L'Érythrée connaît une histoire à part entière dès le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle avec le royaume de Saba ; deux siècles plus tard, le royaume D'mt<ref group="N">Se prononce « demte » ou « damate ».</ref> s'établit au centre de l'actuel territoire sur une période de cinq siècles. C'est avec l'empire d'Aksoum, dès le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, que les prémices d'un territoire érythréen voient le jour dans un espace territorial s'étalant du sud-est de l'actuel Égypte à l'actuel Somaliland. Le territoire fut rattaché par la suite à l'empire éthiopien jusqu'à l'arrivée des italiens en Afrique orientale. À la suite de l'achat par les Italiens de la baie d'Assab, au sultan local en 1869, puis de leur occupation de Massaoua en 1885, l’Érythrée est constituée en 1890 en territoire particulier. Après la défaite italienne durant la Seconde Guerre mondiale, l'ONU décide en 1952 de fédérer l’Érythrée à l'Éthiopie, qui l'annexe en 1962. C'est le début de la guerre d'indépendance qui se termine en mai 1991 par la victoire du mouvement indépendantiste, le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) mené par Isaias Afwerki, et donc par la défaite du gouvernement éthiopien. L'Érythrée accède ainsi à l'indépendance en 1993. Les deux pays restent en état de guerre jusqu'à la signature d'un traité de paix en 2018.
Depuis le début des années 2000, l'Érythrée, toujours dirigée par Isaias Afwerki, adopte une attitude répressive et autoritaire, notamment via le service militaire à durée indéterminée (Modèle:Nombre en moyenne), qui provoque un mouvement d'émigration important et aboutit à plusieurs descriptions du pays comme une « prison à ciel ouvert ». De nombreux médias décrivent le pays comme un État gouverné par un régime totalitaire<ref name="nation.co.ke" />,<ref name="mjps" />,<ref name="hrw" />,<ref name="spiegel" />. Il n'existe pas réellement d'institution dans le pays et l'essentiel du pouvoir est concentré entre les mains de son président, Isaias Afwerki<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. L’Érythrée a souffert des sanctions draconiennes imposées par l’ONU en décembre 2009 et renforcées en décembre 2011<ref name=":1" />.
L'Érythrée est, avec un PIB nominal de Modèle:Nombre de dollars américains en 2018 selon le FMI, la Modèle:151e économie mondiale (derrière le Malawi et devant le Monténégro). Le pays affiche un niveau de vie « faible » (Modèle:176e sur 191 au classement IDH en 2021) avec l'un des indices de développement humain les plus faibles du monde (0,492)<ref name="UNDESA_WPP_2019_total_population" />,<ref name="UNDESA2019_release_notes">Modèle:Lien web</ref>, entre l'Éthiopie et la Guinée-Bissau<ref name="hdr2021-22" />. Son économie est basée sur deux secteurs : les minerais et les métaux rares (plus de 40 % de l'économie tourne autour de l'exploitation de l'or, près de 30 % autour du cuivre et 25 % autour du zinc). La population du pays est difficile à évaluer, avec une estimation comprise en 3,6 et 6,7 million d'habitants en 2019 ; elle est comparable à la population de l'Uruguay dans son évaluation la plus basse ou à celle du Kirghizistan ou du Liban dans son évaluation la plus haute. La densité de population du pays n'a fait que croître, passant de Modèle:Unité en 1950 à Modèle:Unité en 2018 ; en 2100, il est estimé que la densité de population atteindra les Modèle:Unité et dépassera la densité de population française.
Le pays est bordé par la mer Rouge à l'est et est frontalier de Djibouti au sud-est, de l'Éthiopie au sud et du Soudan à l'ouest ainsi que de l'Arabie Saoudite et du Yémen par une frontière maritime. Celle avec le Yémen avait créé un différend entre les deux pays jusqu'en décembre 1999<ref>Modèle:Article</ref>. Ce différend fut réglé en partie le 3 octobre 1996 grâce la France, sur le conseil du secrétaire général des Nations Unies, Boutros Boutros-Ghali, à la demande des deux pays. Ce différend avait pour causes quelques îles situées dans en mer Rouge<ref group="N">Voir le document de Monsieur l'Ambassadeur Jean-François Dobelle sur ce différend entre les deux pays : Le différend entre l'Érythrée et le Yémen : la sentence arbitrale du 17 décembre 1999 sur la délimitation des frontières maritimes.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les frontières terrestres s'établissent en s'appuyant en partie sur des cours d'eau alors que le reste du tracé s'établit sur de simples lignes droites à travers les vastes zones arides composant les quatre pays.
Le territoire de l'Érythrée présente l'aspect d'un entonnoir, dont l'est présente une façade de plus de Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":9" /> sur la côte occidentale de la mer Rouge. Le pays est caractérisé par un relief très diversifié<ref name=":9" />, entre le mont Soira culminant à Modèle:Unité d'altitude<ref>Modèle:Lien web</ref> et le lac Kulul et ses Modèle:Unité en dessous du niveau de la mer<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les terres sont constituées en trois grandes parties : des plaines dans l'ouest et le long du littoral, des montagnes au centre et une région autour d'un lac se situant sous le niveau de la mer. Les plateaux du nord-ouest, compris entre Modèle:Unité, sont désertiques tandis que les plateaux, d'une plus haute altitude, dans le sud-ouest, compris entre Modèle:Unité, sont fertiles. La région montagneuse, en réalité des hauts plateaux, est la continuité des hauts plateaux éthiopiens dans son extrémité la plus septentrionale ; l'altitude varie entre Modèle:Unité, le climat est tempéré et la capitale se situe dans l'une des régions les plus élevées de ces plateaux. La zone du littoral, comprise entre la zone sous le niveau de la mer, les hauts plateaux et le Soudan, s'élève jusqu'à Modèle:Unité sur une cinquantaine de kilomètres de large entre la mer Rouge et les hauts plateaux, c'est une zone aride. Les mangroves situées dans des baies le long du littoral sont les plus importantes entre le golfe d'Adulis et le détroit de Bab-el-Mandeb<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le lac Kulul, en partie asséché, a laissé une vaste étendue de sable située sous le niveau de la mer dont les trois-quarts de la superficie se situent en Éthiopie ; au sud-est de cette zone s'étendent de grandes plaines à basse altitude. Le pays s'étend au-delà des terres continentales avec l'archipel des Dahlak et quelques-unes des îles Hanish, qu'il partage avec le Yémen. Cette topographie à notamment permis l'exploitation du sel au niveau du désert Danakil et la pêche dans les îles ; il exploite aussi des réserves d'or, de potasse, de zinc et de cuivre et possède, sans certitude, du pétrole et du gaz naturel<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Chapitre</ref>.
