Anatole de Monzie
Modèle:Sources à lier Modèle:À sourcer Modèle:Infobox Personnalité politique
Anatole de Monzie, né à Bazas (Gironde) le Modèle:Date et mort à Paris le Modèle:Date, est un homme politique français.
Républicain-socialiste puis socialiste, il est notamment ministre des Finances et de l'Éducation nationale pendant l'entre-deux-guerres. Par la suite, il soutient le régime de Vichy et la collaboration.
Biographie
Jeunesse et études
Anatole de Monzie est le fils d'un directeur des contributions directes.
Il suit ses études secondaires au lycée d'Agen, puis vient faire sa philosophie au collège Stanislas, où il se lie avec Henry de Jouvenel et Marc Sangnier. Après des études de lettres puis de droit, il obtient une licence ès-lettres (1895) et une licence de droit à l'université de Paris<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Il travaille comme clerc chez l'avoué Vilastre puis devient avocat et fait des débuts remarqués au barreau, défendant la propriété littéraire au procès des frères Max et Alex Fischer.
Parlementaire sous la Troisième République
Attiré par la politique, il devient chef de cabinet de Joseph Chaumié, sénateur du Lot-et-Garonne, ministre de l'Instruction publique en 1902 et ministre de la Justice en 1905 dans le gouvernement du tarnais et radical Émile Combes, puis dans celui du provençal Maurice Rouvier. Parallèlement, il est élu en 1904, à vingt-huit ans, conseiller général de Castelnau-Montratier, dans le Lot, puis député de Cahors en 1909, adhérant au petit groupe parlementaire républicain-socialiste ; il reste député jusqu'en 1919. Il est ensuite sénateur du Lot, de 1920 à 1929, avant de redevenir député entre 1929 et 1940. Il est en outre maire de Cahors de 1919 à 1942 et président du conseil général du Lot de 1919 à 1940.
À la Chambre des Députés, de Monzie s'illustre notamment par sa campagne pour la reprise des relations diplomatiques avec le Saint-Siège puis, en 1922, pour la reconnaissance par la France de l'Union soviétique. C'est alors tout naturellement qu'il préside la commission des Affaires russes (1924-1927) qui reprend les négociations avec le régime soviétique au sujet de l'indemnisation des porteurs d'emprunts russes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, et la délégation française à la conférence franco-soviétique en septembre 1927. Ouverte en février 1925, la négociation concernant les emprunts russes était sur le point d'aboutir, au prix d'une forte réduction de l'encours des créances françaises, lorsque le retour aux affaires de Poincaré, en juillet 1926, fit rejeter ce dispositif, jugé insuffisamment favorable aux épargnants français. Les négociations furent définitivement suspendues en 1927.
Dix-huit fois ministre, il totalise près de six ans de présence au gouvernement :
- 1913 : Sous-secrétaire d'État à la marine marchande (gouvernement Louis Barthou)
- 1917 : Sous-secrétaire d'État à la marine marchande et aux transports maritimes
- Modèle:Date- au Modèle:Date- : Ministre des Finances (succède à Étienne Clémentel dans le premier gouvernement d'Édouard Herriot)
- Modèle:Date- au Modèle:Date- : Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (deuxième gouvernement de Paul Painlevé)
- Modèle:Date- au Modèle:Date- : Garde des Sceaux, ministre de la justice (succède à Théodore Steeg, deuxième gouvernement de Paul Painlevé)
- Modèle:Date- au Modèle:Date- : Ministre des Travaux publics (succède à Pierre Laval, troisième gouvernement de Paul Painlevé, septième et huitième gouvernements d'Aristide Briand)
- Modèle:Date- au Modèle:Date- : Ministre des Finances (deuxième gouvernement d'Édouard Herriot)
- Modèle:Date- au Modèle:Date- : Ministre de l'Éducation nationale (troisième gouvernement d'Édouard Herriot, gouvernement de Joseph Paul-Boncour, premier gouvernement d'Édouard Daladier, premier gouvernement d'Albert Sarraut, deuxième gouvernement de Camille Chautemps)
- Modèle:Date- au Modèle:Date- : Ministre des Travaux Publics (succède à Ludovic-Oscar Frossard dans le troisième gouvernement d'Édouard Daladier et conserve ce portefeuille dans le gouvernement de Paul Reynaud). Chargé de la politique des carburants, il invite en France, en février 1939, Eugène Houdry pour promouvoir la construction d'unités de craquage catalytique dans les raffineries françaises<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Au ministère des finances, en 1925, il propose un plan d'assainissement financier qui provoque une véhémente opposition.
