Jean le Baptiste

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Jean le Baptiste ou Jean BaptisteModèle:Note, de son nom de naissance Yohanan (hébreu : Modèle:Langue), est un personnage majeur du christianisme, prophète du Nouveau Testament et pour l'islam. Sur le plan historique, son existence est attestée par un passage de Flavius Josèphe. Il est un prédicateur juif du temps de Jésus de Nazareth.

L'Évangile selon Jean localise l'activité du Baptiste sur les rives du Jourdain et à Béthanie au-delà du Jourdain. Jésus aurait, semble-t-il, vécu un temps dans son entourage et y aurait recruté ses premiers apôtres. Les Évangiles synoptiques synchronisent le début de l'activité de Jésus avec l'emprisonnement de Jean.

L'audience de ce prophète apocalyptique n'a cessé de croître, au point de susciter la réaction d'Hérode Antipas, qui, le voyant rassembler ses partisans, craint qu'il ne suscite une révolte. Dans les Évangiles synoptiques, le Baptiste est mis à mort parce qu'il a critiqué le mariage d'Antipas avec Hérodiade.

Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth et l'a baptisé sur les bords du Jourdain, laissant certains de ses disciples se joindre à lui. Précurseur du Messie, il est présenté dans les Évangiles synoptiques comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie, ce qui n'est pas mentionné dans l'Évangile selon Jean.

Le catholicisme en a fait un saint et lui a consacré deux fêtes : le Modèle:Date- qui commémore sa naissance, fixée six mois avant Noël pour se conformer au récit d'enfance de l'Évangile selon Luc, et le Modèle:Date- qui célèbre la mémoire de sa décapitation (sous le nom traditionnel de décollation de Jean Baptiste).

La religion mandéenne en fait son prophète principal. Il est considéré par l'islam comme un prophète descendant de 'Imrān.

Le personnage historique

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Saint Jean Baptiste, par Hans Memling (1470).

Étienne Trocmé relève que Modèle:Citation<ref name="Trocmé_25">Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Paris, Noésis, 1997, Modèle:P..</ref>. Ces récits relatifs à Jean le Baptiste Modèle:Citation<ref name="Trocmé_26">Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Paris, Noésis, 1997, Modèle:P..</ref>.

François Blanchetière note que, chez Flavius Josèphe, le personnage de Jean est plutôt banalisé tout en cadrant avec ce que nous savons des mouvements baptistes de l'époque<ref name="Blanchetière_216">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Modèle:P..</ref>,<ref group="N">Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eut préalablement purifié l'âme par la justice. »</ref>. Il apparaît respecté de ses contemporains<ref name="Blanchetière_216"/> et ayant une grande influence sur les foules au point qu'Hérode Antipas le fasse arrêter de peur qu'il ne suscite une rébellion. La déroute d'Antipas face à Arétas IV est d'ailleurs considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir d'avoir mis Jean à mort<ref name="Schwentzel 2011, p.217">Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Paris, Pygmalion, 2011, Modèle:P..</ref>.

Ascète et juif « observant »

D'après l'Évangile selon Luc, Jean est le fils de Zacharie, un prêtre qui assure des fonctions au Temple de Jérusalem. Il appartient donc à une famille sacerdotale<ref name="Blanchetière_213">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Paris, Cerf, 2001, Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation<ref name="Blanchetière_216-217">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Modèle:P..</ref>. Ses traits et ses mœurs rappellent d'assez près ceux de Bannos, dont Flavius Josèphe s'était fait l'émule dans sa jeunesse<ref name="APaul_MvmtBaptistes_2005">André Paul, Les mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr.</ref>.

Jean le Baptiste et l'essénisme

Modèle:Lien examine la possibilité que Jean le Baptiste ait vécu à Qumrân<ref>Modèle:Lien, « Jean-Baptiste était-il essénien ? », dans Hershel Shanks (dir.), L'Aventure des manuscrits de la mer Morte, Paris, Seuil, 1996 Modèle:ISBN, ch. 16, p. 256-266.</ref>.

Les pratiques de Jean et celles des esséniens n'ont que peu de rapports. Entre l'immersion effectuée par Jean dans les eaux du Jourdain et les rites des esséniens tels que les définissent les manuscrits de la mer Morte, les différences se révèlent fondamentales : « l'idéologie du Jourdain n'occupe aucune place dans les écrits de Qumrân »<ref name="EP173">Émile Puech, « Jean-Baptiste était-il essénien ? », dans Pierre Geoltrain (dir.), Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard, coll. « Folio. Histoire, 98 », 2000 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Ces deux mouvements demeurent bien distincts. Entre autres, Émile Puech relève que les rites de purification chez les esséniens « n'ont rien de commun avec le baptême d'eau pratiqué par Jean devant l'imminence du Jugement divin et la venue du règne messianique », rites esséniens qui comportent une « confession des péchés de type collectif […], contrairement au pardon des péchés lié au baptême personnel administré par Jean »<ref name=EP173/>. En accord avec Puech, François Blanchetière écrit que Jean « n'a sans doute pas eu de contacts personnels directs avec l'essénisme »<ref>François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135), Paris, Cerf, 2001 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Jean le Baptiste et Jésus

Fichier:Louis Jean François Lagrenée (circle) Elisabeth und Johannes mit Zacharias.jpg
Élisabeth, Jean et Zacharie, entourage de Lagrenée, v. 1805.
Fichier:Master of the St. John's Altarpiece 002.jpg
La Fuite d'Élisabeth avec son fils le Baptiste, par le Maître de l'autel de Saint-Jean (v. 1500), musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam.

