Affaire Robert Boulin
Modèle:Infobox Affaire criminelle L’affaire Robert Boulin est une affaire judiciaire française liée à la mort brutale de Robert Boulin, ministre du Travail en exercice, dont le corps est retrouvé au matin du 30 octobre 1979 dans l'étang Rompu de la forêt de Rambouillet. L'enquête menée par le SRPJ de Versailles conclut à un suicide. Cependant, cette thèse est de plus en plus contestée, au profit de celle d'un assassinat.
En 1983, la famille Boulin, conseillée par l'avocat Jacques Vergès, dépose plainte contre X. L'information judiciaire menée pendant neuf ans aboutit à un non-lieu en 1992. Le non-lieu est confirmé en appel.
De nouveaux témoignages conduisent à l'ouverture d'une information judiciaire en 2015 pour Modèle:Citation. La fille de Robert Boulin, Fabienne Boulin, assigne l’État français pour « faute lourde » en 2021.
Contexte
Ascension politique de Robert Boulin
Lors des élections présidentielles de 1974, Jacques Chaban-Delmas est candidat pour l’UDR, parti gaulliste. Mais une fraction de l’UDR, regroupée autour de Jacques Chirac, décide de soutenir Valéry Giscard d'Estaing. Celui-ci est élu et nomme Chirac premier ministre. Ce dernier, en désaccord et en rivalité avec le président, démissionne à l'été 1976. Il transforme en octobre 1976 l’UDR en un nouveau parti, le Rassemblement pour la République. Le RPR devient progressivement une force d'opposition au sein de l'Assemblée nationale, bloquant le vote de certains textes gouvernementaux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Après la démission de Jacques Chirac, le président nomme Raymond Barre premier ministre. Il devient toutefois impopulaire du fait de sa politique de rigueur et du deuxième choc pétrolier, qui provoque un ralentissement économique. Giscard d'Estaing souhaite alors contrer la candidature de Chirac à l'élection présidentielle française de 1981. Pour ce faire, selon certains commentateurs, il pense pour une nomination à l'hôtel de Matignon à deux ministres RPR : ou bien de Robert Boulin, connu pour sa fibre sociale, ou bien d'[[Alain Peyrefitte|Alain PeyrefitteModèle:Sfn]]Modèle:Référence à confirmer. Cependant dans ses mémoires, Valéry Giscard d'Estaing n'évoque à aucun moment cette éventualité<ref name=":2" />.
Cette rumeur enfle et est révélée au grand public. Le 29 avril 1979, Alain Duhamel commence une interview avec Boulin sur la station de radio Europe 1 en disant : Modèle:CitationModèle:Référence nécessaire. En août, Boulin est questionné sur la rumeur de sa nomination à Matignon au journal de 13 heures de France InterModèle:Référence nécessaire. Le 5 octobre, en tant que député-maire de Libourne, Boulin accueille Giscard d'Estaing qui lui rend un hommage appuyé<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Affaire de Ramatuelle
Modèle:Article détaillé Quelques jours après le déclenchement de l'affaire des diamants, le Canard enchaîné se fait l'écho d'une affaire d'escroquerie immobilière relayée quelques jours avant par le journal d'extrême droite Minute. Robert Boulin semble impliqué dans l'affaire<ref>Modèle:Ouvrage</ref> : en 1974, il avait acheté à Henri Tournet deux hectares à Ramatuelle pour y faire construire sa maison de campagne; or Tournet avait déjà vendu ces terres à des Normands en 1973, afin qu'ils y construisent des maisons. L'enquête fait apparaître que Tournet aurait remboursé à Robert Boulin le prix du terrain, en échange d'interventions du ministre auprès du préfet pour obtenir l'autorisation de construire 26 maisons supplémentaires. Le quotidien Le Monde consacre un article à l'affaire le 25 octobre<ref>Modèle:Article</ref>. Selon Valéry Giscard d'Estaing, « les premières insinuations contre Robert Boulin avaient filtré dans la presse au mois de juillet<ref name=":2" /> ».
Cette affaire affaiblit Boulin politiquement. Décidé à combattre, il déclare sur Europe 1 qu'il dispose d'informations dont il ne peut pour le moment parler<ref name="AlbertduRoy" />.
Derniers jours avant la mort
Préparation de la défense (vendredi 26 au dimanche 28 octobre)
L'emploi du temps du ministre du Travail est connu grâce au travail de la police judiciaire de Versailles. Cette dernière l'a reconstitué sur la base du témoignage de sa famille, de ses proches et de ses collaborateurs ministériels. Ce travail permet de connaître précisément l'emploi du temps du ministre jusqu'au lundi 29 octobre à 15 heures<ref name=DerPontaut>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le vendredi 26 octobre, Robert Boulin quitte son ministère pour se rendre à Libourne. Comme à son habitude, il rend visite à sa mère, qui est très âgée. Le samedi 27 octobre, il rentre à Paris, où il arrive dans la soirée. Le dimanche 28 au matin, il tape à la machine à écrire une longue lettre dans laquelle il donne sa version de l’affaire de Ramatuelle. Cette lettre est écrite en réaction à la polémique qui enfle, mais aussi car Boulin a été informé que le juge chargé de l’affaire de Ramatuelle a obtenu communication de ses comptes bancaires. Enfin, la lettre permet de répondre à l'article paru dans le Monde le samedi soir.
Le ministre se rend à son ministère afin d'effectuer des photocopies. Il revient à son domicile, et regarde la télévision en famille.
Réunion ministérielle et préparation de la riposte (lundi Modèle:Date- au matin)
Le lundi matin, Robert Boulin se lève pour aller au travail. Selon son fils Bertrand Boulin, qui écrit un livre sur l'affaire publié quatre mois après les faits, Robert Boulin dit à Mme Boulin en se levant : Modèle:Cita<ref>"Ma vérité sur mon père" par Bertrand Boulin, aux Editions Stock en janvier 1980 [1]</ref>. Mme Boulin ne comprend pasModèle:Sfn.
Robert Boulin se rend à son ministère. Il participe à une réunion de son cabinet, et en organise une deuxième où il montre aux membres de son cabinet la lettre qu'il a écrite la veille. Ses collaborateurs critiquent le projet de réponse au Monde qu'il a rédigé le dimanche, le jugeant inadapté.
Peu après la réunion du matin, il demande à une secrétaire de reporter un rendez-vous prévu à Modèle:Heure avec des syndicalistes<ref name="AlbertduRoy" />.
Selon Francis Christophe, un de ses collaborateurs est chargé de faire remettre en main propre par porteur une lettre à Aristide-Patrice Blanck, son consultant pour les affaires de presse, et à l'un de ses avocats, Alain Maillot<ref name="FrancisChristophe" />.
Déjeuner avec ses proches (29 octobre midi)
Vers midi, Boulin déjeune avec son fils et son gendre, Eric Burgeat, conseiller au ministère<ref name="AlbertduRoy">"L'affaire Boulin", par Albert du Roy le Modèle:Date- dans L'Express [2]</ref>. Son fils lui montre dans l'hebdomadaire Minute un article qui, sans citer nommément, prétend aider un juge « qui se bat pour la vérité » et qu'on cherche à étouffer l'article citant un adulte qui a eu des relations sexuelles avec un mineur et qui affirme avoir rencontré Bertrand BoulinModèle:Sfn. Son père lui demande alors le nom de ce jugeModèle:Sfn en estimant qu'il faut intenter une action pour se défendre, Bertrand Boulin ayant mentionné qu'il prévoit que ce juge le convoque à nouveau pour le confronter. L'article de Minute reproche à Bertrand Boulin d'avoir signé une des pétitions sur la majorité sexuelle concernant l'affaire de Versailles, ce dernier ayant dans sa Modèle:Citation préconisé l’abaissement de l’âge de la majorité sexuelle, par un « consentement reconnu à l’enfant, à partir de 14 ans, pour tout acte affectif ou sexuel »<ref>"De la libération des enfants à la violence des pédophiles. La sexualité des mineurs dans les discours politiques des années 1970" par Jean Bérard, en 2014 dans la revue Genre sexualité et société [3]</ref>.
La discussion aborde l'affaire de Ramatuelle. Robert Boulin déclare à son fils : Modèle:Citation, et Modèle:CitationModèle:Sfn. Ils remarquent plusieurs enveloppes qui dépassent de sa poche, il répond qu’il s’agit du courrier de Libourne<ref name=AlbertduRoy/>,<ref>Selon L'Express du Modèle:Date-. Le livre de son fils parlera 3 mois plus tard d'une pile d’une douzaine de lettre timbrées sur son bureau, tapées à la machine, adressées notamment à Achille Peretti, Jacques Chaban-Delmas, Pierre Simon, Gérard César, Aristide-Patrice Blank, Jean Mauriac.</ref>.
Dossiers pris dans le coffre (29 octobre après-midi)
Avant Modèle:Heure il reçoit brièvement, à sa demande Gaston Flosse, député de Polynésie. Flosse le trouve préoccupé au début de l'entretien<ref name="capitaux">"Témoins capitaux" par Benoît Collombat sur France Inter le Modèle:Date- [4]</ref>. Il ne dure que quelques minutes<ref name=capitaux/>. Il annule ensuite, exceptionnellement, un rendez-vous avec des responsables syndicaux qui sont déjà dans le ministère<ref name=FrancisChristophe/>, car il vient d'être convié à un rendez-vous extérieur urgent<ref name=FrancisChristophe/>. Un huissier rapportera l'avoir entendu dire : « Adieu mon bureau » avant de partir, selon France-Soir du Modèle:Date-<ref>Cité par Jean Mauriac dans France-Soir du Modèle:Date-.</ref>.
Boulin accède au coffre du ministère. Il emporte avec lui quatre dossiers et une mallette<ref name=AlbertduRoy/>. Boulin regagne son domicile peu avant 15 heures 30, accompagné de son chauffeur et son garde du corps, l'inspecteur Authié<ref name=FrancisChristophe/>. Ce dernier témoignera sur procès-verbal qu'il l'a aidé à monter ces dossiers chez lui<ref name=FrancisChristophe/>. Parmi les quatre dossiers, se trouvent selon Francis Christophe celui des avions renifleurs de la compagnie pétrolière Elf<ref name=FrancisChristophe/>.
Le ministre précise ensuite à son chauffeur et garde du corps qu'il a un rendez-vous extérieur<ref name="breem" />. Boulin repart vers Modèle:Heure, seul au volant de sa Peugeot 305 bleu métallisé. Montfort-l'Amaury est à une quarantaine de kilomètres de son domicile de Neuilly-sur-Seine, dont une partie par l'autoroute de l'ouest.
La corbeille à papier sous son bureau est videModèle:Sfn après son départ<ref name="FrancisChristophe" /> car la femme de ménage a fait son travail, selon l'épouse du ministre<ref name="FrancisChristophe" />, ce dernier ayant rédigé sa lettre d'explication sur Ramatuelle la veille, le dimanche<ref name="colettefs" />,<ref name="FrancisChristophe" />. Selon le témoignage de la femme de ménage du ministre, la corbeille à papier était vide après le départ de celui-ci<ref>Magazine Interception sur France inter : « Robert Boulin, un homme à abattre », date ?, lien ?.</ref>.
Perte de trace (29 octobre fin d'après-midi)
Robert Boulin est aperçu par un témoin à Montfort-l’Amaury. Pierre G., directeur de société à Versailles, s'est manifesté spontanément le lendemain de la découverte du corps. Circulant en voiture le lundi Modèle:Date- entre 17 heures et 17 heures 30 à Montfort l'Amaury, il a croisé Boulin qui « seul et paraissant pressé, remontait la rue de Paris en direction de la place de l'Église »<ref name=":4" />.
Un deuxième témoin témoigne en 2009, au micro de France Inter<ref name="capitaux" />. Il n'a pas reconnu le ministre, mais fait état d'une situation étrange dans l'après-midi. Une habitante de la commune de Méré, habitant en haut de la côte de Montfort-L’Amaury, près de la route menant de cette ville à Saint-Léger-en-Yvelines, qui longe, dans un virage, l'étang rompu, à moins de Modèle:Unité de son domicile<ref name="capitaux" />, a vu une voiture arriver à toute allure dans son chemin habituellement désert<ref name="capitaux" />. La voiture était conduite par un homme dont elle n'a pas vu le visage. Cet homme a demandé son chemin à ses voisins, avant de faire demi-tour dans la précipitation<ref name="capitaux" />. Elle rapporte : Modèle:Citation. Le lendemain matin, lors de l'annonce du décès dans les médias, elle fait le lien avec le ministre<ref name="capitaux" />.
Un troisième témoignage émerge dans le cadre de la nouvelle information judiciaire ouverte par le parquet de Versailles par la juge d'instruction, Aude Montrieux, le Modèle:Date-. Ce témoin rapporte avoir vu Robert Boulin, cette fois dans sa Peugeot 305 avec plusieurs hommes, dont une personne à l'arrière. Le témoin n'arrive toutefois pas à fixer d'heure. Il décrit les deux hommes accompagnant le ministre comme ayant Modèle:Citation, Modèle:Citation et ayant Modèle:CitationModèle:Sfn.
Denis Le Moal, employé du bureau de poste de Montfort-L'Amaury, remarque une dizaine de lettres à en-tête du ministère, tombées dans la boite postale vers Modèle:HeureModèle:Refnec<ref name="FrancisChristophe" />. Certaines pèsent plus que 20 grammes, d'autres moins, observe-t-il, d'où le recours en principe à des timbres différents.
Disparition
Visites au domicile (29 octobre au soir)
La famille Boulin se trouve, pendant la soirée, au domicile des Boulin à [[Neuilly-sur-Seine|Neuilly-sur-SeineModèle:Sfn]]. Bertrand Boulin passe la soirée avec sa mère, Colette Boulin, mais aussi son beau-frère Eric Burgeat, et Monique de Pinos, amie de sa mère et divorcée depuis 13 ans d'Henri Tournet.
Dans la soirée, deux collaborateurs ministériels du ministre visitent le bureau personnel du ministre. Toutefois, ce bureau est accessible de l'extérieur, et n'exige pas de passer par l'appartement. Ainsi, Bertrand Boulin ne parle pas de ses visites dans son livre de Modèle:Date-, Ma vérité sur mon pèreModèle:Sfn.
Guy Aubert, collaborateur du ministre, arrive à Modèle:Heure au domicile<ref>Colette Boulin sur TF1 en Modèle:Date-.</ref>,Modèle:Sfn. Fabienne Boulin-Burgeat, fille du ministre, prévient Colette Boulin que son époux court un grand danger. Selon une autre source, Guy Aubert aurait même déclaré Modèle:Citation, mais un peu plus tôt, vers Modèle:Heure<ref name="FrancisChristophe">"Boulin, le fantôme de la {{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:République| République }} }}. De Chirac à Sarkozy", par Francis Christophe aux Editions OWNI en 2011 [5]</ref>. À la même heure, Jacques Douté, ami proche du ministre, qui tient un restaurant connu de Libourne, Modèle:CitationModèle:Sfn, reçoit un coup de téléphone anonyme lui indiquant que son ami Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>,Modèle:Sfn. Cette version est confirmée par deux personnes présentes à ce moment-là, dont Bernard Sube, photographe pour l'actuel conseil départemental de la GirondeModèle:Sfn.
Une heure trente plus tard, vers Modèle:Heure<ref name="FrancisChristophe" />, Aristide-Patrice Blank, ex-PDG de France-Soir et conseiller en communication du ministre, arrive au domicile. Comme Guy Aubert, il s'enferme lui aussi dans ce bureau, d'où on peut sortir vers l'extérieur du logement<ref name="FrancisChristophe" /> et dont Guy Aubert est parti sans prévenir la famille<ref name="FrancisChristophe" />. Aristide-Patrice Blank est accompagné d'Alain Maillot, l'un des avocats de Boulin, et d'un troisième homme, le promoteur Roger Thiéry, inconnu de la famille Boulin<ref name="FrancisChristophe" />. Les deux premiers sont destinataires de la lettre rédigée par Boulin le dimanche et tapée par la secrétaire<ref name="FrancisChristophe" />, à destination de la presse et permettant au ministre de se défendre, que leur a remise le matin même, en mains propres, son garde du corps, l'inspecteur Yves Autié<ref name="JamesSarazin">"Le faux suicide de Robert Boulin" par James Sarazin, le Modèle:Date- dans L'Express [6]</ref>.
