Les Ailes du désir
Modèle:Infobox V3/Début Modèle:Infobox V3/Image Modèle:Infobox V3/Séparateur Modèle:Infobox V3/Tableau début Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau fin {{#if:Si loin, si proche ! |Modèle:Infobox V3/Titre Bloc Modèle:Infobox V3/Navigateur |}} {{#if: |Modèle:Infobox V3/Titre Bloc Modèle:Infobox V3/Navigateur |}} Modèle:Infobox V3/Séparateur
Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Les Ailes du désir (Modèle:Langue) est un film franco-allemand appartenant au genre merveilleux, produit et réalisé par Wim Wenders et sorti le Modèle:Date.
Ce onzième long métrage du cinéaste allemand est un conte allégorique narrant l'incarnation d'un ange qui renonce au Ciel par amour pour une femme. Il se déroule dans un Berlin divisé où des êtres invisibles et bienveillants donnent à entendre les monologues intérieurs des humains confessant leurs angoisses et aspirations. Leur quête d'identité est ponctuée par un récitatif reprenant en leitmotiv un poème de Peter Handke sur l'enfance perdue et retrouvée. Éclairé par Henri Alekan, le film est tourné pour moitié en noir et blanc dans une atmosphère mélancolique et fluide, procédé choisi pour représenter le monde insensible tel que le voient les anges. La couleur intervient dans un changement de rythme, rock, au début de la seconde et dernière partie, quand le désir humanise l'ange.
À son avant-première, en mai 1987, le drame, toutefois couronné du prix de la mise en scène, ne reçoit pas la Palme d'or, que Wim Wenders avait déjà remportée trois ans plus tôt. Sélectionné en 1988 pour représenter l'Allemagne à la cérémonie des Oscars, le film n'a pas non plus été retenu pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le réalisateur a donné en 1993 une suite qui se déroule dans Berlin réunifié : Si loin, si proche !
Synopsis
L'acteur hollywoodien Peter Falk, interprétant son propre rôle, arrive dans le Berlin-Ouest d'avant la chute du mur pour jouer dans un film reconstituant la chute de la capitale nazie, en 1945. Il erre dans la ville sur la trace des souvenirs de sa feue grand-mère, juive. Les passants ne sont pas sûrs de reconnaitre l'inspecteur Columbo.
Damiel (Bruno Ganz) et Cassiel (Otto Sander), deux anges invisibles, errent de leur côté à l'écoute des voix intérieures des habitants<ref name="telerama">Modèle:Lien web</ref>, Modèle:Citation<ref>P. Handke, Faux Mouvement, Modèle:P., Christian Bourgois, Paris, 1980.</ref> enfermées<ref>Alexander Graf, « Chapter Three: Wings of Desire », in The Cinema of Wim Wenders: The Celluloid Highway., Modèle:P., Wallflower Press, Londres, 2002 Modèle:ISBN.</ref> dans leur quotidien et ses soucis, que ce soit la vieillesse, l'enfance, l'infirmité, le deuil, l'accouchement, le déménagement, le divorce. Depuis Modèle:Citation, ces esprits « messagers » documentent, tel le cinéaste filmant les vestiges de la ville<ref>Alexander Graf, « Chapter Three: Wings of Desire », in The Cinema of Wim Wenders: The Celluloid Highway., Modèle:P., Wallflower Press, Londres, 2002 Modèle:ISBN.</ref>, les désirs et angoisses secrètes des humains afin de témoigner de tout ce qui chez eux relève d'une démarche artistique et traduit une recherche de sens et de beauté. Présents depuis toujours, ils ont assisté, comme des enfants découvrant le monde, au début de la lumière, à la fin d'une ère glaciaire, à la formation des rivières, à l'apparition des animaux. Quand un premier homme est apparu, ils ont découvert avec lui le rire, la parole, la guerre, l'histoire. Le poète Homère (Curt Bois), comme les aveugles, croit sentir parfois une présence qu'il ne soupçonne pas être la leur et rêve que cette histoire soit désormais celle de la paix.
Préoccupé d'agir dans le monde, en quête d'un rôle inscrit dans une histoire<ref name="Yuen">Vera Yuen, « Ambrosia under the sky of Berlin: Wenders' Himmel über Berlin. », Université Simon Fraser, Burnaby, [s.d].</ref>, avide d'un présent qui ne soit plus l'éternité<ref>Sophie Galabru, « Les Ailes du Désir de Wim Wenders », in La Cause littéraire, Limoges, 7 mai 2013 Modèle:ISSN.</ref> qu'il dénonce comme un Modèle:Citation<ref>P. Handke & W. Wenders, Der Himmel über Berlin - Ein Filmbuch von Wim Wenders und Peter Handke, Modèle:P., Éditions Suhrkamp, Francfort, 1987 Modèle:ISBN.</ref>, Damiel éprouve la tentation de revêtir la condition humaine. C'est alors qu'il découvre une femme exilée, Marion (Solveig Dommartin), qui est devenue, à la suite d'une séparation, trapéziste dans un cirque. Quand celui-ci est sur le point de fermer, elle est au bord du désespoir, devant réinventer une fois de plus sa vie. Sensible au concret des aspirations de l'âme endolorie de la circassienne, touché par la grâce du corps féminin évoluant avec peine au-dessus du public, Damiel décide de renoncer à l'immortalité afin de pouvoir goûter auprès de Marion aux plaisirs des sens<ref name="lemonde">Modèle:Lien web</ref> et de l'effort créateur. Pour ce faire, il obtient le secours de Peter Falk mais son destin ne sera fixé que par la seule décision de la femme<ref name="Dommartin">Modèle:Lien, « Voir avec un cœur d'enfant. », Paris, 9 janvier 1995, in P.O.V., Modèle:N°, université du Jutland, Aarhus, décembre 1999 Modèle:ISSN.</ref>.
Fiche technique
Descriptif
- Budget de production : Modèle:Unité.
- Pays d'origine : Modèle:Pays, Modèle:Pays.
- Langues : allemand, anglais, espagnol, français, hébreu, japonais, turc.
- Format : Couleur/Noir et blanc - 1,66:1<ref name=Stiftung/> - Dolby - Modèle:Unité.
- Genre : merveilleux, drame, romance.
- Durée : Modèle:Nombre (2 h 08), Modèle:Unité.
Titres
- Titre original : Der Himmel über Berlin (littéralement : Les Cieux au-dessus de Berlin).
- Titre international : Wings of Desire.
- Titre français : Les Ailes du désir.
Conception
- Scénario : Wim Wenders, Modèle:Lien.
- Dialogues : Peter Handke et Wim Wenders.
Réalisation
- Réalisateur : Wim Wenders.
- Scripte : Gabriele Mattner.
- Assistantes réalisatrices : Claire Denis et Carola Hochgräf.
- Assistant réalisateur : Knut Winkler.
- Secrétariat : Ulla Zwicker.
Préparation
- Décors : Modèle:Lien (non créditée<ref name="Stiftung">« Der Himmel über Berlin », Wim Wenders Stiftung, Düsseldorf, mai 2015.</ref>).
