Elle est issue d’une scission organisée par plusieurs enseignants de l'université Lumière-Lyon-II en 1973. Fondée avec la participation d'enseignants appartenant à la droite radicale<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>, elle a été un des lieux d'élaboration du courant d'extrême droite connu sous le nom de Nouvelle Droite<ref name=":1" />.
Née au début des années 1970 d'une scission de professeurs de l'université Lyon-II à la suite des événements de Modèle:Nobr, l'université Lyon-Modèle:III est officiellement créée en 1973. Henri Roland est alors élu président de l'université (fonction créée par la loi Faure de 1968), tandis que l'université elle-même est organisée selon un modèle inspiré des facultés de l'« avant 1968 »Modèle:Sfn.
Bien qu'une scission de la nouvelle université Lyon-II ait été envisagée par le ministère de tutelle dès sa création, la création de la nouvelle université se fait avec la participation active d'éléments de la droite radicale, gaulliste et anti-gaulliste<ref name=":3" /> : André Decocq est « doyen » de l'UER de droit, Jacques Goudet est à la tête de l'institut des langues et est élu vice-président enseignantModèle:Sfn. Tous deux sont membres de l'UNI et du SAC<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":3" />. Le deuxième vice-président est Gérard David, membre des Républicains indépendantsModèle:Sfn. Jean Haudry est doyen de l'UER de lettres. Mais l'UER de philosophie est dirigée jusqu'en 1987 par François Dagognet, et l'IAE par André Varinard (futur recteur)Modèle:Sfn.
L'université s'oppose aussi à ce qu'elle appelle la « politisation » ; en 1975, le président Henri Roland refuse ainsi de proposer au conseil universitaire des étudiants appartenant aux listes pourtant majoritaires, plutôt à gauche, leur préférant des organisations classées à droite<ref name=":3" />. Le rapport Rousso souligne ainsi : Modèle:Citation
Placée au centre-ville, Lyon-III attire un certain nombre d'étudiants, notamment en raison de son enseignement de filières spécifiques (gestion) ou de diverses langues rares : en 1974, elle compte Modèle:Nombre ; en 1979, 10 014 ; en 1984, 13 022 ; en 1989, 14 670 ; en 1990, 15 186 ; en 1993, 17 034Modèle:Sfn. En octobre 1978, elle accueille le Centre d'analyse et de traitement automatique de la Bible et des traditions écrites (CATAB), dirigé par Gérard Weil, qui se brouille ensuite avec Jacques Goudet, élu président de l'université en 1979Modèle:Sfn. L'université est ainsi politiquement hétérogène, malgré ses originesModèle:Sfn.
Les réseaux d'extrême-droite à Lyon-III jusqu'en 2012
Modèle:Voir aussi
Goudet créé en juin 1981 l'Institut d'études indo-européennes, qui vise à favoriser l'émergence dans l'enseignement des langues rares, mais s'inscrit aussi dans une conjoncture liée au mouvement de la Nouvelle Droite, qui y trouve un accueil (Pierre Vial, Jean Varenne, qui y enseigne le sanskrit, ou Jacques Marlaud, qui y devient par exemple maître de conférences en 1987)Modèle:Sfn. La gestion de Goudet (1979-1987, au-delà des 5 ans réglementairesModèle:Sfn) a été controversée ; le rapport Rousso (2004) la qualifie de Modèle:CitationModèle:Sfn.
Lors de la loi Savary, promulguée en 1983 par le gouvernement socialiste, les étudiants de Lyon-III entrent en grève, partiellement soutenus par la directionModèle:Sfn. La situation demeure toutefois plutôt calme, malgré les pressions du GUD ; le président décide la fermeture administrative de la facModèle:Sfn. En 1987, des étudiants venus parler de l'objection de conscience sont agressésModèle:Sfn.
Entre 1993 et 2009, l'université emménage dans le bâtiment de la Manufacture des tabacs, en lieu et place de son site à La Doua qui devient occupé par l'université Lyon-I. De même en 1994, le palais de la Recherche est construit à l'angle de la rue Pasteur et de la rue Chevreul, qui accueillera plus d'une dizaine de centres de recherche, l'école de notariat et une large partie des enseignements de Modèle:3e<ref name=CNE>Modèle:Ouvrage</ref>.
