Hugues X de Lusignan

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Hugues X de Lusignan<ref name=":12">Nom patronymique attesté dans les chartes.</ref> (v. 1182-Modèle:Date) est un noble poitevin, seigneur de Lusignan, de Château-Larcher et comte de la Marche (1219-1249). Il possédait également les châteaux de Frontenay et de Couhé<ref>Fief de Couhé : pour lequel il était vassal de l'abbé de Saint-Maixent.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Par son mariage, en 1220, avec Isabelle d'Angoulême (v. 1188/1192-1246), veuve de Jean sans Terre (♰ 1219), il devient comte d'Angoulême (1220-1246) et beau-père du roi d'Angleterre, Henri III Plantagenêt (1207-1272)<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>.

Hugues X était un grand seigneur comptant parmi les plus puissants barons<ref>Qui tient directement son fief du roi.</ref> du royaume de France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Biographie

Famille

Hugues est le fils unique<ref name=":02">Modèle:Ouvrage</ref> d'Hugues IX le Brun (1151-1219) et de sa première épouse dont l'identité reste inconnue.

Hugues X est au centre d'un puissant réseau familial : son cousin est le comte d'Eu, Raoul II d'Exoudun<ref>Seigneur de Chizé, Civray, Melle, Exoudun, Benet, La Mothe et Villeneuve, héritier par sa mère Alix d'Eu des honneurs anglais de Tickhill et d'Hastings</ref> (1207-1246), son cousin germain éloigné au premier degré, Geoffroy II de Lusignan<ref>Petits-fils d'Hugues VIII de Lusignan (v. 1097-ap. 1171) et de Bourgogne de Rancon (av. 1112-v. 1169).</ref> (v. 1195-sept 1248), possède plusieurs fiefs dans le Bas-Poitou<ref>Seigneur de Vouvant, Mervent, Moncontour et Fontenay-le-Comte et vicomte de Châtellerault de 1224 à 1239 du chef de son épouse, Clémence (av. 1204-1239).</ref>, et son cousin issu de germain éloigné au premier degré, Guillaume II de Lezay dit le Chauve<ref>Arrière petit-fils d'Hugues VII de Lusignan (v. 1060-v. 1148) et de Sarrasine de Lezay (v. 1085-av. 1144).</ref> (av 1166-v. 1248), est seigneur d'Angles-sur-l'Anglin et de l'Isle-Jourdain dans le Haut-Poitou.

Hugues X est également apparenté aux rois de Chypre, [[Hugues Ier de Lusignan (roi de Chypre)|Hugues {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] (♰ 1218) et [[Henri Ier (roi de Chypre)|Henri {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Lusignan]] (♰ 1253).

Jeunesse

En 1199, il est décidé d'une grande union entre les Lusignan et les Taillefer. Son père, Hugues IX le Brun, seigneur de Lusignan, doit épouser en secondes noces Isabelle Taillefer<ref name=hoveden119/> héritière du comté d'Angoulême<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, une enfant de huit ou dix ans. Ne souhaitant pas céder le comté de la Marche ni aux Lusignan, ni aux Taillefer, Richard Cœur de Lion<ref>Richard Cœur de Lion (1157-1199) : comte de Poitou (1169-1196 / 1198-1199), duc d'Aquitaine (1172-1199), roi d'Angleterre (1189-1199).</ref>, après avoir accordé à son oncle [[Raoul Ier d'Exoudun|Raoul {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Exoudun]] les possessions normandes d'Eu<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, permet au lignage d'accéder au rang comtal. Cette future union permet au souverain anglais de stabiliser le nord de l'Aquitaine en faisant basculer l'Angoumois, toujours hostile aux Plantagenêt, dans les mains d'une maison fidèle.

