Élection présidentielle française de 1965
L'élection présidentielle française de 1965, deuxième élection présidentielle de la Modèle:Ve République, se tient les 5 et Modèle:Date- afin d’élire le président de la République française pour un mandat de sept ans.
Sous la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} République, cette élection présidentielle est la première à se dérouler au suffrage universel direct, le premier président ayant été élu en 1958 par un collège électoral de grands électeurs. Le scrutin de 1965 a lieu à la suite de la victoire du « oui » au référendum de 1962 sur l'élection au suffrage universel du président de la République. Il s'agit alors de la seconde élection présidentielle au suffrage universel direct après celle de 1848, sous la [[Deuxième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} République]], mais seuls les hommes étaient autorisés à voter.
Au premier tour, six candidats sont en lice. Après avoir hésité à se présenter, le président sortant, Charles de Gaulle, brigue un second mandat et obtient 44,6 % des suffrages. La gauche se présente unie autour de la candidature de François Mitterrand (31,7 %), tandis que le centriste Jean Lecanuet devient le troisième homme (15,6 %) en prenant des voix à de Gaulle. L'extrême droite présente la candidature de l'avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour (5,2 %), alors que les deux autres candidats obtiennent moins de 2 % chacun.
Mis en ballottage de façon inattendue, le général de Gaulle était donné largement vainqueur dès le premier tour par les sondages jusqu'à quelques semaines avant le scrutin. Mais contrairement à ses adversaires, il n'a quasiment pas fait campagne malgré le rôle essentiel de la télévision, où il s'est retrouvé au centre des attaques de ses concurrents. Pour le second tour, il consent à des interventions télévisées et se voit réélu avec 55,2 % des suffrages exprimés face à François Mitterrand. Son second mandat commence le Modèle:Date-.
Contexte
[[Fichier:Emblème de l'OAS.svg|vignette|redresse=0.6|gauche|Logo de l'OAS, qui tente à plusieurs reprises de tuer le général de Gaulle, le conduisant à organiser le [[Référendum français sur l'élection au suffrage universel du président de la République|référendum du Modèle:Date-]].]]
En 1958, l'enlisement de la guerre d'Algérie provoque la chute de la Quatrième République française. Devenu président du Conseil des ministres à la faveur de la crise de mai 1958, le général Charles de Gaulle fait adopter une nouvelle Constitution par référendum le Modèle:Date-. Trois mois plus tard, il est élu président de la République par un collège électoral de quelque 82 000 grands électeurs (parlementaires, conseillers généraux, représentants des conseils municipaux). Il prend ses fonctions le Modèle:Date-.
Depuis son retour au pouvoir, la droite détient la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Les élections législatives de 1962, consécutives à la chute du premier gouvernement Pompidou, donnent même une majorité absolue au parti présidentiel, l'UNR-UDT, et aux Républicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing. Les élections cantonales de 1964 et les [[Élections municipales françaises de 1965|municipales de Modèle:Date-]] marquent cependant un recul du score des candidats gaullistes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Durant son septennat, le général de Gaulle parvient à mettre un terme à la guerre d'Algérie. Mais le conflit entraîne de fortes tensions en France métropolitaine et une série d'attentats de la part de l'OAS : le chef de l'État échappe ainsi à plusieurs tentatives d'assassinat. Après le cessez-le-feu en 1962, son traitement des rapatriés d’Algérie est très critiqué, tout comme l’absence de réactions de l’armée française lors des massacres de harkis et d’Européens en Algérie.
Après l’attentat du Petit-Clamart, qui manque de peu de lui coûter la vie, Charles de Gaulle décide de soumettre au peuple une proposition d’élection du président de la République au suffrage universel direct. Ce projet est très controversé au sein de la classe politique traditionnelle, qui dénonce une réduction des prérogatives des élus et le risque de plébiscite. Lors du [[Référendum français sur l'élection au suffrage universel du président de la République|référendum du Modèle:Date-]], le « oui » l’emporte avec plus de 62 % des suffrages exprimés. Précédemment, seule l'élection présidentielle de 1848 s'était tenue au suffrage universel direct : ce scrutin avait conduit au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte, qui avait mené un coup d'État avant la fin de son mandat.
Sous la présidence de Gaulle, le nouveau franc (plan Pinay-Rueff) est institué et la France connaît une forte croissance économique dans le contexte des Trente Glorieuses et de la recherche d'une troisième voie<ref>En croissance moyenne de 5,5 % par an. Cf. Modèle:Article.</ref>. En matière extérieure et de défense, le pays est la quatrième puissance à mettre au point la force de dissuasion nucléaire et se réconcilie avec l'Allemagne de l'Ouest à l'occasion de la signature du traité de l'Élysée. De Gaulle prône une « Europe des nations » par opposition au fédéralisme européen. En 1964, il reconnaît la république populaire de Chine.
Les partis d'opposition (notamment le Parti communiste français, la SFIO et des formations centristes) dénoncent un style de gouvernance trop personnel. Le parlementaire de gauche François Mitterrand fait état d'un « coup d'État permanent ».
Modalités
Conformément à l'article 6 de la Constitution, le président de la République française est élu pour un mandat de sept ans. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, un second tour a lieu quatorze jours plus tard : seuls peuvent alors se présenter les deux candidats arrivés en tête au premier tour après retrait éventuel de candidats mieux placés<ref name="Loi 1962">Modèle:Lien web.</ref>.
Chaque candidat doit satisfaire plusieurs conditions<ref name="Loi 1962" /> :
- être de nationalité française et ne pas être privé de ses droits civiques concernant l'éligibilité ;
- avoir au minimum Modèle:Nobr ;
- être inscrit sur une liste électorale ;
- recueillir 100 [[Présentation des candidats à l'élection présidentielle française|Modèle:Citation de parlementaires ou d'élus locaux]] : ces parrainages doivent provenir d'au moins trente départements ou collectivités d'outre-mer différents et pas plus d'un dixième des élus signataires ne doit provenir du même département ou de la même collectivité d'outre-mer.
La Constitution prévoit que<ref name="Loi 1962" /> :
- en cas d'empêchement ou décès dans la dernière semaine de dépôt des candidatures d'une personne qui a annoncé son intention d'être candidate, le Conseil constitutionnel peut reporter l'élection ;
- en cas d'empêchement ou décès d'un candidat avant le premier tour, l'élection est reportée ;
- en cas d'empêchement ou décès d'un candidat qualifié pour le second tour, il est procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales.
L'État donne les mêmes facilités à tous les candidats pour faire campagne, mais seuls ceux ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés peuvent obtenir le remboursement du cautionnement ou de leurs dépenses de campagne<ref name="Loi 1962" />.
En vertu de l'article 58 de la Constitution, le Conseil constitutionnel est le garant de la régularité de l'élection, de l'examen des réclamations et de la proclamation des résultats<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les dates du scrutin sont fixées en Conseil des ministres et publiées au Journal officiel<ref name="convocation" />. L'élection est fixée au Modèle:Date- (premier tour) et au Modèle:Date- (éventuel second tour)<ref name="convocation">Modèle:Pdf Modèle:Légifrance, publié au JORF du Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.
Candidats
Tableau de synthèse
Le Modèle:Date-, le Conseil constitutionnel arrête la liste des noms des six candidats à l'élection du président de la République, établie par ordre alphabétique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Charles de Gaulle, président sortant
Une candidature tardive
À l'origine du changement du mode de scrutin de l'élection du président de la République en 1962, Charles de Gaulle maintient longtemps le suspens sur une candidature pour un second mandat. Au début du mois de Modèle:Date-, un sondage effectué auprès des 25 membres du gouvernement révèle que 12 d'entre eux pensent qu'il se représentera contre 12 qu'il briguera sa succession, tandis que le Premier ministre, Georges Pompidou, ne se prononce pas, bien qu'intimement convaincu que le Général briguera à nouveau la fonction suprême<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
À partir de 1963, le général de Gaulle est préoccupé par son état de santé (il subit une délicate opération de la prostate le Modèle:Date-) et craint pour sa succession en cas d'empêchement<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les années précédentes, il a été la cible de plusieurs attentats de l'OAS dans le contexte de la guerre d'Algérie. Cette situation l'a conduit à rédiger un testament politique mentionnant le nom de successeurs souhaités. En tant que Premier ministre, c'est Georges Pompidou qui est le plus souvent mentionné pour être candidat en cas de retrait du Général, mais les noms de Michel Debré et Jacques Chaban-Delmas circulent également<ref name="DeGaulle candidat">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon Alain Peyrefitte, le président sortant a pris la décision de se représenter dès le Modèle:Date-<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 46 min 07 s.</ref>. Mais il annonce sa candidature seulement le Modèle:Date-, à bientôt 75 ans, lors d'une intervention télévisée à Modèle:Heure : Modèle:Citation bloc Cette décision de se représenter aurait notamment été motivée par l'échec des négociations de l'Europe des Six sur le Marché commun agricole<ref name="DeGaulle candidat" />. Il reçoit le soutien des Républicains indépendants (RI) de Valéry Giscard d'Estaing ; contrairement à l'opposition, cette frange centriste de la majorité considère qu'il est Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
Une campagne minimaliste et critiquée
Peu de temps avant la tenue du premier tour, alors que le général de Gaulle ne mène pas campagne et ne propose ni programme ni lignes directrices, l'opposition estime que sa stratégie repose sur le mot d'ordre « Moi ou le chaos »<ref name="Gérard Vincent" />.
