L'Île-Tudy est restée jusqu'aux environs de 1850 (1852-1853, date de la construction de la digue de Kermor), une île à part entière, longue d'environ Modèle:Unité pour une largeur moyenne de Modèle:Unité, si exiguë que l'eau douce y est rare et légèrement saumâtre ; cette île se retrouvait isolée de la terre lors des marées hautes, des grandes marées et des tempêtes.
L'eau de mer passait alors par deux grands secteurs :
le secteur du cordon dunaire qui était alors discontinu, entrecoupé de plusieurs brèches ;
le secteur de la rivière de Pont-l'Abbé et de l'Anse du Pouldon, une large baie vaseuse pénétrant profondément dans les terres, découvrant largement à marée basse, et dont les parties amont, marécageuses, formaient les marais de Combrit et de Kermor ; les vasières et prés-salés occupaient environ Modèle:Unité de zones humides.
Seul un gué franchissable à marée basse, le Truc ou Treue, permettait alors aux « îliens » de rejoindre Combrit et le reste du continent. « Les maisons de l'isle ont été bâties sur la lande Penantreue (...) ; le Treue sert de pont aux habitants de la dite isle Tudy pour la fréquentation de la grande terre » est-il écrit dans l'aveu du Pont datant de 1730. Le passage du Treue provoquait parfois des noyades : l'histoire a conservé le souvenir d'au moins quatre pendant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dont celle du prêtre desservant la trève, René Gariou, et d'une autre personne, le Modèle:Date.
En 1751, les îliens décrivent l'Île-Tudy comme « un endroit presque abandonné, inhabitable et gagné par la mer qui y passe et repasse surtout en hiver lors des grandes marées et mauvais temps »<ref name="ReferenceA">Serge Duigou, Les Pêcheurs de l'an II. L'Île-Tudy sous la Révolution, éditions Ressac, Quimper, 1982.</ref>.
La digue face à la mer qui protège le bourg de l'Île-Tudy fut construite en 1840. Avant, les quelques maisons présentes étaient fréquemment inondées lors des tempêtes et des grandes marées. Cette digue permit la croissance démographique et économique de l'Île-Tudy pendant la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
La formation de la flèche littorale a été aussi pour partie un phénomène naturel tout au long du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; un rapport de 1913 analyse les relevés faits entre 1901 et 1912 par un ingénieur hydrographe, La Porte, et les compare à ceux effectués par Beautemps-Beaupré entre 1818 et 1821 : « Au nord de Loctudy se poursuit le travail d'engraissement qui a fait de l'ancienne île Tudy, maintenant reliée par une ligne continue de dunes à l'entrée de l'Odet. Cette ligne de dunes a avancé dans le Sud et reculé dans la partie nord »<ref>"Journal officiel de la République française. Lois et décrets", n° du Modèle:Date, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65210090/f20.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Modèle:Citation bloc
Avec la création de la digue de Kermor en 1853, bloquant la mer du côté de la Rivière de Pont-l'Abbé, mais aussi en raison de la fixation et l'aménagement du cordon dunaire du côté de Combrit vers la pointe de Sainte-Marine, c'est l'ensemble de l'actuel polder, et du quartier de Beg-Ar-Fry qui ont été poldérisés. Ce polder était initialement destiné à l'agriculture, mais a été fortement urbanisé à partir de la décennie 1950. La partie non urbanisée est désormais zone naturelle protégée et propriété du Conservatoire du littoral.
Gustave Geffroy écrit en 1904 : « L'Île-Tudy n'est plus une île ; la mer a amoncelé des sables qui l'ont reliée à la côte, mais on a sur son sol, presque à ras des vagues, l'illusion de vivre dans l'eau. Les maisons basses avec leur petit bout de jardin sont comme des barques amarrées, autour desquelles sèchent des filets<ref>Gustave Geffroy, « Le Tour du Monde », 1904, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k344479/f473.image.</ref> ».
Quoique située en pays Bigouden, l'Île-Tudy est une enclave Penn Sardin. En raison de sa situation exposée au vent et aux embruns, la commune a peu d'arbres. « Déjà au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, seuls quelques frênes près de l'église étaient mentionnés sur les rochers de la pointe. (...) Lors de la tempête de 1987, une grande partie des arbres de l'Île-Tudy ont été soit littéralement « grillés » par le sel marin, soit directement arrachés »<ref name="mordelet">Erwan Mordelet, Île-Tudy, éditions Alain Bargain, Quimper, 2004.</ref>. Des vidéos consultables sur Internet illustrent les tempêtes impressionnantes qui sévissent parfois à l'Île-Tudy<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Géologiquement, l'Île-Tudy est situé sur le flanc sud de l'anticlinal de Cornouaille. Le granite affleure en quelques endroits, mais l'essentiel du territoire communal est recouvert de dépôts détritiques relativement minces datant du pliocène et du pléistocène. L'anse du Pouldon est consécutive à un affaissement, mais communique avec la mer par la passe séparant l'Île-Tudy de Loctudy. Une flèche sableuse, portant des dunes, qui prend sa racine à la Pointe de Combrit, et qui s'appuie sur les roches du Téven et diverses émergences rocheuses au niveau du bourg, forme la ligne de rivage actuelle ; une lagune s'est formée entre cette flèche sableuse et la ligne de rivage fossile, située plus au nord, à la limite du plateau granitique. Le fond de cette lagune s'est progressivement comblé au fil des siècles par un apport de sédiments fins, si bien qu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle s'asséchait à marée basse, communiquant librement avec la mer par trois graus qui entrecoupaient la flèche sableuse entre le « Sillon » et la pointe de Combrit : le plus important était le « grau du Truc » situé au niveau de la ferme du Haffond au nord du « Sillon » (le toponyme Penantruc, « le bout du Truc » en breton, en rappelle le souvenir ; sa traversée était dangereuse, de nombreuses noyades s'y produisirent dont celle d'un curé de l'Île-Tudy en 1734) ; les deux autres graus étaient au niveau du Treustel. Traditionnellement, les paysans locaux étaient responsables de ce cordon discontinu et mettaient en place des bouchons provisoires, formés de paille et de sable, pour rétablir temporairement la continuité du cheminement terrestre<ref name="guillot" />.
Les communications avec le continent se faisaient surtout par bateau via Loctudy, ou, pour se rendre à Pont-l'Abbé, via la pointe de Pen an Veur, itinéraire emprunté par exemple par les îliennes qui se rendaient vendre huître, moules et palourdes sous les halles de Pont-l'Abbé<ref name="berrytudy.free.fr">Modèle:Lien brisé.</ref>.
La construction, à l'initiative de deux aristocrates, Duplessis de Grénédan et De Crésolles, de la digue de Kermor, longue de Modèle:Unité et équipée de vannes, a permis de tracer un chemin permettant de rejoindre Combrit à pied sec et interrompu ce processus naturel de remblaiement par des sédiments venant de la mer et a eu pour conséquence la création d'un polder vaste d'environ Modèle:Unité, dont les deux-tiers de la superficie, soit environ Modèle:Unité, sont situés sous le niveau des plus hautes mers, la partie située en amont de la digue restant désormais en permanence sous les eaux et formant l'étang de Kermor. L'imperméabilité des sols et la faiblesse des pentes explique que ce polder est fréquemment saturé d'eau, principalement l'hiver, et en conséquence très humide. L'exutoire, équipé de clapets à marée, conçu pour évacuer l'eau du polder à marée basse dans l'anse du Pouldon, a été restauré en 2010 par le syndicat mixte de Combrit-Île-Tudy<ref>Combrit-Sainte-Marine, revue municipale, juillet 2010, consultable http://www.combrit-saintemarine.fr/wp-content/uploads/2013/08/BULLETIN_juillet_2010.pdf.</ref>.
Le cordon littoral séparant ce polder de la mer, formé de sables grossiers essentiellement quartzeux, atteint de 150 à Modèle:Unité de large au niveau de la « Grande Plage » (entre le bourg et les roches du Téven) et jusqu'à Modèle:Unité de haut ; par contre, au nord-est du « Sillon », le cordon littoral n'a plus que quelques dizaines de mètres de large, voire moins au niveau du Treustel, et seulement de 3 à Modèle:Unité de hauteur<ref name="cartorisque">http://cartorisque.prim.net/dpt/29/pdf/RAPPORT_DE_PRESENTATION_Combrit_et_Ile_Tudy.pdf.</ref>.
L'évolution naturelle récente du cordon littoral est contrastée : il tend à s'élargir au niveau de la « Grande Plage » par engraissement spontané (elle aurait gagné environ Modèle:Unité de large entre 1853 et 1972 et de 1 à Modèle:Unité par an depuis), mais à s'amincir par érosion au niveau de la « plage du Téven » et de la « plage de Kermor » (située dans la commune de Combrit), là où le risque de rupture du cordon, et donc d'invasion marine, est le plus grand ; le recul du trait de côte serait à ces endroits d'environ Modèle:Unité par an en moyenne pour la période 1853-1972 au niveau de la plage du Téven, mais beaucoup plus rapide au droit du Treustel où il aurait reculé d'environ Modèle:Unité pendant la même période ; une autre estimation évoque un recul moyen ces dernières années d'environ Modèle:Unité par an à cet endroit, et même de Modèle:Unité par an au niveau de la plage de Kermor. Ce recul est surtout sporadique, pouvant atteindre plusieurs mètres d'un coup, lors des événements climatiques les plus violents comme en 1936, 1962, 1972, 1978 et 1990. Ce recul a encore été très accentué récemment, par exemple lors du coup de vent du Modèle:Date coïncidant avec une marée de 111<ref>Modèle:Lien web.</ref>, de la tempête du Modèle:Date ou plus récemment encore le Modèle:Date.
