Pieds-noirs
Modèle:Voir homonymes Modèle:Homophone Modèle:Infobox Groupe ethnique
Le nom « pieds-noirs » désigne les Français originaires d'Algérie et, par extension, les Français d'ascendance européenne installés en Afrique française du Nord jusqu'à l'indépendance, c'est-à-dire jusqu'en Modèle:Date pour les protectorats français de Tunisie et du Maroc, jusqu'en Modèle:Date pour l'Algérie française, et au-delà pour ceux qui y sont restés après l’indépendance des trois pays<ref>Ni valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance, préface de Benjamin Stora, Arles, Actes Sud, janvier 2012 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Définitions de « pied-noir »
Deux définitions qui s'opposent de « pied-noir » indiquent assez bien l'imprécision de ce terme.
D'après le Larousse, « pied-noir » (et « pieds-noirs ») est un nom et un adjectif qui signifie : Modèle:Citation bloc
D'après le Grand Robert de la langue française, « pied-noir » est un nom masculin, dont le sens moderne, apparu vers 1955, est Modèle:Citation bloc
Le seul groupe commun aux deux définitions est celui des Français d'Algérie descendants d'émigrants européens, et « rapatriés » dans les années 1960.
L'exclusion, par l'une ou l'autre définition, des rapatriés du Maroc et de Tunisie, ou des Juifs séfarades et des descendants d'autochtones de citoyenneté française « rapatriés » d'Algérie, reflète l'attitude d'acceptation ou de refus de l'expression « pied-noir » par les membres de ces groupes. Ainsi, selon Hubert Hannoun, écrivain, Modèle:Citation bloc
D'autre part, les deux définitions n'ont pas la même extension temporelle : le Robert réserve l'appellation aux personnes contemporaines de la guerre et du départ d'Algérie, alors que Larousse semble lui donner une valeur rétroactive.
Dès lors, selon la définition du Larousse, les colons installés dès 1560 dans les « possessions françaises sur la côte septentrionale de l'Afrique », telles que le Bastion de France et La Calle, sont considérés comme des pieds-noirs qui s'ignoraient.
L'origine de l'expression fait l'objet de plusieurs hypothèses.
Pour le Trésor de la langue française informatisé (TLFI)<ref name="TLFI pied-noir">Modèle:CNRTL (consulté le Modèle:Date-).</ref>, le mot, composé de « pied » et de « noir », est un surnom attesté dès 1901 et désignant alors un Modèle:Citation. Ce surnom viendrait du fait que les chauffeurs des bateaux à vapeur avaient l'habitude de marcher pieds nus dans la Modèle:Page h' à charbon du navire. Ces chauffeurs étant souvent algériens, « pied-noir » a ensuite désigné, par extension, un Algérien. Cet emploi est attesté en 1917<ref name="TLFI pied-noir" />. Son emploi actuel n'est attesté qu'en 1955. En effet le terme aurait été Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref>Entrée Modèle:Chapitre, cit. Modèle:P. Modèle:Lire en ligne Modèle:Commentaire biblio</ref>.
D'autres hypothèses ont été avancées :
- les premiers Européens arrivés en nombre au début de la colonisation étaient des militaires portant des chaussures de marche noires<ref>Les pieds-noirs, sur librairie-pied-noir.com.</ref> ;
- après une journée dans les marais, la couleur des pieds des premiers colons qui ont cherché à assécher les marais de la Mitidja pour en faire une terre cultivable, au prix de milliers de morts de la malaria ;
- la coloration des pieds des viticulteurs lors du foulage du raisin, sachant que de nombreux Français d'Algérie vivaient de la production de vinModèle:Refnec ;
- une bande de jeunes Français du Maroc, amateurs de cinéma américain, se seraient eux-mêmes baptisés « pieds-noirs » en référence aux tribus amérindiennes de la Confédération des Pieds-Noirs. L'expression aurait ensuite franchi la frontière algéro-marocaine vers 1955<ref>D'après un article de Daniel Lefeuvre dans le hors-série de Guerre & Histoire, Algérie 1954-1962, la dernière guerre des Français, mars 2012.</ref>.
- Dans le roman de l'écrivain provençal Henri Bosco, L'Enfant et la Rivière paru en 1945, l'enfant se fait traiter de « pied-noir » par sa tante à son retour d'une fugue. Le terme est employé au sens de va-nu-pieds, terme du vocabulaire rural provençal, en raison de la réputation de gens très pauvres qu'avaient les expatriés européens en Algérie.
Distinctions
Usage
Modèle:Section à sourcer Le terme « pied-noir » étant d'origine incertaine, son usage courant est donc générique et imprécis. Il convient par conséquent d'établir des distinctions pour en apprécier la portée. D'une part, certains membres de cette communauté considèrent l'appellation « pied-noir » comme péjorative, voire offensante, et lui préfèrent la dénomination, plus formelle, de « Français d'Algérie », beaucoup plus conforme à la réalité. D'ailleurs beaucoup d'entre eux se sentent Algériens de terre et Français de nationalité et ont souhaité conserver dans leur numéro Insee le numéro de leur département de naissance : 91 (Alger), 92 (Oran), 93 (Constantine) et 94 (Territoires du Sud) (voir sous intégration, plus bas dans l'article).
D'autre part, de nombreux Juifs d'Algérie ne se considèrent pas comme « pieds-noirs »Modèle:Sfn,<ref>Voir les titres d'ouvrages sur le sujet dont à titre d'exemple celui de Benjamin Stora Les trois exils : Juifs d'Algérie, paru en 2008 ou celui de Léon Isnard Les 3 cuisines du Maghreb : 600 recettes arabes, juives et pied-noir Modèle:Référence souhaitée publié en 2006.</ref>. Ainsi Patrick Bruel ou Éric Zemmour, par exemple, se définissent eux-mêmes comme Modèle:Citation et considèrent le terme pieds-noirs comme inexact en ce qui concerne leur famille présente en Algérie bien avant l'arrivée des Français et même de l'islam<ref>Conversation avec Claude Askolovitch, Plon, 2011, Modèle:P.</ref>,<ref>Éric Zemmour, 7 janvier 2008, Radio Monte-Carlo, dans Les Grandes Gueules, paru 7 janvier 2008.</ref> (bien que, par la suite - en particulier durant la campagne présidentielle de 2022 - Éric Zemmour a pu désigner sa famille comme étant pied-noir, alors qu'elle a quitté l'Algérie avant 1962). Au contraire, en 1987 l'emblématique Enrico Macias affirme que<ref name="I07150942">Plateau Mamère, Villalonga, Macias 1 en direct de Nice, MIDI 2 - Modèle:Date-.</ref> « les pieds-noirs, c'est pas seulement les catholiques, c'est aussi les musulmans et les israélites », car, selon lui, « toutes ces communautés forment la communauté nord-africaine ».
Rapatriés d'Algérie et pieds-noirs
L'historien Abderahmen Moumen distingue trois grands groupes sociaux constituant les rapatriés d'Algérie<ref>Entre histoire et mémoire : les rapatriés d'Algérie : Dictionnaire bibliographique , Abderahmen Moumen, préface Jean-Jacques Jordi, Éditions Gandini, 2003</ref> :
- les Européens rapatriés d'Algérie : communément appelés pieds-noirs, ils sont de loin les plus nombreux. En 1962, environ Modèle:Unité quittent l'Algérie dont 512 000 entre les mois de mai et d'août ;
- les Juifs (berbères ou séfarades) rapatriés d'Algérie : souvent associés aux pieds-noirs, estimés à 120 000 en 1962, environ 110 000 s'installent en France en 1962 ;
- les Français musulmans rapatriés (FMR), aussi appelés FSNA (Français de souche nord-africaine) avant l'indépendance, puis souvent englobés sous le terme générique de « harkis », ils sont constitués de plusieurs groupes différents : anciens membres des forces supplétives (harkis, moghaznis, GMS…), militaires engagés ou appelés au côté de l'armée française et élites francisées (hauts fonctionnaires, membres du « double collège », députés, sénateurs…). Ils sont au nombre de Modèle:Nombre au recensement de 1968.
Dans l'usage courant « pied-noir » est un quasi-synonyme de « rapatrié d'Algérie ». « Rapatrié » fait référence à un statut administratif qui a concerné, à partir de 1962, les « Français d'Algérie » originaires des départements français d'Algérie et du Sahara au moment de l'indépendance de ces deux entités le Modèle:Date-. Il a été utilisé par le gouvernement de l'époque pour masquer un véritable exode. À ce titre les pieds-noirs peuvent être considérés comme des exilés, des déracinés ou des expatriés.
Parmi les rapatriés d'Algérie, qui étaient tous de nationalité française, sont englobés la majorité des « Européens » et des juifs séfarades et un nombre limité de « musulmans » (arabes et berbères), plus souvent désignés par le terme générique de harkis, c'est-à-dire ceux des militaires, anciens supplétifs de l'armée française, et leurs familles qui ont pu trouver asile en métropole. La différence de statut civique entre « Européen » et « harki » fait que le second n'est que supplétif de l'armée française (contractuel) et non membre à part entière de l'armée française. Il est à noter que quelques milliers de musulmans étaient citoyens de droit commun et ont donc conservé automatiquement leur nationalité française en 1962 (essentiellement des militaires, des caïds comme la famille du recteur actuel de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur ou les parents de Yazid Sabeg, commissaire français à la diversité). La majorité des musulmans, citoyens de droit local, ont perdu leur nationalité française en 1962.
Les « Européens » rapatriés sont d'origine française (en provenance de toutes les régions de la métropole mais en particulier d'Alsace-Lorraine<ref name=alsace>D'après la thèse de Fabienne Fischer, Alsaciens et Lorrains en Algérie : histoire d'une migration, 1830-1914, l'immigration des Alsaciens et Lorrains aurait représenté entre un cinquième et un quart de la population française d'Algérie de 1845 à 1860, et le cinquième après cette période. En chiffre absolu, ils auraient été environ Modèle:Unité de 1830 au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dont 12 000 à 15 000 après 1870 (6 000 de 1870 à 1874). In Guy Pervillé « L'Alsace et l'Algérie : de la réalité au mythe » ; lire en ligne.</ref>) ou étrangère (principalement d'Espagne, d'Italie et de Malte). La proportion d'étrangers monte en 1886 à 49 % des Européens d'Algérie, pour décroître après la loi sur les naturalisations du Modèle:Date-. En 1884, on recense un peu plus de 48 % d'étrangers parmi les Modèle:Unité, avec des différences notables selon les départements : 40 % dans le département d'Alger (Modèle:Unité et Modèle:Unité), plus de 59 % dans le département d'Oran (Modèle:Unité et Modèle:Unité — la proportion monte à 68 % pour la seule ville d'Oran), 43 % dans celui de Constantine (Modèle:Unité et Modèle:Nombre)<ref name=tableau>d'après le Tableau général des communes de l'Algérie — 1884 — lire en ligne</ref> (principalement d’Espagne mais aussi de Malte, d’Italie, d’Allemagne, de Suisse et d'Angleterre). Les motifs d'installation en Algérie des colons sont variés, attrait pour les concessions, incitation et facilité d'installation par les autorités françaises (en particulier Alsaciens-Lorrains, Allemands et Suisses), élévation du niveau de vie et fuite de la colonisation anglaise (Maltais), fuite de la guerre civile (guerres de succession d'Espagne 1833-1840 — à laquelle la France prend part — 1846-1849, 1872-1876, guerre d'Espagne 1936-1939), déportation des résistants au coup d'État du 2 décembre 1851 sous Napoléon III) ou annexion du territoire (Anglo-Maltais, Alsaciens et Lorrains à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870). La politique d'assimilation de la France en Algérie se traduit par la naturalisation des étrangers à la suite du décret Crémieux de 1870 et la loi sur la nationalité du 26 juin 1889, les colons détenaient 90 % des meilleures terres agricoles (région d'Alger, Tiaret, OranModèle:Etc.). Dans l’arrondissement d’Aïn Temouchent, par exemple, les Européens, soit 15 % de la population, possédaient plus de 65 % de l'ensemble des terres agricoles<ref>Michel Launay, Paysans algériens, Paris, le Seuil, 1962, Modèle:P., Modèle:P..</ref>.
Différences de statut entre les départements français d'Algérie-Sahara et protectorats de Tunisie-Maroc
La fin du protectorat français de Tunisie (1881-1956) et du protectorat français au Maroc (1912-1956) a entraîné en 1956 le rapatriement des Français de souche européenne. Ces deux pays étaient placés sous protectorat et ne relevaient pas du statut de colonie, alors que l'Algérie fait, de 1848 à 1962, partie intégrante du territoire national français.
Durant l'intervalle compris entre 1830 et 1848, la conquête de l'Algérie — ou plus exactement du protectorat ottoman nommé régence d'Alger — se poursuit et les nouveaux espaces conquis sont appelés « possessions françaises » : on parle alors de « colonies » et de « provinces » (1848). Après la création des départements français d'Algérie, cette France d'outre-mer avant la lettre disposait d'un statut plus proche d'un territoire tel que la Corse, sous statut métropolitain et acquis de la République de Gênes par la France en 1769, que d'une colonie.
En réaction aux premiers attentats indépendantistes marquant le début de la guerre d'Algérie (1954-1962), le Modèle:Date, Pierre Mendès France (Radical-Socialiste), président du Conseil s'adressant à l'Assemblée nationale, exprime clairement la distinction entre l'Algérie d'une part, la Tunisie et le Maroc d'autre part<ref>L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité l'Afrique française et du Comité du Maroc, volumes 61-65, Comité du Maroc, Comité de l'Afrique française, 1957, Modèle:P..</ref>,<ref>Michel Delenclos, Les mots des uns, les maux des autres: la France et l'Algérie, Godefroy de Bouillon, 2008, Modèle:P..</ref>,<ref>Michel de Jaeghere, Le livre blanc de l'armée française en Algérie, Contretemps, 2001, Modèle:P..</ref>,<ref>Éric Roussel, Pierre Mendès France, Paris, Gallimard, collection « NRF biographies », 2007, Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation bloc
« Français d'Algérie » et « Français de France »
Si le regard porté aussi bien par le Français métropolitain que par le nationaliste algérien, tunisien ou marocain sur la communauté pied-noire ne distingue pas - comme l'attestent la définition du Larousse et les attentats du FLN - dans cette société coloniale composite le métropolitain récemment installé (à l'image de l'instituteur Guy Monnerot originaire de Limoges venu enseigner dans un hameau algérien et victime de la Toussaint rouge en 1954 ou la pasteure Élisabeth Schmidt arrivée en Modèle:Date- à la tête de la paroisse protestante de Blida-Médéa) du colon vivant depuis plusieurs générations (tel le général Edmond Jouhaud natif de Bou Sfer descendant de pionniers originaires de Limoges ayant émigré en Algérie et acteur du putsch des généraux en 1961), le pied-noir, lui, fait la distinction entre « Français d'Algérie » et « Français de France ». Modèle:...
