Léonard Bourdon

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Louis Jean Joseph Léonard Bourdon de la Crosnière est un éducateur et homme politique français né à Alençon le Modèle:Date de naissance et mort à Breslau le Modèle:Date de décès.

Un notable normand

Léonard Bourdon naît à Alençon, rue du Jeudi, le Modèle:Date de naissance. Il est le fils de Louis-Joseph Bourdon, seigneur des Planches<ref>Né en 1724, Louis-Joseph Bourdon, est conseiller du roi, greffier des commissions extraordinaires de son Conseil de 1749-1750 à 1756-1757, premier commis de M. Langlois, l’un des intendants des finances, en 1765. Il est écroué à la Bastille du 2 au 19 septembre 1776 pour la publication d’un Projet de réunion des Postes aux chevaux aux Messageries (qui visait, jugea-t-on, à contrecarrer les projets du ministère, parce que sa parution concordait avec la publication de l’arrêt du Conseil relatif à l’administration des postes). Voir Michael J. Sydenham, Leonard Bourdon. The Career of a Revolutionary. 1754‑1807, Modèle:P. ; La Revue Normande : Histoire, littérature, sciences & arts, tomes 7 à 8, 1898, Modèle:P. ; Philippe Béchu, De la paume à la presse : étude de topographie et d’histoire parisiennes : recherches sur les immeubles des 57 rue de Seine et 62 rue Mazarine, leurs occupants et leurs familles, Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Île-de-France, 1998, 490Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>, et de Thérèse Jolly<ref name="Kuscinski">Auguste Kuscinski, « Le conventionnel Léonard Bourdon », La Révolution française : revue d’histoire moderne et contemporaine, Charavay frères, 1889, volume 16, Modèle:P..</ref>, et le frère aîné de Marc Antoine Bourdon de Vatry. « La Crosnière » est accolé à son nom en 1767<ref name="chronology">« Chronology », dans Michael J. Sydenham, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Élevé à Paris, il étudie comme son cadet au collège d'Harcourt, avant de mener, selon la Biographie Michaud, des études de droit à Orléans (lui-même affirme n’être jamais allé à Orléans dans sa jeunesse)<ref name="Sydenham4">Michael J. Sydenham, Leonard Bourdon. The Career of a Revolutionary. 1754‑1807, Modèle:P..</ref>.

En 1779, il achète une charge d’avocat aux conseils, puis devient, en 1780, secrétaire de Gabriel Sénac de Meilhan<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ayant renoncé à son office d’avocat en 1785, il obtient, le Modèle:Date- l’autorisation du Conseil royal de fonder une école, la « Société royale d’émulation pour l’éducation nationale », et publie, le Modèle:Date- le Plan d’un établissement d’éducation nationale, dans lequel il expose ses idées pédagogiques<ref name="chronology"/>. Cette école expérimentale, dédiée à la mise en œuvre de ses ambitieux principes éducatifs, est installée, en Modèle:Date-, rue des Gobelins, à « l’hôtel de la Société<ref>Gabriel Vauthier, « Léonard Bourdon et la société des Jeunes Français », Annales révolutionnaires, Société des études robespierristes, E. Leroux, 1912, Modèle:T., Modèle:P..</ref> ». Puis, en Modèle:Date-, elle est installée, sous le nom de « Société des jeunes Français », dans le prieuré Saint-Martin-des-Champs<ref name="clay">Steven Clay, « Leonard Bourdon. The Career of a Revolutionary. 1754‑1807 », Annales historiques de la Révolution française, n° 328, avril-juin 2002.</ref>,<ref>Il avait été préalablement décidé de transformer ce local en Dépôt provisoire des monuments, le 17 octobre 1791. Voir Paul et Marie-Louise Biver, Abbayes, monastères et couvents de paris, Éditions d’Histoire et d’Art, 1970, Modèle:P.</ref>,<ref>En septembre 1789 arrive à Paris Jean Jacob, dit le « centenaire du Mont-Jura », ouvrier agricole de Montfleur né, suppose-t-on, en 1669 ; il est présenté à l’Assemblée constituante le 23 octobre. Bourdon obtient de le loger chez lui et le fait servir par ses élèves pour leur inculquer le respect dû aux aînés. Celui-ci meurt le 30 janvier 1790, et ses funérailles ont lieu en l’église Saint-Eustache de Paris le 3 février. Voir Louis-Gabriel Michaud, Joseph-François Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, ou Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, chez Michaud frères, 1835, Modèle:T., Modèle:P. ; l’Encyclopédie des gens du monde, Librairie de Treuttel et Würtz, 1834 ; Jacques Berlioz, « Le « centenaire » de la Révolution », Les Collections de L’Histoire, n° 25, octobre 2004, Modèle:P..</ref>.

Membre de la Commune de Paris (1789-1792)

En Modèle:Date-, ses concitoyens du faubourg Saint-Marcel – il habite rue Mouffetard et dirige, rue des Gobelins, la « Société d’émulation » – l’élisent à l’assemblée électorale de Paris<ref name="Burstin">Haïm Burstin, Une révolution à l’œuvre: le faubourg Saint-Marcel (1789-1794), Éditions Champ Vallon, 2005, 923Modèle:Nb p., 470-471.</ref>,<ref name="chronology"/>. Engagé dans le mouvement révolutionnaire, il participe à la prise de la Bastille le Modèle:Date-, puis est envoyé à Provins par la Commune de Paris entre le 10 et le Modèle:Date- et intègre la commission chargée d’identifier les vainqueurs et les victimes du Modèle:Date-. En Modèle:Date-, il est également un membre actif du comité des subsistances de la Commune<ref name="chronology"/>.

