Famille Javal

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Modèle:Voir homonymes La famille Javal est une famille originaire d'Alsace, qui a connu une ascension sociale certaine dès le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : « Les Javal étaient une famille juive d'importants industriels, négociants et banquiers solidement implantés, depuis plusieurs générations [en 1889] à Paris et en Europe (...) Les Javal [...] avaient depuis près d'un siècle réussi le saut dans la société industrieuse du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Parmi la minorité qui a évolué vers les sommets de la société française et s'est intégrée à son élite, figurent les Javal. Cette famille a engendré au long du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle des banquiers, des industriels, des professeurs de médecine, des hauts fonctionnaires, des députés et des artistes. Elle a su profiter pleinement de la politique d'ouverture prônée et imposée par Napoléon III car elle avait jeté de solides bases économiques dès le début du siècle. » <ref>(Jacques Mousseau, Le Siècle de Paul-Louis Weiller. 1893-1993, Paris, Stock, 1998, Modèle:P.)</ref>.

« Les Javal, écrit Pierre Birnbaum, ont [...] connu une exceptionnelle réussite économique les intégrant davantage encore dans [le] petit milieu des Juifs de Cour. Depuis le tournant du [[[:Modèle:S mini-]]] siècle ils participent à nombre d’aventures économiques, du textile jusqu’aux chemins de fer, et ont noué avec les milieux d’affaires des liens étroits [...] au cœur d’un réseau industriel ouvert sur l’étranger, ils se lancent, dès la Monarchie de Juillet, dans des opérations financières d’envergure, amassant ainsi une fortune considérable qui les place aux premiers rangs de l’élite socio-économique. »<ref name="Birn_288"/>

Histoire

En 1784, à la veille de la Révolution française, on recensait en Alsace Modèle:Unité juives totalisant Modèle:Unité<ref>F. Raphael et R. Weyl, Regards nouveaux sur les Juifs d'Alsace, Librairie Istra, Éditions des Dernières Nouvelles d'Alsace, 1980, cité par J. Mousseau, Op. cit., Modèle:P.</ref>. Beaucoup d'entre elles s'y étaient implantées après les Traités de Westphalie de 1648 qui avaient rattaché l'Alsace au Royaume de France. Néanmoins, une législation discriminatoire, remontant au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, leur interdisait de posséder des biens immobiliers, d'exercer des professions artisanales ou agricoles et de s'installer dans les villes ou villages de leur choix<ref>J. Mousseau, ibidem</ref>. Ces discriminations furent abolies par le décret de l'Assemblée constituante du Modèle:Date qui fit des Juifs des citoyens français à part entière. Les Javal furent l'une des premières familles juives d'Alsace à profiter de ces possibilités nouvelles.

La famille était originaire de Seppois-le-Bas. En 1808, les deux frères Javal, tous deux prénommés Jacques et dits respectivement « l'aîné » et « le jeune », obtinrent l'autorisation de créer une entreprise de tissage à Mulhouse en faisant valoir qu'ils donneraient ainsi du travail à leurs coreligionnaires et les aideraient à s'émanciper<ref>J. Mousseau, Op. cit., Modèle:P.</ref>. Dix ans plus tard, en 1819, les deux frères s'installaient à Paris et créaient à Saint-Denis une vaste manufacture d'impression et d'apprêtage d'indiennes qui emploierait jusqu'à 500 ouvriers. Ils créèrent une filature de coton dans les Vosges, puis une entreprise d'importation et d'exportation de balles de coton, intégrant ainsi complètement la filière de production des toiles imprimées. À côté de cette activité industrielle, ils développèrent une activité de maison de banque avec des bureaux à Lyon, Mulhouse, en Suisse et en Angleterre<ref>Les détails sur le développement des affaires de la famille Javal sont tirés de : Emmanuel Chadeau, L'Économie du risque, Paris, Éditions Olivier Orban, 1988, Modèle:P.. Cet auteur a étudié spécifiquement la réussite économique de la famille Javal.</ref>.

