Massif du Tibesti
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Le massif du Tibesti est un massif montagneux du Sahara central, situé principalement à l'extrême Nord du Tchad, avec une petite extension dans le Sud de la Libye. Son point culminant, l'Emi Koussi, se trouve au sud du massif et constitue avec Modèle:Unité d'altitude à la fois le plus haut sommet du Tchad et du Sahara. Le Bikku Bitti est pour sa part le sommet le plus élevé de Libye. Le tiers central du massif est d'origine volcanique et se compose notamment de cinq volcans boucliers majeurs surmontés de vastes caldeiras : l'Emi Koussi, le Tarso Toon, le Tarso Voon, le Tarso Yega et le Tarso Toussidé. Les importantes coulées de lave ont formé de vastes plateaux qui surmontent des grès du Paléozoïque. Cette activité volcanique, apparue lors de la mise en place d'un point chaud durant l'Oligocène, s'est prolongée par endroits jusqu'à l'Holocène et se traduit encore par des fumerolles, des sources chaudes, des mares de boue ou encore des dépôts de natron et de soufre. L'érosion a formé des aiguilles volcaniques et entaillé des gorges au fond desquelles coulent des cours d'eau au débit irrégulier qui se perdent rapidement dans les sables du désert.
Le Tibesti, dont le nom signifie « lieu où vivent les habitants des montagnes », est le domaine des Toubous. Ils vivent essentiellement le long des oueds, dans quelques rares oasis où poussent des palmiers et quelques céréales, en exploitant l'eau des gueltas accumulée dans des cuvettes naturelles lors des événements orageux dont la fréquence varie fortement d'une année voire d'une décennie sur l'autre. Les plateaux servent à faire paître les animaux en hiver et à la récolte des graines en été. Les températures sont élevées, même si l'altitude rend le massif moins désertique que le Sahara. Les Toubous, qui sont apparus dans le massif vers le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, se sont adaptés à ces conditions et ont fait du massif une forteresse naturelle, qu'ils ont peuplée en plusieurs vagues successives, en s'y réfugiant en temps de conflit et en se diffusant en temps de prospérité, non sans des luttes internes parfois intenses. Ils ont notamment eu des relations avec les Carthaginois, les Berbères, les Touaregs, les Ottomans, les Arabes puis les colons français qui pénètrent dans le massif, de force, une première fois en 1914 puis finalement en 1929. L'attitude des Toubous et la situation géopolitique régionale a compliqué l'exploration du massif et l'ascension de ses sommets, même si l'Allemand Gustav Nachtigal reste depuis 1869 une grande figure en la matière. Les tensions se sont poursuivies après l'indépendance du Tchad et de la Libye, avec prises d'otages et luttes armées, sur fond de conflits sur le partage des ressources naturelles. Cette situation ainsi que le manque d'infrastructures compliquent l'émergence du tourisme.
Même si une flore saharomontagnarde et une faune, dont les représentants sont notamment la Gazelle leptocère et le Mouflon à manchettes, se sont adaptées dans le massif, le climat n'a pas toujours été aussi rude et une plus grande biodiversité a pu exister, comme le prouvent les nombreuses représentations rupestres et pariétales datant de plusieurs millénaires, précédant pour la plupart l'apparition des Toubous. L'isolement du Tibesti a ainsi marqué l'imaginaire culturel, dans l'art et la littérature.
Toponymie
En langue kanuri, Modèle:Langue signifie « montagne » ou « rocher » et Modèle:Langue les « habitants ». Le terme toubou (ou tubu) désigne l'ethnie principale occupant ces montagnes. Elle est également connue sous les variantes de tebu ou tibu, qui a donné Tibesti, c'est-à-dire le lieu où vivent les habitants des montagnes<ref name="Room">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Adrian Room, Placenames of the World, Modèle:2de édition, McFarland & Co Inc, 2005 Modèle:ISBN, page 375</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John A. Shoup, Ethnic Groups of Africa and the Middle East: An Encyclopedia, ABC-CLIO, 2011 Modèle:ISBN, page 284</ref>. L'hypothèse selon laquelle tibu signifierait « oiseau », soit parce que les membres de cette ethnie communiquent en sifflant soit parce qu'ils courent rapidement, semble beaucoup moins probable<ref name="Room"/>. En outre, Toussidé signifie « qui a tué les Tous », autrement dit les Toubous, et indique bien le caractère encore actif de son volcanisme<ref name="Auzias">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Tchad, Modèle:2de édition, Petit Futé, 2006 Modèle:ISBN, page 22</ref>,<ref name="Beauvilain15"/>.
La plupart des toponymes du massif sont dérivés de l'arabe et des langues tedaga-dazaga. Le terme ehi se rapporte aux pics et aux collines rocheuses, emi aux larges montagnes et ehra aux caldeiras. Le terme tarso désigne un haut plateau ou le versant peu pentu d'une montagne. Ainsi, l'Ehi Mousgou est un stratovolcan de Modèle:Unité d'altitude surmonté d'une petite zone sommitale, près du Tarso Voon ; l'Era Kohor est aussi appelé « Trou au Natron du Koussi », à son sommet, mais porte à confusion avec la caldeira du même nom au Toussidé<ref name="Permenter611">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} M. J. Salem, Omar S. Hammuda, Bahlul A. Eliagoubi, The Geology of Libya, Elsevier, 1991 Modèle:ISBN, page 1155</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} M. A. Sola, D. Worsley, Muʼassasah al-Waṭanīyah lil-Nafṭ (Libya), Jāmiʻat Sabhā, Geological exploration in Murzuq Basin, Elsevier, 2000 Modèle:ISBN, page xi</ref>.
Géographie
Situation
Le massif du Tibesti se trouve à la frontière entre le Tchad au sud et la Libye au nord, respectivement à cheval sur les régions de Borkou et Tibesti et les chabiyat de Mourzouq et Al-Koufrah, à environ Modèle:Unité au nord-nord-est de Ndjamena et Modèle:Unité au sud-sud-est de Tripoli. Il jouxte le Niger et se situe approximativement à mi-distance de la mer Méditerranée et du lac Tchad, juste au sud du tropique du Cancer<ref name="Roure"/>. Le rift est-africain naît Modèle:Unité à l'est et la ligne du Cameroun est à Modèle:Unité au sud-sud-ouest<ref name="Permenter611"/>. Le massif s'étend sur Modèle:Unité de longueur pour Modèle:Unité de largeur<ref name="Bearman">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} P.J. Bearman, Th. Bianquis, C.E. Bosworth, E. van Donzel, W.P. Heinrichs, Encyclopédie de l’Islam, Brill, 2005 Modèle:ISBN</ref> et Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Permenter609">Modèle:Harvsp</ref>, dessinant un vaste triangle de Modèle:Unité de côtés<ref name="Roure"/> dont les sommets sont orientés au sud, au nord-ouest et au nord-est au cœur du Sahara, ce qui en fait le plus grand massif de ce désert<ref name="RamsarDébut">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Information about Chad, Ramsar, pages 1-3</ref>. Il est donc légèrement plus étendu que le Massif central, dont il partage quelques caractéristiques géomorphologiques<ref name="GEM2262">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Collectif, Grande Encyclopédie de la Montagne, tome 8, éditions Atlas - Transalpin - Erasme, 1977-1979, pages 2262</ref>.
Topographie
Le sommet le plus élevé du massif du Tibesti, également point culminant du Tchad et du Sahara avec Modèle:Unité d'altitude, est l'Emi Koussi, à son extrémité méridionale<ref name="RamsarDébut"/>. Parmi les autres sommets se trouvent le pic Toussidé (Modèle:Unité) et le Timi (Modèle:Unité) dans sa partie occidentale, le Tarso Yega (Modèle:Unité), le Tarso Tieroko (Modèle:Unité), l'Ehi Mousgou (Modèle:Unité), le Tarso Voon (Modèle:Unité), l'Ehi Sunni (Modèle:Unité) et l'Ehi Yéy (Modèle:Unité) dans sa partie centrale<ref name="Permenter615">Modèle:Harvsp</ref>. Le Mouskorbe (Modèle:Unité)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mouskorbe, peakery.com</ref> et le Kegueur Terbi (Modèle:Unité)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kegueur Terbi, peakery.com</ref> sont également deux sommets notables par leur altitude dans la partie nord-est du massif. Le Bikku Bitti (Modèle:Unité), point culminant de la Libye, se situe à proximité de ces derniers, de l'autre côté de la frontière. L'altitude moyenne du massif est d'environ Modèle:Unité et 60 % de sa superficie dépasse Modèle:Unité<ref name="RamsarDébut"/>.
