Guillaume le Conquérant
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Guillaume le Conquérant (en anglais, William the Conqueror), appelé également Guillaume le Bâtard ou Guillaume de Normandie, est né à Falaise en 1027 ou 1028<ref group="note">L’Modèle:Nobr est celle retenue par Michel de Boüard (Guillaume le Conquérant), François Neveux (L'Aventure des Normands {{#switch: -
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}}) et Guillaume de Malmesbury, mais pour Orderic Vital il serait né en 1028.</ref> et mort à Rouen le Modèle:Date de décès-. Il fut duc de Normandie, sous le nom de Modèle:Guillaume II, de 1035 à sa mort, et roi d'Angleterre, sous le nom de Modèle:Guillaume Ier, de 1066 à sa mort.
Fils de Robert le Magnifique et de sa frilla, Arlette de Falaise (Herleva), Guillaume devient duc de Normandie vers l'âge de huit ans, à la mort de son père en 1035. Après une période de forte instabilité, il parvient à reprendre la domination du duché à partir de la bataille de Val-ès-Dunes, en 1047. Il épouse Mathilde de Flandre vers 1050. Il fait de la Normandie un duché puissant, craint des rois de France Modèle:Noble (1031-1060) puis Modèle:Noble (1060-1108).
À la mort sans enfant du roi d'Angleterre Édouard le Confesseur, une crise de succession éclate et, après sa victoire à la bataille d'Hastings (1066), il s'empare de la couronne d'Angleterre. Cette conquête fait de lui l'un des plus puissants monarques de l'Europe occidentale et conduit à de très profonds changements dans la société anglaise, dont l'élite anglo-saxonne disparaît au profit des Normands.
Dès lors, il passe la suite de son règne à se défendre face à ses nombreux ennemis, que ce soit en Angleterre (les rebelles anglo-saxons rassemblés derrière Edgar Atheling, les Danois et les Écossais) ou sur le continent (le comte d'Anjou Foulques le Réchin, le comte de Flandre Modèle:Noble, et surtout le roi de France Modèle:Noble). Il meurt à Rouen en 1087, après la mise à sac de Mantes, au cours d'une campagne de représailles dans le Vexin français contre le roi Modèle:Philippe Ier. Il est inhumé à l'abbaye aux Hommes de Caen.
Règne
Contexte historique
Robert le Magnifique devient duc de Normandie le Modèle:Date, à la mort de son frère aîné, Modèle:Noble, âgé seulement de Modèle:Nobr. Ce dernier venait de succéder à leur père, Modèle:Noble, mort un an plus tôt. Cet épisode avait été l'occasion d'une rébellion de Robert, vite réprimée par l'armée ducale<ref name="Bates33" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. La mort brutale et mystérieuse de Modèle:Richard III profite à Robert, accusé plus tard par des écrivains comme Wace d'avoir fait empoisonner son frère. Richard laisse un jeune fils bâtard, Nicolas, écarté de la cour<ref name="Douglas31" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le duc Robert doit rapidement affronter des rébellions contre le pouvoir ducal : Modèle:Noble est alors assiégé à Alençon<ref>Guillaume de Jumièges, Gesta Normannorum Ducum, éd. Guizot, 1826, Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>, puis l'évêque Hugues de Bayeux chassé de son château d'Ivry-la-Bataille. Comte d'Évreux et archevêque de Rouen, Robert le Danois s'oppose au duc Robert (par ailleurs son neveu) qui, au début de son principat, enlève des terres aux abbayes et aux grandes églises, pour les distribuer à de jeunes nobles, tel Modèle:Noble, pour les récompenser à moindre frais.
Le duc Robert part en 1028 mener le siège d'Évreux. Après avoir mis en défense la cité, l'archevêque Robert le Danois négocie auprès du roi de France, Robert le Pieux, son exil en France, d'où il lance l'anathème sur la Normandie. La sanction ecclésiastique fait sentir son effet : le duc rappelle l'archevêque et le rétablit dans ses charges comtales et archiépiscopales<ref>Guillaume de Jumièges, Modèle:Ibid., Modèle:P..</ref>.
Enfin, le duc Modèle:Noble (fils de Modèle:Noble et d'Havoise de Normandie – tante du duc de Normandie) devenu adulte refuse à son tour l'allégeance à Robert le Magnifique (son cousin). Vers 1030, Robert envoie sa flotte ravager les environs de Dol. Alfred le Géant et Modèle:Noble écrasent bientôt les Bretons. Par l'intermédiaire de l'archevêque Robert le Danois, le duc de Bretagne se réconcilie avec Robert le Magnifique et se reconnaît son vassal<ref>Guillaume de Jumièges, Gesta Normannorum Ducum, éd. Guizot, 1826, Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>. Robert le Danois devient par la suite un homme fort du duché, autour duquel se rejoignent un certain nombre de nobles comme Osbern de Crépon, sénéchal du duc, et Gilbert de Brionne<ref name="Douglas32" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
Enfance et adolescence
Guillaume naît en 1027 ou 1028 à Falaise, en Normandie, probablement en automne, non pas au château de Falaise, mais au domicile de sa mère, Arlette, vraisemblablement dans le « bourg » de Falaise<ref name=Bates33 group="b"/>,<ref name="Handbook34">Fryde Modèle:Et al., Handbook of British Chronology, Modèle:P..</ref>Modèle:Référence incomplète,<ref name="Official">« William the Conqueror », sur History of the Monarchy.</ref>. La date du Modèle:Date-, fréquemment rencontrée, est probablement fausse : on la doit à Thomas Roscoe, qui l'indique dans la biographie de Guillaume qu'il écrit en 1846, à partir de la prétendue confession de Guillaume à Orderic Vital sur son lit de mort, la date et le mois étant copiés de ceux de la bataille d'Hastings. La date de naissance exacte est l'objet d'écrits contradictoires : Orderic Vital affirme que Guillaume aurait indiqué avoir Modèle:Nobr à sa mort, ce qui daterait sa naissance de l'Modèle:Nobr. Mais le même auteur précise par ailleurs que Guillaume a huit ans quand, en 1035, son père part pour Jérusalem, ce qui déplacerait son année de naissance à 1027. De son côté, Guillaume de Malmesbury affirme que Guillaume a sept ans au départ de son père ; il serait alors né en 1028. Enfin, dans Modèle:Lien, il est dit que Guillaume n'a que Modèle:Nobr à sa mort, ce qui situerait sa naissance en 1027 ou 1028<ref name="Douglas379" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
D'après David Bates, ancien directeur de l'Modèle:Anglais de Londres, les historiens, en particulier français, appliquent le surnom de « bâtard », mais il a rarement été appelé ainsi de son vivant et jamais en Normandie. L'origine de ce surnom vient d'Orderic Vital, moine historien du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dont la théologie centrée sur le respect des lois divines l'incite à chroniquer son époque sans toujours tenir compte de la propagande normande<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, qui fait de la bâtardise de Guillaume le facteur explicatif de tous les désordres et révoltes qui ont lieu pendant son règne<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>.
Guillaume est le seul fils de Modèle:Noble. Sa mère, Arlette, est la fille de Fulbert de Falaise, un préparateur mortuaire<ref>Modèle:Article.</ref> ou marchand de peaux<ref>Vincent Carpentier, Guillaume le Conquérant et l'estuaire de la Dives, association Le Pays d'Auge, 2011.</ref> de la ville. La nature de la relation entre Arlette et le duc Robert est incertaine : simple concubinage ou union more danico<ref name="Bouet22" group="c">Modèle:Harvsp.</ref>. À une date incertaine (avant 1035 ?), Arlette sera mariée avec Herluin de Conteville, avec qui elle aura deux fils : Odon de Bayeux et Robert de Mortain. Guillaume a une sœur, Adélaïde de Normandie, née en 1026, dont on ne sait avec exactitude si elle est la fille de Robert et/ou d'Arlette. Enfin, Arlette a deux frères, Osbern et Gautier ; ce dernier est l'un des protecteurs de Guillaume pendant son enfance<ref name=Douglas379 group="d"/>.
En 1034, le duc décide de partir en pèlerinage à Jérusalem, bien que ses partisans tentent de l'en dissuader, arguant qu'il n'a pas d'héritier en âge de régner. Avant son départ, Robert réunit alors un conseil des puissants normands pour leur faire jurer fidélité à Guillaume, son héritier. Robert meurt en Modèle:Date- à Nicée, sur la route du retour<ref name="Douglas35" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Guillaume devient alors duc de Normandie.
L'autorité du nouveau duc est d'autant plus fragile que Guillaume n'a que sept<ref group="d" name="Douglas37">Modèle:Harvsp.</ref> ou huit<ref group="b" name="Bates36">Modèle:Harvsp.</ref> ans. Le duché de Normandie traverse en conséquence une décennie de troubles, alimentés par la mort de son grand-oncle, l'archevêque Robert le Danois, son premier et puissant protecteur, en Modèle:Date-<ref group="d" name="Douglas38">Modèle:Harvsp.</ref>. Des guerres éclatent entre les principales familles baronniales ; des châteaux se dressent dans le duché<ref>Guillaume de Jumièges, Histoire des ducs de Normandie, Modèle:V.1070, éd. Guizot, Mancel, 1826, avec annotations d’Orderic Vital et Robert de Torigni, Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>.
Des complots frappent jusqu'à l'entourage ducal et Guillaume perd plusieurs de ses tuteurs ou protecteurs par assassinat : Modèle:Noble, qui s'était proclamé protecteur de Guillaume, mais revendiquait le duché pour lui-même en tant que petit-fils du duc Modèle:Richard Ier, meurt à Vimoutiers en Modèle:Date-<ref>Pour la date, André Oheix, « La date de la mort d’Modèle:Alain III, duc de Bretagne », Bulletin de la Société d’Émulation des Côtes du Nord, Modèle:Nobr rom, 1913, Modèle:P. ; pour le lieu, Orderic Vital, Interpolations à Guillaume de Jumièges, éd. Marx, Modèle:P..</ref> ; Gilbert de Brionne, nommé par la suite tuteur de Guillaume, est assassiné quelques mois plus tard à l'instigation de Raoul de Gacé<ref>François Neveux, La Normandie des ducs aux rois, Ouest-France, 1998, Modèle:P..</ref>,<ref>Guillaume de Jumièges, Gesta Normannorum ducum, Éd. Guizot, 1826, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr.</ref> ; Turquetil de Neuf-Marché est assassiné vers fin 1040 - début 1041<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ; enfin, le sénéchal Osbern de Crépon est tué dans la chambre même du duc par le fils de Modèle:Noble<ref>Guillaume de Jumièges, Modèle:Ibid., Modèle:P..</ref>. Les Richardides, descendants des anciens ducs, semblent impliqués dans ces meurtres. Walter, oncle de Guillaume par sa mère, doit parfois cacher le jeune duc chez des paysans<ref name="Bates37" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Aux troubles de la minorité de Guillaume vient s'ajouter le fléau de la famine, qui pèse sept ans sur la Normandie. Elle est accompagnée d'une épidémie fort meurtrière<ref>Léopold Delisle, Étude sur la condition de la classe agricole et l’état de l’agriculture en Normandie au Moyen Âge, Imprimerie Hérissey, Évreux, 1851.</ref>.
