Antipub

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Modèle:Confusion

Fichier:Toulouse - Place de la Patte d'Oie - 20110115 (1).jpg
Absence de pub à Toulouse.
Fichier:Saint-Jean - 20110202 (1).jpg
Prospectus dans une boîte aux lettres.

Le terme « antipub » ou « mouvement antipub », raccourci pour antipublicitaire, est devenu une appellation médiatisée en France après des actions spectaculaires à l'encontre de l'affichage publicitaire dans le métro parisien en automne 2003.

Cependant, le mouvement antipublicitaire et les actions de contestation de la publicité ont émergé bien avant et dans le monde entier : dès 1977, en Californie, avec le Billboard Liberation Front<ref name="BLF">Front de libération du panneau-réclame site du Billboard Liberation Front</ref>, qui essaime jusqu'en Australie, (1983) ; en 1987, en France, avec les « Humains associés » et leurs campagnes d'affichage de contre-publicité humaniste, et en 1989 au Canada via le magazine Adbusters, qui promeut également des campagnes et actions antipub. De grandes associations de défense de la nature et du patrimoine, ainsi que des parcs nationaux ou des parcs naturels régionaux ont également lutté contre l'envahissement du paysage par les panneaux publicitaires.

En France, les situationnistes, dont Guy Debord, avaient déjà exprimé parmi les premiers la force du détournement de l'image, de la publicité, et les premières expérimentations pratiques eurent sans doute lieu en mai 1968. En 1984, Negativland, un groupe musical, utilise l'expression « résistance culturelle » (culture jamming) pour baptiser les détournements d'affiche. Chez les Britanniques, la casse de publicité s'appelle « subvertising » mot-valise formé de « subversion » et de « advertising » (publicité en anglais).

Comme l'analyse Naomi Klein dans son livre No Logo : Modèle:Citation<ref>Naomi Klein, No Logo, Actes sud, coll. « Babel », 2002, Modèle:P..</ref>.

Critique de la publicité

Fichier:Times square.jpg
Times Square, à New York, l'un des lieux de plus forte concentration d'affichage urbain.

La publicité, cible de la critique du mouvement, est définie comme :

« Action, fait de promouvoir la vente d'un produit en exerçant sur le public une influence, une action psychologique afin de créer en lui des besoins, des désirs ; ensemble des moyens employés pour promouvoir un produit » (définition du Trésor de la langue française informatisé).

Le mot « publicité » peut aussi signifier « action de rendre public » mais ce n'est pas sous cette acception que la publicité est mise en cause par le mouvement antipub.

Outil de propagande

La critique de la publicité apparaît simultanément avec son développement. La philosophe Simone Weil (1909-1943) y voit une menace directe contre la liberté d'opinion et une insulte à l'intelligence : Modèle:Citation Autrement dit, Simone Weil propose que la présence de la publicité soit minimisée et que son fond se limite strictement au produit promu. Elle s'élève tout particulièrement contre les publicités associant un produit à une valeur<ref>Simone Weil, L'Enfermement, chapitre La liberté, Éditions Gallimard, Paris, 1949</ref>.

La publicité est principalement critiquée pour son invasion de l'espace public, de la vie courante (télévision, radio, boîtes aux lettres, téléphone, journaux, cinéma, Internet, panneaux publicitaires, ainsi que sur les vêtements) et son emploi de techniques nuisibles et agressives comme le matraquage (plus de 3 000<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} La publicité est partout: article tiré du Réseau Éducation-Médias, se basant sur des études réalisées aux États-Unis, l'auteur y affirme que Modèle:Citation</ref>Modèle:Refnec messages publicitaires par jour) ou la manipulation mentale. Une autre sorte de critique affirme que la publicité prise dans son ensemble diffuse un message politique fort, prônant la société de consommation, incitant au gaspillage et à la pollution. Ces critiques se retrouvent à la base du concept de la décroissance soutenableModèle:Refsou.

L'opposition la plus courante à la publicité est une critique morale : ses impacts sur l'éducation des enfants et adolescents, la manipulation des consciences, la promotion de drogues (alcool, tabac<ref>la publicité pour le tabac est interdite en France mais autorisée à Monaco.</ref>)… N’apportant pas une information objective, elle détournerait de la vérité, valoriserait au contraire l'illusion et le mensonge. Elle distrairait au sens pascalien où elle ferait perdre de vue des choses importantes pour l'individu, la société et l'environnement. Elle tendrait en outre à propager des stéréotypes, généralement discriminatoires (sexisme, racismeModèle:Etc.), contribuant à imposer une « pensée unique », normative et démobilisatriceModèle:Refsou.

