Tenzin Gyatso

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Modèle:Unicode tibétain Modèle:Infobox Dalaï-lama

Tenzin Gyatso (Modèle:Tibétain), né Lhamo Dhondup (Modèle:Tibétain) le Modèle:Date à Taktser (Hongya (红崖村) en chinois), dans la province du Qinghai (l'Amdo)<ref name="Liogier p28">Raphaël Liogier, A la rencontre du Dalaï-Lama, Modèle:P..</ref>, est le Modèle:14e dalaï-lama.

Moine bouddhiste de l'école gelugpa, il est intronisé chef temporel et spirituel du Tibet le Modèle:Date, un mois après le début de l'intervention de l'armée chinoise au Tibet. En 1959, il s'exile en Inde où il crée le gouvernement tibétain en exil qu'il dirige jusqu'à sa retraite politique en mars 2011, un Premier ministre lui succédant à la faveur d'une démocratisation en exil<ref name="Audrey Garric"/>. Vivant à Dharamsala depuis plus de 60 ans, il est considéré comme le plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain<ref>Le portrait du dalaï lama.</ref>, et par la plupart des Tibétains comme une émanation de Tchènrézi, le bodhisattva de la compassion<ref>Dharamsala, le refuge des Tibétains.</ref>. Il plaide pour l'indépendance du Tibet jusqu'en 1973, puis pour une « véritable autonomie » de l'ensemble du Tibet (Ü-Tsang, Kham et Amdo) à l'intérieur de la Chine.

Il reçoit en 1989 le prix Nobel de la paix pour avoir constamment œuvré à la résolution du conflit sino-tibétain par la non-violence<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Press release, dalaï-lama, 1989.</ref>,<ref>Christian Couturier a accueilli le dalaï-lama, Les Sorinières, septembre 2008.</ref>,<ref>Violence et non-violence dans la lutte tibétaine.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The 14th Dalai Lama The Nobel Peace Prize 1989.</ref>.

Il est souvent invité par des centres bouddhistes, des institutions ou des personnalités, et effectue de nombreux voyages à travers le monde pour enseigner le bouddhisme tibétain, et diffuser un message de paix et de non-violence.

Biographie

Enfance

Modèle:Article détaillé

Fichier:DLHaus.jpg
Maison natale du Modèle:14e dalaï-lama en 2005 après sa reconstruction : une cour intérieure.
Fichier:Dalai Lama and A.T. Steele.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama et Modèle:Lien en 1939.
Fichier:Family of 14th Dalai Lama.jpg
Des membres de la famille du Modèle:14e dalaï-lama : sa mère Gyalyum Chenmo, son père Choekyong Tsering, et leurs jeunes enfants, photographiés en 1947 par Amaury de Riencourt.

Il naît le Modèle:Date sous le nom de Lhamo Thondup, dans une famille paysanne sinophone<ref>Ethnie tibétaine tant du côté maternel que paternel, selon les sources tibétaines, chinoises et occidentales (par exemple Sam van Schaik, Tibet: A History, London and New York, Yale University Press, 2011, Modèle:P., Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du Modèle:14e dalaï-lama, traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, Modèle:ISBN, Modèle:P. : Modèle:Citation, Elliot Sperling, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}A Note on the Chi-kyā Tribe and the Two Qi Clans in Amdo, in Les habitants du Toit du monde : études recueillies en hommage à Alexander W. Macdonald, Samten Karmay et Philippe Sagant, Eds. (Nanterre: Société d'ethnologie), 1997, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère et Thomas Laird), à l'exception de Nathan W. Hill qui décrit le Modèle:14e dalaï-lama comme monguor, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nathan Hill, compte rendu de Sam Van Schaik's Tibet: A History, xxiii, 324 pp., Yale University Press, London and new York, 2011, in Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London, 75 (1), Modèle:P.. : Modèle:Citation étrangère (Pour finir, la remarque selon laquelle « Yonten Gyatso... reste le seul non-Tibétain à avoir exercé la fonction de dalaï-lama » (Modèle:P.) présente un Monpa (le sixième dalaï-lama) et un Monguor (le Modèle:14e dalaï-lama) comme Tibétains alors que ni l'un ni l'autre ne parlait le tibétain comme langue maternelle »); (Nathan Hill, spécialiste de l'Asie et des langues sino-tibétaines, voir http://www.soas.ac.uk/staff/staff46254.php.</ref> dans le village de Taktser (Hongya en chinois), dans la province du Qinghai (l'Amdo)<ref name="Liogier p28" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Andrew Martin Fischer, "Population Invasion" versus Urban Exclusion in the Tibetan Areas of Western China, Population and Development Review, Volume 34, Issue 4, pages 631–662, December 2008 : Modèle:Citation étrangère.</ref>, à l'époque (les années 1930) sous l'autorité d'un des gouverneurs militaires hui de la famille Ma<ref>Patrick French Tibet, Tibet: A Personal History of a Lost Land, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref name="UntanglingNoodles" />,<ref>la mère du dalaï-lama déclare connaître Ma Bufang depuis l'enfance : Diki Tsering, Dalai Lama, My Son. A Mother’s Story, Modèle:P. : : Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, pp. 961-1110 de Grand Tibet et Vaste Chine. Récits et Aventures, Plon, 1999, p. 979 : Modèle:Citation</ref>.

Lhamo Dhondrub est le Modèle:4e fils de Sonam Tsomo (Diki Tsering) et Choekyong Tsering qui eurent 16 enfants, dont 7 dépassèrent la petite enfance. Il vient après Tsering Dolma, née en 1919, Thubten Jigme Norbu, né en 1922<ref name="Remington">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alexander F. Remington, Thubten Jigme Norbu; Brother of Dalai Lama Advocated for Tibet, Washington Post, 13 septembre 2008.</ref>, lequel deviendra le Modèle:6e Taktser Rinpoché<ref name="Gittings">Modèle:Lien web Thubten Jigme Norbu. Buddhist leader and brother of the Dalai Lama, he plotted with the CIA to free his Tibetan homeland Modèle:Citation étrangère</ref>, Gyalo Thondup, né en 1928, et Lobsang Samten, né en 1933, et avant Jetsun Pema, née en 1940 et Tendzin Choegyal, né en 1946<ref>Michael Harris Goodman, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

L'oncle maternel de son père, Lobsang Tsultrim Jigme Gyatso (1856-1919), est le Modèle:5e Taktser Rinpoché du monastère de Kumbum, l'un des réincarnés les plus importants du Tibet oriental<ref>Modèle:Ouvrage Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref name="Gittings" />, auquel succédera Thubten Jigme Norbu.

Selon Elliot Sperling, la famille de dalaï-lama fait partie de la tribu Chi-kyā, l'une des « six tribus de Kumbum » habitant la région autour du monastère de Kumbum et étroitement associées au monastère. Les origines des Chi-kyā remontent à un dignitaire mongol répondant au nom de famille Qi et ayant servi, dans les derniers temps de la dynastie Yuan (1271-1368), de fonctionnaire des frontières – en tibétain, nang-so. Les Chi-kyā se divisent entre les Chi-kya nang-so, descendants des seigneurs mongols ultérieurement considérés comme appartenant à l'ethnie Monguor (ou Tu), et les Chi-kya sde-ba, leurs anciens sujets d'ethnie tibétaine. Le groupe des Chi-kya Stag-mthser sde-ba de Taktser dont fait partie la famille paternelle du dalaï-lama, avait adopté le dialecte chinois de Xining comme langue première, à l'instar de nombreux clans tibétains de la région<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Elliot Sperling, A Note on the Chi-kyā Tribe and the Two Qi Clans in Amdo, in Les habitants du Toit du monde : études recueillies en hommage à Alexander W. Macdonald, Samten Karmay et Philippe Sagant, Eds. (Nanterre: Société d'ethnologie), 1997, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Les sources ne s'accordent pas sur le degré d'aisance de la famille du jeune Lhamo Dhondrub lorsqu'elle vivait à Taktser : famille cultivant orge, sarrasin et pommes de terre et disposant d'une centaine de têtes de bétail<ref name="EU">Dalaï-lama Tenzin Gyatso (1935- ), Encyclopédie Universalis : Modèle:Citation</ref> ; simple famille paysanne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 : Modèle:Citation étrangère</ref> ; fermiers et propriétaires terriens prospères liés politiquement au dirigeant et seigneur de la guerre musulman du Qinghai<ref name="UntanglingNoodles">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jamyang Norbu, Untangling a mess of petrified noodles, in Shadow Tibet, 29 juin 2016 : Modèle:Citation étrangère.</ref> ; famille de fermiers relativement pauvre mais indépendante<ref>Raphaël Liogier, À la rencontre du dalaï-lama, Modèle:P. : Modèle:Citation.</ref>. Les témoignages des frères aînés ne concordent pas non plus : famille pauvre et qui ne connut quelque aisance qu'au moment où leur premier fils Thubten Jigme Norbu, reconnu comme Modèle:6e Taktser Rinpoché (à l’âge de 8 ans) allait être envoyé au monastère de Kumbum (1931) selon ce dernier<ref>Thubten Jigme Norbu, Colin Turnbull Le Tibet, traduit de l'américain par Francis Ledoux, Stock, 1969, Modèle:P. : Modèle:Citation ; {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibet, chap. A Peasant Childhood, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref> ; une des familles les plus prospères du village à partir de 1928 selon leur deuxième fils Gyalo Thondup<ref>Dans ses mémoires parues en 2015, ce dernier qualifie sa famille de « relativement aisée » : Modèle:Citation étrangère (The Noodle Maker of Kalimpong: The Untold Story of the Dalai Lama and the Secret Struggle for Tibet, by Gyalo Thondup, Anne F. Thurston, PublicAffairs, 2015, 384 p., Modèle:P.).</ref>.

Reconnaissance comme réincarnation du Modèle:13e dalaï-lama

À l'âge de deux ans, à la suite des visions du régent Réting Rinpoché au lac de Lhamo-Latso et de la mission menée par Kwetsang Rinpoché, Sonam Wangdu, Khènrab Tènzin et Tsédroung Lobsang dans l'Amdo, Lhamo Dhondrub est reconnu comme la réincarnation du Modèle:13e dalaï-lama, Thubten Gyatso<ref>Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, Modèle:P., 19-21.</ref>. Devant les membres de la mission qui se présentent comme de simples pèlerins au foyer de Taktser, il reconnaît des objets ayant appartenu au Modèle:13e dalaï-lama. Selon le témoignage de sa mère et des membres de la mission<ref>Thubten Jigmé Norbu, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, le jeune Lhamo Dondup s'adresse à ces derniers dans le dialecte tibétain de Lhassa, la langue de sa précédente incarnation<ref name="laird">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, Grove Press, New York, 2007, Modèle:P.; Modèle:Citation étrangère</ref>.

Le seigneur de la guerre hui Ma Bufang, qui était un ami de la famille de Diki Tsering, la mère du dalaï-lama, aurait personnellement joué un rôle clé dans le choix de ce dernier<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Naomi Greene, From Fu Manchu to Kung Fu Panda: Images of China in American film, University of Hawai'i Press, Honolulu, 2014, Modèle:P., note 63 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Le jeune garçon quitte le monastère de Kumbum le Modèle:Date-, est officiellement proclamé Modèle:14e dalaï-lama par l'Assemblée nationale le Modèle:Date-, et arrive à Lhassa le Modèle:Date-<ref>Roland Barraux, Histoire des Dalaï-Lamas.</ref>. Il reçoit le nom bouddhiste de Jetsün Jampal Ngawang Lobsang Yéshé Tenzin Gyatso Sisum Wangyur Tsungpa Mepé Dé<ref>Trulshik Rinpoché, En hommage à Sa Sainteté le Dalaï-Lama.</ref> (« Saint Seigneur, Douce Gloire, Compatissant, Défenseur de la Foi, Océan de Sagesse »). Les Tibétains se réfèrent habituellement au dalaï-lama par Yeshe Norbu (« Joyau qui accomplit les souhaits »), Kundun (« la Présence »), ou bien encore Gyalwa Rinpoché. Sa famille est anoblie, comme le veut la coutume<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet, An East Gate book, Modèle:2e édition 2, M.E. Sharpe, 1996, 352 p. Modèle:ISBN : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Le dalaï-lama déclare avoir pris conscience d'être un lama réincarné vers l'âge de 5 ou 6 ans quand, à ce que lui a rapporté sa mère, il insista pour se rendre avec elle au Chensalingka, un bâtiment du Norbulingka construit par le Modèle:13e dalaï-lama. Il aurait couru vers un placard en criant : « Mes dents ! Mes dents sont là ! » Les préposés, étonnés, ouvrirent le placard fermé à clé, y découvrant les dents du précédent habitant des lieux<ref name="Lama2013">Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation étrangère</ref>. Le dalaï-lama déclare toutefois n'avoir aucun souvenir de cet événement<ref>Thomas Laird, Modèle:Opcit, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Intronisation au palais du Potala en tant que dalaï-lama

Fichier:Dalai Lama boy.jpg
Tenzin Gyatso le Modèle:Date.

L'intronisation du jeune dalaï-lama, âgé de quatre ans et demi, a lieu au palais du Potala le Modèle:Date lors d'une cérémonie où sont présents Réting Rinpoché, son premier précepteur, et Taktra Rinpoché, son second précepteur<ref>Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas, Albin Michel, 2002, 402 p., Modèle:P..</ref>. Y assiste Wu Chung-hsin, le président de la Commission des affaires mongoles et tibétaines de la république de Chine. Selon le gouvernement de la république populaire de Chine, ce dernier préside la cérémonie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibetan Buddhism, 16 juin 2004, Embassy of the People's Republic of China in Switzerland : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Basil Gould, officier politique du Sikkim, et représentant l'Inde britannique, également présent à la cérémonie, affirma que la version selon laquelle les autorités chinoises avaient joué un rôle dans la sélection et l'installation du jeune dalaï-lama était une invention<ref>Department of Information and International Relations, The Panchen Lama Lineage: How Reincarnation is Being Reinvented as a Political Tool, Central Tibetan Administration, 1996, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>. Selon Tsepon W. D. Shakabpa<ref name="McCorquodale"/>, alors secrétaire laïc du Kashag et futur ministre des Finances du gouvernement tibétain<ref>Michael Harris Goodman, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, la présence de Wu Chung-hsin n’avait pas plus d'importance que celle de représentants d’autres pays<ref name="McCorquodale">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert McCorquodale, Nicholas Orosz, Tibet: Report of the Conference of International Lawyers on Issues, Serindia Publications, Inc., 1994, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. L'événement est annoncé sur ondes courtes au monde par la Mission britannique à Lhassa<ref>Fanfare of Trumpets Acclaims Reign of New Ruler, by Associated Press, New Delhi, India, The Spokesman Review, Feb. 23 (Friday) 1940 : Modèle:Citation étrangère</ref>. Un décret publié par le gouvernement de la république de Chine entérine l'intronisation<ref>Les relations Tibet-Chine au cours du temps Le point de vue de Pékin et des exilés en 2008.</ref>.

Éducation monastique

Fichier:Lobsang Samten with the 14th Dalai Lama and his attendants at the Potala.jpg
Lobsang Samten (à droite) avec le dalaï-lama et ses assistants au palais du Potala.

Sous les directives du régent Réting Rinpoché, premier précepteur du jeune dalaï-lama, il reçoit des enseignements selon la tradition dans les domaines religieux et laïques, comme l'art dramatique, la musique, la médecine et la poésie<ref name="Roland Barraux316317">Roland Barraux, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Taktra Rinpoché et Ling Rinpoché sont alors ses maîtres secondaires<ref>Michael Harris Goodman, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Il reconnaît lui-même la difficulté qu'il avait à supporter l'austérité de cette éducation, bien que son frère Lobsang Samten fût autorisé à partager ses études<ref name="Roland Barraux316317"/>. En Modèle:Date-, peut-être en raison de la rupture de son vœu de célibat, Réting Rinpoché résigne ses fonctions de régent et de précepteur du dalaï-lama. Âgé de 6 ans et consulté, ce dernier entérine le choix du kashag et de l'Assemblée de nommer Taktra Rinpoché comme second précepteur. Celui-ci lui fait prononcer ses vœux de moine novice au Jokhang où il reçoit son nom définitif, Tenzin signifiant « détenteur de l’enseignement »<ref name="Roland Barraux316317"/>. Khènrab Tenzin lui enseigne l'écriture et Trijang Rinpoché la grammaire et l'orthographe<ref name="Goodman96-99"/>. En 1948, Tsenzhab Serkong Rinpoché, enseignant de Ganden, est nommé partenaire de débats philosophiques du dalaï-lama<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jamyang Wangmo, The Lawudo Lama: Stories of Reincarnation from the Mount Everest Region, Modèle:P..</ref>. L'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, qui séjourna à Lhassa durant la seconde moitié des années 1940, assista à un débat monastique à Drépung, premier examen en public du dalaï-lama, alors âgé de 14 ans. Celui-ci fait alors figure de prodige, mémorisant un livre dès sa première lecture. Harrer indique avoir rarement vu une telle maîtrise chez un enfant de cet âge<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon Michael Harris Goodman, à 15 ans, il avait pris l'habitude des initiations tantriques reçues depuis l'âge de 8 ans, et des expériences de joie et de paix qu'elles lui procurent, de sorte qu'il en ressent une gratitude envers le Bouddha et les maîtres majoritairement indiens qui les transmirent aux Tibétains<ref name="Goodman96-99">Michael Harris Goodman, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Au début de mars 1959, à l'âge de 23 ans, il passe son examen final, d'abord au monastère de Drépung, puis à celui de Séra et enfin celui de Ganden<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sam van Schaik, Tibet: A History, Yale University Press, 2011, Modèle:P..</ref>. Une autre session se tient au temple de Jokhang, à Lhassa, durant le festival annuel du Mönlam (la grande prière). Il réussit avec mention et reçoit le Lharampa, le plus haut diplôme de guéshé (une maîtrise de philosophie et de pratique rituelle bouddhiste, de la tradition gelugpa)<ref>Margaret Gee, Words of wisdom: selected quotes from His Holiness the Dalai Lama, Andrews McMeel Publishing, 2001, Modèle:P..</ref>.

Caractère durant l'enfance

Dans sa petite enfance, Tenzin Gyatso était passablement turbulent, à ce que disait Lobsang Samten, un de ses frères aînés<ref name="Harrer296">Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, Modèle:Opcit , Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref name="Harrer261">Harrer, Modèle:Opcit, p. 261, Modèle:Citation</ref>. Il lui arrivait de s'emporter lorsqu'il perdait à un jeu<ref name="Talty2010"/>. Sa mère, Diki Tsering, rapporte que le jeune enfant était très autoritaire : il ne laissait personne toucher à sa tasse de thé et si quelqu'un s'avisait de fumer devant lui, il entrait dans une vive colère<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Patricia Cronin Marcello, The Dalai Lama. A Biography, Jaico Publishing House, Mumbai, 2009, p. 9 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Ce trait de caractère avait totalement disparu quand Harrer fit sa connaissance à la fin des années 1940<ref name="Harrer296"/>,<ref name="Harrer261"/>.

Selon Jean-Claude Carrière : Modèle:Citation

Selon l'écrivain Modèle:Lien, enfant, le jeune Tenzin s'intéresse davantage aux jeux, notamment aux jeux de guerre, qu'aux choses religieuses ou politiques<ref name="Talty2010">Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation étrangère</ref>. Les militaires et leurs beaux uniformes, ainsi qu'il le reconnaît lui-même, le fascinaient alors<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama, Anne Benson, Fabien Ouaki, Imagine All the People: A Conversation with the Dalai Lama on Money, Politics, and Life As It Could Be, Simon and Schuster, 2016, 192 p. : Modèle:Citation étrangère</ref>. Heinrich Harrer rapporte que voulant savoir ce qui passe dans le monde, il possédait un ouvrage en anglais en sept volumes sur la Seconde Guerre mondiale, dont il avait fait traduire les légendes des nombreuses illustrations<ref>Henrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>Harrer, Sept ans au Tibet, Modèle:Opcit, p. 248-249 : Modèle:Citation .</ref>.

Langues parlées

Fichier:Bundesarchiv Bild 135-S-12-20-17, Tibetexpedition, Taringprinz, Jigme Taring.jpg
Jigmé Taring fut l'un des professeurs d'anglais du jeune dalaï-lama.

La langue maternelle du Modèle:14e dalaï-lama est le dialecte chinois de Xining que parlaient ses parents lorsqu'ils habitaient le village de Taktser<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, Grove Press, New York, 2006, Modèle:P. ; dans ses entretiens avec Thomas Laird, le dalaï-lama qualifie ce dialecte de « broken Chinese » ou « broken Xining language which was (a dialect of the) Chinese language ».</ref>,<ref name="Thomas Laird" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} How many Hans the Dalai Lama wants to expel (3), China Tibet Online, 6 décembre 2010 : Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>John Powers, David Templeman, Historical Dictionary of Tibet, 2020.</ref>.

À Taktser, le jeune enfant s'est mis à parler spontanément en tibétain de Lhassa, la langue de sa précédente incarnation, aux émissaires de Réting Rinpoché venus à la recherche de la réincarnation du [[Thubten Gyatso|Modèle:13e dalaï-lama]] en 1938, selon le témoignage de sa mère<ref name="laird" />, rapportant les dires des émissaires<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Charles George, The Dalai Lama, p. 21.</ref>. Selon Thomas Laird, encore aujourd'hui, le Modèle:14e dalaï-lama conserve une certaine incrédulité quant à cette connaissance innée<ref>Thomas Laird, op. cit., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

C'est après son arrivée à Lhassa, en 1940, qu'il apprit le tibétain de Lhassa<ref name="Thomas Laird"/>, et ce plus rapidement que ses parents<ref>B. J. Gould, dans son article The Discovery, recognition and installation of the fourteenth Dalai Lama (dans The History of Tibet, Alex McKay ed., 2003), écrit à propos de Lhamo Dhondup et de ses frères et sœurs: The child of course knew no Tibetan (« L'enfant bien entendu ne connaissait pas le tibétain ») (Modèle:P.) et The children, [...] as might be expected, have easily outdistanced their parents in learning Tibetan (« les enfants, [...] comme on pouvait s'y attendre, ont rapidement distancé leurs parents dans l'apprentissage du tibétain » (Modèle:P.).</ref>.

La troisième langue parlée par Tenzin Gyatso est l'anglais, qu'il apprit dans un premier temps avec un électricien<ref name="Thomas Laird"/> puis avec Heinrich Harrer<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Henrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 ; Modèle:Citation étrangère</ref>, et enfin avec Jigmé Taring<ref name="Thomas Laird"/>. Il parle cette langue avec un accent indo-tibétain caractéristique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Audrey Ronning Topping, Top journalists receive tips on coverage from Dalai Lama, Earth Times News Service, février 2001.</ref>.

Intronisation

Le Modèle:Date, à 15 ans, et après la fin de la résistance armée de l'État tibétain<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Samdhong Rinpoché, Donovan Roebert, Uncompromising Truth for a Compromised World: Tibetan Buddhism and Today's World, World Wisdom, Inc., 2006 Modèle:ISBN, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>, le dalaï-lama est intronisé chef spirituel et temporel du Tibet suivant les conseils de Tenzing Paljor, l'oracle de Gadong<ref>John Avedon, In Exile from the Land of Snows, p. 287.</ref>,<ref>Biographie Dalaï Lama Nantes 2008.</ref> devant les instances tibétaines et les dignitaires étrangers encore à Lhassa. Il commence son règne en nommant le moine Lobsang Tashi et le laïc Lukhangwa pour diriger le gouvernement<ref>Roland Barraux, Histoire des dalaï-lamas. Quatorze reflets sur le lac des visions, éditions Albin Michel, 1993. Réédité en 2002 chez Albin Michel Modèle:ISBN, Modèle:P. .</ref>. Selon la journaliste et écrivaine Mary Craig, son premier geste politique est de décréter une amnistie générale des prisonniers, tout en envisageant d'autres réformes<ref>Mary Craig, Modèle:Opcit, p. 164.</ref>. Selon Thomas Laird, choqué par l'utilisation de la cangue, il libère tous les prisonniers<ref>Une histoire du Tibet : Conversations avec le Dalaï Lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref> dans tout le Tibet<ref>Faites la révolution ! - L'Appel du Dalaï-Lama à la jeunesse, p. 21</ref>.

