Simon Leys
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Simon Leys, nom de plume de Pierre Ryckmans, né le Modèle:Date de naissance à Uccle et mort le Modèle:Date de décès à Sydney, est un écrivain, essayiste, critique littéraire, traducteur, historien de l'art, sinologue et professeur d'université de double nationalité belge et australienne<ref>Cette deuxième nationalité acquise en 2010.</ref>, de langue française et anglaise et de confession catholique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Susan Wyndham, « The death of Pierre Ryckmans and his alter ego Simon Leys », The Sydney Morning Herald, 11 août 2014.</ref>.
Pierre Ryckmans commence sa carrière de sinologue par des traductions et des recherches sur la peinture chinoise en particulier avec sa thèse sur l'oeuvre de Shitao : Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère. Contribution à l'étude terminologique des théories chinoises de la peinture (1970). Pour son ouvrage La Vie et l'œuvre de Su Renshan, rebelle, peintre et fou, 1814-1849 (1970), il reçoit le prix Stanislas Julien de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Par ailleurs, sous le pseudonyme de Simon Leys, il fut l'un des premiers intellectuels à dénoncer la révolution culturelle chinoise et la maolâtrie en Occident en publiant sa trilogie Les Habits neufs du président Mao (1971), Ombres chinoises (1974) et Images brisées (1976). L'opposition d'intellectuels catholiques français maoïstes lui coûtera, en 1971, la perspective d'une carrière à l'université française. Son œuvre porte notamment sur la politique et la culture traditionnelle en Chine, la calligraphie, la littérature française et anglaise (notamment des auteurs catholiques), la mercantilisation de l’université, et la mer dans les œuvres littéraires. Modèle:Sommaire
Biographie
Origines sociales et familiales
Pierre Ryckmans est né le Modèle:Date à Uccle, une commune bourgeoise de Bruxelles, dans une maison de l’avenue des Aubépines. Sa famille, qui appartient à la grande bourgeoisie catholique belge, est d'origine malinoise et anversoise : il est le fils d'un éditeur, le petit-fils d'Alphonse Ryckmans, homme politique conservateur, conseiller communal d'Anvers puis vice-président du Sénat, le neveu de Pierre Ryckmans, gouverneur général du Congo belge et du Ruanda-Urundi de 1934 à 1946, et de Gonzague Ryckmans, professeur à l'Université de Louvain et sommité mondiale de l’épigraphie arabique<ref name="LLB">Philippe Paquet, « Le sinologue belge Simon Leys est décédé », La Libre Belgique, 11 août 2014.</ref>,<ref name="Pierre Mertens">Pierre Mertens, Réception de Simon Leys, Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 30 mai 1992.</ref>. Il grandit au sein d'une grande famille avec ses deux frères et sa sœur, et aussi de nombreux cousins dont les huit enfants du gouverneur du Congo<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Études
Il fréquente l’école des Servites de Marie, non loin de la maison familiale, puis fait ses humanités gréco-latines au collège diocésain Cardinal Mercier de Braine-l'Alleud, où un de ses maîtres, l’abbé Voussure, Modèle:Citation<ref name="LLB"/>.
Il développe son habileté pour le dessin au contact de Jacques Laudy, un ami de sa famille, dont il fréquente l'atelier. L'art graphique, et plus particulièrement la peinture, restera sa grande passion durant toute sa vie<ref name="LLB" />.
À partir de 1953, il étudie le droit et l'histoire de l'art à l'université catholique de Louvain<ref name="LLB"/>.
Voyage en Chine
En 1955, à l'âge de dix-neuf ans, il perd son père prématurément<ref name="LLB"/>. En mai, il participe au voyage d'une délégation de dix jeunes Belges invités durant un mois en Chine, séjour encadré au cours duquel il prend part à un entretien avec Zhou Enlai, le numéro 2 chinois<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « An Interview with Pierre Ryckmans », China Heritage Quarterly, no 26, juin 2011.</ref>.
Ce séjour le rend favorable à la révolution chinoise<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, The Cameras Can Lie, AIM (Accuracy In Media) Report, February 1978 : Modèle:Citation étrangère.</ref> et au régime maoïste : Modèle:Citation étrangère bloc<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Ryckmans (Simon Leys), an old China hand, died on August Modèle:11th, aged 78, The Economist : Modèle:Citation étrangère.</ref>, mais aussi le persuade d'apprendre le chinois afin de pouvoir s'ouvrir à la langue et à la culture du pays :
- My overwhelming impression (a conclusion to which I remained faithful for the rest of my life) was that it would be inconceivable to live in this world, in our age, without a good knowledge of Chinese language and a direct access to Chinese culture<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Hall of Uselessness, My First Trip to China, excerpts from Simon Leys’ recent writings and interviews, 2012-09-05.</ref>.
Il achève ses études d'histoire de l'art et s'initie à la calligraphie<ref name="Pierre Mertens"/>.
À l'été 1958, il embarque à Étel, dans le Morbihan, sur l'un des derniers dundées-thoniers en activité. Il rédige aussitôt le récit de cette marée<ref group="note">La marée est une campagne de pêche en langage de vieux marins.</ref>, qui sera publié quarante-cinq ans plus tard, sous le titre de Prosper<ref>Présentation de Prosper, de Simon Leys, illustré par Gildas Chasseboeuf, Le Chasse-Marée, Modèle:N°, 6 avril 2012.</ref>.
Séjours à Taïwan et au Japon
Après avoir voyagé en Afrique et en Asie, il obtient, du gouvernement de Chiang Kai-shek, une maigre bourse d'études pour Taïwan, où il s'inscrit à la section des Beaux-Arts de l’Université nationale de Taïwan<ref name="Pierre Mertens"/>. Il a pour professeur Pu Hsin-yu, cousin du « dernier empereur » Pu Yi, et se documente pour sa future thèse de doctorat sur Shitao, un artiste peintre chinois de la dynastie Qing<ref name="LLB"/>. En 1960, il passe six mois au Japon, il commence à apprendre le japonais et donne des cours de français à des étudiants. Il réside cinq mois à Tokyo puis rejoint Kyoto<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Voyage aux États-Unis et objecteur de conscience
De retour à Taïwan, il doit repartir en Modèle:Date-, pour rejoindre la Belgique et effectuer son service militaire, du moins le croit-il. Pierre Ryckmans embarque sur un vieux cargo chinois, traverse le Pacifique Nord, en plein hiver, dans une mer déchaînée, ce qui l'enchante. Il passe des heures sur le pont à admirer la mer. Par ailleurs il profite de la traversée pour lire Two Years Before the Mast (Deux années sur le gaillard d'avant) de Richard Henry Dana, Jr. et les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, il indiquera cinquante ans plus tard que ces livres l'accompagnent encore. Arrivé à la fin février en vue des côtes américaines, le cargo remonte la Columbia River jusqu'à Longview. Puis il traverse les États-Unis, en prenant son temps avec les bus de Greyhound. Les paysages exotiques se succèdent avec l'ouest américain, le Midwest, les grandes villes de l'est et leurs « sublimes musées ». Il découvre enfin New York, qui après la Rome baroque quelques années plus tôt et Kyoto, constitue un « choc esthétique » mémorable. Fin avril Pierre Ryckmans quitte à regret New York, n'ayant pas eu le temps de visiter tout Manhattan, et embarque pour rejoindre Le Havre à bord du paquebot Liberté. Revenu en Belgique, il s'attelle d'abord à terminer son mémoire de fin d'études en histoire de l'art<ref>Modèle:Harvsp</ref>. À l'issue de ce travail il obtint une « grande distinction » pour son mémoire. Celui-ci sera le prélude à sa thèse de doctorat<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Par ailleurs le Modèle:Date-, le parlement belge promulgue une réforme qui permet à certains jeunes de substituer au service militaire un service civil. Trois semaines avant d'être appelé sous les drapeaux Pierre Ryckmans peut bénéficier de la réforme<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il obtient donc le statut d'objecteur de conscience et, en remplacement du service militaire, accomplit trois années de « coopération au développement » d’abord à Singapour, où, grâce à l’écrivaine Han Suyin, il peut étudier et enseigner en chinois à l'université de Nanyang. Soupçonné d’être pro-communiste par le régime de Lee Kuan Yew, il fait ses valises en 1963 et s’installe à Hong Kong, à l'époque colonie britannique<ref name="LLB"/>.
