Responsable socialiste, il est l'un des principaux dirigeants et héros de la résistance intérieure française. Il est considéré comme l'un des principaux acteurs de l'unification de la résistance française.
Arrêté et torturé par le Sicherheitsdienst (service de sureté appartenant à la SS), il choisit de se suicider, se jetant par la fenêtre du siège de la Gestapo, avenue Foch, après avoir donné un nom, le sien. Ses cendres sont transférées au Panthéon, le Modèle:Date-.
Brossolette se soumet sans enthousiasme, mais avec conscience, à ses obligations militairesModèle:Sfn. Dans le cadre de cette préparation militaire effectuée notamment à la caserne de Lourcine, il obtient de bons résultats malgré une assiduité médiocre. Il est d'abord incorporé au 158e régiment d'infanterie et nommé caporal. En 1925, à l'issue de la PMS, il est nommé sous-lieutenant de réserve dans l'infanterie et est affecté au [[5e régiment d'infanterie (France)|Modèle:5e régiment d'infanterie]].
Il se présente d'abord aux élections cantonales d'octobre 1934 (canton d'Ervy-le-Châtel) puis à la députation de l'Aube<ref>"Aube, un homme, un lieu" par Valérie Alanièce, Jean-Michel Van Houtte. L'est-éclair. Modèle:ISBN</ref> (deuxième circonscription) sous l'étiquette du Front populaire en avril 1936 sans succès.
D'abord fervent défenseur des idéaux pacifistes et européens d'Aristide Briand, ses conceptions évoluent à partir de 1938 lorsqu'il prend conscience de la réalité de la menace nazie et de l'inévitabilité de la guerre.
Journaliste au sein de plusieurs journaux (l'Europe nouvelle, le Quotidien, le Progrès civique, les Primaires, Notre temps, Excelsior, Marianne et la Terre Libre), ainsi que celui de la SFIO Le Populaire (où il est rédacteur de politique étrangère), il travaille également pour Radio PTT, dont il est licencié en janvier 1939 lorsqu'il s'oppose dans une émission aux accords de Munich.
La bataille de France
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé avec le grade de lieutenant au [[5e régiment d'infanterie (France)|Modèle:5e d'infanterie]] Navarre, puis promu capitaine avant la défaite à la Bataille de France et est décoré avec la première Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze le Modèle:Date, en raison de son attitude au cours de la retraite de son unité (il réussit à ramener tous ses hommes avec leurs armes).
Pierre Brossolette et son épouse rachètent une librairie russe à Paris, au 89, rue de la Pompe, qui sert de lieu de rencontre et de « boîte aux lettres » pour les Résistants. Dans la bibliothèque tournante dans le sous-sol, plusieurs documents sont échangés pendant cette période dont les plans de l'usine Renault.
Il devient également professeur d'histoire au collège Sévigné et est présenté par son collègue Louis François au Colonel Rémy. Après sa rencontre, il devient chef de la section presse et propagande de la CND - Confrérie Notre-Dame sous le nom de code PedroModèle:Citation selon Rémy.
Au cours de l'hiver 1941-1942, il envoie à la France Libre une série de rapports très documentés sur la situation de la France et sur la Résistance embryonnaire. Par son intermédiaire et via la CND, les mouvements Libération-Nord et OCM – Organisation Civile et Militaire sont entrés en contact avec Londres. Avec un mandat de divers mouvements et organisations syndicales, Christian Pineau fonde Libération-Nord et gagne Londres en mars 1942 avant de négocier son ralliement à Charles de GaulleModèle:Sfn.
Après un court séjour en avril 1942 au sud de la ligne de démarcation destiné à parfaire son information sur l'état de la Résistance en zone sud, il s'est envolé clandestinement en Angleterre dans la nuit du 27-28 avril 1942, en tant que représentant de la Résistance pour rencontrer Charles de Gaulle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
France Libre et BCRA
À peine arrivé à Londres, Brossolette est pris en main par le BCRA, les services secrets de la France Libre. Au cours de son séjour dans la capitale anglaise, il rédige neuf textes et des comptes rendus pour les services gaullistes. Pilier central de ce panorama, le « Rapport politique »<ref>Modèle:Article</ref> du 28 avril consiste en une description sans concession de la France depuis la signature de l'Armistice, un tableau de la Résistance naissante et une analyse des projets de rénovation en cours<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le 29 septembre 1942, il s'engage officiellement dans les « Forces Françaises Libres », au même temps que le ralliement de Charles Vallin à Londres. L'arrivée conjointe à Carlton Gardens des deux hommes jusqu'alors opposés politiquement est une opération de communication censée illustrer l'assise élargie de la France CombattanteModèle:Sfn et est considérée un événement assez important pour être filmée par la presse anglaise : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Le Modèle:1er octobre 1942, Brossolette est nommé adjoint du colonel Passy et il prend la tête de la section opératoire, service chargé de faire le lien entre la Résistance extérieure et les mouvements de la Résistance intérieure.