En Modèle:Date-, son nom apparaît sur une liste de membres du Club des jacobins. Après la scission des Feuillants, il contribue activement à sa réorganisation en juillet-Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il présente devant la Législative une adresse contre les contre-révolutionnaires en tant que président de la section des Gravilliers<ref name="chronology"/> (où il s’est installé après son départ de la rue Mouffetard où il logeait auparavant).

Délégué de la section des Gravilliers<ref name="chronology"/>, il fait partie, lors de la journée du 10 août 1792, de la députation envoyée par la Commune insurrectionnelle devant la Législative pour réclamer la déchéance du roi<ref>Paul d’Estrée, Le Père Duchesne: Hébert et la commune de Paris (1792-1794), Paris, L’Édition Moderne, 1908, 505Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, la Commune le charge<ref name="chronology"/>, d’inspecter à Orléans les prisons réservées aux détenus devant être traduits devant la Haute-Cour. À cette nouvelle, la section du Finistère – qu’il a quittée dans l’entretemps pour la section des Gravilliers, ses manœuvres ayant eu raison de sa popularité – proteste devant le conseil général de la Commune, qui considère qu’il n’y a pas lieu à inculpation<ref name="Burstin"/>,<ref name="Baumont">Henri Baumont, Modèle:P..</ref>. À Orléans, Bourdon fait transférer les détenus à Versailles où, le Modèle:Date-, ils sont massacrés. Le même jour, il devient procureur de la Commune de Paris<ref name="chronology"/>.

Les élections de septembre 1792

En Modèle:Date-, il fait partie avec Jacques Roux des 33 électeurs choisis par la section des Gravilliers pour siéger à l’assemblée électorale de Paris<ref>Catherine Dupuy, « L’électorat de la section de Gravilliers 1791-1792 », dans Michel Vovelle (dir.), Paris et la Révolution, Publications de la Sorbonne, 1988, 394Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, l’élection du douzième et dernier député de l’Oise à la Convention est l’occasion d’une confusion, parmi les membres de l’assemblée électorale entre « Bourdon vainqueur de la Bastille » et son homonyme Bourdon de l’Oise. Au troisième appel, « Bourdon » est élu avec 140 voix sur 274 votants. À la suite de ce vote, Coupé de l’Oise écrit à Léonard Bourdon, au nom de l’Assemblée, pour l’informer de son élection, tandis qu’un autre membre prévient Bourdon de l’Oise<ref name="Baumont"/>.

Le Modèle:Date-, à la suite du désistement de Condorcet et de Brissot, l’assemblée électorale du département du Loiret, réunie à Beaugency, décide de ne pas les remplacer par les deux premiers suppléants, mais d’élire deux nouvelles personnes, Jean-Baptiste Louvet de Couvray, qui obtient 323 voix sur 357 votants, et Bourdon, élu avec 183 voix sur 349 votants. La nouvelle parvient à l’assemblée électorale de Paris quatre jours plus tard<ref name="Baumont"/>.

Quand elle apprend son élection, la section du Finistère revient à la charge, présentant à l’Assemblée une accusation qui sera ultérieurement imprimée à mille exemplaires et placardée sur les murs de la capitale. Bourdon se voit reprocher d’avoir dilapidé en fêtes et en banquets les Modèle:Unité qui lui avaient été confiées en 1789 comme commissaire aux approvisionnements pour l’achat de blé à des fournisseurs et boulangers de Provins, d’avoir en outre osé demander une indemnité de Modèle:Unité au district de Saint-Marcel pour couvrir ses dépenses à Provins, de n’avoir pas respecté sa promesse d’accueillir dans son école quatre orphelins de morts de la Bastille, d’avoir gaspillé dans des « débauches » les fonds qui lui été alloués pour sa mission à Orléans, à la fin d’Modèle:Date-, et de s’être emparé d’une partie des bijoux des condamnés massacrés à Versailles. Parmi les principaux accusateurs figurent Claude François Lazowski et Fournier l’Américain, qui avaient également été envoyés à Orléans avec un détachement de la garde parisienne. Afin d’obtenir la révocation de son élection comme député à la Convention et procureur de la Commune, le 9, la section va jusqu’à menacer de retirer ses électeurs<ref name="Burstin"/>.

Aussi l’assemblée électorale décide-t-elle, le 13, de suspendre Bourdon de ses fonctions d’électeur jusqu’à ce qu’il se soit justifié de ces accusations. Le lendemain, la section des Gravilliers, où il a rebâti sa carrière politique après son départ du faubourg Saint-Marcel, vient cependant le défendre devant l’assemblée, jugeant qu’il est victime de calomnies. Le même jour, quand la nouvelle de son élection dans l’Oise parvient à l’assemblée électorale parisienne, Bourdon de l’Oise proteste, invoquant une « erreur », et, malgré les dénégations de son homonyme, qui fonde ses prétentions sur « les titres et les procès-verbaux », se voit confirmer dans sa fonction, Léonard Bourdon finissant par reculer<ref name="Burstin"/>,<ref name="Baumont"/>.