Vie de bohème à Hong-Kong
Pendant son séjour de plus de deux ans à Hong Kong, la vie que mène Pierre Ryckmans n'est pas sans ressembler à une version asiatique de Scènes de la vie de bohème<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Hall of Uselessness: Collected Essays by Simon Leys, reviewed by Angelo Paratico, Asian Review of Books, 15 septembre 2013 : Modèle:Citation étrangère</ref>, partageant avec trois amis, un artiste et deux étudiants, ce qu'ils appellent Modèle:Citation, une misérable cahute<ref group="note">En 2012, Simon Leys publie un livre au titre étrange, Le studio de l'inutilité. Celui-ci fait référence à une calligraphie qui décorait la cabane d'un bidonville de Hong Kong où il vit deux ans durant avec trois amis étudiants et artistes.</ref> d'un bidonville de réfugiés du quartier de Kowloon<ref>Simon Leys et le studio de l'inutilité, Simon Leys, 2011 : Modèle:Citation</ref>. Pour Simon Leys, Modèle:Citation<ref>Pierre-Edouard Deldique, Seul contre tous, Simon Leys montra le vrai visage du maoïsme, RFI, 11 septembre 2015.</ref>. Il donne des cours au New Asia College, embryon de la future université chinoise<ref name="LLB"/>, mais étant insuffisamment rémunéré et devant faire face à la cherté des loyers, il complète son salaire en rédigeant tous les quinze jours, de 1967 à 1969, un rapport analysant le déroulement des événements en Chine, pour le compte de la délégation diplomatique belge de Hong-Kong<ref>Modèle:Article.</ref>. Ces rapports seront à l'origine de son livre Les Habits neufs du président Mao<ref name="Pierre Mertens"/>. Par ailleurs, il donne des cours à l’Alliance française de la colonie anglaise. C'est à cette époque qu'il rencontre le sinologue René Viénet, alors membre de l'Internationale situationniste<ref group="note">René Viénet sera ultérieurement l'auteur d'un film, Chinois, encore un effort pour être révolutionnaires !, sorti en 1977.</ref>, par l'entremise d'un autre sinologue, Jacques Pimpaneau, qui donne lui aussi des cours au New Asia College<ref name="LS13082014"/>. René Viénet, qui estime que les journaux chinois de Hong Kong ne donnent pas de la révolution culturelle une version aussi aseptisée que les écrits des sinologues et journalistes occidentaux, obtient l'accord de Pierre Ryckmans pour que son essai, Les Habits neufs du président Mao, soit publié par la maison d'édition parisienne Champ libre, dirigée par Gérard Lebovici<ref name="LS"/>.
Mariage et thèse de doctorat
Le Modèle:Date, Pierre Ryckmans épouse Han-fang Chang<ref name="MicFor">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Forsythe, Pierre Ryckmans, 78, Dies; Exposed Mao’s Hard Line, The New York Times, August 14, 2014.</ref>, une journaliste<ref name="WW">Biographie de Simon Leys, Who's who.</ref> rencontrée lors de son séjour à Taïwan. Le couple aura quatre enfants, dont des jumeaux, Marc et Louis, nés le Modèle:Date- à Hong Kong<ref name="lalibre.be">Philippe Paquet, « Affaire Simon Leys : longue marche pour la vérité et la justice », Lalibre.be, 12 décembre 2011.</ref>.
Pour sa thèse de doctorat, il traduit et commente un chef-d'œuvre de l'histoire de l'art chinois, le traité de peinture écrit par Shitao, dont le nom se traduit par Citrouille-amère, véritable génie créatif du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Daniel Sanderson, An Interview with Pierre Ryckmans, China Heritage Quarterly, No 26, June 2011.</ref>. Elle sera publiée, en 1970, par l'Institut belge des hautes études chinoises à Bruxelles, sous le titre Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère. Contribution à l'étude terminologique des théories chinoises de la peinture<ref name="RoCal">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rowan Callick, Pierre Ryckmans’ early books triggered outrage and controversy in Europe, The Australian, 12 août 2014.</ref>.
De Pierre Ryckmans à Simon Leys
En 1971, alors qu'il a passé plusieurs années à Hong Kong, « un poste d'observation privilégié de la Chine »<ref name="PH">Pierre Haski, Mort de Simon Leys, pourfendeur des intellectuels maoïstes français Rue89, 11 août 2014</ref>, mais sans être retourné en Chine communiste depuis 1955<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ian Buruma, The Man Who Got It Right, review of The Hall of Uselessness: Collected Essays by Simon Leys, New York Review of Books, August 15, 2013 : Modèle:Citation étrangère.</ref>, il publie, sous le pseudonyme de Simon Leys, aux éditions situationnistes Champ libre, Les Habits neufs du président Mao, un ouvrage sur la révolution culturelle chinoise. Le titre est une référence au conte de Hans Christian Andersen, Les Habits neufs de l'empereur, où un enfant dit candidement ce qu'il voit quand passe le grand-duc dans ses fameux habits neufs : Modèle:Citation. Sur les conseils de son éditeur, il a décidé de prendre un nom de plume<ref>Pierre Souyri, Simon Leys, Les Habits neufs du Président Mao, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1973, volume 28, numéro 4</ref>, pour ne pas risquer de devenir persona non grata en république populaire de Chine. Il a choisi comme prénom « Simon », en référence au nom originel de l'apôtre Pierre, et comme nom « Leys », en hommage au personnage du roman de Victor Segalen, René Leys, publié en 1922, dans lequel un jeune Belge (tout comme Pierre Ryckmans), présent en Chine dans les derniers mois de la dynastie Qing, divertit son employeur avec le récit des intrigues et des conspirations se nouant à l'intérieur du palais impérial<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Ryckmans (Simon Leys), an old China hand, died on August Modèle:11th, aged 78, The Economist, 23 août 2014 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Enfin, le pseudonyme renverrait par ailleurs à une dynastie de peintres anversois dont le plus célèbre fut Henri Leys<ref name="LLB"/>.
Dénonciation de la révolution culturelle en Chine
Modèle:Article connexe La thèse centrale du livre de Simon Leys, Les Habits neufs du président Mao publié en 1971, est que la révolution culturelle fut un coup politique lancé par Zhou Enlai et Mao Zedong afin de reprendre le contrôle de l’État, qu'ils avaient perdu. Simon Leys explique ainsi sa position : Modèle:Citation bloc
Pour sa thèse, Simon Leys s'est inspiré du bulletin hebdomadaire China News Analysis publié à Hong Kong par le jésuite hongrois László Ladány, directeur d'un centre recueillant et analysant les informations sur la situation en Chine à l'époque : Modèle:Citation Toutes les ambassades et consulats étaient abonnés à ce bulletin qui professait que la révolution culturelle était Modèle:Citation. Leys a reconnu s'être inspiré des numéros 759, 761, 762, 763 (mai à Modèle:Date-) pour écrire Les habits neufs du président Mao<ref>A propos de Pierre Ryckmans, alias Simon Leys, et des sources qui ont inspiré 'Les Habits neufs du président Mao', Églises d'Asie, 21 août 2014 : Modèle:Citation.</ref>.
Ces idées avaient aussi été anticipées dès Modèle:Date- à Paris, dans une brochure intitulée Le point d'explosion de l'idéologie en Chine, qui décrivait la révolution culturelle comme une « fantastique montée des surenchères dans la lutte pour la totalité du pouvoir », où la faction soutenue par « Mao a commencé son offensive publique contre les positions solides de ses adversaires en faisant marcher les étudiants »<ref>Texte de René Viénet reproduit dans International situationiste, Modèle:N°, pp. 3-12 (lire en ligne).</ref>.
Critiques contemporaines
Dès la parution du livre Les Habits neufs du président Mao, Simon Leys est critiqué par les membres de la revue Tel Quel, dont Philippe Sollers<ref name="CH">Claude Hudelot, Simon Leys, pourfendeur clairvoyant de Mao et du maoïsme, blog La Cina è vicina sous Mediapart, 11 août 2014.</ref> est un des principaux animateurs<ref>L'écrivain et sinologue Pierre Ryckmans est mort, Le Monde, 11 août 2014 : Modèle:Citation</ref>. Simon Leys qualifiait ces contradicteurs de « maoïstes mondains »<ref>La disparition de Simon Leys, France culture, 11 août 2014 : Modèle:Citation</ref>. En effet, à l'époque, l'intelligentsia parisienne voit d'un œil favorable le dirigeant chinois<ref name="Fig">Sébastien Lapaque, « Simon Leys / maoïstes français : un visionnaire au royaume des aveugles », Le Figaro Magazine, semaine du 25 août 2017, p. 20-23.</ref>.
Pour le sinologue Jean Daubier, qui a vécu et travaillé comme traducteur en Chine lors de la révolution culturelle<ref>Compte rendu de {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A History of the Chinese Cultural Revolution, Translated by Richard Seaver, Vintage Books, New York, 1974, in Focus on Asian Studies, 1973, p. 31.</ref> (de 1966 à l'été 1968) et qui est l'auteur d'une Histoire de la révolution culturelle prolétarienne en Chine parue en 1970, Modèle:Citation.
Le journaliste Alain Bouc, correspondant du Monde à Pékin, y voit Modèle:Citation.
L'écrivain Pierre Souyri trouve que si Leys, dans Les Habits neufs du Président Mao, Modèle:Citation, en revanche son Modèle:Citation, et l'Modèle:Citation. Si Mao n'avait été que le « fétiche de bois » réduit à l'impuissance dont parle Leys, comment aurait-il pu mettre en place, se demande Souyri, un appareil de coup d'État à l'insu de ses adversaires et déclencher un mouvement de masse aussi ample pour satisfaire ses ambitions personnelles. Pour Souyri, il se pourrait bien que l'irrationalité des comportements d'une nation tout entière que supposent les explications fournies par Leys, Modèle:Citation de ce dernier<ref>Pierre Souyri, « La « Révolution culturelle » ou le serpent qui se mord la queue » (compte rendu de Les habits neufs du Président Mao par Simon Leys), in Annales, Économie, Sociétés, Civilisations, 1973, vol. 28, No 4, Modèle:P., en part. Modèle:P..</ref>.
