Rassemblement du peuple français

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Le Rassemblement du peuple français (RPF) est un parti politique français, créé par Charles de Gaulle en 1947 et mis en sommeil en 1955. Refusant de se positionner dans le clivage droite-gauche bien que souvent classé à droite, il est par ailleurs la seule formation de l'histoire du gaullisme lancée par le général de Gaulle.

Visant à défendre les propositions développées par son fondateur dans son discours de Bayeux de 1946, il est, avec le Parti communiste français, le principal parti politique de l’époque. Résolument hostile à la Modèle:IVe République, il défend le renforcement des prérogatives du pouvoir exécutif, ainsi qu’un programme souverainiste, anticommuniste et favorable à une troisième voie entre capitalisme et collectivisme.

À la suite d’importants succès à plusieurs élections, lors desquelles il talonne le PCF, le parti connaît des divisions internes, décline sur le plan électoral et en nombre d’adhérents, puis est mis en sommeil par le général de Gaulle, qui reviendra finalement au pouvoir à la faveur de la [[Crise de mai 1958|crise de Modèle:Date-]].

Modèle:Sommaire

Historique

Lancement par le général de Gaulle

Fichier:Charles de Gaulle - discours de Bayeux - 16 juin 1946.jpg
Charles de Gaulle lors de son discours de Bayeux Modèle:Nobr.

Genèse et fondation

Pendant la Seconde Guerre mondiale et les mois qui suivent, Charles de Gaulle refuse de créer un parti politique. En 1945, le Mouvement républicain populaire (MRP), formation démocrate-chrétienne et centriste, fait figure de parti de refuge pour un certain nombre de gaullistes. Mais la rupture est consommée en 1946 à propos du choix des institutions à donner à la France (discours de Bayeux).

La décision de créer le Rassemblement du peuple français est prise durant l'hiver et annoncée par le général de Gaulle dans son discours de Strasbourg du Modèle:Date-. Lors de l'annonce de sa création officielle, le Modèle:Date- suivant, le Général appelle à le rejoindre Modèle:Citation. Souhaitant rassembler le plus largement possible, de Gaulle autorise la double appartenance, permettant aux membres de tous les partis politiques Modèle:Incise d'adhérer au RPF tout en restant dans leur parti d'origine.

À ses débuts, le RPF peut compter sur des personnalités comme Jacques Soustelle, André Malraux, René Capitant, Jacques Foccart, et Louis Vallon, qui entendent protester contre la Constitution de la Modèle:IVe République<ref name=croixmrp>« Le 14 avril 1947, le général de Gaulle lance le Rassemblement du peuple français », La Croix, 14 avril 2017 (lire en ligne)</ref>.

Nombre et profil des adhérents

En un an, selon les spécialistes, le Rassemblement du peuple français devient un parti de masse en atteignant un demi-million d’adhérents, juste derrière le Parti communiste français (PCF)<ref>409 579, selon Georgette Elgey dans La République des illusions, première partie de Histoire de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République, Fayard, Paris, 1993, p. 491.</ref>. Le parti revendique même un million de membres<ref name="1 million" />.

Les adhérents du RPF sont principalement issus des classes moyennes (artisans, commerçants, cadres moyens, employés). Le parti attire plus de femmes que les autres formations (plus d'un quart des effectifs), dont Marie-Madeleine Fourcade, célèbre résistante. Il regroupe aussi bien des monarchistes maurrasiens (Pierre Bénouville et le colonel Rémy, qui finit par adhérer à l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain et sera poussé à la démission par de Gaulle) que des républicains de gauche (André Malraux, Jacques Soustelle, René Capitant et Roger Barberot), des modérés (Gaston Palewski et Jacques Baumel), des démocrates-chrétiens (Louis Terrenoire et Edmond Michelet), des radicaux (Jacques Chaban-Delmas et Michel Debré), ou des socialistes comme Louis Vallon, et même Manuel Bridier, dirigeant national des jeunesses communistes.

Apogée aux municipales de 1947

Fichier:RPF - permanence parisienne.png
Permanence parisienne du RPF, Modèle:Nobr.

