Nicolas de Cues

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Nicolas Krebs (1401 - Modèle:Date), plus communément appelé Nicolas de Cues (en allemand Nikolaus von Kues), est un théologien, philosophe, humaniste, mathématicien et prélat allemand de la fin du Moyen Âge. Il est également connu sous les noms de Nicolas Chrypffs ou Cryfftz, Nicolas de Cusa, Nicolaus Cusanus ou encore Nicolas de Cuse ou le Cusain en raison de son lieu de naissance, Cues sur la Moselle.

Il fut cardinal, puis il devint vicaire temporel et ami du pape Pie II. Sur le plan théologique et ecclésial, Modèle:Citation (Jean Delumeau, Ministère de la Culture et de la Communication<ref name="Agora">Modèle:Lien web. On trouvera ce texte écrit à l'occasion de l'anniversaire des 600 ans de la naissance du Cusain, dans une version plus complète, sur le site du ministère de la Culture consacré aux célébrations nationales en 2001 : Modèle:Lien web.</ref>).

Pour ce qui est des aspects philosophiques et scientifiques de son œuvre, Modèle:Citation<ref name="Agora"/>, c'est-à-dire rien de moins que la révolution copernicienne du siècle suivant, et qui remettaient en question le thomisme dominant sur plusieurs points, tout en ne s'écartant point trop du dogme catholique. Sa cosmologie de nature essentiellement spéculative représente en effet l'une des premières grandes alternatives à la scolastique aristotélicienne, notamment sur la brûlante question de la finitude ou de l'infinité de l'univers. Sa théorie de la connaissance a durablement influencé la philosophie des sciences (Giordano Bruno, Descartes<ref>René Descartes, Lettre à Chanut, 6 juin 1647.</ref>…) et l'astronomie théorique (Copernic, Kepler, Galilée…). Pour Ernst Cassirer, la docte ignorance constitue l'une des premières formulations de l'épistémologie moderne.

Biographie

Nicolas Chrypffs (ou Krebs : écrevisse, crabe) est né à Cues en 1401 dans le territoire du Westrich. Il est le fils d'un riche batelier du nom de Jean Chrypffs et de Catherine Roemer. Protégé du comte Ulrich de Mandersheid, il reçoit une éducation soignée : sans doute envoyé d'abord à Deventer<ref>Modèle:Article.</ref>, chez les frères de la vie commune, il étudie ensuite brièvement à Heidelberg (1416-1417), puis plus longuement à Padoue, où il approfondit ses connaissances en philosophie, jurisprudence et mathématiques. Docteur en droit en 1423, il revient ensuite à Cologne (1425), où il étudie la théologie, sous la direction d'Heymeric de Campo (van de Velde), qui l'initie à Raymond Lulle et Albert le Grand. Il fait à cette époque des recherches érudites de manuscrits rares ou non diffusés (Paris, 1428)<ref>Sur ses découvertes de manuscrits, voir Sabbadini Remigio, Le scoperte dei codici latini e greci ne’secoli 14 e 15, Firenze, G.C. Sansoni, 2 tomes: 1905 et 1914, notamment dans le tome 1, Modèle:P.: archive.org</ref>. Il travaille en même temps, en qualité de juriste et de secrétaire au service de l'archevêque-électeur de Trèves, Othon de Ziegenhain.

À la mort de ce dernier (Modèle:Date-), il soutient la candidature de son protecteur Ulrich de Manderscheid (alors doyen du chapitre de Cologne et archidiacre de Trèves), au poste d'archevêque-électeur. Mais les électeurs se déchirent, une partie préférant Jacques de Sierck. Devant une situation bloquée au niveau local, le pape intervient en nommant un troisième homme, Raban de Helmstatt. Ulrich de Manderscheid, qui est convaincu de s'imposer bientôt au plan local sur Jacques de Sierck, s'estime lésé par cette intervention. Aussi cherche-t-il un soutien contre le pape chez les Pères du Concile de Bâle (1431-1449). Nicolas de Cues, qui le représente, arrive en 1432 au concile, dont les travaux sont dirigés par Giuliano Cesarini. Sa place est alors évidemment dans le camp des partisans du conciliarisme contre les tenants de la primauté du pape, sur la question de savoir qui détient l'autorité suprême dans l’Église catholique. Ce débat prend place dans le contexte des suites de la résolution dramatique du Grand Schisme d'Occident au concile de Constance (1414-1418) pour tenter de mettre fin au conflit entre papes de Rome et « antipapes » d'Avignon ou de Pise, ainsi qu'entre la papauté et les souverains de l'époque. Contexte marqué aussi par les prémices du protestantisme et leur répression, avec les croisades contre les hussites (1420-1434), et les supplices de Jan Hus (1415) et de Jérôme de Prague (1416) au concile de Constance. D'ailleurs, les efforts de Nicolas de Cues en faveur de son protecteur se soldent par un échec en 1434.

Mais en 1437 a lieu l'événement décisif de la vie de Nicolas : il se range finalement du côté du pape de Rome Eugène IV, lorsque celui-ci décide de créer un "contre-concile" à Ferrare (puis Florence) pour réaffirmer son autorité, cependant que les Bâlois créent de leur côté un autre "anti-pape" (Félix V). Nicolas de Cues se met désormais sous la protection du légat pontifical, Cesarini, qu'il a probablement connu à Padoue comme professeur de droit canon. Et il fait partie, en 1437, de l'ambassade chargée par le pape Eugène IV d'inviter l'empereur byzantin Jean VIII Paléologue et le patriarche de Constantinople à prendre parti pour le concile de Ferrare et non celui de Bâle. Les Grecs, qui ont en tête de se réunir avec l'Église catholique pour obtenir son soutien contre les Turcs, choisissent le parti de la centralisation pontificale contre celui de la dispersion conciliaire.