Afin de mieux connaître les allées et venues au domicile, le juge Corneloup a souhaité rechercher et interroger les policiers qui étaient en faction Modèle:Heure Modèle:Nobr devant le domicile de Robert Boulin. Toutefois, les registres de présence du commissariat de Neuilly ont disparu et aucune audition de policiers n'a pu être faiteModèle:Sfn.
Alerte de la disparition (29 octobre en fin de soirée et nuit)
L'inquiétude monte au sein de la famille durant la soirée. Elle se rend dans le bureau pour y chercher des indices. Elle trouve dans la nuit des papiers déchirés dans la corbeille, dont des fragments d'une lettre, mentionnant, une fois assemblés, en quelques mots son suicide dans la forêt de Rambouillet. C'est Maxime Delsol, garde du corps de Robert Boulin, qui les voit le premier dans la corbeille. Il explique : Modèle:Citation Sur la bribe de lettre déchirée on peut lire : Modèle:Citation. Ces bouts de papier sont découverts vers 4 heures du matin selon L'Express<ref name="AlbertduRoy" />.
Le fils de Robert Boulin se rend immédiatement dans la forêt de Rambouillet pour tenter de retrouver son père, mais doit renoncer à cause du brouillard.
Découverte du corps, de la voiture, et autopsies
Alerte des autorités publiques
Selon Benoît Collombat, l'information de la découverte du corps serait en fait remontée dès deux heures du matin au sommet de l'ÉtatModèle:Sfn. Christian Bonnet, ministre de l'Intérieur au moment des faits, affirme avoir été alerté de la mort de Robert Boulin le Modèle:Date- Modèle:Citation. Mais selon le commissaire Alain Tourre, chargé de l'enquête, Modèle:Citation.
Plusieurs sources<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":5">Modèle:Lien web.</ref> affirment que le conseiller de permanence au ministère de l'intérieur qui, dans la nuit du 29 au Modèle:Date-, aurait prévenu le ministre, aurait été Claude Guéant, alors responsable des affaires de sécurité intérieure au cabinet. Claude Guéant dit ne pas se souvenir avoir été le conseiller de permanence, et avoir appris l'information en réunion, Modèle:Citation<ref name=":5" />.
Yann Gaillard, directeur de cabinet de Robert Boulin, dit avoir été convoqué à Matignon vers Modèle:Heure du matin par Philippe Mestre, directeur de cabinet du Premier ministre Raymond Barre. Celui-ci aurait reçu, devant Yann Gaillard, un coup de téléphone. Après avoir raccroché, Philippe Mestre aurait confié : Modèle:Citation<ref>Yann Gaillard, Adieu Colbert, 2000.</ref>,Modèle:Sfn Philippe Mestre a démenti ces allégations<ref>Modèle:Article.</ref>.
Marie-Thérèse Guignier, administratrice judiciaire qui fut membre des cabinets ministériels de Robert Boulin, dit avoir été réveillée dans la nuit du Modèle:Date- au Modèle:Date-, entre Modèle:Heure et Modèle:Heure du matin, par un ami : Louis-Bruno Chalret, à l'époque procureur général près la cour d'appel de Versailles, lié au SAC et aux réseaux Foccart. Chalret lui apprend que l'on a retrouvé le corps de Robert Boulin dans les étangs de HollandeModèle:Sfn. Modèle:Citation.
Il se rend immédiatement sur place avec une équipe d'hommes de confiance : Modèle:Citation, aurait-il dit quelques jours plus tard à Marie-Thérèse Guignier, en qualifiant cette affaire de Modèle:Citation. Son amie résume ainsi le rôle actif qu'il a pu jouer cette nuit-là : Modèle:Citation.
L'ancien Premier ministre Raymond Barre déclare dans son livre L'Expérience du pouvoirModèle:Sfn,Modèle:Sfn avoir été prévenu vers Modèle:Heure du matin Modèle:Citation et que le ministre s'est donné la mort en se noyant après avoir avalé des barbituriques.
Victor Chapot, proche conseiller du président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, déclare, lui, avoir appris le décès à Modèle:Heure du matin par un coup de téléphone d'Henri Martinet, un ancien collaborateur du ministre. Il se serait alors Modèle:Citation. Valéry Giscard d'Estaing, dans son livre de mémoires Le Pouvoir et la Vie, dit avoir appris la mort de son ministre à Modèle:Heure du matin.
Le commissaire Alain Tourre, chargé de l'enquête, relativise ces supposées incohérences : « Que les autorités, Premier ministre en tête, aient été informées dans la nuit, Raymond Barre à trois heures du matin et d'autres bien avant, de la mort de Robert Boulin n'a rien de surprenant compte tenu des messages très explicites trouvés dans sa corbeilleModèle:Sfn ».
Lancement de la recherche
D'après le dossier pénal, les premières recherches sont lancées le Modèle:Date- à Modèle:Heure du matin et le corps est retrouvé à Modèle:Heure par une brigade de gendarmerie. Burgeat informe dans la foulée son beau-frère de la découverte du corps peu après Modèle:HeureModèle:Sfn. Le directeur de la police judiciaire lance un avis de recherche à six heures du matin et le préfet des Yvelines envoie 250 hommes pour fouiller les étangs.
Découverte de la voiture de Robert Boulin
Trace de boue et de réparation
L'étang Rompu est situé à une cinquantaine de mètres de la route départementale. C'est sur un terre-plein entre les deux que la Modèle:Lnobr du ministre est retrouvée le lendemain matin, visible de la route, à Modèle:Heure le Modèle:Date-, par une patrouille de gendarmes motocyclistes menée par Francis Deswarte. La voiture est retrouvée le toit légèrement ouvert et les portes fermées à clé, sale et couverte de boue mais dans un chemin empierré, non boueux. Selon Georges Restoueix, garde forestier de la forêt de Rambouillet de 1971 à 1991, un colonel à la retraite lui a confié l'avoir vue vers Modèle:Heure au bord de la route.
La famille y retrouve, en la récupérant bien plus tard, des cassettes de dictaphone sous la banquette arrière, malgré la fouille préalable lors de l'enquête. Selon Frédéric Mesnier, beau-frère de Bertrand Boulin, cette voiture est retrouvée « réparée sur l'aile arrière-gauche, ainsi que sur une partie de la jupe arrière », alors qu'elle n'avait jamais été accidentée jusque-làModèle:Sfn.
Le colonel de gendarmerie Jean Pépin et ses hommes, qui recherchent le corps, voient immédiatement<ref name="figaro">"Affaire Boulin: un second juge nommé pour relancer l'enquête" par Julien Licourt, dans Le Figaro le Modèle:Date- [7]</ref> des traces de pas allant de la voiture à l'étang, mais aussi Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name=pépinfi/>. Il y avait des Modèle:Citation<ref name=pépinfi/> sur la voiture ainsi que des feuilles sur le siège<ref name=pépinfi/> et le toit de la voiture<ref name=pépinfi/>, selon Jean Pépin, qui remarque ces traces car les gendarmes ont tout de suite pensé<ref name=pépinfi/> que Boulin ne pouvait qu'avoir été amené dans l’étang déjà mort<ref name=pépinfi/>.
Empreintes, clés et faute d'orthographe
Le commissaire Tourre, arrivé plus tard, explique qu'aucun relevé d'empreintes ne fut possible sur la carrosserie en raison de l'humidité ambiante et des multiples manipulations dont le véhicule avait été l'objetModèle:Refnec. Selon lui, une chemise cartonnée bleue, marquée « participation des salariés à l'amélioration des conditions de travail dans l'entreprise » fut retrouvée avec des feuillets dactylographiés en rapport avec un projet de loiModèle:Refnec.
D'autres sources mentionnent au contraire une voiture abandonnée visiblement après des négligences, avec un dossier retrouvé vide, portant la mention « à n’ouvrir que sur ordre formel de ma part ». D'autres éléments n'ont pas été analysés : tache suspecte sur le tapis de sol, traces de doigt sur la carrosserie, mégots de Gauloises, alors que Robert Boulin ne fumait pas de cigarettes.
Les enquêteurs, qui n'ont pas encore les lettres revendiquant le suicide, trouvent un papier bristol sur le tableau de bord, indiquant que les clés « sont dans la poche droite de mon pantalon » mais elles sont retrouvées par terreModèle:Sfn, dans les feuilles, à côté de la voiture<ref name=pépinfi/>. Aucune recherche d'empreinte ne fut effectuée car ce bristol était passé entre de nombreuses mains — à commencer par celles des gendarmes, selon le livre en 2012 du commissaire Alain TourreModèle:Sfn.
L'écriture est celle de Boulin, selon l'expertise graphologique d'Alain Buquet, expert près la Cour d'appel, puis de deux autres en 1986Modèle:Sfn mais le mot « Embrassez éperdument ma femme le seul grand amour de ma vie. Courage pour les enfants », surprend la famille, quand elle découvre à son tour ce bristol, par son style indirect et la signature « Boby » qu'il écrivait d'habitude avec deux b.
Découverte du corps par les gendarmes et le réanimateur
Arrivée des gendarmes et versions divergentes
Francis Deswarte, chef à la brigade motorisée de gendarmerie de Poissy, appelée en renfort aux étangs, est le premier à apercevoir la voiture puis le corps du ministre à la surface de l’étang Rompu<ref name="+10">https://www.20minutes.fr/societe/663760-20110203-societe-le-gendarme-decouvert-corps-assure-boulin-mort-noye</ref> et il en informe le commandant de la circonscription de gendarmerie d'Île-de-France Jean Pépin<ref name=pépinfi/>. Ce dernier, interrogé trente ans après par France Inter<ref name=pépinfi>Modèle:Lien web.</ref>, pense tout de suite qu’il ne s’agit pas d’un suicide, au vu des premières constatations mais le jour de la découverte du corps, c'est un autre officier de gendarmerie, moins gradé, le lieutenant-colonel Charles Chevallereau, qui s'exprime d'abord dans les médias. Il est cité dans un article du Monde de quelques paragraphes envoyé à l'imprimerie à midi : « Le corps du ministre ne portait aucune trace de coups ou de lutte »<ref name=lm30111979>Modèle:Article.</ref>.
Les versions divergent sur sa position, la tête sous l'eau ou pas, et la distance du bord de l'étang : cinq mètres selon le gendarme Francis Deswarte, pour qui « Robert Boulin n’est pas mort noyé, avait la tête hors de l’eau, regardait vers sa voiture »<ref name="France Inter juin 2016"/>. Selon le commissaire Tourre du SRPJ de Versailles, c'est sept mètres et seule la partie dorsale est apparenteModèle:Sfn, la tête étant immergée. Deux témoignages recueillis en 2011 et 2016 viennent démentir ces déclarations. Dans Modèle:Nobr du Modèle:Date-, Francis Deswarte le gendarme, découvreur du corps du ministre, accuse les policiers d'avoir voulu lui faire changer sa version des faits dès 1979, et assure que « Boulin n'est pas mort noyé »<ref name="+1">Modèle:Lien web.</ref>.
Sortie du corps de l'eau
Selon l'enquête de Benoît Collombat, sept gendarmes, deux policiers et un pompier, tous présents, contredisent sur procès-verbal la version des policiers sur l'existence d'un choc impromptu sur le corps du ministre à sa sortie de l'eau. C'est aussi le témoignage de Jean Tirlet, à l’époque adjoint au maire de Saint-Léger-en-Yvelines, qui a assisté à la sortie du corps de l’eau, témoigne dans le documentaire de Despratx et Nicolas de 2002 qu'il n'y a aucun rocher dans cet étang de zone marécageuse de la région parisienne, très proche de la route départementale, et qu'en outre le corps a été transporté face vers le cielModèle:Note.
Il n'existe par ailleurs aucune bordure de pierre sur cet étang dont les bords sont en pente très douce, dans un sol meuble laissé à son état naturelModèle:Sfn,Modèle:Note. Dans le documentaire de Despratx et Nicolas, le témoignage de Jean Tirlet est confirmé par plusieurs gendarmes présents à l'étang Rompu ce matin-làModèle:Sfn, dont l'un est relativement complet et qui précise notamment que le corps n'a pas été traîné mais qu'il a été soulevé au-dessus de l’eauModèle:Note. Le commissaire Tourre, présent sur les lieux, écrit quant à lui que Modèle:Citation.
La police judiciaire de Versailles, prévenue dès 7 h 45<ref name=CorseMatin/>, arrive alors qu'un hélicoptère est déjà présent<ref name=CorseMatin/>, après que pompiers et gendarmes aient sorti le corps de l'eau et commencé leurs investigations. Les pompiersModèle:Sfn ont aidé à soutenir le corps<ref name=pépinfi/> pour le sortir de l'eau lentement<ref name=pépinfi/>, Modèle:Citation : quatre pompiers sont chargés de porter chacun membre de Robert Boulin, tandis qu'un ou deux autres portent le tronc, avec Modèle:Citation<ref name=pépinfi/>, même s'il n'y avait pas d'obstacles<ref name=pépinfi/>, ni tronc d'arbre ni rocher, selon le témoignage du colonel Jean Pépin à France-Inter en Modèle:Date-<ref name=pépinfi/>.
Selon ce dernier, interrogé par France Inter, la décision de transférer l'enquête au SRPJ de Versailles, du commissaire Tourre, prise après près seulement dix à quinze minutes, lui a été annoncée par le commissaire<ref name=pépinfi/> sans que le procureur l'ait encore décidé<ref name=pépinfi/>. Jean Pépin ordonne le repli à ses hommes, « fort marri de devoir céder la place », selon le livre écrit en 2012 par le commissaire Tourre, qui affirme arriver « au milieu d'un chantier indescriptible : véhicule ouvert, objets en cours d'inventaire, corps abandonné sur le bord de l'étang »Modèle:Sfn.
Ce récit contredit les déclarations des policiers du SRPJ de Versailles sur procès-verbal en 1979 affirmant avoir été témoins de la sortie de l’eau du corps. Plusieurs d'entre eux ont des années plus tard formulé la thèse de chocs au visage par maladresse ou négligence, qui aurait causé les fractures. Parmi eux l'inspecteur Patrick Drut, avait parlé de « roche » dans l’étang, puis de chute du corps face contre terre dans l'eau, lorsqu'il avait été interrogé le Modèle:Date- à la suite de la seconde autopsie attestant de deux fractures au visage, mais lorsqu'il est interrogé en 2009 par le journaliste Michel Despratx de Canal+, il ne parle plus de roche mais de petit caillou et reconnaît que ce caillou n'a pu causer de fracture. Le policier Jean-Pierre Courtel, un quart de siècle plus tard, a déclaré à Corse-Matin<ref name="CorseMatin">"Oui c'est vrai, quelqu'un a sans doute aidé Robert Boulin à mourir", interview le 5 novembre 2009 à Corse-Matin [8]</ref>, que les plaies vues plus tard sur les photos Modèle:Citation et à France Inter « espérer que la justice passera » et « que les assassins soient châtiés ». Selon lui, Modèle:Citation<ref name=CorseMatin/>, le cadavre du ministre étant Modèle:Citation<ref name=CorseMatin/> mis dans l'hélicoptère pour être transporté à l'hôpital Lariboisière puis à l'institut médico-légal<ref name=CorseMatin/>.
Chaussures et portefeuille du ministre
Un plongeur a remarqué que les chaussures du mort sont propres, alors que les chaussons des plongeurs, venus récupérer la dépouille, sont, eux, souillés de vase<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>. Modèle:Mme, présidente de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris, dans son ordonnance de non-lieu en 1992, affirme que les pompiers ont traîné le corps sur le sol, ce qui aurait eu pour effet de nettoyer le tout, mais c'est démenti par des témoignages diffusés par Canal + en 2002Modèle:Sfn/
Le procureur Robert Barbat<ref>Modèle:Article.</ref> maintient cependant sa première version selon laquelle Modèle:Citation.