Les eaux, qui couvrent 5,75 % de la superficie totale du pays, sont constituées à l'est par la mer Rouge et au sein même du pays par de nombreuses rivières et des lacs dont ceux de Baraka, de Gergera et de Mai Nefhi ainsi que le lac Kulul. Plusieurs fleuves drainent le pays avec leurs nombreux affluents dont le Wadi Dogali, l'Aligedhe, le Randali et l'Ouéima. Le débit des affluents est contrôlé par un vaste réseau de barrages à travers le pays. Un réseau de 39 barrages en maçonnerie a été mis en place au profit des agriculteurs du pays<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'Assab, située dans la région de Delub-Keih-Bahri, culmine à Modèle:Unité et est un volcan de type rift. Volcan rouge constitué d'une série de cônes volcaniques<ref>Modèle:Lien web</ref>, il porte le nom de la ville d'Assab, située non loin de là. Le Dubbi est un stratovolcan actif dont la dernière éruption remonte à octobre 1861 ; cette éruption est d'ailleurs considérée comme la plus importante d'Afrique à l'époque des temps modernes<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le Jalua est quant à lui le volcan le plus septentrional de la vallée du Grand Rift. Enfin, le Nabro, volcan à caldeira actif, est celui qui est entré en éruption le plus récemment, du 13 juin 2011 à la fin de cette année là<ref>Modèle:Lien web</ref> ; c'est le volcan le plus haut du pays, culminant à Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En dehors de ces régions buissonnantes où résident beaucoup d'acacias, le pays comprend une vallée de sycomores unique, dont l'un des plus majestueux du pays est représenté sur le billet de cinq nakfas érythréens. Les îles abritent quant à elles des marais à mangroves<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>.
Comparaison entre le sycomore du billet et le réel.
Avant la guerre et la déforestation qui ont touché le pays, la faune érythréenne était riche, avec des mammifères très représentatifs de l'Afrique comme l'éléphant, la girafe, le buffle et le lion ; ne subsistent actuellement que la gazelle et l'autruche (péninsule de Buri), le babouin, une centaine d'éléphants dans le sud-ouest du pays et quelques lions sur les hauteurs de Barentu, dans le nord. S'ajoute à cela une faune plus basique (lièvres, chats, phacochères, chacals et quelques espèces de singes) alors que les oiseaux profitent d'une pollution de l'air moins présente que dans certaines parties du globe pour se développer ; le pays connait ainsi une quinzaine d'espèces d'oiseaux endémiques, endémisme qui s'explique également par la forte isolation des régions les unes des autres par le Grand Rift. Les îles en mer Rouge et la forêt tropicale de la capitale jouent un autre rôle ; les premières servent d'escale à de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs provenant d'Arabie, de la mer Rouge et de la Méditerranée alors que la seconde abrite une faune aviaire unique en Érythrée<ref name=":3" />. Les espèces les plus menacées actuellement, marines ou terrestres, sont le vautour africain, le grand requin-marteau, le napoléon, le lycaon, la baleine bleue, le vautour à tête blanche et l'âne sauvage<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les îles du pays, outre le fait de servir d'escale pour les oiseaux migrateurs, profitent d'une géographie sous-marine particulière, avec une profondeur des fonds marins d'une quinzaine de mètres, pour accueillir une petite barrière corallifère, des tortues vertes, des dauphins et des requins<ref name=":3" />.
Depuis quelques années, quelques espèces qui avaient disparu du territoire érythréen reviennent ; c'est notamment le cas de la gazelle de Heuglin qui, après des décennies sans avoir été aperçue dans le pays, s'est montrée dans la région du sud-ouest, Gash-Barka, en 2019<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'Érythrée est marquée par des déséquilibres spatiaux multiples. D'une part, elle possède l'originalité d'avoir une capitale près de sept fois plus peuplée que la deuxième ville du pays, regroupant près d'un cinquième de la population du pays (pour une population estimée à 3,6 million d'habitants) ou à un dixième de la population du pays (pour une population estimée à 6,7 million d'habitants). Au debut du XXIe siècle, la population érythréenne était surtout concentrée dans les pôles urbains comme Asmara, Assab et Keren et dans les hauts plateaux situés vers la moitié ouest du pays alors que ses parties est et sud, notamment autour de la dépression de l'Afar, n'étaient presque pas peuplées.
L'indépendance du pays a stimulé l'économie, notamment au niveau de trois villes importantes : Asmara, la capitale, et deux villes portuaires, Assab et Massaoua. Le taux de croissance du pays, d'après l'Economist Intelligence Unit (EIU), était en 2013 de 8,5 %.
Le tableau ci-dessous liste les principales villes du pays en 2012 de plus de dix mille habitants, classées par défaut en fonction de la population au sein même de la ville et non de leur agglomération péri-urbaine.
Espace aux populations très variées, l'Érythrée est un État unitaire qui, en 1993 après son indépendance, a subdivisé le pays en dix régions avant d'en changer le nombre en 1996. Chaque région possède sa propre assemblée élue localement, à l'exception de l'administrateur régional qui est choisi par le président érythréen.
Régions et leurs capitales
Noms tigrigna et arabe, si donné, respectivement entre parenthèses si différent du nom français
Anseba (ዞባ ዓንሰባ, منطقة عنسبا) a pour capitale Keren ; composée de dix districts, la population était estimée en 2001 à Modèle:Nombre.
Maekel (ዞባ ማእከል, المنطقة المركزية) est la région érythréenne qui comprend la capitale du pays (qui est également la capitale de la région). Composée de sept districts (quatre urbains et trois ruraux), la population était estimée en 2005 à Modèle:Nombre.