Jacques Javal l'Aîné se retira des affaires dès 1822 à la suite du décès de son épouse, Claire Schöngrun, bénéficiant des revenus d'une somme de Modèle:Unité qu'il avait laissée en commandite dans les affaires que son frère continua à gérer et à développer avec le fils de Jacques l'Aîné, Joseph, qui épousa la fille de Jacques le Jeune et de Lucie Blumenthal, Julie. Dans la société créée le Modèle:Date au moment du retrait de Jacques l'Aîné, la banque, de manière significative, est mentionnée avant les affaires industrielles. Progressivement, Jacques le Jeune et son neveu Joseph prirent des participations dans diverses affaires. Avec le banquier Jacques Laffitte, ils participèrent ainsi à la fondation des Messageries Royales. La société Javal se lança aussi dans des opérations immobilières à Paris, d'abord dans le quartier du boulevard Poissonnière, puis dans la Plaine Montsouris où ils créèrent des carrières de pierre qui servirent à édifier des hôtels particuliers dans le quartier de la Chaussée d'Antin.

Jacques Javal le Jeune est, de 1824 à 1829, le premier président du Consistoire israélite de Paris.

En 1826, Jacques Javal le Jeune était entré au Conseil des manufactures et, en 1828, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur, au titre de son activité industrielle, sur proposition du comte Chabrol de Volvic, préfet de la Seine. Il se fit construire un hôtel particulier au bas de la rue Taitbout tandis que son gendre et associé, Joseph, s'installait rue Chauchat. Lorsque Jacques le Jeune se retira des affaires en 1835, sa fortune dépassait 3 millions de francs.

Léopold Javal

Jacques le Jeune commanditait son fils Léopold (1804-1872), alors âgé de 31 ans, pour une somme de 900 000 francs à investir dans de nouvelles affaires. Léopold investit dans des mines en Provence, dans des compagnies de canalisation, créa un bazar à l'enseigne « A la ménagère », préfiguration des grands magasins, un établissement de bains publics sur la Seine au pied de la Samaritaine, un quartier d'habitation pour employés à Montrouge dit le « village d'Orléans » (Petit-Montrouge). En dix ans, il multiplia par trois le capital des sociétés familiales, qu'il porta de un à trois millions de francs, et accumula une fortune personnelle de 2 millions. Il prit le contrôle de l'établissement financier qu'il rebaptisa « Léopold Javal et Modèle:Cie » et en prit la direction. À travers cette banque, il investit dans le développement des chemins de fer, dans les lignes Mulhouse-Thann et Strasbourg-Bâle, en association avec la maison Koechlin.

En 1834, il achète près de Villeneuve-l'Archevêque (Yonne) un domaine de Modèle:Unité, l'abbaye de Vauluisant, qu'il portera à Modèle:Unité par des acquisitions successives avec l'ambition d'en faire une ferme modèle, appliquant les dernières méthodes de culture. En 1847, il crée le concours agricole de Vauluisant, au succès grandissant d'année en année ; en 1862, il y adjoint un concours de ferrage<ref name="histoiresYonneFermierVauluisant"> Un paysan-factotum : Edmé-François Pailleret (1832-1908), fermier à Vauluisant. Des histoires sur l'Yonne - Livre 2. Tiré de Études villeneuviennes'. Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie du canton de Villeneuve-sur-Yonne, Modèle:N°, Association "Les Amis du Vieux Villeneuve-sur-Yonne", 1998.</ref>.

En 1847, il achète une exploitation de Modèle:Unité à Andernos (Gironde), qu'il agrandira jusqu'à Modèle:Unité en 1860, centrés sur la commune d'Arès. Il y plante des pins pour fixer les dunes, exploite industriellement la gemme, fore des puits pour alimenter les communes en eau potable et éradiquer ainsi la fièvre typhoïde. Ces efforts lui valent la rosette d'officier de la Légion d'honneur en 1862.