Si cette érosion est en partie un processus naturel lié aux tempêtes, aux grandes marées de vives-eaux, à la houle et au vent (ce sont les vents d'est et sud-est, fréquents en hiver, qui amaigrissent le cordon littoral dans sa partie orientale, transportant le sable plus à l'ouest), l'homme a fortement aggravé l'érosion du cordon littoral par les extractions de sable (qui ont eu lieu depuis longtemps, le journal La Croix nous apprend par exemple dans son édition du Modèle:Date que « pendant la dernière tempête, trois bateaux de Bénodet, Anna, Notre-Dame du Guilvinec et Adolphe-Marie, qui chargeaient du sable sur la falaise de l'Île-Tudy ont été jetés à la côte (...) et complètement démolis »<ref>Journal La CroixModèle:N° du 25 février 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k219956w/f4.zoom.r=tudy.langFR.</ref> ; ces extractions de sable furent autorisées jusqu'en 1989 ; on estime qu'environ 2,5 millions de m³ de sable ont été extraits entre 1930 et 1989), la construction de maisons sur le cordon littoral, la création de brèches pour faciliter l'accès des estivants aux diverses plages et le piétinement qui entrave le développement d'une couverture végétale protectrice<ref name="cartorisque" />.
Trois cents à quatre cents pavillons environ, souvent de belles villas construites en granite local, construites au-dessous du niveau de la mer, dans le quartier de Beg-ar-Fry, qui fait partie de l'ancien domaine public maritime poldérisé (avant 1852, le marais, actuel polder, « appartenait » au baron de la Gonde L.A. Larratou, et en même temps à l’État, car considéré comme lais de mer), se trouvent sous la menace des eaux (voir la carte des zones de submersion<ref>Modèle:Lien web.</ref>). Plus aucun permis de construire n'est désormais délivré dans la zone inondable depuis la tempête Xynthia <ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un festival Si la mer monte est même organisé désormais chaque année, avec de nombreuses animations liées à ce thème<ref>Modèle:Lien web.</ref>. 60 % de la commune est désormais placé en zone rouge dans le cadre du plan de prévention des risques littoraux, et, en cas de reconstruction, les propriétaires sont tenus d'élever le niveau de leur habitation à Modèle:Unité au-dessus du niveau de la mer<ref>Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, numéro du 27 février 2020.</ref>.
Des enrochements et un épi ont été mis en place au niveau du secteur dunaire urbanisé. « Cet aménagement a fortement impacté les fonds marins, développant notamment un banc de sable qui à marée haute fait le bonheur des surfeurs provoquant un effet de "reef " [un plus fort déferlement des vagues] »<ref name="guillot" />. Des rechargements de sable sont effectués régulièrement dans les zones les plus menacées par l'érosion, en particulier fin 2010 ; la construction de rampes d'accès à la plage et la pose de ganivelles visent à empêcher le piétinement des touristes afin de consolider le cordon littoral. Tous ces travaux, souvent très coûteux, n'ont qu'une efficacité éphémère.
Réfection par apport de sable de la dune du Treustel après l'érosion subie pendant l'hiver 2013-2014.
« À l'Île-Tudy deux tiers des maisons sont en zone submersible. Cela n'impacte pourtant pas la vente des maisons avec vue sur mer » déclaré en 2023 un agent immobilier<ref>Modèle:Article.</ref>.
L'Île-Tudy est désormais une presqu'île très effilée, séparée du reste du continent par la Rivière de Pont-l'Abbé et l'Anse du Pouldon, dont la grève découvre largement à marée basse, surtout lors des marées de vives-eaux, véritable paradis des pêcheurs à pied qui y prélèvent coques, palourdes, couteaux, bigorneaux, etc.
C'est aussi une vasière attirant de nombreux oiseaux qui y trouvent leur nourriture et nichent dans les îles voisines de la rivière de Pont-l'Abbé.
Un passeur continue à assurer toutes les 20 minutes la traversée entre la cale de l'Île-Tudy et le port de plaisance de Loctudy<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les maisons traditionnelles du bourg sont des maisons basses, toutes simples, en pierres apparentes ou parfois peintes en blanc, bien individualisées, bâties dans un petit rectangle ceinturé d'un muret de pierre. L'Île-Tudy étant dès le Moyen Âge un haut-lieu de pêche, on y trouve encore de belles petites maisons de pêcheurs datant des Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle disposant parfois de petites cours et de poteaux de bois servant autrefois à faire sécher les filets. Parmi les maisons remarquables, celle du maître de barque, située Rue des Pêcheurs, construite en granite au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; la maison de la Tour, haute de trois étages, construite au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle; l'ancien Abri du marin, construit par Jacques de Thézac pour lutter contre l'alcoolisme des marins, vendu en 1993 ; la villa Kermaria, construite vers 1895 par le couturier Paul Poiret, qui y organisa des fêtes somptueuses : les peintres Bernard Naudin et Raoul Dufy par exemple y séjournèrent, ainsi que le poète Max Jacob<ref>[1].</ref>.
Le port
Le port de l'Île-Tudy a longtemps servi de refuge aux navires lors des fortes tempêtes car il est abrité des vents venant du large<ref>Rapport des Ponts-et-Chaussées de 1833.</ref> et servait aussi de port d'escale pour les navires ne pouvant remonter la rivière de Pont-l'Abbé jusqu'au port de cette ville en raison de leur trop fort tirant d'eau (les marchandises étaient alors transportées sur des canots et des chaloupes jusqu'à Pont-l'Abbé). C'était un port d'échouage, car, à marée basse, les navires reposaient sur la vase.
Auparavant un des plus grands ports de pêche du Finistère (Modèle:11e au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à égalité avec Guilvinec), l'Île-Tudy est devenue une station balnéaire (sa population est multipliée par 10 environ chaque été, par rapport à l'hiver), grâce à ses deux plages, le Teven (nom aussi des rochers de la petite pointe qui sépare cette plage de celle de Combrit-Sainte-Marine) et le Maracana, mais aussi grâce à son port, lieu où de nombreuses personnes se retrouvent chaque soir d'été.
Le phare ou tourelle de la Perdrix, du nom des roches qu'il signale (ar glujiri en breton), situé entre l'Île-Tudy et Loctudy, au large de l’embouchure de la rivière, fut mis en service le Modèle:Date. Ce phare n’est plus en activité depuis 1988 mais il apporte un cachet certain au site, arborant son damier de 64 cases noir et blanc aux couleurs de la Bretagne et a été réhabilité par les deux communes de l'Île-Tudy et de Loctudy.
Le port, uniquement port de plaisance désormais, concentre plusieurs bars et restaurants, mais aussi un cinéma, « Le Cinéma du Port<ref>Modèle:Lien web.</ref> », qui détient le record de la plus petite cabine de projection au monde<ref>Guinness World Records 2013.</ref>.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole<ref name=Joly>Modèle:Article</ref>. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000Modèle:Note. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000<ref name=Joly/>
Nombre de jours avec une température inférieure à Modèle:Tmp : 0,2 j
Nombre de jours avec une température supérieure à Modèle:Tmp : 0,9 j
Amplitude thermique annuelle<ref group=Note>L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.</ref> : Modèle:Tmp
Île-Tudy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Elle appartient à l'unité urbaine de Pont-l'Abbé, une agglomération intra-départementale regroupant Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Modèle:Unité en 2017, dont elle est une commune de la banlieue<ref name="UU2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="UU20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (69,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (72,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (69,2 %), eaux maritimes (18,6 %), prairies (8,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,5 %), zones humides côtières (0,2 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Le nom vient de saint Tudy (l'équivalence entre saint Tudy et saint Tugdual a été proposée), lequel aurait fondé en 494 un monastère à l'entrée de la Rivière de Pont-l'Abbé, autour duquel seraient venues vivre quelques familles de pêcheurs. Ce monastère, implanté en un lieu dénommé Enez Tudy (Enez signifie « île » en breton) et dépendant de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys (une chapelle Saint-Gildas a existé sur l'île Chevalier), aurait été détruit par les Normands vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Entre 1084 et 1112, Daniel et Guégon sont abbés laïcs de Tudi. On rencontre les noms Capella Beati Tudini de Insula en 1371, Isle Tudi en 1535, Isle Tudy en 1599<ref name="infobretagne">http://www.infobretagne.com/ile-tudy.htm.</ref>.
Histoire
Selon le mythe fondateur, sous le pontificat de saint Conogan, trois frères (ou amis ?), Tudy, Vennec et Tudual, auraient débarqué à Loctudy et se seraient répartis le territoire avoisinant en le jouant à la galoche : Tudy aurait obtenu l'Île-Tudy (incluant à l'époque Lambour et l'Île Chevalier), Vennec les alentours de la chapelle Saint-Vennec et Tudual le reste de Combrit<ref>Hervé Trochet, "Combrit au Moyen Âge", éditions La Pérenne, Paris, 2014 [[[:Modèle:ISBN]]]</ref>.
Moyen Âge
L'histoire de l'Île-Tudy à cette époque se confond avec celle de la paroisse de Combrit dont elle était une simple trève, dont les suzerains étaient les seigneurs de la baronnie du Pont à Pont-l'Abbé.
En 1487, un navire nommé La Jannecte de l'isle Tudy, « dont est maistre Jehan Bourgeois, sous la charge de Jehan Le Goumarc'h, leur capitaine » est au service du duc de Bretagne François II pour faire face à l'invasion des troupes royales françaises<ref name="infobretagne" />.
Dès le Moyen Âge, des navires « îliens » fréquentèrent les ports des côtes de la Manche et de l'Atlantique depuis Anvers jusqu'à Cadix, transportant grains, sardines pressées et autres poissons, cire et miel, vin de Bordeaux, sel de Guérande, toiles, etc.
