Ayn Rand
Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Ayn Rand Modèle:MSAPI<ref>Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.</ref>, de son vrai nom Alissa Zinovievna Rosenbaum (en Modèle:Lang-ru Modèle:MSAPI<ref>Prononciation en russe retranscrite selon la norme API.</ref>), est une philosophe<ref>Ayn Rand est mentionnée dans l'ouvrage de référence {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} de Gregory Salmieri et d'Allan Gotthelf, The Dictionary of Modern American Philosophers, London, Thoemmes Continuum, 2005, Modèle:ISBN, entrée « Rand, Ayn ».</ref>, scénariste et romancière<ref>Rand est classée parmi les romanciers du siècle par l'American Writers de 2002.</ref> américaine d'origine russe, juive athée, née le Modèle:Date de naissance à Saint-Pétersbourg et morte le Modèle:Date de décès à New York.
Ayn Rand est connue pour sa philosophie objectiviste. Elle a écrit de nombreux essais philosophiques sur des concepts tenant de la pensée libérale, comme la liberté, la justice sociale, la propriété ou l'État et dont le principal est La Vertu d'égoïsme (Modèle:Langue en langue originale). Ses contributions principales s'inscrivent dans les domaines de l'éthique, de la philosophie politique et de l'épistémologie. Populaires hors du champ universitaire, ses idées et leurs supports (ses romans et essais) ne reçoivent pour autant pas un grand assentiment des philosophes, sans doute rebutés par son style assez polémique et le ton parfois dogmatique de certains de ses soutiens<ref>Introduction de l'entrée Ayn Rand de la Stanford Encyclopedia of Philosophy.</ref>.
Ayn Rand a également publié des œuvres de fiction telles que La Grève (Atlas Shrugged), La Source vive (Modèle:Langue) et Nous, les vivants (Modèle:Langue), qui figurent parmi les romans les plus vendus aux États-Unis. Elle a par ailleurs écrit de nombreux scénarios pour le cinéma, dont des adaptations de ses propres œuvres de fiction.
Ayn Rand est considérée comme la théoricienne d'un capitalisme individualiste et prônant les valeurs de la raison, du mérite et de l'« égoïsme rationnel », son concept central. Figure de l'anti-communisme radical, Ayn Rand prône également l'indépendance et le « laissez-faire » face à toute forme de collectivisme ou de religion établis.
De nombreuses personnalités, comme le psychothérapeute Nathaniel Branden, les économistes Alan Greenspan et Northrup Buechner<ref>Fiche de présentation de M. Northrup Buechner.</ref>, le romancier Terry Goodkind, le président Ronald Reagan ou l'un des cofondateurs de Wikipédia, Jimmy Wales, se réclament de ses conceptions.
Elle avait trouvé dans Ludwig von Mises, lui aussi émigré aux États-Unis, le grand théoricien contemporain du laissez-faire qui complétait sa compréhension de l'économie.
Selon Alain Laurent, un des spécialistes francophones de son œuvre, Ayn Rand représenterait l'incarnation de la Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le monde universitaire a généralement ignoré ou rejeté sa philosophie, bien que l'intérêt académique ait augmenté au cours des dernières décennies Modèle:Quand.
Biographie
Jeunesse russe et études
Alissa Zinovievna Rosenbaum naît à Saint-Pétersbourg le Modèle:Date- (le 20 janvier du calendrier julien) dans une famille juive agnostique de la classe moyenne. Elle est l'aînée d'une fratrie de trois enfants<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pour plus de précisions sur le Saint-Pétersbourg d'Ayn Rand, avec des photographies des lieux actuels, voir « Ayn Rand Sites in Saint Petersburg ».</ref>. Son père, Zinovi Zakharovitch Rosenbaum, pharmacien, est né à Brest-Litovsk le 18 novembre 1869 ; sa mère, Anna Borissovna Kaplan, est née à Saint-Pétersbourg le 15 octobre 1880<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Biographie chronologique d'Ayn Rand, Ayn Rand Institute.</ref>.
Elle s'intéresse très jeune à la littérature et au cinéma, écrivant dès l'âge de sept ans des romans ou des scénarios. À l'âge de neuf ans, elle décide de devenir écrivain. Elle lit notamment Walter Scott et Alexandre Dumas et s'enthousiasme pour le courant romantique. Elle lit avec passion le roman d'aventure La Vallée mystérieuse (1915) du romancier français Maurice Champagne. Son personnage principal, figure de l'homme héroïque et vertueux, marque l'imagination d'Alissa. Ce type de personnage se retrouve dans toute son œuvre et, en particulier, à travers le personnage principal d'Atlas Shrugged, John Galt<ref name="Paxton"/>. Elle découvre à treize ans celui qui devient son auteur favori et qu'elle considère comme le plus grand des écrivains : Victor Hugo. Au collège, elle se montre brillante en mathématiques ; sa carrière universitaire semble alors toute tracée. En 1912, sa famille s'installe dans la Perspective Nevski, dans le quartier Znamenskaïa. La jeune Alissa y assiste à sa première exposition, consacrée aux images de films, en 1913. Le cinéma la passionnera en effet toute sa vie.
La ville de Saint-Pétersbourg est depuis longtemps l'un des foyers des troubles révolutionnaires qui agitent la Russie tsariste. Au début de la révolution de Février, Rand soutient l'action de Kerenski mais l'arrivée au pouvoir des bolchéviques, en octobre 1917, puis la confiscation de la pharmacie de son père par le gouvernement révolutionnaire, contraignent sa famille à fuir la Russie pour l'Ukraine puis pour la Crimée. Les Rosenbaum s'installent à Eupatoria jusqu'à ce que celle-ci soit envahie par les révolutionnaires en 1921<ref name="Hicks">Modèle:Harvsp.</ref>. À dater de ce jour Rand nourrit une haine tenace pour les communistes, sentiment qui traverse tous ses écrits. Elle brûle alors son journal intime, car elle a pris l'habitude d'y consigner des réflexions et des critiques sur les révolutionnaires.
Le Modèle:Date-, Alissa Rosenbaum est diplômée du lycée de Eupatoria. L'année suivante, la famille Rosenbaum retourne à Petrograd<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Alissa, qui a alors seize ans, entame des études d'histoire et de philosophie à l'université de Petrograd et y découvre les œuvres d'Edmond Rostand, de Friedrich von Schiller, d'Aristote et de Fiodor Dostoïevski. Ses études lui donnent accès, selon ses propres termes, à une « culture millénaire » à travers laquelle elle juge néfaste l'influence des idées communistes en Russie. Ces dernières années en URSS, où elle est obligée d'intégrer la propagande communiste, formeront la base de sa critique des systèmes collectivistes.
Le Modèle:Date-, Alissa sort diplômée de l'université. Elle continue à écrire et entre à l'Institut d'État des Arts cinématographiques en 1924<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael S. Berliner, « Introduction » in Russian Writings on Hollywood, Los Angeles, 1999, Ayn Rand Institute Press, Modèle:P., Modèle:ISBN, résumé en ligne.</ref>. Elle y étudie l'histoire et la politique américaine et découvre aussi le cinéma nord-américain, dont les westerns, mais aussi toute la culture des États-Unis. Elle devient alors une admiratrice de la société américaine et de ses valeurs d'individualisme et d'optimisme. Comprenant qu'elle ne peut réaliser son rêve d'écrire des romans en Union des républiques socialistes soviétiques en raison de la censure communiste, elle se résigne à l'idée de quitter le pays pour les États-Unis<ref name="Hicks"/>. En 1925, elle publie une brochure sur l'actrice de cinéma Pola Negri, à Moscou et à Léningrad, puis en 1926 un petit essai intitulé « Hollywood: American Movie City » à Moscou<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « A Brief Biography of Ayn Rand » sur le site du Ayn Rand Institute. Les deux textes sont réédités en 1999 dans Russian Writings on Hollywood.</ref>. À la fin de l'année 1925, elle se voit accorder un visa pour rendre visite à des proches habitant aux États-Unis et ce pour une courte période, ce qui lui permet d'immigrer dans ce pays où elle s'installe pour le reste de sa vie.
Débuts aux États-Unis
Après s'être arrêtée dans plusieurs villes d'Europe de l'Ouest, dont le port du Havre en France, où elle prend un bateau, le De Grasse, Alissa Rosenbaum arrive à New York le 19 février 1926. Ses premières impressions devant les gratte-ciels la marquent profondément et inspirent les descriptions de son roman La Source vive. Elle rejoint ensuite Chicago, dans l'Illinois, où elle vit pendant six mois et apprend la langue anglaise. Elle commence également à mettre en forme ses idées de romans et de films et décide de devenir scénariste. Elle se voit accorder une extension de son visa par les autorités soviétiques. Alissa choisit alors de ne pas rentrer en URSS et part pour Hollywood où elle devient scénariste sous la direction du réalisateur et producteur Cecil B. DeMille, qui s'intéresse à elle par hasard, alors qu'elle fait le pied de grue devant son studio<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} About Ayn Rand: Biography.</ref>. Alissa lui explique qu'elle est passionnée de cinéma américain et qu'elle arrive de Russie. DeMille travaille alors sur le film The King of Kings et l'emploie comme figurante. La jeune femme y rencontre également l'acteur Frank O'Connor dont elle dira qu'il était son Modèle:Citation<ref name="Paxton">Modèle:Harvsp.</ref>. Ils se marient le 15 avril 1929, et le couple restera uni jusqu'à la mort d'O'Connor, en 1979.
Alissa Zinovievna Rosenbaum est naturalisée américaine le Modèle:Date-. C'est alors qu'elle change son nom en « Ayn Rand », en référence selon elle à la transcription en cyrillique du nom de sa famille. Une autre explication veut que ce serait en référence à la machine à écrire Remington Rand, mais celle-ci n'a été commercialisée qu'ultérieurement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Explication de l'origine du nom d'Ayn Rand dans la newsletter « Impact » du Ayn Rand Institute de juin 2000.</ref>. Elle se montre fière de sa nouvelle nationalité et déclare ainsi en 1974, dans un discours aux élèves de l'académie militaire de West Point : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation, in {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Discours d'Ayn Rand à West Point.</ref>.