Les médias sont principalement financés par la publicité, au détriment croissant de l'apport des lecteurs, auditeurs ou spectateurs. Cette position soumet les médias aux annonceurs, les soustrayant à la critique, sur le principe qu'on ne mord pas la main qui vous nourrit. Certains médias avouent d'ailleurs faire de la location d'espaces publicitaires leur cœur d'activité. Ainsi, Patrick Le Lay, P. D.-G. de la chaîne privée française de télévision TF1, a affirmé<ref name="PatLeLay">Les Dirigeants face au changement, Éditions du huitième jour, 2004</ref> : Modèle:Citation.

Elle peut être plus généralement encore, un refus de la propagande, de la manipulation et de toutes les formes de populisme. À l'instar de la pollution environnementale, on peut en effet parler de la publicité comme pollution mentaleModèle:Refsou.

Le terme « système publicitaire » est utilisé pour évoquer les ramifications et impacts de la publicité dans la société, impliquant qu'elle n'est pas un phénomène isolé que l'on pourrait retirer toutes choses égales par ailleurs. Ainsi elle s'inscrirait au cœur du fonctionnement de la société dont il conviendrait de critiquer l'idéologie dans son ensembleModèle:Refsou.

Coûts économiques

Un autre reproche fait à la publicité est le coût qu'elle engendre. En effet, une part difficilement mesurable du coût d'un produit de grande consommation ou d'un service repose dans le financement de sa publicité ou de son packaging. Ce coût est reporté dans le prix du produit fini payé par le consommateur. En diminuant la publicité, une entreprise aurait ainsi moins de dépenses et pourrait donc mécaniquement augmenter la qualité de son produit ou faire baisser les prix. À ceci, les publicitaires répondent que la publicité permet de vendre plus et donc d'effectuer une économie d'échelle, ce qui permet une baisse des prix. Les antipubs rétorquent encore une fois que l'économie d'échelle se produit naturellement : lorsque le produit est bon il se vend en nombre élevé, ceci étant particulièrement vrai lorsque le marché et la concurrence ne sont pas corrompus par une prédominance de l'image du produit sur sa réelle qualitéModèle:Refnec.

C'est pour cette raison que certains<ref>De la fausse gratuité</ref> s'opposent au terme de "gratuité", employé lorsqu'un service est financé par la publicité. À leurs yeux, la gratuité dont semble bénéficier l'utilisateur final n'est qu'apparente. En effet le coût d'un service financé par la pub (journaux « gratuits », chaîne privée hertzienne) est reporté sur les annonceurs, qui eux-mêmes le reportent sur le prix que paye le consommateur dans son panier de courses. Le terme de « gratuité » atteint donc sa limite. C'est ainsi qu'en informatique, par souci de précision le terme de publiciel est encouragé dans le cas de logiciel dont l'apparente gratuité cache un financement à base de publicité. Le mot gratuiciel est alors réservé aux logiciels véritablement gratuitsModèle:Refnec.

La communication entre le vendeur et le consommateur est rendue asymétrique par la publicité : au moyen de sondages et d’études de marché, le vendeur cherche à avoir une information claire et objective sur le comportement du consommateur, ses désirs, ses critères, etc. afin de concevoir sa publicité. Le consommateur recevrait passivement du producteur une information (la publicité) qui n’est pas choisie en fonction de ses intérêts, mais de ceux du vendeurModèle:Refsou.

La critique de la publicité peut s'inscrire, comme chez Naomi Klein (cf. No Logo), au sein d'une critique de l'hégémonie des marques dans la société actuelle. La marque est déjà en soi une publicité et celui qui la porte devient un homme-sandwich.

Santé mentale et représentations

La publicité utilise de manière industrielle des techniques élaborées avec l'avancée des sciences humaines. Selon certaines critiques, la publicité culpabilise le consommateur, lui inculque des comportements compulsifs et sédentaires et nuit en général à sa santé physique et mentaleModèle:Refsou.

La critique de la publicité va souvent de pair avec une défense de la valeur de l'être humain dans la société de consommation. Tatiana Faria l'exprime ainsi : Modèle:Citation<ref>Tatiana Faria, 1984, Le Manifeste planétaire, texte fondateur des « Humains associés »).</ref>.

