La Horde sauvage (film, 1969)

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Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Modèle:Infobox V3/Fin La Horde sauvage (Modèle:Lang) est un film américain réalisé par Sam Peckinpah et sorti en 1969. Ce western met notamment en scène William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Edmond O'Brien, Warren Oates, Jaime Sánchez et Ben Johnson.

Le film, dont l'action se déroule sur la frontière entre le Texas et le Mexique, relate les derniers jours d'une bande de bandits tentant d'exister dans un monde moderne qui ne leur correspond plus. Controversé à cause de sa violence, il est célèbre pour sa mise en scène très dynamique et complexe, utilisant des effets de multi-angle, des plans très courts et des ralentis alors révolutionnaires en 1969.

Présenté par Sam Peckinpah comme étant Modèle:Citation, La Horde sauvage fait en réalité écho aux images de la guerre du Viêt Nam qui divise alors l'Amérique. C'est une épopée de la défaite et de toutes les valeurs, y compris religieuses. À partir d'un scénario de western, Peckinpah dépeint un monde pessimiste et immoral, où le progrès s'avère destructeur, et dont la violence n'épargne rien ni personne, pas même les enfants.

Le film obtient plusieurs distinctions, dont deux nominations aux Oscars en 1970 et une pour Sam Peckinpah aux Directors Guild of America Awards. La valeur patrimoniale de La Horde sauvage est reconnue à partir de la fin des années 1990, lorsque l'œuvre est ajoutée au National Film Registry pour être conservée à la bibliothèque du Congrès, ou lorsqu'elle est mentionnée dans plusieurs classements des meilleurs films de l'histoire du cinéma.

Initialement amputé par la MPAA qui trouve le film trop violent, puis à nouveau par les distributeurs, à sa sortie en salles, car jugé trop long, La Horde sauvage est disponible depuis 1995 en DVD et en Blu-ray, dans une version plus proche de celle voulue par Peckinpah.

Synopsis

Contexte général

Des hors-la-loi, menés par Pike Bishop, attaquent les bureaux d'une compagnie de chemins de fer avant de s'enfuir dans un Mexique en pleine révolution. Mais l'ancien frère d'armes de Pike, Deke Thornton, n'a d'autre choix que de les traquer. Il doit les tuer s'il veut pouvoir lui-même retrouver la liberté.

Synopsis détaillé

1913<ref group="Note">La date n'apparait que dans le scénario original. Aucune date précise n'est donnée dans le film, la période étant définie uniquement par les évènements.</ref>, États-Unis, Texas. Déguisés en soldats, Pike Bishop (William Holden) et sa bande de hors-la-loi – son bras droit Dutch (Ernest Borgnine), les frères Lyle (Warren Oates) et Tector Gorch (Ben Johnson), Angel (Jaime Sánchez), Clarence « Modèle:Lang » Lee (Bo Hopkins) et Buck (Rayford Barnes) – cherchent à s'emparer de la paie des ouvriers du chemin de fer dans la ville frontalière de Starbuck<ref group="Note">David Weddle (Modèle:P.) explique que Peckinpah voulait que l'identité de la ville ne soit pas clairement définie, certains panneaux indiquant « San Rafael » et d'autres « Starbuck », comme c'était le cas pour beaucoup de villes de la frontière nouvellement acquises lors de la guerre entre les États-Unis et le Mexique.</ref>. Ils croisent sur leur chemin une bande d'enfants qui s'amusent de la mort de scorpions qu'ils ont confrontés à des fourmis rouges.

Photographie montrant une des berges du fleuve Rio Grande, dans un cadre naturel de verdure et de forêt.
La horde s'enfuit au Mexique en traversant le Rio Grande.

En ville, la bande tombe dans le piège que leur a tendu Harrigan (Albert Dekker), le dirigeant de la Compagnie de chemins de fer. Celui-ci a condamné Deke Thornton (Robert Ryan), l'ancien frère d'armes de Pike, à prendre la tête d'une bande de chasseurs de primes pour tuer ses anciens compagnons, sous peine de retourner en prison dans les Modèle:Nobr (un flashback le montre en prison, subissant des coups de fouet)<ref group="Note">En Modèle:VO, lorsque Deke s'apprête à partir à la poursuite de la horde, Harrigan le désigne comme étant une « chèvre de Judas », qui est l'animal dressé à mener les troupeaux à l'abattoir (voir article anglophone).</ref>. Les hors-la-loi réussissent à prendre la fuite dans un bain de sang, en profitant d'un défilé de la Ligue de tempérance. Le massacre est provoqué en grande partie par les chasseurs de primes à la solde de Harrigan, qui tuent même des civils. Pike abandonne sur place « Modèle:Lang » Lee, qui est abattu un peu plus tard par Harrigan, et doit lui-même achever Buck, aveuglé par une blessure au visage.

Cependant, Deke et ses chasseurs de primes sont sur leurs traces. Pike et ses hommes s'enfuient au Mexique en traversant le Rio Grande. Une fois à l'abri, ils retrouvent le membre le plus âgé de la bande, Sykes (Edmond O'Brien). Les frères Gorch contestent la part du vieil homme et celle d'Angel. La tension monte, provoquant une impasse mexicaine, mais la bande constate que leur « butin » n'est constitué que de rondelles de métal sans valeur<ref group="Note">La phrase de Pike s'adressant aux frères Gorch après l'impasse mexicaine à propos d'Angel : « À l'avenir faites attention, c'est un petit gars rapide » n'existe pas en Modèle:VO, où il dit seulement « calmez-vous ».</ref>. Leur déception est vite chassée par l'alcool et les blagues grossières. Le soir, autour d'un feu de camp, Pike et Dutch discutent de leur absence d'avenir pendant qu'Angel joue doucement de la guitare. Un souvenir commun à Pike et à Deke montre que les deux hommes sont autrefois tombés dans une embuscade dans un bordel, mais que Pike s'est enfui en abandonnant son compagnon.

Le lendemain, ils repartent et Sykes, voulant les guider, fait tomber les hommes et leurs chevaux dans une dune. Furieux, Tector veut abattre le vieil homme, mais Pike l'en empêche. Lorsque ce dernier remonte à cheval, son étrivière casse et il chute lourdement. Souffrant de la jambe à cause d'une vieille blessure, il se remet difficilement en selle, sous le rire goguenard des frères Gorch. Heureux que Pike ait pris sa défense, le vieux Sykes vient discuter avec lui et lui apprend incidemment que « Modèle:Lang » Lee était son petit-fils. Pike cache son trouble, lui demandant pourquoi il ne lui avait jamais parlé de cette parenté. Devant l'insistance de Sykes, Pike, évoquant le hold-up raté, dit de manière lapidaire que le jeune homme a « été bien », sans indiquer son rôle dans sa mort. La bande arrive au village d'Angel, le seul Mexicain parmi eux. Le doyen du village, Don José (Chano Urueta), apprend à Angel que son père a été pendu par le « général » Mapache (Emilio Fernández), un tyran local à la tête d'une armée de fédéraux. Mapache a pillé le village et séduit Teresa (Sonia Amelia), la fiancée d'Angel. Le jeune homme noie son chagrin dans l'alcool et fomente des projets de vengeance que Pike tente de désamorcer. Pendant ce temps, le village accueille les membres de la horde comme des héros lors d'une grande fête. Même les brutaux frères Gorch jouent gentiment avec une jeune fille<ref group="Note">Le scénario précise qu'elle est la sœur d'Angel.</ref>. Le lendemain, le départ de la horde est salué par un chant d'adieu des villageois et la remise de petits cadeaux.

La bande se rend au repaire de Mapache, dans la ville d'Modèle:Lang. Ils voient arriver le général en automobile, au grand étonnement de toute la horde, qui ne connaissait pas ce moyen de locomotion. Un peu plus tard, Angel retrouve sa fiancée, qui le repousse en riant et le nargue en se jetant dans les bras de Mapache. Blessé dans son orgueil par les frères Gorch qui se gaussent de la situation, et fou de rage, il la tue. Ce faisant, il met en péril ses compagnons, car Mapache pense avoir été victime d'une tentative d'assassinat. Lorsqu'il comprend qu'il n'était pas visé, Mapache éclate de rire, mais fait prisonnier Angel. Pour calmer le jeu, Pike accepte, pour le compte du général et de son conseiller militaire allemand Mohr (Fernando Wagner), d'attaquer un convoi d'armes de l'armée américaine contre Modèle:Unité en or. L'appât du gain est en effet plus fort que la morale qui pourrait les empêcher d'œuvrer pour le compte d'un tyran. Angel, dont Pike a exigé le retour, commence par refuser de participer à cette expédition, qui fournirait des armes destinées à détruire son peuple. Il finit par accepter grâce à l'intervention de Dutch, qui suggère à Pike que le jeune Mexicain puisse récupérer une caisse d'armes du convoi pour son village. En échange, Pike demande à Angel sa future part de l'or. Pendant ce temps, les frères Gorch prennent du bon temps et se baignent, totalement ivres, dans une cuve à vin en compagnie de prostituées.

Photographie montrant un train ancien composé d'une locomotive à vapeur et de son wagon tender.
Pour voler les armes, la horde attaque un train.

Plus tard, sur la route, Pike raconte à Dutch qu'il a aimé une femme mariée, mais que celle-ci a été tuée par son mari, revenu par surprise. L'époux jaloux a également gravement blessé Pike à la jambe. Pendant ce temps, Deke, toujours sur la piste de la horde, se doute que le train transportant les armes va être attaqué. Il obtient de Harrigan de se mêler avec sa bande de chasseurs de primes aux jeunes soldats inexpérimentés chargés de protéger le convoi. Deke n'arrive cependant pas à empêcher la bande de Pike de voler le chargement, dont une mitrailleuse. En effet Pike, Dutch, Angel et Lyle attaquent le train. Angel décroche le wagon où se tiennent Deke et ses hommes. Pike lui-même prend les commandes de la locomotive. Syke et Tector attendent plus loin avec un chariot, où ils chargent les caisses volées dès que Pike arrive. Deke, toujours à leur poursuite, se retrouve avec sa bande dans la rivière en voulant traverser un pont que la horde fait sauter à son passage. Pike et ses compagnons fêtent leur réussite en se partageant une bouteille d'alcool que Tector offre à Pike avec le sourire. La bouteille passe de mains en mains et arrive vide aux mains de Lyle, ce qui fait éclater de rire toute la bande. De son côté, Deke et ses hommes ont réussi à sortir de la rivière et se remettent à leur poursuite après un bref repos. Pendant ce temps, Mapache est attaqué par les troupes de Pancho Villa. Il a un besoin urgent des armes volées par la horde et aimerait les récupérer sans leur verser leur dû.

Mais Pike, méfiant, a piégé le chariot transportant les caisses avec de la dynamite, et lorsque les troupes de Mapache encerclent la bande, il menace d'allumer la mèche. Les fédéraux, menés par Herrera (Alfonso Arau), sont donc forcés de les laisser partir et d'accepter que Pike applique ses propres règles pour les tractations concernant l'échange entre les armes et l'or promis. Le soir même, alors que la bande fait relâche, des Indiens des montagnes viennent chercher la caisse qu'Angel a détournée pour leur compte. Le lendemain, les échanges ont lieu : Pike se présente seul auprès de Mapache, lui indique où se trouvent quelques caisses, et repart avec sa récompense. Il offre aussi la mitrailleuse au général par l'intermédiaire des frères Gorch. Mapache tient à l'essayer sans la fixer sur son trépied et sème la terreur dans son camp avec l'arme incontrôlable, ce qui l'amuse beaucoup.