Gash-Barka (ዞባ ጋሽ ባርካ, منطقة القاش وبركا) a pour capitale Barentu ; composée de quatorze districts, la population était estimée en 2009 à Modèle:Nombre.
Semien-Keih-Bahri (ዞባ ሰሜናዊ ቀይሕ ባሕሪ, منطقة البحر الأحمر الشمال) a pour capitale Massaoua ; composée de neuf districts, la population était estimée à Modèle:Nombre. Englobant la partie nord de la côte érythréenne, elle englobe également l'archipel des Dahlak.
Debub (ዞባ ደቡብ, لمنطقة الجنوبية) a pour capitale Mendefera ; composée de dix districts, la population était estimée en 2009 à Modèle:Nombre.
Debub-Keih-Bahri (ዞባ ደቡባዊ ቀይሕ ባሕሪ, منطقة البحر الأحمر الجنوب) a pour capitale Assab ; composée de trois districts, la population était estimée à Modèle:Nombre.
Trois aéroports internationaux, situés à Asmara, Modèle:Lien et Modèle:Lien, permettent de desservir le pays vers Le Caire (EgyptAir), Istanbul (Turkish Airlines) et Doha (Qatar Airways) ; il se situent dans trois grandes villes érythréennes assez éloignée les unes des autres. Keren, par exemple, n'a pas d'aéroport bien qu'elle se situe à égale distance d'Asmara que Massaoua à la capitale, mais Massaoua est une ville portuaire qui bénéficie d'une puissance économique plus importante<ref name=":5">Modèle:Lien web</ref>. Le nombre d'aéroports avec des pistes non goudronnés est passé de dix-huit en 1999 à neuf en 2013<ref>Modèle:Lien web</ref>, réduisant ainsi le nombre d'aéroports dans le pays puisque le nombre d'aéroport avec des pistes goudronnées, en comptant les trois aéroports internationaux, s'élève à quatre depuis 2002<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le réseau de voies ferrées est peu développé, il existe une seule ligne parcourant quelques centaines de kilomètres (306 pour être précis)<ref>Modèle:Lien web</ref> reliant Biscia au port de Massaoua en passant par Agordat et la capitale, Asmara<ref name=":5" />. Le réseau n'est pas électrifié et les locomotives sont majoritairement à vapeur bien qu'il existe cinq locomotives diesel. Ce réseau ferré, très petit est-il, n'est fonctionnel que sur le tronçon reliant Asmara à Massaoua, et seulement dans un but touristique ; depuis le début de la pandémie de Covid-19, la ligne est à l'arrêt et nécessiterait des travaux de restauration<ref name=":4" />. La ligne comprend des tunnels et des ponts ferroviaires, parcourant une région inhospitalière d'un point de vue des infrastructures ferrées. Elle passe au-dessus de plusieurs cours d'eau et coupe de nombreux villages (bien que ces derniers ne soient coupés que très rarement par la circulation ferroviaire). La ligne se sépare à Dogali mais ce bout de ligne de quelques centaines de mètres n'est pas exploitable. Toujours à Dogali, des anciennes parties de voies ferrées servent de routes automobiles (des pistes de terre) et les ponts ferroviaires peuvent servir à certains endroits de pont pour les autres usagers.
Le pays compte deux ports d'importance nationale : Assab et Massaoua. Ces deux ports permettent le développement économique des deux villes et renforcent la position érythréenne dans les régions peu hospitalières de la côte. Assab prend une position géostratégique très importante<ref name=":4" /> dans le sud du pays, étant situé au nord du détroit de Bab-el-Mandeb, donnant d'une part sur le golfe d'Aden et l'océan Indien et d'autre part sur la mer Rouge et le canal de Suez ; c'est l'une des routes maritimes les plus fréquentées au monde<ref name=":5" />,<ref name=":4" />.
Le pays n'arrive pas à tirer parti gagnante de ses deux ports. Celui de Massaoua, par exemple, occupe une position stratégique mais ne peut accueillir que cinq à six gros navires pour un volume annuel de 27 000 containers en 2019 alors que le port de Djibouti en accueillait près d'un million sur la même année<ref name=":4" />. Le port d'Assab pourrait tout de même connaître un revirement géopolitique grâce à la construction d'une route asphaltée de moins d'une centaine de kilomètres de long entre la frontière éthiopienne et le port. L'Érythrée peut en effet se réjouir d'avoir l'Éthiopie privée de côte à l'est avec les problèmes internes de la Somalie et l'envie de dépendance envers le port de Djibouti qui représente 90 % des importations maritimes du pays enclavé. Pour réduire cette dépendance, l'Éthiopie a financé, avec le soutien de la Chine, une route vers Assab<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les routes sont le moyen le plus efficace pour se déplacer dans le pays, avec des axes majeurs partant tous de la capitale. Il y a quatre axes majeurs : Asmara - Massaoua, Asmara - Teseney (en passant par Keren, Agordat et Barentu), Asmara - Adi Quala (en passant par Mendefera) et Asmara - Adi Keyh (en passant par Dek'emhare). Assab est mieux reliée aux pays voisins (Djibouti et Éthiopie) que dans l'Érythrée. Le réseau de voiries goudronnées est vieux, à l'exception des grandes villes, et il est déconseillé de rouler de nuit<ref name=":5" />.
1950 : commission des Nations unies en Érythrée qui souhaite l'indépendance envers le Royaume-Uni.
1952 : ratification de la constitution fédérant l'Éthiopie et l'Érythrée par le roi [[Haïlé Sélassié Ier|Hailé Sélassié {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]].
1958 : fondation du Mouvement de libération de l'Érythrée (MLE).
L'Érythrée se situe dans ce qui est appelé le « berceau de l'humanité », c'est-à-dire une région où des découvertes paléoanthropologiques importantes ont été mises à jour. Au Tchad, par exemple, Toumaï peut être considéré comme l'hominidé le plus vieux alors que les hominidés avec une capacité cérébrale de plus de Modèle:Unité ont été découverts au Kenya et en Érythrée<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La protohistoire érythréenne pourrait avoir débuté avec ce qui est nommé le pays de Pount, Ta Nétjer pour les égyptiens antiques, et qui se serait situé le long de la côte africaine et sud-arabique de la mer Rouge, sur un territoire s'établissant du Soudan à la Somalie et au Yémen de l'autre côté de la mer.