Six mois après seulement sa création, le RPF remporte [[Élections municipales françaises de 1947|élections municipales des Modèle:Date- et Modèle:Date-]], avec des campagnes massives, comme la diffusion de 10 000 tracts dans la petite ville minière de Briey<ref name=Audigier/> ou le lancement par un avion de prospectus au-dessus de Nancy<ref name=Audigier/>. Il obtient 38 % dans les villes de plus de Modèle:Nombre, tandis que le MRP chute à 10 %<ref name=croixmrp/>. À gauche, le rapport de force reste stable, avec un PCF à 30 % ; mais la défection ou l'abstention de la SFIO lors de l’élection des maires par les conseils municipaux permet au RPF de prendre les mairies de Paris, Marseille, Bordeaux, Lille, Strasbourg et Rennes, ainsi que des communes plus petites, souvent au détriment du PCF<ref name=croixmrp/>. Son implantation dans la France rurale reste cependant médiocre, le MRP y faisant de bons scores.

Peu après les débordements communistes de Modèle:Date-, de Gaulle choisit la ville minière de Saint-Étienne, qui en fut le théâtre, pour présenter son projet d'association capital-travail<ref name=Bellaing/>.

Le RPF profite de sa victoire aux municipales pour demander la dissolution de l’Assemblée nationale, mais sans succès. Au contraire, les parlementaires retardent la tenue des élections cantonales, prévues pour Modèle:Date- à Modèle:Date-, ce qui conduit de Gaulle à faire organiser par Christian Fouchet une « campagne du timbre » pour renflouer financièrement le mouvement gaulliste (près de deux millions et demi de vignettes de cinquante francs sont envoyées par les Français). En 1951, un livre, La France sera la France : ce que veut Charles de Gaulle, est publié pour mieux faire connaître les idées du fondateur du RPF.

Affaiblissement et échecs

Discrédit du RPF marseillais

La gestion des évènements sociaux de l'automne 1947 contribue à affaiblir le parti gaulliste. En effet, c'est le gouvernement de la « Troisième Force » et son ministre de l'Intérieur Jules Moch qui rétablissent l'ordre au moment où de nombreux Français craignent un basculement du pays vers un régime communiste. Le recours à de Gaulle semble alors moins nécessaire pour les conservateurs, les modérés et le patronat.

À Marseille, la mauvaise réputation du service d'ordre du RPF va nuire au parti après l'affaire Vincent Voulant. S'étant présenté en rempart contre le Modèle:Citation mais montré peu regardant sur ses colistiers, le maire de la ville, Michel Carlini, souffre rapidement de la sulfureuse réputation de certains de ses adjoints venus d'une droite locale discréditée<ref name=Ollivier>Anne-Laure Ollivier, « Gaullistes et socialistes au prisme du pouvoir local : l'exemple de Marseille (1947-1977) », revue d'histoire Vingtième Siècle, 2012 (lire en ligne).</ref>. Dès le Modèle:Date-, une lettre de Louis Gence au général de Gaulle accuse Carlini de pratiquer un « sabianisme à étiquette RPF »<ref name=Ollivier/>, en référence à Simon Sabiani, figure du PPF marseillais, qui avait dirigé la commune dans les années 1930 avant sa mise sous tutelle et qui utilisait comme agents de la fraude électorale ses amis du milieu marseillais (Paul Carbone, François Spirito, Antoine Guérini)<ref name=JPB>Jean-Paul Brunet, « Un fascisme français : le Parti populaire français de Doriot (1936-1939) », Revue française de science politique, 1983, volume 33, numéro 2, Modèle:P..</ref>.

Charles de Gaulle choisit Marseille pour le premier congrès du RPF, en Modèle:Date-, alors que la commune représente de l’avis de beaucoup un échec clair du gaullisme municipal. Cette situation contribue à la scission du RPF au printemps 1952, quand Henri Bergasse, le seul député RPF des Bouches-du-Rhône, fait partie des 26 qui votent l’investiture d'Antoine Pinay. Depuis 1950, Bergasse dénonçait le fait que « la municipalité fait du tort au RPF » et « cède tout à Defferre », pour se ménager son quotidien Le Provençal<ref name=Ollivier/>.

En Modèle:Date-, le RPF participe aux élections au Conseil de la République. Quelque 42 % des sénateurs élus s'inscrivent à l'intergroupe gaulliste mais seuls 19 % (Modèle:Unité) constituent un véritable groupe gaulliste, appelé l’Action démocratique et républicaine.