Aux yeux de l'universitaire Edward Friedman, Leys, qui se dit ancien sympathisant de la révolution chinoise, est gagné par le désenchantement. On peut dire de Leys ce qu'on pouvait dire de ceux qui avaient porté aux nues la révolution bolchévique avant de la décrier. Le tout nouveau rejet n'est que l'inverse de l'ancienne foi aveugle mais cela ne fait pas de Leys le meilleur juge de ce qu'il a autrefois adoré<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Edward Friedman, Modèle:Pdf Simon Leys Hates China, America Loves Simon Leys, compte rendu de The Chairman's New Clothes et de Chinese Shadows, in Bulletin of Concerned Asian Scholars, Vol. 10, No 3, July-September 1978, Modèle:P., en part. Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
Réactions ultérieures
Trente ans plus tard, Philippe Sollers reviendra sur sa critique des analyses de Simon Leys<ref>Philippe Sollers, Deux et deux font quatre, Le Monde, 3 avril 1998.</ref> : « Trente ans ont passé, et la question reste fondamentale. Disons-le donc simplement : Leys avait raison, il continue d’avoir raison, c’est un analyste et un écrivain de premier ordre, ses livres et articles sont une montagne de vérités précises... ».
Pour Pierre Boncenne, Simon Leys a été Modèle:Citation<ref name="PB04042013">Pierre Boncenne Connaissez-vous Simon Leys ? Institut des libertés, 4 avril 2013.</ref>. Selon lui, Simon Leys revendique en 1972, à la deuxième édition des Habits neufs du président Mao, l'exhaustivité des sources utilisées. Dans la presse communiste chinoise, ce sont : Renmin ribao (Le Quotidien du Peuple), Hong qi (Drapeau rouge), Jiefang jun bao (journal de l'Armée populaire de libération), Wenhui bao. Simon Leys utilise aussi les publications des Gardes rouges. Pour la presse de Hong Kong, il lit Da gong bao, journal officiel du régime communiste, Ming bao (Gauche indépendante), Xingdao ribao (droite)... Simon Leys cite aussi les sources des annexes, avec de nombreux documents relatifs à l'affaire Peng Dehuai. Pour les biographies, Simon Leys utilise le Biographical Dictionary of Républican China de Boorman, le Who's Who in communist China, Huang Zhenxia, Zhonggong junren zhi, China News Analysis<ref>Simon Leys, Essais sur la Chine, pages 223 et suivantes</ref>,<ref name="PBLPSL">Pierre Boncenne, Le parapluie de Simon Leys, Philippe Rey, 192 pages, p. 37 : Modèle:Citation.</ref>.
Le journaliste Francis Deron indique à propos des sources de l'ouvrage Les Habits neufs du président Mao qu'il s'agit : Modèle:Citation<ref name="LM6082008">Francis Deron "Les Habits neufs du président Mao", par Francis Deron, Le Monde, 6 août 2008.</ref>.
Pour le philosophe et militant maoïste Alain Badiou, dans une note en bas de page d'une tribune ripostant à Laurent Joffrin, Les Habits neufs du président Mao est une Modèle:Citation et Modèle:Citation de Modèle:Citation sur la révolution culturelle, libelles que Badiou oppose aux Modèle:Citation qui Modèle:Citation, à savoir La Commune de Shanghai de Hongsheng Jiang (La Fabrique, 2014), The Politics of the Chinese Cultural Revolution de Hong Yung Lee (University of California Press, 1978) et Shanghai Journal, an Eyewitness Account of the Cultural Revolution de Neale Hunter (Frederick A. Praeger, Publishers, 1969)<ref>Un Alain Badiou n'est possible qu'en France, propos du sinologue Lucien Bianco recueillis par Eric Conan et Alexis Lacroix, revue en ligne Marianne, 13 décembre 2014. Ces journalistes indiquent que Badiou, dans Libération du 26 octobre 2014, cite comme « études sérieuses » trois ouvrages : La Commune de Shanghai, de Hongsheng Jiang, traduit de l'anglais par Eric Hazan, préfacé par Alain Badiou, publié par les Éditions La Fabrique en 2014 ; The Politics of the Chinese Cultural Revolution, de Hong Yung Lee, publié en 1978 par University of California Press ; Shanghai Journal. An Eyewitness Account of The Cultural Revolution, de Neale Hunter, publié en 1969 par Praeger Publishers.</ref>,<ref>Alain Badiou, L'antique Badiou répond au fringant Joffrin, sur le site de Libération, 26 octobre 2014.</ref>.
Selon le philosophe Jean-Claude Michéa, le choix de Leys de démystifier la « grande révolution culturelle prolétarienne » a pour origine, alors qu'il vivait à Hong-Kong en 1967, la découverte, sur le pas de sa porte, d'un journaliste chinois agonisant après « avoir été atrocement torturé par les nervis de Mao »<ref>Aude Ancellin, Interview de Jean-Claude Michéa, Simon Leys, le fléau des idéologues, Le Nouvel Observateur, 31 août 2014 : Modèle:Citation</ref>. Par ailleurs, Pierre Ryckmans voit, tous les jours, Modèle:Citation<ref name="LR">Luc Rosenzweig Simon Leys quitte la Chine pour l’éternité : Il ridiculisa les maoïstes de tous les pays Causeur.fr, 14 août 2014.</ref>. Toutefois, de ces mêmes cadavres décapités trouvés dans les eaux de Hong-Kong en 1968, le sinologue Jean Daubier dira qu'ils étaient le résultat non pas d'exécutions perpétrées par les autorités militaires comme le soutenait Leys mais d'exactions commises par des groupes de civils cantonnais divisés en factions antagonistes et qu'il était grave d'affirmer que ces exactions affectaient le pays tout entier<ref>Jean Daubier, compte rendu des Habits neufs du président Mao, Le Nouvel Observateur, du 13 décembre 1971.</ref>.
Jean-François Revel a salué cette dénonciation de la révolution culturelle : « Simon Leys, au milieu de l'océan de bêtises et d'escroqueries intellectuelles qui baignait les côtes poissonneuses de la Maôlatrie intéressée de l'Occident, nous a un jour fait parvenir le message de la lucidité et de la moralité. Sa trilogie, Les Habits neufs du président Mao, Ombres chinoises, Images brisées, est bien l'“acquis à jamais” dont parle Thucydide. »<ref>Préface à Simon Leys, Essais sur la Chine, Paris, R. Laffont, 1998 (lire en ligne dans Le Parapluie de Simon Leys et L'Abécédaire de Jean-François Revel).</ref>.
Attaché culturel à Pékin
A l’automne 1971, la république populaire de Chine entre aux Nations unies. La Belgique décide de rétablir des relations diplomatiques entre les deux pays. En 1972, Pierre Ryckmans est nommé attaché culturel, aux côtés de Modèle:Lien et Patrick Nothomb, à l'ambassade belge à Pékin, rouverte le Modèle:Date. Pierre Ryckmans obtient sans problème son visa pour rentrer en Chine. Patrick Nothomb explique qu'avec ce visa, accordé sous son vrai nom et pas sous le pseudonyme de Simon Leys, les Chinois Modèle:Citation. Modèle:Citation. Le premier ministre Zhou Enlai et ses soutiens continuaient de rendre hommage officiellement au Grand Timonier tout en s'attachant à effacer les conséquences de la révolution culturelle<ref name="LS13082014"/>.
À son arrivée, Pierre Ryckmans est hébergé par les Nothomb, puis réside à l'hôtel, n'ayant pas encore de bureau. « Je passais mon temps dans les rues », nous dit-il. L'ambassadeur Jacques Groothaert évoque en termes élogieux sa collaboration avec lui : « Pour le diplomate que j’étais, curieux mais fort ignorant de la langue et de la culture chinoises, ce fut un privilège d’être initié et accompagné dans ma découverte par un collaborateur qui alliait l’érudition au sens de l’humour et la finesse d’observation à l’élégance de l’écriture ». Pendant ce séjour de six mois, Simon Leys indique avoir pu « accomplir sept voyages successifs dans les provinces » chinoises. En mai 1972, dans un voyage organisé par l'ambassade, il se rend dans les provinces de Henan, de Shaanxi et de Shanxi, visitant dans cette dernière la brigade maoïste modèle de Dazhai. Il fait ensuite un voyage qui le conduit de Pékin à Canton. En octobre, il se rend, en compagnie de Patrick Nothomb, à Wuhan, Changsha et Shaoshan, ville où les deux voyageurs posent pour une photo devant la maison natale de Mao Zedong<ref name="LS">Laurent Six, Aux origines d’Ombres chinoises : une mission de six mois au service de l’ambassade de Belgique en République populaire de Chine, Textyles, 2008.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John King Fairbank, China Watch, Harvard University Press, 1987, 219 pages, section 23 : Uncovering the Evils of the Cultural Revolution, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
Déçu par la « vie artificielle de la capitale maoïste » et considérant qu'il avait vu et fait tout ce qu'il était possible pour un étranger<ref name="LS"/>, il quitte la Chine au bout de six mois pour un poste d'enseignant qui lui est proposé à la section de chinois de l'université nationale australienne à Canberra en Australie<ref name="Pierre Mertens"/>,<ref name="RoCal"/>. De sa mission à l'ambassade de son pays, il tire la matière d'un nouveau livre, Ombres chinoises, qui paraît en 1974<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ian Buruma, Modèle:Lien, Perry Link, 'Whoever Talks About China Talks About Himself'. Remembering Sinologist Pierre Ryckmans, Foreign Policy, August 12, 2014 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Patrick Nothomb explique ce décalage de deux ans par la demande de Jacques Groothaert, afin de ne pas gêner le gouvernement belge<ref name="LS"/>. Ce deuxième ouvrage de ce qui sera une trilogie, fera connaître Simon Leys à un plus vaste public et notamment, par sa traduction en anglais (Chinese Shadows), aux États-Unis<ref>Camille Boullenois, La Révolution culturelle chinoise sous le regard des Français (1966-1971), L'Harmattan, 2013, 215 p., Modèle:P., Modèle:P..</ref>.