Le conventionnel

Siégeant sur les bancs de la Montagne, Bourdon entre le Modèle:Date- au Comité d'instruction publique<ref name="chronology"/>,<ref>Auguste Vallet de Viriville, Histoire de l’instruction publique en Europe et principalement en France depuis le christianisme jusqu’à nos jours : universités, collèges, écoles des deux sexes, académies, bibliothèques publiques, etc., Administration du Moyen âge et la renaissance, 1849, 400Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>. Dès les premières séances, il demande le renouvellement des employés de toutes les administrations. Le Modèle:Date-, il s’oppose avec Tallien à une motion de Laurent Lecointre, qui voulait permettre à Louis XVI, détenu à la prison du Temple, de communiquer avec sa famille, jugeant que cet objet n’est pas de la compétence de la Convention, mais de la Commune<ref>Révolution française ou analyse complette et impartiale du Moniteur : suivie d’une table alphabétique des personnes et des choses, Girardin, 1801, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort sans appel au peuple ni sursis.

Une mission en province et l’affaire de l’« attentat » d’Orléans (16 mars 1793)

Le Modèle:Date-, il est nommé par décret dans le Jura et la Côte-d'Or avec Claude-Charles Prost pour la levée des 300 000 hommes. Rappelé par décret du Modèle:Date-, il est de retour à Paris le Modèle:Date-<ref>Michel Biard, Missionnaires de la République, Paris, CTHS, 2002, Modèle:P..</ref>,<ref>J. Ayoub, M. Grenon, Procès-verbaux du Comité d’Instruction Publique de la Convention Nationale (édition nouvelle présentée, mise à jour et augmentée) publiés et annotés par J. Guillaume, Modèle:T., 15 octobre 1792-2 juillet 1793, fascicule II, Modèle:T., L’Harmattan, 1997, 530Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, Bourdon est de passage à Orléans. La ville connaît alors des tensions entre les « patriotes » et les « modérés », qui tiennent depuis Modèle:Date- la mairie, avec le ci-devant marquis Armand de Sailly, dans un contexte de crise frumentaire. La veille, les représentants André Jeanbon Saint André et Élie Lacoste ont été pris à partie par un petit groupe d’hommes. Bourdon rencontre le président de l’administration départementale, Claude Benoist des Haut-Champs, et le commandant de la garde nationale, Dulac, et prononce un discours à la société populaire de la ville<ref name="Sydenham151">Modèle:Ouvrage.</ref> – la Société des amis de la liberté et de l’égalité<ref>José Quitin, La Musique à Liège entre deux révolutions (1789-1830), Éditions Mardaga, 1997, 352Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref> (désignation générique d’un club affilié aux jacobins de Paris après le 10 août 1792, Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>). Puis il se rend avec Prost, Bernard de Saintes et Jean Guimberteau (envoyés tous deux en mission en Charente) à un dîner donné en leur honneur par la société populaire<ref name="Sydenham151"/>, avec des membres du directoire et du district, ainsi que des officiers de la Garde nationale<ref name="Campardon">Émile Campardon, Le Tribunal révolutionnaire de Paris, Paris, Henri Plon, 1866 Modèle:T., Modèle:P..</ref> ; une quarantaine de personnes y participent. Vers 18 heures, avec une vingtaine des principales figures jacobines de la ville – entre autres, l’évêque constitutionnel Louis de Jarente de Sénas d'Orgeval, Élie Vinson-Lucet, le tailleur Nicole et l’apothicaire Besserve –, Bourdon et Prost se dirigent vers un café<ref name="Sydenham151"/>, rue d’Escures<ref name="Campardon"/>, près de la maison commune, pour trouver une voiture et des chevaux, afin de rejoindre Dijon. Toutefois, le receveur des postes la leur refuse, au prétexte qu’une partie de la route n’était pas en état pour permettre ce voyage. Tandis que Prost va à l’hôtel de ville pour obtenir un ordre officiel leur octroyant les moyens de transport nécessaires, Bourdon, Bernard et Guimberteau acceptent de reporter leur départ au lendemain matin. Ce café semble avoir été un rendez-vous des gardes et d’autres personnes de la place de l’hôtel de ville, et il se peut que la visite des députés et de leurs hôtes aient été considérée comme une provocation par ceux-ci. Des jeunes gens bousculent ses compagnons, et des injures sont lancées, mais Bourdon parvient à rétablir le calme<ref name="Sydenham151"/>.