Censure médiatique de De Gaulle

Pendant cette période, Charles de Gaulle est interdit d'antenne radio alors que les journaux nationaux lui sont très majoritairement hostiles. Il doit donc se déplacer dans toute la France pour faire connaître son programme. Cependant, il peut compter sur une nouvelle presse affiliée au RPF, comme L'Étincelle, Le Rassemblement (de 1948 à 1954), Liberté de l'esprit (de 1949 à 1954), mais aussi sur quelques éditions locales, telles que Le Démocrate des Charentes ou La Voie libre (bulletin). Cette presse gaulliste ne connaît néanmoins qu'une faible diffusion.

Ce sont les déplacements du général de Gaulle ou de ses porte-paroles officiels (Jacques Debû-Bridel, André Malraux, Gaston Palewski, Geneviève de Gaulle, le colonel Rémy, Jean Nocher, Robert Boulin) qui popularisent ses discours. À ces occasions, les réunions du RPF sont souvent accueillies par des militants communistes aux cris de « fascistes ! » et des affrontements opposent alors souvent gaullistes et communistes (Modèle:Cf. infra)<ref name="Kauffer">Rémi Kauffer, Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les élections cantonales de 1949 sont un nouveau succès pour le RPF, bien que le score soit en retrait par rapport aux élections municipales de 1947. Ses places fortes sont le nord de la France (au-delà d'une ligne Bordeaux-Genève) : Alsace, Lorraine, Nord, Seine, littoral atlantique jusqu'au Pays basque. En dépit de ses performances électorales, le mouvement connait une chute sensible du nombre de ses adhérents alors même que sa position se renforce dans le milieu étudiant par l'entremise de Pierre Dumas ou de Jacques Dominati.

Élections législatives de 1951

La préparation des élections législatives de 1951 se fait non sans difficultés et les acceptations ou refus d’investitures de candidats se font dans la discorde, avec plusieurs démissions d’adhérents. Au scrutin législatif, le RPF obtient plus de quatre millions de voix (22 % des suffrages exprimés) et Modèle:Unité, mais le nouveau système électoral dit des « apparentements » limite son succès. L’importante victoire souhaitée à l’occasion de ces législatives n'a donc pas lieu (la direction souhaitait obtenir plus de Modèle:Unité) et les députés RPF ne sont pas assez nombreux pour infléchir la politique sociale, ni les institutions.

Vers la mise en sommeil

Isolement politique

Fichier:Jacques Soustelle, Bestanddeelnr 909-5719 (cropped).jpg
Jacques Soustelle, président du groupe RPF à l’Assemblée nationale, est pressenti pour devenir chef du gouvernement lors de la crise ministérielle de Modèle:Date-, mais renonce en raison de l’opposition du général de Gaulle, hostile à tout compromis avec Modèle:Citation.

Très populaire, Charles de Gaulle écarte toute solution de force préconisée par certains de ses partisans et refuse toute orientation « bonapartiste » du mouvement.

Dans l'opposition, le RPF vit un véritable ostracisme de la part des autres partis politiques alors que certains de ses parlementaires tentent de nouer des contacts, contre l'avis de Charles de Gaulle, qui refuse toute compromission. De ce fait, Jacques Soustelle, un temps pressenti pour prendre la présidence du Conseil, doit renoncer.

Scission de 1952

En Modèle:Date-, les dissensions au sein du mouvement finissent par aboutir à une scission. Vingt-sept députés RPF votent l'investiture du gouvernement d'Antoine Pinay, malgré la consigne contraire donnée par le général de Gaulle. Ces parlementaires sont alors exclus du parti. En Modèle:Date- suivant, quarante-cinq autres députés RPF rompent avec la formation gaulliste.

Échec aux municipales de 1953

L'année suivante, le Modèle:Date-, Charles de Gaulle rend leur liberté aux parlementaires après le résultat des élections municipales, à l’issue desquelles le RPF perd la moitié de ses voix et plusieurs des villes conquises en 1947 (Marseille notamment). Le Général explique cet échec par la trahison de la droite, coupable de l'avoir abandonné une fois que la menace communiste avait disparu. Parmi ces personnalités de droite accusées d'opportunisme figurent les députés qui ont investi Antoine Pinay en 1952 (parmi lesquels Édouard Frédéric-Dupont et Henry Bergasse).