Tout se passe bien jusqu'à ce qu'Angel se présente à son tour ; la mère de sa fiancée l'a dénoncé après le meurtre de sa fille, et Mapache sait donc qu'il a volé une caisse d'armes pour son village. Angel essaye désespérément de s'enfuir, mais Mapache le fait prisonnier sur le champ. Dutch, qui accompagnait Angel, l'abandonne et rejoint le reste de la horde avec sa part de l'or. Il leur dit simplement qu'Angel a joué le jeu jusqu'au bout. Lyle admire le courage du jeune homme qui, en gardant le silence lors de sa capture, n'a pas compromis la horde. L'idée de retourner sauver le jeune Mexicain est émise, mais Pike décrète que c'est impossible. Cependant, la bande est en bien mauvaise posture et se retrouve, sans eau, cernée par les hommes de Deke, qui blessent Sykes. Abandonnant aussi le vieil homme, Pike et ses trois hommes survivants partent en désespoir de cause se réfugier dans le camp de Mapache, qui célèbre dans la débauche la remise des armes.

Photographie montrant une voiture cabriolet de 1913, de couleur rouge vif.
Mapache utilise sa voiture, symbole de son pouvoir, comme engin de torture, en traînant Angel attaché à son pare-choc.

Là, ils assistent au supplice d'Angel, abominablement torturé et traîné à travers Modèle:Lang attaché derrière la voiture du général. Pike, écœuré par cette vision, propose de le racheter à Mapache, mais l'argent n'intéresse pas celui-ci. Pike et ses hommes partent alors passer la nuit avec des prostituées pour se changer les idées. Seul Dutch reste dehors, visiblement taraudé par le remords d'avoir abandonné Angel à son sort. En effet, celui-ci lui avait sauvé la vie lors de l'attaque du train. Le réveil des hommes est triste : les frères Gorch se disputent avec la prostituée qu'ils se sont partagée, refusant de la payer, et Pike est accablé de remords. Après avoir cherché en vain le réconfort dans l'alcool, il prend sa décision. Les quatre hommes cheminent à pied à travers la foule des soldats encore abrutis de leurs excès de la veille, et arrivent devant l'abri du général. Là, Pike demande calmement à Mapache de lui rendre Angel.

Après avoir fait mine d'accepter et de le libérer, Mapache égorge sauvagement, devant eux, le jeune homme moribond. De rage, Pike et Dutch abattent alors le général. Les hommes de Mapache, stupéfaits, ne bougent pas, et Dutch éclate de rire. Mais Pike tire alors sur le commandant Mohr, le conseiller du tyran, ce qui déclenche un terrible massacre. La horde, suicidaire, entraîne dans la mort une bonne partie des fédéraux, ravageant leurs rangs à la mitrailleuse, au poste de laquelle les hommes se relaient tour à tour. Les frères Gorch meurent en premier, suivis de Pike. Celui-ci est blessé par une prostituée qu'il avait épargnée et achevé par un enfant-soldat. Dutch est le dernier à mourir, aux côtés de Pike, l'appelant plusieurs fois par son nom avant de rendre l'âme.

Arrivant bien plus tard à Modèle:Lang, Deke et ses hommes ne trouvent que des cadavres, auxquels s'attaquent déjà les vautours. Laissant les chasseurs de primes repartir en chantant<ref group="Note">Dans le DVD « Édition collector » du film, sur la piste audio de la version originale (Modèle:VO), les chasseurs de primes, après avoir récupéré les corps de la horde, quittent Deke en chantant gaiement. Ces sons ne sont pas inclus dans la piste audio en français où l'on entend uniquement la musique extradiégétique, ce qui change la tonalité de la scène.</ref> avec leur macabre butin, Deke reste sur place, adossé à un mur, plongé dans ses souvenirs<ref group="Note">En Modèle:VO, Pike et Deke utilisent tous les deux l'expression « Modèle:Lang » (« allons-y »), ce qui renforce encore le lien entre les deux personnages.</ref>. Des coups de feu dans le lointain lui apprennent que ses hommes sont tombés dans une embuscade. Quelque temps plus tard, Don José et les Indiens munis des armes fournies par Angel arrivent, menés par Sykes. Celui-ci propose à Deke de se joindre à cette nouvelle horde. Dans un éclat de rire amer, Deke accepte, tandis qu'en surimpression défilent les visages hilares des défunts membres de la bande de Pike.

Fiche technique

Distribution

Modèle:Colonnes

Production

Développement

Photographie montrant des soldats mexicains debout et alignés, vêtus d'uniformes beige, passés en revue par un gradé monté à cheval.
Troupes fédérales pendant la Révolution mexicaine.

Pendant le tournage de Morituri (1965), Walon Green, présent en tant que répétiteur, cherche à écrire un western. Roy Sickner, un cascadeur, lui présente alors un projet comportant une attaque de train et une bataille finale<ref name="p.309">Modèle:Harvsp.</ref>. Walon Green, sans connaitre l'histoire du gang de Butch Cassidy, appelle ce scénario La Horde sauvage. Il le montre à Lee Marvin, qui s'intéresse au script et envisage à ce moment-là d'interpréter le personnage de Pike Bishop. Lee Marvin fait parvenir cette ébauche à Sam Peckinpah qui la retravaille. Ayant pris connaissance du projet, le producteur Phil Feldman le propose à son tour à Kenneth Hyman, un des dirigeants de Warner Bros.-Seven Arts. Celui-ci, appréciant le scénario, entame les négociations<ref name="Collectif223">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et impose Peckinpah comme metteur en scène pour réaliser cette « Horde sauvage »<ref name="Causse59">Modèle:Harvsp.</ref>. Sam Peckinpah n'a alors réalisé que trois films et souffre d'une très mauvaise réputation, née en grande partie lors du tournage catastrophique de Major Dundee en 1964<ref name=":12">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group="Note">Exaspéré par les frasques du réalisateur, Charlton Heston en était venu à le menacer avec son sabre de cavalerie.</ref>.

Walon Green s'inspire du personnage d'Howard dans Le Trésor de la Sierra Madre pour créer celui de Sykes<ref group="Note">D'autres ressemblances sont à relever : le village d'Angel ressemble aussi comme deux gouttes d'eau à celui des paysans mexicains qui accueillent Howard dans le film de John Huston. De même, l'or, qui motivait les personnages, ne profitera à personne.</ref>,<ref group="C">« Modèle:Lang. » Modèle:Lien web.</ref>. Peckinpah adore ce film, selon lui Modèle:Citation. Il rend aussi hommage au Salaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot, à travers la scène du chariot plein d'explosifs sur le pont<ref name="collectif226">Modèle:Harvsp.</ref>.

Walon Green a révélé plus tard sa manière de trouver des noms pour ses personnages : Modèle:Citation bloc

Au grand étonnement de l'équipe de repérage envoyée sur place au Mexique, Walon Green décrit dans son scénario la ville de Parras, décor parfait pour le film, sans jamais s'y être rendu<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Citation bloc Il s'inspire aussi d'un autre documentaire appelé Modèle:Lang. Il regarde ces deux documentaires avec Peckinpah, qui, impressionné par ces images, dit : Modèle:Citation.

Photographie montrant Pancho Villa, figure célèbre de la révolution mexicaine, sur un cheval un galop, suivi de ses hommes
Avant La Horde sauvage, Sam Peckinpah s'était déjà intéressé à Pancho Villa (ici en 1914).

Peckinpah retravaille le scénario de Walon Green, creusant le caractère des personnages et intensifiant leur côté dramatique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est également lui qui ajoute les références bibliques et introduit le rôle symbolique des enfants dans l'histoire<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Avant le tournage, Peckinpah vend à la Paramount un scénario qui est porté à l'écran par Buzz Kulik en 1968 sous le nom de Pancho Villa. Racontant le ralliement d'un aviateur américain au révolutionnaire mexicain Pancho Villa, cette histoire semble un premier jet de La Horde sauvage<ref name="Causse59" />.

Sergio Leone pense avoir inspiré Sam Peckinpah : Modèle:Citation bloc

Distribution des rôles

Sam Peckinpah pense à de nombreux acteurs célèbres pour le rôle important de Pike Bishop. Lee Marvin, d'abord pressenti, est déjà pris par La Kermesse de l'ouest, et du reste, son agent lui déconseille de jouer dans un film trop violent. Peckinpah pense alors à Burt Lancaster, James Stewart, Charlton Heston, Gregory Peck et James Coburn avant de choisir William Holden<ref name="Collectif223" />, car il avait beaucoup aimé Le Pont de la rivière Kwaï<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les deux premiers choix de Sam Peckinpah pour Deke Thornton sont Richard Harris (qui apparaissait déjà dans Modèle:Lang) et Brian Keith (qui a travaillé avec Peckinpah dans Modèle:Lang (1960) et New Mexico (1961)). Harris n'est jamais formellement approché ; Keith l'est, mais abandonne. Robert Ryan est finalement engagé après que Peckinpah l'a vu dans le film d'action sur la Seconde Guerre mondiale Les Douze Salopards (1967). Les autres acteurs envisagés pour le rôle sont Glenn Ford, Arthur Kennedy, Henry Fonda, Ben Johnson (qui joue en fin de compte Tector Gorch) et Van Heflin<ref name=":13">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="p.320">Modèle:Harvsp.</ref>.

Après avoir envisagé Steve McQueen, George Peppard, Jim Brown, Alex Cord, Robert Culp, Sammy Davis, Jr., Charles Bronson et Richard Jaeckel pour le rôle de Dutch Engstrom, Ernest Borgnine est suggéré par Ken Hyman, à la suite de sa performance dans Les Douze Salopards<ref name="p.320" />. Sam Peckinpah est au départ réticent : il veut que Dutch soit plus jeune d'une dizaine d'années que Pike<ref name="Collectif223" />, et il n'a pas aimé la prestation de Borgnine dans La flotte se mouille. En fin de compte, l'acteur se révèle être Modèle:Citation. La claudication de Borgnine dans le film n'est pas feinte : il s'est cassé le pied pendant le tournage de Le crime, c'est notre business (1968) et doit porter un plâtre<ref name=":13" />,<ref name="p.320" />.

Photographie montrant l'équipe de tournage, composée de cinq hommes, maniant une caméra montée sur un véhicule léger. Ils filment trois acteurs en costume de soldats américains, montés sur des chevaux.
L'arrivée de la horde à Starbuck. De gauche à droite : Warren Oates (Lyle), William Holden (Pike) et Ernest Borgnine (Dutch).

Robert Blake est choisi à l'origine pour jouer le jeune Mexicain Angel<ref>Modèle:Lien web.</ref>, mais il demande trop d'argent<ref name="p.321">Modèle:Harvsp.</ref>. Peckinpah, qui a vu Jaime Sánchez dans le film de Sidney Lumet Le Prêteur sur gages, est impressionné et exige qu'il soit engagé<ref name="p.321" />.

Pour Freddie Sykes, Sam Peckinpah pense tout d'abord à Jason Robards, sur une suggestion de Phil Feldman, son producteur. Finalement, il engage Edmond O'Brien, qu'il avait dirigé dix ans auparavant dans un épisode de Zane Grey Theater<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'acteur n'est âgé que de Modèle:Nobr, et il faut trois heures de maquillage chaque jour pour qu'il en fasse vingt de plus que William Holden<ref name=":33" />.