Selon François Blanchetière, Jésus semble avoir Modèle:Citation Modèle:Citation

Dans les évangiles, Jean reconnaît Jésus, son disciple, comme plus grand que lui, mais selon le théologien Étienne Trocmé, Modèle:Citation En effet, Modèle:Citation. De plus, si l'on en croit l'Évangile selon Matthieu (Modèle:BFR), de sa prison, Jean aurait envoyé quelques-uns de ses disciples pour Modèle:Citation ; la réponse de Jésus a-t-elle convaincu Jean Baptiste que son ancien disciple jouait un rôle messianique ? Modèle:Citation<ref>Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Noésis, 1997, Modèle:P..</ref>.

De même, pour Pierre Geoltrain, la Modèle:Citation de Jean produite dans les évangiles constitue un Modèle:Citation, et donc un Modèle:Citation<ref>Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, « Folio », 2000, p. XV.</ref>.

Les spécialistes discutent pour déterminer dans quels lieux les deux hommes se rencontraient. L'Évangile selon Jean localise l'activité de Jean le Baptiste sur les rives du Jourdain (Modèle:BFR) ou à Béthanie au-delà du Jourdain (Modèle:BFR ; Modèle:BFR). Le lieu appelé Aenon Modèle:Citation est identifié au lieu-dit « Uyum » à Ain Fa'rah<ref name="F_Blanchetière_page217"/>,<ref>Marie-Émile Boismard, « Aenon près de Salem (Modèle:BFR) », Revue biblique Modèle:N°, 1973, Modèle:P..</ref>. L'autre, Modèle:Citation et où l'on situe la première rencontre entre Jésus et Jean, est localisée en Pérée au-delà du Jourdain par la tradition chrétienne<ref name="F_Blanchetière_page217"/>. Toutefois, selon les travaux de Murphy O'Connor repris par François Blanchetière, cette localisation Modèle:Incise se révèle impossible à soutenir<ref name="F_Blanchetière_page217"/>.

Date de naissance de Jean le Baptiste

Si la mort de Jean le Baptiste est située par le consensus historien vers 28-29<ref name="Schwentzel_223">Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, Modèle:P..</ref>, on ne sait rien en revanche sur la date de sa naissance et encore moins sur ses circonstances. Un seul texte traite de la naissance de Jean le Baptiste : les récits de l'enfance de Jésus que l'Évangile selon Luc<ref name="2Apôtres_III_p14">Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livre Modèle:III, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Modèle:Cie éditeurs, Modèle:P..</ref> a ajoutés à la trame de l'Évangile selon Marc dans les années 90<ref name="2Apôtres_III_p14"/>,<ref name="Grabbe1992_p376">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. Modèle:II, Fortress Press, Minneapolis, 1992, Modèle:P..</ref>. Jean serait né seulement six mois avant Jésus (Modèle:BFR), qui lui-même serait né au temps du « premier » recensement, alors que Modèle:Citation<ref name="Picard_p800">Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 139 no 3, 1995, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>. Un recensement a eu lieu en Modèle:Date- après J.-C<ref name="Picard_p800"/>.

Toutefois, le même évangile place la naissance de Jean Baptiste Modèle:Citation qui est mort en -Modèle:Date- av. J.-C<ref name="Picard_p799">Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 139 no 3, 1995, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>. De plus, la version slavonne de la Guerre des Juifs évoque une rencontre entre le Baptiste et l'ethnarque Hérode Archélaos qui est destitué et exilé en Modèle:Date- ap. J.-C.<ref>Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, Modèle:P. ; également publié dans la Revue biblique Modèle:N°, 2014, Modèle:P..</ref>,<ref group="N">Modèle:Citation Guerre des Juifs (Version slavone), cité par Étienne Nodet, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, ce qui voudrait dire que Jean était déjà un adulte au moment où Jésus est né. Pour un ensemble de raisons, des historiens comme Gilbert Picard ou Étienne Nodet estiment que Jean appartenait à la génération qui a précédé Jésus<ref name="Picard_p799"/>,<ref>Étienne Nodet, Machéronte (Machærus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, Modèle:P. ; également publié dans la Revue biblique Modèle:N°, (2014), Modèle:P..</ref>, mais la plupart des critiques préfèrent dire que l'on ne sait rien de précis à ce sujet.

Date de sa mort

Modèle:Article détaillé

Selon la majorité des historiens et exégètes, la mort de Jean Baptiste est à situer vers 28/29<ref>Voir parmi les synthèses généralistes : Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du Modèle:-s mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Des prêtres aux rabbins, éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, Modèle:P. ; Knut Backhaus, « Echoes of Wilderness : the historical John the Baptist », dans Tom Holmén et Stanley E. Porter, Handbook for the Study of the Historical Jesus, vol. II, éd. Brill, 2011, Modèle:P. ; Modèle:Ouvrage ; Paul Mattei, Le Christianisme ancien de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, Modèle:P. ; Modèle:Chapitre ; Paul W. Hollenbach, « John the Baptist », dans David Noel Freedman (éd.), The Anchor Bible Dictionary, éd. Doubleday, 1992, Modèle:Vol., Modèle:P.. Parmi les ouvrages spécialisés ou monographiques : Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, éd. Pygmalion, Paris, 2011, Modèle:P., 296 ; Farah Mébarki et Émile Puech, Les Manuscrits de la Mer Morte, éd. du Rouergue, 2002, Modèle:P. ; E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule. From Pompey to Diocletian: a Study in Political Relations, éd. Brill, 2001 (rééd.) Modèle:P. ; Ben Witherington III, New Testament History: A Narrative Account, Baker Academic, 2001, Modèle:P..</ref>, ou, à l'instar de la formulation d'André Paul, « vers la fin des années 20 »<ref>Modèle:Article.</ref>, avant l'arrestation et la crucifixion de Jésus<ref>Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, éd. Pygmalion, Paris, 2011, Modèle:P.</ref> qui aurait eu lieu vers 30 ou 33. Quelques chercheurs optent pour une date un peu plus tardive — vers 32 — dans une chronologie qui fixe en 33 la mort de Jésus de Nazareth<ref>Bruce Metzger, The Oxford Companion to the Bible, 1993, éd. Oxford University Press, Modèle:P., 120.</ref>, également admise par une partie non négligeable de la recherche<ref>« Blinzer (Prozess, Modèle:P.) a énuméré les options d’environ cent auteurs concernant l’année de la mort de Jésus : aucun de ceux qu’il cite n’a opté pour l’an 34 (en fait, c’est le cas de Zeitlin) ou 35, alors qu'un à trois d’entre eux privilégiaient respectivement les années 26, 27, 28, 31, 32 et 36. Treize ont opté pour 29, cinquante-trois pour 30, et vingt-quatre pour 33 - ce qui rejoint la fourchette évoquée ci-dessus. » ; Raymond Edward Brown, La Mort du Messie (trad. de l'anglais), éd. Bayard 2005, (éd. orig. 1994), Modèle:P..</ref>.

