Purgatoire
Dans le catholicisme, le purgatoire est une étape de purification par laquelle les âmes des défunts morts en état de grâce doivent cependant expier les péchés dont ils n'ont pas fait une pénitence suffisante avant leurs derniers instants. Ceux qui meurent dans l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, c'est-à-dire avec des résistances à l'amour de Dieu, bien qu’assurés de leur salut éternel, connaissent après leur mort cette période d'épreuve qui les libère totalement du mal. Ainsi, ils obtiennent la sainteté nécessaire pour accéder au paradis. Si la notion de purgatoire est une vérité de foi dans le catholicisme, elle n'est pas acceptée par les différents courants du protestantisme, ni par l'Église orthodoxe.
À partir du Moyen Âge, l'iconographie chrétienne représente le purgatoire d'une manière symbolique, comme un lieu où brûle un feu purificateur. Jacques Le Goff a étudié la naissance du concept en tant que lieu au Moyen Âge en suivant l'évolution du mot « purgatoire » : l'épithète purgatorius puis le substantif neutre purgatorium. La notion de purgatoire semble avoir été redéployée au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par le clergé face à la montée du spiritisme, qui invoquait les âmes des trépassés par des moyens ésotériques étrangers au christianisme<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Son évocation s'est toutefois raréfiée depuis lors.
Histoire
Textes bibliques
Bien que le mot de « purgatoire » soit absent de la Bible, quelques passages de l'Écriture suggéreraient l'existence d'un feu purificateur intervenant après la mort corporelle et l'existence d'un temps d'expiation entre la mort et le pardon des péchés.
Le Livre des Maccabées, qui n'a pas été retenu par Luther dans le canon biblique de 1534<ref group=Note>En 1534, Luther, dans son édition de la Bible, extrait plusieurs livres de leur place traditionnelle et les groupe à la fin de l'Ancien Testament sous l'entête Antilegomena : livres à ne pas considérer à l'égal des Écritures saintes, mais utiles et bons à lire.</ref>, mais qui est officiellement intégré au canon catholique lors du concile de Trente, parle d'un sacrifice accompli en faveur de défunts, ce qui laisse entendre l'existence d'un lieu de purification distinct de l'enfer et du paradis : « Puis, ayant fait une collecte d'environ Modèle:Unité, il l'envoya à Jérusalem afin qu'on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d'après le concept de la résurrection. Car, s'il n'avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts, et s'il envisageait qu'une très belle récompense est réservée à ceux qui s'endorment dans la piété, c'était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leur péché<ref>Modèle:Réf Bible</ref>. »
C'est Paul de Tarse qui fait allusion le premier à un « feu », interprété parfois comme le purgatoire, dans la Première épitre aux Corinthiens.
Étymologie et apparition du mot
Le terme « purgatoire » vient du verbe latin ecclésiastique purgatorium, emprunté au verbe purgare, « purifier, nettoyer »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Si l’idée d’un purgatoire en tant qu'épreuve de purification est très ancien, le recours à ce mot est plus récent : le substantif purgatorium n'est attesté pour la première fois qu'en 1133 dans un texte de l'archevêque de Tours Hildebert de Lavardin. Le mot désignant le lieu « purgatoire » est en effet inconnu avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : l'un des premiers documents à le mentionner est une lettre du bénédictin Nicolas de Saint-Alban au cistercien Pierre de Celle en 1176<ref>Haggh, 1997.</ref>.
Datation
Les premières représentations du purgatoire n'apparaissent dans l'iconographie chrétienne qu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn.
Toutefois, la datation du concept demeure discutée par les historiens, qui hésitent entre une Modèle:Citation, qui est celle, par exemple, de Pierre Chaunu, pour lequel le purgatoire serait apparu dès Augustin d'Hippone (Modèle:Date--Modèle:Date-), avec la notion de peines expiatrices dans l'au-delà, et d'autre part la Modèle:Citation de Jacques Le Goff.