En 1596, pendant les troubles de la Guerre de la Ligue, Christophe d'Arradon<ref>Christophe d'Arradon, quatrième des cinq fils de René d'Arradon, seigneur de Kerdréan, Qinipily, Camors, Botblezven, La Grandville, chevalier du roi et de Claude de Guého, capitaine de 50 hommes d'armes, frère de René d'Arradon et de Georges d'Arradon.</ref>, surnommé « Le baron de Camors », à la fois ligueur (il avait par exemple participé à la reprise de Blavet, alors tenue par les huguenots, le Modèle:Date) et brigand, après avoir dévasté les ports d'Audierne et de Pont-Croix, s'installe au château du Cosquer en Combrit et, de là, opère des raids dans la région de l'embouchure de l'Odet, rançonnant les marchands de Pont-l'Abbé et l'Île-Tudy<ref>Étienne Raut et Léon Lallement, La Ligue au Pays de Vannes et les Aradon, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1934, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6561153v/f123.image.r=Tudy.langFR.</ref>. « Les pillards de Camors font des courses quotidiennes à Pont-l'Abbé, à l'Île-Tudy (...) et ils en chassent si bien les marchands que nul n'ose plus aborder dans ces parages « aymantz mieux quitter leurs vaisseaulx et toutz myens que tomber en cruelles et sanglantes mains de telz volleurs » »<ref>Enquête du 7 avril 1599 à Quimper, citée par Jean Lorédan dans Brigands d'autrefois, La Fontenelle, seigneur de la Ligue, La Nouvelle Revue, janvier 1926, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1125719/f260.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Les troupes fidèles au roi Henri IV finissent par le chasser de là. 106 paroisses de l'évêché de Cornouaille, dont la paroisse de Combrit et sa trève de l'Île-Tudy, adressent une requête au Roi en janvier 1599 pour demander une exonération d'impôts compte tenu des dommages qu'elles ont subi, ce qu'elles obtiennent (remise des impôts impayés jusqu'en 1604 et réduction de la dîme des deux-tiers pour les années 1604 à 1606<ref>http://www.combrit-saintemarine.fr/histoire-epoque-moderne/.</ref>.
En 1664, Toussaint de Saint-Luc écrit : « On rencontre la petite isle Tudy où les pirates et écumeurs de mer se cachent très souvent pour surprendre les marchands »<ref>Toussaint de Saint-Luc, « L'histoire de Conan Mériadec qui fait le premier règne de l'histoire générale des souverains de la Bretagne gauloise, dite Armorique : avec la première partie des recherches générales de cette province », 1664, réédité L. Prudhomme, Saint-Brieuc, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5765611r/f262.image.r=tudy.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, Nicolas Euzenou, chevalier, capitaine garde-côte<ref>Son grand-père maternel, Maurice de Querlazrec, était déjà capitaine garde-côte et commandant de Bénodet et l'Île-Tudy (confirmé par des lettres royales en 1588, 1595 et 1612), de même que son père Alain Euzenou (confirmé par de slettres rouyales de 1612, 1635 et 1637.</ref> de Bénodet et de l'Île-Tudy, seigneur de Kersalun et du Cosquer (en Combrit), marié avec Claude Guégant de Querpiguet, demande, tant pour lui que pour ses héritiers dont René Euzenou, chevalier, seigneur de la Vieuville, son fils aîné à être reconnus comme « nobles, issus d'ancienne chevalerie et extraction noble »<ref>Comte de Rosmorduc, La Noblesse de Bretagne devant la chambre de la réformation, 1668-1671 : arrêts de maintenue de noblesse, tome 3, 1896-1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5586686v/f307.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>. C'est lui qui fut pendu le Modèle:Date à une fenêtre de son château du Cosquer par des paysans révoltés lors de la révolte du papier timbré. Sauvé momentanément par un paysan de Combrit, Mathieu Mendez, il mourut le Modèle:Date à Pont-l'Abbé des suites de ses blessures.
Selon l'aveu de la baronnie du Pont de 1732, « le tout des maisons, magasins, moulins à vent, jardins relèvent de la baronnie du Pont », « Ceste isle est composée de terrains de la dite Baronnie dans une lande nommée Penantreu suivant le minu fourni au souverain de Bretagne par Hélène de Rohan dame du Pont en 1494 », « la dite île fait partie de la paroisse de Combrit qui relève entièrement du Pont », « elle n'est île que dans les hautes marées, en basse mer elle est contiguë au restant du terrain du côté, de Combrit auquel elle est jointe par une pointe de terre appelée encore aujourd'hui « la trève » qui sert comme de pont aux habitants de l'isle Tudy pour la fréquentation de la grande terre »<ref name="infobretagne" />.
La modestie des infrastructures portuaires en fit dès le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle un port inadapté aux navires modernes et les guerres de la Révolution et de l'Empire donnèrent le coup de grâce à ses activités commerciales, l'Île-Tudy étant désormais supplantée par les ports de Pont-l'Abbé et Loctudy. En l'an VI, huit chaloupes de pêche (avec au bord de chacune plusieurs marins) sont recensées à l'Île-Tudy, dont trois possédées par Tilmant de Coisy. La même année Lesconil et Le Guilvinec n'en avaient qu'une chacun, Sainte-Marine 3, Treffiagat et Kérity 4 chacun, Concarneau 250 et Douarnenez 275 environ. L'Île-Tudy possédait alors deux « magasins à sardines » (deux ateliers de presse des sardines pour en extraire l'huile afin d'en faciliter la conservation), l'une construite vers 1765, l'autre étant désaffectée<ref name="ReferenceA"/>.
Les îliens, comme tous les gens de mer depuis 1665, durent servir à tour de rôle, en moyenne une année sur quatre, les enrôlements pouvant durer de 1 à 19 mois selon les circonstances. 25 îliens durent quitter famille et bateau pour servir sur les vaisseaux du roi pendant la guerre de Sept Ans et deux d'entre eux moururent aux Indes « au service de sa Majesté », le premier en 1760, le second en 1774. En février 1778, l'Île-Tudy est ainsi vidée des trois-quarts de ses hommes valides ! Dix îliens perdirent la vie lors de la guerre d'indépendance américaine dont deux aux États-Unis, deux à la Martinique, cinq en France et un en mer ; la plupart sont morts de maladie (scorbut, petite vérole…), trois de faits de guerre (Yves Berrou, blessé lors de la bataille des Saintes, meurt à l'hôpital de Fort-Royal le Modèle:Date ; René Le Gars est parmi les 800 tués lors du siège de Savannah par la flotte française ; Joseph Petithenry, blessé sur le Diadème lors de la bataille de la Grenade, mort le Modèle:Date à Fort-Royal. En 1795, parmi la cinquantaine de foyers de l'Île-Tudy, on compte 12 veuves dont le mari est décédé sur un vaisseau du roi ou de la République<ref name="ReferenceA"/>.
En raison de l'insularité, la consanguinité était forte, « tout le monde est parent de tout le monde », avec toutefois un apport exogène non négligeable (30 % des conjoints environ au moment du déclenchement de la Révolution française ne sont pas nés dans l'île) qui limite l'endogamie, provenant principalement des employés de la Ferme du Roi, responsables de la collecte des impôts et de la taxation des marchandises ; plusieurs d'entre eux ont fait souche, en se mariant localement et sont à l'origine de certains noms de famille rencontrés localement par la suite comme les Coisy, Petithenry, De La Boissière, etc. ; sur les 90 adultes hommes vivant à l'Île-Tudy à cette époque, 30 sont nés ailleurs, dont 10 à Concarneau, 10 dans les autres paroisses de ce que l'on n'appelait pas encore le Pays bigouden, les autres venant de plus loin, mais seulement deux ne sont pas nés dans les limites du futur Finistère, Tilmant de Coisy et son beau-père<ref name="ReferenceA"/>.
La Révolution française
Le cahier de doléances des îliens
Le cahier de doléances de la trève de l'Île-Tudy fut rédigé le Modèle:Date lors d'une réunion de 31 chefs de famille, dont 30 marins-pêcheurs, par Corentin Arnoult, notaire à Pont-l'Abbé, à qui les fabriciens avaient fait appel. Il reprend des articles des cahiers de doléances de paroisses voisines, demandant entre autres l'abolition des justices seigneuriales, une répartition égale des impôts et la suppression des privilèges féodaux. Les pêcheurs locaux se plaignent aussi, comme les pêcheurs des autres ports voisins, du prix excessif de la rogue, importée du Danemark<ref>« Les riches négociants qui accaparent les cargaisons danoises arrivant dans nos ports n'ont d'autres bornes que leur cupidité. Ils attirent par là à eux tout le produit de la pêche et ne laissent aux pêcheurs que la peine du travail qui les réduit à la plus extrême misère » (Cahiers de doléances de Camaret et de Crozon).</ref>. Dans l'article 9, les îliens écrivent : « Les habitants de l'isle Tudy ont rendu à la navigation tous les services qu'on peut espérer de leur vie au secours des vaisseaux » ; ils réclament un approvisionnement annuel de vivres aux frais du gouvernement comme les « insulaires des Saints, Molène et autres ». Mais les doléances des pêcheurs ne furent pas reprises dans le cahier de doléances de la sénéchaussée de Quimper, aucun pêcheur ne se trouvant parmi les délégués qui le rédigèrent<ref name="ReferenceA"/>.