Nicolas de Cues ne demeure toutefois pas à Ferrare : il est en effet envoyé en Allemagne pour rallier les princes et les ecclésiastiques allemands à la cause du pape. Ses talents de diplomate font alors merveille, et lui valent son surnom d'« Hercule des Eugéniens », tant il met de force de conviction dans la défense d'Eugène IV. Sa mission était cependant ardue. Elle lui vaut l'hostilité de nombreux ecclésiastiques allemands, à commencer par Jean Wenck de Herrenberg, un universitaire de Heidelberg, qui l'attaque dans son De ignota litteratura (L'ignorance des Lettres). Plus tard, au début des années 1450, le chartreux Vincent d'Aggsbach essaie encore de convaincre les moines bénédictins de l'abbaye de Tegernsee, près de Munich, que la pensée cusaine ruine la véritable théologie mystique, qu'il conçoit beaucoup moins spéculative. En plus des lettres qu'il a adressées aux moines de Tegernsee, le Cusain nous a laissé, de cette période, le Traité sur la Vision de Dieu (Le Tableau) de 1453.

En récompense de tous ses efforts, Cues est nommé cardinal-prêtre de la basilique Saint-Pierre-aux-Liens à Rome en 1448, puis Prince-évêque de Brixen (Bressanone) en 1450. Envoyé de nouveau comme légat apostolique en Allemagne, pour prêcher cette fois-ci l'année jubilaire, il rentre finalement dans son diocèse en 1452. Il y rencontre l'hostilité de l'archiduc Sigismond d'Autriche, qui soutient des moniales de Sonnenburg, révoltées contre les velléités réformatrices de leur évêque.

Défait, Nicolas cherche refuge au château de Buchenstein (Andraz) (1458). C'est là qu'il reçoit la nouvelle de sa nomination à Rome comme vicaire général du pape « humaniste » Pie II (Eneas Silvio Piccolomini). On le charge de proposer des mesures générales en vue de la réforme de l’Église, mais il rencontre derechef une vive opposition au sein de la Curie.

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Fichier:Hospital Cues. Hand-colored aquatint engraving by F. Hegi after Karl Bodmer.jpg
Le Monastère du Cusain et l'hôpital Saint-Nicolas à Bernkastel-Kues. Gravure colorée en aquarelle à la main, par F. Hegi après Karl Bodmer (Coblence, 1831).

En 1458, il avait aussi publié les statuts de l'« hôpital des pauvres » (hospitale pauperum), connu depuis comme Modèle:Lien, qu'il venait de fonder dans sa ville natale et dont il fit don à Bernkastel-Kues pour loger et entretenir des vieillards nécessiteux<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'établissement ouvrit en 1465, peu après la mort, donc, de son commanditaire. Modèle:Citation<ref name="Office du tourisme"/>. En plus de cette vocation d'hospice liée à son statut de Modèle:Traduction, l'édifice a conservé pour partie son caractère religieux, mais il a en plus aujourd'hui une orientation muséale, car il abrite l'exceptionnelle bibliothèque de son fondateur. En effet, Modèle:Citation bloc

Dans le sanctuaire de la chapelle, sous une plaque de laiton, le cœur du fondateur repose dans une capsule de plomb<ref name="Office du tourisme"/>. Mais sa dépouille a été inhumée dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens (en italien : Basilica San Pietro in Vincoli), à Rome.

La philosophie

Esprit œcuménique et conciliant, Nicolas de Cues marque la fin du Moyen Âge, et annonce les prémices de la Renaissance.

Il commence par se rendre célèbre en étant le premier à oser remettre en cause l'authenticité de la Donation de Constantin (La Concordance catholique, l. III, chap. 2, n. 294-298, 1433). Il sera suivi sur cette voie par Lorenzo Valla huit ans plus tard (Sur la donation de Constantin, à lui faussement attribuée et mensongère, 1441).

Une avancée vers l'Infini

Lecteur assidu de Raymond Lulle (1232-1315), il élabore une méthode intellectuelle pour essayer de penser l'Infini ou Maximum. Selon lui, en passant à la limite, la raison est obligée de changer de régime, en passant du principe de non-contradiction à celui de la « coïncidence des opposés ». Un polygone inscrit dans un cercle finit par exemple par devenir le cercle lui-même, et donc une figure sans côté (un non-polygone), à mesure que le nombre de côtés augmente.

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Première page d'un manuscrit du De docta ignorantia, une des œuvres maîtresses de Nicolas de Cues, folio 1r , codex 218 (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) de la Bibliothèque de l'hôpital Saint-Nicolas à Bernkastel-Kues.

