Gaston III de Foix-Béarn

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Modèle:Sous-titre Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Modèle:Nobr de Foix-Béarn dit Fébus est un prince pyrénéen, écrivain et poète en langue d'oc et française, né le Modèle:Date- à Orthez (probablement au château de Moncade) et mort le Modèle:Date- à L'Hôpital-d'Orion.

Comte de Foix, seigneur de Béarn, Modèle:Nobr est vicomte ou seigneur d'une dizaine de territoires situés entre Gascogne et pays languedocien. Il profite de la guerre de Cent Ans pour asseoir sa domination sur le piémont nord pyrénéen, jouant sur les conflits entre monarchies françaises et anglaises. Il est l'auteur du Livre de chasse, célèbre manuscrit illustré sur la vénerie.

Unique enfant légitime de Gaston II de Foix-Béarn et d'Aliénor de Comminges, Modèle:Nobr hérite, à la mort de son père au siège d'Algésiras, d'un territoire morcelé, dépendant pour partie des rois de France, et pour l'autre des rois d'Angleterre. Jouant du conflit franco-anglais, il revendique la souveraineté du Béarn le Modèle:Date-, pays dans lequel il tient sa cour à Orthez. Modèle:Nobr se révèle être un fin tacticien, alliant diplomatie, stratégie et art militaire. Il remporte des victoires décisives face à l'ennemi héréditaire — la maison d'Armagnac — s'assurant la jonction entre Béarn et pays de Foix. Modèle:Nobr est également un communicant habile, il se choisit le surnom Febus à partir de 1358, après une croisade en Prusse, un surnom qui fait référence au mythe solaire associé au dieu antique Phoibos. En 1380, son unique fils et héritier Gaston participe à un complot pour l'empoisonner ; démasqué, il est assassiné, probablement de la main de son père.

Fébus est décrit comme l'un des plus grands chasseurs de son temps, une passion prise avec le plus grand des sérieux, car préparant à la guerre. Il renforce et fait construire plusieurs forteresses pour mener à bien son désir d'indépendance. Doté d'un immense trésor, Fébus fait notamment construire le château de Montaner qu'il veut voir devenir un palais forteresse, symbole de la réunion entre Béarn et Foix. Le prince des Pyrénées fait preuve d'un despotisme éclairé dans sa pratique du pouvoir, jouant le rôle du seigneur protecteur pour son peuple. Fébus occupe une place particulière dans l'histoire pyrénéenne, bénéficiant de son œuvre politique et militaire, mais aussi de l'impact des récits de plusieurs chroniqueurs contemporains, dont Jean Froissart dans ses Chroniques.

Biographie

Héritage et jeunesse

L'héritage

Carte géographique en couleurs.
En 1343, Modèle:Nobr de Foix-Béarn hérite d'un territoire morcelé entre Béarn et Foix.

Fils de Gaston II de Foix-Béarn et d'Aliénor de Comminges, le futur Fébus est l'héritier de la dynastie des Foix-Béarn. Cette maison apparaît sous Gaston VII de Béarn, qui choisit de marier sa fille Marguerite avec le comte de Foix [[Roger-Bernard III de Foix|Modèle:Nobr]]Modèle:Sfn. Avec la mort de Modèle:Nobr en 1290, la nouvelle dynastie est à la tête d'un territoire morcelé le long de la chaîne des Pyrénées. À l'ouest, les pays de Béarn, du Marsan, du Gabardan et de Captieux font partie d'une Aquitaine dont les rois d'Angleterre sont devenus les ducsModèle:Sfn. Ce territoire occidental est particulièrement varié, entre hautes vallées montagnardes au sud et landes marécageuses au nord. Il est néanmoins relativement cohérentModèle:Sfn, car continu et marqué par des échanges économiques réguliersModèle:Note. L'autre partie du domaine se trouve plus à l'est, dans un territoire relevant directement du roi de France. Le comté de Foix est la pièce majeure de ce territoire, dans lequel est intégré le Donezan, tandis qu'au sud les comtes de Foix sont co-seigneurs d'Andorre en compagnie des évêques d'UrgellModèle:Sfn. Ce territoire oriental est accompagné, depuis Modèle:NobrModèle:Note, par le Lautrécois et les Basses Terres d'AlbigeoisModèle:Sfn. Exigu et dans une position centrale isolée, le Nébouzan constitue néanmoins une région stratégique sur l'axe menant d'Orthez à FoixModèle:Sfn.

L'enfance et la jeunesse

Photographie en couleurs d'une tour d'un ancien château.
Modèle:Nobr de Foix-Béarn naît probablement au château de Moncade à Orthez.

Modèle:Nobr (prononcé Modèle:MSAPI en langue d'oc) naît le Modèle:Date-Modèle:Note, très probablement à Orthez dans le château de MoncadeModèle:Note. Le Béarn à l'ouest et le comté de Foix à l'est représentent les deux points forts de son héritage, mais le maintien de la cohésion entre ces deux territoires distants constitue un défi de taille, tout comme la gestion du conflit avec la maison d'Armagnac au sujet de la BigorreModèle:Note, tout cela dans le contexte du début de la guerre de Cent Ans. Avec un territoire relevant en partie des rois d'Angleterre, et de l'autre des rois de France, les Foix-Béarn se trouvent en situation délicate au déclenchement de ce conflit. Modèle:Nobr se range immédiatementModèle:Sfn du côté du camp français, mais de nombreux chevaliers béarnais se trouvent alors dans le camp adverse, la noblesse béarnaise ne peut être coupée des ports de Bordeaux et Bayonne. L'enfance de Modèle:Nobr ne laisse que peu de tracesModèle:Note, hormis cette description faite par Modèle:Nobr, qui se décrit plus tard comme un enfant ingrat, un adolescent tourmenté par le désir de la chair et peu doué pour les armesModèle:Sfn. Il faut attendre la mort de son père, le Modèle:Date-Modèle:Sfn durant une croisade en Andalousie, pour voir Modèle:Nobr prendre le devant de la scène. Il a alors Modèle:Unité mais doit attendre ses Modèle:Unité pour commencer son règne, sa mère Aliénor assurant la régenceModèle:Sfn.

[[Fichier:Phil6france.jpg|vignette|redresse|alt=Illustration en couleurs d'un homme sur son trône royal.|Fébus refuse de prêter hommage au roi de France [[Philippe VI de Valois|Modèle:Nobr]] pour le Béarn le Modèle:Date-. Notes du procès de Robert d'Artois (vers 1336), BNF, Fr.18437, Modèle:Folio.]] Dès Modèle:Date-, Aliénor entraîne son fils Modèle:Nobr dans une tournée d'hommage dans tous les territoires familiaux. La tournée débute en Béarn jusqu'en Modèle:Date-Modèle:Sfn, le jeune souverain y réalise Modèle:UnitéModèle:Sfn. Il y rencontre seigneurs, humbles paysans et bourgeois des localités, promettant à chaque occasion de respecter les libertés et coutumes, incarnées par les fors de BéarnModèle:Sfn. La tournée du jeune prince dure plus d'un an, jusqu'en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Arrivant à la majorité de Modèle:Unité le Modèle:Date-, Modèle:Nobr prend le relais de sa mère. Le début de son règne est marqué, dès Modèle:Date-Modèle:Sfn, par la reprise des affrontements entre Anglais et Français, après une trêve de cinq annéesModèle:Note. L'équilibre précaire de la maison Foix-Béarn, entre France et Angleterre, devient donc le premier enjeu du règne de Modèle:Nobr, qui manifeste dans un premier temps la volonté de poursuivre la politique de son père, c'est-à-dire de servir le roi de FranceModèle:Sfn. Dans les actes, toutefois, le jeune prince se montre particulièrement modéré dans son soutienModèle:Note. Le Modèle:Date-, les troupes françaises sont écrasées à Crécy, Modèle:Nobr profite de cet événement pour revoir sa politique dans ce conflit. Il ne répond pas à la convocation du roi de France [[Philippe VI de Valois|Modèle:Nobr]] le Modèle:Date-, lorsque celui-ci réunit ses vassaux à AmiensModèle:Sfn. Le Modèle:Date-Modèle:Sfn, un représentant de Modèle:Nobr se rend à Orthez dans le but de remettre un message à Modèle:NobrModèle:Note, celui-ci confirme alors son allégeance au roi pour ses territoires relevant du comté de Foix, mais Modèle:Nobr impose la neutralité du Béarn dans le conflit franco-anglais, une terre qu'il « tient de Dieu et de nul homme au monde »Modèle:Sfn. Âgé de Modèle:UnitéModèle:Note, le prince opère ainsi à l'acte de naissance de la souveraineté du BéarnModèle:Sfn.

La manœuvre de 1347 illustre la ligne de conduite suivie par Modèle:Nobr tout au long de son exercice politique : toujours laisser une porte de sortie à son adversaire pour éviter les réactions trop violentesModèle:Sfn. Modèle:Nobr, dans une situation très délicate après Crécy, ne prend pas ombrage de cette déclaration d'indépendance et poursuit son rapprochement avec Modèle:Nobr, de peur de le voir basculer définitivement vers le camp anglaisModèle:Sfn. Le Modèle:Date- à Pamiers, Modèle:Nobr prête hommage au roi de France pour ses terres situées dans les sénéchaussées d'Agen, de Toulouse et de Carcassonne, nul n'évoque alors le Béarn, confirmant de manière implicite sa souverainetéModèle:Sfn. Une trêve survient dans le conflit à cause des ravages causés par la peste noire, ce qui donne l'occasion à Modèle:Nobr d'entrer dans la parenté des têtes couronnées par un mariageModèle:Sfn : le Modèle:Date-, il épouse Agnès de Navarre à l'église du Temple de ParisModèle:Sfn.

Gaston III devient Fébus

Photographie en couleurs d'un château au bord d'une rivière.
Fébus est fait chevalier de l'ordre Teutonique au château de Marienbourg en 1358.

Peu de temps après le mariage de Modèle:Nobr, Modèle:Nobr décède le Modèle:Date-Modèle:Sfn et [[Jean II le Bon|Modèle:Nobr]], son fils, prend la succession sur le trône de France. Ce prince est qualifié d'impulsif et d'indécisModèle:Sfn. Les hostilités franco-anglaises recommencent dès Modèle:Date-Modèle:Sfn, ramenant de nouveau l'instabilité au nord des Pyrénées. En Modèle:Date-, les capitouls de Toulouse demandent à Modèle:Nobr de protéger le pays toulousain contre les troupes anglaises postées aux portes de LafrançaiseModèle:Sfn. Modèle:Nobr accepte et signe un type d'accord qui marquera son action politique et militaire ; il se place ainsi comme un véritable entrepreneur de guerreModèle:Note. Durant ses nombreuses absences, le Béarn est gouverné par son demi-frère Arnaud-Guilhem. Ce dernier doit faire face à une révolte du petit peuple d'Orthez en Modèle:Date-Modèle:Sfn, une occasion pour Modèle:Nobr d'affirmer son autorité à l'intérieur de ses domaines. Tandis qu'Arnaud-Guilhem fait rétablir l'ordre, Modèle:Nobr punit les coupables d'une forte amende financière, respectant ainsi l'esprit des fors de Béarn et montrant fermeté et souplesse dans la gestion de cette criseModèle:Sfn.

Mandaté par son père Modèle:Nobr, roi d'Angleterre, pour mener sa politique sur le continentModèle:Sfn, le Prince Noir débarque à Bordeaux en 1355Modèle:Sfn. Il mène alors une terrible chevauchée à travers l'Armagnac et le pays toulousain. L'attitude complaisante de Modèle:Nobr envers le Prince NoirModèle:Note, peu appréciée par Modèle:Nobr, est suivie en 1356 par des intrigues contre le roi de France auxquelles participent Modèle:Nobr en compagnie de Charles II de Navarre. Cet épisode et le refus de Modèle:Nobr de prêter hommage à Modèle:Nobr pour le Béarn, entraînent son emprisonnementModèle:Note durant plusieurs mois au Petit ChâteletModèle:Sfn. Devant l'imminence d'une nouvelle chevauchée du Prince Noir de Bordeaux vers Calais, et dans l'impossibilité de le voir partir vers le camp anglais, Modèle:Nobr est relâché sans avoir eu à prêter hommage pour le BéarnModèle:Sfn.

