dans la littérature et la bande dessinée

  • L'une des œuvres de l'écrivain italien Umberto Eco s'intitule Kant et l'ornithorynque, publié en version originale italienne (Kant e l'ornitorinco) en 1997 puis en français en 1999<ref>Publication de la traduction française chez Grasset, Paris, 1999. Les premiers chapitres sont disponibles gratuitement sur le site des éditions Grasset (page consultée le 7 juin 2008).</ref>. Ce n'est en aucun cas un ouvrage sur l'ornithorynque mais l'auteur s'en sert pour sa réflexion sur l'outil philosophique et sémiotique qu'est la catégorie.
  • Toto l'ornithorynque est une série française de bande dessinée pour la jeunesse, dont le premier tome est paru en 1997.
  • Opération Platypus est le sixième tome de la série littéraire écrite par Kylie Ravera (La Tentation de la pseudo-réciproque : une saga scientifico-humoristico-policière).
  • Le complexe de l'ornithorynque (2007) est un roman de jeunesse de Jo Hoestlandt<ref>Édité par Milan Jeunesse (Macadam) Modèle:ISBN.</ref> qui fait référence au « complexe du homard » de Françoise Dolto. Il a été récompensé par le prix suisse Prix RTS Littérature Ados 2009<ref name="rts">Lauréats du Prix RTS littérature ados, site ricochet-jeunes.org.</ref>.
  • En 2008, Thomas Cathcart a publié un ouvrage de vulgarisation de la philosophie, intitulé : Platon et son ornithorynque entrent dans un bar… La philosophie expliquée par les blagues (sans blague ?)<ref>Publié chez Seuil Modèle:ISBN.</ref>.
  • Modèle:Citation fait partie du vocabulaire utilisé par le capitaine Haddock dans la série de bandes dessinées Les Aventures de Tintin.
  • Le jamais content ! / texte de Vassilissa ; images de Romain Simon. Père Castor Flammarion, 1978. Modèle:ISBN
  • Drôle de nez… / Andrej Usatschow ; Anke Faust. Nord sud, 2012, np. Modèle:ISBN
  • Dans Le Rêveur du Never Never, le Modèle:7e de La Jeunesse de Picsou de Don Rosa, Picsou et un Aborigène découvrent des fresques narrant le passé, le présent et le futur du canard le plus riche du monde et sa famille, alors représentés sous la forme d'ornithorynques.
  • La collection « Les Savoirs partagés » (Conte scientifique animalier), éditée par le CIRASTI (Poitou-Charentes), publie le Journal intime d'un ornithorynque. Ce récit, très original, permet au lecteur Modèle:Citation<ref>CIRASTI-Poitou-Charentes, 2005; Modèle:ISBN, Modèle:ISSN.</ref>. Le lecteur suit la vie d'un ornithorynque femelle depuis son éclosion de l'œuf, son enfance et adolescence, sa vie d'adulte avec sa rencontre avec un mâle, la mise au monde des premiers œufs et leur éclosion.

Autres utilisations culturelles de l'ornithorynque

Fichier:Monotrematum sudamericanum.jpg
  • La série télévisée animée La Bande à Ovide présente les aventures d'un ornithorynque bleu nommé Ovide, vivant sur une île du Pacifique sud.
  • Expo Oz, l'ornithorynque, était la mascotte de l'Expo '88 qui s'est tenue à Brisbane en 1988<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} About World Expo '88, Foundation Expo '88, 1988 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.
  • Syd fut une des trois mascottes des Jeux olympiques d'été de 2000 (les deux autres étant un échidné et un kookaburra)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A Brief History of the Olympic and Paralympic Mascots, Bejing2008, 5 août 2004 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.
  • Hexley l'ornithorynque est la mascotte du système d'exploitation gratuit Darwin, le BSD utilisé par les macOS des ordinateurs Apple<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Home of Hexley the Platypus sur hexley.com. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.
  • Horny l'ornithorynque est l'une des mascottes du département de Génie physique à l'Université Laval<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Perry l'ornithorynque est l'animal de compagnie de Phinéas et Ferb dans la série d'animation du même nom, produite et diffusée par Disney Channel depuis août 2007<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Perry the Platypus fan club. sur bebo.com. Consulté le 7 juin 2008.</ref>.
  • Edward, un ornithorynque anthropomorphe, est un personnage de la série d'animation Camp Lazlo.
  • Patricia l'ornithorynque est un personnage de la série d'animation Les Zybrides, le seul personnage non-mutant de la série.
  • Dans la chanson La Bataille de Zoug Amag Zlong, apparue pour la première fois en 2005 dans l'album À poil dans la forêt du groupe Naheulband, on cite des créatures appelées Modèle:Citation. Dans l'adaptation en bande dessinée par Marion Poinsot, dans le tome 3 des Arcanes de Naheulbeuk, il s'agit de gros ornithorynques servant de montures aux nains.
  • De nombreux ornithorynques apparaissent de façon récurrente dans la série de jeux vidéo Deponia.
  • Le logo de l'éditeur de jeux vidéo Paradox Interactive est un squelette d'ornithorynque.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

Modèle:Autres projets

Les ouvrages sont listés dans l'ordre chronologique de leur première parution.
  • « Un étrange et rare animal », L'Illustration, 17 février 1923
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Harry Burrel, The Platypus, Rigby, 1927.
    Nouvelle publication 1974. Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Fleay, We breed the platypus, Robertson & Mullens, Melbourne, 1944.
    Nouvelle publication, We breed the platypus – 50th Anniversary Edition, Boolarong Publications, Brisbane, 1994. Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tom Grant, The Platypus: A Unique Mammal (l'Ornithorynque – un mammifère unique), New South Wales Univ Pr Ltd, 1980. Modèle:ISBN
  • Vie Sauvage – Encyclopédie Larousse des animaux, Modèle:N°, Larousse, 1992.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ann Moyal, Platypus: The Extraordinary Story of How a Curious Creature Baffled the World, Allen & Unwin, Crows Nest, 2001. Modèle:ISBN
  • Modèle:Fr+en Georgette Charbonnier, Michel Launois et Géraldine Laveissière, L'Ornithorynque pédagogique - The Educational platypus, Cirad-Savoirs, Montpellier, 90 p, 2014. Modèle:ISBN

Articles connexes

Liens externes

Classification

Espèces

Genre

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