L'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) se montre favorable à sa réélection, la Pravda censurant même des déclarations critiques du secrétaire général du Parti communiste français (PCF), Waldeck Rochet, lors de la déclaration de candidature du Général<ref name="Gérard Vincent" />.
La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), mécontente de sa politique agricole, et l'Association nationale des Français d'Afrique du Nord, d'Outre-Mer et de leurs amis (ANFANOMA), qui dénonce son traitement des rapatriés d’Algérie, appellent à voter contre le président sortant<ref name="Gérard Vincent" />.
François Mitterrand, candidat de l’union de la gauche
Une longue indécision à gauche
À l'approche de l'élection, le Parti communiste français (PCF) constitue la principale force d'opposition de gauche (environ 20 % de l'électorat français). Mais le PCF a perdu en Modèle:Date- son dirigeant depuis trente ans, Maurice Thorez (remplacé par Waldeck Rochet), n'a été présent dans aucun gouvernement depuis près de 20 ans et semble peu à même de présenter une candidature victorieuse à l'élection présidentielle. L'autre grande formation de gauche, le parti socialiste Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), est en déclin et son dirigeant, Guy Mollet, se montre peu enthousiaste à l'idée de présenter une candidature face à celle du général de Gaulle<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 6 min 35 s-6 min 55 s.</ref>.
Le Modèle:Date-, après une rencontre avec Guy Mollet, Maurice Faure (Parti radical) et Daniel Meyer (PSU) et à l'issue d'une conférence de presse du général de Gaulle, François Mitterrand annonce sa candidature dans un communiqué de presse, affirmant que Modèle:Citation<ref name="Gérard Vincent">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il avait au préalable posé pour conditions à sa candidature d'obtenir le soutien de la SFIO et de Pierre Mendès France ainsi que l'absence d'un candidat communiste<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 26 min 20 s-26 min 36 s.</ref>.
Résolument hostile au général de Gaulle, François Mitterrand apparaît isolé à gauche. Onze fois ministre sous la Quatrième République, il n’a pu intégrer le Parti socialiste unifié (PSU) en raison de sa participation à des gouvernements comme celui de Guy Mollet. Il a également été critiqué après l'attentat de l'Observatoire. Depuis Modèle:Date-, il préside une petite formation de gauche, la Convention des institutions républicaines (CIR), qui a été fondée après la dislocation de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), dont il était l'une des figures. La CIR prend la suite du Centre d’action institutionnelle (CAI), qui était une réunion de clubs organisée sous la houlette de Charles Hernu, dirigeant du club des Jacobins<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Prise sans consultation du reste de la gauche parlementaire, cette décision fait suite à l'impossibilité d'une candidature unique à gauche portée par le maire SFIO de Marseille, Gaston Defferre, ou par l'ancien président du Conseil (aujourd'hui PSU) Pierre Mendès France<ref name="Sirinelli347">Modèle:Ouvrage.</ref>. En Modèle:Date-, François Mitterrand affirmait à Jean-Jacques Servan-Schreiber qu'il n'y avait Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après le retrait de Defferre en Modèle:Date-, la gauche n'avait plus de candidat<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 25 min 50 s.</ref>.
Le Modèle:Date-, au lendemain de l'annonce de la candidature de François Mitterrand, une coalition de gauche, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), est lancée pour soutenir l'accession à l'Élysée de celui-ci : elle regroupe la SFIO, le Parti radical et la CIR. Le PSU apporte également son soutien à Mitterrand, mais sans s'associer à sa campagne<ref name="Gérard Vincent" />.
Une candidature résolument anti-gaulliste
François Mitterrand, député de la Nièvre qui a aussi voté « non » au référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République, apparaît comme l'un des rares à promouvoir une alliance avec le PCF<ref name="Sirinelli347" />. Le Modèle:Date-, le PCF se rallie à sa candidature, tout comme Pierre Mendès France à l'occasion d'un entretien au Nouvel Observateur dans lequel il accuse de Gaulle de monopoliser le pouvoir, Modèle:Cita<ref name=Konopnicki/>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Pierre Mendès France, « Pourquoi je prends parti », Le Nouvel Observateur, 1965.</ref>. La droite dénonce une reconstitution du Front populaire de 1936. Cependant, l'URSS ne cache pas sa préférence pour le général de Gaulle<ref name="Gérard Vincent" />.
Ancien ministre de la Quatrième République, opposant de la première heure au général de Gaulle et à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} République instituée par ce dernier, Mitterrand mène une campagne résolument hostile au gaullisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'auteur du Coup d'État permanent propose la suppression de l'article 16 (pouvoirs exceptionnels du président de la République) et de l'article 11 (référendum législatif) de la Constitution. En cas d'élection, il promet de dissoudre l'Assemblée nationale. Il se présente comme partisan de la construction européenne, favorable à la laïcité, hostile aux monopoles et à la force de dissuasion nucléaire française<ref name="Gérard Vincent" />. Il joue de son âge (Modèle:Nobr face aux Modèle:Nobr de De Gaulle) : ses affiches vantent Modèle:Citation<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 14 min 45 s.</ref>.
Jean Lecanuet, candidat de centre droit
Une candidature « démocrate, sociale et européenne »
En Modèle:Date-, le Comité des démocrates dénonce les propos eurosceptiques tenus par le général de Gaulle lors de sa dernière conférence de presse. La formation sollicite alors l'ancien président du Conseil Antoine Pinay (Centre national des indépendants et paysans), qui refuse de se présenter, puis le président national du Mouvement républicain populaire (MRP) et sénateur de la Seine-Maritime, Jean Lecanuet. Ce dernier annonce sa candidature le Modèle:Date- au nom du « centre, démocrate, social et européen » et quitte dans la foulée la présidence de son parti<ref name="Gérard Vincent" />,<ref name="Lecanuet candidat">Modèle:Article.</ref>.
Troisième grande figure de la campagne, Jean Lecanuet joue de son image de renouveau au centre droit, attirant à lui une partie de l'électorat initialement acquis à de Gaulle. Soutenu par le MRP et le CNIP, il bénéficie d'une certaine bienveillance du Parti radical, qui appelle à voter pour le candidat de l'union de la gauche mais indique « apprécie[r] la portée et la valeur » de la candidature Lecanuet<ref name="Gérard Vincent" />.
Le « Kennedy français »
Le Monde dresse le portrait suivant du candidat centriste : Modèle:Citation bloc
Encore davantage que François Mitterrand (49 ans), Jean Lecanuet (45 ans) tire un argument de sa jeunesse ; peu connu des Français avant l'élection, il se présente en outre comme un homme neuf alors que le candidat de la gauche a été de nombreuses fois ministre sous la Quatrième République. Lecanuet a étudié le rôle de la télévision dans l'élection présidentielle américaine de 1960 Modèle:Incise et fait appel à des méthodes modernes incluant sondages et utilisation d'entreprises de conseils en communication. Ses prestations télévisées, au cours desquelles il est notamment interrogé par le populaire journaliste Léon Zitrone, sont très suivies et assurent en particulier sa notoriété auprès du grand public urbain et des classes moyennes.
Jean-Louis Tixier-Vignancour, candidat d'extrême droite
Un défenseur de l'Algérie française
L'avocat d'extrême droite Jean-Louis Tixier-Vignancour est le premier candidat à se déclarer après Gaston Defferre, le Modèle:Date-<ref name="Sainderichin 53">Modèle:Ouvrage.</ref>. Durant sa carrière, il a défendu l’écrivain Louis-Ferdinand Céline (dont il obtient l'amnistie en 1951) puis le général putschiste Raoul Salan en 1962<ref name="TV Slate">Modèle:Article.</ref>.
Au départ, sa candidature ne fait pas l'unanimité à l'extrême droite, Alain de Lacoste-Lareymondie étant cité pour la représenter. L'action de Jean-Marie Le Pen est déterminante pour l'imposer : celui-ci est convaincu qu'il peut rassembler la droite, Modèle:Citation<ref name="TV Slate" />,<ref name="Sainderichin 53" />. Les [[Élections municipales françaises de 1965|élections municipales de Modèle:Date-]] divisent son camp, notamment en raison d'une possible alliance avec les centristes à Paris, au point que Tixier-Vignancour envisage de retirer sa candidature à l'élection présidentielle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Une candidature favorisée par le communautarisme
Jean-Louis Tixier-Vignancour est soutenu par l'ancien Front national pour l'Algérie française. Dirigée par Jean-Marie Le Pen, sa campagne utilise ses initiales pour son mouvement (« comités TV ») et comme slogan<ref name="Sainderichin 53" />.
Le candidat effectue une médiatique tournée de la France où il déplace un chapiteau rouge (surnommé « le cirque Tixier »), avec une tournée en Modèle:Date- sur les plages de France. Mais il effectue des prestations télévisées médiocres et peine à fédérer au-delà de l'électorat traditionnel de l'extrême droite et des rapatriés d'Algérie (« Pieds-noirs »), qu'il défend ardemment. Selon un sondage, quelque 60 % des électeurs se situant à l'extrême droite votent directement pour le général de Gaulle au premier tour de scrutin<ref>Modèle:Ouvrage. Cité dans Modèle:Dans l'ombre des Le Pen.</ref>.
