Albert Ier (roi des Belges)
Modèle:Titre mis en forme Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Albert, prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg et Gotha et héritier de la couronne belge (de 1905 à 1909), puis roi des Belges (de 1909 à 1934), est né à Bruxelles le Modèle:Date de naissance et mort dans un accident d'escalade à Marche-les-Dames le Modèle:Date de décès.
Il devient le troisième roi des Belges le Modèle:Date, sous le nom d'Modèle:Albert Ier, après la mort de son oncle Modèle:Souverain2.
Le Modèle:Date-, il épouse Élisabeth en Bavière, avec qui il partage une vision humaniste et pacifiste de la société. Le roi et la reine forment un couple très vite populaire et donnent une image modernisée de la monarchie, dont ils renouvellent le style. Issu d'une lignée aux racines germaniques et mari d'une princesse allemande, le roi choisit en 1914 de défendre son pays, pourtant créé neutre, et de combattre contre l'invasion allemande, affirmant le caractère belge de sa dynastie.
À partir de la Première Guerre mondiale, Albert devient l'objet d'un véritable mythe dépassant largement le cadre des frontières belges, recueillant les surnoms guerriers de Roi Soldat ou de Roi Chevalier. Après l'armistice de 1918, le roi intervient fréquemment dans les questions politiques belges. En 1919, alors que la Constitution borne ses pouvoirs, il réussit lors de l'entrevue de Lophem à convaincre les hommes politiques belges les plus éminents de la nécessité d'adopter le suffrage universel masculin pur et simple.
Le roi prône l'égalité effective des deux langues nationales, la reconnaissance de la liberté syndicale, l'extension de la législation sociale et l'essor des sciences. Sur le plan des relations internationales, il accomplit de longs voyages officiels et privés à l'étranger : les États-Unis en 1919, le Brésil l'année suivante, les Indes en 1925, sans oublier le Congo en 1928 et en 1932 et enfin la Syrie et la Palestine en 1933.
Passionné d'alpinisme, comptant à son actif plusieurs ascensions importantes, il trouve la mort, en 1934, lors d'une escalade dans la vallée de la Meuse en Belgique. Son fils aîné lui succède sous le nom de Modèle:Souverain2.
Biographie
Premières années et environnement familial
Albert Léopold Clément Marie MeinradModèle:Note de Saxe-Cobourg et Gotha, plus connu sous le nom d'Albert de Belgique, né le Modèle:Date-Modèle:Sfn au palais de ses parents à la rue de la Régence à Bruxelles, est le deuxième fils et le dernier des enfants du prince Philippe de Belgique, comte de Flandre (le frère de Modèle:Souverain2) et de la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen. Son frère, Baudouin, est né en 1869 et ses deux sœurs, Henriette en 1870Modèle:Note et Joséphine en 1872Modèle:Sfn.
Le mariage de ses parents à Berlin en 1867 a été décidé, sous les auspices de la reine Victoria, dans le dessein de raffermir la position du récent royaume de Belgique entouré de deux puissantes voisines : la France et la Prusse. C'est donc une princesse prussienne, dont le père, Charles-Antoine de Hohenzollern, est très influent en Allemagne, qui a été choisie pour épouser le frère du roi Modèle:Léopold IIModèle:Sfn. Le prince Albert est donc imprégné dès l'enfance par une double influence culturelle : belge et germanique. N'ayant pas connu ses grands-parents paternels, Albert tisse des liens étroits avec sa famille HohenzollernModèle:Sfn.
La vie familiale du jeune Albert est rythmée par des séjours réguliers au domaine des Amerois situé en Ardenne belge méridionale. Cet imposant château entouré de plus de six cents hectares de terres, situé à dix kilomètres de Bouillon, a été acquis par le comte de Flandre pour que son épouse puisse retrouver une atmosphère lui rappelant sa Souabe nataleModèle:Sfn. Les Flandre, parents et enfants, y demeurent durant tout l'été avant de se rendre durant deux mois environ dans les propriétés allemandes des grands-parents Hohenzollern : au château de Sigmaringen ou à celui de KrauchenwiesModèle:Sfn.
À l'instar de ses frère et sœurs, Albert reçoit une instruction dispensée à domicile. Les horaires des cours sont denses, au point que la reine Victoria recommande à son cousin Philippe de ne pas trop faire travailler ses enfantsModèle:Sfn. Lors des vacances aux Amerois, le programme scolaire est légèrement réduit, mais la comtesse de Flandre est très exigeante pour tout ce qui regarde l'éducation, l'instruction et la religion. Baudouin étant un élève appliqué et doué, Albert, en contraste, donne trop souvent une image de dilettanteModèle:Sfn. Au début de l'année 1888, Albert est placé sous la direction d'un gouverneur militaire : Harry Jungbluth, un protestant dont la philosophie compense quelque peu les idées issues de la mouvance catholique très présentes chez les Flandre. Jungbluth accompagne Albert dans tous ses déplacements, notamment lors de sa visite de la tour Eiffel en 1889. L'année suivante, Albert se prend d'une passion pour la bicyclette qui lui permet de se déplacer incognito à la ville comme à la campagneModèle:Sfn. Brutalement, l'harmonie familiale est interrompue par la mort soudaine le Modèle:Date, des suites d'une pneumonie, du prince BaudouinModèle:Sfn.
Prince de Belgique
Formation et voyages
À la mort de son frère Baudouin, Albert devient l'héritier en second Modèle:Incise du trône de Belgique. Le Modèle:Date, un arrêté royal octroie à Albert et à l'ensemble de sa famille le titre de « prince de Belgique »Modèle:Sfn,Modèle:Note. Le Modèle:DateModèle:Sfn, comme son frère avant lui, le prince Albert entre à l'École royale militaire. L'année suivante, il devient sous-lieutenant au régiment des grenadiersModèle:Sfn,Modèle:Note. Albert apprécie favorablement la fréquentation des milieux militaires, qui le placent au contact direct des diverses composantes de la population belge et lui offrent une certaine liberté dont il ne jouit pas chez ses parents. En tant que neveu de Modèle:Léopold II, Albert représente son oncle en Belgique et à l'étranger. Il assiste notamment en Modèle:Date au couronnement du tsar Modèle:Souverain2 après s'être arrêté à Berlin pour présenter ses hommages à l'empereur allemand Modèle:Souverain2Modèle:Sfn.
De 1893 à 1909, le prince Albert, en sa qualité de sénateur de droit, prononce plusieurs discours relatifs à l'amélioration de l'infrastructure navale, ferroviaire et routière du pays. Albert se rapproche de Jules Bosmans, autrefois précepteur du prince Baudouin. Bosmans, docteur en droit de l'Université de Louvain, devient son confident et son guide ; il sensibilise le prince à la question socialeModèle:Sfn. En 1895, Albert rédige une petite brochure Modèle:Incise dans laquelle il analyse les différents principes économiques et propose des solutions pour améliorer la condition de la classe prolétaire sans recourir au socialismeModèle:Sfn. Sa sœur Henriette remarque au sujet d'Albert : Modèle:Citation En effet, Albert n'hésite pas à fréquenter une table de cabaret ou à visiter un charbonnage comme à Seraing en 1897, où il descend dans un puits de mine à six cents mètres sous terreModèle:Sfn.
Au printemps 1898, Albert effectue un voyage en Amérique du Nord qui le mène d'abord aux États-UnisModèle:Sfn puis au Canada. Ce périple de quatre mois (du Modèle:Date- au Modèle:Date-) le conduit successivement à Washington, New York, Boston, Philadelphie, Los Angeles, San Francisco, Salt Lake City, Denver, Chicago, Pittsburgh, Toronto, Ottawa, et enfin au Québec où il visite notamment MontréalModèle:Note. Ce voyage très formateur offre au jeune homme l'opportunité d'acquérir des connaissances nouvelles et de rencontrer une société très différente de celle qu'il côtoyait en Europe. Il entre en effet en contact avec les milieux politiques et financiers américains. Il est autant impressionné par le degré d'industrialisation que par les beautés naturelles des lieux qu'il visiteModèle:Sfn.
Mariage avec Élisabeth en Bavière
Le prince Albert et la future reine Élisabeth s'étaient rencontrés une première fois en Modèle:Date à Paris, lors des funérailles de la duchesse d'Alençon, morte tragiquement dans l'incendie du Bazar de la CharitéModèle:Note. Toutefois, c'est de la princesse Isabelle d'Orléans qu'Albert tombe amoureux. Immédiatement, le roi Modèle:Souverain2 met son veto à ce mariage afin de ne pas s'attirer les foudres du gouvernement français car Isabelle est la sœur de Philippe d'Orléans, le prétendant orléaniste au trône de FranceModèle:Sfn. Modèle:Léopold II envisage que sa petite-fille, l'archiduchesse Élisabeth-Marie, surnommée « Erzsi », épouse Albert, mais ce dernier ne le souhaite pas<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Lors d'un séjour à Neuilly-sur-Seine chez sa sœur HenrietteModèle:Note, Albert rencontre deux princesses en Bavière : Élisabeth et sa sœur Marie-Gabrielle, cousines germaines du mari d'Henriette. La plus jeune est déjà fiancéeModèle:Note, mais Albert est libre de demander la main de l'aînée. Élisabeth, d'un an la cadette d'Albert, a passé une jeunesse insouciante dans la chaleur familiale du foyer formé par ses parents : Charles-Théodore duc en Bavière et Marie-Josèphe infante de Portugal. Homme organisé, passionné par les sciences, le père d'Élisabeth exerce une influence considérable sur sa fille. Ayant perdu très tôt sa première épouse, il a quitté ses fonctions d'officier de cavalerie, pour se consacrer à la médecine, Charles-Théodore se spécialise en ophtalmologie et réalise plus de Modèle:Unité de la cataracte. Élisabeth, au caractère vif, a appris plusieurs langues, s'adonne volontiers au tennis et voue une passion pour la musique, encouragée par ses parents, qui forment un couple princier atypiqueModèle:Sfn.
Bien que la princesse soit issue de la maison de Wittelsbach, une des plus anciennes dynasties d'Europe, et qu'elle soit la nièce de l'empereur Modèle:Souverain3, du grand-duc héritier de Luxembourg et du duc de Parme, les parents d'Albert ne manifestent aucun enthousiasme pour une alliance de leur fils avec une princesse dont la famille est réputée excentriqueModèle:Sfn. Toutefois, au printemps 1900, Albert ose faire sa demande en mariage : Modèle:Citation. Après que le roi Modèle:Léopold II a donné son accord, leurs fiançailles sont conclues à Fontainebleau le Modèle:Date. Au terme de plusieurs mois de négociations, un contrat de mariage est signé : Albert jouira d'une rente annuelle de Modèle:Unité octroyée par son père, à laquelle s'ajoute celle accordée par le roi qui se chiffre à Modèle:Unité. Les noces d'Albert et Élisabeth sont célébrées à Munich le Modèle:DateModèle:Sfn.