La situation s’étant apaisée, Bourdon se rend ensuite avec ses collègues à une réunion nocturne de la société populaire, qui réunit une cinquantaine de personnes pendant trois heures. Lui-même prononce un discours d’une heure dans lequel il évoque la situation de la république et d’Orléans. Puis les quatre députés vont saluer l’évêque constitutionnel, chez lequel ils demeurent un quart d’heure. Peu après 21 heures, Bourdon et Prost rejoignent à pied leur auberge – où les attend la voiture qui doit les conduire à Dijon – avec Bernard, Guimberteau et douze membres de la société populaire. Chacun marchant à son allure, les seize hommes se scindent en groupes de deux ou trois, à l’approche de l’hôtel de ville. Les députés et leurs compagnons semblent alors avoir été insultés par des hommes armés, Modèle:Citation, selon Sydenham, c’est-à-dire des citoyens prospères qui, devant les troubles, s’étaient portés volontaires pour patrouiller dans les rues. L’un des membres de la société populaire, à qui l’on bloque le passage, saisit l’un des insulteurs et lui ordonne de se présenter auprès des fonctionnaires municipaux. Selon le récit de Sydenham, qui se fonde sur une lecture critique de la version de Bourdon, deux hommes, dont un officier sans commission, saisissent Bourdon par le col et le secouent. Puis une douzaine d’hommes l’entraînent à coups de poing et de pied au pied de l’hôtel de ville, où il tombe au sol et reçoit plusieurs coups de mousquet et de baïonnettes. Bourdon parvient à échapper à ses agresseurs et court vers l’entrée de l’hôtel de ville, qui se ferme devant lui. Cependant, tandis que Dulac parvient à tenir ses assaillants à distance, il réussit à se frayer un passage, à l’intérieur. Devant les baïonnettes des gardes, qu’il confond avec ses agresseurs, Bourdon éclate. Alarmés par le bruit, alors qu’il sortent d’une réunion, les officiers municipaux se portent alors à la rencontre du député, qu’ils croyaient déjà en route pour Dijon. Soigné par un chirurgien, Bourdon a une légère blessure sur le côté de la tête et du corps, et plusieurs au bras, dont Modèle:Citation<ref name="Sydenham151"/>. Selon la version diffusée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qui reprend le point de vue opposé, il s’agit d’une bagarre, provoquée par le fait que l’un des compagnons de Bourdon s’en est pris à un factionnaire bientôt rejoint par les hommes du poste. Dans la mêlée qui s’ensuit, des coups de fusil et de pistolet sont tirés, Bourdon reçoit un ou plusieurs coups de baïonnette et est légèrement blessé au bras<ref name="Campardon"/>.

Deux jours plus tard, trois lettres parviennent à la Convention. Celle des administrateurs du directoire du département du Loiret, du district et de la commune d’Orléans présente l’événement comme une rixe indépendante de leur volonté, affirmant que Bourdon n’a reçu aucune blessure dangereuse et qu’ils l’ont « traité avec les égards dus à son caractère ». Les deux autres, signées l’une de Bourdon, l’autre de Bernard et de Guimberteau, évoquent, quant à elles, une tentative préméditée visant à le tuer, lui et ses collègues, – un « assassinat » selon l'expression courante à l'époque – dans la cour de la Maison commune, par des membres de la garde nationale, et sans que les autorités de la ville aient rien fait pour l’empêcher. L’affaire ayant été renvoyée au Comité de défense et de sûreté générale, celui fait sur-le-champ son rapport, à la suite duquel l’Assemblée vote un décret déclarant la ville en état de rébellion, y envoyant trois commissaires – Delmas, Matthieu et Bourbotte – pour mener une enquête et suspendant la municipalité<ref>Denis Lottin, Recherches historiques sur la ville d’Orléans, Orléans, Imprimerie d’Alexandre Jacob (8 volumes, 1836-1845), Modèle:2e, Modèle:T., 1838, Modèle:P..</ref>, malgré la déposition d’Antoine Louis Albitte, qui va à l’encontre de la thèse d’un « assassinat »<ref name="biard179">Michel Biard, Modèle:Opcit, 2002, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, les deux députés envoyés en mission dans le département pour y contrôler la levée des troupes, Collot d’Herbois et Laplanche, arrivent dans la ville. Par ailleurs fort occupés par leur mission, ils rédigent une réquisition ordonnant au directoire du département de faire appliquer le décret et de suspendre le maire, les officiers municipaux et le procureur de la commune. Puis ils prennent un arrêté nommant leurs successeurs, partiellement rectifié le Modèle:Date-, avant leur départ ; composé de 36 membres, le nouveau conseil général ne comprend qu’un seul homme de loi, les boutiquiers et les artisans étant, au contraire, largement surreprésentés – dans une protestation ultérieure, ces derniers seront traités d’« incapables » par les administrateurs du département<ref name="biard179"/>,<ref name="chronology"/>.

Arrivés dans la ville le Modèle:Date-, les trois commissaires chargés de l’enquête y annoncent le même jour le rapport, par la Convention, de la partie du décret déclarant Orléans en état de rébellion, qui précède la levée de l’état de siège le Modèle:Date-.