- Scénographie : Klaus Bieling, Dieter Bähr.
- Extérieurs : Alexander Korn, Markus Pluta.
- Sculptures : Joost van der Velden, Claude Lalanne.
- Accessoiristes : Peter Alteneder, Esther Walz, Henrik Gross.
- Équipement : Andreas Olshausen.
- Costumes : Monika Jacobs, Brigitte Friedländer-Rodriguez, Irmtraud Simone Simon.
- Maquillage : Viktor Leitenbauer, Regina Huyer.
Opération
- Photographie : Henri Alekan.
- Assistant opérateur : Louis Cochet.
- Cadrage : Agnès Godard.
- Mise au point : Modèle:Lien.
- Deuxième assistant opérateur : Peter Uhlig.
- Équipe de relais : Peter Ch. Arnold, Modèle:Lien, Frank Guido Blasberg, Modèle:Lien.
- Prises de vues en hélicoptère : Klemens Becker, Klaus Krieger.
- Éclairage : Modèle:Lien, Dieter Dentzer, Thomas Gosda, Claus Gerling.
Postproduction
- Montage : Peter Przygodda.
- Assistantes monteur : Anne Schnee, Leni Savietto-Pütz.
- Mixage : Hartmut Eichgrün.
- Doublage : Lothar Mankewitz.
- Graphiste : Uli Mayer.
- Musique : Jürgen Knieper, Laurent Petitgand.
- Son : Jean-Paul Mugel, Axel Arft.
- Assistante son : Uwe Thalmann.
- Effets spéciaux : Modèle:Lien, Modèle:Lien.
Production
- Producteurs : Anatole Dauman, Wim Wenders.
- Sociétés de production : Argos Films, Modèle:Lien, Wim Wenders Stiftung.
- Coproducteur : West Deutscher Rundfunk (WDR),** Producteur exécutif : Ingrid Windisch.
- Administrateur de production : Inge Ruf.
- Régisseur général : Herbert Kerz.
- Secrétaire de production : Barbara von Wrangell.
- Photographe de plateau : Ralf Strathmann.
- Presse : Joachim von Mengershausen.
- Assistants de production : Pascale Dauman, Chris Sievernich.
- Société de distribution : Modèle:Lien (absorbées en 1999 par Canal+Image, devenu StudioCanal).
- Distribution internationale : Argos Films.
Dates de sorties en salles
- France : Modèle:Date (Festival de Cannes), Modèle:Date, Modèle:Date (sortie nationale),
- Allemagne : Modèle:Date (Allemagne de l'Ouest), Modèle:Date, Modèle:Date (sorties nationales),
- Suisse : Modèle:Date.
Distribution
Rôles principaux
- Bruno Ganz Modèle:Doublage : Damiel
- Solveig Dommartin : Marion
- Otto Sander : Cassiel
- Curt Bois : Homer, le vieux poète
- Peter Falk (VF : Serge Sauvion) : lui-même
Rôles secondaires
- Nick Cave : lui-même
- Modèle:Lien, le jeune homme récupérant l'appartement de sa mère défunte
- Hans-Martin Stier : le mourant
- Sigurd Rachman : le suicidé
Silhouettes
- Laurent Petitgand : le chef d'orchestre
- Chick Ortega : le batteur
- Lajos Kovacs : l'entraîneur de Marion
Figurants
- Elmar Wilms : un homme triste
- Didier Flamand : l'ange de la bibliothèque
- Modèle:Lien : la jeune prostituée
- Bruno Rosaz : un clown
- Modèle:Lien : femme sur l'autoroute
Tournage
Lieux
Modèle:Citation bloc Le film célèbre Berlin pour son Modèle:Lien. Il est également une représentation de la ville encore séparée en deux par le mur. Depuis la disparition de celui-ci, il en est lui-même devenu un document<ref>R. Robin, Berlin chantiers, Modèle:P., Coll. Un ordre d'idées, Stock, Paris, 2001 Modèle:ISBN.</ref>. Plusieurs scènes sont filmées à proximité du mur, comme lorsque l'ange Cassiel porte son ami Damiel, en passe de devenir homme, du côté occidental de la ville, où se trouve la funambule Marion.
Le film a été tourné notamment à l'église du Souvenir (Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche), devant et dans les ruines de la gare d'Anhalt, place de Potsdam, où Homère ne retrouve pas le Modèle:Lien dans un Berlin-Mitte méconnaissable par rapport à sa configuration d'aujourd'hui, au Modèle:Lien de la rue Pallas à Schöneberg, à la colonne de la Victoire (Siegessäule) et à la Bibliothèque d'État, tous deux à Tiergarten. La scène de l'accident a été tournée à l'entrée du Modèle:Lien, qui sera reconstruit peu après. Le cirque a été installé Modèle:Lien, devant le haut lieu de la vie alternative qu'est le Modèle:Lien. La scène finale est filmée dans ce qui a été préservé du Grand Hôtel Esplanade.
Plusieurs films d'archives datés de 1945 sont insérés, évoquant le châtiment de la capitale du mal sur laquelle continuent de veiller ceux des anges qui ne sont pas déchus. Le Berlin de la guerre est longuement évoqué par une mise en abyme, la représentation du tournage d'un film sur la chute de Berlin au cours duquel des figurants, susceptibles d'avoir connus la guerre et venus jouer les Juifs devant être déportés, sont entassés dans l'abri anti-aérien d'un bunker.
Quelques plans de Berlin-Est ont été tournés clandestinement, en violation de l'interdiction<ref name="Lefort">G. Lefort, « Les Ailes du désir est l’acmé du cinéma de Wim Wenders, un film sur la bienveillance humaine. », in France Culture, Paris, 25 avril 2018.</ref>. Le mur filmé du côté oriental est une reconstitution en carton pâte<ref name=Lefort/>.
Improvisation
La distribution est marquée par la présence de l'acteur américain Peter Falk, célèbre pour avoir incarné le héros de la série policière Columbo. Son rôle, prévu dans un premier temps pour l'ex chancelier fédéral Willy Brandt<ref name="Raskin">Modèle:Lien, « It's images you can trust less and less. An interview with Wim Wenders on Wings of Desire. », Berlin, 27 juillet 1993, in P.O.V., Modèle:N°, Université du Jutland, Aarhus, décembre 1999 Modèle:ISSN.</ref>, fut ajouté en cours de tournage dans l'idée de créer une mise en abyme<ref name=Raskin/> complexe, la vedette, les figurants, les habitants jouant leur propres rôles dans un film, celui de Wim Wenders, qui s'improvise en filmant un film en train d'être réalisé.
