Île Tristan

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Île

L'île Tristan (Ar Fort en breton) est une petite île bretonne, située dans la baie de Douarnenez, face au Port-Rhu. Propriété de la famille du poète Jean Richepin depuis 1911, elle a été rachetée par le Conservatoire du littoral pour être soigneusement préservée. Son nom français, comme pour l'île Seguin par exemple, est celui de son propriétaire durant la Révolution, au moment où fut établi le cadastre.

Elle offre une vue sur la baie de Douarnenez et ses environs. On y accède à pied uniquement quand les heures et le coefficient des marées le permettent. Vers la baie de Douarnenez se dresse son phare.

Géographie

L’île Tristan est située dans la baie de Douarnenez à environ Modèle:Unité de la côte, face au port et à la ville de Douarnenez, dont elle dépend administrativement. D'une superficie d'environ Modèle:Unité, elle mesure Modèle:Unité de long sur Modèle:Unité de large. Elle est accessible à pied à marée basse. La présence d'eau douce explique une occupation humaine constante depuis la Préhistoire. La végétation y est maigre (lande avec des bruyères et des fougères) aux endroits les plus exposés au vent, mais le sud de l'île abrite un verger d'arbres fruitiers<ref name="objectif-cap-sizun-polynesie.over-blog.com">Modèle:Lien web.</ref>.

Légendes

Une légende bretonne raconte les célèbres amours de Tristan, neveu du roi de Cornouaille, Marc'h, tombé amoureux d'Iseult, la fiancée de ce dernier, et qui dut se cacher toute sa vie pour fuir la colère royale et vivre sa passion avec sa belle, selon certaines versions. Voir Tristan et Iseut. Selon la légende, l'île abriterait leur tombe dissimulée sous deux arbres enlacés.

D'après Joseph Loth <ref>Contributions à l'étude des romans de la Table Ronde, Modèle:P.</ref>, l'île s'appelait autrefois Insula Trestanni, Tristan étant un nom francisé, il note aussi la forte présence de la légende du roi Marc'h dans la baie (à Porzmarc'h et Lostmarc'h). Trestan est un nom usité en Cornouailles britanniques. Il y a une connexion entre le roi Marc'h de Cornouailles et le Conomor de Bretagne Armorique.

Selon une autre légende, l'île serait la partie émergée de la légendaire cité engloutie d'Ys.

Histoire

De par sa position géographique, l'île Tristan a été occupée très tôt par les hommes qui en ont fait une place défensive sous différentes époques, un espace isolé pour des religieux, un lieu de villégiature pour la haute société parisienne ou encore un endroit consacré à l'industrie de la sardine.

Époques celtique et romaine

Fichier:882 Île Tristan.jpg
Débris de tegulae, d'amphores et fibules en bronze d'époque gallo-romaine trouvés dans l'Île Tristan.

Il y a tout lieu de penser qu'un oppidum gaulois a existé sur le site<ref>L'ouest de la Cornouaille dans les tourments de l'histoire, guide de découverte sur le patrimoine fortifié du Pays Bigouden, du Cap-Sizun et du Pays de Douarnenez, Syndicat Mixte, Pointe du Raz, Modèle:ISBN, Modèle:P., et voir : Plan d'interprétation du patrimoine bâti de l'ouest de la Cornouaille.</ref>. Des fouilles menées au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ont mis en valeur « des armes et des monnaies celtiques […] ». De plus, il aurait été retrouvé des outils destinés à l'alimentation comme des meules. Gustave Raimond Guillou-Penanros, alors propriétaire de l'île découvrit, en faisant des défrichements, « les substructions d'un très grand nombre de petites habitations disposées comme les cases d'un échiquier », faisant penser à des habitations gauloises, « ainsi que des monnaies gauloises et un très grand nombre de monnaies romaines »<ref>Chanoines Paul Peyron et Jean-Marie Abgrall, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon : Douarnenez, Archives diocésaines de Quimper et de Léon, 1907, consultable http://catholique-quimper.cef.fr/opac/doc_num.php?explnum_id=31</ref>. Cependant, les vestiges de ces fouilles amateurs n'ont pas été conservés. Dans la continuité, l'île serait l'un des deux pôles autour desquels une cité gallo-romaine se développe, le second étant le temple de Trégouzel, à quelques kilomètres au sud, l'île conservant sa position défensive et de surveillance de la baie. Dans les mêmes fouilles, « des statuettes, des fibules, des monnaies et un magnifique bas-relief en bronze de l'époque romaine » ont été retrouvés. La présence romaine s'affirme sur tout le pourtour de la baie de Douarnenez par des cuves à salaison de poisson produisant la sauce appelée garum, activité industrielle autour de laquelle la cité antique a prospéré, notamment sur le site des Plomarc'h, à proximité de l'île. De plus, dans le prolongement de l'île vers le sud, en passant par le passage à marée basse par la cale du guet, une voie romaine, correspondant à une rue actuelle, rejoignait Trégouzel et la voie Romaine Carhaix – Pointe du Van. À proximité de cette voie et en face de l'île Tristan ont été retrouvés une statue d'Hercule et un cercueil datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

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L'île Saint Tutuarn et son prieuré au Moyen Âge

Fichier:Ile Tristan (dessin de 1912).jpg
L'île Tristan en baie de Douarnenez (dessin de 1912)

Il faut attendre 1118 pour trouver un nom à l'île. C'est à cette date que l'évêque de Cornouaille Robert fait don par une charte de donation<ref>Modèle:Harvsp pour la version originale rédigée en latin ; voir Infobretagne pour sa traduction française</ref> aux moines de l'abbaye tourangelle de Marmoutier de sa petite île de saint Tutuarn<ref group=n.>L'île est dénommée Sanctus Tutuarnus en 1126, Sanctus Tutuguarnus en 1162, Sanctus Tutualdus en 1248 et 1252, Sanctis Tutuarinus en 1255, Sanctus Tutuarnus en 1264, Saint Tutoarn en 1328, Saint Tutuarne en 1336 et enfin Saint Tutarn Modèle:Harvsp</ref> et d'une maison lui appartenant dénommée hamot (en breton) avec toutes les rentes et les dépendances, ainsi que les deux-tiers de la dîme du Modèle:Lang (Pouldergat) et de villages avoisinants situés dans les paroisses de Beuzec-Cap-Sizun, Meilars, Primelin, Mahalon et Poullan. La première supposition de l'origine du nom serait liée à un ermite du nom de l'île qui s'y serait installé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Cependant la plus probable serait la suivante : ce serait une déformation du nom de saint Tugdual (ou Tudy), Tutual étant sa forme ancienne en vieux breton. Ce nom apparaît du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècles avant que l'île « Trestain » puis « Trestan » vienne le remplacer dans les écrits<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