Illustration en couleurs d'une scène de combat autour d'un château et d'une rivière.
Fébus mate la Jacquerie de Meaux lors de son retour de croisade en 1358, il lance pour la première fois son cri de guerre Febus aban. Miniature de Loyset Liédet, tirée des Chroniques de Froissart, BnF, Fr.2643, Modèle:Folio.

Après Crécy en 1346, les troupes françaises connaissent une nouvelle débâcle lors de la bataille de Poitiers le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Modèle:Nobr est fait prisonnier et une trêve est signée entre Français et Anglais. Cette période plus stable permet à Modèle:Nobr de s'engager dans une croisade en Prusse. Au côté de l'État monastique des chevaliers teutoniques, il embarque à Bruges, effectue des escales en Norvège et SuèdeModèle:Sfn, pour arriver à Königsberg le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Les croisés mènent plusieurs assauts dans la tradition de l'ordre, avant d'être faits chevaliers dans le château de MarienbourgModèle:Sfn. C'est durant cette croisadeModèle:Sfn que Modèle:Nobr se dote de son surnom Fébus, de son cri de guerre Febus abanModèle:Note et de sa devise Toquey si gausesModèle:Note. Le prince de Béarn a vite l'occasion de mettre en pratique ces nouveaux outils de communication. Lors du retour des croisés à cheval durant le Modèle:Nobr, ces derniers viennent en aide à la dauphine de France Jeanne de Bourbon lors du siège de Meaux. La jacquerie est matée dans le sangModèle:Sfn et Modèle:Nobr aurait pour la première fois lancé son cri Febus abanModèle:Sfn.

Le Prince des Pyrénées

La bataille de Launac

De retour dans son pays, le désormais Fébus est mis au courant des tractations entamées entre Français et Anglais en vue de la signature d'un traité de paix. En position de force, depuis la capture de Modèle:Nobr, les Anglais exigent une énorme rançon ainsi que la cession d'une bonne partie de la FranceModèle:Sfn. Le dauphin de France, [[Charles V le Sage|Modèle:Nobr]], refuse cette option et tente de rétablir son autorité en Île-de-France, ainsi que dans le Midi grâce à une mission confiée à son frère Jean de PoitiersModèle:Sfn. En s'alliant avec [[Jean Ier d'Armagnac|Modèle:Nobr d'Armagnac]], Jean réveille la vieille rivalité opposant la maison de Foix-Béarn à la maison d'ArmagnacModèle:Sfn. Fébus lance immédiatement les hostilités par une série d'attaques en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Il agit néanmoins avec beaucoup de prudence, écrivant au dauphin pour l'assurer de sa loyautéModèle:Sfn. La signature du traité de Brétigny le Modèle:Date- offre à Fébus l'opportunité de se débarrasser de Jean de PoitiersModèle:Note, ainsi que d'obtenir une énorme compensationModèle:Note pour la perte de la Bigorre dans le cadre de ce traité de paix.

La signature d'un accord avec la famille d'Armagnac pour la question de la Bigorre ne termine en rien la rivalité entre les deux familles. Celles-ci profitent des lenteurs du camp anglais (qui organise son nouveau territoireModèle:Note) pour vider leur querelleModèle:Sfn. Les deux familles regroupent leurs alliés : les Albret avec Armagnac, le vicomte de Couserans ou encore le comte d'Astarac pour FébusModèle:Sfn. C'est à Launac le Modèle:Date-Modèle:Sfn que se joue la bataille décisiveModèle:Sfn. Malgré un net désavantage numérique, Fébus écrase les troupes d'Armagnac, il fait prisonnier une bonne partie de la noblesse méridionale, dont le comte d'Armagnac. En échange de la libération des vaincus, Fébus reçoit une rançon immense d'environ Modèle:Unité, jetant les bases de son hégémonie financière sur l'ensemble du Midi de la FranceModèle:Sfn.

Fébus face au Prince Noir

Illustration en couleurs d'un homme en cape.
Le Prince Noir. Miniature du Livre de l'ordre de la jarretière de Bruges, vers 1445, BL, Stowe 594.

Pendant la crise avec les Armagnac nait le fils héritier qu'il attendait. Né en Modèle:Date-Modèle:Sfn, l'enfant prend le nom de Gaston dans la tradition des seigneurs béarnais. Mais trois mois après, en Modèle:Date-, Fébus répudie Agnès sans ménagementModèle:Note. Elle se réfugie à la cour de son frère, Charles II de Navarre, Fébus prétextant (à raison) que sa dot n'a pas été complètement payée. Arrivé à Bordeaux le Modèle:Date- afin d'administrer la nouvelle principauté d'Aquitaine, le Prince Noir souhaite d'abord prendre possession des territoires cédés par le traité de BrétignyModèle:Sfn. La question de la souveraineté béarnaise représente vite l'enjeu principal pour Fébus. Il use d'une stratégie habituelle pour lui : gagner du temps, ne pas provoquer son adversaire, mais rester ferme sur le fondModèle:Sfn. Fébus joue cette carte de l'esquive une première fois en Modèle:Date-Modèle:Sfn auprès d'un émissaire anglaisModèle:Note, il évite la tournée d'hommage du Prince Noir tout au long de 1363, mais se rend finalement à Agen le Modèle:Date- pour y rencontrer le prince.

Devant lui, Fébus prête hommage pour toutes ses terres Modèle:Citation. Chandos, un serviteur du roi, demande alors à Fébus s'il venait de prêter hommage pour la terre de Béarn, ce à quoi Fébus lui répond que son hommage ne concerne que Marsan et Gabardan, car Modèle:Citation. Conformément à ses habitudes, Fébus laisse à son adversaire une porte de sortie, précisant qu'il prêterait hommage pour le Béarn si preuve en était faite par une étude des archivesModèle:Sfn. Dans un premier temps, enclin à faire arrêter ce seigneur orgueilleux, le Prince Noir laisse Fébus partir dans l'attente de pouvoir attester de sa vassalitéModèle:Sfn. Les archivistes anglais trouvent par la suite la trace d'un hommage rendu par Marguerite de Béarn en 1290 pour le Béarn, de quoi assurer le Prince Noir de son bon droit à revendiquer l'hommage de FébusModèle:Sfn. Il s'ensuit, tout au long de 1364 et 1365, une partie de cache-cache de la part de Fébus afin d'user son adversaireModèle:Sfn. Le Prince Noir doit demander l'intervention du roi de France Modèle:NobrModèle:Note par une lettre du Modèle:Date-, se disant prêt à l'usage de la force si nécessaireModèle:Sfn.

Fébus profite une nouvelle fois des circonstances, avec la reprise des hostilités entre Français et Anglais, sur un nouveau terrain cette fois, en Castille. [[Charles V le Sage|Modèle:Nobr]] souhaite y installer Henri de Trastamare sur le trône, à la place de Pierre le Cruel, soutenu par le parti anglais. Fébus soutient dans cette opération Henri de Trastamare, à qui il a confié son fils bâtard Bernard de BéarnModèle:Sfn. La manœuvre est une réussite, et Henri de Trastamare accède au trône. Une contre-offensive se monte néanmoins durant l'Modèle:Nobr, avec le Prince Noir, les Albret, les Armagnac et Pierre le Cruel. Une partie de cette armée doit passer par les ponts d'Orthez et de Sauveterre-de-Béarn pour rejoindre le col de Roncevaux puis la NavarreModèle:Sfn. Fébus fait respecter la neutralité du Béarn, mais tout est à craindre lors du retour de l'arméeModèle:Sfn. L'expédition du Prince Noir débute par un succès le Modèle:Date- à Nájera, elle tourne ensuite au désastre à cause de la conduite de Pierre le CruelModèle:Note et d'une maladie qui décime une grande partie de l'arméeModèle:Note. Le Prince Noir est lui-même touché par cette maladie, il revient « tout brisé » et à la tête d'une expédition ruinéeModèle:Sfn. Dès le Modèle:Date-, Fébus prépare le Béarn à la mobilisation générale dans l'attente du retour de l'expédition ; il publie une ordonnance dans le même sens le Modèle:Date-. Finalement, c'est une armée en déroute qui traverse le Béarn à l'Modèle:Nobr, le Prince Noir sollicitant l'autorisation préalable de Fébus et s'engageant à payer son ravitaillement jusqu'à « la moindre poule »Modèle:Sfn. Un épisode qui revient alors, pour le Prince Noir, à reconnaître de facto la souveraineté béarnaiseModèle:Sfn.

Jonction entre Béarn et Foix

Illustration en couleurs de plusieurs hommes sortant d'un mur par un trou.
Fébus défait Armagnac lors de la guerre de Comminges en 1376. Miniature du Maître de Boèce, tirée des Chroniques de Froissart, Besançon, Bibliothèque municipale, Ms. 865, Modèle:Folio.

Libéré de la menace du Prince Noir, Fébus doit désormais faire face au retour en force de la France du roi [[Charles V le Sage|Modèle:Nobr]]. Celui-ci fait installer son frère Louis d'Anjou comme lieutenant-général à Toulouse en 1367Modèle:Sfn. Louis d'Anjou manœuvre auprès des Gascons, notamment la maison d'Armagnac, afin de relancer les hostilités envers les Anglais. Le traité de Brétigny est annulé par Modèle:Nobr, ce dernier s'appuyant sur une clause de pure forme non respectéeModèle:Note. En Modèle:Date-, Armagnac et Albret portent plainte contre le Prince Noir au Parlement de Paris, permettant à Modèle:Nobr de reprendre les opérations militaires dans le Midi, avec le droit pour luiModèle:Sfn. Une coalition se monte alors entre Louis d'Anjou et les vaincus de la bataille de Launac (Armagnac, Albret, etc.) pour reprendre les terres du Midi aux Anglais. Malgré les efforts de Louis d'Anjou pour ménager Fébus, Modèle:Nobr s'obstine à vouloir reprendre le contrôle de la Bigorre en s'appuyant sans réserve sur Armagnac, au risque de raviver les tensions entre les deux ennemisModèle:Sfn. En Modèle:Date-, les troupes coalisées sont rassemblées à Montauban et obtiennent sans difficultés la capitulation des garnisons de Tuzaguet et MauvezinModèle:Sfn. À Lourdes, le château est tenu par les Compagnons de Lourdes, de redoutables hommes de guerre menés par deux cousins bâtards de Fébus. Louis d'Anjou n'a d'autre solution que de passer par une négociation pour obtenir le ralliement des Compagnons, chose faite le Modèle:Date-Modèle:Sfn. La Bigorre replacée, théoriquement, sous le contrôle français, la coalition poursuit sa mission en Agenais et Périgord. Sa mission accomplie, Louis d'Anjou transmet à Jean II d'Armagnac la lieutenance-générale du Languedoc le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Comme à ses habitudes, Fébus profite de sa neutralité pour basculer vers le camp favorisant ses intérêts. Face à l'intransigeance française à favoriser Armagnac, Fébus provoque un renversement d'alliance en faveur du camp anglaisModèle:Sfn. Il rencontre Jean de Gand, frère du Prince Noir, les 19 et Modèle:Date- à Dax pour conclure une allianceModèle:Sfn. L'accord passé porte tout d'abord sur le prêt de Modèle:Unité de la part de Fébus envers Jean de Gand, en échange du château de Lourdes en gage d'hypothèqueModèle:Sfn. Il fixe aussi un projet pour un mariage entre Philippa, fille de Jean de Gand, et le fils héritier de Fébus. Les actions de Jean de Gand provoquent de nombreuses opérations militaires dans les pays de l'Adour, entraînant la demande des Souletins pour la protection de FébusModèle:Note, un pacte conclu le Modèle:Date-Modèle:Sfn. L'alliance entre Fébus et Jean de Gand relève surtout de la manœuvre politique, le seigneur béarnais ne cherchant à aucun moment à aider le parti anglais dans ses manœuvres militairesModèle:Sfn. Face aux troubles, Modèle:Nobr retire la lieutenance-générale du Languedoc à Modèle:Nobr d'Armagnac, pour la confier de nouveau à Louis d'AnjouModèle:Sfn, permettant à Fébus d'en découdre de nouveau avec Armagnac. La mort du comte de Comminges, Modèle:Nobr, le Modèle:Date- représente l'occasion cherchée. Fébus, par sa mère Aliénor de Comminges, revendique alors l'héritage, tandis que le tandem Armagnac-Albret fait front avec la régenteModèle:Sfn. Cette nouvelle opposition provoque la guerre de Comminges, avec l'affrontement décisif de Cazères-sur-l'Adour en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Fébus y réalise une contre-offensive victorieuse, capturant Modèle:Nobr d'ArmagnacModèle:Sfn.