Ce faisant Wim Wenders, tout en renonçant à livrer des explications précises quant à la présence des anges, passait d'un projet initial ancré dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale à un exercice plus formel de portée plus universelle qui fait place à l'imagination du spectateur. Dès lors, le film a rompu avec toute forme narrative<ref>Martin Brady & Joanne Leal, « Leafing Through Wings of Desire », in Wim Wenders and Peter Handke: Collaboration, Adaptation, Recomposition, Modèle:P., Rodopi, 2011 Modèle:ISBN.</ref> convenue pour entrer dans un lyrisme<ref name=Waddell/> que d'aucuns, agacés, qualifieront d'Modèle:Citation<ref>Russell J. A. Kilbourn, « From Her to Eternity/From Eternity to Her: Wings of Desire », in Cinema, Memory, Modernity: The Representation of Memory from the Art Film to Transnational Cinema., Modèle:P., Routledge, New York, 2013 Modèle:ISBN.</ref>, d'autres d' Modèle:Citation<ref>« Awe and wonder », cité in Ryan M. Niemiec, « International Cinema », in Mary Banks Gregerson, The Cinematic Mirror for Psychology and Life Coaching., Modèle:P., Springer Science & Business Media, 2009 Modèle:ISBN.</ref>.
Wim Wenders a délibérément<ref name="Voir">W. Wenders, cité in Modèle:Lien, The act of the seeing, Modèle:P., Modèle:Lien, Francfort, 1992.</ref> beaucoup improvisé, se basant seulement sur des idées de scènes<ref name=Raskin/>. L'improvisation, choix esthétique assumé, procède toutefois d'une nécessité apparue au printemps 1986, celle de réaliser rapidement un film avant que la maison de production de Wim Wenders, Modèle:Lien, ne fasse faillite<ref name=Raskin/>. Le réalisateur avait en effet depuis Paris, Texas, sorti deux ans plus tôt, consacré tout son temps à concevoir un projet trop vaste, Jusqu'au bout du monde<ref name=Raskin/>, dont le tournage ne commencera qu'en 1990.
Seuls quelques textes ont été rédigés par Peter Handke, la « Chanson de ce que c'est qu'être un enfant »<ref name=Dommartin/>,<ref group="dot">« Lied vom Kindsein ».</ref>, les deux longs dialogues entre Damiel et Cassiel<ref name=Dommartin/>, le « Prologue pour un amour »<ref name=Voir/>,<ref group="dot">« Prolog für eine Liebe ».</ref>, qui est le monologue final, en allemand, de Marion<ref name=Dommartin/>, ainsi que l'« Épopée de la paix », qu'imagine le Poète, et l'« Invocation du monde »<ref name=Voir/>,<ref group="dot">« Anrufung der Welt ».</ref>, qui rassemble les dernières pensées du personnage accidenté puis que lance l'ange Damiel en s'éloignant du mourant. Les autres dialogues ont été rédigés par Wim Wenders, quasiment à chaque fois dans la nuit précédant l'enregistrement<ref name=Dommartin/>. Les monologues intérieurs ont été improvisés en postsynchronisation par les acteurs eux-mêmes sur des indications du réalisateur<ref name=Dommartin/>.
Les acteurs s'adaptèrent à l'exercice, qui fut un surprenant moment de grâce<ref name=Dommartin/>. Solveig Dommartin a inventé la plupart de ses textes, parfois à partir d'extraits choisis par ses soins du journal de Peter Handke<ref>P. Handke, trad. G. A. Goldschmidt, Le Poids du monde. Un journal (Novembre 1975-Mars 1977), Coll. Du monde entier, Gallimard, Paris, février 1980, 336 p. Modèle:ISBN.</ref> que Wim Wenders lui avait donné à lire<ref name=Dommartin/>. Lors du montage, le réalisateur s'aperçut qu'il avait oublié d'enregistrer les monologues intérieurs de Peter Falk. Pour éviter des dépenses en billets d'avion, la vedette enregistra ceux ci à distance, dans un studio de Los Angeles, improvisant pas moins de deux heures de paroles, soit près des trois quarts du texte final au-delà de l'ébauche fournie par Wim Wenders, resté à Berlin<ref name=Raskin/>. De ce texte improvisé, figurent au montage final notamment le monologue sur l'étoile jaune, couleur des Tournesols<ref group="dot">Modèle:Citation</ref>, et, ajout très personnel de Peter Falk, celui<ref group="dot">Modèle:Citation.</ref> sur sa grand mère<ref name=Raskin/>, qui était effectivement ashkénaze.
Performances des acteurs
L'actrice de théâtre Solveig Dommartin, qui deviendra au cours<ref name="Ganz">Modèle:Lien, « Wim Invents the Film While Shooting. An Interview with Bruno Ganz on Wings of Desire. », Londres, 16 octobre 1994, in P.O.V., Modèle:N°, université du Jutland, Aarhus, décembre 1999 Modèle:ISSN.</ref> de cette première collaboration la compagne de Wim Wenders séparé depuis quatre ans d'Isabelle Weingarten, effectuait sa première prestation au grand écran. Elle a réussi les deux exploits d'apprendre le trapèze ainsi qu'une figure d'acrobatie en seulement huit semaines puis d'effectuer sans filet à cinq mètres de haut<ref name=Tamasa/> des figures en giration à la corde lisse<ref name="theguardian">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Lien web</ref>. La douloureuse<ref name=Tamasa/> préparation physique et artistique de l'actrice pour les numéros au trapèze ballant et à la corde lisse a été assurée par Pierre Bergam au Trapèze Club de Paris, 55 rue Montorgueil<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le professeur d'acrobatie est crédité au générique pour avoir réglé le numéro à la corde lisse mais c'est Lajos Kovacs qui joue le rôle de l’entraîneur de Marion.
Le dernier jour de tournage fut particulièrement éprouvant pour Otto Sander, très enclin au vertige. Le comédien devait jouer la scène où l'ange Cassiel, juché sur la sculpture dorée de la colonne de la Victoire, se laisse tomber dans le vide. Pour s'installer sur la structure à plus de six mètres de haut, Otto Sander absorba force calmants. Lorsqu'il se lança dans le vide, il adopta une position si improbable qu'il se cassa la jambe, malgré les matelas au sol destinés à amortir le choc.
Film hommage
Dédicaces
Les Ailes du désir est dédié à Yasujiro (Yasujirô Ozu), Andrzej (Andreï Tarkovski) et François (François Truffaut). Cette triple dédicace, tout comme l'emploi de Peter Falk, est un pied de nez au système commercial hollywooodien avec lequel Wim Wenders a rompu avec fracas deux ans plus tôt.
D'Ozu, au sujet duquel il vient de terminer Tokyo-Ga, Wim Wenders applique la leçon depuis longtemps apprise que ce n'est pas le scénario qui fait l'histoire mais le caractère. La narration cinématographique ne se construit pas par une suite d'évènements vécus par des personnages mais par l'expression au cours de ces évènements de ce qui motive les personnages<ref>W. Winders, « Film thieves from a public discussion in Rome », septembre 1982, cité in Modèle:Lien, The Logic of Images, Modèle:P., Faber & Faber, Londres, 1991 Modèle:ISBN.</ref>.
À Tarkovski, Wenders emprunte une manière de profanation cinématographique du christianisme qui paradoxalement revivifie la mystique du salut.