Le portefeuille de Robert Boulin est resté sec, mais aucune information ne fut donnée sur l'endroit où il a été retrouvé. Cette allégation est réfutée par le commissaire Tourre, qui précise que le portefeuille en crocodile noir du ministre a été retrouvé à l'intérieur du vide-poches du véhicule<ref name=":4" />.
Constat du médecin réanimateur
Comme le veut la procédure, un médecin réanimateur est dépêché immédiatement sur place. Resté sur place « un quart d’heure », avant d’être « mis à l’écart » après l’arrivée des policiers et des différentes autorités à l’étang Rompu, il n'a pas touché le corps, l'examinant attentivement depuis la berge<ref name="France Inter juin 2016" />, et n'a pas été entendu lors de l'enquête initiale menée par le SRPJ de VersaillesModèle:Sfn : « Visiblement, nous n’étions pas les bienvenus », se souvient-il. Autre anomalie selon lui : aucun compte rendu écrit des pompiers de Rambouillet ne sera recherché, à l’époque par les enquêteurs. Pourtant, « j’ai dû faire un petit rapport [écrit] comme à chaque sortie », assure ce médecin réanimateur<ref name="France Inter juin 2016" />.
Lorsqu'une nouvelle enquête sera ouverte 37 ans plus tard, il signalera à la juge d'instruction Aude Montrieux le Modèle:Date- ses constatations lors de la découverte du corps : « Tout de suite, ce qui nous a sauté à l’idée, c’est qu’il était dans l’eau, mais pas dans la position d’un noyé. Il était à quatre pattes, un bras en l’air et un autre vers le bas. […] On avait l’impression qu’il avait été placé mort dans l’eau, parce qu’il n’avait pas la position d’un noyé dans l’eau. À priori, il devait être mort avant. […] Il était presque à genoux. […] Il était comme assis, c’est-à-dire qu’il était comme dans une position assise mais penchant vers le bas. […] Un noyé aurait été à plat sur l’eau. […] Il n’avait pas la position d’un noyé, pas du tout. […] Vu sa position dans l’eau, ce n’était pas possible que ce soit un suicide. » Ce témoin assure que le visage du ministre se trouvait « hors de l’eau, ce qui n’est pas courant, non plus, pour un noyé. Normalement, les noyés ont le visage dans l’eau. Son visage n’était pas totalement hors de l’eau, mais aux quatre cinquièmes hors de l’eau. Sa tête était un peu sur le côté, le visage tourné vers la berge. […] Toute la tête n’était pas sous l’eau. » Ce témoignage recoupe celui de l’ancien gendarme Francis Deswarte, présent sur place à l’époque, qui avait témoigné publiquement en 2011<ref>Modèle:Article.</ref>. Le médecin réanimateur se souvient également de l’état du visage du ministre, « très traumatisé » et qu'un pompier lui a dit : « Tiens, on dirait qu'il sort d'une malle »<ref name="Fansten">"Affaire Boulin : un documentaire étaye la thèse de l'assassinat" par Emmanuel Fansten, le Modèle:Date- dans Libération [9]</ref>,<ref name=Révélations>Révélations sur un crime d'État, documentaire de Benoît Collombat, Bernard Nicolas, Arnaud Mansir, Envoyé spécial, diffusé sur Modèle:Lnobr le Modèle:Date-.</ref>. Il explique à la juge avoir « pensé [que Robert Boulin] avait été battu », à la suite d’ « une bagarre » car « il avait des ecchymoses sur le visage, des éraflures et le dos un peu bizarre, comme une bosse de buffle au niveau cervical bas. […] [Son visage] était éraflé, presque griffé. Je me souviens d’une bosse au niveau du dos. »<ref name="France Inter juin 2016">Modèle:Lien web.</ref>.
Autopsie partielle de 1979 et rapport toxicologique
Polémique sur les demandes de la famille
Le corps du ministre est héliporté de l’Étang rompu pour l'amener à l'autopsie dans le laboratoire de toxicologie<ref name="Interdit">"Interdit de se tromper. Quarante ans d'expertises médico-légales" par Juliette Garat, Roger Le Breton en 1993 [10]</ref>.
Le journaliste Jacques Derogy, qui croit au suicide, a raconté dans un livre publié dès 1981<ref name=DerPontaut/> que Marcel Cats, chef de cabinet de Robert Boulin<ref name=afppoint/>, se disant mandaté par la famille, s'était opposé, pendant quatre heures, au « charcutage sacrilège » de la dépouille. La famille Boulin n'a cependant jamais demandé ce que Marcel Cats a prétendu qu'ils avaient demandé, selon l'enquête d'Envoyé spécial<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>,<ref name=afppoint/>. Et selon le documentaire de Despratx et Nicolas, diffusé 21 ans plus tard par 90 Minutes, le substitut du procureur de Versailles, Daniel Leimbacher, présent sur les lieux, avait rappelé que Marcel Cats ne représentait que le gouvernementModèle:Note.
Finalement expulsé par Jacques Bailly, médecin légiste, Marcel Cats a cependant obtenu selon Jacques Derogy qu'« on l’abîme le moins possible ». D'où selon lui l'accord du magistrat et des praticiens pour limiter le nombre des examens aux constatations habituelles des noyades, tout en conservant les prélèvements effectués sur les poumons et les viscères<ref name=Derogy />.
« L'examen du crâne n'est pas effectué sur directives du procureur de la République », peut-on lire dans le rapport d'autopsie, alors même que le visage de Boulin est largement tuméfié<ref name="afppoint">"Les indices qui montrent que Robert Boulin a été tué", AFP le 09/11/2020 [11]</ref>.
Commentaire des deux médecins légistes
L'autopsie de 1979 est incomplète : elle n'est pas pratiquée sur la tête du ministre. Les deux médecins légistes étaient absents de l'autopsie<ref name=Interdit/>. Dans leur livre de 1993, il est précisé que Roger Le Breton n'aurait jamais accepté de participer à une autopsie incomplète et qu'il était le même jour appelé à une déposition dans un autre dossier, l'affaire du talc Morhange<ref name=Interdit/>. Selon ce livre, sans autopsie complète, et compte tenu des photos et de l'apparence du visage tuméfié, il s'imposait d'effectuer au moins des radios du crâne et les deux médecins présents à l'autopsie ont signalé par écrit les anomalies<ref name=Interdit/>.
Mort sur le dos
À la deuxième page du rapport d'autopsie de 1979, les médecins légistes Jacques Bailly et André Deponge signalent que les lividités cadavériques, concept très connu en médecine légale car permettant de certifier la position d'un cadavre dans les heures qui suivent la mort, sont au Modèle:Citation. Comme si le corps était resté allongé sur le dos après le décès, alors qu'il a été retrouvé le ventre en bas dans l'eau, en contradiction avec la pesanteur, laissant présager qu'on a changé le cadavre de position, selon le traité Éléments de médecine légale, du Modèle:Pr Léon Dérobert, qui fait autorité.
On peut Modèle:Citation, souligne dès 1988 dans L'Express James Sarazin, journaliste spécialiste de l'Affaire Boulin, qu'il suivait déjà avant le décès<ref name=JamesSarazin/>.
Valium retrouvé dans le sang mais pas l'estomac
Les médecins Roger Le Breton et Juliette Garat écrivent dans un rapport toxicologique d'une quarantaine de pages, rédigé après l'autopsie qu'« il a été mis en évidence dans le sang et les viscères des quantités importantes de diazépam, principe actif du Valium », mais pas dans l'estomac<ref name="Collombat_2">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dix jours après le décès, questionnée dans la presse sur le Valium, son épouse avait répondu qu'il peut venir de l'armoire à pharmacie où elle en avait en prévision de crises éventuelles de tétanie<ref name=colettefs/>, même si elle ne l'avait pas utilisé depuis un an<ref name=colettefs>Modèle:Article.</ref>. Sa fille se souvient qu'elle a répondu plus tôt aux enquêteurs que le tube était presque plein<ref name="Collombat_2"/>.
Les teneurs sont de 1,2 milligramme par litre de sang et 6,6 milligrammes par kilo d'échantillon dans les viscères<ref name="Interdit" />, correspondant à une dose de 80 milligrames<ref name="Collombat_2"/> soit deux fois la dose maximale prescrite par les médecins (5 à 40 milligrames)<ref name="Collombat_2"/>. Ce calmant qui entraîne perte de vigilance et somnolence est parfois utilisé par les violeurs ou pour extorquer une signature<ref name="Collombat_2"/>, mais son effet est annulé par l'entrée dans une eau à dix degrés<ref name="Collombat_2"/>, Boulin étant par ailleurs réputé excellent nageur<ref name="Collombat_2"/>, très actif<ref name="Collombat_2"/>. Il avait effectué dix jours avant un contrôle de routine avec tests biologiques et élecrocardiogrammes, ne montrant aucun problème, selon son médecin de famille, le docteur Boustra<ref name="Collombat_2"/>.
Mais dans son estomac, aucune trace de valium. L'estomac ne contenait ni alcaloïdes ni barbituriques non plus<ref name="Collombat_2"/>. L'analyse y trouve les minuscules débris d'un comprimé qui n'a aucun lien avec ce type de médicament<ref name="Collombat_2"/>. Le rapport de toxicologie montre qu'on lui a injecté du valium quelque temps avant le décès<ref name="Collombat_2"/> car mort, il n'aurait pas circulé dans le sang.
Disparition de bocaux sous scellés
Le Modèle:Date-, le docteur Juliette Garat découvre que les bocaux où étaient conservés, sous scellés, les échantillons de sang, ont disparu<ref name=Interdit/>,<ref name="Collombat_2"/>,<ref>"Cadavres sous influence: Les morts mystérieuses de la {{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:République| République }} }}", par Christophe Deloire en 2003 [12]</ref>.
En 1984, ce sont les poumons qui sont déplacés et enterrés à Thiais puis jamais retrouvés<ref name=Interdit/>. Le Modèle:Date-, les médecins Roger Le Breton et Juliette Garat sont chassés du laboratoire de toxicologie malgré les dispositions statutaires l'interdisant<ref name=Interdit/>, et une quantité d'archives importante est mise dans 50 cartons et sacs poubelles à la demande de la nouvelle directrice arrivée le jour même<ref name=Interdit/>, avec ordre de les déposer dans un garage d'Ivry-sur-Seine<ref name="Interdit" />.
Lettres posthumes attribuées à Robert Boulin
Contenu
La signature de Robert Boulin apparaît au bas d'une lettre dactylographiée de cinq pages et photocopiée à Modèle:Unité, tous expédiés de Montfort-l'Amaury (Yvelines) par la levée de Modèle:Heure le Modèle:Date-, selon le postier qui les a vu dans la boite.
Le Modèle:Date-, lendemain de l'annonce du décès, l'Agence France Presse a publié intégralement le texte reçu, accompagné d'une photo montrant que ce n'est pas un original. Le ministre y annonce son suicide, en quelques mots, au tout début et à la toute fin<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":6">Modèle:Lien web.</ref>, mais le reste du texte ne l'explique pas : il est intégralement consacré à l’argumentation du ministre sur l’affaire de Ramatuelle, destinée à la presse.
Selon la famille, il s'agit d'un texte authentique de Robert Boulin, qu'il a écrit, mais auquel a été ajouté un début et une fin, ne correspondant pas au reste du texte. La première phrase de la première page, Modèle:Citation, serait en effet décalée du reste du texte<ref name="Rue89 2010">Modèle:Lien web.</ref>. Or, cette phrase, ainsi que les dernières lignes, sont les seuls passages de la lettre à faire référence à une intention suicidaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Selon la police, la lettre se termine ainsi : Modèle:Citation
Dans certains envois, est joint à la lettre une bande de papier volante : « J’envisage de me noyer dans un étang de la forêt de Rambouillet où j’aimais beaucoup faire du cheval. Ma voiture Modèle:Nobr est immatriculée Modèle:Nobr. ».
Huit ans plus tard, le juge Corneloup demandera le Modèle:Date- à la brigade criminelle de retrouver le postier de Montfort-l'Amaury pour éclaircir l'épisode des lettres posthumes qui font toutes le même poids, alors que, selon la déposition du postier de Montfort-l'Amaury, certaines faisaient moins de Modèle:Nobr et d’autres un peu plus, nécessitant des timbres différents.
Selon la brigade criminelle, c'est impossible, car le postier serait alors en Guadeloupe mais il est retrouvé par des journalistes en consultant l’annuaire, et à ce moment-là affecté à un bureau de poste en Bretagne.
Authentification
L'ADN du ministre ne figure sur aucune des lettres reçues. La presse n'a jamais publié de photographie d'un original des lettres.
Selon la police, l'exemplaire reçu par l'Agence France Presse serait l'original, mais le document n'est jamais apparu dans le dossier d'instruction. Il est resté introuvable<ref name="Rue89 2010" />, mais dans son livre le commissaire Alain Tourre affirme toujours que Modèle:Citation
Les policiers ont demandé à l'Agence France Presse de leur remettre ce qu'elle avait reçu. Elle leur a donné, après en avoir fait une photocopie. Selon le journaliste de l'AFP qui a publié des enquêtes sur l'affaire Boulin, son entreprise n'a pu donner aux policiers que ce qu'elle avait reçu: une photocopie. Dès réception, l'AFP a publié intégralement le texte reçu, ce qui a eu pour effet de dissiper les accusations contre Le Canard enchaîné formulées la veille par des hommes politiques de la majorité et du PCF: le texte ne se plaint à aucun moment du journal ou de la presse, malgré sa longueur de cinq pages.
Machine à écrire et rouleau encreur
Selon Robert Barbat, procureur de la République à Versailles chargé de la supervision de l'enquête, une expertise a établi que la machine à écrire personnelle du ministre Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Le livre du commissaire Alain Tourre affirme même que Modèle:Citation
Mais selon les partisans de la thèse de l'assassinat, le rouleau encreur de la machine à écrire du bureau de Robert Boulin n'aurait pas été saisi immédiatement. L'inspecteur qui interroge Éric Burgeat, le Modèle:Date-, tape sa déposition sur la machine du ministre comme l'indique la déposition elle-même. La machine fut saisie plus tard et aurait disparu dans les locaux de la police judiciaire.
Témoignage de la secrétaire du ministre
Le témoignage de la secrétaire du ministre a révélé que la lettre reçue en différentes versions par la poste était un montage de photocopies, ajoutant quelques mots mentionnant un suicide à une lettre n'en parlant pas. Françoise Lecomte a ainsi déclaré que le jour même de sa disparition, le Modèle:Date-, Robert Boulin lui a fait taper une lettre qui ressemble mot pour mot à la lettre posthume attribuée, un peu plus tard, au ministre, excepté les mentions suicidaires du début et de la finModèle:Sfn.
Françoise Lecomte s'est aussi étonnée que les lettres reçues soient sur un papier à en-tête obsolète du « Ministère du Travail », que Robert Boulin n’utilisait plus à cette époque car disposant d'un nouveau papier à en-tête du « Ministère du Travail et de la Participation »Modèle:Sfn. De plus, le nom de Robert Boulin apparaît dans le premier tiers gauche de la dernière page, alors que celui-ci l'inscrivait systématiquement à droiteModèle:Sfn.
Cette lettre aurait été jugée trop passionnée par ses collaborateurs lors de la réunion de cabinet du Modèle:Date- selon le livre de 1981 des journalistes d'investigation Jacques Derogy et Jean-Marie Pontaut qui affirment au contraire que ce courrier a été tapé à la machine par Robert Boulin, à son domicile, le dimanche Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le ministre serait retourné au ministère en fin de journée le dimanche pour le photocopier en une dizaine d'exemplaires puis l'aurait jetée au panier le lundi en début d'après-midi, en même temps que quelques exemplaires de sa lettre « posthume »Modèle:Sfn.