Le Modèle:Date-, Plet-Beauprey, député de la Plaine, et les girondins Lesage et Duval, envoyés en mission dans l’Orne puis dans les départements voisins, dont le Loiret<ref>Michel Biard, Modèle:Opcit, 2002, Modèle:P..</ref>, dénoncent dans une lettre à l’Assemblée l’arbitraire qui, selon eux, s’est abattu sur la ville et, à leur tour, remettent en cause la version de Bourdon. Le Modèle:Date-, une « députation des citoyennes d’Orléans » présente une pétition à la Convention, qui lui accorde les honneurs de la séance et charge le Comité de législation et le Comité de sûreté générale de l’examiner pour en faire le rapport à la séance du mardi Modèle:Date-<ref>Le texte a été imprimé sur l’ordre de la Convention, sous le titre : Pétition à la Convention nationale, par les citoyennes d’Orléans, le 12 mai 1793, l’an {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} de la République, Imprimerie nationale, in-8°. Elle est parue également le 16 mai dans le Journal général du département du Loiret (Modèle:P.) sous le titre « Pétition, par des femmes orléanaises ».</ref>,<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, Paris, P. Dupont, 1897-1913, première série, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Chargé d’un rapport et projet de décret sur la pétition des citoyennes d’Orléans, Jean-Baptiste Noël monte à la tribune le jeudi Modèle:Date- pour en donner lecture, au nom des comités de législation et de sûreté générale, mais Collot d’Herbois et Charlier obtiennent son ajournement jusqu’à la séance du samedi suivant, la Convention ordonnant l’impression du rapport et du projet de décret dans l’entre-temps. Ce projet de décret est finalement soumis le Modèle:Date- à la Convention, qui l’adopte après une vive discussion entre montagnards et girondins<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, première série, Modèle:T., Modèle:P. et 718, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Puis, le Modèle:Date-, il vient présenter au nom des comités, un rapport sur la pétition des maire, officiers municipaux et procureur de la commune d’Orléans blanchissant entièrement la municipalité et demandant son rétablissement, mais Bourdon obtient de la Convention son ajournement jusqu’à la séance du mardi Modèle:Date-, afin de pouvoir préparer la présentation de son point de vue<ref>Archives parlementaires de 1787 à 1860, première série Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Selon Étienne Noël, Bourdon a également fait ajouter le nom de Jean-Baptiste Noël sur la liste des députés girondins proscrits après les journées du 31 mai et du 2 juin 1793<ref>Étienne Noël, Jean-Baptiste Noël (1727-1793), chancelier du chapitre de Remiremont, député des Vosges à la Convention, Éditions La Chapelle, 1966.</ref>,<ref>Réimpression de l’ancien Moniteur, Modèle:T. : « la Convention nationale », Henri Plon, 1860, Modèle:P..</ref>. Par ailleurs, un mandat d’arrêt ayant été dressé contre 26 gardes nationaux et négociants orléanais accusés d’avoir participé à l’« assassinat » ou d’être des « complices », 13 d’entre eux sont arrêtés le Modèle:Date-, emprisonnés à la Conciergerie le Modèle:Date- et jugés par le tribunal révolutionnaire du Modèle:Date- au Modèle:Date- ; 9 sont condamnés à mort et guillotinés le Modèle:Date-. Le même jour, des parents et amis de ces derniers viennent présenter une pétition en leur faveur devant l’assemblée, qui vote l’ordre du jour<ref>Louis Mortimer-Ternaux, Histoire de la Terreur, 1792-1794, Michel Lévy frères, 1867, Modèle:P..</ref>,<ref name="chronology"/>,<ref name="Campardon"/>.

Un député avancé

Membre du Comité d'instruction publique, il écrit avec Plancher Valcour et Pierre-Louis Moline, Le Tombeau des imposteurs et l’inauguration du temple de la vérité, une pièce de théâtre « mêlée de musique », ridiculisant, comme la Fête de la raison ou la Sainte omelette, les cérémonies et les pratiques du culte catholique ; elle inclut des parodies d’airs connus, arrangés par Charles Gabriel Foignet, et de la musique de Bernardo Porta<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Destinée au Théâtre des Arts, cette pièce est représentative de l'opéra-comique à caractère « hébertiste ». Elle utilise encore le modèle ancien, fort simple, né à la fin du règne de Louis XIV dans les deux grandes foires parisiennes<ref>Dans l'opéra-comique, les épisodes parlés alternent avec les épisodes chantés, à l'origine sur des airs connus.</ref> et repris ici à des fins de propagande. La pièce est imprimée aux frais de la République, en l’an II. Toutefois, elle n’a pas été jouée, le Comité de salut public ayant pris le 2 nivôse an II un arrêté signé par Robespierre et Barère, afin de Modèle:Citation ; l’arrêté concerne également les Modèle:Citation. Le 12 nivôse, l’administrateur de police Jean Baudrais explique à un auteur inquiet que la pièce de Bourdon avait le tort de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="Castil">Castil-Blaze, L’Académie impériale de musique: histoire littéraire, musicale, politique et galante de ce théâtre, de 1645 à 1855, Castil-Blaze, 1855, Modèle:P..</ref>,<ref>C’est à tort qu’Édouard Fournier (Énigmes des rues de Paris, E. Dentu, 1860, 370Modèle:Nb p., Modèle:P.) et l’auteur de Paris, ou Le livre des cent-et-un (S. Schmerber, 1832, Modèle:T., Modèle:P.) attribuent cette interdiction au seul Robespierre et qu’ils prétendent que le texte en fut détruit.</ref>.

Le Modèle:Date-, Jacques Roux, chef de file des enragés, vient lire à la barre de la convention une pétition comminatoire, baptisée par Albert Mathiez Le Manifeste des enragés, au nom du Club des cordeliers et des sections Bonne-Nouvelle et des Gravilliers. Dans un ton particulièrement vif, il dénonce la timidité des montagnards en matière économique, heurtant les députés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="chronology"/>. Bourdon s’oppose à lui en ces termes : Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date-, il défend un projet visant à instaurer des greniers d’abondance pour lutter contre la hausse des prix du blé<ref>Dominique Margairaz, François de Neufchâteau : biographie intellectuelle, Publications de la Sorbonne, 2005, 557Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>.

Il est élu au Comité des six sur l’éducation le Modèle:Date-, secrétaire de la Convention le 8, président du Club des jacobins du 4 au Modèle:Date-<ref name="chronology"/>.