Le couple a trois enfants<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :
- Léopold (futur Modèle:Souverain2), prince de Belgique, duc de Brabant, né le Modèle:Date de naissance et mort le Modèle:Date de décès, roi des Belges de 1934 à 1951 ;
- Charles, prince de Belgique, comte de Flandre, régent du royaume de 1944 à 1950, né le Modèle:Date de naissance et mort le Modèle:Date de décèsModèle:Note ;
- Marie-José, princesse de Belgique, reine d'Italie (1946), née le Modèle:Date de naissance et morte le Modèle:Date de décès. Elle épouse le Modèle:Date Umberto de Savoie (Modèle:Date- - Modèle:Date-), prince héritier d'Italie. Elle devient ensuite reine d'Italie durant seulement un peu plus d'un mois (du Modèle:Date- au Modèle:Date-), ce qui lui confère le surnom de « Reine de mai ».
L'acte par lequel Modèle:Léopold II approuve le mariage du prince Albert ne porte aucun contreseing ministériel, contrairement aux prescriptions des articles 85 et 106 de la constitution. En Modèle:Date, après l'accession au trône d'Albert, un avocat gantois, Alfons Jonckx, avance la thèse que de ce fait, le prince Albert est déchu de ses droits au trôneModèle:Sfn. Dans Le Soir du Modèle:Date, Auguste Beernaert rectifie les propos de Jonckx en affirmant : « le consentement du roi intervenant au contrat de mariage n'est pas discutable, le consentement des ministres assistant aux cérémonies ne l'est pas moins », mais concède qu'il y a en effet eu, étant donné l'absence d'un arrêté royal, « un accroc théorique à la lettre de la Constitution », ajoutant ironiquement que « personne n'a été lésé »<ref>Modèle:Article.</ref>.
Un prince de son temps
Un an après leur mariageModèle:Sfn, Albert et Élisabeth quittent le palais du comte de Flandre, où ils vivaient provisoirement et ne se plaisaient pas en raison d'un manque d'intimitéModèle:Sfn, pour s'installer à l'hôtel van der Noot d'Assche rue de la Science (occupé depuis 1948 par le Conseil d'État). Devenus plus indépendants, Albert et Élisabeth entretiennent désormais de meilleures relations avec le comte et la comtesse de FlandreModèle:Sfn.
Le couple, rapidement parent de trois enfants, mène une vie simple, sans grand apparat. Les visites d'Albert et Élisabeth recueillent beaucoup de succès dans le pays. Ce couple jeune et uni forme un contraste singulier et involontaire avec le couple royal. Le comte de Flandre écrit en juillet 1902 : Modèle:Citation Dès leur plus jeune âge, les enfants d'Albert participent à des manifestations populaires telles que le « Longchamps Fleuri » à Bruxelles<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette image de bonheur familial constitue l'un des piliers de la popularité d'Modèle:Albert IerModèle:Sfn.
Albert, féru de nouvelles technologies, n'hésite pas à emprunter les moyens de transport récemment créés. Il acquiert un tricycle à pétrole, puis une automobile (en 1901) qu'il conduit avec fougue. En Modèle:Date, il profite d'un séjour à Paris pour effectuer une ascension en ballon libre. En Modèle:Date, il accomplit un vol au-dessus du terrain d'aviation d'Anvers à bord d'un dirigeable<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Albert et Élisabeth fréquentent peu le roi Modèle:Souverain2, qui séjourne souvent en France et dont ils ne partagent pas les vues en divers domaines, estimant que le roi ne tente rien pour soigner sa popularitéModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, le comte de Flandre Philippe meurt ; son fils Albert devient donc l'héritier de la couronne. Cependant, Modèle:Léopold II ne le préparant aucunement à régner, Albert comprend qu'il doit se former dans l'ombre à ses futures fonctions monarchiques. Il lit énormément d'ouvrages relevant de domaines divers : économie politique, statistique, sociologie ou philosophie. À Élisabeth qui souhaiterait que son mari l'accompagne lors de ses nombreux séjours auprès de sa famille ou dans des villes de cure, Albert répond qu'il doit Modèle:CitationModèle:Sfn.
L'une de ses premières initiatives en tant que prince héritier est la création en 1906 de l'Œuvre royale IBIS, une institution visant à améliorer l'instruction des orphelins de pêcheurs défavorisés toujours active en 2020Modèle:Sfn. Le prince Albert s'intéresse toujours aux questions sociales lorsqu'elles se posent concrètement. Ainsi, la prochaine mise en exploitation de gisements houillers dans le Limbourg en 1908 requiert d'accueillir une immigration ouvrière massive dans une région à faible densité de population. Revenant de Birmingham, où il a visité une cité-jardin, Albert se déclare partisan de ce type de logements, dont l'édification permettrait de résoudre la question de la surpopulation qui va se poser sous peu dans le LimbourgModèle:Sfn.
Albert est intéressé depuis des années par le Congo belge. Passionné par les récits de ceux qui s'y sont rendus et interpellé par les controverses acerbes qui s'étaient exprimées, Albert décide de juger par lui-même de la situation. Il débute donc le Modèle:Date un périple de Modèle:Unité au Congo belge. Si la traversée de l'Afrique australe constitue plutôt un voyage d'agrément, à partir de Broken Hill (Kabwe), le prince accomplit une véritable expédition. Il parcourt près de Modèle:Unité à pied, à vélo et en baleinière. Albert désire réduire à leur minimum les formalités protocolaires. Officiellement, il témoigne à son oncle de son Modèle:Citation Cependant, dans ses carnets de voyage, il critique violemment la politique d'exploitation de la colonie mise en place par Modèle:Léopold II et exprime ses craintes face aux ambitions d'expansion britanniques<ref>Marie-France Cros, Modèle:Albert Ier au Congo : acerbe, dans La Libre Belgique, Modèle:Date Modèle:Lire en ligne.</ref>,Modèle:Sfn.
Roi des Belges
Premières années
Le Modèle:Date le roi Modèle:Souverain2 meurt d'une embolie foudroyante au château de Laeken. En prêtant le serment constitutionnel, Albert devient le troisième roi des Belges. Il est immédiatement confronté à un dilemme : le défunt roi avait exprimé la volonté que seuls Albert et les gens de sa Maison suivent son convoi funéraire. Il transgresse les consignes et mène le deuil avec la pompe royale requise lors de funérailles solennelles célébrées à Bruxelles le Modèle:DateModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, la foule présente à Bruxelles pour assister aux cérémonies entourant la prestation de serment réserve un accueil particulièrement chaleureux au nouveau roi. Modèle:Albert Ier est le premier souverain à prêter le serment constitutionnel en français et en néerlandaisModèle:Sfn. Dans le discours qu'il prononce, il définit deux objectifs du nouveau règne : davantage d'humanité envers la population congolaise et davantage de justice socialeModèle:Sfn. Durant les premières années de son règne, Modèle:Albert Ier se limite strictement à son rôle constitutionnelModèle:Sfn. Il s'entoure de personnalités de tendance libérale, comme Jules Ingenbleek, son secrétaire, et Harry Jungbluth, le chef de sa maison militaireModèle:Sfn.
Le roi tente, dès le début de son règne, de rapprocher la monarchie du peuple, notamment en supprimant l'escorte armée qui le séparait de la foule et en autorisant des journalistes à l'accompagner dans ses déplacements. En termes d'image, le couple qu'il forme avec la reine offre une impression de modernité. Leurs personnalités sont contrastées, mais la réserve d'Albert et la spontanéité d'Élisabeth sont complémentaires. Ils partagent la même vision humaniste de la société. Albert sollicite les encouragements de son épouse et lui demande de le seconder : Modèle:Citation À la reine qui s'implique tout particulièrement dans la vie artistique et intellectuelle du royaume, le roi donne une véritable visibilité médiatiqueModèle:Sfn.
Après avoir promptement écarté l'entourage de Modèle:Léopold II, Albert met fin à la politique des grands travaux menée par son oncle : la question de la « Grande coupure d'Anvers » consistant à redresser un méandre de l'Escaut et la création d'une « école mondiale » à Tervuren sont abandonnées dès le début du nouveau règne. Le roi entend mener sa propre politique et éloigne fermement ceux qui s'y opposent. Sous un vernis de timidité, Albert dissimule une nature volontaire et jalouse de ses prérogativesModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, le souverain inaugure l'Exposition internationale et universelle de Bruxelles qu'il clôture le Modèle:DateModèle:Sfn. Cette année 1910 est placée sous le signe des relations internationales car en mai, neuf souverains européens, dont le roi Albert, se rendent aux funérailles du roi Modèle:Souverain2 à Windsor. En octobre, le roi Albert reçoit la première visite officielle d'un chef d'État de son règne : l'empereur allemand Modèle:Souverain2 et l'impératrice se rendent en Belgique. À cette occasion, les observateurs soulignent la cordialité qui règne de nouveau entre les deux maisons souveraines car les relations avec les Hohenzollern s'étaient quelque peu relâchées à la fin du règne de Modèle:Souverain2Modèle:Sfn.
Avant la guerre, Modèle:Albert Ier, chef d'État d'un pays neutre, est parfois appelé pour arbitrer des conflits internationaux, par exemple entre l'Italie et l'Uruguay en 1910 et entre l'Allemagne et Haïti en 1911Modèle:Sfn.
Le Modèle:Date, le roi renoue avec la tradition des discours du trône, abandonnée par Modèle:Souverain2. À cette occasion, le roi à cheval et la famille royale traversent Bruxelles, sous les acclamations de la foule. Sur son parcours, des socialistes distribuent des tracts en faveur du suffrage universel. À son arrivée au Parlement, les députés socialistes crient : « Vive le suffrage universel ! » Le discours du roi porte sur l'encouragement des arts, le développement de l'enseignement, l'octroi de la personnalité civile aux universités libres, les pensions de vieillesse et tout particulièrement celles des anciens travailleurs des charbonnages, ainsi que la réforme des contrats de travailModèle:Sfn.
Au printemps 1911, le roi et la reine séjournent incognito en Égypte et au Soudan. À leur retour, le pays est en pleine agitation à la suite du dépôt d'un projet de loi sur l'enseignement, surnommée « loi du bon scolaire », par le gouvernement de Frans Schollaert. Ce projet émanant des catholiques vise, aux dires de leurs opposants, à étendre les subventions aux établissements scolaires qu'ils dirigent et ravive dès lors d'anciennes querelles entre catholiques et socialistes en matière d'enseignement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le roi tente d'abord la modération en consultant le président de la Chambre Gérard Cooreman et les ministres d'État Auguste Beernaert et Charles Woeste. Le Modèle:Date-, il a un entretien assez houleux avec le chef du cabinet Frans Schollaert. Le projet de loi scolaire est abandonné le lendemain. Le Modèle:Date-, le ministère remet sa démissionModèle:Sfn. Le roi tente de confier la conduite d'un nouveau gouvernement à Gérard Cooreman, avant de faire appel à Charles de BroquevilleModèle:Sfn,Modèle:Note.
Politique coloniale
Selon Marie-Rose Thielemans, depuis qu'il s'y est rendu en 1909, le roi est fasciné par le CongoModèle:Sfn. Le Modèle:Date, il inaugure le Musée du Congo belge dans le domaine de Tervueren (appelé en 1960, Musée royal de l'Afrique centrale et, depuis 2018, AfricaMuseum)Modèle:Sfn après le déménagement des collections du palais des Colonies attenant. Ce musée devient, dès sa création, un centre majeur de recherche sur la faune de l'Afrique. Le roi défend âprement la colonie contre les convoitises étrangèresModèle:Sfn.