Warren Oates joue Lyle Gorch. Il a déjà travaillé avec Peckinpah sur la série télévisée L'Homme à la carabine et ses films précédents, Coups de feu dans la Sierra (1962) et Modèle:Lang (1965)<ref name="p.321" />.

Mario Adorf, qui apparaissait dans Major Dundee, est contacté pour le rôle de Mapache, mais il refuse en lisant dans le script qu'il doit égorger un jeune homme<ref group="C">Mario Adorf : Modèle:Citation. Modèle:Lien web.</ref>. Il regrette son choix par la suite en voyant le film<ref name=":13" />. Le rôle échoit à Emilio Fernández, un réalisateur et acteur mexicain ami de Peckinpah, qui, tel le général Mapache, vit entouré de jeunes femmes<ref name="p.322" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Albert Dekker, acteur de théâtre et de cinéma, joue Harrigan. Il meurt le Modèle:Date à Los Angeles, pendant le tournage de La Horde Sauvage, son dernier film<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le rôle de Clarence « Modèle:Lang » Lee est donné à Bo Hopkins, engagé après que Peckinpah l'a vu à la télévision<ref name="p.322">Modèle:Harvsp.</ref>.

Budget du film

Le budget initial alloué à La Horde sauvage est de Modèle:Unité, comprenant Modèle:Unité de pellicule (Modèle:Unité)<ref name="p.327" />, mais les exigences de Peckinpah, en particulier sur le nombre de caméras<ref name="p.334">Modèle:Harvsp.</ref> et de figurants, le font exploser. En dépit des plaintes incessantes de son producteur qui le supplie de diminuer les frais<ref name="p.346">Modèle:Harvsp.</ref>, La Horde sauvage totalise Modèle:Unité de pellicule, soit environ Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le budget final s'élève à Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Tournage

Le tournage débute le Modèle:Date<ref name=":33" />,<ref name="p.327" />. Il se déroule au Mexique, dans les lieux suivants : Coahuila, Durango, El Pomeral, El Rincon del Montero, Torreón et Parras de la Fuente<ref name=":10" />. Ces lieux ont été le théâtre de véritables batailles lors de la Révolution mexicaine<ref group="Note">Parras est la ville de naissance de Francisco Madero et celle où Pancho Villa avait établi son quartier général en 1910.</ref>. La ville d'« Modèle:Lang » est filmée à la Hacienda Ciénaga Del Carmen, une hacienda en ruines dotée d'un aqueduc du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le lieu a depuis été rénové pour devenir une attraction touristique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:Nobr sont prévus pour tourner les 541 scènes décrites dans le scénario<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

L'équipe utilise six caméras qui filment à des vitesses différentes : 24, 30, 48, 60, 90, et Modèle:Nobr par seconde, afin de réaliser les effets des ralentis<ref name=":6">Modèle:Lien web.</ref>.

Lucien Ballard, chef-opérateur qui avait déjà travaillé avec Sam Peckinpah sur la série The Westerner, devient son opérateur favori. Modèle:Citation bloc

Une improvisation constante

Sam Peckinpah improvise de nombreuses séquences tout le long du tournage<ref name=":21" />. Celle du jeu cruel des enfants avec les scorpions et les fourmis est suggérée à Peckinpah par Emilio Fernández (Mapache), qui jouait à ce jeu en étant enfant. Trouvant la métaphore excellente, Peckinpah se fait livrer Modèle:Unité et 50 scorpions pour pouvoir ajouter cette séquence d'introduction<ref name=":3">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":13" />,<ref name=":33" />.

À l'inverse d'un Alfred Hitchcock qui planifie ses films dans les moindres détails<ref name="p.339">Modèle:Harvsp.</ref>, Peckinpah a pour habitude d'assembler les éléments d'une scène un par un, jusqu'à parvenir à un résultat jugé satisfaisant<ref name=":6" />. Ainsi, la célèbre « Dernière Marche » est improvisée pendant le tournage. À l'origine, la scène devait commencer avec les quatre hommes quittant le bordel, et enchaîner immédiatement avec la confrontation avec Mapache. Une fois la décision prise de prolonger la scène, un grand nombre de figurants mexicains sont disposés et dirigés tandis que la scène se déroule<ref name=":13" />,<ref name=":33">Documentaire de Paul Seydor, Modèle:Lang (1996, Modèle:Nobr Modèle:Nobr).</ref>. Le départ du village d'Angel (avec le chant des villageois et leurs cadeaux aux membres de la horde) est improvisé suivant le même principe<ref name=":33" />. Cette scène a été tournée en moins d'un jour, et Peckinpah en dit ceci : Modèle:Citation

Il laisse également L. Q. Jones et Strother Martin s'approprier leurs personnages et donner un côté comique décalé, teinté d'homosexualité, à leurs personnages de chasseurs de primes<ref name=":6" />,<ref name=":33" />.

Problèmes techniques et humains

L'équipe de tournage loge à Parras. Tous les jours, acteurs comme techniciens doivent faire un trajet inconfortable de Modèle:Nobr, sur un chemin sableux en plein désert, pour rejoindre le lieu de tournage, sur lequel il n'y a ni électricité ni eau courante<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le tournage débute avec la scène où les bandits retrouvent le vieux Sykes et se rendent compte que leur butin n'est constitué que de rondelles de fer. Les acteurs ne connaissent pas leur texte, et Peckinpah menace de tous les renvoyer s'ils ne l'apprennent pas dans les Modèle:Nobr<ref name=":9">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":33" />.

Pendant le tournage, Sam Peckinpah ne déroge pas à sa réputation de réalisateur difficile en renvoyant Modèle:Nobr<ref name=":15" />. Il provoque la Warner en engageant de véritables prostituées mexicaines, payées avec l'argent de la production, pour la scène orgiaque où les frères Gorch s'ébattent dans une cuve à vin. Il a aussi réellement saoulé Warren Oates et Ben Johnson avant de tourner cette scène<ref name=":13" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Documentaire : « L'Ouest selon Sam Peckinpah : l'héritage d'un hors-la-loi à Hollywood » (témoignage de Ben Johnson).</ref>.

Des accrochages ont lieu au sein de l'équipe. William Holden et Ernest Borgnine sermonnent Jaime Sánchez qui, sur le plateau, s'amuse de manière enfantine avec son pistolet. Les deux acteurs âgés envient cependant l'énergie du jeune homme<ref group="C">Ernest Borgnine : Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Robert Ryan et Ernest Borgnine menacent tour à tour de casser la figure au réalisateur : le premier parce que Peckinpah, lui certifiant que sa présence est indispensable, lui interdit de se déplacer et le fait patienter dix jours, maquillé et en costume, sans le faire figurer dans le moindre plan ; le second, parce qu'il ne supporte plus que sa voiture s'enlise dans la poussière du lieu de tournage. À William Holden qui admire que Borgnine ait obtenu gain de cause, en l'occurrence deux arroseuses, celui-ci lui rétorque : Modèle:Citation

William Holden refuse catégoriquement de se laisser pousser la moustache, estimant que cela nuirait à son image : il porte un postiche tout le long du film<ref name=":13" />,<ref name="p.321" />. Il s'inspire de l'autorité et de la fragilité qu'il ressent chez Sam Peckinpah lui-même pour interpréter Pike<ref name=":6" />, imitant même sa voix et ses gestes<ref name="p.336">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le réalisateur Sam Peckinpah, au premier plan, est photographié dans la cour d'une hacienda en ruine remplie de figurants.
Tournage de La Horde Sauvage à la Hacienda Ciénaga Del Carmen. Sam Peckinpah est à droite.

Mise en scène d'un massacre

Le massacre final démarre avec la scène de l'assassinat d'Angel. Jaime Sánchez est équipé d'un tube perforé collé le long de sa gorge et dissimulé par du maquillage. Lorsqu'Emilio Fernández fait mine de l'égorger avec son couteau en caoutchouc, un technicien fait jaillir le faux sang en direct avec une pompe<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Les acteurs principaux ont sept costumes identiques, qui sont tous détruits lors de la réalisation du film<ref name="p.327">Modèle:Harvsp.</ref>. Le réalisateur se retrouve à court de cartouches et de faux sang dès le premier jour de tournage<ref name="p.332">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le budget de départ prévoit Modèle:Nobr et Modèle:Nobr<ref name="p.331">Modèle:Harvsp.</ref>. Au total, Modèle:Nobr et figurants en costume, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr sont employés, et Modèle:Unité à blanc sont tirées pendant la bataille finale, plus que pendant toute la Révolution mexicaine d'après la Warner<ref name="p.332" />. Cette séquence nécessite Modèle:Nobr de travail à elle seule, faisant passer la durée du tournage à Modèle:Nobr. Comme Peckinpah ne dispose pas d'un nombre suffisant de figurants, les uniformes des « tués » sont rapiécés au fur et à mesure, et les acteurs retournent « mourir » plusieurs fois devant la caméra<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":33" />. Les cascadeurs américains déguisés en soldats mexicains effectuent les cascades les plus dangereuses. En revanche, toutes les « troupes » impliquées dans la fusillade finale au siège de Mapache sont de véritables soldats mexicains. La société de production embauche un régiment de cavalerie<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":33" /> qui, d'après Ernest Borgnine, a commencé la scène en tirant à balles réelles, car personne n'avait dit aux soldats de tirer à blanc<ref group="C">Ernest Borgnine : Modèle:Citation Modèle:Lien web.</ref>.

Sam Peckinpah déclare que l'un de ses objectifs pour ce film est de donner au public Modèle:Citation Un incident mémorable a lieu sur le tournage. Insatisfait du son des pétards que son équipe utilise pour simuler les coups de feu, Peckinpah, exaspéré, s'écrie : Modèle:Citation Il saisit alors un revolver chargé avec de vraies balles et tire dans un mur à proximité. Une fois l'arme vidée, Peckinpah aboie à son équipe stupéfaite : Modèle:Citation Il insiste aussi pour que chaque acteur soit équipé de pétards, projetant du faux sang et des morceaux de viande, de face et de dos, afin de simuler l'effet de balles traversant les corps<ref name="Weddle329" />. Il filme au ralenti et demande à ses acteurs d'exagérer leurs gestes pour créer un Modèle:Citation<ref name=":18" />.

La scène du train et l'explosion du pont

La scène du train est tournée en une seule journée. Peckinpah insiste pour que William Holden conduise lui-même le train. Celui-ci ne freine pas à temps et heurte le wagon, garé plus loin, sur lequel est posé le matériel de tournage<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Par miracle, personne n'est blessé, et Warren Oates, assis à l'avant de la locomotive, en est quitte pour une belle frayeur<ref group="C">Warren Oates : Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.