Ayn Rand travaille très dur comme lectrice de scénario, pour DeMille, ayant à cœur de se faire une place dans le monde d'Hollywood<ref name="Paxton"/>. Parallèlement, elle écrit afin de réaliser son rêve. Avant de vivre de sa plume, elle occupe divers emplois, notamment à la garde-robe de la RKO Radio Pictures<ref>Modèle:Harvsp.</ref> jusqu'en 1932, année où elle réussit à vendre le scénario de Red Pawn à Universal Studios. Son niveau de vie s'améliore alors considérablement, et Rand peut s'acheter une automobile, ce qui est pour elle à cette époque le signe d'une réussite sociale certaine qui contraste avec ses années en Union des républiques socialistes soviétiques<ref name="Paxton"/>. Le producteur Josef von Sternberg pense à donner le premier rôle à l'actrice Marlene Dietrich mais le thème anti-soviétique étant encore mal considéré à cette époque, le projet échoue<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Elle écrit ensuite en 1934 les pièces de théâtre Ideal et Woman on Trial, cette dernière étant jouée à Hollywood le Modèle:Date-. La pièce Woman on Trial, qui retrace le parcours peu commun de l'industriel et autodidacte suédois Ivar Kreuger, est recomposée en 1935 puis produite sous le titre Night of January Modèle:16th et représentée d'abord à Hollywood puis à Broadway le Modèle:Date-. La pièce est originale : l'action consiste en un procès dont le jury, choisi parmi les spectateurs, pouvait déterminer la fin. Deux épilogues sont donc possibles, suivant la décision du jury populaire.
Son roman Nous, les vivants (We the Living, partiellement inspiré par sa propre expérience) lui demande beaucoup de travail. L'ayant achevé en 1933, elle ne parvient cependant à le faire publier que le Modèle:Date-, après l'avoir proposé à de nombreux éditeurs. Ce sont les éditions Macmillan pour les États-Unis et Cassell pour l'Angleterre qui l'acceptent. Elle le considère comme la plus autobiographique de ses œuvres de fiction : en effet, le roman décrit la vie de son héroïne sous la domination communiste, sa confrontation avec la violence absurde du régime et sa fuite pour l'étranger. Cependant, Nous, les vivants ne reçoit pas un accueil enthousiaste de la critique américaine, en partie à cause du fait que, dans les années 1930, période nommée la « décennie rouge » (Red Decade), le communisme était encore relativement bien considéré dans les milieux intellectuels et artistiques américains<ref name="Hicks"/>. Néanmoins Rand considérait elle-même Nous, les vivants comme davantage qu'une simple autobiographie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation, Ayn Rand, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Forward », in We The Living, Dutton, Modèle:P.18, Modèle:ISBN.</ref>.
Succès littéraire
Dès 1935, Ayn Rand travaille sur son projet principal, la rédaction du roman La Source vive (The Fountainhead), à dimension plus philosophique.
En 1938, elle publie en Angleterre le roman dystopique Hymne (Anthem), qui décrit une société dans laquelle le collectivisme a triomphé. Hymne n'est accepté par aucun éditeur aux États-Unis alors que We the Living n'a pas non plus rencontré un grand succès. Stephen Cox, de l’Objectivist Center, considère que cela est dû à l’époque : Modèle:Citation explique-t-il<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Anthem, an appreciation » par Stephen Cox.</ref>. En 1939 Ayn Rand reçoit les dernières nouvelles de ses parents demeurés en URSS ; elle a alors définitivement coupé toute relation avec son passé russe.
En 1940, Rand participe, avec son mari, à la campagne présidentielle américaine pour le candidat libéral Wendell Willkie dans sa section de la ville de New York. Cet activisme lui permet de rencontrer des intellectuels favorables au capitalisme de laissez-faire. Le journaliste du New York Times Henry Hazlitt et sa femme permettent à Rand et à son mari de rencontrer l'économiste autrichien Ludwig von Mises qui admire les travaux de Rand, en dépit de différences philosophiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La même année, l'adaptation théâtrale de We the Living, The Unconquered, par George Abbott, est donnée à Broadway le 13 février. Abbott a néanmoins adouci la dimension critique du roman, le mettant davantage au goût du public, notamment en ajoutant des dialogues sentimentaux<ref name="Paxton"/>. Elle connaît son premier grand succès avec la publication de La Source vive, le 8 mai 1943, roman qu'elle a mis sept ans à écrire. Refusé par douze éditeurs, le manuscrit est finalement accepté par la maison d'édition Bobbs-Merrill grâce à l'insistance d'Archibald Ogden, membre du comité éditorial, qui a menacé de démissionner si l'on ne publiait pas l'ouvrage<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Historique du roman sur le site Cato institute.</ref>. Vendu à six millions d'exemplaires, le livre devient un succès planétaire, (il s'en vend encore 100 000 par an). Adapté au cinéma en 1949 par King Vidor à la Warner avec Gary Cooper et Patricia Neal dans les rôles principaux, le film est distribué en France la même année sous le titre Le Rebelle.
Rand commence à pouvoir vivre de ses écrits. Elle travaille dès lors comme scénariste à mi-temps, toujours pour le producteur Hal B. Wallis. Sous sa direction, elle adapte en 1945 le roman Pity My Simplicity de Christopher Massie, nommé aux Oscars sous le titre Love Letters ainsi que You Came Along<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Rand travaille ensuite, en août 1943 à un article « The Moral Basis of Individualism » puis emménage en Californie pour rédiger le scénario de The Fountainhead.
Elle s'installe à la Von Sternberg House construite par l'architecte Richard Neutra. Par ailleurs elle rencontre à Taliesin East le célèbre architecte Frank Lloyd Wright qu'elle admire énormément : pour elle Modèle:Citation<ref>Cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Toujours à Taliesin East Rand rencontre d'autres figures intellectuelles du moment comme Morrie Ryskind, Janet Gaynor, Gilbert Adrian et Leonard Read. L'architecte devient un fervent admirateur de son roman The Fountainhead ; il dessine pour elle une maison qui ne sera toutefois jamais construite. En septembre 1944, Rand écrit le scénario de Love Letters. L'année suivante The Fountainhead est classé Modèle:6e de l'année par le New York Times<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Essays on Ayn Rand's The Fountainhead par Robert Mayhew, Lexington Books, 2006, Modèle:P.73.</ref>.
Ayn Rand se lie d'amitié avec l'écrivaine libertarienne Isabel Paterson (1886-1961), qui l'initie à l'histoire des États-Unis. Leur amitié cessera par la suite, Rand n'ayant pas apprécié le comportement de Paterson lors d'une cérémonie à Hollywood. Les deux femmes entretiennent alors une abondante correspondance. Le biographe de Paterson, Stephen Cox, explique que les pensées des deux femmes se sont mutuellement influencées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Stephen Cox, The Woman and the Dynamo, Transaction, 2004, Modèle:Pp.218-222, 287-289, 302-314 et 357-359.</ref>. Ayn Rand considère l'essai d'Isabel Paterson, Modèle:Lien (1943), comme l'équivalent pour les défenseurs du capitalisme de ce qu'est Le Capital pour les communistes et la Bible pour les chrétiens<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Our Forgotten Goddess. Isabel Paterson and the origins of libertarianism par Brian Doherty, février 2005, critique de l'ouvrage de Stephen Cox, The Woman and the Dynamo.</ref>.
Dès 1946, Ayn Rand travaille au manuscrit de son roman La Grève (Atlas Shrugged), tout en assurant un emploi de scénariste pour le producteur Hal B. Wallis. En 1947, en pleine période du maccarthysme, elle témoigne à charge dans les procès des Dix d'Hollywood, qui débouchent sur la constitution des « listes noires »<ref>« La Vertu d'égoïsme » : Ayn Rand ou le devoir d'égoïsme, in Le Monde des livres, 31 janvier 2008.</ref>, devant le United States House Un-American Activities Committee qui identifie les personnalités pro-communistes américaines<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Le témoignage d'Ayn Rand.</ref>. Ayn Rand est l'une des premières intellectuelles américaines à fustiger la propagande communiste dans le milieu du cinéma. Pour ce faire, elle rédige Screen Guide for Americans qui recommande treize principes face au communisme et rejoint la « MPA » (la Motion Picture Alliance for the Preservation of the American Ideals) la même année<ref name="Paxton"/>. Anthem est par ailleurs publié aux États-Unis, en juillet 1946.
En 1949 The Fountainhead est adapté à l'écran, le Modèle:Date-. Ayn Rand décide en 1951, en compagnie de son mari, de quitter Hollywood pour emménager à New York (au 120 East de la Modèle:34e), sa ville préférée en raison de ses gratte-ciel qui la fascinent, et où elle travaille à plein temps sur son nouveau roman, La Grève (Atlas Shrugged), qu'elle n'achève que six ans plus tard. La rédaction de ce long roman provoque une dépression néanmoins vite surmontée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Heirs of Ayn Rand » par Scott McLemee.</ref>.
Diffusion de l'objectivisme
En 1950, Ayn Rand et quelques proches créent un groupe qui prend par provocation le nom de « Le Collectif », formé par Alan Greenspan, futur président de la Fed et le psychologue Nathanael Blumenthal (qui deviendra Nathaniel Branden, l'auteur de The Psychology of Self-Esteem), futur amant de Rand, sa femme, Barbara Branden, et Leonard Peikoff, profondément influencé par The Fountainhead. Avec ce groupe, qui multiplie les conférences publiques, Rand compte diffuser sa philosophie et ses écrits. Le cercle d'amis prend ainsi un rôle de plus en plus important, aidant Ayn Rand à diffuser son système philosophique, auquel elle donne le nom d'« objectivisme ». Sous l'impulsion de Branden, le groupe fonde le Nathaniel Branden Institute (« N.B.I »).