Séjour à Yatoung

Le Modèle:Date, le jeune dalaï-lama fuit Lhassa déguisé en Tibétain laïc ordinaire, passant par Gyantsé pour rejoindre Dromo (Yatung), près de la frontière entre le Tibet et le Sikkim à quelques heures d'un possible exil<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anne F. Thurston, Gyalo Thondup, The Noodle Maker of Kalimpong: The Untold Story of My Struggle for Tibet, p. 107.</ref>. Il se réfugie au monastère de Doungkar dans la vallée de Chumbi<ref name="Jean Dif">Jean Dif, « Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (Suite 3) - Le quatorzième Dalaï lama ».</ref>. Avant son départ, il nomme Lukhangwa, un haut fonctionnaire laïc, et Lobsang Tashi, un haut fonctionnaire monastique, Premiers ministres (sileun), et leur confère les pleins pouvoirs du gouvernement du Tibet<ref name="Michael H. Goodman" />. À son insu, déclare-t-il<ref name="Autobiographie_Tenzin_Gyatso_1993_page203_204">Tenzin Gyatso, Au loin la liberté autobiographie, Fayard 1990, Livre de poche 1993 Modèle:ISBN, p 203-204</ref>,<ref>Modèle:Citation</ref>, ses conseillers envoient des trains de mules chargées d'or et d'argent au Sikkim<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The demise of the Lamaist State, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvyn C. Goldstein, William R. Siebenschuh, Tashi Tsering, The Struggle for Modern Tibet: The Autobiography of Tashi Tsering, traduit sous la responsabilité de Melvyn C. Goldstein et de William Siebenschuh, An East Gate book, Édition illustrée, M.E. Sharpe, 1999, 207 pages Modèle:ISBN, en part. p. 58 : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Selon Alexandra David-Néel, le gouvernement de l'Inde a fait savoir au dalaï-lama que s'il souhaite se réfugier en territoire indien, une localité lui sera désignée comme résidence, mais qu'il devra s'abstenir de toute activité politique. Delhi lui est interdit de même que les états himalayens et les régions indiennes proches de la frontière du Tibet, ainsi que Kalimpong où son prédécesseur avait résidé pendant son exil de 1912-1913<ref>Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, p. 980, in Grand Tibet et vaste Chine, Plon, 1990 : Modèle:Citation</ref>. Cependant, dans ses entretiens avec Thomas Laird, le dalaï-lama affirme n'avoir pas demandé de visa à l'Inde, car selon lui, elle n'était pas prête à accepter sa venue<ref>Thomas Laird, Modèle:Opcit, p. 314.</ref>.

Selon John B. Roberts II et Elizabeth A. Roberts, le gouvernement américain de l'époque, dirigé par Harry S. Truman, souhaite que le dalaï-lama quitte la Chine de façon à pouvoir faire de lui un symbole international de l'opposition au communisme. Ses deux frères aînés, Norbu et Gyalo, essaient de le persuader d'accepter cette proposition. Conjointement avec l'ambassadeur américain Loy W. Henderson à la Nouvelle-Delhi, ils ont mis sur pied un plan pour faire passer la frontière indienne au dalaï-lama et à sa suite de 200 dignitaires et aux membres de sa famille. Au cas où le plan échouerait, un plan de secours est prévu : l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer et un journaliste écossais, George Patterson, doivent les faire traverser à la faveur de la nuit. Aucun des deux plans n'aboutit toutefois : le dalaï-lama est d'avis que son rôle en tant que chef du Tibet est d'essayer de préserver la liberté de son peuple en négociant avec les Chinois<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John B. Roberts II, ELizabeth A. Roberts, Freeing Tibet: 50 years of Struggle, Resilience and Hope, AMA COM div American Mgmt Assam, 2009, 279 p., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Coexistence dans le cadre de l'accord en 17 points

Modèle:Article détaillé

Fichier:Leaders of the Tibet Work Committee visiting the Dalai Lama at Norbulingka Palace, Lhasa, November 1951.jpg
Dirigeants du Comité de travail du Tibet rendant visite au Modèle:14e dalaï-lama au palais de Norbulingka, Lhassa, en novembre 1951. De gauche à droite : chikyab khenpo Ngawang Namgye, Li Jue, Wang Qimei, Zhang Guohua, le Modèle:14e dalaï-lama, Chang Ching-wu, Tan Guansan, Liu Zhenguo et Phuntsok Wangyal.
Fichier:Beijing Station 1954.jpg
En 1954, arrivée à la gare de Pékin du Modèle:14e dalaï-lama et de Choekyi Gyaltsen, le Modèle:10e panchen-lama, accueillis par Zhu De, fondateur de l'Armée populaire de libération en 1927.
Fichier:Jawaharlal Nehru, Dalai Lama and Panchan Lama with an elephant at Rashtrapati Bhavan, New Delhi, December 1956.jpg
Jawaharlal Nehru, le dalaï-lama et le Panchen-lama devant un éléphant à Rashtrapati Bhavan, New Delhi, décembre 1956.
Fichier:The Dalai Lama with President Rajendra Prasad and Vice President S Radhakrishnan.jpg
Le dalaï-lama avec le président Rajendra Prasad et le vice-président Sarvepalli Radhakrishnan Modèle:Date- au Rashtrapati Bhavan.

Après la chute de Chamdo le Modèle:Date-, Ngabo Ngawang Jigmé fait parvenir une proposition chinoise de paix en 10 points. À Lhassa, en décembre, avant son départ pour Yatung, le dalaï-lama nomme deux délégués, Sampho Tenzin Dhondup et Thubten Legmon, pour assister Ngabo Ngawang Jigmé dans les négociations, tandis que deux autres délégués, Khemey Sonam Wangdu et Lhawutara Thubten Tenthar, sont nommés depuis Yatung<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dawa Norbu, China's Tibet Policy, Modèle:P..</ref>. Selon Hong Xiaoyong, ministre conseiller de la RPC, en 1951, des émissaires tibétains partent pour Pékin afin d'y négocier un accord, l'Accord en 17 points, un traité, conclu le 23 mai 1951. Cinq mois après la signature, le dalaï-lama envoie un télégramme à Mao Zedong pour exprimer, selon Hong Xiaoyong, son soutien à l'accord et sa détermination à le mettre en œuvre<ref name="asiaone 20080423-61290" />. Pendant huit ans, selon la formule du poète Jean Dif, Modèle:Citation<ref name="Jean Dif" />, situation qualifiée par Rene Wadlow de « coexistence », le dalaï-lama ne se voyant attribuer alors qu'une position symbolique mais vide au sein du Parlement central chinois<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rene Wadlow, Book review of The World of the Dalai Lama (Quest Books, Wheaton, Illinois, 1998, 160 p.), Service Projects for All Humanity : Modèle:Citation étrangère</ref>. Selon Roger E. McCarthy, durant ses rencontres avec Mao à Pékin, « le dalaï-lama en vint à comprendre nombre des contradictions du président Mao, le dictateur de la plus grande nation au monde »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Roger E. McCarthy, Tears of the lotus: accounts of Tibetan resistance to the Chinese invasion, 1950-1962, McFarland, 1997 Modèle:ISBN, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

En Modèle:Date-, le général chinois Chang Ching-wu rend visite au dalaï-lama au monastère de Doungkar pour discuter de l'accord en 17 points. Quelques jours avant lui, le dalaï-lama quitte Yatung le Modèle:Date- pour rentrer à Lhassa<ref name="Levenson 1995">Claude B. Levenson, La Chine envahit le Tibet: 1949-1959., volume 62 de Mémoire du siècle, Éditions Complexe, 1995 Modèle:ISBN. 116 pages (voir Modèle:P.).</ref>. Sur le chemin du retour, il donne des enseignements à Gyantsé<ref>Tsepon Wangchuck Deden Shakabpa, One Hundred Thousand Moons (2 vols): An Advanced Political History of Tibet, p. 958.</ref> et arrive à Lhassa le Modèle:Date-, espérant pouvoir renégocier l'accord<ref name="Autobiographie_Tenzin_Gyatso_1993">Tenzin Gyatso, Au loin la liberté autobiographie, Fayard 1990, Livre de poche 1993, Modèle:ISBN</ref>.

Laurent Deshayes indique que le dalaï-lama met alors en place un secrétariat aux Réformes (Legtcheu Lékkoung) dont les objectifs sont « d'alléger les charges pesant sur les plus démunis et de supprimer la transmission héréditaire des dettes ». Mais ce projet est ajourné sine die avec la collectivisation des terres imposée par la RPC<ref>Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

En Modèle:Date-, à la suggestion des Chinois, le dalaï-lama envoie une « délégation d'amitié » en Chine, dirigée par Lioushar et composée de membres du gouvernement tibétain, de dirigeants monastiques et de marchands tibétains. Depuis la station centrale de la Modèle:Lien, Lioushar lance des messages rassurants pour la population tibétaine. Cependant, à son retour au Tibet en été 1953, il informe le dalaï-lama que ses messages enthousiastes lui avaient été dictés par les Chinois et qu'il s'agissait d'une propagande communiste, ajoutant que les « garanties » données par Mao Zedong en Modèle:Date-, assurant que la religion serait protégée et la réforme foncière ajournée jusqu'au moment souhaité par les Tibétains, étaient suspects<ref>Michael Harris Goodman, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Selon Ngabo Ngawang Jigme, en mars-Modèle:Date-, « l'Assemblée du peuple », une organisation qui compte parmi ses membres Lukangwa Cewang Raodain et Benzhucang Lobsang Zhaxi, deux hauts responsables tibétains, fait cerner par la troupe tibétaine et des hommes armés le Bureau du gouvernement central, le Comité de travail, le Bureau des affaires étrangères, les banques, et même la résidence de Ngabo Ngawang Jigme, en dénonçant la signature de l'accord en 17 points et en demandant le départ de l'APL. Sous la pression chinoise, le dalaï-lama révoque les deux chefs du mouvement et interdit l'Assemblée du peuple<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Le Modèle:Date- s'ouvre à Pékin le Bureau du dalaï-lama<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, le dalaï-lama, alors âgé de 19 ans, se rend, ainsi que le [[Choekyi Gyaltsen|Modèle:10e panchen-lama]] et le [[Rangjung Rigpe Dorje|Modèle:16e karmapa]], à Pékin pour participer à l'Modèle:Lien qui doit donner à la Chine une nouvelle constitution. Accueillis par Zhou Enlai et Zhu De à leur arrivée, le dalaï-lama et le panchen-lama rencontrent Mao Zedong, lequel donne plusieurs dîners en leur honneur. Le dalaï-lama est nommé vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire de la république populaire de Chine (RPC) (tandis que le panchen-lama en est nommé membre)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet: The Calm before the Storm: 1951-1955, University of California Press Modèle:ISBN, Modèle:P. et 496. Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Wang Lixiong, Reflections on Tibet, in New Left Review, 14, mars-avril 2002 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Il est le premier dalaï-lama dans l'histoire à occuper un poste de dirigeant de l'État chinois<ref>Rebirth of the lama kingdom, English.news.cn, 22 mai 2011 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

De 1954 à 1956, le Modèle:14e dalaï-lama fait construire, dans le parc, un nouveau palais d'été (appelé takten migyür potrang en tibétain, c'est-à-dire « palais à jamais indestructible »)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Victor Chan, TIBET. Le guide du pèlerin, Éditions Olizane, 1998, Modèle:ISBN, Modèle:P., Modèle:Citation, Modèle:P., chap. Norbu Lingka : Le complexe du Takten Migyür Potrang : Modèle:Citation.</ref>, résidence élégante mariant le style moderne au style tibétain<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Charles Hadfield, Jill Hadfield, ‘’A Winter in Tibet’’, Impact, 1988, 226 p., p. 30 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

En 1955, les deux dignitaires gélugpa célèbrent les fêtes de Nouvel an à Pékin. Le dalaï-lama y prononce un discours de remerciement à l'égard de la Chine. Sur le chemin du retour, il écrit un poème à la gloire de Mao<ref name="Jean Dif" />.

En 1956, un comité préparatoire à l'établissement de la région autonome du Tibet est créé, présidé par le dalaï-lama. Le premier vice-président en est le panchen-lama<ref name="Jean Dif" />.

En novembre de la même année, à l'invitation de la Société de la Maha Bodhi et à la demande de Nehru, le dalaï-lama est autorisé<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> à se rendre en Inde avec le panchen-lama et le karmapa pour participer aux cérémonies du 2 500e anniversaire de la mort du Bouddha<ref>Liogier, Modèle:Opcit, p. 53.</ref>. Parti de Lhassa avec un petit groupe, dont Lobsang Samten et Yuthok Tashi Dhondup, il est reçu le Modèle:Date- à New Delhi par Nehru, le vice-président Sarvepalli Radhakrishnan et le président Rajendra Prasad et visite le lendemain le Raj Ghat, le mémorial du Mahatma Gandhi<ref>Philippe Flandrin, La longue marche du dalaï-lama, p. 79.</ref>. Le Modèle:Date-, Zhou Enlai, accompagné du vice-Premier ministre He Long et de l'ambassadeur de Chine en Inde Modèle:Lien, rejoint le dalaï-lama et, lui indique que Mao s'engage à ce qu'il n'y ait pas de changements au Tibet dans les six années à venir<ref> Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, Volume 3: The Storm Clouds Descend, 1955–1957, p. 413.</ref>, et selon Ngabo Ngawang Jigme, parvient à le dissuader de s'exiler<ref name="Ngabo Ngawang Jigme">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ngapoi recalls the founding of the TAR, China View, 30 août 2005.</ref>. Il part de Calcutta pour Kalimpong le Modèle:Date où ses frères Gyalo Thondup et Thubten Jigme Norbu le pressent de rester en Inde (et de faire campagne pour l'indépendance du Tibet, selon Ngabo Ngawang Jigme<ref name="Ngabo Ngawang Jigme"/>) de même que Lukhangwa et Tsepon W. D. Shakabpa, mais il reste indécis. Finalement, suivant l'avis des deux oracles officiels faisant partie de la délégation, il décide de rentrer à Lhassa où il arrive début mars<ref>Elmar R. Gruber, From the Heart of Tibet, p. 78.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kenneth Conboy and James Morrison, The CIA's Secret War in Tibet, the University Press of Kansas, version en ligne, chapitre Prodigal Son : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Selon Rong Ma, professeur de sociologie à l'université de Pékin, après l'engagement pris par le gouvernement central de repousser toute réforme sociale, politique et surtout agraire pendant six autres années ainsi que de réduire ses activités, le dalaï-lama accepte de rentrer à Lhassa. En conséquence, le nombre de cadres et d'ouvriers (aussi bien Han que tibétains) envoyés au Tibet régresse de 45 000 à 3 700 en un an. Le nombre d'écoles primaires publiques se trouve ramené de 98 à 13 en 1958 et le nombre d'élèves de 6 360 à 2 400. Par la même occasion, les institutions responsables de l'éducation au niveau de la préfecture et du comté sont abolies<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rong Ma, Population and Society in Tibet, Hong Kong University Press, 2010, 350 p., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Réformes en vue de moderniser le Tibet

La Chine, par l'accord en 17 points signé le Modèle:Date-, s'était engagée à conserver tel quel le système politico-économique traditionnel avec le dalaï-lama à sa tête jusqu'à ce que les Tibétains eux-mêmes décident de le réformer. L'article 7 de l'accord stipulait que les autorités centrales ne changeraient rien aux revenus des monastères. L'article 11 stipulait que le gouvernement local du Tibet effectuerait des réformes de son plein gré et qu'aucune contrainte ne serait exercée par le gouvernement central<ref>Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, University of california Press, 1997, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Le dalaï-lama rapporte que dans ses jeunes années, l'observation et la discussion avec les gens ordinaires comme les balayeurs et les prisonniers l'avaient grandement préoccupé<ref name="Thomas Laird" />. Il voulait moderniser le Tibet, car il avait entendu parler des injustices et des inégalités importantes dans le partage des richesses du Tibet, ce qui était opposé aux enseignements du Bouddha. Profitant de la trêve qui suivit la démission des deux Premiers ministres tibétains Lukhangwa et Lobsang Tashi fin avril 1952, il mit en place un comité de réforme qu'il envisageait depuis qu'il avait constaté la misère de ses concitoyens lors de son voyage en 1950 vers la vallée de Chumbi. Il voulait établir une justice indépendante, un système d'éducation, et construire des routes. Il était du même avis que Gyalo Thondup sur la nécessité d'une réforme agraire, les grandes propriétés devant revenir à l'État pour être redistribuées aux paysans après indemnisation des propriétaires. Cependant, les grands propriétaires s'y opposaient, et surtout les Chinois ne voulaient pas se faire ravir la vedette<ref>Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du Modèle:14e dalaï-lama, traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Selon Johann Hari, durant les quelques années où il dirigea le Tibet « dans une alliance difficile avec les Chinois », le dalaï-lama institua des réformes majeures. Dans un entretien, il rapporte avoir établi un système judiciaire indépendant et aboli le système de la dette héréditaire, qui était, explique-t-il, « le fléau de la communauté paysanne et rurale », piégeant celle-ci dans une servitude envers l'aristocratie<ref name="jh">Modèle:Article : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Selon Michael Harris Goodman, le dalaï-lama nomma une commission des réformes comprenant 50 membres parmi les fonctionnaires monastiques et laïcs, ainsi qu'une commission permanente pour étudier les projets de réformes et faire un rapport pour l'assemblée nationale et pour lui-même. La réforme la plus simple mise en œuvre concernait la collecte des impôts, dont le montant nécessaire à chaque district était fixé par le gouvernement, auquel les administrateurs de districts ajoutaient une taxe supplémentaire pour leurs propres dépenses, ce qui avait conduit à des abus. En accord avec le conseil des ministres et la commission des réformes, le dalaï-lama modifia radicalement ce système. Les administrateurs de districts n'étaient plus autorisés à prélever de taxe supplémentaire, mais uniquement l’impôt à reverser à Lhassa qui leur allouait en retour un salaire fixe. Cette réforme fut bien accueillie par la population, au contraire des administrateurs de districts qui avaient abusé<ref>Michael Harris Goodman, Modèle:Opcit, Dalaï-lama, Modèle:P..</ref>.

Mouvements de révolte dans le Kham et l'Amdo

Fichier:Dalai lama, panchen lama and Mao in Beijing, 1954.jpg
Tenzin Gyatso en compagnie de Mao Zedong et de Choekyi Gyaltsen, le (Modèle:10e panchen-lama).

L'invasion du Tibet par l'armée populaire de libération de Mao Zedong en 1950<ref>François Hauter, Entre la Chine et le Tibet, une longue histoire de préjugés et de domination, Le Figaro, 15 mars 2008.</ref> et le durcissement de la politique chinoise à partir de 1956 à l'égard du Tibet dans les années 1950, entraînent le soulèvement des populations tibétaines<ref>Fabienne Jagou, La politique religieuse de la Chine au Tibet, Revue d’études comparatives Est-Ouest, 2001, Volume 32, Numéro 32-1, pp. 29-54 : Modèle:Citation</ref>. Quelques années plus tôt, le Modèle:14e dalaï-lama, avec le [[Choekyi Gyaltsen|Modèle:10e panchen-lama]] à ses côtés, déclarait, dans une interview donnée lors de la visite de Nehru à Pékin en 1954 au correspondant spécial de l'agence United Press of India, que « les gens étaient heureux depuis la libération » du Tibet et qu'une certaine amélioration des conditions de vie des gens avait été obtenue<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Progress of Tibet, The Hindu, Thursday, October 28, 2004 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

À l'hiver 1955-1956, les Tibétains du Kham se révoltent contre l'occupation chinoise<ref>L’invasion chinoise au Tibet, 1949-2006: revendications identitaires et enjeux culturels, Irenees.net, 2006.</ref>.

En 1957, la CIA met en place l'opération Ganden. Des guerriers Khampas sont emmenés aux États-Unis à Camp Hale, un camp d’entraînement du Colorado, pour y apprendre les techniques de guérilla avant d'être réinfiltrés au Tibet<ref>Astrid Fossier, Le conflit sino-tibétain, Irenees.net, juin 2003.</ref>,<ref>T. D. Allman, A Myth foisted on the western world, in Nation Review, January 1974 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Le Modèle:Date-, se tient au Norbulingka<ref>Goodman, Modèle:Opcit, p. 231.</ref> une grande cérémonie au cours de laquelle le dalaï-lama reçoit un « trône d'or » qui a été fabriqué grâce à l'argent et aux bijoux fournis par les Tibétains et qui lui est offert par les représentants du mouvement Chushi Gangdruk (les « Quatre rivières et six montagnes »)<ref>une description de la géographie de l'Amdo et du Kham.</ref>. La confection et l'offrande de ce trône d'or, dont l'initiative revient au Khampa Gompo Tashi Andrugtsang, sont, selon John Kenneth Knaus, un stratagème visant à réunir les chefs locaux de la résistance pour les mobiliser sur des objectifs nationaux. À la suite de cette cérémonie, l'« armée de protection de la religion » va voir le jour en vue de fomenter une rébellion à l'échelle nationale<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Kenneth Knaus, Orphans of the Cold War. America and the Tibetan Struggle for Survival, Public Affairs, 2000, 416 p., pp. 143-144 : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ngapoi recalls the founding of the TAR, China Tibet Information Center, 18-08-2005 : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>Zhang Xiaoming, Récits sur le Tibet, China Intercontinetal Press, 2003, 160 p., pp. 73-74 : Modèle:Citation</ref>.

À partir de 1958, avec le début de la politique du Grand Bond en avant dans la province du Sichuan, la pression s'accentue sur le Tibet de l'Est<ref>Quelle solution politique pour le Tibet ?, Groupe d'information internationale sur le Tibet.</ref>. Les Tibétains de l'Amdo se révoltent aussi et se joignent à la résistance tibétaine du Chushi Gangdruk<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gazeta Wyborcza, Interview with His Holiness the Dalai Lama, 12 avril 2007].</ref>.

Soulèvement de mars 1959

Modèle:Article détaillé

Fichier:The 14th Dalai Lama during Geshe Lharampa exam 1959 in Lhasa inTibet.jpg
Le 2 mars 1959 se tient l'examen final du dalaï-lama au temple de Jokhang, à Lhassa.

Les tensions culminent, pour aboutir au soulèvement de 1959.

D'après Ngabo Ngawang Jigme, au début du mois de Modèle:Date-, le Kashag tient une réunion élargie en vue de demander un renforcement de ses pouvoirs au gouvernement central sous prétexte de réprimer la révolte khampa. Ils mettent au point également les plans d'une rébellion armée à Lhassa<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation étrangère</ref>. Le Modèle:Date-, le dalaï-lama demande au commandant en chef adjoint de la zone militaire du Tibet d'organiser à son intention une représentation de l'Ensemble artistique de la zone<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ngapoi Ngawang Jigmi, On the 1959 Armed Rebellion, in China Report, août 1988, vol. 24, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Selon Michael Harris Goodman, le Modèle:1er mars, la veille de l'examen final du dalaï-lama au temple de Jokhang, à Lhassa, des militaires chinois insistent pour le rencontrer en personne et lui transmettre une « invitation » pour une représentation théâtrale. Cette démarche serait l’un des éléments déclencheurs du soulèvement tibétain de 1959<ref name="Michael H. Goodman">Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, Éditions Claire Lumière, 1993, Modèle:ISBN.</ref>.

Selon Mary Craig, au début de mars, une invitation à assister à un spectacle de danse au quartier général militaire chinois en dehors de Lhassa est adressée au dalaï-lama. Simultanément, Radio Pékin annonce la présence du dalaï-lama à l'Assemblée nationale populaire prévue en avril à Pékin. Le dalaï-lama n'avait accepté aucune de ces invitations<ref>Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du Modèle:14e dalaï-lama, traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Le dalaï-lama donne finalement son accord pour le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, le chef des gardes du corps du dalaï-lama, Phuntsok Tashi Takla est convoqué par les autorités chinoises qui fixent des conditions inhabituelles : la visite doit être secrète, le dalaï-lama ne doit être accompagné ni de ses ministres, ni de ses gardes du corps, et aucun soldat tibétain ne doit être présent au-delà du pont marquant la limite du quartier général et du camp militaire<ref name="Craig236">Mary Craig, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. La rumeur de l'invitation se répand rapidement parmi les Tibétains de Lhassa, suscitant des craintes d'un projet d'enlèvement du dalaï-lama par les Chinois<ref name="Craig236"/>.