Cette recherche de Nicolas de Cues pour tenter de penser l'Infini de la nature divine appliqué à l'univers l'amènera donc à poursuivre l'investigation sur le plan mathématique en tentant de résoudre le problème de la quadrature du cercle (voir ci-dessous la section consacrée aux mathématiques). Cette recherche s'inscrit aussi dans une double tradition de la pensée chrétienne : celle de la Théologie négative<ref>À propos du lien entre la pensée de Nicolas de Cues et la théologie négative, voir notamment, dans le numéro 26-27 de la revue Noesis (2016, p. 113-114) consacré à « Nicolas de Cues (1401-1464) : Le tournant anthropologique de la philosophie », l'article d’Modèle:Lien web.</ref>, ainsi que celle du long processus qui consiste à concilier la pensée grecque (et son aversion pour l’in-finiModèle:Note) avec le monothéisme judéo-chrétien (et sa volonté d’appréhender l’absolu hors toute mesure humaine). Il s'agit notamment de rendre compatible le dogme catholique concernant la nature trinitaire du divin et ses attributs d'infinité, d'éternité incréée, avec la distinction conceptuelle d'Aristote entre Modèle:Citation<ref name="Delbecq"/>, mais seulement en tant que concept abstrait et potentialité. Le problème pour la pensée chrétienne est alors que pour elle Dieu n'est pas seulement un infini conceptuel et potentiel, mais qu'il est aussi, en tant qu'éternel et créateur de toutes choses, un infini en acte, qui existe réellement et dont tous les étants procèdent. Dans cette tentative de concilier la pensée chrétienne avec l'aristotélisme, Nicolas de Cues a été précédé entre autres par Jean Damascène (676-749), Thomas d'Aquin (1225-1274), et Nicolas Oresme (1323-1382)<ref name="Delbecq"/>, eux-mêmes précédés par des penseurs de l'antiquité latine tardive comme Marius Victorinus (290-364) et Boèce (480-524)<ref name="Trégo">Voir dans la revue Les Études philosophiques (Modèle:N°, 2012/2) l'article de Modèle:Lien web.</ref>.

Mais il est allé plus loin qu'eux<ref name="Delbecq"/>. Déjà avec Thomas d'Aquin l’infini pouvait admettre la perfection en Dieu seul : première rupture, donc, ou conciliation avec l'in-fini selon Aristote, qui était pour lui nécessairement imparfait de par son inachèvement. Modèle:Citation, explique Jean-Marie Nicolle<ref name="Delbecq"/>. L'univers, en tant que Création, est fini, car rien qui ne soit parfait et achevé ne peut émaner de Dieu qui est la Perfection même.

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 s }} }} / Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

C'est d'ailleurs cette vision aristotélicienne restrictive de l’infini révisée par l’exception du thomisme qui enverra au bûcher en 1600 Giordano Bruno, lequel avait poursuivi la réflexion de Nicolas de Cues sur l'infini bien plus loin que l’"arrêt" de Thomas d’Aquin. Car pour les inquisiteurs, dire comme Bruno que l'Univers est infini (et constitué d'une infinité de mondes finis chantant tous la gloire de Dieu présent partout) est en fait un blasphème qui confondrait le Créateur avec sa création (en un panenthéisme à la limite du panthéisme, soit une hétérodoxie qui annonce Spinoza). Pour le dogme catholique de l'époque inspiré par Thomas d'Aquin, en Dieu seul donc peuvent se conjuguer infini en acte et perfection absolue (car pour Thomas et pour l'Inquisition, l'infinité réelle, incréée et transcendante de Dieu, comme son rapport à l'immanence de Sa création, est un mystère et un paradoxe dont Aristote lui-même ne pouvait avoir connaissance ni prescience, n'en ayant pas reçu la Révélation). Et Sa création, qui lui est subordonnée, ne saurait être in-finie donc inachevée c'est-à-dire imparfaite, ce qui serait faire insulte à la toute-puissance et à la perfection de Dieu<ref name="Delbecq 2">Modèle:Article</ref>. Alors que pour Bruno c'est l'inverse : Modèle:Citation (Jean-Marie Nicolle<ref>Modèle:Article</ref>). Selon Bruno, son idée d'un Dieu universel dont l'Omniprésence se déploie dans l'infinité d'une création à sa démesure et magnifiant sa transcendance surplombante, englobante, Modèle:Citation<ref name="Delbecq 2"/>.

Pour Jean-Marie Nicolle toujours, Nicolas de Cues quant à lui est encore bien en deçà de telles extrémités, et il ne s'aventure que prudemment à peine un pas plus loin que l'orthodoxie catholique de son temps. Néanmoins, Modèle:Citation bloc Infinité de l'univers par défaut, certes, mais une infinité quand même : c’est donc la première irruption concrète et explicite de l’infini, quoique timide, dans un monde encore caractérisé par ses limites (l’infini de Dieu est "concave", contenant, quand celui de l’univers en tant que « sphère infinie » est "convexe", contenu).

De l'Être du Créateur à celui de sa création

De manière générale, il importe peu pour Nicolas de Cues de savoir si Dieu doit être pensé comme Forme ou Matière, Acte ou Puissance : tous ces termes conviennent, pourvu qu'on les considère comme des conjectures initiales à dépasser. Que l'on choisisse de penser l'être comme Modèle:Langue (« l’acte d’être » de Thomas d'Aquin, ou « l'être en acte<ref name="Trégo"/> »)Modèle:Note ou comme Modèle:Langue (« la forme d’être »)Modèle:Note, il demeure que, comme Anselme de Cantorbéry (1033-1109) l'a appris au Cusain, la pensée doit procéder à un double dépassement : du concept fini à ce qu'on peut concevoir de plus grand ; puis du concept du maximum à ce qui est plus grand que ce qu'on peut concevoir. Dieu n'est pas n'importe quel acte ou forme, c'est l'acte et la forme les plus grands ; c'est le Premier Moteur et la Cause en acte d'Aristote<ref name="Aristote"/>, c'est l'Modèle:Traduction selon Hegel commentant les scolastiques<ref name="Hegel"/> ; et il est si grand qu'il excède même l'acte et la forme.