La mort de Richard Cœur de Lion (♰ avril 1199), à Chalus, ouvre une période de grande confusion et de succession entre les partisans d'Arthur, duc de Bretagne (neveu de Richard) et Jean d'Angleterre, comte de Mortain (frère cadet de Richard). Les Taillefer portent leur soutien au jeune Arthur. Les Lusignan choisissent de soutenir le dernier fils d'Aliénor d'Aquitaine. Au centre de ce jeu d'alliances, la question du contrôle pour le comté de la Marche et la domination d'une des deux familles dans le nord du duché est l'enjeu.

Le comté de la Marche

Son père, par un coup de force, se fait remettre le comté de la Marche<ref>Revendiqué par les Lusignan depuis l'alliance de leur aïeul Hugues V le Pieux avec Almodis de la Marche, le comté de la Marche restera leur possession jusqu'aux derniers descendants de la lignée (Hugues XIII le Brun puis son frère cadet Guy).</ref> par la reine Aliénor d'Aquitaine. Le Modèle:Date- à Caen, Hugues IX le Brun prête hommage au roi Jean sans Terre pour le comté de la Marche. [[Raoul Ier d'Exoudun|Raoul {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Exoudun]] fait de même pour le comté d'Eu qu'il tient du chef de son épouse Alix<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. Son père est désormais à la tête d'un puissant réseau familial et féodal et le jeune Hugues X est son unique héritier. Marche, fiefs mélusins et bientôt Angoumois seront dans la même main, donnant naissance à l'une des plus importantes possession territoriale du centre ouest de la France : un réel danger pour la souveraineté ducale.

L'enlèvement d'Isabelle d'Angoulême

En août 1200, Jean sans Terre, successeur du roi Richard, voyant le danger de cette union épouse la jeune Isabelle Taillefer. Les Lusignan, floués, font alors appel au roi de France pour obtenir justice. Comme Jean sans Terre refuse de se présenter à son suzerain pour répondre de ses actes, Philippe Auguste prononce la commise des biens du Plantagenêt en France en 1204<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Pour concurrencer les prétentions de Jean sans Terre et d'Isabelle sur l'Angoumois, son père, Hugues IX le Brun, épouse la cousine d'Isabelle : Mathilde Taillefer, fille unique du comte Vulgrin III (♰ 1181) que ses oncles<ref>Guillaume VII Taillefer (♰ 1186) et Aymar II Taillefer (v. 1160-1202).</ref> ont spolié du comté d'Angoulême.

À partir de ces événements, le lignage Lusignan sera hostile à la politique du souverain Plantagenêt en Aquitaine<ref>Modèle:Article</ref>. Cela sera le cas jusqu'en 1214, où pour secourir Geoffroy Ier de Lusignan assiégé dans Vouvant, Hugues IX le Brun et Raoul Ier d'Exoudun négocieront leur ralliement entraînant celui de leurs autres parents.

Le traité de Parthenay (1214)

Le Modèle:Date, pour asseoir sa position en Poitou et apaiser les Lusignan, Jean d'Angleterre passe un traité avec ces derniers. Une alliance est scellée entre les deux familles. Il est conclu entre Jean sans Terre d'une part, Hugues IX le Brun, comte de la Marche, [[Raoul Ier d'Exoudun|Raoul {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Exoudun]], comte d'Eu et [[Geoffroy Ier de Lusignan (seigneur de Vouvant)|Geoffroi {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Lusignan]], seigneur de Vouvant et de Mervent, d'autre part, que le roi lui donnera en mariage sa fille Jeanne d'Angleterre, née en 1210 d'Isabelle Taillefer, assorti d'une dot de 2000 livres. Jeanne est confiée à la garde du comte de la Marche et à son futur époux, Hugues X de Lusignan. Hugues X reçoit en bail l'île d'Oléron et la Saintonge. Jean sans Terre renonce au comté de la Marche et Hugues IX le Brun renonce aux prétentions qu'il pouvait exercer sur celui d'Angoulême<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ce traité fait d'Hugues X de Lusignan un membre important de la vie politique régionale et le hisse comme représentant du pouvoir comtal en Saintonge.