Bien que de nombreux nobles normands soient engagés dans des querelles locales, comme Modèle:Noble qui s'entretue avec Gauchelin (ou Vauquelin) de Ferrières<ref>Modèle:Article.</ref>, les principaux seigneurs et l'Église restent fidèles au pouvoir ducal<ref name="Douglas42" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>, ainsi que le roi Modèle:Noble<ref name="Douglas45" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les proches amis de Guillaume, qui sont presque tous ses parents à des degrés divers, décident de le faire vivre dans la clandestinité et de le faire changer de gîte chaque nuit. En 1046, Guillaume a environ dix-neuf ans. Un complot vise cette fois sa personne, jusqu'alors épargnée. Une partie des seigneurs forment une coalition pour l'écarter du trône ducal, au profit de Gui de Brionne (Modèle:V.1025-1069), un cousin de Guillaume, fils de Modèle:Noble et d'Adélaïde, fille de Modèle:Noble. Cette rébellion rassemble essentiellement de « vieux Normands » de l'Ouest (Bessin, Cotentin, Cinglais), traditionnellement indociles et hostiles à la politique d'assimilation menée par les ducs<ref group="note">Depuis Guillaume Longue-Épée (933-942), on ne parlait déjà plus norrois à la cour, et le duc devait envoyer son fils l’apprendre à Bayeux où la francisation était moins avancée.</ref>. Participent notamment au complot Hamon le Dentu, sire de Creully, les vicomtes Néel de Saint-Sauveur et Renouf de Bessin, dit de Briquessart, Grimoult, seigneur du Plessis et Raoul Tesson, seigneur de Thury-Harcourt, qui changera rapidement de campModèle:Sfn. Gollet, le fidèle bouffon de Guillaume, surprend les propos des conjurés, réunis à Bayeux, et prévient son maître, qui dort à Valognes. Guillaume échappe ainsi de peu à une tentative d'assassinat par les séides de Néel de Saint-Sauveur<ref name="Maurice">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il s'enfuit dans la nuit à travers la baie des Veys, puis il est accueilli par Hubert de Ryes, qui le fait escorter en sécurité jusqu'à Falaise<ref name="Douglas47" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Cette fuite de Valognes, relatée par les chroniqueurs qui servent la propagande normande en usant de l'art rhétorique de l'amplification, comme une chevauchée seul et sans escorte, forge en partie le mythe de Guillaume, jeune homme courageux, bâtard et solitaire<ref name="Maurice"/>. Avec l'aide du roi de France Modèle:Noble, le jeune duc part en campagne contre les rebelles normands, qu'il parvient à défaire à la bataille de Val-ès-Dunes, près de Caen, en 1047<ref>Guillaume de Jumièges, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>, grâce, entre autres, au ralliement de toute dernière minute d'un des seigneurs rebelles, Raoul Tesson.
Croissance du pouvoir ducal
La victoire de Val-ès-Dunes en 1047 est le premier tournant du règne. Guillaume reprend solidement en main le duché. À l'occasion d'un concile tenu à Caen la même année, il impose de lui-même la paix et la trêve de Dieu<ref name="Bates40" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Gui de Brionne, réfugié dans son château de Brionne avec une importante troupe armée, en est délogé vers 1050. Il doit se séparer de ses comtés de Brionne et de Vernon et s'exiler<ref name="Douglas54" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
À la même période, Guillaume obtient son mariage avec Mathilde de Flandre, fille de Modèle:Noble, comte de Flandre et nièce du roi de France Modèle:Noble. L'union est arrangée dès 1049, mais le pape Modèle:Noble l'interdit au Concile de Reims tenu en Modèle:Date-, en raison de leur degré de consanguinité<ref group="note">Le pape prend le prétexte juridique qu'ils descendent l'un et l'autre de Rollon et sont cousins au cinquième degré mais, pour des raisons d'équilibre politique dans la chrétienté, il veut en fait éviter cette alliance entre Baudouin et Guillaume dont des mercenaires du duché de Normandie conquièrent des principautés en Italie méridionale, aux portes de Rome. Source : Modèle:Ouvrage.</ref>. Malgré cela, le mariage est prononcé au début des années 1050, avant 1053 certainement<ref name="Douglas76" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="note">Aucun historien normand n’a jugé à propos d’indiquer l’année du mariage du duc.</ref>, à Eu.
L'hypothèse d'une sanction papale n'est pas certaine, même s'il faut attendre le pontificat de Modèle:Noble pour que le couple soit définitivement absous, au prix d'une pénitence : celle de fonder quatre hôpitaux et deux monastères<ref>Alain Derville, Quarante générations de Français face au sacré, PU Septentrion, 2006, Modèle:Nobr.</ref>. L'abbaye dite « aux Hommes », dédiée à saint Étienne et l'abbaye dite « aux Dames », dédiée à la sainte Trinité sont ainsi élevées à Caen à partir de 1059<ref name="Douglas80" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Ces constructions créent de fait la ville. Le mariage soude une alliance entre les deux plus puissantes principautés du nord de la France : le Comté de Flandre est alors une principauté très puissante, en conflit avec le Saint-Empire romain germanique<ref name="Bates44" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le duc Guillaume doit alors faire face aux ambitions grandissantes de Geoffroy Martel, comte d'Anjou, auprès duquel Gui de Brionne s'est réfugié<ref name=Douglas56 group="d"/>.
Après la mort de Modèle:Noble en 1051, l'Angevin s'empare du Mans, de Domfront et d'Alençon aux dépens du seigneur de Bellême qui les tenait du roi de France<ref name="Douglas56" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Allié avec le roi Modèle:Noble, Guillaume part en campagne contre lui<ref name="Bates43" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Pendant que le roi menace les arrières de Geoffroy Martel, le duc Guillaume de Normandie assiège Domfront, et prend Alençon dont il incendie la redoute<ref>Henri Martin, Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1789, 1855, Modèle:P.83 et suivantes.</ref>. La garnison de Domfront se rend avec la promesse d'être épargnée, tandis que celle d'Alençon est châtiée, l'épisode mentionné par Orderic rappelant la cruauté du duc, comme tous les seigneurs en guerre à cette époque<ref group="note">Du haut des fortifications, les assiégés tapent sur des peaux humides tendues (protection contre l'incendie) et crient « la pel, la pel al parmentier » (« la peau, la peau du tanneur ») pour rappeler au duc l’origine sociale de son grand-père, pelletier. Une fois la ville prise d'assaut, il ordonne qu’on lui amène 32 défenseurs des remparts et leur fait couper les mains et les pieds avant de les renvoyer. Cependant, Modèle:Citation. Cf Bates, Modèle:Opcit, 2019, p. 42.</ref>. Guillaume et le roi Henri parviennent à chasser Geoffroy du Maine, permettant ainsi de sécuriser le duché par le renforcement des positions d'Alençon et de Domfront<ref name="Douglas59" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1052 cependant, le roi Modèle:Henri Ier change d'alliance : il renverse sa politique pour limiter l'expansion de son vassal normand, dont le mariage avec Mathilde de Flandre le fait apparaître trop puissant à ses yeux<ref>Jean Vatout, Souvenirs historiques des résidences royales de France, 1839, Modèle:P. et suivantes.</ref>, et prend le parti de Geoffroy et de Modèle:Noble.
Dans le même temps, le duc doit compter avec l'hostilité des Richardides<ref name="Douglas53" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>, une partie de sa parentèle qui conteste ouvertement sa position et prend la tête d'un groupe de barons normands rebelles à Guillaume<ref name="Douglas63" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1053, le duc Guillaume doit livrer bataille à l'intérieur même de la Normandie pour asseoir son autorité<ref name="Douglas66" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>, notamment auprès de ses oncles, l'archevêque Mauger de Rouen, qui a pris la succession de Robert le Danois en 1037<ref name="Douglas64" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>, et Guillaume d'Arques, qu'il assiège dans son château à Arques et auprès duquel le roi de France Modèle:Noble envoie une armée en secours. Guillaume obtient finalement sa reddition à la fin de 1053. Battu, Guillaume d'Arques s'exile après l'échec de sa révolte contre le duc en 1054, ses fiefs étant confisqués et redistribués.
Illustration des Chroniques de Saint-Denis, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Le roi de France, Modèle:Noble, et le comte d'Anjou, Modèle:Noble, forment alors une grande coalition comprenant les ducs d'Aquitaine, de Bourgogne, les tuteurs du duc de Bretagne, Modèle:Noble, fils d'Modèle:Alain III, les comtes de Champagne et de Chartres. Chacun de ces seigneurs ayant fourni son contingent, l'armée est divisée en deux selon le plan de Geoffroy Martel, devant se réunir devant Rouen, la capitale du duché de Normandie. En Modèle:Date-, deux armées franco-angevines envahissent la Normandie : un corps composé de Champenois et de Bourguignons sous les ordres d'Eudes, frère du roi Modèle:Henri Ier, traverse la Bresle pour atteindre le pays de Bray, tandis que les chevaliers d'Outre-Seine et Garonne, commandés par le roi et par Geoffroy, franchissent l'Avre et attaquent le comté d'Évreux. Guillaume choisit une attitude défensive : il constitue également deux armées, l'une dirigée par lui-même contre l'armée du roi et l'autre commandée par des fidèles (Modèle:Noble, Robert d'Eu, Hugues de Gournay, [[Maison de Montfort-sur-Risle|Modèle:Hugues II de Montfort]]...) en pays de Bray, qui ont pour ordre d'éviter l'affrontement et de surveiller les corps adverses, pour n'agir qu'au moment le plus propice<ref name="Douglas67" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Profitant de la négligence des Français, les Normands dirigés par Modèle:Noble et Robert d'Eu attaquent leur camp pendant la nuit, qui est anéanti. Modèle:Noble, entre autres, est fait prisonnier. Informé, le roi de France abandonne la coalition dont il est le chef et fait la paix avec Guillaume, en échange de prisonniers et du droit pour Guillaume de conserver les terres conquises sur le comte d'Anjou Geoffroy Martel.
En Modèle:Date-, peu après le bannissement de son frère Guillaume de Talou, comte d'Arques, Mauger est déposé à son tour au concile de Lisieux et envoyé sur l'île de Guernesey<ref name="DDAN">Modèle:Article.</ref>,<ref name="Vitalis">Ordericus Vitalis et Augustus Le Prévost, Historiae ecclesiasticae libri tredecim, Volume 1 J. Renouard, 1838.</ref>.
En Modèle:Date-, poussé par son allié Geoffroy d'Anjou, le roi Modèle:Noble tente une nouvelle offensive en Normandie. L'armée franco-angevine entre dans le pays d'Hièmes, donne l'assaut à Exmes, arrive dans le Bessin, passe la Dives, puis se dirige vers Bayeux, rebrousse chemin devant la Seulles, franchit l'Orne à Caen (qui est alors une ville ouverte dépourvue de château). Rapide, l'expédition ne rencontre pas de résistance, Guillaume, qui était à Falaise, se bornant à mobiliser son armée et renforcer ses châteaux. De Caen, l'armée franco-angevine prend la route de Varaville. Guillaume, à la tête d'une armée modeste, décide d'attendre ses ennemis dans le bois de Bavent, à proximité des marais de la Dives. Alors que l'armée ennemie, ralentie par le butin qu'elle rapporte, s'engage en rangs serrés sur l'étroite chaussée de Varaville, et que son avant-garde, dirigée par le roi Modèle:Henri Ier, franchit la Dives, Guillaume sort de sa retraite et tombe sur l'arrière-garde. Aidée des vilains du pays, l'armée normande prend en tenaille les Franco-Angevins, tuant notamment rapidement leur commandant le comte du Berry. Pressés vers la Dives, les Franco-Angevins sont en grande partie noyés, tués ou faits prisonniers sans pouvoir être secourus par le roi, qui assiste impuissant depuis la butte de Basbourg au désastre. Talonné par Guillaume, le roi Henri bat en retraite au plus vite jusque dans ses États.
La bataille de Varaville (1057) constitue un tournant décisif pour l'avenir politique du duc Guillaume : le duché de Normandie échappe pour longtemps à l'influence de la France qui n'est plus une menace. Le roi ne tente plus dès lors d'interférer dans les affaires normandes, concluant même la paix avec Guillaume l'année suivante en lui cédant le château de Tillières.
