Pierre Mendès France

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Redirect Modèle:Infobox Personnalité politique

Pierre Mendès France<ref>Fiche sur Assemblée nationale.</ref>, parfois surnommé PMF, est un homme d'État français, né le Modèle:Date de naissance à Paris et mort le Modèle:Date de décès dans la même ville.

Il s'initie à la vie politique dès 1924 dans les mouvements étudiants d'opposition à l'extrême droite. Il rencontre Édouard Herriot, qui le motive à adhérer au Parti républicain, radical et radical-socialiste (PRRRS).

Aux élections législatives de 1932, il est élu de justesse député de l'Eure. Malgré le fait qu'il soit plus identifié à gauche que la majorité du Parti radical, s'opposant parfois aux grandes figures du parti, il en reste membre. Après les évènements du 6 février 1934 et la chute du gouvernement Daladier, il s'oppose fermement à l’alliance des radicaux avec la droite, dont la Fédération républicaine de Louis Marin. En 1938, il participe à la coalition du Front populaire et devient membre du second gouvernement Blum<ref>Modèle:Article.</ref>.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, après avoir été incarcéré par le régime de Vichy, il parvient à rejoindre la Résistance et s'engage dans les Forces aériennes françaises libres. Il est commissaire aux Finances puis ministre de l'Économie nationale dans le gouvernement provisoire du général de Gaulle de Modèle:Date- à Modèle:Date-. Son plan de rigueur est rejeté par le général de Gaulle, ce qui conduit Pierre Mendès France à la démission<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Nommé président du Conseil par le président René Coty en Modèle:Date-, il cumule cette fonction avec celle de ministre des Affaires étrangères. S'il parvient à conclure la paix en Indochine, à préparer l'indépendance de la Tunisie et à amorcer celle du Maroc, ses tentatives de réforme en Algérie entraînent la chute de son gouvernement, cible à la fois de ses adversaires colonialistes et de ses soutiens politiques habituels anti-colonialistes. Renversé par l'Assemblée nationale sur cette question très sensible de l'Algérie française, il quitte la présidence du gouvernement en Modèle:Date-.

Ministre d'État sans portefeuille du gouvernement Guy Mollet en 1956, il démissionne au bout de quelques mois en raison de son désaccord avec la politique du cabinet menée en Algérie.

Il vote contre l'investiture de Charles de Gaulle à la présidence du Conseil en 1958, puis abandonne tous ses mandats locaux à la suite de sa défaite aux élections législatives qui suivent. Après avoir été pressenti pour se présenter à l’élection présidentielle de 1965, il revient au Parlement en 1967, en se faisant élire député de l'Isère. Ayant perdu son siège à l’Assemblée nationale l'année suivante, il forme un « ticket » avec Gaston Defferre, candidat à l'élection présidentielle de 1969, mais celui-ci ne recueille que 5 % des suffrages exprimés.

Bien qu'il n'ait dirigé le gouvernement de la France que pendant un peu plus de sept mois, il constitue une figure morale pour une partie de la gauche en France. Au-delà, il demeure une référence pour des personnalités de la classe politique française, incarnant le symbole d'une conception exigeante de la politique.

Situation personnelle

Origines

Modèle:Ancre

Fichier:Plaque naissance - Pierre Mendès-France - Paris 3e.jpg
Plaque commémorative 75 rue de Turbigo (Modèle:3e arrondissement de Paris).

Pierre Mendès France est issu d'une vieille famille d'ascendance séfarade judéo-portugaise du nom de « Mendes de França », installée à Bordeaux, Rochefort, Louviers et Paris. Son premier ancêtre établi en France est Luís Mendes de França, arrivé du Portugal vers 1684 et établi à Bordeaux en provenance de La Rochelle<ref name="JL 27">Modèle:Harvsp.</ref>. Son père, Cerf-David Mendès France, fondateur d'une entreprise de confection<ref group="note">Né en 1874 à Limoges, Cerf-David n'a pas voulu reprendre le commerce de son père. Il a créé sa propre affaire de textiles installée d'abord rue de Cléry à Paris, puis rue Réaumur, puis rue de Turbigo, puis rue Étienne-Marcel puis rue Léopold-Bellan. Lacouture, Modèle:P..</ref>, était rigoureusement areligieux. L'affaire Dreyfus avait été la grande bataille de sa vie, qu'il avait vécue « moins en juif solidaire qu'en démocrate indigné », démocrate de gauche bien qu'il n'ait jamais adhéré à aucun parti politique. Sur le sujet des études de son fils, sa position était claire : le parcours sera laïc, de l'école communale au doctorat en droit<ref name="JL 42">Modèle:Harvsp.</ref>. Évoquant son rapport au judaïsme en mars 1976 dans L'Arche, Pierre Mendès France se définit comme non religieux et non pratiquant et explique que, s'il se sait juif, Modèle:Citation, mais Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref name="Sebbane 115-116">Modèle:Harvsp.</ref> Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp, lire en ligne.</ref>.

La sœur de Pierre, Marcelle Grumbach, précise que leur mère était plus superstitieuse que croyante, et elle confirme que le père, Cerf-David Mendès France, était rigoureusement areligieux, raison pour laquelle c'est à Strasbourg, chez les grands-parents maternels, que Pierre a fait sa bar-mitzvah<ref name="JL 42" />. Il s'est rapidement éloigné des valeurs religieuses mais il a plusieurs fois exprimé son attachement au judaïsme. Lors de l'entrevue rapportée par la revue L'Arche, il disait en 1976 : « Je sais que je suis juif. Mes enfants, qui n'ont pas la foi plus que moi savent qu'ils sont juifs. Je sens que les antisémites me considèrent comme juif, voilà les faits<ref name="JL 43">Modèle:Harvsp.</ref>. »<ref group=note>La citation est consultable en ligne sur le site de À la revue L’Arche qui lui demandait de se définir en tant que Juif, PMF répondait : « Je sais que je suis juif. Mes enfants, qui n’ont pas plus que moi la foi, savent qu’ils sont juifs. Je sens que les antisémites me considèrent comme juif. Voilà les faits ».</ref>. De même, Pierre Birnbaum rapporte cette affirmation de Mendès France : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp, lire en ligne}.</ref>.

Formation et carrière

Pierre Mendès France fréquente des écoles élémentaires du centre ville de Paris, notamment dans le 2e arrondissement de Paris. Il étudie au lycée Lakanal à partir de la sixième, avant de partir continuer ses études secondaires à Strasbourg chez sa grand-mère<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Il revient à Paris mais se retrouve à l'école primaire supérieure Turgot, où il reçoit une instruction dite moderne, c'est-à-dire sans latin. Il obtient de justesse le baccalauréat de classe de Première. Il entre au lycée Louis-le-Grand, où il est reçu au baccalauréat à l'âge de quinze ans<ref name=":0" />.