Impact environnemental

La critique de la publicité peut s'inscrire dans un refus de la pollution environnementale, soit sous l'angle esthétique comme le clame notamment l'association Paysages de FranceModèle:Refnec soit sous l'angle de l'appauvrissement de l'environnement avec la production nécessaire à l'industrie publicitaire.

La publicité et le « système publicitaire » sont également dénoncés par des mouvements écologistes (partis politiques, associations, mouvements citoyens…). Ils mettent en avant la corrélation entre la surconsommation incitée par la publicité et la surproduction<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cette sur-proposition de biens et services est un vecteur d'impact sur le climat, de génération de pollution, de surconsommation de ressources primaires et de destruction de la biodiversité. On retrouve cet argument par exemple dans les tracts du mouvement écologiste Extinction Rebellion, actif sur le front de l'antipub<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> : c'est le premier maillon de la surproduction : elle incite à la surconsommation pour écouler des produits dont nous n'avons pas besoin et dont la production est coûteuse écologiquement.

Un second argument porte sur le rôle de la publicité dans la croissance économique<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> portant ainsi l'accroissement de consommation de ressources primaires et ses conséquences sur l'environnement.

Un autre argument "antipub" est l'impact direct du "système publicitaire" : la fabrication de panneaux publicitaires, les affiches, les tournées régulières en camionnettes pour changer les affiches, la consommation énergétique des panneaux. A ce sujet, les mouvements écologistesModèle:Refnec mettent en avant la consommation énergétique et la pollution engendrée par les panneaux publicitaires numériques en s'appuyant sur des données de l'Adème<ref name=":1" /> : 245 kgCO2, eq par année<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref> d’utilisation pour un panneau numérique qui par ailleurs consomme 20 477 kWh <ref name=":1" /> sur une durée de 10 ans.

Le travail citoyen de la Convention citoyenne pour le climat avait proposé, dans son rapport final <ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>, des mesures fortes sur la publicité (Pages 24 à 27 du rapport final<ref name=":0" />) :

  • Interdire de manière efficace et opérante la publicité des produits les plus émetteurs de GES, sur tous les supports publicitaires<ref name=":2">Modèle:Article</ref>,
  • Réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation"<ref name=":2" /> et
  • Mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer"<ref name=":2" />.

Ces propositions étaient introduites par cet argumentaire (page 24 du rapport<ref name=":0" />) : Modèle:Citation.

Organisation et pratique

Modèle:Section à internationaliser

Début 2007, aucun des principaux partis politiques français ne place dans son programme un projet de suppression, ou simplement de modération de la publicitéModèle:Refnec.

Les seules actions notables de la part d'élus français viennent de la mairie de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où le maire PS, Christophe Castaner, a fait disparaitre la publicité des rues à l'été Modèle:Date en ne reconduisant pas le contrat liant la ville à l'annonceur local, et, à plus grande échelle, de la mairie de Grenoble, où le maire, Éric Piolle, a annoncé le Modèle:Date- ne pas renouveler le contrat de la ville avec l'annonceur JCDecaux, entrainant la suppression dans l'année d'une partie des publicités urbaines (à l'exception des abribus, le contrat courant jusqu'en Modèle:Date-, et des panneaux publicitaires privés)<ref>Modèle:Article.</ref>.

Les groupes contre la publicité sont généralement petits, morcelés et s'organisent à l'aide de l'Internet. Le message anti-publicitaire, ne pouvant passer par le jeu classique des partis, utilise d'autres méthodes, l’activisme de groupes organisés ou informels, le lancement de campagnes telles que la Journée internationale sans achat, l'édition de livres, la diffusion de magazines (comme Adbusters magazine), la publication d'articles critiques dans des revues d'opinion (S!lence...) ou sur le NetModèle:Refnec.

Formes d'action contre la publicité

Les attaques contre la publicité prennent différentes formes.