Pierre Marcilhacy, candidat libéral et européen
Une candidature discrète
Le Modèle:Date-, la « Convention nationale libérale », rassemblement hétéroclite comprenant le Parti libéral européen (PLE), des poujadistes, des partisans de Jean-Louis Tixier-Vignancour et des apolitiques, désigne le sénateur non-inscrit de la Charente Pierre Marcilhacy comme candidat à l'élection présidentielle<ref name="Gérard Vincent" />. Il obtient 310 voix contre 167 à Tixier-Vignancour<ref name="Duhamel gauche">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Avec cette désignation, Jean-Paul David, dirigeant du PLE, situé à droite mais se réclamant du centre, entend en fait mettre en avant un programme libéral dans l'attente de la déclaration de candidature du populaire Antoine Pinay<ref name="Marcilhacy chrysanthèmes">Modèle:Article.</ref>. Jean-Paul David a précédemment également approché Jean Lecanuet mais celui-ci lui avait alors répondu qu'il ne serait Modèle:Citation, ainsi que René Blondelle<ref name="Sainderichin 76">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les journalistes Pierre Sainderichin et Joseph Poli écrivent à son sujet : Modèle:Citation Alain Ayache lui consacre un ouvrage, Monsieur Y (Nouvelles Éditions latines, 1965), par référence à « Monsieur X », nom utilisé par L'Express pour lancer la candidature de Gaston Defferre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Un défenseur du régime parlementaire
Pierre Marcilhacy déclare : « Je ne ferai aucune promesse électorale, car vous savez ce qu'elles valent<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. » Il place au cœur de sa campagne la question institutionnelle : il défend le régime parlementaire, comme beaucoup de sénateurs, et promet de respecter strictement la Constitution de 1958, estimant que ce n'est pas le cas du général de Gaulle<ref name="Marcilhacy chrysanthèmes" />.
Inconnu du grand public à l'annonce de sa candidature, Pierre Marcilhacy voit les intentions de vote en sa faveur augmenter légèrement en raison de ses prestations télévisuelles, bien que sa popularité reste cantonnée à son département d'élection, la Charente (il arrivera troisième en dépassant les 11 %)<ref name="Marcilhacy chrysanthèmes" />.
Marcel Barbu, candidat indépendant
Une candidature de dernière minute
Marcel Barbu, candidat indépendant d'inspiration autogestionnaire, est le candidat surprise de l'élection présidentielle de 1965. Il réussit in extremis à réunir les 100 parrainages nécessaires grâce à ses réseaux issus de ses actions d'avant guerre dans le mouvement communautaire<ref name="Barbu petitcandidat">Modèle:Article.</ref>.
Une campagne atypique
Marcel Barbu se présente comme le défenseur des citoyens ordinaires et use régulièrement de l'humour et de l'émotion dans ses interventions<ref name="Barbu petitcandidat" />.
Candidatures n'ayant pas abouti
D'autres personnalités ont été pressenties à la candidature, mais ne sont pas présentées.
Gaston Defferre
Magazine de centre gauche dirigé par Jean-Jacques Servan-Schreiber, L'Express milite pour la candidature de Gaston Defferre, maire SFIO de Marseille. En Modèle:Date-, le journaliste Jean Ferniot dresse le portrait-robot d'un « Monsieur X », qui serait la meilleure alternative au régime personnel du Général<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En Modèle:Date-, l'hebdomadaire pose l'équation « X = D » (D comme Defferre)<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette candidature, qui présente pour ses partisans l'avantage de ne pas être celle d'un technocrate ou d'un dirigeant de la Quatrième République, est soutenue par des clubs – notamment le club Jean-Moulin et le club des Jacobins –, des universitaires et des syndicalistes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Au sein de la SFIO, Gaston Defferre est perçu comme un rénovateur, favorable à une alliance avec le centre. À l'issue d'un congrès extraordinaire du parti les Modèle:Date- et Modèle:Date- à Clichy, le parti le désigne officiellement candidat à l'élection présidentielle. La presse s'attendait à cette occasion qu'il tente de renverser la direction en place, notamment son secrétaire général, Guy Mollet, en fonction depuis 1946 et peu enthousiaste envers sa candidature et sa stratégie de rapprochement avec le centre, mais il n'en est rien<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Après consultations avec des intellectuels, Gaston Defferre déroule son programme, « Horizon 80 », qui est le nom de son club<ref>Modèle:Article.</ref>. Il entend mener une campagne centriste, en s'efforçant de rassembler des réformateurs venus d'horizons variés<ref name="Gérard Vincent" />. Vertement critiqué par le PCF (Guy Mollet ne veut pas non plus d'alliance avec le PCF<ref name=cheve/>) et l'aile gauche de la SFIO, il entend obtenir le soutien du MRP, qui refuse cependant toute référence au socialisme et à la laïcité, indispensables aux yeux de son parti<ref name="Sirinelli347" />. En Modèle:Date-, Defferre contacte Joseph Fontanet et Jean Lecanuet (MRP), Maurice Faure (Parti radical) et Bertrand Motte (CNIP) afin de former une « grande Fédération démocrate et socialiste », allant des socialistes aux démocrates-chrétiens dans l'objectif de mettre fin aux clivages partisans hérités de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} République<ref>Le Monde, Modèle:Date-, page 15.</ref>.
Alors que L'Humanité et le PSU dénoncent une droitisation de Gaston Defferre (réélu maire de Marseille à la tête d'une coalition sociale-centriste en Modèle:Date-), le MRP se dit prêt à étudier l'idée de la Fédération démocrate et socialiste. Lors du congrès de la SFIO de début Modèle:Date-, un affrontement a lieu avec Guy Mollet, qui reproche à Gaston Defferre de se renier sur le principe de la laïcité en voulant s'allier aux démocrates-chrétiens<ref name=cheve>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Pierre Viansson-Ponté, Histoire de la République gaullienne, tome II, Le Temps des orphelins (été 1962-avril 1969), Fayard, 1971, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, le projet de fédération échoue, les représentants SFIO, MRP, radicaux, des clubs du centre et de la gauche ne parvenant pas à s'entendre sur la question du PCF et sur celle de la laïcité<ref name="Gérard Vincent" />. Une semaine plus tard, le Modèle:Date-, Gaston Defferre annonce le retrait de sa candidature<ref name="Sirinelli347" />.
Antoine Pinay
Antoine Pinay, président d'honneur du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), président du Conseil en 1952-1953, ministre des Finances au début de la présidence de Gaulle, est l'un des hommes politiques les plus connus et populaires à l'approche de l'élection présidentielle de 1965<ref name="Sainderichin 50">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il rompt en 1960 avec le Général, à qui il reproche sa politique algérienne, son antiaméricanisme et sa politique de la chaise vide avec les partenaires européens<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Celui qui n'est plus que maire de Saint-Chamond (Loire) se tient en retrait de la vie publique, se réservant pour la Modèle:Citation, selon ses termes<ref name="Sainderichin 50" />.
Pierre Mendès France
Ancien dirigeant du Parti radical et président du Conseil en 1954-1955, Pierre Mendès France est une figure populaire et respectée à gauche.
Après le retrait de Gaston Defferre, Le Nouvel Observateur lance en première page un « Pourquoi pas Mendès ? »<ref name=Bourlanges>Jean-Louis Bourlanges, « Ceux qui n'y vont pas », Pouvoirs, no 138, septembre 2011, pp. 75-84.</ref>. Des clubs apparaissent partout en France pour soutenir une telle candidature, fort de soutiens variés : le PSU, dont il est membre, la SFIO et une partie du Parti radical, son ancienne formation<ref name=Konopnicki>Guy Konopnicki, « 1965 : Quand la gauche savait se rassembler... », Marianne, 21 septembre 2016.</ref>.
Mais Pierre Mendès France refuse de se présenter, confiant que « les institutions sont mauvaises » et que « les utiliser pour s'emparer du pouvoir est une manière comme une autre de les accréditer »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En outre, il n'apparaît pas en mesure de fédérer la gauche, le PCF ne lui pardonnant pas d'avoir refusé ses voix en 1954 pour l'investiture à la présidence du Conseil<ref name=Konopnicki/>.
Autres
En Modèle:Date-, l'humoriste Pierre Dac annonce sa candidature avec son Mouvement ondulatoire unifié (MOU), un parti politique satirique dont le slogan est « Les temps sont durs, votez MOU ! ». En Modèle:Date- suivant, il renonce à se présenter à la demande de l'Élysée<ref>Modèle:Article.</ref>.
Paul Antier, président du Parti paysan d'union sociale (PPUS), renonce également.
D'autres noms sont évoqués par la presse : Pierre Sudreau, Louis Armand, Maurice Faure, Jean Monnet, Georges Vedel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Campagne
En vue du premier tour
Selon la formule de François Mitterrand, « la campagne de communication est totalement déléguée aux affichistes »<ref>1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 14 min 40 s.</ref>. Le général de Gaulle choisit pour affiche de campagne une Marianne représentée en petite fille et dessinée par Lefor et Openo avec comme slogan « J'ai sept ans, laissez-moi grandir », le présentant de fait comme le garant et le défenseur des nouvelles institutions de la Cinquième République. Souhaitant afficher son opposition au général de Gaulle, François Mitterrand utilise pour slogan « Un président jeune pour une France moderne ». Candidat déclaré une semaine après lui, Jean Lecanuet utilise également cet argument de la jeunesse : il fait éditer une brochure de 16 pages, vendue dix centimes chez les marchands de journaux, dans laquelle il pose avec sa famille et se présente comme « le Kennedy français »<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 16 min 00 s-16 min 15 s.</ref>.