L'île devint alors un prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de Marmoutier ; par exemple en 1162, un moine de cette abbaye, dénommé Jean, le dirige (on le sait grâce à une donation de terres de paroissiens de Poullan faite cette année-là en faveur de ce prieuré ; mais dès le siècle suivant, ses revenus bénéficiant directement à l'abbaye de Marmoutier et très peu d'archives mentionnent ce prieuré dont l'existence est toutefois attestée par un aveu de 1336 et un pouillé de 1368. Dès 1352, une garnison était établie à l'île Tristan et elle contribua vraisemblablement à la décadence du prieuré<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Un aveu daté du Modèle:Date, rédigé par le prieur Alain de Penc'hoet<ref group=n.>Originaire d'une famille noble de Poullan, fils d'Henri de Penc'hoet et de Alix de Kerguélénen, aussi chanoine de Quimper</ref> donne un état très détaillé des biens du prieuré, qui a alors perdu certaines terres reçues en don antérieurement au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais qui dispose alors de certains droits féodaux (droits de haute justice et basse justice, droit de suite au moulin, droit de lods et ventes, etc.). La juridiction du prieuré s'exerçait uniquement sur le bourg de Douarnenez et comprenait un sénéchal, un procureur fiscal, un greffier et une demi-douzaine de notaires et procureurs comparaissaient lors des plaids généraux, mais ces personnes occupaient généralement les mêmes fonctions ailleurs, la juridiction étant trop petite pour que les « épices et vacations » [revenus] perçues suffisent à leurs besoins. Par exemple le Modèle:Date (l'interdiction est renouvelée le Modèle:Date), défense est faite aux sardiniers (patrons de bateaux sardiniers) et marchands de rogues<ref>Œufs de poissons utilisés comme appât dans la pêche à la sardine</ref> de payer les matelots en leur fournissant des boissons susceptibles de les enivrer, sous peine de 500 livres d'amende.

Une chapelle existait dans l'île à cette époque puisque les reliques conservées dans l'église Saint-Jacques de Pouldavid étaient chaque année transportées en procession dans l'île le jour de l'Ascension<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Parmi les autres prieurs dont l'histoire a conservé la trace, on peut citer :

Le manoir du prieuré se trouvait à la pointe de Kerlosquet, face à l’île Tristan. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ce prieuré était l'un des plus lucratifs du diocèse de Cornouaille<ref>Modèle:Harvsp</ref>, percevant par exemple de nombreuses dîmes sur des champs des paroisses de Primelin, Beuzec-Cap-Sizun, Pouldergat, Ploaré, etc. et de nombreux fermages perçus par des fermiers généraux<ref group=n.>Selon un système analogue à celui fonctionnant à l'échelle du royaume de France, voir fermiers généraux</ref> qui prélevaient leur part<ref>Modèle:Harvsp</ref>

Le prieur pouvait prélever chaque année 5 sols<ref group=n.>L'évêque de Quimper est débouté de ce droit par un arrêt du Modèle:Date, mais les pêcheurs continuèrent à payer jusqu'à la Révolution française</ref> sur chaque barque qui se livrait à la pêche dans la baie de Douarnenez<ref group=n.>Ce droit était très lucratif. On sait par exemple qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il était devenu la première source de revenus du prieuré</ref>. Par contre, le prieur offrait « deux pots-de-vin et huit deniers de pain blanc » aux pêcheurs qui lui offraient la moitié de la tête d'un marsouin capturé<ref group=n.>On suppose que cette gratification donnée aux pêcheurs capturant un marsouin était une sorte de prime destinée à encourager la destruction des marsouins, très nombreux alors en baie de Douarnenez</ref>.

L'historien B. Tanguy, dans son article "Hagionomastique et histoire : Pabu Tugdual alias Tudi et les origines du diocèse de Cornouaille", Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, pp. 117-142, 1986, dans le chapitre intitulé "De Saint Tutgual Evêque à Saint Tutuarn Evêque", pose explicitement la question de l'établissement de saint Tugdual alias Tudy alias saint Tutuarn dans l'Ile Tristan près de Douarnenez : "Tudy alias Tugdual vint-il s'établir dans cette île [Ile Tristan] [...] ? La question reste sans réponse car si l'île Tristan a livré des vestiges gallo-romains, on n'a pas de trace de son lointain passé monastique [au V-VIe siêcle]".

Bourde de la Rogerie, H., dans sa brochure "Le Prieuré de Saint-Tutuarn ou de l'Ile Tristan", Société Archéologique du Finistère, tome 32, pp. 206-257, 1905, indique : "l'Ile de saint Tutuarn, dite aujourd'hui de Tristan, donnée en 1118 par Robert de Locuuan, évêque de Cornouaille, à l'abbé de Marmoutiers qui y fonda un prieuré se trouve [...] au fond de la magnifique baie de Douarnenez [...] on a découvert un très grand nombre d'habitations disposées comme les cases d'un échiquier, des monnaies gauloises, des fragments d'armes, des meules [.]. Des gallo-romains résidèrent dans l'île, mais on n'y a pas trouvé de traces des premiers émigrants bretons [...] Le premier document historique qui fasse mention de l'île la désigne sous le nom de Insula Sancti Tutuarni episcopi (1118-1126) ; on ignore l'histoire de ce saint dont le nom se présente sous les formes suivantes : sanctus Tutuarnus (1126), sanctus Tutuguarnus (1162), sanctus Tutualdus (1248-1252), sanctus Tutuarnus (1254), sanctus Tutuarinus (1255), sanctus Tutoarnus (1255), sanctus Tutuarnus (1264), saint Tutoarn (1328), saint Tutuarne (1336) et enfin saint Tutuarn. [...] aucune autre localité de Bretagne ne porte son nom sauf peut-être un îlot appelé parfois île Tutuarn et plus souvent île Toul Houarn, situé près de la côte de Saint-Pol-de-Léon, à l'embouchure de la Penzé, dans un site qui n'est pas sans analogie avec celui de l'île Tristan. Dans une paroisse voisine, Ploénan, existe un village jadis siège d'une très ancienne seigneurie Lannuzuarn qui tire peut-être son nom d'un monastère (Lan) consacré à saint Tutuarn [...] Guy Eder de la Fontenelle [1574-1602] [s'établit à l'île Tristan dont il fit sa base, notamment lors des sièges de Penmarc'h et de l'île Tristan]".