« Pieds-rouges », « pieds-gris » et « pieds-verts »
Modèle:Article détaillé Le terme « pieds-rouges » désigne les pieds-noirs communistes révolutionnaires (membres du Parti communiste algérien extrêmement minoritaires, trotskystes ou maoïstes) et anticolonialistes qui ont soutenu le mouvement indépendantiste et/ou ont refusé le rapatriement pour demeurer en République algérienne. Cette expression est utilisée dans plusieurs ouvrages dont Le pied-rouge<ref>Bernard Lecherbonnier, Le pied-rouge, Denoël, 1974, Modèle:P..</ref> (1974) de Bernard Lecherbonnier, Le Pied-Rouge<ref>François Muratet, Le Pied-Rouge, volume 13 de Serpent noir, Serpent à plumes, 1999, Modèle:P..</ref> (1999) de François Muratet, Vergès : le maître de l'ombre<ref>Bernard Violet, Vergès : le maître de l'ombre: L'épreuve des faits, Seuil, Modèle:P..</ref> (2000) de Bernard Violet, Les Russes du Kazakhstan<ref>Marlène Laruelle et Sébastien Peyrouse, Les Russes du Kazakhstan : identités nationales et nouveaux états dans l'espace post-soviétique, Maisonneuve & Larose, 2004, Modèle:P..</ref> (2004) de Marlène Laruelle et Sébastien Peyrouse ainsi que dans Algérie, les années pieds-rouges : Des rêves de l'indépendance au désenchantement, 1962-1969<ref>Catherine Simon, Algérie, les années pieds-rouges : Des rêves de l'indépendance au désenchantement, 1962-1969, La Découverte, Cahiers libres, 2009, Modèle:4e de couverture.</ref> (2009) par Catherine Simon.
Dans son ouvrage Parcours d'une intellectuelle en Algérie : nationalisme et anticolonialisme, Monique Gadant s'interroge sur l'origine de l'expression et en propose une définition : Modèle:Citation<ref>Monique Gadant, Parcours d'une intellectuelle en Algérie: nationalisme et anticolonialisme dans les sciences sociales, collection Histoire et perspectives méditerranéennes, éditions L'Harmattan, 1995, Modèle:P..</ref>. En 1976, lors de l'émission Apostrophes, le célèbre humoriste et comédien, Guy Bedos s'adressant à Michel Jobert, pied-noir du Maroc et gaulliste de gauche, déclare « je suis pied-noir et rouge moi »<ref name="I04282940">« Guy Bedos à propos de son livre Je craque », Apostrophes - Modèle:Date-.</ref>.
Une autre expression dérivée de pieds-noirs désignerait les Modèle:Citation<ref>H. Jay Siskin, Ouvertures : cours intermédiaire de français, Harcourt College Publishers, 2001, Modèle:P..</ref>. Une tout autre définition de « pieds-gris » est rapportée par le sociologue René Domergue dans L'Intégration des pieds-noirs dans les villages du Midi et le chapitre Modèle:Citation où l'auteur retranscrit la déclaration de SabineModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc
Le terme « pieds-verts » utilisé pour la première fois en 1965, désigne les Européens, qui sont restés en Algérie après 1962. D'après Christian Beuvain et Jean-Guillaume Lanuque, « pieds-verts » est vraisemblablement une Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 2012, l'écrivain Francis Pornon a proposé de désigner « pieds-roses » les coopérants venus en Algérie jusqu'aux années 1980<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
« Les vrais pieds-noirs »
L'étude sociologique de René Domergue met en évidence à la fois les distinctions que font entre eux les rapatriés ainsi que les problèmes liés à l'évolution de la définition même de pied-noir. Ainsi le chercheur rapporte d'abord le cas de Marie, rapatriée installée dans les Cévennes ; alors qu'il lui demande si elle est pied-noire, celle-ci lui répond : Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans un second temps, s'intéressant aux rapatriés du Maroc, l'un d'entre eux prénommé Raymond, affirme au sociologue : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Enfin, recueillant le point de vue de rapatriés israélites séfarades, la fille d'un couple d'entre eux, Corinne, déclare : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Origines du terme
Apparition
L'apparition de ce terme pour désigner les Français d'Algérie est datée, selon Paul Robert, qui était lui-même pied-noir, de 1955.
Pour d'autres, ce terme aurait déjà été en usage vers 1951-1952, dans les casernes en Métropole, bien avant de parvenir en Algérie, pour désigner les recrues françaises originaires d'Afrique du Nord. Il n'y avait en Algérie, avant la guerre d'indépendance, aucun sobriquet d'usage courant pour désigner les Français d'Algérie eux-mêmes, si ce n'est les appellations d'« Algériens » ou de « Nord-Africains », désignant alors seuls les Français d'Algérie ou d'Afrique du Nord, alors que les autochtones étaient désignés comme « Arabes », ou « musulmans ». Avant et durant la guerre de 14-18, le terme péjoratif d'arbicot était utilisé dans les casernes à l'encontre des Français d'Algérie et celui de bicot à l'encontre des musulmans ; ce dernier est resté dans un certain langage raciste et il convient de noter qu'il ne fut pas pratiqué par les Français d'Algérie ; de leur part, un sobriquet nettement moins insultant était le terme de tronc ou tronc de figuier, pour évoquer l'habitude des indigènes de bavarder longuement sous un arbre. À noter que les musulmans parlaient de gaouris ou roumis en référence à la période romaine pour les chrétiens et de judis pour les juifs.
Certains pieds-noirs se considéraient à une époque comme les « vrais Algériens », excluant les musulmans (algériens) qu'ils considéraient comme « Indigènes ». Ainsi on rapporte un dialogue entre un étudiant d’Alger et une étudiante métropolitaine lors du Congrès de l’UNEF en 1922 : Modèle:Citation bloc
Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, les pieds-noirs ont commencé à éviter d'utiliser ce terme afin de ne pas être confondus avec les travailleurs indigènes (algériens) venus en métropole<ref>Jean Pomier, « Algérien ? Un mot qui cherche son sens », in Afrique, Alger, 1946, réédité dans l’Algérianiste, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>,<ref name="perville34-31"/>.
L’écrivain kabyle Mouloud Feraoun décrit ce double langage dans son roman Les Chemins qui montent : Modèle:Citation bloc
Les Français d'Algérie, au contraire, utilisaient de leur côté plusieurs surnoms pour désigner les Français de métropole tels que « Français de France », « Frangaoui » ou encore « Patos ».
Le surnom de « pieds-noirs » semble n'être parvenu en Afrique du Nord qu'après 1954, peut-être apporté par les soldats métropolitains venus en nombre. Toutefois, son usage ne s'est vraiment répandu en Algérie que dans les toutes dernières années de la présence française et surtout en métropole, après l'exil.
Quoi qu'il en soit, les premières attestations certaines de ce terme, dans cette acception, sont à ce jour les suivantes :
- en 1957, dans un roman de Georges Damitio intitulé Les Pieds-noirs, publié par les éditions Albin Michel ;
- en juin 1960, dans le « Bloc-Notes » de François Mauriac dans l'Express ;
- en septembre 1961, dans une étude intitulée « Les Pieds-noirs » parue dans la Revue des deux Mondes.
Explications proposées
Des explications plus ou moins crédibles, probablement imaginées après coup, ont alors été avancées : allusion aux souliers supposés vernis ou aux bottes noires des premiers immigrants ou aux brodequins noirs des soldats de l'armée d'Afrique, aux jambes des colons, noircies en défrichant les marécages, aux « Arabes » soutiers sur les bateaux à vapeur traversant la mer Méditerranée et aux pieds nus salis par le charbonModèle:Etc. L'historien algérois Xavier Yacono recense ces explications fantaisistes et évoque même les amérindiens pieds-noirs ([[Pieds-Noirs (peuple)|Modèle:Langue]]) d'Amérique, qui auraient été présents dans les contingents américains qui débarquèrent en Afrique du Nord en 1942. Toutes ces explications sont probablement fausses puisque, si elles étaient vraies, la dénomination de « pieds-noirs » aurait été connue en Algérie, bien avant la guerre d'indépendance. De plus, les populations arabes ou berbères avaient plusieurs mots dans leur langue pour désigner les colons européens (Modèle:Langue, « chrétiens » ou roumis, littéralement « Romains ») et n'avaient aucune raison d'utiliser cette expression alors qu'ils ne parlaient pas le français à cette époque<ref>Xavier Yacono, « Pourquoi pieds-noirs ? », dans Les Pieds-noirs, Éditions Philippe Lebaud, 1982, Modèle:P..</ref>.
Selon Guy Pervillé « Pieds noirs » (pieds sales) était l’un des nombreux sobriquets injurieux attribué aux « Arabes » par les Européens d’Algérie ; mais son application à ces derniers – peut-être par des métropolitains mal informés – est attestée peu avant 1954 »<ref>Guy Pervillé, Comment appeler les habitants de l’Algérie avant la définition légale d’une nationalité algérienne ? (1996).</ref>,<ref>« Le terme, attesté en 1917 selon le dictionnaire de Paul Robert (lui-même français d’Algérie) désignait alors les chauffeurs de bateaux indigènes, aux pieds nus salis par le charbon. Sens confirmé par un article du journal indigène La Défense, no 3, février 1934, Modèle:P. (« Un geste révoltant ») qui cite « pied-noir » dans la liste des insultes racistes », note de Guy Pervillé.</ref>. Selon un article récent Modèle:Citation, paru dans le magazine Pieds-noirs d'hier et d'aujourd'hui de janvier 1999, on explicite l'origine de ce sobriquet utilisé dans le jargon de la marine, mécanisée dès la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle : les marins d'Algérie habitués aux températures torrides auraient été affectés aux machines à charbon, comme les « gueules noires » des mines, tandis que les marins métropolitains, armés de l'écouvillon pour graisser les canons, se seraient vu baptiser bouchons gras puis à terre : les patos » de l'espagnol « canard », à cause de leur démarche chaloupée acquise sur le pont par suite du roulis. Une photographie de 1917, portant cette mention, y est insérée. Cette dernière explication est peut-être valable pour le mot « patos », très utilisé sur place avant 1949, mais vraisemblablement pas pour le terme « pied-noir » qui était rigoureusement inconnu à Alger jusque vers la moitié des années cinquante. Précisément une explication moins connue concorde avec cette datation. Modèle:Refnec. Le cliché dénoncé par Albert Camus du colon milliardaire fumant le cigare à bord de sa Cadillac viendrait de ce même article. Il semble en fait que le terme vienne du Maroc où les militaires français désignaient au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les « petits blancs » (colons paysans vivant en sandales et qui avaient donc les pieds sales) qui s'opposaient à toute velléité d'indépendance<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Ce n'est que tardivement que les intéressés eux-mêmes, à l'heure où leur destin était menacé, s'en sont saisis, au tout départ les étudiants d'Alger, pour en faire l'étendard de leur identité, comme en témoignent les noms de nombreuses associations.
Communauté pied-noire
Français d'Algérie et du Sahara (1830-1962)
Européens français et étrangers
Modèle:Article détaillé Les pieds-noirs d'Algérie représentaient au moment de l'indépendance une population d'environ un million de personnes.
La communauté européenne résultait du brassage de populations d'origines européennes variées mais à forte dominante méditerranéenne : Français dont des Alsaciens et des Lorrains (dont une partie expatriée après la défaite de 1870 et l'occupation allemande<ref name=alsace/>), migrants des départements méridionaux, Corses, mais aussi des Espagnols (majorité étrangère), Anglo-Maltais (Malte étant une colonie britannique), Italiens, Allemands, Suisses et Anglais.
Jules Ferry à ce sujet, le Modèle:Date, lors d'un débat à la Chambre des députés : Modèle:Citation
Une des premières communautés à s'installer en Algérie dès le début de la colonisation, fut celle des Espagnols originaires des Baléares. L'arrière-garde du corps expéditionnaire français était stationnée à Mahón sur l'île de Minorque. Les habitants de Mahón furent donc les premiers à s'embarquer avec les navires français dès la conquête de 1830. Ces Mahonnais marquèrent profondément la région de l'Algérois et fut une communauté spécialisée dans la production de primeurs. Cette immigration fut la plus forte entre 1830 et 1845. Cette communauté s'intégrera rapidement grâce au service militaire et à l'école.
Si les migrants de nationalité française étaient majoritaires, les étrangers formèrent longtemps un pourcentage important de cette population jusqu'à atteindre 49 % en 1886<ref name=tableau/>. Après la loi de naturalisation automatique de 1889, leur nombre diminuera rapidement. Cette intégration des pieds-noirs, qui n'était pas évidente au début de la colonisation (certains politiciens locaux parlèrent de « péril étranger ») tant les tensions étaient fortes entre les Français et les étrangers européens d'une part, entre les Européens locaux et les Juifs d'autre part, a probablement été favorisée par deux facteurs :
- la politique du gouvernement français qui, inquiet à une certaine époque de voir l'élément français débordé démographiquement, a pris des mesures pour naturaliser de façon automatique les enfants d'étrangers nés sur le sol algérien (lois de 1889 et 1893) et accorder en bloc aux juifs, qui avaient accueilli les Français en libérateurs en 1830 et avaient depuis lors massivement adopté la culture française<ref>Richard Ayoun, Les Juifs d’Algérie. Au-delà des pressions officielles et des lobbies de mémoire, colloque Pour une histoire critique et citoyenne — Le cas de l’histoire franco-algérienne, 20-Modèle:Date-, Lyon, ENS LSH, 2007, partie À l’époque française, lire en ligne.</ref>, le statut de citoyens français (décret Crémieux de 1870).