En 1058, le comte du Maine Modèle:Noble s'échappe du Mans occupé par le comte d'Anjou et se réfugie à Rouen. Sans enfant, il lègue à Guillaume le Maine et fiance sa sœur Marguerite au jeune Robert Courteheuse.
En 1059, le roi de France, Modèle:Noble qui a seulement Modèle:Nobr, mais sent sa mort approcher, fait couronner son fils Philippe, âgé de seulement Modèle:Nobr, puis décède l'année suivante, en 1060. Philippe étant trop jeune pour régner, la mère de Philippe, Anne de Kiev assure la régence jusqu'à son remariage en 1063 avec le comte de Valois, Raoul de Crépy. L'oncle de Philippe, Modèle:Noble, assure la régence jusqu'aux Modèle:Nobr de Philippe en 1066.
À la mort d'Modèle:Noble et celle de Geoffroy Martel, en 1060, le duc Guillaume est débarrassé des menaces pesant sur son duché<ref>Jean Vatout, Souvenirs historiques des résidences royales de France, 1839, Modèle:P..</ref>. À son tour, Guillaume Guerlenc, comte de Mortain, est banni<ref name="Golding">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Brian Golding, « Robert of Mortain », dans Anglo-Norman Studies : Modèle:XIII. Proceedings of the Battle Conference, édité par Marjorie Chibnall, Boydell & Brewer Ltd, 1990, Modèle:P..</ref>. D'après Orderic Vital, il est impliqué dans un complot de rébellion contre le duc<ref>Interpolations d'Orderic Vital au Gesta Normannorum ducum, Modèle:Ibid., Modèle:P..</ref> ; banni, il s'exile dans les Pouilles au sein du baronnage italo-normand.
Guillaume rétablit l'ordre par une habile politique de distribution des terres et contrôle plus fermement les agents du pouvoir que sont les vicomtes. Le pouvoir du jeune duc s'appuie enfin sur un groupe de fidèles parmi lesquels figurent ses demi-frères Odon de Conteville, évêque de Bayeux, et Robert, comte de Mortain, un groupe de barons (Guillaume Fitz Osbern, Modèle:Noble, Modèle:Noble, Roger de Beaumont…) et quelques ecclésiastiques parmi lesquels Lanfranc. Ils sont nommés à des fonctions importantes ou installés dans des territoires stratégiques.
En 1060, le duc Guillaume lance la construction du château de Caen, qui doit lui assurer une place forte à proximité du Cotentin, et fait de la ville sa capitale politique.
Après la mort d'Modèle:Noble en 1062, Guillaume revendique le comté du Maine. Malgré la résistance locale, Guillaume occupe le Mans et intronise son fils en 1063. Ce dernier n'ayant alors qu'une douzaine d'années, le duc de Normandie est donc le véritable maître du Maine<ref name="Guillaume de Poitiers">Guillaume de Poitiers, Vie de Guillaume le Conquérant, Modèle:V.-1074, éd. Guizot, Mancel, 1826, Modèle:P..</ref>. État tampon entre l'Anjou et la Normandie, le Maine (et plus particulièrement la région du Passais) sous domination normande garantit la protection du sud du duché<ref name="Douglas174" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
Après avoir sécurisé la frontière avec l'Anjou, Guillaume s'inquiète de celle avec le duché de Bretagne. En 1064, son armée entre en Bretagne pour soutenir la rébellion de Riwallon de Dol contre Modèle:Noble, alimentant ainsi l'instabilité du duché voisin et obligeant Conan à se focaliser sur ses problèmes internes. Il cherche cependant bientôt à profiter de l'affaiblissement temporaire des comtes d'Anjou pour renforcer sa frontière du côté du Maine. Le Modèle:Date, le prince breton, après avoir conquis Pouancé et Segré, meurt en prenant Château-Gontier. Il est empoisonné, dit-on, par un traître sur l'ordre de Guillaume, soupçonné d'avoir commandité cet assassinat<ref>Annales de Vendôme citées par Jean-Christophe Cassard dans Houel de Cornouaille Modèle:P..</ref>.
Accession au trône d'Angleterre
Les prétentions de Guillaume
Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'Angleterre est dirigée par le roi normanophile Édouard le Confesseur. Ce dernier avait trouvé refuge à la cour normande en 1013, lorsque son père Æthelred le Malavisé et sa mère Emma de Normandie, grand-tante paternelle de Guillaume, avaient été chassés du trône d'Angleterre par Modèle:Noble. Il y était resté presque trente ans avant de revenir en Angleterre pour y être couronné roi en 1042. Dans son nouveau royaume, Édouard s'entoure de Normands, mais il n'a pas de descendance.
Il semble qu'en 1051 ou 1052, le roi Édouard le Confesseur aurait encouragé les vues de Guillaume sur sa succession. Le manuscrit D de la Chronique anglo-saxonne indique que Guillaume visite l'Angleterre à la fin de l'Modèle:Nobr. Cette visite aurait pour but de sécuriser la succession d'Édouard le Confesseur<ref name="Bates46" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>, ou bien d'obtenir une assistance face aux troubles qu'il rencontre alors en Normandie<ref name="Huscroft93">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>. Ce voyage aurait alors eu lieu pendant la brève période d'exil de Godwin de Wessex<ref name="Huscroft89">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>, dont la famille est alors la plus puissante d'Angleterre<ref name=Bates46 group="b" /> et dont la fille Édith est mariée à Édouard le Confesseur depuis 1043<ref name="Huscroft86">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>. L'existence de ce voyage paraît cependant incertaine étant donné les affrontements en cours à cette époque avec le comte d'Anjou. Opposé à la nomination en 1051 du Normand Robert de Jumièges, un vieil ami du roi, comme archevêque de Cantorbéry (le plus haut poste du clergé primat de toute l'Angleterre), Godwin obtient à son retour d'exil en 1052 son remplacement par Stigand, l'évêque de Winchester<ref name="Huscroft95">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>. À l'inverse, selon Guillaume de Jumièges et Guillaume de Poitiers, Édouard le Confesseur envoie Robert de Jumièges auprès du duc pour l'avertir qu'il en fait son héritier<ref group="note">Guillaume de Jumièges, Modèle:Op. cit., Modèle:P.. Guillaume de Poitiers, Vie de Guillaume le Conquérant, Modèle:V.-1074, éd. Guizot, Mancel, 1826, Modèle:P..</ref>, mais cela n'est pas confirmé par les auteurs anglais<ref name=Huscroft93/>. Il semble enfin qu'Édouard le Confesseur, souverain affaibli, ait fait des promesses identiques à d'autres grands féodaux voisins, de manière à s'assurer de leur neutralité faute de pouvoir les contenir par la force<ref>Modèle:Ref-Bridgeford-1066, Modèle:P..</ref>.
Quand Godwin de Wessex meurt en 1053, ses fils gagnent en influence : Harold Godwinson (qui deviendra Modèle:Noble- d'Angleterre) lui succède comme comte de Wessex et Tostig comme comte de Northumbrie, Gyrth devient comte d'Est-Anglie en 1057 et Leofwine comte de Kent<ref name="Huscroft98">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>. Outre la famille de Wessex, un autre prétendant à la succession d'Édouard le Confesseur apparaît : Édouard l'Exilé, fils du roi Edmond Côte-de-Fer et petit-fils d'Æthelred le Malavisé. Envoyé en exil à la mort de son père en 1016, alors qu'il n'a que six ans, il est rappelé auprès d'Édouard en 1057 avec sa famille (ses filles Marguerite et Christine, son fils Edgar Atheling), mais meurt quelques semaines seulement après son retour<ref name="Huscroft97">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>.
Le sujet de la succession revient au premier plan quand Harold, partant d'Angleterre, se rend en Normandie en 1064. Les circonstances de cette visite restent incertaines. La Tapisserie de Bayeux, dont on peut soupçonner la partialité, montre Harold prêter serment de fidélité à Guillaume et renoncer à la succession au trône anglais au profit du duc de Normandie. Guillaume aurait extorqué cette promesse à Harold alors que, jeté par une tempête sur la côte française au Modèle:Date-, il avait été fait prisonnier par le comte Modèle:Noble, puis libéré sur la pression du duc. Lors de ce séjour en Normandie, Harold aurait participé aux côtés de Guillaume à la campagne menée contre le duc Modèle:Noble, où il s'illustre par sa bravoure. De retour à Bayeux, Harold aurait prêté serment à Guillaume se mettant ainsi officiellement au service du duc de Normandie. En gage d'amitié, Harold regagne l'Angleterre en emmenant avec lui son neveu Hakon, retenu en otage en Normandie depuis 1051<ref name="Bates53" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, aucune source anglaise ne confirme ce voyage, qui pourrait avoir été inventé par les Normands pour justifier les prétentions de Guillaume<ref name="Huscroft102">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>.
En 1065, la Northumbrie se révolte contre Tostig, qui n'est pas soutenu par son frère Harold. Il est remplacé par Morcar, frère d'Edwin, comte de Mercie, dont Harold cherche le soutien. Contraint à l'exil, Tostig part en Flandre, dont est issue sa femme Judith, puis rejoint le duc Guillaume en Normandie, auquel il apporte à son tour son soutien. Édouard le Confesseur meurt finalement le Modèle:Date. Selon la Vita Ædwardi Regis, écrite en 1067 sous la direction de sa femme Édith, il est entouré d'Édith, de Stigand, de Robert FitzWimarc et d'Harold, que le roi nomme comme son successeur. Son couronnement, approuvé par le Witenagemot (ou Witan), se fait dès le Modèle:Date-<ref name="Huscroft107">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>.
Face aux protestations du duc de Normandie, Harold oppose qu'il a été trompé sur la valeur du serment de Bayeux, qui n'aurait été qu'une vague promesse sur un simple missel posé sur un coffre qui masquait les reliques d'un saint. Guillaume considère qu'il s'agit d'un crime de parjure et se prépare à une invasion du royaume anglo-saxon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La conquête de l'Angleterre
Apprenant que Harold est monté sur le trône, Guillaume convoque les principaux barons normands et les convainc de se lancer à la conquête du royaume, avec l'aide du pape Modèle:Noble qui menace les rétifs d'excommunication et lui envoie un étendard pontifical<ref>Guillaume de Poitiers, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. En moins de dix mois, il rassemble dans l'estuaire de la Dives une flotte d'invasion d'environ Modèle:Unité et une armée estimée à Modèle:Unité. On trouve parmi eux principalement des Normands : Bertrand de Bricquebec, Robert de Brix, Roger de Carteret, Anquetil de Cherbourg, L'Estourmy de Valognes, Eudes au Capel de la Haye-du-Puits, le sire d'Orglandes, les frères de Pierrepont, le chevalier de Pirou, Raoul de Tourlaville, Pierre de Valognes, Guillaume de Vauville, Raoul de Vesly<ref>Le Moyen Âge dans le Cotentin. Dans Histoire & Vestiges, Modèle:P..</ref>, etc. mais aussi des Bretons, des Flamands, des Manceaux, des Boulonnais<ref>Guillaume de Jumièges, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Du fait de son soutien à Riwallon de Dol quelques années plus tôt, Guillaume le Conquérant n'a notamment aucun mal à attirer les vassaux de Bretagne dans son projet de conquête<ref name="Douglas178" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les préparatifs comprennent également d'importantes négociations diplomatiques. Il s'agit de se trouver d'abord des alliés et d'éviter que les principautés voisines (Bretagne, Flandre, Anjou, etc.) ne profitent de la campagne pour s'emparer de la Normandie. Guillaume désigne de grands vassaux. Son épouse, Mathilde de Flandre, est régente du duché durant cette période, assistée de Roger de Beaumont et Modèle:Noble.
Beaucoup de soldats dans son armée sont des puînés auxquels le droit d'aînesse laisse peu de chance d'hériter d'un fief. Guillaume leur promet, s'ils se joignent à lui en apportant leur propre cheval, une armure et des armes, qu'il les récompensera avec des terres et des titres dans son nouveau royaume.