En 1957, Rand publie sa principale œuvre, La Grève (Atlas Shrugged), aux éditions Random House, roman de près de 1 500 pages qui met en scène des entrepreneurs qui décident de cesser d'être les esclaves d'un étatisme pré-totalitaire qui ravage la société à l'image du New Deal de Roosevelt. Le tirage initial est de 100 000 exemplaires et le livre devient rapidement un best-seller mondial puisque son tirage était chaque année de 200 000 unités jusqu'à l'élection du président Obama, qui a conduit à en vendre un million d'exemplaires en deux ans et demi<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania, "The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania", Linton Weeks, NPR, 12 april 2011.</ref>. Dans une étude de 1991 de la Bibliothèque du Congrès américain, le livre était cité par les Américains comme celui qui les avait le plus influencés, après la Bible<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Le classement sur le site du New-York Times.</ref>. Le roman mêle divers thèmes et sujets de réflexion, passant de l'épistémologie à la métaphysique, suivant une action classique, centrée autour du combat d'un mystérieux personnage, John Galt, qui n'apparaît qu'à la fin. Il marque aussi la fin de l'activité romanesque de Rand, et le début de ses écrits philosophiques<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Préface de Edward Younkins à Atlas Shrugged, Aldershot, Ashgate, 2007, Modèle:P.1, Modèle:ISBN : Modèle:Citation soit : (Modèle:Citation) explique-t-il.</ref>.
En 1958, Rand anime des séminaires d'écriture et, le 6 mars, elle fait sa première conférence au Queens College de New York. Elle prend la parole pour la première fois à la télévision américaine, sur le plateau de Mike Wallace en 1959<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mike Wallace's interview, première partie, seconde partie et troisième partie.</ref>. Elle présente son essai Faith and Force: Destroyers of the Modern World à l'université Yale le 17 février 1960. Le rythme de ses lectures publiques mais également universitaires s'accélère. En 1961, Rand publie For the New Intellectual le Modèle:Date- et fait une conférence au Ford Hall Forum, « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » le 26 mars. Le Ford Hall Forum devient le lieu privilégié de ses conférences qui ont lieu de 1962 à 1976.
La popularité de Rand s'accroît également. De plus en plus sollicitée par les journaux, elle signe, le Modèle:Date-, sa première intervention dans la « Weekly column » du Los Angeles Times qu'elle animera quelques années durant. Ses conférences sont toutes enregistrées et diffusées aux États-Unis et dans d'autres pays. Ayn Rand enseigne par ailleurs dans de nombreuses universités à partir de 1960, à Yale, à Princeton et à Columbia. Elle enseigne également à Harvard, à l'université du Wisconsin, à l'université Johns-Hopkins et au MIT. Durant ses dernières années, Ayn Rand prend également position sur de grandes questions de société, s'opposant à l'engagement américain dans la Seconde Guerre mondiale, et soutenant Israël pendant la guerre du Kippour. Elle s'exprime sur tous les thèmes de société où sa morale objectiviste peut trancher : l'égalité des sexes et l'homosexualité, le racisme et le travail.
En Modèle:Date-, le Nathaniel Branden Institute publie le premier numéro de The Objectivist, un périodique actif de 1962 à 1965. Le périodique devient ensuite The Objectivist Newsletter, de 1966 à 1971. Puis le groupe édite, de 1971 à 1976, une lettre d'information, The Ayn Rand Letter<ref group=note>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Liste des articles parus dans The Ayn Rand Letter.</ref>. Ayn Rand y publie des articles, qui forment la base pour ses essais philosophiques, et en premier lieu l'ouvrage The Virtue of Selfishness qui développe sa théorie du point de vue éthique.
Le Modèle:Date- Rand reçoit un doctorat honoris causa de l'université Lewis et Clark et publie en Modèle:Date- The Virtue of Selfishness (La Vertu d'égoïsme), l'essai qui présente le mieux sa pensée éthique et philosophique. En Modèle:Date-, elle écrit une autre étude, en plusieurs parties, publiée dans le périodique The Objectivist intitulé « Introduction to Objectivist Epistemology<ref>Cf. Ayn Rand, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Introduction to Objectivist Epistemology.</ref> » destinée à exposer les fondements de sa philosophie de la connaissance.
La compilation Capitalism: The Unknown Ideal (1966) regroupe ses études économiques et politiques alors que Introduction to Objectivist Epistemology (1971) présente sa théorie des concepts, sa contribution la plus importante à la philosophie. Rand écrit également une étude esthétique, The Romantic Manifesto (1969). Elle réalise également des allocutions et des ateliers (workshops) au Nathaniel Branden Institute.
Dernières années
La relation sentimentale de Rand avec le psychothérapeute Nathaniel Branden s'intensifie dans les années 1960. Branden publie également divers textes psychologiques dans la revue d'Ayn Rand. En 1968, le couple illégitime rompt, en partie à cause du fait que chacun était marié<ref>Modèle:Harvsp qui sera d'ailleurs très critique sur la relation de la philosophe avec son époux. Nathaniel Branden a également écrit une autobiographie focalisée sur sa relation avec Ayn Rand : My Years With Ayn Rand, Jossey-Bass, 1999, Modèle:ISBN.</ref>.
Dès mars 1969, Ayn Rand donne des cours d'écriture, pour les essais cette fois, à des membres du Nathaniel Branden Institute. Le 11 octobre, elle anime des ateliers autour de l'épistémologie objectiviste. Le 16 juillet, elle assiste comme V.I.P. au lancement de la fusée Apollo 11. Cet événement lui inspire deux essais<ref group=note>Ayn Rand, « Apollo 11 », in The Objectivist, septembre 1969 et « Apollo and Dionysus », in The Objectivist, décembre 1969 et janvier 1970.</ref> vantant le progrès technique permis par le capitalisme : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, in « Apollo 11 ».</ref> dit-elle à cette occasion qui la marque beaucoup. Rand se lie par ailleurs d'amitié avec l'astronaute Michael Collins<ref>« Lettre à M. Collins », Modèle:Pp.648.</ref> ainsi qu'avec l'écrivain Mickey Spillane et le critique musical Deems Taylor avec qui elle entretient une longue correspondance<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La santé d'Ayn Rand se détériore au début des années 1970. Elle est opérée en 1974 pour un cancer du poumon car c'est une grande fumeuse. La fin de la relation avec Branden signe la fin de facto du Nathaniel Branden Institute et certains amis objectivistes s'éloignent d'elle. Rand publie dans The Objectivist une critique de Nathaniel Branden, qu'elle juge avoir été malhonnête envers elle et d'avoir eu un Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand, « To Whom It May Concern », in The Objectivist, New York, mai 1968, Modèle:N° (5), Modèle:Pp.1–8.</ref>. Le 6 mars 1974 Rand fait une conférence à West Point intitulée « Philosophy: Who Needs It », ouvrage parachevant sa philosophie de la réalité et de l'homme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Article consultable en ligne.</ref>. Le 14 avril, elle reçoit sa sœur, Nora Drobysheva, qui a pu obtenir une autorisation de quitter l'URSS. Rand tente de lui proposer son aide pour qu'elle immigre aux États-Unis, mais sa sœur refuse et rentre en URSS après quelques jours.
En janvier 1976, Rand publie son dernier article dans le recueil The Ayn Rand Letter, « The Energy Crisis » qui traite des enjeux géopolitiques. Le 27 juillet, elle est invitée à la Maison-Blanche pour diner avec l'homme politique libéral australien Malcolm Fraser, futur premier ministre d'Australie : c'est le signe d'une reconnaissance nationale. Le 10 avril 1977, elle est invitée au Ford Hall Forum pour un dîner en son honneur, avec tous les membres du Nathaniel Branden Institute.
En septembre 1979, La Grève (Atlas Shrugged) est scénarisé pour un projet de série télévisée puis, en avril, son dernier essai, Introduction to Objectivist Epistemology, est publié par la New American Library. Le 9 novembre, son mari Frank O’Connor décède et, dès lors les activités d'Ayn Rand au sein du mouvement objectiviste se raréfient. Sa santé décline par ailleurs. L'un de ses derniers projets est une adaptation télévisée de La Grève (Atlas Shrugged) ainsi qu'un roman, To Lorne Dieterling, dont elle ne laisse que des brouillons préparatoires.
En 1981 Rand anime ses dernières conférences : au Ford Hall Forum avec « The Age of Mediocrity », le 26 avril et « The Sanction of the Victims » à La Nouvelle-Orléans le 21 novembre. Elle travaille aux dernières pages du scénario télévisé de La Grève (Atlas Shrugged), qu'elle achève en janvier. Malade, elle recourt à l'aide sociale pour couvrir ses dépenses de santé, sous le faux-nom d'Ann O'Connor<ref>Ayn Rand and the VIP-DIPers, Michael Ford, The Huffington Post, 12/05/2010.</ref>. Elle meurt d'une insuffisance cardiaque le 6 mars 1982 chez elle, à New York.
De nombreux compagnons objectivistes se rendent à son enterrement, dont Alan Greenspan et David Kelley, qui lit lors des obsèques le poème If, de Rudyard Kipling<ref>Le poème If de Rudyard Kipling.</ref>. Rand est enterrée au cimetière de Kensico, à Valhalla, New York. Dans ses dernières volontés, elle désigne Leonard Peikoff comme héritier de sa propriété intellectuelle et le reconnaît également comme le meilleur spécialiste de sa philosophie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Peikoff fonde le Ayn Rand Institute pour propager ses idées.