Le 22 juillet 1838, il avait épousé à Mosbach (grand-duché de Bade) Augusta de Laemel (1817-1893), fille du financier Léopold von Laemel (1790-1867) et de la baronne Sophia von Eichthal (l'une des Deux cents familles, comprenant plusieurs régents de la Banque de France) sœur du baron Modèle:Lien, banquier installé à Augsbourg (Bavière). Le couple aura six enfants : Émile (1839-1907), Pauline (1842- ?), Ernest (1843-1897), Eugène (1846-1847), Alfred (1848- ?) et Sophie (1853-31.12.1947), épouse de Paul Wallerstein.

Toutefois, après 1850, il limita l'activité de la maison de banque à la représentation à Paris des maisons étrangères Merton et Cohen de Londres et Cahen de Bruxelles et ouvrit le capital, où il ne détenait plus que Modèle:Unité à sa mort en 1872. Il laissait alors à sa veuve et à ses enfants une fortune de 7,5 millions de francs en valeurs. Le seul établissement de bains de la Samaritaine rapportait 12 % nets annuels d'un capital de près d'un million. En même temps qu’il s’éloignait de la banque, Léopold Javal avait mené une carrière politique comme conseiller général en Gironde à partir de 1851, avec le soutien du régime impérial, puis comme représentant du département de l’Yonne au Corps législatif à partir de 1857, où il se présenta d’abord comme républicain contre le candidat bonapartiste, et fut constamment réélu en 1863, cette fois-ci avec le soutien au moins tacite du régime impérial<ref>Pierre Birnbaum, Les Fous de la République. Histoire politique des Juifs d'État de Gambetta à Vichy, Paris, Le Seuil, coll. Points, 1994, Modèle:P..</ref>, puis en 1869 et 1871. Membre du Consistoire de Paris en 1841, il avait été élu au Consistoire central israélite de France en 1853 et devint vice-président de l’Alliance israélite universelle en 1868<ref name="Birn_288">Pierre Birnbaum, Op. cit., Modèle:P.</ref>. En 1862, il avait été fait officier de la Légion d’honneur. Il habitait, à la fin de sa vie, un hôtel particulier de vingt pièces rue d’Anjou, aux murs décorés de toiles de François Boucher, Claude Joseph Vernet, Canaletto, Andrea del Sarto, Bruegel et Rubens.

Lorsque Léopold Javal s'installe en « fond de bassin » en 1847, il acquiert une propriété du côté d'Andernos, qu'il agrandit d'Audenge à Arès et jusqu'au Porge pour constituer un vaste domaine de plus de Modèle:Unité. Financier, homme politique éclairé d'inspiration saint-simonienne, il commence par planter des pins, puis fore des puits et se passionne pour l'agriculture<ref>En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/region/les-javal-wallerstein-weiller-ou-la-medecine-de-campagne_766081.html#UFA244OiUP1P7gAo.99 http://www.lexpress.fr/region/les-javal-wallerstein-weiller-ou-la-medecine-de-campagne_766081.html</ref>.

Les Weiller

Paul-Louis Weiller, fils de l'industriel et homme politique Lazare Weiller (1858-1928) et d'Alice Javal, la première femme pilote d'avion, mène une intense vie mondaine entre les familles royales d’Europe, les grands hommes d’affaires et politiques (Aristote Onassis, Henry Ford II, Jean Paul Getty, Richard Nixon, Georges Pompidou…, avec qui Paul-Louis Weiller a parfois travaillé ou qui ont parfois travaillé pour lui, et les personnalités des arts, des lettres et du spectacle, qu’il rassemble dans le dernier des salons parisiens dans la tradition de ceux décrits par Marcel Proust. Paul-Louis Weiller finance aussi de nombreuses œuvres caritatives.

Patron d’industrie dès l’âge de vingt-neuf ans, de 1922 à 1940, Paul-Louis Weiller développe la plus importante entreprise de construction de moteurs d’avion d’Europe, Gnome et Rhône, qui deviendra la Snecma après sa nationalisation en 1945. À partir de 1925, il achète progressivement le capital de la compagnie aérienne CIDNA. Il participe à la création d’autres lignes aériennes vers l’Afrique. Elles seront toutes nationalisées en 1933 pour devenir Air France, dont il sera un des premiers administrateurs (il se voit offrir en 1933 par Pierre Cot, ministre de l’Air, la présidence d’Air France, mais il refuse).