Le massif est constitué de cinq volcans boucliers dont le diamètre peut atteindre Modèle:Unité, avec une base large mais des sommets plus pentus surmontés de vastes caldeiras : l'Emi Koussi, le Tarso Toon qui s'élève à Modèle:Unité d'altitude, le Tarso Voon, le Tarso Yega et le Tarso Toussidé qui culmine au pic du même nom<ref name="Beauvilain15">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Alain Beauvilain, Pages d'histoire naturelle de la terre tchadienne, Centre national d'appui à la recherche, Centre d'appui à la formation et à l'évaluation, août 1996, pages 15-20</ref>,<ref name="Permenter609"/>,<ref name="Permenter615"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Tarso Yega possède la plus vaste caldeira, avec un diamètre de vingt kilomètres et une profondeur d'environ Modèle:Unité ; celle du Tarso Voon est la plus profonde, avec environ Modèle:Unité pour un diamètre de douze à treize kilomètres<ref name="Permenter615"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Ils sont complétés par quatre vastes dômes de lave complexes, hauts de Modèle:Unité à Modèle:Unité et larges de plusieurs kilomètres à plusieurs dizaines de kilomètres, tous dans la partie centrale du massif : le Tarso Tieroko, l'Ehi Yéy, l'Ehi Mousgou et le Tarso Abeki qui culmine à Modèle:Unité d'altitude<ref name="Permenter615"/>. Ces édifices volcaniques sont généralement éteints mais quatre sont considérés comme actifs ou l'ayant été au cours de l'Holocène par le Modèle:Langue<ref name="Permenter619">Modèle:Harvsp</ref>. Ainsi, le Tarso Toussidé est un volcan actif ayant émis des coulées de lave au cours des deux derniers millénaires et d'où s'échappent encore des fumerolles visibles lorsque l'évaporation est faible. Son Trou au Natron, de huit kilomètres de diamètre et Modèle:Unité de profondeur, est situé en contrebas du pic Toussidé d'environ Modèle:Unité<ref name="Auzias"/>,<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Permenter615"/>. Sur le versant nord-ouest du Tarso Voon se trouve le champ géothermique de Soborom où sont présentes des mares de boue et des fumerolles d'acide sulfurique. Le soufre et le fer ont coloré les sols en teintes vives<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Soborom">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Soborom geothermal field and Yerike hot spring</ref>. Des fumerolles s'échappent également à la source de Yi Yerra à l'Emi Koussi<ref name="Beauvilain15"/>. Enfin, le Tarso Tôh est indiqué d'âge Holocène<ref name="Permenter619"/>. L'ensemble du volcanisme se concentre au Tchad, sur environ un tiers de la superficie totale du massif ; il est responsable d'un volume de roches de Modèle:Unité à Modèle:Unité<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Permenter611"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
- Vue des cinq volcans boucliers du massif du Tibesti
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Image satellite de l'Emi Koussi avec le léger panache de la source chaude de Yi Yerra au sud (bas de la photo).
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Image satellite du Tarso Toon (en haut à droite) et de l'Ehi Yéy (en bas à gauche).
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Image satellite du Tarso Voon.
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Image satellite en fausses couleurs du Tarso Yega (en haut).
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Image satellite du Tarso Toussidé avec notamment le pic Toussidé au centre de la tache sombre et le Trou au Natron en haut à gauche.
Le reste du massif est constitué de plateaux volcaniques tabulaires, appelés « tarsos » en langue tedaga, situés entre Modèle:Unité et Modèle:Unité d'altitude, ainsi que de champs de lave et de dépôts d'éjectas<ref name="Permenter609"/>,<ref name="Permenter615"/>. Les plus nombreux et les plus vastes se situent à l'est : le Tarso Emi Chi avec Modèle:Unité, le Tarso Aozi avec Modèle:Unité, le Tarso Ahon avec environ Modèle:Unité au nord de l'Emi Koussi et le Tarso Mohi avec Modèle:Unité. Au centre se trouve le Tarso Ourari avec environ Modèle:Unité. Dans les environs du Tarso Toussidé, à l'ouest, se trouvent les petits Tarso Tôh et Tarso Tamertiou, avec respectivement 490 et Modèle:Unité<ref name="Permenter615"/>. Ces plateaux sont surmontés par des aiguilles volcaniques et sont séparés par des canyons qui ont été modelés par les enneris au débit très irrégulier<ref name="GEM2262"/>,<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="RamsarFin">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Information about Chad, Ramsar, pages 18-20</ref>. Le massif est strié dans sa partie centrale par un réseau de vallées sèches dont les versants nord et est sont ensablés par les vents dominants. Après les pluies, toujours violentes, elles accueillent des torrents éphémères et ravageurs. Les versants sud-ouest, sud et ouest du massif sont en pente régulière alors que son versant nord est une falaise dominant le grand reg sub-libyen, ou serir Tibesti<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Hydrographie
Cinq cours d'eau de la moitié septentrionale du massif s'écoulent vers la Libye et font donc partie du bassin méditerranéen, tandis que la moitié méridionale appartient au bassin endoréique du lac Tchad<ref name="RamsarDébut"/>. Cependant, aucun des cours d'eau ne parcourt de longues distances puisqu'ils se perdent dans le désert et soit leurs eaux s'évaporent soit elles s'infiltrent dans le sol. Elles peuvent toutefois être drainées sur des étendues relativement importantes dans les aquifères et former des nappes souterraines<ref name="RamsarDébut"/>.
Les oueds des vallées du Tibesti sont appelés enneris. L'eau qui y coule provient des orages qui sévissent par intermittence sur les montagnes. Le débit est donc très variable<ref name="RamsarDébut"/>. Ainsi, le plus important enneri de la partie septentrionale du massif, le Bardagué, aussi appelé Enneri Zoumeri dans sa partie amont, présente en 1954 un débit de Modèle:Unité par seconde. Pourtant, au cours des neuf années suivantes, il connaît quatre ans de sécheresse totale, quatre ans où un écoulement de moins de Modèle:Unité par seconde est relevé et enfin un an où trois débits distincts sont mesurés à 4, 9 et Modèle:Unité par seconde<ref name="RamsarDébut"/>. Cette intermittence est en partie due aux irrégularités de la mousson qui peut apporter des précipitations depuis le sud-ouest jusqu'à 20 degrés de latitude Nord mais qui se retire certaines années plus tôt et provoque des sécheresses<ref name="GEM2263"/>,<ref name="RamsarDébut"/>. Deux autres rivières entaillent notablement le massif : l'Enneri Yebige s'écoule vers le nord et son lit se perd sur le plateau du Sarir Tibesti, tandis que l'Enneri Touaoul rejoint en direction du sud l'Enneri Ke pour former l'Enneri Misky qui disparaît dans les plaines de Borkou. Leurs bassins respectifs sont séparés par une ligne de partage des eaux reliant le Tarso Tieroko à l'ouest au Tarso Mohi à l'est, à Modèle:Unité d'altitude<ref name="Roure"/>,<ref name="RamsarDébut"/>. L'Enneri Tijitinga est, avec Modèle:Unité de longueur en direction du sud, le plus long de tout le massif. Il prend sa source dans l'ouest du Tibesti et meurt dans la dépression du Bodélé, tout comme l'Enneri Misky, un peu plus à l'est, qui est rejoint par l'Enneri Korom et l'Enneri Aouei<ref name="RamsarFin"/>. L'Enneri Douanré s'écoule également vers le sud. L'Enneri Torku et l'Enneri Ofoundoui se trouvent au nord ; l'Enneri Ouri, l'Enneri Binem et l'Enneri Modiounga sont à l'est ; l'Enneri Yeo, l'Enneri Mamar, l'Enneri Tao, l'Enneri Woudoui et l'Enneri Doozé sont à l'ouest<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Plusieurs cours d'eau s'écoulent radialement sur les pentes méridionales de l'Emi Koussi avant de s'infiltrer dans les sables de Borkou puis de resurgir au niveau d'escarpements jusqu'à Modèle:Unité au sud du sommet, en direction du massif de l'Ennedi<ref name="RamsarFin"/>.
Au fond de nombreux canyons se forment des gueltas, c'est-à-dire des cuvettes d'eau accumulée principalement lors des orages et qui peuvent perdurer une grande partie de l'année<ref name="RamsarFin"/>. Au-dessus de Modèle:Unité d'altitude, le lit des enneris contient parfois des successions de vasques naturelles qui restent pour la plupart inexplorées<ref name="RamsarFin"/>. L'eau y est renouvelée plusieurs fois par an lors des crues et le niveau de salinité reste bas<ref name="RamsarFin"/>. La mare de Zoui est une petite étendue d'eau permanente située à Modèle:Unité d'altitude dans la vallée de l'Enneri Bardagué, dans la partie septentrionale du massif, à dix kilomètres au nord de Bardaï. Elle est alimentée par des sources en amont du canyon. En cas de pluies importantes, elle déborde et se déverse dans des petites zones marécageuses<ref name="RamsarFin"/>.
La source chaude de Yi Yerra se situe sur le flanc sud de l'Emi Koussi<ref name="GVP Emi Koussi">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Emi Koussi - Summary, Global Volcanism Program</ref>, à environ Modèle:Unité d'altitude<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Emi Koussi - Synonyms and subfeatures, Global Volcanism Program</ref>. L'eau sort à Modèle:Tmp<ref name="RamsarDébut"/>. Une douzaine de sources chaudes jaillissent également du site de Soborom sur le versant nord-ouest du Tarso Voon, entre 22 et Modèle:Tmp<ref name="RamsarDébut"/>,<ref name="Soborom"/>.
Géologie
Le massif repose sur une vaste zone de soulèvement tectonique causée, selon l'hypothèse la plus récente, par la remontée d'un panache mantellique<ref name="Permenter611"/>,<ref name="RamsarDébut"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} W.J. Pegram, J.K. Register Jr., P.D. Fullagar, M.A. Ghuma, J.J.W. Rogers, « Pan-African ages from a Tibesti Massif batholith, southern Libya », Earth and Planetary Science Letters, Vol. 30, Issue 1, avril 1976, pages 123-128</ref> présent sous le craton de la lithosphère continentale africaine, d'une épaisseur de 130 à Modèle:Unité<ref name="Permenter619"/>,<ref name="Permenter616">Modèle:Harvsp</ref>. Cette période de stress tectonique aurait pu être accompagnée de l'ouverture, finalement avortée, d'une zone de rift, puis de sa re-fermeture par subduction<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ali Ahmed El Makkrouf, « Tectonic interpretation of Jabal Eghei area and its regional application to Tibesti orogenic belt, south central Libya (S.P.L.A.J.) », Journal of African Earth Sciences (and the Middle East), Vol. 7, Issues 7–8, 1988, pages 945-967</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ismail B. Suayah, Jonathan S. Miller, Brent V. Miller, Tovah M. Bayer, John J.W. Rogers, « Tectonic significance of Late Neoproterozoic granites from the Tibesti massif in southern Libya inferred from Sr and Nd isotopes and U–Pb zircon data », Journal of African Earth Sciences, Vol. 44, Issues 4–5, avril 2006, pages 561-570</ref>. Le cœur du massif se compose de micaschistes ainsi que de basalte et de diorite du Précambrien, un des six affleurements de roches cristallines aussi anciennes en Afrique du Nord, et plus précisément de la période de l'Édiacarien. Ils sont surmontés de grès de l'ère du Paléozoïque<ref name="Permenter611"/>,<ref name="RamsarDébut"/>,<ref name="Permenter616"/> puis par les sommets constitués de roches volcaniques.