Sur le terrain, François Mitterrand et Jean Lecanuet enchaînent les réunions publiques à succès. De son côté, le général de Gaulle ne tient aucun meeting et interdit tout rassemblement de soutien à sa candidature<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 17'-19' ; 36 min 28 s.</ref>.
La campagne est perturbée par la disparition de Mehdi Ben Barka, principal opposant au régime marocain, enlevé le Modèle:Date- à Fontenay-le-Vicomte (Seine-et-Oise). Cet événement conduit le ministre de l'Intérieur, Roger Frey, à affirmer que les services de renseignement français ne sont pas impliqués. Le lendemain de cette déclaration, deux policiers français sont arrêtés, soupçonnés d'avoir obéi au général marocain Mohamed Oufkir, ministre de l'Intérieur, avec une complicité de services de police et du SDECE. Cette affaire est considérée comme un camouflet pour le pouvoir gaulliste<ref name="Gérard Vincent" />.
L'ouverture officielle de la campagne officielle a lieu le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Celle-ci surprend en montrant l'importance de la télévision (la France compte alors 6 385 000 récepteurs), chaque candidat ayant alors le même temps de parole lors de la campagne officielle (le ministre de l'Information, Alain Peyrefitte, confiera avoir envisagé d'accorder la moitié du temps de parole à l'opposition et l'autre moitié à la majorité présidentielle, mais de Gaulle s'y serait opposé<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 38 min 30 s.</ref>). François Mitterrand et Jean Lecanuet avaient tous deux pris en compte le rôle de la télévision dans l'élection présidentielle américaine de 1960 : au cours de cette campagne, le débat télévisé était généralement considéré comme ayant aidé John Fitzgerald Kennedy à l'emporter de justesse sur Richard Nixon. François Mitterrand n'est cependant pas à l'aise face à la caméra<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 55 min 23 s.</ref>.
Appelant les électeurs à lui renouveler sa confiance et refusant d'entrer en compétition avec les autres candidats, Charles de Gaulle, confiant, ne fait pas campagne durant les premiers semaines et ne présente pas de programme<ref name="Moi ou le chaos" />. Il renonce d'abord à utiliser son temps de parole de campagne à la télévision<ref>L'article 12 du décret du 14 mars 1964 attribue à chaque candidat au premier tour, sur les antennes nationales, Modèle:Citation. Cf Modèle:Ouvrage.</ref>, laissant ses ministres intervenir<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 36 min 35 s.</ref>. Il y recourt cependant les Modèle:Date- et Modèle:Date-<ref>Soit Modèle:Nobr sur les deux heures de radio et de télévision dont il disposait.</ref> en raison de la baisse des intentions de vote en sa faveur<ref>Jean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin, Tir à vue : la folle histoire des présidentielles, éditions Fayard, 2011, Modèle:P.139.</ref> : il fustige le régime des partis alors que les gaullistes ciblent principalement Jean Lecanuet, jugé responsable de la baisse du président sortant dans les sondages<ref name="Gérard Vincent" />. Mais le chef de l'État refuse de participer à des débats contradictoires alors que les autres candidats acclimatent l'opinion au style nouveau des campagnes présidentielles « à l'américaine »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Pour le second tour
Dans l'entre-deux-tours, le général de Gaulle change de stratégie et de style. Apparaissant en forme, il est interrogé par le journaliste Michel Droit lors d'entretiens durant lesquels il use de son talent oratoire, et surprend le public par sa décontraction et une inhabituelle liberté de ton. Selon sa formule, il se met ainsi « en pyjama » face aux Français. Il parle des préoccupations quotidiennes des citoyens, fait état de son bilan social et va jusqu'à sautiller sur son fauteuil afin de ridiculiser ceux qui « sautent sur leur chaise comme un cabri en disant « Europe ! Europe ! Europe ! » »<ref name="Gérard Vincent" />,<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 52 min 06 s-55 min 00 s.</ref>. Il se refuse cependant à prend part à des meetings<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 51 min 25 s.</ref>.
Le Général interdit au ministre de l'Intérieur, Roger Frey, d'utiliser le passé de François Mitterrand pour tenter de le déstabiliser : il s'oppose notamment à la publication d'une photo du candidat de l'union de la gauche aux côtés du maréchal Pétain et à toute enquête sur ses liens avec René Bousquet<ref name="Photo Pétain">Jean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin, Tir à vue : la folle histoire des présidentielles, éditions Fayard, 2011, Modèle:P.21.</ref>. Le président de la République sortant présente son adversaire comme « le candidat de la gauche et de la droite », en réalité comme « le candidat des partis ». Toujours mal à l'aise face à la caméra mais adoptant une posture plus présidentielle, François Mitterrand tente de lui répondre point par point<ref name="Gérard Vincent" />,<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 50 min 30 s.</ref>.
Les membres du gouvernement se mobilisent, lors de rassemblements publics ou à la télévision. Le ministre de la Culture, André Malraux, accuse François Mitterrand d'être Modèle:Citation, cette dernière reprochant à de Gaulle l'abandon de l'Algérie française<ref>Modèle:Lien web.</ref>. D'ailleurs, entre autres, le candidat Jean-Louis Tixier-Vignancour et Pierre Sergent, l'un des chefs de l'OAS, invitent à voter au second tour pour Mitterrand<ref>"L'ex-capitaine Sergent invite à voter au second tour pour M. Mitterrand" dans Le Monde du 9 novembre 1965 [1]</ref>.
Sondages
L'élection présidentielle de 1965 est marquée par l'émergence des sondages. Ceux réalisés en fin de campagne se révéleront fiables alors que la mise en ballottage du général de Gaulle était jugée peu plausible par beaucoup<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 49 min 12 s.</ref>
Les enquêtes d'opinion réalisées depuis 1958 par le principal institut de sondages, l'Institut français d'opinion publique (Ifop), indiquent que la popularité du général de Gaulle atteint des niveaux exceptionnellement élevés. Contrairement aux dirigeants de la Quatrième République, sa cote de popularité ne diminue pas avec le temps : sauf pendant la grève des mineurs de 1963, elle a toujours été supérieure à 50 %, un score qui n'a été atteint que par le président du Conseil Pierre Mendès France en 1954-1955. À trois mois de l'élection présidentielle de 1965, le Général bénéficie de 67 % d'opinions favorables<ref name="Jean Stoetzel">Modèle:Article.</ref>.
Jusqu'à un mois avant la tenue du scrutin, le président sortant est donné réélu dès le premier tour de scrutin, avec autour de 65 % des suffrages exprimés. Alors que son adversaire le plus sérieux est le socialiste François Mitterrand, le centriste Jean Lecanuet, initialement donné autour de 5 %, effectue une percée dans les dernières semaines de la campagne, notamment chez les téléspectateurs. Cette progression semble se faire au détriment du général de Gaulle, qui passe sous les 50 % d'intentions de vote, ce qui rend probable la tenue d'un second tour, une situation longtemps considérée comme impensable. Le sociologue Jean Stoetzel relève : Modèle:Citation bloc
Concernant le second tour, Jean Stoetzel explique que Modèle:Citation. Si comme au premier tour l'avance du général de Gaulle sur François Mitterrand s'est réduite, elle se maintient à dix points de pourcentage dans les deux enquêtes conduites par l'Ifop durant l'entre-deux-tours<ref name="Jean Stoetzel" />.
Il convient de noter que cette élection est la première en France qui donne lieu à une « opération-estimation » au soir des deux scrutins des Modèle:Date- et Modèle:Date-. Profitant des progrès réalisés par les calculateurs électroniques, l'institut Ifop, en association avec le Centre français de recherche opérationnelle (CFRO) organise sur les antennes d'Europe 1 des estimations des résultats électoraux<ref>Jean-Luc Parodi, « 1965, la première estimation électorale de l’Agence France Presse », in J.-M. Donegani, S. Duchesne, F. Haegel (dir.), Aux frontières des attitudes entre le politique et le religieux. Textes en hommage à Guy Michelat, Paris, L’Harmattan, 2002.</ref>.
Les enquêtes répertoriées dans la présente section ont été réalisées par l'Ifop<ref name="ifop 439-1">Modèle:Lien web.</ref>.