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Un autre précieux manuscrit de la bibliothèque de Nicolas de Cues : L'Apologétique de Tertullien<ref>dont on trouvera une traduction en ligne ici : Modèle:Lien web ; ou ici : Modèle:Lien web. Et le fac-simile de la traduction de 1914 ici : Modèle:Lien web.</ref>, début du premier chapitre, Hôpital Saint-Nicolas à Bernkastel-Kues, codex 42, folio 162r.

En effet, le philosophe français Hervé Pasqua, dont l'objet d'études se concentre sur le Néoplatonisme et sur le rapport entre l'Un (le principe premier dont toute chose existante dérive, chez Plotin) et l'Être, résume ainsi l'itinéraire spéculatif du Cusain (plutôt néoplatonicien) dans la suite de Thomas d'Aquin (plutôt aristotélicien), mais aussi en opposition à lui : Modèle:Citation bloc

La manière de penser la création est elle aussi originale chez Nicolas de Cues, puisqu'il pense celle-ci, dans le deuxième livre de la Docte ignorance, comme une contraction de l'Être divin, qui fait entrer du vide dans l'être, ce qui permet la diversité des étants. Cette conception est très proche de la notion juive de tsim-tsoum développée un siècle plus tard dans la kabbale lourianique<ref>Voir sur ce sujet de la création comme contraction du divin, ou du retrait de Dieu d’une partie de lui-même, dans la théorie du Tsimtsoum : ♥Dans le Modèle:N° (2010) de Yod, la Revue des études hébraïques et juives, aux pages 189 à 213, « La réparation du monde d’après la Kabbale » et « Une lecture contemporaine : amour et responsabilité envers le créé », l'article d'Modèle:Lien web. ♥Mais aussi, dans la Revue Philosophique de Louvain (quatrième série, tome 100, Modèle:N°, 2002) aux pages 527 à 548, l'article de Modèle:Lien web.</ref>.

Esprit curieux et rigoureux, sa bibliothèque a été conservée à Bernkastel-Kues. Elle offre en particulier les meilleures copies de certaines œuvres latines du dominicain Maître Eckhart, dont il s'est partiellement inspiré sur certains points de doctrine touchant à la vie mystique (codex cusanus 21, de 1444), et à la théologie négative.

L'astronomie

Nicolas de Cues rompt avec la distinction aristotélicienne entre les mondes supra-lunaire et sub-lunaire, en appliquant à la « machine du monde » l'image de la sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part. Cette image, dont l'origine remonte aux écrits hermétiques (Livre des XXIV philosophes, proposition II, datant peut-être du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), reçut son expression classique à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, en particulier chez Alain de Lille (1116-1202), dans ses Règles de Théologie, où elle était appliquée exclusivement à Dieu : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage. Voir aussi la quatrième de couverture de la réédition suivante ici : Modèle:Ouvrage</ref>. Nicolas de Cues accepte cette image symbolique (qui sera reprise par le Pascal des Pensées et bien d'autres), image qu'il applique d'ailleurs aussi à Dieu ; mais son originalité est de l'utiliser aussi à propos de l'univers, quitte à bouleverser la cosmologie traditionnelle et ainsi continue le pas menant à la révolution copernicienne. Cette avancée décisive est bien résumée dans cette phrase empruntée au second livre de son traité De la docte ignorance (1440), au titre emblématique de sa volonté d’union des contraires ou, comme il dit, de « coïncidence des opposés » : Modèle:Citation bloc

En revanche, il n'admet pas l'existence d'un infiniment petit. Modèle:Citation (Jean-Marie Nicolle<ref name="Delbecq"/>).

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Nicolas de Cues dans la Basilique Saint-Pierre-aux-Liens (en italien : Basilica San Pietro in Vincoli), à Rome.

Alors qu'il est l'un des premiers à envisager l'infini dans le réel cosmique, il semble donc que Nicolas de Cues ait en revanche été rétif au concept d'ensemble vide et du zéro comme nombre avec lequel opérer<ref name="Delbecq"/> ; pourtant cette notion héritée de l'Inde via les mathématiciens arabes commençait déjà à se répandre à son époque en tant que concept, à défaut d'être généralisée dans la vie courante. Les chiffres indo-arabes avaient déjà été importés en Europe depuis quatre siècles par le futur pape Sylvestre II (ou Gerbert d'Aurillac, sous la forme de « l'abaque de Gerbert »), sans grand succès. Mais les travaux notamment de Leonardo Fibonacci, ainsi que ceux de Nicole Oresme à propos des suites mathématiques (qui lient d'ailleurs étroitement zéro avec l'infini) précédaient pourtant largement Nicolas de Cues, et il en avait probablement connaissance. D'une certaine manière, l'expression « centre partout et circonférence nulle part » implique d'ailleurs le zéro en tant que concept sous-jacent.

Toujours est-il que, sans être à proprement parler infini, l'univers est pour Nicolas de Cues sans limite finie, il est donc indéfini ou « indéterminé » (sans terme assignable). Il reprend en cela les déductions déjà faites par Nicole Oresme au siècle précédent, pour qui : Modèle:Citation (Jean-Marie Nicolle<ref name="Delbecq"/>).