- le sentiment d'une communauté de destin face à la population indigène musulmane dans un système colonial.
Par contre, aucune fusion ne s'est produite avec les Algériens issus de la culture musulmane alors désignés sous l'expression générique de « Français musulmans ». Cela résulte au fait que les autorités musulmanes ont donné l'ordre aux musulmans algériens de refuser la citoyenneté française à cause de la barrière de la religion dans une population islamisée de longue date<ref>Henry Bénazet, L'Afrique française en danger, Modèle:19e, A. Fayard, 1947, Modèle:P..</ref>.
Protestants d'Algérie
Les descendants des colons français (alsaciens, mosellans, vaudois et protestants des Hautes-Alpes, cévenols, dauphinois…), suisses, italiens vaudois, néerlandais, britanniques et allemands de confession protestante (réformés et luthériens), arrivés depuis 1830, formaient la communauté protestante d'Algérie, composée de Modèle:Unité protestantes et Modèle:Unité (très majoritairement nés en Algérie) en 1960. Une minorité était méthodiste du fait d'une influence américaine.
Juifs séfarades
Modèle:Article détaillé S'y ajoutait la communauté juive plus anciennement installée, les Juifs toshavim berbères (antérieurs à la conquête arabe au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), et les Sépharades chassés d'Espagne à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Cette communauté fut entièrement acquise à la présence française après le Décret Crémieux ; elle en avait adopté la culture et avait pris part aux combats de 1914-1918 et 1939-1945.
Français de Tunisie (1881-1956)
Au Modèle:Date-, la population de la Tunisie s'élevait à Modèle:Unité dont Modèle:Unité (Modèle:Unité et Modèle:Unité). La population agricole représentait 10 à 12 % de l’ensemble de la population française de Tunisie, le reste, 80 %, étant constitué de tous les corps de métiers qui relèvent habituellement de la vie en société : fonctionnaires, artisans, commerçants, professions libérales, militairesModèle:Etc.<ref>Statistiques démographiques, année 1956, CADN (Centre des archives diplomatiques de Nantes), Tunisie Modèle:1er Versement, PER 589, Modèle:P..</ref>.
Français du Maroc (1912-1956)
Les pieds-noirs et leurs descendants aujourd'hui
D’après une enquête de l'IFOP, les pieds-noirs ainsi que les personnes revendiquant une ascendance pied-noir, c’est-à-dire ayant au moins un parent ou un grand-parent pied-noir, sont au nombre de Modèle:Unité en 2012<ref name=cevipof910/>.
Histoire
Conquête de l'Algérie par la France (1830-1848)
Modèle:Article détaillé Modèle:...
De l'Algérie française à la guerre d'Indépendance (1848-1954)
Modèle:Article détaillé La population européenne d’Algérie s’affirme dès la décennie 1830 comme à dominante urbaine, à l’inverse de la masse musulmane villageoise. Elle le restera jusqu’en 1962, vivant majoritairement dans les villes côtières de la Méditerranée (Alger, Oranie, Bône, Mitidja…). Alger et Oran seront en effet pendant longtemps des villes très majoritairement Européennes<ref>Odile Goerg et Xavier Huetz de Lemps, « Histoire de l’Europe urbaine », dans Jean-Luc Pinol (dir.), Tome 5, La ville coloniale ({{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XX|-| – | XX }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}), Points, 2012, Modèle:P.. René Lespès explique qu'Alger abrite en 1926 Modèle:Unité dont Modèle:Unité, contre 130 et 100 000 en 1906 (Alger, Étude de géographie et d’histoire urbaines, Librairie Félix Alcan, Paris, 1930, Modèle:P.).</ref>, dans lesquelles les deux communautés se côtoient sans se mélanger<ref>Voir Jean-Jacques Jordi, Jean-Louis Planche (dir.), Alger 1860-1939, Le modèle ambigu du triomphe colonial, Éditions Autrement, 1999.</ref>. Contrairement à ce que souhaitait l’administration française, qui tente en vain, par la colonisation rurale de peupler le pays par des Européens du Nord (Suisses, Allemands…), ce sont à Alger des Méditerranéens tout proches, Maltais et Mahonnais fuyant la misère, la surpopulation et attirés par de possibles bonnes affaires à mener, qui dès 1830 débarquent, suivis par des Espagnols, Italiens, Provençaux et Corses, viticulteurs languedociens ruinés par le phylloxéra, Alsaciens et Mosellans fuyant les Allemands, ouvriers parisiens au chômageModèle:Etc. En 1881, la population Européenne d'Algérie se compose ainsi : Modèle:Unité (Français d’origine plus Juifs naturalisés), Modèle:Unité (essentiellement Valenciens), Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité d’autres nationalités (Allemands, Suisses, Belges, Portugais…)<ref>D’après le démographe Victor Demontès, cité dans Marc Donato, Elisa la maltaise, Histoire des maltais d’Algérie (1830-1962), Éditions Jacques Gandini, 2002, Modèle:P..</ref>. Si l’Oranie, à l’Ouest, est majoritairement espagnole, Bône et le Constantinois, à l’Est, davantage italo-maltais, le département d’Alger, au centre, le plus français, est aussi le plus représentatif des diverses migrations.
Mais tous ou presque ont vocation à perdre leur nationalité d’origine pour devenir Français. La politique assimilatrice de la Troisième République (1870-1940) pousse, avec la scolarisation, le taux relativement élevé de mariages mixtes et les multiples contacts spontanés propices à une fusion progressive, à la naissance d’une nouvelle composante de la nation française : le peuple français d’Algérie, plus tard appelé pied-noir. C’est d’abord le décret Crémieux, promulgué dès les premiers jours du régime, le Modèle:Date-, qui naturalise collectivement en échange d’un renoncement à leur loi traditionnelle, les Juifs des trois départements d’Algérie, autrefois sujets « indigènes ». Enfin et surtout, autre disposition essentielle de cette période charnière dans l’histoire de l’Algérie française, l’application aux Européens de la loi du Modèle:Date- sur le droit du sol, aurait créé sur tout le territoire plus de Modèle:Unité en moins de Modèle:Nobr<ref>Charles-Robert Ageron, « Français, juifs et musulmans : l’union impossible », in L’Histoire (présenté par C.-R. Ageron), L’Algérie des français, Éditions du Seuil, 1993, Modèle:P. ; Charles-Robert Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine, Presses Universitaires de France, Paris, 1979, Modèle:P.. L’auteur parle d’« acte de naissance » du peuple européen d’Algérie. Sur Modèle:Unité français en Algérie en 1926, 108 495 ont été naturalisés (60 % d’origine espagnole et 40 % d’Italiens, de Maltais ou autres), selon Juan Bautista Vilar (Juan Bautista Vilar, « Immigration et présence espagnoles en Afrique du Nord ({{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XX|-| – | XX }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècle
}}) », in Migrance Modèle:N°, Espagne, pays de migrations, Modèle:2e trim. 2002, Modèle:P.).</ref>. Un faubourg comme Bab-el-Oued (Alger) voit ainsi sa population de nationalité espagnole passer en Modèle:Nobr de majorité (54 %) à minorité (36 %), entre 1876 et 1901<ref>René Lespès, Alger, Étude de géographie et d’histoire urbaines, Librairie Félix Alcan, Paris, 1930, Modèle:P.. Modèle:Unité pour Modèle:Unité en 1876, 5 893 pour 16 255 en 1901.</ref>.
C'est à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que les Européens d'Algérie (les « pieds-noirs ») prennent conscience de leur unité, à l’heure où le nombre de naissances sur place dépasse celui des nouveaux arrivants<ref>Marc Baroli, Algérie terre d’espérances, Colons et immigrants (1830-1914), Éditions L’Harmattan, 1992 (Modèle:1re éd. 1967, publié sous le titre La vie quotidienne des français en Algérie, chez Hachette).</ref>. Le Français Marius Bernard, en voyage en Algérie dans les années 1890, parle, comme beaucoup d'autres à la même époque, de l'éclosion d'une « nouvelle race », latine essentiellement : Modèle:Citation bloc
À cette époque, ces Européens d'origine se disent « Algériens » (ils sont d'ailleurs les premiers à se désigner ainsi). Il faut attendre les dernières années de la guerre d'Algérie pour que l'expression péjorative « pieds-noirs » commence à être vraiment utilisée.
Sur la condition sociale des Européens d'Algérie au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'historien Pierre Darmon écrivait récemment : Modèle:Citation bloc
Quant à l’historien Juan Bautista Vilar, il écrit au sujet des immigrés Espagnols, « pépinière de main-d’œuvre » dont la France avait besoin pour construire l’Algérie : Modèle:Citation<ref>Juan Bautista Vilar, « Immigration et présence espagnoles en Afrique du Nord ({{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XX|-| – | XX }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècle
}}) », in Migrance Modèle:N°, Espagne, pays de migrations, Modèle:2e trim. 2002, Modèle:P..</ref>. Ces Espagnols s'emploieront en particulier dans l'industrie du bâtiment, comme ouvriers agricoles ou comme boulangers.
Quant aux colons, qui représentaient moins de 10 % de la population pied-noir, ils n'étaient pour la plupart que de modestes paysans. Ainsi des vignerons, dont seulement 10 % possédaient plus de cinquante hectares de terre, et, beaucoup, moins de dix hectares<ref>Paul Birebent, Hommes, vignes et vins de l’Algérie Française, 1830-1962, Éditions Jacques Gandini, 2007, Modèle:P. et Modèle:P.. Voir aussi Hildebert Isnard, « IV. Vigne et colonisation en Algérie (1880-1947) », in Annales, Économies, Sociétés, Civilisations, Modèle:2e année, N3, 1947, Modèle:P..</ref>. Mais il est vrai que le modèle de la petite colonisation connaît un échec relatif, qui s’accentue après la Première Guerre mondiale au profit d’une concentration des terres et de la grande propriété. C'est le cas de la Mitidja, où seulement Modèle:Unité de plus de Modèle:Unité (les fameux « gros colons ») détiennent plus de 60 % des terres de colonisation, quand ceux de moins de Modèle:Unité, qui représentent pourtant le tiers des propriétaires, n’en contrôlent que 2 %<ref>Georges Mutin, « Ce « chef-d’œuvre » de la France : la Mitidja », dans L’Histoire (présenté par Charles-Robert Ageron), L’Algérie des Français, Éditions du Seuil, Paris, 1993, Modèle:P.. Pour l’Algérie entière, en 1930, 20 % des Modèle:Unité Européens contrôlent plus de 74 % des terres, phénomène qui s’accentue les années suivantes. La société musulmane elle aussi est dominée par une poignée de gros propriétaires, 25 000 d’entre eux possédant plus de Modèle:Unité en 1940 (Jacques Cantier, L’Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, Modèle:P.).</ref>.
Enfin le revenu de la très grande majorité des Français d’Algérie, dans les années 1950, bien que supérieur à celui des musulmans, est encore inférieur de 20 % au revenu moyen des Français de Métropole<ref>Voir Jean-Jacques Jordi, Les Pieds-Noirs, Éditions Cavalier Bleu, 2009.</ref>.
Les pieds-noirs votaient en Algérie en général au centre, du centre-gauche (une gauche essentiellement patriote et républicaine<ref>Charles-Robert Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine, Tome II, De l’insurrection de 1871 au déclenchement de la guerre de libération (1954), PUF, 1979, Modèle:P..</ref>, bien que socialistes et communistes fissent eux aussi des scores respectables<ref>Voir en particulier la thèse de Claire Marynower, « Être socialiste dans l’Algérie coloniale, Pratiques, cultures et identités d’un milieu partisan dans le département d’Oran, 1919-1939 » (Thèse de Doctorat en Histoire dirigée par M. Marc Lazar), Institut d’Études Politiques de Paris, 2013.</ref>) à la droite classique<ref>Voir par exemple Jacques Cantier, L’Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, 2002, Modèle:P..</ref> – bien qu’une extrême-droite radicale et antisémite ait effectivement prospéré dans les années 1930<ref>Voir Thérèse Charles-Vallin, Les Droites en Algérie, 1934-1939, thèse d’histoire, Université Paris-VII, 1975 ; Charles-Robert Ageron, « Les militants PPF en Algérie (1936-1942) : profil d’un mouvement fasciste », dans Cahiers du MIREHC, 2000, Modèle:N°, Modèle:P. ; Francis Koerner, « L’extrême-droite en Oranie 1936-1940 », in Revue d’histoire moderne et contemporaine, oct.-déc. 1973, ainsi que les travaux de Jacques Cantier, Christine Levisse-Touzé et Pierre Darmon sur l’Algérie sous Vichy.</ref>, en Oranie surtout. Alger, la capitale, abritant une forte population ouvrière, était traditionnellement plutôt une ville de gauche<ref>Jean-Jacques Jordi, Jean-Louis Planche (dir.), Alger 1860-1939, Le modèle ambigu du triomphe colonial, Éditions Autrement, 1999 ; Mahfoud Kaddache , La vie politique à Alger de 1919 à 1939, Alger, Éditions SNED, 1971.</ref>. L’historien Jacques Binoche explique même que la quasi-totalité des parlementaires élus par les Français d’Algérie entre 1871 et 1914, siégeaient à gauche, ce dernier allant jusqu’à qualifier l’Algérie de ce temps de « bastion du régime »<ref>Jacques Binoche, « Les élus d’outre-mer au Parlement de 1871 à 1914 », in Revue française d’histoire d’outre-mer, tome 58, Modèle:N°, Modèle:1er trimestre 1971, Modèle:P. (plus précisément Modèle:P. et Modèle:P.).</ref> républicain, tandis qu’en Modèle:Date-, ouvriers Européens et Musulmans, hommes et femmes, défileront ensemble pour le Front populaire, les congés payés et la semaine de quarante heures. Rien de très original donc, dans le comportement politique des pieds-noirs, hormis des tensions raciales plus fortes qu’ailleurs du fait du contexte multicommunautaire, de l'antisémitisme, et de la crainte d'une émancipation politique des musulmans d'Algérie. Car la montée du nationalisme arabe<ref>Xavier Yacono, Histoire de l’Algérie, de la fin de la Régence turque à l’insurrection de 1954, Éditions de l’Atlanthrope, 1993, Modèle:P..</ref>, puis la guerre d’Algérie et l’exode de 1962<ref>Emmanuelle Comtat, Les pieds noirs et la politique, quarante ans après le retour, Les Presses Sciences Po, Paris, 2009.</ref> contribueront à une « droitisation » progressive des pieds-noirs.