Il propose à Passy de séparer l'action politique de celle du militaire, le BCRAM devient BCRA, avec le rattachement le service secret d’action politique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette réforme est validée par André Philip, Commissaire national à l'intérieur, et par Jacques Soustelle, chef des services secrets<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le BCRA devient le soutien logistique et l'instrument de l'action, non seulement militaire mais politique, du CNF auprès de la Résistance<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Radio Londres
Pierre Brossolette est aussi le porte-voix à Londres des combattants de l'ombre. Dans un discours à la BBC le 22 septembre 1942, il rend un vibrant hommage aux « soutiers de la gloire »<ref>Modèle:Article</ref>, expression qui deviendra par la suite usitée. Il prendra la parole à 38 reprises au micro de la BBC - Radio Londres en remplacement de Maurice Schumann.
Pierre Brossolette écrira des articles, dont un le 27 septembre 1942 "Renouveau Politique en France"<ref>Modèle:Article</ref> dans La Marseillaise, destiné à la Résistance Extérieure comme aux Français établis depuis 2 ans en Angleterre et aux États-Unis qui persistent à se défier de la France CombattanteModèle:Sfn, qui par la suite sera considéré par certains comme un des textes fondateurs du gaullisme de guerreModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Brossolette est décrit par de Gaulle comme « Le philosophe du Gaullisme »Modèle:Sfn.
Mission Arquebuse-Brumaire
Brossolette est parachuté pour la deuxième fois en France le 27 janvier 1943 pour la mission Arquebuse-Brumaire<ref>Modèle:Lien web</ref> et sera rejoint le 27 février par André Dewavrin, alias le colonel Passy et Forest Yeo-Thomas alias « Shelley », agent du SOE surnommé familièrement « le Lapin Blanc ». Cette mission est considérée comme historique car ils vont parvenir à unifier l'ensemble des mouvements de Résistance de la Zone occupée et préparer les réseaux en vue du Débarquement.
De Gaulle les a chargés d'une mission centrée sur l'unification de la résistance armée et de rechercher les cadres d’une administration provisoire de la Zone Occupée en vue de former un Comité directeur centralModèle:Sfn. Passy et Brossolette étaient donc fondés à considérer que leur mission déboucherait naturellement sur la création du CCZN — Comité de Coordination en Zone Nord pour organiser leurs services « Action » sous l'autorité de la France CombattanteModèle:Sfn.
Les groupements de la Zone occupée avaient beaucoup d’objections au Conseil National de la Résistance et n’étaient pas sensibles à l'idée d’établir un lien de représentation entre la commission et le Conseil de la Résistance. En plus, ils ne souhaitaient pas les partis politiques et défendaient l’idée des familles spirituellesModèle:Sfn. Brossolette a considéré qu’il était trop tôt pour fusionner des éléments qui s’ignoraient encore, voire qui se défiaient et donc qu’une organisation unique des mouvements de résistance des deux zones apparaissait impossibleModèle:Sfn.
Unification de la Résistance de la Zone Nord et création du CCZN
Ce faisant, en partie pour s'adapter au terrain, Brossolette désobéit aux instructions données par de Gaulle, qui étaient d'inclure les partis politiques (pas seulement les organisations de résistance) et d'attendre pour agir l'arrivée de Jean Moulin<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>.
Le 3 avril, les membres du CCZN furent rassemblés et présentés à Rex (Jean Moulin), qui a entériné sa créationModèle:Sfn. Comme indiqué par BrossoletteModèle:Sfn, le CCZN, au même titre que son homologue de la zone sud - CCZS, était une étape provisoire pour permettre le processus d'unification de la Résistance, qui a abouti avec la création du Conseil National de la Résistance (CNR), fondé et présidé par Jean Moulin le 27 mai 1943 à Paris, avec l’inclusion des partis politiques et des mouvements de RésistanceModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
À cette époque, la rivalité entre Jean Moulin et Pierre Brossolette, numéro deux du BCRA et soutenu par son ami Passy (André Dewavrin), chef de ce BCRA, est évidente. Moulin reproche explicitement à Pierre Brossolette d'avoir interféré auprès de de Gaulle pour l'empêcher de coordonner la Résistance dans la zone nord <ref name=":3" />.