Les deux députés choisis pour représenter l'Île-Tudy à l'assemblée du Tiers-État de Quimper furent Tilmant de Coisy<ref>Tilmant de Coisy, né vers 1751 dans une famille d'origine picarde (son père Jean-Baptiste de Coisy était receveur des fermes du Roi, poste qu'il occupa à divers endroits en Bretagne, notamment à Sainte-Marine entre 1760 et 1773), fut nommé employé des fermes du roi à l'Île-Tudy en 1769. Il se maria le Modèle:Date avec Marie Charlotte Antoinette Bonnetis, fille d'un ancien maire et important négociant-armateur de Concarneau ; Tilmant de Coisy devint alors lui-même négociant-armateur; d'abord à Concarneau, puis à l'Île-Tudy à partir de 1784. Devenu la principale fortune locale, il joua un rôle important en occupant diverses responsabilités, notamment agent national, puis procureur, puis chef de la batterie, pendant la Révolution française, s'adaptant aux circonstances. Il mourut le Modèle:Date républicaine.</ref>, négociant-armateur local, et René Le Gars, maître de chaloupe.
L'église transformée en dépôt de munitions
Jean Le Floc'h<ref>Jean Le Floc'h est né en 1720 à Pluguffan.</ref>, vicaire<ref>Vicaire signifie prêtre titulaire, en fait curé, de la trève.</ref> desservant la trève de l'Île-Tudy en 1790, refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, devenant prêtre réfractaire ; il fut incarcéré à l'Hôtel-Dieu de Quimper où il mourut le Modèle:Date.
Le Modèle:Date républicaine, les meubles et effets de l'église sont vendus comme biens nationaux, et le presbytère l'est à son tour le Modèle:Date républicaine. L'Île-Tudy se retrouve sans prêtre pendant Modèle:Nobr, du Modèle:Date, date du départ de Jean Le Floch, jusqu'en septembre 1825, si l'on excepte le court ministère de Clet Kerisit<ref>Clet Kérisit fut curé de Cléden-Cap-Sizun et déporté entre 1794 et 1796 sur le ponton Washington en rade de l'île d'Aix. Il fut nommé en 1804 curé de Plouhinec.</ref> en 1803-1804 pendant moins d'un an.
L'église servit de dépôt de munitions pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire : le Génie militaire avait établi une poudrière et un dépôt d'affûts de canons dans le porche et sous la tour<ref>Initialement, une batterie de trois pièces de canons avait été établie au sud-est de l'île, mais elle fut transférée dans la tour de l'église.</ref>, la sacristie étant transformée en corps de garde et dépôt d'affûts de canons, la tour du clocher en poudrière. Les 25 canonniers doivent être (mal) logés et les îliens doivent aussi subir des réquisitions, notamment pour le transport du matériel. Clet Kerisit, nommé curé en 1803, réclame la restitution de l'église : le directeur des fortifications de Brest écrit en 1804 au Préfet du Finistère « que les lieux dont on demandait la disposition avaient toujours servi, dans la précédente guerre, pour la défense des côtes, et qu'il n'y avait dans l'île aucun édifice qui pût les remplacer ». En 1825 Rochedreux<ref>Rochedreux avait été auparavant curé de Meilars et émigra pendant la Révolution française. Il décéda le Modèle:Date.</ref>, âgé de 70 ans et relevant d'une grave maladie, accepte les fonctions de recteur et demande, dans une lettre du Modèle:Date écrite au ministre de la guerre, que celui-ci « donne ordre d'enlever les canons et affûts qui restaient en dépôt dans l'église de l'île Tudy ». L'Île-Tudy est enfin érigée en paroisse autonome, ne dépendant plus de Combrit, par une ordonnance du Modèle:Date et le curé entreprit de rendre son église habitable (« il célébrait les saints offices sous le chaume ») et démolit la tour, alors en ruine et servant de dépôt d'ordures, qui était séparée de quelques mètres du reste de l'église, ce qui lui valut des poursuites car elle appartenait toujours au génie militaire<ref name="infobretagne" />.
Les habitants de l'Île-Tudy et le maire de l'époque, Montfort, demandent dans la décennie 1840 au préfet du Finistère, la construction de digues, même si un mur de défense existait déjà précédemment ; leurs arguments principaux étant de lutter contre le risque de submersion (par exemple le raz-de-marée de 1755, consécutif au tremblement de terre de Lisbonne, dévasta l'Île-Tudy), d'établir la continuité permanente du cheminement terrestre entre l'Île-Tudy et le continent, mais aussi de lutter contre l'insalubrité (les marais et les moustiques qui y pullulaient étant vecteurs de nombreuses maladies). La digue de Kermor, construite entre 1840 et 1853, en leucogranite de provenance locale mais avec un réemploi des pierres du mur de défense antérieur, a été détruite ou endommagée à plusieurs reprises depuis sa construction, lors des tempêtes ou raz-de-marée du Modèle:Date<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 8 janvier 1877, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k226777r/f3.image.r=tudy.langFR.</ref>, de 1904 et 1924, ou encore lors de celui de février 1979. D'autres tempêtes ont fait des dommages : par exemple le journal Le Temps indique que « l'Île-Tudy aurait beaucoup souffert » lors de la tempête du Modèle:Date<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 8 septembre 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2258662/f3.image.r=tudy.langFR.</ref> et le même journal écrit que le Modèle:Date qu'à l'Île-Tudy « dans plusieurs maisons, on a fait des barricades et de solides amarrages pour résister aux inondations »<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 15 février 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k235918n/f4.zoom.r=tudy.langFR.</ref>, l'eau a envahi le quai et plusieurs maisons<ref>Journal La CroixModèle:N° du 14 février 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k218296t/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.
Des travaux complémentaires d'endiguement eurent lieu par la suite : la cale du rivage occidental, où accostent les navettes reliant Loctudy à l'Île-Tudy, fut construite en 1867-1868 ; autre exemple : un arrêté du président de la République en date du Modèle:Date approuve la concession d'un terrain maritime à endiguer accordée par le maire de l'Île-Tudy d'un terrain de Modèle:Unité à une dame Divanac'h, née Daoulas<ref>"Bulletin des lois de la République française", décembre 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214122g/f905.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Dès le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les pêcheurs de l'Île-Tudy commencent à pêcher la sardine entre le mois d'août et la Toussaint, en alternance avec la pêche au congre, pratiquée au printemps. Le poisson était vendu aux halles de Pont-l'Abbé et de Quimper, mais aussi exporté, pressé ou salé, vers les ports de la côte atlantique ; la flottille de pêche ne dépassait pas alors une vingtaine de chaloupes.
Initialement, les sardines étaient conservées séchées, fumées ou salées (en 1832, les six ateliers de salaisons de l'Île-Tudy traitaient une dizaine de tonnes de poissons), avant que ne soit mise au point la technique de la presse à sardines<ref>Machine qui consiste en un long madrier de bois, dont l'une des extrémités est calée dans le trou d'un mur avec lequel on comprime les sardines dans les barils en appuyant fortement sur l'autre extrémité, préalablement lestée, du madrier ; l'eau et l'huile en excédent s'échappent alors par les trous percés dans le fond du baril ; cette technique permettait au poisson de se conserver pendant environ quatre mois, donc de supporter de longs voyages, en facilitant donc la commercialisation, voir http://filetsbleus.free.fr/retros/sardinespressees.htm.</ref> et enfin à partir du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle l'appertisation (mise en conserve). Les deux premières conserveries de sardines créées dans le sud de la Bretagne le sont à l'Île-Tudy : la conserverie Martin, créée par un négociant nantais à la pointe sud de la presqu'île, en 1857, suivie d'une seconde dans le même port en 1860 (Charles Philippe et Veuve Canaud) ; 22 chaloupes sardinières travaillaient pour celle-ci (elle a fermé en 1962 et ses bâtiments abritent désormais l'école de voile). En 1865, l'aubergiste Jean Tinnier<ref>Jean Tinnier, né le Modèle:Date à Mouzeil (Loire-Inférieure)</ref> ouvre un atelier de conserverie près du port (mais son existence fut épisodique jusqu'à la fin de la décennie 1880), suivi par d'autres dont en 1881 l'usine Bourriquen-Quénerdu (de Douarnenez), qui devient en 1886 la conserverie Béziers, puis, après la Première guerre mondiale, la conserverie Lecointre, qui se spécialisa dans le thon, mais ferma au début de la décennie 1930. Pendant cet « âge d'or de la sardine », trois « fritures » ou conserveries (la « fabrique de conserves à l’Huile Martin », le « Sillon », et l’usine « Divanac’h ») existaient à l'Île-Tudy, transformant les poissons apportés par 80 chaloupes sardinières armées de près de 380 pêcheurs. De nombreuses personnes, surtout des femmes, venaient alors de Combrit, de Sainte-Marine, etc. y travailler, passant cinq jours sur place. Jusqu'à sept fritures de sardines existèrent dans la commune<ref>Joseph Coïc, L'Épopée des conserveries guilvinistes et du littoral bigouden sud, éditions Empreintes, 2013, [[[:Modèle:ISBN]]].</ref>.Les boîtiers-soudeurs de l'usine Philippe et Canaud venaient de Chantenay pendant la saison de la pêche ; bien payés, constituant une sorte d'aristocratie ouvrière, ils propagèrent les idées républicaines (ils sont qualifiés pour cette raison de « misérables » par le recteur Alexandre Mauduit en 1875) ainsi que la langue française<ref>Jean-Christophe Fichou, L'hygiène urbaine dans les cités sardinières, in "Conserveries en Bretagne", sous la direction de Marie Rouzeau, éditions Coop Breizh, 2007, [[[:Modèle:ISBN]]]</ref>.
À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, face au début de la raréfaction des sardines, un bateau à vapeur de la compagnie Lechat et compagnie, alla chercher des sardines dans les ports voisins afin d'alimenter sa conserverie. À l'époque, la sardine était tellement présente à l'Île-Tudy Modèle:Citation<ref name="guillot" />.
Fichier:Plan cadastral 1880 Île-Tudy.jpgPlan cadastral de l'Ïle-Tudy en 1880 ; projet d'installation de la conserverie Brosseau (Archives départementales du Finistère).
