Tugdual de Tréguier
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint
Saint Tugdual, ou Tugal, ou Tual (en latin : Tugdualus), mort à Tréguier, est un religieux du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, originaire du pays de Galles ou plus probablement de la Domnonée britonnique (actuel Devon), venu avec soixante-douze religieux évangéliser l'Armorique en débarquant à Porz Pabu dans la presqu'île de Kermorvan (actuellement en Le Conquet dans le Léon) selon son hagiographie. Il est aussi connu sous les noms de Pabu ou Paban, et Tudy<ref name="Bernard Tanguy 2000, pages 405-450">Bernard Tanguy, « Une version de la troisième Vie latine de saint Tugdual d'après un manuscrit provenant de Crépy-en-Valois (Oise) », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Quimper, 2000, volume 129, pages 405-450 [ISSN 0249-6763]</ref>, ces deux noms en seraient des formes hypocoristiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Il est fêté le 30 novembre, car selon ses hagiographes, il serait mort le Modèle:Date.
Hagiographie et traditions
Résumé
Selon une vita tardive forgée par le scriptorium trécorrois au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle afin de légitimer les origines du monastère de Tréguier<ref>Modèle:Article.</ref>, Tugdual serait né au Pays de Galles (ou peut-être en Domnonée britannique) au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. On ignore le nom de son père mais sa mère serait sainte Pompée, présentée comme une sœur de Riwal, le chef de la grande émigration bretonne vers 515. Il aurait étudié à Lan-Illtud-Fawr sous la direction de saint Ildut<ref>Arthur de la Borderie Histoire de Bretagne Joseph Floch, imprimeur éditeur à Mayenne 1975 Modèle:P.355-361</ref>.
Vers 535, il aurait fondé le monastère de Traon-Trécor au confluent des rivières du Jaudy et du Guindy, dénommé par la suite Lann Treguer<ref>Alain Guigny, "La grande histoire du Tro Breiz", éditions Ouest-France, 1997, Modèle:ISBN</ref>.
Il fut le premier évêque de Tréguier vers 550 et est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne. La ville de Tréguier est une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne continentale appelé Modèle:Langue (Tour de Bretagne), et son successeur est Pergat.
Si son existence est attestée, comme son épiscopat<ref name=annales>D'après les Annales de Grégoire de Tours</ref>, les récits de sa vie demeurent incertains et multiples. Sa vie est connue par de multiples traditions compilées entre le Modèle:S mini- et le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il serait alors le neveu de Riwal, premier prince de la Domnonée, et aurait fait un séjour en Irlande durant sa jeunesse. Il arriverait en Bretagne en débarquant près du Conquet. Il fonde les monastères de Trébabu puis de Tréguier avant 550. Sa famille est écartée du pouvoir, certains assassinés, par Conomor qui a alors l'appui de [[Childebert Ier|Childebert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]<ref name=annales/>. Il se réfugie à Angers auprès d'Aubin, il y prend contact avec Childebert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} qui renonce à soutenir Conomor ce qui lui permet de restaurer son autorité sur l'abbaye de Tréguier et les paroisses environnantes et de devenir évêque de cette ville. Dans certains écrits, il irait à Rome où il serait pape durant deux ans avant de revenir en Bretagne<ref>Vie résumée d'après la lecture de André Chédeville Hubert Guillotel La Bretagne des saints et des rois {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: X|-| – | X }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}} Ouest-France Université Rennes (1984) Modèle:ISBN Modèle:P..</ref>.
Lors des incursions Vikings, son corps serait transporté à Laval et à Château-Landon, mais sa tête serait à Chartres.
Controverse
Dom Plaine parle des « Trois Vies de saint Tugdual »<ref>Bernard Tanguy, « Hagionomastique et histoire, Pabu Tugdual alias Tudy et les origines du diocèse de Cornouaille », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Quimper, 1986, pages 117-142</ref> qui ont été étudiées par l'historien Bernard Tanguy. La controverse hagiographique porte sur l'équivalence entre saint Tugdual et saint Tudy. L'historien breton Bernard Tanguy aurait résolu cette controverse en établissant la relation « Pabu Tugdual alias Tudi »<ref name="Bernard Tanguy 2000, pages 405-450"/>.
Localisation de la tradition
Selon Albert le Grand<ref name="legrand"/>, il passa en Armorique au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, débarqua dans la presqu'île de Kermorvan près du Conquet. Une autre version de sa vie le fait débarquer au « Port d'Ac'h »<ref>Vita Brioci (Vie de Saint-Brieuc), écrite au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle</ref> (probablement l'Aber Wrac'h), fonda un monastère à Lan Pabu, devenu Trébabu, en Léon, puis un ermitage à Saint-Pabu, sur l'Aber-Benoît. Une troisième version de sa vie le fait débarquer nettement plus au sud de la Cornouaille, l'assimilant à Tudy (saint), disciple de saint Corentin et qui vécut un temps ermite à l'île de Groix<ref>http://tudy.chez-alice.fr/h_saint_tugdual_fr.htm</ref>. Le monastère de Locmaria-Quimper, qui fut probablement à l'origine de l'évêché de Cornouaille, aurait été fondé par lui<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Il fonda aussi le monastère de Landreger (Tréguier), obtint l'aide de l'évêque Aubin d'Angers et du roi Childebert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} contre Conomorre. Le même roi Childebert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, qu'il aurait rencontré par l'intermédiaire de saint Germain lui aurait donné l'évêché de Lexovie (Lisieux), mais il dut quitter rapidement ce siège épiscopal en raison de persécutions.