Guerre de Cent Ans

De par sa position stratégique, isolée à marée haute et possédant une bonne vue sur l'entrée de la baie, les militaires prennent la place des religieux qui s'installent sur leur dépendances de Modèle:Lang, au cours de la guerre de Cent Ans. Pendant ce conflit de plus de cent années, l'île est à tour de rôle occupée par les troupes soutenant le Royaume de France et par celles des partisans du Roi d'Angleterre.

Le Modèle:Date, dans le cadre de la guerre de Succession de Bretagne, un massacre se déroule dans l’île Tristan : même si le détail des faits reste incertain, il semble que Charles de Blois, qui était emprisonné par les Anglais dans la Tour de Londres aurait été libéré temporairement afin de venir chercher sa rançon (ses trois fils restant en otage) et aurait été accueilli temporairement par la garnison anglaise qui occupait alors l’île Tristan ; ayant remarqué les faiblesses de la défense anglaise, il en aurait parlé à ses amis, qui auraient massacré la garnison anglaise qui occupait alors l'île<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.

Le repaire d'un chef de guerre : Guy Éder de La Fontenelle

À la fin de mai 1595, dans le cadre des Guerres de la Ligue, Jacques de Guengat, converti au protestantisme, est chassé de son château par les catholiques de Quimper et des paroisses voisines. Partisan d'Henri IV, il obtient du marquis de Sourdéac, alors gouverneur de Brest, dix à douze barques et 300 à 400 hommes, et s'empare de Douarnenez, alors un simple bourg démuni de château et de fortifications, mais habité par de riches marchands, qui est pillé. Mais les bourgeois de Douarnenez, aidés de paysans des paroisses voisines, les repoussent à la mer et tuent une bonne partie des assaillants<ref name="Moreau">Jean Moreau, Henri Waquet (publié par), Mémoires du chanoine Jean Moreau sur les guerres de la ligue en Bretagne, Quimper, réédition 1960</ref>. Jacques de Guengat s'échappe à grand peine, mais revient quelque temps plus tard attaquer à nouveau Douarnenez dans des circonstances non précisées par le chanoine Moreau et établit son repaire dans l’île Tristan, persuadé d'être à l'abri d'une attaque des Ligueurs, commandés alors localement par Guy Éder de La Fontenelle, redoutable chef de guerre qui avait pillé les années précédentes le Trégor et une partie du Léon et de la Cornouaille.

Toujours en 1595, Guy Éder de La Fontenelle attaque l'île Tristan, surprend au lit le trop confiant Jacques de Guengat, emprisonné avec une bonne partie de sa garnison à Cremenec'h en Primelin et fit de l'île, rebaptisée par le nouvel occupant du lieu « île Guyon », son repaire. Il y fit le quartier principal d'une garnison de 700 à 800 hommes, afin de mener ses raids dévastateurs dans la région, possédant même une flotte de 6 à 10 bateaux de guerre. Il pille à nouveau Douarnenez (« les habitants du bourg furent dépouillés de tout ce qu'avaient épargné les soldats de Jacques de Guengat. Le bourg, voisin inutile ou dangereux, fut détruit et les matériaux des maisons servirent à fortifier l’île Tristan. Pouldavid eût le même sort, la prison, les halles et même la jetée du port furent démolies. Il établit dans la garnison, sinon une exacte discipline, du moins une étroite subordination ; quelques-uns de ses hommes s'étant mêlés de conspirer, La Fontenelle les fit pendre et noyer»<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le duc de Mercœur, alors gouverneur de la Bretagne, mais aussi chef de la Ligue en Bretagne, tente de reprendre le contrôle de l'île en nommant comme gouverneur de l'île Tristan Le Cornu de La Courbe de Brée, mais ce dernier est tué près de Châteauneuf-du-Faou par les troupes du marquis de Sourdéac alors qu'il rejoignait son poste. Le duc de Mercœur nomme alors le Modèle:Date un autre gouverneur, Jégou de Kersalio, qui devait commander une troupe de 200 arquebusiers, mais il ne put pénétrer dans l'île dont La Fontenelle garda le contrôle. À partir de son repaire de l’île Tristan, Guy Éder de La Fontenelle organisa de véritables razzias, allant jusqu'à ravager Roscoff, , piller le château de Mézarnou en Plounéventer et enlever la jeune Marie Le Chevoir. En février ou Modèle:Date-, il pille la région de Concarneau, s'empare du château de Lézargant en Névet et de celui de Lezoualch en Goulien dont il tue le seigneur, Autret. Il attaque Kérity, Tréoultré et Penmarc'h en Penmarc'h, ensenglantant tout le Cap Caval, saccage Pont-Croix, etc. et étend ses pillages, depuis sa base de l'île Tristan, jusque dans le Trégor, dévastant Ploumilliau le Modèle:Date et à une date non précisée Primel dont il envisageait de faire un second repaire analogue à celui de l’île Tristan. Il tenta même, avec sept vaisseaux, d'attaquer Brest et Ouessant, mais échoue piteusement, défait par la flotte du marquis de Sourdéac (un de ses bateaux est coulé, un second s'échoue)<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

C'était un chef de guerre sans pitié : les bourgeois et les paysans fait prisonniers par La Fontenelle lors de la prise de l'île Tristan avaient d'abord été enfermés au château de Cremenech ; ils « furent traités à la turque et même plus barbarement par tourments et toutes sortes de pauvreté et de disette pour tirer plus grande rançon d'eux que ne montait tout leur bien. Et ainsi, les mettant dans l'impossible, mouraient misérables dedans les cachots et les cloaques »<ref name="Moreau" />. Les survivants furent ensuite emprisonnés sur l’île Tristan : « les uns moururent misérablement en des cachots infects comme garde robes et latrines, et après une infinité de tourments qu'on leur faisait tous les jours, tantôt les faisant seoir sur un trépied à cuir nu, qui brûlait jusqu'aux os, tantôt au cœur de l'hiver et les plus grandes froidures les mettant tous nus dedans des pipes pleines d'eau glacée »<ref name="Moreau" />.