Retardée quelques semaines par des vents défavorables et des conditions météorologiques contraires, l'armée normande attend dans la baie de Saint-Valery-sur-Somme le moment propice pour embarquer, tandis que le nord de l'Angleterre est envahi en septembre par le roi norvégien Harald Hardraada, qu'a rejoint Tostig. Il trouve des alliés de circonstance (Morcar de Northumbrie, les Écossais, etc.) et conquiert York le Modèle:Date. Modèle:Noble, dont les forces sont réunies à la va-vite, marche vers le nord et, le Modèle:Date, surprend les Vikings à Stamford Bridge. La bataille est sanglante, elle s'achève sur une victoire pour le roi anglo-saxon, le roi norvégien et Tostig sont tués avec la majorité de leur troupe. Cette défaite met fin à l'ère viking en Angleterre.
Poussée par un vent enfin favorable, l'armada normande débarque le Modèle:Date dans la baie de Pevensey, dans le Sussex de l'Est, quelques jours à peine après la victoire d'Harold sur les Norvégiens. Cette conjonction s'avère cruciale : l'armée d'Harold, épuisée par les combats contre Harald, doit traverser à marche forcée toute l'Angleterre et se battre contre un ennemi reposé et qui a eu le temps de se retrancher<ref>François Neveux, La Normandie des ducs aux rois {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XII|-| – | XII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}, Ouest-France Université, Rennes, 1998, Modèle:P..</ref>. Guillaume prend pour base la bourgade de Hastings où il met sur pied un château de terre et de bois. Le choix du Sussex comme lieu de débarquement est une provocation pour Harold dont cette région est le domaine personnel.
Le Modèle:Date au matin, la bataille d'Hastings s'engage : elle dure toute une journée, une durée exceptionnelle pour l'époque. Après un duel d'archers qui ne permet pas de départager les armées, des soldats normands partent à l'assaut à pied, suivis par la cavalerie. Les Saxons tiennent bon et les Normands doivent se replier. Alors que les Normands sont proches de la débandade et que la rumeur de la mort du duc se propage, Guillaume (dont le cheval avait été tué par un javelot) doit enlever son casque pour se faire reconnaître. À l'aile gauche, l'armée bretonne est submergée par une contre-attaque saxonne, qui nécessite le secours de la cavalerie de Guillaume. À la fin de ce premier assaut, les pertes sont grandes de part et d'autre et Harold a perdu ses deux frères Gyrth et Leofwine. Après un nouvel assaut infructueux, les Normands font mine de reculer : les Saxons qui quittent leurs rangs sont massacrés par la cavalerie normande. La manœuvre est répétée, sans faire faiblir les troupes d'élite saxonnes. Selon une tradition qui veut y voir une manifestation divine, un deuxième assaut des archers normands aurait touché notamment Harold à l'œil. Guillaume envoie alors la cavalerie. D'après le récit de la tapisserie de Bayeux, quatre hommes de confiance (Modèle:Noble, Modèle:Noble, Hugues de Ponthieu, fils de Modèle:Noble, et Gautier Giffard) se détachent pour atteindre Harold, qui tombe sous leurs coups. Selon une autre tradition, c'est Guillaume qui achève lui-même le roi saxon. La cause réelle de la mort reste indéterminée. Quoi qu'il en soit, sans chef, l'armée anglo-saxonne est mise en déroute<ref name="Bouet44" group="c">Modèle:Harvsp.</ref>.
Malgré la défaite, les Anglais ne capitulent pas. Au contraire, le clergé et certains seigneurs nomment le jeune Edgar Ætheling comme le nouveau roi. Guillaume doit poursuivre sa conquête armée ; il sécurise Douvres et une partie du Kent, prend Cantorbéry et Winchester, où se trouve le trésor royal. Ses arrières étant alors assurés, Guillaume part vers Southwark, rejoint la Tamise fin novembre. Les Normands encerclent Londres par le sud et l'ouest, brûlant tout sur leur passage. Ils traversent la Tamise à Wallingford début décembre, où l'archevêque Stigand se soumet, bientôt suivi par Edgar, Morcar, Edwin et l'archevêque Ealdred, alors que Guillaume prend Berkhamsted<ref name="Huscroft132">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>. Sans résistance, il rentre dans Londres, où il lance immédiatement la construction d'un nouveau château (qui deviendra la Tour de Londres), et reçoit la couronne anglo-saxonne le Modèle:Date dans l'abbaye de Westminster<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Guillaume de Jumièges, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.
L'affirmation du nouveau roi
Premières actions
Guillaume reste en Angleterre après son couronnement afin d'asseoir son pouvoir et de s'assurer le soutien des locaux. Edwin de Mercie, Morcar de Northumbrie et Waltheof de Northumbrie conservent leurs terres et leur titre. Un mariage avec une fille de Guillaume est promis à Edwin. Des terres sont données également à Edgar Ætheling et le clergé n'est pas changé, y compris Stigand qui est pourtant en opposition avec le pape<ref name="Huscroft138">Huscroft. Norman Conquest, Modèle:P..</ref>. D'autres, qui ont combattu à Hastings, se voient confisquer leurs terres, notamment Harold et ses frères tués<ref name="Carpenter75">Carpenter. Struggle for Mastery, Modèle:P..</ref>. En mars, Guillaume peut retourner en Normandie, accompagné de Stigand, Morcar, Edwin, Edgar et Waltheof, en position d'otages. Il confie à son demi-frère Odon de Bayeux, et à Guillaume Fitz Osbern, le fils de l'ancien protecteur du jeune duc Osbern de Crépon, la gestion du royaume<ref name=Huscroft138/>. Ces deux fidèles ont joué un rôle décisif dans la conquête du pays, aussi bien lors des préparatifs que lors des combats<ref name="Tyerman">Modèle:Chapitre.</ref>. Guillaume Fitz Osbern reçoit en récompense de vastes territoires (île de Wight, les domaines royaux du Herefordshire et du Gloucestershire et de nombreuses seigneuries à travers le pays<ref name="DNB">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bates Modèle:Noble- (known as William the Conqueror) Oxford Dictionary of National Biography.</ref>), ainsi que le titre de comte. Odon est lui fait comte de Kent, nommé responsable de Douvres et de son château, et remplace Léofwine Godwinson dans la plupart de ses possessions<ref name="Lewis">C. P. Lewis, « The Early Earls of Norman England », dans Anglo-Norman Studies - Modèle:XIII. Proceedings of the Battle Conference, édité par Marjorie Chibnall, Boydell & Brewer Ltd, 1990, Modèle:P..</ref>. Ses vastes terres à travers l'Angleterre lui rapportent, d'après le Domesday Book en 1086, plus de Modèle:Unité par an<ref name="Domesday">C. Warren Hollister, « The Greater Domesday Tenants-in-Chief », dans Domesday Studies, Éd. J.C. Holt (Woodbridge), 1987, Modèle:P..</ref>, ce qui en fait le plus riche des seigneurs (Modèle:Lang, « seigneurs concédants ») du royaume.
Le duc compte sur eux pour dominer une Angleterre rebelle à l'autorité des nouveaux occupants. Par leur refus de rendre justice aux Anglais opprimés par les officiers normands, ils incitent cependant à des révoltes difficiles à réprimer<ref>Orderic Vital, Histoire de la Normandie, éd. Guizot, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>,<ref name="DNB"/>. Les premiers actes de résistance apparaissent en Angleterre : Eadric le Sauvage attaque Hereford et des révoltes éclatent à Exeter, où se trouve Gytha de Wessex, la mère d'Harold<ref name="Ruling57">Huscroft Ruling England Modèle:P..</ref>. FitzOsbern et Odon peinent à contrôler la population et lancent en réaction un programme de construction de châteaux-forts à travers le royaume, à partir desquels d'autres Normands pacifient la région environnante<ref name="DNB"/>. Par ailleurs, Eustache de Boulogne, allié de Guillaume lors de la bataille d'Hastings, tente de prendre le château de Douvres mais est repoussé. Il doit alors abandonner ses terres anglaises avant de se réconcilier avec Guillaume quelque temps plus tard. Enfin les fils d'Harold lancent un raid depuis l'Irlande dans le Sud-Ouest du pays, près de Bristol. Ils sont défaits finalement par Modèle:Lien en 1068.
Guillaume fait son retour en Angleterre en Modèle:Date-. Il marche sur Exeter, qu'il fait tomber après un siège. À Pâques, Guillaume est à Winchester, où il est rejoint par Mathilde, à son tour couronnée reine en Modèle:Date-<ref name=Ruling57/>.
Résistance anglaise
Après la soumission d'Edgar Ætheling et l'accession de Guillaume le Conquérant au trône en Modèle:Date-, la population du nord de l'Angleterre, traditionnellement rebelle à l'autorité du roi d'Angleterre<ref>W.E. Kapelle, The Norman Conquest of the North, London, 1979.</ref>, se trouve hors de contrôle et les adversaires anglo-saxons des Normands s'y réfugient. Edwin de Mercie, fâché de ne toujours pas avoir reçu en mariage la fille du roi promise et inquiet du pouvoir croissant de Guillaume Fitz Osbern dans le Herefordshire, s'enfuit de la cour au début de l'été 1068 et se réfugie dans le nord avec son frère Morcar. L'arrivée des deux comtes permet le regroupement des rebelles à Guillaume : Bleddyn ap Cynfyn, roi de Gwynedd, et Gospatrick de Northumbrie rallient leur camp. L'armée ainsi rassemblée lance une marche sur York puis prend le chemin du sud. Le mouvement se désintègre bientôt alors que le Conquérant prend la route du nord avec son ost. Les Normands élèvent partout des mottes castrales et y placent des garnisons. Après avoir lancé la construction des châteaux de Warwick et de Nottingham, il arrive sans opposition à York et reçoit la soumission d'Edwin et Morcar, ainsi que celle de l'évêque Æthelwine de Durham et de nombreux barons du Yorkshire. Il fait construire une motte castrale pour protéger la ville, et négocie avec Modèle:Noble afin qu'il ne prête pas assistance à Egdar Ætheling, réfugié à sa cour avec Gospatrick. Puis il redescend vers le sud, faisant construire de nouveaux châteaux à Lincoln, Huntingdon, Cambridge. Le déploiement de puissance a été impressionnant, mais peu a été fait pour diminuer la capacité de rébellion du nord. Guillaume rentre en Normandie fin 1068<ref name=Ruling57/>.
Le Conquérant décide d'envoyer Robert de Comines pour prendre en charge le comté de Northumbrie en remplacement de Gospatrick. Comines part avec une armée. À l'approche de Durham, l'évêque Æthelwine le fait prévenir qu'une armée anglo-saxonne s'est constituée, mais il ignore l'avertissement et entre dans la ville. Le Modèle:Date-, les fidèles d'Edgar Ætheling attaquent la ville, tuant les Normands et brûlant Comines. Ils partent ensuite à l'attaque de York, la principale ville septentrionale, qui est bientôt soumise. Le château d'York tient cependant bon, et les occupants font prévenir le Conquérant qui arrive bientôt en renfort et fait fuir les rebelles. Il lance la construction d'un second château, sur la rive droite de l'Ouse, qu'il confie à Guillaume Fitz Osbern. Il retourne à Winchester assister aux fêtes de Pâques, pendant que Fitz Osbern défait les Anglo-saxons.