De Truffaut<ref>Modèle:Citation, in François Truffaut, La Nuit américaine, 1973.</ref>, Wim Wenders a hérité la conception de l’œuvre cinématographique comme une sublimation de la vie<ref name=Raskin/>. Plus qu'au seul Truffaut, c'est à l'ensemble de la Nouvelle vague, mais aussi Jean Cocteau, que Wim Wenders est redevable d'une façon de filmer mêlant fiction, voire mythologie, et réalité triviale, plus particulièrement à Agnès Varda et Alain Resnais, de celle qui consiste à donner la forme d'un documentaire, que Truffaut détestait, à l'imaginaire.
Au-delà de ces trois références explicites, Wim Wenders emprunte à Hiroshima mon amour l'idée d'une ville dont l'histoire de mort sert de décor à une histoire d'amour<ref name=Habib/>. Comme dans le film d'Alain Resnais, Wim Wenders, au moment où Homère assis dans la Bibliothèque d'État feuillète un livre d'histoire en rêvant d'une épopée pacifiste, juxtapose des images de cadavres, les souvenirs, à un commentaire évoquant la renaissance de la nature, les aspirations présentes<ref name=Habib/>.
Le cinéma muet
Le film, dont le scénario est l'inverse de celui du Liliom de Fritz Lang<ref>Cahiers du cinéma, n° 398 à 402, Modèle:P., L'Étoile, Paris, 1987.</ref>, se veut un hommage aux maîtres expressionnistes du cinéma muet, tel aussi Murnau, qui ont fait l'âge d'or des studios de la UFA et pourrait se voir sans le son<ref>Philippe Elhem & Philippe Reynaer, « Point de vue de l’ange : entretien avec Wim Wenders. », in 24 images, n° XXXVI, Modèle:P., Érudit, Montréal, 1987 Modèle:ISSN.</ref>. Wim Wenders applique leurs leçons sur la multiplication des points de vue, les variations de focales, les renversements de perspectives, toutes ces techniques cinématographiques que Siegfried Kracauer<ref>S. Kracauer, Von Caligari zu Hitler. Eine psychologische Geschichte des deutschen Films., Université de Princeton, Princeton (Nouveau Jersey), 1947, trad. C. B. Levenson, De Caligari à Hitler, Coll. Théorie et histoire du cinéma, L'Âge d'Homme, Lausanne, 1973, 459 p.</ref> décrivait comme autant de moyens cathartiques prisés d'un public qui était celui d'une République de Weimar grosse de l'idéologie nazie.
Au cinéma d'avant-guerre, Wim Wenders emprunte également les techniques apportées directement par Henri Alekan, en particulier les surimpositions d'images et les transparences<ref>V.g. le rêve de Marion.</ref>.
La lumière Alekan
Le cirque dans lequel l'héroïne travaille s'appelle Alekan<ref>La 4 CV de Marion.</ref>, comme le directeur de la photographie du film Henri Alekan, maître du noir et blanc, alors âgé de soixante dix sept ans. C'est vers celui qui a fait les éclairages d'un autre film d'amour improbable entre deux règnes, auquel sa contribution aura été aussi essentielle, La Belle et la Bête de Jean Cocteau, que Wim Wenders s'est adressé<ref name="Festrest">W. Wenders, Présentation de la version restaurée des Ailes du désir, in Festival "Toute la mémoire du monde - Festival international du film restauré.", Cinémathèque française, Paris, 7 mars 2018.</ref>. Quatre ans plus tôt, sur le film L'État des choses, il avait déjà accepté une première fois pour Wim Wenders, habitué à Robby Müller, de sortir de sa retraite, ainsi que son indispensable complice, Louis Cochet<ref name=Festrest/>.
Le noir et blanc sert à Wim Wenders à montrer le monde du point de vue des anges, tel qu'ils le perçoivent, sans saveur ni désir. La couleur sert à évoquer la perception plus incarnée des êtres humains. Modèle:Citation<ref>« Entretien avec Wim Wenders », in La Revue du cinéma, n° 431, Modèle:P., Union française des œuvres laïques pour l’éducation par l’image et le son, Paris, octobre 1987.</ref>. À sept reprises la couleur apparait brièvement avant de disparaitre, la première fois au cirque quand l'ange Damiel, les pieds sur la piste, admire l'humaine Marion, s'envolant sur son trapèze<ref name="Mouren">Yannick Mouren, La Couleur au cinéma, Modèle:P., CNRS Éditions, Paris, Modèle:ISBN.</ref>. La polychromie est définitive à partir de la quatre vingt huitième minute<ref name=Mouren/>.
Pour créer ce rendu si particulier de l'irréel du monde en noir et blanc, Henri Alekan a utilisé un filtre de sa fabrication, un bas de soie particulièrement fine qu'il aimait dire avoir appartenu à sa grand mère<ref>Mick Hurbis-Cherrier, Voice and Vision: A Creative Approach to Narrative Film and DV Production., Modèle:P., CRC Press, Boca Raton, 2012 Modèle:ISBN.</ref> et qu'il avait tendu sur un cercle<ref name=Festrest/>. Seules les dernières scènes ont été filmées sans, l'accessoire ayant été détérioré<ref name=Festrest/>. Il a en outre enrichi son monochromatisme d'un ton sépia<ref>Leigh Singer, « .uk/news-opinion/news-bfi/features/five-visual-themes-wings-desire-immortal-film-about-watching Five visual themes in Wings of Desire – Wim Wenders' immortal film about watching. », in Film for ever, Institut britannique du film, Londres, 14 septembre 2016.</ref>.
Le passage en continu du noir et blanc à la couleur est un exploit technique. Il a fallu renoncer au dispositif, trop encombrant, mis au point par Henri Alekan de double caméra filmant en même temps, une pour le noir et blanc, une pour la couleur, l'image dédoublée par un miroir<ref name=Raskin/>. Des morceaux de pellicules couleur ont été montés sur des pellicules noir et blanc<ref name=Festrest/>. La couleur a été effacée sur certaines images de la pellicule en veillant à ne pas favoriser une tonalité de fond<ref name=Raskin/>.
La couleur intervient aussi dans le noir et blanc indirectement quand l'ange voit, par la fenêtre du taxi qui l'emmène à travers Berlin meurtri par sa frontière murée, les ruines filmées en 1945 par les archives américaines. Le couleur, la vie, c'est aussi l'horreur<ref name=Lefort/>.
Le rock
C'est par le rock et un rêve d'Amérique que l'adolescent Wim Wenders, fils révérencieux d'un chef de service de chirurgie à la morale conservatrice, s'est ouvert au début des années soixante au monde artistique, renonçant ainsi à son projet de devenir un prêtre catholique<ref>Margarete Prowe, « Happy Birthday, Wim Wenders! Eine Retrospektive zum 60. Geburtstag. », in filmszene.de, Berlin, août 2005.</ref>.