Son cousin Deroch, roi de Domnonée, lui offrit alors les terres de sa future ville épiscopale, Tréguier.
Sept Saints fondateurs de Bretagne
En tant que fondateur de la cité épiscopale de Tréguier, il est considéré comme l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne. La renommée des Sept-Saints est à l'origine du Tro-Breizh (tour de Bretagne, en latin, circuitus Britanniae), souvent appelé aussi « pèlerinage aux Sept Saints », effectué pour les honorer. C'est pourquoi les pèlerins du Modèle:Langue lui rendaient un culte dans la cathédrale de Tréguier.
Détails hagiographiques
Tugdual (ou Tudal ou Tudwal ou Tugal ou Tutuarn ou Tudual) est le fils du roi [[Hoël ler|Hoël {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] et de sainte Pompée (ou Modèle:Langue en breton), et le frère du roi Hoël II, de sainte Sève et de saint Lunaire, d'origine galloise, ou plus précisément de l'île de Man.
Sa première « Vie » lui prête un sens politique, puisqu'il aurait demandé et obtenu l'aval de Childebert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, roi des Francs, pour les terres données par les princes, mais cela peut se voir comme faisant partie de la polémique entre Francs et Bretons sur l'ancienneté de l'autorité (Modèle:Langue) des premiers. Quoi qu'il en soit, il est élevé malgré lui à la dignité d'évêque, et le roi Childebert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} lui confie l'évêché de Lexobie, nom ancien de Lisieux. Il y subit des persécutions qui l'obligent à quitter son siège épiscopal et à partir pour Rome.
La tradition veut qu'il soit arrivé à Rome le jour même de la mort du pape Vigile, soit le Modèle:Date-. Pendant qu'il priait à la basilique Saint-Pierre de Rome. Une colombe venant se poser sur son épaule pendant le conclave, on voulut le choisir pour pape ; Une hymne trégorrois rappelle cet évènement : In Papam eligitur, nuta Deitatis, Tugdualus... (Est élu pape, sur un signe de Dieu, Tugdual...).
Mais sa modestie et son humilité monastiques, quoiqu'il fût déjà évêque, lui firent renoncer à la charge papale. De là vient qu'il est souvent représenté avec la tiare papale sur la tête, et qu'il lui est donnée l'appellation de Pabu, terme vieux breton signifiant "pape" (en breton moderne, pab)<ref name="Yvonne Jouan 2006, pp. 64-65">Yvonne Jouan, Chapelle Notre-Dame de la Clarté, Perros-Guirec, Éditions d'Art Jack, 2006, pp. 64-65</ref>.
S. Tugdual revint bientôt à Tréguier, rappelé par les Trégorrois sollicitant sa bénédiction et dans la ville desquels son absence avait causé des querelles et des calamités. Il revint et y exerça son épiscopat en paix jusqu'à son extrême vieillesse<ref name="Yvonne Jouan 2006, pp. 64-65"/>, mourant le Modèle:Date, 559 ou 564<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Le culte du saint
L'extension de son culte apparaît très grande, dès lors qu'on voit qu'il est connu sous différents noms ou surnoms : Tudgual, Tudwal, Tuzval, Tudal, T(h)ugal, Tual, Tutuarn, Pabu et peut-être Tudy.
La dénomination « pabu » signifie donc en vieux breton pape, ou père (venant lui-même du grec pappas, père). On retrouve cette désignation ancienne pour beaucoup parmi les saints irlandais fondateurs de communautés en Islande. Modèle:Référence nécessaire
Il en est de même des sept saints du Modèle:Langue en Bretagne (Armorique), dont saint Tugdual, souvent nommé « Pabu-Tugdual », ce que confirme S. Albert Le Grand, historien breton, précisant que saint Tugdual (Tugduval) est appelé en breton Sant Pabu ou Papu<ref name="legrand"/>. Il s'appelait aussi Pabu (Cognomisu Pabu). La raison qu'il en donne est encore le fait qu'il aurait été désigné pour être pape, nommé Leo V Britigena (« Léon Breton »)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Tradition qu'illustre également l'église Saint-André de "Land-Tréguer" (Tréguier) où l'on voit qu'un écusson des armes de saint Tugdual est timbré d'une tiare papale. En effet, il existe en Bretagne (Armorique) un grand nombre d'églises et chapelles dédiées à Saint-Tugdual sous le nom de Pabu, comme Land-Pabu, Tré-Pabu, Loc-Pabu, Ker-Pabu, Mouster-Pabu...