Jean le Baptiste selon la tradition chrétienne

La naissance de Jean le Baptiste

Fichier:FN Ailingen Pfarrkirche Choraltar Flügel links 2.jpg
L'Annonciation à Zacharie, par Anselm Sickinger (1862), maître-autel de l'église Saint-Jean-Baptiste, Ailingen (Friedrichshafen).

Selon Blanchetière, dans l'Évangile selon Luc, Modèle:Citation<ref name="Blanchetière_315">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Paris, Cerf, 2001, Modèle:P..</ref>. Cet évangile est le seul à évoquer la naissance de Jean le Baptiste et son annonce à Zacharie par l'archange Gabriel<ref>Modèle:BFR</ref> : Modèle:Citation bloc

Il est le fils du prêtre Zacharie et d’Élisabeth, que le verset Luc 1, 36 qualifie de « parente », de Marie, la mère de Jésus<ref group=v>Évangile selon Luc, Modèle:BFR.</ref>, alors que la tradition musulmane indique qu’Élisabeth est la tante maternelle de Marie. Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l’archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l’Esprit saint et aura la puissance d’Élie. Une tradition qui fait de Marie la cousine d'Élisabeth, mère de Jean le Baptiste, fixe aussi le lieu de naissance de ce dernier à Sepphoris<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Carrière publique

Fichier:San Giacomo dall'Orio (Venice) - La predicazione del Battista (1570) - Francesco Bassano.jpg
La Prédication du Baptiste, par Francesco Bassano le Jeune, église San Giacomo dall'Orio, Venise.

Jean mène une vie d'ascèse caché dans le désert, se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. En suivant l'Évangile selon Luc pour dater le moment où Jean Baptiste commence à prophétiser, son action peut se situer vers l'an 29. Il est à cette époque installé sur les bords du Jourdain, où il pratique le « baptême de repentance » par immersion dans l'eau, ce qui est légèrement différent de la description de son baptême par Flavius Josèphe<ref name="Blanchetière_216" />. Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue d'un personnage plus important que lui, que la tradition chrétienne interprète comme le Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III:11).

Fichier:LaTour-Sebastien-Vic.JPG
Saint Jean-Baptiste au désert, par Georges de La Tour, v. 1651.

Dans l'Évangile selon Matthieu (III:13-17), Jésus vient voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répond : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier voit Modèle:Citation, tandis Modèle:Citation Dans l'Évangile selon Jean, le baptême de Jésus par Jean disparaît, ce dernier se contente de reconnaître Jésus comme « l'agneau de Dieu ».

Analysant le rôle de Précurseur que le Nouveau Testament confère à Jean, Simon Légasse souligne les distorsions que le texte chrétien doit pratiquer pour préserver l'évocation du Baptiste en écartant toute idée de rivalité possible entre le maître et le disciple. « Les évangélistes évoluent en quelque sorte sur la corde raide lorsqu'ils cherchent à garder Jean Baptiste dans les écrits où Jésus occupe la place centrale ». Ils christianisent Jean en l'incluant dans l'œuvre de salut, avec le souci de ne pas nuire à Jésus<ref name=SL/>. « Luc par exemple prend bien soin de ne pas porter préjudice à Jésus en exaltant le Précurseur. C'est ainsi qu'il élimine ce dernier de son récit avant que Jésus n'y fasse son apparition pour un baptême que le lecteur sait pourtant avoir été administré par Jean » (3, 19-22)<ref name="SL">Simon Légasse, « Jean-Baptiste et Jésus dans les Évangiles synoptiques », dans Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, « Folio », 2000, Modèle:P..</ref> ».

Jean, nouvel Élie

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Jean le Baptiste « Précurseur » (Prodromos), mosaïque byzantine du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, basilique Sainte-Sophie de Constantinople.

Les quatre Évangiles citent, au sujet de Jean Baptiste, la prophétie d’Isaïe : (Is 40, 3) « Voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur<ref group=v>Mc 1 1-8, Mt1, 3, Lc 3, 1-18, Jn 1, 19-34.</ref> ».