Le Modèle:Date-, il fait entériner par la Convention le remplacement du directeur du Séminaire des Irlandais effectué par les élèves de l’établissement<ref>Réimpression de l’ancien Moniteur, Modèle:T.: « la Convention nationale », Henri Plon, 1860, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, il propose au Club des jacobins de purger la Convention d’« un grand nombre d’hommes au moins fort douteux » qui profitent de l’absence des montagnards envoyés en mission pour empêcher l’exécution des « bons décrets » et peupler les comités, ainsi que de former une armée révolutionnaire dans chaque département. Ces deux propositions sont combattues par Gaston, Maure et Royer<ref>Alphonse Aulard, La Société des jacobins : recueil de documents pour l’histoire du Club des jacobins de Paris, Modèle:T. : « Janvier 1793 à mars 1794 », Paris, Librairie Jouaust, Librairie Noblet & Maison Quantin, 1895, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, il propose à la Convention que les jeunes de 18 à 25 ans qui n’auront pas répondu à la réquisition militaire après son exécution soient mis en état d’arrestation<ref>Réimpression de l’Ancien Moniteur, Modèle:T., 1840, Modèle:P..</ref>.

Le 29 brumaire an II, dans le cadre d’une discussion engagée par Montaut sur le suicide des suspects détenus, il obtient que la confiscation de leurs biens au profit de la nation s’étende à ceux qui « seraient simplement renvoyés devant le tribunal révolutionnaire »<ref>Réimpression de l’ancien Moniteur, Modèle:T.: « la Convention nationale », Henri Plon, 1860, Modèle:P..</ref>.

Le 16 frimaire an II, devant les rigueurs du froid, il demande que les effets engagés aux monts-de-piété soient rendus jusqu’à la valeur de 50 livres aux personnes pouvant fournir un certificat d’indigence ; la proposition est renvoyée à l’examen du Comité des finances<ref>Réimpression de l’ancien Moniteur, Modèle:T. : « la Convention nationale », Henri Plon, 1860, Modèle:P..</ref>.

Proche des hébertistes, il demande vainement aux jacobins, le 9 pluviôse an II, d’intercéder auprès de la Convention en faveur de Vincent et de Ronsin, internés depuis le 27 frimaire an II sur la dénonciation et les instances de Fabre d'Églantine et de Bourdon de l’Oise. En effet, Robespierre obtient de la société qu’elle écarte cette proposition<ref>Ernest Hamel, Histoire de Robespierre d’après des papiers de famille, Modèle:T.: « La Montagne », A. Lacroix, Verboeckhoven & c., 1867, Modèle:P..</ref>.

Le 2 germinal, Bourdon propose aux jacobins de passer à leur scrutin tous les fonctionnaires publics, comme s’ils étaient membres de la société. Toutefois, Robespierre, qui se méfie de lui et lui reproche son rôle dans la déchristianisation (tant à travers les démissions forcées de prêtres que les mascarades anti-religieuses), combat là encore sa motion comme perfide, sous une apparence de patriotisme<ref>Ernest Hamel, Modèle:Opcit, Modèle:T., Modèle:P..</ref>.

Dans des notes privées publiées après sa mort en annexe du rapport Courtois, Robespierre décrit Bourdon comme un « intrigant méprisé de tous les temps, l’un des principaux complices d’Hébert » : Modèle:Citation bloc

Thermidorien et montagnard de l’an III

Lors de la chute de Robespierre le 9 Thermidor, il est l’un des douze commissaires adjoints à Paul Barras, nommé vers 21 heures commandant de la force armée de Paris par la Convention. Investi des pouvoirs d’un envoyé en mission aux armées, il rejoint les sections des Lombards et des Gravilliers, où il réunit des forces. Puis, sans attendre, il conduit sa colonne par la rue Saint-Honoré pour prendre l’Hôtel de ville de Paris, celle de Barras passant par les quais. Arrivés les premiers, ses hommes débouchent sur la place de Grève et pénètrent dans la Maison Commune, où ils s’emparent de Robespierre et de ses partisans. De retour à la Convention vers six heures du matin, Bourdon fait le récit des événements aux députés et leur présente le gendarme Merda, décrit par lui comme celui qui a blessé Robespierre.

Le 26 fructidor, sur son rapport, la Convention rend un décret fixant l’ordre de la fête au dernier jour de sans-culottide et le mode de translation des restes de Jean-Paul Marat au Panthéon<ref>Edme Théodore Bourg Saint-Edme, Répertoire général des causes célèbres françaises, anciennes et modernes, Louis Rosier, 1834, Modèle:P..</ref>.

Le 24 vendémiaire an III, il intervient à la Convention pour demander une loi contre les calomniateurs après avoir été accusé de vols et d’assassinats dans le seizième numéro de L’Orateur du peuple de Fréron<ref>Réimpression de l’ancien Moniteur: seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des États-généraux jusqu’au Consulat (mai 1789-novembre 1799), Henri Plon, Modèle:T., 1854, Modèle:P..</ref>.

Le 7 brumaire, il se plaint au Club des jacobins de ce que des comités de surveillance ouvrent les correspondances et de ce que deux « patriotes » orléanais ont été arrêtés à Beaugency pour avoir faire lecture de sa réponse à L’Orateur du peuple. Par ailleurs, il dénonce les « intrigants » qui, chassés du club, font cause commune avec « les contre-révolutionnaires, les modérés, les aristocrates » pour dénoncer les sociétés populaires<ref>Réimpression de l’ancien Moniteur, Modèle:T.: « la Convention nationale », Henri Plon, 1862, Modèle:P..</ref>.