Bien que sous contrôle belge depuis 1884, les ressources minières du Katanga, province congolaise particulièrement riche en cuivre, échoyaient aux mains des Anglais, qui pénétraient aisément jusqu'aux gisements à la faveur de leurs chemins de fer performants. Le roi Albert, grâce à l'appui de l'industriel Ernest Solvay, envoie successivement deux missions dont les rapports mettent en évidence le problème des voies de communication. Au départ de l'embouchure du Congo, on ne pouvait atteindre le Katanga qu'en suivant un trajet par voie fluviale et ferroviaire de plus de Modèle:Unité requérant six transbordements, ainsi qu'une marche de Modèle:Unité en caravane. Par conséquent, le débouché naturel des exportations katangaises était dirigé vers l'Afrique du Sud au profit des colons anglais. Le roi ne se satisfaisant pas de cette situation exige de son chef de cabinet une explication nette sur l'état exact des concessionnaires de chemin de fer. Grâce au rapport reçu par son ministre, le roi sait désormais à quoi s'en tenir et réussit à déterminer la voie la plus courte (le chemin de fer du Benguela) pour acheminer le minerai de cuivre et donc recueillir des rendements plus favorables à la BelgiqueModèle:Sfn.
En 1911, le roi s'oppose à une proposition de la France, qui suggérait à la Belgique de lui donner à bail la rive gauche du Congo sur plusieurs centaines de kilomètres, en échange de la reconnaissance de la souveraineté belge sur le Congo par le Royaume-Uni, allié de la FranceModèle:Sfn. En 1912, un syndicat germano-britannique d'études hydrographiques est fondé dans le but de créer un chenal entre Stanley Pool et Matadi. La création de ce chenal revenait à remettre en mains étrangères le passage vers le Congo. Une fois encore, le roi intervient directement afin de sauvegarder les intérêts belges en Afrique : en Modèle:Date, pour contre-peser l'influence allemande, la Belgique, qui ne dispose pas des fonds nécessaires, demande habilement à la France d'entrer dans le capital du syndicat germano-britanniqueModèle:Sfn.
La Belgique en danger
En Europe, la tension internationale belliciste augmentant, les pays commencent à conclure des alliances et à fourbir leurs armes. La comtesse de Flandre, mère du roi, meurt le Modèle:Date. L'empereur allemand envoie son fils aîné le Kronprinz pour le représenter lors des funérailles qui ont lieu à Bruxelles quatre jours plus tard. Un témoin rapporte la fâcheuse impression laissée par le représentant allemand : lors de la réception à l'issue du déjeuner donné à Bruxelles, les princes européens conversent amicalement. Seul le Kronprinz se tient à l'écart, la main sur son sabre, ne parlant à personne ; alors que durant l'office funèbre, il ne cessait, en dépit de la proximité du roi, de s'agiter et d'adresser la parole à son voisin le prince Rupprecht de Bavière qui, lui, restait digne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1913, le roi Albert se rend en France (en avril) et en Allemagne (en novembre) pour rappeler à ses voisins la neutralité de la Belgique et pour les prévenir que s’ils violaient le territoire belge, le pays se défendrait. À l'empereur allemand qui lui rappelle son ascendance germanique, le roi répond : « Je suis Saxe-Cobourg, je suis aussi Orléans, mais je ne saurais oublier que je suis surtout belge<ref>Modèle:Article.</ref> ! »
En Modèle:Date, il impose avec l'aide du chef du cabinet Charles de Broqueville l'autonomie du haut commandement de l'armée et, en novembre, le service militaire obligatoire pour tousModèle:Sfn par extension d'une loi signée par son prédécesseur Modèle:Souverain2 sur son lit de mort en 1909 et qui prévoyait le service militaire d'un fils par famille. Cette mesure porte le contingent de l’armée de 180 000 à Modèle:Nombre. La même année, une grève générale est déclenchée en vue d'obtenir le suffrage universel. À cette occasion, une partie de la presse socialiste appelle le roi à intervenir en faveur de leur lutte (par exemple en dissolvant les chambres), mais le souverain n'agit pasModèle:Sfn.
Première Guerre mondiale
Prémices
Le Modèle:Date, en fin d'après-midi, trois jours après la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, Modèle:Albert Ier réclame devant le Conseil des ministres la mobilisation générale immédiate de l'armée, qu'il obtient grâce au soutien de Prosper Poullet, chef de cabinet, et du ministre Paul SegersModèle:Sfn.
Le soir du Modèle:Date-, aidé dans sa rédaction par la reine, Albert tente une ultime démarche et adresse une missive en allemand à Modèle:Guillaume II : Modèle:Citation
Le Modèle:Date-, le Modèle:Langue adresse un ultimatum à la Belgique, pays pourtant neutre à l'instar du Grand-duché de Luxembourg voisin : l’empereur allemand Modèle:Souverain2 réclame le libre passage de ses troupes, faute de quoi la Belgique serait considérée comme ennemie. Devant le Conseil des ministres, le roi déclare que l'ultimatum est inacceptable et qu'il faut se défendre. La décision de refuser l'ultimatum est prise conjointement par le roi et Charles de Broqueville. Le Conseil de la Couronne se réunit peu après. Les discussions sont animées et plusieurs options sont envisagées par les ministres : laisser passer les Allemands, protester pour la forme ou résister. Finalement, dans l'indignation générale et suivant les arguments du ministre d'État Jules Van den Heuvel, tous se rallient à l'avis du roi : résister à l'Allemagne et faire appel aux puissances garantes de la neutralité de la Belgique dès que les frontières seront violéesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref>Marie-Rose Thielemans, « Modèle:Albert Ier et sa légende », dans Modèle:Ouvrage.</ref>.
En même temps, dès les premiers jours d'août, le Congo belge est mis en état de se défendre par des transferts de fonds, par la mise en alerte de la Force publique africaine et par l'organisation de communications maritimes indépendantes de la Belgique permettant de maintenir des relations économiques entre le domaine colonial belge et le reste du monde, quelle que soit l'évolution de la guerre en Belgique. C'est le secrétaire général du ministère des colonies Pierre Orts qui, de Bruxelles, gère autoritairement la politique de défense de la Belgique en Afrique, fort du soutien du roi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Violation de la neutralité belge
Le Modèle:Date-, à Modèle:Unité du matin, les Allemands pénètrent dans le territoire belge. Conformément au plan Schlieffen, l'armée allemande viole la neutralité belge. La nouvelle n'est pas encore connue quand, à Modèle:Unité, le roi, vêtu d'une tenue de général de campagne, traverse Bruxelles à cheval au milieu d'une foule enthousiaste et vient prononcer un discours devant le Parlement : Modèle:Citation Il est acclamé par l'ensemble des députésModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Alors que le prince héritier Rupprecht de Bavière, beau-frère du roi, est le commandant en chef des troupes allemandes en Lorraine, la résistance de la Belgique et particulièrement de son roi à l'envahisseur surprend une grande partie de l'Europe, notamment parce que les souverains belges, membres de la maison de Saxe-Cobourg et Gotha et alliés aux maisons de Wittelsbach, de Habsbourg-Lorraine et de Hohenzollern, étaient toujours considérés comme des « princes allemands »Modèle:Sfn.
Après son discours devant les chambres, le roi rejoint immédiatement le grand quartier-général et prend le commandement effectif de l'arméeModèle:Sfn. L'armée belge résiste à l'attaque allemande, notamment lors de combats menés par les troupes de campagne devant les forts de Liège. L'armée belge retient ainsi Modèle:Nombre soldats ennemis, privant de la sorte le haut commandement allemand de troupes pour mener pleinement son offensive contre la France. Après avoir dû abandonner les forts de Liège et remporté une victoire à la bataille de Haelen, l'armée belge se retire à la fin août dans la place forte d'Anvers, réputée une des plus efficaces d'Europe grâce à ses trois ceintures concentriques de forteresses. Au cours de trois sorties, les troupes de campagne s'appuyant sur les forts parviennent à tenir l'armée allemande en respectModèle:Sfn.
Sous l'indignation internationale, l'armée allemande, tout au long de sa progression, sème la terreur parmi la population belge : des massacres d'hommes, de femmes et d'enfants sont perpétrés sous le prétexte d'attaques de francs-tireurs. La ville de Dinant est mise à sac lors de violences préméditées contre les civils. Les troupes allemandes incendient des maisons et exécutent des civils dans tout l’est et le centre de la Belgique, y compris à Aarschot (Modèle:Nombre), Andenne (Modèle:Nombre), Seilles (Modèle:Nombre) et à Dinant (Modèle:Nombre). Les 21, 22 et Modèle:Date, lors du massacre de Tamines, l’armée allemande tue, à coups de baïonnettes, de gourdins et de haches, Modèle:Nombre, avant de se livrer à un pillage intensif de la ville. Le Modèle:Date, l’armée allemande ravage la ville de Louvain et met le feu à sa bibliothèque universitaire riche de Modèle:Nombre, Modèle:Nombre et Modèle:Nombre<ref>Modèle:Article.</ref>, tandis que Modèle:Nombre sont tués<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces actions sont fermement condamnées dans le monde entier<ref>Commission d'enquête (1922) Rapports et documents d’enquête, Modèle:Vol., Modèle:Nobr. Modèle:P., Modèle:Vol., Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>.
Pour les protéger, le roi envoie ses enfants en Grande-Bretagne. Ils embarquent avec la reine le 31 août pour Douvres et sont mis à l'abri chez Lord George Curzon. Une semaine plus tard, Élisabeth revient auprès du roi. Tout au long de la guerre, elle jouera le rôle d'intermédiaire entre son mari et les autorités britanniques lorsqu'elle rendra visite à ses enfants restés Outre-MancheModèle:Sfn. Pour échapper à l'encerclement, les renforts promis par le Royaume-Uni n'arrivant pas, le roi Albert ordonne la retraite. Certains auteurs, dont Marie-Rose Thielemans, avancent qu'à cette occasion le roi avait envisagé de capituler. Henri Haag affirme le contraire, en se basant sur une riche documentationModèle:Sfn. Après avoir dû évacuer Anvers le 10 octobre, l’armée belge se retranche finalement derrière l’Yser, le Modèle:Date. Elle y résistera quatre années aux côtés des Britanniques et des Français jusqu'à l'offensive victorieuse qui libérera la Belgique en 1918Modèle:Sfn.
Chef des armées
Pendant toute la guerre, le roi refuse de suivre le gouvernement belge, qui s'est réfugié en France à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre, et il reste à la tête de l’armée pour la diriger. Il établit son quartier-général à La Panne, où la reine le rejoint. Il visite fréquemment le front. En tant que commandant en chef de l'armée, il estime pouvoir la diriger sous sa seule responsabilité, c'est-à-dire sans contreseing ministériel, en vertu de l'article 68 de la Constitution qui stipule : « Le roi commande les forces de terre et de mer, déclare la guerre, fait les traités de paix, d'alliance et de commerceModèle:Sfn,Modèle:Sfn ». Le général de Selliers de Moranville est écarté et son poste de chef d'état-major est supprimé. Charles de Broqueville n'est pas du même avis et juge qu'en tant que ministre de la Guerre, il est responsable devant le pays des actes posés par le roi, en vertu de l'article 64 (« Aucun acte du roi ne peut avoir d'effet, s'il n'est contresigné par un ministre, qui, par cela seul, s'en rend responsable »). Cette différence d'interprétation cause de fréquentes dissensions entre le chef du cabinet et l'état-major, voire le roi lui-mêmeModèle:Sfn. Progressivement un modus vivendi s'établit : le roi prend les décisions militaires en se passant du contreseing ministériel, mais il consulte son ministreModèle:Sfn.