Candidature à l'université française
En 1971, Jacques Gernet propose à Pierre Ryckmans de présenter sa candidature à un poste de maître de conférence à l'unité d'enseignement et de recherche des langues et civilisations de l'Asie de l'Est de l’université Paris 7. Jacques Gernet est encouragé par Paul Demiéville, du Collège de France, qui Modèle:Citation<ref>René Viénet, Pluie d’hommages à Simon Leys. La vérité contre les « sinologues », Causeur.fr, 18 mai 2015.</ref>. Pour René Viénet, quatre Modèle:Citation défenseurs du maoïsme se liguèrent, après la sortie de l'ouvrage, pour empêcher Leys d'accéder à l'université en France : Modèle:Citation<ref name="C18052015">Pluie d’hommages à Simon Leys La vérité contre les « sinologues », 18 mai 2015.</ref>,<ref>René Viénet, Mao : Arrêts sur images, par René Viénet, Le Figaro, 15 octobre 2007.</ref>,<ref>René Viénet, Vertus du documentaire et du web chinois : Modèle:Citation</ref>.
Pierre Ryckmans sera tenu à distance de l'université française et ne sera accueilli par elle que de façon ponctuelle. Quant à son mentor, René Viénet, il sera exclu du CNRS. Évoquant cet épisode, Pierre Boncenne se demande Modèle:Citation<ref>Pierre Boncenne, Le parapluie de Simon Leys, Philippe Rey, 192 pages, Modèle:P..</ref>.
Carrière à l'université australienne
Une autre occasion se présente toutefois à Pierre Ryckmans. Le professeur Liu Ts'un-yan, directeur du département d'études chinoises de l'université nationale australienne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Ryckmans, In Memoriam: Emeritus Professor Liu Ts'un-yan, AO, (1917-2009), China Heritage Quarterly, No 19, September 2009.</ref>, vient à Hong-Kong pour le convaincre de venir en Australie enseigner pour trois ans. Jeune père de famille de quatre enfants, Ryckmans accepte le poste et s'installe à Canberra avec sa famille<ref name="LLB"/>,<ref>« An Interview with Pierre Ryckmans », Modèle:Opcit</ref>.
Son poste devient permanent, et Pierre Ryckmans enseigne, dix-sept ans durant, la littérature chinoise à l'université nationale australienne (il y sera le directeur de thèse de l'homme politique australien Kevin Rudd)<ref>The Hall of Uselessness, Modèle:Opcit : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
Au début de cette période, en 1973, il a l'occasion de retourner une troisième et dernière fois en Chine en accompagnant une délégation de son université qui se rend dans divers instituts de recherche<ref name="LS13082014">Laurent Six Chine : comment Pierre Ryckmans est devenu Simon Leys, rue89.nouvelobs.com, 13 août 2014</ref>. Les autorités chinoises, qui savent qui il est, mais ne veulent pas qu'on sache qu'elles le savent, le laissent entrer<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Luke Slattery, Pierre Ryckmans: Distinguished Australian intellectual was a figure of world renown, The Sydney Morning Herald, August 23, 2014 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
En 1976, il publie Images brisées, le troisième essai de sa trilogie, après Ombres chinoises (1974) et Les Habits neufs du président Mao (1971), sur la révolution culturelle. Dans ce qui est comme son « testament politique », il « prend congé » (titre du dernier paragraphe) parce que, écrit-il, certains de ses amis s'irritent de sa « propension monomaniaque à dénoncer le maoïsme », et que cela le déprime de ressasser des choses tristes sur un pays auquel il est attaché<ref>Dictionnairee des œuvres, vol. IV, Lettres françaises de Belgique : 1981-1990, Duculot, 1994, Modèle:P.).</ref>.
De 1987 à 1993, il est directeur de la section des études chinoises à l'université de Sydney<ref>Simon Leys, site de la faculté des lettres de université catholique de Louvain.</ref>, date à laquelle il décide de prendre une retraite anticipée, ayant constaté que l'enseignement universitaire humaniste de ses débuts s'était mué en simple formation professionnelle hyperspécialisée, une orientation qu'il combattait car ne correspondant plus à l'idée qu'il se faisait de son métier<ref>Rowan Callick, Modèle:Opcit : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Geordie Williamson, Simon Ley's essays reveal a writer cunning like a hedgehog, The Australian, July 16, 2011 : Modèle:Citation étrangère.</ref> :
- When a university yields to the utilitarian temptation, it betrays its vocation and sells its soul<ref name="RoCal"/>,
ou encore :
- « L’université n’est pas une usine à fabriquer des diplômes, à la façon des usines à saucisses qui fabriquent des saucisses. C’est le lieu où une chance est donnée à des hommes de devenir qui ils sont vraiment »<ref>Le Studio de l’inutilité, Flammarion, 2012 ; cité par Philippe Lançon, Leys, mort d'un bookmaker chinois, Libération, 11 août 2014.</ref>.
En 2005, dans un discours iconoclaste prononcé à l’Université catholique de Louvain à l'occasion de la remise d’un doctorat honoris causa, il devait dénoncer cette mercantilisation de l’université<ref name="LLB"/>.
L'affaire des jumeaux apatrides
En Modèle:Date-, les deux fils de l'écrivain, les jumeaux Marc et Louis Ryckmans (nés le Modèle:Date- à Hong Kong), se retrouvent apatrides à la suite d'une erreur administrative<ref name="lalibre.be"/>. En effet, faute d'avoir fait une déclaration conservatoire avant l'âge de 28 ans, ils sont déchus de leur nationalité belge par le consul de Belgique en Australie<ref>Les fils de Simon Leys sont apatrides, Lalibre.be, 31/08/2007.</ref>. Un an plus tard, malgré une demande en référé, l'affaire n'est pas encore jugée et les fils de Simon Leys sont toujours apatrides<ref>Lalibre.be, 14/09/2008).</ref>. Ce n'est que le Modèle:Date que la justice ordonnera à l'État belge de Modèle:Citation à Marc et Louis<ref>Philippe Paquet, « La justice donne raison à Simon Leys », Lalibre.be, 16 avril 2013.</ref>.
En 2010, Pierre Ryckmans prend aussi la nationalité australienne, la Belgique ayant accepté la double nationalité en 2007<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Disparition et hommages
Atteint d'un cancer, Pierre Ryckmans passe les derniers mois de sa vie à Rushcutters Bay<ref>Littéralement la « baie des coupeurs d'ajoncs »</ref>, dans la banlieue est de Sydney<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nic Stuart (a columnist with the Canberra Times), Pierre Ryckmans, nicstuart.blogspot.fr, 17 août 2014 : Modèle:Citation étrangère.</ref>, et meurt le Modèle:Date-, à l'âge de 78 ans, laissant derrière lui son épouse, Han-fang, et ses quatre enfants, Jeanne, Étienne, Marc et Louis<ref name="MicFor"/>.
En France, dans un communiqué lui rendant hommage en Modèle:Date-, la ministre de la culture Aurélie Filippetti indique que « son témoignage précurseur et clairvoyant sur la réalité du maoïsme avec Les Habits neufs du Président Mao lui valut d'être au cœur des affrontements idéologiques des années 1970 »<ref>Victor de Sepausy, Disparition de Pierre Ryckmans, sinologue et écrivain belge.</ref>.
Hommages et distinctions
Simon Leys est fait commandeur de l'Ordre de Léopold par les autorités belges en 1983<ref name="ordres">Simon Leys était honoris causa de la Faculté de philosophie et lettres, site de l'université catholique de Louvain.</ref>.
En 1990, il est élu membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique ; il y occupe le fauteuil de Georges Simenon<ref>Simon Leys, sur le site de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.</ref>, un homme et un écrivain qu'il n'apprécie toutefois que modérément<ref name="LLB"/>. Il en démissionne en 2013 pour protester contre la privation de la nationalité belge subie six ans durant par ses deux enfants à la suite d'une erreur administrative du consulat de Sydney<ref>Le Studio de l'inutilité de Simon Leys, M'enfin !, la chronique belge d'Yves Depelsenaire, sur le site Lacan Quotidien, 3 décembre 2014.</ref>. Amélie Nothomb est choisie en 2015 pour occuper le siège laissé vacant. Elle se dit Modèle:Citation, qu'elle a connu dans sa jeunesse<ref>Amélie Nothomb enfin élue à l'Académie... De Belgique, Le Figaro culture, 16 mars 2015.</ref> alors que celui-ci travaillait à l'ambassade de Belgique à Pékin<ref>Ils ont dit....à propos de Simon Leys, Union internationale de la presse francophone, aile Belge, 2014 : Modèle:Citation Amélie Nothomb avait à l'époque cinq ans.</ref>.