Comme l'univers est indéfiniment grand, Nicolas de Cues considère que la terre ne peut plus en être le centre :

« Bien que le monde ne soit pas infini, il ne peut cependant pas être conçu comme fini, puisqu'il lui manque les termes entre lesquels il serait enclos. Par conséquent, la terre, qui ne peut pas en être le centre, ne peut pas être privée de tout mouvement. En effet, il est nécessaire qu'elle soit mue de façon telle qu'elle soit mue infiniment moins. Comme donc la terre n'est pas le centre du monde, de même la sphère des fixes n'en est pas la circonférence, bien que, si l'on compare la terre au ciel, la terre paraît plus proche du centre et le ciel de la circonférence. »<ref>De docta ignorantia, chapitre 11 du livre II, n. 157, Modèle:P.</ref>

Il confirme que, comme tous les astres, la terre n'est pas fixe mais en mouvement :

« Il résulte de tout cela que la terre se meut. Et puisque du mouvement des comètes, de l'air et du feu, nous savons que les éléments se meuvent, et que la lune [se meut] de l'Orient à l'Occident, moins [vite] que Mercure ou Vénus ou le soleil et ainsi de suite, il s'ensuit que la terre se meut moins que tout le reste, et cependant elle ne décrit pas, comme une étoile, un cercle minimum autour du centre ou du pôle, pas plus que la huitième sphère ne décrit un [cercle] maximum comme on vient de le démontrer. »<ref>De docta ignorantia, Modèle:P..</ref>

Le Cusain prend ainsi part à ce mouvement de transition entre le Cosmos clos de l'Antiquité et l'Univers infini de l'époque moderne. Giordano Bruno, lecteur de Nicolas de Cues, s'inspirera de ses propositions pour sa théorie concernant l'infinité de l'univers ; René Descartes reconnaîtra dans sa correspondance l'originalité de sa pensée. Toutefois, la cosmologie présentée par Nicolas de Cues ne peut ni ne veut être parfaitement mathématisée. Cette insistance sur l'« imperfection » naturelle le distingue, sur ce point, clairement de ses successeurs, comme Copernic et Galilée ; peut-être est-ce un ultime vestige de la vision sub-lunaire d'Aristote, pour qui la physique ne pouvait être réduite en aucun cas aux mathématiques, du fait de l’individualité concrète des corps matériels<ref>Alexandre Koyré, Du monde clos à l'univers infini, Gallimard, Modèle:P.</ref>.

Les mathématiques

Fichier:San Pietro in Vincoli - Tomba del Cardinale Cusano 6.jpg
Armoiries de Nicolas de Cues sur sa tombe dans la Basilique Saint-Pierre-aux-Liens à Rome. À noter que l'emblème du homard ou écrevisse pourpre qu'on y voit (qui fait allusion à son patronyme : Chrypffs, Cryfftz ou Krebs, et qui est surmonté du chapeau de cardinal ou "Galero"), se retrouve aujourd'hui dans les Armoiries de Bernkastel-Kues, sa ville natale.

Cherchant à démontrer la puissance de son principe appelé "la coïncidence des opposés", le Cusain s'est lancé dans une recherche mathématique<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> pour résoudre le problème de la quadrature du cercle, rédigeant de 1445 à 1459 une douzaine de traités sur la question<ref>Cf. Nicolas de Cues, Les écrits mathématiques, présentation, traduction et notes par Jean-Marie Nicolle, Paris, Champion, 2007 et Jean-Marie Nicolle, Le laboratoire mathématique de Nicolas de Cues, Paris, Beauchesne, 2020.</ref>. Au Moyen Âge, ce problème revêt une très forte symbolique religieuse : c'est un exercice spirituel figurant le passage du terrestre (le carré) au céleste (le cercle). Or on sait aujourd'hui que ce problème est insoluble du fait de la transcendance du [[Pi|nombre Modèle:Math]] et la démonstration en a été faite en 1882 par Ferdinand von Lindemann.

La quête mathématique de Nicolas de Cues était donc vouée à l’échec : bien qu'il croie avoir trouvé la solution, il essaie en vain plusieurs méthodes jusqu'à recourir à la "visio intellectualis", sorte d'intuition visuelle qui ne démontre rien. Sauf dans son De transmutationibus geometricis, ses propositions reviennent à une évaluation de [[Pi (nombre)|Modèle:Math]] en dehors de l'encadrement d'Archimède.

Voulant utiliser les mathématiques comme propédeutiques à la formation des théologiens, il est victime de préjugés métaphysiques hérités du néoplatonisme, comme la confusion entre l'égalité et l'identité, le privilège donné à la ligne droite sur les lignes courbes, la croyance dans l'ordre proportionnel des choses. Les mathématiciens de son temps étaient plus avancés, et Regiomontanus ne s'est pas privé de se moquer des mathématiques du Cusain<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La théologie

Sous une apparence conservatrice, Nicolas de Cues laisse une empreinte ambiguë dans l'histoire de l'Église : défenseur acharné de la cause pontificale, l'« Hercule des Eugéniens » (surnommé ainsi parce qu'il a défendu la cause du pape Eugène IV avec la force d'Hercule) est aussi célèbre pour avoir inspiré la pensée de nombre de novateurs postérieurs.

Refusant d'associer une quatrième personne à la Trinité (qui serait le Christ ressuscité aux côtés du Père, du Verbe et de l’Esprit), il défend le dogme de l'union hypostatique : le Christ ne doit pas le fait d'être « un homme » à une subsistance humaine, mais au Verbe. Alors, en Christ, l'humanité est unie personnellement à l'Être maximal, à l'Infini. Jésus existe ainsi en tant que personne dès l'origine, sans attendre les étapes du développement progressif de l'embryon. Il est de ce fait « minimus homo » (sermon 17). Il est cependant aussi « maximus homo », homme parfait possédant au plus haut degré les vertus humaines. Minimum et maximum coïncident là aussi.