Le point chaud continental se met en place dès l'époque de l'Oligocène, bien que les roches basaltiques de surface actuelles datent pour l'essentiel du Miocène inférieur au Pléistocène<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Permenter609"/>,<ref name="RamsarDébut"/>,<ref name="Permenter616"/> voire localement à l'Holocène<ref name="Permenter619"/>. En raison de la très faible vitesse de déplacement relatif de la plaque africaine, comprise entre 0 et Modèle:Unité par an depuis l'Oligocène<ref>Modèle:Harvsp</ref>, il n'existe pas de relation entre l'âge des volcans et leurs dimensions ou leur répartition géographique ni alignement similaire à la chaîne sous-marine Hawaï-Empereur<ref name="Permenter619"/>. Ce phénomène comporte des similitudes avec le volcanisme martien, en particulier Modèle:Langue<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il est également proche des trapps, les coulées basaltiques en altitude pouvant dépasser plusieurs dizaines de kilomètres et leur empilement pouvant atteindre Modèle:Unité d'épaisseur<ref name="Beauvilain15"/>. Le système de failles régionales, bien que partiellement masqué par le volcanisme, présente deux orientations distinctes<ref name="GEM2262"/>, une nord-nord-est/sud-sud-ouest qui pourrait être un prolongement de la ligne du Cameroun<ref name="Permenter611"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Olivier Leenhardt, La catastrophe du lac Nyos au Cameroun, L'Harmattan, 2000 Modèle:ISBN, page 170</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Georges Ceuleneer, Pierre Genthon, Michel Grégoire, Marc Monnereau, Anne Ormond, Michel Rabinowicz, Mike Toplis, « Pétrologie et géodynamique comparée », page 87</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} G. G. Kochemasov, « The Cameroon line : its regularities and relation to African rifts », Global tectonics and metallogeny, vol. 9, no 1-4, Schweizerbart, Stuttgart, 2006-2007, pages 67-72</ref> et une nord-nord-ouest/sud-sud-est qui pourrait se prolonger jusqu'à la vallée du Grand Rift<ref name="Permenter611"/> ; toutefois, la relation entre ces systèmes de failles n'est pas démontrée<ref name="Permenter611"/>. De la dacite<ref name="Permenter611"/>, de l'ignimbrite<ref name="Permenter611"/>,<ref name="Permenter617"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Les Volcans, Time-Life Books BV, collection « Terre, planète vivante », Chamalières, 1996 Modèle:ISBN, page 113</ref> ainsi que de la trachyte et trachy-andésite<ref name="GVP Emi Koussi"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tarso Toussidé - Summary, Global Volcanism Program</ref> ont également été émises. Cette tendance vers la production de laves plus visqueuses pourrait être le signe d'un tarissement en magma du panache mantellique<ref name="Permenter619"/>.
L'activité volcanique s'est déroulée en plusieurs phases<ref name="Permenter617">Modèle:Harvsp</ref>. Elle apparaît au centre du massif à la suite d'un soulèvement et d'une extension de sa base précambrienne. Le premier édifice à se mettre en place est probablement le Tarso Abeki, suivi du Tarso Tamertiou, du Tarso Tieroko, du Tarso Yega, du Tarso Toon et de l'Ehi Yéy. Leurs premiers signes d'activité ont été entièrement recouverts par les phases ultérieures ; il n'en reste que des produits de leur érosion<ref name="Permenter617"/>. Ensuite, le volcanisme se déplace vers le nord et l'est, en formant respectivement le Tarso Ourari et la base en ignimbrite des vastes tarsos ainsi que de l'Emi Koussi dans la partie orientale du massif<ref name="Permenter617"/>. Par la suite, les vastes épanchements de lave et dépôts d'éjectas s'accentuent autour du Tarso Yega, du Tarso Toon, du Tarso Tieroko et du Ehi Yéy ; leur effondrement favorise la mise en place des premières caldeiras. Cette phase voit aussi la naissance du dôme Bounaï et du Tarso Voon. À l'est, les plateaux du Tarso Emi Chi, du Tarso Mohi et du Tarso Ahon ainsi que l'Emi Koussi prennent de la hauteur<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Permenter617"/>. Les événements marquants suivants sont la formation du Tarso Toussidé et les coulées de lave du Tarso Tôh à l'ouest, l'effondrement de la caldeira et l'émission d'éjectas au Tarso Voon au centre, et la diminution des effusions de lave à l'est, hormis à l'Emi Koussi qui continue à s'élever. La fin de cette phase coïncide avec le début de l'Holocène<ref name="Permenter617"/>. Le Yirrigué émet des nuées ardentes d'ignimbrite dans plusieurs directions jusqu'à cinquante kilomètres, allant jusqu'à combler certaines vallées<ref name="Beauvilain15"/>. L'activité volcanique devient alors beaucoup plus localisée et diminue sensiblement. Des caldeiras se mettent en place aux sommets du Tarso Toussidé et de l'Emi Koussi ; les dômes Ehi Sosso et Ehi Mousgou apparaissent<ref name="Permenter617"/>. Enfin, le pic Toussidé se forme sur le rebord occidental de la caldeira du même nom d'où sont émises simultanément de nouvelles coulées de lave, tout comme le Timi sur le versant nord du volcan. Ils ont un aspect sombre, jeune et peu marqué par l'érosion. Les cratères du Trou au Natron et du Doon Kidimi sont parmi les ultimes changements géologiques survenus dans le massif. Des coulées de lave, des nuées ardentes mineures, l'apparition de petits cônes volcaniques près de la zone sommitale et la formation du cratère Era Kohor au sein de sa caldeira sont les derniers signes d'activité volcanique à l'Emi Koussi<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Permenter617"/>. Celle-ci se traduit désormais en divers endroits du massif par des sources chaudes et des fumerolles, notamment au niveau du champ géothermique de Soborom au Tarso Voon, de la source de Yi Yerra à l'Emi Koussi et du pic Toussidé<ref name="RamsarDébut"/>,<ref name="Permenter619"/>. Les dépôts de carbonate de sodium au Trou au Natron et à l'Era Kohor sont également des manifestations récentes<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Permenter619"/>.
L'étude des terrasses alluviales montre une alternance de terrains grossiers composés de sables épais et de graviers et de terrains fins composés de limons, d'argile et de sables fins. Cette alternance met en évidence des changements répétés dans le régime à dominante fluviale ou à dominante éolienne au cours du Quaternaire dans les vallées du Tibesti. En effet, les phases d'érosion et de sédimentation sont révélatrices de changements dans le régime pluviométrique, passant de conditions arides à humides. Ces dernières ont favorisé une paléovégétation plus dense bien que probablement guère plus diversifiée que dans le présent, à l'exception de la présence d'herbacées<ref name="Hagedorn">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} H. Hagedorn, « Tibesti », in Thierry Tillet, Sahara: paléomilieux et peuplement préhistorique au Pléistocène supérieur, L'Harmattan, 1997 Modèle:ISBN, pages 267-273</ref>. D'autre part, la présence sous forme calcifiée de charophytes, en particulier de la famille des characées, ainsi que de coquilles fossilisées de gastéropodes met en évidence la présence d'un lac d'au moins Modèle:Unité de profondeur, à la fin du Pléistocène, dans le Trou au Natron<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} I. Soulié-Märsche, S. Bieda, R. Lafond, J. Maley, M. M'Baitoudji, P.M. Vincent, H. Faure, « Charophytes as bio-indicators for lake level high stand at “Trou au Natron”, Tibesti, Chad, during the Late Pleistocene », Global and Planetary Change, Vol. 72, Issue 4, juillet 2010, pages 334–340</ref>. Ces événements sont associés à divers changements climatiques, notamment au cours du dernier maximum glaciaire, avec une hausse des précipitations et une baisse de l'évaporation en raison de températures plus basses<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jean Maley, « Last Glacial Maximum lacustrine and fluviatile Formations in the Tibesti and other Saharan mountains, and large-scale climatic teleconnections linked to the activity of the Subtropical Jet Stream », Global and Planetary Change, Vol. 26, Issues 1–3, novembre 2000, pages 121-136</ref>. Ainsi, les eaux du Tibesti ont pu alimenter le bassin de la mer paléo-tchadienne jusqu'au Modèle:M mini- millénaire Modèle:Av JC<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} René Tourte, Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone - Volume I : Aux sources de l'agriculture africaine: de la Préhistoire au Moyen Âge, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, 2005 Modèle:ISBN</ref>.