Selon le Modèle:14e dalaï-lama, le Modèle:Date-, Modèle:Unité se massent autour du palais de Norbulinka pour empêcher le dalaï-lama d'être enlevé<ref>Tenzin Gyatso, Mémoires du dalaï-lama. Ma terre et mon peuple, éditeur : Ed. John Didier (1963) Modèle:P. Modèle:Citation.</ref>. Vers 9 h du matin, Liushar et Shasur, 2 ministres du Kashag arrivent au Norbulingka dans des jeeps conduites par des chauffeurs chinois, augmentant la colère de la foule. Plus tard, Samdrup Phodrang, un autre ministre récent au Kashag arrive dans sa voiture, escorté par un officier chinois. Croyant qu'il vient emmener le dalaï-lama, la foule lapide la voiture et atteint le ministre à la tempe, si bien qu'il s’évanouit. Enfin reconnu, il est transporté par les manifestants à l’hôpital du consulat de l'Inde. Surkang, un autre ministre, est contraint de se rendre au Norbulingka à pied, les manifestants bloquant la route. Les 3 ministres réalisent qu'une décision doit être prise pour éviter le pire. Ils attendent l'arrivée de Ngabo Ngawang Jigmé qui ne vint pas : il est au quartier général chinois, attendant le dalaï-lama, mais apprenant la tournure des événements au Norbulingka, il ne s'y rend pas<ref>Tenzin Gyatso, Ma terre et mon peuple, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Ngabo écrivit une lettre au dalaï-lama qu'il reçoit avec une lettre du général Tan Guansan le Modèle:Date- au matin, la veille de sa fuite. Depuis le début de la crise, Ngabo n'avait assisté à aucune des réunions du Kashag, et il écrit au dalaï-lama qu'il n'y avait plus aucune chance pour un accord de paix. Il lui conseille de rompre avec les chefs du peuple, qui auraient pour projet d'enlever le dalaï-lama. Il l'avertit qu'il court un gros risque, car les Chinois envisagent des mesures sévères pour l'empêcher de fuir. Il ajoute que s'il s'enfuit, il lui sera impossible de revenir au Tibet. Il lui suggère de rester dans l'enceinte du Norbulingka, et de préciser l'endroit au général, afin que les Chinois épargnent son lieu de retraite. Dans son autobiographie, le dalaï-lama rapporte qu'il en déduit que Ngabo sait que les Chinois ont l'intention de détruire le palais et de tirer sur le peuple<ref>Tenzin Gyatso, Ma terre et mon peuple, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Selon Tseten Samdup Chhoekyapa, représentant du Bureau du Tibet à Londres, la révolte est réprimée durement par l'armée chinoise. Des milliers de moines sont tués sur place, ou emmenés en ville pour y travailler comme main-d'œuvre servile, ou encore déportés<ref name="giehist">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} History Leading up to March 10th 1959, 7 septembre 1998, récupéré via wikiwix sur l'ancien site du Bureau du Tibet de Londres (tibet.com), ICT précise que ce document a pour auteur Tseten Samdup Chhoekyapa : [1] : Modèle:Citation</ref>. Les gardes du corps du dalaï-lama restés à Lhassa sont désarmés et exécutés en public, ainsi que les Tibétains possédant des armes tandis que les monastères et les temples autour de la ville sont pillés ou détruits<ref name="giehist"/>.

En se basant sur un document secret de 1960 qui aurait été pris en 1966 à l'Armée populaire de libération par la Résistance tibétaine et publié 30 ans plus tard par une organisation bouddhiste indienne, le gouvernement tibétain en exil fait état de Modèle:Unité « éliminés » dans la région de Lhassa. (Toutefois, le tibétologue américain Warren Smith précise qu'« éliminés » ne signifie pas nécessairement « tués », et le démographe chinois Yan Hao s'étonne qu'il ait fallu 6 ans pour que le document de 1960 de l'APL soit capturé et 30 ans pour qu'il soit publié et aussi qu'il est fort improbable que des forces de la Résistance aient encore existé au Tibet aussi tardivement que 1966)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined, Yan Hao (Institute of Economic Research, State Department of Planning Commission, Pékin), Modèle:P., note 21 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Selon le dalaï-lama, ce chiffre ne concerne que les Tibétains qui ont été tués dans la région de Lhassa entre Modèle:Date- et Modèle:Date-<ref name="Autobiographie_Tenzin_Gyatso_1993" />.

Fuite en Inde (17-31 mars 1959)

Fichier:The Dalai Lama arrives in India in 1959.jpg
Le dalaï-lama arrive en Inde le 31 mars 1959 par le Kameng occidental entouré de Gadrang et Phala.

Le Modèle:Date, le dalaï-lama décide de partir du Tibet en traversant l'Himalaya pour rejoindre l'Inde. Les préparatifs de la fuite eurent lieu dans le plus grand secret, dont le maître d'œuvre était Phala, alors majordome du dalaï-lama<ref>Helmut Gassner, Dalai Lama, Dordjé Shougdèn, Discours prononcé à la Fondation Friedrich-Naumann, Hambourg, 26 mars 1999, site tibet-internal.com.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bhuchung K. Tsering, How the great escape of H.H. the Dalai Lama in 1959 was planned, 15 mars 2022</ref>. Le Lamrim Chenmo est l’unique ouvrage qu’il emporta lors de son départ<ref>Le Lamrim Chenmo, 6 janvier 2013.</ref>,<ref>Lamrim, une voie vers l'Éveil (première partie), Sagesses bouddhistes, 6 juillet 2014.</ref>. Le dalaï-lama envisage de s'installer dans un des villages ethniques tibétains au nord de Putao dans le nord de l'État kachin en Birmanie pour éviter de créer un problème dans les relations de l'Inde avec la Chine. Au moment de sa fuite, des éclaireurs sont allés discuter avec des dirigeants birmans qui auraient adoré l'accueillir, mais ont estimé le moment inapproprié en raison de pourparlers avec la Chine au sujet de leur frontière commune<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bertil Lintner, Did the Dalai Lama prefer exile in Myanmar to India?, 15 juillet 2017, Asia Times</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Selon les dires de l'officier de la Special Activities Division de la CIA, Anthony Poshepny, alias Tony Poe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, c'est sous sa protection que le dalaï-lama aurait quitté Lhassa et gagné l'Inde<ref>Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos, « 31 mars 1959. C'est sous la protection de la CIA que le dalaï-lama fuit Lhassa », Le Point en ligne, 31 mars 2012.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bertil Lintner, Review of Joshua Kurlantzick's A Great Place to Have a War. America in Laos and the Birth of a Military CIA, in The Irrawady, 30 janvier 2017 : Modèle:Citation étrangère</ref>. Cela a été démenti notamment par Jonathan Mirsky pour qui Poe/Poshepny est un affabulateur<ref name="Jonathan Mirsky">Modèle:Lien web.</ref>.

Selon John W. Garver, la CIA procura une couverture aérienne à la colonne du dalaï-lama, lui parachutant argent, nourriture, fourrage, armes et munitions et mitraillant les positions chinoises<ref name="JWGarver">John W. Garver, The Sino-American Alliance: Nationalist China and American Cold War Strategy in Asia}, M.E. Sharpe, 1997, 312 p., p. 175 (The Lhasa Uprising) : Modèle:Citation étrangère</ref>. Selon le journaliste T. D. Allman, des images de l'opération furent prises en couleur. Pour lui, il est clair que les Américains voulaient que le dalaï-lama quitte le Tibet et que les Chinois n'avaient aucune envie de détrôner celui-ci<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} T. D. Allman, A Myth foisted on the western world, in Nation Review, janvier 1974 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Toutefois, pour Jonathan Mirsky, la CIA n'a appris que le dalaï-lama s’était échappé que « quelques jours seulement après sa fuite » par deux Tibétains formés par la CIA « qui l'ont communiqué par radio à la CIA de Washington ». Selon Mirsky, la CIA n’a rien à voir avec la fuite du dalaï-lama, même si celui-ci est resté en contact par radio<ref name="Jonathan Mirsky"/>.

Le journaliste John B. Roberts II affirme que des combattants du Chushi Gangdruk, formés par la CIA, furent déployés en des points stratégiques depuis Lhassa jusqu'en Inde et à la traversée de l'Himalaya pour empêcher toute poursuite par les Chinois, en bloquant les cols importants sur cet itinéraire et en les défendant aussi longtemps que possible, le temps que le dalaï-lama et son entourage poursuivent leur chemin à dos de cheval et se mettent à l’abri<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John B. Roberts II, The Secret War Over Tibet. A story of Cold War heroism -- and Kennedy administration cowardice and betrayal, The American Spectator, December 1997 : Modèle:Citation étrangère</ref>. Pendant les deux semaines que dura le périple, des opérateurs radio formés par la CIA envoyaient, sous forme de messages codés, des rapports quotidiens sur leur progression à des postes d’écoute situés à Okinawa (lieu d'importantes bases militaires américaines au Japon), lesquels messages étaient ensuite transmis à Washington où le directeur de la CIA, John Dulles, en prenait connaissance<ref>John B. Roberts II, The Secret War Over Tibet. A story of Cold War heroism -- and Kennedy administration cowardice and betrayal, op. cit. : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Les messages radio étaient ensuite envoyés depuis Washington à l’ambassade américaine à New Delhi où la progression du dalaï-lama était également suivie de près par l’officier de la CIA responsable de Gyalo Thondup et l’ambassadeur Modèle:Lien. Fin mars, l’opération était terminée<ref>John B. Roberts II, The Secret War Over Tibet. A story of Cold War heroism -- and Kennedy administration cowardice and betrayal, op. cit. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.Modèle:Référence à confirmer

Mary Craig donne un compte rendu détaillé de la fuite du dalaï-lama et de son entourage. Ils partent la nuit, vers 21 h, sous le vent puis une tempête de sable<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Ils arrivent sur les berges de la rivière Kyi chu sans être remarqués par les soldats chinois, et parviennent sans encombre sur l'autre rive<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Toute la nuit et le lendemain, évitant les routes fréquentées, ils chevauchent en direction du Tsangpo et d’une région montagneuse du sud-est, faisant halte après dix heures de route. La mère du dalaï-lama, atteinte d'arthrite du genou, souffre le plus<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Le matin du deuxième jour, ils traversent le Tsangpo par le bac de Peutsha à bord de coracles et reprennent aussitôt la route malgré la fatigue. Ils prennent leur premier repas ce soir-là.

La première phase de l'évasion était conduite par un groupe de trois personnes, M. Ghadrang, M. Phala et Phuntsok Tashi Takla. Puis les résistants du Chushi Gangdruk prennent le relais. Les fugitifs, une centaine de personnes escortées par 350 soldats tibétains, sont rejoints par 50 partisans. Le sud du Tibet est alors tenu par le Chushi Gangdruk ; aucun soldat chinois ne s'y trouve. Ils se reposent enfin cette nuit au monastère de Rame<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Le lendemain, ils se séparent en petits groupes pour ne pas être repérés par l'aviation chinoise et se dirigent en direction du col de Sabo, puis de Lhuntse Dzong où le dalaï-lama projetait de s'établir pour négocier l'avenir du Tibet avec les Chinois.

Au cours d'une halte, un bulletin de Voice of America mentionne les troubles à Lhassa, précisant qu'on ignore où est le dalaï-lama. Son groupe passe des cols couverts de neige, dont certains à près de Modèle:Unité. Le Modèle:Date-, les membres du groupe apprennent par la radio que deux jours après leur départ, les Chinois ont bombardé le Norbulingka et tiré sur la foule massée à ses portes, tournant l'artillerie lourde contre Lhassa, le temple de Jokhang, le Potala et les principaux monastères. D'après les nouvelles de la radio, les Chinois n'étaient pas encore informés de la fuite du dalaï-lama et le cherchaient parmi les morts entassés autour du Norbulingka<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, Zhou Enlai annonce la dissolution du gouvernement tibétain et son remplacement par le Comité préparatoire à l'établissement de la région autonome du Tibet<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Pour les Tibétains, il n'est plus envisageable de négocier, et la sûreté du dalaï-lama devient urgente. Les Chinois qui avaient compris qu'il avait quitté Lhassa traversent le Tsangpo en force, l'APL ayant reçu l'ordre de couper tous les accès à la frontière indienne. Au cours d'une cérémonie à Lhuntse Dzong, le dalaï-lama rétablit symboliquement l'autorité de son gouvernement et envoie un détachement d'hommes en Inde demander l'asile politique à Nehru.

Dès le lendemain, le groupe repart, devant franchir deux des plus hauts cols. Arrivés au col de Lagoe-la, une violente tempête de neige survient, obligeant les membres du groupe, pour ne pas geler, à marcher en conduisant les poneys. Ils arrivent finalement au village de Jhora et commencent le lendemain l'ascension du col de Karpo-la où après une tempête de neige, ils sont aveuglés par le soleil. Arrivés au sommet, un avion les survole, leur faisant craindre qu'ils sont repérés par les Chinois. Sans grand espoir, ils poursuivent leur route pendant deux jours, affrontant une tempête de sable puis les brûlures du soleil avant la descente vers la forêt humide des abords de la frontière. Sur le chemin, ils apprennent que l'Inde accorde l'asile politique au dalaï-lama.

Au village de Mangmang, près de la frontière, une pluie diluvienne les contraint à monter des tentes où l'eau ruisselle. Le dalaï-lama est atteint d'une fièvre depuis plusieurs jours qui tourne au refroidissement et à la dysenterie<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Le lendemain, les membres du groupe doivent porter le dalaï-lama dans une petite maison où sa forte fièvre ne lui permet pas de trouver le repos. Le lendemain, ils apprennent que les troupes chinoises se dirigent vers un village proche. Lors du dernier jour qu'il passa au Tibet, le pire de son existence, le dalaï-lama dut faire ses adieux à ceux qui l'avaient escorté et restèrent en arrière face aux forces chinoises et à une mort certaine. Trop faible pour continuer à cheval, c'est sur le large dos d'un dzo qu'il quitta le Tibet avec sa famille le Modèle:Date-<ref>Mary Craig Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Le dalaï-lama traversa la frontière à Tawang, dans l'Arunachal Pradesh, où, ainsi qu'il le déclara, il ne fut ni suivi ni poursuivi par les Chinois après son passage en Inde<ref>Dalai Lama visits Tawang, calls China's objections baseless, Thaiindian News, 8 novembre 2009 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Selon T. D. Allman, la facilité avec laquelle purent fuir le dalaï-lama, les milliers de personnes de son entourage et la caravane d'objets précieux l'accompagnant, tient au fait que les Chinois auraient choisi de ne pas se mettre sur son chemin pour écarter tout risque qu'il soit blessé ou tué dans l'entreprise, une issue qui aurait été infamante pour eux<ref>T. D. Allman, op. cit. : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Quand Nikita Khrouchtchev déclara à Mao Zedong en Modèle:Date- que d'avoir laissé le dalaï-lama s'échapper était une erreur et qu'il était préférable qu'il soit mort, Mao répondit qu'il était impossible de le retenir, en raison de l'étendue de la frontière avec l'Inde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Warren W. Smith Jr China's Tibet?: Autonomy Or Assimilation, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Memorandum of Conversation of. N.S. Khrushchev with Mao Zedong, Beijing, 2 October 1959.</ref>. En Modèle:Date-, lors de sa venue en France et de son séjour chez les Chirac au château de Bity en Corrèze, Jiang Zemin, interrogé par Jacques Chirac sur la question du soulèvement de Lhassa en 1959, rapporta que les dirigeants chinois de l'époque savaient bien que cette révolte allait se produire et que le dalaï-lama cherchait à s'enfuir, mais qu'ils avaient laissé faire délibérément (Mao avait dit : Modèle:Citation)<ref>Jacques Chirac, Le temps présidentiel, Modèle:2e de ses mémoires, 2001 (livre électronique Google, n. p.) : Modèle:Citation.</ref>.

Pourtant, le Modèle:Date-, vers 2 heures du matin, les soldats chinois balayèrent la garde tibétaine du Norbulingka, y pénétrèrent et se rendirent dans la chambre du dalaï-lama, ce qui prouve qu'il avait l'intention de le supprimer, ou comme le croit Dagpo Rinpotché, de le faire prisonnier et le contraindre à collaborer<ref>Dagpo Rinpotché, Le Lama venu du Tibet, ed. Grasset, 1998, Modèle:ISBN p. 129 : Modèle:Citation</ref>. Selon Tsepon W.D. Shakabpa, quand les Chinois ont constaté que le dalaï-lama ne s'était pas rendu à la suite du bombardement du Norbulingka, ils ont pensé qu'il s’enfuyait, et des avions chinois volant à basse altitude ont mitraillé des groupes de Tibétains, dans l'objectif d'atteindre le dalaï-lama, en vain<ref>Julien Cleyet-Marel, Le développement du système politique tibétain en exil, 2013, p. 149 : Modèle:Citation</ref>,<ref>La Question du Tibet et la Primaute du Droit, p. 15</ref>.

Le dalaï-lama atteignit le dzong de Lhuntsé le Modèle:Date-<ref name="Michel Peissel">Michel Peissel, Les Cavaliers du Kham, guerre secrète au Tibet, Robert Laffont, Paris, 1972, Modèle:ISBN, Modèle:P., 185-186, 206-207.</ref>. Là, il annonça la création d'un gouvernement temporaire, le rejet de l’accord en 17 points et le regroupement de l'armée tibétaine et du Chushi Gangruk en une seule force de combat, sous le commandement de Gompo Tashi Andrutsang, promu au rang de général (dzasak)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gyalo Thondup and Anne F. Thurston, The Noodle Maker of Kalimpong, Rider, 2015, p. 187 : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>Jianglin Li, Tibet in Agony, Harvard University Press, 2016, p. 304) : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>Mikel Dunham, Les Guerriers de Bouddha, Actes Sud, 2007, p. 316 : Modèle:Citation</ref>. Plus de Modèle:Unité participèrent à la cérémonie d'installation du gouvernement avec la solennité que permettaient encore les circonstances, avec chants, prières et danses sacrées spécifiques de la culture tibétaine, devant les dignitaires locaux, trois ministres accompagnant le dalaï-lama et les Khampa de la résistance. Le nouveau gouvernement réaffirma l’unité du Tibet, avec le Kham, l’Amdo réunis au Tibet central. Des messages officiels furent envoyés pour faire part de la création du nouveau gouvernement à l’ensemble du pays. Un appel fut envoyé au panchen-lama<ref name="Michel Peissel" />.

Selon Lhamo Tsering, lorsque le dalaï-lama rencontra, à son arrivée en Inde en 1959, Athar Norbu et Lhotse, deux membres du premier groupe de résistants formés par la CIA, ces derniers l'informèrent en détail de leurs activités. Le dalaï-lama les aurait félicités d'avoir mené à bien leurs entreprises clandestines et les aurait encouragés à persévérer. Il aurait même transmis, par leur intermédiaire, un message à tous les autres soldats, les incitant à se battre jusqu'au bout. Modèle:Pas clair

Un exode se produit entre 1959 et 1960 et environ Modèle:Unité traversent l'Himalaya à la suite du dalaï-lama<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Arjun Sawhney, A Spot in the Mountains.</ref> pour fuir les violations des droits de la personne liées à la politique chinoise au Tibet<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} United Nations General Assembly Resolution 1723 (XVI) 20 décembre 1961.</ref>,<ref>Chögyam Trungpa Rinpoché, Né au Tibet, éd. Buchet/Chastel, 1968, Ed. Seuil, 1991.</ref>,<ref>Modèle:Lien web, Agence Science-Presse, 27 avril 2008.</ref>,<ref>Le Tibet clandestin.</ref>,<ref>17 octobre 2006 : tuerie dans l'Himalaya : des Tibétains candidats à l'exil abattus par l'armée chinoise, Groupe d'information internationale sur le Tibet.</ref>. Depuis 1959, le Modèle:14e dalaï-lama, est réfugié en Inde et réside à Dharamsala. Plus de 100 000 de ses compatriotes l'ont rejoint dans l'exode de 1959, année durant laquelle il fonde le gouvernement tibétain en exil.

Fichier:The 14th Dalai Lama with Lillard Hill in 1959.jpg
Interview de Lillard Hill, chef du bureau de VOA à New Delhi, avec le dalaï-lama, peu après sa fuite du Tibet en 1959.
Fichier:Dalai Lama's residence at McLeod Ganj, in the winters.jpg
La résidence du dalaï-lama à McLeod Ganj, en hiver.

Démarches auprès de l'ONU et de la communauté internationale

En septembre 1959, le dalaï-lama en exil en Inde en appelle à l'Assemblée générale des Nations unies dans l'espoir que l'organisation prenne une position claire face à la Chine. Grâce au soutien de l'Irlande, de la Malaisie et de la Thaïlande, la question du Tibet est mise à l'ordre du jour. Le 21 octobre, alors que la RPC ne fait pas partie de l'ONU (Taïwan représenta la Chine au sein de cette institution internationale de 1950 au Modèle:Date-, date d'admission de la RPC à l'ONU<ref>Perspective Monde, Admission de la république populaire de Chine par l'Organisation des Nations unies, Université de Sherbrooke.</ref>), l'Assemblée générale adopte la Résolution 1353 (1959), où elle se déclare gravement préoccupée et consciente de la nécessité de préserver les droits de l'homme au Tibet.

En 1961, après la publication du second rapport de la Commission internationale de juristes, le Modèle:Date-, le dalaï-lama lance un nouvel appel à l'ONU en faveur d'une restauration de l'indépendance du Tibet<ref>Le dalaï-lama invité du Parlement.</ref>. L'Assemblée générale, alors que la république populaire de Chine n'est toujours pas représentée à l'ONU, vote la Résolution 1723 (1961) constatant la violation des droits de l'Homme et des règles internationales, mettant la RPC en demeure de les respecter. Si la résolution de 1961 reconnaît et affirme le droit du peuple tibétain à l'autodétermination, condamne le viol de ce droit et appelle à sa restauration<ref>Modèle:Lien archive.</ref>, elle ne se prononce pas sur la question de l'indépendance du Tibet.

Le Modèle:Date, l'Assemblée générale vote la Résolution 2079 (1965) dénonçant la violation continuelle des droits fondamentaux des Tibétains. L'Inde, qui jusqu'alors s'était toujours abstenue sur la question tibétaine, l'a également votée<ref>Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, 2000, Calmann-Lévy, Modèle:P..</ref>. Lorsque la RPC accède à l'ONU en 1971, en accueillant la RPC en son sein, l'assemblée générale des Nations unies n'a toutefois pas contesté la souveraineté de Pékin sur le Tibet<ref>Réponse du ministère des Affaires étrangères à une question écrite n° 11393 de Modèle:M. Gilbert Chabroux (Rhône - SOC), publiée dans le JO Sénat du 13/05/2004, page 1028 ; reproduite sur senat.fr, Situation du Tibet, Modèle:12e : « L'assemblée générale des Nations unies, en accueillant en 1971 la Chine en son sein, n'a pas contesté la souveraineté de Pékin sur le Tibet. Cette souveraineté a d'ailleurs été admise par la totalité des États ayant engagé depuis 1949 des relations diplomatiques avec la Chine ».</ref>.

Fondation du gouvernement tibétain en exil : un projet de démocratie laïque

Modèle:Article détaillé

Fichier:Dalai Lama by Erling Mandelmann - 2.jpg
Portrait du Modèle:14e dalaï-lama en 1988 par le photographe Erling Mandelmann.

Modèle:Section à recycler

Le Modèle:Date, le dalaï-lama annonça la fondation d'une forme démocratique de gouvernement pour les Tibétains vivant en exil. Cette même année, une ébauche de la Constitution du Tibet fut écrite, et des représentants des trois provinces tibétaines et des écoles du bouddhisme tibétain furent élus au Parlement tibétain en exil. Dans les débats sur la Constitution, le dalaï-lama s'est exprimé en faveur d'un état laïc pour la politique tibétaine. Pour lui, l'union de valeurs spirituelles et laïques pourrait se réaliser par un engagement pour la non-violence et la paix<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jane Ardley, The Tibetan independence movement: political, religious and Gandhian perspectives, Routledge, 2002 Modèle:ISBN, Modèle:ISBN, Modèle:P. Modèle:Citation étrangère</ref>. En 1964, les Tibétains en exil ont élu les membres de l'Assemblée pour la première fois. En 1990 les membres de l'Assemblée ont élu les ministres (kalons) pour la première fois et en 1991, la Constitution pour un futur Tibet libre a été promulguée. Plus récemment, en 2001, pour la première fois, le Premier ministre (Kalon Tripa) a été élu au suffrage universel. C'est le Professeur Samdhong Rinpoché qui a été choisi par la population tibétaine en exil<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Me-Long - Issue 03.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Friedrich-Naumann-Stiftung für die Freiheit - Tibetans in-exile.</ref>.

En 1993, le dalaï-lama affirma qu'il était partisan de la démocratie laïque et qu'il ne serait pas partie prenante du gouvernement du Tibet lorsque ce dernier aura recouvré sa liberté<ref>Le dalaï-lama, Mon autobiographie spirituelle, recueillie par Sofia Stril-Rever, Presses de la Renaissance, 2009, Modèle:ISBN, Modèle:P. :Modèle:Citation.</ref>. En 2003, Kelsang Gyaltsen affirma que le dalaï-lama était favorable à la séparation de l'Église et de l'État, et qu'il avait pris la décision de ne plus exercer de fonction dans l’administration tibétaine à son retour au Tibet<ref>Entretien avec M. Kelsang Gyaltsen, envoyé de Sa Sainteté le dalaï-lama auprès de l’Union européenne, Astrid Fossier, Genève, juillet 2003.</ref>. Dans un entretien avec l’écrivain Thomas Laird publié en 2007, le dalaï-lama a exprimé son souhait d'une séparation complète de l'Église et de l'État allant jusqu’au retrait des religieux aussi bien de la candidature à des postes politiques que des votes<ref name="Thomas Laird">Thomas Laird, Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaï-lama, Dalaï-lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, Modèle:ISBN. (Modèle:P.).</ref>.

Selon le docteur en génétique cellulaire et moine bouddhiste Matthieu Ricard, le projet d'autonomie du dalaï-lama s'inscrit dans un cadre démocratique et laïque<ref>Pascal Ceaux, «Le dalaï-lama demande un dialogue sans conditions», L'Express, 23 avril 2008 : Modèle:Citation.</ref>,<ref>Delphine Roucaute, Le dernier des dalaï-lamas ?, Le Monde, 15 septembre 2014.</ref>.