La Fontenelle resta maître de l’île Tristan longtemps après la soumission au roi Henri IV des villes les plus importantes de la région comme Morlaix et Quimper et de la plupart des châteaux et localités tenues par la Ligue. Il se disait « capitaine de cent chevaux légers, et deux cents arquebusiers à cheval, mestre de camp d'un régiment de douze cents hommes de pied, gouverneur de l'isle Guyon, ville de Douarnenez et  pays circumvoisins sous l'autorité de Monseigneur le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne ».

Assiégé par l'armée royale commandée par le seigneur de Coétredez et en son absence par le sieur de Cahideuc<ref>A. de Barthélémy, Documents pour servir à l'histoire de la Ligue en Bretagne, pages 202-204</ref>, il repoussa l'ennemi par deux fois et conserva son île inviolée pendant le conflit. Ce n'est que par un guet-apens que le capitaine Du Clou, gentilhomme poitevin, détaché de la garnison de Quimper au château de Kerguélénen en Pouldergat, parvint à le faire prisonnier temporairement en Modèle:Date-, mais il fut libéré après remise de rançon d'environ 14 000 écus et recommença ses exactions. En Modèle:Date-, les soudards de La Fontenelle pénètrent dans le faubourg de La Terre-Au-Duc à Quimper, mai sont repoussées par les troupes de Jean Jegado de Kerollain, gouverneur de Concarneau, et du capitaine Magence.

Aussitôt, toujours en Modèle:Date-, les « royaux » (troupes fidèles au roi Henri IV) vinrent pour la troisième fois assiéger l’île Tristan ; les assiégeants, dont les membres proviennent des garnisons venues de Quimper, Morlaix, Pont-l'Abbé, Concarneau, Corlay, Guingamp, Tréguier, etc., sont cette fois-ci commandés par le marquis de Sourdéac lui-même, assisté par Sébastien de Rosmadec, baron de Molac et Kergournadec. Le siège dure du Modèle:Date- au Modèle:Date. La longueur du siège s'explique « étant l'ennemi dans une place avitaillée de toutes les provisions ». Les bourgeois de Quimper sollicitent la participation financière de toute la Basse-Bretagne, « l'évêché de Cornouaille étant tellement ruiné qu'il ne pouvait supporter seul les frais du siège ». Le baron de Molac, qui avait pris le commandement en l'absence du marquis de Sourdéac, parvint à repousser une attaque de Ligueurs du Vannetais près du château de Quimerc'h en Bannalec après un sanglant combat aux alentours du Modèle:Date.

Vers la fin de l'année 1597, La Fontenelle cesse ses sanglantes expéditions, et quelques jours après que le duc de Mercœur lui-même se fut soumis à Henri IV, il négocie une paix, signée à Angers le Modèle:Date, quelques jours avant l'Édit de Nantes, obtenant les titres de capitaine et gouverneur de l’île Tristan, la promesse du collier de l'Ordre du Saint-Esprit, la propriété pour lui et sa famille de l'île, le commandement d'une compagnie des ordonnances du Roi, du ban et de l'arrière-ban, et de deux compagnies de 50 hommes en garnison dans l'île, l'immunité pour tous les faits de guerre et destructions commis, ainsi que pour l'enlèvement de Marie Le Chevoir, ainsi que l'interdiction du culte protestant à Douarnenez et localités circumvoisines. Le Roi lui refusa quand même la vice-amirauté de Bretagne, le commandement de trois vaisseaux de guerre, une somme de 30 000 écus et réserva sa réponse pour l'achèvement des fortifications de l'île que réclamait La Fontenelle<ref group=n.>Cette paix d'Angers illustre bien les concessions que dut faire Henri IV à l'égard des Ligueurs pour rétablir la paix et mettre fin aux guerres de religion</ref>. Le Parlement de Bretagne se prêta d'assez mauvaise grâce à l'enregistrement de ces clauses en Modèle:Date-.

La Fontenelle, devenu un des plus puissants seigneurs de la Cornouaille, continua à entretenir une solide garnison dans le fort de l’île Tristan, entouré de gentilshommes comme Jean de Rosmar et Guy Le Chevoir (frère de son épouse), faisant rebâtir le château de Trébrient en Plestin et réparer le manoir de Coatezlan en Prat, qui lui appartenaient, s'occupant de la gestion de ses affaires et cherchant « tous les moyens de rendre la vie douce à sa femme ». Mais en Modèle:Date-, La Fontenelle est arrêté alors qu'il se trouvait dans l'île de Bréhat, emprisonné à Rennes et le Modèle:Date le Roi ordonne, à la requête des États de Bretagne, le démantèlement des remparts de l’île Tristan. Jacques de Lestel, qui commandait la garnison de l'île en l'absence de La Fontenelle, négocia sa reddition, obtenant lui aussi l'amnistie pour tous ses actes commis, notamment pendant le siège de Pont-Croix et la garnison<ref group=n.>Les noms de 44 soldats de cette garnison sont connus. Parmi eux, l'on trouve un tiers de bretons, les autres étant suisses, parisiens, gascons, poitevins, etc., tous des routiers sans foi ni loi prêts à se ranger sous n'importe quelle bannière pendant ces guerres de religion</ref> se rendit sans opposer de résistance le Modèle:Date-. Le démantèlement des fortifications de l'île commença aussitôt, les États de Bretagne votant le Modèle:Date- une somme de 1 700 écus pour acquitter les frais du démantèlement. La Fontenelle obtint une nouvelle amnistie, fut semble-t-il libéré un temps, avant d'être à nouveau emprisonné, puis remis à nouveau en liberté en Modèle:Date- et de se retirer dans son manoir de Coatezlan. Le Modèle:Date-, il est à nouveau arrêté, emprisonné à Rennes, puis conduit à Paris où, accusé d'avoir participé au complot de Biron, il est condamné à mort et roué en Place de Grève le Modèle:Date-. En 1603, les États de Bretagne votent une somme de 3 000 livres pour achever de payer le démantèlement des fortifications de l’île Tristan<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Article détaillé De nos jours, on ne retrouve cependant pas de vestiges, les constructions ayant été totalement rasées. Une légende raconte que La Fontenelle aurait enterré le butin de ses pillages dans l'île, et que ce dernier n'aurait jamais été retrouvé.