Dans les Évangiles synoptiques, Jean est présenté comme un nouvel Élie ou comme un Élie redivivus, comme l'ont été d'autres à l'époque y compris Jésus de Nazareth<ref name="Blanchetière_216"/>. Même s'il n'a pas eu de contact direct avec les esséniens, Modèle:Citation<ref name="Blanchetière_216"/>. L'audience de ce prophète apocalyptique n'a cessé de croître au point de susciter la réaction « d'Hérode » Modèle:Citation<ref name="F_Blanchetière_page217" />. Modèle:Citation<ref name="F_Blanchetière_page217" /> ainsi que leurs subordonnés, soldats, collecteurs d'impôts et autres publicains<ref name="F_Blanchetière_page217" />. Les autorités religieuses font aussi partie de ses cibles<ref name="F_Blanchetière_page217" />.

À l'époque de Jésus, la tradition juive s'attendait à ce que la venue du « Messie fils de David » soit précédée par le retour du prophète Élie mystérieusement élevé au ciel dans un char de feu (2R 2, 16)<ref name="Puech_QumranEtNT_p162">Émile Puech, « Les manuscrits de la mer Morte et le Nouveau Testament », dans Aux origines du christianisme, dir. Pierre Geoltrain, 2000, Gallimard, Paris, Modèle:P..</ref>. Ce nouvel Élie devait frayer un chemin pour préparer le grand jour de YHWH, en invitant les hommes à se convertir et en restaurant Israël. Dans l'Évangile selon Marc (Mc 9, 9-13) et celui de Matthieu (Mt 17, 9-13), Jésus le considère comme le précurseur (Modèle:Lang-grc pródromos, ce qui lui vaut d'être nommé le « Prodrome » par les orthodoxes) annoncé sous la figure d'Élie : Modèle:Citation Dans l'Évangile selon Jean (Jn 1, 19-34), Jean Baptiste nie être Élie, car son auteur appartient à une communauté, qui dans les années 90-100, considérait que Jésus n'était pas Modèle:Citation, mais Modèle:Citation (cf. Esdras Modèle:IV, Rabbi Dosa dans le Talmud de Babylone, TB Soucca 52a (baraitah), et manuscrits de la mer Morte)<ref name="Jean et les Samaritains_p87-95">Marie-Émile Boismard, « L'évangile de Jean et les Samaritains », dans Le judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, Modèle:P..</ref>.

Conflit avec Hérode Antipas

Modèle:Article détaillé Jean reproche à Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, son union avec Hérodiade, l'épouse de son demi-frère Hérode Boëthos.

Dans l'Évangile selon Marc (VI:14-29), Hérode (dont on suppose qu'il s'agit d'Hérode Antipas, malgré le titre de « roi » que lui donne l'évangéliste<ref name="Trocmé_172">Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, Modèle:P. extrait en ligne.</ref>), excédé par les critiques au sujet de son mariage, ordonne l'arrestation de Jean et « le fait lier en prison<ref name="Marc_6_17" group=v>Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 17, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., Modèle:P.219.</ref> ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean, mais Hérode Antipas le protégeait, car il le Modèle:Citation<ref name="Marc_6_20" group=v>Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 20, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., Modèle:P.219.</ref> et Modèle:Citation<ref name="Marc_6_20" group=v/>.

Le Baptiste critique fortement ce mariage en disant à Antipas : Modèle:Citation. En effet, cette union choquait « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean Baptiste rappelait sans ménagement<ref name="Trocmé_172"/>,<ref group="N">Lév. 18, 16; 20, 21.</ref>. Selon les Évangiles synoptiques, c'est à la suite de ces admonestations qu'Antipas le fait jeter en prison, puis décapiter quelque temps plus tard.

Peu après, un récit « plus pittoresque que solide »<ref>Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, éd. Hachette, coll. Pluriel, 2009, Modèle:P..</ref> rapporté par l'Évangile selon Marc<ref group=v>Modèle:BFR.</ref>, décrit les circonstances de la mise à mort de Jean.

Fichier:CaravaggioSalomeLondon.jpg
Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1607), par Le Caravage.

Modèle:Citation donna Modèle:Citation. La fille d'Hérodiade dansa et Modèle:Citation<ref group=v>Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 22, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., Modèle:P..</ref>. « Le roi » lui dit : Modèle:Citation<ref>Dominique Casajus, citant Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, octobre-décembre 2009 Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref group="N">. Raymond Edward Brown doute qu'une princesse hérodienne puisse avoir dansé ainsi que le raconte ce récit : il est vraisemblable qu'il s'agisse d'une histoire populaire ensuite dramatisée à travers nombre de représentations artistiques ; cf. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, Modèle:P., note 23.</ref>. La fille d'Hérodiade demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à la jeune danseuse qui l'offrit à sa mère Hérodiade<ref name="Schwentzel_220">Christian-Georges Schwentzel, op. cit., Modèle:P.220.</ref>. Dans les évangiles, le nom de la fille d'Hérodiade qui se livre à la danse n'est pas précisé. La tradition retient le nom de Salomé<ref>Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, Modèle:P., note 23.</ref>.

Pour plusieurs auteurs, cette « séquence évangélique », Modèle:Citation<ref group="v">Marc, vi, cf. Esth, ii, 9 ; Marc, vi, 23, cf. Esth., v, 3</ref>,<ref name="APaul_EI">Modèle:Lien web.</ref>. Pour Claudine Gautier, Modèle:Citation (Marc 6,23), n’est pas sans rappeler l’héroïne du Livre d'Esther, à qui le roi Assuérus, séduit lui aussi au cours d’un banquet, fait mot pour mot la même promesse (Esther 5,3-6 ; 7,2). La première reçoit sur un plat la tête du Baptiste, la seconde obtient la mise à mort de Haman, le conseiller félon<ref name="P2MUX1">Dominique Casajus, Au sujet du livre de Claudine Gauthier : Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Archives de sciences sociales des religions, Modèle:N°, octobre-décembre 2009.</ref>.