Action juridique

Pratiquée par l'association « Paysages de France », qui attaque sur le plan juridique les afficheurs, car beaucoup de panneaux publicitaires sont illégaux ; les afficheurs profitant de l'inaction de la juridiction (préfets, personnalités politiques) savent qu'ils ont peu à craindre et laissent en place leurs panneaux illégaux, même après avoir été attaqués en justice. Paysages de France possède maintenant une forte expérience juridique concernant l'affichage publicitaire, cette association propose d'ailleurs de l'aide à divers groupes anti-publicitaires locaux afin de faire enlever des panneaux publicitaires. Pour ses attaques en justice, cette association se sert de différents ouvrages juridiques, notamment ceux de Jean-Philippe Strebler, un juriste spécialisé dans le droit public et l'affichage publicitaire<ref>Documents juridique utilisés par Paysages de France</ref>.

L'association Résistance à l'agression publicitaire a réalisé une campagne nommée « les justiciers de l'espace public » où elle met à disposition une mallette juridique pour permettre à chaque citoyen de reconnaitre les publicités légales et illégales présentes dans l'espace public et lui permettre ainsi de porter plainte contre les publicités illégales<ref>lien vers la page de la campagne les justiciers de l'espace public de l'association Résistance à l'agression publicitaire</ref>.

Fichier:20170118-RuePestalozzi2.jpg
Janvier 2017 à Genève.

À Genève (Suisse), une initiative populaire « Zéro pub » est lancée en 2017 par quatre collectifs locaux. Elle vise l’interdiction de la « publicité commerciale » en ville de Genève. En janvier 2017, une passation de mandat entre deux sociétés privées avait laissé un grand nombre de supports couverts de feuilles blanches, laissant libre cours à la créativité et donnant à la ville un air de galerie d'art à ciel ouvert. Cette expérience a inspiré les auteurs de l’initiative. Par deux fois la Cour constitutionnelle a sauvé ce projet, d’abord invalidé par le Conseil d’État (2019), puis attaqué par un recours (2020). Le texte devra donc passer en votation populaire<ref>« Initiative populaire municipale en Ville de Genève – «Genève Zéro Pub» – Libérons nos rues de la publicité commerciale ! ». Lire en ligne.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Contre-proposition

Considérant que la société de consommation (ou de « consumation ») et la publicité asserviraient l'homme, l'idée de l'association « Les Humains associés » est de réinvestir l'espace public et publicitaire pour le mettre au service de l'humain, à travers un discours non commercial et gratuit, dans une démarche qui cherche moins à être critique qu'à proposer une alternative et à inviter chacun à la réflexion et à une prise de conscience individuelle, libre et indépendanteModèle:Refnec.

Détournement publicitaire

Modèle:Article détaillé Pratiqué surtout dans les années 1960 par les situationnistes et dans les années 1980 par les premiers groupes d'activistes, elle est encore utilisée aujourd'hui. Il s'agit d'utiliser la publicité en détournant le message afin de le transformer ou de révéler la volonté originale de la publicité. (voir aussi détournement)

  • Emballage

Se pratique dans la rue, il s'agit d'emballer avec du matériel trouvé sur place (cartonModèle:Etc.) ou préparé à l'avance, les publicités en laissant éventuellement un message sur cet emballage ou en permettant à tous d'en laisser un. Cette pratique n'étant pas une dégradation, elle est pratiquée au grand jour (notamment à Montpellier ou à Montauban par le collectif Antipub 82)

  • Dégradation

Ce sont les actions les plus représentées par les médias. Cas courant dans le métro parisien, par des individus isolés ou des groupes clandestins plus organisés. S'agissant généralement de dégradations légères, leurs auteurs risquent une contravention de cinquième classe.

Des actions anti-publicitaires sont organisées plus ou moins régulièrement (France, Belgique), demandant les participations anonymes au « retrait » des publicités des lieux publics.
Actions de barbouillage au grand jour du collectif des Déboulonneurs. Ce collectif, agissant tous les mois dans plusieurs villes de France simultanément, se réclame de la désobéissance civile non-violente. Il souhaite provoquer un débat public sur le système publicitaire et faire évoluer la loi réglementant l'affichage en portant ses revendications devant les tribunaux après une dégradation assumée de panneaux publicitaires.

Le reproche est fait au mouvement anti-publicitaires d'utiliser les moyens qu'ils dénoncent, à savoir les techniques publicitaires. En effet, le contre-affichage et le barbouillage de slogans relève d'une simplification des messages propagés, voire de la manipulation. Ces techniques ont cependant un caractère artisanal, à l'opposé des techniques industrielles utilisées dans la publicité permettant de diffuser un même message à très grande échelle.