Destinataires
Chaque exemplaire destiné à une personne en particulier porte une annotation personnalisée de la main du ministre. Celui reçu par le commissaire Samissoff, de Neuilly, est notamment annoté : « Pour recherche et rendre compte » et comporte des informations sur la personne à prévenir en priorité (Eric Burgeat) et la localisation de l'étang. Celui reçu par Alain Ribert, correspondant du journal Sud-Ouest à Libourne, comporte la mention manuscrite : « Merci à la constante amitié des Libournais qui savent ma rigueur et mon honnêteté en 20 ans de gestion. »
Les lettres adressées à l'Agence France Presse et au journal Minute ne sont pas annotées. Parmi les autres destinataires, Alain PeyrefitteModèle:Note, Maître Maillot, le bâtonnier Bondoux Modèle:Sfn, Achille Peretti, maire de Neuilly, Jean Mauriac, Patrice Blank et Gérard César.
Jacques Chaban-DelmasModèle:Note aurait, lui, reçu deux lettres, une à l’assemblée nationale le mercredi 31 octobre 1970, et une autre quelques jours après le décès du ministre à la mairie de Bordeaux, devant Éric Carlsberg, expert foncier et membre du Grand conseil de Bordeaux de 1977 à 1995, qui n’a jamais été versée au dossier judiciaire : quand un juge d’instruction réclame, le Modèle:Date-, cette lettre à Chaban-Delmas, celui-ci explique l'avoir égarée. Éric Carlsberg assure que Chaban-Delmas lui aurait expliqué que la lettre reçue devant lui « était un faux et qu'à ses yeux, Robert Boulin avait été assassiné » ; la signature de Robert Boulin à la fin du courrier « comportait une mention secrète utilisée par les deux hommes dans la Résistance », censée signifier que le contenu de la lettre était faux<ref>https://www.franceinter.fr/info/affaire-boulin-de-nouveaux-temoins-sortent-du-silence</ref>.
Le médecin Pierre SimonModèle:Note) reçoit le même courrier mais ne souhaite pas faire état de l'annotation personnelle qui y est portée. Il expliquera cependant : « La lettre que j'ai reçue comportait deux lignes manuscrites qui sont parfaitement authentiques. Non seulement il s'agit bien de l'écriture de Robert Boulin, mais il emploie des mots et des expressions que nous partagions […] Pour moi la conclusion est claire : il s'est donné la mort par raison d'État<ref name=":3" />. »
Photos obtenues en 1981 et contre-autopsie de 1983
Photos obtenues en Modèle:Date-
La famille a réclamé des photos du corps à sa découverte et contesté les affirmations du procureur selon lesquelles elle aurait refusé l'autopsie complète. Ces photos n'ont été obtenues par son avocat qu'en Modèle:Date-, 15 mois après le décès. Deux versions contradictoires vont alors exister, concernant les poumons de la victime, qui ne témoigneraient pas d'une noyade et son visage, qui aurait reçu des coups, avec un ou des objets.
Ces photos montrent un saignement de nez qui semble incompatible avec une noyade, un visage bleu et enflé qui pourrait montrer qu'il aurait été battuModèle:Sfn. Les enquêteurs ont effectivement relevé, une fois le corps de Robert Boulin sorti de l'eau, de légères Modèle:Citation et des ecchymoses dans la zone frontale, au niveau de la paupière et de la pommette droite, au-dessous de l'œil gauche et de légères coupures au niveau de l'arête nasale, sous le nez et sur la lèvre supérieure<ref name=":4">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le visage est d'une couleur rouge violacée, de même que la partie supérieure du tronc.
Les photographies de l'identité judiciaire montrent que Robert Boulin porte une entaille à la limite du poignet et de l'avant-bras droit Modèle:Référence nécessaire alors qu'il a été démontré que celui-ci ne s'était fait aucune blessure à cet endroit jusqu'au départ de son domicile. Cependant l'ordonnance de non-lieu ne fait pas état de cette blessure, qui n'a pas donné lieu à une analyse ou une expertise<ref name=":4" />.
Contre-autopsie de Modèle:Date-
Demande d'examen anatomopathologique du Modèle:Date-
Le Modèle:Date-, l'avocat de la famille Jacques Vergès demande un examen anatomopathologique, afin de comparer les particules contenues dans les poumons du ministre avec des prélèvements d’eau de l’étang Rompu.
Cette analyse n'est jamais effectuée en raison de la disparition des poumons du défunt, au cours de l'année 1984, et les prélèvements d’organes conservés à l'Institut médico-légal sont tous détruits.
Le préfet de police de Paris, Modèle:M. Daubigny, ordonne la destruction de la série bis des prélèvements. La destruction est exécutée par Michelle Rudler, directrice de l’Institut médico-légal, sans que la famille ni le magistrat instructeur en soient avertis, alors que seule l'autorité judiciaire est habilitée à prendre cette décision. Un courrier de l’expert de l'Institut médico-légal dépositaire des scellés, le professeur Roger Le Breton, avait pourtant informé le préfet Jean Daubigny de toutes ces modalités et insisté sur la nécessité de conserver ces prélèvements.
Le Modèle:Date- : avec son nouveau conseil, René Boyer, la famille Boulin obtient du garde des Sceaux Albin Chalandon l'aide judiciaire pour financer les coûts d'exhumation des bocaux contenant les derniers prélèvements d’organes du ministre censés se trouver sous un monument à la gloire des donneurs d’organes, au cimetière de Thiais.
Après des fouilles infructueuses au cimetière de Thiais, la famille Boulin découvre que les ultimes prélèvements d’organes du ministre n'y sont pas enterrés, contrairement à ce que la justice et la police avaient indiqué.
La partie civile doit porter alors plainte pour « destruction de preuves ». Plus tard la justice reconnaît l’élément de fait (les preuves ont bien été détruites) et la demande fondée en droit (les pièces ne devaient pas être détruites), mais la partie civile est déboutée, « l’intention de nuire » n’étant pas reconnue.
Hématomes, fractures faciales et traces de corde
Une contre-autopsie est ordonnée en 1983 à la demande de la famille de Robert Boulin, qui dénonce des incohérences nombreuses<ref name=figaro/> qu'elle a découvertes dès le début 1981 sur les photos : visage meurtri comme s'il avait été passé à tabac<ref name=figaro/>, fractures du visage<ref name=figaro/>, aucune trace de boue sur ses chaussures<ref name=figaro/>, corps trouvé sur le ventre alors qu'il est mort sur le dos<ref name=figaro/>, et prélèvements disparus<ref name=figaro/>.
Cette deuxième autopsie est effectuée le Modèle:Date- à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux après exhumation du corps, par les professeurs Pierre L'Épée, Henri-José Lazarini et Gérard DelormeModèle:Sfn. Ses résultats sont connus quelques jours après<ref>Colombat, 2007</ref>. Les trois médecins légistes bordelais estiment que la première, réalisée en 1979, a été Modèle:Citation et Modèle:Citation, avec par conséquent Modèle:CitationModèle:Sfn.
Les légistes constatent que le corps a subi des soins de thanatopraxie et un embaumement Modèle:Citation et Modèle:CitationModèle:Sfn. Ils concluent à Modèle:CitationModèle:Sfn, sans se prononcer sur son origine ni ses conséquencesModèle:Sfn : ce traumatisme appuyé peut avoir contribué au décès, ou l'avoir causé, mais ce n'est pas non plus suffisant pour qu'il soit Modèle:Citation du décès<ref name=Greilsamer1911984/> à lui seul.
L’assistant qui réalise cette deuxième autopsie se dit « surpris » et « choqué » car il a clairement identifié comme une « trace de corde circulaire au poignet droit » et « un hématome derrière la boîte crânienne », gélatineux, bleuté, qui ne peut s'expliquer par la position dans le cercueil. Sa conclusion est : « Pour moi, il a été assommé ! »Modèle:Sfn.
Le docteur Daniel Jault, qui assista également à l'autopsie, explique des années plus tard : « On a tous pensé qu'il avait été liquidéModèle:Sfn » mais reconnaît : « […] je n'ai pas de preuve ! Je n'ai qu'un faisceau d'éléments concordants sur lequel j'ai bâti ma conviction. Mais il était impossible d'établir les choses de façon certaine. Le rapport scientifique ne pouvait pas aller au-delà de ce qui a été écritModèle:Sfn. »
La « trace de corde au poignet », visible sur les photos de la sortie du corps de l’eau ne correspond pas à une blessure antérieure selon Alain Morlot, kinésithérapeute de Robert Boulin, qui l'a massé la veille de sa disparitionModèle:Note.
Selon les contre-experts, la radiographie très partielle du crâne, réalisée par Francis Kannapell lors de la première autopsie, n'avait pas permis de déceler deux fractures faciales au nez et au maxillaire gauche. Interrogé deux décennies plus tard, par téléphone, dans le documentaire de Despratx et Nicolas diffusé en 2002 dans 90 Minutes sur Canal+, ce radiologue reconnaît qu'il s'était limité à la recherche de balles, donc avait sur consigne volontairement restreint ses investigationsModèle:Note.
De son côté, Claude Richir, ancien responsable du laboratoire de l’hôpital Pellegrin, déclare avoir constaté une fracture des os propres du nez, pouvant difficilement résulter d'une chute. On doit, selon lui, envisager la possibilité d'une mort « consécutive à de petites hémorragies multiples diffuses dans le cerveau, comme chez les boxeurs après un KO mortel ».
Requête contre le procureur et plainte en diffamation
Le Modèle:Date- : Bertrand Boulin déclare à la presse avoir vu des dossiers sortis par son père avant sa mort en Modèle:Date- ; ils concernaient Elf, Dassault, la Sécurité sociale et l’Arabie saoudite.
Au même moment, la fille d’Alexandre Sanguinetti<ref>Laetitia Sanguinetti</ref>, cofondateur du Service d'action civique (SAC), révèle que son père lui avait dit que « les dossiers de Boulin concernaient une série de facturations diverses et variées de grosses sociétés, françaises ou étrangères, qui servaient au financement occulte des partis, et notamment du RPRModèle:Sfn ».
L'autopsie du Modèle:Date- a entre-temps été complétée par des examens les 6 et Modèle:Date-, mais c'est seulement le Modèle:Date- après la déclaration de Bertrand Boulin le Modèle:Date- que Colette Boulin et ses deux enfants sont reçus par Michel Maestroni, juge d'instruction, pour leur présenter les résultats du rapport d'autopsie.
Le lendemain de cet entretien, Modèle:Date-, à la suite de la communication officielle des résultats de la deuxième autopsie, venus sur les marches du palais de justice de Paris, la famille Boulin rend publique une requête adressée au procureur de la République de Versailles Robert Barbat, dénonçant son « imposture », sa « forfaiture » et ses « communiqués mensongers »<ref name=":0" />. Ils l'accusent d'avoir ordonné en 1979 au médecin-légiste « de se livrer à une autopsie incomplète<ref>Modèle:Lien web.</ref> » et d'avoir voulu « soustraire les assassins au bras de la justice<ref name=":1" />.»
La requête conteste, entre autres, l'embaumement pratiqué sur le corps sans l'accord de la famille, en évoquant un maquillage de cadavre et une « momification comme Toutankhamon ». Le magistrat Robert Barbat réagit en qualifiant ces initiatives de « terrorisme intellectuel au sein de la procédure pénale »<ref name="Derogy">Modèle:Article.</ref>.
Le ministre de la justice, Robert Badinter, porte plainte le surlendemain contre Colette Boulin et ses enfants pour diffamation envers un fonctionnaire public<ref name=":1" />. Cet épisode entraîne cependant le dépaysement de l'instruction, souhaité par la famille. Elle est reprise, cette fois à Paris, par Yves Corneloup<ref>Collectif Casanier https://blogs.mediapart.fr/casanier/blog/110211/affaire-boulin-des-bouches-souvrent-6</ref>.
À la suite de cette plainte, la famille est condamnée quatre ans après à verser Modèle:Nombre pour diffamation envers un magistrat<ref name="Le Monde 8-janvier-1988">Modèle:Lien web.</ref>, le jugement déclarant que les prévenus « ne pouvaient, au motif que celle-ci ne répondait pas à leur attente, s'attaquer à un magistrat du parquet pour le rendre responsable de manquements professionnels particulièrement graves<ref name="Le Monde 8-janvier-1988" />. ».
Polémiques de Modèle:Date-
La plainte en diffamation de Robert Badinter est suivie de trois articles dans le quotidien Le Monde du Modèle:Date-.
- Un éditorial de Bruno Frappat y dénonce le Modèle:Citation et Modèle:Citation et son avocat doué pour Modèle:Citation mais aussi Modèle:Citation<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>.
- Un autre article à charge, de Laurent Greilsamer, accuse aussi la famille et son avocat Me Vergès d'Modèle:Citation une Modèle:Citation et reproduit cette phrase alambiquée des contre-experts Modèle:Citation ou Modèle:Citation<ref name=Greilsamer1911984>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="+4">Modèle:Lien web.</ref>.
Un troisième article du Monde du Modèle:Date-, de Claudine Escoffier-Lambiotte, responsable de la chronique médicale, justifie le fait qu'il n'y ait pas eu de recherche de diatomées dans les poumons ni de prélèvement d'eau de l'étang pour comparaison, argument repris en 2012 dans le livre du commissaire Alain Tourre, chargé en 1979 de l'enquête à la PJ de Versailles, selon qui la présence d'eau dans l'estomac et les tissus pulmonaires suffit à « apporter la preuve de cette noyade »Modèle:Sfn. « Un tel examen histologique (des tissus pulmonaires) ne relève-t-il pas du pinaillage lorsqu'on sait, par la première autopsie, que l'estomac était rempli d'eau, que les poumons étaient également gonflés d'eau, qu'ils présentaient des lésions d'ecchymoses caractéristiques et qu'une mousse aqueuse emplissait la trachée jusqu'aux grosses bronches<ref>Modèle:Article.</ref> ? », s'emporte [[Claudine Escoffier-Lambiotte|Modèle:Mme Lambiotte]], reprenant des informations policières rapidement invérifiables, ces poumons placés sous scellés, ayant disparu dès 1984, tout comme la langue et le larynxModèle:Sfn, l'affirmation qu'ils ont été enterrés à Thiais se révèlant ensuite erronéeModèle:Note car ils ont été brûlés, selon des investigations ultérieuresModèle:Sfn.
Dans son ouvrage de 1992, Morts suspectes<ref name=":3">Modèle:Ouvrage.</ref>, le médecin légiste Raymond Martin, qui a lu les deux rapports d'autopsie, regrette, lui, l'absence d'examen anatomo-pathologique qu'il explique par un « consensus » prévalant selon lui en faveur du suicide, et qu'il partage, ainsi que par la volonté des proches du ministre, qu'ils ont pourtant démentie.
Les suites: le rapport d’expertise médico-légale en 2020
Un nouveau rapport d’expertise médico-légale est ordonné par le juge d’instruction Modèle:Incise.
Ce nouveau rapport d’expertise médico-légale établit, le Modèle:Date-, qu’« il est impossible d’affirmer que Robert Boulin se soit suicidé par noyade dans l’étang profond de 60 centimètres d’eau et de vase »<ref>L'Obs du Modèle:Date-</ref>.
Réactions immédiates le jour du décès et les suivants
Accusations des politiques et médias contre le "Canard Enchaîné"
Parti communiste français
Avant tous les autres leaders politiques, le numéro un du PCF Georges Marchais dénonce dès le mardi matin la presse<ref name=monde9nov/> et ses Modèle:Citation. Selon l'éditorial de L'Humanité, Modèle:Citation<ref name=VraiCanard/>. Georges Marchais en voulait à l'hebdomadaire satirique, qui venait de rappeler son séjour en Allemagne sous l'Occupation<ref name=VraiCanard/>,<ref name=NicolasTandler/>. Dans son édition du 23 mai 1979, l'hebdomadaire satirique avait en particulier reproduit sous le titre : « En surviol de la vie privée - Les mouchards de l'État » l'en-tête et de la conclusion, à ce sujet, d'une note de synthèse des Renseignements Généraux datant de mai 1976, déjà reprise en Allemagne par le magazine Stern<ref name=NicolasTandler>"L'impossible biographie de Georges Marchais" par Nicolas Tandler, Éditions Albatros, Paris, 1980</ref>.