Durant tout le conflit, le roi défend un statut particulier pour la Belgique vis-à-vis des Alliés : selon lui, elle n'était pas un Allié en tant que tel, mais un État neutre secouru par ses garants à la suite de l'agression allemande, conformément à ce qui était prescrit par le [[traité des XXIV articles|traité des Modèle:XXIV articles]]Modèle:Sfn. Cependant, la Belgique se devait d'être fidèle aux alliés britannique et français, qui lui avaient porté secours en tant que garants et, à ce titre, de rester liée à eux jusqu'à la libération de son territoire, à l'exclusion d'une paix séparée. C'est ainsi que, dès 1914, en application de cette solidarité, le roi décide d'envoyer des troupes du Congo belge pour appuyer les Français en lutte contre les Allemands au Togo. En 1915 et 1916, agissant en toute indépendance dans l'Ouest de l'Afrique orientale allemande, les troupes coloniales belges remportent les victoires de Tabora et de Mahenge, tandis que les Britanniques s'emparent du Nord et de l'Est<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En Modèle:Date, le roi Albert autorise son fils le prince Léopold, âgé de treize ans, à s'engager au [[Bataillon léger 12e de ligne Prince Léopold - 13e de ligne|Modèle:12e de ligne]], où il sert comme caporal durant six mois. Cette implication directe de l'héritier du trône en qualité de simple soldat et le rôle d'infirmière que joue durant les quatre années du conflit la reine auprès des blessés de guerre hospitalisés dans l'ambulance de l'Océan à La Panne contribuent à sceller un lien fort entre la population belge et la dynastieModèle:Sfn.
De bonne heure, le roi se montre partisan de l'élargissement du gouvernement à des membres de l'opposition libérale et socialiste. Charles de Broqueville accepte finalement l'entrée le Modèle:Date des ministres d'État de l'opposition dans son gouvernement. Mécontents, deux ministres catholiques, Joris Helleputte et Armand Hubert, remettent leur démission au roi, qui la refuseModèle:Sfn. La même année, les Allemands, qui occupent les neuf dixièmes de la Belgique et y imposent un gouverneur, décrètent la scission administrative entre la Flandre et la WallonieModèle:Sfn. En 1917, le Conseil de Flandre instauré par l'occupant proclame la déchéance du roi Albert, suivant les arguments juridiques autrefois avancés par Alfons Jonckx à propos de la prétendue illégalité de son accession au trôneModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, des frontistes adressent au roi une lettre ouverte réclamant une réforme linguistique au sein de l'armée. En effet, la langue du commandement était exclusivement le français. Le roi, pourtant convaincu de la nécessité du bilinguisme dans les divers secteurs de la société, n'y donne cependant pas suite, car il estime que cette réforme est impossible à mener en temps de guerre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Vers la paix
Jusqu'à la fin de 1918, le roi ne croyait pas certaine la victoire alliée car l'échec des grandes offensives assorties de leurs hécatombes inutiles montraient, pensait-il, que la guerre ne pourrait être gagnée sur le terrainModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Déjà, en 1915-1916, il contacte secrètement son beau-frère le comte Hans Veit zu Toerring-Jettenbach, pour connaître les intentions de l'Allemagne. Des tentatives sont également entreprises par l'entremise du prince Sixte de Bourbon-Parme et de son frère François-Xavier de Bourbon-Parme, cousins germains de la reine et frères de l'impératrice d'Autriche, qui combattent tous deux dans l'armée belge mais qui ont de la famille dans le camp des empires centraux.
Marie-Rose Thielemans voit dans ces tractations des négociations secrètes de paix. Cependant, aux yeux d'Henri Haag, ces contacts n'ont d'autre objectif que d'évaluer les conditions nécessaires à une paix de réconciliation générale, sans que la Belgique ne prenne aucun engagement, si ce n'est celui d'exiger la reconquête de son indépendance et l'indemnisation des pertes considérables humaines et matérielles que l'invasion allemande avait causéesModèle:Sfn.
Le 7 février 1916, le roi reçoit à La Panne Lord George Curzon, membre du cabinet de guerre britannique, et sir Douglas Haig, commandant en chef des forces britanniques en France. Tous deux proposent un plan pour reconquérir la Belgique : l'armée belge devrait être solidement encadrée par l'armée britannique avant une offensive de choc pour briser la ligne allemande par le pilonnage de la côte belge par la Royal Navy qui permettrait de foncer à travers la Belgique. Le roi Albert, qui espérait convaincre la Grande-Bretagne qu'une paix de compromis valait mieux qu'une longue guerre même victorieuse, s'oppose radicalement à ce planModèle:Sfn.
En 1916, Modèle:Souverain2 d'Espagne demande à Modèle:Albert Ier une audience pour son ambassadeur le marquis de Villalobar. Celui-ci avait reçu du chancelier allemand Bethmann Hollweg une proposition de paix séparée entre l'Allemagne et la Belgique : les troupes allemandes évacueraient la Belgique, lui rendraient son indépendance et l'Allemagne l'indemniserait pour les dommages subis. Le roi refuse, en accord avec son gouvernement, de recevoir le diplomate espagnol, par loyauté envers les Alliés et parce qu'il croit qu'une paix séparée est irréalisable pratiquementModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Durant la guerre, des socialistes des deux camps ennemis, voulant raviver la camaraderie de l'Internationale, avaient établi des contacts à Stockholm, mais sans suite. Le négociateur belge était Camille Huysmans<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le Modèle:Date, Charles de Broqueville remet la démission de son cabinet, probablement en raison du mécontentement du roi auquel il a rappelé que le commandement de l'armée est une prérogative gouvernementale et requiert par conséquent le contreseing ministériel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Début Modèle:Date, de Broqueville reçoit pourtant un message du roi lui témoignant sa reconnaissance pour les services rendusModèle:Sfn. Modèle:Albert Ier charge Gérard Cooreman de former un nouveau cabinet. Celui-ci accepte par devoir patriotique et précise qu'il remettra sa démission dès la fin des hostilités. Contrairement à son prédécesseur, il laisse le roi conduire seul les affaires militairesModèle:Sfn.
Jusqu'en 1918, le roi refuse de rejoindre le commandement unique interallié et de participer aux grandes offensives meurtrières de la Somme, de Verdun et de Passchendaele. Ce choix permet de limiter le taux de mortalité dans l'armée belge à 1 sur Modèle:Unité, bien différent, par exemple, de celui de 1 sur 6 dans l'armée françaiseModèle:Sfn. En Modèle:Date, lorsqu'il est enfin convaincu de la victoire finale des Alliés à la suite de leur offensive victorieuse, il accepte, sur l'avis de son conseiller constitutionnel et diplomatique Pierre Orts, le commandement unique interalliéModèle:Sfn et ordonne en Modèle:Date- d'engager l'offensive contre l'armée allemande dans les Flandres. Après la victoire de la forêt d'Houthulst et au bout de deux mois de combats qui ont repoussé l'ennemi jusqu'à Gand, l'armée belge et le roi entrent dans cette ville, où leur parvient la nouvelle que l'Allemagne vient de signer l'armistice de Compiègne. Le bilan des victimes humaines belges militaires et civiles s'élève entre 75 000 et 130 000, dont 36 000 à Modèle:Nombre<ref>Jen-Guillaume Duflot, L'Armée belge en exil de 1914 à 1918, Champs de Bataille Modèle:N° de juin-juillet 2011 Modèle:Pp..</ref>.
Entrevue de Lophem
Le soir du Modèle:Date, le roi reçoit au château de Lophem où il s'est installé depuis le 24 octobre chez les barons van Caloen, Gérard Cooreman, chef de cabinet, Paul-Émile Janson, député libéral de Bruxelles, et Édouard Anseele, député socialiste de Gand. Après le départ de Janson et d'Anseele, le roi demande à Cooreman de convoquer le surlendemain des hommes politiques et des personnalités influentes restés au pays pendant la guerre. Ces personnalités appartiennent presque toutes à la gauche. À la suite de ces consultations, le roi propose, probablement à la suite d'une suggestion d'Émile Francqui, de confier à Léon Delacroix, un catholique inconnu du grand public, bâtonnier de l'ordre des avocats, la mission de constituer un gouvernement d'union nationale pour un mandat d'un an renouvelable. Tous les conseillers se rallient à cette propositionModèle:Sfn.
Après quarante-huit heures de réflexion, Léon Delacroix accepte sa mission. En faveur du chef de ce nouveau gouvernement, un nouveau titre est également créé : Delacroix devient le premier Premier ministre de Belgique, puisque jusqu'ici, on utilisait le terme « chef de cabinet ». Charles de Broqueville reçoit le portefeuille de l'Intérieur, à la demande expresse du roiModèle:Sfn. Ce gouvernement entre en fonctions le Modèle:Date. Il reçoit pour mission de reconstruire le pays, de réformer la constitution (instauration du suffrage universel pur et simple à vingt et un ans) et d'établir un enseignement supérieur en néerlandaisModèle:Sfn. Le roi était en effet un partisan du suffrage universel pur et simple avant même le conflitModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, la famille royale rentre à Bruxelles, où elle est accueillie par une foule enthousiaste. Le roi se rend au Palais de la nation et annonce, dans son discours du trône, que son gouvernement fera adopter le suffrage universel, créera une université flamande, autorisera les coalitions d'ouvriers et étendra les lois socialesModèle:Sfn. Dans son discours, le roi insiste notamment sur l'hygiène sociale, la lutte contre l'alcoolisme et la nécessité d'une répartition plus équitable des richessesModèle:Sfn.
Conformément à ce qui avait été annoncé dans le discours royal, le parlement vote le Modèle:Date à l'unanimité une « loi de circonstance » octroyant pour les élections suivantes le droit de vote dans les conditions du suffrage universel masculinModèle:Note pur et simple pour les citoyens belges âgés de Modèle:Unité révolus. Les élections législatives suivantes ont lieu le Modèle:Date. Cependant, un respect strict de la constitution aurait exigé que ces élections se fassent au suffrage plural et que la nouvelle assemblée élue révise la constitution afin d'octroyer le suffrage universel. C'est cet événement que les catholiques conservateurs ont appelé « le coup de Lophem ». En revanche, la création d'une université flamande à Gand est retardée jusqu'en 1930Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Le « coup de Lophem » est dénoncé dans la presse conservatrice, surtout catholique, mais aussi libérale<ref name="rtbf">Modèle:Article.</ref>, en 1921 et en 1930, à la suite de révélations sur les consultations de 1918. C'est le caractère inconstitutionnel de l'octroi du suffrage universel et la création de l'université flamande à Gand qui furent principalement critiqués et attribués à la peur de troubles. Le Modèle:Date, le roi écrit une lettre publique au Premier ministre Henri Jaspar pour mettre fin à cette polémique. Il y affirme notamment que ce n'est ni un chantage, ni la peur de troubles qui ont motivé les décisions prises à Lophem. C'est donc animé par ses convictions profondes au sujet de la participation des représentants de la classe des travailleurs au gouvernement qu'il a apporté son chaleureux appui aux mesures décidées, sans céder à quelque pression que ce soit<ref>Modèle:Article.</ref>. Par ailleurs, le retard dans la création de l'université flamande aliène au roi les extrémistes flamands, qui lui reprochent d'avoir promis ce qu'il ne pouvait octroyerModèle:Sfn.