Boycott de la publicité

Téléphone
Boîte à lettres
Fichier:Sticker "pas de pub" sous une boite aux lettres.JPG
Une boîte aux lettres ayant un autocollant "sans pub"
Fichier:Boîtes aux lettres 04.jpg
Un groupe de boîtes aux lettres ayant tous un autocollant "stop pub"

Refus de publicité de « courriers non adressés » dans les boîtes aux lettres : en France placer un autocollant « stop pub » sur sa boîte aux lettres permet de signifier son refus de recevoir les prospectus publicitaires et journaux d'annonces. Certaines mairies, associations ou organismes environnementaux délivrent des autocollants prêts à l'emploi.

L'initiative fait son apparition après qu'une première étude menée par l'ADEME en 1999 a montré que les Français recevaient chaque année Modèle:Unité de prospectus publicitaires<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Devant ce fléau, certaines initiatives citoyennes ont été lancées afin de faire valoir le choix de ne plus recevoir la publicité papier dans sa boîte aux lettres<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 1999, Les parlementaires Emmanuel Hamel et Alain Vasselle sont les premiers à saisir le ministre de l'écologie sur cette question<ref>Modèle:Lien web</ref>.

À cette époque, le ministère de l'écologie n'a pas souhaité recourir à la voie réglementaire préférant bâtir un dispositif d'incitation, sous forme d'un accord volontaire, plutôt que de retenir le principe d'une taxe<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Ce sont des initiatives citoyennes, en particulier celles de l'association France Nature Environnement, non soutenue par le ministère de l'écologie de l'époque, qui développent le principe de fonctionnement du « stop pub »<ref>Modèle:Article</ref>.

En 2003, le gouvernement évolue sur cette question et introduit le principe pollueur-payeur pour les émetteurs d'imprimés publicitaires qui devront désormais participer financièrement à la collecte et au traitement des déchets générés en reversant une contribution à un organisme agréé<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Inspiré des opérations citoyennes déjà menées depuis 5 ans, le ministère de l'écologie lance en 2004 une campagne nationale de distribution d'autocollants « stop pub » à l'occasion de la deuxième semaine du développement durable et du premier plan national de réduction des déchets<ref>Ministère de l'écologie. Stop pub : moins de prospectus dans sa boîte aux lettres, c’est possible !</ref>.

Le Syndicat de la Distribution Directe, syndicat professionnel qui regroupe la majorité des émetteurs d'imprimés publicitaires, s'engage dès 2004 à respecter ce dispositif<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2008, après avoir diffusé 9 millions d'autocollants « stop pub », le ministère décide de ne plus en assurer la fourniture laissant aux collectivités locales et associations la charge de mener leurs propres opérations<ref>Modèle:Lien web</ref>, toutefois l'ADEME publie en 2010 une boîte à outils pour les aider à mener efficacement cette mission<ref>Modèle:Lien web</ref>.

L'initiative « stop pub » a été largement relayée par des associations<ref>Modèle:Lien web</ref>, et organismes environnementaux qui fédèrent la plupart des opérations « stop pub » menées localement<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2015, on estime que 18 % des Français ont adopté le geste « stop pub » sur la boîte aux lettres et que 14 % de Français supplémentaires seraient favorables à le faire<ref>Modèle:Lien web</ref>. Certains diffuseurs publicitaires profitent du succès de ce dispositif citoyen pour proposer une alternative moins polluante qui consiste à consulter les prospectus publicitaires dématérialisés directement en ligne<ref>Modèle:Lien web</ref>. Concernant les publicités adressées, c'est-à-dire celles qui sont envoyées par courrier postal au nom et à l'adresse de l'usager, l'autocollant stop pub n'a pour rôle de les bloquer étant donné qu'il s'agit du courrier. Cependant, il est possible dans ce cas de s'inscrire sur la liste Robinson pour ne plus recevoir de courrier publicitaire « adressé », ce système a été mis en place en France en 1976 par l'Union française de marketing direct<ref>Liste Robinson en France</ref>. Les entreprises qui adhèrent à ce dispositif se sont engagées par leur code professionnel et leur charte qualité, à respecter le choix des consommateurs. Il existe un dispositif similaire en Belgique géré par la Belgian Direct Marketing Association<ref>Liste Robinson en Belgique</ref>.