Climat
Le climat du massif est sensiblement plus humide que celui, désertique, du Sahara qui l'entoure. Les événements pluvieux y sont plus courants et toujours intenses mais restent irréguliers d'une année sur l'autre<ref name="RamsarDébut"/>. Il peut même se passer sept à huit ans entre deux orages. Au sud, cette variation est en grande partie due aux oscillations de la zone de convergence intertropicale qui remonte vers le Nord du Tchad entre novembre et août accompagnée de la mousson. Normalement elle repousse l'harmattan, un vent sec soufflant vers le sud-ouest, jusqu'à 20 degrés de latitude Nord et apporte des précipitations<ref name="GEM2263"/>. Il arrive toutefois que le front se retire plus tôt et produise une année ou plus de sécheresse<ref name="RamsarDébut"/>. Au nord, où la mousson n'a que peu d'influence, les orages sont causés par des dépressions saharo-soudanaises<ref name="RamsarDébut"/>. Ainsi, à Bardaï, entre 1957 et 1968, la hauteur de précipitations moyenne a été de Modèle:Unité mais certaines années ont été sèches alors que d'autres ont vu Modèle:Unité d'eau<ref name="RamsarDébut"/>. D'une manière générale, il tombe un peu moins de Modèle:Unité par an en moyenne sur l'ensemble du massif<ref name="GEM2263"/>,<ref name="RamsarFin"/>. Au-delà de Modèle:Unité d'altitude, les précipitations moyennes dépassent 100 à Modèle:Unité par an. Lorsqu'elles coïncident avec des températures basses, il n'est pas rare qu'elles se transforment en neige sur les sommets les plus élevés<ref name="RamsarDébut"/>.
La température maximale moyenne est de Modèle:Tmp dans les parties les plus basses du massif et de Modèle:Tmp sur les hauteurs. La température minimale moyenne est de Modèle:Tmp dans les vallées mais de seulement Modèle:Tmp sur la majorité des plateaux et peut descendre à Modèle:Tmp sur les sommets les plus élevés en hiver<ref name="globalspecies"/>. À Bardaï, dans un oued à Modèle:Unité d'altitude au cœur du massif, les températures moyennes varient entre Modèle:Tmp et Modèle:Tmp en hiver, entre Modèle:Tmp et Modèle:Tmp au printemps et entre Modèle:Tmp et Modèle:Tmp en été. Les records minima peuvent atteindre Modèle:Tmp<ref name="RamsarDébut"/>. À Zouar, la température peut monter à Modèle:Tmp l'été et passer sous Modèle:Tmp, voire atteindre Modèle:Tmp sur les plateaux à pâturages environnants, en hiver<ref name="Zouar">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Zouar - Présentation</ref>.
Faune et flore
Le massif du Tibesti fait partie, avec le jebel Uweinat au tripoint de l'Égypte, de la Libye et du Soudan, de l'écorégion des forêts claires xérophiles d'altitude du Tibesti et du Jebel Uweinat appartenant au biome des déserts et terres arbustives xériques. Cette écorégion s'étend sur Modèle:Unité<ref name="WWF">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibesti-Jebel Uweinat montane xeric woodlands - WildFinder, Fonds mondial pour la nature</ref>.
Flore
La végétation du Tibesti est de type saharomontagnard et mêle des plantes méditerranéennes, sahariennes, sahéliennes et afromontagnardes relativement éparses et dont la couverture au sol est fortement tributaire des précipitations<ref name="White">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} F. White, La Végétation de l'Afrique. Mémoire accompagnant la carte de végétation de l'Afrique, Institut de Recherche pour le Développement, 1998 Modèle:ISBN, pages 243-244</ref>. Elle présente une biodiversité et un taux d'endémisme bien supérieurs aux massifs de l'Aïr et de l'Ennedi<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ministère de l'hydraulique et de l'environnement du Niger, La Réserve Naturelle Nationale de l'Aïr et du Ténéré (Niger): la connaissance des éléments du milieu naturel et humain dans le cadre d'orientations pour un aménagement et une conservation durables : analyse descriptive, Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources, Suisse, 1996 Modèle:ISBN, page 179</ref>. Le massif abrite quelques oasis regroupées autour de rares zones humides formées le long du cours des enneris, comme celui de Yebige dont certaines portions pourraient encore être inexplorées<ref name="RamsarFin"/>. Ces oasis, notamment dans l'ouest et le nord du massif où elles sont nombreuses, ont une végétation naturelle composée des genres Acacia, Ficus, Hyphaene et Tamarix<ref name="RamsarFin"/>. La plupart des gueltas sont bordées de macrophytes incluant Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue<ref name="RamsarFin"/>. À proximité de ces cuvettes d'eau, au sein du massif, pousse Modèle:Langue<ref name="RamsarFin"/>, alors que Modèle:Langue et Modèle:Langue sont présents entre Modèle:Unité et Modèle:Unité d'altitude dans la partie occidentale du massif et Modèle:Langue dans sa partie septentrionale<ref name="White"/>. En aval, où le courant des enneris est plus faible et où leur lit est plus profond, se trouvent des buissons denses de Modèle:Langue ainsi que Modèle:Langue (localement yii). En bordure du massif, à l'extrémité des gorges, subsiste le palmier doum d'Égypte (Modèle:Langue, localement soboo)<ref name="RamsarFin"/>,<ref name="Doby11">Modèle:Harvsp</ref>. Les rives de la mare de Zoui abritent d'épaisses colonies de roseau commun (Modèle:Langue) et de Modèle:Langue, ainsi que Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue, alors que des espèces de potamots se développent dans ses eaux vives ; son phytoplancton est très mal connu<ref name="RamsarFin"/>,<ref name="White"/>. Au sud et au sud-ouest du massif, entre Modèle:Unité et Modèle:Unité d'altitude, les oueds abritent l'espèce endémique Modèle:Langue ainsi que des espèces ligneuses caractéristiques du Sahel : Modèle:Langue, Modèle:Langue (localement tari), Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue ou encore Modèle:Langue. Modèle:Langue est la poacée la plus répandue dans cette zone. D'autres plantes, plus rases, y ont des affinités davantage méditerranéennes, comme Modèle:Langue et Modèle:Langue, ou davantage tropicales comme Modèle:Langue et Modèle:Langue<ref name="White"/>,<ref name="Doby11"/>.
Entre Modèle:Unité et Modèle:Unité, sur les versants, la partie amont des oueds et les plateaux se trouve le domaine des formations herbeuses saharomontagnardes. Il est dominé par Modèle:Langue et Modèle:Langue avec localement Modèle:Langue. Sur les pentes supérieures abritées de l'Emi Koussi, se trouve également l'espèce herbeuse endémique rase Modèle:Langue, du nom du cratère qui coiffe le volcan. Quelques arbustes, représentés par Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue, ponctuent ce milieu<ref name="White"/>.
Au-delà de Modèle:Unité d'altitude se trouve le domaine des formations arbustives naines sahariennes. Ces plantes ne dépassent pas un mètre de hauteur et se limitent généralement à 20 à Modèle:Unité. Elles sont constituées par Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue<ref name="White"/>. Enfin, sur les sommets les plus élevés du Tibesti, dans les crevasses humides formées par les anciennes coulées de lave, se trouve le domaine des formations à Modèle:Langue, la Bruyère arborescente, dont le substrat est assuré par vingt-quatre espèces de mousses différentes<ref name="White"/>.
Faune
Les grands mammifères présents dans l'écorégion sont l'Antilope à nez tacheté (Modèle:Langue), la Gazelle dorcas (Modèle:Langue), la Gazelle leptocère (Modèle:Langue) et le Mouflon à manchettes (Modèle:Langue)<ref name="WWF"/>. Toutefois, l'ordre le plus représenté dans cette classe est celui des rongeurs : Gerbille du Baluchistan (Modèle:Langue), Gerbille de l'Agag (Modèle:Langue), Gerbille champêtre (Modèle:Langue), Souris épineuse (Modèle:Langue), Gerboise des steppes (Modèle:Langue), Mérione de Libye (Modèle:Langue), Mérione du désert (Modèle:Langue) ou encore Goundi du Mzab (Modèle:Langue)<ref name="WWF"/>. Plusieurs félins, comme le Chat ganté (Modèle:Langue), plus rarement le Caracal (Modèle:Langue) et le Guépard (Modèle:Langue), plusieurs canidés, avec le Chacal doré (Modèle:Langue), le Fennec (Modèle:Langue) et le Renard famélique (Modèle:Langue), ainsi qu'éventuellement la Hyène rayée (Modèle:Langue) qui fait partie de la famille des hyénidés, occupent le massif<ref name="WWF"/>. La population de lycaons pourrait s'élever au Tchad à une cinquantaine d'individus menacés de disparition. Cette présence relicte notamment dans le massif pourrait être allochtone, issue de l'agitation provoquée par le conflit du Darfour<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} C. Michael Hogan, Painted Hunting Dog, 31 janvier 2009</ref>. Les chiroptères ont également un nombre important de représentants : Oreillard d'Hemprich (Modèle:Langue), Grand rhinopome (Modèle:Langue), Taphien de Hamilton (Modèle:Langue), Taphien de Maurice (Modèle:Langue) ou encore Trident du désert (Modèle:Langue)<ref name="WWF"/>. Le Daman du Cap (Modèle:Langue), le Hérisson du désert (Modèle:Langue), le Lièvre du Cap (Modèle:Langue), le Zorille du Sahara (Modèle:Langue) et le Babouin olive (Modèle:Langue) sont également des mammifères peuplant le Tibesti<ref name="WWF"/>.
Parmi l'ancienne classe des reptiles, et plus précisément au sein de l'ordre des squamates, se trouvent les geckos Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue et Modèle:Langue, les serpents Modèle:Langue, Modèle:Langue ou Couleuvre à dos rouge, Modèle:Langue ou Vipère à cornes, Modèle:Langue et Modèle:Langue, ainsi que les lézards Modèle:Langue, Modèle:Langue ou Varan du désert, Modèle:Langue, Modèle:Langue ou Poisson de sable et Modèle:Langue<ref name="WWF"/>.