L'île Tristan après Guy Éder de La Fontenelle

Jacques II de Névet et la deuxième fortification

L'île retrouva alors sa quiétude : en 1606, le prieur de Saint-Tutuarn réussit à affermer 240 livres les revenus de son prieuré, ce qui illustre le retour d'une relative prospérité. Après l'assassinat d'Henri IV le Modèle:Date, la Régente Marie de Médicis autorise Jacques II de Névet, gouverneur de l'île (son lieutenant est Jacques du Faou, seigneur du Logan), à relever les murs renversés en 1600, ce qui émeut les Quimpérois qui avaient de bonnes raisons de se rappeler les désastres causés par les guerres de religion et qui en 1614 n'avaient pas encore fini de payer les emprunts souscrits pour lutter contre Guy Éder de La Fontenelle lors des sièges de Penmarch et de l’île Tristan. Les Quimpérois refusent toutefois le Modèle:Date de prêter assistance au marquis de Sourdéac qui envisageait un blocus de Jacques II de Névet dans l’île Tristan, refus renouvelé les mois suivants. Malgré un arrêt royal du Modèle:Date ordonnant de raser les fortifications reconstruites dans l'île, Jacques II de Névet continue à occuper la petite citadelle à la tête d'une garnison de 100 hommes d'armes jusqu'à son assassinat à Rennes le Modèle:Date par son cousin Thomas de Guémadeuc.

Le Modèle:Date, les États de Bretagne rappellent au Roi qu'il avait ordonné, dès 1614, le démantèlement, même si les remparts élevés par Jacques II de Névet étaient moins importants que les précédents, « la garnison qu'il avait réunie était composée de gens suspects (..) et depuis sa mort ses soldats continuaient à piller le pays ». Le Modèle:Date, les États de Bretagne renouvellent encore leur demande de démantèlement, lequel est enfin ordonné par le roi Louis XIII par lettres patentes du Modèle:Date, enregistrées par le Parlement de Bretagne le Modèle:Date, les héritiers de Jacques II de Névet obtenant une indemnité de Modèle:Nombre en compensation<ref>Jacques du Faou reçoit pour sa part Modèle:Nombre</ref> ; le procès-verbal du démantèlement est dressé le Modèle:Date par René Mocam, sénéchal de Cornouaille et cite « deux bastions édifiés en tête de la place (…), flanquée de six éperons. (…) L'artillerie comprenait treize canons en fer placés au circuit de la place, six canons placés à l'intérieur de la citadelle, deux tire-bourres, (…) huit arquebuses à mèche, un grand mousquet et cinquante mousquets ordinaires et cinq vieilles cuirasses. ». Le second fort de l’île Tristan ne dura donc que de 1613 à 1619<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Emmanuel-Philibert de La Béraudière et la troisième fortification

Mais l’île Tristan fut fortifiée une troisième fois : le gouverneur de Concarneau, Emmanuel-Philibert de La Béraudière, seigneur de l'Isle-Rouhet en Beaumont, s'installe en 1622 dans l'île sous prétexte de défendre la province contre une attaque possible des huguenots dont les corsaires, armés à La Rochelle, venaient croiser jusqu'à hauteur du Conquet. Le Modèle:Date, le Roi ordonne à Emmanuel-Philibert de La Béraudière d'évacuer l'île et de ne pas s'opposer à la démolition des remparts, mais les difficultés rencontrées avec les protestants font changer d'avis Louis XIII qui, le Modèle:Date autorise Emmanuel-Philibert de La Béraudière à rétablir toutes les fortifications qu'il jugerait nécessaire, non pas pour faire de l’île Tristan une place forte, mais du moins pour la mettre à l'abri d'un coup de main des Huguenots<ref>Le Modèle:Date, Benjamin de Rohan attaque Blavet : c'est la bataille du Blavet qui se déroule dans le cadre de la deuxième rébellion huguenote</ref>. La Béraudière envoie des mandements à toutes les paroisses des environs leur prescrivant de venir travailler à la construction des fortifications. La nouvelle que l’île Tristan allait être à nouveau fortifiée provoqua un véritable exode : « la moitié environ du peuple des environs de ladite isle s'en est entièrement retiré et tout ce cartier demeurera entièrement désert si le travail de la fortification continue, ce qui tournera à l'entière ruyne dudit evesché » écrivent les États de Bretagne dans une nouvelle requête au Roi. D'après le gouverneur au contraire, « le peuple vint travailler avec allégresse sans aucune contrainte ». Guillaume Le Prestre de Lézonnet, évêque de Quimper, et les magistrats quimpérois parvinrent toutefois à faire arrêter les travaux, rappelant que la place avait été « démolie à la sueur du peuple voisin qui pensoit avoir arresté la fin de ses malheurs et affranchy son labourage des corvées et exactions iniques et insuportables de ladite fortification et démolition, mais que l'ambition du sieur de l'Isle qui n'a point de borne a fait renaistre ses anciens desseins (…) pour fortifier ladite place à l'oppression ».