Le groupe de rock Nick Cave and the Bad Seeds, alors encore à ses débuts, est évoqué plusieurs fois. Bruno Ganz passe à deux reprises devant des affiches à l'effigie de Nick Cave. Modèle:Lien illustre la tristesse de Marion<ref>Adrian Danks, « Red Right Hand: Nick Cave and the Cinema », in Cultural Seeds: Essays on the Work of Nick Cave., Modèle:P., Routledge, Londres, 2016 Modèle:ISBN.</ref>, par exemple quand le cirque ferme<ref name="Davison">Annette Davison, « Music to Desire By: The Soundtrack to Wim Wenders's Der Himmel über Berlin. », in "Hollywood Theory, Non-Hollywood Practice": Cinema Soundtracks in the 1980s and 1990s., Routledge, 2017 Modèle:ISBN.</ref>. From Her to Eternity illustre les moments où Marion aspire à l'amour<ref name=Davison/>. Vers la fin du film, une séquence est consacrée au groupe interprétant ces deux thèmes sur scène. À un autre moment, c'est le groupe Modèle:Langue qui apparaît en concert.
Pour le reste, l'illustration sonore fait le choix de musiques post-punk avantgardistes, celles de Laurie Anderson, Modèle:Lien, Tuxedomoon, Minimal Compact, Die Haut<ref name=Stiftung/>.
La musique de cirque où domine les glissando du saxophone est l’œuvre de Laurent Petitgand quand la composition de Jürgen Knieper recrée l'atmosphère de la liturgie orthodoxe<ref name=Davison/>.
Métaphore sotériologique
Comment vivre ?
L'intention de l'auteur a été de faire Modèle:Citation<ref name=Logic74/>. L'existence pose la question de ce qu'elle est, question au cœur de l'approche existentialiste à laquelle s'est affrontée dès l'adolescence Wim Wenders, grand lecteur d'un Albert Camus explicitement cité<ref name=Raskin/>. Le parcours de Damiel suit en effet la trame d'une réponse à une question existentielle : pourquoi et comment un sujet est conduit à quitter une position à l'abri des horreurs du monde, la mélancolie, et s'inscrire dans une histoire<ref>Nicole Everaert-Desmedt, « Un film qui donne des ailes au spectateur. À propos des Ailes du désir de Wim Wenders. », in Interpréter l'art contemporain. La sémiotique peircienne appliquée aux œuvres de Magritte, Klein, Duras, Wenders, Chávez, Parant et Corillon., Modèle:P., De Boeck, Bruxelles, 2006.</ref> dans laquelle celui-ci assume ses désirs au sens spinozien de ce qu'il est<ref>B. Spinoza, Ethica, III, "Affectuum definitiones", 1.</ref>. C'est la prise de conscience de ses limites<ref>B. Spinoza, Ethica, V, 6.</ref> qui transforme l'être inactif en puissance agissante et joyeuse<ref>O. Pourriol, Cinéphilo. Les plus belles questions de la philosophie sur grand écran., Modèle:P., Hachette littératures, Paris, 2008.</ref>.
La transformation du pur esprit en corps vivant procède d'une alchimie<ref name="Winkler130">Claude Winkler-Bessone, « L'incarnation de l'ange ou le retour dans le monde. Les Ailes du désir (Wim Wenders / Peter Handke) », Modèle:P., in Laurent Cassagnau, Jacques Le Rider, Erika Tunner, Partir, revenir. En route avec Peter Handke., Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 1993 Modèle:ISBN.</ref> par laquelle les sujets changent leurs positions, tels les ions auxquels font référence Les Affinités électives d'un Goethe dont Wim Wenders a douze ans plus tôt adapté Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister<ref>W. Wenders & P. Handke, Faux Mouvement, 1975.</ref>. Pour devenir humain, Damiel doit s'unir à Marion mais cette syzygie<ref name=Winkler130/> n'est pas une procréation<ref name="script167">P. Handke & W. Wenders, Der Himmel über Berlin - Ein Filmbuch von Wim Wenders und Peter Handke, Modèle:P., Éditions Suhrkamp, Francfort, 1987 Modèle:ISBN.</ref>. Elle est une identification spéculaire de Modèle:Citation<ref name=script167/>.
Les tropes wendersiens
Pour développer son propos, le film utilise la figure allégorique de l'ange et des métaphores in absentia empruntées à la théologie catholique, le salut, le Diable, le sexe des anges, la rébellion angélique, la chute de l'ange, la damnation, le péché originel, le châtiment, la tentation, l'incarnation, la transfiguration<ref name=Malaguti/>, le Saint Calice...
Dans cet exercice, qui n'est pas qu'un exercice de style mais une réflexion autobiographique<ref>Frédéric Théobald, « Le chemin spirituel de Wim Wenders », in La Vie, Paris, 7 septembre 2018 Modèle:ISSN.</ref> à l'usage de tous qui vaudra huit ans plus tard à un Wim Wenders ayant retrouvé la foi<ref>« Evénement médiatique au Dies academicus à l’Université », Agence de presse internationale catholique, Fribourg, 15 novembre 1995.</ref> de recevoir du doyen Bedouelle, dominicain, le titre de docteur honoris causa en théologie<ref>Marius Michaud, Chronique fribourgeoise, Modèle:P., Université de Fribourg, Fribourg, 1995.</ref>, l'auteur revient toutefois aux figures de styles qui lui sont propres :
- la forme documentaire<ref name=Malaguti/>, celle du Nuit et brouillard d'Alain Resnais<ref name=Habib/>, pour un fond psychologique, les films d'archives en particulier étant présentées comme des souvenirs des personnages par fondu enchainé à partir de leurs visages<ref name=Habib/>,
- le road movie dans lequel le paysage n'est qu'un décor de l'âme, le personnage, déchu de sa position d'acteur d'une intrigue, se réduisant au mouvement d'un spectateur du monde impuissant mais désirant<ref>Marie Josèphe Pierron Moinel, La forme-balade dans le cinéma européen depuis 1945. Essai de définition. Doctorat., III, Modèle:P., Faculté de lettres de l'université de Metz, Metz, 23 mai 1992.</ref>,
- la mise en abyme d'un tournage dans le tournage, d'un acteur jouant son propre rôle, en l’occurrence Peter Falk, et au-delà citant l’œuvre cinématographique dont il est la référence, ici Curt Bois<ref name=Habib/>,
- des plans subjectifs qui tournent inexorablement face au spectateur de sorte que dans le film le sujet observateur devient l'objet observé<ref name=Raskin/> suggérant que dans la salle le spectateur se regarde lui-même à travers le film comme dans un miroir,
- des travellings aériens pour exprimer l'omniscience<ref>Denise Cayla, Errance et points de repères chez Wim Wenders, Modèle:P., Peter Lang, Bern, 1994.</ref> mais ici souvent en plongée voire, pour faire sentir la complicité reliant l'enfance au merveilleux, en plongée regard caméra<ref name=Habib/>,
- le lyrisme de la caméra, en ce qu'elle montre quelque chose de différent, par exemple un ange qui s'éloigne, de ce que décrit les paroles prononcées, dans cet exemple les pensées d'un motard accidenté, et ainsi, évitant le pléonasme entre texte et image, ouvre sur une signification non explicite, ici peut être, comme l'explique Agnès Godard, que l'accidenté ne survivra pas mais que la vie continue<ref name="Godard">Modèle:Lien, « Faire vivre les images. », Paris, 27 janvier 1994, in P.O.V., Modèle:N°, Université du Jutland, Aarhus, décembre 1999 Modèle:ISSN.</ref>,
- plus généralement, la distanciation créée par la continuité du film lui-même, et donc de l'existence des personnages, continuité que souligne sa force stylistique, en regard de l’hétérogénéité des destins de ceux ci voire de l'incohérence du scénario, ici Peter Falk, un ange, une immigrée, un passant, Homère, hétérogénéité que souligne l'invraisemblable de leurs situations respectives, Hollywood, les Cieux, un cirque ambulant, Berlin sous occupation, l'Antiquité,
- le paradoxe qu'il y a à donner un sens à une histoire en filmant l'absurdité de l'existence auquel les personnages sont confrontés<ref name=Raskin/>, ce que Wim Wenders explicite sous la formule Modèle:Citation<ref>Le personnage de Friedrich Munro dans L'État des choses, 1982.</ref>,
- la sublimation d'un désir contrarié en une œuvre cinématographique, le film réalisé, parce que nié par ce qu'il montre, devenant lui-même la réponse à la question de sens qu'il pose<ref name=Raskin/>.