Modèle:Citation, écrivaient Baogang He et Barry Sautman dans un article publié en 2005 dans la revue Pacific Affairs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} He Baogang et Barry Sautman, The politics of the Dalai Lama's new initiative for autonomy (1), Pacific Affairs, 78.4 (Winter 2005), reproduit sur Phayul.com [2].</ref> :

Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Cependant, en 2003, le Premier ministre Samdhong Rinpoché déclara lors d’une interview que si le dalaï-lama jouait un rôle très important et efficace en rapport avec la Charte des Tibétains en exil, il avait annoncé à plusieurs reprises son souhait de prendre sa retraite. Il précisa que cela nécessitait d’amender la Charte, mais qu’à cette époque le dalaï-lama déléguait déjà son pouvoir de plus en plus au cabinet des ministres et qu’il ne souhaitait pas que les ministres lui demandent son approbation pour chaque décision<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dagmar Bernstorff, Hubertus von Welck, Exile as challenge: the Tibetan diaspora, Éditeur Orient Blackswan, 2003, Modèle:ISBN, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Modèle:Pertinence détail

Modèle:Pertinence détail

Cependant, en avril 2001, à la demande du dalaï-lama, la Charte fut amendée de façon à permettre l'élection du Premier ministre tibétain, qui ensuite devait nommer les Kalons (ministres) et demander l'approbation du parlement tibétain en exil pour leurs nominations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Central Tibetan Administration, Modèle:Citation étrangère</ref>. La Charte stipule que le Cabinet des ministres devrait comprendre au maximum 8 membres<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibetan NGOs raise awareness on Kalon Tripa's election in 2011, 21 juin 2009, : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Selon Julien Cleyet-Marel, docteur en droit public à l'université Aix-Marseille-III, Groupe d'études et de recherches sur la justice constitutionnelle (GERJC) et auteur d'un ouvrage publié en 2013<ref>Julien Cleyet-Marel, Le Développement du système politique tibétain en exil, préface Richard Ghevontian, Fondation Varenne, 2013, Modèle:ISBN.</ref>, la Constitution tibétaine a pour but de permettre, par un processus lent et graduel, la responsabilisation des Tibétains pour la politique du Tibet, afin de créer une cohésion sociale et politique du peuple tibétain par des institutions démocratiques même en l'absence du dalaï-lama<ref>Julien Cleyet-Marel, La « Charte du peuple tibétain » a-t-elle une valeur juridique ?.</ref>.

De fait, en Modèle:Date-, le dalaï-lama renonce à son rôle politique<ref name="Audrey Garric">Audrey Garric, Le dalaï-lama renonce à son rôle politique mais pas à son influence, Le Monde, 10 mars 2011.</ref> et demande au Parlement tibétain en exil un amendement constitutionnel permettant d'acter sa retraite<ref name="Figaro 15/03/11">Tibet : opposition au retrait du dalaï-lama, AFP, 15 mars 2011.</ref>, pour lui l'institution des dalaï-lamas est dépassée et doit laisser place à la démocratie<ref name="phayul 29280" />.

Consultation de l'oracle d'État sur des questions politiques et religieuses

Modèle:Section à recycler Lobsang Jigmé, le Modèle:16e Kuten, médium de l'oracle de Nechung, l'oracle d'État du Tibet, eut un rôle important pour le Tibet et pour son successeur Thubten Ngodup qui précise que ses prophéties furent nombreuses et justes<ref>Thubten Ngodup, Nechung, l'oracle du Dalaï-lama, avec Françoise Bottereau-Gardey et Laurent Deshayes, Presses de la Renaissance, Paris, avril 2009, Modèle:ISBN p. 225.</ref>. Pour Thubten Ngodup, les réponses de l'oracle aux questions du dalaï-lama sont reçues comme des conseils, et ne sont pas à prendre au pied de la lettre. En dernier recours, c'est le dalaï-lama qui prend les décisions<ref>Natalie Calmé, Thubten Ngodup, L'oracle du dalaï-lama, Le Monde des religions, 31 juillet 2014, La saga des dalaï-lamas, p. 44.</ref>,<ref>Dans son autobiographie publiée en 1990 Au loin la liberté, le dalaï-lama écrit : :Modèle:Citation</ref>.

Modèle:Pertinence détail. De même, en Modèle:Date-, l'oracle fut consulté à deux reprises avant de donner la réponse escomptée : le départ en exil du dalaï-lama en Inde, avis qui fut confirmé par une autre technique, le jet de dés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kenneth Conboy et James Morrison, The CIA's Secret War in Tibet, The University Press of Kansas : Modèle:Citation étrangère et Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Dans son ouvrage Au loin la liberté, le dalaï-lama donne une autre explication à ces épisodes. En 1951, il ne mentionne pas l'intervention de l'oracle, mais donne des raisons mûrement réfléchies à son retour à Lhassa<ref>Tenzin Gyatso, Au loin la liberté, Fayard, 1990, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Le journaliste italien Raimondo Bultrini précise que Lobsang Jigmé n'était pas avec lui à Yatung<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Raimondo Bultrini, The Dalai Lama and the King Demon: Tracking a Triple Murder Mystery Through the Mists of Time, Hay House, Inc, 2013, Modèle:ISBN.</ref>. En Modèle:Date-, ce fut la période du soulèvement tibétain de 1959, où le dalaï-lama consulta l'oracle qui lui demande de rester et maintenir le dialogue avec les Chinois, suscitant un doute. Le Modèle:Date-, le dalaï-lama se tourna à nouveau vers l'oracle qui, à sa surprise, s'écria « Va-t'en ! Va-t'en ! Ce soir ! », s'avançant ensuite pour écrire de façon claire et détaillée l'itinéraire que le dalaï-lama devait emprunter depuis le Norbulingka jusqu'à la frontière. Quand l'oracle s'évanouit, deux obus de mortier explosèrent dans le jardin du Norbulingka<ref>Claude Arpi, Dharamsala and Beijing: The Negotiations That Never Were, Lancer Publishers, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Dialogue avec les dirigeants chinois

Les efforts du dalaï-lama pour initier un dialogue avec les dirigeants chinois remontent à Modèle:Date-, quand Kundeling Woeser Gyaltsen rentrant d'une visite au Japon a rencontré un représentant de la république populaire de Chine à Hong Kong. George Patterson, alors journaliste à Hong Kong, a joué un rôle dans la négociation d'une réunion avec des responsables chinois<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Claude Arpi, The end of the Dalai Lama's Middle Way?, Rediff.com, 12 novembre 2008.</ref>.

Missions d'enquête au Tibet (1979-1985)

Modèle:Section à recycler Modèle:Article détaillé

Le dalai-lama recevant des Tibétains à Dharamsala, lors du Losar, 1980.
Le Modèle:14e dalaï-lama recevant des Tibétains à Dharamsala lors du Losar 1980.

Dans le cadre du dialogue sino-tibétain, entre 1979 et 1985, le dalaï-lama envoya 4 missions d'enquête dans différentes régions du Tibet<ref name="Dawa Norbu">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dawa Norbu, Tibet : the road ahead. Rider & Co, 1998, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref> et deux délégations de pourparlers à Pékin.

En 1979, Deng Xiaoping invite Gyalo Thondup, frère du dalaï-lama, à Pékin et lui indique qu'à part l'indépendance du Tibet, toutes les autres questions pourront être discutées et tous les problèmes résolus. Il propose que le dalaï-lama envoie des délégations d'enquête au Tibet afin d'observer les conditions de vie des habitants. Les autorités chinoises, qui pensent que les délégations seront impressionnées par les progrès réalisés et par l'adhésion des Tibétains à la nation chinoise, se retrouvent gênées quand les Tibétains manifestent leur joie et leur dévotion aux exilés en visite, en particulier au frère du dalaï-lama dans le Qinghai. Les délégations comprennent que les foules tibétaines sont toujours très attachées au dalaï-lama<ref name="Goldstein">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon. China, Tibet, and the dalai Lama, University of California Press, 1997, pp. 61-63.</ref>.

La première délégation passe plus de trois mois au Tibet, mais ne publie pas ses résultats. Elle rapporte au dalaï-lama que la foi du peuple dans le bouddhisme n'était pas ébranlée, et que la majorité continue de vénérer le dalaï-lama, rêvant d'un Tibet indépendant sous sa direction, leur condition économique était incroyablement pauvre. Parmi les responsables chinois rencontrés par la délégation, Li Xiannian leur dit que la Chine était Modèle:Citation<ref name="Dawa Norbu" />.

La seconde mission (mai 1980) rapporte que si la foi religieuse au Tibet persiste, 99 % des monastères et temples avaient été détruits. La délégation dit n'avoir rencontré aucun Tibétain heureux, ou n'ayant pas une histoire d'oppression ou de souffrance, ni aucun ayant reçu une éducation universitaire durant les 31 dernières années. La délégation dit avoir observé un processus insidieux de sinisation qui mettait en péril l'avenir de la civilisation tibétaine<ref name="Dawa Norbu" />. La mission s'acheva le Modèle:Date- sur un incident, quand un délégué cria que le Tibet était indépendant, et que la foule réagit avec émotion<ref name="Dawa Norbu" />.

La Modèle:3e (juillet 1980) est dirigée par la sœur du dalaï-lama, Jetsun Pema. Aucune des écoles visitées qui comprenaient une majorité d'élèves et de professeurs chinois n'étaient « comparable au standard des écoles dirigées par les Tibétains en exil »<ref name="Dawa Norbu" />.

La première délégation de pourparlers (avril 1982) passa 1 mois à Pékin, explorant différentes propositions pour l'avenir du Tibet. Le dalaï-lama a toujours tenté de lier les conditions de son retour au futur statut du Tibet, et si la Chine ne répondait pas à ses demandes minimales, la possibilité d'un retour était annulée. La délégation avait été mise au courant par le dalaï-lama avant leur départ<ref name="Dawa Norbu" />.

Renonciation à l'indépendance pour négocier une « véritable autonomie » du Tibet

Fichier:Dalai Lama 1471 Luca Galuzzi 2007.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso, lors de sa visite au monastère Ghe Pel Ling à Milan en 2007.

Après l'ouverture de Deng Xiaoping qui déclara en 1979 qu'en dehors de l'indépendance tout était discutable, le dalaï-lama opta pour l'approche de la voie médiane, ne demandant plus l'indépendance mais une « véritable autonomie » du Tibet au sein de la RPC, en se basant sur la constitution chinoise, dans un intérêt mutuel pour les Tibétains et les Chinois<ref>[[s:Message du Dalaï Lama à l’occasion du 48e anniversaire du soulèvement de Lhassa|Message du Dalaï Lama à l’occasion du Modèle:48e du soulèvement de Lhassa]].</ref>. Cette voie préconisée par le dalaï-lama dans ses négociations avec le gouvernement chinois propose de réunifier en une entité administrative autogérée démocratiquement les territoires tibétains morcelés en cinq zones rattachés à des provinces chinoises. Son objectif est de préserver la religion et la culture tibétaine permettant aux Tibétains de gérer leur développement socio-économique, laissant la Chine responsable de la défense et des affaires étrangères<ref>Dalaï-lama, Sofia Stril-Rever, Mon autobiographie spirituelle, 2009, Modèle:ISBN.</ref>. Toutefois, selon l'écrivain chinois Wang Lixiong, il n'a pas fait de promesse juridiquement contraignante sur ce point et peut donc se rabattre à tout instant sur une position appelant à l'indépendance<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Wang Lixiong, The "Tibet question": nation and religion, Modèle:P. de C. X. George Wei & Xiaoyuan Liu (eds.), Exploring nationalisms of China: themes and conflicts, Greenwood Publishing Group, 2002, 235 p., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>. Pour l'écrivain indien Rajiv Mehrotra, c'est parce qu’il pense résolument qu'un système approprié de liberté politique serait la solution au problème tibétain qu'il a proposé cet arrangement d'autonomie au sein de la RPC. Cette proposition d'autonomie réelle est considérée comme raisonnable par diverses parties au conflit, et tombe dans le processus de résolution des conflits recommandé par des experts comme Ted Robert Gurr et Deepa Khosla<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rajiv Mehrotra, Understanding the Dalai Lama, Hay House, Inc, 2009, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. En 2009, l'écrivain belge Elisabeth Martens, pour sa part, ne voit pas très bien la différence entre l'« autonomie poussée » du dalaï-lama et une « indépendance réelle ». Les autorités chinoises ont rejeté cette proposition vers la même date parlant d'« indépendance déguisée »<ref>Tibet : Cinquante années d'incompréhension, Le Figaro, 12 mars 2009.</ref>.

Le Modèle:Date, il présenta, devant le Comité des droits de l'homme du Congrès américain, son plan de paix en cinq points pour le Tibet qui propose<ref>Dominique Jamet, I have a dream - Ces discours qui ont changé le monde, Archipoche, 2011, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref> :

  1. la transformation de l'ensemble du Tibet en une « zone de paix » ;
  2. l'abandon par la Chine de sa politique de transfert de population, qui met en danger l'existence des Tibétains en tant que peuple ;
  3. le respect des droits fondamentaux et des libertés démocratiques du peuple tibétain ;
  4. la restauration et la protection de l'environnement naturel du Tibet ainsi que la cessation par la Chine de sa politique d'utilisation du Tibet dans la production d'armes nucléaires et pour y ensevelir des déchets nucléaires ;
  5. l'engagement de négociations sérieuses à propos du statut futur du Tibet et des relations entre les peuples tibétain et chinois.

Selon Robert Barnett, à la suite de ce discours, des médias officiels invectivèrent le dalaï-lama, et les autorités chinoises organisèrent un rassemblement obligatoire le Modèle:Date- au stade de LhassaModèle:Unité durent écouter la sentence de mort de deux Tibétains (les condamnés y ont été exhibés et leur sentence fut annoncée en forme d’avertissement politique ; ils furent exécutés immédiatement<ref>Robert Barnett in Le Tibet est-il chinois ?, Modèle:P..</ref>), des actions qui constituent des causes directes des manifestations des moines en 1987<ref>Robert Barnett, Modèle:Op. cit. Modèle:P..</ref>.

À la suite des troubles au Tibet qui se développèrent, le dalaï-lama, conscient du danger induit par la violence, augmenta ses efforts à la recherche d'une solution négociée. Il prononça un discours le Modèle:Date au Parlement européen de Strasbourg qui stupéfia tout le monde. Il se déclarait prêt à abandonner sa demande d'indépendance et à céder à la Chine la défense et la politique étrangère du Tibet en échange de quoi le Tibet conserverait le contrôle de ses affaires intérieures, expliquant que la décision définitive appartenait au peuple tibétain<ref name="Craig 365-368" />.

Il espérait que cette proposition de négociation servirait de base pour la résolution de la question du Tibet. Le Modèle:14e dalaï-lama déclara : « Ma proposition, qui a été ensuite connue sous le nom « d'approche de la voie médiane » ou de « proposition de Strasbourg » consiste à envisager pour le Tibet une véritable autonomie dans le cadre de la république populaire de Chine. Il ne doit pas s'agir, cependant, de l'autonomie sur papier qui nous avait été imposée il y a cinquante ans dans l'accord en 17 points, mais d'une autonomie réelle, d'un Tibet qui s'autogouverne véritablement, avec des Tibétains pleinement responsables de leurs propres affaires intérieures, y compris l'éducation de leurs enfants, les questions religieuses, les questions culturelles, la protection de leur environnement délicat et précieux et l'économie locale. Pékin continuerait à assumer la responsabilité de la conduite des affaires étrangères et de la défense ».

Si les autorités chinoises réagirent en qualifiant ses propos de « séparatistes » les Tibétains en exil étaient très mécontents de cet abandon de l'indépendance historique du Tibet. Certains comme les délégués du Congrès de la jeunesse tibétaine voulaient prendre les armes. Le dalaï-lama expliqua que la violence appellerait la violence en retour et que la cause tibétaine risquait de voir s'éloigner la sympathie qu'elle suscite dans le monde pour sa lutte non violente. Finalement, les jeunes tibétains n'appelèrent pas à prendre les armes. En Modèle:Date-, le dalaï-lama obtint le prix Nobel de la paix pour sa recherche de Modèle:Citation. Le dalaï-lama utilisa l'argent du prix pour créer la Fondation pour la responsabilité universelle pour les hommes et les femmes dans le besoin dans le monde et notamment en Inde. En cette fin d'année, les autorités chinoises condamnèrent 11 moines à des sentences allant jusqu'à 19 ans de prison pour indépendantisme<ref name="Craig 365-368" />.

Ce plan qui proposait la création d'un Tibet démocratique autonome associé à la RPC fut rejeté par le gouvernement tibétain en exil en 1991<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Dalai Lama's biography.</ref>. Plus précisément, le dalaï-lama aurait pris acte de l'absence de réponse du gouvernement chinois à sa proposition et des critiques des médias chinois démontrant une attitude fermée et négative, pour déclarer que la Proposition de Strasbourg était devenue de ce fait inefficace et que, sans nouvelles initiatives chinoises, il se considérerait libre de toute obligation liée à sa Proposition<ref>http://www.dalailama.com/march10/32ndMarch10.html Statement of His Holiness the Dalai Lama on the Thirty-Second Anniversary of the Tibetan National Uprising Day, 1991.</ref>. Le Modèle:Date, le gouvernement tibétain en exil décréta que la Proposition de Strasbourg était devenue invalide<ref>The Dalai Lama's biography.</ref>.

Au sujet du Modèle:2e, le gouvernement de la RPC déclara qu'il n'existait aucune politique de transfert de population, que le climat rude et la différence culturelle ne s'y prêtaient pas et que le recensement de 1990 montrait que la région autonome du Tibet était habitée à 95,46 % de personnes d'ethnie tibétaine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} title=X. People's Health and Demographic Growth, Tibet - Its Ownership And Human Rights Situation, 1992-09-01, Beijing, State Council of the People's Republic of China.</ref>.

Un député du parlement tibétain en exil, Karma Chophel, a déclaré que le dalaï-lama recherchait peut-être l'autonomie du Tibet, mais qu'il avait en fait l'indépendance à cœur. Devant la controverse suscitée par cette déclaration, Karma Chophel s'est toutefois rétracté et a présenté ses excuses au dalaï-lama. Le Modèle:Date-, en réaction aux critiques visant sa décision de remplacer l'intitulé Tibetan Government-in-exile par Central Tibetan Administration, le dirigeant bouddhiste s'est plaint de ce qu'il estime être un manque de confiance à son égard<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lobsang Wangyal, Tibetan Parliament-in-exile discusses Karma Chophel controversy, Tibet Sun, 21 September 2013.</ref>.

Lhadon Tethong, présidente de Students for a Free Tibet, s'éloigne des convictions du dalaï-lama qui prône une simple autonomie du Tibet<ref>Lhadon Tethong Arte, 11 octobre 2012.</ref>. Pour Lhadon, Students for a Free Tibet reste fermement attachés à l'indépendance totale du Tibet, au contraire du dalaï-lama<ref>La pasionaria du Tibet libre, L'Express, 10 mars 2009.</ref>.

Aux propositions du dalaï-lama, l'ambassadeur de Chine en France, Jinjun Zhao, répond en 2005 que si celui-ci ne réclame plus l'indépendance, il doit alors reconnaître publiquement que la Chine est souveraine au Tibet et dissoudre le gouvernement et le parlement tibétains en exil, car la constitution chinoise ne permet pas à une province de mettre en place ce genre d'institutions<ref>Compte rendu de la réunion du mercredi 19 janvier 2005, Groupe d'information internationale sur le Tibet.</ref>.

Cependant, le dalaï-lama avait annoncé en 1992, dans son projet pour un futur Tibet, l'éventuelle dissolution du gouvernement tibétain en exil<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:14e dalaï-lama, Guidelines for future Tibet's polity and basic features of its Constitution.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, Dalai Lama: The Revealing Life Story and His Struggle for Tibet, p. 174.</ref>.

Prix Nobel de la paix

Fichier:Ole Henrik Magga tar i mot Dalai Lama2.jpg
Ole Henrik Magga, Parlement sáme de Norvège, félicite le Modèle:14e dalaï-lama après la remise du prix Nobel de la paix.
Fichier:Dalai Lama på reinraid.jpg
Le dalaï-lama fut invité à faire une balade en traîneau.

Le Modèle:Date, le dalaï-lama a reçu le prix Nobel de la paix, l'année du Modèle:30e de son exil, début de sa résistance religieuse et politique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Egil Aarvik, Award Ceremony Speech, Fondation Nobel, 1989.</ref>. Le président du comité Nobel norvégien a dit que la récompense était « en partie un hommage à la mémoire du Mahatma Gandhi ». Le comité a reconnu ses efforts dans « la lutte pour la libération du Tibet et les efforts pour une résolution pacifique au lieu d'utiliser la violence »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans son discours d'acceptation, le récipiendaire a critiqué la Chine pour l'utilisation de la force armée contre les manifestants étudiants pendant les manifestations de la place Tian'anmen de 1989. Il a déclaré cependant que leurs efforts n'étaient pas vains. Son discours s'est focalisé sur l'importance de l'usage continu de la non-violence et son désir de maintenir un dialogue avec la Chine pour essayer de résoudre la situation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Cette reconnaissance marqua le début d’une prise de conscience internationale de l’urgence d’une solution pacifique pour le Tibet. L'attribution du prix Nobel de la paix au dalaï-lama a aussi constitué un important encouragement pour le peuple tibétain, comme l'atteste le témoignage d'une des rares touristes présents à Lhassa<ref>Pierre-Antoine Donnet Tibet mort ou vif, Édition Gallimard; 1990: Nouv. éd. augm 1993, Modèle:ISBN, Modèle:P., : Modèle:Citation</ref> du fait que le Tibet, qui avait connu des troubles en 1989, était alors sous la loi martiale décrétée le Modèle:Date- par Hu Jintao<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sheila Rule, Dalai Lama Wins the Nobel Peace Prize, 6 octobre 1989.</ref>.

Discours du dalaï-lama

Le Modèle:Date à Washington, le dalaï-lama proposa un Plan de paix en cinq points pour le Tibet. Il le reformulera le Modèle:Date au Parlement européen de Strasbourg, officialisant ainsi une proposition de négociation, qui, il l'espérait, servirait de base pour la résolution de la question du Tibet. Il déclara : « Ma proposition, qui a été ensuite connue sous le nom « d'approche de la voie médiane » ou de « proposition de Strasbourg » consiste à envisager pour le Tibet une véritable autonomie dans le cadre de la république populaire de Chine. Il ne doit pas s'agir, cependant, de l'autonomie sur papier qui nous avait été imposée il y a cinquante ans dans l'accord en 17 points, mais d'une autonomie réelle, d'un Tibet qui s'autogouverne véritablement, avec des Tibétains pleinement responsables de leurs propres affaires intérieures, y compris l'éducation de leurs enfants, les questions religieuses, les questions culturelles, la protection de leur environnement délicat et précieux et l'économie locale. Pékin continuerait à assumer la responsabilité de la conduite des affaires étrangères et de la défense ».

En 2008, à Melbourne en Australie, le dalaï-lama a déclaré que la culture tibétaine pourrait « finir » en quinze ans si la RPC n'accorde pas au Tibet une autonomie réelle. Modèle:Citation Le dalaï-lama a aussi déclaré que de nombreux Tibétains ressentaient une frustration du fait de l'absence de progrès dans les discussions avec la Chine. Modèle:Citation, a-t-il déclaré<ref>Dalai Lama: Tibet culture could soon end, AP, reproduit sur Phayul.com, 8 juin 2008.</ref>.

En 2008, à l'occasion de la commémoration du soulèvement tibétain de 1959, le dalaï-lama a fermement dénoncé qu'au Tibet administré par la Chine : Modèle:Citation

Lors d'une visite au Japon en Modèle:Date-, le dalaï-lama a déclaré : Modèle:Citation

En parallèle de la session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève en Modèle:Date-, le dalaï-lama a participé avec Tawakkol Abdel-Salam Karman et Leila Alikarami à une table ronde de lauréats du prix Nobel à l'Institut de hautes études internationales et du développement, organisée par les ambassades des États-Unis et du Canada. Il a annoncé un projet pour une éducation « plus globale » pour un monde plus compatissant afin que la suite du XXIe siècle « devienne celui de la paix »<ref>Le dalaï-lama appelle à Genève à réformer l'éducation, 24 heures, 11 mars 2016.</ref>,<ref>La Chine a voulu annuler une conférence avec le dalaï-lama à Genève, RTS, 11 mars 2016.</ref>.

Avenir du Tibet

Fichier:14th Dalai Lama.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama visitant un village d'enfants tibétains à Dharamsala, 1993.
Fichier:Tenzin Gyatso, 14th Dalai Lama with Keith Ellison2.jpg
Tenzin Gyatso et le représentant américain Keith Ellison, en 2011.