Les pieds-noirs, qui développeront en Algérie un patriotisme français assez sourcilleux<ref>Voir, par exemple, Frédéric Harymbat, Les Européens d'Afrique du Nord dans les armées de la libération française (1942-1945), L'Harmattan, 2014.</ref>, participeront en grand nombre, au sein de l'armée d'Afrique, à la Libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. Les taux de mobilisation des Européens d’Afrique du Nord en 1944/1945, entre 16 et 17 % de la population active, dépassent en effet les plus forts taux de mobilisation de la Première Guerre mondiale. En tout, il y aura Modèle:Unité mobilisés, dont 120 000 pour la seule Algérie<ref>Chiffres tirés de Jacques Cantier, « 1939-1945, Une métropole coloniale en guerre », in Jean-Jacques Jordi, Guy Pervillé (dir.), Alger 1940-1962, Une ville en guerres, Éditions Autrement, 1999, Modèle:P..</ref> (pour une population d'à peine Modèle:Unité). Ces hommes se battront pendant trois ans au moins, en Tunisie, en Italie, en Corse, avant de venir libérer une bonne partie de la Métropole française (Débarquement de Provence), jusqu’en Alsace. Ce fort sentiment patriotique caractéristique des pieds-noirs est attesté par de nombreux historiens. Ainsi, Pierre Darmon, dans une récente étude peut écrire : Modèle:Citation<ref>L’Algérie de Pétain, Perrin, 2014, Modèle:P..</ref>. Un autre historien, Frédéric Harymbat, écrit qu'au lendemain du débarquement allié de novembre 1942, Alger Modèle:Citation<ref>Frédéric Harymbat, « Alger : une ville en guerre (1942-1945) », in L'algérianiste, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.
Guerre d'Algérie (1954-1962)
Répartition démographique contrastée et idée de partition de l'Algérie
En 1959, les pieds-noirs étaient 1 025 000, soit 10,4 % de la population vivant en Algérie. Leur poids relatif était en baisse après un maximum atteint de 15,2 % en 1926. La démographie en pleine expansion de la population musulmane contribuait à cette situation. Toutefois, la distribution de la population résultait en des régions à forte concentration de pieds-noirs. Bône (Annaba), Alger, et surtout l'Oranie. La population d'Oran était européenne à 49,3 % en 1959.
De cette répartition démographique inégale découle, en 1961, le plan de partition de l'Algérie soutenu par le Premier ministre d'Israël David Ben Gourion puis le député UNR Alain Peyrefitte<ref name="peyrefitte">Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, Quarto Gallimard, 2002.</ref> : Modèle:Citation bloc
Mais le projet est finalement rejeté par le président de Gaulle<ref name="peyrefitte"/> : Modèle:Citation bloc
Le même De Gaulle déclarant après le Modèle:Date-, toujours selon Peyrefitte, que Modèle:Citation.
Terrorisme
À partir du Modèle:Date-, date dite de la Toussaint rouge, l'Algérie plonge dans la violence. Les revendications indépendantistes de Modèle:Date- d'une minorité de la population musulmane (marquée par la répression de Sétif dans le Constantinois) ne marquèrent pas une rupture criante entre les Algériens issus d'une culture musulmane et les pieds noirs européens et juifs ; c'est à partir des attentats d'Modèle:Date- dans le Constantinois que l'Algérie s'enfonce véritablement dans le chaos. Les massacres de plusieurs centaines de pieds-noirs et de musulmans modérés perpétrés par le FLN le Modèle:Date- dans la région de Constantine, notamment à Philippeville et à El-Halia, auront une incidence lourde sur la suite du conflit<ref>Guy Pervillé, Le terrorisme urbain dans la guerre d'Algérie. Extrait : Modèle:Citation.</ref>. En France, les images de ces événements sont pourtant censuréesModèle:Référence nécessaire. À l'époque, on parle d'« événements » pour qualifier un conflit qui évolue petit à petit en une véritable guerre civile (par exemple, rôle des harkis, des moghaznis et des fonctionnaires du côté des communautés musulmanes en faveur de l'Algérie française, puis plus tard en 1960, formation de l'OAS).
« Je vous ai compris ! »
Modèle:Article connexe Beaucoup de pieds-noirs se sentirent trahis par l'attitude du président Charles de Gaulle. L'ambiguïté du « Je vous ai compris », prononcée sur le forum d'Alger le Modèle:Date- devant des communautés qui fraternisent, et surtout les phrases « Vive l'Algérie française ! » et Modèle:Citation, proclamées respectivement à Mostaganem et Oran le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>, trompent les pieds-noirs, ainsi que les affiches de propagande insistant sur « Modèle:Unité de Français à part entière ». La même année, les élections de septembre aboutissent à l'approbation de la nouvelle Constitution et les élections de novembre permettent aux départements d'Algérie d'élire leurs députés à l'Assemblée nationale.
Modèle:Refnec. Il se montre en effet, après 1958, partisan du principe du droit à l'autodétermination du peuple algérien et finalement de l'indépendance de l'Algérie, alors même qu'il ne pouvait en méconnaître les conséquences concrètes (comme le massacre d'Oran du Modèle:Date-) et qu'il s'était aussi servi de la frange la plus radicale des partisans de l'Algérie française pour revenir aux affaires ([[Putsch d'Alger (1958)|putsch d'Alger du Modèle:Date-]]) et des notables musulmans favorables à la France. Le décret du Modèle:Date- interdisant aux DOM d'Algérie de voter pour ratifier les Accords d'Évian va exacerber leur sentiment d'être abandonnés.
Activisme politique
Les partisans de l'Algérie Française
Modèle:Article détaillé Bouleversés par une phrase du général de Gaulle du 4 novembre 1960 sur Modèle:Citation<ref>Guy Pervillé, La Guerre d'Algérie, PUF 2007, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, les Français d'Algérie manifestent leur rupture avec l'option gaullienne de Modèle:Citation lors du référendum sur l'autodétermination en Algérie du Modèle:Date-, où le « NON » obtient en Algérie un pourcentage de 18 % des inscrits, proche de celui des Européens dans le corps électoral, et une majorité absolue des suffrages exprimés dans les départements et arrondissements où ils sont concentrés<ref>Guy Pervillé, Guerre d'Algérie, op.cit., Modèle:P..</ref> (départements d'Alger et d'Oran, arrondissements de Bône et de Philippeville). Face au désengagement des autorités françaises et en l'absence de mesures concrètes visant à protéger la minorité politique qu'ils représentaient, les pieds-noirs manifestent un soutien massif à l'OAS dans les quartiers européens des villes<ref>Guy Pervillé, OAS, le terrorisme du désespoir , 2004, lire en ligne.</ref>, et sa politique de terre brûlée et de terreur envers les musulmans nationalistes, ne cédant en rien à celle du FLN<ref>Modèle:Référence non conforme.</ref>. Mais ce soutien est plus fait d'admiration que de participation effective, l'OAS ayant compté à son apogée environ Modèle:Unité armés et Modèle:Unité<ref>Pervillé, OAS…, article cité.</ref>.
Les partisans de l’indépendance algérienne
Modèle:Article détaillé Cependant il convient de nuancer l'engagement politique puisque, de la même façon qu’il y eut beaucoup de musulmans luttant aux côtés des Français du Front Algérie Française, il y eut quelques pieds-noirs, plutôt de gauche, qui se sont engagés dans la lutte pour l’indépendance en soutenant le FLN contre l’armée française ; les activistes du Parti communiste algérien (Henri Maillot, Henri Alleg, Maurice AudinModèle:Etc.) ou du Mouvement libéral algérien (Pierre Popie et Centres Sociaux Éducatifs). Certains comme Fernand Iveton, un syndicaliste de la CGT, ont intégré le Front de libération national algérien. Il sera exécuté par les autorités françaises, sa demande de grâce étant refusée le Modèle:Date- par le président de la République, René Coty, avec l’accord du garde des Sceaux de l’époque, le socialiste François Mitterrand<ref>Qui se souvient de Fernand Iveton, ouvrier, communiste, rallié au FLN, guillotiné à Alger, en 1957. Et qui se souvient du nom de celui qui était alors ministre de la Justice ? L’affaire Iveton, un silence français, sur le site de Libération.</ref>.
La répression des autorités françaises s’étendra aussi aux avocats des partisans du FLN. Maîtres Grangé, Guedj et Smadja avocat de Fernand Iveton sont eux-mêmes arrêtés et internés sans jugement au camp de Lodi<ref>Nathalie Funès, Le camp de Lodi, Algérie 1954-1962, Stock, 2012.</ref> (Lodi s’appelle aujourd’hui Drâa Esmar) avec Modèle:Unité, dont quatorze avocats ayant défendu des membres du FLN<ref>Patrick Kessel, Giovanni Pirelli, Le peuple algérien et la guerre : lettres et témoignages 1954-1962, Modèle:P.117, extrait en ligne.</ref>.
Les partisans d'une partition de l'Algérie
Modèle:Article détaillé Certains pieds-noirs, estimant l'Algérie française définitivement perdue, mais cherchant à sauver les meubles se rangeront derrière l'idée d'une partition territoriale (c'est-à-dire accepter la naissance d'un État musulman indépendant s'étendant sur une grande partie de l'Algérie, mais conserver un bout de terre sur une bande littorale en vue d’y regrouper pieds-noirs et musulmans francophiles). Parmi eux, le jeune Jean Sarradet (1937-1962), membre de l'OAS, que le général Jouhaud, un des principaux dirigeants de cette organisation présente ainsi<ref>Edmond Jouhaud, Ce que je n'ai pas dit, Sakiet, O.A.S., Evian, Fayard, 1977, Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation bloc
Jean Sarradet ayant réussi à entraîner derrière lui les deux tiers des hommes en armes de l'OAS<ref>D'après Georges Fleury, dans Histoire de l'OAS, Grasset, 2002, Septième partie - Le temps des barbouzes - 55 - Salan refuse la partition.</ref> va chercher, à partir de Modèle:Date-, à négocier cette solution avec le gouvernement français. Mais ce dernier, bien décidé à négocier l'indépendance de l'Algérie avec les seuls représentants du FLN leur opposera le Modèle:Date- une fin de non-recevoir, au prétexte qu'« on ne discute pas avec des factieux »<ref>Anne-Marie Duranton-Crabol, Le temps de l'OAS, Éditions Complexe, 1995, Modèle:P..</ref>. Ce qui fera dire au général Jouhaud, indigné : « On ne traite probablement qu'avec les fellagha »<ref>Edmond Jouhaud, Ce que je n'ai pas dit, Sakiet, O.A.S., Evian, Fayard, 1977, Modèle:P..</ref>.
Jean Sarradet s'appuyait pourtant sur des promesses réitérées faites par le gouvernement français, telle cette déclaration du Premier ministre Michel Debré, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref> : Modèle:Citation bloc
À propos de cette idée de partage, Jacques Soustelle, un des plus célèbres partisans de l'Algérie française, en Modèle:Date- écrivait ceci<ref>Jacques Soustelle, L'espérance trahie, Éditions de l'Alma, 1962, Modèle:P. (annexe V, reproduction d'un texte écrit en Modèle:Date-).</ref> : Modèle:Citation bloc
Entre le cessez-le-feu et l'indépendance (mars-juillet 1962)
Certains pieds-noirs détruisirent leurs biens avant d'embarquer, en signe de désespoir et de terre brûlée, mais la plupart partirent en laissant intacts leurs patrimoines, leurs cimetières, leur terre natale. Beaucoup, en effet, espéraient que les promesses du gouvernement gaulliste pouvaient être tenues, au moins partiellement, et qu'ils pourraient revenir. Ce gouvernement se contenta d'appliquer unilatéralement les accords d'Évian, en laissant faire le FLN.
Au cessez-le-feu du Modèle:Date- en Algérie, sont créés les Modèle:Unité de la force locale prévues par les accords d'Évian du Modèle:Date-. Ces Modèle:Unité sont composées de 10 % de militaires métropolitains et de 90 % de militaires algériens, qui pendant la période transitoire, devaient être au service de l'Exécutif provisoire algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.
Dès le mois de Modèle:Date-, les ultras du FLN dénoncent les accords d'Évian, les considérant comme une plate-forme néocoloniale, et ne respectent pas les garanties concédées aux pieds-noirs (et aux harkis) figurant dans les accords d'Évian. Certains Algériens libéraux se félicitaient de l'application de l'amnistie et souhaitaient que les pieds-noirs restent pour les « aider à édifier une Algérie nouvelle » estimant que ceux qui sont partis « avaient le devoir de revenir »<ref>Algérie : interview Pajard, Modèle:Date-.</ref>,<ref>Interview d'une algéroise européenne et d'un musulman, JT 20H, Modèle:Date-.</ref>.
Camps de réfugiés
Les scènes de dizaines de milliers de réfugiés paniqués campant pendant des semaines sur les quais des ports d'Algérie en attendant une place sur un bateau vers la France devinrent habituelles entre juin et Modèle:Date-.
À Oran est créé un camp de réfugiés nommé « Centre Accueil »<ref>Camp de refugiés d'Oran, JT 20H, Modèle:Date-.</ref>. Modèle:…
« La valise ou le cercueil »
Modèle:Article détaillé En quelques mois, entre la fin du printemps et septembre 1962, Modèle:Unité, Européens et Juifs, quittèrent le pays dans un mouvement de désespoir.