Union nationale de l'après-guerre
Après la guerre, le roi Albert intervient plus fréquemment dans la politique. Son prestige acquis pendant le conflit et l'évolution des mentalités lui épargnent d'être accusé d'exercer un pouvoir personnel, contrairement à son prédécesseur. Il consacre également une partie de ses efforts à favoriser la reconstruction et le redressement économique du pays par de multiples initiatives et interventions dans les domaines économique et socialModèle:Sfn.
Après les élections de Modèle:Date-, les premières tenues au suffrage universel, Léon Delacroix remet sa démission au roi, qui lui demande de former un nouveau gouvernement d'union nationale, à l'instar du précédent<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
À l'issue de la Première Guerre mondiale, la Belgique est représentée en 1919 à la Conférence de la paix de Paris par Paul Hymans, Émile Vandervelde et Jules Van den Heuvel. À court d'arguments lors des négociations avec les grandes puissances, Paul Hymans, ministre des Affaires étrangères, fait appel au roi en avril. Celui-ci s'apprête à partir pour Londres, mais il décide de se rendre à Paris sans délai quand il reçoit le message de son ministre. Du 2 au 5 avril, il séjourne dans la capitale française. Le roi réclame des indemnités de guerre et la révision du [[traité des XXIV articles|traité des Modèle:XXIV articles]] concernant le statut de l'Escaut. Il ne semble pas avoir demandé la possession du Limbourg néerlandais, ni celle du grand-duché de Luxembourg, ni même les villes d'Eupen et de MalmedyModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
La conférence de Paris accorde à la Belgique les cantons de l'Est, région frontalière détachée de l'Allemagne, la tutelle sur le Ruanda-Urundi, soustrait à l'empire colonial allemand (accords Orts-Milner), ainsi qu'une indemnité prioritaire de deux milliards et demi de marks. Le roi tente aussi, mais en vain, de s'opposer à la politique d'humiliation excessive de l'Allemagne. Il se montre réticent quant à la participation de la Belgique à l'occupation de la rive gauche du Rhin. Celle-ci a cependant lieu, de concert avec les FrançaisModèle:Sfn. Par ailleurs, le roi refuse que la diplomatie belge instrumentalise les atrocités allemandes d'Modèle:Date-, car il estime qu'il ne faut pas accabler l'Allemagne, avec laquelle il serait judicieux de reprendre des relations économiquesModèle:Sfn.
Pour la première fois de l'Histoire, un président américain, Woodrow Wilson, se rend en Belgique en juin 1919. En retour, du Modèle:Date- au Modèle:Date, le roi, la reine et le prince Léopold sont reçus en visite officielle aux États-UnisModèle:Sfn. À la demande du roi Albert, la légation américaine présente en Belgique depuis 1832 est promue au rang d'ambassade en reconnaissance des services rendus durant la guerre. Le secrétaire de légation Brand Whitlock qui a œuvré durant tout le conflit en faveur de la BelgiqueModèle:Note est désormais élevé au rang d'ambassadeur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Lors d'une visite dans le pueblo indien d'Isleta au Nouveau-Mexique, le roi décore de l'ordre de Léopold le père Anton Docher<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, qui lui offre une croix d'argent et de turquoise faite par les Indiens Tiwas<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Au cours des nombreuses réceptions dans différentes villes (Pittsburgh, Saint-Louis, Cincinnati, Philadelphie, Los Angeles...), l'accueil réservé aux souverains belges est triomphalModèle:Sfn.
[[Fichier:Le roi Albert félicite Joseph Guillemot - L'Illustration - 21 août 1920.png|vignette|redresse|alt=le roi en uniforme serre la main d'un sportif|Le Français Joseph Guillemot, [[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1920|champion olympique du Modèle:Unité]], félicité par le roi en Modèle:Date.]]
En septembre 1920, la Belgique conclut un accord militaire avec la France. Il s'agit d'un pacte de défense collective contre une éventuelle attaque allemande dans l'avenir. Le roi juge cependant que cet accord doit être complété par un traité similaire avec le Royaume-Uni, faute de quoi le royaume paraîtrait inféodé à la France. L'accueil réservé à ce pacte divise la population belge : les Wallons étant plutôt favorables à une consolidation des liens avec la France ; tandis que les Flamands le perçoivent comme une majoration de l'influence française en Belgique. Le roi tente donc entre 1920 et 1922 d'obtenir un accord militaire avec le Royaume-Uni, sans succèsModèle:Sfn.
C'est également en Modèle:Date- que le roi Modèle:Albert Ier fonde l'Académie royale de langue et littérature françaisesModèle:Sfn et assiste à plusieurs épreuves des Jeux olympiques qui se tiennent à Anvers avant de se rendre en visite officielle au Brésil, pays qui avait envoyé une petite flottille dans les mers septentrionales, ainsi que des vivres et des médicaments durant la Première Guerre mondiale. Au Brésil, alors que le roi et la reine souhaitent surtout rencontrer les industriels et les urbanistes qui s'inquiètent du développement des favelas, les souverains sont accablés de cérémonies officielles et de galas. Ils poursuivent leur périple en visitant un institut de médecine tropicale, un jardin botanique, une plantation de café et d'autres lieux plus conformes à leurs centres d'intérêts<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Fin Modèle:Date, au retour de son voyage au Brésil, Albert reçoit la démission du cabinet Delacroix. Le roi demande à Paul Segers de constituer un gouvernement, mais celui-ci refuse. Modèle:Albert Ier choisit alors Henry Carton de WiartModèle:Sfn. C'est sous le gouvernement de ce dernier que le souverain soutient le ministre du Travail Joseph Wauters quand il fait voter l'élargissement de la loi des huit heures le Modèle:Date. Cette loi qui s'appliquait déjà par convention sectorielle dans la sidérurgie et les mines en novembre 1918, limite aussi désormais le temps de travail à huit heures par jour et quarante-huit heures par semaine dans toutes les branches d'activité du secteur secondaire, ainsi que dans le secteur public, sans que les salaires soient diminuésModèle:Sfn.
Temps des crises
Après la démission de Henry Carton de Wiart à la suite des élections de Modèle:Date, le roi choisit Georges Theunis, ministre des finances du gouvernement démissionnaire et représentant la Belgique lors de la Conférence de la paix de Paris de 1919, comme Premier ministre, sur les conseils de Charles Woeste<ref>L. Bernardo y Garcia, Inventaire des papiers de Georges Theunis 1915-1968 (principalement 1916-1945), série Inventaires Archives générales du Royaume Modèle:N°, publication Modèle:N°, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2010.</ref>. En cette même année 1921, en juin, le roi et la reine se rendent en Algérie et au Maroc. Ils reviennent en Europe en avion par la ligne Casablanca-Toulouse sur un vol jugé risqué organisé par le maréchal Lyautey, auquel le couple royal venait de rendre visite à RabatModèle:Sfn.
En 1923, le gouvernement décide de participer à l'occupation de la Ruhr, contre l'avis du souverain. La Belgique et la France sont fustigées internationalement pour leur politique agressiveModèle:Sfn. En raison de l'occupation de la Ruhr, le roi intervient en faveur de la prolongation du service militaire en écrivant une lettre, qui sera rendue publique, à son ministre de la Défense, Albert Devèze, pour soutenir la proposition de ce dernierModèle:Sfn.
En Modèle:Date, Theunis remet sa démission au roi, à la suite du rejet par le Parlement d'un traité de commerce franco-belge. Le roi la refusant, Theunis reste donc Premier ministre après un remaniement de la composition de son cabinet. Le roi promet à Theunis de dissoudre les chambres et de convoquer des élections dès Modèle:Date. Après ces élections, Theunis démissionne une seconde foisModèle:Sfn. Le roi charge Émile Vandervelde de former un gouvernement. Celui-ci tente de rassembler les socialistes et les plus progressistes parmi les libéraux et les catholiques, mais il échoue. Le roi rappelle Charles de Broqueville, qui abandonne lui aussi la mission après quelques jours. Modèle:Albert Ier désigne ensuite Aloys Van de Vyvere, qui constitue un gouvernement catholique homogène, renversé par le Parlement dix jours après sa constitutionModèle:Sfn. Le souverain fait finalement appel à Prosper Poullet, qui réussit à former un gouvernement catholique-socialisteModèle:Sfn.
Le jour de ses noces d'argent, le Modèle:Date, le couple royal séjourne depuis plusieurs semaines aux Indes car le roi a offert ce voyage à Élisabeth, ravie de rencontrer le poète Rabindranath Tagore et de découvrir les beautés de sites tels Bombay ou Calcutta, d'où ils adressent une amicale carte postale à Rudyard KiplingModèle:Sfn. À leur retour, cent mille Belges les acclament pour célébrer leur anniversaire de mariage, tandis que la presse publie de nombreux suppléments illustrés dédiés au jubilé royalModèle:Sfn.
Au début de Modèle:Date, le gouvernement Poullet présente sa démission. Le roi demande à Émile Brunet de constituer un gouvernement, mais celui-ci échoue. La crise économique est particulièrement sévère et le cours du franc belge chute. Le roi convoque au palais de Bruxelles Émile Vandervelde, Paul Hymans et Aloys Van de Vyvere et les convainc de soutenir un gouvernement d'union nationale, dont il confie la direction à Henri Jaspar, afin de rassurer l'opinion conservatrice. Le Modèle:Date, peu après la constitution du gouvernement Jaspar, le roi lui adresse une lettre publique dans laquelle il exprime tous ses vœux de succès et appelle la population à s'unir autour du gouvernement. Cette lettre, suivie de la réaction unanimement positive de la presse, exerce une influence sur l'opinion publique et assure la légitimité du nouveau gouvernementModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Sur le plan privé, le Modèle:Date, le fils aîné du roi, Léopold, épouse la princesse Astrid de SuèdeModèle:Sfn. Quelques mois plus tard, en juillet 1927, le montant de la liste civile est ajusté. En effet, la constitution (article 77) prévoyait que ce montant soit fixé au début de chaque règne. Or la valeur du franc belge avait été divisée par sept depuis 1909. Les députés décident à l'unanimité de l'augmenter sans s'astreindre à une révision constitutionnelle. Le roi accepte que la liste civile soit multipliée, mais seulement par trois : elle s'élève dès lors à Modèle:NombreModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, lors d'un discours prononcé à Tribomont (Grand-Rechain), Émile Vandervelde, ministre socialiste des Affaires étrangères, réclame la réduction du service militaire à six mois, politique à laquelle il sait que le roi et Jaspar sont totalement opposés. Le Modèle:Date, le souverain devient grand-père pour la première fois, lors de la naissance de Joséphine-Charlotte, premier enfant du duc de Brabant et de la princesse Astrid. En réponse aux délégations du Parlement venues le féliciter, le roi prononce un discours, contredisant sciemment les vœux de Vandervelde, en faveur du renforcement de l'armée. Les propos du roi provoquent le départ des socialistes du gouvernement dirigé par Jaspar. Le Modèle:Date, le roi charge de nouveau Jaspar, homme de consensus entre conservateurs et démocrates chrétiensModèle:Sfn, de constituer, sans les socialistes, un cabinet bipartite catholique-libéral, mis en place dès le lendemain. La célérité de la formation du nouveau gouvernement laisse présumer que tout avait été réglé à l'avanceModèle:Sfn. C'est le roi qui établit lui-même le programme du nouveau gouvernementModèle:Sfn.