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Retable du maître-autel de la chapelle de l'hôpital Saint-Nicolas à Bernkastel-Kues dans le district de Bernkastel-Wittlich en (Rhénanie-Palatinat) : triptyque de la Passion, attribué au Maître de la Vie de Marie de Cologne (actif de 1460 à 1485). Nicolas de Cues est représenté en prière à genoux au pied de la Croix et juste à droite, au premier plan (vue d'ensemble en contexte, dont détail ci-dessus).

Cette union hypostatique rend possible l'échange des propriétés essentielles que l'on appelle « communication des idiomes » en théologie, l'interaction entre les deux natures divine et humaine en la personne du Christ. Cette interaction, indissociable des mystères de l'Incarnation et de la Trinité, notamment de Modèle:Citation<ref>voir dans le numéro 26-27 de la revue Noesis (2016, p. 113-114) consacré à « Nicolas de Cues (1401-1464) : Le tournant anthropologique de la philosophie », l'article d’Modèle:Lien web.</ref>, permet d'assumer la plénitude de leurs conséquences dans la fusion de l'humain et du divin. Alors, dans la Crucifixion, Dieu accède à la connaissance de la mortalité, et l'humanité accède à l'immortalité et à l'ubiquité. Cette manière de penser la Croix retiendra l'attention de l'évangélique français Lefèvre d'Etaples, qui édite les œuvres du Cusain en 1514.

Bibliographie

Œuvres originales de Nicolas de Cues

  • De maioritate auctoritatis sacrorum conciliorum supra auctoritatem papae, 1433.
  • De concordantia catholica (La Concordance catholique), 1433/34.
  • Reparatio calendarii (La réforme du calendrier), 1436.
  • De docta ignorantia (De la docte ignorance), 1440.
  • De coniecturis (Les Conjectures), env. 1441/42.
  • Epistola ad Rodericum Sancium de Arevalo (Lettre à Rodrigue Sanchez), 1442.
  • De deo abscondito (Le Dieu caché), 1444/45.
  • De quaerendo deum (Chercher Dieu, La recherche de Dieu), 1445.
  • De filiatione dei (La Filiation de Dieu), 1445.
  • De transmutationibus geometricis (Des transmutations géométriques) 1445.
  • De dato patris luminum (Le don du Père des Lumières), 1446.
  • De Genesi (La Genèse), 1447.
  • Apologia doctae ignorantiae (Apologie de la Docte ignorance), 1449.
  • Autobiographia (Autobiographie), 1449.
  • Idiota de sapientia (Le Profane, L'Idiot. Sur la sagesse), 1450.
  • Idiota de mente (Le Profane, L'Idiot. Sur l'esprit), 1450.
  • Idiota de staticis experimentis (Le Profane, L'Idiot. Sur les expériences pondérales), 1450.
  • De arithmeticis complementis (Des compléments arithmétiques), 1450
  • De circuli quadratura (De la quadrature du cercle), Modèle:Date-
  • De quadratura circuli (De la quadrature du cercle), 1450
  • Conjectura de novissimis diebus (Conjecture touchant les derniers temps) - 1452. - Le texte complet en français libre de droit : [1]
  • De pace fidei (La Paix de la foi), 1453.
  • De icona. De visione Dei (Le Tableau ou la Vision de Dieu), 1453.
  • Complementum theologicum (Complément théologique), 1453.
  • De mathematicis complementis (Les Compléments mathématiques), 1453/54.
  • Declaratio rectilineationis curvae (Démonstration de la rectification des courbes), 1454 ?
  • De una recti curvique mensura (D'une mesure du droit et du courbe), 1454 ?
  • De sinibus et chordis (Des sinus et des cordes), 1457.
  • De caesarea circuli quadratura (De la quadrature du cercle césaréenne), 1457.
  • De beryllo (Le Béryl), 1458<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • De mathematica perfectione (La Perfection mathématique), 1458.
  • De aequalitate (L'Égalité), 1459.
  • De principio (Le Principe), 1459.
  • De mathematicis aurea propositio (De la proposition d'or dans les mathématiques), 1459.
  • Trialogus de possest (Dialogue à trois sur le pouvest), 1460.
  • Reformatio generalis (Projet de Réforme générale), env. 1460.
  • Cribratio Alkorani (Le Coran passé au crible, Le Coran tamisé), 1460/61.
  • Directio speculantis, seu De non aliud (Le Non-Autre), 1462.
  • Commentatio de notione creandi (fragmentum ca. 1462.
  • De venatione sapientiae (La Chasse de la Sagesse), 1463.
  • De ludo globi (Le Jeu de la boule), 1463.
  • Compendium (Abrégé, Résumé), 1463.
  • De apice theoriae (La Pointe de la théorie, La Cime de la contemplation), 1464.
  • Sermones (Sermons, Homélies)

Éditions

  • Opera, Strasbourg, Martin Flach, 1488; réimpr. 1528.
  • Ulrich Pinder, Speculum intellectuale felicitatis humane. Compendium breve de bone valitudinis cura, quod est Regimen sanitatis, Nüremberg, 1510. Recueil de morceaux choisis du Cusain.
  • Opera, ss dir. Lefèvre d'Etaples, Paris, Josse Bade, 1514 ; réédité par Henri Petrus, Bâle, 1565
  • Opera omnia, éd. de l'Académie de Heidelberg, Leipzig, Meiner, 1932 et suiv.