Après des études de droit à la faculté de droit de l'université de Paris et un passage par l'École libre des sciences politiques de la rue Saint-Guillaume<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Lors de ce passage rue Saint-Guillaume, il devient l'un des plus jeunes membre de la Conférence Olivaint<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Très intéressé par les questions économiques et financières, il soutient, en Modèle:Date-, à l'âge de 21 ans, une thèse sur la Modèle:Citation, dans laquelle il salue l'efficacité « brute » de cette politique, mais en critique les conséquences économiques et sociales. Pour lui, « l'économie est une science vraie ; sa pratique concourt au développement harmonieux des sociétés […] on peut changer le monde, à condition d'en connaître les lois<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. »

Il devient en 1928, à vingt et un ans, le plus jeune avocat de France<ref name=":0" />.

Franc-maçonnerie

Il est initié le Modèle:Date- à la respectable loge à Paris et visite la loge Union et Progrès à Pacy-sur-EureModèle:Quand<ref>Jiri Pragman, « Pierre Mendès France », Hiram.be, 15 octobre 2007.</ref>Modèle:Refins.

Vie privée et familiale

Le Modèle:Date- à Louviers, Pierre Mendès France épouse Liliane dite Lily Cicurel (1910-1967), sœur de Raymond Cicurel. Son mariage en 1933 a été acté religieusement<ref>PDF : Modèle:Lien web.</ref>. Amie proche de la sœur de Pierre, Marcelle, Lily est une artiste peintre. Elle a notamment réalisé le portrait de son époux<ref>Pierre Mendès France par Lily.</ref>. Ce mariage la libère de l'autorité d'une mère dominatrice, juive d'origine égyptienne, dont le mari Moreno Cicurel a été assassiné au Caire<ref name="JL 76">Modèle:Harvsp.</ref>.

De leur union naissent deux enfants :

Lily Cicurel-Mendès-France est morte le Modèle:Date- à Suresnes<ref>Archives de Paris Modèle:16e (arrondissement de son domicile), transcription de l'acte de décès no 1582, année 1967 (page 9/11)</ref>.

Lors du congrès du Parti radical de 1955, Mendès France rencontre Marie-Claire de Fleurieu, née Marie-Claire Servan-Schreiber, fille de Suzanne Crémieux, une des premières femmes élues sénatrices. Elle est journaliste à L'Express et au journal Les Échos et vit séparée de son mari, le comte Jacques Claret de Fleurieu. Il se lie avec elle secrètement dès 1956<ref> Ces Don Juan qui nous gouvernent, par Patrick Girard</ref>,<ref>Lily Cicurel, Éditions Modèle:N°, 1999.</ref>. Le Modèle:Date- à Montfrin (Gard), il l'épouse en secondes noces, quatre ans après le décès de sa première épouse.

Pierre Mendès France était passionné par l'histoire des marranes et par les recherches généalogiques sur ses ancêtres, remontant jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Depuis 1935, il n'a cessé de rassembler une importante documentation, annotée et classée. L'histoire de ces « gens quelconques jette mille lumières sur les conflits de religions et de mœurs, d'affaires et de pouvoir en Europe occidentale entre le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="JL 27"/>. »

Parcours politique

Débuts

Fichier:Pierre Mendès-France 1932.jpg
Pierre Mendès France en 1932 (BnF, Paris).

Parallèlement à ses études, Pierre Mendès France se tourne vers le militantisme. Il est l'un des membres fondateurs en 1924 de la Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste (LAURS), un mouvement étudiant d'opposition à l'extrême droite, très actif dans le Quartier latin. Il participe aux affrontements qui opposent l'Action française et les Jeunes patriotes à la LAURS (qu'il préside en 1928) vers la fin des années 1920<ref name="Coutin 330">Modèle:Harvsp.</ref>.

Pierre Mendès France apparaît alors comme l'un des espoirs du Parti radical auquel il est inscrit depuis 1924, dès l'âge de seize ans. Il fait partie, aux côtés de Jacques Kayser<ref group="note">Quelques notes sur Jacques Kayseer sur le Centre d'histoire de Science po.</ref>, Gaston Bergery, Pierre Cot, Jean Zay ou encore Bertrand de Jouvenel, des « Jeunes Turcs » qui réclament un renouvellement de la doctrine du mouvement, demandent son ancrage à gauche et contestent les orientations de la direction du mouvement incarnée par la figure historique d'Édouard Herriot. Selon Jean-Pierre Rioux, Pierre Mendès-France est un pragmatique : pour lui, « le tâtonnement peut être de règle », et, toujours selon Rioux, PMF « est très actif aussi dans tous les laboratoires intellectuels du renouveau théorique des années 1930, un des rares politiques à prendre au sérieux les non-conformistes » ; par exemple, il écrit dans les Cahiers bleus de Georges Valois, personnage complexe qui a d'abord milité à l'extrême gauche, puis à l'extrême droite jusqu'au fascisme avant de revenir à gauche et qui a terminé sa vie en 1945 au camp de Bergen-Belsen, après avoir, en tant que Résistant, été arrêté par la Gestapo<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Lors des élections législatives de 1932, il est élu député de l'Eure avec seulement quelque 200 voix d’avance sur son adversaire de droite au second tour de scrutin<ref> https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k296958r/f4</ref> ; il est alors le plus jeune député de France<ref>Biographie de Pierre Mendès France, sur le site de l'Institut PMF.</ref>,<ref name="Bothorel">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est maire de Louviers à partir de 1935, puis devient conseiller général de l'Eure en 1937.

Il attaque Herriot, président du parti, au congrès de Clermont-Ferrand (Modèle:Date), soutient Édouard Daladier ainsi que la stratégie du Front populaire (1936) d'alliance avec les socialistes. Il prend la tête de la commission des douanes de la Chambre des députés, avant d'être nommé sous-secrétaire d'État au Trésor dans le deuxième et éphémère gouvernement Léon Blum (du Modèle:Date au Modèle:Date). Le PCF s'abstient lors du vote du Modèle:Date à propos de la participation française aux Jeux olympiques de Berlin, organisés par le régime nazi ; Pierre Mendès France est le seul député à voter contre<ref>Site leparisien.fr, article "JO de 1936 : jeux rouges contre jeux bruns", consulté le 8 août 2020</ref>,<ref name="JL 87">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Fabrice Abgrall et François Thomazeau, 1936 : La France à l’épreuve des Jeux Olympiques de Berlin , éditions Alvik</ref>.

Fichier:Pierre Mendès France et Georges Boris en 1938.jpg
Pierre Mendès France et Georges Boris en 1938.

Mendès France élabore ensuite avec le directeur de cabinet de Léon Blum, Georges Boris, un projet de réforme économique audacieux, axé sur le contrôle des actifs et sur le soutien à l'investissement militaire, dont l'exposé des motifs se réclame pour la première fois en France de préceptes du keynésianisme. Très contesté, Modèle:Citation ce projet sera rejeté par le Sénat, ce qui précipite la chute du gouvernement. S'il a chaudement soutenu les réformes de Léon Blum, Pierre Mendès France n'en a pas moins été en désaccord avec le premier gouvernement du Front populaire sur deux points : celui de la politique monétariste qui donne la priorité à la défense du franc et refuse la dévaluation<ref name="JL 91">Modèle:Harvsp.</ref>, et celui de la République espagnole à laquelle Blum n'accorde aucun soutien<ref name="JL 89">Modèle:Harvsp.</ref>.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

Dans la Résistance

Député à la déclaration de la guerre, il est mobilisé comme officier au Moyen-Orient où il passe un brevet d'observateur aérien.