Une semaine après, Georges Marchais se justifie personnellement de ses propos dans l'Affaire Boulin, où il est, selon ses propres mots, accusé d'avoir Modèle:Citation<ref name=monde9nov/>, car cette Modèle:Citation, face à ceux qui, comme Georges Séguy, membre du bureau politique du PCF et par ailleurs numéro un de la CGT, pensent que Modèle:Citation<ref name="monde9nov">Le Monde du 9 novembre 1979 [13]</ref>. Il répond le 8 novembre dans un éditorial de "L'Humanité" en estimant que les crises politiques provoquées par des scandales ont toujours, en France, Modèle:Citation<ref name=monde9nov/>.
À partir de l'affaire Boulin, Georges Marchais est Modèle:Citation au sein de la presse et de son parti, selon la biographie écrite l'année suivante par le journaliste Nicolas Tandler<ref name=NicolasTandler/>.
Giscardiens
Côté giscardien, on n'a pas digéré l'Affaire des diamants de Bokassa, révélée le Modèle:Date-, peu après la chute du despote africain, par le même Canard enchaîné, qui en fait un feuilleton. En sortant de l'Élysée, le premier ministre Raymond Barre termine son éloge de Boulin par Modèle:Citation. L'après-midi, le ministre de l'Intérieur Christian Bonnet déclare au Sénat qu'Modèle:Citation et à la tribune de l'Assemblée nationale, le président et ex-premier ministre Jacques Chaban-Delmas parle Modèle:Citation, autre allusion à un assassinat par la presse.
RPR
Pour tenter de rendre compatible la thèse du suicide avec la minceur de l'affaire de Ramatuelle, des ennuis familiaux avaient parfois été imaginés, malgré une famille très unie, éventuelle allusion à la menace d'article contre Bertrand Boulin. Le Monde observe ainsi que « dès le matin du décès, Modèle:M. avait expliqué à Modèle:M. ce geste par des ennuis familiaux. Dans ces conditions, la perspective d'une affaire judiciaire mettant son nom en cause n'aurait été qu'un détonateur […]Modèle:Sfn».
Seulement trois journaux avaient évoqué l'affaire, dont deux qui avaient accepté de rencontrer le ministre<ref name=VraiCanard/>. Dans un article très court, Minute avait simplement ironisé sur le fait que Boulin a commis une boulette par maladresse<ref name=VraiCanard/>, en tombant dans un piège d'Henri Tournet. Le Canard Enchaîné, après avoir rencontré le ministre, s'était demandé ce que le juge pourrait penser de sa lettre au préfet de 1973<ref name=VraiCanard/>, tandis que Le Monde avait exprimé son scepticisme sur l'importance réelle de l'affaire de Ramatuelle, dans une longue enquête détaillée, publiée en deux articles, au Modèle:Citation<ref name=VraiCanard/> et plutôt favorable au ministre<ref name=VraiCanard/>, cependant déçu d'une citation anonyme disant que personne n'est tout blanc ou tout noir<ref name=VraiCanard/>, comme le relatera Bertrand Boulin dans un livre écrit en quelques semaines, publié au tout début de 1980, dans lequel il rappelle que son père, 59 ans, hésitait, dans les jours précédant sa mort, à démissionner pour avoir les coudées franches et mieux défendre son innocence.
Télévisions publiques
A 12 h 45, le journaliste Patrick Lecocq annonce que le ministre Modèle:Cita en ouverture du journal d'Antenne 2, puis la journaliste Danièle Breem, correspondante parlementaire de la chaîne annonce qu'il se Modèle:Cita<ref name="breem">"LE CRIME A ÉTÉ MAQUILLÉ EN SUICIDE" : 40 ANS APRÈS LA MORT DU MINISTRE ROBERT BOULIN, LE LONG COMBAT DE SA FILLE POUR LA VÉRITÉ", France Info [14]</ref>. Dans le même journal, le Premier ministre Raymond Barre dénonce des ignominies et Jacques Chaban Delmas la calomnie, tout en confirmant qu'on lui a dit que Robert Boulin lui a écrit<ref name=breem/>.
Danièle Breem affirme à l'antenne que ses collaborateurs Modèle:Cita<ref name=FrancisChristophe/>. L'enquête d'OWNI révélera que la journaliste a été informée dès son arrivée à l'Assemblée nationale par Patrick Ollier, conseiller au cabinet du ministre de la Justice Alain Peyrefitte<ref name=FrancisChristophe/>, intoxiquée : les lettres n'ont pas été postées mais transmises par porteur<ref name=FrancisChristophe/> et pas tapées par le ministre lui-même<ref name=FrancisChristophe/> qui n'avait pas de machine personnelle au ministère<ref name=FrancisChristophe/>.
Bertrand Boulin est interviewé très ému par la Modèle:3e alors qu'il vient d'apprendre le décès de son père: Modèle:Citation, avait-il déclaré<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Modèle:Citation au Canard enchaîné<ref name=VraiCanard/>, se souviennent ses journalistes. Les télévisions, alors toutes publiques, s'invitent même à l'imprimerie<ref name=VraiCanard/>. Aux reporters des télévisions qui y débarquent le mardi matin sans prévenir, le rédacteur en chef Claude Angéli rappela que personne de leur chaîne ne s'était présenté lorsque le journal avait fait de graves révélations sur l'affaire des diamants de Bokassa.
Agence France-Presse
À l'annonce du décès, dans la matinée, l'Agence France-Presse (AFP) diffuse une série de dépêches ayant pour titre, avec un point d'interrogation Modèle:Citation<ref name=VraiCanard/>, car plusieurs politiques polémiques accusent le "Canard Enchaîné" et parlent déjà de suicide. Mais cet article et son titre sont fortement critiqués par les syndicats de journalistes et le directeur de l'information de l'AFP Jean Huteau, qui désavoue la dépêche en pleine conférence de rédaction. Dans un livre de 1992 il répètera que Modèle:Citation, tenue par la loi à un statut de neutralité et effectuées Modèle:Citation ni source qualifiée.
Modèle:Citation, dénonce alors le "Canard Enchaîné" du 31 octobre, qui rappelle n'avoir à aucun moment Modèle:Citation et avoir Modèle:Citation, Robert Boulin ayant par ailleurs pu aussi faire Modèle:Citation<ref>"Nous n'avons pas à nous défendre contre les accusations de prétendus censeurs" le 31 octobre 1979 dans Le Monde [15] </ref>.
Mais le lendemain du décès, l'AFP publie sa longue lettre, intégralement, accompagnée d'une photo du document attestant qu'il ne s'agit pas d'un original mais d'une photocopie. Le texte ne dit pas un mot de l'hebdomadaire, ni de la presse en général<ref name=VraiCanard/> mais dénonce explicitement Modèle:Citation<ref name=VraiCanard/> et le Modèle:Citation Henri Tournet<ref name=VraiCanard/>. Les dépêches AFP sont lues en conseil des ministres et indisposent le président de la République. La figure gaulliste Jacques Chaban-Delmas, ami de Boulin, qui avait visé le Canard enchaîné Modèle:Citation<ref name=VraiCanard/>, s'en prenant cette fois à celui qui a transmis des dossiers<ref name=VraiCanard/> et dès lendemain, il rectifie car Modèle:Citation, observe L'Express de la même semaine.
L'hebdomadaire satirique consacre cependant encore deux éditoriaux à se défendre la semaine suivante et le 9 novembre, son éditorial estime que Modèle:Citation.
Doutes sur le suicide au centre gauche
Si le PCF et les giscardiens accusent le Canard Enchainé d'être le responsable du suicide du ministre, la presse de l'époque reflète des voix clairement discordantes sur la thèse du suicide, en particulier au Parti socialiste, qui confie au député Laurent Fabius une question au gouvernement une semaine après le décès, faisant état d'une très grande perplexité. Modèle:Citation, répond immédiatement le Modèle:Date-, Raymond Barre à Laurent Fabius<ref name=LeMonde1411deux/>.
Un an plus tard, le sénateur de centre gauche Pierre Marcilhacy dénonce un « suicide impossible »<ref>« Le suicide impossible », tribune publiée par le Matin de Paris le Modèle:Date-.</ref>, dans une tribune publiée par le Matin de Paris le Modèle:Date-, mais il s'était déjà exprimé ainsi juste après le décès en écrivant dans Le Monde le Modèle:Date- Modèle:Citation<ref>"Je n'aime pas ça" par Pierre Marcilhacy, dans Le Monde le Modèle:Date- [16]</ref>.
Doutes de la presse sur la version officielle
Contradictions dans les premières annonces
Après le décès, le quotidien Le Monde publie plusieurs articles successifs très détaillés, qui expriment beaucoup de scepticisme sur la thèse du suicide.
Dès le Modèle:Date-, il observe qu'il n'a pas été trouvé assez de valium dans le sang pour provoquer la mort et que le temps nécessaire pour que ce valium agisse est contradictoire avec l'heure du décès affirmée dans un communiqué du procureur.
Plus généralement, Le Monde publie les éléments donnés par la police au conditionnel ou accompagnés de la formule prudente Modèle:Citation<ref name=LeMonde1411deux>Modèle:Lien web.</ref> et signale Modèle:Citation<ref name=LeMonde1411deux/>.
Insuffisance de la dose de valium pour être toxique
Modèle:Citation, observe Le Monde du Modèle:Date-.
Effets du valium et heure du décès
Alors qu'un communiqué du procureur Robert Barbat est censé mettre un terme aux Modèle:Citation<ref name="lm9novembre1979">"Le procureur de Versailles met dans un communiqué un terme aux " informations contradictoires" dans Le Monde le Modèle:Date- [17]</ref>, en faisant en sorte que l'emploi du temps du ministre Modèle:Citation, Le Monde écrit que Modèle:Citation.
Trois autres articles sortent dans le même journal peu après, le Modèle:Date-<ref name=LeMonde1411un>Modèle:Lien web.</ref>, s'étonnant à nouveau de la précision du communiqué du procureur de Versailles, affirmant que le décès a eu lieu entre 18 heures et 20 heures et Modèle:Citation.
Modèle:Citation à la question de l'heure du décès, estime le journal, qui observe que les deux certificats consécutifs exigé du docteur de Crépy, du Perray-en-Yvelines, ont tous deux refusé de donner la moindre précision horaire. Le Monde s'étonne que Modèle:Citation, la police ait de manière inhabituelle Modèle:Citation.
L'heure de décès de Robert Boulin, première anomalie constatée par la presse, y fait son retour le Modèle:Date- : la famille Boulin vient d'avoir accès au dossier d'instruction et y découvre une écoute téléphonique de François Pic-Paris, maire de Saint-Léger-en-Yvelines, dans laquelle il indique à un ami qu'elle a été rectifiée sur l'acte de décès, sur demande du procureur de la République de Versailles. Dans la foulée, la famille Boulin porte plainte contre lui et le procureur Robert Barbat, pour faux en écriture publique.
Un an et demi après, la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris rendra un non-lieu le Modèle:Date-, le parquet général estimant que la controverse résultait de la différence entre l'heure de la découverte du corps et celle de la mort effective calculée en fonction des résultats de l'autopsie<ref>Modèle:Article.</ref>.
Témoignages et expressions d’opinion ultérieurs
En faveur de la thèse du meurtre
Questionnements de Bertrand Boulin en Modèle:Date-
Début 1980, le livre de Bertrand Boulin, fils du ministre, prend ses distances avec les rumeurs: Modèle:Citation. La famille est cependant très tôt sceptique sur la thèse du suicide.
Sa mère venait d'être confrontée à des déclarations d'Henri Tournet à l'AFP affirmant qu'il avait remboursé à Robert Boulin l'achat du terrain de Ramatuelle<ref name=lm4011980>Le Monde du Modèle:Date-</ref>, ce qu'elle dément, en se demandant Modèle:Citation, dans une interview à Paris Match le Modèle:Date-. Tournet venait de fournir à l'AFP une lettre qu'il avait écrite le Modèle:Date- à Robert Boulin pour arguer de son soutien<ref name=lm4011980/>, mais considérée comme un instrument de chantage politique par plusieurs livres sur l'affaire Boulin.
Trois mois après le décès, Modèle:Citation, alors que la lettre Modèle:Citation est Modèle:Citation dénonce Colette Boulin à Paris Match. Elle répond à l'hebdomadaire qu'elle ne connaît pas vraiment les raisons qui ont pu pousser son mari au suicide et tente d'évoquer des pistes, sur la base de souvenirs, en évoquant un épisode soucieux, mais aucun élément dépressif. Elle déclare notamment : Modèle:Citation
Colette Boulin Modèle:Citation à la thèse du suicide car Modèle:Citation qu’à ses enfants qu’il Modèle:Citation<ref name="SylvieMatton">Interview de Fabienne Boulin par Sylvie Matton, dans Paris Match le Modèle:Date- [18]</ref>, a expliqué Fabienne Boulin, la fille du ministre.
Selon la famille Boulin, le suicide ne correspondait pas à l'état d'esprit du ministre. Le visage tuméfié de Robert Boulin sur les photographies prises du corps à l'étang Rompu, obtenues en 1983 grâce à leur avocat de l'époque, Robert BadinterModèle:Note, ne font que renforcer cette conviction.
Fabienne Boulin, fille du ministre, dit avoir répertorié Modèle:Citation dans le traitement de l'affaire, dont la disparition de pièces, la double découverte du corps, le refus d'entendre des témoins, des lettres modifiées, la disparition de seize années d'archives de son ministère et de sa mairie de LibourneModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon elle, il est établi par les auditions que le corps du ministre portait des traces de coups sur le visage<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Modèle:Citation que des preuves ont été dissimulées avant l'enquête judiciaire<ref>Le Figaro, Modèle:Date-.</ref>.
Livre des commissaires Thiéry et Tourre
Dans son ouvrage co-écrit avec Danielle Thiéry<ref name=":4" />, première femme commissaire de police de l'histoire, et publié en 2012, le commissaire Alain Tourre déplore l'absence de témoignages des personnes penchant pour la thèse d'un meurtre car « on a beau chercher, on ne trouve pas trace de leurs déclarations dans les procédures et il y a fort à parier que les enquêteurs auraient été heureux de les entendre ». Cependant ces témoignages sont arrivés peu à peu dans la procédure, où ils existentModèle:Référence nécessaire.
Proches du SAC et de Jacques Foccart
La suspiscion d'une opération d'intimidation ayant dérapé et tourné au meurtre, de la part de proches du SAC et de Jacques Foccart a été en partie alimenté par des déclarations émanant de cette nébuleuse, qui était en 1979 confrontée à des dérapages.
Maurice Robert (mort le Modèle:Date-), ancien membre du SDECE, proche de Jacques Foccart, chargé du service « Afrique » chez Elf, ambassadeur au Gabon en Modèle:Date-, estime qu'il s'agit de l'« un des crimes les plus mystérieux. La version du suicide ne tient pas la route, dit-il. Boulin a été tué, assassiné. Dans cette affaire, il y a des gens tout à fait douteuxModèle:Sfn. »
Selon Laetitia Sanguinetti, fille d'Alexandre Sanguinetti, cofondateur du Service d'action civique (SAC), ce dernier lui avait déclaré, quinze jours après la mort de Boulin, qu'il s'agissait d'un « assassinat ». L'affaire de l'achat de la garrigue à Ramatuelle avait été montée de toutes pièces pour discréditer Boulin, qui aurait eu connaissance d'un réseau de financement illégal de partis politiques, en particulier – mais pas seulement – du RPR<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Selon le journaliste Frédéric Charpier, dans les Modèle:Nobr, les Renseignements généraux (RG) ont enquêté sur l'affaire Boulin; il mentionne une note des RG de la préfecture de police du Modèle:Date-, dans laquelle quatre hommes de main sont désignés, selon une source issue du SAC, comme les responsables de l'agression contre Boulin<ref>Frédéric Charpier, Les Officines : trente ans de barbouzeries chiraquiennes, Le Seuil, 2013.</ref>.