Hugues X de Lusignan, un grand feudataire

Mariage avec Isabelle d'Angoulême

En 1219, à la mort de son père en croisades, Hugues X devient seigneur de Lusignan et comte de la Marche. Proche de la quarantaine d'années, il n'est toujours pas marié et la jeune princesse anglaise, Jeanne réside toujours en terre poitevine, trop jeune encore pour prendre époux. Isabelle Taillefer, sa mère, est veuve depuis 1216. Elle quitte Londres sous la pression des grands seigneurs anglais et retrouve Angoulême. Vingt ans après, l’occasion se présente à nouveau de constituer autour des fiefs Lusignan du Poitou, des comtés de la Marche et de l’Angoumois un vaste ensemble territorial.

C'est dans le courant du printemps 1220 qu'Hugues X de Lusignan épouse Isabelle Taillefer<ref name=":2" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, fille d'Aymar (♰ 1202), reine consort d'Angleterre et comtesse d'Angoulême (suo jure), ancienne fiancée de son père en 1200. Par cette union, une grande partie du nord-aquitain ou "Grand Poitou"<ref>Modèle:Article</ref>, décrit et nommé ainsi par Matthieu Cosson<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, va tomber peu à peu sous la domination du couple Lusignan-Taillefer.

Hugues demande immédiatement à entrer en possession du douaire de sa femme. Henri III d'Angleterre donne au nouveau couple les terres anglaises, normandes, et surtout les seigneuries de Saintes et de Niort constituant le douaire de sa mère Isabelle. En 1221, après une dispute, ses terres anglaises sont brièvement saisies, puis définitivement confisquées en juin 1224 à la suite du traité de Bourges.

Le traité de Bourges (1224)

En mai 1224, Hugues X de Lusignan s'allie au roi de France Louis VIII<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et lui fait hommage lige en contrepartie de Saintes, des droits comtaux sur la Saintonge<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, d'Oléron<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et de la vicomté de Châtellerault pour son parent Geoffroy II de Lusignan<ref>Geoffroy II de Lusignan (v. 1195-1248), seigneur de Vouvant et de Mervent, cousin d'Hugues IX le Brun (av. 1151-1219).</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ce changement d'alliance fait passer sous domination capétienne le nord aquitain : Poitou<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, Saintonge, Angoumois, Marche et fragilise Bordeaux et les possessions anglaises de Gascogne. Louis VIII ne conquiert pas réellement le Poitou par cet accord, il en chasse simplement le roi d'Angleterre et ses agents et remplace leur domination lointaine par la sienne. Le traité de Bourges amorce le contrôle capétien du Poitou aux dépens de leurs concurrents Plantagenêt.

À cette époque, Hugues X de Lusignan et Isabelle d'Angoulême font partie des grands feudataires du royaume de France. Le beau-fils d'Hugues X n'est autre que le roi d'Angleterre, Henri III Plantagenêt. Hugues X possède l'Angoumois, la Marche, la Saintonge, une partie de l'Aunis, Oléron et plusieurs domaines et places fortes en Poitou soit directement, soit détenus par un membre de sa famille. Leurs possessions sont à la frontière des domaines Plantagenêt et Capétiens. Sans l'autorisation d'Hugues X et de ses parents aucun des deux souverains ne peut entrer en Poitou. Hugues X de Lusignan et Isabelle d'Angoulême ont créé un État dans l’État, quasi indépendant.

L'effondrement de l'autorité de la couronne anglaise dans le nord-aquitain et la faible influence du pouvoir capétien, permet à Hugues X de Lusignan de mener une politique expansionniste et de surenchères. Cependant, si la domination du couple Lusignan-Taillefer est incontestable sur le "Grand Poitou"<ref name=":3">Le "Grand Poitou" : entité politique intégrant, outre le diocèse de Poitiers, l’Aunis, la Saintonge, l’Angoumois, le comté de la Marche et la vicomté de Limoges.</ref>, l'opportunité qu'il a offert aux capétiens d'installer leur légitimité sur une partie de l'héritage d'Aliénor d'Aquitaine est annonciateur des évènements de 1241.