À la fin du printemps 1943, des marques éminentes de reconnaissance furent accordées à Pierre Brossolette. À Londres, le 6 avril il reçoit la Médaille de la Résistance avec rosette et le 25 mai Charles de Gaulle le cita à l’ordre des Forces Françaises Libres avec l’attribution de la Croix de Guerre avec palme de vermeil<ref>"Officier d’une rare énergie et d’une ténacité remarquable. Faisant preuve d’un mépris total du danger, a contribué avec succès à l’organisation de la Résistance en France et à l’union de tous les Français contre l’envahisseur" - Le général De Gaulle</ref>. Il est également nommé membre du conseil de l'ordre de la Libération et membre de la commission de la Médaille de la Résistance française.
Le succès du bilan laissé par Brossolette à son retour mission à Londres a été salué par les témoins de l’époque. Passy, Brossolette et Yeo-Thomas ont réussi à séparer le renseignement des réseaux d’action, effectuer un inventaire rigoureux des forces que les groupements de résistance de la Zone Nord pouvaient mettre réellement en œuvre en vue de la libération du territoire. Ils ont fait de Paris occupée la capitale de la Résistance<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En absence de De Gaulle, parti à Alger, Brossolette fut le premier orateur de l'anniversaire du Appel du 18 juin en 1943 à l’Albert Hall, où il prononça son discours « Hommage aux morts de la France combattante<ref>Modèle:Article</ref> ».
Pendant ce temps, Brossolette perd en influence au sein de la France combattante pour plusieurs raisons : de Gaulle se méfie probablement du côté incontrôlable de Brossolette ; Passy lui-même a perdu en influence sur de Gaulle ; enfin, le socialiste André Philip est remplacé au Commissariat national de l'intérieur par Emmanuel d'Astier de la Vigerie, hostile à Brossolette<ref name=":4"/>.
Voyage à Alger et dernière mission
Le 13 août 1943, Pierre Brossolette part à Alger rencontrer De Gaulle et obtient l’autorisation, malgré son refus initial, de partir en France pour sa troisième mission. Il arriva en France le 19 septembre 1943, avec Yeo-Thomas, pour aider à réorganiser la Résistance à la suite de nombreux dysfonctionnements au sein de la Délégation de la Zone Nord à ParisModèle:Sfn. Par la suite, la perquisition du secrétariat de la délégation le 25 septembre, l’affaire dite « de la rue de la Pompe », a amené une réelle percée du Sicherheitsdienst (les services secrets de la SS, chargés du renseignement) dans son organisation, avec la saisie de doubles de courriers et télégrammes avec des noms et des adresses laissés en clair. De nombreuses arrestations furent effectuées par la GestapoModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Après l'arrestation de Jean Moulin en juin 1943 et l'affaire de la rue la Pompe, Pierre Brossolette critique les nouveaux dirigeants de la Délégation (Jacques Bingen, qui est un de ses anciens subordonnés, et Serreulles), estimant que ce pouvoir lui revient<ref name=":2" />,<ref name=":4" />. Mais il n'obtient que le rappel conjoint à Londres de lui et Serreulles<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>.
L’action et l’intervention conjointe de Brossolette et Yeo-Thomas pendant cette mission marqua un jalon en matière de coopération militaire entre la Résistance intérieure et les alliés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Le BCRA a joué un rôle majeur dans l’unification de la Résistance française et a été considéré par Winston Churchill et Harold Macmillan (qui a participé des négociations qui ont abouti à la victoire du Général De Gaulle sur le Général Giraud), comme le principal atout de la France pour le débarquement du Jour J. En effet, les renseignements et les actions sur le terrain en Zone Nord étaient structurées pour fragiliser la présence des Nazis et, par conséquent, aider la Libération de la France par les Alliés.