La dernière scène à être tournée est l'explosion du pont, sur la rivière Nazas (à la place du Rio Bravo). Le studio, craignant que la construction du pont ne retarde le tournage, veut que Walon Green modifie le scénario, mais Peckinpah est furieux à cette idée. Pour le couvrir le temps qu'il réalise la séquence qu'il désire et faire patienter la Warner, Green écrit une scène de substitution très complexe, qui bien évidemment n'est pas tournée<ref name=":21" />. Le pont truqué comporte une trappe basculante destinée à précipiter les cavaliers dans une rivière profonde de Modèle:Unité, au courant violent<ref name=":33" />. La destruction du pont est filmée en une seule prise, le Modèle:Date à 13 h 55<ref name=":33" />. Le technicien chargé des explosifs est un débutant, Peckinpah ayant renvoyé l'artificier chevronné<ref name="p.351">Modèle:Harvsp.</ref>. Une des six caméras est perdue dans l'eau lors de l'explosion<ref name="Weddle352">Modèle:Harvsp.</ref>. La séquence n'emploie ni maquettes ni miniatures. Les cascadeurs, rembourrés, portent des casques sous leurs chapeaux de cow-boy, pour les protéger des ruades des chevaux qui nagent frénétiquement vers la rive. Un des cascadeurs remercie Peckinpah pour la conception de la cascade la plus grandiose à laquelle il ait jamais pris part ; un autre, assommé par le choc<ref name="Weddle352" />, le maudit et quitte le plateau<ref name=":6" />. Selon le cascadeur Bill Hart, un des chevaux est mort noyé car il a reçu un débris sur la tête<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Un tournage éreintant

Sam Peckinpah, conscient que ce retour à la réalisation est inespéré, ne veut pas gâcher sa chance. Il impose un rythme épuisant à son équipe, qu'il séduit et terrorise<ref name=":33" />,<ref name="Causse60" />. Jaime Sánchez raconte avoir été impressionné par le feu qui anime le réalisateur, qui oblige ses acteurs à se surpasser : Modèle:Citation bloc

Sam Peckinpah visionne les rushes chaque soir et ne dort que 3 à Modèle:Nobr par nuit<ref name="Weddle329" />. Il s'endort souvent avec le scénario à la main<ref name=":33" />. Le tournage se termine le Modèle:Date<ref name=":10" />, après Modèle:Nobr de travail<ref name=":33" />. Peckinpah s'assoit alors et pleure<ref name=":5">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=":33" />.

Montage et coupes

Le montage initial

Lou Lombardo, le monteur du film, est choisi par Peckinpah parce qu'il avait réalisé, dans la série télévisée Brigade criminelle, un épisode intitulé Modèle:Lang où un personnage criblé de balles tombait au ralenti<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Peckinpah est aussi un grand admirateur d'Akira Kurosawa qui a réalisé des séquences similaires dans Les Sept Samouraïs<ref name="collectif226" />. Aucune scène au ralenti n'est décrite dans le scénario de Walon Green<ref name="collectif226" />.

Échaudé par la mauvaise expérience de Major Dundee, Peckinpah monte son film au fur et à mesure et présente au producteur des scènes complètes, et non de simples rushes désordonnés<ref name="p.332333">Modèle:Harvsp.</ref>. Peckinpah compte terminer son film par l'image de Deke Thornton assis contre la porte d'Modèle:Lang après le massacre, mais Phil Feldman lui suggère de finir sur des plans de la horde. Au grand étonnement du producteur, le réalisateur lui dit qu'il a raison<ref name="Collectif227">Modèle:Harvsp.</ref>.

Après un premier montage de Modèle:Nobr, le film est ramené à Modèle:Heure. Il obtient alors son visa d'exploitation. Cependant, Peckinpah continue à retravailler son œuvre en supprimant des scènes qu'il juge trop violentes<ref name=":3" />. Le but est de réduire la violence de la scène du hold-up raté afin de ne pas détourner les spectateurs de l'histoire, et de donner un caractère paroxystique à la fin par comparaison<ref name="Causse60">Modèle:Harvsp.</ref>.

L'intervention de la MPAA

photographie montrant une colleuse, outil de montage composé d'un socle et de parties mobiles destinées à maintenir la pellicule.
Une colleuse Modèle:Unité, utilisée pour assembler les morceaux de pellicules formant un film.

Pour satisfaire la Modèle:Lang (MPAA), le producteur Phil Feldman supprime encore des scènes avec l'aide de Lou Lombardo. Ainsi, celle où un Tector aviné compare la taille du téton d'une prostituée à son pouce disparait totalement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La scène de l'égorgement d'Angel, jugée Modèle:Citation par la MPAA, est raccourcie jusqu'à n'être plus que suggérée. De même, des plans de son corps tiré par l'automobile et de son visage meurtri sont coupés. La scène où Buck est achevé par Pike est montée de manière que Buck soit seulement vu de dos, avec deux flashs très courts sur son visage ensanglanté. Phil Feldman parvient néanmoins à conserver la bataille finale en arguant qu'elle s'apparente plus à un ballet qu'à un véritable massacre<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>. En revanche, Feldman veut supprimer la séquence d'introduction des enfants qui jouent avec les scorpions, car il pense qu'elle va rebuter le public dès le début du film. Peckinpah doit longuement parlementer afin de la conserver<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Un nombre record de plans

Le film est ramené à 2 h 25 avant d'être enfin projeté en salle. La Horde sauvage contient alors Modèle:Nombre (2 721 sans le générique), ce qui est un record pour l'époque et établit une durée moyenne de Modèle:Nobr par plan, certaines coupes étant imperceptibles à l'œil nu<ref name=":13" />. La scène de « la bataille du porche sanglant » compte Modèle:Nobr pour Modèle:Nobr d'action, ce qui équivaut à des plans d'une seconde<ref name="Collectif225">Modèle:Harvsp.</ref>. La variété des angles de prise de vue et les changements de vitesse dans le déroulement de l'action distordent le temps, et donnent l'impression que la séquence est beaucoup plus longue qu'elle ne l'est en réalité<ref name="ReferenceC">Modèle:Harvsp.</ref>.

Les coupes des distributeurs

Après le montage, Peckinpah, qui en a terminé à ce moment-là avec le tournage d'Un nommé Cable Hogue, s'accorde quelques jours de repos<ref name="Causse60" />. Pendant ce temps, Kenneth Hyman est remplacé à la tête de la Warner par Ted Ashley<ref name="Collectif227" />, qui exige le retrait de Modèle:Nobr supplémentaires à la suite de plaintes de propriétaires de cinéma qui trouvent le film trop long<ref name=":6" />. Le producteur Phil Feldman prend sur lui de faire les coupes et retire tous les flashbacks (Deke en prison, le retour sur « Modèle:Lang » et la conversation entre Pike et Sykes à son sujet, la scène du bordel avec Pike et Deke, et Pike et sa maîtresse) et des scènes de la révolution mexicaine où l'armée de Mapache combat Pancho Villa, ceux-ci sans le consentement de Peckinpah<ref name=":3" />,<ref name=":13" />. Le réalisateur ne le lui pardonnera jamais<ref name="Collectif227" />.

Comme les copies ont déjà été distribuées, les exploitants américains coupent directement dans la pellicule afin de faire une séance de plus par jour<ref name=":3" />. Après quelques semaines circulent ainsi plusieurs versions différentes du film, aussi bien en termes de longueur que de coupes. Aucune ne correspond à la vision de Peckinpah, et aucune ne contient les flashbacks nécessaires à la compréhension de la relation entre Pike et Deke<ref name=":6" />. Ce n'est pas pour sa violence que le film est ainsi mutilé, mais uniquement pour des motifs économiques<ref name=":3" />. En Europe circule cependant une version presque complète, à laquelle ne manque que le flashback concernant Pike et sa maîtresse<ref name=":12" />.

Reprise et retour à la version originale

En 1993, la Warner Bros. présente à nouveau La Horde sauvage à l'évaluation de la MPAA. À la surprise du studio, le film à l'origine noté R (Modèle:Lang, signifiant que les mineurs de moins de Modèle:Nobr doivent être accompagnés d'un adulte) reçoit un NC-17 (Modèle:Lang, c'est-à-dire interdit aux moins de Modèle:Nobr), retardant sa réédition jusqu'à ce que la décision soit délibérée en appel<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La controverse est liée aux Modèle:Nobr supplémentaires réintégrées dans l'œuvre, même si aucune de ces images ne contient de violence graphique. En 1995, Martin Scorsese obtient la réédition du film dans sa version originale, proche de celle voulue par Sam Peckinpah<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":15">Modèle:Lien web.</ref> (mais toujours sans les plans retirés par la MPAA), bien après la mort du réalisateur, disparu en 1984.

Bande originale

Modèle:Infobox Musique (œuvre)

Photographie montrant un groupe de musiciens mexicains vêtus de tenues traditionnelles et coiffés de sombreros.
Sam Peckinpah voulait simplement enregistrer des mariachi pour créer une ambiance authentique.

La musique est composée et dirigée par Jerry Fielding et orchestrée par Greig McRitchie, Al Woodbury et Art Beck. Les séances d'enregistrement se déroulent le Modèle:Date, le 7, 27 et Modèle:Date, les 6, 7, 14, Modèle:Date et les 7, 14 et Modèle:Date au studio d'enregistrement Warner Bros. de Burbank, en Californie<ref name=":17">Modèle:Lien web.</ref>. Jerry Fielding travaille très régulièrement avec Peckinpah dans les années 1960 et 1970 : il a composé les musiques de Junior Bonner, le dernier bagarreur, Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, Tueur d'élite, celle de Modèle:Lang pour la télévision et créé une bande originale non utilisée pour Guet-apens<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Peckinpah désire pour La Horde sauvage une approche très minimaliste : un peu de guitare jouant des musiques mexicaines et du folk américain, et un groupe de mariachi pour créer une musique qui soit authentiquement locale. Il demande que ce soit Julio Corona, un guitariste qu'il a rencontré au Mexique, qui joue la musique. Jerry Fielding est d'accord, mais pour lui la violence des personnages et des scènes d'actions nécessitent un contrepoint musical, et donc un orchestre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il enregistre Corona, dont le jeu de guitare est mis en avant sur le thème Modèle:Lang<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il rencontre quelques difficultés, car le guitariste mexicain ne sait pas lire une partition et fait des pauses fréquentes pour s'enivrer de tequila. Mais finalement Jerry Fielding lui-même est ébloui par le résultat, qu'il juge authentique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Citation bloc

Le film est rythmé par sa bande originale. La musique mêle haute virtuosité orchestrale (pour la « musique de fosse », extradiégétique), revisitant de manière très personnelle la musique de western<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et musique populaire mexicaine, pour la « musique d'écran »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, diégétique, dont les accents soulignent le poignant de la scène. L'arrivée de la horde se fait en fanfare (celle de la procession). Modèle:Lang, composée par Narciso Serradell vers 1850, Modèle:Citation, accompagne ainsi la horde à la sortie du village, et pour son dernier voyage. David Weddle rapporte que la chanson a réellement été jouée pendant que les acteurs tournaient la scène de la sortie du village, afin de les plonger dans cette ambiance mélancolique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Par ailleurs, la gaité de certains morceaux mexicains contraste volontairement avec l'horreur de la situation, comme lorsqu'Angel est torturé sur une musique festive<ref name=":17" />.

Une grande place est aussi accordée aux sons. La Modèle:Citation de la locomotive rythme la scène du vol du train. Tout le film est porté par la partition des cris des hommes, des bêtes, et des coups de feu, contrepoints sonores à la musique<ref name="Causse66" />.