Le nord reste calme pendant cinq mois : en Modèle:Date-, une flotte danoise débarque sur les côtes anglaises. Les leaders anglais ont proposé la couronne au roi de Danemark Sven Estridsen, le neveu de Knut le Grand qui a régné sur l'Angleterre de 1016 à 1035. Il envoie une flotte estimée à Modèle:Nobr, composée de Danois et de Norvégiens, dirigée par trois de ses fils et son frère. Elle remonte les côtes anglaises du Kent à la Northumbrie, et débarque finalement dans le Humber, où elle joint ses forces à celles des Anglais autour d'Edgar Ætheling, Gospatrick et Waltheof, le comte d'Huntingdon. Ils font alors route vers York. Fin septembre, les hommes en garnison dans les deux châteaux d'York tenus par Guillaume Malet mettent le feu à la ville avant l'arrivée des Anglais. Trop peu nombreux, ils sont massacrés - c'est la plus lourde défaite que les Normands auront à subir en Angleterre. L'attaque s'arrête cependant là : à la rumeur de l'approche du roi, qui doit composer à la même période avec l'attaque du Maine sur le continent, les alliés s'enfuient, évitant l'affrontement direct. Cependant l'arrivée des Danois engendre des soulèvements dans tout le pays : Devon, Cornouailles, Somerset et Dorset. Dans le Herefordshire, Eadric le Sauvage, un baron anglo-saxon, s'allie avec des princes gallois et lance une grande révolte, qui se répand dans le Cheshire au nord et au Staffordshire à l'est.
Les seigneurs normands n'étant pas capables de réprimer cette révolte, le Conquérant décide de se charger en personne de la répression. Pendant que Robert de Mortain et son cousin Robert d'Eu surveillent les Danois sur le Humber, il défait les insurgés concentrés à Stafford et retourne vers le Lindsey fin novembre. Informé que les Danois se préparent à attaquer York, il tente de les rattraper en vain ; il isole la ville en faisant dévaster une large ceinture de territoire au nord et à l'ouest. Payés pour abandonner et rentrer, les Danois retournent à leurs bateaux.
Pour résoudre définitivement le problème posé par la Northumbrie et empêcher une nouvelle rébellion, Guillaume décide de poursuivre sa campagne de dévastation. Après les fêtes de Noël passées dans les ruines de York, il part en campagne, brûlant les villages, massacrant les habitants, détruisant les réserves de nourritures et les troupeaux : les survivants, affamés, succombent en masse<ref>Florence de Worcester, Chronique de Florence de Worcester, Londres, 1854, traduit du latin par Henry G. Bohn, Modèle:P.. lire en ligne.</ref>. En arrivant à la Tees, il reçoit la soumission de Waltheof et Gospatrick, qui conservent finalement leurs terres. Edgar a lui fui en Écosse<ref name="Douglas225" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Il fait enfin route à travers les Pennines vers le Cheshire en Mercie, où subsiste la dernière poche de résistance. Bien qu'épuisée, son armée écrase la révolte mercienne. Guillaume fait construire de nouveaux châteaux à Chester et Stafford, retourne à Salisbury peu avant la Pâques 1070, et libère ses hommes<ref name="Carpenter76">Carpenter Struggle for Mastery Modèle:P..</ref>.
La destruction des terres entre le Humber et la Tees, dans le Yorkshire notamment, est totale et très cruelle. Dans le Domesday Book, rédigé dix-sept ans plus tard, une grande partie des terres est toujours à l'abandon. Déjà pauvre et dépeuplé avant la révolte, le nord s'enfonce dans une situation économique difficile qui perdure jusqu'à la fin du Moyen Âge.
Réformes religieuses
Arrivé à Winchester pour la Modèle:Nobr, Guillaume reçoit trois légats du pape Modèle:Noble, qui le couronnent officiellement en tant que roi d'Angleterre, donnant ainsi le sceau d'approbation papal<ref name="Bates106" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Les légats et le roi organisent ensuite une série de conciles dédiés à la réforme et à la réorganisation du clergé anglais. Stigand et son frère Æthelmær, évêque de Elmham, sont déposés sous le prétexte de simonie, comme d'autres abbés natifs.
Le roi d'Angleterre et duc de Normandie passe un accord avec la papauté. À partir de 1066, il s'engage à favoriser la réforme grégorienne. En échange, il obtient du pape Modèle:Noble de procéder, contrairement au droit canon, aux nominations des prélats (investiture laïque des abbés, des archevêques)<ref name="Bouet82" group="c">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le concile de Whitsun voit la nomination de Lanfranc comme nouvel archevêque de Cantorbéry, et Thomas de Bayeux comme archevêque d'York, en remplacement d'Aldred, mort en Modèle:Date-. À l'issue des conciles, seuls deux évêques anglais restent en office, les autres ayant été remplacés par des Normands<ref name=Bates106 group="b" />.
En 1070, Guillaume fonde l'abbaye de Battle, un nouveau monastère situé à proximité du site de la bataille d'Hastings, comme lieu de pénitence et de mémoire<ref name=DNB/>.
Les difficultés de la seconde partie de règne
Premiers revers
En 1066, Guillaume le Conquérant a bénéficié d'une heureuse conjoncture politique et diplomatique qui lui a permis de conquérir l'Angleterre sans être menacé ou attaqué sur ses arrières. Cette situation exceptionnelle change après son retour en Normandie en Modèle:Date-. Durant les vingt dernières années de son règne, Guillaume doit faire face à plusieurs révoltes intérieures et au réveil des principautés voisines. Ses difficultés sont augmentées du fait de l'extension de son territoire : il ne peut pas intervenir partout, directement et rapidement.
D'abord, l'Angleterre ne se soumet pas facilement : malgré la répression sévère consécutive aux révoltes de 1067 et 1069, Guillaume doit intervenir à nouveau dès 1070 au nord du royaume pour faire face aux raids danois et à des nouvelles rébellions. Alors que Modèle:Noble avait promis à Guillaume de quitter l'île, il revient au Modèle:Date-, s'allie avec Hereward l'Exilé et mène des raids contre le Humber et l'Est-Anglie depuis l'Isle of Eley, dont la situation stratégique confère un rôle de refuge aux rebelles anglais<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'armée d'Hereward attaque notamment la cathédrale de Peterborough qui est saccagée. Guillaume parvient cependant à s'assurer le départ de Sweyn sans avoir à l'affronter<ref name="Douglas221" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
Sur le continent, Guillaume subit plusieurs échecs : la Flandre plonge dans une crise de succession après la mort du comte Modèle:Noble en Modèle:Date- et, malgré une intervention militaire, le duc de Normandie ne parvient pas à imposer le parti de la veuve, Richilde, sa belle-sœur<ref group="note">Richilde était l'épouse du comte Modèle:Noble-, lui-même frère de Mathilde, la femme de Guillaume. Orderic Vital, Histoire de la Normandie, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:V.1142, éd. Guizot, 1826, Modèle:P..</ref> face à celui de Robert, le frère de Baudoin. Guillaume Fitz Osbern, revenu début 1071 en Normandie pour assister la reine Mathilde, est tué en Modèle:Date- à la bataille de Cassel, alors qu'il mène une petite force pour aider Modèle:Noble, l'héritier mineur du comté de Flandre, aux côtés de l'armée française contre son oncle Robert<ref name="DNB"/>. Guillaume le Conquérant perd l'un de ses meilleurs barons mais aussi, selon l'historien François Neveux, son plus fidèle et loyal collaborateur<ref name="DNB"/>. Selon Guillaume de Malmesbury, un mariage est alors planifié entre ce dernier et Richilde de Hainaut. La victoire de Robert à Cassel renverse les rapports de domination dans le nord de la France<ref name="Douglas223" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1071, Guillaume écrase une rébellion au nord de l'Angleterre : le comte Edwin est trahi par ses propres hommes et tué, tandis que l'île est prise par Guillaume après un combat acharné<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Hereward parvient à s'échapper mais Morcar est capturé et destitué. L'année suivante, Guillaume envahit l'Écosse, en réaction à l'attaque de Modèle:Noble sur le nord du royaume. Les deux hommes signent la paix avec le traité d'Abernethy, le fils aîné de Malcolm Modèle:Noble rejoignant la cour de Guillaume comme garantie. Edgar Ætheling doit également quitter la cour de Malcolm<ref name="Bates107" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>, mais ce dernier trouve refuge à la cour du nouveau comte de Flandre...
Guillaume peut traiter les affaires du duché. Bien que nominalement possédé par le fils du Conquérant, le Maine se détache en effet de l'influence normande. Menés par Hubert de Sainte-Suzanne, les habitants du Mans se révoltent en 1069. Si après une brève campagne militaire Guillaume réoccupe la région à son retour en 1073, la situation ne se calme que temporairement. Derrière les difficultés du duc-roi dans le Maine et en Bretagne, se cachent les agissements de ses deux principaux ennemis, à savoir le comte d'Anjou Foulque le Réchin et le roi de France Modèle:Noble. Ils soutiennent tous les révoltés contre le Normand. Tout un symbole, Robert de Flandres marie sa demi-sœur Berthe au roi de France en 1072<ref name="Douglas228" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
Guillaume doit passer toute son Modèle:Nobr en Normandie, et confie l'Angleterre, qu'il considère comme pacifiée, à quelques fidèles, parmi lesquels Richard Fitz Gilbert (ou Richard de Bienfaite), Modèle:Noble<ref name="Bates111" group="b">Modèle:Harvsp.</ref> et Lanfranc<ref name="Douglas231" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Edgar Ætheling en profite pour faire son retour en Écosse, d'où il répond à la proposition du roi de France Modèle:Noble de se voir confier le château du port de Montreuil, d'où il pourrait profiter d'une position menaçante sur le territoire de Guillaume. Las, sa flotte est projetée sur les côtes anglaises par une tempête : ses hommes sont en grande partie capturés mais il parvient à retrouver l'Écosse. Il se convainc alors d'abandonner ses ambitions sur le trône d'Angleterre et de faire la paix avec Guillaume, dont il intègre la cour<ref name="Douglas230" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=Bates111 group="b" />.
La révolte des comtes
Modèle:Article détaillé Pour autant, Guillaume n'en a pas fini avec l'Angleterre, puisque dès l'année suivante, une nouvelle rébellion éclate. Les raisons de cette révolte sont obscures. La conspiration débute à l'occasion du mariage de Ralph de Gaël (aussi connu comme Raoul de Gaël), un comte anglo-breton, et d'Emma, fille de Guillaume Fitz Osbern. Ralph convainc son nouveau beau-frère Roger de Breteuil, Modèle:2e d'Hereford, de s'associer à lui. La conspiration se renforce quand Waltheof, comte de Huntingdon et de Northumbrie, neveu par alliance du Conquérant, la rejoint, de façon plus ou moins volontaire.
Membre influent dans la communauté des Bretons venus avec le Conquérant en 1066, Ralph obtient facilement leur soutien dans sa rébellion ; il demande par ailleurs l'aide des Danois, en vain. Pendant qu'il organise sa révolte en Angleterre, ses alliés en Bretagne se préparent à se révolter contre Modèle:Noble et attaquer la Normandie. Mais finalement Waltheof se décourage et confesse la conspiration à Lanfranc, administrateur du royaume en l'absence de Guillaume. La rébellion débute, mais elle est réprimée rapidement sans grands combats : les Anglo-Saxons Wulfstan, évêque de Worcester, et Æthelwig, abbé d'Evesham, aidés par les barons normands Urse d'Abbetot et Gautier de Lacy, contiennent dans le Herefordshire Roger de Breteuil, qui ne peut joindre ses forces à celle de Ralph de Gaël. Au même moment, Guillaume de Warenne et Richard de Bienfaite, que le roi a établi comme Chief Justiciars pendant son absence, ainsi que les évêques guerriers Odon de Bayeux et Geoffroy de Montbray barrent la route de Ralph de Gaël dans le Cambridgeshire<ref name=Douglas230 group="d"/>.