Sondages concernant le premier tour
Sondages concernant le second tour
| Sondeur | Date | Fichier:Charles de Gaulle-1963.jpg | Fichier:François Mitterrand 1959.JPG |
|---|---|---|---|
| Charles de Gaulle | François Mitterrand | ||
| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | ||
| style="Modèle:Sondeur" |Ifop | 14-16 déc. | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | Modèle:Blanc | 45 % |
| style="Modèle:Sondeur" |Ifop | 8-11 déc. | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | Modèle:Blanc | 45 % |
| style="Modèle:Sondeur"|Ifop | 1-2 déc. | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | Modèle:Blanc | 40 % |
Sondage sur les reports de voix
Résultats
Au niveau national
Modèle:Élection présidentielle française de 1965
| Modèle:Blanc | François Mitterrand (44,80 %) | ||
| ▲ | |||
Par département
Premier tour
Le général de Gaulle réalise ses meilleurs performances dans le nord de la France métropolitaine et en France d'outre-mer. Pour François Mitterrand, c'est dans le sud de la métropole, tout comme pour Jean-Louis Tixier-Vignancour, qui bénéficie d'un vote communautaire des rapatriés d’Algérie (avec un pic à 14,1 % dans le Var). Jean Lecanuet arrive en deuxième position dans huit départements métropolitains d'obédience centriste. Pierre Marcilhacy obtient son seul score significatif dans son département de la Charente (11,3 %). Marcel Barbu ne dépasse quant à lui les 2 % que dans la Drôme.
| Département | Charles de Gaulle | François Mitterrand | Jean Lecanuet | Jean-Louis Tixier-Vignancour | Fichier:Sin foto.svg | Fichier:Sin foto.svg | Abstentions | Blancs ou nuls |
Nombre de suffrages exprimés |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| De Gaulle ([[Union pour la nouvelle République|Modèle:Nowrap]]) |
Mitterrand (CIR) |
Lecanuet (MRP) |
Tixier-Vignancour (CTV) |
Marcilhacy (PLE) |
Barbu (IND) | ||||
| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | ||||
| France métropolitaine | |||||||||
| Ain | Modèle:Blanc | 30,43 | 18,37 | 5,02 | 1,84 | 1,30 | 19,13 | 0,86 | 165 555 |
| Aisne | Modèle:Blanc | 31,89 | 14,78 | 3,51 | 1,26 | 1,18 | 12,77 | 1,22 | 250 550 |
| Allier | Modèle:Blanc | 41,93 | 13,03 | 5,46 | 1,98 | 1,05 | 16,29 | 1,06 | 202 388 |
| Basses-Alpes | Modèle:Blanc | 39,46 | 13,39 | 9,03 | 1,76 | 1,34 | 17,94 | 1,38 | 50 654 |
| Hautes-Alpes | Modèle:Blanc | 32,39 | 16,26 | 5,07 | 1,71 | 1,81 | 20,51 | 1,26 | 45 192 |
| Alpes-Maritimes | Modèle:Blanc | 28,35 | 14,90 | 12,51 | 1,84 | 1,18 | 15,45 | 1,17 | 341 740 |
| Ardèche | Modèle:Blanc | 32,46 | 16,89 | 5,39 | 1,30 | 1,28 | 16,41 | 0,92 | 137 170 |
| Ardennes | Modèle:Blanc | 33,44 | 14,52 | 3,20 | 1,18 | 1,16 | 14,75 | 1,05 | 140 698 |
| Ariège | Modèle:Blanc | 50,12 | 7,67 | 5,84 | 1,30 | 0,79 | 18,46 | 1,05 | 76 443 |
| Aube | Modèle:Blanc | 34,85 | 15,86 | 3,63 | 1,33 | 0,94 | 14,14 | 1,10 | 130 278 |
| Aude | Modèle:Blanc | 49,99 | 10,80 | 6,82 | 1,45 | 0,92 | 14,31 | 1,41 | 146 993 |
| Aveyron | Modèle:Blanc | 28,00 | 24,03 | 4,37 | 2,19 | 1,09 | 15,74 | 1,39 | 157 076 |
| Bouches-du-Rhône | Modèle:Blanc | 39,34 | 9,62 | 12,45 | 1,64 | 1,26 | 18,81 | 0,95 | 603 841 |
| Calvados | Modèle:Blanc | 20,38 | 23,63 | 4,36 | 1,88 | 0,99 | 13,82 | 0,92 | 240 368 |
| Cantal | Modèle:Blanc | 25,39 | 18,39 | 4,24 | 2,01 | 0,92 | 21,72 | 0,77 | 85 971 |
| Charente | Modèle:Blanc | 31,30 | 9,66 | 4,89 | 11,26 | 0,78 | 15,74 | 1,04 | 172 038 |
| Charente-Maritime | Modèle:Blanc | 31,76 | 16,35 | 6,44 | 3,71 | 1,11 | 18,01 | 1,02 | 235 817 |
| Cher | Modèle:Blanc | 38,73 | 12,33 | 4,69 | 2,01 | 1,15 | 16,24 | 1,02 | 154 287 |
| Corrèze | Modèle:Blanc | 44,83 | 9,40 | 3,59 | 1,77 | 0,92 | 16,39 | 0,82 | 134 255 |
| Corse | Modèle:Blanc | 25,65 | 7,71 | 9,14 | 0,54 | 0,46 | 43,58 | 0,58 | 100 038 |
| Côte d'Or | Modèle:Blanc | 32,32 | 19,68 | 5,17 | 1,65 | 1,32 | 16,76 | 0,88 | 192 050 |
| Côtes-du-Nord | Modèle:Blanc | 34,94 | 17,15 | 2,07 | 1,08 | 0,77 | 13,63 | 0,61 | 280 456 |
| Creuse | Modèle:Blanc | 42,17 | 9,98 | 3,86 | 1,56 | 0,85 | 24,47 | 0,90 | 84 699 |
| Dordogne | Modèle:Blanc | 39,13 | 11,78 | 5,99 | 2,03 | 0,99 | 14,43 | 1,15 | 214 061 |
| Doubs | Modèle:Blanc | 31,04 | 15,92 | 3,37 | 1,06 | 1,27 | 13,30 | 0,80 | 189 176 |
| Drôme | Modèle:Blanc | 34,92 | 14,75 | 6,58 | 2,11 | 2,11 | 16,61 | 0,92 | 161 411 |
| Eure | Modèle:Blanc | 29,18 | 20,33 | 3,84 | 1,62 | 1,13 | 12,54 | 1,02 | 185 156 |
| Eure-et-Loir | Modèle:Blanc | 29,53 | 17,54 | 4,24 | 1,71 | 1,27 | 13,78 | 1,16 | 148 180 |
| Finistère | Modèle:Blanc | 27,58 | 18,44 | 2,42 | 1,15 | 0,81 | 15,03 | 0,46 | 418 689 |
| Gard | Modèle:Blanc | 44,49 | 12,44 | 8,47 | 1,83 | 1,21 | 15,28 | 1,06 | 234 100 |
| Haute-Garonne | Modèle:Blanc | 40,34 | 12,10 | 8,87 | 1,71 | 1,05 | 16,10 | 1,12 | 321 180 |
| Gers | Modèle:Blanc | 44,20 | 17,44 | 8,64 | 1,94 | 0,86 | 17,80 | 1,15 | 93 525 |
| Gironde | Modèle:Blanc | 30,42 | 15,39 | 8,49 | 2,25 | 1,12 | 15,76 | 0,86 | 486 129 |
| Hérault | Modèle:Blanc | 42,02 | 12,41 | 11,34 | 1,79 | 1,20 | 15,66 | 0,88 | 271 673 |
| Ille-et-Vilaine | Modèle:Blanc | 20,80 | 20,37 | 3,60 | 2,00 | 0,98 | 14,67 | 0,89 | 322 906 |
| Indre | Modèle:Blanc | 38,26 | 15,50 | 5,51 | 1,93 | 1,32 | 17,24 | 1,43 | 131 403 |
| Indre-et-Loire | Modèle:Blanc | 29,65 | 18,12 | 6,64 | 2,33 | 1,17 | 15,41 | 1,19 | 206 477 |
| Isère | Modèle:Blanc | 37,38 | 15,22 | 6,26 | 2,06 | 1,61 | 17,47 | 0,78 | 355 471 |
| Jura | Modèle:Blanc | 32,12 | 19,12 | 3,25 | 1,33 | 1,44 | 16,22 | 0,94 | 117 659 |
| Landes | Modèle:Blanc | 34,35 | 13,08 | 5,40 | 1,46 | 0,66 | 13,81 | 0,98 | 150 587 |
| Loir-et-Cher | Modèle:Blanc | 31,44 | 18,45 | 5,42 | 1,90 | 1,26 | 14,33 | 1,34 | 137 325 |
| Loire | Modèle:Blanc | 30,68 | 22,27 | 5,00 | 1,87 | 1,54 | 17,14 | 0,97 | 337 888 |