La bande originale de 1969 est nommée aux Oscars<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":17" />. Une nouvelle édition, comprenant l'ensemble des musiques du film ainsi que des prises alternatives, intitulée Modèle:Lang, est sortie en 2013 chez FSM en édition limitée à Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:Boîte déroulante/début

  1. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:53
  2. Jerry Fielding - Modèle:Lang 4:08
  3. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:34
  4. Jerry Fielding - Modèle:Lang 5:34
  5. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:01
  6. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:00
  7. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:29
  8. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:59
  9. Jerry Fielding - Modèle:Lang 4:16
  10. Jerry Fielding - Modèle:Lang (Modèle:Lang) 2:23Modèle:Boîte déroulante/fin

Modèle:Boîte déroulante/début

  • DISC 1
  1. Jerry Fielding - Modèle:Lang 5:44
  2. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:01
  3. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:36
  4. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:18
  5. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:41
  6. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:17
  7. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:01
  8. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:22
  9. Jerry Fielding - Modèle:Lang 4:30
  10. Jerry Fielding - Modèle:Lang 0:33
  11. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:17
  12. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:19
  13. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:04
  14. Jerry Fielding - Modèle:Lang 5:38
  15. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:55
  16. Jerry Fielding - Modèle:Lang 6:38
  17. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:19
  18. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:43
  19. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:40
  20. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:32
  21. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:57
  22. Jerry Fielding - Modèle:Lang 0:48
  23. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:17
  24. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:06
  25. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:48
  26. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:16
  • DISC 2
  1. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:42
  2. Jerry Fielding - Modèle:Lang 4:19
  3. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:04
  4. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:41
  5. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:04
  6. Jerry Fielding - Modèle:Lang 0:40
  7. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:17
  8. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:02
  9. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:01
  10. Jerry Fielding - Modèle:Lang 0:46
  11. Jerry Fielding - Modèle:Lang 0:47
  12. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:45
  13. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:20
  14. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:54
  15. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:19
  16. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:21
  17. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:33
  18. Jerry Fielding - Modèle:Lang 0:20
  19. Jerry Fielding - Modèle:Lang 0:56
  20. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:19
  21. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:19
  22. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:38
  23. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:47
  24. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:43
  25. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:28
  26. Jerry Fielding - Modèle:Lang 1:27
  27. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:19
  28. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:03
  • DISC 3
  1. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:36
  2. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:39
  3. Jerry Fielding - Modèle:Lang 4:09
  4. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:04
  5. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:27
  6. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:38
  7. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:38
  8. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:36
  9. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:06
  10. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:53
  11. Jerry Fielding - Modèle:Lang 4:08
  12. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:34
  13. Jerry Fielding - Modèle:Lang 5:34
  14. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:01
  15. Jerry Fielding - Modèle:Lang 3:00
  16. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:29
  17. Jerry Fielding - Modèle:Lang 2:59
  18. Jerry Fielding - Modèle:Lang 4:16
  19. Jerry Fielding - Modèle:Lang (Modèle:Lang) 2:23Modèle:Boîte déroulante/fin

Sortie et accueil

Sortie du film et box-office

Le film sort aux États-Unis le Modèle:Date et en France le Modèle:Date<ref name=":10" />.

Mal distribué à cause de la controverse que les médias entretiennent<ref name="ReferenceA" />, La Horde sauvage rapporte tout de même Modèle:Nobr de dollars au box-office américain en 1970 pour un budget de Modèle:Unité. En 1995, la sortie de la version restaurée aux États-Unis rapporte Modèle:Unité, portant le total à Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En France, le film totalise Modèle:Nombre lors de sa sortie en 1969, dont Modèle:Nombre à Paris<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Accueil critique

Aux États-Unis

La conférence de presse accompagnant la sortie de La Horde sauvage est particulièrement houleuse. Le film est projeté à près de Modèle:Nobr le Modèle:Date à Freeport aux Bahamas lors du festival international du film organisé par Warner Bros.-Seven Arts, qui y présente six nouveaux films. Certaines personnes quittent la salle, d'autres ferment les yeux, d'autres encore huent et sifflent<ref name=":34">Modèle:Lien web.</ref>. Nombre de journalistes américains, choqués, s'en prennent à Sam Peckinpah, l'accusant de se complaire dans la violence gratuite<ref name=":29" />. À une femme qui se plaint, demandant Modèle:Citation Ernest Borgnine répond Modèle:Citation William Holden lui-même trouve le film trop violent en le voyant terminé. Quand Phil Feldman explique que le prochain film de Peckinpah sera une comédie<ref group="Note">Il s'agit d'Un nommé Cable Hogue.</ref>, Rex Reed du journal Holliday rétorque : Modèle:Citation. Roger Ebert du Chicago Tribune prend alors la défense du film et dit à Sam Peckinpah : Modèle:Citation

Modèle:Lang admire Modèle:Citation

En France

Homme de 65 ans, visage assez rond, cheveux blancs, lunettes, écharpe blanche.
Bertrand Tavernier, ici en 2006, a assuré en France la promotion de La Horde sauvage.

En France, la promotion du film est assurée par Bertrand Tavernier<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans la presse française, les critiques sont divisés à la sortie du film, et l'encensent ou le dénoncent avec la même passion.

Parmi les critiques positives, Robert Benayoun, dans Positif, s'enthousiasme : Modèle:Citation.

Pour L'Express, Claude Veillot admire Modèle:Citation

D'après Michel Mardore, dans Le Nouvel Observateur, Modèle:Citation. Michel Duran, dans Le Canard enchaîné, relève Modèle:Citation.

Parmi les critiques négatives, Jean de Baroncelli, dans Le Monde, dénonce un Modèle:Citation Selon Henry Chapier, dans Combat, Modèle:Citation

Reconnaissance actuelle

Voir aussi les sections « Classements et listes » et « Postérité ».

Le film fait désormais quasiment l'unanimité chez la critique, celle-ci reconnaissant son importance esthétique et sa postérité<ref name=":18">Modèle:Lien web.</ref>. Aux États-Unis le Baltimore Sun présente La Horde sauvage comme ayant été Modèle:Citation En France, Antoine de Baecque dans Libération parle, à propos de Sam Peckinpah et de ce film en particulier, de Modèle:Citation. La Horde sauvage fait de plus l'objet de nombreuses études (voir la rubrique « bibliographie »).

La Horde sauvage compte 91% de critiques positives, avec une note moyenne de 8,8/10 et sur la base de Modèle:Nobr collectées, sur le site Rotten Tomatoes. Le consensus des critiques est le suivant : Modèle:Citation Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de Modèle:Frac pour Modèle:Nobr<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Distinctions

Récompenses

  • [[National Society of Film Critics|Modèle:Lang 1970]] : Meilleure photographie pour Lucien Ballard<ref name="imdb awards">Modèle:Lien web.</ref>
  • [[Motion Picture Sound Editors|Modèle:Lang 1970]] : Meilleur son pour un long métrage et meilleur son de dialogue<ref name="imdb awards"/>

Nominations

Classements et listes

En 1999, le National Film Registry, le comité de préservation du patrimoine cinématographique américain, sélectionne La Horde sauvage pour le conserver dans la Bibliothèque du Congrès en tant que film Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

À partir de 1998, l'Modèle:Lang place le film dans plusieurs de ses listes des « Modèle:Nobr de cinéma » :

Le film est également classé à la Modèle:94e sur la liste établie en 2008<ref>Modèle:Lien web.</ref> par le magazine Modèle:Lang des 500 plus grands films de tous les temps<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2009, la Online Film & Television Association inscrit La Horde sauvage dans son Modèle:Lang<ref name="imdb awards"/>.

Différentes versions et éditions en vidéo

Les différentes versions du film

  • La version européenne originale de 1969, durant Modèle:Nobr et comportant un entracte (à la demande du distributeur et située avant l'attaque du train).
  • La première version américaine originale de 1969, durant Modèle:Nobr.
  • La seconde version américaine de 1969, durant Modèle:Nobr, le film ayant été raccourci, contre la volonté de Peckinpah, pour permettre plus de projections dans une même journée.
  • La réédition de Modèle:Nobr de 1995, identique à la version européenne de 1969 (sans l'entracte), étiquetée « Modèle:Lang ».

Éditions en vidéo

Aux États-Unis, une version étiquetée « Director's Cut » sort le Modèle:Date en DVD et le Modèle:Date en disque Blu-ray<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En France, une édition collector double DVD sort le Modèle:Date. Elle comprend le film lui-même, des commentaires audio de Nick Redman, Paul Seydor, Garner Simmons et David Weddle (non sous-titrés), des scènes inédites en bonus, et trois documentaires :

  • L'Ouest selon Sam Peckinpah : L'Héritage d'un hors-la-loi à Hollywood ;
  • Modèle:Lang (extrait du documentaire de Nick Redman) ;
  • Modèle:Lang de Paul Seydor.

Le film sort en version Blu-ray étiquetée « Director's Cut » le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les bonus et la version du film sont les mêmes que sur l'édition collector double DVD<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Analyse

Contexte historique

Photo montrant des cadavres de femmes et d'enfants vietnamiens massacrés par les Américains pendant la guerre.
Les massacres dans La Horde sauvage rappellent les exactions commises pendant la guerre du Viêt Nam, contemporaine de la réalisation du film, comme le massacre de Mỹ Lai.

Modèle:Article détaillé Alors que le western témoignait jusqu'alors de l'Histoire et des valeurs qui avaient constitué les États-Unis (instaurer l'ordre tout en repoussant les frontières de la colonisation, de la culture et de l'élevage), ces valeurs s'essoufflent avec la découverte de la réalité de la colonisation et du massacre des Amérindiens. Peckinpah met en scène un Ouest sale, violent et intolérant, dont les habitants sont dépeints de manière féroce et pittoresque<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans La Horde Sauvage, sorti en 1969, en pleine guerre du Viêt Nam, les allusions aux exactions de la colonisation sont légion. Ce n'est pas par hasard que Pike (identifié dès le générique à Peckinpah<ref name="Bliss95">Modèle:Harvsp.</ref>) dit : Modèle:Citation et Modèle:Citation, Dutch répondant Modèle:Citation. Il ne fait aucun doute qu'il fait allusion à ceux qui continuent à soutenir l'action américaine dans une guerre qui s'enlise<ref name="Causse86">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La période choisie, l'action se déroulant vers 1913, n'est pas une coïncidence : à cette époque, les États-Unis, soucieux d'élargir encore leur territoire, étaient en guerre contre le Mexique. Peckinpah décrit un Mexique mythique, allégorique<ref group="Note">Pancho Villa, figure mythique de la révolution mexicaine, n'apparait ici que sous la forme d'une silhouette lointaine dans une scène de bataille.</ref> et chaotique, Modèle:Citation. Il présente d'un côté un village verdoyant sans défense, idyllique et utopique, dévasté par la guerre (aux habitants pauvres mais nobles et purs), et de l'autre Agua Verde, désertique, violente et surarmée, corrompue, repaire de l'envahisseur à la richesse malsaine (l'argent destiné à payer les prostituées et le vol du train)<ref name=":1" />. Ainsi, lorsque la horde propose ses services au général Mapache, tortionnaire local, Peckinpah dénonce le soutien au dictateur, et non au peuple mexicain martyrisé<ref name=":3" />. La présence auprès de Mapache de conseillers allemands rappelle que le gouvernement huertiste, à l'époque, avait effectivement reçu des armes de fournisseurs allemands<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Une vision pessimiste et violente

Esthétiquement, on retrouve dans ce film les deux caractéristiques des films de Sam Peckinpah, les ralentis et le montage très découpé des scènes d'action, qui sont une manière d'exprimer le désordre et la violence, et non une démonstration de virtuosité<ref name=":4">Modèle:Lien web.</ref>. Avec La Horde sauvage, Sam Peckinpah semble entraîner le western classique vers la sortie, dans une vision pessimiste<ref name=":20">Modèle:Lien web.</ref>. Ce film est avant tout une épopée de la défaite, et de toutes les valeurs<ref name="Causse62">Modèle:Harvsp.</ref>, de Modèle:Citation<ref name=":11">Modèle:Lien web.</ref> pour échapper à un monde qui n'est plus le leur. Sam Peckinpah montre des hommes en mouvement, mais qui n'ont nulle part où aller. Le pont détruit symbolise l'impossible retour en arrière<ref name="Camy175">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=":16">Modèle:Lien web.</ref>. Les personnages se dépouillent littéralement tout le long du film. D'abord présentés déguisés en soldats à cheval, ils chevauchent ensuite dans leurs costumes de hors-la-loi, et terminent par une dernière marche, à pied, où ils sont intègres pour la première (et dernière) fois<ref name=":12" />.