Carte géographie en couleurs.
Fébus assure la jonction de ses territoires occidentaux et orientaux, le long de la chaîne des Pyrénées.

Resté neutre durant le conflit, Louis d'Anjou organise la médiation entre les deux camps après la bataille finale. Il choisit Tarbes comme lieu de négociation, avec la signature de trois textes entre 1376 et 1377Modèle:Sfn. Louis d'Anjou reconnaît tout d'abord Fébus comme étant « comte de Foix et seigneur de Béarn » au nom de Modèle:Nobr, le texte donne également le titre de dominus Bearni pour Fébus, et non pas vicecomes Bearni, une manière de reconnaître implicitement la principauté de BéarnModèle:Sfn. Fébus obtient ensuite une indemnité de Modèle:Unité, mais les pourparlers visent à établir une paix durable entre les deux camps. Le Modèle:Date-, un traité de paix est signé, avec un mariage à la clé entre Gaston, fils héritier de Fébus, et Béatrice, fille du comte d'ArmagnacModèle:Sfn. Après de nombreuses tractations, un accord définitif est signé le Modèle:Date- à Barcelonne-du-Gers, à la frontière entre Marsan et ArmagnacModèle:Sfn. Le mariage princier entre Gaston et Béatrice est finalement célébré le Modèle:Date- à MancietModèle:Sfn. L'accord signé avec Louis d'Anjou et Armagnac permet à Fébus d'aboutir au grand dessein de son action politique et militaire, avec la jonction entre ses possessions de Béarn et Foix. L'acquisition à titre héréditaire des châtellenies de Mauvezin et Goudon permet d'élargir le Nébouzan à l'ouest, soudant ce territoire à la BigorreModèle:Sfn. À l'est du Nébouzan, Fébus peut désormais compter sur une dizaine de seigneurs dépendant du CommingesModèle:Note et permettant une continuité avec le comté de Foix. Le contrôle de la Bigorre représente le dernier morceau de ce puzzle entre Béarn et Foix. Avec la complicité des Compagnons de LourdesModèle:Note, Fébus pousse les communes bigourdanes à solliciter sa protectionModèle:Sfn. Durant l'Modèle:Nobr, Modèle:Unité sont signées entre Fébus et des communautés bigourdanes, Tarbes est la dernière à céder le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Fin de règne et succession

Complot et drame d'Orthez

Enchaînant les succès, Fébus devient de plus en plus impérieux avec l'âgeModèle:Sfn. Il crée des mécontentements en Béarn, qui finissent par aboutir à un complot en 1380. Le chef de file de ce complot apparaît être l'évêque de Lescar, Odon de Mendousse. Le clergé n'apprécie que très peu la rareté de ses fondations pieuses, sa position face aux papes durant le grand schisme d'Occident et l'absence de constructions religieusesModèle:Note. Une partie de la noblesse béarnaise se détourne également de Fébus, dont notamment le baron d'Andoins, se sentant écarté du pouvoir au profit de « technocrates » de petite origineModèle:Sfn. Depuis la répudiation d'Agnès en 1362, Charles II de Navarre a toutes les raisons pour vouloir nuire à son beau-frère. La conjonction de tous ces mécontents conduit à la réalisation d'un complot contre Fébus, dont les premières traces remontent à l'Modèle:NobrModèle:Sfn.

Illustration en couleurs d'une scène en deux parties, avec une assemblée devant la dépouille d'un chien et un personnage enfermé dans une tour.
La drame d'Orthez selon les Chroniques de Froissart, Bruxelles, KBR, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, vers 1410<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La dernière pièce du complot est représentée par le prince héritier Gaston, celui-ci est grandement insatisfait de sa condition, ne jouant aucun rôle politique, servant de pion pour son père, et disposant d'un train de vie jugé trop modeste pour son rangModèle:Sfn. Âgé de Modèle:Unité, le prince héritier est la clé de voûte du complot, il doit administrer à son père un poison afin de régner à sa place, et ainsi favoriser les volontés des autres membres du complot. Entre fin juillet et début Modèle:Nobr, le prince héritier est démasqué avant d'avoir pu administrer le poisonModèle:Sfn. Gaston est incarcéré au château de Moncade à Orthez, tandis qu'Odon de Mendousse et le baron d'Andoins partent en exil auprès de Modèle:Nobr. La suite des événements ne peut être racontée avec certitudeModèle:Note, mais Gaston décède probablement mi-Modèle:Date-Modèle:Sfn sous la main de son père FébusModèle:Sfn. La tragédie bouleverse Fébus qui dit : « Jamais je n'aurai de joie aussi parfaite qu'avant »Modèle:Sfn. Il rédige son Livre des oraisons, accréditant la thèse du geste involontaire, et quitte Orthez pour Pau, ne revenant au château de Moncade que quatre ans plus tardModèle:Sfn.

Alliance avec Charles VI

Fébus commence son plus long séjour en pays de Foix à partir du Modèle:Date-Modèle:Sfn. Au château de Mazères, Modèle:Nobr dirige le Foix-Béarn jusqu'au milieu du mois d'Modèle:Nobr, tenant une position géographique devenue indispensable face à la nouvelle politique françaiseModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Modèle:Nobr meurt et laisse place à son fils [[Charles VI (roi de France)|Modèle:Nobr]]. Trop jeune pour gouverner, une régence composée de quatre oncles se met en placeModèle:Note ; l'un d'eux est nommé à la lieutenance-générale du Languedoc. Le duc de Berry prend ses fonctions en Modèle:Date-. Fébus a tout à craindre de cette venue, l'accord de paix avec Armagnac étant automatiquement rompue depuis le drame d'OrthezModèle:Sfn. Souhaitant marquer son territoire vis-à-vis du duc de Berry, dans l'hypothèse d'un éventuel rapprochement avec Armagnac, Fébus lance une attaque le Modèle:Date- contre une troupe d'environ Modèle:Unité brandissant l'étendard du duc de Berry. L'armée de Fébus la met en déroute et provoque un grand retentissement dans la régionModèle:Sfn. Ce succès permet à Fébus d'ouvrir des négociations en position de force avec le camp français. Le duc de Berry vient à Mazères le Modèle:Date-, les discussions aboutissant le Modèle:Date- à CapestangModèle:Sfn. Dans cet accord, Fébus reconnaît l'autorité du duc de Berry dans le Languedoc, en échange de l'engagement du duc à ne pas soutenir Armagnac, tandis qu'une rente annuelle est également promise au comte de Foix. Le résultat est donc multiple, le duc de Berry a désormais les mains libres en Languedoc contre les Tuchins, Fébus arrondit son trésor d'Orthez et peut se livrer en toute impunité à des attaques contre ArmagnacModèle:Note. Il quitte le pays de Foix le Modèle:Date-, retourne en Béarn à partir d'Modèle:Date- et commence son plus long séjour au château de Pau jusqu'en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Fébus retrouve finalement Orthez le Modèle:Date-, la première fois depuis le drame de 1380, car il doit notamment organiser le passage de l'armée du duc de Bourbon en 1385 pour participer au conflit pour le trône du PortugalModèle:Sfn.

[[Fichier:Froissart British Library 29v.jpg|vignette|redresse|alt=Illustration en couleurs d'un homme prêtant hommage à un roi.|Fébus rencontre [[Charles VI (roi de France)|Modèle:Nobr]] à Toulouse en 1390. Miniature attribuée à Philippe de Mazerolles, Chroniques de Froissart, Londres, BL, Modèle:Nobr, Modèle:Folio<ref>Modèle:Lien web.</ref>.]]

Âgé de Modèle:Unité en 1388, Modèle:Nobr décide de se débarrasser de la tutelle de ses oncles pour gouverner le royaumeModèle:Sfn. La décision est prise d'entamer un long voyage dans le Midi, un territoire qui n'a plus reçu la visite d'un souverain depuis près d'un siècleModèle:Sfn. Ce périple a alors pour but de mettre fin aux multiples abus ayant eu cours dans ces pays durant les gouvernements successifs des ducs d'Anjou et de BerryModèle:Sfn. Au préalable un représentant du roi est envoyé à Orthez pour discuter d'un projet de mariageModèle:Note, mais surtout pour réaliser un tour d'horizon des sujets principaux concernant le Midi pyrénéen avec le maître des lieuxModèle:Sfn. Louis de Sancerre et Fébus s'entretiennent longuement et évoquent plusieurs sujets : la succession de Foix-BéarnModèle:Note, les relations avec ArmagnacModèle:Note ou encore le statut de la BigorreModèle:Note. À la suite de ces discussions, un premier résultat est vite obtenu avec la tenue le Modèle:Date- d'une rencontre entre Béarnais et Armagnacais pour jeter les bases d'un accord de paixModèle:Sfn. Le Modèle:Date-Modèle:Sfn, Modèle:Nobr entame son voyage vers le Midi en descendant la vallée du Rhône et en rencontrant le pape en AvignonModèle:Sfn. Une rencontre entre le roi et Fébus se prépare, ce dernier exige néanmoins que cette entrevue ne remette pas en question le statut de souveraineté du Béarn. Louis de Sancerre demande à Fébus de choisir clairement entre le camp français et anglais, au cas où les hostilités reprendraient ; Fébus lui répond alors : Modèle:CitationModèle:Sfn.

La rencontre est prévue à Toulouse, Fébus y séjourne du 4 au Modèle:Date-Modèle:Sfn, il fait une entrée remarquée dans la citéModèle:Note avant de rejoindre le couvent des Jacobins pour y loger. La première rencontre entre [[Charles VI (roi de France)|Modèle:Nobr]] et Fébus se déroule le Modèle:Date- au château NarbonnaisModèle:Sfn, le seigneur béarnais est alors traité tel un princeModèle:Note. Fébus organise ensuite un somptueux repas de Modèle:Unité auquel il convie les ducs de Touraine et de Bourbon. Le roi fait une apparition à la fin de ce dînerModèle:Sfn. Ensuite convié à Mazères par le comte de Foix, le roi est reçu avec le plus grand soin. Sachant impossible de rivaliser avec les festivités royales de Saint-Denis, Fébus monte une fête insolite sans chercher à éblouir le roiModèle:Note. C'est au cours de ces rencontres que le traité de Toulouse est réalisé en secret par Fébus et le camp français. En date du Modèle:Date-, Fébus fait de Charles VI son légataire universel contre l'octroi à titre de viager de la Bigorre et de Modèle:UnitéModèle:Sfn, ce traité est revêtu du sceau de Fébus mais n'est pas signéModèle:Sfn. Ce traité pose de nombreuses questions. Celui-ci est particulièrement favorable au camp français puisqu'il permettrait, contre un sac d'or et la cession pour une durée limitée de la Bigorre, d'incorporer au royaume le plus important patrimoine féodal du MidiModèle:Sfn. Pour Fébus, ce traité lui permettrait de finir sa vie comme prince souverain, mais son œuvre s'éteindrait totalement avec lui. N'ayant plus de descendance légitime, peut-être veut-il priver les Castelbon de tout héritageModèle:Note. La vie de Fébus est marquée par de nombreux traités non respectés, si bien qu'il est difficile de savoir quelles sont ses réelles intentions. Les engagements qu'il prend par la suite sont, néanmoins, en contradiction avec ceux pris à ToulouseModèle:Sfn. Dans deux accords signés les Modèle:Date- et Modèle:Date- à Pamiers et Gérone, il s'engage dans une ligue contre ArmagnacModèle:Note en compagnie de Jean d'Aragon. Les accords précisant que cette ligue serait valable également pour leurs héritiers, il est difficile d'imaginer Fébus engager le roi de France dans un conflit avec un vassal comme ArmagnacModèle:Sfn.