Visites royales au Congo
Du Modèle:Date- au Modèle:Date, le couple royal visite le Congo belge. C'est la première fois qu'un souverain belge se rend officiellement dans la colonie<ref>Modèle:Article.</ref>. Le roi assiste à l'inauguration du chemin de fer reliant le Bas-Congo au Katanga. À Léopoldville, il inaugure une statue équestre de Modèle:Souverain2, réplique de celle qui se dresse sur la place du trône à Bruxelles. Lors de son retour à Anvers, il déclare : Modèle:Citation
Du Modèle:Date- au Modèle:Date, le roi se rend une dernière fois dans la colonie, mais dans le cadre d'une visite privée à caractère plus scientifique que la précédente, en compagnie du paléontologue Victor Van Straelen. Albert effectue une partie du voyage en hydravion par le nord-est pour visiter la région de l'Uele et les mines d'or de Kilo-Moto en Ituri. Il rencontre aussi l'herpétologue Gaston-François de Witte, qui s'apprête à mener une mission de récoltes et d'observations. Le roi escalade le Mont Mikeno dans la région du parc national qui, depuis sa création en 1925, porte le nom « Parc Albert », avant de devenir en 1969 le parc national des Virunga. Après son inspection sur le terrain, le roi demande au gouverneur général du Congo de désigner une personnalité de grande envergure pour occuper les fonctions de conservateur du parc. Le choix se porte sur le colonel Henri-Martin Hackars, qui devient garant de la conservation de la faune et de la flore de la colonie belge<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le roi est satisfait par cette dernière visite, grâce à laquelle se concrétisera, à la fin de l'année 1934, la création de l'Institut des parcs nationaux du Congo belgeModèle:Sfn.
Années 1930
Au début de 1930, la polémique à propos de l'entrevue de Lophem renaît dans la presse à la suite de nouvelles révélations. Le roi doit écrire une lettre publique le Modèle:Date- pour y mettre finModèle:Sfn. En 1930, le roi participe aux nombreuses festivités organisées à l'occasion du centenaire de la Belgique. La même année, il visite l'Égypte et l'Irak (en mars), se rend à l'Exposition internationale d'Anvers et à celle de LiègeModèle:Sfn et inaugure dans la Cité Ardente les débuts des travaux du canal Albert, qui reliera les ports de Liège et d'Anvers. Sur le plan dynastique, la famille royale se renforce par la naissance d'un héritier masculin à la seconde génération. Le Modèle:Date, le roi devient grand-père d'un petit-fils Modèle:Incise, qu'il demande de prénommer Baudouin en hommage à son défunt frèreModèle:Sfn.
À partir de 1930, la situation internationale se dégradant, le roi use de son influence sur la politique extérieure de la Belgique (laquelle avait perdu son statut de neutralité protégée après le traité de Versailles en 1919) pour éviter qu'elle soit entraînée dans un conflit au nom de la défense d'un autre ÉtatModèle:Sfn.
Jaspar remet sa démission au roi en 1931, à la suite de son échec dans le dossier du bilinguisme dans l'enseignement. Le roi fait appel à Prosper Poullet, qui décline l'offre, malgré l'insistance du souverain. Celui-ci s'adresse alors à Jules RenkinModèle:Sfn, qui œuvre depuis des années pour un regroupement de tous les catholiques y compris flamingants et démocrates chrétiens. Cette conception pragmatique vise avant tout à contrer la domination des socialistesModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, tandis que se tient la conférence de Lausanne, censée régler la question des réparations de guerre dues par l'Allemagne, le roi écrit à son Premier ministre une lettre, rendue publique, dans laquelle, constatant qu'aucun pays n'étant capable par le jeu de ses propres forces de détourner en sa faveur le cours de l'évolution économique, il estime que seule une action concertée peut porter remède aux problèmes mondiaux. Il appelle donc à la solidarité internationale. Cette vision, favorablement perçue par la presse étrangèreModèle:Sfn, porte les germes d'une nouvelle dynamique européenne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Vers Modèle:Date, il apparaît que les libéraux, coalisés avec les catholiques, souhaitent la dissolution des Chambres avant le vote d'une série de mesures économiques impopulaires. Le roi est du même avis et tente de convaincre son Premier ministre Jules Renkin en lui écrivant plusieurs lettres à ce sujet. Celui-ci maintient sa position. En Modèle:Date, après les élections communales, les libéraux réclament à nouveau avec force au Parlement la dissolution. Le souverain adresse à Renkin une lettre déclarant qu'il a perdu sa confiance. Cette missive provoque la démission du Premier ministre, qui ne révèle cependant pas aux membres du gouvernement la raison de son retraitModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Le roi rappelle au pouvoir Charles de Broqueville, qui obtient du souverain la dissolution du parlement. Le soutien public du roi au gouvernement de Broqueville est décisif. Un événement mineur peut en effet suffire à mettre le gouvernement en minorité au parlement. C'est ainsi que la nomination du bourgmestre d'Hastière contestée par la majorité du groupe libéral parvient à menacer le maintien du gouvernement. Le roi refuse cependant l'offre de démission du cabinet ministériel. Le souverain écrit le Modèle:Date une lettre conciliatrice au gouvernement, estimant que ce dernier n'a pas de raison suffisante pour démissionner et que le pays ne comprendrait pas que le sort d'un gouvernement puisse être lié à la validation d'une élection dans un village. Les ministres demeurent donc en place et la Chambre leur accorde sa confiance<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le roi intervient encore dans les affaires publiques sur la question du sort des fonctionnaires qui ont collaboré avec l'occupant allemand. Ce sujet divise le pays et atteint son point culminant le Modèle:Date- lorsque des anciens combattants manifestent à Bruxelles pour faire connaître leur indignation. Modèle:Albert Ier reçoit une de leurs délégations. Le Modèle:Date, le roi propose par écrit à Charles de Broqueville de confier ce problème à une commission de trois hauts magistrats, indépendants de l'administration, mandatés pour étudier les dossiers des agents soupçonnés d'avoir collaboré avec l'ennemi. Cette initiative royale est approuvée à l'unanimité par le gouvernement le lendemain. Après la publication de la lettre du roi qui a évité une crise gouvernementale, les esprits se calmentModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
En septembre 1933, le chef de cabinet du roi, Louis Wodon, fait parvenir, probablement avec l'assentiment du roi, à certains ministres un document dans lequel il donne une interprétation autoritaire de la constitution. Ce texte souligne que le serment royal jurant de maintenir l'intégrité du territoire est supérieur à toute autre considération. Wodon estime que le système parlementaire n'est plus conforme au droit public et dénonce l'hégémonie de groupes parlementaires trop intrusifs dans les affaires regardant l'exécutif et dont les interventions engendrent des débats parlementaires interminablesModèle:Sfn. Cette vision, favorable à la pré-éminence du roi, permettrait au monarque de mettre fin aux débats parlementaires pour autant que le parlement siège depuis au moins quarante jours, mais elle ne sera pas concrétiséeModèle:Sfn.
Mort du roi
L'année 1934 s'annonce difficile tant du point de vue intérieur qu'extérieur. Le roi apparaît souvent désabusé ; pour se distraire, il effectue, lorsque son agenda le lui permet, des randonnées en montagne. En prévision de ses futures ascensions dans les Alpes ou les Dolomites, il s'entraîne sur les falaises belges. Le Modèle:Date, à Modèle:Unité, Albert parvient à consacrer, entre les audiences du matin et la cérémonie sportive qui aura lieu le soir à Bruxelles, quelques heures à une escalade sur les rochers de Marche-les-Dames, dans la vallée de la Meuse, près de Namur. Il quitte le palais vers midi accompagné de son seul valet Théophile Van Dyck et prend le volant de sa Ford vers le Namurois. Parvenu à Boninne, il laisse sa voiture dans une prairie, demandant à Van Dyck de l'attendre. Une heure plus tard, le roi est de retour et annonce qu'il va effectuer une seconde ascension. Vers Modèle:Nombre, Van Dyck s'inquiète de ne pas le voir revenir car il sait que le roi est attendu le soir à Bruxelles. Albert ne reviendra jamais. Le lendemain, vers une heure et demie du matin, on retrouve son corpsModèle:Sfn.
Ses funérailles nationales ont lieu le Modèle:Date- à Bruxelles, au milieu d'une assistance d'environ deux millions de personnes. Aux côtés de ses fils et de son gendre Umberto, on reconnaît Albert Lebrun, président de la République française, le prince de Galles (futur roi Modèle:Souverain- et duc de Windsor), le roi de Bulgarie Modèle:Souverain2, le prince Nicolas de Roumanie, le prince Axel de Danemark, le prince Charles de Suède, le prince Paul de Yougoslavie, le prince Cyrille de Bulgarie, le prince-consort Henri des Pays-Bas, le prince-consort Félix de Luxembourg, et d'autres membres du Gotha, mais aussi des milliers d'anciens combattants. Il est inhumé auprès de ses ancêtres dans la crypte royale de l'église Notre-Dame de LaekenModèle:Sfn.
Le Modèle:Date, Charles de Broqueville prononce un discours de politique internationale qu'il avait préparé avec Modèle:Albert Ier juste avant sa mort. Dans ce discours, il déclare que face à la menace du réarmement allemand, il faut choisir entre la guerre préventive ou la limitation généralisée des armements et qu'il vaut mieux négocier avec l'Allemagne, plutôt que de subir une nouvelle course aux armementsModèle:Sfn.
En Modèle:Date, la diplomatie et l'opinion belges sont scandalisées par les propos du militant d'extrême droite britannique Hutchison, qui prétend que le roi ne serait pas mort accidentellement mais aurait été assassiné en raison de son opposition à une éventuelle guerre contre l'Allemagne<ref name="Matin">« D'étranges « révélations » sur la mort du roi Modèle:Albert Ier », Le Matin, Modèle:Date, Modèle:P..</ref>.
Quant à la reine Élisabeth, elle est, selon les mots de son fils, « frappée à mort ». Elle se réfugie dans le bungalow de bois du parc de Laeken, ne reçoit aucune visite, ne se montre plus en public et abandonne le violon. Son fils Modèle:Souverain2 qui succède à son père forme avec la reine Astrid un couple très populaire. Cependant, un an et demi après la mort du roi Albert, la reine Astrid meurt dans un accident de voiture en Suisse. De Naples où elle séjournait depuis plusieurs mois, la reine Élisabeth revient immédiatement à Laeken. Léopold confie : Modèle:Citation.