Modèle:Citation bloc

Progrès et destruction

Dans La Horde sauvage, le progrès technique est synonyme de destruction et de mort. La voiture devient un instrument de torture, le train transporte des armes et l'apparition d'une mitrailleuse couronne le tout, bien loin des classiques duels au pistolet, celui de Pike restant ironiquement dans son étui lors du massacre final<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'étonnement des membres de la horde en voyant arriver une voiture est explicite : ils sont en décalage avec un monde qu'ils ne comprennent plus et dans lequel ils n'ont déjà plus leur place<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'automobile comme symbole de progrès négatif apparait aussi dans les films de Sam Peckinpah Coups de feu dans la Sierra et Un nommé Cable Hogue<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La violence

Chez Peckinpah la violence n'est pas un spectacle. Elle est crue, sauvage, hystérique<ref name=":5" /> ; les personnages sombrent dans la violence car ils n'arrivent pas à accomplir leurs desseins, dans une dialectique de convoitise et de frustration<ref name=":14">Modèle:Lien web.</ref> (la horde est prête à attaquer un train en échange d'or, et Angel, frustré d'avoir perdu sa compagne, la tue). Peckinpah renvoie le spectateur à Modèle:Citation en le forçant à être témoin de la laideur de la violence<ref name=":6" />,<ref group="C">Sam Peckinpah : Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Le cinéaste se double d'un moraliste, Modèle:Citation. Fondamentalement sceptique et anti-rousseauiste, le cinéaste ne croit pas à Modèle:Citation, et pour lui l'homme nait foncièrement mauvais<ref name=":23">Modèle:Article.</ref>. En fin de compte, la violence des personnages est aussi dirigée contre eux-mêmes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Peckinpah critique tout aussi violemment la violence institutionnalisée. Ainsi la Compagnie de chemins de fer, organisme d'État (Modèle:Citation, dit Harrigan), engage des chasseurs de primes pour protéger ses fonds, ce qui génère une boucherie et entraine la mort de citoyens innocents<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, tandis que le « général » Mapache n'est qu'un bandit alcoolique en uniforme<ref name=":14" />. Selon Peckinpah, Modèle:Citation

Peckinpah utilisait la violence comme catharsis : il croyait qu'il pourrait en purger son public en lui infligeant cette violence de manière explicite via l'écran. Par la suite, il reconnut son erreur, expliquant être troublé par le fait que son public soit venu savourer la violence de ses films au lieu d'en être horrifié<ref name="p.334" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Armes et sexualité

Photo représentant une mitrailleuse
De nombreuses armes, comme cette mitrailleuse Browning 1917, jouent un rôle symbolique.

Dans La Horde sauvage, le rapport aux armes est aussi intense que la sexualité et les sentiments. Juste avant l'attaque par la horde des bureaux des Chemins de fer, au début du film, Coffer embrasse son arme dans un geste intime<ref name="Causse71" />. Lorsque Mapache reçoit la mitrailleuse, il entame avec elle une véritable Modèle:Citation<ref name="Causse71" />. Les armes sont un moyen d'expression : lors du hold-up manqué, Pike et Deke, impuissants à se combattre, font exprès de dévier leur tir (Deke abat un musicien à côté de Pike, et Pike un des chasseurs de primes<ref name="Causse71" />). Après le massacre final, Deke récupère soigneusement le colt de Pike, comme une relique à conserver<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, lors de ce même massacre final, la mitrailleuse entraine la jouissance de ceux qui l'utilisent. Le cri de Lyle ne laisse planer aucun doute<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et l'image qui la montre pointée vers le haut, Pike mort affalé derrière, est très symbolique, en contrepoint avec la scène précédente qui montrait les Gorch et Pike insatisfaits de leur nuit avec des prostituées. Les personnages trouvent ainsi la plénitude et l'extase dans un bain de sang suicidaire<ref name=":22">Modèle:Lien web.</ref>, associant « petite mort » (c'est-à-dire, la jouissance sexuelle) et grande mort<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>.

Les rapports hommes-femmes sont faussés, entre duperie et échec. En effet, la première femme à apparaître dans le film (une dame âgée que Pike heurte par inadvertance, et à qui il donne ensuite galamment le bras) sert de ruse pour entrer dans le bureau de la Compagnie de chemins de fer sans attirer l'attention<ref name="ReferenceB" />. Seules les prostituées, femmes réprouvées par la société, sont accessibles à ces hommes eux-mêmes en marge<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'érotisme est présenté du point de vue masculin, et les sentiments ne sont pas étalés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le seul amour de Pike était une femme mariée dont il a entraîné la mort. Arrivant en retard au rendez-vous fixé, il se fait gifler par sa compagne qui l'attendait depuis deux jours, avant d'être surpris par le mari de retour à l'improviste. Pike ressasse son passé, cet amour perdu pour Aurora que sa blessure à la jambe, qui n'a rien d'héroïque, lui rappelle sans cesse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de la fête au village d'Angel, il refuse de danser et reste assis, le visage fermé, sans prêter la moindre attention à la jeune femme qui s'intéresse à lui<ref name="Simmons88">Modèle:Harvsp.</ref>. Il demande à Angel de se remettre de la perte de son amour, chose qu'il a lui-même été incapable de faire. Dans la bataille finale, Pike est aussi grièvement blessé par une prostituée qu'il avait tout d'abord épargnée, les femmes faisant preuve de la même violence que les hommes<ref name=":0" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le commentaire de Don José (Modèle:Citation), suggère que le jeune homme n'a jamais eu de relation sexuelle avec sa fiancée. Celle-ci a rejoint de son plein gré Mapache, qui lui propose une relation charnelle, alors qu'Angel vit un amour courtois, romantique et passionné<ref name="Bliss89">Modèle:Harvsp.</ref>. La jeune femme est en effet comparée à un fruit mûr à point, prêt à être cueilli, ce que Mapache a fait, la considérant comme une femme, et non comme une déesse inaccessible<ref name="BlissM98">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Bliss90">Modèle:Harvsp.</ref>. Faute de la posséder, et voyant l'objet de sa vénération perverti par l'assassin de son père, Angel assassine son ex-fiancée d'un coup de feu. Une autre lecture de la scène suggère que Teresa, tout comme Angel, a quitté le village pour une vie meilleure, et qu'elle s'est fourvoyée (en devenant une prostituée). Angel l'assassine alors car il voit en elle ses propres erreurs<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mapache, qui avait corrompu la jeune femme<ref name="Causse73" />, n'est pas chagriné par sa mort, allant même jusqu'à chasser le cortège funéraire<ref name="Causse70">Modèle:Harvsp.</ref>.

L'enfance et la perte de l'innocence

Photo en noir et blanc d'un enfant coiffé d'une casquette de soldat, un fusil dans les mains et une cartouchière en bandoulière.
Un enfant soldat pendant la Révolution mexicaine.

Pour Peckinpah, Modèle:Citation Dans la Horde sauvage, les enfants sont à la fois confrontés à la violence et acteurs de celle-ci<ref name=":0" />. Les enfants rient de faire s'affronter les scorpions et les fourmis (métaphore du carnage à venir), et de mettre le feu au tout. L'innocence est en ruine, et ce drame nietzschéen se rejoue tout le long du film<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Après le massacre de l'attaque ratée du bureau de la Compagnie de Chemin de fer, ils reproduisent la scène en riant et en mimant les coups de feu dans les rues<ref name=":4" />.

Le premier plan de l'arrivée à Agua Verde montre une Mexicaine donnant le sein à son bébé, le torse sanglé d'une cartouchière, métaphore de la violence nourricière<ref name="Causse73" />. Lorsque les enfants aggravent le supplice d'Angel en se jetant sur son dos alors qu'il est traîné par la voiture, Modèle:Citation Quand Mapache se bat contre Pancho Villa, il refuse courageusement de se mettre à l'abri, se sachant admiré par un enfant télégraphiste habillé en militaire, qui forme comme une version miniature de lui-même<ref name="Causse73" />. C'est enfin un enfant-soldat, représentant les générations futures, qui abat Pike<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:Citation bloc

Ce n'est que dans la parenthèse enchantée qu'est le village d'Angel que les enfants sont vraiment des enfants, innocents dans leur nature profonde, qui rient et jouent dans un décor paradisiaque<ref name=":1" />. Les frères Gorch eux-mêmes, sans la moindre once de violence, s'amusent comme des enfants avec une jeune fille qui leur montre un jeu de ficelles<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=":16" />.

Lorsque Don José dit Modèle:Citation, il évoque le désir profond de la horde (l'accès à la félicité<ref name=":19">Modèle:Lien web.</ref>), ainsi que la perte de l'innocence d'Angel, qui vient de perdre son père et son amour idéalisé<ref name="Bliss89" />.

Les adultes s'amusent de manière enfantine. Lyle joue comme un enfant à l'avant de la locomotive volée, riant et actionnant un sifflet imaginaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La horde marche à sa perte comme si c'était un jeu, consciente, comme les enfants, Modèle:Citation. De leur côté, les chasseurs de primes font semblant d'abattre Deke en mimant un revolver et en imitant le son d'un coup de feu, tout comme les enfants mimaient le carnage au début du film<ref name="Bliss91">Modèle:Harvsp.</ref>.

Des animaux et des hommes

Photo représentant un scorpion.
Un scorpion, symbole de la horde.

Durant le générique de début du film, la horde passe devant des enfants qui jouent à affronter des scorpions et des fourmis dans une petite arène en bois. Les scorpions se défendent comme ils peuvent, mais meurent, vaincus par la supériorité numérique de leurs adversaires. Cette métaphore renvoie plus tard à plusieurs séquences. Lorsque la horde rentre dans Modèle:Lang, les hommes de Pike sont filmés en plongée à travers des barreaux qui rappellent cette arène. Les enfants leur jettent des cailloux, tout comme les enfants du générique martyrisaient les scorpions avec un morceau de bois. Lorsque Herrera essaye de leur extorquer les armes, son armée est postée en hauteur dans une « arène » naturelle, et cerne la horde en contrebas. La bataille finale se déroule aussi dans un lieu clos, les hommes de Pike se battant contre une multitude de soldats, apparentant clairement la horde aux scorpions et l'armée aux fourmis<ref name="Bliss9495">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="p.331" />.