Le silence de Dieu
Un an après Shoah, lors du retour d'Amérique d'un Wim Wenders étranger chez soi<ref>M. Boujut, Wim Wenders, un voyage dans ses films., Modèle:P., Coll. Cinégraphiques, Edilig, Argenteuil, 1982.</ref> dans le Berlin divisé de l'après guerre, le film est né sous la forme d'un conte moral<ref name=Lefort/> d'une interrogation sur le Mal et la mort de Dieu<ref name="Giguère">A. Giguère, « Wim Wenders. Du déracinement à l’envol. », in Séquences, n° 132, Modèle:P., Montréal, 1988 Modèle:ISSN.</ref> dans l'Allemagne d'après Auschwitz. Le réalisateur s'installe dans le foyer de contre-culture qu'est alors le quartier de Kreuzberg<ref>Björn Rosen, « Wim Wenders über seine Lieblingsstädte », in Le Miroir des jours, Berlin, 2 avril 2015 Modèle:ISSN.</ref>.
L'idée initiale du cinéaste, très vite abandonnée telle quelle<ref name=Raskin/>, est que Modèle:Citation<ref name="Hofmann">W. Wenders, « An attempted description of an indescribable film », 1986, cité in Modèle:Lien, The Logic of Images, Modèle:P., Faber & Faber, Londres, 1991 Modèle:ISBN.</ref>
En effet le Berlin d'après la seconde Guerre mondiale que montre Wenders est un lieu d'où Dieu est absent<ref>Alexander Graf, « Chapter Three: Wings of Desire », in The Cinema of Wim Wenders: The Celluloid Highway., Modèle:P., Wallflower Press, Londres, 2002 Modèle:ISBN.</ref>, tel le monde de Bernanos d'après la première Guerre mondiale. Au silence d'un Dieu permettant l'accomplissement des atrocités durant la guerre, a succédé dans l'Allemagne de l'après-guerre, une abolition de la culture des pères<ref name=Giguère/> responsables de ces atrocités<ref>J. M. Palmier, « Postface : Les anges, Berlin, les ruines et la mémoire. », in J. M. Palmier, Retour à Berlin, Modèle:P., Payot, Lausanne, 1989.</ref> laissant prospérer une société de l'hypocrisie qui voudrait cacher ses crimes<ref>W. Wenders, in Die Zeit, Hambourg, 5 août 1977.</ref> derrière une innocence retrouvée et se maintenir désormais à l'abri de toute culpabilité future. Cette thématique d'une culture post traumatique est récurrente chez Wim Wenders<ref>Denise Cayla, Errance et points de repères chez Wim Wenders, Modèle:P., Peter Lang, Bern, 1994.</ref>, qu'il a particulièrement explicitée dès 1974 dans Au fil du temps<ref>Jenny Brasebin, « Lauf der Zeit (Au fil du temps) de Wenders : renouer les fils de la mémoire. », in Hors champ, Outremont, 10 août 2007 (ISSN|1712-9567).</ref>.
Angéologie WWS
L'idée d'anges salvateurs errant dans une ville maudite est venue à Wim Wenders en pensant, en même temps qu'à d'autres choses, aux aviateurs des forces alliées tombés sous le feu de la DCA en 1945<ref>Modèle:Lien, The Logic of Images, Modèle:P., Faber & Faber, Londres, 1991 Modèle:ISBN.</ref>.
À ceci près qu'ils portent les cheveux longs et ramassés en queue de cheval, les anges de Wim Wenders ressemblent à n'importe qui mais, idée imposée dès l'origine du tournage par le maître de la transparence qu'est Henri Alekan<ref name=Raskin/>, ils restent invisibles à la plupart des humains. Seuls les enfants les voient, tels les compagnons imaginaires<ref name="Waddell">Terrie Waddell, « Transitional Fantasies of Masculinity », "Wings of Desire", in Luke Hockley & Nadi Fadina, The Happiness Illusion: How the Media Sold Us a Fairytale., Routledge, 2015 Modèle:ISBN.</ref> décrits par la pédopsychiatre Margaret Svendsen<ref>M. Svendsen, « Children’s imaginary companions », in Archives of Neurology and Psychiatry, série 1, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:P., AMA, Chicago, novembre 1934 Modèle:ISSN.</ref>, les suivent des yeux, échangent des regards avec eux. Ils ne voient eux-mêmes le monde qu'en noir et blanc, et ne peuvent rien sentir, goûter, toucher, mais, doués du don des langues, ils sont capables de percevoir les pensées, les souffrances et les espoirs de tous les humains. Ce sont des consciences dépourvus de sentience.
Si leur présence bienveillante et leur silencieuse miséricorde semblent redonner l'espérance à ceux qui sont dans la détresse, ils assistent impuissants au désespoir des âmes damnées. Ils ne peuvent agir contre la fatalité des accidents ni contre le libre arbitre des humains, auquel le péché originel a condamné les descendants d'Adam quand celui-ci a mangé du fruit de l'arbre de la connaissance. Modèle:Citation<ref name=Hofmann/>
L'envers de l'incarnation
Toutefois, le héros, Damiel, n'est la réminiscence pas tant d'un ange, précisément Lucifer<ref>Robert Phillip Kolker & Peter Beicken, « Wings of Desire: Between Heaven and Earth », in The Films of Wim Wenders: Cinema as Vision and Desire., Modèle:P., CUP, Cambridge , 1993 Modèle:ISBN.</ref>, que du Christ lui-même, du moins dans les trois moments qui le conduisent à se décider pour la vie des mortels. Ces trois moments, le regret de ne pouvoir peser le caillou qui décore la chambre de Marion, la peur de voir tomber la trapéziste au milieu de son spectacle, la fraternisation autour d'un café avec Peter Falk<ref group="dot">Modèle:Citation</ref>, font en effet référence aux trois tentations du Christ au désert<ref>Mt., IV.</ref>, l'envie que les pierres soient changées en pains, la peur de se jeter d'un toît, le désir de rejoindre les rangs de Satan pour jouir du monde<ref name=Yuen/>.