En 1996, Simon Leys est choisi comme orateur de la série de conférences Boyer (Modèle:Lien), organisées en novembre et décembre de chaque année par la radio nationale australienne (Australian Broadcasting Corporation). Le sujet de ses interventions a pour titre Aspects of Culture. A View from the Bridge<ref>Susan Wyndham, Modèle:Opcit : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
En 1999, il est fait commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres par les autorités françaises<ref name="ordres"/>.
La journaliste Aude Lancelin, rendant hommage à l'œuvre de Simon Leys et à sa Modèle:Citation, fait en 2012 l'éloge de la Modèle:Citation qu'il a su conserver vis-à-vis du personnel intellectuel français qui le vénère aujourd'hui et dont les représentants sont Modèle:Citation<ref name="Il est libre, Leys">Aude Lancelin, Il est libre, Leys, Marianne, 29 avril 2012.</ref>.
Œuvre
En 1971, sous le pseudonyme de Simon Leys, Pierre Ryckmans, publie aux éditions Champ libre un essai, Les Habits neufs du président Mao, dénonciation de la révolution culturelle chinoise. Cet essai est suivi de deux autres, Ombres chinoises (1974) et Images brisées (1976), qui forment avec lui une trilogie politique. Ces essais seront réédités en 1998, avec divers autres essais et articles à propos de certains traits de la culture et de l'art chinois traditionnels, en un seul volume sous le titre Essais sur la Chine.
En 1998, il publie L'Ange et le cachalot, compilation d'une série d'articles ou de préfaces sur la littérature, la Chine et le problème de la traduction, écrits entre 1990 et 1997 ; le titre renvoie à une citation de Gilbert Keith Chesterton : « Un homme qui tâche d'accorder des anges avec des cachalots doit avoir une vision assez sérieuse de l'univers ».
L'année 2005 voit la parution du recueil Les Idées des autres, idiosyncratiquement compilées pour l'amusement des lecteurs oisifs, compilation d'une foule de sentences, avis et apophtegmes puisés à diverses sources et classés selon des rubriques commodes puis, si nécessaire, traduits en français à partir non pas de la langue d'origine mais de celle de rencontre<ref>Modèle:Pdf Simon Leys, Jacques Bonnet, Ben Schott : florilèges et variations de textes courts, Le Monde, 23 décembre 2005.</ref>.
En 2012, paraît Le Studio de l'inutilité, recueil de divers essais sur l'écrivain britannique Evelyn Waugh, la personnalité de George Orwell, le prix Nobel chinois Liu Xiaobo, Roland Barthes à propos de son voyage en Chine en 1974, les universités, la calligraphie, le tabagisme, etc.
Simon Leys a publié des articles dans L’Express puis dans Le Point<ref name="B">Jean-Philippe Béja, Simon Leys, un regard lucide sur la Chine contemporaine, Le blog de Jean-Philippe Béja, Médiapart, 13 août 2014.</ref>. Il collabore en outre au quotidien Le Monde et à l'hebdomadaire Le Figaro littéraire, ainsi qu'aux revues de langue anglaise The New York Review of Books, Quadrant et The Monthly. Il tient également une chronique, « Lettre des antipodes », dans Le Magazine littéraire<ref>Décès de Simon Leys, Le Magazine Littéraire.</ref>.
Pour l'Encyclopædia Universalis, il a rédigé plusieurs notices sur les peintres chinois<ref name="LLB"/>,<ref>Liste des articles sur les peintres chinois dans Encyclopædia Universalis.</ref>.
Sur la Chine de Mao
La critique de la révolution culturelle
Très factuel, le premier essai de Simon Leys, Les Habits neufs du président Mao, précède de près de trois ans — dans le monde de l'édition francophone — Révo. cul. dans la Chine pop. (1974)<ref>Ouvrage collectif dirigé par le sinologue Guilhem Fabre.</ref>, un autre rare témoignage de la même veine, reposant lui aussi sur la traduction de nombreux textes publiés à l'époque en Chine. Les Habits neufs du président Mao paraît quatre ans après la brochure Le Point d’explosion de l’idéologie en Chine, publiée en Modèle:Date- par l’Internationale situationniste et rédigée par Guy Debord<ref>« Le Point d’explosion de l’idéologie en Chine », repris dans Internationale situationniste, no 11, octobre 1967, Modèle:P., Éditions Fayard, Paris, 1997, et dans Guy Debord, Œuvres, Modèle:P., Gallimard, 2006. Article disponible en ligne.</ref>, figure de proue de cette organisation, et treize ans après l'article La Lutte des classes en Chine bureaucratique - Malaventure de Modèle:Mme de Beauvoir et compagnie, publié par Pierre Souyri dans Socialisme ou Barbarie<ref>Sous le pseudonyme de Pierre Brune, Socialisme ou Barbarie, Modèle:N°, mai-juin 1958, extraits ici.</ref>. À sa sortie, le livre n'est remarqué que par un public restreint.
Dans les années 1970, la publication des ouvrages de Simon Leys sur la Chine provoque l'hostilité des milieux maoïstes français, représentés notamment par la revue Tel Quel, et suscite des attaques dans des quotidiens comme Le Monde<ref>Luc Rosenzweig, Simon Leys quitte la Chine pour l’éternité, causeur.fr, 14 août 2014.</ref>. Toutefois, Leys est soutenu immédiatement par des intellectuels comme Jean-François Revel et René Étiemble<ref>Pierre Boncenne, Connaisez vous Simon Leys? Institut des libertés, 2012 Modèle:Citation</ref>,<ref name="PA">Pierre Assouline, Pour saluer Pierre Ryckmans et Simon Leys.</ref>.
Controverse avec Michelle Loi
En 1975, Pierre Ryckmans vient de livrer sa traduction de La mauvaise herbe de Lu Xun, assortie d'une belle introduction où il épingle la sinologue Michelle Loi. Celle-ci lui réplique en publiant un livret intitulé Pour Luxun (Lou Sin). Réponse à Pierre Ryckmans (Simon Leys) (Lausanne, Alfred Eibel éditeur, 1975), dont le titre dévoile le nom réel de Simon Leys, au risque d'interdire à celui-ci de pouvoir retourner en Chine. Leys, qu'elle qualifie de Modèle:Citation, lui répond en 1976 dans une annexe de son livre Images brisées, court pamphlet intitulé L'oie et sa farce, où il reproche à Michelle Loi d'avoir révélé sa véritable identité. Dans un passage, il parle des dénonciateurs qui voudraient qu'il n'entre plus en Chine : « La seule idée qu'un individu comme Simon Leys puisse constamment souhaiter revoir la Chine, qu'il ait noué dans ce monde-là les liens les plus chers, ne leur paraît pas seulement incompréhensible, elle leur est proprement sacrilège. »
L'essentiel de la réponse de Leys consiste à contester l'autorité et la compétence de Michelle Loi, qu'il qualifie au passage de Modèle:Citation. Il s'emploie en effet à démontrer, en citant ce qu'il identifie comme des erreurs de sa part, que sa reconversion dans les études chinoises n'est pas couronnée de succès<ref>Essais sur la Chine, Modèle:P. : Modèle:Citation</ref>. À l'appui de cette critique, il cite L'Intelligence au pouvoir (Paris, Maspero, 1973) de Michelle Loi : Modèle:Citation bloc
La dénonciation de Michelle Loi comme la vigueur de la réponse de Leys témoignent de la violence des affrontements idéologiques au sein du monde intellectuel européen à l'époque du maoïsme. « Qui se souvient de Michelle Loi ? », interroge Philippe Paquet, de cette « prolixe brochurière » dont le Pour Luxun (Lou Sin). Réponse à Pierre Ryckmans est tombé dans l'oubli. Ce « canard » eut pour intérêt un des pamphlets les plus amusants de Leys, « L'oie et sa farce »<ref name="PP">Philippe Paquet, Le Grand Tisonnier, Textyles. Revue des lettres belges de langue française, No 34, 2008, Modèle:P..</ref>.
Polémique avec Maria-Antonietta Macciocchi
Il faut attendre le Modèle:Date- pour que Simon Leys trouve une audience plus large, à l'occasion de son passage à l'émission de la télévision française Apostrophes consacrée aux relations entre les intellectuels et le communisme<ref>A2, 27 mai 1983.</ref>, à laquelle Bernard Pivot avait également invité Maria-Antonietta Macciocchi, auteur du livre De la Chine<ref>Documents archivés sur Simon Leys sur le site de l'INA, consulté le 21 mars 2010.</ref>. Après avoir laissé cette dernière parler avec lyrisme de l'homme nouveau qui apparaissait en Chine, Simon Leys (qui avait vécu six mois à Pékin en 1972) répondit en fournissant plusieurs données factuelles suggérant qu'elle n'avait pas vérifié ses sources avant d'écrire son livre, qu'il estime être « d'une stupidité totale », sinon une « escroquerie »<ref> Modèle:Citation bloc (Relevé des propos de Simon Leys à partir de la mise en ligne par l'INA de l'émission.)</ref>. D'après une interview de Bernard Pivot, ce fut le seul cas où, à la suite d'un passage à Apostrophes, les prévisions de vente d'un livre furent révisées à la baisse.