Ce même générique se fige en plans fixes pendant que l'action continue à se dérouler. Le nom de Robert Ryan apparait ainsi sur une image de chemin de fer, signalant non seulement l'engagement de Deke auprès de Harrigan, mais aussi que sa « voie » est déjà tracée. Son nom est aussi accolé à une image de la horde vue de dos, exactement dans une situation de poursuite, puisqu'il est littéralement derrière eux<ref name="Bliss9495" />.

Photo représentant un vautour urubu, noir avec la tête rouge, perché sur un poteau avec les ailes déployées.
Un urubu à tête rouge, métaphore des vautours que sont les chasseurs de primes.

Les noms d'Edmond O'Brien (Sykes), Warren Oates (Lyle), Ben Johnson (Tector) et Jaime Sánchez (Angel), qui sont les « enfants » pas vraiment innocents de la horde, sont inscrits sur les visages de ceux qui s'amusent avec les scorpions et les fourmis<ref name="Bliss95" />. Les noms de Strother Martin (Coffer), L. Q. Jones (T. C.), Emilio Fernández (Mapache) et Albert Dekker (Harrigan) sont superposés aux scorpions et aux fourmis entremêlés<ref name="Bliss95" />.

Les noms de Dub Taylor (le révérend Wainscoat) et de Bo Hopkins (« Modèle:Lang » Lee) sont apposés à une image de la Ligue de tempérance<ref group="Note">Il s'agit d'une ligue anti-alcoolique. Comme le relève Fabrice Revault (Modèle:P.), Sam Peckinpah, qui était un alcoolique notoire, règle des comptes avec ceux qui essayent de lui dicter sa conduite.</ref>, le premier la dirigeant, le deuxième en tuant certains membres. Le nom de Sam Peckinpah apparait à côté du visage de Pike, signalant que son point de vue est celui du personnage<ref name="Bliss9495" />.

Avant le massacre final, Tector joue avec un petit oiseau attaché à une ficelle, montré ensuite agonisant sur le sol, ce qui rappelle le supplice d'Angel, trainé derrière la voiture de Mapache avec une corde<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Enfin, après le massacre, les vautours, au sens propre (les oiseaux) comme métaphorique (les chasseurs de primes) profanent les corps<ref name="Bliss114">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le groupe et le sentiment d'appartenance

Les membres de la horde, tout comme Peckinpah lui-même, sont des Modèle:Citation Ces hommes vivent librement, car ils sont en dehors de tout système. Deke, némésis de Pike, contraint de se soumettre à la loi et de rentrer dans le rang, survit physiquement, mais son esprit est mort<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Pike est un homme fatigué, qui rêve de faire un « dernier coup » avant de se retirer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il prêche sur l'importance d'être ensemble, et Dutch lui est fidèle jusqu'à la fin, venant mourir à ses côtés. Les frères Gorch, qui le raillaient après sa chute de cheval, et qui remettaient en cause son autorité après le désastre de Starbuck, se rallient à lui après l'attaque réussie du train<ref>Modèle:Harvsp.</ref> (Tector scelle cette réconciliation en partageant une bouteille avec Pike). Pike est à la fois conciliant, dur et protecteur avec Angel<ref name=":40" />, essayant de réfréner son désir de vengeance qui met en péril la sécurité du groupe entier (Modèle:Citation). Il intervient aussi lors des retrouvailles entre Angel et Teresa et tente de calmer le jeune homme en l'entraînant à l'écart. Enfin, il le sauve une première fois des mains de Mapache, après l'assassinat de Teresa. Cependant, il abandonne par ailleurs plusieurs de ses hommes, et lorsqu'il décide de retourner à Modèle:Lang, ce n'est pas au départ pour Angel (ayant décrété que son sauvetage était impossible), mais pour échapper à Deke<ref name="Bliss114" />.

Comme le relève Adela Pineda Franco, Modèle:Citation<ref name=":7" />. Personnage bilingue, Angel crée un lien entre la horde et son pays, le Mexique, en parlant anglais et espagnol (le seul autre personnage à parler espagnol dans la horde est Dutch, mais il ne connait visiblement que quelques mots<ref name="Bliss83">Modèle:Harvsp.</ref>). Son nom aussi est victime de cette double appartenance, prononcé à l'américaine par la horde, et à l'espagnole par les Mexicains<ref group="Note">Lorsque les quatre hommes se retrouvent pour la dernière fois devant Mapache et que Pike dit : Modèle:Citation, Mapache répète : Modèle:Citation, insistant ainsi sur le fait que la destinée du jeune homme se joue entre Mexicains.</ref>. Angel demande à la horde de respecter sa famille en emmenant Pike et ses hommes dans son village, faisant passer, comme lors du vol des fusils pour Mapache, son peuple avant la horde (Modèle:Citation). Mexicain avant tout, le massacre de Starbuck le laisse insensible (Modèle:Citation<ref name="Causse75" />). C'est la dualité profonde entre son patriotisme et sa loyauté envers la horde<ref group="Note">Angel retourne au camp de Mapache chercher l'or avec Dutch car il avait promis à Pike sa part de l'or contre la caisse d'arme pour son peuple. Son attitude physique avant sa capture (en retrait, crispé sur son cheval) montre qu'il se jette dans la gueule du loup pour tenir sa parole.</ref> et surtout Pike (Modèle:Citation), et son incapacité à faire passer les intérêts du groupe avant les siens, qui va entrainer sa perte et celle de tout le groupe<ref name=":40" />.

À l'intérieur de la horde, les frères Gorch sont inséparables, autant dans leurs actions (allant jusqu'à se partager les mêmes femmes) que dans leurs paroles (« moi et Tector on se disait que… »)<ref name="Bliss83" />.

Sykes, le membre le plus âgé de la horde, est défendu par Pike qui justifie sa présence en évoquant ses faits d'armes passés. C'est un personnage qui incarne la nostalgie des temps révolus<ref name=":7">Modèle:Lien web.</ref> (Pike : Modèle:Citation). Sykes est raillé par les autres hommes qui ne tolèrent pas sa décrépitude, son apparente inutilité et son incompétence dans tous les domaines (Modèle:Citation, dit Dutch en recrachant le breuvage apparemment infâme que Sykes lui a servi). Étonnamment, c'est à lui que sont confiés les chevaux devant permettre la fuite de la horde après l'attaque de Starbuck, présageant d'emblée que celle-ci est « sans issue<ref name="Causse78" />». Ironie de l'histoire, il sera le seul survivant de la bande<ref name="Causse78" />,<ref group="Note">Stephen Prince signale que dans le scénario original de Walon Green, Sykes est tué par les chasseurs de primes. Les retrouvailles de Sykes et de Thornton sont une invention de Peckinpah (Modèle:P.).</ref>.

À l'inverse, Deke Thornton se retrouve contre son gré à faire partie d'un groupe de chasseurs de primes qu'il déteste et méprise<ref name="Causse78">Modèle:Harvsp.</ref> (Modèle:Citation). Il mange à part et n'établit donc aucun lien social avec ses hommes, qu'il laisse repartir à la fin sans lui. Il sourit en entendant les coups de feu qui lui apprennent qu'ils se sont fait massacrer<ref name="Causse78" />. Il a été brisé en prison et agit comme un zombie, revivant les souvenirs qui le liaient à Pike<ref name=":6" /> dans une relation ambiguë d'amitié déçue et de respect toujours intact<ref name=":11" /> (Modèle:Citation, dit-il, à la fois admiratif et ironique, évoquant la scène du bordel où il a été fait prisonnier pendant que Pike prenait la fuite<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>). Après le massacre final, il reste seul, adossé à un mur, plongé encore une fois dans ses pensées, d'où le sortira Sykes pour créer une nouvelle horde de substitution<ref name="Causse69" />, une nouvelle fratrie<ref>Modèle:Harvsp.</ref> (Modèle:Citation, lui dit Sykes). Thornton les rejoint, non par idéologie révolutionnaire, mais parce qu'il n'a nulle part où aller<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La trahison, l'abandon et la morale

C'est un des thèmes majeurs du film. Deke Thornton, ancien membre de la horde, travaille maintenant pour le compte de la Compagnie de chemins de fer. Il a donné sa parole à Harrigan de ramener les corps de ses anciens partenaires. L'évocation de cet acte juste après l'abandon d'Angel provoque une dispute entre Dutch et Pike (Pike : Modèle:Citation Dutch : Modèle:Citation), Dutch ne supportant pas l'absence de remise en cause<ref name="Bliss112">Modèle:Harvsp.</ref>, et s'interrogeant sur le principe même de la loyauté<ref name=":7" />. Dutch, en dépit de sa fidélité irréductible à Pike, n'est pas d'accord non plus lorsque Pike compare la bande à Mapache (Modèle:Citation) établissant une distance entre les actes de la horde, et ceux d'un homme qui tue pour son plaisir<ref name=":40" />,<ref name=":16" />.

Alors que la horde s'apprête à aller attaquer le train contenant les armes qui seront utilisées contre le peuple d'Angel, les hommes se détendent dans un sauna. La caméra est sans pitié pour les corps dénudés, présentés vieillissants et meurtris. C'est à ce moment qu'Angel fait appel à leur conscience, littéralement mise à nu<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Photo représentant des caisses en bois dont une est ouverte et contient des fusils.
Le vol des caisses d'armes soulève une question morale au sein de la horde.

Les personnages souffrent moralement. Lorsqu'ils reviennent pour tenter de sauver Angel après l'avoir abandonné, c'est un moyen de se racheter après avoir violé leur propre code d'honneur quand ça les arrangeait. Pike a beau clamer Modèle:Citation, il est le premier à abandonner Clarence Modèle:Lang lors de l'attaque de la banque, pour couvrir la fuite du reste de la horde. Plus probablement, Modèle:Lang, par sa folie, représente un danger pour la horde<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pike n'a pas hésité non plus dans le passé à abandonner Deke Thornton pour sauver sa peau. Modèle:Citation, avait-il dit, inconscient du danger, à Deke. De fait, s'il fustige les gens Modèle:Citation, il ne prend pas les bonnes décisions<ref name="ReferenceC" />. Pike décide d'abandonner dans le désert Sykes, le patriarche du groupe, qui est blessé ; Dutch trahit Angel, en l’abandonnant aux mains de Mapache<ref name=":7" />. De son côté, Mapache aussi s'estime trahi par Angel, son compatriote qui a œuvré contre lui<ref name="Bliss115">Modèle:Harvsp.</ref>.