De nombreux oiseaux sont visibles dans le massif, qu'ils y nichent ou s'y abritent au cours de leur migration : l'Agrobate roux (Modèle:Langue), l'Aigle ravisseur (Modèle:Langue), l'Alouette calandrelle (Modèle:Langue), l'Ammomane élégante (Modèle:Langue), l'Ammomane isabelline (Modèle:Langue), la Bergeronnette printanière (Modèle:Langue), le Bruant striolé (Modèle:Langue), le Bulbul des jardins (Modèle:Langue), la Caille des blés (Modèle:Langue), le Canard du Cap (Modèle:Langue), le Canard à bec rouge (Modèle:Langue), le Canard noirâtre (Modèle:Langue), la Chevêche d'Athéna (Modèle:Langue), le Cochevis huppé (Modèle:Langue), le Corbeau à queue courte (Modèle:Langue), le Corbeau brun (Modèle:Langue), le Courvite isabelle (Modèle:Langue), le Cratérope fauve (Modèle:Langue), l'Engoulevent du désert (Modèle:Langue), le Faucon crécerelle (Modèle:Langue), le Faucon lanier (Modèle:Langue), la Fauvette passerinette (Modèle:Langue), la Fauvette de Rüppell (Modèle:Langue), la Gallinule poule-d'eau (Modèle:Langue), le Ganga couronné (Modèle:Langue), le Ganga de Lichtenstein (Modèle:Langue), le Ganga tacheté (Modèle:Langue), l'Hirondelle de rivage (Modèle:Langue), l'Hirondelle isabelline (Modèle:Langue), l'Hirondelle rustique (Modèle:Langue), l'Hypolaïs pâle (Modèle:Langue), le Martinet pâle (Modèle:Langue), le Moineau blanc (Modèle:Langue), le Moineau doré (Modèle:Langue), le Monticole merle-bleu (Modèle:Langue), l'Œdicnème criard (Modèle:Langue), l'Outarde nubienne (Modèle:Langue), la Perdrix gambra (Modèle:Langue), la Pie-grièche méridionale (Modèle:Langue), le Pigeon biset (Modèle:Langue), la Pintade de Numidie (Modèle:Langue), le Pouillot véloce (Modèle:Langue), le Râle à bec jaune (Modèle:Langue), le Rollier d'Abyssinie (Modèle:Langue), le Roselin githagine (Modèle:Langue), la Sarcelle hottentote (Modèle:Langue), le Sirli du désert (Modèle:Langue), le Souimanga pygmée (Modèle:Langue), la Tourterelle rieuse (Modèle:Langue), la Tourterelle maillée (Modèle:Langue), la Tourterelle des bois (Modèle:Langue), le Traquet à queue noire (Modèle:Langue), le Traquet à tête blanche (Modèle:Langue), le Traquet brun (Modèle:Langue), le Traquet du désert (Modèle:Langue), le Traquet motteux (Modèle:Langue), le Vautour oricou (Modèle:Langue) ou encore le Vautour percnoptère (Modèle:Langue)<ref name="WWF"/>.
Des poissons peuplent certains cours d'eau en se rassemblant dans les gueltas en cas de sécheresse. Les principales espèces sont Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue sp., Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue ou encore Modèle:Langue<ref name="RamsarFin"/>. Les amphibiens sont considérés comme absents des zones humides du massif<ref name="WWF"/>.
Population
Les principaux villages du massif sont Bardaï (signifiant « froid » en arabe tchadien en raison de ses températures nocturnes ; Goumodi en tedaga, littéralement « col rouge » en raison de la coloration des montagnes au crépuscule<ref name="Braquehais">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Stéphanie Braquehais, Bardaï, village garnison au cœur du désert, RFI, 14 février 2006</ref>) approximativement au centre, à Modèle:Unité d'altitude<ref name="RamsarDébut"/>, chef-lieu de la région du Tibesti et qui compte environ Modèle:Unité, Aozou au nord et Zouar à l'ouest. Ces villages sont implantés dans des oasis le long d'enneris<ref name="RamsarFin"/>. Ils sont reliés par une piste passant notamment par le Tarso Toussidé. Omchi est accessible depuis Bardaï en passant par Aderké ou depuis Aozou en passant par Irbi. Ces pistes grossières se prolongent vers le sud en direction de Yebbi Souma et Yebbi Bou puis en suivant le cours de l'Enneri Misky. Il est possible de rejoindre Bardaï et Aozou depuis le nord-ouest du massif, en suivant le cours de l'Enneri Bardagué. La partie orientale est coupée de la moitié occidentale puisqu'une piste grossière permet simplement d'atteindre Aozi depuis la Libye en passant par Ouri<ref name="Doby11" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jean Tilho, Carte provisoire de la région Tibesti. Borkou, Erdi, Ennedi, (mission de l'Institut de France, 1912-1917), Service géographique de l'armée, 1920</ref>. Zouar dispose d'un aérodrome<ref>Modèle:Harvsp</ref>, tout comme Bardaï qui abrite également un hôpital dont l'approvisionnement en médicaments est dépendant de la situation politique<ref name="Braquehais"/>. Au début des années 1980, la population du massif est estimée à Modèle:Unité, répartie de manière inégale entre les vallées intérieures, les versants extérieurs et les plateaux. Un quart environ se trouve autour de Zouar et Sherda, 18 % au centre et au nord-est, dans la vallée de l'Enneri Bardagué, où de nombreuses palmeraies sont plantées, 16 % au nord, vers Aozou et la vallée de l'Enneri Yebige, 7 % en plaine. Le tiers restant de la population est dispersé sur les tarsos<ref name="Chapelle69">Modèle:Harvsp</ref>.
La grande majorité des habitants sont des Tedas<ref name="Chapelle70">Modèle:Harvsp</ref>, l'une des deux composantes de l'ensemble toubou, population noire semi-nomade<ref name="GEM2263"/>,<ref name="Chapelle2">Modèle:Harvsp</ref> parlant une langue saharienne et dont l'habitat s'étend sur les régions désertiques du Tchad ainsi qu'en Libye et au Niger. Les Tedas parlent le tedaga. Certains clans de l'autre grand groupe toubou, les Dazas, ont quitté leur habitat traditionnel méridional de plaine pour remonter vers le nord du Tchad<ref name="Chapelle2"/>. Ces derniers parlent le dazaga, langue proche du tedaga. Malgré leur proximité culturelle, ces deux groupes n'ont pas le sentiment d'appartenir à une seule et même ethnie<ref name="Chapelle70"/>. Les Toubous élisent un chef nommé Derdé, toujours issu du clan Tomagra mais jamais deux fois consécutivement d'une même famille<ref name="Chapelle72">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Catherine Baroin, Anarchie et cohésion sociale chez les Toubou, éditions MSH, Paris, 1985 Modèle:ISBN, page 75</ref>. Il séjourne à Zouar depuis Tohorti Tezermi<ref name="Zouar"/>. Il a pour vocation d'exercer une autorité religieuse et judiciaire sur l'ensemble du massif<ref name="Chapelle72"/>. En revanche, toute coopération exécutive et toute alliance guerrière semblent vouées à l'échec<ref name="Chapelle38">Modèle:Harvsp</ref>. Les descendants des anciens Derdé sont nommés Maïna de père en fils ; ils gouvernent des portions de territoires<ref name="Zouar"/>. Les clans rassemblent rarement plus d'un millier de membres et sont dispersés<ref name="Chapelle38"/>.
La vie des Toubous est rythmée par les saisons, entre l'élevage des animaux et ses cultures<ref name="GEM2263">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Grande Encyclopédie de la Montagne, Modèle:Op. cit., pages 2263</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans les palmeraies, ils habitent encore parfois des cases traditionnelles rondes aux murs de pierres liées au mortier ou à l'argile, ou faits de blocs d'argile voire de sel<ref name="Chapelle30">Modèle:Harvsp</ref> ; le toit est fait de simples branches arrangées en forme de coupole<ref name="GEM2263"/>. Sur les plateaux, les constructions sont en pierre sèche, formant des cercles d'un mètre et demi de diamètre pour un mètre de hauteur, et servent aussi bien d'abri pour les chèvres, que de greniers à grain, ou encore que de refuges et de tours de guet pour les humains<ref name="Chapelle30"/>. Autrement, ils habitent des tentes qui permettent de se déplacer facilement entre les champs et les palmeraies<ref name="Chapelle70"/>.
Histoire
Peuplement
De nombreuses traces d'occupation humaine remontent à l'âge de la pierre, favorisée par une paléovégétation plus riche<ref name="Hagedorn"/>. Les Toubous peuplent la région dès le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle<ref name="Chapelle36">Modèle:Harvsp</ref> et établissent des relations commerciales avec la civilisation carthaginoise<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Visiter le Tchad - Le Tibesti</ref>. À cette époque, Hérodote en fait une description relativement complète et leur prête un mode de vie troglodyte ; il les nomme Éthiopiens en raison de leur couleur de peau et décrit leur langue comme un « cri de chauve-souris »<ref name="Roure"/>,<ref name="Chapelle36"/>. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le géographe Al Idrissi parle de « pays des Nègres zoghawas », ou chameliers, convertis à l'islam. L'historien Ibn Khaldoun décrit également ce peuple au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et distingue dans Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale les Tadjera des Kanem. Aux {{#switch: e
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}}, Ahmad al-Maqrîzî puis Léon l'Africain reconnaissent le « pays de(s) Berdoa », c'est-à-dire de Bardaï, le premier associant ses habitants aux Berbères et le second les qualifiant même de numides proches des Touaregs<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le peuplement toubou dans le massif s'est fait en plusieurs vagues. Généralement les nouveaux venus détruisent les clans plus anciens ou les absorbent ; les batailles entre villages sont souvent durables, parfois sanglantes<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les clans tedas considérés comme autochtones sont établis autour de l'Enneri Bardagué, à savoir les Cerdegua, les Zouia, les Kosseda – surnommés « yobat », c'est-à-dire « tireurs d'eau de puits » – et éventuellement les Ederguia, mais dont l'origine pourrait être bideyat et remonter seulement au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Propriétaires de palmeraies, ces quatre clans concluent un pacte avec les Tomagra, propriétaires de chameaux et pratiquant habituellement des rezzous<ref name="Chapelle72"/>. C'est à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qu'est instauré le pouvoir du Derdé, l'autorité principale du massif, dont la nomination s'est toujours faite au sein du clan Tomagra<ref name="Chapelle72"/>,<ref name="memory">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A Country Study: Chad - Toubou and Daza: Nomads of the Sahara, décembre 1988</ref>.