Après avoir échappé plusieurs fois à des arrestations, Brossolette doit rentrer à Londres pour accompagner le nouveau délégué général du CFLN auprès du CNR, Émile Bollaert<ref name=":2" />. Plusieurs tentatives d'exfiltration par Lysander échouent. Brossolette et Bollaert décident de rentrer par bateau. Ils quittent alors Paris en train, direction Quimper. Sur place, l'officier de renseignement James Bargain<ref>Modèle:Lien web</ref> et le lieutenant de vaisseau Yves Le Hénaff, tous deux originaires de l'Île-Tudy, préparent cette évacuation nommée opération Dahlia<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le Modèle:Date, partant de la plage du petit port bigouden, la pinasse le Jouet des Flots qui doit les conduire à une frégate britannique au large de l'île de Sein fait naufrage à cause d'une voie d'eau et du mauvais temps près de la pointe du Raz, s'échouant à Feunteun Aod à Plogoff. Les deux membres de la Résistance ainsi qu'une trentaine d'hommes, marins et aviateurs alliés échouent sur la côte, où ils sont accueillis par des Résistants. Parmi les rescapés figurait également Edmond Jouhaud<ref>"Fondation de la résistance: lejouet des Flots"</ref>. Lors d'un barrage de routine, alors qu'ils arrivent à Audierne dans une voiture à gazogène, ils sont dénoncés par une collaboratrice, contrôlés par un poste volant de la Wehrmacht et emmenés dans la prison Jacques-Cartier de Rennes, Modèle:Refnec.
Plusieurs semaines passent sans qu'ils soient reconnus. Finalement, le 16 mars, Ernst Misselwitz (Hauptscharführer du Sicherheitsdienst, ou SD) se rend à Rennes en personne pour identifier Brossolette et Bollaert et les fait transférer, le 19 mars, au quartier général de la Gestapo à Paris, 84, avenue Foch. On sait aujourd'hui à travers le témoignage de Roger LebonModèle:Sfn que son identité a été découverte à la suite d'une imprudence de la part de la Délégation générale à Paris, représentée par Claude Bouchinet-Serreules et Jacques Bingen : un rapport semi-codé rédigé par les services de Daniel Cordier aurait été intercepté sur la frontière espagnole, alors que son grand ami Yeo-Thomas se trouvait déjà parachuté solo en urgence à Paris depuis le 25 février pour préparer une évasion audacieuse de la prison de Rennes en uniforme allemand avec l'aide de Brigitte Friang. Yeo-Thomas et Friang seront eux aussi capturés les jours suivants à la suite du démantèlement de nombreux réseaux parisiens consécutif à l'affaire dite « de la rue de la Pompe » (siège de la Délégation générale) et des aveux de Pierre Manuel<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, responsable du BOA et frère d'André Manuel, chef de la section de renseignement (R) du BCRA<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Mort
Pierre Brossolette et Émile Bollaert sont torturés. Le 22 mars, pendant la pause-déjeuner de son gardien, Brossolette se lève de sa chaise, menotté dans le dos, ouvre la fenêtre de la chambre de bonne dans laquelle il était enfermé et tombe d'abord sur le balcon du Modèle:4e et ensuite devant l'entrée de l'immeuble côté avenue. Gravement blessé, il succombe à ses blessures vers 22 heures à l'hôpital de la Salpêtrière, sans avoir parlé. Il ne donne qu'un nom, le sien.
Le 24 mars, il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise<ref>Ses cendres conservées dans la case 3913 du colombarium (division 87), comme indiqué sur le livre de registres du cimetière. Elles sont extraites le 15 mai 2015 en vue de l’entrée de Pierre Brossolette au Panthéon le 27 mai. Voir section Panthéon.</ref>.
Ligne politique
Pierre Brossolette est très critique vis-à-vis de la [[Troisième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} République]]. Il la rend responsable de la défaite, et il estime que la Libération, à venir, devra être l'occasion d'une profonde rénovation démocratique, notamment par la naissance d'un grand parti de la Résistance appelé à réaliser une politique de transformation sociale ambitieuse. Un programme commun, très proche de ses aspirations sociales, est élaboré par le Conseil national de la Résistance en mars 1944, le mois de la mort de Brossolette.
Cette critique de la Troisième République est le principal sujet de discorde avec Jean Moulin<ref name=":3">Modèle:Article</ref>,<ref>A deux grands hommes, la patrie reconnaissante, Eric Roussel, lemonde.fr, 31 mai 2013</ref> et lui vaut par ailleurs l'opposition des partis. Ainsi, à la veille de son arrestation, Brossolette est exclu de la SFIO par Daniel Mayer et Gaston Defferre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>, décision qui n'est pas appliquée à cause de sa disparition. Si, dans un premier temps, la [[Quatrième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} République]] renoue avec les mœurs de la [[Troisième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }}]], l'avènement de la [[Cinquième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} République]] représente pour certains l'application a posteriori des idées de Brossolette sur l'après-guerre.