Philosophie
Modèle:Article détaillé Ayn Rand a, au fur et à mesure de ses écrits, constitué un mouvement philosophique intitulé l'« objectivisme »<ref>L'« objectivisme » est à distinguer du concept d'« objectivisme », renvoyant à la question philosophique de l'objectivité.</ref> reposant sur le postulat selon lequel Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, Ayn Rand, in Atlas Shrugged, Random House, New York City, 1957, Modèle:ISBN, Appendice.</ref>. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à la philosophie est sa Modèle:Citation<ref name="NAL">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand et Robert Mayhew, Ayn Rand Answers, the Best of Her Q&A, New York, New American Library, 2005, Modèle:P.166, Modèle:ISBN.</ref>.
Objectivisme
Rejetant la foi considérée comme opposée à la raison, Rand condamne toute forme de mysticisme, y compris les religions, et prône le réalisme philosophique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} George H. Smith, Atheism: the Case Against God, Prometheus, 1989.</ref>. Rand met en avant ce qu'elle nomme l'Modèle:Citation, ou Modèle:Citation, seul principe moral digne d'être suivi par opposition à l'altruisme, de mentalité collectiviste. L'individu est selon elle la base de toute morale, Modèle:Citation écrit-elle en 1962 et de Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand, The Voice of Reason, Dutton Plume, 1989, chapitre « Introducing Objectivism », Modèle:P.3. Cet article est paru dans le Los Angeles Times, numéro du 17 juin 1962.</ref>. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à la philosophie est sa Modèle:Citation<ref name="NAL"/>.
Rand pose que le seul système moral pertinent est celui du « laissez-faire », le capitalisme. Elle est donc profondément individualiste et s'oppose à tout système collectiviste, en premier lieu au communisme. Elle critique de manière véhémente autant certains libéraux et conservateurs américains, comme les partisans du régime soviétique<ref group=note>En 1964, en réponse à une question sur Richard Nixon, Rand répond : Modèle:Citation étrangère : Modèle:Citation, in {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Ayn Rand », The Playboy Interview Vol. II, G. Barry Golson, Perigee, 1983, Modèle:P.24.</ref>.
D'inspiration aristotélicienne, la philosophie d'Ayn Rand se veut profondément objectiviste, les émotions de l'homme se devant d'être soumises à sa raison, faute de quoi, l'homme baserait son existence sur des chimères issues de ses représentations du monde et non sur les faits. Elle ne renie pas pour autant la sphère émotionnelle mais considère que l'homme qui se perd dans ses émotions essaie de fuir la réalité au lieu de s'y adapter. Ayn Rand a ainsi défini la « psycho-épistémologie », socle de son système objectiviste, comme Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Entrée « psycho-epistemology » sur le Ayn Rand Lexicon.</ref>. Harry Binswanger a continué ses travaux sur ce point. La vie de l’homme est considérée comme le fondement de toute valeur, et sa propre vie est le but éthique de tout individu. Le passage dit de l'allocution de John Galt (John Galt speaking), personnage principal du livre La Grève (Atlas Shrugged), représente la quintessence de sa pensée à propos de l'individu<ref>Ayn Rand, La Grève (Atlas Shrugged), New York, Signet Books, 1996, Modèle:P.924-925 : Modèle:Citation bloc</ref>.
Influences philosophiques
Ayn Rand a été influencée par de nombreux philosophes comme Aristote en premier lieu<ref>Ayn Rand, « About the Author », in Atlas Shrugged, New York City, Random House, 1957, Modèle:ISBN.</ref> (et même nul autre que lui, à ses propres dires<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mike Wallace's interview, début de la troisième partie.</ref>), mais aussi John Locke, Thomas d'Aquin, Friedrich Nietzsche, Max Stirner, Henryk Sienkiewicz, Ludwig von Mises ou Isabel Paterson. Néanmoins, Douglas B. Rasmussen décrit son approche de l'enseignement d'Aristote comme étant Modèle:Citation, alors que sa connaissance de son système éthique était pour sa part Modèle:Citation<ref>Douglas B. Rasmussen et Douglas J. Den Uyl, The Philosophic thought of Ayn Rand, Urbana, University of Illinois Press, 1984, Modèle:P.10, Modèle:ISBN.</ref>.
L'influence de Nietzsche est, selon Ronald E. Merrill, auteur de The Ideas of Ayn Rand, réelle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Voir le commentaire du livre de Ronald E. Merrill, The Ideas of Ayn Rand, par Robert Wilfred Franson qui traite des diverses influences et particulièrement celle de Nietzsche sur la pensée de Rand.</ref>, notamment à travers la notion de « surhomme » qui se retrouve dans ses écrits sous la forme de l'idée de l'homme en tant que héros. Ayn Rand dit partager avec Friedrich Nietzsche le culte de l'ego humain, dont The Fountainhead veut rendre compte. C'est pourquoi elle apposa en en-tête du manuscrit de cette œuvre une citation de Par delà le bien et le mal exprimant, selon elle, ce culte. Elle décida néanmoins de retirer cette citation de l'édition finale de l'ouvrage du fait de son désaccord avec la philosophie de Nietzsche, dont elle rejetait le mysticisme et l'irrationalité<ref>Introduction à la vingt-cinquième édition de The Fountainhead, incluse dans l'édition Signet de 1993 de l'ouvrage</ref>. Lester H. Hunt établira plus tard que si Ayn Rand fut effectivement influencée par Nietzsche dans sa jeunesse, notamment à l'époque de la première édition de Nous, les vivants, son opinion sur le penseur allemand a changé au cours du temps, évoluant progressivement jusqu'à l'opposition totale. En effet, les points d'accords entre Nietzsche et Ayn Rand sont, en définitive, mineurs et superficiels tandis que les points de désaccords sont profonds et fondamentaux. Ainsi leur compréhension du « surhomme » est radicalement différente l'une de l'autre, et Ayn Rand n'emploie d'ailleurs jamais ce terme, elle parle d'homme « idéaux », non d'homme « supérieurs » précise-t-elle dans une interview au sujet de sa différence avec Nietzsche<ref>La vision évolutive d’Ayn Rand sur Nietzsche</ref>.
Pour elle, au sein de l'histoire de la philosophie, seuls trois auteurs, dont elle-même, ont marqué l'éthique, qu'elle nomme les « trois A », pour Aristote, Thomas d'Aquin et Ayn Rand<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Parmi les philosophes, Rand éprouve un dédain particulier pour Emmanuel Kant, qu'elle dit être un Modèle:Citation et Modèle:Citation car il prône un système éthique totalement étranger à l'intérêt personnel. Elle critique la position de Kant, qui veut expliquer que la raison ne peut connaître la réalité en soi : pour Rand, sa philosophie est l'exacte opposé des positions kantiennes<ref>« Brief Summary », in The Objectivist, 4 septembre 1971.</ref>. Pour les philosophes objectivistes George Walsh<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} George V. Walsh, « Ayn Rand and the Metaphysics of Kant » in The Journal of Ayn Rand Studies 2 (1), 2000, Modèle:Pp.69-103, consultable en ligne.</ref> et Fred Seddon<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fred Seddon, Ayn Rand, Objectivists, and the History of Philosophy, Lanham, Maryland, University Press of America, 2003, Modèle:Pp.63-81, Modèle:ISBN.</ref>, Rand n'a pas su interpréter l'apport de Kant ; pour le premier elle exagère l'ambition du philosophe allemand. D'autres critiques condamnent sa vision du kantisme comme étant simplement Modèle:Citation<ref>Cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Il reste que la plupart des philosophes réalistes postérieurs à Kant en ont autant, sinon plus, à son égard<ref>Pour une critique de Kant par un métaphysicien réaliste, citations à l'appui, voir par exemple Claude Tresmontant "De la méthode en métaphysique", Chapitre VII et Conclusions de ses Métaphysiques principales, éd. Francois-Xavier de Guibert, 1990.</ref>.
Principales œuvres
Ayn Rand est surtout connue pour ses fictions, principalement Atlas Shrugged, véritable best-seller, et The Fountainhead. Les personnages de ses romans sont ainsi devenus des références clés dans la culture américaine comme John Galt, Dagny Taggart ou Kira Argounova<ref>Sur les raisons du succès populaire des écrits de Rand et en particulier de ses fictions et de ses personnages, voir : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Concept Formation and the Fiction of Ayn Rand » par K. Minsaas.</ref>. Rand se dépeint elle-même comme une « romantique réaliste », et toute son œuvre reflète cette double tendance<ref>Modèle:Citation dit-elle in The Romantic Manifesto, 1969.</ref>.
Atlas Shrugged
Modèle:Article détaillé Atlas Shrugged est un roman de plus de 1 000 pages qui fit d'Ayn Rand une romancière populaire, dès sa publication en 1957. En 2007, soit cinquante ans après la première publication du roman, près de 185 000 exemplaires furent vendus d'après le Modèle:Langue<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Annonce « Sales of Atlas Shrugged at All-Time Record » du Ayn Rand Institute, 10 mars 2008.</ref>. Selon un sondage réalisé par Freestar Media/Zogby, 8 % des Américains avaient lu Modèle:Langue en 2007<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf Résultats du sondage et éléments statistiques.</ref>. Une traduction française du roman est parue en octobre 2011 sous le titre La Grève, qui était le premier auquel Ayn Rand songeait (Modèle:Langue) lorsqu'elle écrivait son roman<ref>Une édition suisse existait sous le titre La révolte d'Atlas, en trois tomes dont deux publiés en 1957 et 1958 par les éditions Jeheber à Genève, mais l'éditeur ne songeait qu'à vendre ce qui avait été un best-seller aux États-Unis et était passé à côté de son message philosophique : il en était résulté une traduction inutilisable, même pour toute tentative ultérieure de réédition.</ref>.