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des navires britanniques viennent tous les dix jours chercher du poisson (sardines, maquereaux, homards, langoustes, ..) en baie de Bénodet. En 1900, l'Île-Tudy est le Modèle:11e finistérien pour le poisson, mais le Modèle:4e pour les huîtres, les moules et les coquillages ; les femmes s'adonnaient dans l'Anse du Pouldon à la pêche aux coques, aux palourdes, aux berniques, etc., qui étaient en partie vendues, fournissant un revenu d'appoint. Il exista même des femmes marins-pêcheurs comme Angélique Sélino ou Anne-Marie Bourlaouen<ref name="berrytudy.free.fr" />. En 1865, une revue indique que M. de Crésoles possède à l'Île-Tudy un vivier, « lequel mesure 70 ha et contient en ce moment plus de 75 000 langoustes »<ref>Louis Figuier et Émile Gautier, L'Année scientifique et industrielle, 1865, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2010948/f295.image.r=tudy.langFR.</ref>. « On en expédie chaque jour des vivantes sur les marchés de France et d'Angleterre »<ref>Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tome 3, 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k507258/f379.image.r=tudy.langFR.</ref>.
Jacques Cambry avait déjà décrit en 1794 : « les femmes, au milieu de l'hyver, sont dans l'eau jusqu'à la moitié du corps pour ramasser des huitres, des chevrettes, des moules. Trois heures avant le jour, dans les tems les plus froids, mouillées, sans feu, elles attendent l'heure du marché sous la halle de Pont-l'Abbé<ref>Jacques CambryVoyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795, Tome troisième, page 49, librairie du Cercle social, Paris, 1798</ref> », et Jean-François Brousmiche a écrit en 1830 : « Les huîtres prises à l'Île-Tudy ont l'écaille blanche et nacrée, sont dépouillées de toute matière étrangère et flattent l'œil par leur propreté, comme le palais par leur goût exquis. Ces huîtres surpassent en bonté les plus renommées de celles qui se recueillent sur les côtes du département. Si Quimper était moins éloignée de la capitale, les huîtres de Cancale seraient détrônées par celles de l'Île-Tudy »<ref>Jean-François Brousmiche, Voyage dans le Finistère en 1829, 1830 et 1831, Quimper, réédition 1977.</ref>. La pêche des huîtres est réglementée par un arrêté du Préfet du Finistère qui ne l'autorise que du Modèle:1er octobre au 30 avril et uniquement de jour. Des parcs à huîtres sont construits pendant le Second Empire par les familles Divanac'h et Joncour notamment.
En 1871, le peintre Théodore Gudin, qui est aussi propriétaire des marais de Kermor, confie à Eugène de Toulgoët, un armateur de Loctudy, la direction de la Société des pêcheries de Kermor qui se lance dans la pisciculture<ref>élevage de turbots, bars et autres poissons de luxe.</ref> dans des bassins créés en arrière de la digue, mais l'expérience tourne court<ref>Serge Duigou, L'Odet, plus belle rivière de France, éditions Palantines, 2010 [[[:Modèle:ISBN]]].</ref>. Selon une proposition de vente datant de 1900, les Pêcheries de Kermor, implantées sur le territoire de Combrit, mais situées à seulement Modèle:Unité du bourg de l'Île-Tudy, étaient constituées de trois bassins murés, dont un à crustacés, d'une superficie de Modèle:Unité, de quatre grands réservoirs, dont un d'eau douce et la superficie totale des pêcheries, alimentées par une prise d'eau dans l'anse du Pouldon, était de Modèle:Unité. Cette proposition de vente indique aussi que ces pêcheries sont protégées par une digue de Modèle:Unité de long, dont Modèle:Unité ont été refaits en 1897, que « la main-d'œuvre est à bas prix dans le pays » et inclut deux métairies, celle de Pendiry (Modèle:Unité) et celle de Beg-ar-Fritz (Modèle:Unité) « bordée d'une grande plage de beau sable blanc de plusieurs kilomètres ; on pourrait, comme spéculation, vendre des terrains pour construire des villas »<ref>L'Avenir commercial. Journal spécial de publicité du 18 mars 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57068506/f9.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Jean Cariou, qui fut maire de l'Île-Tudy, en devint par la suite le propriétaire<ref>Journal Ouest-ÉclairModèle:N° du 15 mars 1913, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643565h/f5.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Un décret impérial établit en 1868 les tarifs des passages pour le franchissement de la Rivière de Pont-l'Abbé à l'Île-Tudy : « Pour le passage d'une personne non chargée, ou chargée d'un poids au-dessous de 5 myriagrammes [50 kilogrammes] », cinq centimes ; (...) ; par veau ou porc, cinq centimes ; pour un mouton, brebis, bouc, chèvre, cochon de lait, par chaque paire d'oies ou de dindons, trois centimes », mais le droit est diminué d'un quart lorsqu'ils sont plus de cinquante et de moitié lorsqu'ils vont au pâturage. Les personnes exerçant une responsabilité officielle (fonctionnaires, militaires, prêtres, pompiers, etc.) sont exemptées du droit de péage. Il est aussi précisé que « le batelier ne pourra être contraint de passer avant le laps de temps d'une demi-heure que lorsque les passagers lui assureront une recette au moins égale à cinquante centimes »<ref>"Bulletin des lois de la République française", juin 1868, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486160r/f564.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Entre mai et août 1891, une épidémie de typhus éclate à l'Île-Tudy, faisant 84 malades dont 17 morts parmi le millier d'habitants de la commune à l'époque<ref>Robert-Héristel Gestin, " Département du Finistère. Instruction sur le typhus contagieux du Finistère", 1891, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5440391x/f13.image.r=Tudy.langFR et L. H. Thoinot, Rapport sur une épidémie de typhus exanthémathique observée à l'Île-Tudy (Finistère), Recueil des travaux du Comité consultatif d'hygiène, tome XXI, cité par Jules Rochard, Traité d'hygiène publique et privée, 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6377505t/f887.image.r=Molene.langFR.</ref>. Le docteur Touren, médecin de la marine à Brest reçut une médaille d'or ; sœur Emmanuel, supérieure de la congrégation des Filles du Saint-Esprit à Quimper une médaille de vermeil et Le Corre, maire de l'Île-Tudy, Corre, quartier-maître infirmier, et Auguste-Jean-Marie Cadot, infirmier militaire, une médaille d'argent et quatre autres sœurs de la congrégation des Filles du Saint-Esprit ainsi qu'un soldat une médaille de bronze en raison de leur dévouement par un arrêté du Modèle:Date<ref>Journal officiel de la République française. Lois et décrets, n° du 13 décembre 1891, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64518686/f6.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Un autre infirmier militaire dépêché sur place, Dandelot, mourut, victime lui-même de cette épidémie.
Modèle:Citation bloc
En janvier 1896, un réseau de distribution d'eau potable ouvre à l'Île-Tudy<ref>Henri Monod, L'Alimentation publique en eau potable de 1890 à 1897 devant le Comité consultatif d'hygiène publique de France, 1901, Imprimerie administrative, Melun, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64841429/f40.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
En 1879, le Conseil général du Finistère refuse d'exempter de la contribution personnelle mobilière les habitants de l'Île-Tudy (comme le sont ceux de Sein et de Molène), malgré la demande faite en ce sens par des habitants de la commune approuvés par le conseil municipal, car « l'Île-Tudy est reliée à la terre ferme par deux voies de communication praticables en tout temps et qui ont reçu ces dernières années de notables améliorations »<ref>"Rapports et délibérations du Conseil municipal du Finistère", 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55621158/f26.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Devant l'Île-Tudy Maxime Maufra, 1898 Collection privée Vente 2007
Le journal Le Rappel évoque à deux reprises le rôle des femmes à l'Île-Tudy, la première fois en 1869 (« Le 23 |mai] à l'Île-Tudy se présentait dans la salle du scrutin une petite fille déclarant que son père, occupé à relever ses casiers, l'avait envoyé pour déposer son bulletin de vote. Le bureau reçut le vote »<ref>Journal Le Rappel n° 37 du 9 juin 1869, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7529755b/f3.zoom.r=tudy.langFR.</ref>) , la seconde fois en 1888 :
Modèle:Citation bloc
Une nette aggravation des conditions de vie survint avec la crise sardinière, liée à un phénomène climatique de grande ampleur qui fit s'éloigner les sardines des côtes bretonnes et à la surpêche, dans les premières années du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'année 1902 voyant la fin de l'exploitation de la sardine et la fermeture des conserveries<ref>La conserverie Philippe et Canaud a subsisté jusqu'en 1962.</ref>, en dépit d'une tentative de reconversion dans la conserverie des légumes, qui échoua. Elle est surtout connue à Douarnenez, mais eût aussi de graves conséquences dans les autres ports de pêche comme l'Île-Tudy : le journal Le Figaro du Modèle:Date indique qu'« à l'Île-Tudy, sur 400 pêcheurs, 300 sont affamés » et qu'alors qu'un pêcheur ou un ouvrier soudeur gagnait en moyenne 600 francs, une femme employée aux conserveries gagnant en moyenne 150 francs, le salaire est tombé pour les soudeurs à 60 francs et pour les femmes à 12 francs<ref>Georges Bourdon, La misère bretonne le long de la côte, journal Le FigaroModèle:N° du 19 janvier 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k286122q/f2.image.r=Tudy.langFR.</ref> ; le journal Le Petit Illustré du Modèle:Date en montre un aspect en présentant le "fourneau économique" de l'Île-Tudy à l'époque. Les enfants, les filles surtout, mais les garçons parfois et même les pêcheurs adultes durent tenter de gagner quelque argent en s'adonnant à la dentelle, dont l'industrie prit le relais de la sardine, « y compris à la lumière de la lampe à pétrole jusqu'à dix heures du soir », ce qui provoquait un absentéisme scolaire<ref>Rapport de l'inspecteur d'académie du Finistère, 1911.</ref>.
