Art urbain

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Banksy : Well Hung Lover, peinture murale, Park Street (Bristol) en 2006.
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Kevin Larmee devant sa peinture murale, à New York, en 1985.
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"Antibuff" de OPUR à Paris en 2022.

L'art urbain, ou Modèle:Langue<ref>Stéphanie Lemoine, L'Art urbain - Du graffiti au street art, éditions Gallimard : Modèle:Citation.</ref>, est, à la fois, un mouvement artistique et un mode d'expression artistique, qui s'affirme ou se revendique ainsi à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Modèle:Citation

Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans l'espace public, et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la peinture murale, le trompe-l'œil, le pochoir, la mosaïque, le sticker, l'affichage et le collage, la réclame ou les installations comme le tricot urbain. Certaines formes de performances peuvent même être incluses dans le concept d'art urbain<ref>Modèle:Article.</ref>.

C'est principalement un art éphémère vu par un large public.

Il ne doit pas être confondu avec l'art dans la ville, dans l'espace urbain ou public (en anglais Modèle:Lang), et tous les projets initiés par des institutions publiques, comme le Federal Art Project américain des années 1930 ou les expériences menées en France à partir des années 1960 et 1970.

Histoire

Modèle:Article détaillé L'art urbain a une longue histoire multiple et relativement complexe. Cela s'explique d'abord par le sens longtemps figé que l'on donnait à des mots comme « art, beaux-arts, expression artistique », termes alors dévolus à des canons, des dogmes, des dispositifs réglementés ou contingentés. Ensuite, chemin faisant, et qu'une forme de reconnaissance et de récupération émergeait, on a assisté à une non différenciation des pratiques composant les arts urbains, qui ont été regroupées, selon C215, Modèle:Citation (2015)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La pratique du graffiti est nécessairement ancienne, s'inscrivant parfois dans la lignée de l'art pariétal, comme le rappelle, non sans malice, Magda Danysz (2015), qui dit que Modèle:Citation. Prenant du recul, elle fait cependant le constat historiographique suivant : Modèle:Citation<ref name="MD">« Aux origines du street art #1 : le graffiti new-yorkais (1942-1983) », entretien entre M. Danysz et Olivier Granoux, In: Télérama, Modèle:Date- [revu le Modèle:Date-] — en ligne.</ref>.

L'appropriation par le street art d'un lieu public « est né à la conjonction de mouvements esthétiques et d’un contexte socioculturel et économique propre au New York des années 1970<ref>Hugues Bazin, « L’argot graffiti ou l’art populaire comme rapport à l’art légitime », in Patrimoine, tags et graffs dans la ville, Ed. Bordeaux : SCEREN-CRDP, 2004, Modèle:P..</ref>. Cependant, les premiers tags, signés Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web</ref> et Cool Earl, apparaissent à Philadelphie à la fin des années 1960. Le cas de Cornbread est particulier : ce jeune-homme s'amusait à signer de son nom des messages amoureux ciblant une seule personne un peu partout dans la ville<ref name="MD"/>.

Modèle:Citation bloc

L'art urbain en tant qu'initiative individuelle commence à s'épanouir en France à partir de Mai 1968<ref>Entretien avec Banksy dans Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. Cependant, en 1971, l'artiste Gérard Zlotykamien dessinait, à la bombe de peinture, des silhouettes fantomatiques dans l'immense chantier dit du « trou des Halles » à Paris<ref>Stéphanie Lemoine et Julien Terral, In situ : Un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005, Modèle:P..</ref>. Après être intervenu sur le plateau d'Albion à coup de pochoirs, action totalement illégale, Ernest Pignon-Ernest exécute une fresque sur les murs de la Bourse du commerce<ref name="A11">Ernest Pignon-Ernest : « Je cherche à activer les lieux, à exacerber leur potentiel », entretiens avec Julia Zortea, Modèle:Date-Lire sur article11.info.</ref>, également située aux Halles. Ces deux artistes n'ont reçu aucune commande, leurs actions étaient spontanées et rebelles<ref name="MD"/>.

Le street art, dû à sa marginalité (caractérisée par le choix du support en pleine rue et l'aspect éphémère de l’œuvre), s'oppose assez naturellement au marché de l'art puisque ne pouvant s’acquérir. Cependant, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la tendance est plutôt à l'institutionnalisation du street art qui a sa place dans les galeries, les musées, les salles de ventes ou sur des façades monumentales<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En France, la Fédération de l'Art Urbain<ref>Modèle:Lien web.</ref> a ainsi été créée en Modèle:Date- avec le soutien du ministère de la Culture. Parallèlement, ce même ministère a commandé une étude nationale sur l'art urbain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La part du street art dans le marché de l'art contemporain, en volume, augmente sensiblement, et certains de ces artistes vivants, dépassent, en termes de ventes, des artistes décédés<ref>Modèle:Article.</ref>.