D'après l'auteur elle-même, Modèle:Langue a pour thème Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Cité par la présentation du livre sur le site atlasshrugged.</ref>. L'intrigue met donc en scène des « hommes de l'esprit » (Modèle:Langue : scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes) qui disparaissent mystérieusement, provoquant crises et catastrophes, dans un avenir (pour les années 1950) proche qui n'en ressemble pas moins à la catastrophe des années 1930. Il s'agit d'un « roman à idées », par lequel Rand développe sa conception de la vérité, de la liberté et de l'égoïsme rationnel, tout en présentant les méfaits de l'étatisme qu'elle présente comme le produit du subjectivisme moral et intellectuel. Le titre Modèle:Langue se réfère au titan de la mythologie grecque Atlas qui tient le monde sur ses épaules, symbole du rôle irremplaçable des « hommes de l'esprit », entrepreneurs et créateurs de valeurs, dans la société. Le roman décrit également la manière dont l'intervention de l'état détruit la production et la régulation sociale<ref>À cet égard, sa description du rôle de l'information dans la société rappelle les travaux de Friedrich Hayek et Israel Kirzner Cf. Friedrich Hayek, "L'utilisation de l'information dans la société" et Israel Kirzner : "Les dangers de la réglementation".</ref>. Modèle:Langue lui oppose la libre initiative et la responsabilité personnelle.
Le personnage principal du roman, John Galt, est l'archétype du héros vertueux et entreprenant. La première phrase du récit, Modèle:Citation étrangère a marqué la culture populaire américaine, de même que son allocution, long passage de Modèle:Nb<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Le discours de John Galt intégral Modèle:Pdf.</ref>, qui est un Modèle:Citation explique le traducteur suisse, Pierre-Louis Boitel<ref>Notes du traducteur Pierre-Louis Boitel.</ref>.
The Fountainhead
Modèle:Article détaillé Publié en 1943, le roman La Source vive connut un grand succès et fut ensuite adapté au cinéma par King Vidor en 1949 sous le titre Le Rebelle (The Fountainhead dans la version originale). Le titre du livre fait référence à une déclaration d'Ayn Rand : Modèle:Citation Refusé par de nombreux éditeurs car non « commercial », le livre est pourtant parmi les plus vendus au monde au sein de l'œuvre de Rand<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est durant l'écriture de ce roman que Rand s'est vu prescrire de l'amphétamine Benzedrine pour combattre la fatigue<ref>Jennifer Burns, The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 85.</ref>. Le médicament l'a aidée à travailler de longues heures pour respecter le délai de livraison du roman, mais elle était ensuite si épuisée que son médecin lui a prescrit deux semaines de repos<ref>Jennifer Burns, The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 89.</ref>. L'utilisation de ce médicament pendant environ trois décennies peut avoir contribué à ce que certains de ses associés ultérieurs ont décrit comme des sautes d'humeur volatiles<ref>Jennifer Burns, The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 178.</ref>.
Le récit décrit la vie d'un architecte individualiste, Howard Roark, dans le New York des années 1920 qui ne parvient pas à faire accepter ses créations. Par lui, Rand développe les thèmes contenus dans sa doctrine objectiviste, à savoir l'intégrité, l'égoïsme rationnel, la vertu d'indépendance et la créativité. Chaque chapitre est dévolu à un personnage, emblème d'une valeur randienne. Ayn Rand y esquisse deux philosophies antagonistes, à travers les deux personnages en opposition. Le premier, incarné par Roark, est l’homme volontariste et libre, qui représente « l’égoïste absolu », et doté de liberté de jugement alors que Keating est l'archétype du parasite social. The Fountainhead peut, selon Mimi Reisel Gladstein, être lu comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Réceptions de ses écrits
Les romans de Rand furent l'objet de vives critiques lors de leur publication<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steve Chapman, « The Evolution of Ayn Rand », in The Washington Times, archives du 2 février 2005, consultable en ligne.</ref>. Selon Jeff Britting, la popularité des écrits de Rand doit beaucoup au « bouche-à-oreille »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En effet, les milieux universitaires et littéraires ont longtemps ignoré les romans de Rand. Le philosophe John Lewis déclare cependant, dans sa Literary Encyclopedia de 2001, que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Lewis, « « Ayn Rand » », in Literary Encyclopedia, consultable en ligne, 20 octobre 2001.</ref>.
Les premiers comptes rendus de la critique apparaissent avec sa pièce de théâtre Night of January Modèle:16th. Ses autres premiers écrits, We the Living et Anthem ont reçu une faible attention des critiques, seul son best-seller The Fountainhead mobilisa véritablement la presse et en particulier le New York Times<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lorine Pruett, The New York Times, numéro du 16 mai 1943.</ref>, journal que Rand appréciait grandement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand, Berliner, Michael S., Letters of Ayn Rand, New York, 1995, Modèle:ISBN.</ref>. C'est surtout son roman La Grève (Atlas Shrugged) qui reçut la plus grande critique, principalement négative. En particulier, l'ancien espion soviétique repenti Whittaker Chambers, dans la National Review, qualifia l'ouvrage d'Modèle:Citation et de Modèle:Citation, ajoutant qu'Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Whittaker Chambers, « Big Sister is Watching You », in National Review, Modèle:Pp.594–596, consultable en ligne, numéro du 8 décembre 1957.</ref>.
Les travaux de Rand éveillèrent peu d'intérêt dans les milieux académiques et universitaires<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La première étude sur son œuvre, publiée en 1971, était celle de William F. O'Neill, With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} William F. O'Neill, With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy, New York, Littlefield, Adams & Company, 1977, Modèle:P.3, Modèle:ISBN.</ref>. L'auteur fut vivement critiqué par ses pairs, qui lui reprochèrent d'être de parti pris pour avoir pris Rand et ses écrits au sérieux. La revue The Personalist publia après sa mort de nombreux articles et le philosophe Robert Nozick y rédigea l'article On the Randian Argument<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert Nozick, On the Randian Argument, in The Personalist, Modèle:N°, Modèle:Pp.282-304.</ref>.
Comme le souligne Alain Laurent, la popularité d'Ayn Rand a été telle qu'aux États-Unis, presque tout le monde l'a lue et a eu son « moment Ayn Rand » comme l'a confié Hillary Clinton. Après sa mort, elle est Modèle:Citation, influençant le libéralisme classique comme le Cato Institute<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Prises de position et enjeux éthiques
Éthique de l'égoïsme
Modèle:Article détaillé L'essai The Virtue of Selfishness, traduit en français sous le titre La Vertu d'égoïsme synthétise la pensée éthique d'Ayn Rand<ref>L'ouvrage rassemble plusieurs articles : « The Objectivist Ethics », « Man’s Rights », « Collectivized Ethics », « Government Financing in a Free Society », « Racism », « The Ethics of Emergencies », tous publiés entre 1961 et 1964 dans le périodique The Objectivist Newsletter.</ref>. Publié en 1964, il s'agit de ses principaux textes issus des conférences. Annoncé par ses précédents écrits, la doctrine du « vivre pour soi » est le sujet de ce livre qui expose la plupart des principes objectivistes et en premier lieu celui d'après lequel l'« ego » est la seule référence éthique : Modèle:Citation<ref>Ayn Rand, Nous les vivants, Modèle:P.409.</ref>. Ainsi, résume Pierre Lemieux, Modèle:Citation pour Ayn Rand<ref name="Lemieux">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le capitalisme est ainsi le seul système où les hommes productifs sont libres d'agir et de coopérer en vertu de leurs libertés. Contrairement à une critique répandue, Rand n'est pas anarchiste, ni anarcho-capitaliste, car elle considère que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, in « The Nature of Government ».</ref>. Néanmoins Rand est souvent considérée comme une théoricienne anarchiste, notamment par Ulrike Heider qui la surnomme « the queen of reason »<ref>Ulrike Heider, Anarchism: Left, Right, and Green, City Lights Books, 1994, Modèle:ISBN (sommaire.</ref>. Par ailleurs elle ne prône pas une société sans État. Elle propose un système alternatif où l'État est limité à une activité judiciaire, via le monopole du contrôle des contrats entre citoyens. Selon Alain Laurent, Rand est minarchiste, c'est une adepte du limited government. L'État doit ainsi seulement Modèle:Citation. Ces objectifs coïncident exactement avec les principes des Founding Fathers, les pères fondateurs des États-Unis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'éthique de Rand renoue avec le concept aristotélicien de « valeur » qui est ainsi pour elle Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La méthode de Rand se fonde sur l'objectivité définie comme Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, in Glossaire des termes objectivistes.</ref>. La première partie de ce livre est consacrée à démontrer en quoi la vie, et l'individu, est essentiellement rationnel, et que son existence doit être objective, c'est-à-dire conforme à la réalité. Le rationnel est donc le moyen de survie, et, par extension, l'éthique régulant son comportement et ses choix<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Rand s'oppose aux doctrines philosophiques et politiques qui posent que l'éthique est irrationnelle et donc que la raison n'est pas inhérente à l'homme, justifiant par là un altruisme au service de la collectivité. Ces doctrines justifient le recours à la force, caractéristique de l'État. La conduite éthique est donc celle de Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon Alain Laurent, dans Le Libéralisme américain, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Politique internationale
Ayn Rand condamnait l'engagement américain dans la Première et dans la Seconde Guerre mondiale<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand, extrait de « The Roots of War », in The Objectivist, numéro de juin 1966, consultable en ligne.</ref>, puis dans la guerre de Corée, considérant que la seule justification de la guerre doit être le principe de légitime défense de soi-même, et non des autres.
Elle s'est tout aussi publiquement opposée à la guerre du Viêt Nam en déclarant : Modèle:Citation bloc
Rand s'opposait donc à toute politique d'intervention et d'ingérence, mais au seul nom de la souveraineté des États respectueux du droit : pour elle, les États « tyranniques » et les conglomérats de « sauvages », n'avaient aucun droit.