Le roi alpiniste
Modèle:Albert Ier, d'un tempérament sportif, manifeste tout au long de sa vie une vive passion pour l'alpinisme. Dès son enfance, il lit déjà l'Alpine Journal que reçoit son père le prince Philippe de Belgique, comte de Flandre<ref name=":1">Modèle:Article.</ref>. C'est l'ingénieur Charles Lefébure qui lui fait découvrir ce sport d'endurance lors d'une conférence sur l'alpinisme en 1902<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Pour se familiariser avec cette discipline, Albert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} commence à effectuer de nombreuses randonnées en montagne dans les Dolomites. De 1905 à la Première Guerre mondiale, il se rend chaque été dans les massifs du Valais et des Dolomites et enchaîne les ascensions avec ses guides et Charles Lefébure. À l'occasion, il n'hésite pas, en compagnie de ses guides, à ouvrir de nouveaux itinéraires d'un niveau de difficulté élevé et dans la plus grande discrétion. La princesse Élisabeth et plus tard ses enfants l'accompagnent parfois. Après guerre, il s'oriente de 1919 à 1921 vers le massif du Mont-Blanc et puis retourne dans les Dolomites. À partir de 1924, il privilégie des ascensions sans le concours de guides. Dans les années 1930, il s'entraîne sur les nouveaux itinéraires d'escalade tracés sur les rochers belges, la plupart du temps avec son fils [[Léopold III (roi des Belges)|Léopold Modèle:III]] qu'il initie à la pratique de la varappe<ref name=":1" />. Le Modèle:Date, il inaugure le nouveau refuge du glacier du Tour, le [[Refuge Albert-Ier|refuge Albert-{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], offert par le Club alpin belge au Club alpin français. Modèle:Albert Ier a également laissé son nom au refuge Re Alberto dans les Dolomites, à l'aiguille Torre Re Alberto (Modèle:Unité) dans les Alpes centrales et à la pointe Albert (Modèle:Unité) dans le massif du Mont-Blanc<ref name=":0" />. Il était membre du Groupe de haute montagne (GHM)<ref>Modèle:Lien archive.</ref>.
Le roi a effectué quelque deux cents ascensions majeures, parmi lesquelles les plus notables sont<ref name=":1"/> :
- 1905 - Piz Bernina (chaîne de la Bernina) avec le guide suisse Albert Supersaxo<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>;
- 1906 - Cima Tosa (Dolomites) et Ortles (massif de l'Ortles) ;
- 1907 - Arête nord-est du Piz Caral (chaîne de la Bernina) avec son épouse Élisabeth et les guides Schocher et Supersaxo<ref name=":2" /> ;
- 1908 - Arête du Hörnli au Cervin, avec les guides Aloys et Benedikt Supersaxo ;
- 1909 - Antelao (Dolomites)<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref> ;
- 1913 - Arête belge au Hübschhorn (Alpes lépontines), avec Aloys et Benedikt Supersaxo, et Fletschhorn (Alpes valaisannes) ;
- 1920 - Traversée des Drus avec le guide Ravanel « le Rouge »<ref>Modèle:Lien web</ref> et aiguille du Grépon (massif du Mont-Blanc)<ref name=":0" /> ;
- 1921 - Aiguille des Grands Charmoz (massif du Mont-Blanc) ;
- 1926 - Campanile Basso (massif de Brenta)<ref name=":3" />;
- 1932 - Jungfrau (Alpes bernoises) ;
- 1933 - Torre Re Alberto (Alpes centrales), avec Aldo Bonacossa et Giusto Gervasutti, face sud-ouest du Croz dell'Altissimo avec Hans Steger<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et paroi nord du Catinaccio (Dolomites).
Le roi et les sciences
Dès son entrée à l'École royale militaire en 1891, le futur roi marque une prédilection pour les sciences. Au laboratoire de chimie, il se montre particulièrement assidu. C'est de cette époque que date son attachement pour les sciences, qu'il aime pour elles-mêmes, pour leur utilité pratique et parce qu'il voit en elles un instrument d'union entre les peuples. Il les considère comme un agent de pacification et s'attachera après la guerre à favoriser leur essorModèle:Sfn. En 1910, le roi assiste au congrès du Modèle:Ordinal anniversaire de la Société des ingénieurs et industriels présidé par Ernest Solvay, qu'il connaît personnellement, tandis qu'en 1917 il rend visite à Marie Curie qui séjourne à la frontière belge<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Modèle:Date, le roi prononce un discours dans les grands halls de Cockerill à Seraing, à l'occasion du cent-dixième anniversaire de l'usine. Le roi présente la science non seulement comme un levier pour l'industrie, mais comme un instrument du prestige de la nation. Il décrit la pauvreté des laboratoires belges et lance un appel à la générosité du secteur privé. Ce « discours de Seraing » donne l'impulsion nécessaire à la création d'une institution nouvelle, de droit privé, au service d’une science utile, sociale, pacifique et patriotique : le Fonds national de la recherche scientifique. L'idée du recours à des fonds privés pour soutenir la recherche revient à Émile Francqui, mais c'est grâce au discours royal que la philanthropie permet de collecter plus de cent millions de francs belges. En effet, dès le Modèle:Date-, au palais des Académies, le roi annonce la constitution du fonds, qui sera créé en 1928Modèle:Sfn.
Le roi s'intéresse à la concrétisation des projets conçus par le Fonds de la recherche scientifique en divers domaines. Des expéditions géographiques sont menées au Congo en 1932, année d'une visite royale dans la colonie. Le roi suit de près d'autres initiatives générées par le fonds dans les domaines de l'aérostatique, de la physique ou encore des travaux réalisés en zoologie, botanique ou géologieModèle:Sfn.
Sur le plan archéologique, des fouilles sont entreprises à Apamée en Syrie en 1930. Le roi et la reine s'y rendent trois ans plus tard, au printemps 1933, lors de leur dernier voyage en avion, qui leur permet de découvrir également le Liban et la Palestine. Non sans humour, le roi aimait répéter : Modèle:Citation
Animés par le désir de partager de nouveaux savoirs, les souverains reçoivent volontiers à Laeken Auguste Piccard, Albert Einstein et d'autres scientifiques. Dans l'esprit du roi, le public ne comprend pas assez que la science pure est la condition indispensable de la science appliquée et que le sort des nations qui négligent la science et les savants est marqué pour la décadenceModèle:Sfn.
Opinions politiques
Jacques Willequet, dans sa biographie Modèle:Albert Ier, roi des Belges, présente le roi comme un aristocrate cosmopolite, ne se sentant pas belge mais lié aux Belges par son serment. Selon lui, guidé par le principe de l'équilibre européen, le roi est favorable à une paix de statu quo ante bellum. Willequet avance aussi qu'Albert, guidé par son désir de mettre fin à la majorité absolue du Parti catholique, plaide pour la formation d'un cabinet d'union nationale et l'introduction du suffrage universelModèle:Sfn.
Marie-Rose Thielemans le décrit comme « un conservateur habile, sachant humer le vent, secret, ne laissant pas percer ses véritables sentiments » et « un homme d'État d'envergure, guidé de bonne foi par ce qu'il considère comme l'intérêt fondamental du pays : la neutralité et l'unité dans un climat social et linguistique apaisé »Modèle:Sfn. Elle le décrit aussi comme un pacifiste, voire un défaitisteModèle:Sfn et rappelle que lors de l'affaire Dreyfus, Albert, encore tout jeune, avait pris fait et cause pour le capitaine en envoyant à Jules Bosmans, son confident et ancien précepteur de son frère, une carte postale illustrée d'un portrait de Dreyfus portant la mention La vérité est en marche qu'il signe : « un Dreyfusard » en 1898Modèle:Sfn.
L'historien flamand Luc Schepens avance qu'en matière linguistique, la politique du roi Albert n'est pas claire mais guidée par l'idée de l'unité du paysModèle:Sfn.
Laurence Van Ypersele affirme que les idées du roi sont proches de celles des libérauxModèle:Sfn. Le roi n'estime pas la démocratie pour elle-même, mais il la considère comme une contrainte à laquelle il faut se plier. S'il exerce des pressions en faveur du suffrage universel, il ne le considère pas comme un bien en soi mais plutôt comme une nécessité pour la stabilité du paysModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Postérité et honneurs
Légende du Roi Chevalier
Dès le début de la Première Guerre mondiale, se développe une identification entre le peuple belge et son souverain, qui aboutit à une sorte de culte de la personnalité : dans la Belgique occupée, des pièces d'or à son effigie sont utilisées comme bijoux. Clemenceau, qui rencontre le roi sur le front près de Dunkerque le Modèle:Date-, est séduit par la compétence et le bon sens du souverain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après la guerre, des porcelaines, des cartes postales, des boîtes de biscuits à l’effigie du roi en uniforme sont produitesModèle:Sfn. D'après Patrick Roegiers, le roi se prête de son plein gré à l'édification de sa légende en posant pour les artistesModèle:Sfn. Pourtant, le roi n’aimait pas cette épithète de « Roi Chevalier ». En effet, tous ses contemporains s'accordent sur sa modestieModèle:Sfn. Par ailleurs, Patrick Roegiers précise qu'il était un cavalier médiocreModèle:Sfn.
Selon Laurence Van Ypersele, le mythe du roi Albert est né en Belgique dès les premiers jours d'Modèle:Date- : les journalistes et les écrivains belges le présentent alors comme l'incarnation de la Belgique, le chevalier de l'honneur, le défenseur du droit. Selon l'historienne, ce n'est qu'ensuite que la propagande française et surtout anglaise reprend le mythe tel quel et le diffuse internationalement. Laurence Van Ypersele a dispensé un cycle de conférences consacré à la création des mythes contemporains et des héros belges de la Première Guerre, en particulier du roi Modèle:Albert Ier, au Collège de BelgiqueModèle:Sfn. Quant à Jacques Willequet, il écrit : Modèle:Citation
Selon Marie-Rose Thielemans, en revanche, l'utilisation à des fins de propagande de l'image du roi débute au Royaume-Uni, qui entendait mobiliser sa population pour un motif noble et désintéressé tel que la défense d’un petit pays inoffensif injustement attaqué. Cela permettait surtout d’occulter les vrais enjeux pragmatiques de leur entrée en guerre : arrêter l’Allemagne qui menaçait l’Empire britannique par sa suprématie en Europe et par le développement de sa Kaiserliche MarineModèle:Sfn. C’est ainsi que le Daily Telegraph demanda à un romancier, Hall Caine, de réunir, avant la fin de l’année 1914, des textes à la gloire de la Belgique et de son roi dans un livre nommé King Albert's Book (publié en décembre), auquel collaborèrent de nombreuses personnalitésModèle:Sfn. C'est à la suite de cet ouvrage que l'expression « Roi Chevalier » se répanditModèle:Sfn. Vicente Blasco Ibáñez, pourtant antimonarchiste notoire va jusqu'à écrire : Modèle:Citation
Camille Saint-Saëns dresse ce portrait du souverain : Modèle:Citation
Selon Pierre Orts, plénipotentiaire et conseiller diplomatique et constitutionnel d'Modèle:Albert Ier de 1917 à 1919 (il l'a rencontré au cours d'une trentaine d'audiences à La Panne puis à Bruxelles), l'expression « Roi Chevalier » ne s'accorde pas du tout avec la personnalité d'Modèle:Albert Ier : « Le Roi-Chevalier ! Celui qui, le premier, en forme d’hommage, accola ce vocable au nom d’Modèle:Albert Ier se rendit coupable d’un véritable attentat à sa personnalité. Puisse la postérité ne point le retenir ; ce serait à désespérer de la vérité historique. Chevalier, le mot n’évoque-t-il pas un aimable mélange de panache, de folle bravoure, de soumission à des servitudes morales périmées, voire de frivolité ? Et il était tout le contraire de cela. Georges Rency, en insistant sur son « sérieux », a résumé en un mot la somme des dons que ce roi mit au service de la fonction royale : la conscience, le sentiment du devoir, la réflexion, la prudence, le sens des possibilités, la patience »<ref>Pierre Orts, Souvenir de ma carrière, écrit de 1938 à 1947, Archives Générales du Royaume (AGR : Papiers ORTS, pièce Modèle:N°, 211 pages et Modèle:XVI annexes).</ref>.