Ministre de l'Instruction publique
Le bref passage d'Anatole de Monzie au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts en 1925 est marqué par la publication des célèbres Instructions sur l'enseignement de la philosophie, le Modèle:Date-. Dans la lignée de Victor Cousin, elles affichent l'ambition d'un enseignement de la philosophie propre à former le citoyen : Modèle:Citation.
Il s'agit donc de permettre que les jeunes gens Modèle:Citation. Dans ces instructions, de Monzie se présente en effet comme l'adversaire des doctrines « exagérées et extrémistes » et, selon lui, s'efforce de mettre « la forme classique du cours de philosophie au service de la liberté intellectuelle de l'élève ».
Enfin, il faut relever que c'est sa circulaire du Modèle:Date- qui a officialisé le « comité consultatif départemental de l'enseignement primaire », permettant d'associer les délégués des instituteurs élus au conseil départemental de l'enseignement primaire, ce qui en fait l'ancêtre des commissions administratives paritaires instituées officiellement en 1946 dans la fonction publique.
Contre les langues régionales
Dans une circulaire émise le Modèle:Date-, répondant à la demande de la Fédération régionaliste française dont faisait partie l'instituteur quercynois Antonin Perbosc, Anatole de Monzie proscrivit strictement l'enseignement de langues régionales à l'école : Modèle:Citation
Dans une optique parallèle, il déclare en 1925, lors de l'inauguration du pavillon de la Bretagne de l'Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes de Paris : Modèle:Citation
Ministre de l'Éducation nationale
En 1932, il est le premier à porter le titre de Ministre de l'Éducation nationale. Dès sa prise de fonction, il explique que ce changement d'appellation marque la volonté du gouvernement d'aller vers davantage d'égalité scolaire et, par suite, davantage de gratuité.
Dans cette optique, il généralise dès 1932 la gratuité de l'enseignement secondaire destiné aux filles, créé par la loi Sée de 1880. En avril 1933, à la suite des propositions du physicien Jean Perrin, il crée le Conseil supérieur de la recherche scientifique. Puis il instaure, le Modèle:Date, l’examen d’entrée en Modèle:6e, crée le Bureau universitaire de statistiques en liaison avec l’Union nationale des étudiants de France, la Confédération des travailleurs intellectuels et la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement secondaire.
En 1935, il participe à la création de l'Union socialiste républicaine (USR). Ministre des Travaux publics en 1938, il doit faire face à la grande grève des dockers. Entre 1938 et 1940, il devient au gouvernement l'homme de nombreuses missions diplomatiques délicates voire controversées. Représentant de la ligne pacifiste, il rêvait d'une médiation de Mussolini entre Hitler et les Alliés.
En qualité de Ministre de l'Éducation nationale, de Monzie a eu maille à partir avec le célèbre pédagogue Célestin Freinet. Le député communiste Gabriel Péri défendit ce dernier en audience auprès de De Monzie. Maurice Wullens, présent lors de cet entretien, en fit le récit dans la revue Les Humbles. Monzie ne révoqua pas Freinet, comme on le croit parfois, mais il le déplaça d'office le Modèle:Date-, ce qui conduisit le pédagogue à quitter l'Éducation nationale et à fonder sa propre école privée. Cet épisode contribua à la légende noire d'Anatole de Monzie, présenté comme un Modèle:Citation. Le gendre de Freinet, Jacques Bens, écrit ainsi que Modèle:Citation.
Seconde Guerre mondiale et collaboration
De Monzie vote les pleins pouvoirs constituants à Pétain le Modèle:Date-, ce qu'il justifie (selon le journal de Marcel Déat) en reprenant la formule de Talleyrand : Modèle:Citation. Sa carrière politique continue jusqu'en février 1942, s'achevant avec son départ forcé de la mairie de Cahors.
Sous l'Occupation nazie, Anatole de Monzie collabore à la rédaction de la Revue de la pensée socialiste, Le Rouge et le Bleu, dont le premier numéro date du Modèle:1er novembre 1941. Créée par le socialiste Charles Spinasse, cette revue était proche des idées de Marcel Déat en faveur d’un collaborationnisme socialiste et d’un fédéralisme européen sous domination de l’Allemagne nazie ; cette revue cessera sa publication en août 1942.
Il est nommé par Vichy président du conseil d'administration du Conservatoire national des arts et métiers en 1940, poste qu’il conservera jusqu’en 1944.
Il se détache peu à peu de la politique du régime de Vichy et se replie dans une certaine amertume qu'il exprimera dans La Saison des juges.