| Haute-Loire | Modèle:Blanc | 22,69 | 26,46 | 7,35 | 1,73 | 1,42 | 17,90 | 0,96 | 112 867 |
| Loire-Atlantique | Modèle:Blanc | 25,48 | 23,20 | 4,16 | 1,79 | 0,91 | 14,45 | 0,84 | 415 124 |
| Loiret | Modèle:Blanc | 29,17 | 16,10 | 4,89 | 1,99 | 1,30 | 13,78 | 1,29 | 206 894 |
| Lot | Modèle:Blanc | 36,60 | 16,68 | 4,67 | 1,71 | 1,00 | 15,39 | 1,19 | 84 512 |
| Lot-et-Garonne | Modèle:Blanc | 38,82 | 16,22 | 10,19 | 2,28 | 1,12 | 13,56 | 1,13 | 148 717 |
| Lozère | Modèle:Blanc | 22,47 | 18,11 | 5,50 | 1,19 | 1,01 | 19,56 | 0,86 | 43 181 |
| Maine-et-Loire | Modèle:Blanc | 18,38 | 25,27 | 4,52 | 1,96 | 0,99 | 15,61 | 1,05 | 277 294 |
| Manche | Modèle:Blanc | 14,77 | 21,61 | 3,70 | 1,68 | 0,84 | 14,48 | 0,80 | 227 510 |
| Marne | Modèle:Blanc | 31,79 | 18,12 | 3,33 | 1,28 | 1,13 | 15,56 | 0,93 | 216 242 |
| Haute-Marne | Modèle:Blanc | 28,63 | 13,37 | 3,24 | 1,09 | 1,11 | 14,27 | 1,15 | 101 857 |
| Mayenne | Modèle:Blanc | 15,31 | 28,17 | 3,77 | 1,91 | 0,90 | 11,34 | 1,52 | 133 126 |
| Meurthe-et-Moselle | Modèle:Blanc | 30,18 | 15,79 | 3,14 | 1,04 | 1,10 | 13,22 | 0,98 | 317 550 |
| Meuse | Modèle:Blanc | 21,21 | 17,69 | 3,43 | 1,04 | 1,14 | 13,34 | 1,11 | 103 586 |
| Morbihan | Modèle:Blanc | 23,93 | 18,34 | 2,74 | 1,10 | 0,72 | 16,31 | 0,69 | 279 917 |
| Moselle | Modèle:Blanc | 18,70 | 13,81 | 2,37 | 0,85 | 1,06 | 13,61 | 1,04 | 409 795 |
| Nièvre | Modèle:Blanc | 52,49 | 10,31 | 3,02 | 1,09 | 0,81 | 14,75 | 1,05 | 131 812 |
| Nord | Modèle:Blanc | 35,61 | 10,85 | 3,21 | 1,14 | 1,13 | 11,61 | 1,24 | 1 149 826 |
| Oise | Modèle:Blanc | 30,14 | 13,66 | 4,63 | 1,76 | 1,34 | 12,24 | 1,29 | 245 495 |
| Orne | Modèle:Blanc | 23,64 | 18,08 | 4,19 | 1,89 | 1,12 | 13,65 | 1,02 | 144 467 |
| Pas-de-Calais | Modèle:Blanc | 40,02 | 10,00 | 3,08 | 1,13 | 1,03 | 11,55 | 1,13 | 659 788 |
| Puy-de-Dôme | Modèle:Blanc | 35,53 | 14,23 | 5,56 | 2,45 | 1,29 | 17,48 | 0,85 | 258 371 |
| Basses-Pyrénées | Modèle:Blanc | 23,51 | 19,02 | 9,03 | 1,56 | 0,85 | 15,59 | 0,81 | 257 342 |
| Hautes-Pyrénées | Modèle:Blanc | 41,40 | 12,54 | 7,11 | 1,71 | 0,84 | 17,67 | 0,85 | 113 617 |
| Pyrénées-Orientales | Modèle:Blanc | 40,80 | 11,84 | 10,36 | 1,37 | 0,87 | 19,21 | 1,27 | 129 914 |
| Bas-Rhin | Modèle:Blanc | 10,27 | 22,15 | 2,33 | 0,72 | 0,87 | 16,74 | 1,19 | 384 821 |
| Haut-Rhin | Modèle:Blanc | 13,45 | 23,24 | 2,45 | 0,73 | 1,03 | 14,09 | 1,67 | 287 443 |
| Rhône | Modèle:Blanc | 30,99 | 21,11 | 6,56 | 1,93 | 1,49 | 15,56 | 0,79 | 521 929 |
| Haute-Saône | Modèle:Blanc | 34,27 | 14,27 | 3,26 | 0,97 | 1,01 | 14,34 | 1,24 | 111 540 |
| Saône-et-Loire | Modèle:Blanc | 35,69 | 16,18 | 4,73 | 1,62 | 1,16 | 19,73 | 0,87 | 262 911 |
| Sarthe | Modèle:Blanc | 32,57 | 17,49 | 4,25 | 1,87 | 1,14 | 14,76 | 1,23 | 224 891 |
| Savoie | Modèle:Blanc | 33,34 | 17,37 | 4,65 | 1,78 | 1,44 | 19,87 | 0,67 | 128 373 |
| Haute-Savoie | Modèle:Blanc | 25,20 | 19,90 | 4,05 | 1,77 | 1,24 | 17,51 | 0,67 | 164 735 |
| Seine | Modèle:Blanc | 35,69 | 14,46 | 4,81 | 1,87 | 1,36 | 13,67 | 0,87 | 2 755 864 |
| Seine-Maritime | Modèle:Blanc | 33,87 | 19,29 | 3,22 | 1,37 | 1,08 | 14,03 | 0,98 | 528 142 |
| Seine-et-Oise | Modèle:Blanc | 35,78 | 14,06 | 4,91 | 1,93 | 1,57 | 12,00 | 0,89 | 1 233 482 |
| Deux-Sèvres | Modèle:Blanc | 27,25 | 22,57 | 4,37 | 2,22 | 0,92 | 14,90 | 1,12 | 168 008 |
| Somme | Modèle:Blanc | 35,46 | 12,24 | 3,87 | 1,25 | 1,12 | 10,14 | 1,22 | 263 331 |
| Tarn | Modèle:Blanc | 38,16 | 15,55 | 7,28 | 1,87 | 1,14 | 12,17 | 1,68 | 179 665 |
| Tarn-et-Garonne | Modèle:Blanc | 38,11 | 14,59 | 9,70 | 2,16 | 0,99 | 13,38 | 1,48 | 95 021 |
| Var | Modèle:Blanc | 33,05 | 10,64 | 14,05 | 1,86 | 1,06 | 17,04 | 1,09 | 256 848 |
| Vaucluse | Modèle:Blanc | 38,19 | 12,99 | 12,18 | 2,36 | 1,63 | 13,66 | 1,60 | 165 101 |
| Vendée | Modèle:Blanc | 17,37 | 23,99 | 4,57 | 1,77 | 0,77 | 12,87 | 1,37 | 218 590 |
| Vienne | Modèle:Blanc | 27,46 | 18,44 | 5,10 | 2,22 | 1,09 | 15,91 | 1,24 | 171 846 |
| Haute-Vienne | Modèle:Blanc | 46,15 | 7,39 | 3,75 | 2,16 | 1,07 | 15,66 | 1,24 | 188 913 |
| Vosges | Modèle:Blanc | 25,33 | 15,86 | 3,64 | 1,28 | 1,41 | 15,15 | 1,61 | 192 145 |
| Yonne | Modèle:Blanc | 31,41 | 16,14 | 5,15 | 1,61 | 1,16 | 15,50 | 1,15 | 144 080 |
| Territoire de Belfort | Modèle:Blanc | 33,92 | 15,60 | 3,32 | 1,13 | 1,27 | 15,90 | 0,99 | 53 474 |
| France d'outre-mer | |||||||||
| Guadeloupe | Modèle:Blanc | 10,38 | 0,63 | 0,66 | 0,21 | 0,15 | 37,16 | 0,57 | 79 296 |
| Martinique | Modèle:Blanc | 9,14 | 0,55 | 0,40 | 0,29 | 0,27 | 34,87 | 1,43 | 97 050 |
| Guyane | Modèle:Blanc | 27,49 | 1,39 | 2,23 | 0,52 | 0,63 | 38,11 | 2,01 | 8 908 |
| La Réunion | Modèle:Blanc | 4,92 | 1,02 | 1,48 | 0,62 | 0,63 | 26,13 | 0,82 | 118 065 |
| St-Pierre-et-Miquelon | Modèle:Blanc | 2,55 | 16,37 | 10,47 | 1,70 | 1,39 | 25,43 | 3,75 | 2 236 |
| Wallis-et-Futuna | Modèle:Blanc | 0,20 | 0,03 | 0,09 | 0,03 | 0,09 | 1,23 | 0,26 | 3 438 |
| Polynésie française | Modèle:Blanc | 27,64 | 3,52 | 3,22 | 1,28 | 1,89 | 31,71 | 0,95 | 24 942 |
| Territoire des Comores | Modèle:Blanc | 0,60 | 0,11 | 0,04 | 0,03 | 0,03 | 2,65 | 0,14 | 109 861 |
| Côte française des Somalis | Modèle:Blanc | 1,15 | 0,69 | 0,74 | 0,16 | 0,27 | 12,29 | 1,21 | 26 302 |
| Nouvelle-Calédonie et dépendances Condominium des Nouvelles-Hébrides |
Modèle:Blanc | 7,22 | 21,64 | 7,88 | 0,84 | 0,86 | 31,43 | 1,02 | 26 787 |
Second tour
En métropole, le général de Gaulle réunit un total de 54,5 % des suffrages exprimés, avec un pic dans le Bas-Rhin (79,9 %). Toujours principalement implanté en France méridionale, François Mitterrand arrive en tête dans un quart des départements, obtenant son meilleur score dans le Gers (65,2 %). Avec la prise en compte du vote des départements et territoires d'outre-mer, où il est plébiscité, Charles de Gaulle passe à 55,2 % au niveau national<ref>Modèle:Article.</ref>.