Mort de Fébus et succession

Illustration en couleurs d'un homme mourant tenu par d'autres hommes.
La mort de Fébus, Chroniques de Froissart, Londres, BL, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

Fébus meurt le Modèle:Date-Modèle:Sfn à L'Hôpital-d'Orion, sur le chemin entre Sauveterre-de-Béarn et OrthezModèle:Sfn. Après une chasse à courre dans la région de Sauveterre, Fébus et sa suite dînent à L'Hôpital-d'Orion, il est alors victime d'une apoplexie qui le terrasseModèle:Sfn. Le récit de sa mort est notamment fourni par Jean Froissart, qui recueille le témoignage d'Espan du LionModèle:Note présent ce jour-làModèle:Sfn. Jean Froissart écrit : Modèle:CitationModèle:Sfn. Le récit de Jean Froissart précise que Fébus est allé chasser l'ours ce jour-là, une histoire peu probable dans la région de Sauveterre en août, la chasse au cerf étant plus logiqueModèle:Note. Présent lors du décès de son père, Yvain fait une brève tentative pour lui succéder. Avant que la nouvelle de la mort de Fébus ne s'ébruite et avec l'aide des conjurés de L'Hôpital-d'Orion, Yvain tente de mettre la main sur le trésor d'Orthez. Sa tentative est un échecModèle:Note, il doit se résoudre à laisser les jurats d'Orthez prendre le contrôleModèle:Sfn. La nouvelle de la mort de Fébus désormais connue de tous, le corps du défunt est d'abord transporté au château de SauveterreModèle:Sfn puis à Orthez en fin de matinée du Modèle:Date-Modèle:Sfn. Les obsèques de Fébus se déroulent le Modèle:Date-, probablement dans le couvent des Frères prêcheursModèle:Sfn (aussi nommé couvent des Jacobins). Le cercueil est enseveli dans l'église, sans aucun gisant, mausolée ou pierre tombaleModèle:Sfn.

Sans héritier légitime et après la tentative avortée d'Yvain, la succession de Fébus devient l'enjeu urgent du territoire Foix-Béarn. La question est particulièrement centrale en Béarn, soucieux de défendre son indépendance. Le Modèle:Date-, les États du Béarn se réunissent pour la première fois à OrthezModèle:Sfn, cette assemblée réunit la Cour MajourModèle:Note et la Cour des CommunautésModèle:Note. Le trésor d'Orthez est inventoriéModèle:Note et son contenu réparti (une partie va aux fils illégitimes de Fébus). En l'absence de testament rédigé par Fébus, les États décident de faire appliquer le testament de son père, [[Gaston II de Foix-Béarn|Modèle:Nobr]]. Mathieu de Foix-Castelbon est désigné comme l'héritier légitimeModèle:Note, à condition de remplir plusieurs préalables, dont notamment le maintien de la souveraineté du BéarnModèle:Sfn. Les États exigent également un partage des pouvoirs avec le prince régnant, pour mettre fin au despotisme éclairé de Fébus et mettre en place une sorte de monarchie contractuelleModèle:Sfn. Le maintien de la souveraineté et de la neutralité du Béarn représente la principale priorité des États, estimant qu'ils « n'avaient rien à faire avec le roi de France », contrairement au pays de FoixModèle:Sfn. L'annulation du traité de Toulouse, conclu en 1390, est donc l'enjeu de cette succession, au risque de voir le Béarn reprendre son autonomie de Foix.

Mathieu de Foix-Castelbon est à peine majeur, Modèle:Nombre, lorsqu'il reçoit l'hommage des principaux nobles du pays de Foix le Modèle:Date-, la négociation du traité de Toulouse est donc surtout menée par sa mère Géraude de Navailles et deux conseillers, Espan du Lion et Roger d'EspagneModèle:Sfn. Il faut alors faire vite, car les Marmousets semblent décidés à faire appliquer le traité de ToulouseModèle:Note. Roger d'Espagne et Espan du Lion se rendent à Tours Modèle:Nobr pour les négociations avec le roi de France. Auprès de Bureau de La Rivière et de l'évêque de Noyon, Roger d'Espagne développe son argumentaire : le traité de Toulouse n'est pas honorable pour le roi de FranceModèle:Note, les populations de Foix et surtout du Béarn seraient totalement hostiles à une mainmise du roi, il serait dangereux de se dresser contre l'héritier appuyé par l'AragonModèle:Note,Modèle:Sfn. Dans un contexte tendu en Bretagne pour les Marmousets et d'ouverture de négociations de paix entre la France et l'Angleterre, la prudence est de mise pour ne pas déstabiliser toute la zone pyrénéenneModèle:Sfn. Dans ce contexte, et en échange de Modèle:Unité, [[Charles VI (roi de France)|Modèle:Nobr]] annule le traité de Toulouse et reconnaît Mathieu comme unique héritier de Fébus par lettres patentes du Modèle:Date-Modèle:Sfn. L'unité Foix-Béarn est préservée, tout comme la souveraineté du Béarn, tandis que le pouvoir sans partage de Fébus fait place à une co-gouvernance entre le seigneur et des assemblées de représentantsModèle:Sfn.

Exercice du pouvoir

Un despotisme éclairé

Illustration en couleurs d'un homme enseignant à des élèves.
Fébus enseignant à ses veneurs à corner et à huer, Livre de chasse, Paris, BnF, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

Fébus exerce le pouvoir dans une forme de despotisme éclairéModèle:Sfn, il écarte la noblesse et les traditionnelles assemblées pour un gouvernement personnelModèle:Sfn. Un conseil privé est constitué, sans composition fixe, tandis que des lieutenants généraux sont nommés pour le remplacer à tout moment lors de ses déplacements. Cette fonction est réservée à des membres de sa famille, dont notamment Arnaud-Guilhem, avant la suppression de ce rôle à partir de 1365Modèle:Sfn. Fébus décide de tout et choisit ses collaborateurs, la famille d'abord, de nombreux juristes, mais très peu de noblesModèle:Note. En Béarn, Fébus fait de l'administration l'instrument d'un pouvoir qu'il est seul à exercerModèle:Sfn. La justice est notamment reprise en main par Modèle:Nobr, alors que les pouvoirs du seigneur en la matière étaient auparavant limités. Les cours traditionnelles béarnaises (Cour Majour et Cour des Communautés) ainsi que le Sénéchal sont dessaisis au profit de « l'audience deu senhor »Modèle:Sfn, entièrement sous le contrôle de Fébus.

En pays de Foix, la mainmise est toute aussi forte par Fébus, bien que l'exercice du pouvoir y soit moins personnelle. L'administration comtale est mieux structurée lors de son arrivée au pouvoir, le pays de Foix n'est également pas son lieu de résidence principal. Il accepte donc de déléguer, notamment auprès du sénéchal, sauf dans les domaines fiscal et militaireModèle:Sfn. L'exercice du pouvoir de Fébus est décrit comme solitaire, notamment en Béarn, il ne tolère aucun manquement, aucune contestation et surtout aucune défaillance dans le paiement de ce qui est dû. En avançant en âge, Modèle:Nobr devient de plus en plus autoritaire et inflexibleModèle:Sfn. Pour autant, son action est toujours jugée justeModèle:Note, raisonnéeModèle:Note et non arbitraireModèle:Sfn. Fébus joue le rôle du seigneur protecteur de son peuple, il aime notamment le contact avec ses sujets, rendant justice en plein air, au bord du gave de Pau par exemple, dans la lignée d'un Saint Louis rendant la justice sous un chêneModèle:Sfn.

Résidences et vie à la cour

Illustration en couleurs d'un homme s'agenouillant devant un prince au milieu d'une grande salle.
Froissart s'agenouillant devant Fébus à la cour d'Orthez. Miniature attribuée à Philippe de Mazerolles, Chroniques de Froissart, Londres, BL, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

Comme pour ses ancêtres depuis Gaston VII de Béarn, le château de Moncade à Orthez est la résidence principale de FébusModèle:Sfn. Il ne séjourne que très ponctuellement dans d'autres châteaux béarnais, hormis dans celui de Pau à partir des Modèle:Nobr. Durant ses séjours en pays de Foix, Fébus réside parfois au château de Pamiers ou à celui de Foix, mais presque exclusivement au château de Mazères dès 1375Modèle:Sfn. Durant son règne, Modèle:Nobr accueille de très hauts personnages dans ses résidences, le Prince Noir à Mazères en 1355, le roi de Chypre en 1363-1364 à Orthez, le duc de Bourbon encore à Orthez en 1388, mais encore le roi de France Modèle:Nobr en 1390 à MazèresModèle:Sfn. Les études archéologiques montrent, comme à Montaner ou Orthez, que les résidences « fébusiennes » sont composées d'un corps de logis seigneurial avec deux niveaux, au rez-de-chaussée l'usage servile, et à l'étage l'habitat du seigneur et de son entourageModèle:Sfn.

La grande salle est le lieu de vie publique du seigneur et de la vie de cour, celle du château d'Orthez est peut-être ornée de tapisseries illustrant la bataille de Launac, des scènes de chasse sont aussi décritesModèle:Sfn. La longue visite de Froissart à Orthez, entre 1388 et 1389, permet de décrire la vie de cour sous Fébus. La grand salle, ou tinelModèle:Sfn, est l'occasion de repas spectacles, soirées littéraires et autres fêtes diversesModèle:Sfn. Deux principales distractions sont décrites, la musique et les chants de ménestrels. Le caractère le plus original de la vie de cour d'Orthez étant l'attrait pour l'art des troubadoursModèle:Sfn, tandis que les tournois n'y sont jamais pratiqués, contrairement à la mode médiévale. Froissart note aussi que la cour d'Orthez dispose d'un flux d'informations massif et surtout extrêmement rapide, grâce au remarquable réseau de renseignement de FébusModèle:Sfn.

Dans le vaste rez-de-chaussée de la tour du Château de Moncade, le comte installe la salle du trésor et une prison, le premier étage avec ses archères à niches, conserve un rôle défensif, tandis que les niveaux supérieurs sont dévolus à la résidence. Equipés de quatre larges fenêtres à coussièges et d'une cheminée par niveau, ils résultent probablement de travaux commandités par Fébus en 1374, concomitants à ceux de la tour de Montaner. Le corps de logis, attenant, accessible par l'escalier monumental ouvert sur la cour, abrite la salle d'apparat. Située au premier étage, elle est prise entre les espaces serviles au rez-de-chaussée et les appartements de Fébus au deuxième étage. D'après les chroniques de Froissart relatant son voyage en Béarn en 1388-1389, la galerie accessible par l'escalier, et qui bordait pour partie la salle d'apparat, possédait une si grande cheminée qu'un des compagnons de Fébus, Arnauton d'Espagne, y déversa la totalité des bûches chargées sur le plus grand âne qui se trouvait dans la cour en contrebas<ref name=":0">Modèle:Article</ref> !