Ainsi, elle interprétait la guerre du Kippour de 1973 comme partant d'une attaque contre un État respectueux des droits individuels, et elle soutint en conséquence Israël, déclarant : Modèle:Citation bloc
Elle avait une vision tranchée, voire expéditive, de la politique internationale. Dans « The Foreign Policy of a Mixed Economy », Rand condamnait le principe de l'aide publique entre les États, qui nourrit les guerres économiques et abaisse les libertés humaines, contribuant à balkaniser les sociétés, notamment en entretenant le principe de l'« ethnicité », selon le titre de son article « Global Balkanization ». Pour Ayn Rand, l'irrationnalisme (dont la réalisation historique ultime est le communisme, thèse qu'elle développe dans son article « Capitalism vs. Communism ») se propage, conduisant à un nouveau fascisme, celui d'un culte du consensus<ref>Cf. « The New Fascism: Rule by Consensus » (1965), traduit comme "Le nouveau fascisme : le règne du 'consensus'"</ref> et du tout-État, toujours plus prédateur et dépensier. Rand y voit par ailleurs la cause de la volonté de certains États, comme les États-Unis, de conduire des guerres d'ingérence qui sont injustes (« The Wreckage of the Consensus ») parce qu'on les mène suivant les principes de l'altruisme, ce qui outrepasse leurs fonctions légitimes et viole les droits de leurs citoyens.
Essentialisme, sexe et race
Plusieurs des ouvrages de Rand présentent les femmes et les hommes comme égaux sur le plan intellectuel. Toutefois, elle a, à plusieurs reprises, affirmé que les différences physiologiques entre les deux sexes conduisaient à des différences psychologiques fondamentales, sources d'une différenciation naturellement sexuée des rôles sociaux. Il s'agit là d'un des postulats de ce qu'elle nomme la « psycho-épistémologie », la science qui examine le rapport du psychisme humain à la réalité. Rand affirma par exemple que, si les femmes sont compétentes pour occuper la fonction de Présidente, aucune femme rationnelle ne devrait chercher à atteindre cette position ; elle expliqua plus tard qu'une telle fonction serait psychologiquement perturbante pour une femme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « An answer to readers (about a woman president) », in The Objectivist, 1968, vol.7, consultable en ligne.</ref>. Rand pense ainsi que l'Modèle:Citation, qu'une Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « About a woman President », in The voice of reason: essay in objectivist tought, New York, New american library, 1969.</ref>. Le sexe est pour elle Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, entrée « Sex » du Ayn Rand Lexicon.</ref>.
Ayn Rand s'est exprimée publiquement à une unique occasion sur le thème de l'homosexualité, lors d'une conférence au Ford Hall Forum de 1968. En 1971, elle publie un recueil d'essais, The New Left, où elle attaque les mouvements féministes et gay, puisque la discrimination positive imposée par l'État est par définition injuste, et affirme que l'homosexualité est immorale en soi. En dépit de cette critique, elle estime que Modèle:Citation. Dans des conversations tenues en 1980 avec le philosophe Harry Binswanger, elle nuancera sa position, revenant sur le terme d'immoral sans retirer sa critique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand biographical FAQ.</ref>. Rand défendait par ailleurs le droit des entreprises de discriminer sur la base de l'orientation sexuelle, de la race ou de n'importe quel autre critère : c'est par définition du Droit de propriété que le refus d'une personne ou d'une organisation de traiter avec une autre ne viole aucun droit, quand la raison en serait irrationnelle, raciste ou homophobe<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Ayn Rand and Homosexuality » de Paul Varnell publié le 3 décembre 2003 dans The Chicago Free Press.</ref>.
Dans ses articles « Racism » et « Balkanisation globale », Rand estime que le Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Que cette notion implique qu'un homme soit jugé non sur ses propres actions mais sur celles d'un collectif d'ancêtres apparaissait intolérable dans son système de pensée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Racism » in Return of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution, Modèle:P.179.</ref> car le racisme, a fortiori institué par l'État, nie les deux aspects de la vie de l'homme : sa raison et sa moralité pour y substituer un déterminisme génétique. Elle était opposée à toute intervention étatique à ce sujet, estimant qu'à partir du moment où ce n'est pas l'État qui l'impose, Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Racism » in Return of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution, Modèle:P.182.</ref>.
Culture et environnement
Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> selon Ayn Rand qui fait de la culture et du progrès scientifique des domaines éthiques. Cependant, dans son article « Our Cultural Value-Deprivation » (1966), elle note la perte de valeur dans la culture et notamment la valeur individualiste. Son essai « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » (1961)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Article disponible en lecture audio.</ref> a pour but de condamner une culture de masse mondialisée, celle du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle qui refuse l'héritage libéral du siècle précédent.
En matière d'écologie et d'environnement, Rand y voit une manipulation des gouvernements, destinée à réduire les libertés et à faire primer l'émotion sur la raison. Critiquant l'environnementalisme, dans « Against Environnementalist », elle considère que l'écologie est un retour du religieux et de l'irrationnel, alors que seul le progrès technique peut améliorer la condition humaine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Against Environnementalist.</ref>.
Étatisme
Rand préconise un État minimal. Elle oppose l'étatisme à l'intérêt bien compris des individus. Selon elle, l'État, qu'elle qualifie d'« absolu » lorsqu'il ambitionne de régenter toute la sphère sociale et économique, ne fait que violer le Droit qu'il est là pour faire respecter Modèle:Citation<ref name="État">Modèle:Harvsp.</ref> explique-t-elle, sa démesure culminant dans le communisme.
Ses jugements sur l'étatisme ont suscité l'admiration dans tous les mouvements libéraux. La formule Modèle:Citation<ref name="État"/> résume au mieux sa pensée. Cependant, Rand n'est pas pour l'anarchisme, qui prône la disparition de l'État. Elle considère que celui-ci doit exister, pour veiller à ce que les citoyens jouissent de toute leur liberté de choix et de raison : Modèle:Citation En d'autres termes, l'État doit veiller à la conservation des droits individuels (la liberté et la propriété), dont Modèle:Citation car : Modèle:Citation<ref>Voir la démonstration faite dans Modèle:Harvsp.</ref>.
Seul le système du « laissez-faire » capitaliste peut garantir les libertés individuelles. La société doit veiller à ce qu'une complète séparation de l'État et l'économie existe, de la même manière et pour les mêmes raisons qu'existe la séparation de l'État et l'Église<ref name="Ayn Rand Lexicon">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Entrée « Government ».</ref>.
Humour
Elle condamne l'humour<ref>Modèle:Lien web.</ref> en particulier l'auto-dérision. Néanmoins on l'a vue sourire lorsqu'un journaliste lui a demandé ce qu'elle pensait de Ronald Reagan : Modèle:Citation bloc
Influence
Les écrits d'Ayn Rand continuent d'être largement vendus et lus, à travers le monde, avec plus de 25 millions d'ouvrages vendus en 2007, et près de 800 000 de plus chaque année selon le Ayn Rand Institute<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand Institute, Sales of Ayn Rand Books Reach 25 million Copies.</ref>, y compris dans le milieu scolaire<ref>Modèle:Citation étrangère, communiqué du ARI en date du 18 mai 2009.</ref>. Selon une étude conduite par la Bibliothèque du Congrès américain et par Book of the Month Club (« le club du livre du mois ») dans les années 1990, La Grève (Atlas Shrugged) est le livre le plus influent après la Bible aux États-Unis<ref name="Hicks"/>.
Influence sur la société et sur des personnalités
Une certaine branche du mouvement féministe américain se réclame des travaux de Rand. Dans Feminist interpretations of Ayn Rand<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra, Feminist interpretations of Ayn Rand, Pennsylvania State University Press, University Park, 1999, consultable en ligne.</ref> Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra analysent la nature de cette influence et expliquent même en quoi la philosophe peut être qualifiée de « féministe avant l'heure »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Chapitres « Was Ayn Rand a Feminist? » par Nathaniel Branden et « The Female Hero: A Randian-Feminist Synthesis » par Thomas Grandstad notamment.</ref>.
Ayn Rand a eu également une profonde influence sur des penseurs et des personnalités contemporains tels John Hospers (le premier candidat du parti libertarien aux élections présidentielles américaines de 1972), George Hamilton Smith (pédagogue et auteur libertarien), le philosophe et épistémologue Allan Gotthelf, les philosophes et universitaires Robert Mayhew (auteur de Essays on Ayn Rand's Atlas Shrugged) et Tara Smith, l'économiste George Reisman, le psychologue comme Edwin A. Locke, créateur de la goal-setting theory, l'historien Robert Hessen, et les politologues Charles Murray, (créateur de l'American Enterprise Institute) et Peter Schwartz<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Biographie et travaux en lien de Peter Schwartz avec l'Objectivisme.</ref>. Selon Pierre Lemieux, Rand, en dépit de son aversion pour l'anarchie, est également un modèle des mouvements anarcho-capitalistes<ref name="Lemieux"/>. Les théoriciens anarchistes et minarchistes Murray Rothbard et Robert Nozick reconnaissent l'apport de Rand dans le champ éthique surtout. L'écrivain Mario Vargas Llosa est un de ses admirateurs<ref>Il la fait apparaître dans son roman libertin Les Cahiers de Don Rigoberto, 1997.</ref>. Alain Laurent, citant une confidence d'Alan Greenspan explique même que le président russe Vladimir Poutine non seulement connaît ses écrits mais de plus aime à en discuter<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'ancien président de la « Fed », Alan Greenspan, a beaucoup été influencé<ref>Dans ses mémoires, Le Temps des turbulences aux éditions J.-C. Lattès, publiées en 2007, Alan Greenspan explique l'admiration qu'il a gardée depuis sa jeunesse pour Ayn Rand.</ref> par Rand et déclara à son propos : Modèle:Citation<ref>« Alan Greenspan, deux décennies de succès pour une politique monétaire non orthodoxe », in Le Monde, numéro du 15 août 2007.</ref>. Ayn Rand a aussi eu une influence sur James Clavell, George Reisman, Alan Greenspan, Terry Goodkind et le professeur de marketing Jerry Kirkpatrick. L'ancien président des États-Unis, Ronald Reagan se dit lui-même un admirateur de Rand, dans sa correspondance privée<ref>Cité par Skinner et Anderson, in Reagan: a Life in Letters, New York, Free Press, 2003, Modèle:Pp.281-282.</ref>. Le dessinateur de comics Steve Ditko est un lecteur de Rand<ref>Biographie de Steve Ditko.</ref>. Parmi d'autres personnalités publiques, l'actrice Angelina Jolie et son mari et acteur Brad Pitt, Frank Miller, Vince Vaughn ou Ron Paul, ancien candidat à la Présidence américaine, se disent influencés par l'objectivisme d'Ayn Rand.