Flavius Josèphe de son côté dit simplement que Jean fut exécuté à Machéronte après y avoir été incarcéré, Hérode Antipas craignant que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte<ref>Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du Modèle:-s mini- au| Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Des prêtres aux rabbins. éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, Modèle:P..</ref>.

Modèle:Citation bloc

Pour Pierre Geoltrain, Modèle:Citation<ref>Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard et le Monde de la Bible, Folio, 2000, Modèle:P..</ref>.

Outre cette crainte d'Hérode Antipas, Jean le Baptiste est victime de sa prédication qui entend substituer l'immersion baptismale aux sacrifices, relativisant de la sorte l’importance du rôle des élites sacerdotales et celui du Temple, comme il est possible que son jugement des mœurs d'Hérode — fustigeant le souverain et son union scandaleuse avec la femme (Mc 6, 17) de son demi-frère — ait contribué également à sceller son sort<ref>Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du Modèle:-s mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Des prêtres aux rabbins. éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, Modèle:P..</ref>.

Postérité

Après la mort de Jean

L'Évangile selon Jean témoigne, lors de son écriture dans les années 90-100, qu'il y eut rivalité entre le mouvement des disciples de Jésus et les baptistes<ref name="Geoltrain_XV">Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard et le Monde de la Bible, Folio, 2000, Modèle:P..</ref> ne l'ayant pas reconnu comme Messie. Modèle:Citation<ref name="Geoltrain_XV"/>. La communauté des mandéens, composée de fidèles de Jean le Baptiste, verra en lui l'ennemi de Jésus-Christ<ref>Simon Légasse, « Jean Baptiste et Jésus dans les Évangiles synoptiques », dans Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, « Folio », 2000, Modèle:P..</ref>.

Modèle:Citation Parmi ceux visés par la polémique se trouvent d'autres baptistes Modèle:Citation Pierre Geoltrain estime toutefois que l'on ne peut pas savoir si la rivalité entre les deux groupes remontait à la période où le Baptiste était encore vivant<ref name="Geoltrain_XV"/>.

Années 50-90

L'Évangile selon Jean et l'arrière-plan des Actes des Apôtres laissent percevoir une lutte d'influence entre les disciples du Baptiste, qui voient en lui le Messie (Modèle:BFR), et ceux de Jésus<ref name="F.Blanchetière_pages217et218">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Modèle:P..</ref>.

Selon les Actes, vers 50 à Éphèse (province proconsulaire d'Asie), un Juif de naissance, venant d'Alexandrie et nommé Apollos (ou Apollonios<ref group=v>En Modèle:BFR du Texte occidental des Actes des Apôtres.</ref>), est considéré par des disciples de Paul de Tarse comme faisant partie de leur mouvement, « bien qu'il connût seulement le baptême de Jean<ref group=v>Nouveau Testament, Actes des Apôtres, Modèle:BFR.</ref>,<ref name="Blanchetière_229">Modèle:Ouvrage, Modèle:P.229.</ref> (le Baptiste) ». Ainsi, la prédication de Jean le Baptiste avait fait des adeptes en Égypte. Selon François Blanchetière, Apollos, « formé à Alexandrie dans un milieu qui ressemblait aux Thérapeutes de Philon, avait adopté le baptême de Jean. Les membres du mouvement attendaient avec impatience la venue du Christ, le roi messianique qui les délivrerait de la domination des Romains »<ref name="Blanchetière_229"/>. Comme les membres de la communauté d'Éphèse, Apollos devient alors « adepte de la Voie du Seigneur » (ou instruit de la Voie du Seigneur), ce qui est le nom des partisans de Jésus<ref group="N">Nouveau Testament, Actes des Apôtres, Modèle:BFR : « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquila, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. »</ref>. Les communautés messianistes d'Égypte ont probablement disparu Modèle:Incise lors du massacre des Juifs d'Égypte sous Trajan qui a suivi la révolte des exilés (116-117).

Les mandéens

Modèle:Article détaillé Selon la tradition des mandéens, leur communauté se serait formée autour de Jean Baptiste. Ils pourraient faire partie de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Selon eux, et notamment le Haran-Gawaita<ref name="Grabbe1992_p510">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. Modèle:II, Fortress Press, Minneapolis, 1992, Modèle:P..</ref>, leur départ de Palestine aurait eu lieu en 37-38<ref name="Grabbe1992_p510"/>.

Pour André Paul ou Simon Claude Mimouni, les groupes mandéens existant actuellement en Irak et en Iran relèvent du seul courant vraiment baptiste qui ait persisté jusqu'à aujourd'hui<ref name="André Paul">André Paul, Les mouvements baptistes.</ref>,<ref name="Mimouni228_229">Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, Modèle:P.228-229.</ref>.

Baptisme et baptême de Jean

Modèle:Article détaillé

Fichier:Bautismo de Cristo. Goya.tif
Baptême du Christ par Francisco de Goya. 1780.

Lors de son apparition au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, Modèle:Citation<ref>Paul B. Fenton, Roland Goetschel, Expérience et écriture mystiques dans les religions du livre, Leyden, éd. Brill, 2000,Modèle:P..</ref>.

Selon François Blanchetière, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, outre les esséniens Modèle:Citation<ref name="Blanchetière_50">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Modèle:P..</ref> (vers 70).