En 2018, l’association Zero Waste France porte plainte contre Intermarché et Pizza Hut à Strasbourg, leur reprochant de ne pas respecter les autocollants «Stop Pub» sur les boîtes aux lettres<ref>Modèle:Article</ref>

Suppression de la publicité par des moyens techniques

Navigation web

Modèle:Article détaillé

Courriels

Tous les logiciels de gestion de messagerie électronique récents permettent d'écarter le spam du courrier électronique.

Modèle:Article détaillé

Télévision
  • Certains enregistreurs vidéo numériques (type TiVo) permettent le filtrage des publicités télévisées (fonction appelée « adskipping »). Peu répandus encore en Europe, ils ont plus de succès aux États-Unis.
  • L'apparition sur le marché de télécommandes d'arrêt universelles (comme TV-B-Gone) permet d'éteindre les téléviseurs diffusant de la publicité en continu dans les espaces publics ou dans les magasins.
Radio et podcasts
  • Le site Adblock Radio permet d'écouter une sélection de radios françaises en ayant la possibilité de baisser le son pendant les publicités ou de passer sur une autre station.
  • Un projet australien Podblocker propose d'écouter une sélection de podcasts nettoyés de leur publicité.

Nettoyage de la publicité clandestine sur Wikipédia

Sur Wikipédia des mois anti-pub sont organisés : les contributeurs bénévoles nettoient les articles marqués d'un « bandeau pub »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Certains articles sont en effet victime de contributions marketing de la part d'agences de communication ou par les entreprises elles-mêmes

Journée mondiale contre la publicité

La journée mondiale contre la pub est une initiative qui se déroule le 25 mars de chaque année depuis 2015 et qui vise à des actions coordonnées à travers le monde pour contrer l’invasion de la pub. Cette date du 25 mars correspond à celle où le tribunal correctionnel de Paris a prononcé la relaxe de six membres du collectif antipub des « Déboulonneurs » ayant barbouillés des panneaux publicitaires à Paris invoquant la « liberté d’expression » et la « raison de nécessité »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Autres

De nombreuses autres manifestations anti-publicitaires existent, dont :

Historique du mouvement antipub

Années 1930
  • Leavis, un critique littéraire anglais, lance dans sa revue une croisade morale et culturelle contre l'« abrutissement » pratiqué par les médias et la publicité<ref>Dans la revue Scrutiny. référence : Introduction aux cultural studies de Mattelart et Erik Neveu</ref>. Cette opposition à la publicité perdurera dans la tradition des Cultural Studies, reprise par des universitaires marxistes britanniques.
1960-1970
  • Le mot « publiphobie », déjà attesté dans la littérature, est repris en chœur par des groupes pop comme Carpe Diem et Mona Lisa.
  • Essais de Jean Baudrillard
  • Théorisations, revendications et détournements par l'Internationale situationniste
1967
  • La publicité fait son entrée à la télévision française. En protestation, le potier Jean Tessier défile seul à Paris sur les Champs-Élysées avec un drapeau français orné de crêpe.
1968
Modèle:Date-
1972
1977

En Californie, autour de San Francisco, le Billboard Liberation Front, le Front de libération du panneau-réclame<ref name="BLF"/> détourne des publicités. Il fait des émules jusqu'en Australie, par exemple, où le Billboard Utilizing graffitists against unhealthy promotions, le BUG-UP (Graphiteurs utilisant les panneaux-réclame contre les promotions malsaines), atteint son apogée en 1983 avec un des détournements de campagne les plus spectaculaires.

1987
  • Paris : « L'Homme est unique, ne le gâchons pas », un message affiché sur Modèle:Nombre Modèle:Unité × Modèle:Unité pendant quelques semaines. Première contre-publicité humaniste de l'association « Les Humains Associés » sur un espace publicitaire proposé gratuitement par les afficheurs, invitant à une réflexion humaniste et écologique pour un éveil de la conscience.
  • Chantelle (France, Allier) : fondation de l'Association nationale de défense de la télévision (ANADET) par Jean-Paul et Colette Lerat, et Robert Heymann. La pétition « Non à la publicité dans les œuvres à la télévision » recueillera Modèle:Nombre (avec l'aide des États généraux de la culture de Jack Ralite), dont celle de Federico Fellini, et aura un retentissement national (jusqu'au Conseil des ministres et à l'Assemblée nationale), mais restera sans effet.
1988

Paris : « Et si on parlait d'amour », deuxième campagne des humains associés sur 600 panneaux, invitant les passants à écrire librement sur des grandes affiches blanches. De larges échos dans les médias nationaux (télévision, radio, presse écrite).