À l'automne 1945, il est mis à l'index par le Comité national des écrivains.
Il meurt à Paris, dans le septième arrondissement, le 11 janvier 1947, à la suite d'une douloureuse maladie. Sa sépulture à Saint-Jean-Lespinasse porte cette épitaphe qu'il avait lui-même choisie : « Crois, fais et passe. ». Une stèle a été élevée à sa mémoire à Saint-Céré (Lot).
Son collaborateur, Louis Planté, lui a consacré un livre en 1956, que l'Académie française honora d'un prix : Anatole de Monzie, un grand seigneur de la politique.
Entourage
Ami de l'écrivain Pierre Benoit, il lui fit découvrir le département du Lot et plus particulièrement la ville de Saint-Céré, où le romancier écrivit la plupart de ses livres dans la chambre no 2 de l'Hôtel du Touring. Il fut également l'ami d'Henry de Jouvenel, Marc Sangnier, Léon Bérard, Marcel Cachin, Roland Dorgelès, Colette, Lucien Febvre, Paul Langevin, du cardinal Verdier, d'Émile Buré.
Anatole de Monzie est resté toute sa vie très proche de la famille de Pierre Darquier, maire de Cahors dont il prit la relève en 1919. C'est avec elle qu'il se réfugia dans le Lot — à Saint-Paul Laboufie (aujourd'hui Saint-Paul-de-Loubressac) — lors de la débâcle de Modèle:Date-. Il a aidé à plusieurs reprises Modèle:En quoi ? le fils Louis Darquier de Pellepoix, Commissaire général aux questions juives, ne pouvant ignorer ses opinions et exactions<ref>Carmen Callil, Darquier de Pellepoix ou la France trahie, Buchet-Chastel, Paris, 2007</ref>.
Protecteur et ami des arts, on connaît particulièrement le portrait de Monzie, dans son bureau au ministère de l'Éducation, par le peintre Gaston Simoes de Fonseca.
Il tisse aussi des liens cordiaux avec Zeev Jabotinsky, dirigeant du Sionisme révisionniste, qui vécut à Paris de 1924 à 1934. Les deux hommes correspondent et se rencontrent régulièrement. Monzie apporta son soutien à la renaissance de l’Hébreu et aux efforts de Jabotinsky pour former une légion juive au sein de l’armée française. Chacun des deux hommes consacre un chapitre à l'autre dans leurs autobiographies<ref>Modèle:Article</ref>.
Ouvrages
Il a supervisé la publication de l'Encyclopédie française, mise en œuvre par Lucien Febvre et Gaston Berger à partir de 1935. Ni hiérarchique ni alphabétique, son classement original est dit méthodique. L'entreprise ambitionnait de traiter les grands problèmes qui se posaient à l'humanité au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle tout en dressant un bilan complet de la civilisation occidentale.
- Les Réformes scolaires, Paris, Stock, 1905
- Aux confins de la politique, Paris, Grasset, 1913
- Si resucitara !, Paris, Alcan, 1915 (sur les relations franco-espagnoles)
- Rome sans Canossa, ou la Diplomatie de la présence, Paris, Albin Michel, 1918
- L'Entrée au forum : vingt ans avant, Paris, Albin Michel, 1920
- La Mort de Julie, Paris, Auguste Blaizot, 1922
- L'Improvisation du sionisme, Paris, L. Beresniak imprimeur, s. d. (mais le texte se réfère à l'année 1922).
- Du Kremlin au Luxembourg, Paris, Delpuech, 1924
- Discours en action, Paris, Delpuech, 1927
- Destins hors-série, Paris, Les Éditions de France, 1927
- Les Contes de Saint-Céré, Paris, Gallimard, 1929
- Grandeur et Servitude judiciaires, Paris, Kra, 1931
- Petit manuel de la Russie nouvelle, Paris, Firmin-Didot, 1931
- Livre d'oraisons, Paris, Excelsior, 1934
- Les Veuves abusives, Paris, Grasset, 1937
- Ci-devant, Paris, Flammarion, 1941
- Pétition pour l'histoire, Paris, Flammarion, 1942
- Mémoires de la tribune, Paris, Correa, 1943
- La Saison des juges, Paris, Flammarion, 1943
- Le Conservatoire du peuple, Paris, Société d'Édition d'enseignement supérieur, 1948
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Hubert Delpont, Destins croisés Anatole de Monzie (1876-1947) Léon Bérard (1876-1960) Ed. d'Albret, 2021, 248 p.
- Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, éd. Albin Michel, 2001
- Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale.
- Modèle:DicoParlement1889
Articles connexes
Liens externes
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