En raison de l'orientation politique d'extrême droite de certains de ses enseignants<ref name=":1">Michel Wieviorka, La tentation antisémite : Haine des juifs dans la France d'aujourd'hui, Laffont, 2005, 405 p. Modèle:ISBNModèle:Epub emplacement 6661 et suiv. sur 9315.</ref>, l'université a été accusée des années 1980 à 2000 de se montrer complaisante à l'égard de thèses négationnistes, antisémites et racistes. C'est l'institut d'études indo-européennes, qui regroupe moins d'une demi-douzaine de chercheurs, qui a concentré une grande partie des critiquesModèle:Sfn, le reste étant porté par les pratiques peu démocratiques et opaques des gouvernances ; le professeur universitaire Bruno Gollnisch fut suspendu de toute activité pour des propos tenus lors d'une conférence de presse du 11 octobre 2004<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref> mais finalement relaxé par la Cour de cassation<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il réintègre l'université en 2011<ref>Modèle:Lien web</ref> et prend sa retraite l'année suivante<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 2006, l'université est une des rares de France à ne pas être bloquée lors du mouvement lié au CPE. Un référendum est mis en place par l'administration sur la question du blocage. Ce dernier a été refusé par 82,42 % des votants, 17,58 % (Modèle:Unité) s'étant prononcés favorablement<ref>Article du quotidien gratuit Métro, paru en avril 2006</ref>, tous les cours ont eu lieu.
Fin août 2007, le conseil d'administration de l'université élit un nouveau président, Hugues Fulchiron. La majorité dont il est issu consiste en une « union sacrée » (composée de la majorité des enseignants de la faculté de droit, des enseignants de la liste Concertation et soutenue par la Voix des IATOSS et les étudiants de l'UNEF) sous la bannière Jean Moulin Renouveau afin de rompre avec les pratiques des précédentes présidences et d'instaurer un esprit d'ouverture et de dialogue. Il est confirmé en mars 2008. Malgré tout, la gouvernance « Fulchiron » est très contestée au sein de l'établissement (soupçons de favoritisme, de harcèlement, critique de l'attribution des subventions du FSDIE, etc.), rapporte Lyon Capitale en 2011<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Depuis 2012 et l'élection du professeur Jacques Comby à la tête de Lyon-III, l'université semble se normaliser et les querelles s’apaiserModèle:Refnec.
Projets de fusion sur le site lyonnais
En novembre 2016, le conseil d'administration de l'université rejette le projet de fusion entre les trois universités lyonnaises ainsi qu'avec l'université de Saint-Étienne [16 pour, 18 contre]. Cette fusion ayant pour principal objectif de présenter sa candidature à une Initiative d'excellence (IDEX), qui avaient déjà écarté les universités lyonnaises à cause de leur absence de gouvernances communes. Les trois autres universités lyonnaises et stéphanoise souhaitent continuer la candidature aux Initiatives d'excellence (IDEX), sans l'université Lyon-III, même si celle-ci pourrait rejoindre le projet après coup<ref>L’université Lyon-III tourne le dos au projet de fusion, Le Monde, 23 novembre 2016</ref>.
Le 13 décembre 2016, le président Comby demande un nouveau vote du Conseil d'administration concernant l'IDEX et un vote de confiance à la suite du refus de novembre. le projet IDEX est largement accepté sous réserve qu'il n'engage en rien l'établissement dans la fusion [23 pour, 8 contre]. La confiance est renouvelée à 19 voix pour. Cet épisode a profondément scindé l'université entre les partisans de la fusion et les autres.