Ralph se replie vers Norwich, les forces royales à ses trousses. Laissant sa femme défendre le château de Norwich, il retourne en Bretagne. La comtesse est assiégée dans son château jusqu'à obtenir un sauf-conduit pour elle et ses partisans. Leurs terres sont confisquées, et il leur est laissé Modèle:Nobr pour quitter le royaume. Ralph de Gaël est dépouillé de ses terres anglaises et de son titre de comte. Roger de Breteuil est arrêté à son tour, dépossédé, et condamné à la prison à vie. Waltheof, revenu en Angleterre avec Guillaume, est finalement arrêté et bientôt condamné à mort, malgré l'opposition de Lanfranc et d'autres (Waltheof n'aurait été qu'un comparse involontaire, qui de plus avait révélé l'intrigue). Le roi ne change pas d'avis, probablement encouragé par sa nièce Judith, qui a témoigné contre son mari : Waltheof est décapité le Modèle:Date, près de Winchester. Il est le dernier comte anglo-saxon d'Angleterre<ref>Frank Stenton, Anglo-Saxon England, Oxford University, Modèle:3e, 1971, Modèle:P..</ref>.
Rentré en Bretagne et allié à Geoffroy Granon, Ralph de Gaël continue sa rébellion depuis son fief de Gaël, à la fois contre le Conquérant et contre Modèle:Noble, le duc de Bretagne. En Modèle:Date-, Guillaume l'assiège dans le château de Dol, à proximité du duché de Normandie, en vain. Le roi de France Modèle:Noble, voyant là une opportunité à saisir pour affaiblir Guillaume, vient à la rescousse de Dol avec succès. Le Conquérant doit lever le siège et s'enfuir rapidement, ses pertes en hommes et en matériel sont très lourdes<ref name=Douglas230 group="d"/>.
Dernières années
La défaite de Guillaume à Dol est le premier revers sérieux qu'il subit sur le continent : elle écorne sa réputation, et ses adversaires se voient donner l'opportunité de pousser plus loin leur avantage. Ralph de Gaël reste un seigneur puissant et bien établi. Fin 1076, Jean de la Flèche, l'un des plus fervents soutiens de Guillaume le Conquérant dans le Maine est attaqué par Foulque le Réchin, le comte d'Anjou. Guillaume doit venir à son secours. En 1077, Simon de Crépy, comte d'Amiens, de Vexin et de Valois, se retire au monastère de Condat. Modèle:Philippe Ier consolide sa position dans le Vexin français sans sérieuse opposition, en face du duché. Guillaume et le roi Modèle:Noble ratifient la paix entre eux, l'Epte étant rappelée comme frontière entre la France et la Normandie. De même, une paix est signée avec Foulques d'Anjou avant début 1078<ref name="Bates183" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le roi Modèle:Philippe Ier espère par tous les moyens rabaisser la trop grande puissance normande. Le règne de Guillaume marque d'ailleurs le début d'une guerre récurrente entre roi d'Angleterre et roi de France.
Guillaume voit son fils aîné Robert, dit Courteheuse, entrer à son tour en rébellion. Intronisé comte du Maine par son père en 1063, alors qu'il n'a qu'une douzaine d'années, et reconnu officiellement par Guillaume comme son héritier, Robert n'a cependant pas de pouvoir. Quand Guillaume reconquiert le Maine en 1073, Robert ne fait pas partie de l'expédition. Le chroniqueur Orderic Vital décrit une dispute opposant Robert à ses deux frères plus jeunes Guillaume le Roux et Henri, qui aurait décidé l'aîné de quitter la Normandie en secret dès le lendemain<ref>Orderic Vital, Modèle:Ibid., Modèle:P..</ref>. Il semble que Robert ne supportait plus que son père ne lui confiât aucun territoire, l'empêchant ainsi de subvenir lui-même à ses besoins financiers. Guillaume ne voulait pas partager son autorité et avait probablement peu confiance dans les qualités de gouvernement de son fils aîné. Par ailleurs, la révolte de Courteheuse peut s'analyser comme un « classique conflit de génération » entre un père représentant d'une époque austère et un fils fastueux, témoin d'une jeunesse bouillonnante<ref>François Neveux, la Normandie des ducs aux rois ({{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XII|-| – | XII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}), Rennes, Ouest-France, 1998, Modèle:P..</ref>.
Robert et ses fidèles (parmi lesquels plusieurs fils des soutiens de Guillaume : Modèle:Noble, Guillaume de Breteuil et Roger Fitz Richard) trouvent refuge auprès de Modèle:Hugues Ier de Châteauneuf, seigneur du Thymerais<ref name="Rufus-34">Frank Barlow, William Rufus, New Haven (Conn.) ; London : Yale univ. press, 2000, Modèle:P.34.</ref>, et s'installent dans son château de Rémalard<ref name="Bates185" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Guillaume le Conquérant, assisté de Modèle:Noble, assiège et s'empare du château<ref name=Rufus-34/>. Robert trouve refuge chez son oncle Robert le Frison puis à la cour du roi Modèle:Noble, deux des principaux ennemis du duc de Normandie. Ce dernier aide Robert à lever une puissante armée en 1078 et lui confie la forteresse de Gerberoy face à la frontière normande, où les rejoignent de nouveaux rebelles.
Guillaume le Conquérant assiège le château en Modèle:Date-, mais Robert tient son père en échec. Les troupes assiégées sortent du château par surprise et attaquent les assaillants : Robert ferait même tomber son père de cheval en combat singulier selon une chronique<ref>Florence de Worcester, Chronique de Florence de Worcester, Londres, 1854, traduit du latin par Henry G. Bohn, Modèle:P.. lire en ligne.</ref>. L'armée de Guillaume doit battre en retraite à Rouen. Finalement les deux hommes finissent par signer le Modèle:Date, Guillaume confirmant Robert comme son héritier<ref name="Douglas238" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Robert reçoit des responsabilités en Angleterre aux côtés de son oncle Odon de Bayeux.
Cette nouvelle défaite militaire incite les adversaires de Guillaume à attaquer ses terres. En août et Modèle:Date-, le roi d'Écosse Modèle:Noble attaque le nord de l'Angleterre. Il pille le Northumberland pendant trois semaines sans opposition, et rentre au pays avec un lourd butin et de nombreux esclaves<ref name="Kapelle139a">Kapelle, The Norman Conquest of the North, Modèle:P..</ref>. Le manque de résistance armée choque les habitants de Northumbrie, qui se rebellent à leur tour au printemps 1080 contre Guillaume Walcher, évêque de Durham, devenu comte de Northumbrie en 1075. Le meurtre du comte Ligulf de Lumley, un Northumbrien, par l'archidiacre Leobwin sert d'étincelle<ref name="DNB"/> : Walcher et plusieurs de ses hommes, venus à la rencontre des habitants, sont tués<ref name="Sadler51">Sadler, Battle for Northumbria, Modèle:P..</ref>. Guillaume envoie son demi-frère Odon de Bayeux mater la révolte<ref name=Douglas240 group="d"/> : la majeure partie de la noblesse autochtone doit s'exiler et le pouvoir de la noblesse anglo-saxonne en Northumbrie est brisé<ref name="Kapelle141">Kapelle, The Norman Conquest of the North, Modèle:P..</ref>.
Guillaume quitte la Normandie en Modèle:Date-, et en automne son fils Robert est envoyé en campagne contre les Écossais. Robert prend Lothian, forçant Malcolm à négocier, et fait construire un nouveau château à Newcastle-on-Tyne sur la route du retour<ref name="Douglas240" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi est à Gloucester à Noël et à Winchester pour Pentecôte en 1081 ; il visite également le pays de Galles, où il amène dans la cathédrale de St David's les reliques de Saint David de Ménevie. Une ambassade papale est accueillie à cette époque, venue demander la fidélité de l'Angleterre au Pape, ce que Guillaume refuse<ref name="Bates188" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Fin 1081, Guillaume est de retour sur le continent, pour intervenir de nouveau dans le Maine. Son expédition s'achève sur un accord négocié par l'intermédiaire d'un légat du pape<ref name="Bates189" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Guillaume ordonne l'arrestation de son demi-frère Odon en 1082, pour des raisons qui ne sont pas certaines : Orderic Vital l'explique par les ambitions d'Odon de devenir pape et par son projet d'envahir le sud de l'Italie avec l'aide de certains vassaux de Guillaume, ce qu'il aurait caché au duc-roi. Odon est emprisonné mais ses terres lui sont conservées. Peu après, son fils Robert se révolte de nouveau et rejoint le roi de France Modèle:Noble.
Enfin, la reine Mathilde, avec laquelle Guillaume forme un couple solide et fidèle, tombe malade à l'Modèle:Date-. Reine active et régente du duché pendant les séjours de Guillaume hors de Normandie<ref name="DNB"/>, elle meurt le Modèle:Date<ref name="Douglas243" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Ses nombreuses terres en Angleterre sont léguées à son benjamin Henri, tandis que sa couronne et son sceptre vont aux nonnes de la Sainte-Trinité. Selon sa volonté, elle est inhumée dans l'église de la Sainte-Trinité de Caen<ref name="DNB"/>. Sa tombe subsiste encore de nos jours, mais a été pillée par les Protestants en 1562<ref name="DNB"/>.
Guillaume semble gérer son duché ces années-là sans intervenir militairement<ref name="Bates193" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. La situation au Maine ne se pacifie pas, Hubert de Beaumont-au-Maine étant assiégé à partir de 1083 dans son château de Sainte-Suzanne, en vain, pendant environ trois ans. Les troupes normandes, basées au Camp de Beugy et commandées un premier temps par Alain le Roux, sont plusieurs fois défaites. Guillaume, découragé par la mort de nombreux chevaliers, signe finalement la paix avec Hubert qui est rétabli dans ses terres.
Dans le nord de l'Angleterre, l'armée normande se prépare à une invasion du roi Modèle:Noble. Alors qu'aux Modèle:Nobr il est en Normandie, Guillaume part un temps en Angleterre superviser le maintien de ses troupes en alerte et la collecte du danegeld, un impôt établi pour solder les troupes. Il lance pendant son séjour la rédaction du Domesday Book, inventaire de toutes les possessions dans son royaume, probablement dans un but de récolter plus d'argent de ses impôts. L'invasion danoise ne vient finalement pas, le roi mourant en Modèle:Date-<ref name="Bates196" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Guillaume retourne en Normandie à l'Modèle:Date-. Il marie sa fille Constance à Alan Fergant, duc de Bretagne, dans le but de renforcer ses alliances face au roi de France Modèle:Noble. Confronté aux velléités de ce dernier, Guillaume lance une expédition sur le Vexin français en Modèle:Date-. Il conduit son armée jusqu'à Mantes, qu'il brûle. La tradition a gardé que ce fut dans la rue de la Chaussetterie, à Mantes, près du parvis Notre-Dame que le vainqueur trouva la mort dans son triomphe<ref name="Mono">Monographie de Mantes la Jolie.</ref>. Alors que le duc-roi est handicapé à la fin de sa vie par une obésité<ref>Orderic Vital, Modèle:Ibid., Modèle:P..</ref>, une blessure ou une maladie le contraint, selon Orderic Vital, à retourner dans sa capitale, Rouen<ref group="note">Orderic Vital explique que la chaleur de l'incendie de Mantes et les fatigues de l'expédition ont rendu Guillaume malade. Orderic Vital, Histoire de la Normandie, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, v. 1142, éd. Guizot, 1826, Modèle:P.. Un autre auteur, Guillaume de Malmesbury, raconte que le duc-roi fut blessé au ventre par l'arçon de sa selle lors du pillage de la ville.</ref>,<ref name="Bates202" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Mort
Guillaume agonise quelques jours, en toute lucidité, au prieuré de Saint-Gervais, aux portes de la ville<ref name="DNB" />. Avant de mourir, le Modèle:Date<ref>Orderic Vital, Modèle:Ibid., Modèle:P..</ref>, le duc-roi règle sa succession : il confie à son fils aîné, Robert Courteheuse, le duché de Normandie, tandis que son deuxième fils, Guillaume le Roux, reçoit la couronne d'Angleterre. Son troisième fils, Henri, reçoit de l'argent. Enfin, il demande que tous les prisonniers qui promettent de ne pas troubler l'ordre public soient relâchés<ref>Orderic Vital, Modèle:Ibid., Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>, ce qui sera notamment le cas de son demi-frère Odon<ref name="Bates202" group="b" />.