Des traces de peuplement ancien daza sont présentes sur les hauteurs et dans certains toponymes. Les Goga, Kida, Terbouna et autres Obokina ont été assimilés pour engendrer certains des clans modernes. Les clans dazas actuels, Arna Souinga au sud, Gouboda au centre-ouest, Tchioda et Dirsina à l'ouest, Torama au nord-ouest et au centre-est, Derdekichia (littéralement « descendants du chef », fruits de l'union d'un Arna Souinga et d'une Emmeouia) au nord, seraient apparus plus tardivement, entre les {{#switch: e
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}}, après avoir fui le royaume du Kanem-Bornou au sud-ouest, à la suite de l'alliance des Toubous et des Boulalas<ref name="Chapelle72"/>. Le Tibesti a alors joué le rôle de forteresse aux montagnes imprenables pour les étrangers<ref name="Chapelle41">Modèle:Harvsp</ref>. En fait, des migrations incessantes se sont déroulées entre le Nord et le Sud-Ouest du Tchad, accompagnées d'importants brassages de populations qui ont permis de garder une certaine cohésion au sein de l'ethnie. En particulier, des phases d'expansion aux {{#switch: e
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}}, ont probablement été accentuées par des périodes sèches ou humides plus ou moins prononcées<ref name="Chapelle72"/>,<ref name="Chapelle41"/>.
Des clans dont les traditions sont similaires à celles des Donzas du Borkou, au sud du massif, semblent s'être installés aux {{#switch: e
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}} : les Keressa et les Odobaya à l'ouest, les Foctoa au nord-ouest et au nord-est, les Emmeouia au nord<ref name="Chapelle72"/>. Les Mogodi à l'ouest, les Terintere au nord, les Tozoba au centre, les Tegua et les Mada au sud sont des clans dont l'origine bideyat est certaine et qui ont immigré depuis l'Ennedi, au sud-est, à la même époque. Les Mada ont depuis émigré en grande partie vers le Borkou, le Kaouar et le Kanem<ref name="Chapelle72"/>.
Le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a également vu l'arrivée de trois clans originaires de la région de Koufra, au nord-est. Les Taïzera se sont installés sur les plateaux dans la moitié occidentale et le centre du massif. Fuyant probablement la poussée arabe dans l'actuelle Libye, ils ont dans un premier temps été rejetés par les clans d'origine daza et ont d'abord vécu isolés, avant d'investir les oasis et d'y planter de nombreux palmiers. Les Mahadena ont occupé le quart nord-est du massif. Ils pourraient être issus de la région Jalo en Cyrénaïque et être liés aux Arabes Mogharba, mais une autre hypothèse voudrait qu'ils soient d'origine bideyat. À la suite d'un conflit d'héritage, la branche cadette de ce clan, les Fortena, s'est retirée vers la marge occidentale du massif. Les Fortena Mado (« Fortena rouges ») s'y sont installés tandis que les Fortena Yasko (« Fortena noirs ») ont poussé plus à l'ouest, notamment vers le Kaouar<ref name="Chapelle72"/>.
Les Touaregs ont également eu des relations avec les clans toubous, en particulier avec les anciens Goga qui ont engendré les Gouboda, puis avec les Arna pour former les Mormorea. Dans les deux cas, ils se sont placés sous l'autorité de clans suzerains, dans la tradition féodale touareg, et ont fini par être assimilés à la majorité toubou<ref name="Chapelle79">Modèle:Harvsp</ref>. Cependant, dans l'ensemble, les Touaregs ne pénètrent plus dans le massif depuis la signature d'un traité de paix en 1650 accompagné de la reconnaissance mutuelle de leurs territoires, puis confirmé en 1820<ref name="Zouar"/>.
Relations régionales et colonisation
L'Empire ottoman entre en contact avec les Toubous en 1560. Leurs relations deviennent clairement conflictuelles à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les Turcs favorisant les Maïna locaux au détriment de l'autorité du Derdé<ref name="Zouar"/>. En 1780, ce dernier lance une attaque contre les Ottomans et les représailles entraînent 60 % de pertes dans la population. Les Tedas lancent alors des assauts contre les caravanes turques, jusqu'à stopper un temps leur commerce<ref name="Zouar"/>. En 1805, la population du massif met un terme à la conquête du pacha de Tripoli<ref name="Zouar"/>. En 1890, le Maï Getty Tchénimémi entame des relations diplomatiques avec l'Empire ottoman et reçoit des armes à feu<ref name="Zouar"/>. En contrepartie, au tournant des {{#switch: e
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}}, le Derdé Chahaï s'allie avec la confrérie arabe des Senoussi et accepte que le sud du massif lui serve de base de repli dans sa lutte contre l'armée coloniale française<ref name="Zouar"/>,<ref name="Chapelle64">Modèle:Harvsp</ref>. Le massif est de facto coupé en deux, « pro-Maï » au sud-ouest et « pro-Derdé » au nord-est<ref name="Zouar"/>. La confrérie fonde, avec la bénédiction du Derdé, une zaouïa à Bardaï. Cet édifice religieux favorise rapidement l'islamisation totale du massif<ref name="Bearman"/>,<ref name="Zouar"/>. À l'aube de la Guerre italo-turque, les Senoussi s'allient à l'Empire ottoman qui, à la demande du Derdé, place dès Modèle:Date quelques garnisons au Tibesti. Lors de leur débâcle, quelques mois plus tard, les troupes turques sont attaquées par les Toubous<ref name="Chapelle64"/>.
Alors que les Italiens occupent le Fezzan, une colonne française dirigée par le commandant Loeffleret pénètre dans le massif début 1914 en provenance du Kaouar<ref name="Chapelle64"/>, bafouant l'accord passé avec le Maï l'hiver précédent et forçant le Derdé Chahaï à l'exil<ref name="Zouar"/>. La région est placée au cœur d'un contentieux entre les puissances coloniales<ref name="Permenter610">Modèle:Harvsp</ref>, avec l'Empire italien au nord et l'Afrique-Occidentale française au sud. Au cours de la Première Guerre mondiale, la révolte senoussiste contraint les Italiens à se retirer provisoirement du Fezzan et de la partie nord-est du massif<ref name="Chapelle64"/>. Getty Tchénimémi s'allie avec les partisans du Derdé et mène la résistance contre les troupes françaises, jusqu'à leur retrait en 1916<ref name="Zouar"/>. Le massif du Tibesti est finalement reconquis par l'Empire colonial français en 1929 et passe sous administration de l'Afrique-Équatoriale française<ref name="Roure">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gil Roure, Le Tibesti, bastion de notre Afrique Noire, L'Illustration no 5013, Modèle:1er avril 1939</ref>,<ref name="Chapelle2"/>,<ref name="Chapelle64"/>. L'attitude des Toubous face à l'occupant est changeante et la pacification est lente à obtenir<ref name="Chapelle64"/>. Toutefois, le Derdé voit finalement son autorité reconnue voire accrue.
Exploration scientifique et histoire moderne
En raison de son isolement et de la situation géopolitique, le massif du Tibesti est longtemps resté inexploré par les scientifiques<ref name="Permenter609"/>. L'Allemand Gustav Nachtigal, envoyé par Otto von Bismarck<ref name="Zouar"/>, est le premier européen à étudier – avec beaucoup de difficultés – le massif du Tibesti en 1869<ref name="Chapelle10">Modèle:Harvsp.</ref>. Avant lui, un Américain et deux missionnaires auraient tenté de pénétrer dans le massif mais auraient été exécutés par un guerrier toubou<ref name="Zouar"/>. Nachtigal apporte une description précise de la population qui y vit<ref name="Chapelle10"/>. Cependant, le récit qu'il fait de ses recherches décourage toute nouvelle aventure pendant plus de quarante ans<ref name="Baroin">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Catherine Baroin, Du sable sec à la montagne humide, deux terrains à l'épreuve d'une même méthodologie, Université de Paris X - Nanterre, 2003.</ref>. Convaincu d'espionnage pour le compte de Bismarck, il est finalement relâché grâce à l'entremise du Maï Arami Tetimi<ref name="Zouar"/>. Des expéditions sont menées entre 1920 et 1970 et apportent des informations importantes sur la géologie et la pétrologie du massif<ref name="Permenter610"/>. L'ethnologue Charles le Cœur (1903-1944) et son épouse Marguerite, géographe, séjournent chez les Tedas du Tibesti entre 1933 et 1935. Il est le premier à étudier ce peuple d'aussi près mais la Seconde Guerre mondiale ne lui laisse pas le temps de publier sa synthèse<ref name="Baroin"/>. Le colonel Jean Chapelle publie un ouvrage portant sur les Toubous et leur mode de vie en 1957<ref name="Baroin"/>.