Pour Jacques Le Goff, en effet, c’est entre Modèle:Date et Modèle:Date qu’a lieu la « naissance » du purgatoire dans le milieu intellectuel parisien : la purgation cesse d'être un état pour devenir un lieu, avec le mot servant à le nommerModèle:Sfn. Cette évolution se fait conjointement à l'apparition progressive, au haut Moyen Âge, du concept de péché véniel (peccatum levium), qui soulève le problème théologique des chrétiens morts sans péché mortel mais sans s'être confessés auparavant, et pour qui l'enfer est inapproprié<ref> Jacques Le Goff, «L'attente dans le christianisme : le purgatoire», Communications, 2000, Volume 70 Numéro 1 pp. 295-301.</ref>.
Le concept de purgatoire comme lieu spécifique n'a été entériné dans la doctrine qu'avec le deuxième concile de Lyon (1274)<ref name="Le Goff">Jacques Le Goff, «[http://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1977_act_6_1_1203 La naissance du Purgatoire {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XIII|-| – | XIII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}})]», in Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, Année 1975 Volume 6 Numéro 1 pp. 7-10 </ref>.
De nombreux témoignages montrent que parmi les premiers chrétiens certains auraient cru, sinon en l'existence d'un lieu, du moins d'un état où le pécheur devait expier ses péchés avant d'atteindre le paradis. L'un de ces témoignages est le récit de la passion de Perpétue : en prison, elle voit en songe son jeune frère, mort avant elle, sortir d'un puits sombre. Elle va alors offrir des prières pour lui et ensuite un autre songe le montre heureux<ref >Jacques Le Goff, La Naissance du purgatoire, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 1991 (Modèle:1re 1981) Modèle:ISBN, Modèle:P.74-75.</ref>. Jacques Le Goff note que, Modèle:Citation.
Évolution du concept
Origène (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), qui n'évoque pas un lieu, fait de l’enfer un état provisoire : il n’existe pas de pécheur si mauvais qu'il ne soit sauvé, au terme d’un processus de « paracatartase » (du grec catharsis, « purification »), pour se retrouver finalement au paradis<ref name="Le Goff"/>. Cette opinion est jugée hérétique par l'Église, qui considère que l'enfer est éternel, en ce sens qu'il ne finira jamais, de même que le châtiment.
Augustin d'Hippone, lui non plus, n'évoque pas un lieu. Il décrit un état : « Certains subissent des punitions temporelles dans cette vie seulement, certains après la mort, pour certains avant et après, mais tous avant le jugement dernier, le plus rigoureusement mené. Mais ceux qui subissent des punitions temporelles après la mort n’encourront pas tous les punitions éternelles, qui doivent suivre ce jugement. »
Dans la doctrine augustinienne, seuls certains, déjà acceptés au paradis, sont soumis à la purgation comme épreuve de purification, entre le jugement individuel au moment de leur mort et le Jugement dernier, qui est collectif<ref name="Le Goff" />. Augustin fait la distinction entre un « enfer inférieur » et un « enfer supérieur », ce qui se transformera en une « localisation » du purgatoire en un lieu « au-dessus » ou « proche » de l’enfer, avec des tourments comparables, ce qui deviendra à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle le purgatoire proprement dit<ref name="Le Goff" />. Il distingue également un feu de la purgation provisoire, destiné aux pécheurs repentants, et le feu de la damnation éternelle qui frappera les impénitents. Il reconnaît cependant le caractère spéculatif de l'idée de purgatoire.
Théologie catholique
Le concept de purgatoire est une vérité de foi dans le catholicisme<ref>Concile de Trente, session VI, canon 30, Denz. 840, et session 25, décret sur le purgatoire, Denz. 983. Repris et explicité dans le Catéchisme de l'Église catholique, Modèle:N°.</ref>, qui cite plusieurs versets bibliques pour justifier cette croyance<ref>Ces cinq passages sont 1 Cor 3:15; 1 Pi. 1:7; Matt. 12:31; Job 1:5 et 2 Macc.12:46.</ref>. Cependant, le concile de Trente a condamné avec une particulière rigueur toute curiosité indiscrète sur ces questions difficilesModèle:Sfn.