Des "dames patronnesses" de Quimper, de Pont-l'Abbé<ref>Madame Pichavant notamment.</ref> et de Combrit<ref>Madame Chauvel, épouse du maire de Combrit de l'époque.</ref>, installent en 1903 à l'Île-Tudy un atelier de broderie et de confection de dentelle et en 1905 des religieuses des Filles du Saint-Esprit créent un dépôt de dentelles dirigé par sœur Suzanne Vidélo<ref>Cet atelier était situé dans l'actuelle rue des Dentellières ainsi nommée par la suite et la tombe de cette sœur est toujours visible dans le cimetière communal.</ref>, (dentelle dite "au point d'Irlande"<ref>Pour le "point d'Irlande", il faut faire 5 mailles en l'air puis lâcher la boucle, introduire le crochet dans la deuxième boucle et reprendre la boucle lâchée pour la faire passer dans la maille, voir http://kbcpenmarch.franceserv.com/histoiredeladent/index.html.</ref>, car l'on fit venir une irlandaise pour apprendre sa technique de fabrication, qui n'est pas la même que la dentelle du reste du Pays bigouden dont le picot est différent<ref>http://vitrine.othpb.com/index.php?option=com_content&view=article&id=40&Itemid=50.</ref>); celle-ci transmit son savoir-faire à une femme de l'Île-Tudy, Marie Gouzien, laquelle l'apprit ensuite aux autres femmes ; la maison Pichavant, de Pont-l'Abbé, se chargeait de la commercialisation des dentelles. En 1910, 80 jeunes filles travaillent dans l'atelier-ouvroir, q ui donne en outre du travail à domicile à une centaine de femmes. En 1911, un rapport de l'inspecteur d'Académie conservé aux Archives départementales du Finistère fit étant du développement de l'absentéisme des fillettes qui se livraient à cette activité<ref>Exposition « Être un enfant en pays bigouden au tournant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle » qui s'est tenue du 27 mai au Modèle:Date au manoir de Kerazan en Loctudy.</ref>. À l'Abri du marin du petit port voisin de Sainte-Marine, les mousses apprennent alors à faire de la dentelle… Une îlienne, Madame Julien-Kerrest, reçut même le titre de « Meilleure ouvrière de France ».
Une îlienne témoigne : « Je gagnais cinquante six sous par jour à ce travail, plus que mon mari. J'étais heureuse ; je berçais mon petit du pied, sans quitter l'ouvrage. Mais on a eu de la misère pour attraper le point. C'est vingt sous le carré, et quand on perdait le point... »<ref name="berrytudy.free.fr" />.
Des troubles éclatent en 1909 entre usiniers (patrons des conserveries) et pêcheurs à Penmarch, au Guilvinec, à Concarneau, mais aussi à l'Île-Tudy : « vingt soldats, sous les ordres d'un lieutenant, sont envoyés à l'Île-Tudy »<ref>Journal L'AuroreModèle:N° du 11 septembre 1909, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7411894/f2.zoom.r=tudy.langFR.</ref>. Ce n'est qu'en juillet 1914 que rouvre la conserverie de l'Île-Tudy, les femmes employées ayant une augmentation de salaire, et les pêcheurs obtenant d'être payés désormais au mille (c'est-à-dire au nombre de sardines pêchées) et non plus au poids<ref>Journal Le FigaroModèle:N° du 19 juillet 1914, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k290381m/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Une caisse d'entraide des pêcheurs, dénommée La Fraternelle, venait aussi en aide aux familles de pêcheurs en difficulté. Une autre association, la Société maternelle de l'Île-Tudy s'occupait des secours aux enfants : son existence est attestée en 1910<ref>La Revue philanthropique, Paris, 1910, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6506870p/f462.image.r=Tudy.langFR.</ref> (sans doute avant) et elle existait encore en 1926<ref>La Revue philanthropique, Paris, 1926, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6513208m/f360.image.r=Tudy.langFR.</ref> (sans doute après).
Le journal Ouest-Éclair du Modèle:Date, sous le titre "La grande misère des pêcheurs bretons", évoque le cas d'un ancien pêcheur au long cours de l'Île-Tudy, âgé de 50 ans, Grégoire C.., qui, après avoir « pratiqué la rude pêche de Terre-Neuve », tente de vivre de la petite pêche ; chargé de huit enfants dont le plus jeune a à peine 3 ans, et décrit ainsi sa maison :
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Deux jours plus tôt, J. Courcuff écrivait dans le même journal : « Que l'on songe qu'à l'Île-Tudy, pour ne citer que ce petit port, la plupart des marins et leurs familles se nourrissent actuellement de coquillages et de pommes de terre ». Évoquant toujours l'Île-Tudy, le même auteur décrit ainsi le port : « Sur le terre-plein, auprès de la cale, devant l'unique hôtel sans clients, quelques pêcheurs déambulent par groupes de deux ou trois, font dix pas sur le trottoir ou au rebord d la chaussée, puis reviennent, et ainsi pendant des heures et des heures, pour tuer le temps, le ventre creux »<ref>Journal Ouest-ÉclairModèle:N° du 13 février 1933, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6591880/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.
Dans une nouvelle intitulée Anne-Marie, publiée en 1905, Louis Rivière décrit ainsi la « procession à la mer », qui avait lieu après la cérémonie de la Première communion :
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Le prodige de l'Île-Tudy
En 1906, une fillette de 4 ans, Marie Le Guen, habitant avec ses parents pêcheurs une modeste chaumière à l'Île-Tudy, devint un véritable phénomène, qui fut évoqué dans tous les journaux de la presse parisienne de l'époque. Un hasard naturel qu'elle portait, gravé dans sa cornée de son œil gauche un stigmate qui pouvait se lire comme étant le chiffre 22,4 ; d'aucuns y virent une manifestation surnaturelle et la modeste chaumière devint un temps un véritable lieu de pèlerinage, attirant aussi force curieux ; elle devint célèbre dans toute la Bretagne et son cas fit l'objet de maintes discussions scientifiques et ésotériques<ref>Journal La Justice n° du 25 juillet 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8271235/f1.zoom.r=Tudy.langFR ; journal La LanterneModèle:N° du 24, juillet 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7507489x/f1.zoom.r=Tudy.langFR ; etc.</ref>.
En avril 1914, l' Annick, un dundeelangoustier de l'Île-Tudy, se perdit sur la Basse du Lys (près de Camaret), avec son équipage composé de trois hommes, dont le patron Maxime Teurtroy, et d'un mousse. On ne retrouva rien du bateau, ni une épave, ni un cadavre<ref>Auguste Dupouy, "Pêcheurs bretons", 1920, réédition Le Signor et Puget, Le Guilvinec, 1978.</ref>.
Quarante-sept soldats et marins de l'Île-Tudy sont morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Leur liste est consultable sur un site Internet<ref>Memorialgenweb.org - Ile-Tudy : monument aux morts.</ref>. Parmi eux, huit ont disparu en mer.
Pour protéger les convois maritimes de ravitaillement arrivant des États-Unis et attaqués par les sous-marins U-Boote de la Kriegsmarine, la Marine française décida d'implanter un poste d'attente et d'alerte sur la côte bigoudène : le plan d'eau de L'Anse du Pouldon à l'Île-Tudy fut choisi en raison de sa protection naturelle et de ses facilités logistiques par le Centre d'aviation maritime de Lorient et équipé de 4 hydravions français d'observation, la base étant opérationnelle à partir de juin 1917, la cale de mise à l'eau étant mise en service le Modèle:Date. Les officiers étaient logés à l'Hôtel Jehanno et les soldats dans l'ancienne conserverie Béziers, désaffectée en 1911. À partir du Modèle:Date, la base est utilisée par la marine américaine qui y implante 12 hydravions Donnet-Denhaut, conçus par François Denhaut, en juillet 1918, puis 21 hydravions Donnet-Denhaut et Curtiss, fabriqués aux États-Unis par la Curtiss Aeroplane and Motor Company, à la veille de l'armistice ; 363 marins américains et pas moins d'une vingtaine d'officiers sont alors affectés à cette base. Les Américains construisirent une nouvelle cale, dite encore aujourd'hui « cale des Américains », pour faciliter la remontée des hydravions amerrissant dans l'anse du Pouldon<ref name="kbcp">http://kbcpenmarch.franceserv.com/hydravions/index.html.</ref>.
Les débuts du tourisme ... malgré les problèmes d'hygiène
Dès 1884 le comte Arthur de Coëtlogon<ref>Arthur Alain Constant de Coëtlogon, né le Modèle:Date à Paris, décédé le Modèle:Date à Paris ; sa famille est originaire de Ploudaniel (Finistère).</ref> et Maurice de Laubière<ref>Maurice de Laubière (1854-1928) était un passionné de plaisance habitant la propriété de Roz-an-Had à Loctudy.</ref> créent la « Société des régates de l'Île-Tudy-Loctudy »<ref>Désormais le « Yacht-Club de l'Odet », voir http://mj.cotten.free.fr/yco.html.</ref>, qui attire à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle la fine fleur de la plaisance française de l'époque, des hommes comme Jacques de Thézac, le fondateur des Abris du marin, Edgar de Broc, châtelain du Perennou en Combrit, le peintre André Dauchez, qui vivait à Sainte-Marine, etc. Une Grande croisière du Sud-Ouest était alors organisée chaque année, commençant à l'Île-Tudy, et se poursuivant ensuite pendant l'été le long des ports de la côte atlantique, les yachts faisant tour à tour escale à Lorient, Saint-Nazaire, Les Sables d'Olonne, La Rochelle, Royan, etc. où des courses-croisières étaient organisées ; de nombreuses notabilités y participent, par exemple le comte Maxence de Polignac, sur son yacht Guimili en 1888<ref>Journal Gil BlasModèle:N° du 27 juin 1888, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7520056j.r=Tudy.langFR.</ref>. Le journal Gil Blas écrit le Modèle:Date :
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En 1895, Amédée de Lécluse-Trevoëdal<ref>Amédée de Lécluse-Trévoëdal, né en 1836, décédé en 1898, fut maire d'Audierne, conseiller général du Finistère, et était propriétaire du château de Locquéran à Plouhinec.</ref> devient le président de la Société des régates de l'Île-Tudy<ref>Journal Gil BlasModèle:N° du 15 octobre 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7525398g/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Les marins-pêcheurs de l'Île-Tudy organisaient leurs propres courses. Ces régates prirent fin en 1906 à la suite d'une rixe qui opposa les pêcheurs, plutôt « rouges », aux plaisanciers, plutôt conservateurs, dans le contexte politique tendu de l'époque<ref name="berrytudy.free.fr" />.