D'après Adela Pineda Franco, Modèle:Citation François Causse insiste sur le fait que Modèle:Citation (en refusant de voler des fusils destinés à massacrer son peuple), va provoquer un revirement de la horde. Pour David Weddle, Modèle:Citation. Comme le relève aussi Jean-Philippe Costes, Modèle:Citation Ce sacrifice n'est pas inutile, puisque ces hommes, jusque-là individualistes, se mettent de manière désintéressée au service d'une cause : la lutte contre l'oppression du pouvoir<ref name=":40" />. La horde marche à la mort au nom de sa conscience<ref name=":11" />, trouvant un but dans l'autodestruction<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, tout en se sacrifiant pour une cause, ces hommes se transforment en machines à tuer sans pitié<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

L'alcool et le rire

Selon Michael Bliss, Modèle:Citation, par exemple après le hold-up raté, et après l'attaque réussie du train. Mais les personnages tentent aussi en vain d'utiliser ce moyen pour apaiser leur chagrin ou leur anxiété. Pike qui discute avec Dutch se rend compte qu'il n'a nulle part où aller, Angel saoul rumine des idées de vengeance lorsqu'il apprend l'assassinat de son père et la tromperie de sa fiancée, enfin la culpabilité de Pike est décuplée lorsqu'il boit après sa nuit avec la prostituée. Lyle Gorch, frénétique coureur de jupons, annonce ses Modèle:Citation après son séjour dans une cuve à vin avec des prostituées<ref name="Bliss111">Modèle:Harvsp.</ref>. Lorsque Mohr invite la horde à venir boire avec Mapache, il essaye de créer un lien qui ne prendra jamais effet<ref name="Bliss8789">Modèle:Harvsp.</ref>. L'alcool rend aussi le général Mapache encore plus détestable, car son état symbolise sa dégénérescence despotique<ref name="Causse73">Modèle:Harvsp.</ref>.

Comme l'alcool, le rire permet l'unification, désamorçant une situation tendue après le hold-up raté<ref name=":16" />. Le rire, marque de l'Modèle:Citation, symbolise la part d'enfance de la horde. Lorsque les frères Gorch jouent au village d'Angel avec la jeune fille, ils retrouvent un rire d'enfants innocents, ce que Pike et Don José ne manquent pas de relever<ref name="Bliss89" />.

Par contraste, lorsqu'Angel est capturé et entouré par la foule d'ennemis, comme l'écrit François Causse, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Causse71">Modèle:Harvsp.</ref>. Toujours selon François Causse, le rire de Mapache, lorsqu'il comprend qu'Angel a voulu tuer sa fiancée infidèle, Modèle:Citation<ref name="Causse71" />.

L'éclat de rire de Dutch avant le carnage final marque l'acceptation de la horde face à la mort à venir<ref name="Bliss92">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le rire de Thornton qui rejoint la nouvelle horde est un rire de libération, il abandonne son passé et il rejoint l'état d'esprit de la horde<ref name="Bliss101" />. En écho à son rire et celui de Sykes, une série de flashbacks montre les membres de la horde après leur mort, riant lors de moments heureux de leur vie précaire<ref name=":8">Modèle:Lien web.</ref>, rappelant, selon Gérard Camy, qu'ils Modèle:Citation, et, selon Fabrice Revault, qu'ils sont dans l'au-delà Modèle:Citation.

La religion

Pour Sam Peckinpah, religion et violence sont indissociables<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La Horde sauvage débute alors que la horde arrive dans une ville où va bientôt se dérouler un défilé de la ligue de tempérance, qui chante un cantique<ref group="Note">Il s'agit du cantique Shall We Gather at the River?, que l'on retrouve dans de nombreux westerns de John Ford.</ref>. Ce chant religieux confère au massacre Modèle:Citation<ref name="Causse69">Modèle:Harvsp.</ref>. Le nom de la ville elle-même, Starbuck, est une référence au personnage pieux de Moby Dick d'Herman Melville<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lorsque Pike achève un de ses hommes blessé au visage, les frères Gorch s'indignent qu'il soit laissé sans sépulture. Dutch retire son chapeau, propose de chanter un cantique (allusion ironique au massacre qui vient de se produire)<ref name="Causse75">Modèle:Harvsp.</ref>, et Angel fait un signe de croix. Le chasseur de primes Coffer porte de manière blasphématoire autour du cou un énorme crucifix, où le Christ est remplacé par une balle. Lorsque Coffer arrive sur le champ de bataille où s'entassent les corps, il s'exclame que c'est le Modèle:Citation<ref name="Causse69" />.

Angel, l'idéaliste<ref name="Bliss90" /> qui appartient au divin<ref name=":8" />(Modèle:Citation étrangère signifiant « ange » en anglais), est Modèle:Citation et donc du matérialisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est trahi par Dutch, qui accepte sa part de l'or, et repart en le laissant dans les griffes de Mapache. Selon François Causse, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pike demande à Mapache de « racheter » le jeune homme, suggérant que Dutch, en abandonnant Angel et en gardant le silence sur l'implication de la horde dans le détournement des fusils, l'a effectivement vendu<ref name="Bliss114" />. Au moment d'être égorgé par Mapache, Angel écarte les bras comme s'il était crucifié<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Tableau représentant les villes bibliques de Sodome et Gomorrhe en feu.
Modèle:Lang, ville de débauche, évoque Sodome et Gomorrhe (tableau de Pieter Schoubroeck).

La jeune prostituée à l'enfant, avec laquelle Pike passe sa dernière nuit, rappelle les représentations de la Vierge à l'Enfant, ce qui est accentué par la présence de la croix sur le mur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La même jeune femme apparaît juste avant le meurtre de Teresa par Angel, habillée d'une simple robe bleue et blanche (couleurs associées à la Vierge dans les représentations de l'Église catholique). Entre en scène Teresa, vêtue d'une onéreuse et clinquante robe blanche de satin. Selon Michael Bliss, c'est d'une Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Enfin, si le village d'Angel a les apparences d'un paradis perdu<ref name=":0" />, avec sa végétation luxuriante et ses villageois souriants et accueillants<ref group="Note">Rien ne vient troubler cette vision édénique : la détresse des habitants n'est brièvement suggérée que par la vision d'un chien efflanqué, et la mort violente du père d'Angel est évoquée mais non montrée.</ref>, Starbuck dont les habitants sont tristement vêtus de noir est une ville corsetée dans des principes moraux et religieux<ref name="Simmons88" />. Pour finir, Modèle:Lang, lieu froidement minéral<ref group="Note">Selon David Weddle, le réalisateur avait fait débarrasser les lieux de toute végétation (Modèle:P.).</ref> et de débauche<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref> (Mapache et ses gradés sont présentés entourés de jeunes prostituées) évoque Sodome et Gomorrhe<ref name=":40">Modèle:Lien web.</ref>, villes bibliques détruites par Modèle:Citation, ici déclenchée par la mitrailleuse maniée par la horde.

Dualité et répétition

Le film montre un affrontement entre deux bandes de Mexicains (les hommes de Mapache, corrompus, et les hommes du village d'Angel) ainsi que deux figures masculines rivales (Pike et Deke) qui dirigent deux bandes moralement opposées et composées d'associés hétéroclites, contenant chacune un couple comique aux réactions enfantines : les frères Gorch d'un côté, T. C. et Coffer de l'autre<ref name="Bliss85">Modèle:Harvsp.</ref>. Le film présente aussi deux personnages âgés (Don José et Sykes) et deux oppresseurs (Mapache et Harrigan)<ref name="Bliss80">Modèle:Harvsp.</ref>. Angel, l'homme d'un seul amour, est opposé à Mapache le dépravé<ref name="Causse73" />, qui tue deux personnes dans sa vie, l'une de manière littérale (son père) et l'autre de manière symbolique, transformant Teresa, la jeune femme pure qu'il aime, en « putain »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Deux personnages détiennent un secret mortel mais l'utilisent différemment : la mère de Teresa, qui dénonce Angel pour se venger alors que les fusils vont servir à libérer son peuple opprimé<ref name="Bliss111" />, et Angel, qui garde le silence pour ne pas impliquer le reste de la horde dans le détournement des armes<ref name="Bliss87">Modèle:Harvsp.</ref>.

La horde mène deux attaques, contre les bureaux du chemin de fer et contre le train<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Angel est fait deux fois prisonnier par Mapache. Deux massacres ouvrent et ferment le film, le premier motivé égoïstement par l'appât du gain, le second altruiste, destiné à venger Angel et à servir son idéal révolutionnaire<ref name="Bliss85" />. La mitrailleuse est utilisée deux fois, d'abord par Mapache et ses hommes (les oppresseurs, qui ne savent pas s'en servir correctement), puis par Pike et les siens (les libérateurs, qui vont l'utiliser pour massacrer toute une armée)<ref name="Bliss87" />. Il y a aussi deux triangles amoureux qui se terminent avec la mort de la femme infidèle : d'un côté la maîtresse de Pike, qui est tuée par son mari revenu par surprise ; de l'autre Teresa, qui est tuée par Angel quand il la voit dans les bras de Mapache<ref name="BlissM98" />. Les images de la scène où la horde quitte le village d'Angel, accompagnées de la chanson Modèle:Lang, sont aussi reprises à la toute fin, accompagnant une dernière fois la horde<ref name="Bliss87" />.

Postérité

Voir aussi la section « Classements et listes ».

Documentaire

La Horde Sauvage a fait l'objet d'un documentaire : Modèle:Lang (1996, Modèle:Nobr Modèle:Nobr) réalisé par Paul Seydor<ref group="Note">Ce documentaire est disponible sur le DVD de la version Modèle:Lang du film.</ref>. L'origine de ce documentaire est la découverte de Modèle:Nobr d'un film muet, en noir et blanc, montrant Peckinpah, ses acteurs et ses techniciens, dans le nord du Mexique, pendant le tournage de La Horde Sauvage. Ces images sont illustrées par la musique de Jerry Fielding. Elles sont commentées par Nick Redman, qui est le narrateur, et Ed Harris, qui parle pour Sam Peckinpah. Le documentaire alterne les séquences extraites du film et celles qui correspondent au tournage de la scène, en commençant par la fin, lorsque la horde veut récupérer Angel. Il dévoile le maquillage de Jaime Sánchez, la direction des acteurs et la mise en place improvisée de la marche par Peckinpah. Est aussi montré, entre autres, le tournage de l'explosion du pont, avec la logistique de cette scène dangereuse à réaliser<ref name=":9" />. Ce documentaire a été nommé en 1997 aux Oscars du cinéma dans la catégorie du meilleur court métrage documentaire (Paul Seydor, Nick Redman) et aux American Cinema Editors dans la catégorie « Meilleur montage pour un film documentaire » (Paul Seydor). Toujours en 1997, il a gagné le prix du meilleur court métrage documentaire au festival international du film de Chicago (Paul Seydor)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Culture populaire

Influence

La Horde sauvage a inspiré nombre de réalisateurs, dont Quentin Tarantino, Martin Scorsese, Francis Ford Coppola et John Woo<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en modifiant radicalement la représentation de la violence à l'écran<ref>Modèle:Lien web.</ref>, représentant, telles les images de la guerre du Viêt Nam diffusées alors à la télévision<ref name=":6" />, des corps mourants tombant dans les flots de sang créés par les impacts de balles<ref name=":20" />.

Gravure de Goya représentant un amoncellement de cadavres.
Kathryn Bigelow compare Sam Peckinpah à Goya dans sa série des Désastres de la guerre.

Projet de remake

En Modèle:Date, la compagnie Warner Bros. proclame la mise en chantier d'un remake de La Horde Sauvage, mais le projet est suspendu par la mort en 2012 de Tony Scott, qui devait initialement le réaliser. En 2013, Will Smith annonce reprendre le projet, qu'il réalisera, produira et dans lequel il jouera, sans qu'aucune date de sortie ne soit précisée. L'action du film se situera à l'époque contemporaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2018, Mel Gibson est cette fois évoqué pour mettre en scène ce projet<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Citations originales

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Bibliographie sélective : les ouvrages mentionnés ont été utilisés pour la rédaction de cet article.

En français

En anglais

Liens externes

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Scénario du film et analyse

Études

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Dans la culture populaire