Enseignement des papes
La notion de « feu purificateur » formulée par le pape Grégoire le Grand a acquis une grande importance culturelle et historique avant la Réforme : Modèle:Citation (Mt 12, 32)<ref>Dialogi de vita et miraculis patrum Italicorum (4, 39).</ref>. Dans six anecdotes du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} livre de ses Dialogues, il émet l'idée que les peines du péché sont subies sur les lieux du péché, préfigurant le purgatoire conceptualisé par la suite<ref name="Le Goff"/>.
En 1254, le pape Innocent IV écrit au légat Eudes de Châteauroux, à Chypre, pour demander que les Grecs acceptent la définition du purgatoire comme lieu où l’on purge ses péchés véniels mais non mortels ; c'est là, selon Jacques Le Goff, Modèle:Citation. Cette lettre est suivie par la reconnaissance officielle du purgatoire par le deuxième concile de Lyon en 1274<ref>Jacques Le Goff, La naissance du purgatoire ({{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XIII|-| – | XIII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}), Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, année 1975, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:Pp.</ref>. En 1336 la bulle Modèle:Lien de Benoît XII propose un enseignement sur la vie après la mort : paradis, enfer et purgatoire.
Dans une lettre à Mekhitar d’Arménie le Modèle:Date, Clément VI écrit : Modèle:Citation La bulle Iniunctum nobis de Pie IV, le Modèle:Date affirme : Modèle:Citation
Benoît XV, dans sa bulle Incruentum altaris du Modèle:Date-, autorise les prêtres à célébrer trois messes le jour de la commémoration des défunts (Modèle:Date-) et ajoute : Modèle:Citation
L'encyclique Spe Salvi du pape Benoît XVI fait allusion au purgatoire :
Enseignement des conciles
Un décret canonique contenant une doctrine identique est incorporé au Décret d'union rédigé avant la clôture du même concile. Un développement de cette doctrine se retrouve par la suite dans les canons de la session XXV du concile de Trente (1545-1563), qui déclarent que l’idée de purgatoire provient Modèle:Citation.
Selon le concile Vatican II, Modèle:Citation
L'Église catholique célèbre traditionnellement des messes pour le repos des défunts, auxquels des indulgences peuvent être accordées.
Catéchisme
La théologie récente<ref>Meinolf Schumacher : Souillure du péchés et pureté du cœur. Des études sur l'imagerie du péché dans la littérature latine et allemand du Moyen Âge ; Munich : Fink, 1996 ; Modèle:ISBN. Modèle:P..</ref> rejette parfois l'idée de purgatoire comme un lieu de « punition temporelle » au sens d'un délai d'attente. Les spécialistes parlent alors d'une étape de purification. Le processus de purification est un « aspect de l'union à Dieu » et une image de l'espérance du croyant en la purification par Dieu. Le catéchisme publié par la Conférence des évêques de France en 1991 avec l'approbation du Saint-Siège indique :
Le compendium du Catéchisme de l'Église catholique définit le purgatoire comme Modèle:Cita et ajoute que, en raison de la communion des saints, les vivants Modèle:Cita<ref>210-211</ref>,<ref>Catéchisme de l'Église catholique, sections 1020-1032.</ref>,<ref> Catéchisme de l'Église catholique, section 1054.</ref>,<ref>Catéchisme de l'Église catholique, sections 1472-1473.</ref>.
Déclin
La croyance dans le purgatoire décline à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, après les grands moments de la piété baroque. Elle connaît un renouveau spectaculaire au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en lien avec la dévotion mariale (Marie étant considérée comme la reine du purgatoire) et la rechristianisation du culte des morts : entre 1850 et 1914, les messes pour les défunts se multiplient.
Le purgatoire s'efface peu à peu des consciences et des représentations avec la Grande Guerre dont les millions de « morts glorieux » de la patrie rejoignent directement la gloire céleste sans passer par le purgatoire. Il s'interrompt dans le deuxième tiers du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Quand s'efface le purgatoire sur franceculture.fr.</ref>.