L'attribution au dalaï-lama du prix Nobel de la Paix en 1989 Modèle:Citation a reçu un écho important, où sa persévérance est remarquée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, Terror in Tibet: The Ongoing Tiananmen. The Dalai Lama leads a struggle for independence from a 700-year-old Chinese occupation, Harvard Political Review, Vol 17, N 4 : mai 1990, p. 10 : Modèle:Citation étrangère</ref>. Depuis son départ en exil en 1959, le gouvernement chinois le qualifie d'indépendantiste, et demande la reconnaissance de l'appartenance du Tibet à la Chine<ref>La chronologie des relations entre le dalaï-lama et la Chine.</ref>. Pourtant, en 1973, il a abandonné l'idée de l'indépendance du Tibet, pour demander une autonomie réelle du Tibet historique (incluant le Ü-Tsang, l'Amdo et le Kham) au sein de la république populaire de Chine, en se basant sur la constitution chinoise<ref>La chronologie des relations entre le dalaï-lama et la Chine, Modèle:Citation</ref>. Le dalaï-lama souhaite discuter du futur statut du Tibet historique, tandis que le gouvernement chinois exige la reconnaissance de l'appartenance du Tibet à la Chine, en préalable à toute négociation. Sur ce point, le dalaï-lama a officialisé depuis 1979 qu'il ne souhaite pas séparer le Tibet de la Chine, et cherche une autonomie réelle de l'ensemble du Tibet au sein de la république populaire de Chine<ref>[[s:Message du dalaï-lama à l’occasion du 48e anniversaire du soulèvement de Lhassa|Message à l’occasion du Modèle:48e du soulèvement de Lhassa]].</ref>.

Si des discussions entre des émissaires du dalaï-lama, Lodi Gyari Rinpoché et Kelsang Gyaltsen, et des représentants du gouvernement chinois ont débuté en 2002, aucune négociation directe entre le dalaï-lama, son gouvernement tibétain en exil et le gouvernement chinois n'a encore débuté<ref>Discussions des émissaires du dalaï-lama avec la Chine.</ref>.

Le Modèle:17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje, qui s'est évadé du Tibet à la veille de l'an 2000, arriva en Inde alors que le Modèle:14e dalaï-lama annonça qu'il prenait sa retraite en tant que chef du gouvernement tibétain en exil<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter Popham, « A change at the top », The Independent, 19 mai 2007.</ref>. Interrogé en Modèle:Date- sur la possibilité qu’il puisse succéder au dalaï-lama, Orgyen Trinley Dorjé a déclaré : Modèle:Citation ajoutant : Modèle:Citation

Le Modèle:Date, le dalaï-lama demanda à la Suisse d'organiser des entretiens entre les Tibétains et le gouvernement chinois, la présidente de la confédération Micheline Calmy-Rey ayant demandé en mars à la Chine d'ouvrir un dialogue avec le dalaï-lama<ref>« Tibet : le dalaï-lama demande la médiation de la Suisse », août 2007.</ref>. Le dalaï-lama a déclaré à plusieurs reprises, et notamment en Modèle:Date-, que le temps viendra où le problème du Tibet sera résolu de façon pacifique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Time will come for Tibet issue to be resolved, Dalai Lama tells Tibetans », 2008, Phayul.com.</ref>.

À l'approche du Modèle:50e du soulèvement tibétain, la Chine ferme le Tibet aux touristes et aux journalistes étrangers<ref>« Chine : le Tibet fermé aux étrangers, selon des sources touristiques ».</ref>. Le dalaï-lama déclare que Modèle:Citation suggérant que la Chine a l'intention de Modèle:Citation Le Modèle:Date-, le dalaï-lama déclare : Modèle:Citation

En Modèle:Date-, à la suite d'une demande du dalaï-lama, une équipe de chercheurs canadiens découvre que son ordinateur et près de 1 300 autres de son organisation, mais aussi d'agences gouvernementales de nombreux pays, sont piratés lors d'une opération de cyberespionnage dénommée GhostNet basée en Chine, mais rien ne permet de lier ce type d'attaque au gouvernement chinois<ref>« Espionnage à partir de la Chine du dalaï-lama », Nouvelobs.com, 29 mars 2009.</ref>.

Relations internationales

Relations diplomatiques compliquées

Modèle:Voir aussi

Fichier:Dalai Lama en Prins Bernhard (1973).jpg
Le dalaï-lama et le prince Bernhard des Pays-Bas au palais de Soestdijk le 9 octobre 1973.
Fichier:President Barack Obama greets His Holiness the Dalai Lama (27591124962).jpg
Le Modèle:Date-, Barack Obama rencontre le Modèle:14e dalaï-lama à l'entrée de la Map Room à la Maison-Blanche.

Selon le Lonely Planet, les gouvernements étrangers qui reçoivent le dalaï-lama font attention à ne le recevoir qu'en tant que chef spirituel et non en tant que chef d'un gouvernement en exil<ref>Bradley Mayhew, Michael Kohn, Tibet, 2005, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Pour le sinologue Willem van Kemenade, le dalaï-lama est certes un dirigeant religieux de premier plan, mais seulement de six millions de bouddhistes et s'il mérite le respect, il n'en est pas pour autant chef d'État<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Willem van Kemenade, Don't let Tibet issue derail EU-China relations, Clingendael Netherlands Institute of International Relations : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Réfugié en Inde en avril 1959, le dalaï-lama est reçu par le Premier ministre Nehru et le socialiste indien George Fernandes<ref name="Jean-Paul Ribes" />.

Pour le président du Comité de soutien au peuple tibétain, Jean-Paul Ribes, jusqu'à la fin des années 1970, les autorités chinoises qui présentaient le dalaï-lama comme un « dangereux séparatiste » réussirent à dissuader la plupart des gouvernements de le contacter<ref name="Jean-Paul Ribes"/>.

À l'automne 1967, le dalaï-lama commence ses voyages hors de l'Inde par le Japon puis la Thaïlande. Il visite l'Europe en 1973 en commençant par rencontrer Paul VI au Vatican, puis la Suisse, Modèle:1er pays occidental à recevoir des réfugiés tibétains, les Pays-Bas, la Scandinavie puis le Royaume-Uni qui conserve des liens avec le Tibet. En 1979, il se rend aux États-Unis. Dans les années 1980, ses voyages deviennent plus nombreux. Il s'implique dans le dialogue interreligieux en développement et rencontre Jean-Paul II en 1980, 1982, 1986, 1988... l’archevêque de Canterbury Robert Runcie en 1981 avec qui il reste lié et des rabbins. Il rencontre des hommes politiques, discrètement à cette période, ou des parlementaires plus libres vis-à-vis du gouvernement chinois. Son influence internationale augmente entre 1987 et 1990 en relation avec les soulèvements au Tibet entre 1987 et 1989 sévèrement réprimés par la Chine. Le Congrès des États-Unis l'invite, occasion où il exposera son plan de paix en cinq points pour le Tibet visant notamment à faire du Tibet une zone démilitarisée et une réserve écologique. Il est reçu au Parlement européen en 1988. La répression des manifestations de la place Tian'anmen en 1989 est déterminante. Il résulte de cette succession sa consécration par le prix Nobel de la paix où il exposera de nouveau son projet politique et développera son idée de responsabilité universelle. Les gouvernements vont alors accepter de le rencontrer. Václav Havel en 1990 à Prague est le premier chef d'État occidental à le recevoir, première personnalité étrangère qu'il invitait<ref name="Jean-Paul Ribes" />. George Bush le reçoit à la Maison-Blanche en 1991, alors que le Sénat américain vote une Résolution sur le « Tibet illégalement occupé » reconnaissant le Kashag et le dalaï-lama comme « représentant authentique du peuple tibétain ». Puis, c'est Moscou, encore capitale de l'URSS, Londres et John Major, et le président lituanien<ref name="Liogier227"/>. Il est invité à Rio et prononce un discours le Modèle:Date- à la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Address at Rio Earth Summit.</ref> et le Modèle:Date- sous l'égide de cette Conférence, à la « Rencontre mondiale des parlements et leaders spirituels ». En 1993, il est de nouveau à la Maison-Blanche et rencontre Bill Clinton et Al Gore, et Lech Wałęsa. En 1993, à la conférence de l'ONU sur les droits de l'homme à Vienne, il se voit refuser l'accès à l'immeuble principal, la Chine tentant de le faire taire. Mais les ONG protestent et il prononce son discours sous la tente d'Amnesty Internationale. La France lui accorde pour la première fois un visa en 1982 et Jacques Chirac le reçoit en tant que maire de Paris. Il rencontre discrètement Bernard Kouchner. En 1990, il est reçu officiellement par Claude Evin, puis à nouveau Kouchner et Jack Lang, puis il visite le Quai d'Orsay et inaugure le Groupe d'études sur la question du Tibet, suivi de celle en 1991 de la Maison du Tibet, en présence de Micheline Chaban-Delmas et de Danielle Mitterrand. Il revient en 1993, 1997, 1998, 2000 et 2003<ref name="Liogier227">Raphaël Liogier, Modèle:Opcit, p. 227-232.</ref>.

Fichier:Bush, Byrd and Pelosi awarding the Dalai Lama.jpg
Le Modèle:Date, le Modèle:14e dalaï-lama reçoit la médaille d'or du Congrès.

En 2007, il reçoit la Médaille d'or du Congrès, la plus haute distinction civile américaine<ref>Modèle:Article.</ref>.

À défaut d'un siège de chef d'État, son statut moral international lui permit d'ouvrir les portes fermées jusque-là<ref name="Jean-Paul Ribes">Jean-Paul Ribes, postface, in Le Dernier Dalaï-Lama ?, Michael H. Goodman, Éditions Claire Lumière, 1993, Modèle:ISBN.</ref>.

Selon des statistiques établies par Robert Barnett, de 2000 à 2014, le nombre d'entrevues entre le dalaï-lama et les présidents de pays a décru de façon considérable (de neuf en 2000 à une en 2014), de même que le nombre d'entrevues avec des ministres des affaires étrangères (de quatre en 2000 à une en 2014)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibet in China's Diplomacy: The Implications of the Trojan Horse Hypothesis, mémo observatoire Chine 2016 / 2017, ASIA CENTRE / DGRIS : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Selon la journaliste Modèle:Lien, en 2014, Xi Jinping a accepté de rencontrer à New Delhi le dalaï-lama à sa demande, mais l'Inde s'est opposée à cette rencontre<ref>Tenzin Dharpo, Xi Jinping agreed to meet the Dalai Lama, reveals book by noted Indian journalist, Phayul.com, 15 mai 2019.</ref>. La révélation a été commentée par Amitabh Mathur, un ancien haut responsable des services de renseignement indiens ayant servi de conseiller auprès du gouvernement pour les affaires tibétaines<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tenzin Dharpo, India may have exercised legitimate concern in preventing Dalai Lama-Xi Jinping meet: Ex intelligence official, Phayul.com, 21 mai 2019</ref>. Toutefois, elle a été démentie par Chime Rigzin Chhoekyapa du bureau du dalaï-lama<ref>Le dalaï lama dément que l'Inde ait empêché une rencontre avec Xi Jinping à New Delhi, Le Figaro, 21 mai 2019</ref>,<ref>No meeting was agreed upon between the Dalai Lama and Xi-Jinping in 2014: Dalai Lama's Office.</ref>.

Influence

Fichier:DalaiLamaRichardGere.jpg
Richard Gere reçoit un khata des mains du Modèle:14e dalaï-lama au Capitole (bâtiment du Congrès des États-Unis).

Le groupe de hip-hop new-yorkais les Beastie Boys, des vedettes d’Hollywood dont Richard Gere, Harrison Ford et sa femme Melissa Mathison, Alec Baldwin, Carmen Electra, Barbra Streisand, Todd Oldham, Oliver Stone, Sharon Stone, Willem Dafoe, Dennis Quaid, Meg Ryan, Steven Seagal, et Goldie Hawn se sont exprimées pour soutenir le dalaï-lama et la cause tibétaine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien archive.</ref>.

À cinq reprises, en 2003, 2004, 2005, 2008 et 2010, le dalaï-lama a fait partie du Time 100, classement des Modèle:Nb les plus influentes au monde établi par le magazine Time<ref>Pico Iyer, Dalai Lama, Time, 26 avril 2004.</ref>,<ref>Richard GereThe Dalai Lama, He Belongs to the World, Time, 18 avril 2005.</ref>,<ref name="Deepak Chopra" />. Le Time le classe premier en 2008<ref name="Deepak Chopra">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Deepak Chopra, "Dalai Lama", Time, 30 avril 2009.</ref>.

Le dalaï-lama est en tête de la liste des Modèle:Nb les plus influentes spirituellement dans le monde 2016 (comme en 2012 Modèle:Lien)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, His Holiness the Dalai Lama of Tibet tops 2016 Spiritual 100 list, 23 février 2016, Tibet Post International.</ref>.

Dialogue avec des scientifiques

Fichier:Ursula Goodenough with Dalai Lama, India.jpg
Ursula Goodenough à Dharamsala, en Inde, avec le Modèle:14e dalaï-lama.

Le Modèle:Date-, le dalaï-lama visite le CERN à Genève et discute avec John Bell<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jeremy Bernstein, Quantum Leaps, p. 28-30.</ref>.

Le dalaï-lama noue une collaboration avec Francisco Varela et R. Adam Engle, qui donne lieu à une série d'échanges avec des scientifiques sous l'égide du Mind and Life Institute, association à but non lucratif créé en 1990 qui s'attache à explorer la relation de la science et du bouddhisme comme méthodologies dans la compréhension de la nature de réalité<ref>Voir « Appendix: a History of the Mind and Life Institute », in Buddhism & Science: breaking new ground, sous la direction de B. Alan Wallace, Columbia University Press, 2003, Modèle:P..</ref>.

Une conférence à laquelle il participe est annoncée pour Modèle:Date- à Bruxelles en Belgique<ref>CONFÉRENCE AVEC LE DALAI LAMA SEPT.2016.</ref>.

Dialogue avec des représentants d'associations

Le Modèle:Date-, il reçoit en audience des membres d'Assistance médicale toit du monde dont son fondateur Yves Lhomelet et des cinéastes indépendants<ref>Entretien avec le Dalaï Lama - Assistance Médicale Toit du Monde, juin 1996</ref>.

Soutien et assistance de la CIA durant les années 1960

Modèle:Article détaillé Selon des documents officiels américains rendus publics en 1998, la CIA poursuivit en 1964 son soutien actif aux mouvements tibétains (en particulier « l'entourage du dalaï-lama » et la guérilla tibétaine) et à l'organisation d'opérations de renseignement à l'intérieur du Tibet<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Foreign Relations of the United States 1964-1968 Volume XXX China Departement of State Washington, DC.</ref>. L'agence déclare soutenir la création à New York et à Genève de bureaux destinés à servir de représentations non officielles au dalaï-lama et à maintenir le concept d'une identité politique tibétaine, celui de New York ayant pour but de travailler en étroite collaboration avec les délégations de différents pays soutenant les Tibétains aux Nations unies<ref>Foreign Relations of the United States 1964-1968 Volume XXX China Departement of State Washington, DC, Modèle:Opcit : Modèle:Citation étrangère</ref>. Selon des documents déconfidentialisés en 1998, dans les années 1960, les services de renseignement américains versaient annuellement au mouvement tibétain en exil Modèle:Nb de dollars, dont une subvention annuelle Modèle:Unité pour le Modèle:14e<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jim Mann, « CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in '60s, Files Show », The Los Angeles Times, 15 septembre 1998.</ref>,<ref name="Libé98">« Le dalaï-lama a été financé par la CIA », Libération, 16 septembre 1998.</ref> ou Modèle:Nombre par mois<ref>Chih-yu Shih, Yu-Wen Chen, Tibetan Studies in Comparative Perspective, Modèle:P..</ref>. Ces documents montrent que l'aide directe de la CIA, commencée à la fin des années 1950, a continué jusqu'au début des années 1970<ref name="cia1964" />. Le versement de Modèle:Nombre mensuels au dalaï-lama cessa en 1974<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jonathan Mirsky, « Tibet : the CIA's Cancelled War », The New York Review of Books, 9 avril 2013 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Peu de temps après, le gouvernement du dalaï-lama démentait que le dirigeant tibétain ait profité personnellement de cette subvention annuelle de Modèle:Unité, précisant qu'elle avait été dépensée pour fonder les Bureaux du Tibet de Genève et de New York<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « World News Briefs; Dalai Lama Group Says It Got Money From C.I.A.».</ref>. Lodi Gyari, représentant du dalaï-lama à Washington, déclare pour sa part ne pas avoir eu connaissance de cette subvention et de la façon dont elle avait été dépensée. Sur le soutien de la CIA aux Tibétains, il déclare : Modèle:Citation

À partir de 1957, deux des frères aînés du dalaï-lama, Thubten Jigme Norbu et Gyalo Thondup, ont travaillé pour la CIA et la guérilla indépendantiste tibétaine<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>Modèle:Article : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Carisse Busquet affirme que le dalaï-lama n'était pas au courant<ref name="Dalai lama, Carisse Busquet"/>. De même, Mary Craig indique que quand le dalaï-lama rencontra ses deux frères en Inde en 1957, il n'était pas informé de leurs contacts avec la CIA<ref>Mary Craig, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Pourtant, selon une brève du journal Libération, celui-ci a reconnu dans son autobiographie, Au loin la liberté, parue en 1990, que ses frères étaient entrés en contact avec la CIA en 1956, avant la révolte avortée de 1959 contre Pékin<ref name="Libé98" />. Ce n'est qu'au début des années 1960<ref>John Kenneth Knaus, Orphans of the Cold War: America and the Tibetan Struggle for Survival, 1999, Modèle:P..</ref> que Gyalo Thondup aurait informé le dalaï-lama des grandes lignes du soutien apporté par l'agence américaine. Pour sa part, le dalaï-lama déclara, dans Au loin la liberté : Modèle:Citation<ref name="Dalai lama, Carisse Busquet">Dalai lama, Carisse Busquet, La Sagesse du cœur. Le Dalaï-Lama par lui-même, Le Seuil, 2015, 288Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>.

Relations avec les lauréats du prix Nobel de la paix

Après l'arrestation de Nelson Mandela, Walter Sisulu et Govan Mbeki le Modèle:Date-, le dalaï-lama signa avec 143 autres personnalités une pétition internationale appelant la communauté internationale à dénoncer non seulement les arrestations, mais les législations de l'apartheid<ref name="Thembinkosi Lehloesa">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thembinkosi Lehloesa, Roots, Xlibris Corporation, 2011, Modèle:ISBN, p. 119.</ref>.

Selon Robert Thurman, le dalaï-lama fut en contact avec Nelson Mandela à l'époque de la chute du mur de Berlin en Modèle:Date-, incitant ce dernier à orienter le Congrès national africain Modèle:Incise<ref name="Robert Thurman">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert Thurman, Why the Dalai Lama Matters: His Act of Truth as the Solution for China, Tibet, and the World, Simon and Schuster, 2008 Modèle:ISBN, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Libéré de prison en 1990 et élu premier président noir d'Afrique du Sud, Mandela rencontra le Modèle:14e dalaï-lama en 1996 puis, après s'être retiré de la vie politique, en 2004<ref>Robert A. F. Thurman, Modèle:Opcit Modèle:P. et Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Follow spirit of Mandela, says His Holiness the Dalai Lama in tribute, tibet.net, December 14, 2013.</ref>.

Invité en 2009 par Nelson Mandela et Frederik de Klerk pour s'exprimer sur la paix, l'harmonie et le rôle du football dans le monde à l'occasion d'une conférence de la Coupe du monde de football de 2010, le dalaï-lama se vit toutefois refuser un visa, ce qui mena à l'annulation de la conférence<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sebastien Berger, Mandela fury over South Africa's ban on Dalai Lama, The Telegraph, 24 mars 2009.</ref>. Un second visa ayant été refusé au dalaï-lama en Modèle:Date- pour les 80 ans de Desmond Tutu, le président Jacob Zuma fut accusé d'avoir cédé aux pressions de la Chine<ref name="Belga2013">Le dalaï lama n'ira pas aux obsèques de Nelson Mandela, Belga, 8 décembre 2013.</ref>. En décembre 2015, les autorités chinoises admirent pour la première fois que Pékin était opposé aux visites du dalaï-lama en Afrique du Sud, l'accusant de représenter une menace à la Modèle:Lien<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Philani Mazibuko, Dalai Lama ‘threat to China, SA’, Modèle:Lien, 28 décembre 2015.</ref>.

En Modèle:Date-, huit lauréats du prix Nobel de la paix, fondatrices de Modèle:Lien ou membres de la fondation PeaceJam, ont signé une déclaration remise au dalaï-lama en Inde, exhortant le gouvernement chinois à prendre des mesures immédiates et constructives pour résoudre le statut du Tibet et mettre fin à une politique oppressive, qui, affirment-ils, continue à marginaliser et appauvrir les Tibétains sur leur propre terre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nobel Peace laureates honour Dalai Lama and Tibetan people, Phayul.com, 27 octobre 2009.</ref>. En plus de ces 3 lauréats du Nobel, Desmond Tutu, Adolfo Pérez Esquivel, Rigoberta Menchu Tum, Betty Williams, Wangari Maathai ont aussi signé cette déclaration<ref>Modèle:Lien brisé, site Thank You Tibet.</ref>.

Le dalaï-lama a salué la libération de Aung San Suu Kyi par le régime birman. Il a rencontré la lauréate du prix Nobel de la paix une première fois le Modèle:Date- à Londres<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Meeting of global icons: The Dalai Lama meets Suu Kyi on her birthday, Phayul.com, 20 juin 2012.</ref> et une seconde fois en République tchèque. Il lui écrit une lettre en Modèle:Date- où il dit être « profondément attristé » et rester « très préoccupé » par les violences infligées aux musulmans en Birmanie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, il l'appelle à nouveau à agir en tant que prix Nobel de la paix, déclarant qu'il ne « suffit pas » d’envisager d'aider les Rohingyas et que l'humanité souffre d'un manque de compassion pour autrui<ref>Le Dalaï Lama critique le silence d'Aung San Suu Kyi sur les Rohingyas, RFI, 28 mai 2015.</ref>,<ref>Rohingyas: le dalaï lama appelle à agir, Le Figaro, 28 mai 2015.</ref>.

Relations avec les dissidents chinois

Fichier:中国民主党主席 刘东星6.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama en 2012 avec des membres du Parti démocrate chinois.

À diverses reprises, le Modèle:14e dalaï-lama a rencontré des dissidents chinois : le politologue Yan Jiaqi (en 1989 et 2009)<ref>Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Édition Gallimard; 1990: Nouv. éd. augm 1993, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref>Frédéric Koller, Modèle:Lien web, Le Temps, 7 août 2009.</ref>, l’astrophysicien Fang Lizhi (en 1991)<ref>Pierre-Antoine Donnet, Guy Privat, Jean-Paul Ribes, Tibet: des journalistes témoignent, L'Harmattan, 1992, Modèle:ISBN, p. 10.</ref>, le militant des droits de l’homme Wei Jingsheng (en 2008)<ref>Cai Chongguo, Le dalaï-lama a rencontré les dissidents chinois à Nantes, caichongguo.blog.lemonde.fr.</ref> et l’écrivain Wang Lixiong, les militants des droits de l’homme Teng Biao et Jiang Tianyong (en 2011)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama film aims to counter Chinese propaganda.</ref>.

Relations avec le peuple indien

En marge d’une conférence à l'Institut indien de management d'Ahmedabad en Modèle:Date-, le dalaï-lama a déclaré à la communauté tibétaine de la région du Gujarat et du Rajasthan : Modèle:Citation, ajoutant : Modèle:Citation

Les services de renseignement indiens sous le gouvernement de Narendra Modi ont cherché à l'espionner à partir de 2017 en piratant les téléphones d’une vingtaine de militants, responsables politiques et religieux tibétains figurant par ses proches<ref>Modèle:Article</ref>.

Le dalaï-lama et la république populaire de Chine

Politique de la « voie médiane » vis-à-vis de la Chine

Modèle:Article détaillé

Entre 1979 et 1987, avec l'accord des autorités chinoises, il a envoyé cinq missions au Tibet pour renouer le dialogue avec la Chine<ref name="Jean-Paul Ribes" />.

Le dalaï-lama a proposé aux Tibétains une voie intermédiaire, dite voie médiane, entre la situation actuelle du Tibet sous domination chinoise et l'indépendance. Il s'agit d'une politique modérée visant une réelle autonomie pour tous les Tibétains dans les trois provinces traditionnelles du Tibet, dans le cadre de la RPC<ref>La politique de la "Voie Médiane".</ref>. Du fait des graves problèmes survenus au Tibet en 2008, en Modèle:Date-, le dalaï-lama a appelé le Parlement tibétain en exil et le Kashag (le Cabinet ministériel) à organiser une réunion urgente sur le Tibet, comme l’autorise l'article 59 de la Constitution du Tibet. Le Premier ministre tibétain, le professeur Samdhong Rinpoché, à qui l’on demandait si la réunion pouvait influer sur la demande actuelle d'autonomie réelle du Tibet, a dit qu'il ne le pense pas : Modèle:Citation Le Modèle:Date-, dans son message à l’occasion du Modèle:50e du soulèvement de Lhassa, le dalaï-lama affirme que le résultat de cette réunion a montré que la majorité des Tibétains sont favorables à la Voie Médiane visant une autonomie pour tous les Tibétains<ref>[[:s:Message du dalaï-lama à l’occasion du 50e anniversaire du soulèvement de Lhassa|message à l’occasion du Modèle:50e du soulèvement de Lhassa]].</ref>.