La première mention du pays de Pount remonte au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle avec une mention sur la pierre de Palerme à l'époque du pharaonSahourê de la [[Ve dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} dynastie]]. Les égyptiens sous l'Ancien Empire ont eu à plusieurs reprises des rapprochements avec le pays de Pount comme le montre des blocs sculptés découverts en 2003 sur le site funéraire d'Abousir. Sous le Moyen Empire, les expéditions vers Pount sont de plus en plus nombreuses ; mais c'est sous le Nouvel Empire, avec l'expédition supervisée par le haut fonctionnaire Nehesy pour la reineHatchepsout, que les plus grandes connaissances sur le peuple du pays nous sont parvenues grâce à des reliefs sur les murs du portique nord de la seconde terrasse du temple funéraire de la reine. Le pays était convoité pour la myrrhe, l'encens, l'obsidienne et les peaux de bêtes exotiques comme le léopard.
Relief représentant l'expédition égyptienne au Pount.
Antiquité
D'mt, Saba, Ona et les Babyllinioi
Le pays de Pount, dont la localisation reste incertaine, disparait et laisse place vers le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle au royaume D'mt, aussi orthographié Damat ou encore Da'amot. Ce royaume est situé dans le centre-sud de l'actuelle Érythrée et dans le nord de l'Éthiopie, où se situait Yeha, la capitale. Le royaume aurait eu des relations avec le royaume de Saba, installé dans le Yémen sur l'autre rive de la mer Rouge. Il est certain que des procédés d'irrigation pour la culture du millet aient existé, le royaume travaillait également le fer et les seules traces archéologiques d'importances de ce royaume sont les ruines du temple de Yeha. C'est de ce royaume que serait né le royaume d'Aksoum, bien que la transition entre les deux royaumes reste floue. Pendant cette transition, les deux royaumes cohabitent dans la région et prend comme capitale Adulis, le long de la côte. Les Babyllinioi coupent le royaume d'Aksoum à cette période, la partie occidentale prend la ville de Kassala comme ville politique secondaire ; aux alentours du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, cette partie du royaume deviendra indépendante, c'est le peuple des Aroteres.
Le royaume de Saba est surtout connu pour la reine de Saba (un épisode biblique la concernant avec un voyage dans le royaume de Salomon). Comme dit plus haut, des relations auraient été possibles bien que certains historiens réfutent cette hypothèse ; l'un des indices laissant penser à ces relations serait les inscriptions des quatre rois D'mt faisant références aux rois régnant sur Saba.
La culture d'Ona n'est pas très importante dans l'histoire érythréenne, bien qu'elle marque une longévité de près de Modèle:Nombre entre 1500 et 100 Modèle:Abréviation. Durant cette période, des poteries rouges typiques de la culture créeront un contact avec les Égyptiens<ref>Modèle:Lien web</ref>, soutenant la certitude d'un contact entre Égyptiens et le pays de Pount ainsi que D'mt.
Le site d'Ona où la culture éponyme s'est développée.
Un autre peuple, les Babyllinioi, qui occupait le Soudan du Sud actuel, occupait le sud-ouest de l'Érythrée. Peu de choses sont connues à propos de ce peuple. Il aurait prospéré en Afrique de l'est du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au nord de ce dernier prospérait à la même époque le rival de l'Égypte : le royaume de Koush (ou de Kerma). Il est possible que ce dernier ait occupé une partie de l'ouest érythréen.
C'est le premier État à adopter de manière officielle le christianisme en 330 comme religion d'État à travers le monde, pour comparaison, l'Empire romain ne l'adopte que cinquante ans plus tard avec l'adoption de l'Édit de Thessalonique. Durant ce même siècle, le royaume du Simien prend place au centre du royaume axoumite.
Le royaume est devenu l'un des plus importants du monde pour une raison très simple : il se situait sur le carrefour des routes maritimes entre l'Empire romain et le monde indien. Cette position géostratégique a permis au royaume d'avoir une économie très importante et pour renforcer cette dernière, il n'hésitera pas dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle à frapper ses propres pièces de monnaie. Matara, Adulis et Qohaito sont trois villes actuellement en Érythrée qui furent importantes pendant l'époque du royaume.
Bien que située dans le nord actuel de l'Éthiopie, la ville antique d'Aksoum a fait rayonner l'Érythrée et la ville est considérée comme étant le lieu qui logerait l'Arche d'alliance (le coffre qui, d'après la Bible, renferme les Tables de la Loi) mais aussi la maison de la reine de Saba, ce qui pourrait confirmer la théorie selon laquelle le royaume de Saba s'est bel et bien étendu au-delà du Yémen actuel.
À partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le royaume se nomme lui-même « Éthiopie » — terme utilisé durant l'Antiquité pour désigner l'Afrique sub-égyptienne, le terme « Afrique » n'étant utilisé que pour désigner les terres autour de Carthage — et deux siècles plus tard, les musulmans fuyant la persécution des Quraychites à La Mecque arrivent dans le royaume, ce qui engendrera de bonnes relations plus tard entre l'Éthiopie et les pays musulmans de l'Arabie.
Le royaume d'Alodie est un autre royaume dont l'étendue géographique regroupait le sud de la Nubie jusqu'à la mer Rouge dans l'actuelle Érythrée du nord ; l'Érythrée était à la fin de l'Antiquité partagée entre deux royaumes, celui-ci et celui d'Aksoum. Le royaume d'Alodie n'a pas grandement contribué à l'histoire antique de l'actuel pays. D'un point de vue historique, c'est surtout pendant le Moyen Âge que le royaume prendra une part importante dans la région. Il est fondé à la confluence du Nil Bleu et du Nil Blanc, au niveau de Soba, la capitale du royaume, qui correspond à Khartoum et est, avec la Makurie et la Nobatie, le fruit de la chute du royaume égyptien de Méroé. Il voit le jour au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'empire éthiopien remplace celui d'Aksoum en conservant les mêmes frontières. C'est un empire copte chrétien, à l'exception de la bande des Afars, dans le sud de l'Érythrée, qui reste sous le chamanisme.