En effet, le projet d'un grand parti rassemblé autour de De Gaulle pour gérer l'immédiat après-guerre et limiter les dégâts prévisibles d'une épuration incontrôlée est vivement critiqué et soupçonné même de dérives fascisantes. De Gaulle, conscient des soupçons d'autoritarisme qui pesaient déjà sur lui, tranchera pour la représentation des partis au sein du CNR et, partant, pour la réhabilitation du système parlementaire de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} République, donnant ainsi gain de cause à Jean Moulin. Ce choix aura des conséquences importantes sur l'image de ces deux grands chefs de la Résistance et de leur place dans la mémoire nationale.
Ainsi s'opposent a posteriori l'image d'un Moulin homme d'État proche du radicalisme d'avant-guerre, défenseur des valeurs républicaines et de la démocratie, voire du statu quo, à qui l'on a reproché de se laisser influencer par le parti communiste, et celle, complexe, d'un Brossolette homme politique certes visionnaire, précurseur du gaullisme « qu'il bâtissait en doctrine » (selon De Gaulle lui-même dans ses mémoires) bien que socialiste, dénonciateur féroce des dangers fasciste et communiste avant la guerre mais partisan de méthodes radicales.
Cependant son idée d'un parti unique issu de la Résistance ne devait servir qu'à réorganiser l'après-guerre, et il aurait envisagé de créer lui-même un nouveau parti de gauche, sur le modèle social-démocrate donc non-marxiste ou, en tout cas, réformiste. Pour cela, Brossolette avait travaillé sur une ambitieuse critique du marxisme pendant ses missions, que sa stature d'intellectuel, normalien de haut vol, permettait de croire respectable ; ce document aurait été jeté par-dessus bord lors du naufrage sur les côtes bretonnes ayant amené son arrestation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.
Modèle:Déco Compagnon de la Libération, sous le nom de « Pierre Bourgat »Modèle:Sfn, décret du Modèle:Date-<ref name=":1">Motif : « Modèle d’esprit de devoir et de sacrifice. Organisateur d’un rare mérite, a fait preuve, au cours des très importantes et périlleuses missions qui lui furent confiées, d’un dévouement exemplaire au service de la France. »</ref> ; nommé membre du conseil de l'ordre de la Libération.
À Narbonne-Plage, un monument mémorial éolien unique en son genre atteste sa popularité dans l'immédiat après-guerre et marque l'emplacement de son exfiltration par la felouque Seadog<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.
À Saint-Saëns, une stèle commémore la première exfiltration par Lysander vers Londres<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.
À Plogoff, au lieu-dit Feunteun Aod, appelé aussi l'enfer de Plogoff, endroit où la pinasse le Jouet des Flots s'est échouée une stèle rappelle l'exfiltration manquée vers l'Angleterre avant son arrestation.
Son nom est mentionné sur une plaque au sol du Panthéon.
Bertrand Delanoë a inauguré le Modèle:Date- la « pelouse Pierre-Brossolette » devant le 84-86 avenue Foch où siégeaient les services du SD et de la Gestapo.
Si Brossolette, dans l'immédiat après-guerre, pouvait encore être considéré par beaucoup comme la principale figure de la Résistance de par son action en zone occupée (Paris) et de par sa notoriété d'homme public, l'entrée au Panthéon des cendres de Jean Moulin en 1964 le relègue à une place de héros d'un parti (SFIO/PS) et permet de cristalliser le mythe d'une Résistance unie sous un seul chef à l'image de la France Libre, dans le contexte historique ayant abouti à la création de la Cinquième République<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Plus tard, lors de l'avènement des socialistes au pouvoir en 1981, le choix de François Mitterrand d'honorer Jean Moulin lors de la cérémonie du Panthéon au lieu de célébrer la mémoire de Pierre Brossolette prolonge sa relégation à une seconde place, cette fois-ci également auprès de la gauche elle-même. Ainsi l'attesteront, en plus de la commémoration discrète des cinquante ans de sa disparition en 1994, les célébrations modestes du centenaire de sa naissance en 2003 et de celui de la SFIO/PS (2005). À l'occasion, un haut responsable issu de la jeunesse socialiste, futur premier secrétaire du PS, Harlem Désir, en arrive, de manière anecdotique mais révélatrice de cette perte de mémoire, à citer Jean Moulin, pourtant jamais inscrit au parti et par ailleurs réputé radical ou tout au plus radical-socialiste, comme principale figure de son centenaire.