Le Tchad devient indépendant en 1960 et, en 1965, impose son administration et ses forces de maintien de l'ordre au Tibesti. Les pouvoirs traditionnels du Derdé Oueddei Kichidemi lui sont retirés. Il part en exil en Libye l'année suivante, ce qui est considéré comme l'élément déclencheur de la Première Guerre civile tchadienne au Nord. Oueddei Kichidemi devient un symbole national de l'opposition au gouvernement et retourne au pays en 1975<ref name="memory"/>. En 1968, l'armée française intervient à la demande du président tchadien François Tombalbaye pour mettre un terme à la rébellion ; elle fait 25 morts dans les rangs des rebelles et 121 parmi les civils, notamment à Zouar<ref name="Zouar"/>. Le Modèle:Date, l'ethnologue Françoise Claustre, le coopérant Marc Combe et le médecin allemand Modèle:Lien sont enlevés à Bardaï, alors que l'épouse de Staewen et deux soldats de l'armée régulière sont tués. Les otages sont retenus dans le massif du Tibesti par des membres du Front de libération nationale du Tchad. Ils sont menés par Goukouni Oueddei, fils de Oueddei Kichidemi et futur président du gouvernement d'union nationale de transition à deux reprises de 1979 à 1982, et Hissène Habré, surnommé Dougoli Tou (le « Lion du Tibesti »)<ref name="Teda">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Zouar - Teda, Toubou, Tubu.</ref>, futur président de 1982 à 1990. Après le revirement de Mouammar Kadhafi, qui les avait dans un premier temps soutenus et armés, les rebelles réclament une rançon et l'accès aux médias. Bonn cède rapidement et Christophe Staewen est libéré. En pleine campagne présidentielle, Paris se contente de dépêcher le commandant Pierre Galopin pour mener les négociations. Toutefois, en poste au Tchad de longue date, il est détesté des rebelles qui l'accusent de brutalité et même de meurtres. Il est capturé le 4 août puis exécuté à Zoui le Modèle:Date à la suite d'un procès expéditif, après le refus de la France de livrer des armes. Marc Combe parvient à s'évader le 23 mai. Pierre Claustre, le mari de Françoise, tente alors de négocier directement avec les rebelles, mais il est enlevé à son tour le 26 août. Habré menace d'exécuter les époux Claustre s'il ne reçoit pas 10 millions de francs avant le 23 septembre. Paris cède devant la pression de l'opinion publique mais la séparation entre Habré et Oueddei, ce dernier étant de nouveau soutenu par Kadhafi, complique la libération et prolonge la détention. Le Premier ministre Jacques Chirac est alors envoyé en Libye. Les époux Claustre sont libérés le Modèle:Date à Tripoli<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Claustre, L’Affaire Claustre : autopsie d'une prise d'otages, Karthala, 1990 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Claire Arsenault, «La captive du désert» est morte, Radio France internationale, 6 septembre 2006.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Laurent Correau, 1974-1977 L’affaire Claustre et la rupture avec Habré, Radio France internationale, 18 août 2008.</ref>.
Dès 1973, le Tchad et la Libye s'opposent de plus belle, notamment à propos des réserves d'uranium présentes à proximité de la frontière, dans la bande d'Aozou, un territoire de Modèle:Unité que la France avait cédé à l'Italie le Modèle:Date. Le conflit dure vingt ans et laisse des milliers de mines<ref name="Roure"/>,<ref name="Permenter610"/>. La recherche scientifique doit alors se faire sur la base de photographies satellites et de la comparaison avec les connaissances accumulées sur le volcanisme martien<ref name="Permenter610"/>. Jusqu'aux travaux de Gourgaud et Vincent en 2004, aucune étude publique n'est menée sur le terrain<ref name="Permenter610"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Premières ascensions
L'histoire de l'alpinisme débute dans le Tibesti en 1869 avec l'ascension sans difficulté technique du pic Toussidé par Gustav Nachtigal, à l'occasion de son exploration du massif<ref name="GEM2264">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Grande Encyclopédie de la Montagne, Modèle:Op. cit., pages 2264</ref>. En 1938, l'Emi Koussi est gravi par Wilfred Thesiger<ref>Wilfred Thesiger (1910-2003)</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Emi Koussi, peakware.com</ref>.
Toutefois, la première ascension à caractère sportif est sans doute celle des pic et aiguille Botoum à, respectivement, Modèle:Unité et Modèle:Unité d'altitude environ, par l'expédition suisse dirigée par Édouard Wyss-Dunant en 1948<ref name="GEM2264"/>. Ce dernier participe, quatre ans plus tard, avec René Dittert, à l'installation du camp Modèle:VII à Modèle:Unité d'altitude sur l'Everest, lors de l'expédition lancée par la Modèle:Langue. En 1957, P.R. Steele, R.F. Tuck et W.W. Marks de l'université de Cambridge se rendent au Tarso Tieroko<ref name="GEM2264"/>, que Thesiger a observé et qualifié quelques années auparavant de « probable plus beau pic du Tibesti », et qui semble offrir des possibilités intéressantes d'escalade<ref name="Steele">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf P.R. Steele, A note on Tieroko (Tibesti Mountains), Alpine Journal</ref>. Ils partent de l'oued Ybbu Bou, après s'être offert les services de guides et de dromadaires, et atteignent la montagne après trois jours de marche. Ils passent la semaine suivante à explorer le versant méridional et à gravir des sommets secondaires, Modèle:Langue et Modèle:Langue, situés sur une crête au nord, depuis un camp établi dans l'oued de Modra, à l'ouest de ces derniers. Finalement, ils se lancent dans l'ascension du Tieroko, depuis l'oued Modèle:Langue au nord-ouest du sommet mais doivent rebrousser chemin à soixante mètres de la cime, en raison de la verticalité du passage et de la fragilité de la roche qui interdit la pose de piton, et donc le franchissement du ressaut en escalade artificielle<ref name="Steele"/>. Ils en profitent cependant pour reproduire, dix-neuf ans après, l'ascension de l'Emi Koussi et pour escalader le pic Wobou, une aiguille entre Bardaï et Aozou<ref name="Steele"/>. Ils signalent aussi les opportunités que semble offrir notamment le Tarso Toon<ref name="Steele"/>.
En 1962, les Suisses René Dittert et Robert Gréloz, qui est l'auteur de la première de la face nord directe de l'aiguille d'Argentière dans le massif du Mont-Blanc avec Bobi Arsandaux en 1930, vainquent Ou Obou, à Modèle:Unité d'altitude<ref name="GEM2264"/>. En 1963, une expédition italienne dirigée par Guido Monzino, lequel a conduit les campagnes ayant conquis le Cerro Paine Grande en 1958 et le Kanjut Sar en 1959, vient à bout de la Torre Innominata, une des aiguilles de Sissé culminant à Modèle:Unité d'altitude à l'ouest du Tarso Toussidé<ref name="GEM2264"/>. En raison de la situation géopolitique instable, la conquête alpine du massif du Tibesti demeure très incomplète<ref name="GEM2264"/>.
Activités
Exploitation des ressources naturelles
Le massif et ses environs pourraient receler des quantités non négligeables d'uranium, d'étain, de tungstène, de niobium, de tantale, de béryllium, de plomb, de zinc, de cuivre, de platine, de nickel ; de l'or, des diamants et des émeraudes ont été trouvés en petite quantité<ref name="Bangoura"/>,<ref>Gilbert Maoundonodji, Les enjeux géopolitiques et géostratégiques de l’exploitation du pétrole au Tchad, Presses universitaires de Louvain, janvier 2009 Modèle:ISBN, page 258</ref>,<ref name="Economie">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Zouar - Économie Modèle:Lien archive</ref>. Le natron extrait de la caldeira du même nom est utilisé comme complément alimentaire pour les animaux<ref name="Bangoura">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mohamed Tétémadi Bangoura, Violence politique et conflits en Afrique : le cas du Tchad, L'Harmattan, 2005 Modèle:ISBN, page 23</ref>. Le champ géothermique de Soborom, dont le nom signifie « eau qui guérit », est connu des populations locales pour ses vertus médicinales : un des bassins, dont l'eau est à Modèle:Tmp, soignerait les dermatoses et les rhumatismes après un séjour de plusieurs jours<ref name="Beauvilain15"/>,<ref name="Soborom"/>. La source chaude de Yerike est naturellement chargée en gaz<ref name="Soborom"/>. Les différentes sources du site jaillissent entre 22 et Modèle:Tmp<ref name="RamsarDébut"/>,<ref name="Soborom"/>.
Hormis une oasis perchée sur un plateau, la mare de Zoui et ses environs sont rarement fréquentés<ref name="RamsarFin"/>. En revanche, dans les plaines de Borkou, sur la marge méridionale du massif, les eaux de résurgence de l'Emi Koussi et les sables humides sont intensivement exploités. Les sources naturelles sont doublées de puits<ref name="RamsarFin"/>.