Paul-Louis Weiller s’était marié, le 29 août 1922 à Paris, avec la princesse Alexandra Ghica, avec qui il eut une fille, Marie-Élisabeth (épouse Irisarri, morte en 2006), et dont il avait divorcé le 25 mars 1931. Il épousa en secondes noces Aliki Diplarakou, Miss Europe 1930. Aliki était la fille du diplomate Georgios Diplarakos. Elle a eu 3 sœurs, Nada Diplarakos qui épousa l'ambassadeur André Rodocanachi, Cristina Diplarakos, qui épousa le diplomate Henri Claudel, un fils de l'écrivain Paul Claudel<ref>Henri est le troisième fils de Paul Claudel.</ref>, Modèle:Refnec. Aliki épousa en secondes noces en 1945 Sir John (Jack) Wriothesley Russell (23 août 1914 - 3 août 1984), un aristocrate anglais descendant de John Russell, Modèle:6e duc de Bedford, et cousin germain du philosophe Bertrand Russell.

Ils eurent un fils, Paul-Annik Weiller<ref>Nécrologie.</ref> (1933-1998), qui épousa à Rome, à Santa Maria in Trastevere en 1965, Donna Olimpia Emmanuela Torlonia di Civitella-Cesi (b. Lausanne, Mont Choisi, 27 décembre 1943), fille de Don Alessandro Torlonia, Modèle:5e de Civitella-Cesi, et de l'infante d'Espagne Béatrice de Bourbon (elle-même fille du roi d'Espagne Alphonse XIII et de sa femme la princesse Victoire-Eugénie de Battenberg, descendante de la reine Victoria) et donc cousine germaine du roi Juan Carlos I d'Espagne.

La fille de Paul-Annik, Sibilla Weiller, épousa en 1994 Guillaume, prince de Luxembourg (1963), fils cadet du grand-duc Jean.

La Maison Houbigant

Le fils de Léopold Javal, Alfred (1844-1912) devient copropriétaire<ref name="JAV">Papiers du parfumeur Houbigant, Fonds Javal, Archives Nationales, cote AB/XIX/5183 (description en ligne).</ref>, en 1880, avec Paul Parquet (1856-1916) de la maison de parfums Houbigant, qui prend en 1882 le nom de « Houbigant Javal-Parquet ». En 1916, à la mort de Paul Parquet, le fils d'Alfred Javal, Fernand (1884-1977), associe l'ingénieur chimiste Robert Bienaimé (1876-1960) au capital de l'entreprise, qui change de nom et devient « Javal et Bienaimé » puis « Houbigant S.A. » avec Robert Bienaimé comme administrateur délégué puis comme président de la société<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le fils de Fernand Javal, Antoine Javal (1921-2008) fut le dernier copropriétaire jusqu'à la liquidation de l'affaire dans les années 1980<ref name="JAV"/>. La maison de Houbigant est l'une des plus anciennes maisons de parfums, datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et qui a fourni Marie-Antoinette, les cours d'Europe et de Russie, Oscar Wilde et Tolstoï<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Louise Weiss

Louise Weiss (1893-1983) est une journaliste, écrivaine, féministe et femme politique française<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Elle est la petite-fille d'Émile Javal.

Femme de convictions et marquée par l'horreur du premier conflit mondial, elle cherche à rapprocher la France et l'Allemagne. Elle fonde et dirige notamment la revue L'Europe nouvelle entre 1920 et 1934. Elle fait partie de l'entourage d'Aristide Briand, qu'elle a rencontré à Genève, lorsque celui-ci obtient l'adhésion de l'Allemagne à la Société des Nations. Elle quitte L'Europe Nouvelle à la suite de l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne qui marque l'échec de son projet européen et à cause des dissensions au sein de l'équipe de la revue, certains souhaitant encore une coopération avec l'Allemagne.

Fichier:Musée Saverne femme nouvelle.JPG
Affiche de La Femme nouvelle au Musée de Saverne.