Au moment de la déroute qui a obligé le gouvernement à se réfugier à Bordeaux, il est de ceux qui veulent poursuivre la guerre à partir de l'Afrique du Nord, et il embarque à bord du Massilia avec un certain nombre de députés et d'hommes politiques. Il est arrêté le Modèle:Date au Maroc sur l'ordre du résident général Charles Noguès et accusé, avec trois autres officiers, de désertion, alors que, paradoxalement, il est de ceux qui veulent se battre. Rapatrié à Marseille en même temps que Jean Zay, il est jugé le Modèle:Date par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand et condamné à six ans de prison et à la destitution pendant dix ans.

Incarcéré par le régime de Vichy, puis transféré à l'hôpital militaire pour insuffisance hépatique, il s'en échappe le Modèle:Date après avoir écrit une lettre au maréchal Pétain<ref>Lettre de Pierre Mendès France au maréchal Pétain.</ref>. Il se cache pendant plusieurs mois de cavale, notamment dans la région de Grenoble<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, avant de Modèle:Comment à rejoindre les Forces aériennes françaises libres à Londres d'où il participe aux combats. Le Modèle:Date, il est promu capitaine des aviateurs du Groupe Lorraine. Le lieutenant colonel Henry de Rancourt de Mimérand<ref group="note">notice biographique sur Henry de Raincourt de Mimérand.</ref> assigne à ce groupe, qui compte aussi dans ses rangs Jean d'Astier de La Vigerie<ref group="note">biographie sommaire de Jean d'Astier de La Vigerie.</ref>, une mission : attaquer la centrale électrique de Chevilly-Larue, groupe des trois stations qui alimentent en énergie Paris, sa banlieue et une partie de Bordeaux<ref name="JL 150">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Il participe à cette mission, en tant que capitaine navigateur, à bord d'un bombardier Douglas Boston Mk III A<ref>PMF parmi les aviateurs de cette opération, Modèle:P..</ref>.

Nommé par le général de Gaulle, en 1943, commissaire aux finances, dans le Comité français de Libération nationale d'Alger, il représente la France à la conférence de Bretton Woods avant de devenir ministre de l'Économie nationale du gouvernement provisoire de la République française, à partir du Modèle:Date. En désaccord avec René Pleven successeur d'Aimé Lepercq, puis ministre des Finances, sur l'orientation à donner à la politique économique, qu'il désire énergique<ref>https://www.universalis.fr/encyclopedie/rene-pleven/</ref>, il démissionne le Modèle:Date faute d'avoir pu obtenir le soutien du général de Gaulle pour prendre les mesures de rigueur et d'assainissement monétaires que lui semble exiger la situation économique du pays. Le litige portait tout particulièrement sur l'échange des billets de banque afin de corriger certains abus que le marché noir et l'économie souterraine avaient favorisés durant l'occupation<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>https://www.cairn.info/revue-histoire-economie-et-societe-2023-3-page-58.htm</ref>.

Nommé au conseil d'administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, il représente ensuite la France au Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC).

Bretton-Woods et le Fonds monétaire international

Fichier:Mendès-France Harcourt 1948.jpg
Pierre Mendès France en 1948 (photographie Studio Harcourt).

En 1944, Pierre Mendès France participe à Bretton Woods aux travaux fondateurs de deux institutions : la Banque internationale pour la reconstruction, et le Fonds monétaire international<ref name="JL 182">Modèle:Harvsp.</ref>. À Bretton-Woods, il se lie d'amitié avec John Maynard Keynes qui représente le Royaume-Uni<ref name="JL 182"/>. Mendès admire la Théorie générale de Keynes, et il se range à ses côtés pour obtenir dans le système monétaire international défini par les Américains une place qui ne soit pas trop défavorable aux pays endettés par la guerre. Mais rien ne peut fléchir le géant américain. Bretton-Woods se solde par une « défaite stratégique » ainsi que la nomme Keynes<ref name="Roy 25">Modèle:Harvsp.</ref>. Ni Keynes, ni Mendès, ne peuvent empêcher la mise en place du monopole américain. Mais d'autres délégations, notamment latino-américaines, élèvent la voix, et parlent, elles, non seulement de « reconstruction », objectif premier de la banque mondiale, mais aussi de « développement », ce qui aboutit à la création de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) dont Mendès est élu membre du « Comité des directeurs exécutifs ». Il est aussi nommé membre du conseil d'administration du FMI, où il reste jusqu'en 1947, date à laquelle il donne sa démission<ref name="JL 183">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1947, il devient délégué de la France au Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC), poste dont il démissionne en 1951<ref name="JL 183"/>.

L'après-guerre

Opposition à la guerre d'Indochine

Il retrouve ses mandats de député de l'Eure, de maire de Louviers et de président du conseil général de l'Eure cette même année 1951<ref name="JL 184">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Vincent Auriol, Journal du septennat (1947-1954), préfacé et annoté par Pierre Nora, Armand Colin, Paris, 1970, 7 volumes, Modèle:T.1, Modèle:P.576-577.</ref>.

Le Modèle:Date, à l'occasion d'un débat budgétaire, le député de l'Eure monte à la tribune de l'Assemblée nationale et se lance dans un véritable réquisitoire contre la guerre d'Indochine. Il ne se contente pas de dire que le conflit coûte trop cher, il ouvre aussi le dossier politique et militaire<ref name="JL 192">Modèle:Harvsp.</ref>. Il dénonce très vivement l'engagement militaire français et devient l'un des principaux opposants au conflit.

Déclaration de Pierre Mendès France à l'Assemblée nationale après le revers militaire dans la province de Cao Bang (1950) :

Modèle:Citation bloc

Président de la Commission des Finances à partir de 1953, les revers rencontrés par les forces françaises finissent par l'imposer comme l'un des recours possibles pour faire aboutir une résolution négociée du conflit.

Président du Conseil des ministres

Fichier:1stIndochinaWar003.jpg
Dernière séance de la conférence sur l'Indochine au palais des Nations de Genève, le Modèle:Date-. De dos, au premier plan, la délégation nord-vietnamienne.

Après une première tentative infructueuse pour former un gouvernement en 1953, il est finalement investi président du Conseil avec une forte majorité le Modèle:Date, quelques semaines après la défaite française à la bataille de Dien Bien Phu, pour faire la paix en Indochine. Il ne dirige le Gouvernement que pendant sept mois et demi, mais son passage aux affaires est l'un des temps forts de l'histoire institutionnelle de la [[Quatrième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République]]. Mendès France fut conseillé par Georges Boris<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En dehors d'Edgar Faure, ministre des Finances et numéro deux du gouvernement, son cabinet, qu'il forme sans négocier directement comme c'était alors l'usage avec l'état-major des partis politiques, comporte peu de poids lourds de la vie parlementaire sous la [[Quatrième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République]]. C'est une équipe relativement jeune, resserrée et technicienne. On y trouve des CNIP, des MRP, des radicaux, quelques gaullistes dont Jacques Chaban-Delmas. François Mitterrand en est le ministre de l'Intérieur. Le gouvernement est assuré du soutien des députés communistes, bien qu'il ait annoncé qu'il démissionnerait s'il était investi grâce aux voix communistes (c'est-à-dire si, sans compter les voix communistes, il n'avait pas la majorité à l'Assemblée).