Théologie orthodoxe
Un état intermédiaire
Le christianisme orthodoxe ne reconnaît pas l’idée d’un Purgatoire temporaire où les âmes seraient censées se purifier avant d’arriver finalement au Paradis<ref>Rév. Constantin Callinicos, Le Catéchisme des Grecs orthodoxes, publié sous les auspices du Révérend Archevêque de Thyateira, 1932, Modèle:P..</ref>. Il distingue deux états futurs, les seuls qui soient dépeints dans les saintes Écritures : Modèle:Citation<ref>Évangile selon Matthieu, 25, 34-41.</ref>. Le dialogue du Christ en croix avec le bon larron est d'ailleurs riche d'enseignement à l’égard du sort des pécheurs : lorsque ce criminel trouve assez de foi chrétienne pour discerner la royauté de Jésus crucifié à ses côtés, et assez d’espérance pour oser lui demander : Modèle:Citation, le Christ lui répond : Modèle:Citation<ref>Évangile selon Luc, 23, 42-43.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Après la mort, l'existence d'un état intermédiaire est reconnue par la croyance dans l'efficacité de la prière pour les défunts, caractéristique constante des liturgies de l'Orient et l'Occident ; ainsi, dans la liturgie de saint Jean Chrysostome, le prêtre prononce secrètement les paroles suivantes : Modèle:Citation.
L'enseignement orthodoxe est que, bien que tous subissent un arrêt particulier immédiatement après la mort, ni les justes, ni les méchants n'atteignent l'état final du bonheur ou de la peine avant le dernier jour<ref>John Meyendorff, Byzantine Theology (London: Mowbrays, 1974) Modèle:P.. Modèle:Citation étrangère (Modèle:Lien brisé).</ref>, avec quelques exceptions comme la Théotokos, la Vierge qui a été emmenée par les anges directement au ciel.
Les âmes des justes sont dans la lumière et le repos, avec un avant-goût de bonheur éternel. Les pêcheurs, au contraire, demeurent tous en prison, dans une souffrance inconsolable, tels des hommes attendant la sentence du Juge et prévoyant leurs tourments. Certains parmi ces derniers, qui ont quitté ces âmes avec foi, mais « sans avoir eu le temps d'apporter des fruits dignes de repentance…, peuvent être aidés à la réalisation d'une résurrection bienheureuse [à la fin des temps] par des prières offertes en leur nom, surtout en union avec l'offrande du sacrifice sans effusion de sang du corps et du sang du Christ, et par des œuvres de miséricorde offertes en leur mémoire »<ref>Catechism of St. Philaret of Moscow 372 and 376; Constas H. Demetry, Catechism of the Eastern Orthodox Church Modèle:P. ; John Meyendorff, Byzantine Theology (London: Mowbrays, 1974) Modèle:P. ; cf. "The Orthodox party… remarked that the words quoted from the book of Maccabees, and our Saviour's words, can only prove that some sins will be forgiven after death" (OrthodoxInfo.com, The Orthodox Response to the Latin Doctrine of Purgatory)</ref>.
Marc d'Éphèse, au concile de Florence, précise : « Si des âmes ont quitté cette vie dans la foi et l'amour, tout en emportant cependant avec elles quelques péchés, – soit de petits péchés pour lesquels elles ne se sont pas repenties du tout, soit des péchés graves pour lesquels – bien qu’elles s’en soient repenties – elles n’entreprirent pas de montrer des fruits de repentance : de telles âmes, nous le croyons, doivent être purifiées de ce genre de péchés, mais non au moyen de quelque feu de purgatoire ou d'une punition précise en un certain endroit (car ceci, nous l'avons déjà dit, ne nous fut absolument pas transmis). »
Selon Dosithée II de Jérusalem d'autre part, « il n'y a pas de feu pour les défunts, même punis, avant le jugement général » (Confession, def. 18).