Dépouille
Son corps est ensuite transporté par mer jusqu'à Caen, pour être inhumé en l'abbatiale Saint-Étienne. En contant la triste fin de Guillaume, le chroniqueur Orderic Vital explique que lors de l'inhumation, il fallut forcer son corps pour pouvoir l'introduire dans le sarcophage, si bien que la peau de bœuf dans laquelle il était enveloppé se déchira, faisant éclater son ventre qui exhala une insupportable odeur de putréfaction<ref name="Bates207" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce point semble en contradiction avec un paragraphe précédent où le moine évoque « les embaumeurs et les croque-morts » qui préparèrent le corps<ref>François Neveux, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> mais les techniques d'embaumement égyptiennes étaient perdues à cette époque et les moyens empiriques utilisés ne garantissaient pas la préservation des corps<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Sa tombe est visitée plusieurs fois depuis son inhumation. En 1522, le mausolée est ouvert une première fois sur ordre papal. En 1562, pendant les guerres de religion, les protestants profanent son tombeau. Sa dépouille est exhumée, mise en pièces, et ses os dispersés ; seul son fémur gauche aurait été sauvé par le poète Charles Toustain de La Mazurie. La relique est placée dans un nouveau tombeau en 1642, qui est remplacé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par un monument plus élaboré, lequel est détruit en 1793, pendant la Révolution française<ref name="Douglas362" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Le coffret contenant le fémur est replacé sous une dalle de marbre blanc posée en 1801<ref name="Bouet53" group="c">Modèle:Harvsp.</ref>. L'épitaphe latine indique : Modèle:Citation étrangère<ref>Ce qui signifie : Modèle:Citation.</ref>.
L'ouverture du caveau maçonné se trouvant dans le chœur de l'abbatiale, le Modèle:Date-, permet d'étudier le fémur attribué au duc : l'analyse de l'os<ref>Modèle:Article.</ref> révèle qu'il s'agit celui d'un cavalier d'habitude<ref group="note">La forte convexité antérieure du fémur, associée à une musculature très développée, est corrélée à une pratique équestre intensive (pour la chasse et la guerre).</ref>, de grande stature (1,73 m<ref group="note">Taille supérieure de 10 cm à la moyenne de la population masculine normande à l'époque.</ref>)<ref group="c" name="Bouet53" />.
La Normandie et l'Angleterre sous Guillaume
La conquête de 1066 ne fonde pas un unique royaume anglo-normand. Normandie et Angleterre gardent leurs spécificités à travers leur administration ou leurs coutumes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Bates, « England and Normandy after 1066 », dans The English Historical Review, Modèle:Vol., Modèle:N°413, octobre 1989, Modèle:P..</ref>. En effet, ce sont deux couronnes, une ducale et une royale, détenues par un même titulaire, le duc de Normandie, dans le cadre d'une union personnelle.
La Normandie
Durant le règne de Guillaume le Conquérant, « l'organisation de la société normande est féodale »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Charles Haskins, « Normandy under William the Conqueror », dans The American Historical Review, Modèle:Vol., Modèle:N°3, avril 1909, Modèle:P..</ref>. On retrouve en effet dans le duché les fiefs, les tenures paysannes, le service militaire et la justice confiée aux feudataires. Le gouvernement du duché diffère peu de celui des règnes précédents : la féodalité est tempérée par un pouvoir central fort<ref name="Bates133" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>, matérialisé par un duc traversant constamment ses terres, visitant les seigneurs et collectant l'argent des impôts<ref name="Bates63" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Il détient le monopole de frappe monétaire et est capable de collecter une part considérable de ses revenus en argent. L'administration s'appuie sur des officiers publics, les vicomtes.
Les barons, laïques mais aussi ecclésiastiques, doivent fournir au duc un contingent militaire lorsqu'il en a besoin. En Normandie, on ne peut construire de châteaux que par autorisation du duc et ils peuvent lui être remis sur sa simple demande. Les guerres privées sont restreintes et les justices privées sont limitées par les cas réservés au duc et par le maintien d'une administration locale publique.
Le duc garde le contrôle sur l'Église, nommant les évêques et certains abbés et dirigeant les conciles de la province ecclésiastique de Normandie. Guillaume nourrit des relations proches avec le clergé, prenant part aux conseils et rencontrant régulièrement l'épiscopat, notamment Maurille qui remplace Mauger comme archevêque de Rouen à partir de 1055, et Lanfranc de Pavie, prieur de l'abbaye Notre-Dame du Bec, nommé abbé de Saint-Étienne de Caen en 1063. Au-delà de la fondation des deux monastères de Caen, Guillaume se montre globalement généreux avec l'Église<ref name="Bates64" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. De 1035 à 1066, une vingtaine de nouveaux monastères sont fondés à travers le duché, représentant un développement remarquable de sa vie religieuse<ref name="Douglas111" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>.
L'Angleterre
Dans son nouveau royaume, Guillaume introduit de profonds changements, parmi lesquels une intégration de la loi normande au système légal anglo-saxon. En 1085, il commande ce qu'on peut appeler un recensement au sens moderne, le « Livre du Jugement Dernier » ou Domesday Book, inventaire des hommes et richesses du royaume. Il fait aussi construire de nombreux bâtiments et châteaux, notamment la tour de Londres.
Changements territoriaux
Afin de sécuriser son royaume, Guillaume ordonne la construction de nombreux châteaux forts, donjons et autres mottes à travers l'Angleterre. La plus emblématique de ces constructions est la Tour de Londres, et son donjon la Tour Blanche, bâtie en pierre de Caen et bientôt vue en symbole de l'oppression infligée à Londres par la classe dirigeante normande. Ces fortifications permettent aux Normands de s'assurer un lieu de retraite en cas de révolte des Saxons, et fournissent aux troupes des bases pour occuper et défendre le territoire. D'abord faites de bois et de terre, ces constructions sont progressivement remplacées par des structures en pierre<ref name="Bates147" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Outre ces châteaux, Guillaume entreprend la réorganisation militaire du royaume : le nouveau roi redistribue à ses compagnons d'arme les terres confisquées aux seigneurs anglo-saxons tués lors de la conquête de l'Angleterre. L'organisation féodale de la société incite les nouveaux barons normands à « sous-inféoder » leurs terres aux chevaliers : eux-mêmes vassaux et donc inféodés au roi, ils répliquent cette relation de hiérarchie au niveau local. Guillaume exige des vassaux leur contribution en termes de quotas de chevaliers dédiés aux campagnes militaires et à la garde des châteaux. Ce mode d'organisation des forces militaires s'appuie sur le découpage en unités territoriales, les hides<ref name="Bates154" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
À la mort de Guillaume, la majorité de l'aristocratie anglo-saxonne a été décimée à la suite des différentes rébellions écrasées par le duc-roi, et remplacée par des seigneurs venus du continent, normands et bretons notamment, dont Guillaume a ainsi récompensé la fidélité. Tous les compagnons de Guillaume à Hastings n'ont pas obtenu de terre : certains semblent avoir notamment hésité à accepter des terres dans un pays qui ne semblait pas tout à fait pacifié. Par conséquent, si les plus grands seigneurs normands en Angleterre sont des proches de Guillaume (Odon de Bayeux, Robert de Mortain, etc.), les autres sont parfois issus de lignées relativement humbles<ref name="Bates148" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Enfin, Guillaume, dont le loisir préféré est la chasse, établit en 1079 une large zone de terre (couvrant 36 paroisses) comme lieu de chasse royal, baptisé New Forest. Les habitants, relativement rares dans cette zone, doivent abandonner leurs terres<ref name="Young7">Young. Royal Forests, Modèle:P..</ref>. Guillaume imagine également la Forest law, qui légifère ce qui peut être fait ou non dans les forêts, notamment en ce qui concerne la chasse<ref name="Bates118" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Administration
Alors qu'en Normandie, Guillaume, duc de Normandie, vassal du roi de France (Modèle:Noble (1031-1060) puis Modèle:Noble (1060-1108)), lui doit fidélité, a contrario, en Angleterre, le roi Guillaume, ne lui doit aucun hommage. En raison de la place différente qu'il occupe dans la pyramide vassalique en France et en Angleterre, Guillaume ne tente pas de fusionner l'administration et les lois de ses territoires<ref name="Bates138" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le gouvernement du royaume d'Angleterre est de fait plus complexe que celui du duché de Normandie : l'Angleterre est divisée en shires, eux-mêmes composés d'hundreds (ou wapentakes, terme venant du vieux norrois vápnatak)<ref group="note">Quand le terme fut introduit par les Saxons entre 613 et 1017, un hundred avait une taille suffisante pour nourrir environ Modèle:Nobr, avec, à leur tête, un hundred-man ou hundred eolder. Celui-ci était chargé de l'administration, de la justice, de la levée de troupes et de leur commandement.</ref>. Chaque shire est régi par un shire-reeve (qui deviendra shérif), un officier royal au statut comparable à celui des vicomtes en Normandie, qui répond aux besoins d'ordre administratif, militaire et judiciaire d'après la common law<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Vision of Britain | Administrative Units Typology | Status definition: Hundred, sur visionofbritain.org.uk.</ref>. Le shérif est également chargé de la collecte des impôts royaux<ref name="Bates23" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Pour superviser son territoire, Guillaume doit s'y déplacer en permanence. Après la conquête, il réside d'abord essentiellement en Angleterre, mais à partir de 1072 il passe la majeure partie de son temps sur le continent<ref name="Bates133">Bates. William the Conqueror, Modèle:P..</ref>. Les allers-retours sont cependant nombreux puisqu'il traverse la Manche au moins 19 fois entre 1067 et sa mort. Le fait de se trouver de l'autre côté de la mer ne l'empêche pas d'être tenu au courant et de prendre des décisions, qui sont transmises par lettres d'un bout à l'autre de ses possessions. Guillaume se fait par ailleurs seconder par des personnes de confiance : sa femme Mathilde, son demi-frère Odon de Bayeux ou encore Lanfranc<ref name="Bates136" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
En Angleterre, Guillaume perpétue la collecte du danegeld (littéralement « tribut aux Danois »), un tribut foncier versé par les populations menacées par les Vikings afin d'acheter leur départ ou solder les troupes destinées à les repousser. À l'époque, l'Angleterre est le seul pays d'Europe de l'Ouest où ce type de taxe est collecté de façon universelle. Basé sur la valeur des terres, le danegeld se monte classiquement à deux shillings par hide mais a pu monter jusqu'à six shillings en temps de crise<ref name="Bates151" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Outre les taxes, les possessions du roi sont augmentées des grandes propriétés qu'il possède dans toute l'Angleterre. En tant qu'héritier du roi Édouard, il contrôle l'ensemble des domaines royaux et y ajoute une grande partie des terres de Harold et sa famille, ce qui fait de loin le plus grand propriétaire du royaume : à la fin de son règne, ses terres en Angleterre sont quatre fois plus importantes que celles de son demi-frère Odon, le propriétaire le plus important après lui, et sept fois plus que celles de Roger de Montgommery<ref name="Bates150" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Une étude récente fait de Guillaume le Modèle:7e le plus riche ayant jamais vécu<ref name="Historia">« Les dix personnages les plus riches de l'Histoire », Historia Spécial , Modèle:N°, juillet-août 2013.</ref>, sa fortune étant estimée à Modèle:Nb de dollars ou Modèle:Nb d'euros actuels<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Brian Warner, The 25 Richest People Who Ever Lived – Inflation Adjusted, 14 avril 2014, sur celebritynetworth.com.</ref>.