Questions coloniales

Dans son discours d'investiture, le président du Conseil désigné, dont l'objectif est de se faire conduire par l'Assemblée à exercer de plein pouvoir cette fonction, se donne trente jours pour faire aboutir les négociations de paix en Indochine, ce qui est réussi à deux jours près puisque les accords de Genève sont signés le Modèle:Date. Tandis qu'il se débat à Genève avec les exigences de Phạm Văn Đồng et celles de Foster Dulles, toutes deux contradictoires, Mendès a encore à régler des problèmes sur le niveau de vie des Français, la reconversion économique du pays, de la politique fiscale, de l'orientation du crédit, d'incitation à l'auto-financement<ref name="JL 321">Modèle:Harvsp.</ref>.

Lorsque Pierre Mendès France devient Président du Conseil des ministres, en 1954, il doit régler, après l'Indochine, des problèmes des colonies et protectorats français du Maghreb qui sont multiples. Au Maroc d'abord. Depuis la déposition du sultan Sidi Mohammed, en Modèle:Date-, le pays sombre dans le chaos. En Tunisie, Habib Bourguiba a été interné<ref name="JL 368">Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de sa déclaration d'investiture du Modèle:Date, Pierre Mendès France annonce qu'il a pris le parti de négocier : Modèle:Citation bloc

Fichier:Lamine Bey recevant Mendes France.jpg
Pierre Mendès France reçu par Lamine Bey, dernier bey de Tunis, le Modèle:Date-.

La stratégie tunisienne de Mendès France consiste d'abord à restaurer l'autorité morale du bey, puis à associer aux négociations le Néo-Destour et enfin à s'appuyer sur les militaires<ref name="JL 270">Modèle:Harvsp.</ref>. L'habileté de Mendès France à engager des pourparlers et à jouer sur tous les registres fait l'admiration de Bourguiba qui s'en confie à Roger Stéphane<ref name="Stéphane 18-20">Modèle:Harvsp.</ref>. Les résidents français ne partagent pas son enthousiasme. Pourtant, l'opération Carthage, du nom du discours de Carthage prononcé le 31 juillet 1954 alors qu'il est président du Conseil depuis seulement un mois<ref name="Pierre-p202">Modèle:Harvsp.</ref>, aboutit le Modèle:Date à l'indépendance de la Tunisie. Cette politique de négociation sera poursuivie après lui par Edgar Faure et Guy Mollet pour le Maroc.

En revanche, pour l'Algérie, l'attitude du président du Conseil est bien différente car, dans son esprit Modèle:Citation

Le Modèle:Date, à l'Assemblée nationale, Pierre Mendès France et son ministre François Mitterrand sont félicités pour leur riposte ferme à l'agitation algérienne par le porte-parole de la grande colonisation René Mayer<ref name="JL 347">Modèle:Harvsp.</ref>. Une phrase de Mendès France résume assez bien sa pensée : Modèle:Citation bloc Le Modèle:Date, dans une note qu'il a adressée à André Pelabon en réponse au général Cherrière, qui faisait savoir qu'il n'avait pas besoin de parachutistes et que les CRS lui suffisaient, Mendès France insiste : Modèle:Citation

Mais dès le Modèle:Date, Mendès France rectifie le tir en donnant des indications sur la nécessité d'une « coopération généreuse que la métropole doit créer pour une vie meilleure en Algérie, amélioration des terres incultes etc. », ce qui a pour effet de lui mettre à dos à la fois les porte-paroles de la colonisation, et les défenseurs des droits des Algériens qui dénoncent les exactions de policiers tortionnaires<ref name="JL 348">Modèle:Harvsp.</ref>. C'est dans un climat de sommations et d'hyperboles, de dénonciations venues des deux pôles de l'opinion, que s'ouvre, le Modèle:Date, le grand débat à propos du Maghreb où sombrera le cabinet de Pierre Mendès France<ref name="JL 349">Modèle:Harvsp.</ref>. Son gouvernement est renversé le Modèle:Date sur la question de l'application du statut de l'Algérie.

Après son départ, dans l'hebdomadaire L'Express, le Prix Nobel de littérature Albert Camus appelle à son retour au pouvoir<ref>"Les vies d'Albert Camus" », documentaire de Georges-Marc Benamou, 2020, diffusé sur France 3 [1]</ref>, selon le documentaire biographique consacré à la télévision à l'écrivain<ref>« Les vies d’Albert Camus », le portrait intime d’un surdoué solitaire, par Caroline Celle dans Le Monde du 29 janvier 2020 [2]</ref>.

En 1974, PMF commente ainsi la chute de son gouvernement : Modèle:Citation

Politique intérieure et européenne
Fichier:Bundesarchiv Bild 183-27106-0001, Paris, Verhandlungen über NATO-Beitritt.jpg
Conférence de l'OTAN sur le réarmement de l'Allemagne, le Modèle:Date-. Avec Anthony Eden, John Foster Dulles et Konrad Adenauer.

Sur le plan institutionnel, sa politique se caractérise par un effort de rationalisation du régime parlementaire de la [[Quatrième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République]] et par une tentative de rééquilibrage des institutions en faveur de l'exécutif. Refusant le principe de la double investiture par lequel le président du Conseil pressenti se présentait deux fois devant la Chambre, d'abord seul, ensuite avec son gouvernement, il dénonce les marchandages auxquels cette pratique donne lieu et parvient à faire réviser la Constitution de 1946 pour entériner la fin de cet usage. Cette révision donne également l'occasion d'un assouplissement limité du droit de dissolution. Au lendemain de Genève et de Tunis, le gouvernement de PMF subit de rudes attaques, résumées dans un article cinglant de Jean Fabiani, rédacteur en chef de Combat : Modèle:Citation<ref name="JL 368 bis">Jean Fabiani cité par Modèle:Harvsp.</ref>.

Largement accaparée par les problématiques internationales, son expérience gouvernementale n'a pas le temps de s'inscrire, sur le plan socio-économique, dans des réformes d'ampleur. L'opinion retient néanmoins sa politique de lutte contre l'alcoolisme qui se traduit à l'automne 1954 par une série de dispositions durcissant le régime fiscal des bouilleurs de crus et l'abolition de la transmission par héritage du privilège qui leur donnait par tradition le droit de fabriquer une dizaine de litres d'alcool par foyer. En parallèle, en 1954, Pierre Mendès France, alors président du Conseil, organise la distribution de lait dans les écoles et casernes de France pour lutter contre la dénutrition et l'alcoolisme<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> et fonde le Haut Comité d'étude et d'information sur l'alcoolisme (HCEIA)<ref>Modèle:Article</ref>.