Hugues X échoue dans sa conquête de l'Aquitaine et de Bordeaux. La menace d'un débarquement anglais, qui avait pesé sur l'Aunis en mai 1226, incite le seigneur de Lusignan à renouer diplomatiquement avec son beau-fils<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Durant le siège d'Avignon, pendant l'été 1226, il s'entend avec deux autres grands seigneurs que sont Pierre de Dreux dit Mauclerc, duc de Bretagne, et Thibaut IV, comte de Champagne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Par l'entremise du duc de Bretagne, il obtient le 19 octobre l'assurance que s'il acceptait de se rallier au roi d'Angleterre le traité du 27 mars 1224 serait observé<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Politique de surenchères

Le décès prématuré de Louis VIII, de dysenterie aiguë à Montpensier le 8 novembre 1226, laisse la couronne à un jeune souverain de douze ans et va bouleverser l'équilibre politique du royaume. Le sacre du jeune Louis IX a lieu le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ; Hugues X de Lusignan et Isabelle d'Angoulême en sont absents<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Hugues X négocie son retour à l'alliance anglaise et le 18 décembre 1226, Henri III Plantagenêt propose un nouveau traité qui doit faire revenir à son service le comte de la Marche, le vicomte de Thouars et le seigneur de Parthenay<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En échange de l'hommage et de la fidélité du comte de la Marche, le roi d'Angleterre accepte de lui remettre en fief, transmissible à ses héritiers, Saintes et la Saintonge, Pont-l'abbé, la forêt de Baconais, l'île d'Oléron, les châteaux de Merpins et de Cognac<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et d'autres importantes concessions, comme la ville de Niort<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le 20 décembre, l'ambassadeur d'Henry III, l'archidiacre de Chichester porteur du traité, arrive à Lusignan en même temps que celui de Blanche de Castille. Hugues X informe Henry III qu'il va rencontrer la régente le 2 février 1227<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le comte de la Marche ouvre ainsi une politique des enchères entre Capétiens et Plantagenêt qui va se concrétiser par le traité de Vendôme. Le 2 mars, Hugues X de Lusignan et Pierre Mauclerc permettent à Thibaud IV de Champagne de conclure une trêve avec le roi de France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le traité de Vendôme (1227)

Le Modèle:Date, Hugues X de Lusignan et Pierre Mauclerc, rencontrent la reine Blanche à Vendôme<ref>Modèle:Article</ref>. Le jeune Louis IX, sur les conseils de sa mère, est des plus magnanimes et reçoit leurs hommages. Hugues X de Lusignan se fait octroyer par la reine Blanche de Castille la somme colossale de 10 600 livres tournois par an pendant dix ans. La perte du douaire d'Isabelle d'Angoulême est compensé<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Leur fils aîné, le futur Hugues XI le Brun, sera marié à Isabelle de France, unique sœur de Louis IX, et leur fille Isabelle de Lusignan promise à Alphonse de Poitiers, frère cadet du roi. En contrepartie, Hugues X de Lusignan doit rendre à la régente tous les biens qu’il tenait de Louis VIII le Lion. Il promet, en outre, la soumission de ses vassaux et surtout de ne pas s’allier aux ennemis du royaume<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Cependant, le projet de mariage entre Alphonse de France avec Isabelle de Lusignan est refusé par la papauté à cause de leur consanguinité au quatrième degré<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. De plus, de nouvelles priorités politiques actés, le 12 avril 1229, lors du traité de Paris<ref>Modèle:Chapitre</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> enterrent en partie ce qui a été acté à Vendôme. Alphonse de Poitiers épouse en 1234, Jeanne, l’héritière du comté de Toulouse<ref>Clause du traité de Paris.</ref>.