En 1923, la municipalité demande l'autorisation de construire quatre cabinets d'aisance sur la plage de l'Île-Tudy et reçoit l'autorisation de les construire « dans des endroits nettoyés par presque toutes les marées »<ref>"Département du Finistère. Procès-verbaux et rapports du Conseil départemental d'hygiène et des commissions sanitaires du Finistère, année 1923", 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6497564g/f67.image.r=Tudy.langFR.</ref>. L'hygiène à l'Île-Tudy laissait à l'époque beaucoup à désirer comme en témoigne cette lettre d'un estivant, parue dans le journal Ouest-Éclair :
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La qualité des hôtels était alors médiocre si l'on en juge par la suite de la lettre du même estivant : « Des hôtels dont les propriétaires font de leur mieux. Mais pas assez de confort élémentaire. Nourriture saine, mais insuffisamment préparée ou même insuffisante les jours de coup de feu où l'on mécontente tout le monde ; service défectueux faute d'un personnel assez nombreux et aguerri ; gêne réelle des pensionnaires par suite d'une surpopulation incompatible avec les moyens dont on dispose »<ref name="eclair" />.
Une anecdote connue illustre aussi la difficile cohabitation entre « îliens » et touristes : entre 1930 et 1960, les « non-îliens » étaient surnommés « Parisiens » ou « cons », cette dernière expression étant aussi valable pour les Loctudiens<ref name="guillot">http://benoit.guillot1.free.fr/etude/pdf/dossier_pic_plateforme_03_06_2011.pdf.</ref>.
Nombreux furent certainement les naufrages et sauvetages antérieurs à la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais l'histoire n'en a pas conservé la trace, sauf exceptionnellement : par exemple le "Bulletin du commerce" du Modèle:Date nous indique que dans la nuit du 3 au Modèle:Date, le chasse-maréeLe Hasard, de Bordeaux, se dirigeant sur Brest, heurte une roche près des Glénan, se remplit d'eau, perd sa mâture, a des avaries considérables (il n'est pas réparable) mais des chaloupes de pêcheurs parviennent à le remorquer jusqu'à l'Île-Tudy<ref>"Bulletin du commerce" Modèle:N° du 14 juillet 1818, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63758539/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, Joseph Le Pempe, pilote à l'Île-Tudy et deux matelots, Eugène Bourlaouen et Joseph Kergoat, inscrits à Quimper, se portèrent dans un canot non ponté, par tempête de sud-ouest et mer démontée, au secours du Caroline-Victoire, de Cherbourg, et réussirent à le conduire, de l'entrée de Bénodet où il risquait de s'échouer, dans la baie de Concarneau où il eut un mouillage plus sûr<ref>Annales du sauvetage maritime, 1891-1892, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5765754v/f694.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, le canot de pêche Le Finistère, de l'Île-Tudy, sombre à deux milles nautiques de l'ouest de la Pointe de Saint-Oual en Loctudy ; les sept hommes d'équipage sont sauvés par les chaloupes Radegonde-Joséphine et Mélin, mais l'un des marins décède des suites de cet accident de mer<ref>Revue maritime et coloniale, 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34611v/f727.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
</poem>
Le Modèle:Date, le bateau de sauvetage de l'Île-Tudy réussit à secourir le pilote et le mousse du bateau-pilote Le Ramier, qui était sorti du port de l'Île-Tudy pour piloter un vapeur anglais, et ne réussissait pas à rentrer au port en raison d'un fort ouragan. Le bateau de sauvetage, commandé par François Bargain, réussit à sauver les deux marins, mais ne put rentrer au port ; il se réfugia à Bénodet et rentra au port de l'Île-Tudy le lendemain<ref>Annales du sauvetage maritime, 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5802652b/f33.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, Constant Gouzien, de l'Île-Tudy, qui pêchait dans l'Odet, sauva difficilement au péril de sa vie, risquant de s'enliser lui-même, un petit mousse de Sainte-Marine, dénommé Certain, qui s'enlisait dans la vase sur la rive gauche de l'Odet<ref>"Annales du sauvetage maritime", octobre 1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5802709p/f56.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, le bateau de pêche Marguerite, de Loctudy, chavire à la suite d'un coup de vent entre Bénodet et l'Île-Tudy ; les trois marins naufragés, exténués de froid, furent recueillis par un bateau de pêche de l'Île-Tudy, commandé par Jean-Yves Guinvarch, et ramenés à Loctudy<ref>Annales du sauvetage maritime, 1909, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58027125/f91.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, trois femmes, embarquées à bord du bateau du passeur entre Loctudy et l'Île-Tudy, tombent à l'eau alors que le bateau venait de quitter la cale de Loctudy. Ne sachant nager, elles se seraient noyées si deux d'entre elles n'avaient été secourues par Dominique Guinvarc'h, un marin de l'Île-Tudy et la troisième par un douanier<ref>Annales du sauvetage maritime, 1920, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57680974/f62.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, le bateau de sauvetage Augustin Carré, de l'Île-Tudy, se porta au secours d'un navire en détresse, le chalutier à vapeur Givenchy, de La Rochelle, échoué par gros temps sur le plateau rocheux de Penhoët à environ Modèle:Unité du phare de Landoz, sans parvenir à le renflouer ce jour-là, ce qui fut fait deux jours plus tard grâce à deux remorqueurs de l'État, le Pen Mané et le Hêtre et le Givenchy fut conduit dans le port de Loctudy<ref>Annales du sauvetage maritime, 1921, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5766545h/f55.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, alors que la tempête faisait rage, la douane de Bénodet alerte par télégramme la station de sauvetage de l'Île-Tudy : « deux navires sont en danger de faire côte » près de la pointe de Bénodet. Le patron Herry rassemble son équipage et le canot de sauvetage part à leur recherche, en vain. Incapable en raison de l'état de la mer de rentrer à son port d'attache, le canot de sauvetage se réfugie à Bénodet. Les deux bateaux en difficulté avaient réussi à rentrer dans ce même port par leurs propres moyens<ref>Annales du sauvetage maritime, 1922, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57665747/f96.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, le bateau de pêche Isly, de l'Île-Tudy, chavire près de la Perdrix et les trois hommes qui étaient à bord, réussissent à s'accrocher à leur embarcation et sont sauvés par le Maoutik, commandé par Jean-Marie Adam<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1923, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5766629r/f130.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, la chaloupe Jeanne Augustine, de Loctudy, s'échoue sur la roche Vérez à l'entrée de Bénodet. L'Augustin Carré, bateau de sauvetage de l'Île-Tudy, vient la secourir en dépit du gros temps, mais ne trouve que quelques épaves, la chaloupe venant de disparaître. Son équipage s'était sauvé au moyen d'une petite embarcation<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5766638q/f85.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, deux marins de l'Île-Tudy, Alain Le Berre, 64 ans, et Alain Toularastel, 23 ans, chavirent à bord de leur plate dans l'anse du Pouldon et allaient se noyer. Ils sont sauvés par un autre pêcheur, François Guinvarc'h, 63 ans<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1929, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5828429t/f101.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, René Toularastel, pêcheur à l'Île-Tudy, recueillit quatre naufragés entre Bénodet et l'Île-Tudy, au niveau du Téven, partis de Bénodet sur une plate; l'un d'eux, Hee [père] était déjà mort, les trois autres (Hee [fils], Christien et Mandez) ramenés par ce pêcheur de 67 ans à l'Île-Tudy<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1930, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58284915/f78.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.
Le Modèle:Date, un goémonier de Loctudy, Yvon Daniel, est renversé par une lame et son bateau coule ; il est sauvé de justesse par le bateau du passeur de Loctudy à l'Île-Tudy qui s'est porté à son secours<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1931, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5828500p/f99.image.r=Tudy.langFR.</ref>.
L'épisode de l'opération manquée du Jouet des Flots illustre la précarité des moyens dont disposait le Comité français de Libération nationale pour assurer les liaisons avec la France occupée : le Jouet des Flots était un vieux caboteur à moteur qui transportait des pommes de terre le long de la côte bretonne. Yves Le Hénaff, un lieutenant de vaisseau de retour d'Afrique du nord et chargé de missions spéciales après un entrainement intensif au Royaume-Uni, l'achète dans le but d'organiser l'évasion d'aviateurs alliés dont les avions avaient été abattus, ainsi que le passage en Angleterre de personnalités de la Résistance dont Pierre Brossolette, Émile Bollaert, Jacques Maillet, Émile Laffon. Les voyageurs sont cachés dans la villa familiale de Le Hénaf et le Modèle:Date vers 20 heures, son adjoint James Bargain et deux pécheurs de l'Île-Tudy assurent le transbordement des passagers à destination du large d'Ouessant où une vedette anglaise rapide doit venir les prendre ; mais une voie d'eau dans le raz de Sein coule le moteur et les personnes embarquées doivent débarquer discrètement, mais trempées, à Feunten-Aod, une anse abritée près de Plogoff le lendemain vers 8 heures du matin. Les Allemands ayant appris l'échouage du bateau organisent des patrouilles et parviennent à arrêter Pierre Brossolette, Émile Bollaert et Le Hénaff<ref>http://www.fondationresistance.org/documents/ee/Doc00006-007.pdf.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Liste des 14 résistants victimes de la rafle du Modèle:Date :
Joseph Cluyou, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de déportation d'Ellrich [Matricule 77784 (Bu)].