Influence

Dans l'art urbain, le street art puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi variées que la bande dessinée ou l'affiche. Selon Alain Weill<ref>Voir, par exemple, Le Design graphique : ABCDEF…, coll. Découvertes Gallimard, Paris, 2003.</ref>, spécialiste de l'affiche<ref group="NB">À ne pas confondre avec son homonyme Alain Weill, homme d'affaires du secteur des médias.</ref>, l'essence de l'art urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'après-guerre comme Raymond Savignac, en France, que dans celles des dessinateurs de la contre-culture américaine tels Robert Crumb ou Vaughn Bodē, tous deux figures de proue du comics underground depuis les années 1960.

Chronologie de l'art urbain

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Mur Peint par Fabio Rieti, Paris. Une réalisation Dauphin

On appelle « art urbain » les peintures murales contemporaines réalisées en extérieur, pour agglomérer aux productions artistiques reconnues par les institutions ou le marché de l'art celles issues de volontés individuelles. Appropriation de l'espace public, l'art urbain a fait l'objet de règlements depuis des temps reculés ; il est ainsi interdit de graver son nom sur les parois d'un monument, les enseignes et le collage d'affiches sont soumis à des autorisations. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'essor de la publicité entraîne l'emploi d'artistes pour peindre des images de réclames sur les murs aveugles<ref name="+1">Modèle:Lien web.</ref>. La publicité murale entraîne le paiement d'une taxe, qui finira, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par en libérer les murs. En France, ce sont les affichages de la famille Dauphin fondés en 1921 par Eugène A. Dauphin, qui popularisent le mur peint. À la libération, son fils Jacques Dauphin placarde les affiches de la Libération dans la capitale française. En 1947, en raison de la conduite d'Eugène Dauphin (alias le « Colonel Duc » dans la Résistance), ce dernier obtient la concession des murs et des terrains en friche de la ville de Paris<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De nombreuses réalisations Dauphin sont ainsi créées en collaboration avec des artistes tout au long du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

À partir des années 1970, des artistes peignent sur ces surfaces libres en Europe et en Amérique. Invoquant la volonté de sortir des musées et des lieux privés pour s'adresser à l'homme de la rue, ces artistes cultivent des thèmes et des styles populaires, souvent liées à des revendications sociales Modèle:Harv. Les autorités le traitent comme graffiti quand il n'est pas autorisé, et pour cette raison, les peintres sont anonymes ou s'abritent sous un pseudonyme. Encore aujourd'hui, des artistes comme entre autres JR s'expriment dans les rues sur par des peintures murales à caractère souvent politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1967, Bill Walker entreprend à Chicago le monumental Wall of Respect qui provoque une flambée de réalisations murales<ref name="+1" />.

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Peinture murale à Sarrebruck inspirée de La Cène de Léonard de Vinci<ref>Cliché pris en Modèle:Date-.</ref>.

Années 1960-1970

Années 1980

Graffiti dans le quartier de Bushwick à Brooklyn en 2019
Graffiti dans le quartier de Bushwick à Brooklyn

Les wagons des métros et les panneaux d'affichage des grandes villes américaines se couvrent de tags, revendiquées par des writers depuis la fin de la décennie précédente, et souvent contresignés, orchestrant une sorte de bataille de territoires. Cette époque est aussi celle des premières galeries d'art qui tentent d'exposer en leurs murs ces modes d'expressions, et du renforcement d'un appareil législatif et répressif.

Années 1990

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Fresque dans le jardin d'Embarthe à Toulouse.

Durant cette période, le devant de la scène est principalement occupé par le graffiti hip-hop. La propagation internationale se fait par la télévision ; Jérôme Mesnager rend compte de ses voyages en Afrique à Thierry Ardisson dans l'émission Lunettes noires pour nuits blanches en 1990.

Années 2000

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Détournement de panneaux de Jinks Kunst en Irak à Erbil.

Années 2010

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2013 - Graffiti sur le mur de clôture de l'auberge de la jeunesse à Mons (Hainaut) - Belgique.

Années 2020

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2023 - Rue à Dégrès à Mons (Belgique).

Outils et techniques

Le street art conjugue souvent différentes techniques : le graffiti utilise la bombe aérosol, le pochoir nécessite en général l'utilisation de peintures, le plus souvent aérosol ; l'affiche peut être le support de pochoirs<ref group="NB">Voir le travail de Blek le rat.</ref>, etc.