Engagement catholique
Son catholicisme
Pierre Ryckmans, qui était fervent catholique, n'était guère disert quant à sa foi<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michael Forsythe, Remembering Pierre Ryckmans, The New York Times, 15 août 2014 (Richard Rigby, parlant de Ryckmans) : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Au-dessus de son bureau, était accroché un portrait de saint Thomas More<ref>Rowan Callick, Modèle:Opcit : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre Ryckmans, Distinguished Australian intellectual was a figure of world renown, Modèle:Opcit : Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref name="LJavin">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Linda Jaivin, 'The Hall of Uselessness' By Simon Leys, The Monthly : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Selon Peter Craven, il était adepte d'un catholicisme très traditionnel et conservateur qui le fit s'opposer au polémiste athée Christopher Hitchens, détracteur de la religieuse catholique mère Teresa<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter Craven, Pierre Ryckmans, the man who shattered our views of Mao, The Australian, 16 août 2014 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Dans le journal suisse Le Temps, Joëlle Kuntz parle du Ryckmans de 1971 comme d'un Modèle:Citation<ref>Joëlle Kuntz, La mort d’un guide au chemin des délices, Le Temps, 12 août 2014.</ref>.
Pour Pierre Boncenne, tous les livres de Pierre Ryckmans, y compris les écrits polémiques sur la Chine, portent la trace du fait qu'il était catholique<ref name="PBoncenne">Pierre Boncenne, Le parapluie de Simon Leys, Paris, Philippe Rey, 2015, chapitre « Un catholique », Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation, Modèle:Citation, déclare-t-il à un journaliste qui s'étonne qu'il passe vite sur le sujet dans Le parapluie de Simon Leys<ref name="JCRasp">Jean-Claude Raspiengeas, Simon Leys continue de déranger (entretien avec Pierre Boncenne), La Croix, 18 juin 2015.</ref>. Le sociologue Bernard De Backer estime que l'œuvre de Simon Leys est influencée par sa religion, en particulier au sujet de l’homosexualité de Roland Barthes ou d'André Gide, Modèle:Citation<ref>Bernard De Backer (sociologue) Simon Leys. Un sinologue ombrageux et aimant, La Revue nouvelle, novembre-décembre 2014.</ref>. Pour Ian Buruma, si Leys avait des préjugés concernant la Chine, ils étaient façonnés par sa foi catholique et non pas par son érudition<ref>Ian Buruma, Isabel Hilton, Perry Link, Modèle:Opcit : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
À la suite d'un discours du père dominicain Jean Cardonnel sur « la sainte alliance Jésus-Mao » (Pierre Boncenne) et d'un colloque tenu à Louvain sur Modèle:Citation, Leys fit parvenir à Jean-François Revel un dessin humoristique représentant le Modèle:Citation<ref>Pierre Boncenne, Le Parapluie de Simon Leys, Philippe Rey, 2015, Modèle:P..</ref>.
Élève des jésuites et des pères de l'université catholique de Louvain<ref>Thomas Vincey, Mort de l'écrivain et sinologue Pierre Ryckmans, dit Simon Leys, sur livreshebdo.fr, 11-08-2014.</ref>, Pierre Ryckmans/Simon Leys se prit d'admiration pour László Ladány, père jésuite d'origine hongroise, emprisonné sous Mao puis établi à Hong Kong, rédacteur, de 1953 à 1982, du bulletin China News Analysis, source incontournable pour les observateurs de la Chine communiste<ref>Eric Muynck, Simon Leys. Somme toute, in La Revue Nouvelle, No 11-12, novembre-décembre 2014 : Modèle:Citation</ref>.
Son intérêt pour les auteurs catholiques
Pierre Ryckmans s'est intéressé à quelques auteurs qui avaient reçu une éducation chrétienne<ref name="JM4597">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alex Estes, review of The Hall of Uselessness by Simon Leys, The Quarterly Conservation, 2 décembre 2013 : Modèle:Citation étrangère.</ref> ou s'étaient convertis au christianisme. Il a ainsi écrit plusieurs essais sur Evelyn Waugh, écrivain britannique passé de l'agnosticisme à un catholicisme devenu de plus en plus présent dans son œuvre, essais réunis en 2012 dans le recueil Le Studio de l'inutilité. De même, le titre de son essai L'Ange et le cachalot renvoie à une citation de l'écrivain Gilbert Keith Chesterton, défenseur connu du christianisme. Enfin, il a traduit, en 2013, le livre Sur l'abolition de tous les partis politiques de Simone Weil, écrivain français d'origine juive qui se considérait comme mystique chrétienne et était reconnue comme telle<ref name="JM4597" />,<ref name="PBoncenne" />.
En Australie, Pierre Ryckmans était président du comité de rédaction de la revue Annals Australasia: Journal of Catholic Culture<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rev. Modèle:Dr Paul Stenhouse MSC, Pierre Ryckman (1975-2014), dans The Chesterton Review, Vol. 40, Issue 3/4, Fall/Winter 2014, 40th Anniversary, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
Polémique autour de mère Teresa
En 1995, le polémiste Christopher Hitchens publie The Missionary Position: Mother Teresa in Theory and Practice<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christopher Hitchens, The Missionary Position: Mother Teresa in Theory and Practice, New York, Verso Press, 1995.</ref>, attaque en règle contre mère Teresa, en qui il voit Modèle:Citation étrangère<ref>Michael Hakeem, review ot The Missionary Position by Christopher Hitchens, Freethought Today, August 1996.</ref>. Réagissant à ces attaques, Simon Leys se déclare écœuré par le titre du livre : La Position du missionnaire<ref name="PBoncenne" />. Lui-même catholique engagé<ref name="LJavin"/>, il note que ce qu’on reproche à la religieuse, c’est de « s’être efforcée d’être chrétienne, au sens le plus littéral du terme ». Il compare l'acceptation par mère Teresa de « l’hospitalité d’escrocs, de millionnaires et de criminels » aux rapports qu’entretenait le Christ avec des personnages peu recommandables. Il déclare qu’à l’article de la mort, il préférerait le réconfort prodigué par l’ordre de mère Teresa aux services d’une « assistante sociale moderne ». Il voit dans le baptême subreptice des mourants, « une marque généreuse de compassion et d’affection ». Enfin, il compare mère Teresa sous les critiques des journalistes au Christ sous les crachats<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} To the Editors, lettre de Simon Leys publiée à la suite de l’article de James Martin, In Defense of Mother Teresa, The New York Review of Books, 19 September 1996.</ref>.
Dans sa réponse à Leys, Hitchens fait remarquer qu'en Modèle:Date-, mère Teresa avait accueilli favorablement le divorce de la princesse Diana alors qu'elle-même avait conseillé aux Irlandais de voter contre le droit aux mariage et remariage civils (Modèle:Lien) au référendum du Modèle:Date-. La conviction de Hitchens que mère Teresa ne prêche pas la même chose aux riches qu'aux pauvres s'en trouve renforcée. Il fait part de ses doutes que le Christ ait jamais fait l'éloge de gens comme les Duvalier à Haïti ou accepté de l'argent « volé à de petits et modestes épargnants » par l'escroc Charles Humphrey Keating, Jr.. Enfin, il assimile Leys à ces chefs religieux qui « prétendent que toute critique est insultante, blasphématoire et diffamatoire par définition »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christopher Hitchens, Mother Teresa, New York Review of Books, 19 December 1996.</ref>.
Leys réplique en faisant valoir que le livre de Hitchens « renferme un nombre remarquable de bourdes sur des aspects élémentaires du christianisme » et accuse son contradicteur de faire preuve d'une « ignorance crasse de la position de l'Église catholique sur le mariage, le divorce et le remariage » et de nourrir une « aversion intense et virulente de mère Teresa »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Simon Leys, On Mother Teresa, New York Review of Books, 28 March 2014.</ref>. Pour Serge Larivée, Carole Sénéchal et Geneviève Chénard, Leys se contente de décrier le livre de Hitchens à coups d'arguments ad hominem<ref>Serge Larivée, Carole Sénéchal et Geniève Chénard, Les côtés ténébreux de Mère Teresa Modèle:Pdf, in Studies in Religion / Sciences religieuses, published online By SAGE on behalf of the Canadian Corporation for the Studies in Religion, 15 janvier 2013 : Modèle:Citation</ref>.
Au seuil de la mort
Lecteur de Pascal, Pierre Ryckmans lisait dans les derniers temps la Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies : Modèle:Citation. À la fin de sa vie, à l'hôpital, il lisait la Bible. Évoquant, avec son fils Marc, un passage du Livre de la Genèse où l'Éternel « se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre », il s'interrogeait Modèle:Citation. Pierre Ryckmans n'avait pas de réponse<ref name="PBoncenne" />. Pour Pierre Boncenne, Modèle:Citation<ref name="JCRasp" />.
Sur George Orwell
En 1984, Simon Leys publie un essai, Orwell ou l’horreur de la politique, pour saluer la « date orwellienne » de 1984 où George Orwell évoque Big Brother, une figure métaphorique du régime policier et totalitaire, de la société de la surveillance et la réduction des libertés. Puis en 2012, il consacre dans son ouvrage Le Studio de l'inutilité un nouveau chapitre à l'écrivain anglais.
Simon Leys y indique la similitude de leurs tempéraments : « même goût de la vérité, même habitude d’avoir raison contre l’intelligentsia, même désinvolture aussi »<ref>Simon Leys, critique précoce de la Chine de Mao, s’éteint, Le Devoir, 15 août 2014.</ref>. George Orwell fut, comme Simon Leys, accusé, par ses détracteurs, d'être un agent de la CIA<ref>gêneur et rebelle, L'Express, 10 janvier 2002 : Modèle:Citation</ref>.