Elle va alors s'engager dans le combat féministe et devenir militante pour le vote des Françaises, elle se présente aux élections législatives de 1936 dans le [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e de Paris]] et mène des actions spectaculaires destinées à attirer l'attention de la presse. Elle fonde l'association « La Femme nouvelle » qui comptera plusieurs dizaines de milliers d'adhérentes. En 1936, elle aurait refusé un poste ministériel proposé par Léon Blum en lui répondant « j'ai lutté pour être élue pas pour être nommée » mais surtout Léon Blum, craignant leur vote clérical, n'est pas favorable au vote des femmes.

En 1971, elle crée une fondation qui porte son nom qui chaque année prime les auteurs ou les institutions ayant le plus contribué à l'avancement des sciences de la paix, à l'amélioration des relations humaines et aux efforts en faveur de l'Europe. Parmi les lauréats, on compte Helmut Schmidt, Médecins sans frontières, Anouar el Sadate.

Elle s'est engagée dans les premiers projets d'une union européenne et a été membre lors de la création du Parlement européen. À 86 ans, elle y prononcera, au titre de doyenne, un discours d'ouverture historique lors de la première session de ce nouveau parlement à Strasbourg en 1979.

Elle a été faite Grand officier de la Légion d'honneur en 1976, troisième femme seulement à recevoir ce grade dans cette décoration. En 1999, le nouveau bâtiment du Parlement européen à Strasbourg est nommé Louise Weiss en son honneur.

Chaque année est décerné le prix du journalisme Louise Weiss créé en 2005<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

La promotion 2000 des administrateurs territoriaux de l'Institut national des études territoriales (INET) a pris le nom de Louise Weiss en sa mémoire<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Une rue porte son nom à La Roche-sur-Yon, en Vendée, ainsi qu'à Paris, dans le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIIIe{{#if:|  }} }} arrondissement et à Armentières dans le Nord. Un lycée à Achères (Yvelines), un collège à Strasbourg (Bas Rhin), une école primaire à Magny-les-Hameaux (Yvelines) et une école maternelle à Valenciennes (Nord) portent son nom.

Émile Javal et Adolphe Javal

Louis Émile Javal est un médecin, ophtalmologue et homme politique français né le 5 mai 1839 à Paris et mort le 20 janvier 1907 dans cette même ville, spécialiste de l'orthoptie. Il fait ses études au lycée Bonaparte (aujourd'hui lycée Condorcet), à Paris, en compagnie de Sully Prudhomme et de Sadi Carnot, qui resteront ses amis. Admis à l'École des mines de Paris (promotion 1860), il est l'un des fondateurs et l'un des premiers trésoriers de l'Association amicale des élèves de l'École supérieure des Mines de Paris). Il dirige les mines de l'Hérault. Mais, dans l'espoir de guérir sa sœur cadette, Sophie, atteinte d'un fort strabisme, il décide d'entreprendre des études de médecine et de se spécialiser en ophtalmologie.

Émile Javal devient un ophtalmologiste très en vue. Pendant la guerre de 1870, il est chirurgien-major de l'armée de Paris. Il invente l'ophtalmomètre et l'iconoscope et dirige jusqu'en 1898 le laboratoire d'ophtalmoscopie de la Sorbonne, qu'il avait créé en 1879. Ses travaux sur le strabisme montrent la possibilité de rééduquer certains patients à l'aide d'exercices. Cette méthode lui permet de guérir effectivement sa sœur. En 1885, il est élu à l'Académie de médecine. Il est chevalier puis officier de la Légion d'honneur.

Il tient une rubrique régulière dans le grand quotidien Le Temps. Passionné de typographie et de graphologie et ami intime de Zola, il est sollicité pour expertiser l'écriture des documents invoqués pour accabler le capitaine Dreyfus, lors du second procès (1899). Il s'intéresse également à la physiologie de la lecture, qu'une commission ministérielle le charge d'étudier en 1884.