Agriculture
Les oasis de l'ouest et du nord du massif ont un accès plus aisé. Quand les moustiques ne pullulent pas, elles abritent plusieurs villages comme Zouar, où les espèces végétales autochtones ont en grande partie été remplacées par quelque Modèle:Unité (Modèle:Langue), pour la production de dattes<ref name="RamsarFin"/>,<ref name="Chapelle69"/>. Celles-ci sont cueillies entre fin juillet et début août<ref name="Chapelle70"/>. L'hiver, lorsque les réserves s'épuisent, il n'est pas rare que les noyaux des fruits et les fibres des arbres soient broyées pour en faire une pâte destinée à être consommée<ref name="Chapelle69"/>. Ces palmeraies permettent de faire pousser également du mil et du maïs, mais les récoltes sont inégales et parfois emportées par des inondations précoces<ref name="Chapelle70"/>. Les rives des enneris abritent des champs de coloquintes, qui sont ramassées en octobre pour en extraire les graines amères destinées, après avoir été lavées, à être broyées pour en faire de la farine<ref name="Chapelle69"/>,<ref name="Chapelle70"/>. L'horticulture est également pratiquée à petite échelle en employant des méthodes d'irrigation traditionnelles<ref name="RamsarFin"/>. Les chèvres et, plus rarement, les moutons représentent Modèle:Unité, tandis que Modèle:Unité et Modèle:Unité sont dressés<ref name="RamsarFin"/>,<ref name="Chapelle70"/> ; des poulets sont également élevés<ref name="Economie"/> mais la consommation de viande est rare et généralement sous forme salée<ref name="Teda"/>. L'essentiel des animaux passe l'hiver sur les plateaux ou dans les hautes vallées. Ils redescendent dans les basses vallées en février, juste après la semence du blé, et y remontent en juin, pour permettre sa récolte<ref name="Chapelle70"/>. Au total, en incluant l'orge, Modèle:Unité de céréales sont produites, qui sont essentiellement consommées sous forme de crêpes (fodack) et de galettes (dogo)<ref name="Teda"/>, et doivent être complétées par des graminées sauvages<ref name="Chapelle69"/>. Les femmes sont chargées, en août, de la cueillette des graines sauvages sur les tarsos<ref name="Chapelle70"/>. La pêche est possible dans les trous d'eau<ref name="RamsarFin"/>. Dans les plaines de Borkou, certains champs sont irrigués tandis que les bovins, les caprins et les dromadaires peuvent s'abreuver. Malgré les plantations de palmiers-dattiers, les espèces autochtones subsistent, à l'instar du palmier doum d'Égypte (Modèle:Langue) dont l'écorce sucrée des noix est broyée malgré sa faible valeur nutritive<ref name="RamsarFin"/>. Les productions sont échangées une fois par an contre des tissus<ref name="Chapelle70"/>.
Tourisme
Le Tibesti dispose d'un bon potentiel touristique, ses principaux attraits étant les palmeraies, ses représentations rupestres et pariétales, ses gorges, ses aiguilles basaltiques et ses volcans, ainsi que ses sources thermales<ref name="Economie"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Info voyage Tchad, séjour, circuit désert du Tchad, hôtels à N'djamena, Moundou, Sarh et Abéché au Tchad, parcs naturel Zakouma - l'ancêtre Toumai</ref>. Toutefois, ce potentiel est freiné par la très faible capacité de l'aérodrome de Zouar, qui ne peut accueillir que des avions de vingt places et fait grimper le prix du billet depuis Ndjamena à 60 % de la liaison entre la capitale et les principales villes européennes. Les possibilités d'hébergement sont quasiment absentes. En conséquence, la majorité des touristes, dont l'essentiel sont Allemands, transitent par la Libye, achètent sur place des véhicules tout-terrain et des caravanes, avant de franchir la frontière. Les retombées pour l'économie tchadienne se chiffrent donc à une centaine d'euros par personne seulement<ref>Modèle:Harvsp</ref>. D'autre part, la présence de nombreuses mines représente également un danger pour les touristes<ref name="Roure"/>,<ref name="Permenter610"/>. Les offres en matière de trekking depuis le Tchad se limitent généralement à l'extrémité méridionale du massif, avec l'ascension sur trois jours de l'Emi Koussi, le tour de l'Era Kohor et la découverte des sources chaudes de Yi Yerra. Le volcan n'aurait été gravi que par une centaine d'Occidentaux depuis 1957<ref>Anthony Nicolazzi, Pierre Briglia, Tibesti - Hommes et Montagnes signe son retour à l’Emi Koussi, Trek Magazine, Modèle:1er mars 2010</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Randonnée Tchad : vers l'Emi Koussi - Tibesti : de l'Émi-Koussi aux lacs d'Ounianga Kébir</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibesti, Emi Koussi et lacs d'Ounianga</ref>.
Protection environnementale
La création d'une aire protégée est envisagée dans le massif du Tibesti notamment pour protéger la Gazelle leptocère (Modèle:Langue)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marie-Odile Beudels, Action Concertée - Antilopes sahélo-sahariennes - Tchad, Institut royal des sciences naturelles du Belgique, IRScNB/KBIN, 30 janvier 2008</ref> et le Mouflon à manchettes (Modèle:Langue) dont la population est la plus importante au monde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Évolution des systèmes d’aires protégées au regard des conditions climatiques, institutionnelles, sociales, et économiques en Afrique de l’Ouest - Étude de l’état des instruments politiques, capacités institutionnelles et niveaux de sensibilisation en relation avec les changements climatiques et les aires protégées en Afrique de l’Ouest : Gambie, Mali, Sierra Leone, Tchad et Togo, Fonds pour l'environnement mondial, Programme des Nations unies pour l'environnement, Centre de surveillance de la conservation de la nature, Union internationale pour la conservation de la nature, septembre 2009, page 13</ref>. Toutefois, les conditions actuelles ne permettent pas de financer un tel projet, sur le modèle de la réserve de faune Ouadi Rimé - Ouadi Achim plus au sud du massif<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Projet Antilopes Sahélo-Sahariennes CMS/FFEM - Rapport de mission: “Prospections des zones prioritaires de conservation pour les Antilopes Sahélo-Sahariennes au Tchad, et identification de programmes de conservation/ développement durable”, 2006, Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, Programme des Nations unies pour l'environnement, African Parks Conservation, Sahara Conservation Fund, Direction de la conservation de la faune et des aires protégées du Tchad, page 11</ref>.
Culture
Le massif du Tibesti est réputé pour ses arts rupestre et pariétal datant pour les plus anciens au Modèle:M mini- millénaire Modèle:Av JC et pour l'essentiel du Ve au Modèle:M mini- millénaire Modèle:Av JC<ref name="Chapelle27">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Beauvilain21">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Alain Beauvilain, Modèle:Op. cit., pages 21-24</ref> Environ 200 sites de gravures, réunissant quelque Modèle:Unité diverses, et une centaine de sites de peintures ont été identifiés mais ont subi l'effet du temps, notamment l'action du sable projeté par le vent<ref name="Beauvilain21"/>,<ref name="Doby13">Modèle:Harvsp</ref>. Précédant de plusieurs siècles l'arrivée des Toubous, les gravures représentent des animaux disparus de la région en raison d'importants changements climatiques, tels des éléphants, des rhinocéros, des hippopotames et des girafes ; d'autres plus récentes figurent des autruches et des antilopes, dont la présence est exceptionnelle aux abords du massif, mais également des gazelles et des mouflons, plus communs. Quelques animaux sont domestiqués, comme les bœufs, voire montés comme les dromadaires, dont les représentations plus tardives et plus grossières ont moins de Modèle:Unité. Certaines gravures représentent des guerriers appelés localement owoza armés d'arcs, de boucliers, de sagaies et de couteaux traditionnels, coiffés de plumes ou de parures à pointes, d'autres des scènes de danse<ref name="Chapelle27"/>,<ref name="Beauvilain21"/>,<ref name="Doby13"/>. Les gorges près de Bardaï abritent sur leurs falaises des gravures de plus de deux mètres de hauteur, dont celle de l'« homme de Gonoa », du nom de l'enneri qui parcourt la vallée. Elles représentent essentiellement des scènes de chasse<ref name="Beauvilain21"/>. Les peintures, souvent rouges à base de Modèle:Langue, évoquent un tournant, celui de la domestication, puisque les scènes se font plus pastorales<ref name="Beauvilain21"/>,<ref name="Doby13"/>. Cet art possède une originalité au Sahara du fait de l'absence d'inscriptions, du manque relatif de chars, ainsi que de la sous-représentation des dromadaires et des chevaux jusqu'à une période récente<ref name="Beauvilain21"/>. Il demeure important pour les Toubous ; ainsi, vers 1200, un dénommé Yerbou a gravé une feuille de palmier symbolisant l'amour (nagui en tedaga) qu'il portait à une femme mariée<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
En 1989, le peintre et sculpteur français Jean Vérame se sert du cadre naturel de l'Ehi Kourné, quelques kilomètres au sud de Bardaï, pour réaliser des œuvres multidimensionnelles d'inspiration Land art en peignant des rochers. Il bénéficie du soutien de la présidence tchadienne et du Programme des Nations unies pour le développement, ainsi que des entreprises ou enseignes Total, UTA et Uniprix. Un quart de siècle plus tard, le bleu klein est devenu blanc patine et les rouges sont désormais rosâtres<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jean Vérame, Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jean Verame: TCHAD, Tibesti 1989</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Geospatial air du temps while everything falls apart - Bardaï mue</ref>.
Les aiguilles volcaniques du massif du Tibesti sont représentées avec un mouflon stylisé sur un timbre de la république du Tchad d'une valeur de Modèle:Unité en 1961<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Head of sheep and Tibesti, colnect</ref>.
Le Tibesti est aussi le cadre de la nouvelle de l'écrivain italien Dino Buzzati parue en 1966, Les Murs d'Anagoor, dans laquelle un guide local propose à un voyageur de voir les murs d'une cité, pourtant absente des cartes, qui vivrait en autarcie et dans l'opulence, sans se soumettre au pouvoir local.
Annexes
Articles connexes
Sources et bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage In: Clifford TN, Gass IG (eds), African magmatism and tectonics. Oliver and Boyd, Edinburgh, 1970, Modèle:P..
Filmographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibesti too, documentaire d'une durée de 36 minutes de Raymond Depardon, tourné entre novembre 1975 et juin 1976, et nommé aux Césars<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Palmeraie et désert - 1976 - Tibesti too</ref>
Liens externes
Notes et références
Modèle:Portail Modèle:Méta bandeau{{#ifeq:|| {{#if:||}} |}}{{#if:||{{#switch:80568657
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