Selon André Paul, Jean Baptiste Modèle:Citation<ref name="APaul_MvtBaptistes">André Paul, Les mouvements baptistes, § Flavius Josèphe et Jean le Baptiste, dans Clio, mai 2005 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Devenu un Modèle:Citation<ref name="APaul_MvtBaptistes"/>, son surnom Modèle:Citation<ref name="APaul_MvtBaptistes"/>. Modèle:Citation<ref name="APaul_MvtBaptistes"/>. Le baptême de Jean servait également à « purifier le corps », l'âme étant purifiée au préalable « par la justice »<ref group=j name="FlaJosXVIII_116_118">Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 116-118.</ref>.

Jean-Baptiste proclamait un baptême de repentir en vue de la rémission des péchés, ce qui le situe dans l'espérance juive d'un Nouvel Exode qui viendrait renouveler définitivement l'Alliance. Il concevait le baptême qu'il administrait non comme une purification des souillures rituelles, mais comme une expiation des fautes morales et devait être perçu comme étant dans le prolongement, sans pour autant la satisfaire, de la prophétie de Daniel annonçant un oint qui mettrait un terme au péché et absoudrait les fautes (Daniel 9, 24). Enfin par son baptême "au-delà du Jourdain "(Jean 10, 40), Jean Baptiste faisait passer ceux qui venaient à lui à travers le Jourdain, comme lors de la traversée de ce cours d'eau au terme du premier Exode<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Si Jean le Baptiste Modèle:Citation<ref name="APaul_MvtBaptistes"/>, Modèle:Citation<ref name="APaul_MvtBaptistes"/>.

Culte

Fêtes de saint Jean Baptiste

Modèle:Article connexe

Saint Jean Baptiste, la Vierge Marie et Jésus-Christ sont les trois seules personnes que l'Église orthodoxe célèbre par trois fêtes le jour de leur conception, celui de leur nativité et celui de leur mort. Les fêtes de Jean Baptiste sont les suivantes :

Fichier:John the Baptist (15th c., Rublev museum) detail.jpg
Icône orthodoxe de saint Jean Baptiste.

Les Églises chrétiennes fêtent sa nativité, aussi bien en Orient qu’en Occident, six mois avant Noël, le Modèle:Date-, au moment du solstice d’été<ref group=v>Évangile selon Luc, Modèle:BFR et Modèle:BFR.</ref> ; c’est une exception à la tradition de fêter les saints le jour de leur mort<ref>« Nativité de saint Jean Baptiste », sur catholique.org.</ref>,<ref group="N">Augustin d'Hippone, Œuvres complètes de saint Augustin, Modèle:Vol.20, Louis Vivès, Paris, 1873, sermon CXCVI, Modèle:P.326 : Modèle:Citation.</ref>. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d’été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et des feux cérémoniels allumés. La pratique des feux de la Saint-Jean, directement hérités des fêtes polythéistes du solstice d'été, reste très vivace dans de nombreuses villes et villages du monde occidental.

Comme la fête de Noël pour la date de naissance de Jésus, la date du Modèle:Date- pour fêter celle de Jean Baptiste a été choisie au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Najjar_123">Alexandre Najjar, Saint Jean Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, Modèle:P.123.</ref>. Les deux naissances sont ainsi placées à six mois d'écart, trois jours après chaque solstice, moment où, avec un moyen d'observation rudimentaire, on peut voir que la durée des jours commence à augmenter (Modèle:Date-), ou à diminuer (Modèle:Date-). Pour l'Église catholique parvenue au pouvoir, il s'agit à la fois de « recouvrir » deux fêtes païennes par des fêtes devenues chrétiennes, mais aussi d'illustrer tant l'écart de six mois entre les nativités de Jean et de Jésus<ref group="v">Luc 1, 24-27 et 36 : Modèle:BFR.</ref> que la phrase attribuée au Baptiste parlant de Jésus : Modèle:Citation<ref>Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, 2008, Modèle:P.238.</ref>,<ref group=v>Modèle:BFR, Évangile attribué à Jean, 3, 30, Traduction de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf.</ref>. Pour Alexandre Najjar, Modèle:Citation<ref name="Najjar_123"/>. Modèle:Citation<ref name="P2MUX1" />. Pour Claudine Gauthier, cette opposition si complète les ramène à l’unité et en fait des quasi-jumeaux.

Saint patron

Jean le Baptiste est le saint patron de :

Reliques

Fichier:Geertgen tot Sint Jans 005.jpg
Rufin, traduisant Eusèbe relate la tradition étonnante du « second martyre » de Jean le Baptiste : la profanation de son tombeau à Sebaste par les soldats de Julien l'Apostat en 362, les os étant brûlés mais certains récupérés par les chevaliers de Saint-Jean (tableau de Geertgen tot Sint Jans vers 1484)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les reliques attribuées à Jean Baptiste existent dans presque tous les pays chrétiens et à Damas, en pays musulman. Prétendues reliques car elles font l'objet, comme tous les corps des saints, d'un commerce international au Moyen Âge et que l'invention de reliques, même fausses, est souvent réalisée à des moments cruciaux pour les églises ou communautés monastiques, leur permettant de « sortir de difficultés financières, de réaffirmer le pouvoir d'un évêque, de défendre le bien-fondé d'une réforme, etc.<ref>Modèle:Article.</ref> » Des éclats d'os du saint sont même vendus sur des sites web comme eBay<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le tombeau de Sebaste (Samarie)

Fichier:Nabi Yahya Mosque, Sebastia, c. 1920.jpg
La mosquée du Nabi Yahya (du prophète Jean (le Baptiste) à Sebastia, près de Naplouse (Cisjordanie), site traditionnel où se trouvait la tombe du Baptiste.