| Département | Charles de Gaulle | François Mitterrand | Abstentions | Blancs ou nuls |
Nombre de suffrages exprimés | ||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| De Gaulle ([[Union pour la nouvelle République|Modèle:Nowrap]]) |
Mitterrand (CIR) | ||||||||
| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | | ||||||||
| France métropolitaine | |||||||||
| Ain | Modèle:Blanc | 44,22 | 18,78 | 2,82 | 162 964 | ||||
| Aisne | Modèle:Blanc | 44,18 | 12,73 | 2,58 | 247 041 | ||||
| Allier | 45,10 | 54,90 | 16,13 | 2,58 | 199 612 | ||||
| Basses-Alpes | 43,91 | 56,09 | 17,54 | 2,74 | 50 189 | ||||
| Hautes-Alpes | Modèle:Blanc | 46,04 | 18,42 | 2,77 | 45 660 | ||||
| Alpes-Maritimes | Modèle:Blanc | 49,52 | 17,13 | 3,04 | 328 576 | ||||
| Ardèche | Modèle:Blanc | 44,58 | 16,43 | 2,85 | 134 423 | ||||
| Ardennes | Modèle:Blanc | 44,65 | 14,13 | 2,51 | 139 583 | ||||
| Ariège | 37,49 | 62,51 | 16,12 | 1,70 | 78 118 | ||||
| Aube | Modèle:Blanc | 45,66 | 14,36 | 3,20 | 127 174 | ||||
| Aude | 35,10 | 64,90 | 12,66 | 2,40 | 148 259 | ||||
| Aveyron | Modèle:Blanc | 43,62 | 15,49 | 3,90 | 153 383 | ||||
| Bouches-du-Rhône | 43,46 | 56,54 | 19,28 | 2,32 | 591 143 | ||||
| Calvados | Modèle:Blanc | 35,63 | 15,98 | 3,55 | 228 140 | ||||
| Cantal | Modèle:Blanc | 37,57 | 20,97 | 2,46 | 85 277 | ||||
| Charente | Modèle:Blanc | 46,88 | 15,97 | 2,77 | 168 463 | ||||
| Charente-Maritime | Modèle:Blanc | 48,90 | 18,17 | 2,78 | 231 139 | ||||
| Cher | Modèle:Blanc | 49,87 | 15,79 | 2,62 | 152 517 | ||||
| Corrèze | 45,55 | 54,45 | 15,22 | 1,69 | 134 893 | ||||
| Corse | Modèle:Blanc | 40,35 | 38,76 | 1,19 | 107 931 | ||||
| Côte d'Or | Modèle:Blanc | 46,92 | 17,53 | 3,98 | 184 266 | ||||
| Côtes-du-Nord | Modèle:Blanc | 45,20 | 13,43 | 1,74 | 277 702 | ||||
| Creuse | 47,53 | 52,47 | 21,46 | 1,65 | 87 394 | ||||
| Dordogne | 46,93 | 53,07 | 13,85 | 2,14 | 213 294 | ||||
| Doubs | Modèle:Blanc | 41,53 | 13,22 | 2,44 | 186 143 | ||||
| Drôme | Modèle:Blanc | 49,28 | 16,90 | 2,78 | 157 707 | ||||
| Eure | Modèle:Blanc | 44,17 | 13,64 | 3,16 | 178 810 | ||||
| Eure-et-Loir | Modèle:Blanc | 42,79 | 14,32 | 3,23 | 144 161 | ||||
| Finistère | Modèle:Blanc | 36,84 | 15,29 | 1,78 | 411 748 | ||||
| Gard | 39,92 | 60,08 | 14,85 | 3,04 | 230 459 | ||||
| Haute-Garonne | 42,68 | 57,32 | 15,96 | 2,37 | 317 290 | ||||
| Gers | 34,76 | 65,24 | 16,54 | 2,86 | 93 303 | ||||
| Gironde | Modèle:Blanc | 48,97 | 16,68 | 2,43 | 473 011 | ||||
| Hérault | 39,92 | 60,08 | 15,77 | 3,16 | 265 043 | ||||
| Ille-et-Vilaine | Modèle:Blanc | 32,38 | 15,40 | 2,77 | 313 947 | ||||
| Indre | 46,70 | 53,30 | 16,61 | 3,29 | 129 839 | ||||
| Indre-et-Loire | Modèle:Blanc | 46,71 | 15,90 | 3,44 | 200 440 | ||||
| Isère | 48,53 | 51,47 | 17,54 | 2,57 | 348 587 | ||||
| Jura | Modèle:Blanc | 44,34 | 15,26 | 2,68 | 116 895 | ||||
| Landes | Modèle:Blanc | 46,64 | 14,61 | 2,07 | 147 553 | ||||
| Loir-et-Cher | Modèle:Blanc | 46,86 | 14,36 | 3,46 | 134 226 | ||||
| Loire | Modèle:Blanc | 46,17 | 17,91 | 3,85 | 324 975 | ||||
| Haute-Loire | Modèle:Blanc | 39,56 | 18,57 | 4,05 | 108 318 | ||||
| Loire-Atlantique | Modèle:Blanc | 39,26 | 14,81 | 3,36 | 402 758 | ||||
| Loiret | Modèle:Blanc | 41,83 | 14,60 | 3,02 | 201 227 | ||||
| Lot | 48,87 | 51,13 | 14,71 | 2,49 | 84 053 | ||||
| Lot-et-Garonne | 40,57 | 59,43 | 13,30 | 2,91 | 146 511 | ||||
| Lozère | Modèle:Blanc | 33,23 | 18,91 | 2,70 | 42 713 | ||||
| Maine-et-Loire | Modèle:Blanc | 32,50 | 16,06 | 4,02 | 267 574 | ||||
| Manche | Modèle:Blanc | 26,69 | 16,18 | 3,01 | 218 021 | ||||
| Marne | Modèle:Blanc | 44,10 | 15,91 | 3,09 | 210 617 | ||||
| Haute-Marne | Modèle:Blanc | 38,00 | 14,36 | 2,62 | 100 223 | ||||
| Mayenne | Modèle:Blanc | 30,18 | 13,68 | 4,26 | 126 144 | ||||
| Meurthe-et-Moselle | Modèle:Blanc | 41,31 | 14,06 | 2,41 | 309 868 | ||||
| Meuse | Modèle:Blanc | 33,30 | 13,94 | 2,88 | 101 004 | ||||
| Morbihan | Modèle:Blanc | 33,52 | 16,98 | 1,84 | 274 400 | ||||
| Moselle | Modèle:Blanc | 28,21 | 13,62 | 2,13 | 405 157 | ||||
| Nièvre | 38,98 | 61,02 | 13,83 | 2,05 | 131 872 | ||||
| Nord | Modèle:Blanc | 44,49 | 11,30 | 2,34 | 1 140 644 | ||||
| Oise | Modèle:Blanc | 42,98 | 12,77 | 2,77 | 240 233 | ||||
| Orne | Modèle:Blanc | 32,81 | 15,28 | 3,46 | 138 367 | ||||
| Pas-de-Calais | Modèle:Blanc | 49,12 | 11,07 | 2,02 | 657 275 | ||||
| Puy-de-Dôme | Modèle:Blanc | 48,28 | 17,38 | 2,38 | 254 725 | ||||
| Basses-Pyrénées | Modèle:Blanc | 40,67 | 16,61 | 2,91 | 248 812 | ||||
| Hautes-Pyrénées | 44,37 | 55,63 | 17,59 | 2,11 | 112 258 | ||||
| Pyrénées-Orientales | 42,48 | 57,52 | 18,22 | 2,90 | 129 269 | ||||
| Bas-Rhin | Modèle:Blanc | 20,12 | 17,91 | 3,12 | 372 020 | ||||
| Haut-Rhin | Modèle:Blanc | 26,00 | 15,25 | 3,54 | 278 098 | ||||
| Rhône | Modèle:Blanc | 46,58 | 17,55 | 4,02 | 493 110 | ||||
| Haute-Saône | Modèle:Blanc | 45,41 | 13,07 | 2,76 | 111 420 | ||||
| Saône-et-Loire | Modèle:Blanc | 48,72 | 19,15 | 2,71 | 259 810 | ||||
| Sarthe | Modèle:Blanc | 46,45 | 14,86 | 2,70 | 221 055 | ||||
| Savoie | Modèle:Blanc | 46,07 | 19,19 | 2,61 | 126 904 | ||||
| Haute-Savoie | Modèle:Blanc | 36,48 | 17,24 | 2,87 | 161 583 | ||||
| Seine | Modèle:Blanc | 47,49 | 15,61 | 2,84 | 2 639 148 | ||||
| Seine-Maritime | Modèle:Blanc | 48,42 | 14,87 | 3,18 | 511 192 | ||||
| Seine-et-Oise | Modèle:Blanc | 48,17 | 13,51 | 2,67 | 1 189 766 | ||||
| Deux-Sèvres | Modèle:Blanc | 41,61 | 14,71 | 3,66 | 164 058 | ||||
| Somme | Modèle:Blanc | 46,15 | 10,11 | 2,39 | 260 190 | ||||
| Tarn | 45,64 | 54,36 | 11,75 | 3,29 | 177 425 | ||||
| Tarn-et-Garonne | 44,24 | 55,76 | 12,89 | 3,06 | 93 950 | ||||
| Var | 47,44 | 52,56 | 17,47 | 2,45 | 251 982 | ||||
| Vaucluse | 41,64 | 58,36 | 13,94 | 3,31 | 161 618 | ||||
| Vendée | Modèle:Blanc | 28,85 | 13,03 | 4,09 | 211 981 | ||||
| Vienne | Modèle:Blanc | 42,84 | 16,19 | 3,11 | 167 893 | ||||
| Haute-Vienne | 44,40 | 55,60 | 14,64 | 1,93 | 189 830 | ||||
| Vosges | Modèle:Blanc | 37,10 | 14,99 | 3,03 | 189 738 | ||||
| Yonne | Modèle:Blanc | 44,69 | 15,80 | 2,98 | 140 924 | ||||
| Territoire de Belfort | Modèle:Blanc | 46,46 | 15,48 | 2,43 | 52 960 | ||||
| France d'outre-mer | |||||||||
| Guadeloupe | Modèle:Blanc | 14,09 | 31,60 | 0,54 | 86 344 | ||||
| Martinique | Modèle:Blanc | 10,30 | 32,97 | 0,80 | 100 109 | ||||
| Guyane | Modèle:Blanc | 30,79 | 33,91 | 1,54 | 9 587 | ||||
| La Réunion | Modèle:Blanc | 16,49 | 26,96 | 0,55 | 117 142 | ||||
| Saint-Pierre-et-Miquelon | Modèle:Blanc | 17,30 | 39,98 | 3,21 | 1 809 | ||||
| Wallis-et-Futuna | Modèle:Blanc | 0,41 | 0,95 | 0,29 | 3 447 | ||||
| Polynésie française | Modèle:Blanc | 40,20 | 27,54 | 0,71 | 26 255 | ||||
| Territoire des Comores | Modèle:Blanc | 0,55 | 3,10 | 0,14 | 109 439 | ||||
| Côte française des Somalis | Modèle:Blanc | 4,49 | 12,38 | 0,97 | 26 363 | ||||
| Nouvelle-Calédonie et dépendances Condominium des Nouvelles-Hébrides |
Modèle:Blanc | 32,80 | 34,72 | 1,29 | 25 427 | ||||
Cartographies
Réactions et analyses
Un scrutin mobilisateur et favorisant le présidentialisme
L'abstention au premier tour est de seulement 15,2 % des électeurs inscrits, ce qui démontre l'intérêt des électeurs pour ce nouveau type de scrutin<ref name="Gérard Vincent" />. Il s'agit du taux d'abstention le plus faible dans l'histoire de France pour une élection au suffrage universel<ref>Modèle:Article.</ref>. La participation au second tour est quasiment identique à celle du premier (84,3 % contre 84,8 %), avec une hausse sensible des votes blancs ou nuls (2,7 % contre 1,0 %)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Olivier Duhamel relève qu'il s'agit d'un succès à long terme pour le général de Gaulle car, s'il ne sort pas tellement renforcé du scrutin, l'élection présidentielle de 1965 et les suivantes vont renforcer la Modèle:Ve République et le parti gaulliste, qui lui survivent<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 58 min 20 s-58 min 37 s.</ref>. Le politologue indique que le scrutin présidentiel au suffrage universel direct apparaît dorénavant comme irréversible : Modèle:Citation<ref name="60'">Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 60 min 15 s-61 min 05 s.</ref>. En outre, ce type d'élection renforce pour lui le présidentialisme : le chef de l'État français n'est plus un arbitre, mais un responsable politique au-dessus de la plupart des autres institutions<ref name="60'" />.