L’affaire de l’« attentat » d’Orléans et des neuf Orléanais guillotinés<ref>Après le démantèlement du système terroriste de l’an II, engagé dans le Loiret, dans le cadre de la réaction thermidorienne (voir Denis Woronoff, La République bourgeoise de Thermidor à Brumaire (1794-1799), Modèle:T. de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Seuil, coll. Points histoire, 2004, Modèle:P.), lors de la mission de Brival (2 août-24 décembre 1794), qui a épuré le comité de surveillance et la société populaire de la ville (Michel Biard, Modèle:Opcit, 2002, Modèle:P.), la municipalité d’Orléans décide de célébrer la mémoire de ses neuf concitoyens, guillotinés le 13 juillet 1793. Un drame chanté, avec récitant, sur des vers d’Étienne Aignan, Aux Mânes des neuf victimes d’Orléans, est donné au théâtre de la ville le 29 prairial an III. Il a pour interprète principal le tragédien François-Joseph Talma. Voir Étienne Aignan, Aux Mânes des neuf victimes d’Orléans. Chants funèbres exécutés pour la première fois sur le théâtre d’Orléans, le 29 Prairial, an IIIe. de la République française, et suivis de notes historiques, musique de M. Brochiez, Imprimerie de Darnault-Maurant, 1795, 30Modèle:Nb p. ; Denis Lottin, Modèle:Opcit, Modèle:2e, Modèle:T. (1840), Modèle:P. ; Jules Brosset, Un Musicien Orléanais sous la Terreur. Jean-Baptiste Quesnel (1755-1793), Blois, Migault, 1910, Modèle:P. ; Georges Lefebvre, Études orléanaises, Paris, CNRS, 1962, 2 vol., Modèle:T., Modèle:P. ; Henri Herluison et Paul Leroy, Notes artistiques sur les auteurs dramatiques, les acteurs, les musiciens dans l’Orléanais, Paris, Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, 1897, Modèle:T., Modèle:P. ; Abel Huard, Le Théâtre orléanais à travers les âges jusqu’à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Orléans, Gout, 1904, Modèle:P..</ref> vaut également à Bourdon d’être attaqué par Legendre devant la Convention le 16 ventôse an III<ref>Réimpression de l’ancien Moniteur: seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des États-généraux jusqu’au Consulat (mai 1789-novembre 1799), Henri Plon, imprimeur-éditeur, 1847, Modèle:T., Modèle:P..</ref> puis dans les colonnes de L’Orateur du 15 au Modèle:Date-.

Incarcération et libération

Impliqué dans l’insurrection du 12 germinal an III, il est décrété d’arrestation dans la nuit comme l’un des membres du comité d’insurrection. Capturé le lendemain dans la section des Gravilliers, il se voit retirer le même jour la direction de l’école des élèves de la patrie au bénéfice de Pierre Crouzet<ref>Jean-Baptiste Duverger, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlemens avis du Conseil d’état, Paris, A. Guyot et Scribe, 1835, Modèle:T., Modèle:P..</ref>,<ref>Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, Modèle:T. : « Bong - Brum », Desplaces, 1854, Modèle:P..</ref>. Il est ensuite interné au fort de Ham, où il demeure jusqu’à l’amnistie générale votée par la Convention avant la fin de sa session, le 4 brumaire an IV. Le 20 floréal an III, les six sections de la commune de Dijon le dénoncent à la Convention avec Bernard de Saintes. Comme souvent dans ce genre de littérature, il est décrit comme tirant une infinie jouissance des cérémonies « bacchiques » offertes par les sans-culottes dijonnais<ref>Michel Biard, Modèle:Opcit, 2002, Modèle:P., notes 171 et 178.</ref>.

Un agent du Directoire exécutif

Libéré, il devient agent aux subsistances de Paris en Modèle:Date-, jusqu’à ce qu’une loi sur la résidence à Paris lui fasse perdre cet emploi, le Modèle:Date-. Entre juillet et septembre, il est à Bruxelles, peut-être comme agent électoral. Le Modèle:Date-, l’exclusion des fonctions publiques de l’ensemble des députés amnistiés le laisse sans emploi<ref name="chronology"/>.

Le 26 brumaire an VI, il présente une Pétition au Conseil des cinq-cents sur l’éducation commune<ref name="Sydenham309">Michael J. Sydenham, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Le 2 thermidor, à l’approche du coup d'État du 18 fructidor an V, le monarchiste Boissy d’Anglas le dénonce au Conseil des cinq-cents : Modèle:Citation.

Après la réussite du coup d’État républicain, Bourdon est envoyé par le ministre de la Police comme agent du Directoire exécutif à Hambourg en Modèle:Date-, afin d’y établir un comité de propagande et d’y préparer à la demande d’une contribution de 10 millions, mais se voit rappeler en Modèle:Date-<ref name="chronology"/> et demeure ensuite longtemps sans emploi. Le 12 thermidor an VI, il expose au ministre de l’Intérieur ses idées sur l’éducation et lui propose de l’inviter à les développer devant un comité de gens bien informés de son choix. Le 11 fructidor, il soumet au Conseil des cinq-cents une pétition pressant les députés de prendre en considération son plan législatif sur l’organisation du commerce des grains. Le 4 vendémiaire, il présente au Conseil un plan développant ses vues sur les questions éducatives et économiques en vue de stimuler et de perfectionner l’industrie française<ref name="Sydenham309"/>.