Malgré l'hostilité déclarée d'une grande partie de l'hémicycle, il soumet au vote de l'Assemblée, sans le soutenir véritablement, le projet de Communauté européenne de défense (CED) en août. Son rejet, qui ouvre la voie au réarmement allemand dans le cadre de l'OTAN, lui vaut l'hostilité ouverte du MRP, très favorable à la construction européenne, et prive le cabinet Mendès France de la base parlementaire indispensable à sa survie au-delà du très court terme. Craignant notamment une suprématie de l'Allemagne dans une communauté européenne qui n'inclurait pas le Royaume-Uni, il vote contre le traité instituant la Communauté économique européenne dit traité de Rome<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ce qui le brouille encore plus avec le MRP. À cela s'ajoute la bataille épuisante menée par PMF sur le plan des accords européens. Sa victoire à l'assemblée arrachée de haute lutte sur les accords de Paris (1955) lui a coûté. Le Modèle:Date, il déclare : Modèle:Citation

Son cabinet privé de tout soutien à la Chambre, PMF présente au président Coty sa démission, lors d'une entrevue au palais de l'Élysée, le Modèle:Date. Le chef de l'État lui demande d'assurer les affaires courantes jusqu'à la nomination de son successeur à la présidence du Conseil. Quelques jours plus tard, le Modèle:Date, Edgar Faure, ministre des Affaires étrangères du gouvernement sortant, est officiellement investi dans cette fonction par la Chambre des députés.

Dès 1954, Pierre Mendès-France avait mis l'accent sur la recherche scientifique et le progrès technique en instituant un secrétariat d'État à la Recherche scientifique et au Progrès technique qu'il avait confié à Henri Longchambon, ce dernier obtenant la création par décret<ref>Décret Modèle:N° du 14 septembre 1954 (paru au J.O. le 9 février 1955).</ref> du Conseil supérieur à la recherche scientifique et du progrès technique (CSRSPT)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Après Matignon

En 1956, il prend la tête du Front républicain, coalition électorale rassemblant les radicaux, les socialistes et les membres de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), la formation dirigée par François Mitterrand. Mais le succès de cette alliance aux élections législatives ne lui vaut qu'un poste de ministre d'État (du Modèle:Date au Modèle:Date) dans le nouveau gouvernement, Guy Mollet lui ayant été préféré pour en prendre la tête. Opposé à ce dernier sur sa politique en Algérie, et estimant que les mesures politiques indispensables pour reconquérir la confiance des Algériens n'ont pas été prises, Pierre Mendès France démissionne en Modèle:Date- du gouvernement et quitte la direction du Parti radical, qu'il n'a pas réussi à moderniser et qui penche de plus en plus vers la droite.

Modernisation du Parti radical

En 1955, PMF tente de donner un souffle nouveau au Parti radical via la tenue, salle Wagram, le Modèle:Date, d'un congrès extraordinaire pour réformer le parti, dont l'organisation est dans un premier temps refusée par Léon Martinaud-Déplat, le président administratif, qui finalement cède, car Édouard Herriot, maire de Lyon et président du parti, soutient l'initiative<ref name=Ruby>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le plus vieux parti de France y subit les assauts des jeunes militants parisiens<ref name="JL 399">Modèle:Harvsp.</ref>, parmi lesquels Charles Hernu, qui, selon Francis de Tarr, « se conduisait en ultra mendésiste plutôt qu'en radical-mendésiste<ref name="Tarr 194">Modèle:Harvsp.</ref>. ». Du congrès des « agités de Wagram », il sort un néo-radicalisme mendésiste entériné par le Parti radical en Modèle:Date et qui rend Mendès maître du mouvement. Il est élu vice-président du parti, président dans les faits puisque Herriot, président à vie, est trop âgé pour assumer cette fonction<ref name="Tarr 201">Modèle:Harvsp</ref>.

Il peut ainsi préparer les élections législatives de l'année suivante avec des chances de succès. Mais Edgar Faure, conseillé par son directeur de cabinet Jacques Duhamel et Valéry Giscard d'Estaing<ref name="Eric_ROUSSEL_biographe_2018" >Modèle:Ouvrage.</ref>, décide de dissoudre l'Assemblée nationale et de procéder à des élections anticipées, ce qui hypothèque les projets de PMF. Edgar Faure est alors exclu du bureau du parti le Modèle:Date<ref>Le Monde du 3 décembre 1955 [3]</ref>, ce qui sera confirmé en appel en 1956, ainsi que Martinaud-Déplat. Cependant le « mendésisme de Wagram » ne se relève pas de ce coup porté, et dès Modèle:Date-, PMF est marginalisé et confiné à la fonction de ministre d'État<ref name="JL 401">Modèle:Harvsp.</ref>. Il démissionne du gouvernement en Modèle:Date-, puis l'année suivante, attaqué dans son propre parti sur la question algérienne, considéré comme un « traître », il est contraint de démissionner de la vice-présidence du Parti radical le Modèle:Date.

La tentative de conquête et de rénovation du Parti radical a échoué parce que Mendès a multiplié les congrès, multipliant ainsi les occasions d'intrigues<ref name="AG 186">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date, quelques mois avant la signature des Modèle:Page h' (Euratom et CEE), il exprime devant l'Assemblée nationale ses doutes sur un marché commun où les pouvoirs de la démocratie sont délégués Modèle:Citation

Plus tard, il vote contre les pleins pouvoirs à Charles de Gaulle<ref>Modèle:Pdf Compte rendu intégral des débats de l'Assemblée nationale, lundi 2 juin 1958, Modèle:2e, Modèle:P.2633 (Modèle:P.23 du PDF).</ref>. Il s'oppose aux conditions dans lesquelles ce dernier prend le pouvoir et par conséquent au projet de constitution élaboré par le gouvernement de Gaulle. Il mène vigoureusement campagne pour le non au référendum du Modèle:Date, qui se solde par l'adoption du projet et la rapide promulgation de la [[constitution française du 4 octobre 1958|Constitution du Modèle:Date-]] de laquelle naît la [[Cinquième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} République]].

Battu aux élections législatives de Modèle:Date dans son fief de l'Eure, ainsi qu'Édouard Depreux et Robert Verdier, il abandonne ses mandats de maire et de conseiller général pour se consacrer à la réflexion politique et à la réorganisation de la gauche. Maurice Clavel salue son départ dans un article plutôt aigre, l'accusant de Modèle:Citation

Du Parti radical au Parti socialiste unifié

En 1959, Mendès France rompt avec le Parti radical parce qu'il voit les jeunes s'en éloigner<ref>Jean Lacouture, Modèle:Op. cit., Modèle:P.400.</ref>, mais aussi parce qu'il en a été « exclu », selon les termes de Jean Bothorel : Modèle:Citation À cette question, Mendès France répond : Modèle:Citation<ref group="note">La réponse de Mendès France s'étale sur trois pages dont les grandes lignes sont citées ici.</ref> Modèle:Citation bloc

Fichier:20.01.1962. Mendes France et Raymond Badiou. (1962) - 53Fi3369.jpg
Mendès France, contre la Guerre d'Algérie lors d'un meeting du PSU à Toulouse le Modèle:Date.