Le registre évangélique est soutenu par le texte lui-même. La Chanson de ce que c'est qu'être un enfant (Lied vom Kindsein), paraphrase de l'inconcevable<ref>F. Ansermet, « Vertiges de l’origine, vertiges du devenir. », 6 février 2009, in L'interprétation dans la cure analytique, Le Pont freudien, Montréal, 7-8 février 2009.</ref> qui sert de leitmotiv, est un poème écrit pour le film à l'automne 1986 par Peter Handke paraphrasant, peut être à son insu, saint Paul<ref>Modèle:Lien, Katharina Pektor & Christoph Kepplinger Prinz, « Lied vom Kindsein », in Handkeonline, Bibliothèque nationale autrichienne, Vienne.</ref> : Modèle:Citation<ref>Cor. I, XIII, 12.</ref>.
Cependant l'eschatologie wendersienne, pour espérer une épopée de la paix telle que l'annonce le personnage d'Homère, inverse le récit évangélique : son offre de salut proclame, dans la ligne matérialiste de Walter Benjamin, l'absence et non la venue de Dieu, invite à la désacralisation des anges et non à les rejoindre<ref>Claude Winkler-Bessone, « L'incarnation de l'ange ou le retour dans le monde. Les Ailes du désir (Wim Wenders / Peter Handke) », Modèle:P., in Laurent Cassagnau, Jacques Le Rider, Erika Tunner, Partir, revenir. En route avec Peter Handke., Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 1993 Modèle:ISBN.</ref>, dans un Berlin vaincu et non dans une Jérusalem céleste. Le héros ne se convertit pas. Comme l'annonce l'épigraphe du script<ref name=Drehbuchfassung/>, il fait retour à soi car ce qu'il désire, c'est non pas changer le monde<ref>Claude Winkler-Bessone, « L'incarnation de l'ange ou le retour dans le monde. Les Ailes du désir (Wim Wenders / Peter Handke) », Modèle:P., in Laurent Cassagnau, Jacques Le Rider, Erika Tunner, Partir, revenir. En route avec Peter Handke., Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 1993 Modèle:ISBN.</ref> mais changer de monde<ref name=Giguère/>, pour un Berlin Modèle:Citation<ref>S. Freud, « Psychoanalytische Bemerkungen über einen autobiographisch beschriebenen Fall von Paranoia (Dementia paranoides) », in, Modèle:Lien, Modèle:Vol., Modèle:P., Modèle:Lien, Vienne, 1912, trad. « Remarques psychanalytiques sur l'autobiographie d'un cas de paranoïa », in Cinq psychanalyses, Modèle:P., PUF, Paris, 1974.</ref>. Il aspire en cela non à l'engagement mais au quiétisme.
[[Fichier:John Duncan - Tristan & Isolde.jpg|vignette|center|L'épilogue reconstitue l'échange mystique du graal de Modèle:Lien sur la barque de Tristan, avec un bar en guise de fond marin, avant qu'un post-scriptum citant Pascal<ref>B. Pascal, Pensées, CCCXCVII, cité in É. Boutroux, [[s:Page:Boutroux - Pascal.djvu/77|Pascal, Modèle:P.]], Hachette, Paris, 1939.</ref> ne précise en français Modèle:Citation.]]
Modèle:Citation bloc
Réception critique et diffusion
Le film reçoit 98% de critiques positives sur le site Rotten Tomatoes, pour 62 critiques et une note moyenne de Modèle:Fraction, le public se montrant en général à peine moins enthousiaste<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sur Metacritic, il obtient une note de Modèle:Fraction pour 9 critiques<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Pour le soir de son démarrage sur le réseau hertzien français, le Modèle:Date, la chaîne de télévision franco-allemande Arte choisit de diffuser Les Ailes du désir.
Pour ses trente ans, le film est restauré en 4K par Wim Wenders grâce au soutien du MBB, du FFA et du CNC puis ressort en salles le Modèle:Date<ref>Wafa Ghermani, « Les Ailes du désir. Der Himmel über Berlin. », Cinémathèque française, Paris, 2018.</ref>. Seule la version restaurée, après trente années de diffusion, rend justice à l'art d'Henri Alekan, toute la subtilité du noir et blanc original ayant été anéantie par les six copies successives par lesquelles le montage avait dû passer pour obtenir des transitions continues vers la couleur<ref name=Festrest/>.
Le Modèle:Date, Arte le rediffuse en hommage à Bruno Ganz, disparu le Modèle:Date.
Distinctions
Année | Distinction | Catégorie | Nom | Résultat |
---|---|---|---|---|
1987 | Festival de Cannes | Prix de la mise en scène | Wim Wenders | Modèle:Lauréat |
Palme d'Or | Modèle:Nom | |||
1988 | César du cinéma | Meilleur film étranger | Modèle:Nom | |
Deutscher Filmpreis | Meilleur film | Argos Films | Modèle:Lauréat | |
Meilleure photographie | Henri Alekan | Modèle:Lauréat | ||
Meilleur acteur | Bruno Ganz | Modèle:Nom | ||
Festival du film bavarois | Meilleur réalisateur | Wim Wenders | Modèle:Lauréat | |
Festival international du film de São Paulo | Meilleur film | Modèle:Lauréat | ||
LAFCA Awards | Meilleur film étranger | Modèle:Lauréat | ||
Meilleure photographie | Henri Alekan | Modèle:Lauréat | ||
New York Film Critics Circle | Modèle:Lauréat | |||
Meilleur réalisateur | Wim Wenders | Modèle:Nom | ||
Prix du cinéma européen | Meilleur réalisateur | Modèle:Lauréat | ||
Meilleur acteur dans un second rôle | Curt Bois | Modèle:Lauréat | ||
Meilleur film | Wim Wenders, Anatole Dauman | Modèle:Nom | ||
Meilleure photographie | Henri Alekan | Modèle:Nom | ||
Ruban d'argent | Meilleur acteur dans un film étranger | Bruno Ganz | Modèle:Nom | |
Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision | Meilleur film étranger | Wim Wenders | Modèle:Lauréat | |
1989 | BAFTA Awards | Meilleur film en langue étrangère | Wim Wenders, Anatole Dauman | Modèle:Nom |
Blue Ribbon Awards | Meilleur film en langue étrangère | Wim Wenders | Modèle:Lauréat | |
Deutscher Filmpreis | Prix spécial du meilleur film lors du Modèle:40e de la République fédérale d'Allemagne | Modèle:Nom | ||
Film Independent's Spirit Awards | Meilleur film étranger | Modèle:Lauréat | ||
National Society of Film Critics | Meilleure photographie | Henri Alekan | Modèle:Lauréat | |
Meilleur film | Les Ailes du désir | Modèle:Nom | ||
Meilleur réalisateur | Wim Wenders | Modèle:Nom |
Suite et inspirations
Le manque de moyens a conduit Wim Wenders à remplacer la fin prévue par un insert « à suivre », qui clôture le film<ref name=Raskin/>. Le personnage joué par Otto Sander, lequel avait appris en vain un long et difficile monologue, devait à son tour faire le choix de devenir humain et connaitre un parcours inverse de l'histoire d'amour que vit Damiel, un parcours de délinquance, de toxicomanie et finalement de délire<ref name=Raskin/>. Justice est rendue à un Otto Sander frustré quand six ans plus tard Wim Wenders donne une suite, intitulée Si loin, si proche ! (In weiter Ferne, so nah!), où Willem Dafoe et Nastassja Kinski viennent rejoindre la distribution. Le film se déroule après la chute du mur de Berlin.