Un administrateur d’hôpitaux militaires

Après le coup d'État du 18 brumaire an VIII (Modèle:Date-), il obtient en Modèle:Date- du gouvernement consulaire une place de membre du conseil d’administration de l’hôpital militaire de Marseille puis, de 1803 à 1807, de Toulon<ref name="Kuscinski"/>,<ref name="chronology"/>,<ref>Selon la Biographie universelle de Feller, il aurait dirigé une maison d’éducation primaire, au début de l’Empire. Voir la Biographie universelle ou Dictionnaire de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour, Bruxelles, Ode, 1845, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, il devient directeur général des hôpitaux militaires et suit la Grande Armée en Prusse. Il meurt à Breslau le Modèle:Date-<ref name="Kuscinski"/>. D’après Prosper de Barante, il aurait perdu sa place peu avant de mourir d’une maladie à l’hôpital de Breslau et aurait été enterré par la municipalité prussienne parmi les pauvres<ref>Souvenirs du baron de Barante, Paris, Calmann-Lévy, 1890-1897, 6 volumes (rééd. Elibron Classics, 2005, Modèle:2e, Modèle:T., Modèle:P.</ref>.

Son surnom

Il est également connu sous le surnom de « Léopard Bourdon », obtenu par corruption de son prénom<ref name="Castil"/>,<ref>Antoine-Joseph Raup de Baptestin de Moulières, Petite biographie conventionnelle, ou Tableau moral et raisonné des sept cent quarante-neuf députés qui composaient l’assemblée dite de la Convention, dont l’ouverture eut lieu le 21 septembre 1792, et la clôture le 26 octobre 1795, Paris, Alexis Eymery, 1815, Modèle:P..</ref>. Son invention a été attribuée à Jacques Pierre Brissot<ref>Charles Coligny, « Victor Cousin », Revue du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:T., 1867, Modèle:P.</ref>, qui l’appelait aussi « Léonard-Septembre<ref>Léonard Gallois, Histoire des journaux et des journalistes de la révolution française (1789-1796), Société de l’Industrie Fraternelle, 1845, Modèle:T., 574Modèle:Nb p., Modèle:P., note 3.</ref> ». De son côté, Barras affirme dans ses mémoires que Fréron employait plaisamment ce sobriquet de « Léopard » pour le désigner<ref>Mémoires de Barras, membre du Directoire (édition de Georges Duruy), Hachette, 1896, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Ce surnom est passé à Orléans après l’affaire de son prétendu « assassinat » du Modèle:Date-<ref>Denis Lottin, Recherches historiques sur la ville d’Orléans, Orléans, Imprimerie d’Alexandre Jacob (8 volumes, 1836-1845), Modèle:2e, Modèle:T., 1838, Modèle:P..</ref>,<ref>Jean-Baptiste Joseph Ayroles, La Vraie Jeanne d’Arc, Gaume, 1898, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. La Biographie Michaud attribue, quant à elle, son origine à des journalistes qui l’utilisaient après Thermidor<ref>Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, Modèle:T. : « Bong - Brum », Desplaces, 1854, Modèle:P..</ref>.

Postérité

Fichier:Léonard Bourdon - gravure de Vignières d'après Gabriel.jpg
Portrait de Léonard Bourdon gravé d'après le croquis de Gabriel. Gravure publiée par Jean-Eugène Vignères (1812-1884), entre 1842 et 1846.
Fichier:AduC 169 Bourdon de la Crosnière (L.J.J., 1758-1816).JPG
Portrait de Léonard Bourdon gravé d'après le croquis de Gabriel. Gravure publiée dans l’Album du Centenaire : grands hommes et grands faits de la Révolution française (1789-1804), Paris, 1889.

Personnage mineur de la Révolution française, Léonard Bourdon compte quelques rares mentions dans les histoires de la Révolution et des notices succinctes dans les dictionnaires biographiques, le plus souvent hostiles, l’historiographie traditionnelle le décrivant comme Modèle:Citation. De même, aucune biographie ne lui a été consacrée avant 1999, date de la parution du Leonard Bourdon. The Career of a Revolutionary. 1754‑1807 de Michael J. Sydenham, qui se fait l’avocat du personnage<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La Restauration est particulièrement féroce à son encontre, comme l'atteste un portrait-charge diffusé durant cette période et attestant de la haine qu'on lui vouait, plus de vingt ans après l'affaire d'Orléans<ref>Jacques Debal, Histoire d’Orléans et de son terroir, Horvath, 1982, Modèle:T., 264Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>.

Œuvres de Léonard Bourdon

Édition moderne

  • Suzanne Bérard, Le Théâtre révolutionnaire de 1789 à 1794 : la déchristianisation sur les planches, Nanterre, Presses universitaires de Paris-Ouest, DL 2009, 422Modèle:Nb p. (contenant le texte intégral de L’Office du mort ou Le mariage du bas clergé de France, comédie en trois actes et en prose de l’Hermite du Mont-Perdu ; La Journée du Vatican ou Le mariage du pape, comédie-parade en 3 actes, traduite de l’italien d’Andréa Giennaro Chiavari ; Le Tombeau des imposteurs et l’inauguration du temple de la vérité, sans-culottide en trois actes, mêlée de musique, de Léonard Bourdon, Moline et Valcour).

Bibliographie

Sources partielles

Notes et références

Modèle:Références

Liens externes

Modèle:Autres projets

Modèle:Portail