À Morlàas qui est la capitale des premiers vicomtes de Béarn, bien que Gaston VII transfère sa capitale à Orthez, la ville demeure une des plus importantes de la principauté avec ses 300 feux au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle conserve aussi l'atelier de frappe monétaire du Béarn où Gaston III fait frapper des pièces d'or alignées sur le florin d'Aragon. Fébus y aménage une résidence, aujourd'hui détruite, en remplacement de l'ancien château comtal. Dès 1373, il acquiert une série de parcelles et de maisons auprès de villageois. L'année suivante, il annexe la maçonnerie d’une tour et du bois d’œuvre d'un habitant qui lui est débiteur. Comme l'indique un texte de 1375, cette résidence présente tous les éléments qui incarne le plan fébusien : une courtine, une tour-porte, un pont-levis enjambant un fossé, et à l’intérieur de la construction, une grande salle, une cuisine et trois chambres superposées. On perçoit ainsi, dès ces années le Fébus administrateur, qui vise à réduire au mieux ses dépenses, en faisant appel à la population et en unifiant ses constructions<ref name=":0" />.

Famille

Ascendance

Illustration en noir et blanc d'un sceau.
Le sceau de Gaston II de Foix-Béarn, père de Fébus.

Fébus est le seul enfant légitime du couple formé par Modèle:Nobr de Foix-Béarn et Aliénor de Comminges. Son père est donc issu de la lignée des Foix-Béarn, fondée par le mariage de son grand-père Roger-Bernard III de Foix avec Marguerite de Béarn. La famille Foix-Béarn est liée à toutes les familles méridionalesModèle:Sfn : Majorque, Narbonne, Armagnac ou encore Aragon. La mère de Modèle:Nobr, Jeanne d'Artois, descend de [[Robert Ier d'Artois|Modèle:Nobr d'Artois]], frère de saint Louis. Cette princesse française apporte le prestige de la maison royale aux Foix-Béarn, mais également bien des soucis. Elle est accusée de mauvaise conduite et de vie licencieuse, si bien que son époux [[Gaston Ier de Foix-Béarn|Modèle:Nobr]] puis son fils Modèle:Nobr l'écartent de la CourModèle:Sfn. Avant sa mort, Modèle:Nobr partage ses domaines entre Modèle:Nobr et son frère cadet Roger-Bernard III de Foix-Castelbon, ce dernier récupérant les possessions catalanes héritées des Foix et des Moncade. C'est de cette branche Foix-Castelbon qu'est issu Mathieu, qui héritera plus tard de Fébus. Cette branche Foix-Castelbon est pourtant détestée par Modèle:Nobr, des indicesModèle:Note permettant de penser que le père de Mathieu, [[Roger-Bernard IV de Foix-Castelbon|Modèle:Nobr]], a pu tremper dans le complot de 1380 contre FébusModèle:Sfn. Bertrand, baron de L'Isle-Jourdain, joue le rôle de tuteur auprès de Gaston II, il est aussi l'oncle d'Aliénor de Comminges. Bertrand provoque leur mariage en 1325Modèle:Sfn, malgré la grande différence d'âgeModèle:Note.

[[Fichier:Arbre généalogique Fébus.jpg|vignette|alt=Tableau en noir et blanc illustrant des liens de parenté.|Arbre généalogique de Fébus, à partir du mariage de [[Roger-Bernard III de Foix|Modèle:Nobr]] avec Marguerite de Béarn.]]

Aliénor est la dernière née de Modèle:Souverain2, comte de Comminges, elle semble être vouée au célibat ou au couvent jusqu'à l'intervention de son oncleModèle:Sfn. Après plusieurs enfants morts en bas âge, Aliénor approche la quarantaine lorsqu'elle accouche de Modèle:NobrModèle:Note. La mariage entre Modèle:Nobr et Aliénor n'est pas une réussite sentimentale, bien que Gaston garde toujours beaucoup d'estime et de respect pour sa femmeModèle:Sfn. Modèle:Nobr passe l'essentiel de sa vie à guerroyer pour le roi de France, c'est durant une trêve entre Français et Anglais qu'il part en Andalousie à l'appel de Modèle:Nobr, il meurt le Modèle:Date- à SévilleModèle:Sfn. Pendant ses nombreuses absences, Aliénor joue un rôle essentiel dans l'éducation de Modèle:NobrModèle:Sfn. Grâce au testament laissé par Modèle:Nobr avant son départ pour l'Andalousie, Aliénor est tutrice et régente du prince héritier jusqu'à sa majorité de Modèle:Unité, elle continue à gérer ses biens, comme curatrice, jusqu'à ses Modèle:Unité. La tournée d'hommage qu'organise Aliénor pour Modèle:Nobr au décès de son père est fondamentale dans son parcoursModèle:Note, elle se montre également être une remarquable gestionnaireModèle:Sfn. Aliénor décède vers 1369, près du Mas d'Azil en pays de FoixModèle:Sfn.

Fratrie

Fébus est l'unique héritier de Modèle:Nobr, il n'a ni frère, ni sœur issus du mariage de ses parents. Modèle:Nobr a néanmoins, plusieurs enfants illégitimes, nés de ses liaisons avec plusieurs maîtresses. Fébus a donc deux demi-sœurs : Béarnèse, épouse du vicomte d'Orthe, et Marguerite, épouse du seigneur de Calmont. Modèle:Nobr donne également deux frères à Fébus : Arnaud-Guilhem, qui épouse l'héritière de la seigneurie de Morlanne, et Pierre, époux de Florence de BiscayeModèle:Sfn. Les enfants grandissent ensemble, Arnaud-Guilhem et Pierre sont des compagnons fidèles de Fébus durant toute sa vieModèle:Sfn. Les deux fils illégitimes semblent avoir bénéficié de la même éducation physique et militaire que Modèle:Nobr, l'éducation intellectuelle et artistique étant sûrement réservée à l'héritierModèle:Sfn. Arnaud-Guilhem est considéré comme le Modèle:Citation de Fébus<ref name="Massie">Modèle:Article.</ref>, ce dernier n'hésitant pas à lui confier le sort du Béarn lors de certains de ses déplacements extérieursModèle:Note. Grâce à son mariage, Arnaud-Guilhem devient l'héritier du domaine de Morlanne, il participe à la construction du château de Morlanne, souhaitée par son frère pour renforcer le système de défense du Béarn. Arnaud-Guilhem semble décéder juste avant son frère en 1391<ref name="Massie"/>.

Épouse et maîtresses

Illustration en couleurs d'un homme tendant un livre à un roi.
Agnès de Navarre est une petite-fille du roi Louis X. Miniature de dédicace d'une Vie de saint Louis, BNF, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

Âgé de Modèle:Unité, Modèle:Nobr est l'objet d'un projet de mariage entre son père et Jacques III de Majorque. Le Modèle:Date- à Perpignan, Modèle:Nobr signe une promesse de mariage pour Modèle:Nobr et la fille de Modèle:Nobr, [[Isabelle Ire de Majorque|Modèle:Nobr de Majorque]]Modèle:Sfn. Mais la mort de Modèle:Nobr en 1343, ainsi que la prise de Perpignan par Pierre IV d'Aragon font abandonner le projetModèle:Sfn. Devenue régente, Aliénor se tourne vers la famille de Navarre pour marier Modèle:Nobr. Elle et Jeanne II de Navarre engagent les négociations dès 1345 afin de marier Gaston à l'une des filles de Modèle:Nobr, Agnès de Navarre. Cette alliance est particulièrement prestigieuse pour les Foix-Béarn, outre le prestige lié à la couronne de Navarre, Agnès est également proche parente du roi de FranceModèle:Note. Le mariage est repoussé jusqu'en 1349, Agnès n'étant pas encore nubile. Durant un long séjour en Île-de-France pour régler les affaires navarraises dans leur domaine normand, Aliénor et Gaston sont invités par Modèle:Nobr pour célébrer le mariageModèle:Sfn. Le contrat de mariage est signé le Modèle:Date-, avec la promesse d'une dot de Modèle:Unité de la part de la reine de Navarre, un acompte de Modèle:Unité étant uniquement versé. Le mariage est enfin célébré par une grande cérémonieModèle:Sfn le Modèle:Date- dans l'église du Temple de Paris. Modèle:Nobr devient par ce mariage beau-frère du roi de Navarre mais également du roi de FranceModèle:Note.

La vie d'Agnès n'est pas connueModèle:Note, mais tout porte à penser que le mariage n'est pas heureuxModèle:Sfn. En Modèle:Date-, Agnès donne naissance à un fils héritier, Gaston, mais dès Modèle:Date- ou Modèle:Date-, Fébus renvoie sa femme. Il charge son demi-frère Arnaud-Guilhem de la renvoyer au motif que la dot du mariage n'a jamais été payée, lui refusant de prendre avec elle ses effets personnelsModèle:Sfn. Les interventions des papes Urbain V en 1364 et Grégoire XI en 1373 n'y changent rien, Fébus refuse définitivement de reprendre sa femme Agnès. Celle-ci reste à la cour de Navarre de Pampelune sans jamais revenir en Béarn ou revoir FébusModèle:Sfn ; elle meurt Modèle:Nobr. La répudiation d'Agnès est un acte qui paraît irraisonnéModèle:Note, il provoque indirectement le complot et le drame d'Orthez de 1380Modèle:Note, ainsi que la transmission de l'héritage vers les Foix-Castelbon. Fébus est le père naturel d'au moins trois enfants illégitimes ; le prénom et la condition sociale de ses maîtresses sont inconnusModèle:Sfn. Seul le récit de Froissart permet de connaître la vie quotidienne de Fébus, mais malgré la forme physique et intellectuelle du prince, aucune femme n'est présente dans cette cour d'Orthez. Loin d'en avoir une détestation physique, Fébus semble avoir un rejet psychologique envers les femmes, pouvant expliquer la répudiation d'Agnès ainsi que l'absence de femmes durant toute sa vie, à l'exception de sa mère AliénorModèle:Sfn.

Descendance

Descendance légitime

Illustration en couleurs d'un homme tendant de la nourriture à un enfant.
Illustration du drame d'Orthez selon le récit de Froissart, Le Jeune Gaston, dit l'ange de Foix, Claudius Jacquand, 1838, musée du Louvre.

Agnès donne un premier fils légitime à Fébus en 1359, mais celui-ci meurt rapidementModèle:Sfn. Il est suivi finalement en Modèle:Date- par Gaston, né en Béarn, et dont le roi de Navarre devient le parrain. Après la répudiation presque immédiate d'Agnès, Gaston est élevé à la cour d'OrthezModèle:Sfn. Sa vie est assez peu connue jusqu'au drame d'Orthez en 1380. L'héritier Gaston apparaît plusieurs fois dans les chroniques ; en Modèle:Date-, un mariage est projeté pour lui et la fille du duc de LancastreModèle:Sfn ; en 1376 Gaston apparaît dans l'armée que monte Fébus : âgé de Modèle:Unité, Gaston a atteint l'âge de la majorité légale chez les princes. Or sa place apparaît être très restreinte, notamment en comparaison avec ses deux demi-frères Bernard et YvainModèle:Note. De quoi valider la tradition voulant que Fébus n'aimait guère Gaston, lui préférant ses fils bâtardsModèle:Sfn. Gaston réapparaît lors de son mariage en 1379 avec Béatrice d'Armagnac, afin de sceller la paix entre les deux familles ennemies. La mariage est prononcé le Modèle:Date-, en l'absence de Fébus et dans des conditions particulièrement modestes pour un prince héritier de son rangModèle:Sfn.

Gaston grandit sans connaître sa mère ; il garde tout de même le lien au cours de plusieurs visites à la cour de Navarre autorisées par son pèreModèle:Note. Ce geste de mansuétude de Fébus envers son fils semble finalement se retourner contre lui, puisque Gaston participe au complot de 1380 en compagnie de Modèle:Nobr de NavarreModèle:Sfn. Les circonstances du drame d'Orthez ne sont pas précisément connues, Froissart et Juvénal des Ursins donnent deux versions différentes qui comportent chacune des invraisemblancesModèle:Note. Toutes les versions s'accordent tout de même sur la mort de Gaston à la suite d'une tentative d'empoisonnement manquée contre son père, une mort probablement causée par la main de Fébus au mois d'Modèle:Date-. La participation de Gaston au complot étant le résultat d'une probable rancœur envers son père, qui l'utilise uniquement comme un pion dans ses ambitions politiques, sans lui donner la moindre responsabilité, contrairement à ses demi-frèresModèle:Sfn. La mort de Gaston fait perdre à Fébus son seul héritier naturel, rendant la branche cadette Foix-Castelbon légitime pour la succession de son territoire.