Le Parlement de Bretagne par des arrêts des 4 et Modèle:Date et le Conseil du roi par un arrêt du Modèle:Date ordonnèrent de démolir la nouvelle fortification qui formaient une place forte déjà assez importante si l'on en croit la description les procès-verbaux dressés à l'époque par François d'Andigné de Carmagaro, conseiller au Parlement et Christophe Fouquet de Chalain, procureur général : « Nous (…) avons vu à l'entrée de ladite isle une grande terrasse revestue de pierre eslevée de quelque 20 pieds de hault et large de 15 à 16 pieds au plus, (…) une maison de pierre qui sert d'entrée et de portail audit fort et avons veu que depuis ledit portail toute la teste du fort et un bastion carré au coin à main droite en entrant sont revestus de pierre à hauteur de plus de 20 pieds, (…), une grande et forte palissade de chenesteaux au-dessus, (…) et tout le reste de ladite isle, contenant environ 1800 pas de tour, circuité et environné de bastions, redoutes et demi-lunes de terre avecques leurs parapets de gazon bien percés et flancqués, (…) et au dedans de ladite isle une maison consistante en deux corps de petits logis, ung desquels est couvert d'ardoises, et consiste en une salle et une chapelle au bout, avecques une court close de murailles, et onze ou douze autres maisonnettes, partie de pierre, servant à la retraite et corps de garde des soldats ; (…) ledit sieur de l'Isle monstré au hault et extrémité de la dite isle, un lieu hault eslevé commandant à toute la coste qu'il nous a dit s'appeler Le donjon (…) [avec] deux puits et une fontaine, deux petits canons sur lesdites plates formes à l'entrée du fort et quantité de gentilshommes et de soldats qu'il nous a dit estre juesques au nombre de deux cents et qu'il les tenoit ordinairement pour la garde de ladite isle »<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Les deux auteurs de ce procès-verbal s'enquirent aussi des moyens qui avaient été déployés pour construire ces fortifications : le recteur de Beuzec, Jean Moreau, et celui de Lababan, Jacques Brichet, déclarèrent que l'Isle-Rouhet « avait convoqué les paysnas jusqu'à huit ou dix lieues à la ronde: trente-sept paroisses [tous les hommes valides de chacune de ces paroisses] avaient fourni de une à trois journées de travail (paroisses de Poullan, Pouldergat, Plozévet, Pont-l'AbbéTréoultré, Ergué-Armel, Plomelin, Plomodiern, Landévennec, Argol, etc.) et un très grand nombre de charrois ; des convocations avaient été envoyées jusqu'à Plonévez et Châteauneuf-du-Faou, mais étaient restées sans effet. (…) Une déclaration des habitants de Crozon apprit (…) que les travailleurs avaient été payés sur le produit d'une très illégale levée de 310 livres faite dans cette paroisse par le gouverneur de Concarneau. »

Le démantèlement commença le Modèle:Date et fut exécuté par les soins et aux frais des habitants de Ploaré, Poullan et Pouldegat et des paroisses voisines et entièrement abattues dès le Modèle:Date-, le procureur Fouquet de Chalain ordonnant avant de partir à son substitut, « considérant qu'il restait encore quantité de terre de laquelle à l'advenir l'on eut peu faire quelques fortifications » de « faire venir les paroisses dans les six lieues, lesquelles n'avoient pas encore travaillé, et en faire jeter le plus qu'ils pourroient à la mer ». Cet ordre ne fut que très imparfaitement exécuté. La Béraudière obtint des États de Bretagne une indemnité en raison des frais qu'il avait engagé pour fortifier l'île, mais les paysans qui avaient été forcés de construire les fortifications, puis de les démolir n'obtinrent aucune indemnité ni modération d'impôts.

=== Le prieuré de Saint-Tutuarn aux {{#switch: XVIII

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Le prieuré a survécu aux événements militaires décrits précédemment, même si son importance et ses revenus semblent avoir alors beaucoup diminué. La liste de ses prieurs, le prieuré étant toujours en commende, à cette époque est en grande partie connue :

Par la suite, ce sont les évêques de Quimper qui furent prieurs de Saint-Tutuarn à partir de 1748, les revenus du prieuré devant désormais servir à secourir les habitants de l'île de Sein à la demande de l'évêque de Cornouaille Auguste François Annibal de Farcy, l'initiative de cette attribution revenant à un ancien évêque de Mirepoix Jean-François Boyer, alors titulaire de la feuille des bénéfices, c'est-à-dire, responsable nommé par le Roi de l'attribution des bénéfices ecclésiastiques, . Modèle:Citation bloc Le bénéfice du prieuré de Saint-Tutuarn fut officiellement attribué dans ce but à l'évêque de Cornouaille par le roi le Modèle:Date. Le dernier prieur de Saint-Tutarn fut en conséquence le dernier évêque de Quimper de l'Ancien Régime, Modèle:Mgr Toussaint-François-Joseph Conen de Saint-Luc, décédé en 1790, mais le bénéfice du prieuré fut vendu à titre d'afféagement roturier dès le Modèle:Date par ce même évêque de Quimper Auguste François Annibal de Farcy à Jean-Jacques Laplanche, receveur des devoirs de la province de Bretagne et plus tard marchand à Douarnenez… et ne bénéficia donc plus au prêtre de l'île de Sein<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

L’île Tristan cessa donc d'être un bien ecclésiastique avant la Révolution française. Il y avait alors bien longtemps déjà (la date est inconnue) que l'église prieurale avait disparu<ref group=n.>La chapelle Sainte-Hélène, de Douarnenez, desservit par la suite l'île Tristan</ref> de même que le manoir prieural situé au lieu-dit Kerlosquet, face à l’île Tristan, sur le continent. Un des derniers prieurs avait fait construire une maison au centre de Douarnenez qui, devenue bien national, fut vendue le Modèle:Date à la ville de Douarnenez qui y installa sa mairie. Quelques autres biens du prieuré furent vendus par la suite comme un moulin à vent vendu le Modèle:Date, quelques terrains et l'îlot de Fluminiou (désormais dénommé Flimiou, ce n'est plus qu'une simple pointe rattachée au continent en raison des extensions portuaires de Douarnenez).

De la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fichier:Tristan Island fort.JPG
Le fort Napoléon III, construit en 1859.
Fichier:Douarnenez, Ile Tristan en 1873.jpg
L'île Tristan en baie de Douarnenez en 1873 (photo de J. Duclos).

Par la suite, il ne fut plus question d'établir à l’île Tristan de fort, ni de garnison permanente. Vers 1694 toutefois, lors des grandes tournées d'inspection de Vauban le long des côtes de Bretagne, une batterie y fut installée dans un fortin construit à cet effet et gardée de temps en temps, assez mal d'ailleurs, par des soldats garde-côtes. Des traces de ce fortin existent encore<ref name="objectif-cap-sizun-polynesie.over-blog.com"/>. Un corps de garde est construit au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une batterie, un magasin à poudre et un casernement au milieu du même siècle.