Cette expérience est une initiative de Jean-Jacques Servan-Schreiber. En Modèle:Date-, il organise pour l'hebdomadaire l'Express un débat entre Mendès France et deux des principaux représentants socialistes européens : l'italien Pietro Nenni et le travailliste britannique Aneurin Bevan<ref>Pierre Mendès France, Rencontre Nenni-Bevan, Julliard, Paris, 1959, Modèle:P.121.</ref>. C'est là que Mendès se sent un langage commun avec une famille politique, celle des vrais socialistes, notamment de Bevan qui lui explique sans ménagement que l'administration américaine ne peut accepter chez elle des idéologies qu'elle combat dans les pays étrangers. Nenni lui fait remarquer que ce qui sépare PMF du socialisme, c'est son approche plus économiste<ref name="JL 451">Modèle:Harvsp.</ref>.

Cependant, malgré quelques oppositions, l'adhésion de Pierre Mendès France au Parti socialiste autonome (PSA) donne une nouvelle impulsion au nouveau parti, ce que reconnaît Édouard Depreux. Modèle:Citation

Malgré les réticences de ses amis de l'UFD et de ceux d'une filiale spécifiquement mendésiste : le CAD (centre d'action démocratique) qui tentent de le mettre en garde contre une adhésion au PSA en soulignant la doctrine contraignante, la discipline pesante, Mendès France rejoint le Parti socialiste autonome, sans toutefois se précipiter. C'est Georges Boris qui le convainc. Il fait valoir à PMF tout ce que peut lui apporter l'adhésion à un parti tout neuf, non corrompu par les intrigues et les rivalités. C'est à lui, Georges Boris, que Mendès donne son adhésion écrite. Boris l'apporte le Modèle:Date à Édouard Depreux<ref name="JL 452">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="ED 524">Modèle:Harvsp.</ref>. Mendès France se réclame désormais d'« un socialisme […] qui devra s'inspirer de la tradition humaniste de Léon Blum et Jean Jaurès », reconnaissant également l'échec de sa politique antérieure de réforme au coup par coup, qui doit être abandonnée pour une réforme en bloc<ref name=JFK>Jean-François Kesler, « Le parti de PMF : du parti radical au PSU. » dans Matériaux pour l'histoire de notre temps, 2001, Modèle:N°63-64 ; Pierre Mendès France et la Modernité - Actes du colloque - Assemblée nationale - 15 juin 2001, Modèle:P. 66-69, doi : 10.3406/mat.2001.403281.</ref>.

Ainsi PMF passe du radicalisme au socialisme. Mais quand il réclame de pouvoir entraîner avec lui ses amis du CAD, on lui répond que chacun d'eux devra subir des tests<ref name=JFK/>. Ce qu'ils font. Alain Gourdon surnomme ces examens des ordalies<ref name="AG 208">Modèle:Harvsp.</ref>. Le PSA n'est qu'une étape puisque l'année suivante, le Modèle:Date avec le congrès de fusion présidé par Laurent Schwartz, le Parti socialiste unifié (PSU) est fondé avec un bureau national comprenant Édouard Depreux, Alain Savary, Robert Verdier, Gilles Martinet, Henri Longeot, Jean Poperen et Charles Hernu<ref name="ED 523"/>.

Mendès refuse tout poste de responsabilité à l'intérieur de ce parti, et il se tient à l'écart du congrès constitutif d'Issy-les-Moulineaux<ref name="JL 455">Modèle:Harvsp.</ref>. Il charge alors ses fidèles : Richard Dartigues, Charles Hernu ou Harris Puisais de maintenir le contact avec les militants<ref name="AG 209">Modèle:Harvsp.</ref>.

Indépendance de l'Algérie et rapports avec de Gaulle

Écarté du Parlement, Mendès ne reste pas pour autant silencieux, notamment à propos de l'Algérie. Bien que le général de Gaulle ait reconnu le droit des Algériens à « l'autodétermination », PMF reste sceptique sur ses intentions. Parce que le général a aussi évoqué l'indépendance de l'Algérie comme Modèle:Citation, qu'il a aussi apporté son soutien aux militaires qui luttent contre le FLN et que, dans le même temps, il déclare que l'heure de la décolonisation est venue.

À la veille des pourparlers d'Évian, Mendès trouve que les deux parties, de Gaulle et le FLN, ne s'engagent pas franchement dans un processus de paix. Modèle:Citation bloc Mais, après l'échec du coup d'État militaire de quatre généraux à Alger (« un quarteron de généraux en retraite<ref>Allocution télévisée du Modèle:Date, archives de l'INA.</ref> » selon la formule du général Gaulle), le Modèle:Date, PMF salue l'action du général : Modèle:Citation

Cependant, une fois les accords signés, le Modèle:Date, PMF s'oppose de nouveau à de Gaulle lorsqu'il propose d'amender la constitution pour une élection du président de la République au suffrage universel direct, par référendum. PMF entre alors en campagne énergiquement pour le « non », parce qu'il estime cette démarche contraire à la constitution. Il refuse même, dans les Cahiers de la République, journal mendésiste qu'il préside, la publication d'articles « présidentialistes », y compris ceux de Pierre Avril qui est pourtant un des rédacteurs en chef de la revue<ref>Émeric Brehler, Les Cahiers de la république.</ref>,<ref name="JL 458">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le triomphe du général au référendum, puis dans la foulée l'échec de PMF à son élection dans l'Eure (il est battu par le giscardien Jean de Broglie), poussent l'ex-président du Conseil à préparer les élections suivantes : celle de 1965 et pour cela, à soutenir la candidature de François Mitterrand : Modèle:Citation

Face à l'extrême droite et aux antisémites

Très tôt opposé dès les années 1920 à l'Action française<ref name="Coutin 330"/>, Pierre Mendès France continue toute sa vie à lutter contre l'extrême droite. Il a été le seul député à s'opposer à la participation française aux Jeux olympiques de Berlin en 1936. Modèle:Citation<ref>Site humanite.fr, article Berlin 1936 Les Jeux de la honte, consulté le 6 septembre 2020.</ref>.

Pierre Mendès France a été toute sa vie une cible de l'antisémitisme<ref name=MR>Modèle:Lien web.</ref>. Le sommet en est atteint lorsqu'en 1940, Pierre Mendès France est accusé par le régime de Vichy de désertion pour s'être embarqué à bord du Massilia<ref name=MR/>. Selon Éric Roussel, président de l'Institut Pierre Mendès France, cela l'a marqué pour toujours<ref name=MR/>,Modèle:Note.