1989
  • Naissance du magazine Adbusters à Vancouver, au Canada.
  • Paris « Aux âmes citoyens » : campagne nationale d'affichage des « Humains associés » l'année de la célébration du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des Droits de l’Homme.
1990
  • Modèle:1er du Publiphobe d'Yvan Gradis.
  • Paris « Aimé soit qui Terre y pense », campagne nationale de contre-publicité écologique des « Humains Associés » (visuel de la Terre vue du ciel).
1992
1993

Mark Dery publie la brochure Culture jamming, hacking, slashing and sniping in the Empire of Signs (en français : la résistance culturelle, s'attaquer à l'Empire des Signes à la hache, au couteau et au ciseau )<ref>référence et traduction dans No Logo de Naomi Klein, éd. française 2002 page 427</ref>

1997
  • Dans Le Monde de l'éducation de septembre, l’académicien Michel Serres dénonce « la marée hurlante des affiches les plus horribles » et s’étonne que « le public lui-même se soumette et ne fomente jamais de réunion ni de forme de foule en proie à une ire prophétique pour détruire et brûler ces panneaux honteux et leurs auteurs au milieu ».
  • New York opération remarquée : une campagne anti-tabac utilise les espaces publicitaires des taxis : les affiches Virginia slime (bave au lieu de slims mince) et cancer country (pays du cancer) côtoient les vraies affiches.
1998
  • Premières interventions de ZEVS « shootant » les mannequins d'affiches<ref name="Le Temps de l'Anti Pub">Le Temps de l’Anti Pub, l’emprise de la publicité et ceux qui la combattent, Sébastien Darsy, Éditions Actes Sud, 2005. Modèle:P..</ref>.
1999
  • Mise en place du « Comité des créatifs contre la publicité » (CCCP) par Vincent Cheynet, ancien directeur artistique chez Publicis.
  • Lancement de la revue Casseurs de pub à Lyon Par Vincent Cheynet.
  • Modèle:1re Semaine sans télé.
2000
  • Printemps : premières interventions de Thom Thom sur ce qui deviendra le MUR<ref name="Le Temps de l'Anti Pub"/>
  • Manifeste d'Yvan Gradis Vers la légitime réponse, qui appelle au barbouillage d'affiches au grand jour.
2001-2003
  • Opération « Au grand jour », à l'initiative d'Yvan Gradis: 15 barbouillages d'affiches, collectifs et au grand jour, à Paris (une fois à Bruxelles, grâce à Philippe Mazy).
2003
  • Automne : Actions spectaculaires dans le métro parisien (600 personnes) et avec un effectif moindre dans d'autre villes : Montpellier, Rouen, Lyon et Lille.
2005
2006
  • Alex Smith réalise le documentaire Montauban et les 400 panneaux. Le réalisateur a suivi le collectif Antipub 82 à Montauban pendant quelques mois afin de montrer l'invasion de l'espace public par les panneaux publicitaires et les actions possibles de récupération de cet espace<ref>Montauban et les 400 panneaux: téléchargeable sur le site des Brigades Anti Pub</ref>.
  • Modèle:Date-, premier procès du Collectif des Déboulonneurs à Montpellier. Les deux prévenus, Jean-François Lenoir et Geoffroy Maguet, écopent d'une peine de Modèle:Unité d'amende avec sursis pour avoir inscrit le message « légitime réponse » sur un panneau publicitaire.
2007
  • Modèle:Date-, deuxième procès du Collectif des déboulonneurs, à Paris. Yvan Gradis, Céline Ramboz, Laurent de Soras, Alex Baret, David Sterboul, Jean-Michel Vourgère et Yann Le Breton écopent d'une peine d'un euro symbolique pour avoir barbouillé plusieurs panneaux publicitaires en Modèle:Date- à Paris.
  • Modèle:Date-, troisième procès du Collectif des déboulonneurs, à Alès. Deux militants écopent d'une peine de Modèle:Unité avec sursis et de Modèle:Unité de dommages et intérêts, pour avoir inscrit à Anduze sur deux panneaux publicitaires en mai 2006 deux messages : « Pub= pollution visuelle », et « Halte au matraquage, votre pub en 50 cm × 70 cm ».
2012

2019

En Modèle:Date-, l’association Action for Climate Justice mène une action dans plusieurs grandes villes belges (Bruxelles, Liège…) contre l'utilisation des panneaux publicitaires numériques, qui consommeraient autant d'électricité que trois ménages. De nombreuses affiches sont placardées sur les panneaux, afin d'interpeller les citoyens sur le fait que les personnalités politiques les incitent à économiser l'électricité, alors que les panneaux publicitaires en nécessitent encore davantage<ref>Modèle:Article</ref>.