Après Tugdual, tous les évêques de Bretagne seront désignés par le terme pabu.
L'origine celtique du nom du saint
Le nom originel, attesté en 833, est Tutuual, composé de tut, qui, selon Léon Fleuriot, signifierait « favorable », et de uual qui signifie « valeureux ». Le w étant souvent remplacé par un g lors des transcriptions en français, Tugdual est une altération médiévale de la forme Tudgual<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Une autre hypothèse est que Tugdual se décompose en Tud = peuple et uual = élevé ou valeureux comme Toutatis où Tud = peuple et tad = père.
Les lieux de culte
En France
En Bretagne
Des traces du culte de saint Tugdual se retrouvent essentiellement dans l'Ouest de la Bretagne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Deux régions sont particulièrement concernées :
- le Trégor, où Tugdual est donné comme fondateur de l’évêché de Tréguier (partie des Côtes-d'Armor). La cathédrale de Tréguier, primitivement sous le vocable de saint André, fut placée sous celui de saint Tugdual aux Modèle:S mini- ou Modèle:S mini- siècles et lui reste dédiée même si saint Yves y est davantage honoré désormais. Des chapelles existantes ou ayant existé l’honorent à Bégard, Brélidy, Gurunhuel, Loguivy-Plougras, Plestin, Plouaret, Plougasnou, Plougonver, Plounévez-Moëdec, Quemper-Guézennec. À l'église Saint-Melaine de Morlaix, une vieille statue en bois le représentait. Il a aussi une statue dans l'église de Sainte-Sève.
- le sud-ouest de la Cornouaille, où on trouve des traces de son culte à Cléden-Cap-Sizun, Douarnenez (île Saint-Tutuarn = île Tristan), l'Île-Tudy, Landudal, Loctudy, Pouldreuzic (chapelle de Lababan), Plouhinec (chapelle de Lambabu), Quimper, Combrit. Une chapelle l'honore à Plonévez-du-Faou<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Dans le reste de la Bretagne, on trouve aussi son culte dans les communes qui ont associée son nom comme toponyme : Saint-Tugdual (Morbihan), Saint-Thual (Ille-et-Vilaine), Baulon (Ille-et-Vilaine), Saint-Pabu (Finistère), Trébabu (Finistère), Lopabu : cette chapelle qui se trouve dans la commune de Grand-Champ (Morbihan). On trouve dans la Loire-Atlantique plusieurs toponymes le bois Tuaud à Malville, la fontaine Tuaud à Saint-Nazaire, l'hôtel Tuau à Crossac qui font référence au saint ou indirectement au seigneur Tutual de Cordemais présent sur Savenay en 1050<ref>Tutual de Cordemais, étymologie et histoire de Cordemais, infoBretagne.com.</ref>; peut-être aussi, mais c'est controversé, les communes en Tudy. Saint Tudy, Loctudy, ou encore des hameaux comme Port-Tudy dans l’île de Groix, lui doivent-elles leur nom.
Ailleurs en France
- À Laval (Mayenne), on trouvait la collégiale Saint-Tugal de Laval. La plus forte portion du corps de saint Tugal est depuis bien des siècles conservée à Laval. Lors des incursions Vikings, son corps aurait été transporté à Laval et à Château-Landon et sa tête à Chartres. Ensuite ramené partiellement. On trouve aussi la Fontaine Saint-Tugal.
- Le chef (le crâne) de saint Tugal serait resté à Chartres (Eure-et-Loir).
- D’autres parties de ses ossements furent partagées entre la collégiale de Crépy-en-Valois (Oise) et la ville de Château-Landon (Seine-et-Marne)<ref>Charles Maucourt de Bourjolly met sur le compte des protestants un acte de vandalisme et une profanation dont ils se rendent coupables ; mais à Chàteau-Landon et non à Laval, en 1568 et non en 1564. Une veuve arrache au feu les reliques et les rend à l'église qui en avait été dépouillée. Voir : Modèle:CouanierLaunayHistLaval</ref>.
En Grande-Bretagne
- Dans le Nord-Ouest du Pays de Galles, l’une des îles Saint-Tudwal (Ynys Tudwal) est réputée avoir abrité son premier ermitage.
- En face de Guernesey, dans la petite île d’Herm, une ancienne chapelle est dédiée à Saint-Tugual.
-
Saint Tugdual représenté parmi la Procession des Saints de Bretagne, déambulatoire de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes.
-
Statue à la cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier.
-
Reliquaire de Saint Tugal, Vieux-Chateau de Laval.
Notes et références
<references> <ref name="legrand">Frère Albert Le Grand, religieux, prêtre de l'Ordre des Frères Prêcheurs de Morlaix, "Vie des Saints de la Bretagne Armorique", 1636</ref> </references>