En 1761, [[Auguste François Annibal de Farcy|Modèle:Mgr de Farcy de Cuilé]], évêque de Quimper et prieur de l'Île Tristan, cède l'île au sieur Jean-Jacques Laplanche, lequel fait construire sur la partie sud un établissement de presse à sardines et des maisons d'habitation au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Marie-Louise Debon, épouse de Jean-Jacques Laplanche, devenue veuve, revend l'île le Modèle:Date à Joseph Le Tréhénédic et son épouse Claudine Lebreton ; cette dernière, devenue veuve, la revend à Guillaume-Alexandre-Raphaël Piriou et Marie-Victore Kerdreach, son épouse, le Modèle:Date ; puis leur fils Jean-Baptiste Piriou qui en hérita le Modèle:Date vendit l'île le Modèle:Date à Victor Bernard, négociant à Douarnenez, lequel la revend le Modèle:Date à Gustave Raimond Le Guillou-Pénanros, négociant, et son épouse Mathilde Honorine Le Guillou-Penanros pour la somme de 25 000 francs. La vente comprend « l'île Tristan, dite Le Fort, consistant en maisons, magasins et autres logements, jardin, terres chaudes<ref group=n.>Terres cultivées en permanence</ref>, terres froides<ref group=n.>Terres à l'abandon, cultivées épisodiquement</ref>, et dépendances, en la commune de Douarnenez (…) sans aucune exception ni réserve, sauf toutefois le droit du gouvernement pour la fréquentation et le service de la batterie qui s'y trouve ». La vente exclut ce qui appartient pour moitié au fermier qui exploite l'île, à savoir « la charrette, la charrue, les instruments aratoires, les bestiaux, la jument et en général tout le matériel d'exploitation de la ferme de l’île Tristan » en fonction d'un contrat de métayage<ref>Acte notarié de la vente de l'île Tristan en date du Modèle:Date en l'étude de Maître Le Clech, notaire à Douarnenez, lire en ligne</ref>.

Une batterie fut installée en 1859<ref>Modèle:Mérimée</ref> pour protéger la Baie de Douarnenez afin d'éviter la prise à revers de la Presqu'île de Crozon et donc de la Presqu'île de Roscanvel qui ferme le goulet de la Rade de Brest. Le casernement est un corps de garde crénelé modèle 1846 pour 20 hommes construit en 1862 ; après son déclassement en 1889, il servira d'habitation au gardien du phare.

Le temps de l'industrie sardinière

Fichier:Tristan Island canning factory1.JPG
L'ancienne usine de sardines (bâtiment désormais rénové).

Gustave Raymond Le Guillou de Penanros<ref>Gustave Raymond Le Guillou de Penanros (né le Modèle:Date à Douarnenez, décédé le Modèle:Date à Tréboul), notaire, négociant</ref>, entrepreneur de sardines et aussi maire de Douarnenez, installe dans l’île Tristan au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle des ateliers de salaison de poisson, puis des conserveries en 1860. Les deux grands bâtiments de la façade sud de l'île sont les anciens ateliers. Un quai en « pierres debout » fut construit, ainsi qu'un bâtiment abritant des pressoirs (disparu à la suite d'un incendie) ; un autre bâtiment, en partie détruit de nos jours, abritait des fours-grilloirs, probablement les plus anciens de Douarnenez. L'îlot Saint-Michel<ref group=n.>L'îlot Saint-Michel a été rasé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale car il gênait les angles de tir des pièces d'artillerie installée dans l'île</ref>, situé entre l'île Tristan et le continent, abritait aussi une conserverie<ref name="mairie">http://www.mairie-douarnenez.fr/images/cadre_de_vie/ile_tristan/Histoire.pdf</ref>.

En 1905, Henri Bourde de La Rogerie décrit ainsi l’île Tristan : Modèle:Citation bloc

Un phare sur l'île

Fichier:450 Île Tristan.JPG
Île Tristan : le phare

Le phare de l'île Tristan se trouve sur le point culminant de l'île, pour signaler l'entrée en baie de Douarnenez.

Décidée en 1854, la construction débute en 1857. L'histoire de sa construction est marquée par le refus du propriétaire de l'époque, Gustave de Penanros, de voir sa construction, empêchant le débarquement des matériaux nécessaires pour sa construction. Le phare sera finalement construit, l'ingénieur chargé de sa construction exploitant finalement une carrière dans l'île même<ref name="mairie" />.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le phare subit des dégradations occasionnés par les soldats allemands occupant l'île. Un jour de victoire allemande sur le front, les soldats éméchés tirèrent sur la lentille du phare.

La construction haute de Modèle:Unité, guide la navigation alentour avec son feu à occultation et de lumière blanche et rouge.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un lieu de villégiature pour la famille Richepin

En 1911, l'île fut rachetée par la famille du poète Jean Richepin, son fils Jacques Richepin, journaliste dramaturge, aussi poète et auteur de chansons (décédé en 1946), et sa belle-fille, Marie-Caroline Morton, artiste (son nom d'artiste était Cora Laparcerie) (décédée en 1951), qui dirigèrent aussi le théâtre de la Renaissance de 1913 à 1928. Ils firent de l’île Tristan un lieu de villégiature pour des artistes, notamment parisiens, recevant notamment Tiarko Richepin, frère de Jacques Richepin. Modèle:Citation bloc

Martial Perrier a écrit dans le magazine La vie heureuse en 1912, un article ayant pour titre Dans l'île de Madame Cora Laparcerie-Richepin dont voici un extrait : Modèle:Citation bloc

En 1919, Jacques Richepin, déjà antérieurement propriétaire de bateaux baptisés Cora en l'honneur de son épouse, achète un voilier réalisé d'après les plans d'un architecte écossais de grande renommée, William Fife III, en 1898, sous le nom de Yum<ref>Association Éric Tabarly, Pen Duick lire en ligne (consulté le 28 septembre 2010).</ref>, et le rebaptise Cora V. En 1938, ce bateau fut racheté par Guy Tabarly, le père d'Éric Tabarly, renommé Pen Duick, lequel le donna par la suite à son fils<ref name="cora" />.