Textes traduits en français

  • La Conjecture des derniers jours ; tr. François Bohier, Paris, 1562
  • De la vision de Dieu ; tr. Golefer, Paris, 1630
  • De la docte ignorance ; tr. Louis Moulinier, Paris, Alcan, Modèle:Coll., 1930
  • Œuvres choisies ; tr. Gandillac, Paris, Aubier, 1942
  • La Paix de la foi ; intr. de Jacques Doyon et Joseph Tchao, tr. Roland Galibois et Maurice de Gandillac, Sherbrooke, Université de Sherbrooke - Paris, Vrin, Modèle:Coll. Modèle:N°, 1977 Modèle:ISBN
  • La Concordance catholique ; intr. de Jacques Doyon et Joseph Tchao, tr. Roland Galibois et Maurice de Gandillac, Sherbrooke, Université de Sherbrooke - Paris, Vrin, Modèle:Coll. Modèle:N°, 1977 Modèle:ISBN
  • Lettres aux moines de Tegernsee sur la docte ignorance. Du jeu de la boule ; tr. Maurice de Gandillac, Paris, O.E.I.L., Modèle:Coll. Modèle:N°, 1985 Modèle:ISBN
  • Le Tableau ou la vision de Dieu ; tr. Agnès Minazzoli, Paris, Cerf, Modèle:Coll., 1986 Modèle:ISBN
  • Trois traités sur la docte ignorance et la coïncidence des opposés ; tr. Francis Bertin, Paris, Cerf, Modèle:Coll., 1991 Modèle:ISBN
  • Sermons eckhartiens et dionysiens ; tr. Francis Bertin, Paris, Cerf, Modèle:Coll., 1998 Modèle:ISBN
  • Du Non-Autre. Le guide du penseur ; tr. Hervé Pasqua, Paris, Cerf, Modèle:Coll., 2002 Modèle:ISBN
  • Trialogus de Possest ; tr. P. Caye, D. Larre, P. Magnard, F. Vengeon, Paris, Vrin, 2006 Modèle:ISBN
  • Les Écrits mathématiques ; tr. Jean-Marie Nicolle, Paris, Champion, 2007 Modèle:ISBN
  • De la docte ignorance ; tr. Hervé Pasqua, Paris, Payot & Rivages, Modèle:Coll., 2007 Modèle:ISBN
  • La Paix de la foi, suivie de la Lettre à Jean de Ségovie ; tr. Hervé Pasqua, Paris, Téqui, 2008 Modèle:ISBN
  • La Filiation de Dieu ; tr. Jean Devriendt, intr. M-A. Vannier, Orbey, Arfuyen, Modèle:Coll. Modèle:N°, 2009, 106 p. Modèle:ISBN
  • La Sagesse selon l'Idiot ; tr. Françoise Coursaget. Intr. et commentaires Roger Bruyeron, Hermann, Modèle:Coll., 2009 Modèle:ISBN
  • Le Traité du béryl, tome I, tr. Maude Corrieras, Paris, Ipagine, 2010 Modèle:ISBN
  • De la docte ignorance ; tr. Jean-Claude Lagarrigue, Paris, Cerf, Modèle:Coll., 2010 Modèle:ISBN
  • Les Conjectures ; tr. Jean-Michel Counet, Paris, Les Belles Lettres, Modèle:Coll. Modèle:N°, 2011 Modèle:ISBN
  • Le Coran tamisé ; tr. Hervé Pasqua, Paris, PUF, Modèle:Coll., 2011 Modèle:ISBN
  • Les Conjectures ; tr. Jocelyne Sfez, Paris, Beauchesne, Modèle:Coll., 2011 Modèle:ISBN
  • Dialogues de l'Idiot. Sur la sagesse et l'esprit ; tr. Hervé Pasqua, Paris, PUF, Modèle:Coll., 2011 Modèle:ISBN
  • Les Opuscules des années 1440-49 (Le Dieu caché; La recherche de Dieu; la filiation de Dieu; le don du Père des lumières; Conjectures des derniers jours; Dialogue sur la genèse) et 1459 (L'Égalité ; le Principe); introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, ICR, Ipagines, Rennes 2011 Modèle:ISBN
  • La Sagesse, l'esprit, les expériences de statique selon l'Idiot ; tr. Françoise Coursaget, intr. et commentaires Roger Bruyeron, Hermann, 2012 Modèle:ISBN
  • La Docte Ignorance ; tr. Pierre Caye, David Larre, Pierre Magnard et Frédéric Vengeon, Paris, Flammarion, Modèle:Coll. Modèle:N°, 2013 Modèle:ISBN
  • Le "pouvoir-est" ; introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, Paris, PUF, coll. "Epiméthée", 2014 Modèle:ISBN
  • Unité et Réforme. Dix opuscules ecclésiologiques de Nicolas de Cues, tr. Hubert Vallet, Paris, Beauchesne, Modèle:Coll., 2015 Modèle:ISBN
  • La chasse de la sagesse ; introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, Paris, PUF, coll. "Epiméthée", 2015 Modèle:ISBN
  • L'icône ou la vision de Dieu ; introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, Paris, PUF, coll. "Epiméthée", 2016 Modèle:ISBN
  • Le Jeu de la boule, Paris, Cerf, 2019, trad. Hervé Pasqua.