Le philosophe Jean-Claude Michéa considère Orwell ou l’horreur de la politique comme la meilleure analyse de l'œuvre de George Orwell, à l'exception toutefois de la biographie de Bernard Crick. Simon Leys y indique que la critique du totalitarisme soviétique par Orwell ne peut se comprendre qu'avec la mise en perspective de la critique du système capitaliste. Pour Leys, le socialisme d’Orwell s'appuie sur les « vertus morales et intellectuelles présumées des gens ordinaires » et non sur des « mythologies positivistes du sens de l’Histoire et de l’Homme nouveau »<ref>Jean-Claude Michéa, Le Nouvel Observateur du 31 août 2014, Modèle:Opcit.</ref>.
Pierre Mertens relève que Simon Leys voit s'incarner chez Orwell l'« utopique prémonition de l’être totalitaire » qu'il a constatée en Chine. Simon Leys apprécie cet écrivain qui indique « avoir horreur de la politique », et qui par la seule littérature décortique « les mécanismes de l’horlogerie idéologique »<ref name="Pierre Mertens"/>. Simon Leys, dans ses études sur George Orwell, considère comme « nécessaire [une] prise de parole politique au nom des valeurs non politiques » :
Simon Leys s'interrogea à plusieurs reprises sur un parallèle possible entre George Orwell et Lu Xun. Les deux militants ont gardé Modèle:Citation. George Orwell se situait Modèle:Citation. Lu Xun défendait la révolution mais pensait que sa victoire créerait une nouvelle autorité dont il fallait se défier<ref>Le Parapluie de Simon Leys, page 115</ref>.
Sur Lu Xun
Sebastian Veg, chercheur du Centre d'études français sur la Chine contemporaine, considère que le travail Modèle:Citation, a permis Modèle:Citation<ref>Lu Xun en Chine aujourd’hui.</ref>. À l'occasion du centenaire de la naissance de Lu Xun, Simon Leys écrit : Modèle:Citation<ref>Modèle:100e de la naissance de Lu Xun, Le Discours du moustique.</ref>.
Simon Leys a fait reproduire sur la couverture de son ouvrage Essais sur la Chine (collection Bouquins), un poème, rédigé en 1933, de Lu Xun : Modèle:Citation. Simon Leys considère à propos de Lu Xun : Modèle:Citation. Un autre de ses poèmes s'inspire de la flamme gelée, métaphore de son existence, Modèle:Citation<ref>Le Parapluie de Simon Leys, page 112 et suivantes.</ref>.
Sur Confucius
Simon Leys a effectué une double traduction de Confucius, d'abord en français<ref>Les entretiens de Confucius, trad. Pierre Ryckmans, Gallimard, 1987, 170 p.</ref> puis en anglais. Dans la présentation de sa traduction des Entretiens de Confucius en 1987, Simon Leys indique que Modèle:Citation<ref>Philippe Sollers, Fugues</ref>.
Sur la mer
L'écrivain, qui consacre une grande part de son travail à traduire, préfacer, écrire des livres sur la mer et les gens de mer, fait partie des Écrivains de Marine, association fondée en 2003 par Jean-François Deniau et regroupant une vingtaine d’auteurs.
« La mer a inspiré les écrivains les plus divers — mais qu'en ont-ils dit ? L'idée d'explorer la littérature française d'un point de vue marin paraîtra sans doute excentrique et arbitraire ; en fait, cette perspective rafraîchissante nous permet de promener un regard neuf sur des monuments familiers, et elle peut aussi nous apporter de surprenantes révélations. En mettant le point final à une entreprise de quelque dix années, je n'ai plus qu'un souhait : puissent les lecteurs tirer de la fréquentation de mon singulier monstre marin ne fût-ce que la moitié du bonheur que j'ai trouvé à le confectionner ! », écrit Simon Leys à propos son ouvrage La Mer dans la littérature française : de François Rabelais à Pierre Loti<ref>Tome 1 : De François Rabelais à Alexandre Dumas ; tome 2 : De Victor Hugo à Pierre Loti.</ref>,<ref>Olivier Lenaire, « L'éclaireur des mers », L'Express, 25/12/2003.</ref>.
Simon Leys préface l'édition de 2011 (Éditions de la Table ronde) du livre de François-Édouard Raynal, Les Naufragés, ou Vingt mois sur un récif des Auckland, rappelant « que l'un des plus précieux cadeaux que l'on puisse se faire entre amis est de se signaler un bon livre ». Il éclaire ensuite le récit véridique et édifiant de F.-E. Raynal, un siècle et demi après Daniel Defoe, du naufrage de cinq marins (français, américain, norvégien, anglais, portugais) au milieu des tempêtes qui assaillent les Îles sub-antarctiques de Nouvelle-Zélande. Il commente la bonne entente, la foi, l'ingéniosité et l'organisation de cet équipage. Jules Verne s'est inspiré de ce récit, publié pour la première fois en 1866 dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours), puis pour L'Île mystérieuse (1874).
Dans Les Naufragés du Batavia, l'écrivain de marine raconte le naufrage d'un navire marchand hollandais (indiaman) de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, en 1629, dans l'archipel corallien des Houtman Abrolhos, au large des côtes Ouest de l'Australie. À son bord, plus de 300 passagers, hommes, femmes, enfants et une riche cargaison. L'auteur s'interroge sur la folie meurtrière d'un des membres de l'équipage, Jeronimus Cornelisz, qui massacre et humilie les deux tiers des survivants. Il analyse la psychologie du criminel<ref>Voir également de Mike Dash, L'archipel des hérétiques. La terrifiante histoire des passagers du Batavia, 2002).</ref>. Cet essai est suivi de Prosper, récit autobiographique, présentant une pêche au thon en 1958 sur un des derniers voiliers de pêche breton<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Sur Liu Xiaobo
Liu Xiaobo, rédacteur de la charte 08 et prix Nobel de la paix, est un écrivain chinois en prison depuis 2009 jusqu'à sa mort en 2017, pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État ».
Simon Leys lui a consacré un texte, Anatomie d’une dictature post-totalitaire. La Chine d’aujourd’hui, publié dans Le Studio de l'inutilité en 2012. Simon Leys y analyse deux textes du dissident chinois : l'un en français La Philosophie du porc et autres essais, traduit par Jean-Philippe Béja et préfacé par Václav Havel, l'autre en anglais No Enemies, No Hatred, publié par Harvard University Press<ref name="FD">François Danjou, Hommage à Simon Leys et à la liberté de penser, Question Chine, 3 septembre 2014.</ref>.
Simon Leys, comme Liu Xiaobo, estime que la situation où des grands pays développés, dont l'influence politique décroît et qui courtisent un régime chinois « post-totalitaire », constitue un obstacle au développement « global de la démocratie et du droit ». De même, les deux auteurs évoquent le « miracle » chinois qui ponctue les discours des « thuriféraires » de la société chinoise, or le « miracle » serait de s'affranchir des « dommages causés à l’économie, aux droits de l’homme, à la société toute entière »<ref name="FD"/>.
Simon Leys évoque une autre analyse de Liu Xiaobo à propos du parti communiste qui exercerait une censure sur les nouvelles technologies de l'information afin de préserver son image. Cette censure s'appliquerait aussi bien à l'histoire récente qu'à l'actualité. Ainsi, il existe une continuité avec la période maoïste, ce qui, selon certains observateurs, ne permet pas la « véritable modernisation du pays ». Pour Simon Leys « quelle sorte d’avenir peut-on bâtir sur l’ignorance obligatoire du passé récent ? »<ref name="FD"/>.
Distinctions
Modèle:Colonnes En 2002, une comédie intitulée The Emperor's New Clothes est tirée de son seul roman publié à ce jour : La Mort de Napoléon. Ian Holm y tient le rôle-titre.
Postérité
En 2008, un document du département « Philosophie, histoire et sciences de l'homme » de la Bibliothèque nationale de France proposa une sélection bibliographique sur la révolution culturelle. Si parmi les ouvrages retenus se pressaient les écrits de Maria-Antonietta Macciocchi, Jean Daubier, Alain Peyrefitte, K.S. Karol, Han Suyin ou Alberto Moravia, par contre aucun des titres de Simon Leys concernant cette période ne fut retenu, ni aucun titre de la « Bibliothèque asiatique » de René Viénet, ni l'anthologie de la presse des gardes-rouges, Révo. cul. dans la Chine pop.. Pierre Boncenne, qui s'en désole, note toutefois que Modèle:Citation<ref>Pierre Boncenne, Le parapluie de Simon Leys, Philippe Rey, 192 p., Modèle:P..</ref>.
L'historienne Perrine Simon-Nahum classe l’ouvrage La Dernière Révolution de Mao. Histoire de la Révolution culturelle 1966-1976 des universitaires Roderick Mac Farquhar et Michael Schoenhals paru en 2009, dans la continuité de ceux du sinologue Simon Leys, notamment Les Habits neufs du président Mao<ref name="PSN">Perrine Simon-Nahum, Mao et le grand désordre de la Révolution culturelle Modèle:Date- Modèle:Citation</ref>.