Selon le livre du journaliste Benoit Collombat, le SAC est alors dans la période de paranoïa concernant ses dossiers et archives, des poussées de violences menant peu après à sa dissolution lors de l'émotion causée par les six morts de la tuerie d'Auriol : Le samedi Modèle:Date-, Jacques Massié, chef de la section locale du Service d'action civique (SAC) à Marseille, vient d'avoir un entretien avec son successeur quand il est victime de plusieurs coups de feu tirés par deux inconnus à moto. Sorti indemne, il soupçonne fortement son adjoint Jean-Joseph Maria et l'un de ses fidèles, Lionel Collard, Modèle:Nobr, ancien parachutiste de la Légion étrangère. Trois mois après, le Modèle:Date- à Auriol il est massacré chez lui par six tueurs avec son épouse, son fils de Modèle:Nobr, ses beaux-parents et son futur beau-frère, alors qu'il était soupçonné par son adjoint au SAC de vouloir remettre à des mouvements de gauche les dossiers locaux du SAC.
Gaullistes historiques
Bernard Pons, l'ancien bras droit de Chirac, s'est dit sur Modèle:Nobr convaincu que Boulin a été assassiné<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>.
Lors d'un entretien accordé à France Inter en 2009, l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel devient la première grande figure politique à affirmer publiquement croire à l'assassinat de Robert Boulin<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il affirme qu'Alexandre Sanguinetti lui a donné les noms du commanditaire et de l'exécutant de cet assassinat deux mois après la mort de Robert Boulin, au cours d'un repas à Brive-la-Gaillarde, et qu'il est prêt à les donner à la justice en cas de réouverture de l'enquête<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Jean Charbonnel meurt en 2014<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
De même, Michel Jobert a affirmé au journaliste Jean Mauriac, proche de la famille Boulin, que le ministre du Travail en savait trop sur le financement du RPR, notamment via Saddam Hussein, mais aussi Omar BongoModèle:Sfn.
Journaliste à l'Agence France-Presse (AFP) jusqu'au milieu des Modèle:Lnobr, Jean Mauriac est le fils de François Mauriac. Il a été affecté par l'AFP pour couvrir le général de Gaulle dès la Libération et jusqu'à sa démission de l'Élysée en Modèle:Date.
Olivier Guichard a aussi confié à Jean Mauriac qu'il penchait en faveur de la thèse de l'assassinatModèle:Sfn.
En faveur de la thèse du suicide
Magistrats et policiers
En 2019, le juge Renaud Van Ruymbeke, à qui l'instruction judiciaire avait été confiée en Modèle:Date-, à la suite des lettres anonymes à plusieurs journaux, fait une déclaration dans la presse, en rappelant qu'il n'a pas enquêté sur la mort du ministre mais sur l'affaire de Ramatuelle la précédant. Il affirme ne pas croire Modèle:Citation. Il reconnait cependant que Modèle:Citation. Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
Membres de son cabinet
En 1979, Luc La Fay membre du cabinet du ministre, était responsable de la communication, qui a aussi été confiée à l'époque à un consultant extérieur, Aristide-Patrice Blank, cofondateur et dirigeant historique de France-Soir.
En Modèle:Date-, après la diffusion du téléfilm polémique Crime d'État<ref>Voir notamment :
- Modèle:Lien web. ;
- Modèle:Lien web ;
- Modèle:Lien web ;
- Modèle:Lien web.</ref> sur Modèle:Lnobr, Luc La Fay s'est exprimé contre la thèse de l'assassinat et a donné des détails sur la gestion de l'affaire de Ramatuelle. Selon lui, Modèle:Citation.
Le matin du lundi Modèle:Date-, jour de sa disparition, lors de la réunion de cabinet, consacré à la gestion médiatique de l'affaire de Ramatuelle, le projet de réponse rédigé par Boulin n'a pas convaincu les autres participants. Luc La Fay a ensuite souhaité lui parler en tête à tête et raconte que le ministre Modèle:Citation<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>.
Personnalités politiques
Dans ses mémoiresModèle:Quand, l'ancien Premier ministre Raymond Barre affirme : Modèle:Citation Dans un entretien avec Benoît Collombat en 2005, Raymond Barre décrivait son souvenir de l'atmosphère de l'époque, un quart de siècle plus tôt: « Nous ne pensions pas que le RPR allait assassiner Boulin<ref>Modèle:Lien web. Les propos de Raymond Barre ne sont pas reproduits correctement dans le dossier de Benoît Collombat qui note : « Nous ne savions pas que le RPR allait assassiner Boulin. ».</ref>. »
L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing consacre un chapitre entier de ses mémoires à l'affaire Boulin. Intitulé « Le suicide de Robert Boulin »<ref name=":2">Modèle:Ouvrage.</ref>, le passage en parlant n'évoque à aucun moment la thèse de l'assassinat.
Olivier Guichard lui affirmera que Modèle:Citation.
Jacques Foccart, mis en cause dans l'affaire surtout au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avait expliqué dès Modèle:Refnec qu'il n'avait aucune raison de vouloir Modèle:Citation. Il a aussi indiqué qu'il avait peu de rapports avec Robert Boulin et aucune raison de lui en vouloir<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Personnalités médiatiques
En Modèle:Date-, quand le résultat de la seconde autoposie fait rebondir l'affaire, James Sarazin qui a suivi tout le dossier pour Monde depuis 1979 n'est plus journaliste au service police-justice du quotidien. Il passera ensuite à L'Express, où il écrira de nouveau sur cette affaire.
Dans Le Monde, l'affaire a été reprise par Bruno Frappat, responsable des questions de société, avant de devenir rédacteur en chef (1987-1991). Il juge alors ce qui est appelé "la thèse de l'assassinat", en termes extrêmement sévères pour la famille, d'autant que le ministre de la Justice Robert Badinter vient de porter plainte en diffamation contre cette famille, son ancienne cliente.
Bruno Frappat parle de Modèle:Citation et de Modèle:Citation lié à trois éléments : Modèle:Citation
Au Canard enchaîné, les violentes accusations des politiques giscardiens et communistes lui faisant porter la responsabilité du décès<ref name=VraiCanard/>, relayés par la télévision publique, avaient pesé sur la rédaction après le décès<ref name=VraiCanard/>, amenant par la suite une ligne systématique de prise de distance publique par rapport à toute autre explication que le suicide, selon les biographes du journal<ref name=VraiCanard/>.
Louis-Marie Horeau, dans Le Canard enchaîné du Modèle:Date-, ironise en déformant lui aussi par la carricature la thèse opposée, révélée par d'autres médias : Modèle:Citation
Le chroniqueur politique Philippe Alexandre, attaqué en diffamation par le RPR dans les jours qui avaient suivi le décès, a témoigné plus sobrement : Modèle:Citation.
Michèle Cotta, journaliste à France Inter de 1976 à 1980, avant d'être promue rédactrice en chef de RTL en Modèle:Date-, a évoqué par des témoignages qu'elle avait recueillis qui le décrivent comme Modèle:Citation dans les semaines précédant son décès, à la suite d'articles de presse.
Jean-François Kahn a lui écrit dans ses mémoires publiées en 2021 que dans l'hypothèse où Robert Boulin « aurait été supprimé par des chiraquiens ou des gens du SAC, des amis de Charles Pasqua […] tout l'appareil d'État giscardien aurait été mis en branle pour découvrir et démasquer les coupables ! » et Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ». Lors du décès de Robert Boulin, Jean-François Kahn était depuis 1977 directeur de la rédaction des Nouvelles littéraires, après avoir contribué 15 ans plus tôt à la révélation de l'affaire Ben Barka.
Menaces et pressions contre la famille
Menaces physiques contre le ministre
Selon l'enquête du journaliste Benoît Collombat, de multiples témoignages ont fait état de menaces physiques à l'encontre du ministreModèle:Sfn.
Le Modèle:Date- Charlie Hebdo publie sous pseudonyme un entretien avec Jacques Paquet, qui fut chef de cabinet de Robert Boulin, de 1968 à 1973, affirmant Modèle:Citation. Il fait aussi état d'une rumeur circulant à Libourne selon laquelle « quelqu'un a aidé Boulin à se suicider<ref name="LeMonde-20121979">Modèle:Article.</ref> » et de menaces plus anciennes remontant à plus d'un an. Le Monde appelle Paquet pour vérifier, et ce dernier se déclare surpris par cette publication, affirmant qu'il s'agissait d'une conversation "à bâtons rompus" dans un café dont il conteste la présentation et ne confirme le contenu que "pour l'essentiel".
Tentatives d'acheter le silence de la famille
Au début de l'année 1980, selon plusieurs témoins, dont Fabienne Boulin-BurgeatModèle:Sfn, Achille Peretti est venu voir les Boulin avec une valise de billets pour acheter leur silenceModèle:Sfn. Achille Peretti décèdera d'une crise cardiaque lors d'une réception Modèle:Date-.
Menaces contre le fils du ministre
Selon Fabienne Boulin-Burgeat, sa mère, épouse de Robert Boulin, a par ailleurs reçu des menaces visant son fils Bertrand Boulin, afin qu'elle ne relance pas l'enquête. Elle évoque des Modèle:CitationModèle:Sfn. De son côté Bertrand Boulin a estimé dans son livre de Modèle:Date- qu'Modèle:Citation. Mais dans ce même livre, il révèle, en précisant qu'il n'a rien strictement rien à se reprocher, qu'un proche a apporté à Robert Boulin, Modèle:Citation, une Modèle:Citation mettant en cause son fils Modèle:Citation, pour intimider le ministre. Modèle:Citation, selon l'attaché de presse du ministère Luc La Fay<ref name="LucLaFay">Interview de Luc La Fay, conseiller en communication au ministère en 1979, dans L'Express en 2013 [19]</ref>.
En Modèle:Date-, son père, ministre de la Santé, avait confié à Bertrand Boulin une mission de lutte contre la drogue, l'amenant à publier en 1975 et 1977, les livres "Au Secours des enfants perdus" et "La charte des enfants"<ref>Bertrand Boulin, La charte des enfants, Paris, Stock, 1977.</ref>, tout en lançant en Modèle:Date- une émission de témoignages sur Modèle:Nobr, d'où naîtra l'association SOS enfants, dissoute en 1979. Lors du procès en 1986 de l'Affaire du Coral, qui a éclaté en 1982, il sera mentionné dans la presse que SOS-Enfants y avait placé des adolescents, obligeant Bertrand Boulin à démentir les approximations malveillantes dans une lettre au Monde<ref>"Une lettre de M. Bertrand Boulin" dans Le Monde le Modèle:Date- [20]</ref>.
Archives de Robert Boulin: déménagement et cambriolage
Déménagements de 1979
- Archives au ministère. Les archives personnelles de Boulin au ministère du Travail ont été transférées début Modèle:Date-, à Libourne, au domicile des Boulin, rejoignant celles que le ministre avait accumulées au cours de sa vie politique, selon le livre publié en 2015 par le policier Guy Penaud.
- Archives de Libourne. Quelques jours après la disparition de Robert Boulin, toutes les archives du ministre entreposées à son domicile-bureau de Libourne furent transportées aux fins de destruction dans un établissement spécialisé à Libourne, la ville dont il était député-maireModèle:Sfn. Selon M. Basty, qui tenait sa permanence, Robert Boulin avait décidé deux ans avant de rassembler ses archives dans le grenier de sa maison.
- Nouveau déménagement à Libourne. Quelques semaines plus tard, toutes ces archives ont été déménagées et détruites, à l’insu de M. Basty et de la famille BoulinModèle:Refnec. Le député de Libourne Gérard César, suppléant puis successeur de Robert Boulin, a affirmé que le déménagement avait été programmé à la suite de la mise en vente des locaux de la permanence.
- Révélations et tabassage de 2003. En 2003, Bernard Fonfrède raconte à France Inter l’opération de destruction des archives, sans dévoiler le contenu des courriers. Quelques jours après la diffusion de son témoignage il est approché par deux personnes lui conseillant d’éviter de parler des archives de Boulin, puis violemment agressé à l’entrée de sa maison. Il passe deux jours dans le coma, échappe de peu à la mort et subit un mois d’hôpital avec deux fractures.
- Révélations de 2004. Le Modèle:Date-, Bertrand des Garets, ancien suppléant de Robert Boulin, explique aux journalistes de Canal+ Bernard Nicolas et Michel Despratx qu’il avait reçu à cette fin des ordres de Paris en Modèle:Date- (de Marcel Cats, ex-directeur de cabinet de Boulin, a-t-il confié à Benoît Collombat)Modèle:Sfn.
- Rapport de 2007. Selon le rapport du procureur général Laurent Le Mesle en (Modèle:Date-), Gérard César a expliqué que c’est lui-même qui avait ordonné la destruction des archives. Avec son assistant parlementaire Bernard Fonfrède, il passa quelques jours à trier les dossiers dans le grenier de la maison de Libourne, avant de les expédier dans l’usine de la papeterie Soustre, à Saint-Seurin, près de LibourneModèle:Refnec. Bernard Fonfrède a précisé qu’Modèle:Citation.
- Révélations de 2013. Gérard César a reçu l’ordre de faire détruire les archives Modèle:Citation et deux personnes du SAC sont arrivés avec une camionnette, selon Bernard Fonfrède, qui les a accompagné et a témoigné sur France Inter : « Il fallait faire disparaître toute trace qui pouvait laisser penser qu’il ne s’agissait pas d’un suicide »<ref>"Tabassé en 2003, après avoir parlé de l’affaire Boulin au micro de France Inter" par Benoît Collombat sur France Inter le Modèle:Date- [21]</ref>. Selon, la famille n'a jamais réclamé la destruction de ces archives, contrairement à ce que les hommes du SAC lui avaient fait croire.
Cambriolage de 2003
En 1983, quand une première enquête est ouverte sur la mort de Robert Boulin<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>, un homme appelé "Paul" fut chargé par Pierre Debizet de cambrioler des documents relatifs à Robert Boulin<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>, selon son entretien dans le quotidien Sud Ouest en 2011, complété par toutes les vérifications attestant de sa crédibilité<ref name="paulso">"Affaire Boulin : le mystérieux Monsieur Paul" par Yann Saint-Sernin le Modèle:Date- dans Sud Ouest [22]</ref>. Le SAC avait été dissous en 1982 après la tuerie d'Auriol et remplacé par le MIL (Mouvement initiative et liberté). En 1983, Pierre Debizet, son ex-grand patron préside une réunion à Bordeaux puis dine avec Paul et Régis D, cadre du SAC bordelais et ancien des services secrets<ref name=paulso/>. Il leur demande de récupérer dans une résidence secondaire d’un notable dans le Libournais, vraisemblablement un avocat, un dossier épais d’une dizaine de centimètres, très important, ce qui est exécuté en recrutant des truands locaux. Selon ce témoin, il y avait entre 1979 et 1982 beaucoup d’éléments incontrôlables au sein du SAC, comme ceux ayant causé la tuerie d'Auriol.
Protagonistes
Famille de Boulin et avocats
L'épouse, les deux enfants de Robert Boulin et son gendre, conseiller technique au ministère, ne croient pas au suicide. Modèle:Citation<ref name=colettefs/>, déclare , ajoute Modèle:Mme Boulin, dans un entretien accordé une semaine après le décès, publié dans France-Soir du Modèle:Date- et repris par Le Monde<ref name=colettefs/>.