Le dalaï-lama selon la RPC

Selon la RPC, par un télégramme envoyé le Modèle:Date-, le Modèle:14e dalaï-lama a formellement accepté, avec le gouvernement central et de la région du Tibet, l'accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet<ref name="asiaone 20080423-61290" />. Député du Tibet, il a participé à la première assemblée nationale populaire en 1954 et a été choisi comme chef du Tibet.

Depuis 1979, les dirigeants de la RPC ont toujours eu la même exigence à son égard : le dalaï-lama doit reconnaître que le Tibet fait partie intégrante de la Chine et renoncer à demander une autonomie qui ne serait pour eux qu'une indépendance déguisée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibet - Its Ownership and Human Rights Situation, 11-11-2004, Permanent Mission of the People's Republic of China to the United Nations Office at Geneva…, en part. le chapitre 'Tibetan Independance' Brooks No Discussion (Pas question de discuter de l'« Indépendance du Tibet »).</ref>. En novembre 2008, des représentants chinois ont déclaré : Modèle:Citation D'autres représentants ont aussi affirmé que Modèle:Citation<ref>Le gouvernement chinois demande au dalaï-lama de ne pas soutenir « l'indépendance du Tibet », Agence Chine nouvelle, 7 novembre 2008.</ref>.

Prédictions concernant la RPC

Fichier:DalaiLamaTaiSitu.jpg
Taï Sitou Rinpoché conférant une initiation de longue vie au dalaï-lama à Palpung Sherab Ling, 11 mai 2015.

En Modèle:Date-, lors d'une conférence, le dalaï-lama déclara qu'à son avis il y aurait des changements positifs en Chine dans les cinq à dix ans qui allaient suivre et qu'il pourrait y avoir bientôt des changements chez les dirigeants chinois<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama predicts big changes in China, Deseret News, 6 october 1989 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Dans un texte publié en Modèle:Date-, Guidelines for Future Tibet Policy, il affirme que les dirigeants chinois n'ont pas d'autre choix que de trouver une solution pacifique à la question du Tibet et que dans peu de temps ils se trouveront contraints de quitter celui-ci<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tenzin Gyatso, Guidelines for Future Tibet Policy (26 février 1992), savetibet.org : Modèle:Citation étrangère</ref>.

En Modèle:Date-, alors qu'il était dans la ville du Cap en Afrique du Sud pour assister à une réunion du Parlement mondial des religions, il prédit la fin du totalitarisme en Chine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama Predicts Change for China, The New York Times, 9 décembre 1999 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

En Modèle:Date-, dans un entretien avec le rédacteur en chef du journal thaïlandais The Nation, il a déclaré qu'il vivrait assez longtemps (jusqu'à 113 ans) pour voir le Tibet libre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Interview: Dalai Lama confident of living to 113 and seeing a free Tibet, The Nation, March 16, 2011 : Modèle:Citation étrangère</ref>. En 2019, il réitère avoir confiance de vivre jusqu'à 113 ans<ref>His Holiness reiterates confidence to live past 110 years.</ref>. En forme d'explication, il déclare : « Plus je vis longtemps, plus je pense à bénéficier aux autres et à atteindre moi-même le but le plus élevé. Afin de satisfaire les intérêts de soi et des autres, je génère la bodhicitta. Cette intention altruiste de servir les autres peut contribuer à la longévité. L'égoïsme n'est pas propice à vivre plus longtemps. Je suis déterminé à servir les 7 milliards d'êtres humains vivants aujourd'hui et une sorte d'avantage semble en découler. »<ref>Dalai Lama reiterates confidence to live beyond 113 years, 23 décembre 2019</ref>.

Mise en perspective

Les religieux et les aristocrates tibétains étaient, pour la plupart, opposés au communisme, du fait notamment de l'athéisme officiel du régime et de la collectivisation des terres entraînant la disparition du pouvoir des monastères et de l'aristocratie tibétaine, mais aussi des famines<ref>Tibet : un peuple en danger.</ref>, ce qui explique en partie les révoltes qui commencèrent vers 1956 dans le Kham et l'Amdo.

Une autre notion à prendre en considération : le PCC, en tant que parti unique, s'assimile à l'État chinois, à la RPC. Il en découle que toute organisation non intégrée à lui est anti-chinoise, d'où le terme récurrent de « forces anti-chinoises étrangères ».

L'accord en 17 points est un document signé par les représentants du Modèle:14e dalaï-lama et ceux de la RPC le Modèle:Date à Pékin. Cependant, cet accord fut dénoncé par le dalaï-lama et son gouvernement, car selon eux il fut signé par les Tibétains sous la contrainte<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The full story as revealed by the Tibetans and Chinese who were involved.</ref>.

Il faut cependant noter que l'accord en 17 points fut le premier document dans l'histoire tibétaine à décréter la souveraineté chinoise sur le Tibet, même s’il reconnaissait le droit au gouvernement du dalaï-lama de continuer à administrer le Tibet<ref name="Omni">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvyn Goldstein, Tibet, China and the United States: Reflections on the Tibet Question, 1995.</ref>.

Au début, le dalaï-lama était personnellement en faveur des réformes qui furent proposées par Mao Zedong pour moderniser le Tibet et était d'avis d'essayer d'atteindre un compromis opérationnel avec les Chinois. Il s’agissait notamment d’une campagne de « transformation socialiste de l'agriculture »<ref name="Melvyn C. Goldstein">Melvyn Goldstein, The snow lion and the dragon: China, Tibet, and the Dalai Lama, Modèle:P. et suivantes.</ref>.

Cependant, la manière avec laquelle la réforme fut appliquée, et en particulier son imposition par la force, entraînèrent une révolte de la population tibétaine. Vers 1955-56, la situation à l'intérieur du Tibet commença à se détériorer rapidement. Au sein du gouvernement chinois, les partisans de la ligne dure poussaient pour commencer à appliquer « la transformation socialiste » au Tibet. Dans le Kham (Est du Tibet historique), les Tibétains commencèrent à se rebeller<ref name="Melvyn C. Goldstein" />,<ref>Michel Peissel, Les Cavaliers du Kham. Guerre secrète au Tibet., Robert Laffont, Paris, 1973.</ref>. En effet, fin 1955, Li Jingquan, le secrétaire du Parti au Sichuan, commença les réformes dans les secteurs tibétains du Sichuan, le Kham. Le résultat de cette campagne fut désastreux pour le Tibet puisqu’il aboutit à une révolte majeure dans la région du Kham. Des réfugiés tibétains affluèrent au Tibet central et cette révolte déborda finalement sur le Tibet politique et fut un facteur majeur précipitant le soulèvement à Lhassa de 1959<ref name="Melvyn C. Goldstein" />.

Mao fit une dernière tentative pour sauver sa politique gradualiste en 1957 quand il réduisit le nombre de cadres Han et de troupes au Tibet et écrivit au dalaï-lama lui promettant que la Chine n'appliquerait pas les réformes socialistes sur les terres au Tibet pendant les six prochaines années. De plus, à la fin de cette période, Mao déclara qu'il remettrait encore les réformes à plus tard si les conditions n'étaient pas mûres<ref name="Melvyn C. Goldstein" />.

Cependant l'agitation au Tibet s’amplifia et, en Modèle:Date-, un soulèvement important eut lieu à Lhassa. Le dalaï-lama dut quitter le Tibet pour l'exil en Inde. Lors d'une déclaration de presse en Inde, le Modèle:Date-, le dalaï-lama dénonça l'accord en 17 points affirmant qu'il avait été signé sous la pression du gouvernement chinois. Il chercha un soutien international pour résoudre le conflit au Tibet. La question du Tibet apparut alors comme un problème international<ref name="Omni" />.

En Modèle:Date-, le dalaï-lama révèle avoir reçu des rapports du Tibet selon lesquels des agents chinois ont entraîné des femmes tibétaines dans le but de l’empoisonner. Il vit sous la protection d'un cordon de sécurité sur les conseils de la sécurité indienne<ref name="Dean Nelson" />.

Dans le Sichuan, en Modèle:Date-, à l'occasion du Modèle:78e du dalaï-lama, la police tire sur des moines tibétains dont 2 sont grièvement blessés<ref>La police chinoise tire sur des moines tibétains Tribune de Genève, 9 juillet 2013.</ref>.

Relations avec des représentants religieux

Fichier:Dalai Lama Zalmancolor300dpi.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama et le rabbin Modèle:Lien lors du dialogue judéo-bouddhiste à Dharamsala en Inde, le Modèle:Date-. Karma Gelek Yuthok est en arrière-plan.
Fichier:Dalai Lama with Tibetan Muslims.jpg
Le dalaï-lama rendant visite en 2012 à des Tibétains musulmans réfugiés au Cachemire indien, où se sont établis un grand nombre de Kachee ayant fui le Tibet après le soulèvement de 1959.
Fichier:Dalai Lama and Bishop Tutu. Carey Linde.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama et Desmond Tutu à Vancouver au Canada en 2004.
Fichier:Tiso Francis 2.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama avec Modèle:Lien.

Dialogue interreligieux

Le Modèle:Date-, à Modèle:Lien dans le Gujarat le dalaï-lama a inauguré une conférence interreligieuse appelée « Dialogue des religions et symphonie mondiales ». Convoquée par le prédicateur hindou Modèle:Lien, cette conférence explore Modèle:Citation, selon ce prédicateur<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama inaugurates 6-day world religions meet at Mahua.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama to inaugurate inter-faith conference.</ref>.

Le Modèle:Date-, il participe avec environ 10 autres chefs religieux à l'appel initié par l'institut interreligieux Elijah de Jérusalem<ref>Modèle:Lien web.</ref> pour que les gens se fassent des amis avec des fidèles de différentes confessions dans l'espoir que cela favorisera la compréhension mutuelle et apaisera les tensions dans le monde<ref>http://abcnews.go.com/International/wireStory/religious-leaders-join-online-friendship-appeal-48030310.</ref>.

Dialogue judéo-bouddhiste

Marc Lieberman aida à organiser une première rencontre en 1989 dans le New Jersey entre des rabbins et le dalaï-lama après que David Phillips de l'Modèle:Lien a rendu visite au dalaï-lama à Dharamsala, peu avant que le prix Nobel de la paix lui soit attribué<ref>Rodger Kamenetz, Le Juif dans le Lotus, p. 19-20.</ref>. Un dialogue juif-bouddhiste relaté dans Le Juif dans le Lotus par Rodger Kamenetz a eu lieu en Modèle:Date- à Dharamsala, havre du dalaï-lama en Inde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama Meets Madeleine Albright, AP, 25 avril 1997.</ref>.

Le dalaï-lama est le premier officiel à visiter le musée de l'Holocauste de Washington le Modèle:Date-. Entré avant l'ouverture au public, il y a médité. Lors de la cérémonie suivant cette visite et honorant le Tibet, Elie Wiesel déclara que s'il rendait grâce au Tibet d'être un pays croyant à la prière, les Tibétains « feraient mieux maintenant de tirer les amères leçons de ce que le XXe siècle nous a appris : les prières, seules, ne suffisent pas ». L’influence de ce message apparaît dans le discours du dalaï-lama au centre d'enseignement bouddhiste tibétain aux États-Unis prononcé en 1993 où il se félicite du développement de cette religion en occident, mais critique le fatalisme des bouddhistes occidentaux « à propos de l'histoire et des difficultés du Tibet » : « En tant que pratiquants bouddhistes, vous devez comprendre la nécessité de protéger le bouddhisme tibétain. Pour ce faire, la Terre, le pays physique, le Tibet est un enjeu crucial. il est peu probable que (la terre sacrée tibétaine) puisse survivre en tant qu'entité physique et spirituelle si sa réalité physique est écrasée sous le joug chinois. En ce sens, le soutien actif à la cause tibétaine n'est pas une simple affaire de politique, c'est le travail du dharma »<ref>Rodger Kamenetz, Le Juif dans le Lotus, p. 293, voir aussi Buddhism in Practice by H. H. the Dalai Lama, May 21, 1993.</ref>.

Rencontres avec le pape

Le Modèle:Date, le dalaï-lama a été reçu par le pape Paul VI au Vatican<ref>Address of the Holy Father Paul Vi to His Holiness the Dalai Lama.</ref>.

Il a rencontré le pape Jean-Paul II au Vatican en 1980, 1982, 1986, 1988 et 1990. Plus tard, le Modèle:Date, après une audience avec le pape, le dalaï-lama a déclaré lors de sa rencontre avec le président du Sénat italien Marcello Pera : « J'ai dit au pape mon admiration pour ce qu'il a fait pour la paix et l'harmonie religieuse dans le monde ».

Le Modèle:Date, il a rencontré le pape Benoît XVI dans le cadre d’une « rencontre privée, de courtoisie, aux contenus religieux »<ref>Benoît XVI reçoit le Dalaï-Lama.</ref>. Le Modèle:Date, Benoît XVI, qui devait le recevoir au Vatican<ref>Le pape recevra bientôt le dalaï-lama, 20min.ch, 31 octobre 2007.</ref>, annule l'entrevue sur l'insistance de la Chine<ref>Le pape ne recevra pas le dalaï-lama, rectifie le Vatican, 27 novembre 2007, reproduit sur sabyle.com : [3].</ref>,<ref>Le Courrier international, Le pape doit-il rencontrer le dalaï-lama ?, Gazeta Wyborcza, 27 novembre 2007.</ref>. Désolé, le dalaï-lama<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama says sorry he can't meet Pope, Reuters, 8 décembre 2007, reproduit sur Phayul.com.</ref> déclare que la Chine accroît sa pression au Tibet<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama: China Hardening on Tibet, AP, 14 décembre 2007, reproduit sur Phayul.com.</ref>.

Rencontres avec l’abbé Pierre

En 1991, l'abbé Pierre rencontra le dalaï-lama lors des journées interreligieuses pour la paix. Propriétaire, entre 1994 et 1998, de la vigne à Farinet, la plus petite vigne cadastrée du monde, créée par Jean-Louis Barrault, l'abbé Pierre offrit celle-ci au dalaï-lama en août 1999, à l'occasion d'une visite conjointe dans la commune suisse de Saillon<ref>Dalaï-Lama, Site web de Saillon.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} His Holiness the Dalai Lama to visit Switzerland Bestows Two Public Talks to the People of Geneva, Bureau du Tibet.</ref>.

Rencontres avec Eugen Drewermann

Le dalaï-lama et Eugen Drewermann ont dialogué lors de conférences publiques le Modèle:Date- et le Modèle:Date- à Zurich en Suisse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Matthias Beier, Eugen Drewermann: Die Biografie, p. 350.</ref>.

Rencontres avec Dalil Boubakeur

En 1997, favorisant le dialogue entre musulmans et bouddhistes, Dalil Boubakeur reçoit à la Grande Mosquée de Paris le dalaï-lama<ref>Dialogue avec l'Islam : le jeûne Invités : Docteur Boubakeur et Dominique Avron, Voix Bouddhistes, 14 janvier 2001.</ref> qu'il rencontrera plus d'une dizaine de fois<ref>Jean-Luc Barberi, Les réseaux de Dalil Boubakeur, L'Expansion, 01/09/2005.</ref>.

Rencontres avec Desmond Tutu

Le dalaï-lama rencontra son ami de longue date Desmond Tutu en 2004 lors d'une conférence organisée par Victor Chan à Vancouver, et ayant pour thème la paix et la réconciliation<ref>Pico Iyer, The Open Road: The Global Journey of the Fourteenth Dalai Lama.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Victor Chan, Modèle:Lien, 2013.</ref>.

Faute de visa, le dalaï-lama ne put se rendre aux célébrations des 80 ans de Desmond Tutu en Modèle:Date-. La justice sud-africaine qualifia d'illégal le retard dans la décision de délivrer ce visa. Desmond Tutu a rendu visite au dalaï-lama le Modèle:Date- à Dharamsala<ref>Affaire du visa du Dalaï Lama: les tergiversations de la diplomatie sud-africaine condamnées par la justice, RFI, 30 novembre 2012.</ref>.

Appels du Global Council of Indian Christians

En Modèle:Date-, le Global Council of Indian Christians a appelé le dalaï-lama à persuader les bouddhistes du Sri Lanka de poursuivre dans la voie de la paix et de la réconciliation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fears of mass suicide as Tamil Tigers face final defeat-GCIC pleads for Dalai Lama's intervention 17 avril 2009.</ref>.

En Modèle:Date-, le Global Council of Indian Christians (GCIC), une ONG d'obédience protestante qui milite contre les violences contre les chrétiens et qui craint une reproduction « bhoutanaise » des lois anti-conversion indiennes et des persécutions qui les ont accompagnées, a appelé le dalaï-lama à prendre position contre un projet de loi anti-conversion du gouvernement du Bhoutan, projet qui ne Modèle:Citation<ref>Un projet de loi anti-conversion inquiète les chrétiens du royaume himalayen (extrait du Bulletin EDA Modèle:N°), Églises d'Asie de l'Agence d'information des missions étrangères de Paris, 25 août 2010. D'après le site Églises d'Asie, le gouvernement bhoutanais, fin juillet 2010, a soumis au Parlement un projet de loi visant à interdire toute « utilisation de la contrainte ou d’une quelconque forme de séduction » dans le but de faire changer de religion un citoyen du pays. Cette loi punirait d’un à trois ans de prison les contrevenants. Cette proposition de loi s’appuie sur l’article 463 du code pénal bhoutanais qui déclare « coupable de prosélytisme [toute personne] ayant usé de coercition ou de tout autre moyen, afin de convertir un individu d’adhérer à une autre foi ou croyance que la sienne » (Kuensel, organe de presse du gouvernement, 9 juillet 2010).</ref>.

Relations avec Thich Quang Do, patriarche de l'Église bouddhiste unifiée du Viêt Nam

Le dalaï-lama lança plusieurs appels dans les années 1990 pour obtenir la libération du patriarche de l'Église bouddhiste unifiée du Vietnam (EBUV), Thich Quang Do, emprisonné à plusieurs reprises. Amnistié en 1998, Thich Quang Do en fut informé par Modèle:Lien, porte-parole de l’EBUV à Paris. En 2012, Thich Quang Do, fit parvenir depuis le monastère Zen Thanh Minh à Saïgon où il est en résidence surveillée une lettre au dalaï-lama exprimant sa solidarité avec les Tibétains dans leur combat, après des auto-immolations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé.</ref>,<ref>Bureau international d'information bouddhiste, Le leader bouddhiste Thich Quang Do envoie à sa sainteté le dalaï-lama et au peuple du Tibet un Message de Solidarité.</ref>.

Relations avec des chefs spirituels hindous

La visite du dalaï-lama à la Kumbh Mela à Allahabad en Modèle:Date- marqua le début de rencontres de deux grandes traditions spirituelles de l'Inde que sont le bouddhisme et l'hindouisme. Elle fut suivie d'interactions régulières privées et publiques avec nombre de chefs spirituels hindous tels que Ravi Shankar, Swami Prakasananda du Modèle:Lien, Modèle:Lien et Shivakumara Swamiji<ref name="Jamyang Dorjee">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jamyang Dorjee, Swami Vivekananda and the Dalai Lama: where two divine minds meet, Phayul.com, 6 janvier 2014.</ref>. Peu après le Modèle:Date, Ravi Shankar et le dalaï-lama participèrent à un colloque organisé par la Modèle:Lien de Calcutta, envoyant un message de paix<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama, Ravi Shankar send peace message, The Times of India, 19 septembre 2001.</ref>. En Modèle:Date-, ils participèrent tous deux aux célébrations du Guru Granth Sahib<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} KS Dhaliwal, Ravi Shankar, Dalai Lama bow before Granth, The Times of India, 2 septembre 2004.</ref>. En Modèle:Date-, avec Ravi Shankar, Baba Ramdev<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Spiritual Leaders Meet: (from l to r) Spiritual leader Sri Sri Ravi Shankar, Nobel laureate Dalai Lama, former President of India APJ Abdul Kalam and Baba Ramdev partaking at the launch of Global Foundation for Civilizational Harmony (India), in New Delhi on January 22, 2008.</ref> et l'ancien président de l'Inde A.P.J. Abdul Kalam, il participe à lancer Global Foundation for Civilisational Harmony qui vise à promouvoir la paix et l'harmonie dans le monde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Need for spiritual movement: Kalam, The Tribune, 22 janvier 2008.</ref>. En Modèle:Date-, avec Ravi Shankar, il consacra une statue du Bouddha à Gulbarga dans le Karnataka<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé, Tibetan Review, 21 janvier 2009.</ref>. Ravi Shankar rencontra pendant une heure le dalaï-lama en 2011 dans sa résidence de Dharamsala lors d'une visite de six jours qu'il effectua en Himachal Pradesh<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sri Sri Ravi Shankar visits Dalai Lama, Rediff.com, 27 mars 2011.</ref>. En Modèle:Date-, lors d'une visite à Coimbatore, le dalaï-lama dévoila une statue commémorative à l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Vivekananda qu'il admire et dont il se considère un héritier tentant de mettre en pratique son rêve d'harmonie interreligieuse dans le monde<ref name="Jamyang Dorjee"/>.

Relations avec d'autres composantes du bouddhisme tibétain

Fichier:14th Dalai Lama of Tibet and Bon Teacher Tenzin Namdak in 1978.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama rencontre Lopön Tenzin Namdak, chef religieux bön en 1978.
Fichier:DalaiLama0054 tiny.jpg
Le Modèle:14e dalaï-lama à Bodhgayâ en Inde en 2003 conférant l'enseignement du Kalachakra.

Relations avec le panchen-lama

Depuis le [[Lobsang Gyatso|Modèle:5e dalaï-lama]] (1617-1682), qui offrit le monastère de Tashilhunpo et le titre de panchen-lama à son professeur, Lobsang Chökyi Gyaltsen, il est convenu que le dalaï-lama et le panchen-lama participent chacun à l'identification du successeur de l'autre.

Après la mort le Modèle:Date du [[Choekyi Gyaltsen|Modèle:10e panchen-lama]], le dalaï-lama proposa au gouvernement de Pékin de dépêcher une délégation de hauts dignitaires religieux pour participer à la recherche de sa réincarnation, mais l’offre fut rejetée par la Chine. Le dalaï-lama organisa des recherches suivant les traditions tibétaines. En accord avec le choix de Chadrel Rinpoché au Tibet, le jeune Gedhun Choekyi Nyima, fils de nomades tibétains, fut sélectionné, et le Modèle:Date, cet enfant de six ans fut officiellement reconnu par le dalaï-lama comme étant le Modèle:11e panchen-lama. Cet enfant a été enlevé à l'âge de six ans et maintenu sous surveillance, Modèle:Citation, par le gouvernement chinois depuis le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, le gouvernement de la RPC, a désigné comme successeur du Modèle:10e panchen-lama, Gyancain Norbu, un enfant ayant, selon Gilles van Grasdorff, un lien de parenté avec Raidi, un membre du Parti communiste chinois qui était président du Comité permanent de l'Assemblée populaire de la Région autonome du Tibet à cette époque<ref>Gilles Van Grasdorff, Panchen-lama, otage de Pékin, Ramsay, 1999, Modèle:ISBN.</ref>.

Relations avec le karmapa

Le Modèle:Date, le Modèle:14e dalaï-lama reconnut officiellement Orgyen Trinley Dorje comme Modèle:17e karmapa, dirigeant d'une école du bouddhisme tibétain. Le Modèle:Date, Orgyen Trinley Dorjé entreprit la traversée de l’Himalaya qui allait le mener jusqu’à la résidence du dalaï-lama à Dharamsala dans le nord de l'Inde<ref>The Karmapa's Great Escape, December 28, 1999 - January 5, 2000).</ref>.

Relations avec la tradition Jonang

La tradition Jonang, considérée comme la Modèle:5e du bouddhisme tibétain, a été reconnue par le Modèle:14e dalaï-lama, qui a désigné comme son représentant l'actuel Bogdo Gegen, Jampal Namdol Chokye Gyaltsen, âgé d'une soixantaine d'années, né à Lhassa. Identifié comme réincarnation du Modèle:8e Jebtsundamba à l'âge de quatre ans, il s'est enfui à Dharamsala (Inde) en 1959.