Plusieurs textes anciens font état au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de l'existence du tombeau de Jean Baptiste à Sebaste en Samarie, saint Jérôme témoignant des miracles liés à ce lieu de pèlerinage qui avait vertu de chasser les démons et de guérir les possédés<ref>Saint Jérôme, Ep. 103.</ref>. Théodoret de Cyr en fait aussi état<ref>Alexandre Najjar mentionne saint Jérôme, Théodoret de Cyr et Rufin d'Aquilée, Saint Jean Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, Modèle:P..</ref>. Rufin d'Aquilée accuse même l'empereur Julien (361-363) d'avoir ordonné la destruction de celui-ci et l'incinération du corps qui s'y trouvait, « les os brulés<ref>Alexandre Najjar qui cite ici : Eugenio Alliata et Michele Piuccirillo, La tombe de Jean Baptiste, Le Monde de la Bible, Modèle:P..</ref> et jetés au vent<ref name="Najjar_108">Alexandre Najjar, Saint Jean Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, Modèle:P.108.</ref> ». Cet empereur est connu pour son écrit contre les chrétiens, qu'il appelle « les Galiléens »<ref name="Blanchetière_139">François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Modèle:P..</ref>.

Toutefois, les historiens n'accordent que peu de crédit à ces relations polémiques, émanant d'auteurs chrétiens très hostiles à cet empereur<ref group="N">Selon Robert Browning, un auteur chrétien comme Grégoire de Nazianze va jusqu'à le considérer Modèle:Citation Modèle:Citation La large diffusion que l'Église a faite de ses deux oraisons sur Julien, en a fait le point de vue dominant dans la partie orientale de l'Empire. Une version légendaire de la vie de Julien et l'Histoire de l'Église de Sozomène, écrite vers le milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, dont une version arménienne antérieure est connue, se réjouissent aussi de sa mort, après avoir présenté un débat allégorique entre des saints ressuscités qui attribuent à Julien tout un tas de méfaits. Même si un auteur comme Augustin d'Hippone émet un point de vue plus nuancé sur Julien lorsqu'il le mentionne incidemment dans sa Cité de Dieu, la charge initiée par Grégoire de Nazianze sera encore amplifié par l'imagination populaire par la suite.Modèle:Cf. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, Modèle:P..</ref> qui avait voulu revenir à la tolérance religieuse<ref>Yannis Constantnidès, dans Julen l'apostat, Défense du paganisme : contre les Galiléens.</ref>,<ref>Salomon Frieder, La tolérance religieuse dans l'histoire sociale de l'Europe : du Moyen Âge à la Révolution française), Impr. des arts et métiers, 1957, Modèle:P..</ref>,<ref>René Braun, Jean Richer, L'Empereur Julien : de la légende au mythe, 1981.</ref>, avait mis en place une législation anti-chrétienne<ref>Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, Modèle:P..</ref> et tenté d'organiser une « église païenne »<ref group=j>Modèle:Cf. Ammien Marcellin, Histoires, livre Modèle:XXII.</ref>,<ref>Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, Modèle:P..</ref>.

En 333, le pèlerin anonyme de Bordeaux ne signale pas la présence de ce tombeau. Cette localisation près de Sébaste, impliquerait que la forteresse Machareous dont parle Flavius Josèphe ne serait pas Macheronte au fin fond sud de la Pérée, mais la forteresse Machareous, située par le même auteur au nord de la forteresse de l'Alexandrion dans d'autres de ses volumes.

Alexandre Najjar n'a toutefois aucun doute et raconte cette Modèle:Citation<ref name="Najjar_108"/>. D'après lui, des moines auraient sauvé une partie des ossements Modèle:Citation<ref name="Najjar_108"/>. C'est en tout cas ce que relate Rufin d'Aquilée.

Par contrecoup, la dispersion des cendres et l'anéantissement du corps de saint Jean-Baptiste rehausse la valeur de la relique insigne de son chef, possession revendiquée par plusieurs sanctuaires<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En suivant ce cheminement, certains pensent donc que le corps du prophète, se trouverait sous le mur nord de la grande église d'Alexandrie, découvert en 1976<ref name="Najjar_108"/>,<ref group="N">Pendant des fouilles destinées à renforcer les fondations pour restaurer l'église, les ouvriers ont trouvé une crypte. On a retrouvé dans cette crypte des reliques de la grande église d'Alexandrie, (cf. Marc Jeanson, La Lumière du désert (DVD)). Cette découverte ainsi que des traditions remontant au Moyen Âge qui disent que le « corps [de Jean Baptiste] se trouve dans la grande église de Saint Macaire sous le mur Nord », suffisent à certains chrétiens pour penser qu'il est enterré ici.</ref>. Mais de nombreux édifices religieux pensent, ou ont pensé, détenir ce corps. Ainsi un tombeau qui pourrait contenir la tête de Jean Baptiste (Yahya) se trouve dans la Grande Mosquée des Omeyyades de Damas, construite à partir de 705 sur l'emplacement de la basilique byzantine dédiée à Saint-Jean-Baptiste<ref>Phillip K. Hitti, History of Syria, Including Lebanon and Palestine, Gorgias Press, 2004, Modèle:P..</ref>. Selon Ibn Asakir, auteur d'un dictionnaire biographique de l'histoire de Damas en Modèle:Nb, lors de la construction de la mosquée le calife Al-Walīd aurait choisi de conserver à l'intérieur de son enceinte, la tête de Jean Baptiste dans son site original<ref>Jill Caskey, Adam S. Cohen, Linda Safran, Confronting the Borders of Medieval Art, 2011, Brill, Leyde et Boston, Modèle:P..</ref>.