François Coupa, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé à une date inconnue (disparu) au camp de déportation de Dora. [Matricule 77742 (Bu)]
Grégoire Coupa, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de déportation de Nordhausen. [Matricule 77738 (Bu)]
Eugène Crates, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77743 (Bu)]
Louis Denic, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, libéré de Dora le Modèle:Date. [Matricule 77755 (Bu)]
Pierre Jean René Diquelou, , né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77787 (Bu]
Georges Joseph Gouasdoué, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77737 (Bu)]
Pierre Gouasdoué (frère du précédent), né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, disparu. [Matricule 77739 (Bu)]
Aimé-Victor-Louis Guéguen, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration d'Ellrich. [Matricule-77801 (Bu)]
François Yves Paul Guinvarch, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77786 (Bu)]
Félix Edgar Ferdinand Marie Guinvarch, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77757 (Bu)]
Jean Guinvarch, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77741 (Bu)]
Gilbert Alexandre Le Bris, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé en déportation le Modèle:Date au camp de déportation de Dora. [Matricule 77740 (Bu)]
Marcel Perrin, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora.
Maurice Joseph Volant, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77744 (Bu)]
(Source: Memorialgenweb.org - Ile-Tudy : plaque commémorative de la rafle du 20 juin 1944.)
Autres victimes (dont les noms se trouvent sur le monument aux morts de l'Île-Tudy):
Auguste Dupouy décrit ainsi l'Île-Tudy en 1944 : « L'Île-Tudy, qui eût jusqu'à quatre-vingts canots sardiniers, n'en a plus qu'une dizaine. Que ce port était pur, il y a seulement un quart de siècle ! Le tourisme l'a banalisé. Ses maisons de marins, toutes simples et si avenantes avec leurs jardinets fleuris de reines-marguerites et de dahlias, s'effacent d'année en année devant les bicoques de villégiature »<ref>Auguste Dupouy, "La Basse-Bretagne", éditions Arthaud, Grenoble, 1944</ref>.
À partir de la décennie 1950, de nombreuses maisons furent construites à l'entrée de l'Île-Tudy, à la périphérie nord-est de l'agglomération, en direction du « Sillon » et de l'étang de Kermor, dans le quartier dénommé « La Cité », mal protégé par le fragile cordon de dunes et situé en zone inondable. La forte pression foncière de l'époque, et des décennies suivantes, fut surtout liée à la demande de construction de résidences secondaires liées à la proximité des plages et à la qualité des sites<ref name="cartorisque" />. Désormais les prix ont flambé à l'Île-Tudy, la moindre villa y coûte plus de Modèle:Unité.
En septembre 1957, 300 femmes de l'Île-Tudy et des environs entourent 4 ostréiculteurs venus du Morbihan et de Vendée pour les empêcher de développer leur activité sur les zones sableuses de la Rivière de Pont-l'Abbé car celles-ci sont depuis un temps immémorial une source d'activité et de revenus pour les femmes qui y pêchent les coquillages<ref>Steven Lecornu, Les bancs de sable chasse gardée des femmes de l'Île-Tudy, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 5 octobre 2020.</ref>.
Le Modèle:Date est créée l'Union nautique populaire Quimper Île-Tudy, dont le président est François Trellu, association affiliée à la Fédération des Œuvres laïques du Finistère et dont le siège est fixé à la mairie annexe de Quimper-Kerfeunteun. L'école de voile<ref>http://cniletudy.free.fr/.</ref>, située « rue des Mousses », a ouvert en 1961. La municipalité de l'Île-Tudy achète en 1962 l'ancienne conserverie Divanac'h et la loue à l'association : c'est le début du centre nautique de l'Île-Tudy, doté en 1966, après de gros travaux, d'un internat. L'acquisition des locaux d'une autre ancienne conserverie permet à l'école de voile de développer des classes de mer. La ville de Quimper ayant décidé en 2004 de ne plus subventionner le centre, celui-ci prend en 2005 le nom de centre nautique Île-Tudy<ref>http://cniletudy.free.fr/histoire-classe-de-mer-bretagne.html.</ref>.
Commentaire : La population de l'Île-Tudy a connu une évolution très contrastée : le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a été une période de croissance démographique quasi continue (sauf pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire) et forte, la population étant multipliée par six entre 1793 et 1901, année du pic démographique avec 1240 habitants. Le recensement de 1901 comptabilise 288 marins sur une population totale de Modèle:Nombre. La plupart des familles étaient alors de 6 ou 7 enfants, voire plus<ref>Geneviève d'Haucourt, Dentellières et brodeuses dans le Sud-Finistère selon une enquête d'octobre-novembre 1941, revue Études sociales, mai 1973, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62833656/f14.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Par contre au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la population communale connaît un déclin quasi-continu jusqu'en 1990, perdant un peu plus de la moitié de sa population en 89 ans entre 1901 et 1990, en dépit d'un léger rebond temporaire pendant la décennie 1960. Cette évolution démographique contrastée s'explique bien sûr par les changements économiques survenus, l'Île-Tudy ayant été un port prospère au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant de connaître une grave crise économique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Toutefois, depuis 1990, un nouvel essor démographique est sensible, la commune gagnant 211 habitants entre 1990 et 2010 (+ 40,7 % en 20 ans) en raison de la relative proximité de Quimper, de nombreux nouveaux habitants étant des migrants pendulaires travaillant dans l'agglomération quimpéroise (ce qui a été facilité par la mise en service de la route transbigoudène Quimper-Pont-l'Abbé, désormais une voie express) et de l'attractivité littorale, y compris pour des retraités venus s'installer là pour finir leurs jours. La pénurie de terrains constructibles en raison des risques d'inondation limite toutefois ce nouvel essor démographique.
La commune a connu un solde naturel négatif pendant les trois premiers quarts du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en raison d'une forte émigration (- 0,9 % l'an encore entre 1968 et 1975), mais depuis 1975, la commune connaît désormais une assez forte immigration nette (+ 2,3 % l'an entre 1999 et 2010). Par contre son solde naturel reste négatif, variant selon les intervalles intercensitaires entre - 1,4 % l'an et - 0,5 % l'an entre 1968 et 2010. En raison de sa structure par âge vieillie (en 2010, les 65 ans et plus représentaient 28,5 % de la population totale, alors que les 0 à 19 ans n'en représentaient que 18,1 %), le taux de mortalité (15,8 pour mille entre 1999 et 2010) est presque le double du taux de natalité (8,9 pour mille pendant la même période)<ref>http://www.insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=POP&millesime=2010&nivgeo=COM&codgeo=29085.</ref>.
La situation littorale de l'Île-Tudy et sa forte et croissante attractivité balnéaire expliquent la très forte proportion des résidences secondaires (1 068 en 2010, soit presque 74 % du total des logements) par rapport aux résidences principales (376 en 2010) ; en 2018 Île-Tudy est la commune du département du Finistère ayant la plus forte proportion de résidences secondaires (71,1 %). Le nombre des logements a été multiplié par 2,5 entre 1968 et 2010, mais essentiellement au profit des résidences secondaires, dont le nombre a été multiplié par plus de 4 pendant la même période<ref>http://www.insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=LOG&nivgeo=COM&codgeo=29085&millesime=2010.</ref>.
La maison de la Pointe<ref>http://www.ile-tudy.fr/fr/salle-municipale/699/maison-pointe.</ref>, désormais un bâtiment municipal, située à l'extrémité ouest de la presqu'île, sert de lieu d'exposition en période estivale. Son jardin jouit d'un point de vue panoramique sur la rivière de Pont-l'Abbé, l'anse du Pouldon et Loctudy.
De nombreux peintres ont représenté l'Île-Tudy. Parmi eux :
Maxime Maufra : En face de l'Île-Tudy (In Front of the Isle-Tudy) (avant 1918) ; Marée basse, Île-Tudy (vendue Modèle:Nobr euros en 2021, collection privée)<ref>Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 18 janvier 2021.</ref>.
Le Popoff est un ancien chalutier à voiles de Concarneau, construit en 1946 à La Rochelle, restauré et un temps basé à l'Île-Tudy. Il effectue des sorties en mer, principalement à destination des îles Glénan. Il a été racheté en 2011 par Mer et Marine Les amis du Popoff, une association de Sainte-Marine<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'Île-Tudy, L'âge d'or des capitaines, Serge Duigou, Ressac, 2000. [la grande période maritime de l'Ile-Tudy, port d'armement du transport du vin et du pastel au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]
La Rivière sans nom, la rivière de Pont-l'Abbé, texte de Serge Duigou, toiles de Jacques Godin, photos d'Olivier Garros, éditions Les îles du désert, Pont-l'Abbé, 2008.
La base d'hydravion de l'Île-Tudy pendant la guerre 14-18, Thierry Le Roy, revue Cap CavalModèle:N°.
Histoire du Pays bigouden, Serge Duigou et Jean-Michel Le Boulanger, éditions Palantines, Quimper, 2002.
Le site web de P-I-C, (preserver-ile-combrit.com), observations menées par B. Guillot