Tensions internes persistantes

D'autres imputent l’échec du RPF à des rivalités et ambitions personnelles, au fonctionnement autoritaire du parti ainsi qu’à ses méthodes, trop musclées pour certains, trop timorées pour d'autres. François Mauriac estime que Charles de Gaulle n'aurait jamais dû s'abaisser à entrer dans l'arène politicienne alors que d'autres considèrent que le rassemblement a échoué faute d’un tri suffisant des personnalités ayant rejoint le RPF, allusion faite à certains politiques, comme Édouard Frédéric-Dupont, qui ont voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En outre, le principe de la double appartenance n’a pas été un succès, les autres partis l'ayant interdite en qualifiant au passage de Gaulle de nouveau général Boulanger.

Les parlementaires restés fidèles au général de Gaulle se retrouvent dans le groupe de l’Union des républicains d'action sociale (URAS), devenu les Républicains sociaux (RS), tandis que les dissidents, derrière Edmond Barrachin, se rassemblent dans l'Action républicaine et sociale (ARS). Lucien Neuwirth, un fidèle du Général, raconte au Figaro Magazine en 1998, les circonstances de la création des Républicains sociaux :

Modèle:Citation bloc

Dernières années

Le vote en 1954 des élus gaullistes participe, avec celui du PCF, à l'échec de l’instauration de la Communauté européenne de défense (CED).

Le Modèle:Date-, le RPF est officiellement mis en sommeil. Certains membres des jeunes du RPF (JRF, Paris-jeunes) continuent une action solitaire autour du journal Le Télégramme de Paris, future base du mouvement gaulliste de gauche Front du progrès, et du Mouvement pour la communauté (MPC), une organisation de lutte armée contre l'OAS à la fin de la guerre d'Algérie.

Programme

Fichier:Affiche Charles de Gaulle - RPF - 1947.jpg
Affiche de 1947 appelant à voter pour les listes du RPF.

Opposition à la {{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:République| République }} }}

À son lancement, le programme du Rassemblement du peuple français repose sur quatre axes principaux : réforme de l’État, anticommunisme, alliance capital-travail et souveraineté française dans les colonies<ref name=croixmrp/>. Le but initial du parti est de lutter contre le régime « exclusif » des partis, de s'opposer à l'avancée du communisme et de promouvoir une nouvelle réforme constitutionnelle privilégiant le pouvoir exécutif.

Le RPF est ainsi avant tout destiné à être un instrument de combat contre les institutions de la Modèle:IVe République et contre les communistes, qualifiés de « séparatistes » par de Gaulle dans son discours du Modèle:Date- à Rennes. Les discours de Bayeux (Modèle:Date-) et d’Épinal (Modèle:Date-) sont les fondements des propositions gaulliennes en matière institutionnelle. Le Général dénonce un régime où Modèle:Citation et soutient le principe d'un exécutif fort procédant du peuple.

Troisième voie économique

Le Modèle:Date-, lors d’un discours à Saint-Étienne, Charles de Gaulle insiste sur des propositions en matière socio-économiques, avec notamment l’association capital-travail, consistant à chercher une troisième voie entre capitalisme et collectivisme. Le RPF se dote d'une Action ouvrière (AO) puissante et bien implantée, et se manifeste aussi à travers le syndicalisme indépendant de la Confédération générale des syndicats indépendants (CGSI).

Politique étrangère

En politique extérieure, le RPF fait part de ses inquiétudes concernant l'avancée du communisme dans l'Union française et la situation en Indochine (de Gaulle exclut tout meeting sur la guerre d’Indochine et salue Modèle:Cita en 1954-1955 par Pierre Mendès-France)<ref name=rioux>Maurice Vaïsse et Alain Bizard, L'Armée française dans la guerre d'Indochine (1946-1954) : adaptation ou inadaptation ?, par Maurice Vaïsse, chapitre "Varus qu'a tu fait de mes légions", rédigé par Jean-Pierre Rioux, aux Editions Complexe, 2000 Modèle:OCLC, page 24.</ref>.

Le parti se méfie de la renaissance de l'État allemand et désapprouve les initiatives européennes de la France (création du conseil de l'Europe, plan Schuman, CECA, et CED). Au nom de l'indépendance nationale, le mouvement gaulliste se montre également de plus en plus hostile à l'évolution des relations transatlantiques et préconise une Europe confédérée basée sur le droit des nations.