L'étude des enchères qui opposent les rois de France et d'Angleterre entre 1223 et 1242 montre qu'à partir de 1227, il n'est pas question pour le comte de la Marche de remettre en question son allégeance capétienne.

Le traité de Clisson (1230)

Le 30 mai 1230, Hugues X traite avec la reine Blanche et son fils, le roi Louis IX. Le traité de Clisson garantit toujours le mariage de son fils aîné, Hugues XI le Brun, et Isabelle de France et prévoit que le roi soit dégagé de ses promesses si en deux ans, la dispense pontificale n'est pas obtenue. En contrepartie, Hugues X reçoit en compensation la ville et le château de Saint-Jean-d'Angély et celui de Montreuil-Bonnin, Langeais et une partie de l'Aunis<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Compte tenu de l'opposition pontificale, le futur Hugues XI le Brun qui avait été promis à Isabelle de France<ref>Isabelle de France (1225-1270), après avoir refusé la main de Conrad fils de l’empereur Frédéric II, fonda le monastère des clarisses à Longchamp près de Paris et resta célibataire sa vie durant.</ref> épouse en 1236 Yolande de Bretagne, fille de Pierre Mauclerc.

La révolte de 1242

Les causes

Le comte Hugues X conserve le château et la ville de Saint-Jean-d'Angély ainsi que le grand fief d'Aunis jusqu'en 1241, année où Alphonse, frère cadet de Louis IX, est déclaré majeur et reçoit le comté de Poitou en application du testament de leur père Louis VIII. Cette même année, en juillet à Poitiers, Hugues X de Lusignan prête hommage au comte Alphonse. Saint-Jean d'Angély et le Grand fief d'Aunis, que le traité de Clisson leur avait accordés doivent aussi être restitués<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. L'accord prend pour référence le traité de Bourges, antérieur aux traités de Vendôme ou de Clisson, donc moins généreux. Ces clauses mettent sérieusement en péril les nombreux empiétements du comte de la Marche sur le domaine comtal et le reste des féodaux poitevins<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Hugues X n'accepte pas de perdre l'autonomie qu'il avait auparavant : il n'est plus vassal direct du roi de France mais seulement du comte de Poitiers, son cadet, et perd sa suprématie sur l'Aquitaine<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. A l'investiture du Poitou et de la Saintonge est ajoutée celle de l'Auvergne, ce qui permet au jeune comte de Poitou d'encercler les terres marchoises et angoumoisines du couple Lusignan-Taillefer.

A cette situation territoriale et politique défavorable s'ajoute l'avanie : Isabelle Taillefer, comtesse d'Angoulême, mère du roi Henri III Plantagenêt et qui fut reine d'Angleterre (1200-1216), doit attendre trois jours avant de pouvoir être reçue par Louis IX où elle est publiquement humiliée. L'offense faite à la comtesse-reine ne peut être pardonnée. Le 15 octobre 1241, Hugues X de Lusignan établi une alliance défensive avec le comte Raymond VII de Toulouse et le roi Jacques Ier d'Aragon<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À la tête d'une partie de la noblesse d'Angoumois et du Poitou<ref>Geoffroy II de Lusignan, Raoul II d'Exoudun, Guillaume V Larchevêque, seigneur de Parthenay, Guillaume II de Lezay.</ref>, Hugues X et Isabelle se liguent contre leurs suzerains. Entre les mois de juillet et décembre 1241, Blanche de Castille est avertie du complot par une lettre que lui adresse un marchand de La Rochelle<ref>Modèle:Article</ref>.