Jimmy Wales, le fondateur de l'encyclopédie libre Wikipédia, professe son admiration pour Ayn Rand : ayant lu The Fountainhead, il se qualifie lui-même de libertarien : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, in Q & A</ref> dit-il. La pensée de Rand Modèle:Citation<ref>« The free-knowledge fundamentalist », in The Economist, numéro du 7 juin 2008, Modèle:P.25</ref>. Wales a ainsi animé, de 1992 à 1996 une liste de diffusion électronique nommée Moderated Discussion of Objectivist Philosophy. Il donna une interview qui fit la première page du numéro de juin 2007 du magazine libertarien Reason<ref>Wikipedia and Beyond. Jimmy Wales' sprawling vision par Katherine Mangu-Ward.</ref>.
Un groupe d'entrepreneurs décidés à fonder une cryptarchie en 1998, baptisée « Laissez Faire City » d'abord en Indonésie, sur l'île de Bintan, puis au Costa Rica voulaient mettre en application les directives objectivistes. Le projet échoua faute de trouver un territoire libre et en dehors de tout contrôle étatique<ref>Charles Gilbert, « L'île introuvable des ultralibéraux », L'Express, 4 janvier 1996.</ref>.
Héritiers d'Ayn Rand
Dès ses débuts Ayn Rand a réuni autour d'elle une génération de penseurs considérés comme « objectivistes »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Scott McLemee, « The Heirs of Ayn Rand », Lingua Franca, septembre 1999, consultable en ligne.</ref>. Plusieurs d'entre eux continuent, après sa mort, à promouvoir sa philosophie, aux États-Unis et dans le monde.
En 1985, Leonard Peikoff, en qui Rand avait totalement confiance pour représenter sa philosophie, fonde le Ayn Rand Institute (ARI), qui a pour but de Modèle:Citation. En 1989, David Kelley crée quant à lui l’Institute for Objectivist Studies, devenu The Atlas Society, et qui s'intéresse davantage à la dimension philosophique et universitaire des travaux d'Ayn Rand. En 2000, l'historien John McCaskey organise l’Anthem Foundation for Objectivist Scholarship, qui offre des bourses et des récompenses pour des écrits universitaires liés à l'objectivisme pour les universités de Pittsburgh et du Texas à Austin. L'association américaine Rebirth of Reason fondée en 2005 par Joseph Rowlands et qui siège à Santa Clara, en Californie regroupe la plupart des continuateurs de l'objectivisme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Site du « Rebirth of Reason ».</ref>.
En France, Alain Laurent, philosophe et essayiste, a fondé avec José Luis Goyena une Ayn Rand French Society qui organise des conférences pour présenter la pensée libérale et réalise des articles, tous publiés dans le périodique numérique Le Nouvel 1dividualiste<ref>« Créativité et Envie dans La Source Vive d’Ayn Rand » par José Luis Goyena.</ref>.
Influence sur d'autres mouvements de pensée
Jim Powell, du Cato Institute, considère Ayn Rand comme l'une des trois plus importantes femmes du mouvement libertarien moderne américain, aux côtés de Rose Wilder Lane et d'Isabel Paterson<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Article de Jim Powell publié dans The Freeman: Ideas on Liberty, Modèle:N°, mai 1996, intitulé « Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand: Three Women Who Inspired the Modern Libertarian Movement ».</ref>. Alain Laurent parle lui des Founding Mothers (« les mères fondatrices ») du néo-libéralisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pourtant, Rand a toujours refusé d'être considérée comme une théoricienne du mouvement libertarien<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bien que sa philosophie soit parfois associée au rationalisme, en raison de sa défense de la rationalité humaine, elle rejetait le rationalisme et l'empirisme comme une fausse dichotomie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le mouvement philosophique pro-technologique dit de l'« extropianisme », ainsi que celui du transhumanisme, reconnaît dans les concepts d'égoïsme et de productivité de Rand des valeurs ontologiques fondatrices. Dans ses Principles of Extropy, le fondateur de ce courant de pensée, Max More définit l'« optimisme pratique » (« practical optimism »), l'« auto-transformation » (« self-transformation »), ainsi que l'« auto-direction » (« self-direction ») en référence aux considérations de l'Objectivisme ; les parallèles étant en effet nombreux<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Voir pour une étude approfondie des parallèles entre l'Objectivisme et l'Extropianisme l'article The Objectivist-Extropian Synthesis de G. Stolyarov II, in A Journal for Western Man, Modèle:N° du 14 octobre 2004.</ref>. L'Objectivisme étant une philosophie qui vante le progrès scientifique et technique, à la manière du scientisme, des courants technophiles comme celui dit du Neo-Tech et qui a pour but l’élimination du mysticisme de la pensée humaine, se réclament « néo-Objectiviste »
La doctrine de l'égoïsme radical et de l'individualisme d'Ayn Rand a été récupérée par un certain nombre de personnalités sectaires ; ainsi, Rand est l'un des principaux auteurs cités dans la Bible de Satan d'Anton Szandor LaVey, lequel explique que sa religion est Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anton La Vey cité par Bill Ellis, in Raising the Devil: Satanism, New Religions, and the Media, The University Press of Kentucky, Lexington, 2000, Modèle:P. 180.</ref>,<ref>Voir l'essai de l'Église de Satan intitulé « Satanism and Objectivism ».</ref>.
Critiques
Les écrits et la philosophie d'Ayn Rand ont été la cible de diverses critiques, tenant soit à sa personnalité, soit à son système d'idées, soit à son style littéraire. La principale critique à l'égard de la philosophe s'attache à expliquer qu'en dépit d'une argumentation se voulant rationnelle, elle n'en maîtrisait pas toujours les raisonnements<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La contestation de l'altruisme de la part d'Ayn Rand a d'abord attiré des critiques d'ordre éthique. Par exemple, l'écrivain Gore Vidal formule ainsi en 1961 : Modèle:Citation. Il explique la popularité d'Ayn Rand en ces termes : « Elle a un grand attrait pour les gens simples, perdus dans une société organisée, réticents à payer des impôts, n'aimant pas l'État providence, qui se sentent coupables face à la souffrance des autres mais voudraient durcir leur cœur. Elle leur propose une prescription alléchante : l'altruisme est source de tous les maux, l'intérêt individuel est le seul bien, et si vous êtes stupide ou incompétent, c'est votre problème<ref>Gore Vidal, in Esquire, juillet 1961, consultable en ligne. Consulté le 22 avril 2010.</ref>. »
La présentation de la vie d'Ayn Rand est elle-même sujet à controverse. Dans The Passion of Ayn Rand's Critics<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} James Valliant, The Passion of Ayn Rand's Critics, Durban House, 2005, Modèle:ISBN.</ref>, James Valliant axe son étude sur les manipulations biographiques possibles faites par Nathaniel Branden et sa femme de la vie de la philosophe après sa mort. Pour Valliant, les héritiers de Rand ont embelli son parcours et dissimulé certaines notes de son journal<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Résumé critique du livre de James Valliant, par l'objectiviste Matthew Sciabarra, intitulé « Reason, passion, and history ».</ref>.
L'anarcho-capitaliste Murray Rothbard, dans The Sociology of the Ayn Rand Cult (1972), après avoir soutenu Rand<ref>Modèle:Citation explique Modèle:Harvsp.</ref>, décrit les rouages de la société objectiviste, la comparant à une secte : « non seulement la secte d’Ayn Rand était explicitement athée, anti-religieuse, non seulement elle glorifiait la Raison, mais elle professait une dépendance de type maître-esclave envers le gourou au nom de l’indépendance, une adoration et une obéissance au chef au nom de l’individualité de chacun et une croyance aveugle dans le gourou au nom de la Raison »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Murray Rothbard, The Sociology of the Ayn Rand Cult, 1972, résumé critique de l'ouvrage.</ref>. Les critiques universitaires et politiques anti-libertariennes sont nombreuses<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Recueil de critiques sur Rand et ses travaux consultable en ligne.</ref>. Le célèbre psychologue américain Albert Ellis présente le mouvement randien comme une religion dans son article « Is Objectivism A Religion? »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Albert Ellis, « Is Objectivism A Religion? », Lyle Stuart, Inc., New York, Modèle:ASIN, résumé de l'article.</ref> (1968).
D'autres considèrent que le raisonnement philosophique de Rand est sophistique, détournant le concept de rationalité, tel Scott Ryan dans Objectivism and the Corruption of Rationality : A Critique of Ayn Rand's Epistemology qui s'attaque, lui, aux fondements épistémologiques de la pensée randienne, considérée comme une pseudo-philosophie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Scott Ryan, Objectivism and the Corruption of Rationality: A Critique of Ayn Rand's Epistemology, IUniverse, 2003, consultable en ligne.</ref>.