La valise ou le cercueil<ref>Modèle:Citation. In Claude Martin, Histoire de l'Algérie française, éditions Tchou, 1979, tome 2 Modèle:P., Modèle:ISBN.</ref>, slogan de certains nationalistes algériens<ref name=valise>Guy Pervillé, Pieds Noirs : la valise ou le cercueil, 2004.</ref> a résumé par anticipation le sentiment d'abandon total ressenti par cette population. En 1961, la trêve unilatérale ordonnée par le général de Gaulle s'accompagne d'une recrudescence des attentats du FLN, permettant à l'OAS de se présenter comme seul défenseur des Français d'Algérie<ref name=valise/>. Le début de 1962 voit une escalade des terrorismes réciproques, les attentats de l'OAS dépassant à la mi-janvier ceux du FLN qui décroissent en avril et mai. Après le Modèle:Date-, les attentats de l'OAS prennent un aspect aveugle auxquels le FLN prétend répondre par des attaques ciblées sur les commandos de l'OAS, mais qui atteignent finalement tout Européen, quel qu'il soit, notamment par de nombreux enlèvements qui s'accroissent dans la deuxième semaine de Modèle:Date-<ref>Guy Pervillé, Le terrorisme urbain dans la guerre d’Algérie, 2000.</ref> : on estime le bilan de l'OAS pendant sa période d'activité à Modèle:Unité (dont 85 % de musulmans et Modèle:Unité en France métropolitaine)<ref>Guy Pervillé, OAS, le terrorisme du désespoir, 2004.</ref>, et également à environ 2 200 les morts (massacre d'Oran et rue d'Isly compris) et disparus définitifs parmi les Français d'Algérie enlevés du 19 mars au Modèle:Date-<ref>Guy Pervillé, Le point sur… la guerre d’Algérie, 1983.</ref>. Reprenant en 2011 l'étude des disparus européens de la Guerre d'Algérie, l'historien Jean-Jacques Jordi montre que les enlèvements orchestrés par le FLN et l'ALN après le Modèle:Date-, et, en nombre grandissant, à partir du Modèle:Date-<ref>Jean-Jacques Jordi, Un silence d'état, les disparus civils européens de la guerre d'Algérie, Soteca, Modèle:Date-, Modèle:P., Modèle:ISBN.</ref>, n'avaient pas pour enjeu la lutte contre l'OAS<ref>Modèle:Citation - Jean-Jacques Jordi, op.cit., Modèle:P..</ref>, mais pense-t-il, celui de provoquer l'exode massif des pieds noirs<ref>Jean-Jacques Jordi, op.cit., Modèle:P., 37, 63, 97, 123, 135…</ref>.
Du fait de l'insécurité généralisée, la population s'élance dans un exode soudain et massif, dont le pic se situe en mai et Modèle:Date-.
Quelques auteurs nient que cette fuite ait été provoquée par un sentiment d'insécurité, réelle ou supposée, car les pieds-noirs, pourtant largement urbanisés et au terme de sept années de violences et d'incertitudes, n'auraient pas eu connaissance des attentats et des enlèvements<ref name="diplo-trois">Pierre Daum, « Trois événements traumatisants », Le Monde diplomatique, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>, et mettent en avant Modèle:Citation<ref>Commentant, entre autres, l'article d'Aurel et Pierre Daum, l'historien Guy Pervillé décrit Modèle:Citation. - Guy Pervillé, Jean-Jacques Jordi, Un silence d’État. Les disparus civils européens de la guerre d’Algérie, Modèle:Date-, cf. note 39, lire en ligne.</ref>. Mais on ne compte plus les indices et les déclarations des dirigeants du FLN montrant que celui-ci n’avait nullement l’intention de construire une Algérie indépendante avec les Pieds-Noirs. Exemple : Modèle:Citation. Ces mots sont prononcés par deux hauts responsables du FLN, discutant avec le journaliste Jean Daniel en 1960<ref>Jean Daniel, Cet étranger qui me ressemble, Grasset, 2004, Modèle:P..</ref>. Le but d’une telle « vengeance » ? « Redonner à l’islam sa place », précisaient-ils. Dès le début de la guerre d'Algérie d'ailleurs, imaginer un maintien des Pieds-Noirs dans une Algérie indépendante dirigée par le FLN relevait quasiment de l'utopie. Il faut relire cette phrase prophétique écrite par Albert Camus en mars-Modèle:Date- : Modèle:Citation bloc
Deux ans plus tôt, le Modèle:Date-, Camus toujours, conversant avec son ancien professeur Jean Grenier, évoquait en ces termes ce qu’il nomme les « folles exigences » du FLN : Modèle:Citation. À Jean Grenier qui lui demande : Modèle:Citation, Camus répond : Modèle:Citation<ref>Olivier Todd, Albert Camus, une vie, Éditions Gallimard et Olivier Todd, 1996, Modèle:P.. « Les Français de la métropole ont l’esprit de Munich » continue Grenier, ce à quoi Camus répond : « Oui, c’est le Munich de gauche ».</ref>. Le chef du Gouvernement lui-même, le socialiste Guy Mollet, s’exprimant à l’Assemblée nationale le Modèle:Date-, indiquait : « préparer l’avènement d’un État musulman indépendant d’Algérie […] reviendrait à éliminer la population d’origine européenne »<ref>Déclaration de Guy Mollet, président du conseil, à propos de l'Algérie en 1956.</ref>.
Quant au général de Gaulle, Alain Peyrefitte – qui défendait l’idée d’une partition de l’Algérie pour permettre aux Pieds-Noirs de rester dans leur pays – rapporte ce dialogue qu’il eut avec lui en 1961 : Modèle:Citation. À cela, de Gaulle répondra : Modèle:Citation<ref>Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Tome I, Fayard, 1994.</ref>. Modèle:Citation, lui objectera Peyrefitte.
La population d'origine européenne et juive s'est donc massivement réfugiée en France en quelques années : aux 150 000 ayant quitté l'Algérie avant 1962, s'ajoutent les Modèle:Unité qui rejoignent la rive Nord de la Méditerranée avant l'indépendance, plus quelques dizaines de milliers dans les décennies suivantes. En Modèle:Date-, Oran, Bône, ou Sidi-bel-Abbès étaient à moitié vides. Toutes les administrations, police, écoles, justice et activités commerciales s'arrêtèrent en trois mois.
Exode à l'étranger
Une minorité de pieds-noirs, s'estimant trahis par la France, s'est établie en Espagne alors gouvernée par Franco. Elle s'est installée principalement dans la région d'Alicante d'où étaient originaires de nombreux colons d'Oranie<ref name="panorama-19691218">Modèle:Vidéo Alicante des pieds noirs, Panorama, Modèle:Date-.</ref>.
Une autre minorité s'est établie en Amérique dans des pays tels que le Canada ou l'Argentine. La majorité, 800 000, s'est installée dans l'Hexagone. Modèle:Article détaillé
Les Juifs d'Algérie ont massivement choisi la métropole (plus de 95 %) et peu sont partis en Israël. Au total, environ Modèle:Unité d'Algérie sont venus en France<ref>Claude Tapia, Les Juifs sépharades en France, 1965-1985 : études psychosociologiques et historiques, Éditions L'Harmattan, 1986, Modèle:P..</ref>.
En cumulant les rapatriés d'Afrique française du Nord, on arrive à un total d'environ Modèle:Unité personnes, soit environ 3 % de la population française<ref>Les rapatriés forment dans notre hexagone national une masse de population d'environ Modèle:Unité, venant d'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie et Maroc), Association for the Study of the World Refugee Problem, A.W.R. bulletin, Volumes 21-22, Fürst Franz Josef von Liechtenstein Stiftung, 1974, Modèle:P..</ref>.
Les pieds-noirs restés en Algérie après 1962
Une proportion non négligeable de Français d'Algérie y sont restés après l'indépendance. Estimés à environ Modèle:Unité en Modèle:Date-<ref name="Ils-sont-partis">Jean-Louis Planche, Français d'Algérie, Français en Algérie (1962-1965), in colloque Les Accords d'Évian : en conjoncture et en longue durée, éditions René Gallissot, 1997, Modèle:P. lire en ligne.</ref>, dont 15 000 des 22 000<ref>Mémoires d'Ahmed Ben Bella, en Modèle:Date-, Modèle:Citation.</ref> colons<ref>Sens d'usage, en Algérie de l'époque, de propriétaire-exploitant agricole.</ref>, ils sont encore 50 000 à 60 000 au Modèle:Date-<ref name=Ils-sont-partis/>. Entre-temps, en Modèle:Date-, est survenue la nationalisation des biens fonciers des Français, et les clauses des accords d'Évian relatives à la nationalité des Français de droit commun d'Algérie, reprises dans le Code de la Nationalité algérien de 1963 (seule clause des accords intégrée au droit interne algérien<ref>Modèle:Pdf Bruno Étienne, Succession d'État et conditions des habitants, Aix en Provence, haut de page 29 lire en ligne.</ref>), ont reçu une application étriquée, en raison des lenteurs de l'administration, et des réticences politiques : les premières demandes aboutissent en Modèle:Date-, et au Modèle:Date-, seize Français ont obtenu la nationalité algérienne, dont huit Français d'Algérie. Mais à cause de la nationalisation des biens en violation des accords d'Évian et sans que le gouvernement Français n'intervienne, 150 000 quittent le pays<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À l'échéance finale du Modèle:Date-, Modèle:Unité auront obtenu cette nationalité, dont 200 nés en Algérie<ref name=Ils-sont-partis/>.
Dans les années suivantes, des données très contradictoires ont été avancées : en 1979, le journaliste du Monde, Daniel Junqua estime qu'ils reste dans le pays 3 000 à Modèle:Unité d'Algérie, dont la moyenne d'âge est de Modèle:Nobr<ref>Daniel Junqua, Le Monde, 26 juin 1979 - in Pierre Laffont, Histoire de la France en Algérie, 1980, Modèle:P..</ref>, en 1993, Hélène Bracco estime cette population à Modèle:Unité<ref name="diplo-combien">Pierre Daum, « Combien sont-ils ? », Le Monde diplomatique, mai 2008, Modèle:P..</ref>, et en 2008 des chiffres sont avancés entre 300 (source du consulat de France) et 4 500 (source ADFE Oran)<ref name="diplo-sans-valise">Aurel et Pierre Daum, « Modèle:Lien brisé », Le Monde diplomatique, mai 2008, Modèle:P..</ref>. L'historien Benjamin Stora constate à ce sujet : « L’histoire de ceux qui sont restés n’a pas été écrite »Modèle:Refnec.
Situation en France métropolitaine (1962~)
Aides gouvernementales à l'installation
Le gouvernement avait estimé à 200 000 ou 300 000 le nombre de rapatriés temporaires en France qu'il qualifiait de « vacanciers » alors que c'étaient des réfugiés. Aussi, rien n'était prévu pour leur arrivée. Beaucoup durent dormir dans les rues à leur arrivée en France, où la majorité n'avait jamais mis les pieds et n'avait ni famille, ni soutien. Certains souffrirent également du ressentiment des métropolitains qui n'étaient généralement pas favorables à la guerre et avaient souffert des appelés morts ou blessés en Algérie. Ils bénéficièrent cependant d'aides à l'installation (qui par contrecoup générèrent des jalousies en Corse qui aida au décollage du nationalisme corse), sauf pour les pieds noirs d'origine corse.
Le gouvernement répond à l'afflux inattendu des exilés en métropole par la création du secrétariat d'État aux Rapatriés ainsi que l'Action sociale nord-africaine. Une allocation de subsistance a été accordée par le Ministère des Rapatriés pour une durée de douze mois à compter du rapatriement en métropole<ref>Où en sont les rapatriés, Cinq colonnes à la une, Modèle:Date-.</ref>.
Villes nouvelles
Modèle:Article connexe Les besoins importants en logement pour héberger les rapatriés entraînent la création de villes nouvelles telles Carnoux-en-Provence en 1966<ref>Naissance d'un village : Carnoux, Cinq colonnes à la une, Modèle:Date-.</ref>,<ref>Robert Boulin à Marseille, JT 13H, Modèle:Date-.</ref>.
Certaines régions (Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur) pratiquent une « discrimination positive », réservant aux arrivants jusqu'à 30 % des places en HLM<ref>« L'arrivée des pieds-noirs, big bang sociologique », article du journal régional le Ravi, mars 2012.</ref>. Modèle:…
Quête des origines
À l'indépendance de l'Algérie, le Modèle:Date-, les autorités françaises laissèrent toutes les archives administratives au nouveau gouvernement algérien. Ce qui signifia pour les pieds-noirs, l'absence d'accès à leurs actes de naissance et autres actes d'état-civil. Certains eurent du mal à prouver leur nationalité française.
Devant l'incongruité de la situation, le gouvernement français décida finalement d'envoyer une mission en Algérie, entre 1967 et 1972, pour microfilmer les registres d'état-civil. Environ 1/3 des actes n'a pu être microfilmé<ref name="ANOM2010"/>, ce qui explique les problèmes rencontrés face à l'administration jusqu'à aujourd'hui par certains.
Le Centre des archives d'Outre-Mer (CAOM) d'Aix-en-Provence, conserve les archives de l'Algérie comportant tous types d'actes (naissance, décès, mariage, divorceModèle:Etc.). En 2003, dans le cadre culturel de « l’année de l’Algérie en France », les registres pieds-noirs numérisés ont été indexés et sont désormais librement consultables sur le site web des Archives nationales d'Outre-Mer (ANOM)<ref name="ANOM2010">Archives d'état-civils en provenance d'Algérie.</ref> ce qui permet aux populations concernées de faire des recherches généalogiques et ainsi retrouver l'identité et l'origine des pionniers<ref name="ANOM2010"/> : Modèle:Citation bloc
Racisme
Modèle:Section à sourcer Généralement les pieds-noirs se sentirent rejetés à leur arrivée en France alors qu'ils composaient 25 % de l'Armée d'Afrique en 1944, avec les plus grosses pertes (Modèle:Unité). Ils eurent à affronter les invectives, notamment de la gauche communiste, qui les caricaturaient comme des colons profiteurs. À l'été 1962, les pieds-noirs désespérés et démunis, arrivés sur des bateaux surchargés, furent reçus, à l'initiative des dockers CGT, par des pancartes hostiles (« les pieds-noirs à la mer ») à l'entrée du port de Marseille. Beaucoup virent leurs conteneurs trempés dans la mer par ces mêmes dockers. 20 % de leurs affaires furent volées.