Vers le milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le royaume de Medri Bahri voit le jour dans l'ouest et le centre érythréen. Medri Bahri, c'est avant d'être un royaume éthiopien une entité indépendante.
Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le sultanat d'Adal, établit à la suite de la chute du sultanat d'Ifat, prend le contrôle du sud érythréen. C'est le premier sultanat musulman sunnite présent en Érythrée. Le sultanat mena de nombreuses guerres contre l'empire éthiopien.
De 1270 à 1755, c'est la dynastie salomonide qui dirige, se réclamant de la descendance du roi Salomon et de la reine de Saba, dont on dit qu’elle donna naissance au premier [[Menelik Ier|roi Ménélik {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] (vers -950) après sa visite à Salomon, relatée dans la Bible, dans la ville de Jérusalem. Elle est aussi l'une des deux plus vieilles maisons royales dans le monde avec la maison impériale du Japon.
Zemene Mesafent (1755 à 1855) est ensuite une période pendant laquelle les empereurs « régnaient mais ne gouvernaient pas ».Modèle:Refsou
Époque moderne
Au tout début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le royaume de Medri Bahri, l'empire éthiopien ainsi que le sultanat d'Adal voient s'installer sur les côtes érythréennes près de Massoua l'empire ottoman. Vers 1560, le sultanat d'Adal laisse place à celui d'Harar, qui occupe toujours le sud de l'Érythrée mais les Afars reprennent cette bande côtière, réduisant le territoire du sultanat, mais moins d'une dizaine d'années plus tard, les ottomans s'emparent de cette zone côtière et contrôle ainsi les côtes érythréennes dans leur totalité, ce qui procure à l'empire un contrôle direct sur la mer Rouge.
Époque contemporaine
Le royaume de Medi Bahri disparait en 1868 quand l'empire ottoman arrive à prendre le contrôle de l'Érythrée tout entière. Mais en 1883, l'empire ottoman se brise en Afrique ; il perd tous ses territoires en Afrique du nord avec le Royaume-Uni et perd la région d'Assab en Érythrée avec l'Italie.
[[File:Erythrée, une lire à l'effigie d'Umbert Ier, roi d’Italie et chef de la colonie d’Erythrée.jpg|thumb|
Érythrée, pièce de monnaie d'une lire, recto et verso, datant de 1891, à l'effigie d'[[Humbert Ier (roi d'Italie)|Humbert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], roi d’Italie.
L'Italie commence à s'engager sur les rives de la mer Rouge le Modèle:Date, lorsque la Società di Navigazione Rubattino achète la baie d'Assab au sultan local<ref name="Lionel Cliffe & Basil Davidson">Lionel Cliffe & Basil Davidson, The Long Struggle of Eritrea for Independence and Constructive Peace, Modèle:P..</ref>,<ref name="SuakinandMassawa1">Ghada Hashem Talhami, Suakin and Massawa Under Egyptian Rule, 1865-1885, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date, le gouvernement italien prend le contrôle du port d'Assab par décret<ref name="Britannica1911_Erythree">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Eritrea », dans Modèle:Lang, 1911 Modèle:Détail éditionModèle:Lire en ligne. {{#ifeq:||{{#if:||}}|}}.</ref>.
Trois ans plus tard, en 1885, l'Italie remplace les Anglo-Égyptiens dans le port de Massaoua puis entreprend de conquérir l'intérieur<ref name="Lionel Cliffe & Basil Davidson"/>. La colonie d'Érythrée qui regroupe les deux territoires est créée le Modèle:1er janvier 1890<ref name="Britannica1911_Erythree"/>.
L'avancée italienne en Éthiopie est arrêtée à la bataille d'Adoua en 1896.
Les Britanniques envahissent l'Érythrée le Modèle:Date, jour de la prise de Kassala à la frontière avec le Soudan<ref name="brett-james, chp3">Anthony Brett-James, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 3.</ref>,<ref name="platt account">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Gen. Platt, Account of Operations in East Africa, London Gazette.</ref>. La direction des opérations est assurée par le lieutenant généralWilliam Platt<ref name="brett-james, chp3"/>, commandant des forces britanniques au Soudan<ref name="brett-james, chp1"/>. Les 4e et 5e divisions d'infanterie indiennes, commandées respectivement par les majors générauxNoel Beresford-Peirse<ref name="brett-james, chp3"/> et Lewis Heath<ref name="brett-james, chp1">Anthony Brett-James, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 1.</ref>, progressent durant les deux semaines suivantes en direction de la ville fortifiée d'Agordat. La Modèle:4e indienne prend la route septentrionale par Sabderat, Keru et Agordat et la Modèle:5e indienne la route méridionale par Tessenei et Barentu<ref name="brett-james, chp3"/>. Elles parcourent Modèle:Unité en Modèle:Nombre et enlèvent successivement plusieurs villes aux Italiens. Elles percent les positions italiennes dans les collines et prennent Agordat le [[1er février|Modèle:Abréviation discrète février]]<ref name="Compton, p44-49">Compton Mackenzie, Eastern Epic, Modèle:P..</ref>,<ref name="brett-james, chp3"/>, après deux jours de combat (Modèle:4e), et Barentu le lendemain (Modèle:5e)<ref name="brett-james, chp3"/>.
La bataille décisive de la campagne a lieu à Keren, ville à Modèle:Unité à l'est d'Agordat<ref name="Compton, p52-64">Compton Mackenzie, Eastern Epic, Modèle:P..</ref>. La bataille de Keren marque un tournant de la conquête de l'Érythrée et de l'Éthiopie par les Britanniques<ref name="messmer">Entretien de Pierre Messmer avec Alain Leterrier, Paul-Alain Prigent et Mohamed Abdelmajid, Paris, Modèle:Date-, sur www.lesnouvelles.org.</ref>. Après cet affrontement, la résistance des troupes italiennes est beaucoup plus faible<ref name="messmer"/>. Selon Pierre Messmer, les Italiens estiment ne plus être en mesure de remporter la victoire sur ce théâtre d'opérations et la capitulation de leurs unités est en général rapide<ref name="messmer"/>.