Dénonciation du culte bouddhiste tibétain de Dordjé Shougdèn

Modèle:Article détaillé Dordjé Shougdèn, une déité du bouddhisme tibétain, est considéré comme un bouddha par ses adeptes qui seraient 100 000 dans le monde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} "Foot Soldiers" Deepak Thapa, "It's Dalai Lama vs Shugden", south-asia.com :Modèle:Citation étrangère.</ref>. Le dalaï-lama lui-même, sous l'influence de son premier précepteur, Trijang Rinpoché, s'était engagé dans la pratique de Dorjé Shougdèn, mais commença à la rejeter en 1976<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mickey Spiegel, Case of Tenzin Delek, p. 44.</ref>, accusant en 1996 les pratiquants de Shougdèn de vénérer un esprit constituant une menace pour le bien et la cause du Tibet<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Loralie Froman, Modèle:Lien brisé, JINN Magazine Modèle:Lien, 5 mai 1998 : Modèle:Citation étrangère</ref>. En 1997, Lobsang Gyatso et deux de ses étudiants furent assassinés dans le monastère de Namgyal du dalaï-lama. La police indienne attribua les faits à des pratiquants de la secte Dorjé Shougdèn sans que ces allégations n'aient pu être prouvées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Murder In A Monastery, Newsweek, 5/4/97 "Now Indian police believe the murders were committed by an obscure Buddhist sect that takes its name and inspiration from a minor but ferocious Tibetan deity: the Dorje Shugden.".</ref>. Le Modèle:Date-, il aurait condamné cette pratique spirituelle lors d'un discours prononcé dans le sud de l'Inde. Envoyé spécial rapporte que le dalaï-lama aurait déclaré : Modèle:Citation Selon des journalistes, cette condamnation fait peser une menace de scission. Les adeptes, ostracisés par la communauté tibétaine émigrée, sont ouvertement accusés par des proches du dalaï-lama de soutien à la Chine et de trahir la cause tibétaine<ref name=france24>Capucine Henry et Nicolas Haque, Les démons du dalaï-lama. Une scission menace la communauté tibétaine bouddhiste en exil, France 24, 8 août 2008.</ref>. Le dalaï-lama, pour sa part, a affirmé que les institutions tibétaines en exil n'avaient pas expulsé les partisans de la pratique de Dordjé Shougdèn des camps de réfugiés en Inde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Term 'Greater Tibet' does not exist, Dalai Lama tells Chinese people, phayul.com, 2 août 2010.</ref>.

À l’occasion de déplacements du dalaï-lama, des membres de la Société des pratiquants de Shougdèn (Western Shugden Society ou WWS), manifestèrent en 2008 en Angleterre, aux États-Unis, en Australie, en France, en Allemagne, pour revendiquer la liberté de religion et protester contre l’expulsion de moines de monastères en Inde<ref>Western Shugden Society, Modèle:Lien brisé, site de la Western Shugden Society.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sowing Dissent and Undermining the Dalai Lama, site TibetInfoNet, 21 May 2008 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Les trois engagements du dalaï-lama

Le dalaï-lama déclare avoir trois engagements : la promotion des valeurs humaines, celle de l'harmonie entre religions, et celle de la cause tibétaine, dans un ordre de priorité qu'il explique être relié à ses qualités d'être humain pour les 6 milliards de personnes, de bouddhiste pour la moitié de la population religieuse, et de Tibétain, pour les 6 millions de ses compatriotes et les 100 millions d'êtres humains qui dépendent de l'environnement écologique et géographique du Tibet où se trouvent les sources de la plupart des fleuves d'Asie<ref>Entretien avec le dalaï-lama, L'humanité est ma priorité, La Revue de l'Inde, Modèle:N°, Spécial bouddhisme, 2006 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Claude Arpi, Interview with His Holiness the Dalai Lama, Tekchen Choling, Dharamsala, 6 mars 2006, in La Revue de l’Inde Modèle:N°, page 5.</ref>.

Critiques

Critiques à propos de l'apologie de la non-violence

Dans un essai publié en 2010 et intitulé Modèle:Langue, le professeur Barry Sautman s'interroge sur la représentation universelle du dalaï-lama sous les traits d'un apôtre de la non-violence. Il affirme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, Tibet studies in Australia, Hong Kong and Singapore, in Asian Ethnicity, Vol. 12, Issue 3, 2011, Special Issue: Tibetan Studies in Comparative Perspective, pp. 265-283, disponible sur le site du Griffith Asia Institute, Griffith University, Queensland, Australia, 37 p., en part. pp. 14-17 Modèle:Pdf : Modèle:Citation étrangère.</ref> que le dalaï-lama, tout en prônant la non-violence en général, a apporté son soutien à un certain nombre de guerres, surtout celles de l'Inde et des États-Unis, les deux principaux protecteurs des exilés tibétains<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Barry Sautman, "Vegetarian between Meals": The Dalai Lama, War, and Violence, Positions: east asia cultures critique 2010 18(1): 89-143, Duke University Press, extrait du résumé : Modèle:Citation étrangère. L'article dans sa totalité est consultable ici.</ref>.

Dans un article publié par le site d'information sur le Tibet World Tibet News, l'écrivain et militant politique Josh Schrei<ref>Modèle:Lien, Buddhist Ray, Inc., 1996, "Josh Schrei is a writer and political activist living in Santa Fe.".</ref> affirme que l’essai de Sautman est une diffamation. Josh Schrei qualifie Sautman d’apologiste, qui prend parti pour un occupant totalitaire, une position que lui-même n'envie pas<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Josh Schrei, Modèle:Lien archive, 26 avril 2010, World Tibet News : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Barry Sautman et Josh Schrei échangèrent par la suite des lettres adressées au site World Tibet News<ref>Letters: Sautman/Schrei Exchanges : Modèle:Lien archive, et Modèle:Lien archive, World Tibet News, 12 mai 2010.</ref>.

Maxime Vivas, dans le chapitre Modèle:Citation de son ouvrage Dalaï-lama : pas si zen, souligne des propos tenus par le dalaï-lama dans ses Mémoires publiées en 1962 : ce dernier, décrivant l'armée du Tibet avant son accession au pouvoir<ref>Dalaï-lama, Ma terre et mon peuple, 1963, Éditions John Didier, p. 80.</ref> écrit qu'elle avait une Modèle:Citation. Pour Maxime Vivas, Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Point de vue du dalaï-lama sur la guerre

Le dalaï-lama déclare sur son site officiel qu'il est profondément opposé à la guerre, sans pour autant recommander l'apaisement. Il reconnaît nécessaire de maintenir une position forte pour contrecarrer une agression injuste. Il cite l'exemple de la Seconde Guerre mondiale comme étant entièrement justifiée pour « sauver la civilisation » de la tyrannie de l'Allemagne nazie, à l'instar de Winston Churchill. Il pense aussi que la Guerre de Corée est justifiée, parce qu'elle a donné à la Corée du Sud la possibilité de développer graduellement la démocratie. Il précise cependant que l'on ne peut juger si un conflit était justifié pour des raisons morales qu'avec le recul. Il affirme ainsi que nous pouvons voir maintenant que durant la Guerre froide, le principe de dissuasion nucléaire avait une certaine valeur. Il ajoute néanmoins qu'il est très difficile d'évaluer ces questions avec précision, que la guerre est la violence et que la violence est imprévisible. Il conclut qu'il vaut mieux éviter la guerre si possible, et ne jamais présumer pouvoir connaître à l'avance si son issue sera avantageuse ou non<ref>Dalaï-lama, The Reality of War, site officiel du dalaï-lama.</ref>.

Critique au sujet des émeutes de Lhassa de 2008

Modèle:Article détaillé Selon l'agence Reuters, la Modèle:12e Samding Dorje Phagmo, seul tulkou femme d'État au Tibet et vice-présidente du Comité permanent du Parlement régional de la Région autonome du Tibet, a déclaré à l'agence Chine nouvelle fin Modèle:Date- à propos des émeutes de Lhassa en mars 2008 que Modèle:Citation

Cependant, le Modèle:Date- à Lhassa, des moines interrompirent le reportage de journalistes étrangers au temple de Jokhang qui rouvrait après 17 jours de fermeture, criant : Modèle:Citation, des images qui contredisaient la propagande officielle<ref>Sofia Stril-Rever, Le Dalaï Appel au monde, p. 303.</ref>.

Critiques de ses fréquentations

Dans les années 1980, Tenzin Gyatso déclare être « ami » de Shōkō Asahara<ref>Dalai Lama discusses subway attack, friendship with Asahara, BBC SWB, Kyodo News, 7 avril 1995 : « I consider him (Asahara) as my friend, but not necessarily a perfect one ».</ref>, gourou de Aum Shinrikyō, mouvement sectaire connu pour être responsable de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, et auquel il aurait, bien avant l'attentat, délivré des lettres de recommandation<ref>Siren et Gewang, Le XIVe Dalai Lama, Pékin, 1997, Modèle:P..</ref>,<ref>Michel Temman, L'âme d'Aum damnée au Japon, dans Libération, 2004.</ref>, ainsi qu'une mission de propager le bouddhisme au Japon : « Asahara a l'esprit d'un bouddha. Il a pour mission de rendre la vérité »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Daniel A. Metraux, Religious terrorism in Japan, Asian Survey, Vol. 35, No. 12, Dec., 1995.</ref>, et aurait reçu de l'argent du mouvement<ref name="Ind">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Walsh, The Dalai Lama: A very earthly representative, The Independent, 15 novembre 2010.</ref>. Le dalaï-lama conteste la demande de propager le bouddhisme au Japon, déclarant « ne lui avoir donné aucune mission spéciale »<ref>Aum Shinrikyo and Spiritual Emergency, Yoshiyuki Kogo, Peak-Experiences Among Japanese Youth, Journal of Humanistic Psychology, 1 octobre 2007, 47: 524-540 : « The Dalai Lama, however, recalls giving Asahara no special mission» [4].</ref>. Une photo de Shoko Asahara remercié par le dalaï-lama a été prise<ref>Christopher S. Queen, Engaged Buddhism in the West, Wisdom Publications Inc, 2012 Modèle:P..</ref>. Cette amitié a troublé plusieurs observateurs après les événements, comme Christopher Hitchens, ou encore Shiro Matsumoto, professeur de bouddhisme à Modèle:Lien<ref>REVIEW ARTICLE, After the Storm, Matsumoto Shirõ’s Transition from “Critical Buddhism” to “Critical Theology” : « One of the aspects of Tibetan Buddhism that disturbed Matsumoto was the unwitting but nevertheless troubling compliance he believed existed between AUM cult leader Asahara and the Dalai Lama several years prior to the infamous AUM subway poisonous gas attack.</ref>. Quelques jours après l'attentat, interviewé par Kyodo News, le dalaï-lama déclara que Asahara n'était en fait « qu’une connaissance plutôt que son disciple »<ref>Dalai Lama says Aum leader not his disciple, BBC SWB, Kyodo News, 7 avril 1995.</ref>. Le dalaï-lama a également fait amende honorable en déclarant que le fait d'avoir soutenu l’homme et son organisation montrait qu’il n’était « pas infaillible ni divin<ref name="Ind"/> », ni un « Bouddha vivant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Johnson, « Tragedy in Crimson: How the Dalai Lama Conquered the World But Lost the Battle with China », Nation Books, 2011, Modèle:P..</ref> ».

Selon Ian Reader, professeur d'études religieuses à l'université de Lancaster, le dalaï-lama a rencontré Shoko Asahara, comme nombre d'autres chefs religieux japonais, fut photographié avec lui, et l'a complimenté au travers de lettres officielles, ce qui fut utilisé par Aum Shinrikyo pour se construire une image d'une relation proche et d'approbation, ce que réfuta le dalaï-lama, indiquant que des actions violentes telles que celles dont Aum est accusé sont contraires aux enseignements bouddhistes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ian Reader, A Poisonous Cocktail?: Aum Shinrikyo's Path to Violence, Nordic Institute of Asian Studies, 1996, Modèle:ISBN.</ref>. Selon l'écrivain Patrick French, les détracteurs du dalaï-lama l'accusent d'avoir été lié à Shoko Asahara<ref>Patrick French, Tibet, Tibet : une histoire personnelle d'un pays perdu, 2003, Modèle:P..</ref>. Selon Thomas Heberer, professeur de science politique et des études asiatiques à l'université de Duisbourg et Essen, la propagande chinoise lia le dalaï-lama à Shoko Asahara dès 1995<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas Heberer, Old Tibet a Hell on Earth? The Myth of Tibet and Tibetans in Chinese Art and Propaganda, in Imagining Tibet : Modèle:Citation étrangère .</ref>.

Inaction sur les viols et l'exploitation des disciples par des membres du clergé bouddhique

Le dalaï-lama et Matthieu Ricard sont accusés par deux journalistes, auteurs du documentaire Bouddhisme, la loi du silence diffusé sur Arte et d'un livre éponyme publié chez JC Lattès en 2022, d'inaction par rapport aux abus de pouvoir et violences sexuelles de différents maître de son école. Le dalaï-lama aurait été informé en 1993 d'accusations de viols, de violences et d'exploitation portées contre certains de ses membres comme Sogyal Rinpoché, fondateur des centres Rigpa, proche du dalaï-lama et auteur du livre à succès, « Le Livre tibétain de la vie et de la mort »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Pourtant, en 1994 lors d'une conférence pour les enseignants bouddhistes occidentaux où la question fut abordé, le Modèle:14e dalaï-lama conseilla aux disciples : « critiquez ouvertement [...] s'il existe des preuves irréfutables d'actes répréhensibles, les enseignants doivent y être confrontés. Ils devraient être autorisés à admettre leurs torts, à faire amende honorable et à suivre un processus de réhabilitation. Si un enseignant ne répond pas, les élèves doivent publier la situation dans un journal, sans omettre le nom de l'enseignant ». En 2001, il a conseillé aux disciples de vérifier attentivement les qualifications d'un maître et « quand chaque fois qu'il y a exploitation, abus sexuel ou abus d'argent, rendez-les publics »<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Il a néanmoins refusé de signer en 1996 une charte de bonne conduite pour les lamas<ref name="nouvelobs_17 septembre 2016">Modèle:Lien web.</ref>, proposée lors d'une réunion de crise à Dharamsala par des pratiquants occidentaux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Incident avec un enfant au temple de Dharamsala

Fichier:VOA Tibetan - Footage of Dalai Lama's controversial encounter with an Indian schoolboy in 2023.webm
VOA en tibétain - Images de la rencontre controversée du Dalaï Lama avec un écolier indien en 2023

Dans une vidéo de février 2023, le dalaï-lama a été enregistré en train d'embrasser un jeune garçon sur les lèvres et de demander à l'enfant de sucer sa langue<ref name=":33">Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":03">Modèle:Lien web</ref>. La réunion a eu lieu au temple du dalaï-lama à Dharamsala en Inde. Près de 100 étudiants étaient présents, ainsi que la mère du garçon, fiduciaire de l'organisateur de l'événement<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son fils avait demandé et reçu un câlin. Le dalaï-lama a alors pointé sa joue et ses lèvres, demandant et recevant deux baisers, tirant le menton de l'enfant pendant le second<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Il a ensuite dit « suce ma langue », en l'étirant. Bien que le garçon ait eu un mouvement de recul, les deux ont fini par se rapprocher et se presser à nouveau la tête<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. La vidéo de cette réunion a refait surface en avril 2023 et la conduite du dalaï-lama a été condamnée par beaucoup qui l'ont qualifiée d'« inappropriée », de « scandaleuse » et de « dégoûtante »<ref name=":33" />. La journaliste indienne Nilanjana Bhowick a fait remarquer que montrer la langue, ce n'est pas la même chose que de demander à un enfant mineur de la sucer. La militante des droits de l'enfant Shola Mos-Shogbamimu a déclaré que l'on ne devait pas banaliser des attouchements sur mineur en les faisant passer pour des taquineries<ref name="Independent-2023">Modèle:Lien web.</ref>.

Le bureau du dalaï-lama a publié une déclaration disant que le dalaï-lama taquine souvent « de manière innocente et ludique », ajoutant qu'il veut s'excuser auprès des personnes impliquées « pour le mal que ses paroles ont pu causer » et « regrette l'incident »<ref name=":23">Modèle:Lien web</ref>.

Des journalistes tibétains ont fait valoir que les plus indignés par l'événement étaient des non-Tibétains qui ignoraient son contexte culturel et son intention, ainsi que la signification du mouvement de la langue du dalaï-lama Modèle:Incise. En outre, « suce ma langue » est une mauvaise traduction de l'expression tibétaine nge che le jip, correspondant à une taquinerie des aînés envers les enfants<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":03" />,<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Penpa Tsering, le chef politique de l'administration centrale tibétaine, affirme, sans donner de preuve<ref>Modèle:Lien web.</ref>, que des « sources pro-chinoises » sont impliquées dans sa propagation virale sur les réseaux sociaux, ajoutant que « l'angle politique de cet incident ne peut être ignoré »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon le TCHRD, bien que la Chine ait interdit toute image et les discussions sur le dalaï-lama, le clip vidéo controversée a été largement diffusé sur les médias sociaux chinois, et un enseignant tibétain au Tibet aurait été arrêté pour avoir exprimé sa joie de le voir<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tenzin Nyidon, Tibetan teacher detained for expressing joy at watching Dalai Lama’s recent clip, Phayul.com, 21 avril 2023</ref>.

Le garçon, Kiyan Kanodia, à qui Radio Free Asia a demandé comment il se sentait après avoir rencontré le dalaï-lama, a répondu qu'il se sentait béni avec « une énergie positive » et son grand-père, Basant Bansal, a fait des remarques similaires<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Prises de position sur des questions politiques, sociales, humaines

Fichier:Vienna 2012-05-26 - Europe for Tibet Solidarity Rally 194 HH sequence s.jpg
Vienne, Autriche, en 2012.

Vers une Modèle:3e voie politique

Le bouddhisme a construit progressivement un projet sur le champ politique, en particulier par la voix du dalaï-lama. Tenzin Gyatso intervient depuis plusieurs années dans le débat public, ébauchant ce que Thierry Mathé appelle une « Modèle:3e voie », située entre le capitalisme et le socialisme, en dehors des utopies idéologiques<ref name="TM 318">Thierry Mathé, Le bouddhisme des français. Le bouddhisme tibétain et la Soka Gakkaï en France, contribution à une sociologie de la conversion, L'Harmattan, Modèle:ISBN, 2005, p. 318</ref>. Cette voie a pour base la réalité et non un modèle ; elle est à l'écart des extrêmes, même religieux<ref name="TM 318" />. Ainsi, le dalaï-lama déclare en 1997 « le bouddhisme se situe à mi-chemin entre le matérialisme radical et l'acte de foi absolu »<ref name="TM 318" />,<ref>Actualités religieuses, hors série, n° 10, octobre 1997, p. 27</ref>. Cette « Modèle:3e voie » pourrait être appelée « politique de la bienveillance » comme Modèle:Lien la caractérise<ref name="TM 318"/>,<ref>Modèle:Lien, L'Art du bonheur, Laffont, 1999, p. 20</ref>.

Compassion et sagesse

À l'occasion d'un discours prononcé en 1984, le dalaï-lama déclarait :

Modèle:Citation

Pour Barry Sautman, la compassion du dalaï-lama est déconnectée de grandes luttes bien précises menées par les opprimés, comme celles contre l'apartheid en Afrique du Sud et l'occupation de territoires palestiniens<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Barry Sautman, "Vegetarian between Meals": The Dalai Lama, War, and Violence : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Modèle:Article détaillé

Pourtant, après l'arrestation de Nelson Mandela, Walter Sisulu et Govan Mbeki le Modèle:Date-, le dalaï-lama signa avec 143 autres personnalités une pétition internationale appelant la communauté internationale à dénoncer non seulement les arrestations mais les législations de l'apartheid<ref name="Thembinkosi Lehloesa"/>. Dans son ouvrage publié en 2008, Robert A.F. Thurman écrit que le dalaï-lama avait été en contact avec Nelson Mandela, et l'avait incité à orienter le Congrès national africain dans la voie de la non-violence<ref name="Robert Thurman"/>.

Concernant le conflit israélo-palestinien, le dalaï-lama a visité Israël à plusieurs reprises depuis 1994<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Yair Auron, The Banality of Denial: Israel and the Armenian Genocide, Transaction Publishers, 2004 Modèle:ISBN Modèle:P..</ref>, et s'est exprimé officiellement en 2006 à ce sujet<ref>Ofer Shelah, Modèle:Lien brisé, Yediot Aharonot, 17 février 2006 ; traduction, Cécile Pilverdier, Un écho d’Israël : Modèle:Citation</ref>. Dans une déclaration datant de Modèle:Date-, le dalaï-lama exhorta les Israéliens et les Palestiniens à mettre fin au combat et à commencer à se respecter mutuellement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Dalai Lama urges Israel and Palestine to work harmoniously », 17 janvier 2009, thaindian.com, Modèle:Citation étrangère</ref>.

Peine de mort

Le Modèle:14e dalaï-lama est opposé à la peine de mort. Dans un appel lancé en 2005 pour l'abolition, il a déclaré que les criminels devraient être traités Modèle:Citation et qu'il fallait Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Guerre

Selon le Lt Col M. C. Sharma, en 1971, lors de la Troisième guerre indo-pakistanaise, le dalaï-lama donna son accord pour que les Forces spéciales des frontières, un régiment de Tibétains créé au sein de l'armée indienne en 1962 pour lutter, selon Amitava Sanyal, contre l'armée chinoise au Tibet<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Amitava Sanyal, The curious case of establishment 22, in The Hindustan Times, 2009 : Modèle:Citation étrangère</ref> vers la fin de la guerre sino-indienne<ref>Lt Col M. C. Sharma, Paramilitary Forces Of India, Gyan Publishing House, 2008, Modèle:ISBN Modèle:P..</ref>,<ref>Kenneth Conboy, Paul Hannon, Elite Forces of India and Pakistan, Osprey Publishing, 1992, Modèle:ISBN Modèle:P..</ref> pour diriger des opérations secrètes derrière les lignes chinoises dans l'éventualité d'une nouvelle guerre sino-indienne selon d'autres auteurs<ref>M. C. Sharma, Modèle:Op. cit., Modèle:P. : Modèle:Citation</ref>, combatte l'armée pakistanaise dans les Chittagong Hill Tracts comme les Mukti Bahini<ref>M. C. Sharma, Modèle:Op. cit., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Cependant, pour le journaliste Manas Paul, le dalaï-lama a toujours conservé une distance vis-à-vis des Forces spéciales des frontières, sans soutenir ni s'opposer à l'initiative indienne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Manas Paul, Phantom Warriors of 1971, Unsung Tibetan Guerrillas, 20 décembre 2010, Modèle:Citation</ref>.

En Modèle:Date-, accueilli au Parlement européen par Nicole Fontaine, le dalaï-lama prononça un discours où il proposait une approche pacifique des relations internationales et du dialogue interreligieux du Tibet à l'Afghanistan<ref>Philippe Dossmann, Le dalaï-lama en septembre à Strasbourg, DNA, 14/01/2016.</ref>.

Bombardements américains en Afghanistan en 2001

Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date-, au cours d'une conférence de presse ayant suivi son discours au Parlement européen, le dalaï-lama déclara :

Modèle:Citation en Afghanistan, ajoutant cependant Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>« Le dalaï-lama au Parlement européen », 24 octobre 2001, site tibet-info.net.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama praises US approach to bombing Afghanistan, World Tibet Network News, 24 octobre 2001. Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Guerre d'Irak

Modèle:Article détaillé En Modèle:Date-, le dalaï-lama avait déclaré, alors que la menace de la guerre en Irak était dans tous les esprits : Modèle:CitationModèle:Citation<ref>« Le dalaï-lama souhaite la Paix pour les habitants d’Irak, affirmant que la guerre est un concept du passé », Department of Information and International Relations, Central Tibetan Administration, 13 mars 2003.</ref>.

En septembre de la même année, après avoir rencontré le président américain Bush, le dalaï-lama devait déclarer, lors d'un entretien accordé à l'agence Associated Press, qu'il était trop tôt pour juger si la guerre en Irak (pays envahi quelques mois plus tôt) était justifiée. Modèle:Citation, a-t-il ajouté<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Scott Lindlaw, Dalai Lama Assesses Afghan, Irag Wars, Associated Press, 10 septembre 2003 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

En Modèle:Date-, il a critiqué les guerres américaines en Afghanistan et en Irak, comparant les États-Unis à la Chine, critiquée pour sa répression des manifestants tibétains en 2008<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama, in Cambridge, speaks of hope, The Boston Globe, 30 avril 2009, reproduit sur Phayul.com.</ref>.

Armes nucléaires et leur possession

Essais nucléaires chinois

Après le premier essai nucléaire de la RPC en 1964 le dalaï-lama déclara le Modèle:Date- : Modèle:Citation<ref>[[s:Message du Dalaï Lama à l’occasion du 6e anniversaire du soulèvement de Lhassa|Message du dalaï-lama à l’occasion du Modèle:6e du soulèvement de Lhassa]], 10 mars 1965.</ref>.