Malgré les préventions qu'affichaient certains hommes politiques (comme le maire socialiste de Marseille, Gaston Defferre, qui déclarait en Modèle:Date- dans La Provence : « Marseille a Modèle:Nombre de trop, que les pieds-noirs aillent se réadapter ailleurs ») à l'égard d'une population qu'ils ne connaissaient pas vraiment et cataloguée sur des préjugés comme étant constituée de colons « faisant suer le burnous », d'être raciste, violente et machiste, et dont la structure socioprofessionnelle ne devait pas faciliter l'intégration dans une économie moderne. Jean-Jacques Jordi le démontre très bien dans son livre L’Arrivée des pieds noirs à Marseille<ref>Jean-Jacques Jordi, 1962 : L'Arrivée des pieds-noirs, Paris, Autrement, 2002.</ref>.
Nom d'emprunt
Concernant l'intégration des pieds noirs d'Algérie en métropole, un phénomène révélateur est à noter. Plusieurs rapatriés d'Algérie, principalement exerçant dans le milieu du spectacle et des médias, de leur propre initiative ou à la suite de la « suggestion » de leur agent ou producteur, masquent leur patronyme réel, dont la consonance pourrait être perçu comme « exotique », par l'utilisation d'un pseudonyme.
Les patronymes concernés sont israélites et espagnols ; des exemples types sont l'écrivain et journaliste Jean Daniel (Jean Daniel Bensaïd) ou l'actrice Françoise Fabian (Michèle Cortes de Leone y Fabianera).
Intégration
Modèle:Section à sourcer Les pieds-noirs s'adaptèrent rapidement, et les sombres prévisions du gouvernement français ont été démenties par les faits.
En réalité, la vaste majorité des pieds-noirs appartenait à la classe ouvrière ou à une communauté petite bourgeoise. La population était urbaine à 85 %, composée de petits fonctionnaires, artisans et commerçants, dont le revenu moyen était inférieur de 15 % à celui des Français métropolitains. Le niveau d'instruction dépassait rarement le certificat d'études primaires. 5 % seulement étaient des agriculteurs propriétaires et les très grandes fortunes se comptaient sur les doigts d'une main.
Cependant, après l'âpre accueil reçu, les pieds-noirs s'intégrèrent rapidement, contribuant à l'essor économique des années 1960, notamment dans les régions de Provence, et de Languedoc-Roussillon. Des villes auparavant endormies ont connu un coup de fouet économique qui a contribué à leur dynamisme actuel (Montpellier, Perpignan, Nice, et particulièrement Marseille). Leur intégration en Corse resta plus difficile notamment pour les pieds-noirs se lançant dans l'agriculture.
Les grands ensembles de Sarcelles accueillirent la majorité des pieds noirs venus s'installer en région parisienne.
Les pieds-noirs restent une communauté singulière. Assimilés français dans une France qui n'existe plus, ils ont dû s'intégrer ensuite dans la métropole, souvent hostile à leur égard. Leur numéro d'Insee comporte le numéro de leur ancien département de naissance. En 1993, Charles Pasqua voulut imposer le numéro 99 sur leur immatriculation. Devant le tollé, l'État remit pour les Français d'Algérie qui en firent la demande, leur numéro de département de naissance : 91 (Alger), 92 (Oran), 93 (Constantine) et 94 (Territoires du Sud).
Patrimoine culturel
Extinction des pieds-noirs
Si l'on s'en tient à la définition du dictionnaire Larousse qui fixe les limites chronologiques de 1956 et 1962 à l'attribution de la dénomination pieds-noirs aux « Européens » d'Afrique du Nord, alors l'« extinction définitive » du groupe ethnique – à considérer qu'il s'agisse d'un groupe ethnique, point non explicitement exprimé par le Larousse et pourtant vérifié par l'Histoire – est programmée pour l'horizon 2082 ; cette estimation adopte la fourchette la plus large en prenant l'exemple d'un enfant pied-noir né en Afrique du Nord en 1962 – et y ayant vécu quelques mois avant l'indépendance – et bénéficiant d'une durée de vie de Modèle:Nobr.
En Algérie, il y avait en 1962, Modèle:Unité chrétiens et israélites, communaux et confessionnels. En 2010-2012, une quarantaine de cimetières furent regroupés, et il en reste au moins 260 répartis sur une surface de Modèle:Unité (Modèle:Unité avant 2010). La plupart des cimetières sont dégradés du fait de l'usure du temps, et parfois, par des faits de vandalismes isolés ou des profanations systématiques du GIA, mais surtout par l'absence d'entretien (pour le plus grand nombre). Une politique de regroupements des cimetières les plus dégradés est en cours depuis les années 2000, et vise à transférer de petits cimetières vers de plus grands, en zones urbaines, dans des ossuaires. Les terrains relèvent de la souveraineté algérienne, et sont donc des zones foncières, et en aucun cas des enclaves ou possessions françaises, car les terrains relèvent des communes de l'État algérien.
Le plus grand est le cimetière Saint-Eugène d'Alger. Selon les accords d'Évian, la France est chargée de l'entretien des cimetières, et deux millions d'euros sont alloués par l'État français par an (ministère des Affaires étrangères). Sur ce point la France n'a pas respecté les accords d'Évian d'où le renforcement du sentiment d'abandon et d'exil des pieds noirs, en dépit d'actions d'associations de rapatriés pour la sauvegarde des sépultures (400 000).
Culture pied-noire
Creuset méditerranéen
[[Fichier:Algier1954.ogv|vignette|redresse|Un million de pieds-noirs vivent avec neuf millions de musulmans. Scènes de rue à Alger, quartiers européen et musulman (Bab el Oued et Casbah), avant les [[Toussaint Rouge|évènements de Modèle:Date-]].]] Au-delà de la communauté pied-noir, celle des rapatriés qui sont appelés à disparaître dans la deuxième partie du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, subsiste un patrimoine culturel pied-noir fondé sur un métissage spécifique des cultures méditerranéenne, européenne, catholique, séfarade et orientale ; les sociétés coloniales d'Afrique française du Nord étant démographiquement et civiquement inégales, mais mixtes (excepté la période vichyste de l'AFN de 1940 à 1943) et non basée sur l'acculturation (voir Aborigènes d'Australie) ou sur un régime d'apartheid tel que celui instauré par les colons européens (dont des Français huguenots) en Afrique du Sud, où ils se sont par ailleurs maintenus.
En 1843, le saint-simonien Prosper Enfantin, décrit cette spécificité de la colonisation française par rapport aux méthodes anglaise et espagnole - entre autres - dans son ouvrage Colonisation de l'Algérie<ref>Prosper Enfantin, P. Bertrand, Colonisation de l'Algérie, 1843, Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation bloc
Mémoire recomposée
Cette culture méditerranéenne se manifeste, essentiellement depuis l'exil et les années 2000 amorçant l'extinction des pieds-noirs, par la parution d'ouvrages consacrés à l'histoire des pieds-noirs, gage d'une volonté de conservation du patrimoine, mémoire de Modèle:Nobr de présence française en AFN<ref>Raphael Delpard, L'histoire des pieds-noirs d'Algérie, 1830-1962, Michel Lafon, 2002.</ref>,<ref>Joëlle Hureau, La mémoire des pieds noirs de 1830 à nos jours, Librairie Académique Perrin, Tempus, 2010.</ref>, mais également à « la cuisine pied-noire », recensant les « recettes de grands-mères »<ref>Louis Gildas, Recettes pieds-noirs de nos grands-mères, CPE, Reflets de Terroir, 2007.</ref>,<ref>Christophe Certain, Cuisine pied-noir, Édisud, 2001.</ref>,<ref>Irène Karsenty, La cuisine pied-noir, Denoël, Cuisine, 2001.</ref>, « le parler pied-noir », recueilli dans des lexiques d'« expressions de là-bas »<ref>Léon Mazella, Le parler pied-noir : mots et expressions de là-bas, Rivages, Region, 2005.</ref>,<ref>Amédée Moréno, Le Parler des pieds-noirs d'Oran et d'Oranie, Vents Contraires, 1999.</ref>.
Cuisine
Le chef Léon Isnard distingue trois cuisines d'Afrique du Nord et par delà trois cultures, « arabe, juive et pied-noir »<ref name="isnard">Léon Isnard, Les trois cuisines du Maghreb: 600 recettes arabes, juives et pieds-noirs, Presses du Languedoc, Gastronomie, 2006, Montpellier, Modèle:4e de couverture.</ref>. Selon lui, les recettes pied-noires Modèle:Citation<ref name="isnard"/>.
Pataouète
Selon le dictionnaire Larousse, le « pataouète » est le « parler populaire des Français d'Algérie »<ref name="Larousse">Entrée Modèle:Lien web (consulté le Modèle:Date-).</ref>. L'étymologie de « pataouète » est incertaine. Pour le Trésor de la langue française informatisé (TLFI), « pataouète » est Modèle:Citation<ref name="TLFI">Modèle:CNRTL (consulté le Modèle:Date-).</ref>. Cette étymologie est celle retenue par Larousse<ref name="Larousse" />. Le TLFI en attribue la paternité à Roland Bacri<ref name="TLFI" />. Le TLFI cite Aimé Dupuy, Ferdinand Duchêne, André Lanly et Roland Bacri. En effet, Dupuy note Modèle:Graphie comme prononciation familière de Bad El Oued ; Duchêne, Modèle:Graphie, un habitant de ce quartier ; Bacri, Papa-Louette, titre d'un journal satirique paru à Alger en 1905<ref name="TLFI" />. Mais Bacri propose une étymologie alternative. Il tire « pataouète » de « louette », lui-même issu de l'arabe lahoued (« malin, dégourdi »), associé à celui de « papa » dans le titre du journal précité, Le Papa Louette, qui paraissait en pataouète<ref name="Dugas 2003">Modèle:Article, Modèle:P., Modèle:N. Modèle:Lire en ligne (consulté le Modèle:Date-).</ref>. Des auteurs rejettent cette étymologie, la jugeant peu sérieuse<ref name="Dugas 2003" />. En effet, comme le note le TLFI, « pataouète », attesté dès 1898 sous la graphie Modèle:Graphie et en 1906 sous la graphie de Modèle:Graphie, a d'abord désigné les immigrés espagnols récemment arrivés en Algérie<ref name="TLFI" />. Le permet « patouète » serait la déformation phonétique française du mot catalan « patuet »<ref name="Dugas 2003" />, lui-même diminutif de « patuès » et ayant pour origine étymologique « patois » ; la signification exacte de pataouète (ou « pataouette »<ref name="virolle">Marie Virolle-Souibès, Gestes d'Algérie, éditions Karthala, 2007, Modèle:P..</ref>) serait donc « petit patois ». Il mélange des éléments de langage : français, arabes, italiens et espagnols.
Le pataouète est une des dernières incarnations du sabir, autrefois parlé sur toutes les côtes méditerranéennes, et il constitue un parler spécifique à l'Algérie. Bien que sa structure soit majoritairement issue du français (la langue officielle), les apports catalans, italiens, occitans et castillans, généralement importés par les colons originaires de ces régions ou directement repris du sabir, sont très présentes. Les langues locales, arabe dialectal et kabyle sont elles aussi présentes dans ce parler.
Des exemples typiques du parler pied-noir incluent les fameuses interjections, « popopopopo ! »Modèle:Sfn, « la purée de nous'aut'es ! »<ref name="bacri">Roland Bacri, Trésors des racines pataouètes, « Le Français retrouvé », volume 5, Belin, 1983.</ref> et sa variante « la purée de toi ! »Modèle:Sfn, ou bien encore les verbes « péguer »Modèle:Sfn et « rouméguer »Modèle:Sfn qui sont tous deux dérivés de l'occitanModèle:Sfn, mais aussi les expressions « à voir si… »<ref>Amédée Moréno, Le parler des Pieds Noirs d'Oran et d'Oranie : memento, lexique avec anecdotes, histoires & souvenirs de là-bas, volume 2, Vents contraires, 1999, Modèle:P..</ref> et « faire marronner »<ref>Pierre Mannoni, Les Français d'Algérie : vie, mœurs, mentalité de la conquête des Territoires du Sud à l'indépendance, Collection Histoire et perspectives méditerranéennes, éditions L'Harmattan, 1993, Modèle:P..</ref> qui elles sont des tournures dérivées du catalan et du castillan.
À ce propos, certains mots espagnols passent directement dans le langage courant, en particulier dans le domaine culinaire, tel le « chumbo »<ref name="soria"/> qui désigne la figue de Barbarie ou la « kémia » qui est une sorte d'amuse-gueule caractéristique. À noter que certains noms d'aliments en catalan et castillan sont utilisés comme insulte ou juron servant à ponctuer une phrase exprimée en français ; par exemple respectivement « nyora » (prononcé « gnorra ») qui n'est autre qu'un poivron et « leche ! »<ref name="soria"/> (prononcé « létché ») qui désigne le lait. Des mots tels que la « popa », c'est-à-dire la poupe, et qui est employé pour désigner de manière métaphorique, et dans une certaine mesure poétique, le postérieur féminin, dénotent un sociolecte particulier, ici celui des marins et pêcheurs espagnols.
Des exemples de jurons significatifs en français d'Algérie sont « punaise ! »<ref name="soria">Raph Soria, Autrefois, la Mékerra, BoD - Books on Demand France, 2009, Petit lexique : Modèle:P. à 198, Modèle:ISBN.</ref> (similaire à « la purée ») et, dans un registre nettement plus blasphématoire, « la con de Manon ! »Modèle:Sfn et sa variante « la con de ta sœur ! »Modèle:Sfn ainsi que la forme contractée « d'ta mèr' ! »Modèle:Sfn (voir sa version contemporaine « ta mère »). Dans un registre moins ordurier et plus métaphorique, citons « margaillon »<ref name="palacio">Léo Palacio, Les Pieds-noirs dans le monde, J. Didier, 1968, Modèle:P..</ref>, qui désigne un palmier nain<ref name="palacio"/>, et est employé dans le même sens que son homophone métropolitain merdaillon, c'est-à-dire à l'encontre d'un « morveux ». Il arrive qu'une expression soit composée de deux mots venant de langues différentes, à l'image de « malafatche »<ref name="soria"/> du catalan / castillan « mala » et du provençal (occitan) « fatche » et qui signifie « sale gueule ».