Hugues X dénonce son serment de fidélité

En décembre 1241, Henri III d'Angleterre renonce à de nombreux droits qu'il possède en aquitaine ; notamment sur les châtellenies de Jarnac, Cognac, Merpins en faveur du couple et de leurs héritiers en échange de leur hommage et de leur service<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Cependant, la révolte se déclenche avant que les coalisés soient prêts à entrer en guerre. En Modèle:Date-, Alphonse invite Hugues X à célébrer à Poitiers les fêtes de noël. Le seigneur de Lusignan se rend au palais comtal, rompt son hommage et lance un défi à son suzerain<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Hugues X de Lusignan reçoit les soutiens de Raymond VII, comte de Toulouse, de Roger IV, comte de Foix, ainsi que l'aide de ses beaux-fils : le roi d'Angleterre Henri III et de son frère Richard, comte de Cornouailles. Si Hugues X a réussi à rassembler derrière lui ses cousins, s'il semble avoir mis sur pied la plus formidable coalition opposée au pouvoir capétien depuis l'année 1214, sur place, ses soutiens se réduisent aux barons gascons et saintongeais<ref>A l'exception du seigneur de Taillebourg, Geoffroy V de Rancon.</ref>, ralliés à lui par fidélité au roi d'Angleterre. Forcés d'entrer en rébellion avant que ses alliés ne soient prêts, les Lusignan se retrouvent seuls en première ligne, fragilisés par le désamour de la noblesse poitevine<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

L'offensive capétienne

Immédiatement, la famille capétienne réagit : le Modèle:Date-, Alphonse de Poitiers convoque la noblesse poitevine à Chinon pour Pâques. Des seigneurs fidèles, d'autres moins mais ennemis des Lusignan, répondent à l'appel : ainsi Geoffroi V de Rancon, seigneur de Gençay et de Taillebourg. C’est le début de la guerre de Saintonge.

Louis IX décide de porter secours à son frère et dirige la campagne. Il convoque l'ost à Chinon pour le 28 avril et y reçoit la soumission du vicomte de Thouars, Aimery VIII et de son frère aîné Geoffroy, trésorier du chapitre de Poitiers<ref name=":032">Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date-, le roi de France est à Poitiers avec une armée de 24 000 hommes, chevaliers et fantassins, et des engins de siège<ref name=":0322">Modèle:Article</ref>.

La révolte est promptement réprimée par Louis IX et Alphonse de Poitiers. Le Modèle:Date-, les Français réussissent à s'emparer du château de Montreuil-Bonnin, place forte des Lusignan. Le roi d'Angleterre débarque à Royan le 13 mai avant de rejoindre à Pons, le 20 mai, son beau-père Hugues X de Lusignan et les seigneurs de Saintonge. Après avoir pris la tour de Ganne à Béruges, qu'il fait raser<ref>Modèle:Article</ref>, Louis IX attaque les châteaux de Geoffroy II de Lusignan. Fontenay est pris en peu de temps et Vouvant est investi le Modèle:Date-, marquant la reddition de son seigneur, Geoffroy II de Lusignan<ref name=":4">Modèle:Ouvrage</ref>.

Mais surtout les Français s'emparent de la forteresse de Frontenay, considérée comme inexpugnable à l'époque et défendue pendant deux semaines par un fils naturel d'Hugues X<ref name=":5" />. Ce dernier évite une mise à mort et est fait prisonnier. En représailles, les murailles sont rasées et la ville est alors appelée Frontenay-l’Abattu<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les troupes capétiennes prennent ensuite les châteaux de Villiers<ref>Château de Guy Ier de Rochefort (1203-1268).</ref> qui est détruit, Prahecq, Saint-Gelais, Tonnay-Boutonne, Matha dont le donjon est rasée<ref>Château d'Hugues X de Lusignan.</ref>, Thors<ref>Château d'Ebles Ier de Rochefort (v. 1203-1259), frère cadet de Guy de Rochefort.</ref> qui se rend et Le Seure est pris et détruit. Après avoir vaincu Geoffroy II de Lusignan et désenclavé la ville de Niort, l'armée royale se dirige vers Saintes<ref name=":05">Modèle:Article</ref>.