Œuvres complètes de Simon Leys
Thèse de doctorat
- Pierre Ryckmans, Les « Propos sur la peinture » de Shitao, traduction et commentaire pour servir de contribution à l'étude terminologique et esthétique des théories chinoises de la peinture, Bruxelles, Institut belge des Hautes Études chinoises (coll. Mélanges chinois et bouddhiques, volume xv), 1970, 231Modèle:Nb p.<ref>Modèle:Article.</ref> ; réédition sous le titre Les Propos sur la peinture du Moine Citrouille-amère, Paris, Hermann, 1984 ; réédition, Paris, Plon, 2007.
- Publication de la thèse : Modèle:Ouvrage<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Essais
- Les Habits neufs du président Mao : chronique de la « Révolution culturelle », préfacé par René Viénet, Paris, Champ libre, 1971, 314 p. (Modèle:1er titre de la collection « Bibliothèque asiatique », dirigée par le sinologue situationniste René Viénet) ; éd. poche, Paris, Livre de Poche, 1989
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Chairman's New Clothes: Mao and the Cultural Revolution, New York, St. Martin's Press, 1978 (translated by Carol Appleyard and Patrick Google) - Modèle:Ouvrage
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ombres chinoises, New York, Viking Press, 1977 - Images brisées, Paris, Robert Laffont, 1976
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Broken Images: Essays on Chinese Culture and Politics, New York, St Martin's Press, 1980 - {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Human rights in China, United Daily Newspaper, 1979, 67 p.
- Préface à L'Enquête sur la mort de Lin Biao de Yao Mingle, Paris, Robert Laffont, 1983
- La Forêt en feu : essais sur la culture et la politique chinoises, Paris, Hermann, 1983
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Burning Forest: Essays on Chinese Culture and Politics, New York, Holt, Rinehart and Winston, 1985 - Orwell ou l'horreur de la politique, Paris, Hermann, 1984 ; Paris, Plon, 2006 ; rééd. Paris, Flammarion, coll. « Champs essais », 2014
- L'Humeur, l'Honneur, l'Horreur : essais sur la culture et la politique chinoises, Paris, Robert Laffont, 1991, 184 p.
- The view from the bridge, Sydney, ABC Books, 1997
- Essais sur la Chine, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998 (recueil réunissant Les Habits neufs du Président Mao, Ombres chinoises, Introduction à Lu Xun, La Mauvaise Herbe, Images brisées, La Forêt en feu, L'Humeur, l'Honneur, l'Horreur, avec une préface de Jean-François Revel)
- L'Ange et le cachalot, Paris, Le Seuil, 1998 ; éd. poche, Paris, Le Seuil, coll. « Points-Essais » 2002
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Angel and the Octopus: Collected Essays, 1983–1998, Sydney, Duffy and Snellgrove, 1999 - Protée et autres essais, Paris, Gallimard, 2001
- Les Naufragés du Batavia, suivi de Prosper, Paris, Arléa, 2003 ; éd. poche, Paris, Le Seuil, 2005, coll. « Points »
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Wreck of the Batavia: A True Story, Black Inc., 2005 - La Mer dans la littérature française : de François Rabelais à Pierre Loti : tome 1, De François Rabelais à Alexandre Dumas ; tome 2, De Victor Hugo à Pierre Loti, Paris, Plon, 2003
- Les Idées des autres, idiosyncratiquement compilées pour l'amusement des lecteurs oisifs, Paris, Plon, 2005
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Other People's Thoughts – Idiosyncratically compiled by Simon Leys for the amusement of idle readers, Black Inc., 2007 - Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} With Stendhal, Melbourne, Black Inc., 2010
- Modèle:Ouvrage<ref name="Il est libre, Leys"/>
{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Hall of Uselessness: Collected Essays, Collingwood, Victoria, Black Inc., 2011 - Modèle:Ouvrage
Articles, comptes rendus et entretiens de Simon Leys
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Review of Laszlo Ladany, The Communist Party of China and Marxism, 1921-1985, The New York Review of Books, Oct. 11, 1990
- Modèle:Article<ref>(exposé fait au Sydney Institute le 22 septembre 1992)http://www.thesydneyinstitute.com.au/publications/the-sydney-papers-archive/page/5/</ref>
- Modèle:Article
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Chesterton – the poet who danced with a hundred legs », The Chesterton Review, Vol. 24, Issue 4, Modèle:Date-, Modèle:P.
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article<ref>article initialement publié en 1989 dans Papers on Far Eastern History, devenu par la suite East Asian History</ref>
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article (compte rendu de Liu Xiaobo, No Enemies, No Hatred: Selected Essays and Poems, Belknap Press/Harvard University Press, 366 pp.)
- Modèle:Article
Traductions
Traduction en français
- Modèle:Ouvrage (Modèle:Trad.et commentaires Pierre Ryckmans)<ref>Réedition chez Christian Bourgois, 1982, J. C. Lattès, 2009.</ref>
- Modèle:Ouvrage (Modèle:Trad.et commentaires Pierre Ryckmans)<ref>Rééditions Hermann, 1984, 2000 ; Plon, 2007.</ref>
- Kouo Mo-jo, Autobiographie – Mes années d'enfance (Modèle:Trad.et commentaires Pierre Ryckmans), Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient », 1970
- Modèle:Ouvrage (Modèle:Trad.et commentaires Pierre Ryckmans)
- Jao Tsong-Yi, Peintures monochromes de Dun-Huang (sous le nom de Pierre Ryckmans), École française d'Extrême-Orient, 1978
- Chen Ruoxi, Le Préfet Yin et autres histoires de la révolution culturelle, Denoël, 1980, 272 p.
- Modèle:Ouvrage (Modèle:Trad. notes et commentaires par Pierre Ryckmans)
Traduction en anglais
- Modèle:Ouvrage (Modèle:Trad.et commentaires par Simon Leys)
Traduction en français
- Modèle:Ouvrage (Modèle:Trad.et commentaires Pierre Ryckmans)<ref>Réedition en poche chez Petite bibliothèque Payot, 1995</ref>
Traduction en anglais
- Modèle:Ouvrage (Modèle:Trad. par Pierre Ryckmans de Modèle:Langue, Modèle:Langue, 1989) Modèle:ISBN
Romans
- Modèle:Ouvrage<ref>rééd., Paris, Plon, 2005</ref>
- Modèle:Ouvrage
Discours
- « In Memoriam: Emeritus Professor Liu Ts'un-yan, AO, (1917-2009) », prononcé par Pierre Ryckmans, à Canberra, le Modèle:Date-<ref>Pierre Ryckmans In Memoriam: Emeritus Professor Liu Ts'un-yan 24 août 2009</ref>.
- « Réception de Simon Leys » : Discours de réception à la séance publique de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, prononcé par le récipiendaire, le Modèle:Date-<ref>http://www.arllfb.be/ebibliotheque/discoursreception/leys30051992.pdf</ref>
Illustration
Pierre Ryckmans était aussi un caricaturiste reconnu par le cercle de ses amis. Son don pour le dessin lui permit d'être l'illustrateur d'un livre de sa fille<ref name="Pierre Mertens"/>.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Notices nécrologiques
- Jocelyn Chey, Pierre Ryckmans 1935-2014, in The Journal of the Oriental Society of Australia, Vol. 46 (2014), Modèle:P.
- Pierres d'attente pour le tombeau de Simon Leys (1935-2014), in revue Commentaire, 2014/4, No 148, Modèle:P. (René Viénet, La vérité engendre la haine, Modèle:P. - Jean-Claude Casanova, Un moraliste, Modèle:P. - Pierre Boncenne, La vérité sans ménagement, Modèle:P. - Gil Delannoi, Orwell en sentences, Modèle:P.)
Bibliographie
Simon Leys, études bibliographiques ou critiques
- Benjamin I. Schwartz, review of Chinese Shadows, in The New Republic, August 1977, Modèle:P.
- Peggy Durdin, review of Chinese Shadows, in Worldview, Vol. 21, No. 3 (March 1978), Modèle:P.
- Sally Borthwick, review of Chinese Shadows, in Australian Journal of Chinese Affairs, No. 1 (1979), Modèle:P.
- Textyles, revue des lettres belges de langue française, no 34, 2008, consacré à Simon LeysModèle:Plume
- Jean Bernard-Maugiron, Pierre Ryckmans alias Simon Leys. Le feu sacré d'un esprit libre, (extraits choisis et commentés par), Les Amis de Bartleby 2012.
- Modèle:Article
- Pierre Boncenne, Le Parapluie de Simon Leys, Paris, Philippe Rey, 2015, 250 p., Modèle:ISBNModèle:Plume
- Pierre Boncenne, Quand vous viendrez me voir aux antipodes, lettres de Simon Leys à Pierre Boncenne, Paris, Philippe Rey, 2015, Modèle:P.Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
Document
- Mister Ryckmans et Docteur Leys (1935-2014) France Culture, Modèle:Date-. Par Alain Lewckovicz.
Liens externes
- Critique des Naufragés du Batavia par Philippe Sollers
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Conversation with Pierre Ryckmans, réalisé par Phillip Adams, ABC Radio National, Late Night Live, Modèle:Date-
- Interview de Nicolas Idier sur la vie et l’œuvre de Simon Leys / Pierre Ryckmans, nonfiction.fr, Modèle:Date-
- « Les intellectuels face à l'histoire du communisme », de Jean-luc Leridon, de Bernard Pivot, coll. « Apostrophes », Modèle:Date- présentation en ligne