Fichier:20201129-BlockFriday-GE-2.jpg
Affichette « Le monde d'après sera sans pub » (Genève, 2020).

2020

En mai 2020, le mouvement Extinction Rebellion France organise de manière synchronisée une action antipub nationale. Au sortir du 1er Confinements liés à la pandémie de Covid-19 en France, l'action intitulée « coucou nous revoilà » mobilise des centaines d'activistes et de citoyen.ne.s dans 30 villes françaises<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cette action nationale sert de base à la diffusion d'un kit antipub qui permet à quiconque d'organiser de manière autonome des actions antipub<ref>Modèle:Lien web</ref>.

2023

Pour célébrer les 10 ans de la relaxe des Déboulonneurs, Extinction Rebellion France organise, fin mars 2023, une campagne antipub nommée « Balance Ta Pub »<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Des dizaines d'actions ont eu lieu sur la période de la campagne<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, Modèle:Nb ont été ciblés<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

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Bibliographie

Livres

  • L'École et la peste publicitaire, Nico Hirtt & Bernard Legros, Éditions Aden, Bruxelles, 2007.
  • On achète bien les cerveaux. Médias et publicité, par Marie Bénilde, Raisons d’Agir, Modèle:Date-, Modèle:ISBN. (Acrimed)
  • Le Petit Dictionnaire paradoxal et impertinent de la publicité de Luce Tukru, Céfal, Modèle:Date-
  • L'Enfant jackpot (protégeons nos enfants contre les abus de la société marchande) de Nathalie Sapena, Flammarion, Modèle:Date-.
  • Le Temps de l’Anti Pub, l’emprise de la publicité et ceux qui la combattent, Sébastien Darsy, Éditions Actes Sud, 2005.
  • De l'Idéologie aujourd'hui, François Brune, Éditions Parangon, 2005
  • De la misère humaine en milieu publicitaire, comment le monde se meurt de notre mode de vie du Groupe Marcuse, Édition La Découverte/Sur le vif, Modèle:Date-.
  • Démarque-toi ! : Petit Manuel Antipub, Paul Ariès, Éditions Golias, 2004.
  • Un pavé dans la gueule de la pub, Casseurs de pub, Éditions Parangon, 2004.
  • Putain de ta Marque, la pub contre l’esprit de révolte, Paul Ariès, Éditions Golias, 2003.
  • Décoloniser l’imaginaire : La Pensée créative contre l’économie de l’absurde, Serge Latouche, L’Aventurine, 2003.
  • L'Esclavemaître, Dominique Quessada, Éditions Verticales, 2002.
  • Publicité, déchet culturel de Claude Cossette, Les Presses de l'université Laval 2002 Modèle:ISBN
  • Qui veut la peau de la pub, par Arnaud Gonzague et Bruno Japy, Éditions Mango, 2002.
  • Le Livre noir de la pub, quand la communication va trop loin, Florence Amalou, Éditions Stock, 2001.
  • No Logo de Naomi Klein, Actes Sud, 2001.
  • La Société de consommation de soi, Dominique Quessada, Éditions Verticales, 1999.
  • Les médias pensent comme moi ! Fragments du discours anonyme, François Brune, Éditions L'Harmattan, 1997.
  • Le Cancer publicitaire, par Grégoire Forbin, Pamphlet, Collection Ab Irato... Car Rien n’a d’importance Éditions, Perpignan, 1993.
  • Le Bonheur conforme, François Brune, Éditions Gallimard, 1985.
  • Casseurs de pub 10 ans, Éditions Parangon, 2009 Modèle:ISBN
  • S. Pietrucci, C. Vientianne, A. Vincent, Contre les publicités sexistes, Éditions L'Échappée, 2012
  • Désobéir à la publicité, par le collectif Les Désobéissants, Éditions Le passager clandestin, 2009.

Articles

Revues

Articles connexes

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