Un colloque sur Pierre Brossolette est réalisé le 17 octobre 2013 par la présidence de l’Assemblée nationale à l'Hôtel de Lassay pour évoquer sa mémoire en deux volets : le parcours de sa vie et la trace que laissent ses écrits, ses idées et ses actions<ref>Un colloque sur Pierre Brossolette a été réalisé le 17 octobre 2013 par la présidence de l’Assemblée nationale à l’Hôtel de Lassay en deux volets. Premier volet - « Le parcours de Pierre Brossolette » : accueil et allocution de Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale ; table ronde animée par Fabrice d'Almeida, historien ; diffusion d'archives filmées de Pierre Brossolette prêtées gracieusement par l'INA ; témoignage de Roger Lebon, résistant ; lecture des textes de Pierre Brossolette par Pierre Arditi avec Lionel Jospin, ancien Premier ministre ; François Baroin, député-maire UMP de Troyes ; Éric Roussel, historien ; Alain Bergounioux, historien, Christophe Barbier, directeur de L'Express et Aurélie Luneau, historienne. Deuxième volet - « L’héritage, la trace laissée par Pierre Brossolette » : table ronde animée par Michèle Cotta, journaliste ; diffusion d’archives filmées de Pierre Brossolette prêtées gracieusement par INA ; témoignage de Claude Pierre-Brossolette ; revue de presse par Ivan Levaï, journaliste avec Jacques Vistel, conseiller d'État, président de la Fondation de la Résistance, Pierre Joxe, ancien ministre, François Bayrou, président du Mouvement démocrate, Mona Ozouf, historienne, philosophe, Guillaume Piketty, historien, Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur. Conclusion : Mona Ozouf, présidente du Comité de Soutien pour le transfert des cendres de Pierre Brossolette au Panthéon.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le Modèle:Date-, le président de la République François Hollande annonce le transfert de ses cendres au Panthéon aux côtés des résistantes Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion ainsi que de l'ex-ministre Jean Zay en tant que « grandes figures qui évoquent l’esprit de résistance<ref>Modèle:Lien web.</ref> ». Le président de la République signe le décret, en date du Modèle:Date-. Le vendredi Modèle:Date-, les cendres de Pierre Brossolette sont exhumées en présence de sa famille proche et de l'association Navarre, des anciens du Modèle:5e d'infanterie.
Un hommage est rendu par l'Éducation nationale à la Sorbonne le 26 mai 2015.
Le nom de Pierre Brossolette est aujourd'hui plus connu en France que l'homme lui-même et ses réalisations<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en vertu du grand nombre de rues – près de 500 (voir ci-dessous), dont plus d'une centaine dans le Grand Paris –, établissements scolaires et espaces publics qui portent son nom. Une exception notable est Lyon, ce qui illustrerait les rivalités des deux zones (occupée et libre de 1940 à 1942), dans la mesure où aucune rue Jean-Moulin n'avait été baptisée à Paris jusqu'en 1965.
Voies publiques
À Aix-en-Provence, une avenue porte le nom de Pierre Brossolette.
Au Grand Orient de France à Paris, une loge porte le titre distinctif de « Pierre Brossolette - Terre des Hommes » et a pour devise le triptyque « Résister - Relier - Transmettre », en l'honneur de Pierre Brossolette.
Michael R. D. Foot, SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, Londres, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing and Frank Cass, 2004. Traduit en français, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annotations Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008 Modèle:ISBN
The White Rabbit (Le Lapin Blanc), série télévisée sur la vie de Yeo-Thomas réalisée par Peter Hammond en 1967, BBC, joué par George Hagan.
L'Armée des ombres, réalisé par Jean-Pierre Melville en 1969. Le personnage de Luc Jardie, alias « le grand patron », est inspiré largement par Jean Cavaillès mélangé à plusieurs références à Pierre Brossolette entre autres, dont le mot à la sortie du Ritz à Londres, le parachutage solo blind et l'exfiltration en Lysander à Saint-Saëns.