Le Modèle:Date, le conseil municipal de Douarnenez a accepté un legs de Pierre Cassou, né lui aussi à Morcenx (Landes) et décédé en Modèle:Date-, qui avait voué sa vie à collectionner les objets et portraits représentant Cora Laparcerie et son époux, dont un grand portrait de Cora Laparcerie par Édouard Zier, daté de 1900, et un de Jean Richepin par Léon Tanzi datant de 1887<ref>Journal Ouest-France du Modèle:Date, consultable https://www.ouest-france.fr/le-retour-de-cora-grace-la-passion-de-pierre-839382 et du Modèle:Date, consultable https://www.ouest-france.fr/douarnenez-pierre-cassou-qui-collectionnait-cora-laparcerie-est-decede-457688</ref>. Cette collection devrait être prochainement exposée sur l'île Tristan. Cora Lapercerie et Jacques Richepin, ainsi que leur fils et leur fille Miarka<ref>Miarka Laparcerie composa des chansons, en particulier la célèbre chanson Mon cœur est un violon, chantée par Lucienne Boyer, Lucienne Delyle et André Claveau, voir http://histoire-caychac.e-monsite.com/pages/mes-pages/cora-laparcerie-richepin.html</ref>, sont inhumés dans la chapelle familiale, sur l'île Tristan, chapelle restée encore aujourd'hui propriété de la famille Richepin.

Les bâtiments des conserveries furent transformés. Une chapelle, dite des aviateurs, est construite dans l'île en l'honneur de deux amis ayant réussi la traversée de l'Atlantique dans le sens Europe - Amérique. En pierre de kersanton, elle est réalisée par des architectes du mouvement breton Seiz Breur.

Un jardin exotique, existant toujours, est développé par la famille grâce à la source d'eau potable existant sous le jardin et au microclimat régnant sur l'île. Des espèces du monde entier furent apportées par leurs voyages et par leurs amis. Il existe notamment un araucaria, ou « désespoir des singes ».

Dans les années 1930, un combat est mené contre la transformation en carrière de pierre de la partie nord-est de l'île, toujours propriété de l’État, pour l'agrandissement du port de Douarnenez. Menant une campagne relayée par les journaux parisiens, le débitage de l'île s'arrêta.

Des blockhaus faisant partie du Mur de l'Atlantique ont été construits sur l'île pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jusqu'en 1995, l'île est propriété en partie de la famille Richepin, jusqu'à l'expropriation du descendant de la famille qui ne pouvait plus entretenir financièrement l'île.

L’île Tristan de nos jours

Accessible à pied grâce à un gué à marée basse lorsque les coefficients de marée dépassent 90, l’île est gérée par le Conservatoire du littoral, accessible pour le public uniquement sur autorisation ou certains jours de l’année et surveillée par un garde. Son jardin exotique abrite 358 espèces florales différentes et des espèces animales protégées vivent sur l’île comme l'escargot de Quimper, la chouette hulotte ou plusieurs espèces de chauves-souris<ref>Journal Le Télégramme n° 21558 du 27 octobre 2014</ref>

Visites et transformations récentes

Fichier:Sardine statue Tristan Island.JPG
La statue mi-sirène mi-sardine.

L’île Tristan est site naturel classé depuis 1934, et propriété du Conservatoire du littoral depuis 1995, la commune de Douarnenez gère aujourd'hui les visites de l'île pour des groupes réduits, et un passage limité à un certain nombre de personnes par jour, afin de préserver la nature insulaire du site. Il y a deux solutions actuellement pour accéder au grand parc de l'île : « les visites flâneries », accès par bateau, vous permet de visiter le site avec l’œil expert du gardien du site, qui vous fait découvrir l'aspect faune et flore de l'île<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les autres visites, organisées par l'office de tourisme, vous permettent de découvrir l'île sous un angle plus historique. Cette visite se fait à marée basse, par coefficient assez important, permettant d'y accéder pendant au moins une heure et demie. La visite des quais est cependant libre, avec l'accès à marée basse.

Des panneaux photovoltaïques ont été installés en 2013, la réparation de murs en « pierres debout » éboulés depuis la tempête de Modèle:Date-; la construction d'un mur de soutènement aux abords Ouest de la chapelle des Aviateurs et des aménagements paysagers sont prévus sur la côte sud de l'île<ref>http://www.mairie-douarnenez.fr/index.php/cadre-de-vie/l-ile-tristan/trois-evenements-majeurs-pour-le-devenir-de-lile.html</ref>.

Une convention tripartite a été signée en 2011 entre le Conservatoire du littoral (propriétaire de l'île), la ville de Douarnenez (gestionnaire) et la fondation anglaise Landmark Trust (mécène du projet et futur gestionnaire de la partie hébergement du bâtiment rénové), visant à rendre l'île plus accessible en aménageant des gîtes dans l'ancien bâtiment de bureaux de la conserverie, transformé en maison de maître par Jean Richepin en 1860, et en créant des salles d'exposition dans l'ancienne conserverie, qui avait été transformée en atelier de peintre par la famille Richepin<ref>Dossier de presse sur l'Île Tristan, consultable http://www.calameo.com/read/0011568911d3bffa1a85c</ref>. Mais en Modèle:Date-, le Landmark Trust a abandonné ce projet en raison de difficultés financières, et l'aménagement prend du retard, même si la ville de Douarnenez et le Conservatoire du littoral veulent le poursuivre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'antenne sud du Parc naturel marin d'Iroise est installée dans l'île depuis 2010, occupant pour ses bureaux l'étage de l'ancienne conserverie, et pour ses locaux techniques un autre bâtiment dénommé « Kerjacqueline » ou « la maison du passeur »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

L’Île Tristan, qui a compté jusqu'à une trentaine d'habitants au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, n'en compte plus qu'un, son gardien<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Pacage

Le bœuf Couign Amann<ref>Le Télégramme(vu le 19 septembre 2010)</ref> s'est vu confier la tâche de la tonte des pelouses de l'île.

Dans la littérature

Le roman historique de Jules Verne intitulé le Comte de Chanteleine voit une partie de son intrigue se dérouler sur l'île Tristan.

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

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Bibliographie

Lien externe

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