Bibliographie secondaire (études, par ordre chronologique)

  • Edmond Vansteenberghe, Le Cardinal Nicolas de Cues (1401-1464). L'action, la pensée, Paris, Alcan, 1920.
  • Henry Bett, Nicolas of Cues, Londres, 1932
  • Maurice de Gandillac, La philosophie de Nicolas de Cues, Paris, Aubier, « Philosophie de l'Esprit » 24, 1941.
  • Alexandre Koyré, Du monde clos à l'univers infini, tr. Raïssa Tarr, Paris, PUF, 1962.
  • Bufo, Giovani, Nicolas de Cuse ou la métaphysique de la finitude, Paris, Seghers, "Philosophes de tous les temps" 10, 1964.
  • Anawati, Georges Chehata, Nicolas de Cues et le problème de l'Islam, dans Nicolo Cusano agli inizi del mondo moderno, Florence, 1970, Modèle:P..
  • Counet, Jean-Michel, Mathématiques et dialectique chez Nicolas de Cuse, Paris, Vrin, 2000.
  • Gandillac, Maurice de, Nicolas de Cues, Paris, Ellipses, coll. "Philo", 2001.
  • Bédard, Jean, Nicolas de Cues, Montréal, Éditions de l'Hexagone, 2001.
  • Larre, David (éd.), Nicolas de Cues, penseur et artisan de l’unité. Conjectures, concorde, coïncidence des opposés, Paris, ENS Éditions, 2005.
  • Counet, Jean-Michel et Mercier, Sébastien (éd.), Nicolas de Cues, les méthodes d’une pensée, Louvain-la-Neuve, Éditions de l’ISP, 2006.
  • Marie-Anne Vannier (éd.), La naissance de Dieu dans l’âme chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Cerf, coll. "Patrimoines", 2006.
  • Vannier, Marie-Anne (éd.), L’Humilité chez les mystiques rhénans et Nicolas de Cues, Paris, Beauchesne, 2016.
  • Bocken, Iñigo, L’Art de la collection. Introduction historico-éthique à l’herméneutique conjecturale de Nicolas de Cues, trad. J.-M. Counet, Louvain-la-Neuve, Éditions de l’ISP, 2007.
  • Kurt Flasch, Initiation à Nicolas de Cues, adapt. fr. J. Schmutz & M. Corrieras, Paris - Fribourg, Cerf - Academic Press, 2008.
  • Vannier Marie-Anne (éd.), La Prédication et l'Église chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Cerf, coll. Patrimoines", 2008.
  • Vannier Marie-Anne (éd.), La Trinité chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Cerf, coll. "Patrimoines", 2009.
  • Jean-Marie Nicolle, L'Homme à la proposition d'or, Paris, Ipagine, 2010.
  • Sfez, Jocelyne, L'Art des conjectures de Nicolas de Cues, Paris, Beauchesne, 2012.
  • Michel de Certeau S.J., La Fable mystique (Modèle:S mini--Modèle:S mini- siècle), t. 2, Paris, Gallimard, coll. "Bibliothèque des histoires", 2013, ch. 1 ("Le regard: Nicolas de Cues"), Modèle:P..
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Haubst, Rudolf, Das Bild des Einen und Dreieinigen Gottes in der Welt nach Nikolaus von Kues, Trèves, 1952.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Haubst, Rudolf, Die Christologie des Nikolaus von Kues, Fribourg-en-Brisgau, 1956.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Flasch, Kurt, Die Metaphysik des Einen bei Nikolaus von Kues, Leiden, Brill, 1973.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hagemann, L., Nikolaus von Kues im Gespräch mit dem Islam, Altenberge, 1983.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Heinemann, W., Einheit und Verschiedenheit. Das Konzept eines intellektuellen Religionsfriedens in der Schrift 'De pace fidei' des Nikolaus von Kues, Altenberge, 1987.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Euler, W. A., Unitas et pax. Religionsvergleich bei Raimundus Lullus und Nikolaus von Kues, Würzburg, 1990.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Haubst, Rudolf, Streifzüge in die Cusanische Theologie, Münster, 1991.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Flasch, Kurt, Nikolaus von Kues. Geschichte einer Entwicklung, Francfort, Klostermann, 1998.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Flasch, Kurt, Nikolaus von Kues in seiner Zeit. Ein Essay, Stuttgart, Reclam, 2004.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Casarella, P. J. (éd.), Cusanus, the Legacy of Learned Ignorace, Washington D.C., The Catholic University of America Press, 2006
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Leinkauf, Thomas, Nicolaus Cusanus. Eine Einführung, Münster, Aschendorff, 2006.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Moritz, A., Explizite Komplikazione. Der radikale Holismus des Nicolai Cusanus, Münster, Aschendorff, 2006.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Catà, Cesare, La Croce e l'Inconcepibile. Il pensiero di Nicola Cusano tra filosofia e predicazione, Macerata, Edizioni EUM, 2009.
  • Jean-Michel Counet, “Dialectique et mathématiques chez Nicolas de Cues" (pp. 449-469), In Michel Cazenave (sous la direction de), De la science à la philosophie. Y a-t-il une unité de la connaissance ?, Paris, Albin Michel/France Culture, 2005, Modèle:ISBN

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Portail Nicolas de Cues (Cusanus-Portal) (Projet de la DFG réalisé par l'Institut für Cusanus-Forschung et le Kompetenzzentrum für elektronische Erschließungs - und Publiktaionsverfahren in den Geisteswissenschaften de l'université de Trêves avec une version numérisée des œuvres complètes selon l'édition de l'Académie de Heidelberg avec des traductions allemandes et anglaises, une encyclopédie et une bibliographie)
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Voir le Modèle:N° de la revue Noesis (2016), entièrement consacré à « Nicolas de Cues (1401-1464). Le tournant anthropologique de la philosophie », et qui est intégralement consultable en ligne, sommaire : [2]
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Voir l'article de « L'Encyclopédie de l'Agora - Pour un monde durable » consacré à Nicolas de Cues, avec des sources, citations et liens intéressants : [3]
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Textes de Nicolas de Cues
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dossier sur Nicolas de Cues, avec le texte intégral en français de De la docte ignorance sur le site de Jean-Marie Nicolle.

Bases de données et dictionnaires

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