En outre, ce parler souvent imagé se caractérise par des intonations typéesModèle:Sfn et une gestuelle particulières, influencé par les Arabes et les Italiens<ref>Modèle:Vidéo Gage Patrick Bruel, Tout le monde en parle, Modèle:Date-.</ref>,<ref name="virolle"/>, ainsi qu'un volume sonore plutôt élevéModèle:Sfn.
Sous-culture
À noter la présence d'une sous-culture pied-noire issue des spécificités du peuplement de l'Oranie (proche de l'Espagne) par rapport à l'Algérois (proche des Baléares et de la Corse) et au Constantinois (proche de la Sardaigne, de Malte et de l'Italie), avec un parler et un accent particulier<ref>Amédée Moréno, Le Parler des pieds-noirs d'Oran et d'Oranie, Tome 1, Vents Contraires, 1999.</ref>,<ref>Amédée Moréno, Le Parler des pieds-noirs d'Oran et d'Oranie, Tome 2, Vents Contraires, 1999.</ref> et une « rivalité » empreinte de chauvinisme entre Alger la capitale et Oran<ref name="panorama-19691218"/> seconde ville la plus peuplée et plus important foyer démographique européen.
Cette rivalité entre les deux métropoles peut être comparée à celle qui oppose Paris à MarseilleModèle:Sfn et est finalement assez fréquente puisqu'on la retrouve aux antipodes, et dans une tout autre culture, avec le duo Tokyo-Osaka<ref>Bulletin de la Société Paul Claudel, numéros 169-172, Société Paul Claudel, 2003, Modèle:P..</ref>.
Représentation dans la culture populaire
Dans la propagande
Dans la comédie et le cinéma
De ce patrimoine culturel spécifique découle une représentation du pied-noir dans la culture populaire française avec particulièrement un « humour pied-noir » caractérisé par un accent, un phrasé et une gestuelle<ref name="kakou">Modèle:Vidéo « Interview Elie Kakou sur l'humour pied-noir », Modèle:Date-.</ref> comme l'atteste l'humoriste israélite installé à Marseille Alain Kakou (plus connu sous le pseudonyme d'Élie Kakou<ref name="eliekakou">Site officiel d'Élie Kakou : « Elie Kakou, la bio ».</ref>). Ce dernier, bien que né en Tunisie quatre ans après le rapatriement des Français à la fin du protectorat, se définit lui-même comme pied-noir<ref name="kakou"/>. Il est fameux, entre autres pour son incarnation d'un personnage pied-noir, madame Sarfati, caricature et imitation d'une grand-mère de la communauté israélite séfarade ; les origines du comédien. Dans ce registre du rôle de composition et de l'imitation par des non-rapatriés citons également le cas de l'humoriste Florence Foresti et son personnage Myriam, belle-mère de la communauté israélite séfarade<ref>Modèle:Vidéo [Florence Foresti] Myriam : les mère juives n'existent pas.</ref> ou bien encore Jacques Martin imitant un guitariste d'Enrico Macias<ref>Modèle:Vidéo Jacques Martin, Tu t'laisses aller façon pied-noir, Palmarès des chansons, Modèle:Date-.</ref> en 1968 ou Pascal Sellem imitant l'accent pied-noir en 1991<ref>Modèle:Vidéo Séquence pré générique Sellem, Double jeu, Modèle:Date-.</ref>.
Parmi les précurseurs les plus connus se trouvent des humoristes et comédiens pieds-noirs authentiques, tels Roger Lévy (alias Roger Hanin) et Robert Moyal (alias Robert Castel) en duo avec sa femme Lucette Sahuquet, tous natifs d'Alger et pour les deux premiers, issus de la communauté israélite séfarade de l'Algérois.
Depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la popularité du cinéma contribue grandement à façonner les stéréotypes du pied-noir dans l'imaginaire collectif. Ainsi dès 1937, le film Pépé le Moko avec Jean Gabin et René Bergeron produit une des premières représentations des pieds-noirs dans ce média, suivi de son adaptation hollywoodienne Casbah (1938) avec Charles Boyer, puis c'est au tour de Casablanca (1942) avec Humphrey Bogart. Avant le rapatriement, radio Alger où l'oncle de Guy Bedos animait une émission et la famille Hernandez avec ses tournées en métropole commencent à populariser l'accent.
Depuis la période de l'exil de 1962, le premier film à parler de cette communauté est Le Coup de sirocco, d'Alexandre Arcady 1979, sans exclusive religieuse où tous les Français d'Algérie se sont reconnus. Ensuite, le personnage du pied noir est essentiellement abordé à travers la communauté particulière du « Juif pied-noir »<ref>Sophie Grassin et Gilles Médioni, Le Sentier de la gloire, L'Express, publié le Modèle:Date-.</ref>, c'est le cas du film policier Le Grand Pardon (1981) et sa suite Le Grand Pardon 2 (1992) avec Roger Hanin, Richard Berry, Jean-Pierre Bacri et Gérard Darmon, puis plus tard les comédies La Vérité si je mens ! (1997) et La Vérité si je mens ! 2 (2001) avec entre autres Richard Anconina, Vincent Elbaz, José Garcia, Bruno Lassalle (dit Bruno Solo) et Élie Kakou. Ces derniers films très proches de la caricature.
Moins représentée, la communauté pied-noire « européenne » comprend néanmoins des comédiens et humoristes célèbres tels Guy Bedos (natif d'Alger mais ayant grandi à Bône dans le Constantinois puis en métropole) et Marthe Villalonga (née à Fort de l'eau en périphérie d'Alger). À noter que, bien qu'étant de culture européenne et catholique, ces acteurs interprètent souvent le personnage du pied-noir dans un rôle de composition quand il s'agit de la caricature de l'israélite séfarade, comme l'atteste Marthe Villalonga qui, à propos de son interprétation du personnage de Mouchy, mère de Simon (Guy Bedos) dans Nous irons tous au paradis en 1977, aurait déclaré Modèle:Citation. Ces propos sont à mettre en parallèle avec les sketches de Guy Bedos, en particulier Je m'appelle Simon Bensoussan<ref>Guy Bedos, Je m'appelle Simon Bensoussan, Bedos au Zénith en 1990, Barclay, 2008.</ref> (1989) où il interprète Modèle:Citation<ref>Propos recueillis par Gilles Médioni, Guy Bedos, Qu'il fasse du mime!, publiés le Modèle:Date- dans l'Express.</ref>, se plaint de l'antisémitisme et du racisme de métropolitains catholiques, « un peu cons » (dit-il), et qui place sur un pied d'égalité « lorsque les soldats allemands envahissaient la France » et « quand l'armée française occupait l'Algérie » (1940-1945) ; ce dernier effet comique repose sur un amalgame audacieux, les habitants des départements français d'Algérie étant français depuis l'ordonnance royale du 24 février 1834, il ne s'agit donc pas d'occupation fait politique qui concerne nécessairement une puissance étrangère<ref>Définition d'« occupation » : politique) fait pour une puissance étrangère d'envahir un pays militairement et de s'y maintenir par la force.</ref>, mais il s'agit de colonisation. Il part en métropole à l'âge de Modèle:Nobr en 1949. Dans les années soixante, celles de sa période du duo comique qu'il formait avec sa compagne d'alors Sophie Daumier (non pied-noire et originaire de métropole), il exploite déjà cette thématique ; notamment dans Vacances à Marrakech (circa 1960-1970) qui décrit un couple de Français moyens, néo-colonialiste, raciste et partisan de l'apartheid<ref>Guy Bedos et Sophie Daumier, Vacances à Marrakech, Universal, 2005.</ref>. À ses débuts, les scènes comiques de l'artiste sont plutôt consacrées à des personnages pied-noirs israélites séfarades comme dans Modèle:Langue (Le retour de Londres)<ref>Modèle:Vidéo Guy Bedos, English spoken, Discorama, Modèle:Date-.</ref> et Pauvre gosse. En 1976, Guy Bedos déclare Modèle:Citation<ref name="I04282940"/>.
Parmi les célèbres humoristes et comédiens de cette communauté européenne mais issus d'une génération plus récente, sont notables deux pieds-noirs natifs d'Alger bien qu'ayant essentiellement grandi en métropole comme Guy Bedos mais après la guerre d'Algérie et le rapatriement, Didier Bourdon (les Inconnus) et Bruno Carette (les Nuls). Le second restant fameux pour son personnage de « Super-Pied-Noir », parodie de super-héros, et ayant comme partenaire Alain Chabat (natif d'Oran) issu de la même génération mais originaire de la communauté séfarade. Pendant de longues saisons, Roger Hanin incarna le commissaire pied-noir Navarro à la télévision.
Dans la publicité
Mis à part l'humour pied-noir, la représentation du pied-noir dans la culture populaire passe aussi par la cuisine pied-noire et une spécialité berbère associée, probablement transmise aux européens par les israélites et les kabyles, le couscous. Dans les années 1980, le personnage du pied-noir, là-aussi israélite séfarade, est donc utilisé par les publicitaires dans la commercialisation d'ingrédients associés à ce plat culinaire oriental (semoule dont sont produits les fameuses « boulettes » et épices) telle la marque Amora<ref>Modèle:Vidéo Amora : épices, le pied noir.</ref> ou Garbit dont l'accroche est restée fameuse, Modèle:Citation<ref>Modèle:Vidéo Garbit : couscous taboule plat cuisine, Modèle:Date-.</ref>.
Une autre spécialité, celle-là de tradition espagnole, la merguez qui peut accompagner le couscous ou se consommer à l'occasion de grillades, est également associée au pied-noir dans la réclame publicitaire<ref>Modèle:Vidéo Pages Jaunes annuaire PTT : Pied noir.</ref>. La merguez reprend la fabrication du chorizo appelé soubressade mais au lieu de porc, on y met de l'agneau.
D'autres inventions gastronomiques pieds-noirs célèbres : Orangina (créée à Miliana et Boufarik), les anisettes Gras, Limiñana (Cristal). Les communautés se sont aussi échangées entre elles les recettes des mantecados, de la calentica ou de la tchoutchouka.
Dans l'industrie
L'Afrique du Nord est la zone de naissance :
- de découvertes extrêmement importantes dans le domaine de la médecine : études sur les infections ophtalmologiques tropicales par Raymond Féry. Études et traitement du paludisme et de la malaria par Alphonse Laveran alors en poste à l'hôpital militaire de Constantine. Installation de l'Institut Pasteur en Algérie sous l'impulsion d'Émile Roux et mise en place par Edmond et Étienne Sergent, durant toute la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, d'une doctrine posant les bases de la lutte antipaludique en Afrique du Nord et grâce à eux, découverte de nombreux traitements pour lutter contre les maux endémiques touchant la population d'Algérie et son bétail. Ils participent ainsi à sauver de nombreuses vies et favorisent le développement de l'Algérie. Autres découvertes rendues possibles grâce à la création de centres de l'institut Pasteur à Casablanca, Tanger et Tunis dès le début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. C'est d'ailleurs à Alger qu'il y a eu la première conférence mondiale sur le paludisme, en 1832 ;
Dans le sport
On peut évoquer les matchs de foot entre les différents clubs comme le Racing universitaire d'Alger, l'Olympique Hussein-Dey, l'Association sportive de Saint-Eugène, le Gallia Sports d'Alger, l'Étoile sportive de Kabylie, le Sporting-Club Universitaire d'El Biar ou le Sporting Club de Bel-Abbès.
Toutefois, l'Algérie était en avance sur le sport métropolitain grâce au creuset culturel et à l'insouciance politique des sportifs pieds-noirs. Ainsi, le Tir-Club de Sétif devient le premier club de sport mixte homme-femme de France.
Mais le club phare de l'Algérie était sans doute le Racing Universitaire d'Alger (RUA). Ce club omnisports géraient différentes disciplines comme l'escrime, la natation, l'athlétisme, le football et la gymnastique. De nombreux athlètes métropolitains comme Alain Mosconi ou Jean Boiteux prirent leur licence au RUA – ou dans un autre club algérien –, préférant en effet s'entraîner en Algérie plutôt qu'au très parisien Racing Club de France.
Les sports dans lesquels les pieds-noirs brillaient étaient : Modèle:Colonnes
D'ailleurs, à la suite du rapatriement, les pieds-noirs ont contribué au développement de ces sports en métropole, le volleyball féminin en devenant presque une marque de fabrique dans le Sud de la France. Quant au football, la présence des pieds-noirs est encore importante de nos jours, aussi bien chez les joueurs fils de pieds-noirs que dans l'encadrement des clubs.
Modèle:Référence nécessaire. Citons Karl Janik, Christian Labit, les frères Francis et Émile Ntamack qui ont au moins un parent pied-noir, mais proportionnellement, les harkis ont sorti plus de rugbymen de haut-niveau que les pieds-noirs : Kader Hammoudi, Bernard Goutta, Farid Sid et Karim Ghezal par exemple.
Avec le football, la boxe est aussi sans contestation le sport qui brassait la plus large population d'Afrique du Nord. D'ailleurs, l'Algérie de la période coloniale a sorti un grand nombre de champions dans ces sports, et de toutes les communautés le plus célèbre étant Marcel Cerdan.
Dans l'art tauromachique
La tauromachie a existé en Algérie à l'époque coloniale. Oran était réputée pour ses arènes où se déroulaient de nombreuses corridas très prisées par la population espagnole de la ville. La tauromachie serait arrivée en Afrique du Nord sous l'impulsion de l'Impératrice Eugénie, à un moment où elle a décidé le développement des villes importantes d'Outre-mer. Cette période est concomitante au plan d'urbanisation du baron Haussmann dans les colonies (Alger, Oran, Nouméa, Saint-LouisModèle:Etc.).
De nos jours, les seules arènes d'Afrique du Nord sont celles de Ceuta et Melilla.
Sous l'impulsion du torero Pied-noir Paquito Leal, des écoles de tauromachies se sont ouvertes en métropoles, où de nombreux fils de harkis s'illustreront ensuite, comme Mehdi Savalli.