Importance de la prière
Macaire Boulgakov<ref>Théologie dogmatique orthodoxe, tome 2, Paris, 1860, p. 726-727.</ref> résume les principales différences entre les conceptions catholiques et orthodoxes : « Selon la doctrine de l'Église orthodoxe, les âmes des morts dont nous parlons sont dans la souffrance, parce que, bien que s'étant repenties avant la mort, elles n'ont pas eu le temps de porter de dignes fruits de repentance, de mériter de Dieu un pardon complet de leurs péchés, de s'en purifier réellement, et par là, de s'affranchir des suites naturelles du péché, la punition ; au lieu que suivant la doctrine de l'Église de Rome, les âmes de ces morts souffrent en purgatoire, proprement parce que [même le pardon de leurs péchés obtenu] elles n'ont pas souffert ici-bas de punition en satisfaction à la justice divine, et souffrent nommément pour satisfaire à cette justice ». D'autre part, « ces âmes sont purifiées des péchés et méritent de Dieu leur pardon, non par elles-mêmes et par leurs souffrances, mais par les prières de l'Église et par la vertu du sacrifice non sanglant ; [...] au lieu que, selon la doctrine de l'Église romaine, c'est par leurs souffrances mêmes, quelle qu'en soit la nature, que les âmes sont purifiées en Purgatoire et satisfont à la justice divine, et les prières de l'Église ne servent qu'à leur procurer dans cet état quelque soulagement ».
En ce qui concerne le jugement particulier, l'Église orthodoxe décrit le sort de l'âme après sa séparation du corps comme un chemin à travers des espaces spirituels, où les démons (métaphoriquement nommés « douaniers » depuis Origène) cherchent à dévorer ceux qui sont faibles spirituellement, et ont besoin d'être défendus par les anges du ciel et par les prières des vivants.
Théologie protestante
Fondements scripturaires
Depuis la bulle Modèle:Langue, fulminée le Modèle:Date par le pape Modèle:Monarque contre Martin Luther<ref name="Léon X">Modèle:Lien web, dans Modèle:Ouvrage.</ref>, l'Église catholique reproche à Luther de considérer que le purgatoire ne peut être prouvé par aucune autorité scripturaire canonique<ref name="Journert 2012">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Journert 2005">Modèle:Ouvrage Modèle:Lire en ligne.</ref>.
Les Églises chrétiennes issues de la Réforme (luthérienne, calviniste), ainsi que les évangéliques, rejettent en effet l'existence du purgatoire, étant donné qu'il n'est pas mentionné dans la Bible. Le canon protestant et juif de l'Écriture considère les Livres des Macchabées comme apocryphes, alors que les catholiques les reconnaissent. Si les catholiques voient dans le texte de 2 Macchabées 12, 39-45 une justification pour la prière au mort ainsi que les germes de la doctrine du purgatoire, le protestantisme, de son côté, n'y voit qu'une déviation dans la pratique de la prière. Le reste des écrits bibliques ne reprend jamais ce thème.
Quant au texte de l'apôtre Paul sur le salut Modèle:Citation, le feu représente le jugement dans les Écritures, lequel est unique, c'est-à-dire réservé pour chaque homme Modèle:Citation, et à l'issue duquel Dieu l'accepte ou non dans sa présence (Épître aux Hébreux 9:27).
La préparation à ce jugement se fait uniquement pendant la vie sur Terre, par les cinq solas. Après la mort, rien ne peut plus être changé.
La Communion anglicane ne reconnaît pas l'existence du purgatoire<ref>Trente-neuf articles, XXII.</ref>.
Le protestant Théodore Agrippa d'Aubigné s'en moque ainsi : « Abrutis forcés de croire/Les horreurs du Purgatoire,/Infidelles tourmentez,/Vous n’avez en vostre voye/Rien qui donne telle joye/A vos sens espouvantez. » (P.-P. Plan, Pages inédites, p. 109)
et : « Un prestre consolant son malade, l’enseigne que les angoisses de la mort sont entrees aux gehennes du purgatoire ; un Ministre, qu’elles sont comme angoisses d’enfantement, pour naistre en la vie bienheureuse, et se fonde sur ce texte : tu seras aujourd’huy en Paradis avec moi. » (Confession catholique du Sieur de Sancy, II, 2, éd. Pléiade des Œuvres complètes, p. 632)
Le sommeil des âmes
« Le sommeil de l'âme » est la croyance selon laquelle lorsqu’une personne meurt, son âme « dort » jusqu’à la résurrection et au jugement final. Cependant, le concept du « sommeil de l’âme » n’est pas biblique. L'idée de ce « sommeil » après la mort, nommée « psychopannychie », est professée par plusieurs Églises baptistes mais réfutée par Jean Calvin.