La Modèle:5e indienne se dirige ensuite vers la capitale Asmara, à Modèle:Unité à l'est de Keren<ref name="brett-james, chp6">Anthony Brett-James, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 6.</ref>, tandis que la Modèle:4e indienne reste à Keren quelques jours et retourne en Égypte début avril<ref name="London_Gazette_3545">Modèle:Pdf Wavell, Archibald, Official despatch: Operations in East Africa November 1940 - July 1941, Modèle:P..</ref>. Asmara est déclarée ville ouverte et les troupes britanniques s'en emparent le [[1er avril|Modèle:Abréviation discrète avril]]<ref name="brett-james, chp6"/>. Trois jours plus tard, la Modèle:10e indienne se dirige vers Massaoua située à une centaine de kilomètres d'Asmara, sur la côte<ref name="brett-james, chp7">Anthony Brett-James, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 7.</ref>. Les Italiens disposent de Modèle:Unité<ref name="brett-james, chp7"/>, de tanks et de véhicules blindés pour défendre Massaoua, un objectif portuaire stratégique<ref name="messmer"/>,<ref name="Compton, p66">Compton Mackenzie, Eastern Epic, Modèle:P..</ref>. Après quelques affrontements initiaux, la résistance s'effondre et les unités indiennes et la brigade française d'Orient prennent Massaoua le 8 avril<ref name="brett-james, chp7"/>.
De l'annexion par l'Éthiopie à l'indépendance
À la suite des victoires alliées du printemps 1941, les Britanniques administrent alors l'Érythrée. Dès 1942, des projets divers sont élaborés pour l'avenir du territoire. L'armistice, signé par l'Italie le Modèle:Date-, ne contient aucune disposition concernant les anciennes colonies italiennes<ref>Sur les colonies italiennes après la Seconde Guerre mondiale, voir Gianluigi Rossi, L’Africa italiana verso l’indipendenza (1941-1949), Giuffrè, Milano, 1980, 626 p.</ref>. Dès 1944, l'ONU et les États-Unis proposent de rattacher l'Érythrée à l'Éthiopie, qui réclame un port sur la mer Rouge. Lors des conférences internationales (Potsdam, Londres, Paris), plusieurs solutions sont débattues (partition, indépendance, rattachement à l'ÉthiopieModèle:Etc.), sans qu'une solution soit trouvée lors de la signature de la paix le Modèle:Date-.
Faute d'accord entre les puissances, la question est renvoyée à l'ONU en septembre 1948. Les États-Unis souhaitent conserver leurs bases installées à Massaoua et Asmara, ce qui leur semble garanti par un rattachement à l'Éthiopie. En mai 1949, l'accord Bevin-Sforza prévoit la partition de l'Érythrée entre le Soudan et l'Éthiopie, mais il est rejeté par l'Assemblée de l'ONU. C'est finalement la résolution 390 (v) du Modèle:Date- qui fait de l’Érythrée Modèle:Citation<ref>Résolution 390 (v) du Modèle:Date- des Nations unies, voir sur le site des Nations unies.</ref>.
Cette résolution prévoit que l'acte fédéral final devra être ratifié par la future Assemblée nationale érythréenne, et lors de la proclamation de la future Constitution érythréenne. Ces premières élections parlementaires se déroulent le Modèle:Date- sous la surveillance d'une commission des Nations uniesModèle:Refsou. Une assemblée représentative de Modèle:Nombre est élue par les Érythréens.Modèle:Refsou L'assemblée approuve le projet de constitution proposée par l'ONU le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, l'empereur d'Éthiopie, Haïlé Sélassié, ratifie la constitution. L'Assemblée représentative devient alors l'Assemblée érythréenne et la résolution des Nations unies visant à fédérer l'Érythrée avec l'Éthiopie devient effective. Elle est confirmée par une nouvelle résolution du Modèle:Date-.
L'Érythrée et l'Éthiopie sont alors liées par une structure fédérale assez souple sous la souveraineté de l'empereur. L'Érythrée dispose de sa propre organisation administrative et judiciaire, son propre drapeau et une autonomie sur ses affaires internes, y compris la police, l'administration locale et la fiscalité. Le gouvernement fédéral impérial est chargé des affaires étrangères (y compris commerciales), de la défense, des finances et des transports.
Bien que cette fédération soit théoriquement entre égaux, en 1954, Haïlé Sélassié interdit les partis politiques érythréens, ainsi que la presse indépendante<ref>Human Rights Watch (HRW), Service for Life — State Repression and Indefinite Conscription in Eritrea, avril 2009, Modèle:P., https://www.hrw.org/sites/default/files/reports/eritrea0409web_0.pdf.</ref>. En 1955, l'arabe et le tigrinia, les langues les plus couramment utilisées sur le territoire érythréen, sont remplacées au profit de l'amharique<ref>Fabienne Cayla-Vardhan, « Les enjeux de l’historiographie érythréenne », Centre d’études d’Afrique noire, IEP Bordeaux, Modèle:N°, 2000, Modèle:P..</ref>, et en 1959 le drapeau érythréen est interditModèle:Refsou.
Guerre d'indépendance
En 1962, une pression sur l'Assemblée érythréenne lui fait abolir la fédération et accepter l'annexion par l'Éthiopie. C'est le début de la guerre d'indépendance de l'Érythrée.
En 1974, débute la révolution éthiopienne. La junte militaire Derg qui gouverne l'Éthiopie après la chute du négus Haïlé Sélassié doit faire face à trois conflits : la guerre érythréenne de sécession, la guerre civile éthiopienne et la guerre de l'Ogaden. Elle est aidée par l'Union soviétique, notamment après 1978 et la défaite des somaliens<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De 1978 à 1986, le Derg lance huit importantes offensives en Érythrée, sans parvenir à le dominer. En 1988, le FPLE prend Afabet, où se trouvent les quartiers généraux de l'armée éthiopienne au nord-est de l'Érythrée. Le FPLE progresse ensuite vers Keren, deuxième ville d'Érythrée.
En mai 1991, des militants du Front de libération du peuple du Tigré, proche du FPLE et soutenus par les États-Unis, renversent le Derg. Un gouvernement provisoire est mis en place. Des pourparlers de paix se déroulent alors à Washington. L'Éthiopie reconnaît le droit de l'Érythrée à organiser un référendum, qui aboutit à l'indépendance du pays le Modèle:Date-. Le nouvel État est présidé par Isaias Afewerki.