Descendance illégitime

Illustration en couleurs d'hommes prenant feu au milieu d'un bal.
Yvain est le fils préféré de Fébus, il meurt en 1393 à la suite du Bal des ardents, Chroniques de Froissart. British Library, Modèle:Nobr, Modèle:Folio1.

Fébus a au moins trois enfants illégitimesModèle:Note de ses différentes maîtresses. Son premier enfant naturel est Bernard, né vers 1350Modèle:Sfn ; Yvain est né, lui, un peu avant le prince héritier Gaston vers 1360-1361, tandis que Gratien est né plus tard. La vie de ce dernier fils est très mal connue, il est signalé pour la première fois par Froissart au banquet de la Modèle:Nobr, avant de réapparaître au moment de la mort de son père. Gratien aurait pu prendre part à la croisade berbèreModèle:Note organisée par Louis II de Bourbon en Tunisie, avant de trouver la mort en 1394 en SicileModèle:Sfn. Bernard est brillamment établi en Castille ; grâce à la protection d'Henri de Trastamare, il devient le premier comte de Medinaceli. Bernard apparaît au côté de son père lors de la guerre de Comminges en 1376. Par son mariage avec Isabel de la Cerda, c'est le seul de ses enfants à donner une descendance directe à FébusModèle:Sfn.

La tradition désigne Yvain comme l'enfant préféré de FébusModèle:Sfn. Leurs liens sont très étroits, le fils est déjà dans la garde personnelle du père en 1376, tandis qu'il mène les troupes béarnaises en 1381 lors de la victoire de Rabastens, Froissart décrit aussi Fébus et Yvain comme inséparablesModèle:Note. À la mort de son père et sous le conseil des familiers du comte, Yvain fait une tentative pour prendre possession du trésor d'Orthez, et donc succéder à FébusModèle:Sfn. Sa tentative est un échec, mais il récupère Modèle:Unité en compagnie de son frère Gratien, ainsi que du mobilier, lors du partage des biensModèle:Sfn. Yvain s'installe ensuite à la cour de France avec le soutien de Jeanne de Boulogne, entrant dans l'entourage immédiat de Modèle:Nobr. Yvain s'impose comme un des organisateurs des fêtes données à l'hôtel Saint-Pol. Il participe le Modèle:Date- à un bal costumé qui deviendra le célèbre Bal des ardents. Yvain fait partie des six nobles brûlés lors de l'incendie causé par la torche de [[Louis Ier d'Orléans|Modèle:Nobr d'Orléans]]. Il décède sans descendance le Modèle:Date- des suites de ses blessures « à grande peine et martyr »Modèle:Sfn.

Personnalité

Apparence physique

Illustration en couleurs d'un homme enseignant à des élèves.
Fébus possède une chevelure blonde<ref>Livre de chasse, BnF, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.</ref>.

L'apparence physique de Fébus n'est pas précisément connue, il est uniquement possible d'en esquisser une silhouetteModèle:Sfn. Un motet signale sa « chevelure de flamme »Modèle:Sfn. Froissart apporte quelques éléments supplémentaires au fil de ses chroniques : Modèle:Citation, Modèle:Citation. Nombreux sont les manuscrits enluminés représentant ses traits et sa prestance, mais ils dépeignent un Fébus imaginé et fictif. La plus célèbre version du Livre de chasse est le Modèle:Nobr<ref>Modèle:Lien web.</ref> daté de 1407Modèle:Sfn. Cette version est commandée par Jean sans Peur ; elle se fonde sur un autre manuscrit, aujourd'hui au musée de l'Ermitage, réalisé sur commande de Fébus et peut-être dédicacé au duc de Bourgogne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La chevelure de Fébus est dans cette version toujours blonde, malgré des incohérences. Modèle:Note

Tous ces éléments permettent d'imaginer un homme de belle prestance, au visage sanguin, aux yeux clairs et à la chevelure blonde. Fébus devait revêtir des vêtements aussi somptueux que ceux portés dans le manuscrit Modèle:Nobr du Livre de chasse, avec des décorations symbolisant sa puissanceModèle:Sfn. L'impression que le prince donne à ses contemporains peut être complétée avec les mots de Geoffrey Chaucer : Modèle:Citation.

Comportement

Illustration en couleurs d'un homme priant face à dieu.
Fébus en prière, Livre des oraisons, Paris, BnF, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

Quelques traits de caractère et habitudes de vie de Fébus sont nettement identifiables. Hors nécessité de guerre ou de chasse, il travaille la nuit et dort une bonne partie du jour, ne se levant que vers midiModèle:Sfn. Un rythme de vie proche de celui adopté à Madrid, mais éloigné des habitudes de la cour de France. L'assiduité de Fébus au travail est un de ses principaux traits de comportement, lui-même précisant dans le prologue de son Livre de chasse que malgré sa passion pour ce divertissement, jamais il ne le conduisit à « négliger le service de ses propres affaires qui doivent importer davantage »Modèle:Sfn. Les registres de son notaire prouvent également sa disponibilité totale à son métier de prince, exerçant une pression administrative permanente. Fébus commande ses hommes par des commandements brefs, appliquant la même méthode qu'à ses chiens. Animal pour lequel il voue une véritable passion, et qui l'accompagne dans tous ses déplacementsModèle:Sfn. Le comte de Foix écrit : Modèle:Citation.

Fébus est tout autant capable de charmer son auditoire que de faire preuve de cruauté mentale envers ses ennemisModèle:Sfn. Il n'hésite pas à répudier Agnès sans ménagement ou à maintenir son cousin germain, le vicomte de Castelbon, au fond d'une fosse pendant huit mois. En revanche, il rend toujours la justice de manière non arbitraire, et hormis le drame d'Orthez, aucun chroniqueur ne l'accuse de sévices corporels ou d'exécutions sommairesModèle:Sfn. Dans le contexte du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Fébus n'est ni pire, ni meilleur que les rois et les princes de son temps, son action pouvant être jugée comme moins cruelle que bien d'autres. Cette phrase de Juvénal des Ursins peut résumer la complexité du personnage, adulé autant que haï : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le communicant

Choix d'un surnom

Photographie en couleurs d'une inscription « FEBUS ME FE » sur la tour d'un château.
L'inscription Febus me fe au château de Montaner.

Cas unique pour son époque, Modèle:Nobr de Foix-Béarn choisit son surnom et remplace progressivement son nom de naissance par cette création. Le surnom Febus, son cri de guerre Febus aban et sa devise Toquey si gauses, font leur apparition durant la chevauchée du prince en Prusse en 1358Modèle:Sfn. Le cri de guerre Febus aban est le premier élément dévoilé par Modèle:Nobr lors du siège de Meaux au retour de la croisadeModèle:Sfn. Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, c'est l'un des premiers princes européens à tracer une signature manuscrite en bas de certains actesModèle:Sfn. Mais, cas uniqueModèle:Sfn, Modèle:Nobr choisit de signer par son nouveau surnom : le plus ancien document faisant figurer la signature Febus date du Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn ; l'allure générale de cette signature ne change pas ensuite jusqu'en 1390, Modèle:Nobr faisant le choix d'une signature bien visible et détachée pour la rendre marquanteModèle:Sfn. Il étend également la portée de ce surnom, en frappant ses monnaies de l'inscription Febus comesModèle:Sfn et en faisant placer sur ses forteresses celle de Febus me feModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1387, lorsqu'il rédige le prologue de son Livre de chasse, il précise les éléments constituant son identité : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le choix du surnom Febus est un geste d'orgueil à mettre en lien avec la croisade en Prusse, une chevauchée triomphaleModèle:Note digne d'un roman de chevalerieModèle:Sfn. Son adoubement durant la croisade explique sûrement cette envie de changement de nomModèle:Sfn. Le choix de Febus fait clairement référence au dieu antique Phoibos, ou Apollon. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce choix opéré par Modèle:Nobr, sa chevelure blonde rappelle le dieu de la lumière, tandis que Phoibos, frère d'Artémis, est un grand chasseur tout comme luiModèle:Sfn. Néanmoins, ce surnom fait surtout référence au mythe solaire associé à PhoibosModèle:Sfn. Depuis l'époque romaine, Apollon est le dieu solaire intimement lié à l'exercice du pouvoir. Or Modèle:Nobr possède dans sa bibliothèque plusieurs compilations des Faits des Romains. Aussi et surtout, il possède une version traduite vers 1350Modèle:Sfn en langue d'oc de l'encyclopédie de Barthélemy l'Anglais. Celui-ci décrit dans un passage les vertus du signe zodiacal du Soleil : Modèle:Citation. La traduction en langue d'oc fait apparaître Modèle:CitationModèle:Sfn. La fin de ce paragraphe complète les qualités attribuées au Soleil : Modèle:Citation.

Modèle:Nobr orthographie toujours son surnom avec la graphie d'oc Febus, jamais Phébus ou Phœbus comme il est possible de l'observer à tortModèle:Sfn. Il ne combine également jamais « Gaston Fébus » comme cela se fait depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn, il sépare donc toujours son nom de baptême et son surnom. Le surnom Febus est, après sa mort, porté par d'autres membres de la famille, dont François Fébus, roi de Navarre de 1479 à 1483. Plusieurs surnoms lui sont donnés par la suite, dont « Comte soleil »Modèle:Note, « Prince des Pyrénées »<ref>Surnom donné par Pierre Tucoo-Chala dans son Modèle:Ouvrage.</ref> ou encore « Lion des Pyrénées »<ref>Surnom donné par Myriam et Gaston de Béarn : Modèle:Ouvrage.</ref>.

Devise et autres symboles

Illustration en couleurs d'un homme portant un casque en forme de tête de vache.
Fébus choisit une tête de vache béarnaise pour surmonter son heaume, Elucidari de las proprietatz, BSG, ms. 1029, Modèle:Folio, détail.

Outre le surnom Febus, Modèle:Nobr choisit un ensemble d'autres emblèmes pour symboliser son action et marquer les esprits. Durant cette même croisade prussienne, il choisit sa devise Toquey si gauses (« Touches-y si tu l’oses ») pour illustrer son ardeur aux armes. Cette phrase est toujours la devise d'Orthez<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Fébus utilise deux types de sceau durant son principatModèle:Sfn. Le premier apparaît en 1341, et est utilisé au moins jusqu'en 1361. Ce sceau est marqué par sa grande sobriété, reprenant uniquement les armes de Foix-Béarn. Au moins à partir de 1377 et jusqu'à la fin de sa vie, Fébus utilise un autre sceau plus travaillé. Celui-ci présente l'écu écartelé de Foix-Béarn par le travers, surmonté d'un cimier associant un bacinet et une tête de vache avec sa cloche en position dominanteModèle:Sfn. La figure bovine représente une vache béarnaise, également présente sur les armoiries du Béarn. Selon une hypothèse soutenue par plusieurs historiensModèle:Sfn, la position dominante de la tête de la vache indique que le Béarn est une terre souveraineModèle:Sfn. Fébus conserve les armoiries de son père, malgré son mariage avec AgnèsModèle:Note, il conserve également le registre béarnais pour son sceau et son cimier. Son identité héraldique est un héritage qu'il conserve, afin de s'inscrire dans une double grande lignée nobiliaireModèle:Sfn. Le surnom, le cri de guerre, la signature autographe ou encore la devise sont des éléments plus personnels, qu'il utilise pour exprimer sa personnalité et son ambition.