La grotte de Jean Baptiste

En 2004, l'archéologue Modèle:Lien prétend avoir trouvé la grotte de Jean le Baptiste<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> dans la vallée sauvage du kibboutz Tzouba près d'Ein Kerem où une tradition locale, qui selon le moine Theodericus du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle remonte à l'impératrice Hélène<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, fixe le village de naissance de Jean Baptiste. Toutefois, aucun texte antique ne vient à l'appui de cette tradition. Cette découverte laisse sceptique les historiens<ref>Modèle:Article.</ref>. L'essentiel de ce qui a été trouvé est une grande citerne qui, selon Gibson, aurait servi de fonts baptismaux. Toutefois, les immersions des baptistes antiques devaient se faire impérativement dans de l'eau vive. Les fouilles archéologiques débutées en 1999, ont aussi mis en évidence des poteries datées du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et des graffitis probablement de moines byzantins du {{#switch: V

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}} dont un qui représente un personnage vêtu d'une peau de bête et tenant dans sa main gauche un bâton pastoral<ref>Graffiti du personnage vêtu d'une peau de bête.</ref>, rappelant la représentation de saint Jean Baptiste dans l'art byzantin<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La tête de Jean Baptiste

Fichier:Le chef de Saint Jean le Baptiste à Amiens.jpg
Cathédrale d'Amiens, le chef de saint Jean Baptiste dans son reliquaire, œuvre de Placide Poussielgue-Rusand (1876).

L'auteur anonyme (probablement un clerc séculier) de La Vie Saint Jehan-Baptiste en 1322 rapporte que dès l'origine, la tête du saint n'a pas été inhumée avec ses os. De plus, l'histoire des trois inventions du chef de Jean le Baptiste est assez confuse à cause du nombre des informations divergentes fournies par des sources de différentes époques<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La divergence de ces traditions hagiographiques explique que de nombreuses églises ont revendiqué détenir comme relique insigne tout ou partie de la tête de Jean Baptiste<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :

Italie

France

Syrie

Les doigts de Jean Baptiste

Principales églises

Modèle:Article détaillé

Jean le Baptiste dans l'islam

Comme dans la tradition chrétienne, dans le Coran (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), Jean le Baptiste (« Yahyâ », يحيى en arabe) et Jésus (« ʿĪsā », عيسى) sont cousins.

Le Coran décrit Jean le Baptiste (Yahyâ, en arabe) comme un prophète d'Allah envoyé à son peuple. Il apparaît, dans le Coran, comme prédestiné à l'ascèse et à la « vertu absolue »<ref name=":0">Pierre Lory, « Jean-Baptiste » dans le Dictionnaire du Coran, p. 435-436.</ref>. Le Coran raconte sa naissance, d'un père âgé et d'une mère stérile. D'après les exégètes, il reçoit en particulier de Dieu la tendresse, la pureté et la piété<ref name=":0" />. Sa mort est évoquée dans les histoires des Prophètes avec des variantes par rapport aux récits évangéliques, les auteurs rajoutant une jalousie amoureuse de la femme du roi. Certains récits concluent sur la punition du roi, celle-ci étant l'invasion de Babylone par Nabuchodonosor. Les historiens soulignent l'anachronisme historique de ces récits<ref name=":0" />.

Fichier:Shrine of John the Baptist, Great Umayyid Mosque, Damascus.jpg
Le reliquaire de la Grande Mosquée des Omeyyades à Damas qui, selon la tradition musulmane, contient la tête de Jean le Baptiste.

Au verset 7 de la sourate 19, Allah dit : « Son nom sera Yahya. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme. » Pour Pierre Lory, « Le Coran insiste sur le nom donné à l'enfant, nom qu'il serait le premier à porter. Il y a là sans doute un écho à l'Évangile de Luc<ref group="v">Évangile selon Luc, 1, 59-64.</ref>. Faut-il voir dans la tendresse (hanân ; sourate 19, verset 3) que lui accorde Dieu une allusion à son nom hébraïque Yohanan ? Quoi qu'il en soit, le nom coranique de Jean, Yahyâ, évoque des connotations très particulières, la racine h. y. y. signifiant la vie<ref>Pierre Lory dans le Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, Modèle:P.435.</ref>. »

Les auteurs musulmans ont beaucoup écrit sur Jean-Baptiste. Décrit dans le Coran comme devant annoncer une « parole venant de Dieu », il est, pour les exégètes l'annonciateur de la venue de Jésus, lui-même considéré comme la Parole de Dieu. Selon certains récits, il se prosternait devant Jésus avant sa naissance<ref name=":0" />.

Jean-Baptiste, ascète par excellence, est le prophète qui n'a jamais péché. Un hadith dit : « Chaque prophète a transgressé ou a eu envie de le faire, excepté Jean, qui n'a ni péché, ni eu envie de le faire. » Un autre dit : « Tous les fils d'Adam comparaîtront au jour de la Résurrection en ayant commis des péchés, sauf Jean fils de Zacharie<ref name=":0" />. » Ainsi, les auteurs évoquent en particulier son abstinence sexuelle même si ce point fait débat, l'islam déconseillant le célibat. Pour certains auteurs, Jean le Baptiste n'aurait pas pu physiquement ressentir le désir, tandis que d'autres refusent qu'un prophète puisse avoir un tel défaut physique<ref name=":0" />.

Jean-Baptiste fait partie avec Zacharie, Maryam et 'Isâ de la "famille d'Imran"<ref name=":0" />.

Jean le Baptiste dans les arts

Modèle:Article détaillé

En musique

En peinture

En sculpture

Cathédrale d'Amiens

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Sources antiques

Versets de la Bible ou du Coran

Modèle:Références

Flavius Josephe et autres auteurs antiques

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Historiens

Essais

Articles connexes

Modèle:Colonnes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail