Edmond Michelet
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politiqueEdmond Charles Octave Michelet est un homme politique français, né le Modèle:Date de naissance à Paris 19e, et mort le Modèle:Date de décès à Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Il est le père de l'écrivain Claude Michelet et le grand père de Mgr Benoît Rivière, évêque d'Autun.
Biographie
Jeunesse et premiers engagements
Edmond Octave Michelet est le fils de Florentin Octave Michelet et Victoire Jehanne<ref name="archives">Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 19/2735/1899, avec mention marginale du décès (consulté le 5 juillet 2012).</ref>,<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Titulaire du certificat d'études en 1912, il s'engage en 1918 dans l'infanterie mais ne monte pas au front.
Établi à Brive après la guerre, il exerce, comme son père, le métier de représentant de commerce. Il préside la Jeunesse Catholique du Béarn, milite à l'Action française jusqu'en 1928 puis pour le catholicisme social. En 1930, il est président de la Jeunesse catholique de la Corrèze.
Résistance et captivité
Le Modèle:Date, il distribue des tracts dans les boîtes aux lettres de Brive qui dénoncent l'esprit de capitulation<ref>L'armistice est signée le 22 juin.</ref> et appellent ainsi à la Résistance à travers une œuvre de Charles Péguy, L'Argent, suite. Il répand un tract reprenant un texte de Péguy : « Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend »<ref>http://lesamitiesdelaresistance.fr/lien23/053-brive-la-gaillarde.pdf</ref>.
Une dizaine de jeunes chrétiens de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne) ou de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) rejoignent Michelet : Jean Gilibert, qui rejoint ensuite l'état-major régional de Combat, Georges Mamy, qui est plus tard le secrétaire de Georges Bidault, René Plantade, Paul Dhalluin, Jeanine et Jacqueline Granet <ref>Modèle:Article</ref>.
Chef du mouvement de Résistance Combat en Limousin (région R5) sous le nom de Duval, il est arrêté le Modèle:Date- à Brive-la-Gaillarde par la Gestapo. Transféré à Fresnes où il est mis au secret, il est déporté en septembre 1943 à Dachau<ref>Voir son livre Rue de la Liberté.</ref> où il est impressionné par la personnalité de Georges Lapierre<ref>Secrétaire général du SNI reconstitué dans la clandestinité et membre du réseau Libération-Nord</ref>. Avant d'être assassiné, le général Charles Delestraint, emprisonné avec l’évêque de Clermont-Ferrand Gabriel Piguet et le père Lavigne, lui confie un morceau de papier hygiénique faisant office de lettre qui donne l'ordre de « se regrouper autour de Michelet ».
Il est rapatrié du camp parmi les derniers en Modèle:Date-. De retour en France, Edmond Michelet préside le Comité patriotique français de Dachau (organisation de retour des déportés français et espagnols). À partir de Modèle:Date- il est délégué à l'Assemblée consultative provisoire au titre des prisonniers et déportés.
Après la parution en 1950 du Mensonge d'Ulysse qui décrit les conditions de détention à Dachau, il introduit contre Paul Rassinier une action en dommages et intérêts dont il se désiste la même année en offrant le remboursement des frais occasionnés à la partie adverse<ref>La Nouvelle République du centre-ouest, 14 décembre 1950.</ref>.
Après guerre, Edmond Michelet se porte plusieurs fois témoin de moralité pour Jo Attia, un truand du gang des Tractions Avant qu'il a rencontré en camp de concentration, le rendant proprement intouchable<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Carrière politique
Élu député de la Corrèze sous l'étiquette MRP en 1945, Edmond Michelet devient Ministre des Armées du général de Gaulle le Modèle:Date-, poste qu'il occupe jusqu'au Modèle:Date-. Réélu député en 1946 (Deuxième Assemblée nationale constituante et Assemblée nationale), il siège au Palais-Bourbon mais est battu en 1951.
Il adhère par la suite au RPF dont il devient l'un des principaux dirigeants. En 1947, il participe à la fondation du Mouvement des Républicains Populaires Indépendants, qui regroupe les exclus ou démissionnaires du MRP pour double-appartenance avec le RPF.
Il est sénateur de la Seine entre 1952 et 1959 (vice-président du Conseil de la République en 1958).
Guerre d'Algérie et rétablissement de la peine de mort pour motif politique
Le Modèle:Date, il revient au gouvernement comme ministre des Anciens combattants (ministère de Gaulle), puis comme ministre de la Justice du Modèle:Date- au Modèle:Date-, date à laquelle Michel Debré, mécontent de son opposition à la très dure répression menée par Maurice Papon contre le FLN et les Algériens de Paris, obtient son remplacement. Le Premier Ministre juge en effet l'action du garde des Sceaux, qui est partisan de la négociation vis-à-vis du FLN, comme beaucoup trop laxiste<ref>Patrick Rotman et Hervé Hamon, Les porteurs de valises. La Résistance française à la guerre d’Algérie, éd. Albin Michel, 1979</ref>.
En tant que ministre de la Justice, Edmond Michelet signe, le Modèle:Date- une ordonnance<ref>60-529 du 4 juin 1960, publiée le 8 juin 1960 est au Journal Officiel et prise en vertu des pouvoirs spéciaux votés au début de février de la même année au gouvernement Debré, Edmond Michelet rétablit la peine de mort en matière politique, edmond-michelet.blogspot.cz, 30 janvier 2011</ref> qui modifie profondément le Code pénal et le Code de procédure pénale et qui rétablit la peine de mort pour raison politique qui était abolie depuis 1848. Passée relativement inaperçue, cette ordonnance fut condamnée par des juristes éminents<ref name="ab73">Antonin Besson, Le Mythe de la Justice, Plon, 1973</ref>. Lors du procès des généraux Maurice Challe et André Zeller, coauteurs du putsch du 22 avril 1961, Michelet écrit le Modèle:Date- une lettre personnelle au procureur Besson lui enjoignant de réclamer à l'audience la peine de mort : « il est clair que pour l'un et l'autre le châtiment suprême doit normalement être réclamé. » Besson refuse ses injonctions et requiert une peine de détention criminelle à perpétuité ; le tribunal considère qu'il y a des circonstances atténuantes et la limite à quinze années. Peu de temps après, Edmond Michelet l'oblige à quitter son poste<ref name="ab73" />.
Siégeant au Conseil constitutionnel, de 1962 à 1967, Michelet est par ailleurs président international du Centre européen de documentation et d'information (CEDI) de 1962 à 1964.
En 1963, à la demande du général de Gaulle, il fonde l'Association France-Algérie<ref>Association France-Algérie</ref>. Edmond Michelet devient Ministre d'État, chargé de la Fonction publique, du Modèle:Date au Modèle:Date (gouvernement Georges Pompidou IV), puis succède à André Malraux comme ministre des Affaires culturelles, du Modèle:Date à son décès (gouvernement Jacques Chaban-Delmas).
Fin connaisseur de Charles Péguy, il se lia d'amitié avec les De Gaulle, ou encore le peintre Marc Chagall. André Malraux a dit de lui qu'il fut « l'aumônier de la France »<ref>Modèle:Article</ref>.
Mort et hommages publics
Il meurt le Modèle:Date dans sa propriété de Marcillac, à Brive, victime d'une hémorragie cérébrale<ref name=":0" />. Son épouse née Marie Vialle est décédée en 1989 à Modèle:Unité.
Les obsèques solennelles d’Edmond Michelet se déroulent en la Collégiale Saint-Martin de Brive-la-Gaillarde, une messe est concélébrée par huit prêtres, anciens déportés du Camp de concentration de Dachau. Une allocution est prononcée par le Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas. L'inhumation a lieu, conformément au désir du défunt, dans la chapelle de Notre-Dame-de-la-Paix puis dans son habit de déporté de Dachau. Edmond Michelet l'avait fait construire en 1959, à une centaine de mètres de sa maison de Marcillac. Parmi les hommages rendus et les télégrammes reçus on relève ceux de Georges Bidault, Henri Frenay, Marcel Paul, Alain Poher, Édouard Balladur, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, entre autres<ref>Modèle:Article</ref>...
Il est le grand-père de quarante-quatre petits enfants, dont Xavier Patier, haut fonctionnaire et écrivain, Bertrand Rivière, mari de la violoniste Marianne Rivière et Modèle:Mgr Benoît Rivière, évêque d'Autun.
En souvenir de son rôle dans la vie politique française et de son titre de Juste parmi les nations, son nom a été donné à plusieurs établissements scolaires dont le lycée Edmond Michelet d'Arpajon en Essonne ou le Groupe Scolaire Edmond Michelet à Brive. Le collège et la place Edmond-Michelet de Paris lui rendent aussi hommage. Le groupe local Scouts et Guides de France de Brive-la-Gaillarde porte son nom<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Publications
- Sur la fidélité en politique. Lettre à Monsieur l'Abbé G., La jeune Parque, 1949
- Rue de la Liberté, Éditions du Seuil, 1955, Prix André-Jullien du Breuil de l'Académie française en 1956 Nouvelle édition en 2020.
- Contre la guerre civile, Librairie Plon, 1957
- Le Gaullisme, passionnante aventure, Librairie Arthème Fayard, 1962
- La querelle de la fidélité. Peut-on être gaulliste aujourd'hui ? Entretiens avec Alain Duhamel, Fayard, 1971
- À travers les barreaux. Lettres de prison d'Edmond Michelet à sa femme, Salvator, 2020.
- Jacques Perrier et Edmond Michelet, La hantise des autres, Salvator, 2020.
Béatification
Son procès en béatification a été introduit, au plan diocésain, en 1976, par Modèle:Mgr Jean-Baptiste Brunon, alors évêque de Tulle, pour son action à Brive-la-Gaillarde en faveur des Juifs allemands persécutés par le nazisme<ref>La cause de béatification d’Edmond Michelet a été ouverte en 1976.</ref> « Il n’y a jamais eu chez lui ni confusion ni séparation entre l’amour de Dieu et l’amour du frère » chez cet « homme de réconciliation » que l’on surnommait « le ministre qui prie »<ref>Journal Missa</ref>, a souligné l'évêque d'Autun, Modèle:Mgr Benoît Rivière, son petit-fils.
La cause de béatification d'Edmond Michelet a été officiellement introduite à Rome en septembre 2006 puis clôturée sur le plan diocésain en Modèle:Date-. Sur la voie d’une éventuelle canonisation, deux faits pourraient contrarier son acceptation : aucun « miracle » n'a jamais pu lui être attribué (ordinairement, pour être canonisé, il faut en avoir accompli au moins deux) et l’ordonnance rétablissant la peine de mort en matière politique, signée de sa main, lors de la période de la guerre d'Algérie<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son rôle comme garde des Sceaux fait néanmoins encore polémique aujourd’hui, notamment le fait d'avoir envoyé une lettre au procureur Antonin Besson demandant la peine de mort pour les généraux putschistes<ref>Modèle:Article.</ref>.
Distinctions
- Modèle:Déco CdrLH
- Modèle:Déco CG39-45
- Modèle:Déco OMR
- Modèle:Déco CCVR
- Modèle:Déco MHAPB
- Juste parmi les nations (dossier 6805, en 1995)<ref>Site du Comité français pour Yad Vashem.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bibliographie
- Son fils Claude lui a consacré un ouvrage sous le titre Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Edmond Michelet, homme d'État : colloques du centenaire de la naissance d'Edmond Michelet, 1899-1999, Paris-Palais du Luxembourg, 15 et Modèle:Date-, [[[:Modèle:24e]] Colloque d'Aubazine-Brive] / (publié par les Compagnons de la fraternité Edmond Michelet et le Centre national d'études de la résistance et de la déportation Edmond-Michelet). Brive-la-Gaillarde : les Compagnons de la fraternité Edmond Michelet : Centre national d'études de la résistance et de la déportation Edmond Michelet, 2000. 271Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
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Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Place Edmond-Michelet
- Antoinette Feuerwerker
- David Feuerwerker
- Rose Warfman
- Ministère français de la Culture
- Liste des ministres français de la Culture
- Un paradoxe français
Liens externes
- Centre d'études et musée Edmond-Michelet à Brive
- État des fonds d'archives du cabinet d'Edmond Michelet, Garde des sceaux.
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