Principales personnalités

Secrétaires généraux

Autres figures

Modèle:Colonnes

Service d'ordre

Protection des meetings contre le PCF

Des affrontements entre militants gaullistes et contre-manifestants communistes se multiplient après la fondation du RPF. Dès son célèbre discours de Rennes le 27 juillet 1947, de Gaulle dénonce « ces hommes qui ont fait vœu d’obéissance aux ordres d’une entreprise étrangère de domination, dirigée par les maîtres d’une puissance slave »<ref name=Audigier/>. Le 20 août suivant, Gaston Palewski et Roger Souchal renoncent à tenir une réunion publique à Longwy en raison de la mobilisation de centaines de mineurs appelés par le PCF<ref name=Audigier />.

À ses débuts, le service d’ordre (SO) du RPF n’est ni organisé, ni efficace. Entre avril et septembre 1947, encore trop peu fourni, il ne parvient pas à empêcher la perturbation des rassemblements gaullistes par le PCF<ref name=sacAudigier/>. Les forces de l'ordre semblant longtemps absentes lors de rassemblements de masse, comme celui du parc de Vincennes le 5 octobre 1947, le RPF se prémunit<ref name=partidaire/>. Selon d'autres sources, les CRS commencent cependant à jouer leur rôle à cette époque précise<ref name=Bellaing/>.

Fichier:Le gymnase Japy et ses reflets, Paris 11 (16018864083).jpg
Le gymnase Japy (Modèle:Arrondissement), où des militants communistes perturbent violemment la tenue d'un rassemblement du RPF, le Modèle:Date-.

Si seulement quelques réunions sont perturbées, les contre-manifestations sont systématiques, dégénérant volontiers<ref name="Bellaing">"Une matraque républicaine ? Genèse et pérennisation des compagnies républicaines de sécurité 1944-1955" , Mémoire de DEA sous la directions de Serge Berstein à l'IEP de Paris, Cycle Supérieur d’Histoire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, par Cédric Moreau de Bellaing, maître de conférences en sociologie, spécialiste des questions de police [1] </ref>, René Serre, pilier du SO à partir de 1947, raconte dans un livre de 1954, la violence de ces affrontements avec l’extrême gauche<ref>René Serre, Croisade à coups de poings, éditions André Martel, 1954.</ref>. Un service d'ordre « musclé » est ainsi progressivement constitué, notamment à la suite des heurts du gymnase Japy à Paris, le 2 septembre 1947<ref name=Audigier>François Audigier, dans « Une violence militante de faible intensité : le choc gaullistes-communistes dans l’Est », ouvrage collectif Gaullisme et gaullistes : dans la France de l'Est sous la IVe République, aux Presses universitaires de Rennes, 2009.</ref>. Après ce meeting, où il n'a pas pu parler à la tribune, André Malraux réclame une réunion de la direction du RPF pour renforcer considérablement le service d'ordre<ref name="péan2014foccart">"L'Homme de l'ombre. Eléments d'enquête autour de Jacques Foccart, l'homme le plus mystérieux et le plus puissant de la Ve" par Pierre Péan en 2014 aux Editions Fayard [2] </ref>. En octobre 1947, il est confié à un proche de Malraux, l'antiquaire Alfred Sambon, un bourgeois parisien sans charisme qui ne donne pas satisfaction<ref name=sacAudigier/>.

À l'automne 1947 aussi, se multiplient les rapports policiers alarmistes et fausses informations, amenant le RPF à fonder un service de sécurité clandestin et militarisé appelé « Auto-Défense »<ref name=Audigier/>. En novembre, l'affaire Vincent Voulant de Marseille, dans laquelle le RPF local clame son innocence, fait une mauvaise publicité au mouvement gaulliste et lui donne une réputation criminelle, notamment en Provence, ce qui participe à son déclin électoral<ref name="sacAudigier">"Histoire du SAC: Les gaullistes de choc 1958 - 1969" par François Audigier, Place des éditeurs, en 2021 [3] </ref>. Afin de se couvrir en cas de « bavure », les statuts du SO interdisent tout port d’armes prohibées, mais l’affaire Vincent Voulant montre la difficulté à faire respecter cette consigne<ref name=Audigier/>,<ref name=partidaire/>.