Présidents successifs
Depuis la création de l’université, sept présidents se sont succédé à la tête de l’établissement. Liste chronologique des présidents de Lyon-III :
1973-1979 : Henri Roland (professeur de droit privé)
1979-1987 : Jacques Goudet (professeur d'italien)
1987-1994 : Pierre Vialle (professeur de droit public)
1994-1997 : Henri Roland (professeur de droit privé)
1997-2002 : Gilles Guyot<ref>Muriel Florin, Modèle:Lien brisé, Le Progrès, 10 juin 2009, consulté sur leprogres.fr le 16 octobre 2010</ref> (professeur de gestion)
2012-2020 : Jacques Comby (professeur de géographie)<ref name="comby">Modèle:Lien web</ref>
depuis 2020 : Éric Carpano (professeur de droit public)
Composantes
L'université est composée de quatre facultés et de trois instituts.
Facultés
La faculté de droit propose des formations juridiques et en sciences politiques. Dirigée, depuis 2022, par le doyen Olivier Gout, c'est la plus grande composante de l'université avec environ Modèle:Unité (en 2022). La faculté de droit comprend huit instituts spécialisés<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La faculté de philosophie de Lyon-III est dirigée depuis 2020 par Thierry Gontier<ref>Modèle:Lien web</ref>, et compte 827 étudiants en 2019. En 2006, l'université Lyon-III a passé une convention avec l'université Ain Shams du Caire pour créer un département en Égypte ; actuellement, ce département compte 150 à 200 étudiants.
La faculté des lettres et civilisations propose aux étudiants des études de lettres modernes ou classiques, ainsi qu'en histoire, géographie et aménagement et l'IUP information et communication. Elle est dirigée par Sylvène Edouard et compte environ Modèle:Nombre.
Fichier:IAE Lyon Manufacture des Tabacs.jpgL'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Lyon-III (2006).L'institut d'administration des entreprises de Lyon-III est un pôle universitaire d'enseignement et de recherche à la gestion et au management. Il accueille chaque année Modèle:Nombre et participants de formation continue et compte près de 150 enseignants permanents. L'IAE de Lyon propose aux étudiants un cursus professionnalisant de bac +3 à bac +8 (licence, master et doctorat). Il est dirigé par Christian Varinard depuis le mois de septembre 2018 (précédemment Jérôme Rive).
L'institut international pour la francophonie (2IF), anciennement IFRAMOND, est à la fois centre de formation, de recherche et laboratoire d'idées (think tank) en relations internationales et pour la francophonie institutionnelle. Il est dirigé par Marielle Payaud.
L'Institut de droit et d'économie des affaires (IDEA) est un pôle d'enseignement fondé en 1980 par le professeur Joanna Schmidt dans le cadre de la faculté de droit de l’université Jean-Moulin-Lyon-III. Il a été dirigé par le professeur Blanche Sousi, Franck Marmoz et aujourd’hui le professeur Nicolas Borga. Structure réactive aux besoins du marché de l’emploi et aux évolutions de la vie des affaires, l’IDEA construit ses différentes offres de formation en concertation avec les milieux professionnels : cabinets d’avocats, banques, juridictions, collectivités territoriales, établissements publics, mais aussi Banque de France, institutions européennes, ordres et organismes professionnels. Véritable école du droit de l’entreprise au sein de l’université, l’IDEA forme ses étudiants et auditeurs aux différentes techniques juridiques, financières et économiques du droit privé et du droit public des affaires.
Formation et recherche
Enseignement
L'offre de formation de l'Université Lyon-III est composée de<ref>Modèle:Lien web</ref> :
3 diplômes universitaires de technologie (BUT) ;
9 mentions de licence ;
16 mentions de licence professionnelle ;
51 mentions de master ;
37 doctorats ;
70 diplômes d’université et certificats ;
des préparations de diplômes en filière comptable, filière enseignement, carrières juridiques, carrières judiciaires ;
1 diplôme d'accès aux études universitaires (DAEU - A).
Ainsi que de nombreux diplômes universitaires (DU), chargés de répondre aux besoins spécifiques aux étudiants ou à ceux de toutes les personnes désirant se cultiver.