La bataille de Taillebourg

Fichier:Bataille de Taillebourg (1242).png
Bataille de Taillebourg (1242)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Le roi de France est hébergé au château de Taillebourg, possession de Geoffroy V de Rancon, ennemi déclaré d'Hugues X, qui surplombe le premier pont sur la Charente depuis son embouchure. C'est un passage stratégique entre Saint-Jean-d'Angély et le Poitou au nord et Saintes (qui appartenait alors aux Lusignan) et l'Aquitaine au sud. Le Modèle:Date-, les deux armées se font face de chaque côté du pont, sans qu'un véritable combat ait lieu. Le 21 juillet, la bataille de Taillebourg se résume en une charge massive des chevaliers français qui déboulent du château et bousculent leurs adversaires, contraints de fuir<ref>Modèle:Article</ref>.

La bataille de Saintes

Après cet engagement qui leur permet de contrôler un pont stratégique, les Franco-Poitevins exploitent leur avantage. Le 22 juillet, a lieu la bataille qui est réellement décisive sous les murs de Saintes. Les Anglo-Saintongeais sont à nouveau battus, de façon définitive<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.

Le traité de Pons (1242)

Hugues X de Lusignan est finalement vaincu et doit, le 30 juillet à Pons, se soumettre avec son épouse Isabelle et ses enfants à Louis IX, avant de rendre hommage au frère du roi, Alphonse de Poitiers<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le règlement de la révolte féodale est sévère pour Hugues X et Isabelle. Le roi de France garde les terres conquises et les attribue à son frère Alphonse de Poitiers ; à savoir : Saintes et sa châtellenie, La Forêt-sur-Sèvre, La Vergne, Pont-l'Abbé, Montreuil-Bonnin, Frontenay, Langeais, Saint-Gelais, Prahecq, Tonnay-Boutonne, la Clouse, Beaussais, les fiefs que le comte d'Eu, Raoul II d'Exoudun, tient du seigneur de Lusignan, le fief de Renaud de Pons, le fief de Geoffroy V de Rancon, les fiefs de Geoffroi II de Lusignan, le grand fief d'Aunis, soit un tiers de ses domaines est confisqué. Louis IX est désormais quitte des Modèle:Nombre livres tournois qu'il payait chaque an à Hugues X depuis 1227. Le roi reçoit le comte de la Marche à hommage lige pour le comté d'Angoulême avec les châteaux et châtellenies de Cognac, Jarnac, Merpins, Aubeterre, Villebois<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Modèle:Date-, Louis IX impose en outre à Hugues X la remise pour quatre ans de ses châteaux de Merpins et Château-Larcher, pour huit ans du château de Crozant, à charge pour Lusignan de payer les frais de garde<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. De plus, les fils d'Hugues X devront prêter hommage au comte de Poitou pour les possessions qu'ils recevront de leurs parents en héritage<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, morcelant encore plus le lignage principal.

Testaments et succession

En mars 1243, Hugues X de Lusignan et Isabelle d'Angoulême partagent leurs domaines entre leurs enfants. Les testaments sont datés du Modèle:1er et du Modèle:Date.

En 1250, sa petite-fille, Isabelle de Lusignan (av. 1239-ap. 1314), à peine pubère, épouse le fils de son ennemi, Geoffroy VI de Rancon, seigneur de Gençay, qui fait reconstruire son château avec la dot.

Septième croisade, décès et sépulture

Hugues devient veuf en 1246. En 1248 il participe, aux côtés de Louis IX, à la septième croisade. Il meurt le 5 juin 1249 en combattant devant Damiette, lors de la prise de la ville<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, au même lieu que son père en 1219<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, le lendemain du jour anniversaire du décès de son épouse<ref>Isabelle d'Angoulême (♰ 4 juin 1246).</ref>.

Hugues X de Lusignan est enterré à l'Abbaye de Valence, sur la Dive près de Couhé, qu'il avait fondée en 1230 avec son épouse Isabelle Taillefer.