La Cité des anges (1998), de Brad Silberling est un remake des Ailes du désir, même si le scénario s'écarte de la trame originelle. Bien que le style wendersien et le propos métaphysique en ont été totalement effacés<ref name=Mouren/>, ce film germano américain a obtenu plusieurs nominations et récompenses, en particulier pour la chanson d'Alanis Morissette, Uninvited.
En 2005, Sofia Essaïdi interprète une chanson écrite pour elle et intitulée Les Ailes du désir<ref>S. Essaïdi, Mon cabaret, 7, Mercury, Paris, août 2005, 3:41'.</ref>.
Dans la série Supernatural, l'imperméable de l'ange Castiel, évoque celui de Peter Falk dans son rôle de Columbo.
En 2008, le jeune compositeur Modèle:Lien donne le titre, Cuando el niño era niño<ref>Modèle:Lien, « Cuando el niño era niño », Modèle:Lien, Madrid, Modèle:1er décembre 2008.</ref>, de la chanson que Peter Handke a écrite pour le film, et qui sert de leitmotiv à celui-ci, à l'œuvre qu'il créé le Modèle:Date- au Musée national centre d'art Reina Sofía et y reçoit le prix Carmelo Bernaola décerné par la Fondation des jeunes compositeurs de la Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien « Cuando el niño era niño », Faber Music, Londres, 2016.</ref>.
En 2015, le scénariste Sebastiano Toma et son frère dessinateur, Lorenzo, tirent du scénario mais aussi de photographies contemporaines un roman graphique<ref>S. & L. Toma, Der Himmel über Berlin, Modèle:Lien, Berlin, 2015, 192 p.</ref>. Les auteurs ont fait le choix de ne pas reprendre le décor urbain du temps du mur désormais indéchiffrable et de représenter d'autres monuments emblématiques de Berlin<ref name="dertagesspiegel">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Lien web.</ref>.
Notes et références
Monologues cités
Annexes
Bibliographie
- En allemand
- Peter Handke & Wim Wenders, Der Himmel über Berlin - Ein Filmbuch von Wim Wenders und Peter Handke, Éditions Suhrkamp, Francfort, 1987, 172 p. Modèle:ISBN.
- Simone Malaguti, « Intermediale Beziehungen im Film Der Himmel über Berlin », in Contingentia, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:P., UFGRS, Porto Alegre, 2010 Modèle:ISSN.
- En français
- André Giguère, « Wim Wenders. Du déracinement à l’envol. », in Séquences, n° 132, Modèle:P., Montréal, 1988 Modèle:ISSN.
- Marie Josèphe Pierron Moinel, La forme-balade dans le cinéma européen depuis 1945. Essai de définition. Doctorat., III "La balade spatiale dans Les Ailes du désir", Modèle:P., Faculté de lettres de l'université de Metz, Metz, Modèle:Date-, 455 p.
- Claude Winkler-Bessone, « L'incarnation de l'ange ou le retour dans le monde. Les Ailes du désir (Wim Wenders / Peter Handke) », in Laurent Cassagnau, Jacques Le Rider, Erika Tunner, Partir, revenir. En route avec Peter Handke., Modèle:P., Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 1993 Modèle:ISBN.
- Nicole Everaert-Desmedt, « L’éternité au quotidien : la représentation des temps dans Les Ailes du désir de Wim Wenders. », in Cinémas, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:P., UdeM, Montréal, 1994 Modèle:ISSN.
- Nicole Everaert-Desmedt, « Un film qui donne des ailes au spectateur. À propos des Ailes du désir de Wim Wenders. », in Interpréter l'art contemporain. La sémiotique peircienne appliquée aux œuvres de Magritte, Klein, Duras, Wenders, Chávez, Parant et Corillon., Modèle:P., De Boeck, Bruxelles, 2006.
- En anglais
- Roger F. Cook, « Angels, Fiction, and History in Berlin: Wim Wenders' Wings of Desire. », in The Germanic Review: Literature, Culture, Theory, Modèle:Vol., Modèle:P., Université de Toronto, Toronto, 1991 Modèle:DOI, rééd. in R. F. Cook, The Cinema of Wim Wenders: Image, Narrative, and the Postmodern Condition., Presses de l'Université de Wayne State, 1997 Modèle:ISBN.
- Robert Phillip Kolker & Peter Beicken, « Wings of Desire: Between Heaven and Earth », in The Films of Wim Wenders: Cinema as Vision and Desire., CUP, Cambridge , 1993 Modèle:ISBN.
- Rachel E. Beattie, “The Wall in the Head”: Reading “Berlin” in Selected Pre- and Post-Unification German Films., II "Angels in the Cities: Berlin and the Burden of Germany Historyin Wim Wenders’s Wings of Desire and Faraway, So Close!", Modèle:P., Université Carleton, Ottawa, Ontario, Modèle:Date- (mémoire de maîtrise).
- Martin Brady & Joanne Leal, « Leafing Through Wings of Desire », in Wim Wenders and Peter Handke: Collaboration, Adaptation, Recomposition, Rodopi, 2011 Modèle:ISBN.
- Martin Jesinghausen, « The Sky over Berlin as Transcendental Space: Wenders, Doblin and the 'Angel of History », in Spaces in European Cinema, Intellect Books, Portland de l'Orégon, 2000 Modèle:ISBN.
- Alexander Graf, « Chapter Three: Wings of Desire », in The Cinema of Wim Wenders: The Celluloid Highway., Wallflower Press, Londres, 2002 Modèle:ISBN.
- Russell J. A. Kilbourn, « From Her to Eternity/From Eternity to Her: Wings of Desire », in Cinema, Memory, Modernity: The Representation of Memory from the Art Film to Transnational Cinema., Routledge, New York, 2013 Modèle:ISBN.
- Annette Davison, « Music to Desire By: The Soundtrack to Wim Wenders's Der Himmel über Berlin. », in "Hollywood Theory, Non-Hollywood Practice": Cinema Soundtracks in the 1980s and 1990s., Routledge, 2017 Modèle:ISBN.
- Craig Detweiler, « 10. Wings of Desire. », in God in the Movies: A Guide for Exploring Four Decades of Film., Brazos Press, 2017 Modèle:ISBN.
Autres adaptations de Handke
Articles connexes
- Ange au cinéma.
- Liste des longs métrages allemands proposés à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
- Au fil du temps, autre film sur le deuil de l'histoire réalisé en 1974 par Wim Wenders.
- Allemagne année zéro.
- Allemagne année 90 neuf zéro.
- Samira Gloor-Fadel, Berlin Cinéma, Les Films de la terrasse, Vevey, 1998, 106 min. (ISAN:0000-0001-A350-0000-7-0000-0000-G) : documentaire sur le tournage par Wim Wenders et la reconstruction de Berlin par Jean Nouvel.