Les outils

Modèle:Colonnes

Les techniques

Entre autres : Modèle:Colonnes

Styles

Les artistes de street art ont en commun une activité (légale ou non) d'intervention urbaine. La principale distinction avec l'art du graffiti, proche du hip-hop aux États-Unis, est que les street artistes n'ont pas systématiquement recours à la lettre (comme c'est le cas dans les débuts de l'art du graffiti, le writing américain) et à l'outil aérosol, cher aux graffeurs.

Les buts sont variés : dans le cas du tagueur et du graffeur, il s'agit principalement d'apposer son nom ou « blaze », puis d'y développer ses figures (Mode 2) ou ses abstractions (Futura 2000); dans le cas du street art, il s'agit d'une image, d'une signature visuelle, quelle que soit la méthode. On peut citer les affiches peintes de Jean Faucheur, les sérigraphies d'Ernest Pignon-Ernest, les pochoirs de Miss.Tic ou de Jef Aérosol, les autocollants de Clet Abraham et les détournements de Jinks Kunst sur les panneaux de signalisation, les collages de Kim Prisu, petites peintures uniques sur divers support, les peintures au pinceau de Jérôme Mesnager, ou celles à l'aérosol de M. Chat, ou bien encore les photographies d'Antonio Gallego ou en jouant avec les panneaux de signalisation, comme le fait Jinks Kunst.

D'autres sont motivés par l'expression de messages. Leurs intentions sont politiques comme les membres du groupe VLP (Vive La Peinture) qui collent l'image de leur Zuman Kojito dans les rues de Paris, surmonté de bulles lui faisant dire des phrases fondamentales du type : « J'existe », « Je résiste », « Je suis un morceau d'utopie », etc. Leur identité visuelle reste cependant bien reconnaissable.

La plupart des artistes souhaitent avant tout s'exprimer et que leurs œuvres soient vues par la foule des usagers de l'espace public qui finit par mémoriser ses signatures visuelles, leur permettant d'accéder à une forme de célébrité individuelle à laquelle ils aspirent le plus souvent.

Il existe des exceptions. Yann Dumoget, par exemple, inverse la pratique du tag. Au lieu de réaliser des graffitis dans l’espace public, il demande au public de « graffiter » l’espace intime de ses propres peintures. D'autres, comme Cédric Bernadotte, questionnent l'espace public en proposant de se réapproprier un lieu avec des matériaux économiques et accessibles tels que la cellophane<ref>Réappropriations de Cédric Bernadotte.</ref>. Dans les mouvements récents on trouve le mélange du graffiti et de la vidéo ; ainsi le travail d'un artiste comme Blu qui fait de l'animation dans la rue<ref>Modèle:Lien brisé, in Orbeat Magazine.</ref>, et de nouvelles pratiques comme le flacking de l'artiste Ememem qui créé des "pansements pour trottoir"<ref>Modèle:Lien web</ref> insérés dans les nids-de-poule et autres entailles de la ville.

Galerie

Festivals et événements d'art urbain

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Fresque de l'artiste ONSEPT, festival Underground Effect, Paris La Défense, 2015<ref name="Projet Saato underground 1" />.

Les événements d'art urbain, réguliers et ponctuels, sont très nombreux et illustrent la richesse de ce mouvement mondial.

De nombreux événements ont été répertoriés par l'Étude nationale sur l'art urbain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et la Fédération de l'Art Urbain<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Quelques exemples :

En 1975, l'Académie Nationale des Arts de la Rue (ANAR) est cofondée par Maurice Cazeneuve, Jacques Dauphin, Christian Chavanon, Paul Delouvrier, Georges Elgozy, Roger Excoffon, Abraham Moles, ou encore André Parinaud<ref>Nationale des Arts de la Rue</ref>. Présidée par André Parinaud, l'association a pour but de promouvoir les arts de la rue.

Personnalités de l'art urbain

Modèle:Colonnes L'Étude nationale sur l'art urbain a également listé un certain nombre d'acteurs de l'art urbain établi sur le territoire français<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Statut juridique

Modèle:Article détaillé Le statut juridique du street art est complexe et peut fortement varier selon les pays. La difficulté vient d'une part de ce que l'auteur est généralement anonyme, rendant impossible l'attribution de droits d'auteur ; et d'autre part du fait que la réalisation de l'œuvre est par nature illégale, mettant en cause sa pérennité même.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Filmographie

Articles connexes

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Liens externes

Modèle:Liens

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