Mariage et descendance

Isabelle d'Angoulême

Au printemps 1220, Hugues X de Lusignan épouse Isabelle d'Angoulême (v. 1188/92-4 juin 1246), laquelle avait été fiancée à son père, Hugues IX le Brun, comte de la Marche<ref name=hoveden119>Modèle:Ouvrage</ref>, avant que Jean sans Terre ne l'épouse en 1200.

Isabelle d'Angoulême est la fille unique d'Aymar II Taillefer (v. 1160-1202) comte d'Angoulême et d'Alix de Courtenay (v. 1160-1218), petite-fille du roi de France Louis VI le Gros (1081-1137). Hugues X de Lusignan et Isabelle ont neuf enfants :

Filiations naturelles

Hugues X de Lusignan a, hors mariage, avec deux inconnues :

Sceaux et armoiries

Sceau [1216]

Fichier:Sceau et contre sceau d'Hugues X de Lusignan (1216).svg
Sceau et contre sceau d'Hugues X de Lusignan [1216]<ref name=":9" />

Avers : Rond, 78 mm<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Description : Type équestre de chasse à droite, le cheval au galop, le cavalier, vêtu d'une cotte, tient les rênes de la main gauche et de la droite un petit chien debout sur la croupe du cheval. Dans le champ, devant et autour du cheval, un semis de marguerites.

Légende : Détruite.

Contre-sceau : Rond, 78 mm<ref name=":10">Modèle:Lien web</ref>.

Description : Écu burelé de vingt-cinq pièces au lion rampant.

Légende : Détruite.

Références<ref name=":9">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":11">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":13">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":6">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":14">Modèle:Ouvrage</ref>

Sceau [1224-1248]

Fichier:Sceau et contre sceau d'Hugues X de Lusignan (1229).svg
Sceau et contre sceau d'Hugues X de Lusignan [1229]<ref name=":82">Modèle:Ouvrage</ref>

Avers : Rond, 78 mm<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Ce sceau reprend le type en usage par Hugues IX à la différence de la main droite élevée au-dessus de l'encolure.

Description : Type équestre de chasse à droite, le cheval au galop, le cavalier, tête nue, vêtu d'un surcot par-dessus sa cotte, tient les rênes de la main gauche et de la droite un petit chien debout sur la croupe du cheval. Dans le champ à droite, un cor suspendu au cou du cavalier. Le cheval est harnaché avec des grelots.

Légende : ✠ SIGILL' : HVGONIS : DE : LEZIIACO : COMITIS : ENGOLISME :

Légende transcrite : Sigillum Hugonis de Leziniaco comitis Engolisme

Contre-sceau : Rond, 78 mm<ref name=":15">Modèle:Lien web</ref>.

Ce sceau aux armes de Lusignan est associé à la titulature de comte de la Marche. Il est, dans la plupart des cas, apposé en contre-empreinte du sceau équestre d'Hugues X comme comte d'Angoulême.

Description : Écu burelé de dix-neuf pièces sur champ de rinceaux.

Légende : ✠ SIGILL' : HVGONIS : DE : LEZIIACO : COMITIS : MARCHIE

Légende transcrite : Sigillvm Hugonis de Leziniaco comitis Marchie

Références<ref name=":82"/>,<ref name=":16">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":17">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":74">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":6" />,<ref name=":18">Modèle:Ouvrage</ref>

Armoiries [1216]

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Armoiries [1224-1248]

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Notes et références

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Sources et bibliographie

Sources sigillographiques

Bibliographie

  • Charles Bémont, « La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, 1893, vol. 5, Modèle:N°, Modèle:P.. Modèle:Lire en ligne
  • Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan ({{#switch: -
 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: XIV|-| – | XIV }}Modèle:S mini- siècle
 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle

}}s) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. Modèle:Lire en ligne

Articles connexes

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