Domesday Book
À Noël 1085, Guillaume ordonne le recensement des propriétés foncières du royaume, que ce soient les siennes et celles de ses vassaux, comté par comté. Cette œuvre, connue aujourd'hui comme le Domesday Book, le « livre du jugement dernier », est réalisée en grande partie en quelques mois seulement. Le livre recense pour tous les comtés se trouvant au sud de la Tees et de la Ribble les propriétés existantes, leurs propriétaires respectifs et ceux d'avant la conquête, la valeur du terrain et le montant de taxe correspondant, ainsi que le nombre de paysans, de charrues et d'autres ressources de valeur.
Le Modèle:Date, Guillaume rassemble ses vassaux à Salisbury dans le cadre d'une assemblée, où, sur la base du recensement juste achevé, ces derniers doivent jurer fidélité au roi sous réserve qu'ils ne soient pas lésés<ref name="Bates198" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les objectifs recherchés par Guillaume ne sont pas certains, mais il semble que la nécessité d'augmenter les impôts - du fait des nombreuses campagnes militaires et de la chute de l'économie du royaume, due notamment à la dévastation du nord de l'Angleterre quinze ans auparavant - ait poussé le roi à vouloir établir avec précision la répartition des richesses dans le royaume. Le Modèle:Lien permet de rappeler en sus à ses vassaux leurs obligations de fidélité et leur allégeance directe au roi<ref name=DNB/>.
Origines du surnom Guillaume le Bâtard
David Bates, ancien directeur de l'Institute of Research de Londres et auteur de plusieurs ouvrages sur les Normands et le duc-roi, explique que l'absence de mariage entre le duc Robert et Herlève a conduit les historiens, en particulier français, à donner à Guillaume ce surnom de « bâtard », mais qu'il a rarement été appelé ainsi de son vivant et jamais en Normandie. Dans la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le droit canonique commence seulement à consolider sa position sur le mariage. Celui-ci ne sera imposé comme un sacrement qu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (concile de Latran).
Selon David Bates, l'origine de ce surnom vient d'Orderic Vital, moine historien du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, sur lequel on s'appuierait encore beaucoup trop aujourd'hui pour écrire l'histoire de Guillaume. Orderic Vital fait de la bâtardise de Guillaume le facteur explicatif de tous les désordres et révoltes qui ont lieu pendant son règne. Ce moine écrit à une époque où l'Église prône le mariage et condamne très sévèrement le concubinage, ce qui était encore très différent un siècle plus tôt<ref name=":0" />.
Pour Bates, il faut abandonner ce surnom de Guillaume le Bâtard. C'est une légende que les historiens du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle auraient largement reprise, voire amplifiée, à quelques exceptions près comme Michel de Boüard.
Personnalité et réputation
Il n'existe pas de portrait authentique de Guillaume, ses représentations sur la tapisserie de Bayeux ou sur les pièces étant mises en scène pour affirmer son autorité<ref name="Bates115" group="b">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, les descriptions connues de son apparence dessinent un personnage de forte carrure, robuste, à la voix gutturale. Comme tous les Normands de son époque, il porte la coupe au bol<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il jouit d'une santé excellente jusqu'à un âge avancé, même s'il semble l'objet de surpoids à la fin de sa vie<ref name="Douglas368" group="d">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est particulièrement fort, capable de tirer à l'arc mieux que beaucoup d'autres et a une bonne endurance. L'examen de son fémur, le seul os à avoir survécu à la destruction de ses restes, indique qu'il mesurait environ Modèle:Unité, soit Modèle:Unité de plus que la moyenne des hommes de son temps<ref name="Bates115" group="b" />.
S'il semble avoir été éduqué par deux tuteurs à la fin des années 1030 et au début des années 1040, on connaît peu de choses de l'éducation littéraire de Guillaume, sinon qu'il ne semble pas avoir été incité particulièrement à une quelconque forme d'érudition, son principal loisir étant la chasse. Il contribue cependant au développement du clergé pendant son règne, et aux monastères qui, eux, sont des centres d'érudition et de savoir. Si sa piété est louée par les chroniqueurs médiévaux, certains critiquent son avidité et sa cruauté<ref name=DNB/>. Il est capable à la fois de discernement et d'emportement colérique.
Son mariage avec Mathilde forme une union affectueuse et confiante ; on ne lui connaît ni maîtresse ni enfant illégitime, et aucun élément n'indique qu'il lui ait été infidèle, ce qui n'était pas courant pour un souverain à cette époque<ref name=DNB/>.
Famille
Ascendance
Modèle:Boîte déroulante/fin Modèle:Article détaillé
Descendance
Vers 1050, il épouse Mathilde de Flandre, fille de Modèle:Noble, comte de Flandre, à Eu. Ils auront au moins dix enfants, dont quatre fils<ref>François Neveux, La Normandie des ducs aux rois {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XII|-| – | XII }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}, Ouest-France Université, Rennes, 1998, Modèle:P..</ref> :
- Robert dit Courteheuse (Modèle:V.1050/1052-1134), duc de Normandie, épouse Sybille de Conversano ;
- Cécile (Modèle:V.1054 - Modèle:Date-), entre à l'abbaye aux Dames de Caen le Modèle:Date-, abbesse en 1112 ;
- Adélaïde (Modèle:† mortavant 1113) ;
- Richard (Modèle:V.1054/1056 - Modèle:V.1069/1075), entre dans les ordres à Caen en 1066. Trouva la mort en chassant dans la même forêt que son frère Guillaume ;
- Guillaume (Modèle:V.1060-1100), roi d'Angleterre de 1087 à 1100 ;
- Constance (1061-1090), épouse Modèle:Noble de Cornouailles, duc de Bretagne et comte de Rennes. Elle meurt empoisonnée ;
- Mathilde (1062-1112) ;
- Adèle (1062-1137), épouse Étienne-Henri, comte de Blois, de Chartres et de Meaux, en 1084 ;
- Agathe (av. 1062-1080), fiancée à (1) Herbert, comte du Maine, (2) Harold de Wessex, (3) Modèle:Noble ;
- Henri (1068/1069-1135), roi d'Angleterre puis duc de Normandie. Il eut deux épouses (Mathilde d'Écosse, Adélaïde de Louvain) et concubines ;
- Gundrade (Modèle:V.1063-1085), épouse de Modèle:Noble<ref group="note" name="Gundrade1">L’inscription sur la tombe de Gundrade indique qu’elle est l’épouse de Guillaume de Warrene et fille de Guillaume le Conquérant. D’après The Invicible Magazine, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:P..</ref>,<ref group="note" name="Gundrade2">D’après Burke (Dormant and Extinct Peerage, Modèle:P., 568 et 588), Gundrade est dite fille de Guillaume le conquérant sur une charte signée par Guillaume le Conquérant, Guillaume de Warrenne et Modèle:Henri Ier, fils de Guillaume le Conquérant.</ref>. Pour certains, elle serait la fille de Mathilde de Flandres mais pas de Guillaume le Conquérant<ref group="note">Lors de son décès au château d'Acre (Norfolk), Gundrade est dite épouse de Modèle:Noble, futur Modèle:1er comte de Surrey, et dans un acte relevé au Vieux Sarum, Mathilde de Flandre parle de Gundrade sous le terme « ma fille » mais Orderic Vital spécifie qu'elle est la sœur de Gerbod le Flamand, officieux comte de Chester lors de son mariage. Voir Projet généalogique Medieval Lands.</ref>.
Remarques :
- Pour certains auteurs, Agathe et Mathilde seraient la même personne ;
- Guillaume le Conquérant n'a pas de maîtresse ou de bâtard connus.
- Arbre<ref>Green, 2009 Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Postérité
Littérature
- Abbé Prévost, Histoire de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre, Prault fils (1742).
Cinéma
- 1955 : Madame de Coventry de Arthur Lubin avec Thayer Roberts.
- 1982 : Guillaume le conquérant de Gilles Grangier et Sergiu Nicolaescu.
- 2015 : Guillaume, la jeunesse du conquérant de Fabien Drugeon avec Dan Bronchinson.
Télévision
- En 2020, Secrets d'Histoire lui consacre l'épisode Guillaume le Conquérant : à nous deux l'Angleterre !<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- En 2022, Frédéric Compain réalise le documentaire Guillaume le Conquérant<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bande dessinée
- Freddy Van Daele, texte et dessins- B.D.Arlette de Huy/2007/ bande dessinée artisanale= D/2007|Alfred Van Daele|auteur-éditeur à Hosdent-sur-Mehaigne.
- Jean-François Miniac, dessin de Borch, Guillaume, bâtard et conquérant, Orep, Modèle:Date- Modèle:ISBN.
Numismatique
Guillaume le Conquérant figure sur une pièce de Modèle:Unité en argent édité en 2012 par la Monnaie de Paris pour représenter sa région natale, la Basse-Normandie.
Philatélie
Guillaume le Conquérant apparaît sur des timbres émis par la France, Jersey, Guernesey, Aurigny et la Corée du Nord<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Peintures et sculptures
- Statue de Guillaume le Conquérant devant le château de Falaise.
- Statue représentant Guillaume le Conquérant et Mathilde de Flandre à cheval au pied du château de Caen.
Notes et références
Notes
Références
- David Bates, William the Conqueror, 1989
- Pierre Bouet, Guillaume le Conquérant et les Normands au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 2000
- David C. Douglas, William the Conqueror. The Norman Impact upon England, 1964
- Divers
Voir aussi
Bibliographie
Sources historiques
- La tapisserie de Bayeux.
- Guillaume de Jumièges, Gesta Normannorum Ducum (Exploits des ducs de Normandie), Modèle:V.1071-1072. Modèle:Plume
- Guillaume de Poitiers, Gesta Guillelmi ducis Normannorum et regis Anglorum (Exploits de Guillaume, duc de Normandie et roi d'Angleterre), Modèle:V.1073-1074.
- Orderic Vital, Historia ecclesiastica, Modèle:V.1142. Modèle:Plume
- Wace, Roman de Rou, Modèle:V.1160-1170.
Travaux contemporains
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Bates, Guillaume le Conquérant, Flammarion, 2019. Traduit de l'anglais par Thierry Piélat et revu par Pierre Bauduin, 864Modèle:Nb p.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Michel de Boüard, Guillaume le Conquérant, Fayard, Paris, 1984 Modèle:ISBN.
- Michel Hourquet, Gilles Pivard, Jean-François Séhier, En chemin avec Guillaume le Conquérant, Ouest-France, Rennes, 2003 Modèle:ISBN.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Davy Gilduin, Guillaume le conquérant. Le bâtard de Normandie, Belin, 2014.
- Philippe Maurice, Guillaume le Conquérant, Flammarion, Paris, 2002 Modèle:ISBN.
- Jean de La Varende, Guillaume, le bâtard conquérant, Paris, M. Vox, 1946.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Paul Zumthor, Guillaume le Conquérant, Paris, Tallandier, 2003 Modèle:ISBN.
- Joseph Fromage, Les Fils du Bâtard, Éd. Anne Carrière, 2006 Modèle:ISBN.
- Les Dossiers d'archéologie Modèle:ISSN, no 117, Modèle:Date-.
- Freddy Van Daele-Arlette, roman historico-légendaire préfacé par l'historienne Chantal du Ry de Huy en 2 éditions (français et anglais). Le livre raconte la vie de la mère de Guillaume le Conquérant = D/2004|Alfred Van Daele|auteur-éditeur à Hosdent-sur-Mehaigne.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Pauline de Witt et François Guizot, Guillaume le Conquérant, 1878, rééd. Les Perséides, 2012 Modèle:ISBN.
Articles connexes
- Duché de Normandie
- Royaume d'Angleterre
- Histoire de la Normandie
- Château de Falaise
- Odon de Conteville
- Lanfranc
- Rite de Sarum