Maintien du général de Gaulle au second tour
À l'issue du conseil des ministres du Modèle:Date-, il est confirmé que le général de Gaulle se présentera « naturellement » au second tour de scrutin. Des rumeurs faisaient état de son retrait en raison d'un score en-deçà de ses attentes. Ses proches confient que le président sortant aurait pris une telle décision s'il n'avait pas recueilli plus de 30 à 35 % des suffrages exprimés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Une élection apparentée à des législatives
La mise en ballottage du général de Gaulle stupéfait le monde entier, notamment Moscou<ref name="Gérard Vincent" />. Lors du conseil des ministres du Modèle:Date-, Charles de Gaulle réagit de la façon suivante : « Je vous mentirais si je vous disais que je n'ai pas été atteint. […] Nous nous sommes trompés. Nous avions considéré le scrutin du Modèle:Date- comme s'il s'agissait d'un référendum. C'était des élections législatives à l'échelle nationale. » Il tient la même analyse lors de sa conférence de presse du Modèle:Date-<ref name="Analyse Goguel">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le politologue François Goguel rapproche également les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de ceux d'élections législatives<ref name="Analyse Goguel" /> :
- Il relativise le score de François Mitterrand en rappelant qu'au premier tour des élections législatives de 1962 la gauche et l'extrême gauche ont recueilli 8,2 millions de voix, contre quelque 7,7 millions pour le candidat unique de la gauche le Modèle:Date-, et soulignant que le score de celui-ci est inférieur à l'addition des scores de tous les partis qui le soutenaient lors de toutes les élections nationales depuis 1945 ;
- À l'inverse, Jean Lecanuet, Jean-Louis Tixier-Vignancour et Pierre Marcilhacy réunissent 1,7 million de voix de plus que la somme obtenue par les formations les ayant soutenus lors des élections de 1962 ;
- Quant au général de Gaulle, il a obtenu quatre millions de vote de plus que les candidats gaullistes trois ans plus tôt.
Candidats éliminés et reports de voix
Olivier Duhamel souligne que Modèle:Citation et constitue un Modèle:Citation de la vie politique avec les duels de second tour<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 56 min 40 s ; 59 min 50 s.</ref>.
Bien que trois fois supérieur aux intentions de vote accordées au début de la campagne (5 %), le score de Jean Lecanuet déçoit ses partisans, qui s'attendaient à le voir atteindre les 20 % des suffrages au vu des derniers sondages<ref>Documentaire 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 45 min 35 s.</ref>. Les trois autres candidats (Jean-Louis Tixier-Vignancour, Pierre Marcilhacy, Marcel Barbu) obtiennent des pourcentages proches de ceux rapportés dans les dernières études d'opinion<ref name="ifop 439-1" />.
Les reports de voix semblent déterminants pour le second tour. Troisième homme de l'élection, Jean Lecanuet apparaît comme l'arbitre de l'élection. Alors que son soutien Maurice Faure appelle à voter pour François Mitterrand, le candidat MRP hésite : il appelle dans un premier temps à voter pour « la marche vers l'Europe unie », puis indique qu'il convient de voter contre le général de Gaulle, sans dire s'il faut voter pour le candidat de l'union de gauche, s'abstenir ou voter blanc<ref name="Gérard Vincent" />,<ref>Modèle:Article.</ref>. Jean Lecanuet dira par la suite regretter de ne pas s'être prononcé en faveur du Général<ref>Georges Valance, VGE - Une vie, Flammarion, 2011, Modèle:P.394.</ref>. Cependant, les sondages indiquent que la majorité de ses électeurs ont voté pour celui-ci<ref name="Jean Stoetzel" />.
De son côté, se disant « ravi » d'avoir contribué à la mise en ballottage du général de Gaulle, Jean-Louis Tixier-Vignancour appelle à voter pour François Mitterrand par antigaullisme, une consigne qui trouble une partie de ses fidèles, notamment Jean-Marie Le Pen ; son électorat le suit cependant majoritairement<ref>Modèle:Milza L'Europe en chemise noire Flammarion 2004.</ref>. Marcel Barbu fait de même<ref name="Gérard Vincent" />.
Suites
Investiture et démission du général de Gaulle
Confortablement réélu, le général de Gaulle prête serment pour un nouveau septennat le Modèle:Date-. S'achevant avec sa démission à la suite du référendum constitutionnel perdu de 1969, son second mandat est principalement marqué par un nouveau veto à l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne, par son soutien au « Québec libre », ainsi que par Mai 68 et par le ras-de-marée gaulliste aux élections législatives anticipées qui suivent.
Affirmation de François Mitterrand comme dirigeant de gauche
Fort d'avoir mis en ballottage le président sortant, François Mitterrand assoit son autorité à gauche. Sous l'impulsion de sa candidature, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), regroupant socialistes, radicaux et divers autres mouvements de la gauche non-communiste, fait élire plus de 100 députés aux élections législatives de 1967, mais sort affaiblie à la suite de Mai 68 et disparaît peu après.
Devenu premier secrétaire du Parti socialiste en 1971, François Mitterrand met en place l'union de la gauche avec les communistes et les radicaux. Battu par Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de 1974, il est président de la République de 1981 à 1995, s'accommodant des institutions qu'il dénonçait vivement dans Le Coup d'État permanent (1964).
Devenir des candidats éliminés au premier tour
Les quatre autres candidats ne se présentent plus à aucune élection présidentielle par la suite.
Jean Lecanuet est maire de Rouen à partir de 1968, ministre (Justice, Plan et Aménagement du territoire) entre 1974 et 1977 et président de l'Union pour la démocratie française (UDF) en 1978. Renforcé par ses 15,6 % de 1965, son centrisme d'opposition à droite décline en 1969 (lorsque Jacques Duhamel et Joseph Fontanet rallient Georges Pompidou) et disparaît en 1974 (avec le soutien apporté par Lecanuet à Valéry Giscard d'Estaing)<ref>Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 59 min 00 s.</ref>.
Jean-Louis Tixier-Vignancour rallie la majorité gaulliste en 1968 avant de la quitter cinq ans plus tard, puis de prendre la direction du Parti des forces nouvelles (PFN). Pierre Marcilhacy reste sénateur de la Charente jusqu'à sa défaite en 1980 et devient membre du Conseil constitutionnel en 1983. Quant à Marcel Barbu, il se présente sans succès aux élections législatives de 1967 à Paris.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
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Documentaires
- Les Brûlures de l'histoire – Les élections présidentielles : 1965, Mitterrand contre de Gaulle, diffusé sur France 3, Kuiv Productions, 1993, 1h10 (regarder en ligne).
- 1965, première campagne pour l'Élysée, réalisé et narré par Cédric Tourbe, 2015, 59 min (regarder en ligne).
- Les Conquérants : Charles de Gaulle, la fierté retrouvée, avec la participation d'Alain Duhamel et Maxime Switek, diffusé sur BFM TV en 2022, 30 min (regarder en ligne).
Articles connexes
- Suffrage universel
- Liste des élections présidentielles françaises (Cinquième République)
- Référendum français sur l'élection au suffrage universel du président de la République
Liens externes
- « Élection & télévision : la présidentielle 1965 » : « Acte I – Premier tour » et « Acte II – Second tour » (articles sur la campagne électorale à l'ORTF).
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