La pensée de Rand continue à gagner des défenseurs, en dépit de la critique continuelle la qualifiant de Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Chandran Kukathas, « Rand, Ayn (1905–82) », in Edward Craig, Routledge Encyclopedia of Philosophy, New York, Routledge, 1998, Modèle:Pp.55–56, Modèle:ISBN.</ref>. Son style est ainsi décrit, même au sein de ses partisans, comme étant Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas Den Uyl et Douglas B. Rasmussen, « Nozick On the Randian Argument », in The Personalist, Modèle:N°, avril 1978, Modèle:P.203.</ref>. Le philosophe Jack Wheeler note Modèle:Citation, en dépit de cela, il voit son système éthique comme Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas B. Rasmussen et Douglas J. Den Uyl, The Philosophic thought of Ayn Rand, University of Illinois Press, 1984, Modèle:P.96, Modèle:ISBN.</ref>. Enfin, le populaire et satirique The Philosophical Lexicon réalisé par les philosophes Daniel Dennett et Asbjørn Steglich-Petersen, définit le « rand » comme « une tirade énervée causée lorsque l'on considère à tort un désaccord d'ordre philosophique comme une attaque personnelle et/ou comme la preuve d'une innommable corruption morale. "Lorsque j'ai remis en question sa seconde affirmation, il s'est lancé dans un rand" »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Philosophical Lexicon, entrée « rand ».</ref>.
Ayn Rand dans la culture populaire
De nombreux dessins animés américains font référence à Rand. Dans un épisode de Futurama, Bender fouille ce qui est jeté aux égouts et y trouve Atlas shrugged parmi des revues pornographiques. Dans l'épisode Le Charmeur de poules de South Park parleModèle:Qui d'Atlas Shrugged comme d'un Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Citations « South Park » sur Wikiquote.</ref>. De multiples références sont également présentes dans Les Simpson, particulièrement dans l'épisode « Manucure pour 4 femmes » où une allusion critique est faite au livre The Fountainhead.
Des jeux télévisés font également référence à Rand, Jeopardy!, mais aussi des séries dramatiques, notamment Gilmore Girls (2000) et Mad Men (2007), ou des émissions comiques, dont The Colbert Report<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Chris Matthew Sciabarra a étudié la réception d'Ayn Rand dans la culture télévisuelle, dans son intervention au cours du Centennial Celebration of Ayn Rand's Legacy de 2004, intitulé The Illustrated Rand Modèle:Pdf.</ref>.
Le groupe de rock canadien Rush, dans l'album Fly by Night fait référence au monde décrit dans Anthem.
En littérature, l'écrivain objectiviste Kay Nolte Smith présente un roman à clef, Elegy for a Soprano inspiré par le groupe du Collectif avec Rand et Branden. Le roman de William F. Buckley, Getting it Right fait également allusion à Rand. Le jeu vidéo BioShock utilise des éléments de l'action du livre Atlas Shrugged, et l'un des antagonistes, Andrew Ryan (dont le nom est une anagramme partielle de « Ayn Rand »<ref>Modèle:Lien web.</ref>) magnat athée, critique envers l'altruisme et le communisme, est d'après son créateur Ken Levine, en partie inspiré par Rand et son œuvre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le visage de Rand apparaît sur un timbre créé le Modèle:Date- à New York par le United States Postal Service<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Présentation du timbre à l'effigie d'Ayn Rand.</ref>.
« Whoisjohngalt » est un code dans l'extension Frozen Throne de Warcraft 3 pour obtenir de façon rapide l'ensemble des améliorations disponibles.
Œuvre
Romans
- Modèle:Langue, 1936 Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Langue, 1938 Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Langue, 1943 Modèle:Commentaire biblio
- Atlas Shrugged, Modèle:Commentaire biblio
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Early Ayn Rand, Plume, 1985 Modèle:ISBN
Pièces de théâtre
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Three Plays (Night Of January Modèle:16th, Ideal, Think Twice), Signet Book, 2005, Modèle:ISBN.
- Modèle:Langue, 1933 Modèle:Commentaire biblio
- La Nuit du 16 janvier, éditions du Cygne, Paris, 2021
Essais
Du vivant d'Ayn Rand
- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
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- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
Publications posthumes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Philosophy: Who Needs It édité par Leonard Peikoff, 1984, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ayn Rand Column édité par Peter Schwartz, 1992 Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ayn Rand Lexicon: Objectivism from A to Z édité par Harry Binswanger, 1986, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Voice of Reason: Essays in Objectivist Thought édité par Leonard Peikoff, 1990, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand’s Marginalia. Her Critical Comments on the Writings of over 20 Authors, 1997, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Journals of Ayn Rand, édité par David Harriman, avec une préface de Leonard Peikoff, 1997, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Journal of Ayn Rand édité par Leonard Peikoff et David Harriman, 1999, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Russian Writings on Hollywood édité par Michael S. Berliner, 1999, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ayn Rand Reader édité par Gary Hull et Leonard Peikoff, 1999, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Why Businessmen Need Philosophy édité par Richard E. Ralston et Leonard Peikoff, 1999, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Art of Fiction, édité par Tore Boeckmann, 2000, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Art of Nonfiction. A Guide for Writers and Readers, édité par Robert Mayhew et Peter Schwartz, 2001, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ayn Rand Sampler, 2002, Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand Answers.The Best of Her Q & A, édité par Robert Mayhew, 2005, Modèle:ISBN
- Une Philosophie pour vivre sur la Terre, présenté par Alain Laurent, trad. fr. Michel Lemosse & Alain Laurent, Paris, Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque classique de la liberté, 2020, Modèle:Nb Modèle:ISBN
Principaux articles accessibles en ligne
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Filmographie
Scénarios
- 1945 : You Came Along, film américain réalisé par John Farrow, scénario écrit par Ayn Rand sur une première version de Robert Smith, avec Robert Cummings et Lizabeth Scott
- 1945 : Le Poids d'un mensonge (Love Letters), film américain réalisé par William Dieterle, scénario par Ayn Rand d'après un roman de Christopher Massie, avec Jennifer Jones et Joseph Cotten
Adaptations
Au cinéma
- 1941 : The Night of January 16th, film américain réalisé par William Clemens, adaptation de la pièce éponyme, avec Robert Preston et Ellen Drew
- 1942 : Nous, les vivants (Noi vivi), film italien réalisé par Goffredo Alessandrini, adaptation du roman Nous, les vivants (We The Living), avec Alida Valli et Fosco Giachetti
- 1949 : Le Rebelle (The Fountainhead), film américain réalisé par King Vidor<ref>Fiche et analyse du film.</ref>, adaptation du roman La Source vive (Modèle:Langue)
- 2011 : Atlas Shrugged: Part I, film américain réalisé par Paul Johansson - première partie de l'adaptation du best-seller éponyme, à partir d'un scénario de John Aglialoro, avec Taylor Schilling (Dagny Taggart), Grant Bowler (Hank Rearden) et Edi Gathegi (Eddie Willers)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fiche du film sur The Internet Movie Database.</ref>
- 2012 : Atlas Shrugged: Part II, film américain réalisé par John Putch - deuxième partie de l'adaptation du best-seller
- 2014 : Modèle:Lien, film américain réalisé par J. James Manera - troisième partie de l'adaptation du best-seller
Au théâtre
- 2001 : Coupable ou non coupable, pièce de théâtre montée au Théâtre Marigny per le metteur en scène français Robert Hossein, adaptation de la pièce Night of January Modèle:16th
- 2008 : The Death of Ayn Rand, comédie montée par le metteur en scène américain Jeffrey R. Smith de la Virago Company : la pièce parodique imagine l'écrivain sujette à des hallucinations et rédigeant une scène érotique avec les deux personnages principaux de son roman Atlas Shrugged<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Death of Ayn Rand sur le site de la Virago Company.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- David Kelley, « Ayn Rand et le capitalisme : la révolution morale », in Tom G. Palmer (ed.), La moralité du capitalisme, Petro Ofsetas, 2012, 138 pages, pp.78-93.
- Lachlan Doughney, « Ayn Rand and Deducing 'Ought' from 'Is' ». The Journal of Ayn Rand Studies, vol. 12, no. 1, 2012, pp. 151–168.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Jennifer Burns, Modèle:Lien, Oxford University Press, 384 p., 2009
- Modèle:Ouvrage
Filmographie
Documentaire et téléfilm
- 1997 : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand, A Sense Of Life, film-documentaire de Michael Paxton qui retrace la vie de la philosophe.
- Fiche du film sur The Internet Movie Database. Le film est librement visionnable sur Google Video. Il fut nommé aux Oscars du cinéma au titre de meilleur documentaire : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} récompense du film sur le site du New York Times.
- 1999 : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Passion of Ayn Rand, téléfilm américain réalisé par Christopher Menaul, avec Helen Mirren dans le rôle de Rand et Peter Fonda dans celui de son époux.
- Le scénario est inspiré de la biographie romancée du même titre de Barbara Branden. Le téléfilm remporte de nombreux prix dont l'Emmy Award de la meilleure actrice pour Mirren et un Golden Globe pour Fonda : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} récompenses de The Passion of Ayn Rand sur le site IMDb.
Audiovisuel
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Librivox author
- Première interview TV d'Ayn Rand en 1959, sous-titrée en français
Articles connexes
Concepts et mouvements
Personnalités objectivistes
- Alan Greenspan (1926-)
- Nathaniel Branden (1930-2014)
- Leonard Peikoff (1933-)
Liens externes
Instituts liés aux travaux d'Ayn Rand
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Objectivism 101
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ayn Rand Institute
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} ARI Watch
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Ayn Rand Society
Articles sur Ayn Rand et ses ouvrages
- Ayn Rand, article sur sa philosophie par Sébastien Caré
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} All About Ayn Rand
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Journal of Ayn Rand societies
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Regards critiques et extérieurs au courant de pensée de Ayn Rand)
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sociologie du culte d'Ayn Rand
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Ayn Rand (1905-1982) », par Kelley L. Ross
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ayn Rand, la Che Guevara du capitalimse, dans Uskek & Rica, 06/04/2019
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Augustin Talbourdel, Ayn Rand et la folie libertarienne, 10/09/2018
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Stéphane Legrand, Ayn Rand, la romancière qui fascine les Américains mais que la France ignore, 13/10/2017
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Cécile Philippe, « La Grève » d’Ayn Rand : éloge de la moralité du capitalisme, site contrepoints