Essais nucléaires indiens

Lorsque l'Inde procéda à l'essai nucléaire de Pokhran en 1998, entraînant des protestations de la part des pays développés, le dalaï-lama se prononça en faveur du droit de son pays d'accueil à la détention et la rétention de l'arme nucléaire :

Modèle:Citation

Selon la Federation of American Scientists citant le Daily News, le dalaï-lama aurait exhorté l'Inde de ne pas répondre à la pression des nations développées pour arrêter son programme nucléaire et aurait dit qu'avec ces essais, l'Inde a prouvé qu'elle n'est plus une nation sous-développée et devrait avoir le même accès aux armes nucléaires que les pays en voie de développement, bien qu’il continue de promouvoir la paix et le désarmement nucléaire<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Daily News, 14 mai 1998, FAS News : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Les essais nucléaires indiens firent suite aux essais pakistanais<ref>Vincent Jauvert, La France a-t-elle fait des essais nucléaires en Chine?, Aujourd'hui la Chine, 9 décembre 2008.</ref>. Lors de son audition à la Commission des affaires étrangères en 1998, le dalaï-lama a insisté sur l’importance de l'élimination par étapes et complète des armes nucléaires, et a regretté les essais de l'Inde et du Pakistan qui risquent d'entraîner d’autres pays. Il a rappelé qu’il n'est cependant pas équitable que seuls cinq pays, membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, disposent des armes nucléaires<ref>Assemblée nationale, Commission des Affaires étrangères, compte rendu Modèle:N°, 17 juin 1998.</ref>.

Appel à l'abolition des armes nucléaires

Le Modèle:Date-, depuis Hiroshima, le dalaï-lama lança un appel à l'abolition des armes nucléaires<ref>Le Dalaï Lama lance un appel à Hiroshima pour l’abolition du nucléaire, CSPT, d'après l'AFP, Modèle:1er novembre 2006.</ref>.

Armes à feu dans les écoles aux États-Unis

En 2001, selon le journaliste Hal Berton du Seattle Times, le dalaï-lama, invité à parler devant Modèle:Unité de secondaire de l'Oregon et du sud-ouest de Washington dans un établissement scolaire à Portland, discuta pendant plus d'une heure, exhortant les étudiants à briser le cycle de la violence qui peut affecter leurs vies et celle des écoles. Son message résonna à une époque où les écoles américaines doivent être sur leurs gardes contre les actes de violence perpétrés par des étudiants armés. Dans le public, se trouvaient 35 élèves de Modèle:Lien à SpringfieldKip Kinkel tua ses parents et perpétua une tuerie scolaire en Oregon en 1998, tuant deux étudiants et en blessant 24 autres. En réponse à une lycéenne qui demandait comment réagir devant quelqu'un qui vise un camarade de classe, il déclara que si les actes de violence ne devaient pas être oubliés, il fallait cependant accorder son pardon à leurs auteurs. Mais si quelqu'un muni d'une arme à feu essaie de vous tuer, déclara-t-il, il serait judicieux que vous ripostiez avec votre propre arme à feu, en visant non pas la tête, où la blessure pourrait être mortelle, mais une autre partie du corps, la jambe par exemple<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hal Bernton, Dalai Lama urges students to shape the world, The Seattle Times, 15 mai 2001 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

En Modèle:Date-, en visite à La Nouvelle-Orléans cinq jours après une fusillade survenue durant un défilé pour la fête des Mères, il déclara « La seule chose que je dis aux gens, c'est que le véritable « contrôle des armes » commence ici », en pointant son cœur. « Nous devons éduquer. La condition humaine fondamentale c'est la compassion morale »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Allen Johnson Jr., GGun Locks, Beignets and the Dalai Lama, New Orleans Magazine , Modèle:1er octobre 2013 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Marxisme

Le dalaï-lama se considère comme un sympathisant du marxisme, et a déclaré : Modèle:Citation

Critiquant les inégalités sociales en Chine, il s'affirme plus marxiste que les dirigeants chinois, critiquant la prééminence de l’argent, le fossé entre riches et pauvres, la corruption qui en découle, et l’exploitation notamment celle des enfants, qu’il qualifie d’impensable dans une Chine socialiste dirigée par un parti marxiste<ref name="nvlobs">Le dalaï-lama : Modèle:Citation, Interview du dalaï-lama, Le Nouvel Observateur, 24 juin 2008, Modèle:Citation</ref>.

Toutefois, il reproche à la doctrine communiste de s'appuyer sur des prémisses erronées incompatibles avec l'objectif visé. La dialectique marxiste basée sur des oppositions de classes conduisant à une pacification ultime n'est pas compatible avec la conception bouddhiste selon laquelle de telles oppositions ne peuvent qu'alimenter le cercle vicieux des oppositions. Le dalaï-lama est cependant d'accord avec Marx pour qui les oppositions de classes n'existent que conceptuellement du fait du crédit qu'on leur donne. Selon la logique bouddhiste, il suffit de rétablir la perception juste de l'inexistence inhérente des classes pour que l'opposition disparaisse d'elle-même sans lutte. Pour le dalaï-lama, la dialectique de la violence de Marx lui a été inspirée par son état d'esprit tourmenté, du fait qu'il n'arrivait pas à dépasser ses difficultés quotidiennes autrement que par une opposition systématique, nourrissant d'autres antagonismes à l'origine de la vie chaotique qui fut la sienne. Le dalaï-lama envisage une autre voie pour aboutir à une société sans classe, par dépassement compassionnel des oppositions, par consentement progressif, un processus de conversion des cœurs plus long mais plus sûr. Dans l'attente, la démocratie, en dépit de ses imperfections et de ses injustices permet la liberté civile nécessaire à ce long cheminement. Ainsi, même si le dalaï-lama préfère sur un plan théorique le communisme, il remarque qu'en pratique, les pays capitalistes démocratiques laissent bien plus de liberté à l'homme<ref>Raphaël Liogier À la rencontre du Dalaï-Lama, Flammarion, Paris, 2008, p. 108-109.</ref>.

Éthique laïque

Modèle:Article détaillé

Le dalaï-lama a consacré un livre complet à l'éthique laïque, intitulé Sagesse ancienne, monde moderne - Éthique pour le nouveau millénaire<ref>Rajiv Mehrotra, Understanding the Dalai Lama, Hay House, 2009, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Selon le dalaï-lama, la compassion et l'affection sont des valeurs humaines indépendantes des religions : « Nous avons besoin de ces valeurs humaines. Je les appelle valeurs éthiques laïques, ou convictions laïques. Elles sont sans relation avec une religion particulière. Même sans religion, même agnostique, nous avons la capacité pour promouvoir ces valeurs »<ref>Interview with the Dalai Lama, The Progressive (January 2006), scroll to Question: Apart from Buddhism, what are your sources of inspiration? The Dalai Lama: Human values.</ref>.

Homosexualité

Modèle:Article connexe Lorsqu'on l'interrogea sur le sujet de l'homosexualité dans les premières années de son exil, le dalaï-lama fit une lecture dans la continuité des préceptes bouddhistes condamnant implicitement les relations homosexuelles (mais pas l'homosexualité en tant que telle). Pour Éric Rommeluère, l'évolution de sa position est jugée exemplaire, le dalaï-lama s'étant publiquement excusé après que la communauté homosexuelle américaine s'est déclarée blessée par ses déclarations, en déclarant que « seuls le respect et l'attention à l'autre devaient gouverner la relation d'un couple, qu'il soit hétérosexuel ou homosexuel »<ref>Éric Rommeluère, « Bouddhisme », dans le Dictionnaire de l'homophobie, sous la direction de Louis-Georges Tin, Paris, PUF, 2003, Modèle:P., citation : « Dans son Chemin de la Grande Perfection, Patrul Rinpoché (1808-1887), l'un des grands érudits tibétains du XIXe s. décrit l'inconduite sexuelle dans la continuité des textes indiens : « Se masturber, avoir des rapports sexuels avec quelqu'un de marié ou déjà engagé, avec une personne libre mais en plein jour, avec quelqu'un qui observe le jeûne rituel d'un jour, avec une personne malade, une femme enceinte ou souffrante, pendant la menstruation, juste après l'accouchement, dans un endroit où se trouvent des supports des Trois joyaux [Le Bouddha, son enseignement, sa communauté], avec ses parents ou sa famille, avec une fille non pubère et enfin par voie de bouche, d'anus, etc. » Si là encore l'homosexualité en tant que telle n'est pas évoquée, les relations sexuelles entre personnes de même sexe paraissent malgré tout implicitement condamnées. C'est en tout cas la lecture que fit l'actuel dalaï-lama, lorsqu'on l'interrogea sur ce sujet dans les premières années de son exil. Mais l'évolution de sa position est exemplaire. La communauté homosexuelle américaine, s'étant déclarée blessée par ses déclarations, il s'en est publiquement excusé déclarant que seuls le respect et l'attention à l'autre devait gouverner la relation d'un couple qu'il soit hétéro ou homosexuel. »</ref>.

En 1993, dans un entretien à Marzens, le dalaï-lama déclarait : Modèle:Citation En 2001, dans un entretien au magazine Le Point, il qualifiait l'homosexualité se référant aux préceptes du bouddhisme : Modèle:Citation<ref>Bouddhisme - Sexe, morale et vache folle : le dalaï-lama parle, Le Point, 22 janvier 2007.</ref>. Dans un ouvrage publié en 2001, il écrit : Modèle:Citation

En 2005, dans un entretien au magazine Metro, il déclarait : Modèle:Citation<ref>Patrick Ekstrand, Entretien avec le dalaï-lama, Metro, 7 juillet 2005.</ref>.

Cependant, en 2013, le dalaï-lama rejuge les écrits anciens de façon plus sévère. Il souligne que les temps ont changé et ajoute : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le dalaï-lama déclara en Modèle:Date- qu'il n'a aucune objection au mariage homosexuel, estimant que cela relève de « la loi de chaque pays » : « si deux personnes, un couple, estiment que c'est plus pratique, que cela les satisfait plus et que les deux côtés sont d'accord, alors d'accord »<ref>Le dalaï lama ne voit pas d'objection au mariage gay pour les athées, Le Figaro, 7 mars 2014.</ref>.

Extension du mode de vie occidental

Lors d'une conférence sur l'environnement organisée le Modèle:Date- par l'université du Michigan à Ann Arbor aux États-Unis, le dalaï-lama a notamment pris position sur la question du bien-fondé de l'extension du mode de vie occidental à toute la planète :

Modèle:Citation

Environ Modèle:Unité ont assisté à la conférence du dalaï-lama et ont apprécié son message selon une journaliste<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tina Lam, Dalai Lama calls for greater focus on inner contentment and compassion, Detroit Free Press, 20 avril 2008.</ref>.

Dans ses entretiens avec Fabien Ouaki, il expliquait :

Modèle:Citation

Végétarisme

Modèle:Article détaillé À l'âge de 13 ou 14 ans, le dalaï-lama avait demandé que les grandes fêtes à Lhassa, rassemblant notamment les grands lamas, soient végétariennes. En fait, même s’il considère que chacun doit décider individuellement d’être végétarien ou non, il demande que lors des enseignements, rassemblements et fêtes des centres bouddhistes, la nourriture soit exclusivement végétarienne, afin que cela corresponde à l’idéal bouddhiste de ne pas vivre de la souffrance des êtres. Lui-même devint complètement végétarien en 1965 et le resta pendant 20 mois, à la suite de quoi il contracta une hépatite et des médecins tibétains, comme des médecins conventionnels, lui conseillèrent de reprendre un régime non végétarien. Cependant, il s’efforce de manger le moins de viande possible<ref name="Amitabha">Dalaï-lama et végétarisme - Vidéo, 19 août 2008, site Amitabha Terre Pure.</ref>.

Selon Olga Kahler, épouse du président de l'Union végétarienne internationale, le dalaï-lama serait devenu végétarien, à son arrivée en Inde en 1959, pour manifester sa gratitude au peuple indien de l'avoir accueilli ainsi que 60 000 autres réfugiés tibétains<ref name="IVU">Il se serait agi d'un régime associant lait et noix : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, Olga, The Memoirs of Olga La Marquise de Saint Innocent, 1974, reproduit sur le site de l'Union végétarienne internationale.</ref>. Cependant, selon Mary Craig, il a décidé de devenir végétarien après avoir assisté à la mort d'un poulet égorgé en 1965. Son régime consistait en un régime végétarien strict, excluant la consommation de viande et d'œufs<ref>Mary Craig, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref name="Autobiographie_Tenzin_Gyatso_1993" />.

Dans un entretien avec la journaliste Mary S. Aikins publié en 2004, le dalaï-lama évoque en ces termes son expérience du végétarisme : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Love, Laughter &Good Karma. RD Face to Face with the Dalai Lama, interview par Mary S. Aikins, Modèle:Lien, 9 mai 2004.</ref>.

En 1967, le dalaï-lama fut invité à prononcer le discours inaugural du Modèle:19e congrès végétarien international à New Delhi en Inde. Il y fit l'apologie du végétarisme, déclarant qu'il existait tellement de produits remplaçant la viande qu'il n'était pas nécessaire d'abattre des animaux pour la consommation humaine<ref name="IVU" />. Lors d'un discours prononcé en public à Seattle en 1995, le dalaï-lama déclara qu'il s'efforçait d'être végétarien en permanence, mais qu'il trouvait que c'était trop difficile. Il ajouta qu'il mangeait de la viande un jour sur deux, et qu'en divisant sa consommation de viande par deux, il tentait d'influencer en douceur ses adeptes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eileen Weintraub, Life as a Vegetarian Tibethan Buddhist Practitioner. A Personal View.</ref>.

Aujourd'hui, la cuisine du dalaï-lama à Dharamsala est totalement végétarienne<ref>Le dalaï-lama fait deux repas par jour : le petit déjeuner et le repas de midi. Ses vœux lui interdisent de manger passé une heure de l'après-midi.</ref>. Cependant, lors de ses déplacements, il n'est pas forcément végétarien<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A Routine day of His Holiness the Dalai Lama, site dalailama.com.</ref>. Ainsi, en 2007, à Madison, le dalaï-lama honora de sa présence un dîner destiné à lever des fonds pour le Deer Park Buddhist Center and Monastery. Les journalistes présents rapportent qu'il consomma la viande servie (poitrine de faisan farci, rôti de veau, soupe d'asperges au poulet)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nancy Stohs, Dalai Lama digs into veal, pheasant, 2007JSOnline (Milwaukee Journal Sentinel), 15 mai 2007 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Dans une interview publiée dans Prospect, l'ancien Beatles, Paul McCartney déclara qu'il avait écrit au dalaï-lama pour lui reprocher de ne pas être totalement végétarien, en contradiction avec sa déclaration selon laquelle Modèle:Citation. Comme le dalaï-lama lui a répondu qu'il avait besoin de manger de la viande selon ses médecins, McCartney lui répondit qu'ils avaient tort<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sir Paul McCartney - McCartney's meat row with Dalai Lama, Prospect, 15 décembre 2008.</ref>,<ref>Sir Paul McCartney’s advice to the Dalai Lama, The Sunday Times, 15 décembre 2008, Modèle:Citation étrangère</ref>.

En Modèle:Date-, le dalaï-lama s'est opposé à l'ouverture d'un restaurant d'une chaîne de restauration rapide au Tibet au motif que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama: Kentucky Fried Chicken Not Good for Tibet, Environment News Service, New Delhi, India, 25 juin 2004 : Modèle:Citation étrangère</ref>. La lettre adressée par le dalaï-lama fut rendue publique par l’association PETA. En Modèle:Date-, le projet fut abandonné<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} KFC abandons plans to open their 1st outlet in Tibet!, BBC News, 26 juin 2004.</ref>.

Lors de sa visite en France (à Aubry-le-Panthou dans l'Orne) en 2008, le dalaï-lama a donné à nouveau son point de vue sur l’importance de limiter la consommation de viande<ref name="Amitabha" />.

Modèle:Pertinence détail

Cannabis médical

En 2013, en visite au Mexique qui envisage de légaliser le cannabis, le dalaï-lama a déclaré qu'il soutient son usage à des fins médicales, mais il ne soutient pas l'usage de cette drogue à des fins récréatives<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melanie Leather, Dalai Lama backs use of marijuana for medicinal purposes, The Independent, 16 octobre 2013.</ref>.

Sévices sexuels de Sogyal Rinpoché

En 2008, le lama tibétain Sogyal Rinpoché, fondateur des centres Rigpa en Occident, a accueilli le dalaï-lama pour l'inauguration du centre de Lérab Ling, dans l'Hérault, près de Lodève, en compagnie de Carla Bruni, Bernard Kouchner et Rama Yade<ref name="nouvelobs_17 septembre 2016"/> alors qu'il est accusé de sévices sexuels sur ses fidèles dès les années 1990.

En 2018, le dalaï-lama déclare être au courant d'agressions sexuelles par des enseignants bouddhistes<ref name="europe1_092018">Modèle:Lien web.</ref>, depuis 1993, précise-t-il à la télévision néerlandaise NOS<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En parallèle, son représentant, Tseten Samdup Chhoekyapa, écrit à des victimes d'agressions sexuelles aux Pays-Bas que le dalaï-lama Modèle:Cita et qu'Modèle:Cita<ref name="europe1_092018"/>.

Immigration et identité européenne

Le dalaï-lama a un point de vue controversé sur la crise migratoire en Europe<ref>Modèle:Lien web</ref>, déclarant que Modèle:Cita et que l'accueil des réfugiés devrait être temporaire avant leur retour « pour reconstruire leur propre pays »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Libé-2019-07-10">Modèle:Lien web.</ref>.

Dans un entretien en 2016, il juge qu'il y a trop de réfugiés en Europe et qu'à terme cela pourrait remettre en cause l'identité des nations européennes. Modèle:Citation Ces propos ont fait polémique sur Twitter en étant relayés par l'extrême-droite française, utilisant la notoriété du dalaï-lama pour critiquer la politique d'immigration européenne, notamment Marion Maréchal Le Pen, Nicolas Bay et Marie-Christine Arnautu<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, au cours d'une interview à la BBC, il a déclaré qu'un « nombre limité » de réfugiés devraient être autorisés à rester en Europe, les autres retourneraient dans leur pays avec des compétences après avoir reçu éducation et formation ; expliquant que « sinon, toute l’Europe deviendra un jour musulmane ou africaine »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cet entretien a suscité une polémique<ref name="Libé-2019-07-10"/>, ce qui a poussé le bureau du dalaï-lama à répondre par un communiqué de presse<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Santé

En Modèle:Date-, le dalaï-lama est hospitalisé à la Mayo Clinic pour un traitement de la prostate et prévoit d'être de retour à Dharamsala en mars et d'y reprendre ses activités habituelles<ref>Pierre Guerrini, Om Bekandze Bekandze ... ou les Prières de Longue Vie au Dalai-lama, 26 janvier 2016.</ref>. Atteint d'un cancer de la prostate, il est traité efficacement par radiothérapie<ref>Modèle:Article.</ref>. Le diagnostic de cancer de la prostate a été qualifié ultérieurement de "faux" et "sans fondement" par son médecin personnel, le docteur Tseten Dorjee<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tenzin Nyidon, Exile Tibetan government offers long life prayer to the Dalai Lama, Phayul.com, 15 mars 2023</ref>.

Le Modèle:Date-, il reçoit une première dose du vaccin contre la Covid-19 d'AstraZeneca à l'hôpital Zonal à Dharamsala et appelle à se faire vacciner<ref>Covid-19. Le Dalaï-Lama lance un appel à se faire vacciner après avoir reçu sa première dose</ref>.

Le dernier dalaï-lama

Glenn H. Mullin expose comment il fut impliqué à la fin des années 1970, dans une rumeur selon laquelle Tenzin Gyatso serait le dernier dans la lignée des dalaï-lamas qui prit une ampleur telle qu'une biographie sur le Modèle:14e dalaï-lama fut publiée sous ce titre provocateur<ref>Glenn H. Mullin, Les Quatorze Dalaï-lamas, préface du Modèle:14e dalaï-lama, traduction Philippe Beaudoin, éditions du Rocher, 2004, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref> : Le Dernier Dalaï-Lama ?

En Modèle:Date-, le dalaï-lama a déclaré

Modèle:Citation, ajoutant en riant Modèle:Citation<ref>Le dalaï lama prêt à quitter ses fonctions, AFP, site lefigaro.fr, 22 février 2010.</ref>.

En Modèle:Date-, le Modèle:14e dalaï-lama demanda au Parlement tibétain en exil un amendement constitutionnel permettant d'acter sa retraite politique<ref name="Figaro 15/03/11"/>, pour lui l'institution des dalaï-lamas est dépassée et doit laisser place à la démocratie<ref name="phayul 29280" />. Le Modèle:Date-, lors d'une vidéoconférence entre trois dissidents chinois et le dalaï-lama, ce dernier, répondant à ses interlocuteurs qui lui demandaient son avis sur la réforme du système de réincarnation, déclara que les autres pays bouddhistes ne reconnaissaient pas ce système, que celui-ci instaurait une hiérarchie dans la société tibétaine et qu'il n'était plus nécessaire d'avoir un dalaï-lama qui soit le chef à la fois spirituel et temporel du peuple tibétain<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dalai Lama film aims to counter Chinese propaganda, Modèle:Lien, 3 avril 2014 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Au Tibet, le panchen-lama assurerait la responsabilité du dalaï-lama s'il venait à disparaître, mais on ignore où se trouve le [[Gedhun Choekyi Nyima|Modèle:11e panchen-lama]] désigné par le Modèle:14e dalaï-lama. De plus le dialogue tibéto-chinois est au point mort depuis Modèle:Date-. Aussi le dalaï-lama aborde-t-il la question de sa succession lors d'une réunion de trois jours à Dharamsala débutant le Modèle:Date-<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gaurav Bisht, Modèle:Lien brisé, Hindustan Times, 16 septembre 2011.</ref>. L'un de ses successeurs potentiels (prétendant à être le Modèle:17e karmapa, avec Trinley Thaye Dorje), Orgyen Trinley Dorjé, qu'un câble diplomatique récupéré par WikiLeaks surnommait le « Obama Lama », participera à cette réunion<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tendar Tsering, Leaked US cable calls Karmapa the ‘Obama Lama’, Phayul.com, 13 septembre 2011.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rohit Mullick, 'Obama Lama' to be the successor?, The Times of India, 13 septembre 2011.</ref>.

En Modèle:Date-, il affirme qu'il pourrait être le dernier dalaï-lama, et que nombre de jeunes moines bouddhistes, dont le karmapa, pourraient devenir les chefs spirituels du bouddhisme tibétain<ref name="Dean Nelson">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dean Nelson, Dalai Lama reveals warning of Chinese plot to kill him, The Telegraph, 12 mai 2012.</ref>.

Le Modèle:Date-, il annonce officiellement qu'il sera le dernier de la lignée précisant que l'institution était principalement importante en raison de son pouvoir politique : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il déclare : « Un jour, vous apprendrez que le dalaï-lama est décédé, mais je reviendrai, même si l'institution du dalaï-lama n'est plus reconnue. Je serai de retour »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Reconnaissances internationales et honneurs

Modèle:Article détaillé

Fichier:Dalai Lama Congressional Medal.jpg
La médaille d'or du Congrès a été décernée à Tenzin Gyatso en 2006 par un vote du Congrès des États-Unis.

Le dalaï-lama a reçu de nombreux prix en raison de ses activités spirituelles et politiques dans le monde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} List of awards, site tibet.com (en archive wikiwix).</ref>,<ref name="ListeHonors">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} List of Major Awards and Honorary Conferments Received, site dalailama.com.</ref>. Le Modèle:Date, il est devenu la troisième personnalité à avoir reçu la citoyenneté canadienne honoraire du gouverneur général du Canada. Le Modèle:Date, il reçoit le prix Christmas Humphreys de la Société bouddhiste du Royaume-Uni. Le Modèle:Date-, la médaille d'or du Congrès, la plus haute distinction civile américaine, lui est décernée par un vote du Congrès des États-Unis. Elle lui fut remise lors d'une cérémonie le Modèle:Date. La distinction la plus remarquable est le prix Nobel de la paix, qui lui fut remis à Oslo le Modèle:Date-. Dernier en date, le prix Templeton, d'un montant de Modèle:Monnaie (environ 1,7 million dollars), dont il fait don en totalité (1,5 million USD à Save the Children, Inde, une organisation à la pointe de la lutte contre la malnutrition, et Modèle:Monnaie pour le Mind and Life Institute).

Anniversaire

Son anniversaire est célébré le Modèle:Date- par la diaspora tibétaine dans le monde. En Chine toutefois, cette célébration est interdite. Ainsi, un moine Choekyi, du monastère de Phurbu à Serta, est arrêté en 2015 et emprisonné depuis lors, malgré sa mauvaise santé<ref>Tenzin Monlam, Monk arrested for celebrating Dalai Lama's birthday in poor health, Phayul.com, 22 décembre 2017.</ref>.

Représentations au cinéma

Fichier:Dalai-Lama-talking-to-KD.jpg
Le producteur et réalisateur Khashyar Darvich avec le dalaï-lama en Inde durant le tournage du documentaire Dalai Lama Renaissance.
  • Un film du dalaï-lama, CIRCA 20:23, a été projeté sur un réseau mondial d'écrans d'affichage à Londres, Tokyo et Séoul en janvier 2023<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Œuvres

Ouvrages personnels

Modèle:Article connexe

Ouvrages en collaboration

Discographie

Album studio

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Documentaires

Références

Modèle:Références

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et notices

Modèle:Liens

Vidéos

Modèle:Palette Modèle:Portail