C'est seulement au printemps-été 1948 que le service d’ordre arrive à crédibiliser politiquement le parti et à réunir Modèle:Nombre comme souhaité, après la reprise en main menée par Dominique Ponchardier début 1948<ref name=sacAudigier/>,<ref>"Les prétoriens du général : gaullisme et violence politique de 1947 à 1959" par François Audigier aux Presses universitaires de Rennes, en 2018 </ref>. Il est alors organisé sur un modèle paramilitaire, dans un contexte de grande violences politiques et idéologiques<ref>« Les prétoriens du Président », par Jean Pierre RIOUX, historien, dans Ouest-France le 30/10/2018 [4]</ref>.

Renseignements sur le PCF

Le souci de renseignements sur le PCF intervient aux débuts de la guerre froide, à un moment où les services américains s'inquiètent sérieusement de l'influence grandissante du communisme<ref name=Punircoda/>. En 1947, au moment de la création de la CIA, s'installe dans les milieux dirigeants français l'obsession de Modèle:Cita de militants du PCF<ref name="Punircoda">"Punir les opposants - PCF et procès politique (1947-1962)" par Vanessa Codaccioni en 2013 [5] </ref>. Inspiré par l’action de l’ex-BCRA, le RPF double son service d’ordre d’un service de renseignement chargé de surveiller les fédérations locales du PCF<ref name=Audigier/>. Il s'agit de bénéficier d'indiscrétions afin de prévenir les infiltrations/provocations et de repérer les éventuelles menaces<ref name=Audigier/>, ou même rédiger Modèle:Cita, notamment les Modèle:Cita en recourant à des policiers et militaires<ref name=partidaire/>.

Recrutement de militaires

La composante militaire au sein du parti se renforce progressivement. Dans la zone d'occupation française en Allemagne, le RPF, à ses débuts, recrute dans les casernes<ref name="partidaire">"Évolution du service d'ordre gaulliste des années cinquante aux années soixante : quand la modernisation partidaire passe par la pacification militante", contribution de François Audigier à l'ouvrage collectif "Les partis et la République: La recomposition du système partisan, 1956-1967" sous la direction de Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier aux Presses universitaires de Rennes, en 2007 [6] </ref>. Dans l’Aube, en prévision d'une tentative d’enlèvement communiste, un ancien du réseau Seine-Castille sélectionne des aires d’atterrissage éventuelles pour permettre à de Gaulle de fuir<ref name=Audigier/>. Dans l'Est de la France comme ailleurs, le SO compte beaucoup de militaires en partance ou de retour d’Indochine<ref name=Audigier/> ; dans le Haut-Rhin, en février 1951, son nouveau chef est un jeune officier parachutiste de réserve<ref name=Audigier/>. Les parachutistes forment notamment la majorité du service d’ordre dans le Gers, le Finistère, les Pyrénées-Orientales et le Vaucluse<ref name=partidaire/>. À Saint-Brieuc, les 80 « paras » du SAS local travaillent en permission pour le RPF. Le gouvernement est même obligé d'écrire à l'état-major, pour demander que les responsables du service d’ordre n’utilisent plus la logisitique de l'armée (essence, radioModèle:Etc.)<ref name=partidaire/>.

Siège

Fichier:Immeuble Fondation Charles de Gaulle.jpg
Immeuble situé au 5, rue de Solférino (Paris), siège du RPF puis de la Fondation Charles-de-Gaulle.

Le siège du RPF se situe au 5, rue de Solférino, qui devient ensuite le siège de la Fondation Charles-de-Gaulle<ref>Bernard Lachaise, « Rue de Solférino : Modèle:N°5 ou Modèle:N°10 ? RPF ou PS ? », charles-de-gaulle.org, consulté le 25 novembre 2015.</ref>.

Bilan et héritage

Pour Charles de Gaulle, selon des propos rapportés par Alain Peyrefitte, le RPF aura été Modèle:Citation. Il aurait surtout permis de préparer le « recours » de 1958, avec des réseaux lui permettant de revenir aux affaires et de fonder l'Union pour la nouvelle République (UNR). Jacques Foccart, avant-dernier secrétaire général du RPF, regroupera dans le même temps d'anciens membres du service d'ordre du Rassemblement pour constituer le Service d'action civique (SAC).

Le RPF aura servi également à affirmer une culture politique gaulliste basée sur la fidélité personnelle à l'homme, l'appel du 18 Juin, le souvenir de la Résistance, l'aspiration à la transformation sociale par l'association et l'indépendance nationale.

Après le RPF, une succession de groupes parlementaires et partis gaullistes ou se réclamant du gaullisme sont créés :

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

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Témoignages et souvenirs

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