En 1995, des affrontements opposent l'Érythrée au Yémen à propos de la possession des îles Hanish, au sud de la mer Rouge<ref>Modèle:Lien web</ref>. La Cour de justice internationale les attribue ensuite en grande partie au Yémen.Modèle:Refsou
En 2001, le gouvernement a censuré toute la presse privée<ref>Érythrée / Liberté de la presse, Réseau africain pour la presse du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, newsletter no 58, Modèle:Date-.</ref>, arguant que cette dernière était inféodée aux intérêts étrangers et menaçait l'intégrité et l'indépendance du pays<ref name="hassan">Michel Collon et Grégoire Lalieu, La Stratégie du chaos, Impérialisme et Islam, Entretiens avec Mohamed Hassan, Investig'action - Couleurs livres, Modèle:P..</ref>. En 2002, tous les groupes religieux hors les quatre principaux (églises orthodoxe d'Érythrée, église luthérienne d'Érythrée, église catholique, islam) ont été interdits, ceci notamment afin de lutter contre l'influence politique pro-américaine des courants pentecôtistes<ref name="hassan" />.
L'Érythrée et l'Éthiopie se livrent une guerre par procuration en Somalie, l'Érythrée comptant parmi les principaux soutiens aux insurgés islamistes qui combattent l'invasion de l'armée éthiopienne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « AU calls for sanctions on Eritrea », BBC News, Modèle:Date-.</ref>.
Enfin, un différend territorial oppose par ailleurs l'Érythrée à Djibouti sur sa frontière sud depuis 2008<ref>Simon Imbert-Vier, « Invention et réalisations de la frontière djibouto-érythréenne », Africa (Roma), LXIV, 1-2, 2009, Modèle:P..</ref> qui vaut à l'Érythrée des sanctions des Nations unies, sanctions levées le 14 novembre 2018<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Le Conseil a ainsi adopté à l'unanimité cette résolution élaborée par la Grande-Bretagne et levé l'embargo sur les armes, toutes les interdictions de voyage, les gels d'avoirs et autres sanctions<ref name=":0" />.
Le Modèle:Date-, l'Érythrée est l'un des cinq pays de l'ONU votant contre la résolution ES-11/1 ayant pour but de sanctionner et condamner l'invasion de l'Ukraine par la Russie<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le régime politique du pays est très fermé et les libertés restreintes. Sonia Le Gouriellec parle d'un « complexe obsidional » du régime vis-à-vis de ses voisins et de la communauté internationale qui ne l'a pas soutenu après son indépendance<ref>Sonia Le Gouriellec, Enjeux internationaux, France Culture, Modèle:Date- .</ref>. Isaias Afwerki est président sans nouvelle élection depuis 1993.
De nombreux Érythréens quittent leur pays (plus de 300 000 en dix ans selon l'agence aux réfugiés de l'ONU<ref name=Africa>Modèle:Article.</ref>), pour des raisons économiques ou politiques, et cherchent un asile dans des pays proches<ref>Roland Gauron, « Pourquoi les Érythréens affluent vers l'Europe », Le Figaro, Modèle:Date-.</ref> (Éthiopie, Djibouti, Soudan<ref>Des camps de réfugiés entre le Soudan et l'Éthiopie sont ainsi gérés par l'UNHCR où les migrants s'entassent par dizaines de milliers.</ref>, Yémen, Arabie saoudite, etc.<ref>Fabienne Le Houérou, Migrants forcés éthiopiens et érythréens en Égypte et au Soudan, Paris, L'Harmattan, 2004.</ref>) ou lointains. Ils constituent ainsi une partie importante des personnes qui tentent de traverser la Méditerranée clandestinement pour venir en Europe<ref>Entre le Modèle:1er et le Modèle:Date-, Modèle:Unité sont arrivés par bateaux sur les côtes italiennes, selon Terrelibere.</ref>. L'homosexualité est interdite et peut induire une peine de prison de trois ans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, l'excision reste la norme même si elle est officiellement interdite<ref name="Vilmer & Gouéry p107">Modèle:Ouvrage.</ref>.
La constitution érythréenne prévoit un parlement monocaméral de Modèle:Nobr, l'Assemblée nationale. Tous les sièges sont occupés par des membres du parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice. Depuis l'indépendance en 1993, aucune élection législative ou présidentielle n'a eu lieu, le gouvernement prétextant l'occupation d'une partie du territoire. Des élections municipales et régionales ont néanmoins été organisées de manière irrégulière
La part du PNB allouée à la défense était de 20,9 % en 2006.
Service militaire
Le service militaire, créé en 1994, concerne tous les hommes et les femmes de Modèle:Nobr. Selon la loi, toute personne arrivant à sa dernière année de scolarité doit effectuer Modèle:Nobr de service national, dont six mois d’entraînement militaire. Le service militaire démarre toujours dans le camp de Sawa situé au nord-ouest du pays, près du Soudan<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le service obligatoire peut être indéfiniment prolongé depuis 2002<ref name=p138>Modèle:Ouvrage.</ref> et dure Modèle:Nombre en moyenne, avec une permission tous les Modèle:Nombre.
Il se déroule dans des conditions difficiles (viols des femmes<ref name="Vilmer & Gouéry p107" />, travaux forcés non-rémunérés<ref name=p138/> dans des mines, des fermes ou des chantiers), ce qui entraîne la désertion et l'exil d'un grand nombre d'Érythréens<ref>« Pourquoi les Érythréens demandent-ils l'asile ? », Espoir d'Asile, 2015 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Ils étaient ainsi environ 3 000 par mois à fuir le pays vers 2013 selon le Haut Commissariat aux réfugiés<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Cela conduit aussi certains jeunes à abandonner leur scolarité pour échapper à la conscription et à cette forme d'esclavage. Ce choix les prive cependant de toute perspective d’avenir car, sans certificat les dégageant de leurs obligations militaires, ils ne peuvent pas accéder aux rations alimentaires ni monter une entreprise, acquérir une ligne de téléphone portable, passer le permis de conduire ou ouvrir un compte bancaire. De plus, l’armée procède à des perquisitions systématiques de maison en maison pour arrêter les personnes soupçonnées d’essayer de se dérober au service national<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2022, les familles des personnes qui ont fui le service militaire sont sanctionnées par les autorités par exemple en étant expulsé de leurs logements<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La croissance urbaine du pays, d'ici à 2050, est l'une des plus élevées du monde, estimée à plus de 300 % d'augmentation<ref>Science et Vie, Modèle:N°, Modèle:P..</ref>.