L'homme de guerre

Stratégies militaires

Fébus règne durant une époque marquée par des conflits permanentsModèle:Sfn, aussi il est déterminant de disposer d'une armée rapidement mobilisable et en nombre. Le comte peut mobiliser une armée d'environ Modèle:UnitéModèle:Sfn et plus de Modèle:UnitéModèle:Sfn, répartis à parts égales entre Béarn et Foix. En dernier recours, une levée en masse peut également être réalisée afin de défendre l'intérieur du pays, transformant chaque habitant en combattantModèle:Sfn. Cette armée de Modèle:Unité dépasse tout ce que les autres princes du Midi peuvent lever, mais n'atteint pas les Modèle:Unité à Modèle:Unité mobilisables par les rois de France et d'Angleterre lors des batailles de Poitiers ou Crécy par exempleModèle:Sfn. Disposant du trésor d'Orthez, Fébus possède le nerf de la guerre, il peut payer régulièrement les soldes lui permettant de maintenir intacte sa capacité d'intervention dans le temps.

Fébus se révèle être un fin tacticien, il allie diplomatie, tactique et stratégieModèle:Sfn. Il fait tout pour utiliser sa force militaire uniquement en dernier recours, sachant qu'il vaut mieux montrer sa force que d'avoir à s'en servirModèle:Sfn. En près de Modèle:Unité de règne, Fébus ne livre que deux grandes batailles à Launac en 1362 et Cazères en 1376 pour asseoir sa domination sur Armagnac. Il ne part également que quatre fois à la tête de son armée pour inspirer le respect à son adversaireModèle:Sfn. Sa devise Toquey si gauses illustre bien sa stratégie militaire, intimider pour éviter l'affrontement, sa réputation se construisant sur un nombre réduit d'expéditions mais toujours soigneusement préparées et victorieuses.

Constructions militaires

Carte géographique en noir et blanc.
Le système défensif de Fébus en Béarn.

Outre son armée, Fébus bâtit son ambition militaire sur un système de forteresses<ref name="Galès">Modèle:Article.</ref> d'une rare densitéModèle:Sfn. À la fin de sa vie, le souverain contrôle une quarantaine de forteresses le long des Pyrénées, de la Soule au pays de FoixModèle:Sfn. Le passage d'un motet décrit : Modèle:Citation. Ce réseau est hétéroclite, car Fébus hérite de la plupart des constructionsModèle:Sfn. Il fait réaménager et consolider cet héritage, notamment entre 1372 et 1378 avec le château de Pau qui représente pour Fébus le centre de son système défensif à l'est du BéarnModèle:Sfn. Parmi les constructions réalisées sous sa supervision, Morlanne<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Montaner<ref>Modèle:Lien web.</ref> sont les deux exemples les plus achevésModèle:Sfn. L'emploi de la brique à la place de la traditionnelle pierre de taille est l'élément le plus caractéristique des constructions fébusiennes, il s'inspire ici du palais des Rois de Majorque à Perpignan ou du château de Bellver aux Baléares, des pays dans lesquels son maître d'œuvre, Sicard de Lordat, a été forméModèle:Sfn. La brique trouve son intérêt par le gain de temps, et donc d'argent, qu'elle permet.

Les forteresses fébusiennes emploient toutes un plan polygonal enfermant une cour intérieure où se trouve le puits, elles sont réalisées au sommet d'une butte ainsi que d'une motte artificielleModèle:Sfn. L'autre caractéristique principale est la présence d'un donjon énormeModèle:Note, ceux de Pau<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Montaner s'élevant à Modèle:Unité de hauteurModèle:Sfn. La forteresse de Montaner représente la pièce maîtresse du dispositif de défense voulu par Fébus. Elle présente des dimensions grandiosesModèle:Sfn avec une emprise totale de 5 à Modèle:Unité et l'utilisation d'environ Modèle:Unité uniquement pour ses contrefortsModèle:Sfn. À la jonction du Béarn, de la Bigorre et de l'Armagnac, Fébus veut avec Montaner un palais-forteresse assurant une fonction militaire mais aussi un cadre princierModèle:Sfn, symbole de la réunion de la principauté souveraine qu'il rêve d'établir entre Foix et BéarnModèle:Sfn.

L'administrateur

Illustration en couleurs d'un manuscrit ancien avec une illustration.
Fébus se fait traduire en langue d'oc plusieurs ouvrages, dont le Livre des propriétés des choses de Barthélemy l'Anglais, BSG, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

Ambitieux à la guerre comme en politique, Fébus doit se constituer un trésor important pour réaliser ses projets. L'argent est le nerf de la guerre, il permet de négocier des alliances, monter une armée et globalement dominer ses adversaires. Outre l'argent venant de ses victoires militaires, par le biais des rançons, Fébus met au point un système de collecte afin de tirer le maximum de ses territoires. Dès 1365Modèle:Sfn, le comte fait réaliser une « réformation » pour enquêter, lieu par lieu, sur toutes les redevances perçues, en nature ou en argent. En Béarn, Fébus réforme l'administration domaniale, notamment sur le fait des forêts et montagnesModèle:Sfn, il institue également des péages, comme sur le pont d'Orthez. En pays de Foix, il s'intéresse notamment aux revenus industrielsModèle:Note. Fébus fait également frapper des florins en or aux ateliers de Morlaàs afin d'ouvrir plus largement le Béarn au commerce aquitain et ibériqueModèle:Note. Ces revenus importants ne sont néanmoins pas suffisants pour les projets de Fébus, surtout après son refus de prêter hommage au Prince Noir en 1364Modèle:Sfn. Dès 1367, le fouage est prélevé : il s'agit d'un impôt direct forfaitaire de Modèle:Unité que chaque chef de famille doit payer annuellementModèle:Sfn. Le fouage se base sur le feu fiscal (« foecs »), l'administration fébusienne doit donc recenser régulièrement le nombre de feux par communautéModèle:Sfn. De ces enquêtes, il reste notamment celles concernant le Béarn en 1385Modèle:Note et le pays de Foix, l'Albigeois et le Lautrécois en 1390. Le fogadger est chargé de collecter cet impôt, qui est ensuite centralisé avec toutes les autres taxes au château de MoncadeModèle:Sfn.

Fébus est d'une rigueur extrême en matière de paiement du fouage, n'hésitant pas à emprisonner jurats et procureurs au moindre retard d'une communauté. Outre le fouage, il se montre inventif pour tirer le maximum d'argent de ses domaines, il crée par exemple un impôt en 1380 sur les plus-values réalisées dans l'année (nommé creix), il passe également des arrangements avec les cagotsModèle:Note. Les amendes judiciaires représentent une source de revenu importante ; Fébus préfère cette peine à toute autreModèle:Sfn, car toute exécution sommaire revient à faire disparaître un contribuable potentielModèle:Sfn. Dans ses chroniques, Froissart s'émerveille que les assujettis payent aussi volontiers leurs impôts, la paix exceptionnelle dont bénéficie le territoire de Fébus à cette époque n'est pas étrangère à ce constatModèle:Sfn. Le comte accroît également sa fortune par de multiples prêts qu'il consent auprès d'autres seigneurs, cette stratégie lui permet aussi de conforter voire d'élargir son emprise politiqueModèle:Sfn. Si le seigneur du Béarn est un virtuoseModèle:Sfn en matière de rentrées d'argent, il l'est aussi pour le conserver. Fébus est décrit comme « près de ses sous », Froissart écrit à propos du comte et de l'argent : Modèle:Citation. Fébus économise surtout sur sa vie privée quotidienne, il ne lésine par contre jamais lorsqu'il a besoin de richesses pour s'assurer puissance et gloireModèle:Sfn, en particulier dans le domaine militaireModèle:Sfn.

Le chasseur

Illustration en noir et blanc de deux hommes chassant le sanglier.
Fébus chassant le sanglier. Livre de chasse, vers 1390, Paris, BnF, Modèle:Nobr, Modèle:Folio<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En dehors de son assidu travail de prince, Fébus voue une passion pour la chasse et les chiens qui l'y accompagnentModèle:Sfn, il est considéré comme l'un des plus grands chasseurs de son tempsModèle:Sfn. L'abbé de Moissac écrit : « Il se passionnait pour la chasse et possédait mille chiens de chasse ». La chasse est omniprésente dans l'univers quotidien du comte, le château de Moncade est entouré d'un parc aux cerfs et aux daims, tandis que la grande salle est décorée de peintures animales, et sans doute de trophées de chasseModèle:Sfn. Dès 1344, alors âgé de Modèle:Unité, les archives signalent qu'Aliénor reçoit seule les hommages des délégués de Josbaig car le jeune Gaston est retenu à la chasse. La chasse ainsi que les chiens font partie des échanges de bonnes relations entre Fébus et ses voisins souverains. [[Jean Ier (roi d'Aragon)|Modèle:Nobr d'Aragon]] et le Prince Noir demandent par exemple des conseils à Fébus sur sa science de la chasseModèle:Sfn. À partir de 1387, Gaston consacre à la chasse tous ses moments de libertéModèle:Sfn. En parallèle, il dicte à ses secrétaires son Livre de chasse, y consacrant une bonne partie de ses nuits orthéziennes jusqu'en 1390Modèle:Sfn. L'ouvrage, écrit en françaisModèle:Note, occupe une place à part dans la littérature cynégétique médiévale, sa clarté ainsi que sa technicité lui offrent un succès immédiatModèle:Sfn, tandis que le naturaliste Buffon l'utilise encore à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn. Dans son livre, Fébus avance plusieurs arguments pour expliquer sa passion pour la chasseModèle:Sfn : elle prépare à la guerre, assure une meilleure santéModèle:Note, permet de communier avec la nature et ouvre les portes du paradisModèle:Note.

L'écrivain

Reproduction en noir en blanc d'un poème en langue d'oc.
La canso écrite par Fébus qui lui permet de remporter le Consistoire de la Gaie Science, ancêtre de l'Académie des jeux floraux. Traduction

Fébus fait preuve d'un véritable talent d'homme de lettres, il surpasse en ce sens l'ensemble des rois et princes de son temps en OccidentModèle:Sfn. Il se montre capable de composer des poésies (cansos), de la littérature religieuse (le Livre des oraisons), un ouvrage scientifique (le Livre de chasse), tout en maniant la langue d'oc, le latin et le françaisModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Né et élevé à Orthez, la langue maternelle de Fébus est le béarnaisModèle:Sfn, il est également capable de manier d'autres parlers d'oc comme le gascon commingeois ou le languedocien de Foix. Le béarnais reste sa langue du quotidien, celle du cœur et de l'émotionModèle:Sfn. Fébus maîtrise également la langue d'oc écrite, codifiée et unifiée par les troubadours. C'est dans cette langue qu'il rédige ses cansos, une seule ayant été sauvée du tempsModèle:Sfn. Cette cansoModèle:Note, probablement écrite par un Gaston âgé d'environ Modèle:Unité, aborde le thème classique de la plainte d'un amant qui brûle pour une dame inaccessibleModèle:Sfn. Selon la tradition, Fébus serait l'auteur du chant Si Canti, véritable hymne pyrénéenModèle:Sfn et qui pourrait donc être une autre canso ayant survécu au tempsModèle:Sfn.

Outre son Livre de chasse, il rédige un Livre des oraisons, recueil de Modèle:Unité dont les trois premières sont en latin, et les autres en françaisModèle:Sfn. Fébus s'adresse directement à Dieu, s'effrayant de sa vie de péché mais faisant preuve d'une absolue confiance en la miséricorde divineModèle:Sfn. L'hypothèse la plus répandue veut que le Livre des oraisons soit consécutif au drame d'OrthezModèle:Sfn. Claudine Pailhès dans son Gaston Fébus, le prince et le diable estime plutôt que ce recueil serait le fruit d'une crise due à un « péché de chair », selon les mots de FébusModèle:Sfn. Outre ses talents d'auteur, Fébus se constitue une riche bibliothèque à Orthez. Il collectionne les ouvrages avec des traductions en langue d'oc de l'Elucidari de Barthélemy l'Anglais<ref>Modèle:Lien web.</ref> et de la Chirurgie d'Abu Al-QasimModèle:Sfn, mais aussi des adaptations d'Ovide, de Pline, de Valère Maxime, le Speculum Majus de Vincent de Beauvais ou encore le Livre des merveilles de Marco PoloModèle:Sfn.