Pieds-noirs célèbres
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Légende plume
Histoire
- La mémoire des pieds-noirs, Joëlle Hureau, Olivier Orban, 1987; Editions Perrin, 2002 ; Editions Perrin, collection Tempus, 2012
- Les Français d'Algérie, Pierre Nora, Éditions Julliard, Paris, 1961
- Les Pieds-noirs dans le monde, Léo Palacio, J. Didier, 1968
- Les Pieds-noirs : Histoire et portrait d'une communauté, Daniel Leconte, Le Seuil, Paris, 1980
- Le Modèle:13e Convoi, chronique romanesque (1848-1871), Jacques Roseau et Jean Fauque, éditions Robert Laffont, 1987 Modèle:ISBN Modèle:Lire en ligne
- Le Modèle:113e Été, chronique romanesque (1903-1962), Jacques Roseau et Jean Fauque, éditions Robert Laffont, 1991 Modèle:ISBN
- Les Français d'Algérie : Vie, Mœurs, Mentalité, Pierre Mannoni, L'Harmattan, Histoire et Perspectives Méditerranéennes, 1993 Modèle:ISBN
- Les Pieds-noirs, Marie Cardinal, Place Furstenberg éditeurs, Paris, 1994
- Espagnol en Oranie, Histoire d'une migration, Jean-Jacques Jordi, Gandini, 1996, Modèle:ISBN
- Histoire De Daniel, Français d'Algérie, André Dechavanne, Curutchet-Harriet, 1996 Modèle:ISBN
- L'Énigme Roseau : La Parole pied-noir assassinée, Émilien Jubineau, Causse, 1997, Modèle:ISBN
- Alsaciens et Lorrains en Algérie : Histoire d'une migration, 1830-1914, Fabienne Fischer, Histoire des temps coloniaux, Serre, 1999 Modèle:ISBN
- De l'exode à l'exil : Rapatriés et pieds-noirs en France, l'exemple marseillais, 1954-1992, Jean-Jacques Jordi, L'Harmattan, 2000 Modèle:ISBN
- Les Français d'Algérie : De 1830 à nos jours, Jeannine Verdès-Leroux, Fayard, 2001 Modèle:ISBN
- Les Français en Algérie : Souvenirs d’un voyage fait en 1841, Louis Veuillot, Adamant Media Corporation, Elibron Classics, 2001 Modèle:ISBN
- Pieds-noirs en Algérie après l'indépendance : Une expérience socialiste, Jean-Jacques Viala, l'Harmattan Modèle:ISBN 2001
- L'Arrivée des pieds-noirs : Français d'ailleurs, peuple d'ici, Jean-Jacques Jordi, Autrement, collection Monde, 2002
- L'histoire des pieds-noirs d'Algérie, Raphaël Delpard, Michel Lafon, 2002 Modèle:ISBN
- Pieds-noirs, Mémoires d’exil, Michèle Baussant, Paris, éditions Stock, 2002 Modèle:ISBN
- Les Pieds-noirs et l'exode de 1962, à travers la presse française, Cécile Mercier, L'Harmattan, Paris, 2003
- Pieds-noirs de père en fils, Clarisse Buono, éditions Balland, collection Voix et regards, 2004, Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage
- Camus si tu savais… suivi de Les Pieds-Noirs, Daniel Leconte, Seuil, 2006 Modèle:ISBN
- Les Souffrances secrètes des Français d'Algérie : Histoire d'un scandale, Raphaël Delpard, Michel Lafon, 2007
- Les Trois Exils, Juifs d'Algérie, Benjamin Stora, Hachette Pluriel Référence, 2008 Modèle:ISBN
- Algérie, les années pieds-rouges : Des rêves de l'indépendance au désenchantement, 1962-1969, Catherine Simon, La Découverte, Cahiers libres, 2009 Modèle:ISBN
- L'Arrivée des pieds-noirs en Roussillon en 1962, Philippe Bouba, Trabucaire, Collection Historia, 2009 Modèle:ISBN
- Les Pieds-noirs et la Politique. Quarante ans après le retour, Emmanuelle Comtat, Presses de Sciences Po, 2009 Modèle:ISBN
- Devenir métropolitain - Politique d’intégration et parcours de rapatriés d’Algérie en métropole (1954-2005), Yann Scioldo-Zürcher, éditions de l'EHESS, Modèle:Coll. En temps et lieu, volume 13, 2010 Modèle:ISBN
- Modèle:Article
- L'Algérie pour mémoire, de septembre 1962 à mai 1963, Fernande Stora Préface et photographies de Jean-Pierre Stora, Éditions Regain de lecture 2013
- Les pieds-noirs, l'épopée d'un peuple, Christophe Rouet, éditions de Borée, 2016
Parler
- La Parodie du Cid ; précédée de, L'impromptu d'Alger et On s'esplique ; et suivie d'un glossaire des termes pataouètes, Edmond Brua, Baconnier, 1961
- Le Roro : Dictionnaire pataouète de langue pied-noir, Roland Bacri, Denoël, 1969
- Trésors des racines pataouètes : Le Français retrouvé, Roland Bacri, Belin, 1986
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage (ouvrage collectif)
- Dictionnaire du français d'Algérie, français colonial, pataouète, français des pieds-noirs, Jeanne Duclos, Bonneton, 1992 Modèle:ISBN
- Le pataouète : Dictionnaire de la langue populaire d'Algérie et d'Afrique du Nord, Jeanne Duclos, Librairie Gandini, 1992 Modèle:ISBN
- Le Parler des pieds-noirs d'Oran et d'Oranie : Memento, lexique avec anecdotes, histoires & souvenirs de là-bas, Volume 2, Amédée Moréno, Vents contraires, 1999 Modèle:ISBN
- Si tu meurs avant moi, je te tue ! Anthologie des expressions pieds-noires, Pascale Mazzella & Léon Mazzella, Atlantica, 2000 Modèle:ISBN
- Le Parler pied-noir : Mots et expressions de là-bas, Léon Mazzella, Rivages, Guides De Charme, 2005 Modèle:ISBN
- Le Français d'Afrique du Nord : Qu'est-ce-que le pataouète ?, André Lanly, Bibliothèque Des Introuvables, 2006 Modèle:ISBN
- Gestes d'Algérie, Marie Virolle-Souibès, éditions Karthala, 2007 Modèle:ISBN
Littérature
- Phèdre aux pieds noirs : Véritable tragédie pataouète, terrible et déchirante, en cinq actes, Fulgence & Rernoughi Albahri, Imbert-Nicolas, 1987
- Grosses têtes et pataouètes : Textes littéraires choisis en édition bilingue, Jean Monneret, Africa Nostra, 1987
- L'Enfant pied-noir, Élie-Georges Berreby, Actes Sud, Cactus, 1994 Modèle:ISBN
- Autrefois, la Mékerra, Raph Soria, BoD - Books on Demand France, 2009 Modèle:ISBN
- Le trésor du pied-noir, Jean-François Giordano, Theles, 2005 Modèle:ISBN Modèle:Présentation en ligne
- Écrivains français d'Algérie et société coloniale — 1900-1950, collectif, Kailash, les cahiers de la SIELEC no 5, 2008 Modèle:ISBN
- Mélancolie au Sud, Annick Le Scoëzec Masson, L'Harmattan, 2004
- Lucienne Martini (1939-), Racines de papier : essai sur l'expression littéraire de l'identité pieds-noirs (Publisud éditions, 1997, Modèle:Isbn), Maux d’exil, mots d’exil. À l’écoute des écritures pieds-noirs (éd. Gandini, 2005).
Bande dessinée
- Fred Neidhardt, Les Pieds-noirs à la mer, préface de Joann Sfar, coll. « Marabulles », éd. Marabout, 2013 Modèle:ISBN Modèle:Présentation en ligne
Cuisine
- Cuisine des grands-mères pied-noir, Ambroise Navarro, Curutchet-Harriet, 1994 Modèle:ISBN
- Cuisine pied-noir, Christophe Certain, Edisud, Voyages Gourmands, 2001 Modèle:ISBN
- La cuisine pied-noir, Irène Karsenty, Denoël, 2001 Modèle:ISBN
- Les 3 cuisines du Maghreb: 600 recettes arabes, juives et pied-noir, Léon Isnard, Nouvelles Presses Du Languedoc, 2006 Modèle:ISBN
- Recettes pieds-noirs de nos grands-mères — Traditions et Cuisine Pieds-Noirs, Louis Gildas, éditions CPE, collection Reflets de Terroir, 2007 Modèle:ISBN Modèle:Présentation en ligne
Sport
- Le Livre d'or du football pied-noir et nord-africain, Algérie, Tunisie, Maroc, Roland H. Auvray, Presses Du Midi, 1999 Modèle:ISBN
Dans les médias
Archives vidéos (INA)
- En Algérie française
- Modèle:Module biblio/libellé Jacques Perrot (journaliste), François Mitterrand, ministre de l'Intérieur du gouvernement Mendès-France, se rend dans les Aurès où des attentats ont été perpétrés le Modèle:Date-, Modèle:Heure, JT 20H de la RTF du Modèle:Date- Modèle:Voir en ligne (consulté le Modèle:Date-)
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- Modèle:Module biblio/libellé Joseph Pasteur (journaliste), Reportage dans l'exploitation agricole d'un propriétaire européen, 2 mois après la signature des accords d'Évian sur le cessez le feu et l'autodétermination en Algérie, Modèle:Heure, JT 20H de la RTF du Modèle:Date- Modèle:Voir en ligne (consulté le Modèle:Date-).
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- Départ de pieds noirs, JT 20H, 13/08/1961
- Interview d'une algéroise et d'un musulman, JT 20H, 30/09/1961
- Retour des européens d'Algérie, Journal télévisé de 13H, ORTF, 27/04/1962
- Retour des rapatriés d'Algérie, JT 13H, 09/05/1962
- Réfugiés d'Algérie, JT 20H, 19/05/1962
- Avec les rapatriés d'Algérie, JT 13H, 21/05/1962
- Les réfugiés d'Algérie, JT 20H, 21/05/1962
- Rapatriés d'Algérie à Marseille, JT 20H, 25/05/1962
- Algérie : le mois de l'exode, Cinq colonnes à la une - 01/06/1962
- Algérie : interview Claude Paul Pajard (Pied-Noir & Algérien), 01/06/1962
- Venus d'Alger, L'avenir est à vous, 11/06/1962
- Camp de réfugiés d'Oran, JT 20H, 17/07/1962
- Réfugiés d'Oran, JT 20H, 02/08/1962
- En France métropolitaine
- Les rapatriés : Modèle:1re partie, Faire Face, 24/11/1961
- Les rapatriés : Modèle:2e partie, Faire Face, 08/12/1961
- Robert Boulin à Marseille, JT 13H, 11/12/1961
- Reconstitution du hold-up pieds noirs, JT 13H, 04/07/1962
- Où en sont les rapatriés, Cinq colonnes à la une, 03/05/1963
- Le tournant corse, Cinq colonnes à la une, 10/09/1965
- Naissance d'un village : Carnoux, Cinq colonnes à la une, 07/10/1966
- Guy Bedos à propos de son livre Je craque (il se dit « pied-rouge »), Apostrophes - 12/03/1976
- Carte blanche pour l'été : fête pied noir (Enrico Macias), Aujourd'hui madame - 30/07/1981
- Témoignage d'un pied noir sur la journée du 18 mars 1962 en Algérie, Le journal de Provence Méditerranée - 19/03/1982
- Plateau Mamère, Villalonga, Macias 1 en direct de Nice (déclaration d'Enrico Macias sur qui est Pied-Noir), MIDI 2-27/06/1987
- Pieds noirs aujourd'hui, JA2 20H - 08/12/1996
- Les pieds noirs, 19 20. Édition nationale - 01/11/2004
- En Algérie algérienne
- Rushes : Interviewes pieds noirs, Cinq colonnes à la une, 01/07/1962
- Un an après : être français en Algérie, Cinq colonnes à la une, 01/03/1963
- 1965 : des Français en Algérie ("pieds-verts"), Cinq colonnes à la une, 05/03/1965
- Les derniers pieds noirs, JA2 20H - 23/02/1981
- En exil à l'étranger
- Un bateau pour l'Argentine, Cinq colonnes à la une, 03/01/1964
- Les pieds noirs d'Argentine, Cinq colonnes à la une, 04/12/1964
- Alicante des pieds noirs, Panorama - 18/12/1969
- Dans la culture populaire
- Algiers (alias Casbah), version originale du film de John Cromwell, 1938, domaine public
- La Famille Hernandez, En direct de Théâtre Antoine - 11/07/1960
- Guy Bedos "English spoken", Discorama - 07/03/1965
- Jacques Martin Tu t'laisses aller façon pied-noir, Palmarès des chansons - 04/01/1968
- PAGES JAUNES ANNUAIRE PTT : Pied noir, 16/11/1982
- AMORA : épices : le pied noir, 01/01/1984
- GARBIT : COUSCOUS TABOULE PLAT CUISINE, 01/06/1987
- Séquence pré générique Sellem, Double jeu - 16/11/1991
- Interview Élie Kakou sur l'humour pied-noir, 14/06/1995
- Gage Patrick Bruel (accent pied-noir), Tout le monde en parle - 25/02/2006
Filmographie
- Cinéma
- Séries télé
- Documentaires
Modèle:Colonnes Modèle:Boîte déroulante/fin
Théâtre
- Théâtre
- Modèle:Module biblio/libellé La Famille Hernandez, Geneviève Baïlac ;
- Modèle:Module biblio/libellé Le Théâtre Pied-Noir, Eliane Durand et Cercle Algérianiste de Narbonne.
Articles connexes
Modèle:Autres projets Modèle:Colonnes
Liens externes
- Livres numérisés à télécharger gratuitement — Histoire de L'Algérie et des pieds-noirs
- Modèle:Article
- Guy Pervillé, Modèle:Lien web, colloque « Les mots de la colonisation », université de Bordeaux-III, 22-24 janvier 2004
- René Mayer, Dictionnaire biographique des Français d'Afrique du Nord : Ce qu'ils sont devenus…, 2005
Documents officiels
- Archives nationales du ministère de la Culture français - Territoire d'outre-mer (Algérie) — Registres d'état civil numérisés (et consultables en ligne) - 2009
- Archives du ministère de la Défense français - Mémoire des Hommes - Les morts pour la France de la guerre 1914-1918 (Afrique) - Actes de décès numérisés et consultables en ligne - 2010
- Archives du ministère de la Défense - Mémoire des hommes - Morts de la Seconde Guerre mondiale