Son fils Bertrand Boulin, menacé d'être mis en cause dans une affaire de mœurs quelques jours avant le décès, écrit quelques semaines après un livre (Ma vérité sur mon père Modèle:ISBN) publié le Modèle:Date- qui n'écarte pas la thèse du suicide mais la questionne, et relate surtout les 15 jours précédant le décès, au cours desquels le ministre reçoit le soutien quotidien de sa famille et de ses amis, espérant rencontrer le juge et que la presse reconnaisse son intégrité dans l'affaire de Ramatuelle. Le ministre a les preuves qu'il a été escroqué par Henri Tournet, un ex-résistant ami de Jacques Foccart depuis leur service militaire ensemble en Modèle:Date-Modèle:Sfn, devenu promoteur immobilier. Quand la famille Boulin avait emménagé en 1962 à ParisModèle:Sfn, elle avait été rejointe quelques semaines après par celle d'Henri Tournet dans même immeuble pour fonctionnairesModèle:Sfn, auquel il avait droit aussi en tant que conseiller ministérielModèle:Sfn. Ce déménagement lui a été demandé pour surveiller BoulinModèle:Sfn, qui venait d'être nommé au Budget par le Premier ministre Georges PompidouModèle:Sfn. C'est après les deux déménagements que les deux épouses se croisent par hasard dans l'immeuble, des années après leur amitié d'enfance dans le même villageModèle:Sfn. Celle d'Henri Tournet divorce de lui deux ans après en 1964Modèle:Sfn et se fait embaucher quinze plus tard au ministère de Robert Boulin en 1977Modèle:Sfn. Entre-temps, Boulin a entièrement remboursé à Tournet deux prêts, en 1964 et 1966<ref name=lm4011980/>.
Le premier avocat de la famille, Robert Badinter, a obtenu en Modèle:Date- les photos du visage tuméfié de Robert Boulin prises par la police judiciaire, 14 mois après le décès, mais la famille doit en changer car il est nommé ministre de la Justice en Modèle:Date-. Jacques Vergès lui succède. Avant même qu'il prenne le dossier, la famille dénonçait un assassinat. Selon Fabienne Boulin-Burgeat son père a été victime « d'officines de barbouzes […] qui n'avaient pas de scrupules de dézinguer les gens qui pouvaient empêcher les personnes qu'ils voulaient mettre au pouvoir<ref>Modèle:Lien web.</ref> ». L'avocate de la famille, Marie Dosé, a demandé la déclassification des documents des services de renseignements relatifs à l'affaire, notamment ceux des ex-renseignements généraux<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>.
Communicants de Boulin
Robert Boulin a un conseiller presse au ministère mais on lui propose aussi les services d'un ancien PDG de France-Soir, Aristide-Patrice Blank<ref name="Archives">Fonds Patrice Aristide Blank (1939-1992) aux Archives Nationales, Publication du résumé en 2001 [23]</ref>, qui a rencontré la presse avant le décès. Aristide-Patrice Blank était membre du conseil d’administration de la Banque Française Intercontinentale (FIBA)<ref name=Crignon/>,<ref name="Poitte">"“Robert Boulin en savait long sur les circuits financiers opaques de notre République”, par Isabelle Poitte, dans Télérama le 28/01/13 [24]</ref>, la banque du groupe pétrolier Elf Aquitaine et du Gabon, considérée comme le Modèle:Citation de la Françafrique, créée en 1975 pour redistribuer discrètement une partie de l'argent du pétrole à certains dirigeants africains<ref name="Crignon">"Que cache la mort de Robert Boulin ?" par Anne Crignon, dans L'Obs le Modèle:Date- [25]</ref>,<ref name=Poitte/>,<ref>"Elf décide de fermer la Fiba, son encombrante banque gabonaise", dans Les Échos le Modèle:Date- [26]</ref>. En 1979, le «Monsieur Afrique» du président Giscard était le «fils spirituel» et ancien bras droit de Jacques Foccart<ref name=Crignon/>, René Journiac<ref name=Crignon/>, qui réalisait parfois certaines opérations secrètes dans sa maison de Gambaiseuil<ref name=Crignon/>, à quelques kilomètres du lieu du décès, et qui décèdera en Modèle:Date- en Afrique dans un accident de l'avion prêté par le président du Gabon Omar Bongo<ref name=Crignon/>.
Dans la soirée du Modèle:Date-, Aristide-Patrice Blank s'est rendu vers Modèle:Heure au domicile des Boulin, avec l'avocat de ce dernier et un inconnu de la famille, au motif de téléphoner, et s'est enfermé dans le bureau du ministre où ce dernier venait de déplacer des dossiers qu'il avait tout juste sortis du coffre-fort du ministère<ref name=Backchich/>. Le lendemain matin, Aristide Blank est dans le bureau de Jacques Fauvet, directeur du Monde, pour remettre en main propre, une lettre de Boulin, tapée par sa secrétaire<ref name=Backchich/>. L'AFP venant d'annoncer la mort du ministre il repart avec la lettre, non-ouverte, et désormais sans objet<ref name="Backchich">Reproduction d'un article du site d'information Bakchich [27]</ref>.
Selon l'attaché de presse du ministère Luc La Fay, c'est à Modèle:Citation<ref name=LucLaFay/>, qui avait été recommandé par des Modèle:Citation du ministre, mais Modèle:Citation<ref name=LucLaFay/>, que Modèle:Citation<ref name=LucLaFay/>, les deux premiers sur l'affaire de Ramatuelle, les 17 et Modèle:Date-. Luc La Fay a raconté aussi que le matin du Modèle:Date-, quelques heures avant sa disparition, après la réunion au ministère qui a vu son projet de lettre à la presse désavoué, Boulin a eu Modèle:Citation<ref name=LucLaFay/>, une Modèle:Citation<ref name=LucLaFay/>.
Police-Justice en 1979
Le ministre de la Justice en Modèle:Date- est Alain Peyrefitte, principal rival Robert Boulin pour succéder au Premier ministre Raymond Barre, rendu impopulaire par un plan de rigueur alourdi par le Deuxième choc pétrolier qui s'est aggravé dès l'été 1979. Pour contrer la candidature à la prochaine présidentielle de Jacques Chirac, qui avait claqué la porte du gouvernement en 1976, le président Giscard d'Estaing hésite en deux ex-RPR: Robert Boulin, connu pour son investissement dans le social, et Alain Peyrefitte, qui vient de faire voter la loi Sécurité et Liberté. En tant que ministre de la Justice, ce dernier avait autorité directe sur le procureur de la République à Versailles Robert Barbat<ref>"Affaire Boulin L’ancien procureur brise le silence" par David Le Bailly dans Paris Match le Modèle:Date- [28]</ref> selon qui c'est Marcel Cats, ami personnel et chef de cabinet du ministre, qui a empêché l’autopsie au nom de la famille, sur le procureur général près la Cour d’appel de Versailles, Louis-Bruno Chalret, proche du SAC et de Jacques Foccart<ref>"Le procureur était une barbouze" le Modèle:Date- par Benoit Collombat de France Inter sur [29]</ref>. Des écoutes téléphoniques des Modèle:Lnobr ont prouvé qu'il a fait libérer plusieurs truands sur ordre<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>. Le ministre de la Justice avait autorité sur l'officier de police judiciaire Alain Tourre, chargé de l'enquête dès le jour de la découverte du corps, en remplacement des gendarmes, dont il critique la négligence, et qui défendra la thèse officielle dans un livre publié en 2012 avec une autre commissaire, plus connue Danielle Thiéry. Le juge d'instruction Van Ruymbecke est lui statutairement indépendant, mais il a fait remonter en haut lieu ses investigations.
Police-Justice plus tard
Au milieu des années 1980, le dossier est dépaysés à Paris et confié au juge Corneloup mais le Modèle:Date- : ordonnance de non-lieu rendue par la juge d’instruction, Laurence Vichnievsky, neuf jours après que le dossier lui a été confié<ref name=Sergent/> ce qui est confirmé « en l'état » par la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris, présidée par Martine Anzani. Modèle:Date- « en l'état » par la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris, présidée par Martine Anzani. Plus d'une décennie plus tard, le Modèle:Date-, le parquet de Versailles ouvre une information judiciaire pour « arrestation, enlèvement et séquestration suivis de mort ou assassinat »<ref name="lemonde.fr">Modèle:Lien web.</ref>, qui est cette fois confiée au doyen des juges d'instruction de Versailles, Aude Montrieux<ref name=reuters/>.
Journalistes et médias
Plusieurs journalistes furent des protagonistes de l'affaire Robert Boulin. James Sarazin et Louis-Marie Horeau l'ont couverte pour Le Monde et le Canard Enchaîné. James Sarazin a rencontré Robert Boulin et publié 3 jours avant son décès une enquête détaillée, au ton Modèle:Citation<ref name=VraiCanard/>, montrant qu'il a été victime plus que bénéficiaire de l'Affaire de Ramtuelle<ref name=VraiCanard/>, continuera à suivre l'Affaire Boulin pour L'Express, où il démontera la thèse du suicide en 1988 sur la base des deux rapports d'autopsie<ref name=JamesSarazin/>. Une phrase d'une source anonyme disant dans l'article que personne n'est blanc ni noir dans cette affaire a cependant choqué le ministre et son entourage<ref name=VraiCanard/>. Malgré cela, la Justice française affirmera que le Modèle:Citation du suicide<ref name=VraiCanard/> est cet article, Modèle:Citation<ref name=VraiCanard/>.
Louis-Marie Horeau sera, avec Bruno Frappat du Monde, le plus virulent contre ce qu'il présente comme Modèle:Citation au début 1984 quand les résultats de la seconde autopsie confortent la famille dans sa plainte pour homicide volontaire<ref name=VraiCanard/>. Cofondateur en 1974 du Quotidien de Paris, jusqu'à sa fermeture provisoire en 1978, il venait d'être recruté comme pigiste en 1979 par Canard enchaîné, où l'enquête a été réalisée par Claude Roire et Roland Jacquard, qui ont rencontré le ministre<ref name=VraiCanard/> le Modèle:Date-, après avoir reçu des documents d'Henri Tournet<ref name=VraiCanard/>. Leur article ne tranche pas mais pose 4 questions au juge, sur un ton péremptoire<ref name="VraiCanard">"Le Vrai Canard" par Karl Laske et Laurent Valdiguié aux Editions en [30]</ref>.
Le jeune Philippe Alexandre est, lui, attaqué en diffamation peu après le décès, pour avoir mis en cause le RPR dans une chronique sur RTL le Modèle:Date- et le procès a lieu quelques semaines après.Danièle Breem, pour Modèle:Lnobr, donne de nombreux détails inédits dès la mi-journée<ref name=FrancisChristophe/> du Modèle:Date-, en direct de l'Assemblée nationale<ref name=FrancisChristophe/> seulement 3 heures après que l'AFP ait annoncé la découverte du corps. On ne retrouvera dans le sang du ministre qu'une dose de Valium (Diazépam)<ref name=Fansten/>,<ref name=Révélations/>, et pas dans le bol alimentaire de son estomac, comme si le Valium avait été injecté par piqure.
Plus tard, trois journalistes publieront les premières enquêtes sur l'affaire:
- Francis Christophe, ex-journaliste à l'AFP en Modèle:Date- dans un journal confidentiel de la maison d'édition Golias, puis dans un livre de 2011 aux Editions OWNI (BOULIN, LE FANTÔME DE LA VE RÉPUBLIQUE ; DE CHIRAC À SARKOZY Modèle:ISBN),
- Michel Despratx et Bernard Nicolas le Modèle:Date- dans 90 Minutes sur Canal+<ref name="+5">Robert Boulin : le suicide était un crime, reportage de Canal+ de 2002.</ref> avec les témoignages du colonel de gendarmerie Jean Pépin, qui a sorti le corps de l’eau, et de la spécialiste en toxicologie, Juliette Garat, qui a analysé son sang<ref name="humaboulin">L'Affaire Robert Boulin: c'est un crime dans L'Humanité le Modèle:Date- [31]</ref>,
- Benoit Collombat de France Inter récapitulant le tout dans un livre en 2007 (Un homme à abattre - Modèle:Date- Modèle:ISBN).
Postérité
Dans les heures qui suivent, le gouvernement et les médias publics <ref name="LaurentMartin">"Le Canard enchaîné, ou les fortunes de la vertu: histoire d'un journal satirique, 1915-2000" par Laurent Martin en 2001, Éditions Flammarion page 404</ref>,<ref name="Pasquini">"Une enquête de police sur Le Canard Enchaîné" par Xavier Pasquini, Christian Plume, Éditions Jean Picollec en 1980 [32]</ref> accusent le Canard Enchaîné d'avoir poussé le ministre au suicide dans une autre affaire: des irrégularités dans l'achat de sa maison de vacances à Ramatuelle au promoteur Henri Tournet, proche de Jacques Foccart. La presse écrite d'opposition, excepté L'Humanité<ref name="Salengro">" Les réactions de la presse L'UNITÉ : non ! ce n'est pas l'affaire Salengro" le 2 novembre 1979 dans Le Monde [33] </ref>, ne les suit pas <ref name="Pasquini" />, décèle immédiatement des anomalies et la lettre posthume du ministre est publiée intégralement le lendemain par l'AFP<ref>"Affaire de leur vie" par Jean-Marie Pontaut [34] </ref>,<ref name="Huteau">"Une histoire de l'AFP" par Bernard Ullmann, et Jean Huteau en 1992 [35] </ref>: elle démonte vigoureusement tout soupçon d'irrégularité, ne dit pas un mot de la presse<ref name="Huteau" />,<ref name="Pasquini" /> et contre-attaque en accusant son rival Alain Peyrefitte, ministre de la Justice<ref name="Huteau" />, d'avoir instrumentalisé le juge.
La veuve et les deux enfants de Robert Boulin, estimant que cette lettre posthume a par ailleurs été falsifiée par l'ajout en début et fin de texte de quelques mots mentionnant un suicide, ont porté plainte contre X pour homicide volontaire dès 1983, après une seconde autopsie révélant deux fractures au visage et que le corps a été déplacé après le décès. Ils soupçonnent des violences, probablement improvisées, pour décourager Robert Boulin de révéler des affaires graves, en évoquant Elf-Gabon<ref name="Poitte" />. L'authenticité de cette lettre posthume et l'information judiciaire qui conclut en 1991 au suicide sont ensuite contestées par trois contre-enquêtes journalistiques: le livre d'un ancien de l'AFP en 1999, puis l'enquête diffusée en Modèle:Date- dans l'émission d'investigation 90 Minutes, sur Canal+Modèle:Sfn,<ref name="edition">Modèle:Ouvrage</ref>, et celle de Benoît Collombat en 2003 pour France InterModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, la fiction de Pierre Aknine Crime d'État accuse le SAC, alors en pleine Modèle:Cita<ref name="Crignon" />, jugée Modèle:Cita<ref name="Crignon" />, de brutalités contre Boulin qui ont dérapé jusqu'à causer sa mort<ref name="Crignon" />. L'ex-adjoint de Jacques Foccart à la tête du SAC décède accidentellement en Afrique trois mois après<ref name="Poitte" /> la découverte du corps tout près de sa maison de Gambaiseuil<ref name="Crignon" />,<ref name="Poitte" /> et les 6 morts de la tuerie d'Auriol un an plus tard finiront par entraîner la dissolution du SAC.
Chronologie
Les grandes étapes de l'affaire sont l'obtention par la famille en Modèle:Date- des photos du corps à la sortie de l'eau, qui lui confirment un visage tuméfié, puis en Modèle:Date- la demande d'expertise qui permet une seconde autopsie en 1983, puis le transfert en 1985 du dossier à une nouvelle juridiction.
Années 1980
- Modèle:Date- : l'ancien député de la Somme Charles Bignon meurt dans un accident de la route<ref>qui, selon Hermann Stromberg, a été l'un des premiers témoins à avoir vu Boulin mort la veille de la découverte officielle de son corps. Le véhicule de Charles Bignon s'est arrêté de nuit, tous feux éteints, sur la voie de circulation de droite (Voie de circulation principalement empruntée par les poids lourds.) de Modèle:Nobr, à la limite des Yvelines et de l’Essonne. Modèle:Citation, en l'occurrence en rase campagne ; la voiture est alors violemment percutée à l'arrière par un poids lourd, elle prend feu et le corps de Charles Bignon est carbonisé. Le parquet de Versailles (Le même qui a géré la découverte du corps de Robert Boulin, cinq mois plus tôt.) est chargé de l'enquête, confiée à la gendarmerie, qui recueille les témoignages de la passagère et du chauffeur du poids lourd. Le parquet conclut à un « banal accident de la circulation »</ref>.