Postérité

Par ses contemporains

Dans les chroniques

Photographie en couleurs d'une statue d'un homme devant un château.
La statue de Fébus devant le château de Pau.

L'œuvre politique, diplomatique et militaire de Modèle:Nobr lui permet d'occuper une place spéciale dans l'histoire pyrénéenne. Mais il n'aurait pas atteint un tel niveau de renommée sans ses qualités de communicantModèle:Note mais aussi par l'impact de plusieurs chroniqueurs de son temps célébrant sa personneModèle:Sfn. Le premier de ces auteurs est Honorat BovetModèle:Sfn dont une chronique originale, perdue, sert Michel du Bernis au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle lorsqu'il écrit son propre texteModèle:Sfn. La gloire posthume de Fébus doit pour beaucoup aux Chroniques de Jean Froissart, qui bénéficie de l'aura de son sujet d'étudeModèle:Sfn. Intitulée Voyage en Béarn et intégrée au Modèle:Nobr des Chroniques, l'œuvre de Froissart représente sa réussite la plus brillanteModèle:Sfn, « un des sommets de la littérature du Moyen Âge »<ref>Modèle:Article (extrait).</ref>. Il parcourt l'Europe entre 1370 et 1400, enquêtant, interrogeant princes, seigneurs et chevaliers<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Surtout actif dans le nord de la FranceModèle:Sfn, Froissard profite d'une période de paix en Picardie et Flandre pour rendre visite à Fébus. Il séjourne à l'hôtel de la Lune d'Orthez du Modèle:Date- jusqu'à la fin du mois de Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le chroniqueur brosse un portrait élogieux de Fébus, qui représente à ses yeux le prince chevalier idéalModèle:Sfn. Son récit est parsemé de scènes dramatiques, humoristiques, brillantes ou fantastiques, se transformant dans les siècles suivants en contes populaires et légendaires, permettant de maintenir vivante l'image de FébusModèle:Sfn.

Modèle:Citation bloc

Jean Jouvenel des Ursins et Jean Cabaret d'Orville écrivent eux aussi des chroniques sur la vie de Fébus, grâce à plusieurs témoins l'ayant côtoyéModèle:Sfn. Chacun brosse un portrait élogieux du prince, le décrivant comme un seigneur accueillant, puissant, très bien informé, avec une vigueur physique peu commune et dont on gagnait à prendre conseilModèle:Sfn. Seul Aymeric de Peyrac, abbé de Moissac, apporte une note discordante dans sa Chronique<ref name="Mironneau">Modèle:Article.</ref>. Il présente un Fébus qui mène des guerres sanglantes, riche d'un argent qu'il a dépensé pour sa gloireModèle:Sfn. Si Aymeric de Peyrac utilise des témoignages de première main, l'abbé de Moissac est issu de la mouvance d'Armagnac, tandis que Fébus a été notoirement peu généreux avec l'Église durant sa vieModèle:Sfn, ceci pouvant expliquer l'avis plutôt négatif de l'abbé.

Dans les poèmes et la musique

Illustration en couleurs de plusieurs hommes jouant de la musique.
Les troubadours occupent une place particulière à la cour d'Orthez. Cantigas de Santa María, vers 1280, bibliothèque de l'Escorial, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

La cour de Fébus tient un rang important dans l'élite culturelle occidentale, aux côtés des cours d'Avignon et d'AragonModèle:Sfn. Fébus aime la musiqueModèle:Note et sa cour représente l'un des creusets de la recherche musicale du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn. Les musiciens entretenus et accueillis par Fébus écrivent un bon nombre de pièces en l'honneur du comte, participant à la propagation de sa gloireModèle:Sfn. Troubadours de langue d'oc, ménestrels et chantres-compositeurs sont accueillis, avec une importance particulière pour les troubadours, comme dans toutes les cours méridionales de l'époqueModèle:Sfn. Les troubadours Peyre de Rius, Arnaud d'Antiis et Andreu Gasco, les ménestrels Johan Parenti, Johan de Sent Diger et Fehez de Balba sont quelques-uns des artistes accueillis à sa courModèle:Sfn.

Le Codex Chantilly regroupe quelques motets composés à la gloire de Modèle:NobrModèle:Note et parfois du BéarnModèle:Note, ils reprennent les codes de l'ars nova avec une forte symbolique, souvent héraldique, des comparaisons à la mythologie et des références à des faits contemporainsModèle:Sfn. Le musicien médiéval Trebor écrit par exemple : Modèle:Citation. D'autres formes poétiques, dissociées de la musique, existent au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comme les dits, les pastourelles et les cansos des troubadours. Froissart met en scène plusieurs fois Fébus dans des pastourelles, ainsi que dans le Dit du FlorinModèle:Sfn, il apparaît aussi dans Le Vesio de Bernat de So tout comme dans Les Contes de Canterbury de Geoffrey ChaucerModèle:Sfn.

A posteriori

Dans les études historiques

Illustration en couleurs d'un prince assis sur son trône.
Fébus trône « en majesté » entouré de ses veneurs, miniature du Maître des Adelphes, vers 1407, Livre de chasse, BnF, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

De la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Fébus reste présent dans les chroniques retraçant l'histoire méridionaleModèle:Note, mais il est complètement oublié ailleursModèle:Sfn. Il reste uniquement présent dans les milieux aristocratiques grâce à son Livre de chasseModèle:Note. La gloire fébusienne tend à devenir confidentielle, la figure d'[[Henri IV (roi de France)|Modèle:Nobr]] participant à cette éclipseModèle:Sfn. Ce n'est qu'à partir du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que le changement décisifModèle:Sfn se produit, avec la réhabilitation croissante du Moyen Âge, auparavant vu comme un temps barbare. Cette période revêt alors les vertus du romantisme, et le récit fait notamment par Froissart permet à Fébus d'attirer l'attention d'un large publicModèle:Sfn. Ce renouveau d'intérêt concerne hommes de lettres, érudits, ou encore promoteurs de la langue béarnaiseModèle:Sfn. Les historiens s'emparent aussi du sujet, Hippolyte Gaucheraud fait imprimer en 1834 Histoire des comtes de Foix de la première race, Modèle:Nobr dit Phœbus, l'archiviste Paul Raymond repère et publie des documents liés à Fébus aux archives du département des Basses-PyrénéesModèle:Sfn. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Raymond Ritter dévoile de nouveaux pans de la personnalité de Fébus grâce à ses travaux sur les forteresses médiévales, tandis que le chanoine Laborde donne de nouveaux éléments dans son Précis d'histoire du Béarn en 1943Modèle:Sfn.

Pierre Tucoo-Chala écrit plusieurs ouvrages sur Fébus, dont sa thèse Gaston Fébus et la Vicomté de Béarn (1343-1391) en 1959, son ouvrage Gaston Fébus, un grand prince d'Occident au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en 1976 puis Gaston Fébus, prince des Pyrénées (1331-1391) en 1991. Ses recherches étalées sur un demi-siècleModèle:Sfn jouent pour beaucoup dans la diffusion de ce personnage auprès du grand public. Il interroge les récits et légendes associées à FébusModèle:Sfn, reconstitue le fil des archivesModèle:Note, décrypte les œuvres littéraires du comteModèle:Sfn pour établir une biographie qui fait office de référence. Pierre Tucoo-Chala utilise le titre de prince pour évoquer Fébus. L'accession du Béarn au rang de souveraineté, la place qu'il occupe auprès des rois et ducs de son époque font de lui bien plus qu'un comte ou un vicomteModèle:Sfn. L'éclairage porté à la vie de ce prince permet de le situer au creuset des mentalités du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle où se mêlent féodalité et prémices de la RenaissanceModèle:Sfn. Directrice des archives départementales de l'Ariège, Claudine Pailhès<ref>Modèle:Lien web.</ref> poursuit l'œuvre biographique autour de Fébus. En 2007, elle publie Gaston Fébus : Le Prince et le Diable ; son étude se conclut par ces mots : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Dans la culture populaire

Illustration en noir et blanc d'un homme tentant d'assassiner un jeune homme.
Fébus tentant d'assassiner son fils, Gustave Doré d'après le récit de Froissart, Voyage aux Pyrénées, Hippolyte Taine, 1860.

La figure de Fébus s'illustre également dans la culture populaire, et ce dès le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avec la publication de plusieurs récits littéraires. En 1839, Alexandre Dumas publie un long récit prenant Fébus comme personnage central, à la suite de son roman Acté. Ce texte s'intitule Monseigneur Phœbus, chronique dans laquelle est racontée l'histoire du démon familier du sire de CoraseModèle:Sfn, il met en scène quelques événements liés à la vie du comte, dont le drame d'Orthez, l'histoire du démon familier du seigneur de Coarraze, la bataille d'Aljubarrota et une version fantastique de la mort de Fébus. Dumas s'inspire principalement des Chroniques de Froissart, mais aussi des œuvres de Fébus, ses Pastourelles et son Livre de chasseModèle:Sfn. Monseigneur Gaston-Phœbus passe longtemps inaperçu, jamais il ne fait l'objet d'une édition indépendante avec une couverture portant son titre tandis que la plupart des éditions des œuvres complètes de Dumas l'ignorent complètementModèle:Sfn. Ce n'est qu'en 2000 que Pierre Tucoo-Chala tire l'œuvre de l'oubli en publiant une première édition indépendante chez Atlantica<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>Modèle:Note. Toujours au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le peintre Claudius Jacquand s'inspire du récit de Froissart concernant le drame d'Orthez pour réaliser sa toile Le Jeune Gaston, dit l'Ange de Foix, Gustave Doré fait de même dans une vignette pour le Voyage aux Pyrénées d'Hippolyte TaineModèle:Sfn. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Fébus est choisi par les félibres béarnais et bigourdans lors de la constitution de l'association Escole Gastoû Febus, afin de défendre la langue gasconneModèle:Sfn.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le roman de Myriam et Gaston de Béarn, La Vie fabuleuse de Gaston Phœbus (1959), connaît un grand succèsModèle:Sfn. Cette trilogie romanesque est adaptée à la télévision en 1978 dans Gaston Fébus : le Lion des Pyrénées, le rôle de Fébus est interprété par Jean-Claude Drouot. Également à la télévision, un épisode de la série Thierry la Fronde (1963-1966) met en scène Gaston, tandis que Maurice Druon raconte l'hommage au roi de France Jean II le Bon pour le comté de Foix dans Quand un roi perd la France (1977), septième tome du roman historique Les Rois maudits. Le drame d'Orthez inspire lui plusieurs pièces de théâtre de Jean-Claude Lalanne-Cassou ou Henri DupuchModèle:Sfn. Pierre Tucoo-Chala s'associe avec le dessinateur José de Huéscar en 1985 pour publier la bande dessinée Gaston Fébus et le Prince Noir, puis avec Patrick Amblevert pour deux nouveaux tomes en 1996 et 2004. Une nouvelle trilogie de bandes dessinées sur Fébus, prenant le format Comics, est publiée en 2017 par Catmalou et Joseph Lacroix<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le nom de Fébus est repris dans de multiples odonymes locaux, comme la cité scolaire Gaston Fébus d'Orthez ou la ligne de BHNS Fébus dans l'agglomération paloise<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Si la graphie originale, Febus ou Fébus, choisie par Modèle:Nobr lui-même est souvent respectée, les graphies Phébus ou Phœbus continuent d'apparaître régulièrement à tortModèle:Sfn.

Écrits

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Chroniques

Études historiques

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Articles

Romans

Bandes dessinées

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

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Références

Références principales

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Autres références

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