Il y aurait environ Modèle:Unité de métis issus d'unions entre Érythréens et Italiens pendant la colonisation. Ils sont de nos jours très intégrés, et vivent surtout dans les grandes villes (Asmara, Assab…), et ils parlent surtout le Tigrinya ou le Tigré. Les métis qui parlent italien sont très rares. Au temps de la colonisation italienne, les métis étaient rejetés par le régime fasciste italien.
La population européenne tend à diminuer, en fonction des crises : les Italiens, qui formaient 10 % de la population avant 1941 ne sont plus qu'une centaine en 2016, et ils sont souvent liés au lycée italien d'Asmara. Le nombre des autres Européens peut varier d'une année à une autre, et il est difficile d'estimer un chiffre précis.
Les Arabes sont plus visibles : estimés entre 20 000 et 25 000, ils sont souvent confondus avec les Rashaidas, arabophones de la côte et d'Assab. Ils sont souvent originaires du Yémen ou du sultanat d'Oman. Les Arabes sont surtout des commerçants, ou des pêcheurs traditionnels, qui utilisent des boutres.
Les religions principales sont l'islam, principalement sunnite, qui regroupe environ 50,52% de la population ; et le christianisme, représentant 40,48 %. La plupart des chrétiens érythréens faisant partie de l'Église érythréenne orthodoxe, une des Églises (improprement) dites « coptes » (monophysites, et non grecques-orthodoxes), en communion avec ses homologues éthiopienne et égyptienne<ref>[1].</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Langues
Modèle:Article détaillé
Les Érythréens parlent neuf langues appartenant aux groupes sémitique et couchitique de la famille chamito-sémitique, écrites avec l'alphasyllabaire guèze ou l'alphabet arabe. Le tigrigna et le tigré, représentent 81 % des locuteurs en 1996. Les autres langues parlées sont l'afar et le saho (5 % chacune), le bilen (3 %), le rashaida (3 %), l'amharique, etc.<ref>Modèle:Article.</ref> Le tigrinya est une langue cousine du guèze, langue liturgique de l'Église monophysite. Le tigrina est parlé par environ 53 % de la population en langue maternelle, et il est estimé qu'au moins 25 % de la population le parle en seconde langue. Donc, à des degrés divers, le tigrina serait parlé par au moins 75 à 80 % de la population du pays.
Pendant l'occupation du pays par l'Éthiopie, de 1951 à 1993, le régime fit tout pour faire disparaître la langue italienne, associée au colonisateur et régime fasciste italien. Cette politique remporta un certain succès, puisque l'italien a presque disparu en Érythrée. Cependant, il continue à être enseignée au lycée italien d'Asmara et dans quelques autres écoles ou institutions.
L'anglais, arrivé pendant la Seconde Guerre mondiale, soit assez récemment, est la seconde langue administrative du pays, afin d'aider à l'unification des différents groupes linguistiques. Tous les textes administratifs importants sont traduits en anglais, qui est aussi utilisé au Parlement, dans l'armée et par les membres du gouvernement. L'anglais, avec l'amharique, était d'ailleurs promu par le régime éthiopien pendant l'occupation du pays.
L'arabe, parlé par une minorité de la population, a également le statut de langue officielle avec le tigrigna et l'anglais.
Économie
Modèle:Article détaillé
La guerre d'indépendance a été dévastatrice pour l'économie érythréenne. L'économie de l'Érythrée a dû faire face à de nombreuses difficultés après l'indépendance obtenue en 1993 et la rupture monétaire avec l'Éthiopie en 1995, à la situation politique, en particulier le conflit avec l'Éthiopie à partir de 1998 et à la sécheresse de 2002-2003<ref name="Atlas">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Atlas de l'Afrique, éditions du Jaguar, Paris, 2009, Modèle:P..</ref>. La guerre de 1998 à 2000, cause Modèle:Unité de dommages<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et empêche les récoltes dans la région la plus productrice du pays, Modèle:Refnec. L'inflation a augmenté de 700 % dans les années 2000<ref name="Africa" />.
L'infrastructure est relativement développée, en particulier les routes et les ports, mais ils sont sous-utilisés.
En 2021, le PNUD classe le pays au [[Liste des pays par IDH|Modèle:176e rang]] sur 191 en termes d'IDH, avec une espérance de vie de Modèle:Nobr, une scolarisation moyenne de Modèle:Nobr<ref name="hdr2021-22" />. Par ailleurs seulement 32 % de la population a accès à l'électricité<ref name=226p>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les produits alimentaires de base sont rationnés<ref name=Africa/>.
Les transferts de fonds en provenance de la diaspora des Érythréens émigrés est la principale source de revenu du pays. L'agriculture fournit 11 % du produit intérieur brut. Le pays exporte du bétail, de la viande et de la gomme arabique.
Fichier:Coffee ceremony.jpgUne femme érythréenne lors de la cérémonie traditionnelle du café, appelée bun kiš kiš en tigrigna.Fichier:Alicha 1.jpgAlicha begee, un des plats érythréens les plus typiques du pays, formé d'une galette nommée injera sur laquelle sont déposées différentes sauces (on voit ici une sauce orange faite à base de lentilles). La sauce du milieu élaborée à base de poulet est généralement très épicée. Ce plat est servi le plus souvent dans une grande assiette, afin que le repas puisse être partagé en convivialité.
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Arnaldo Mauri, « Eritrea's early stages in monetary and banking development », International Review of Economics, Modèle:Vol., Modèle:N°, 2004, Modèle:P.Modèle:ISSN
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jonathan Miran, « Red Sea citizens ». Cosmopolitan Society and Cultural Change in Massawa, Bloomington, Indiana University Press, 2009, XIV-380 p.