Relations internationales
L'université a des relations avec plusieurs universités étrangères. Il existe notamment deux partenariats dans le cadre du master de langues étrangères appliquées. Les étudiants ont la possibilité, après une licence LEA spécialité anglais avec une autre langue, de préparer un master en double diplôme en allant passer un an (semestres 7 et 8) à l'université Monash, en Australie. De même les étudiants ayant suivi la spécialité anglais-italien peuvent passer le double diplôme avec l'université de Turin en Italie.
l'Institut d'études transtextuelles et transculturelles (IETT)<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Elle est le siège du laboratoire environnement, ville, société (EVS)<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>, une unité mixte de recherches du CNRS (UMR 5600) qui fédère 7 composantes des universités et grandes écoles de Lyon et de Saint-Étienne, soit 100 chercheurs et 40 doctorants, autour de programmes de recherche en géographie, aménagement et urbanisme.
Au contraire des universités telles que Lyon-I ou Lyon-II, les lieux d'implantation de Lyon-III ne sont pas des campus au sens propre du terme, ils sont en effet uniquement des établissements réservés à la tenue des cours, sans aucune infrastructure destinée au logement des étudiants notamment. Plus de Modèle:Unité manquent à l'université suivant le calcul du rapport par San RemoModèle:Quoi ?.
la livraison en janvier 2014 du projet de l'îlot Saint-Joseph<ref>Modèle:Lien web.</ref>, situé dans le Modèle:7e, à proximité du site des quais du Rhône (à ne pas confondre avec la prison Saint-Joseph à Perrache, également reconvertie en lieu universitaire par la faculté catholique de Lyon). Ce nouveau site accueillera le siège de l'IUT de Lyon-III, le PRES de l'université de Lyon, un restaurant universitaire et une résidence gérés par le CROUS ainsi qu'une réserve pour le projet de la maison internationale des langues et des cultures (MILC). Modèle:Passage à actualiser.
il est également mentionné la création d'un nouveau site dans l'ancienne prison Montluc, en face de la Manufacture des Tabacs, afin d'abriter le pôle de formation continue.
Vie étudiante
Vie associative
Avec près de 100 associations étudiantes<ref>Modèle:Lien web.</ref>Modèle:Refins, l'université Jean-Moulin dispose d'une vie associative très riche.
Tristan Garcia, écrivain et philosophe : maître de conférences en philosophie.
Bruno Gollnisch : juriste, député européen FN : professeur de droit.
Hubert Julien-Laferrière, économiste, député socialiste puis écologiste : chargé de cours en économie-gestion.
Marcel Leroux, climatologue, développeur de la théorie des anticyclones mobiles polaires et climato-sceptique concernant le réchauffement : professeur de climatologie.
Patrick Louis, économiste, député européen MPF : professeur agrégé de gestion.
Bernard Lugan, historien africaniste français, ancien membre de l'Action française : maître de conférences en histoire.
Michel Mercier, garde des Sceaux du gouvernement Fillon, ministre de la Justice et des Libertés de 2010 à 2012, président du conseil général du Rhône de 1990 à 2013 : maître-assistant en droit.
Christian Philip, ancien député UMP-UDF de la quatrième circonscription du Rhône : professeur de droit, spécialiste des questions européennes.
Maurice-René Simonnet, ancien ministre et député MRP, ancien député européen UDF, ancien membre du Conseil constitutionnel : professeur de droit, doyen de la faculté de droit.
Walid Phares : conseiller en politique étrangère de Donald Trump, professeur d'études moyen-orientales et analyste sur les questions de terrorisme pour MSNBC.
Abdou Diouf : président du Sénégal (1981-2000), secrétaire général de la Francophonie (2003-2015),
Blaise Compaoré : président du Burkina Faso (1987-2014). Le président Éric Carpano a annoncé par voie de presse le 20 septembre 2022 son intention de retirer au dictateur Blaise Compaoré le titre de Docteur Honoris Causa pour « laver l’affront fait autant aux valeurs universitaires qu’au peuple burkinabé ». Le doctorat honoris causa a été officiellement retiré à Blaise Compaoré le mois suivant<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Michał Seweryński : recteur de l'université de Łódź (1990-1996), ministre polonais de l'Éducation et de la Science, puis de l'Enseignement supérieur (2005-2007)