Conseiller général de l’Yonne, il retrouve de 1885 à 1889 le mandat de député de l'Yonne (arrondissement de Sens), qui avait été celui de son père. Il se situe à gauche quoique non inscrit. Fondateur en 1880 de la Ligue contre la dépopulation, il peut, grâce à son mandat, faire voter la loi Javal, qui exonère de la plupart des contributions directes les familles de sept enfants et plus.

Son fils, Adolphe Javal, également professeur de médecine et spécialiste de biochimie. En 1904, il obtient le prix Desportes (thérapeutique médicale). Passionné d’agriculture, il réside la plupart du temps dans la propriété familiale de Vauluisant (Yonne) et publiera La Confession d’un agriculteur (1929). Ambitionnant de prolonger la carrière politique de son père et de son grand-père il se présenta plusieurs fois aux élections sénatoriales dans l’Yonne sans succès.

Il fait partie des « 197 », les écrivains morts « pour la France » en 1939-1945 et dont les noms sont gravés au Panthéon.

Déporté avec sa famille à Auschwitz, son domicile parisien situé au Modèle:N° boulevard de la Tour-Maubourg est occupé par la Deutsche Akademie. Plusieurs œuvres d'art sont spoliées à la famille Javal dans le cadre de cette occupation, dont un tableau de Floris van Schooten intitulé Nature morte au jambon et un autre de Pieter Binoit (attribué à l'origine à Floris van Schooten) intitulé Mets, fruits et verres sur une table, toutes deux saisies le 19 janvier 1944, déposées au Jeu de paume puis retrouvées au château de Nikolsburg, en Tchécoslovaquie. Elles sont rapatriées en France le 30 octobre 1946 et, les travaux de la Commission de récupération artistique ayant été infructueux, déposées au musée du Louvre depuis 1951. En 2021, grâce au travail de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945, la Commission pour l'indemnisation des victimes de spoliations rend un avis favorable à la restitution de ces deux œuvres aux 47 ayant-droits d'Adolphe Javal<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Élisabeth Roudinesco

Élisabeth Roudinesco, née en 1944, membre de la famille Javal par sa mère et nièce de Louise Weiss, est une universitaire, historienne et psychanalyste française, biographe de Jacques Lacan et auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur l'histoire de la psychanalyse, de la philosophie, du judaïsme et de la Révolution française. Elle soutient sa maîtrise de lettres modernes avec Tzvetan Todorov à l’université Paris-VIII<ref name="n1">CV Élisabeth Roudinesco consultable ici</ref>. Elle a été élève de Gilles Deleuze<ref>Modèle:Ouvrage consulté le 24 juin 2013.</ref> et en 1969 de Michel de Certeau, qui l'a encouragée a écrire une histoire de la psychanalyse, et a suivi un an les cours de Michel Foucault<ref name="n1" />,<ref>« Élisabeth Roudinesco avec Catherine Pont-Humbert » Entretiens dans l’émission « A voix nue », diffusé sur France Culture le 05 novembre 2007, [1]</ref>.

En 1991, elle soutient son habilitation à diriger des recherches (HDR) en lettres et sciences humaines, sous la direction de Michelle Perrot, à l'université de Paris 7 ; le rapport de synthèse est intitulé Études d'histoire du freudisme : origines, invention doctrinale, mouvement institutionnel et implications dans la culture du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Elle dirige, depuis 1991, un séminaire sur l'histoire de la psychanalyse dans le cadre de l'École doctorale du département d'histoire de l'université Paris VII-Denis-Diderot (UFR de géographie, histoire, et sciences de la société). Ce séminaire est rattaché depuis la rentrée de 2011 au département d'histoire de l'École normale supérieure<ref>Cf. programme du séminaire 2013 sur le site du département Histoire de l'ENS.</ref>. De 2001 à 2007, elle avait été chargée de conférences à l’École pratique des hautes études, {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} section<ref name="n1" />. Modèle:Refnec

Liens de filiation entre les personnalités notoires

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Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Frédéric Viey, « La famille Javal », in : Léo Hamon (dir.), Les Républicains sous le Second Empire, Entretiens d'Auxerre, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 1993, Modèle:P.

Liens externes

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