Après la guerre, il continue d'être visé par les antisémites<ref name=MR/> et l'extrême droite. Outre les attaques sur sa politique économique, financière et ses positions européennes critiquées vertement par le Modèle:Citation<ref name="JL 329">Modèle:Harvsp.</ref>, c'est aussi au juif Mendès que l'on s'en prend. Modèle:Citation C'est d'abord à Mitterrand que s'en prend l'avocat d'extrême droite Jean-Louis Tixier-Vignancour, avant de considérer qu'il faut « frapper plus haut ». En 1956, quand Mendès France se désolidarise de l'action franco-anglaise sur le canal de Suez, on l'insulte, on le menace, on crie : Modèle:Citation et Tixier : Modèle:Citation<ref name="JL 427">Jacques Fauvet, La {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République, Modèle:P., citée par Modèle:Harvsp.</ref>.

Ses origines juives, ses positions sur la décolonisation et sa politique de fiscalisation des bouilleurs de cru font de Pierre Mendès France l'une des cibles favorites de l'extrême droite et du mouvement poujadiste. Pierre Poujade lui lance ainsi, en 1955 : Modèle:Citation

Pierre Joxe écrit en 2011 : « Les poujadistes ainsi giflés refusent de l'appeler « Mendès-France ». Ces braves Gaulois le surnomment même « Mendès Lolo<ref>Modèle:Lien web</ref>. »

Le Modèle:Date, il se fait violemment prendre à partie à l'Assemblée nationale par le jeune député d'extrême-droite Jean-Marie Le Pen : Modèle:Citation.

Derniers engagements socialistes et mort

Pour soutenir la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1965, PMF se lance dans une campagne de rencontres, de débats, qu'il anime, dont le plus célèbre, à la radio, est publié en librairie<ref>Le Grand Débat avec Michel Debré, préface de Georges Altschuler, Gonthier, Paris, 1966, 206Modèle:Nb p. L'ouvrage comprend les trois débats diffusés des 22, 29 novembre et Modèle:Date- à Europe 1.</ref>.

Après l'échec de François Mitterrand, qui obtient 44,80 % des voix au second tour, il multiplie les conférences et se pose en « garant de la doctrine » socialiste, allant jusqu'à donner des conférences à Harvard<ref name="JL 463">Modèle:Harvsp.</ref>. Le score obtenu par l'ancien ministre de l'Intérieur de Mendès France rend à la gauche une crédibilité qu'elle avait perdue. Désormais, l'hypothèse d'une revanche est envisageable<ref name="JL 463"/>. Dans la foulée, il part en campagne pour les [[Élections législatives françaises de 1967|élections législatives des 5 et Modèle:Date-]]. Il se présente dans une circonscription de Grenoble, où il est élu. L'année suivante, se déroulent les Jeux olympiques d'hiver où, pour la première fois depuis bien longtemps, il rencontre de nouveau le général de Gaulle, dont il dit sentir Modèle:Citation<ref name="JL 470">Modèle:Harvsp.</ref>, le jour de l'ouverture des jeux le Modèle:Date.

Lors des événements de 1968, Pierre Mendès France apparaît comme l'un des recours possibles en cas d'effondrement du régime. Son apparition lors d'un rassemblement public au stade Charléty le Modèle:Date, durant lequel il reste toutefois silencieux, lui sera par la suite beaucoup reprochée<ref group="note">Dans « Il y a cinquante ans. La comète Mendès », paru dans L'Express le Modèle:Date, Jacques Duquesne rappelle que « par sa présence silencieuse », il « paraît cautionner » les propos révolutionnaires qui se tiennent au stade Charléty.</ref>. Pierre Viansson-Ponté voit même dans sa démarche une manœuvre « machiavélique », qui lui permettrait de jouer sur deux tableaux<ref>Lettre ouverte aux hommes politiques, Albin Michel, Paris, 1976, Modèle:P.176.</ref>. PMF ne réussit pas à obtenir l'approbation des communistes pour lesquels il n'est pas l'homme providentiel, ni celle de François Mitterrand, qui lui conseille de garder une certaine réserve vis-à-vis des étudiants.

Il est battu par Jean-Marcel Jeanneney, qui l'emporte avec Modèle:Unité d'avance sur lui<ref>Jean Lacouture, Modèle:Op. cit., Modèle:P.493.</ref> aux élections législatives de 1968, dans la Modèle:2e de l'Isère, où il se présente sous l'étiquette PSU, bien qu'il ait déjà choisi de quitter ce parti avec lequel il veut néanmoins rester solidaire<ref name="JL 494">Georges Kiejman, cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Plus tard, il estime que c'est cette étiquette PSU qui lui a coûté son siège de député<ref name="Bothorel 87">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1969, il mène campagne aux côtés de Gaston Defferre pour l'élection présidentielle. Defferre annonce qu'en cas de victoire, Mendès France sera son Premier ministre<ref name="JL 498">Modèle:Harvsp.</ref>. Le « ticket » ne convainc pas, obtenant tout juste 5 % des suffrages. Mendès s'attire toujours la méfiance des communistes qui souhaitent l'exclure de l'union de la gauche : Modèle:Citation Mitterrand lui-même ne le ménage pas et lui reproche son action en faveur des étudiants : Modèle:Citation

Fichier:Shimon Peres and Christian Fouchet 1964.jpg
Avec Shimon Peres et Christian Fouchet à l'ambassade d'Israël, en 1964.

Frappé par la maladie, Pierre Mendès France prend ses distances avec la vie politique française après 1972 et choisit d'œuvrer en faveur de la paix au Proche-Orient<ref name="JL 504">Georges Kiejman, cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Pierre Mendès France a écrit en 1957 qu'il a été « sensible » à la création de l'État d'Israël et c'est « en ami qu'il entend s'adresser aux Israéliens et non en sioniste passionné, ni même en tant que juif » et qu'il confirme son attachement au droit d'Israël à l'existence<ref name=PB1>Modèle:Harvsp, lire en ligne</ref> et dès 1959, il se rend en Israël<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mais c'est surtout à la fin de sa vie qu'il consacre son activité à la recherche de la paix au Moyen-Orient en organisant des conversations entre Israéliens et Palestiniens. En 1973, s'adressant au colonel Kadhafi, il déclare : « le judaïsme est-il un nationalisme ou une religion ? Je n'en sais rien mais il y a un certain nombre d'hommes qui veulent se rassembler en Israël et qui ont entrepris d'y bâtir ensemble un foyer. C'est leur droit, personne n'a le droit de les en empêcher. Si les Palestiniens désirent bâtir une nation, c'est leur droit aussi. Il y a assez de place dans le monde et au Proche-Orient pour que les Israéliens soient quelque part chez eux et les Palestiniens quelque part chez eux. »<ref name=PB1/> Sa position, rapportée par Jean Daniel se résume par la formule : « Tout pour la paix avec les Palestiniens, rien contre la sécurité d'Israël »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est ainsi qu'il est à Jérusalem en novembre 1977 lors de la visite du président Anouar el-Sadate et qu'il y rencontre le président égyptien et le Premier ministre israélien Menahem Begin<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il soutient François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de 1981, malgré une série de malentendus qui ont éloigné les deux hommes l'un de l'autre<ref name="AG 242">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est néanmoins présent, ému, lors de l'investiture du président socialiste ; ce dernier lui aurait déclaré : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Il reste jusqu'à la fin proche de sa famille politique, de ses amis, compagnons et collaborateurs tels que les Gabriel Ardant<ref group="note">quelques informations sur Gabriel Ardant.</ref>, Georges Boris, Claude Cheysson, Pierre Cot, Didier Grumbach, Georges Kiejman, Simon Nora, Michel Rocard<ref name="JL 476">Modèle:Harvsp.</ref>.