- Modèle:Ancre Modèle:Date- : Alexandre Sanguinetti, ancien ministre, cofondateur du SAC et l'un des premiers à avoir dit que Robert Boulin avait été assassiné, meurt à Modèle:Nobr d'une crise cardiaque<ref>Modèle:Lien web</ref>. Peu de temps après, son domicile est cambrioléModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : les prélèvements de sang de Robert Boulin disparaissentModèle:Note. Le docteur Roger Le Breton, responsable de l'institut, met un cadenas sur le réfrigérateur contenant les derniers prélèvements d’organes du ministre, qui sera plus tard brisé<ref>Modèle:Article</ref>.
- Modèle:Date- : Henri Tournet fuit la France, où son contrôle judiciaire l'obligeait à résider<ref name=":7" />.
- Modèle:Date- : Henri Tournet est condamné par contumace à quinze ans de réclusion criminelle alors qu'il avait fait moins d'un mois de détention préventive<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : Robert Badinter, avocat de la famille Boulin, obtient des photographies du visage tuméfié de Robert Boulin prises par la police judiciaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : la France demande à l'Espagne l'extradition d'Henri Tournet<ref name=":7">Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : l'Espagne refuse la demande d'extradition d'Henri Tournet.
- Modèle:Date- : Colette Boulin confirme sur TF1 qu’elle n’a jamais cru à la thèse du suicide de son mari et qu’après sa mort, on a fait pression sur elle pour qu’elle se taise. Le magazine Paris Match publie des photos du corps du ministre tirées du dossier judiciaire<ref name=":6" />.
- Modèle:Date- : la famille Boulin, conseillée par son avocat Jacques Vergès, dépose plainte contre X pour homicide volontaire<ref>Modèle:Article</ref>.
- Modèle:Date- : une nouvelle demande d'extradition d'Henri Tournet est adressée à l'Espagne.
- Modèle:Date- : Jacques Vergès demande un examen anatomopathologique<ref name=":8">Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : une deuxième autopsie est réalisée à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux<ref name=":8" />.
- Modèle:Date- : Bertrand Boulin décrit à la presse les dossiers sortis par son père avant sa mort en Modèle:Date-. Laetitia Sanguinetti, fille d’Alexandre Sanguinetti, révèle qu'ils « concernaient une série de facturations diverses et variées de grosses sociétés, françaises ou étrangères, qui servaient au financement occulte des partis, et notamment du RPRModèle:Sfn ».
- Modèle:Date- : une requête est formulée par la famille Boulin au procureur de la République de Versailles<ref>Modèle:Article</ref>.
- Modèle:Date- : une plainte pour diffamation publique est déposée par Robert Badinter contre la famille Boulin<ref>Modèle:Article</ref>.
- Modèle:Date- : un nouveau refus d'extradition d'Henri Tournet est décidé par l'EspagneModèle:Sfn.
- Modèle:Date- : l'affaire Boulin est dépaysée au tribunal de grande instance de Paris<ref name=":8" />.
- Modèle:Date- : Serge Tirlet, adjoint au maire de Saint-Léger-en-Yvelines, décrit les traumatismes constatés à l'étang Rompu sur le visage de Boulin<ref name=":8" />.
- Modèle:Date- : la famille Boulin découvre une écoute téléphonique prouvant que l'heure de décès a été rectifiée sur l'acte de décès, sur demande du procureur<ref name=":8" />.
- Modèle:Date- :L'Express annonce que le réfrigérateur cadenassé de l'Institut médico-légal contenant une partie des prélèvements de poumon a été fracturé, puis vidé<ref name=":8" />.
- Modèle:Date- : le juge Yves Corneloup interroge sur commission rogatoire Henri Tournet<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : le juge Yves Corneloup demande l’autopsie des poumons.
- Modèle:Date- : Colette Boulin et ses deux enfants condamnés à une amende de Modèle:UnitéModèle:Note.
- Modèle:Date- : dans L'Express<ref>Modèle:Article.</ref>, James Sarrazin révèle que la position des lividités cadavériques sur le dos de Robert Boulin indique que le corps du ministre a été déplacé après sa mort. Un pool de journalistes de plusieurs médias se constitue pour tenter de tirer au clair les conditions du décès.
- Modèle:Date- : le magistrat Alain Verleene reprend le dossier Boulin<ref name="Sergent" />.
- Modèle:Date- : la famille Boulin porte plainte pour « destruction de preuves »Modèle:Note.
Années 1990
- Modèle:Date- : ordonnance de non-lieu rendue par la juge d’instruction, Laurence Vichnievsky, neuf jours après que le dossier lui a été confié<ref name=Sergent>Modèle:Lien web.</ref>. La décision est conforme aux réquisitions du parquet.
- Modèle:Date- : confirmation du non-lieu « en l'état » par la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris, présidée par Martine Anzani<ref name="Affaire Boulin, ces nouveaux témoins qui parlent d’assassinat : toute l'actualité et les podcasts à écouter">Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : la Cour de cassation confirme le non-lieu, ouvrant un délai de dix ans avant une éventuelle prescription<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : le procureur général Louis-Bruno ChalretModèle:Note, qui avait été chargé de l'enquête dès la nuit Modèle:Nobr au Modèle:Date-, meurt dans un accident de voitureModèle:Sfn.
- Modèle:Date- : la justice rend une ordonnance de non-lieu à la suite de la plainte pour « destruction de preuves » déposée par la famille Boulin du fait de la disparition des prélèvements anatomopathologiquesModèle:Note.
- Modèle:Date- : le magazine Golias, sous la signature de Francis Christophe, publie une contre-enquête détaillée remettant en cause la version du suicide<ref>Modèle:Article.</ref>.
Années 2000
- Modèle:Date- : l’émission 90 Minutes sur Canal+<ref name="+5" /> apporte de nouveaux éléments infirmant la thèse du suicide : le témoignage du colonel de gendarmerie Jean Pépin, qui a sorti le corps de l’eau, et d’une spécialiste en toxicologie, Juliette Garat, qui a analysé le sang du ministre au cours de l’autopsie.
- Modèle:Date- : Bertrand Boulin, fils du ministre, meurt à l'âge de 53 ans d'une crise cardiaque à son domicile de Port-Camargue (Gard)<ref>Modèle:Article.</ref>.
- Modèle:Date- : Colette Boulin, la veuve du ministre, meurt à son tour<ref>Modèle:Article.</ref>.
- Modèle:Date- : la justice annonce l’audition de nouveaux témoins. Cette enquête préliminaire interrompt la prescription<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : Jacques Douté témoigne dans le journal Sud Ouest<ref>Modèle:Article.</ref>. Il déclare avoir été prévenu de la mort de Robert Boulin dès le Modèle:Date- à Modèle:Heure.
- Modèle:Date- : les nouvelles auditions devant un officier de police judiciaire de Nanterre prennent fin. Vingt-huit personnes ont été entendues entre 2002 et 2006, mais il n'y a pas de réouverture d’information judiciaire<ref name="Sergent" />.
- Modèle:Date- : le procureur général de la cour d'appel de Paris Laurent Le Mesle rejette une nouvelle demande de réouverture du dossier effectuée par Fabienne Boulin-Burgeat<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : l’homme d’affaires Henri Tournet meurt à Santiago du Chili<ref name="Affaire Boulin, ces nouveaux témoins qui parlent d’assassinat : toute l'actualité et les podcasts à écouter" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel confie sur France Inter qu'il s'agit pour lui d'un « règlement de comptes politique »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il le réaffirme le Modèle:Date-, toujours en direct sur France Inter<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Années 2010
- Modèle:Date- : le procureur général de Paris refuse la réouverture de l'enquête, estimant que les éléments apportés par Fabienne Boulin-Burgeat n'offrent rien qui soit susceptible de la motiver. Cependant une enquête interne est ouverte au sujet de la disparition d'une partie du dossier et des pièces<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : les pièces signalées manquantes le Modèle:Date- sont retrouvées à la suite de l'inspection des services judiciaires ordonnée par la Chancellerie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : Francis Deswarte, à l'époque chef à la brigade motorisée de Poissy, affirme que des policiers ont tenté de lui faire changer de version lors d'une audition survenue deux ou trois mois plus tard<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : la famille Boulin demande une nouvelle fois la réouverture de l'enquête<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- et Modèle:Date- : Modèle:Lnobr consacre deux soirées à l’affaire avec le documentaire Vie et mort de Robert Boulin de Gilles Cayatte (thèse du suicide), la fiction Crime d'État de Pierre Aknine (thèse du meurtre), et un débat animé par Frédéric Taddeï<ref name=jddcrime/>. À cette occasion, Jean Charbonnel affirme qu'Alexandre Sanguinetti, mort en 1980 Modèle:Supra, lui avait confié le nom des deux assassins de Boulin, et qu'il est prêt à les transmettre à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, si elle accepte la réouverture du dossier<ref name=charbonnel/>.
- Modèle:Date- : Jean Charbonnel décède<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : Fabienne Boulin-Burgeat sollicite l'aide de la CIA pour tenter d'élucider la mort de son père<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : Fabienne Boulin-Burgeat dépose plainte contre X à Versailles pour « enlèvement et séquestration présumée » après le témoignage d'un homme ayant vu deux individus dans le véhicule du ministre le jour de sa mort<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : Charles Pasqua décède<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : le parquet de Versailles ouvre une information judiciaire pour « arrestation, enlèvement et séquestration suivis de mort ou assassinat »<ref name="lemonde.fr"/>, confiée à la doyenne des juges d'instruction de Versailles, Aude Montrieux<ref name=reuters>Modèle:Lien web.</ref>.
- Modèle:Date- : le témoin mentionné par Fabienne Boulin-Burgeat déclare au juge Aude Montrieux avoir croisé peu avant sa mort Robert Boulin dans sa Modèle:Nobr en compagnie de deux personnesModèle:Sfn.
- Modèle:Date- : le médecin réanimateur envoyé sur place après la mort de Robert Boulin, jamais entendu par la justice, fait part à la juge de ses doutes sur le suicideModèle:Sfn.
- Modèle:Date- : Bernard Pons, ancien secrétaire général du RPR et l'un des plus fidèles chiraquiens, déclare publiquement croire à la thèse de l'assassinat de Robert Boulin<ref>Modèle:Lien web.</ref> et évoque la « quasi-certitude d'un assassinat »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Fabienne Boulin-Burgeat rappelle que, depuis Modèle:Date-, Aude Montrieux demande à être déchargé de l'affaire pour raisons personnelles, que le deuxième magistrat instructeur s'est limité à recevoir un seul témoin et que le troisième (Denis Couhé) a Modèle:Nobr dossiers lourds à traiter<ref name="Obs-26-10-2017">Modèle:Lien web.</ref>. En outre, ce dernier signale que le dossier original est pour l'instant introuvable<ref name="Obs-26-10-2017" />.
- Modèle:Date- : le juge d'instruction Denis Couhé mandate quatre experts afin de déterminer « les circonstances exactes dans lesquelles le décès de Robert Boulin est survenu. Dans sa liste figurent un radiologue, un expert en toxicologie, un pneumologue et Bertrand Ludes, le directeur de l’institut médico-légal de Paris<ref>Modèle:Article.</ref>.
Années 2020
- Modèle:Date- : le collège d'experts estime que les constatations de 1979 sont insuffisantes pour conclure formellement à une noyade<ref>d'après Le Parisien, qui cite également un communiqué de Fabienne Boulin et de son avocate</ref>. Selon ces experts, la fracture faciale serait insuffisante pour avoir provoqué à elle seule la mort de Robert Boulin, et résulterait d'un « choc direct secondaire »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- 7 janvier 2021 : l’ancien juge Renaud Van Ruymbeke publie un livre de mémoires (intitulé Mémoires d’un juge trop indépendant) dans lequel il évoque un certain nombre d’affaires, dont celle sur Boulin, il est convaincu de la thèse du suicide ; une semaine plus tard, Fabienne Boulin-Burgeat lui répond vivement par une tribune publiée dans Libération, en contestant ses capacités à émettre un avis dans ce dossier qu’il n’a jamais traité, sauf marginalement pour l’affaire Tournet mais sans jamais avoir rencontré ni auditionné Robert Boulin<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Modèle:Date- : la presse annonce que la famille de Robert Boulin assigne en justice l’État pour « faute lourde » et demande Modèle:Nombre en réparation du préjudice, en déplorant le « dépérissement des preuves »<ref>https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210617-quarante-deux-ans-apr%C3%A8s-la-mort-de-robert-boulin-sa-fille-assigne-l-etat-pour-faute-lourde</ref>.
- 18 mars 2022 : le commissaire Gilles Leclair publie un livre accréditant la thèse du suicide<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Arts et littérature
Le Modèle:Date- et Modèle:Date-, la chaîne de télévision Modèle:Lnobr consacre deux soirées à l’affaire Robert Boulin en diffusant le documentaire Vie et mort de Robert Boulin de Gilles Cayatte (qui privilégie la thèse du suicide), suivi le lendemain de la fiction Crime d'État de Pierre Aknine (qui soutient la thèse de l'assassinat), avec, en deuxième partie de soirée, un débat animé par Frédéric Taddeï<ref name=jddcrime>Modèle:Lien web.</ref>. À cette occasion, Jean Charbonnel affirme qu'Alexandre Sanguinetti, mort en 1980 Modèle:Supra, lui avait confié le nom des deux assassins de Boulin, et qu'il est prêt à les transmettre à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, si elle accepte la réouverture du dossier<ref name=charbonnel>Modèle:Lien web.</ref>.
Annexes
Bibliographie
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Voir aussi : Modèle:Lien web.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage<ref name="penaud">Modèle:Ouvrage</ref>.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Alain Hamon, Bonjour, on vient pour l'affaire, éditions JPO, 2020, Modèle:Nb p.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
Presse écrite ou radiodiffusée
- Modèle:Lien web.
- Modèle:Article.
- Modèle:Lien web.
- Modèle:Lien web.
- Modèle:Lien web.
- Modèle:Lien brisé.
- Modèle:Lien web.
- Modèle:Lien web.
Filmographie et télévision
- Mille milliards de dollars, film d' Henri Verneuil : le personnage de Jacques Benoît-Lambert interprété par Robert Party évoque le destin de Robert Boulin.
- Modèle:Ouvrage.
- Crime d'État, téléfilm de Pierre Aknine diffusé sur Modèle:Lnobr le Modèle:Date-.
- Modèle:Ouvrage.
- Révélations sur un crime d'État, documentaire de Benoît Collombat, Bernard Nicolas, Arnaud Mansir, Envoyé spécial, diffusé sur Modèle:Lnobr le Modèle:Date-.
Bande dessinée
Articles connexes
Liens externes
- Le site de Fabienne Boulin-Burgeat, fille de Robert Boulin : Association Robert Boulin pour la vérité.
- Une actualité de RFI.
- Trois articles de l'Humanité du Modèle:Date- (2 articles), du Modèle:Date-.
- Écouter une enquête de Benoit Collombat pour France-Inter en mp3
- Dossier de Rue89 sur l'affaire Boulin.
- Affaire Boulin : ces nouveaux témoins qui parlent d'« assassinat » Modèle:Date- France Inter.
- Émission du Modèle:Date- de Rendez-vous avec X : Retour sur l'affaire Robert Boulin.
- Émission du Modèle:Date- de [[13 h 15, le dimanche|Modèle:Heure le dimanche]] de Laurent Delahousse sur l'affaire Boulin
- Documentaire Vie et mort de Robert Boulin de Gilles Cayatte diffusé sur Modèle:Lnobr le Modèle:Date-.
- Modèle:Lien web
- Émission Envoyé spécial : « L'Affaire Robert Boulin » diffusée sur Modèle:Nobr le Modèle:Date-.
- Article Ouest-France : « Affaire Boulin. Des journalistes écrivent à Emmanuel Macron pour réclamer la vérité » Modèle:Date-.