le prophète Élie et les âmes au purgatoire
Giambattista Tiepolo, 1745
Pinacothèque de Brera, Milan<ref>Pinacothèque de Brera</ref>
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages
- Philippe Ariès, L'Homme devant la mort, 2 vol. « Le temps des gisants » et « La mort ensauvagée », Seuil, coll. « Points », 1985 Modèle:ISBN ;
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Henry Donneaud, Dictionnaire du Moyen Âge, s. dir. Michel Zink, Alain de Libera et Claude Gauvard, PUF, coll. « Quadrige », 2004 Modèle:ISBN ;
- Aaron J. Gourevitch, « Au Moyen Âge : conscience individuelle et image de l'au-delà », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 37 (1982), Modèle:P.255–275
- Charles Journet, La Doctrine catholique sur le purgatoire.
- Jacques Le Goff, La Naissance du Purgatoire, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 1991 (Modèle:1re 1981) Modèle:ISBN<ref>Repris dans Un autre Moyen Âge, Paris, 1999, Modèle:P..</ref> ;
- Joseph Ntedika, L'Évolution de la doctrine du purgatoire chez saint Augustin, Études augustiniennes : Château-Gontier, Impr. de l'Indépendante, 1966.
- Joseph Ntedika, L'évocation de l'au-delà dans la prière pour les morts. Étude de patristique et de liturgie latine, Publications de l'université Lovanium de Kinshasa Volume 2 de Recherches africaines de théologie, Éditions Nauwelaerts, 1971
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ludwig Ott, Grundriß der katholischen Dogmatik, Bonn, 2005 Modèle:ISBN. Chap. 5 : « Die Lehre von Gott dem Vollender (Die Lehre von den Letzten Dingen oder von der Vollendung » (Eschatologie).
- André Parrot, Le Refrigerium dans l'au-delà, Paris, 1947
- Catéchisme pour adultes de la Conférence des évêques de France aux éditions Centurion, Éditions du Cerf
- Modèle:Ouvrage.
Articles
- Modèle:Article
- Adriaan H. Bredero, « Le Moyen Âge et le purgatoire », Revue d'histoire ecclésiastique, 78 (1983), Modèle:P.429–452.
- Modèle:Article
- Modèle:Article.
- Claude Carozzi, Le Voyage de l'âme dans l'au-delà d'après la littérature latine ({{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XIII|-| – | XIII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}), Bibliothèque de l'École française de Rome, no 189, Rome, 1994
- Modèle:Article.
- Modèle:Chapitre (Modèle:Doi, Modèle:Lien web).
- Modèle:Article.
- Modèle:Article.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Vetus Superstitio et Nova Religio, the Problem of Refrigerium in the ancien church of north Africa » - J Quasten - 1940
- Modèle:Article
- Charlotte Touati, « Andreas Merkt, Das Fegefeuer. Enstehung und Funktion einer Idee », Revue de l’histoire des religions
- Modèle:Article
- Modèle:Article (La coutume de prier pour les morts a été transmise par la synagogue à l’Église et possède des origines antiques…)
- Article recueillant les controverses de François de Sales sur le Purgatoire et les suffrages pour les défunts
Livres en ligne
- L'Imaginaire médiéval par Jacques Le Goff , 1985-2013, Collection : Bibliothèque des Histoires, Gallimard, Modèle:ISBN. (aspects sociologiques, folklore, ethnologie)
- Education, prédication et cultures au Moyen Âge : essais sur Jean Gobi le Jeune, de Marie Anne Polo de Beaulieu, Presses universitaires de Lyon. Lyon, PUL, Collection d'histoire et d'archéologie médiévale, vol. 4, 1998, 240 p., Modèle:ISBN : Recueil d'exempla méridionaux et culte des âmes du Purgatoire.
- Latin chrétien et médiéval Christine Mohrmann Études sur le latin des chrétiens, vol. II
Articles connexes
- Indulgence (catholicisme)
- Limbes, Enfer, Paradis
- Eschatologie
- Purgatoire dans la culture
- Purgatoire (Divine Comédie)
- Tractatus de purgatorio sancti Patricii