Pierre Mendès France demeure une référence dans la classe politique française, comme symbole d'une conception exigeante de la politique. Ainsi, pour Jean-Louis Debré :

Modèle:Citation

Pierre Mendès France jouit toujours d'une réelle popularité dans l'opinion. Ses « causeries au coin du feu », tous les samedis à la radio, sont restées célèbres. Elles lui permettaient d'expliquer aux Français les grandes lignes de sa politique<ref>Émission spéciale de France Culture : « Pierre Mendès France - entretiens », émission du lundi 14 octobre 2002 sur les cinquante ans des « causeries » télévisées du samedi.</ref>. En matière de communication, il a également bénéficié d'efficaces soutiens, notamment de celui de Jean-Jacques Servan-Schreiber et de l'hebdomadaire qu'il dirigeait, L'Express<ref>Modèle:Lien archive.</ref>.

[[Fichier:Plaque Pierre Mendès France, 23 rue du Conseiller-Collignon, Paris 16.jpg|vignette|redresse=1|Plaque commémorative, au 23 rue du Conseiller-Collignon, dans le [[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e de Paris]].]] À propos de l'icône politique que PMF est resté dans l'esprit des Français, Louis-Bernard Robitaille souligne la curieuse contradiction française : Modèle:Citation

Pierre Mendès France qui selon sa veuve « enviait à Charles de Gaulle sa mort magnifique »<ref>Modèle:Ouvrage</ref> eut la même fin rapide, succombant à un infarctus foudroyant le Modèle:Date, à son bureau, chez lui rue du Conseiller-Collignon, dans le Modèle:16e arrondissement de Paris. L'hommage de la classe politique est unanime, Mitterrand déclare que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il avait demandé par testament que ses cendres soient dispersées à Louviers (Eure) dont il fut maire. Des demandes de transfert des cendres au Panthéon furent suggérées en 1999 et 2012<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Détail des mandats et fonctions

Au niveau local

  • Maire de Louviers de 1935 à 1939 et de 1953 à 1958
  • Conseiller général de l'Eure de 1937 à 1958
  • Président du conseil général de l'Eure de 1945 à 1958

Au Parlement

Au gouvernement

Modèle:…

Décorations

Décorations françaises

Autres décorations

Hommages

Fichier:France 5 Franc 1992-2.JPG
Pièce de 5 francs émise en 1992.

De nombreux établissements scolaires (dont le lycée Pierre-Mendès-France de Tunis) et universitaires (dont l'Université Pierre-Mendès-France de Grenoble, et le Centre Pierre-Mendès-France de Paris 1 Panthéon-Sorbonne) portent son nom, ainsi qu'un planétarium à Poitiers<ref>Espace Mendès France, site maison-des-sciences.org, consulté le 18 juin 2011.</ref>.

Plusieurs communes ont donné le nom de Pierre Mendès France à une de leurs rues. À Louviers, c'est la rue qui passe devant la mairie qui porte ce nom ; à Chartres, l'entrée du lycée Marceau se situe rue Pierre-Mendès-France.

Un arrêt du Tramway A à Mérignac (Gironde), un arrêt du tramway T2 et T4 à Lyon ainsi qu'un arrêt de la ligne 1 à Nantes portent son nom.

Un Hommage à Pierre Mendès France, sculpture de Pierre Peignot (1947–2002) est inauguré à Paris au jardin du Luxembourg en 1984.

Le centre de conférence du ministère de l'Économie et des Finances porte également son nom.

L'hémicycle du conseil départemental de l'Eure porte son nom.

Œuvres de Pierre Mendès France

Modèle:Div col

  • Le Redressement financier français en 1926 et 1927, thèse pour le doctorat soutenue le Modèle:Date-, université de Paris, Faculté de droit, LGDJ, 1928.
  • L'Œuvre financière du gouvernement Poincaré, préface de Georges Bonnet, LGDJ, 1928.
  • La Banque internationale, contribution à l'étude du problème des États-Unis d'Europe, Librairie Valois, 1930.
  • Le Département de l'Eure au point de vue économique, 1933, préface de Camille Briquet.
  • Liberté, liberté chérie… Choses vécues, New York, Les éditions Didier, 1943.
  • Roissy-en-France, Julliard, 1947.
  • Gouverner c'est choisir, tome I, Julliard, 1953.
  • Gouverner c'est choisir, tome II, Sept mois et dix-sept jours Modèle:Date--Modèle:Date-, Julliard, 1955.
  • Gouverner c'est choisir, tome III, La Politique et la Vérité, Julliard, 1958.
  • Dire la vérité, causeries du samedi, Julliard, 1955.
  • Pour une république moderne, Gallimard, 1962, rééd. 1966.
  • Pour préparer l'avenir, propositions pour une action, Denoël, Paris, 1968.
  • Dialogues avec l'Asie d'aujourd'hui, Gallimard, 1972.
  • Choisir, conversations avec Jean Bothorel, Stock, 1974 Modèle:ISBN.
  • La vérité guidait leurs pas, Gallimard, 1976.
  • Regards sur la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} République (1958-1978), Entretiens avec François Lanzenberg, Fayard, Paris, 1983.

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Œuvres complètes, publiées chez Gallimard

Modèle:Début de colonnes

  • Tome I, S'engager 1922-1943, 1984, 837 p.
  • Tome II, Une politique de l'économie 1943-1954, 1985, 630 p.
  • Tome III, Gouverner, c'est choisir 1954-1955, 1986, 831 p.
  • Tome IV, Pour une république moderne 1955-1962, 1988, 969 p.
  • Tome V, Préparer l'avenir 1963-1973, 1989, 874 p.
  • Tome VI, Une vision du monde 1974-1982, 1990, 684 p.

Modèle:Fin de colonnes

Ouvrages en collaboration

  • Avec Gabriel Ardant, la Science économique et l'action, éd. UNESCO-Julliard, 1954.
  • Sous la direction de Jean-Jacques Servan-Schreiber, Rencontre Nenni, Bevan, Mendès France. Modèle:Date-, éd. R. Julliard, Paris, (impr. E. Dauer), 1959.
  • Avec Michel Debré, le Grand Débat, préface de Georges Altschuler, éd. Gonthier, Paris, (impr. Labadie, Évreux), 1966.
  • Avec Gabriel Ardant, Science économique et lucidité politique, éd. Gallimard, 1973.
  • Avec sa petite fille Margot Mendès France, rédaction de the "French constitutional" Mars 1999, éd. R. Julliard, Paris, (impr. E. Dauer), 1999.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

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Ouvrages utilisés pour les sources

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Ouvrages complémentaires

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Articles et communications

Filmographie et documentaires

Articles connexes

Liens externes

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