Sa mort tragique et inopinée va donner une vigueur nouvelle à la légende : des rues et des places sont nommées en son honneur et de nombreuses statues sont élevées, de préférence martiales représentant un roi casqué et à chevalModèle:Sfn. En 1934, un poème de Rodan publié par Le Courrier de l'Armée lui donne les qualificatifs suivants : Albert l'Inoubliable, Albert le Modeste, Albert le Charitable, Albert le Sage, Albert le Bon, le Roi Sublime, le Roi Martyr, le Roi Viril, Albert le Grand, Albert le Bien-AiméModèle:Sfn. Pierre Daye, dans Vie et mort d'Modèle:Albert Ier lui prête un comportement chevaleresque qui confine à la saintetéModèle:Sfn. La France aussi a connu une grande vague de sympathie envers Modèle:Albert Ier peu après sa mort : des statues furent érigées et de nombreuses voies reçurent son nom. À cette époque, la France craignait une dénonciation par la Belgique de l'accord militaire franco-belge de 1920Modèle:Sfn. Ainsi, en hommage à cette figure, la promotion 1933-1935 de l'École spéciale de Saint-Cyr porte son nom<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Nominations militaires honoraires
Nominations militaires honoraires britanniques<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
01-08-1915 | Colonel-in-Chief, 5th Princess Charlotte of Wales's Dragoon Guards |
04-07-1921 | Field Marshal |
1922 | Colonel-in-Chief, 5th Inniskilling Dragoon Guards |
Monuments et vitraux
[[Fichier:Albertine - 01.jpg|vignette|redresse=1.25|[[Statue équestre d'Albert Ier (Bruxelles)|Statue équestre d'Albert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] devant la Bibliothèque royale de Belgique au Mont des Arts à Bruxelles par Alfred Courtens (1951).]]
- 1910 : Monument à LL.MM. Albert et Elisabeth. La Commune d'Aywaille. Modèle:Date-, à Aywaille.
- 1920 : vitrail commémorant les victimes de la guerre de 1914-1918 représentant le roi et la reine Élisabeth priant dans l'église Notre-Dame du Sablon de Bruxelles par Gustave Ladon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- 1932 : vitrail représentant le roi Modèle:Albert Ier à cheval à Maissin.
- 1935 : Monument commémoratif à Modèle:Albert Ier de Belgique par Richard Aurili à Antibes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- 1936 :
- Monument au Roi Modèle:Albert Ier. Modèle:Date-, à Metz.
- Monument au roi Albert, par Ernest-Charles Diosi, à Saint-Quentin.
- Monument au Roi Modèle:Albert Ier, par Victor Demanet, situé devant l'église Saint-Martin à Arlon.
- Au Roi Albert, relief, par Edmond Falise, à Amay.
- 1938 :
- Monument au roi Modèle:Albert Ier, roi des Belges, par Armand Martial, à Paris.
- [[Monument au Roi Albert Ier|Monument au roi Modèle:Albert Ier]], par Karel Aubroeck (sculpteur) et Julien de Ridder, à Nieuport.
- Monument à Modèle:Albert Ier, roi des Belges, par Victor Demanet, à Vichy<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Statue du roi Modèle:Albert Ier, par Robert Busnel, à Sainte-Adresse (France)<ref>Commune de Sainte-Adresse (Seine-Maritime) - Statue du Roi Modèle:Albert Ier et hommage de la ville de Sainte-Adresse au gouvernement belge.</ref>
- 1939 :
- Statue monumentale du roi Modèle:Albert Ier, par Louis Dupont, à l'entrée du Canal Albert, à Liège.
- Monument à Modèle:Albert Ier, par Victor Demanet, avec René Schoentjes (architecte), à Kinshasa.
- Stèle Modèle:Albert Ier, par Schmidt-Hény, à Gryon.
- 1950 : Buste du roi Modèle:Albert Ier, par Gustave Jacob, sur le square La Cloque au Feu à Jemappes.
- 1951 : Statue équestre du roi Modèle:Albert Ier, par Alfred Courtens, au Mont des Arts, à Bruxelles.
- 1954 : Statue équestre du roi Modèle:Albert Ier, par Victor Demanet, à Namur.
- 1958 : Buste du roi Modèle:Albert Ier, à Gembloux.
- 1958 (?) : Monument au roi Modèle:Albert Ier, par Victor Demanet, à Uccle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- 1964 : Statue équestre du roi Modèle:Albert Ier, par Charles Leplae, à Liège.
- Mémorial Modèle:Albert Ier, relief par Albert Brichant, rue Modèle:Albert Ier, à La Louvière.
-
Épée d'honneur offerte par la ville de Paris.
-
Monument au roi Modèle:Albert Ier]] à Nieuport.
-
croix en pierre indiquant où la roi est mort et devant lequel a été créé un massif végétal et floral
Marche-les-Dames, le monument.
Toponymie
En Belgique, d'innombrables rues, avenues, boulevards, places, squares et lieux divers comme des parcs (Gand, Courtrai ou Bruges), la bibliothèque albertine à Bruxelles ou encore un canal rendent hommage au troisième roi des Belges. Parmi les nombreuses artères du pays, une avenue porte son nom à Maissin, village ardennais belge touché par la bataille des Frontières les 22 et Modèle:Date-.
La toponymie mémorielle est également très présente en France : une rue et un pont de Dunkerque portent son nom depuis le Modèle:Date<ref>Modèle:Pdf Rues de Dunkerque.</ref>. On peut emprunter une avenue Modèle:Albert Ier à Grenoble, au Havre, à Rueil-Malmaison, à Béziers, à Thionville, à Valenciennes, à La Rochelle et à Blois, ainsi qu'un boulevard à Bordeaux et à Nancy. On recense encore par exemple un square Modèle:Albert Ier à La Roche-sur-Yon, un [[Jardin Albert-Ier|jardin Albert-{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} à Nice]], une [[Place Albert-1er|place Albert-{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] et des stations de tram du même nom à Montpellier, ainsi qu'un monument au roi soldat à Metz. À Caen, l'avenue longeant l'ancienne caserne, refuge de l'armée belge en 1914, porte son nom, de même qu'une résidence pour seniors située dans la même artère<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En Europe et dans le monde entier (particulièrement dans les pays alliés lors de la Première Guerre mondiale), les lieux honorant la mémoire du roi Albert sont légion, sans qu'il soit possible de les énumérer.
Astronomie
(1290) Albertine est un astéroïde découvert peu de temps avant la mort du roi (le Modèle:Date) par l'astronome belge Eugène Joseph Delporte.
Filmographie
- Le Roi Soldat : documentaire de Modèle:Nombre réalisé par Auguste van Calster et produit par Jean Séfert<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Albert {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} roi des Belges : documentaire réalisé par William Magnin et Marcel Collet en 1952.
- Sur les pas du roi Albert et de la reine Élisabeth, mes grands-parents : ce documentaire de Modèle:Unité réalisé par Nicolas Delvaulx pour la RTBF en 2014 évoque la figure du roi Albert, en présence de sa petite-fille la princesse Marie-Esméralda de Belgique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Philatélie
Au cours de son règne et après sa mort, l'effigie du roi Albert apparaît sur plusieurs timbres-poste<ref>Chambre professionnelle belge des négociants en timbres-poste, Catalogue officiel de timbres-poste Belgique, Bruxelles, 1994.</ref>.
- 1912-1914 : effigie du roi Modèle:Albert Ier (type Pellens) : 15 valeurs.
- 1914-1915 : au profit de la Croix-Rouge : effigie du roi Modèle:Albert Ier (Mac Donald) : 6 valeurs.
- 1915-1919 : effigie du roi Modèle:Albert Ier : 7 valeurs.
- 1919-1920 : Roi casqué : 16 valeurs.
- 1922-1927 : nouvelle effigie du roi Modèle:Albert Ier : 25 valeurs.
- 1921-1925 : série dite « Petits Montenez » : 9 valeurs.
- 1929-1941 : type « Montenez » : 4 valeurs.
- 1931-1934 : type « Albert avec képi » : 10 valeurs.
- après 1934 : divers timbres commémoratifs.
Phaléristique
Grand maître de :
- Grand Crest Ordre de Leopold l’ordre de Léopold.
- BEL Kroonorde Grootkruis BAR l'ordre de la Couronne.
- BEL Order of Leopold II - Grand Cross BAR l'[[Ordre de Léopold II|ordre de Modèle:Léopold II]].
- BEL Royal Order of the Lion - Grand Cross BAR l'ordre royal du Lion.
- BEL Order of the African Star - Grand Cross BAR l'ordre de l'Étoile africaine.
Décoré de<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> : Modèle:Début de colonnes
- Ord.St.Michele-Giorgio Collier de l'ordre du Soleil Suprême (Nishan-i-Almar) d'Afghanistan (Modèle:Date-).
- ALB Order of Skanderbeg - Knight BAR Collier de l'ordre de Skanderbeg (Albanie, 1925).
- Modèle:Pays Scarabée vert de Tabelbala (Algérie).
- Fichier:Order of Albert the Bear.PNG Grand-croix de l'ordre d'Albert l'Ours (Anhalt).
- Order of the Golden Fleece ribbon bar Chevalier de l'ordre de la Toison d'or d'Autriche (1907).
- Fichier:Ord.S.Stef.Ungh. - GC.png Grand-croix de l'ordre de Saint-Étienne (Autriche, 1910).
- Fichier:House Order Fidelitas of Baden ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre de la Fidélité (Bade) (1907).
- Fichier:DE-BY Orden des Heiligen Hubertus BAR.svg Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert (Bavière) (1900).
- Médaille ou Croix de l'Yser (Belgium) - ribbon bar Médaille et Croix de l'Yser (Belgique, 1918).
- Commemorative Medal of the War 1914-1918 (Belgium) - ribbon bar Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 (Belgique) (1919).
- World War I Victory Medal ribbon Médaille de la Victoire (1922).
- Modèle:Pays Médaille commémorative du centenaire de l'indépendance nationale (1930).
- BOL Order of Condor of the Andes - Grand Cross BAR Grand-croix de l'ordre du Condor des Andes (Bolivie, 1925).
- Order of SS. Cyril and Methodius ribbon Grand-croix avec Collier de l'ordre des Saints-Cyrille-et-Méthode (Bulgarie, 1909).
- Ordre de Saint-Alexandre Grand-croix de l'ordre de Saint-Alexandre (Bulgarie).
- KHM Ordre Royal du Cambodge - Grand Croix BAR Grand-croix de l'ordre royal du Cambodge.
- CHL Order of Merit of Chile - Grand Cross BAR Grand-croix de l'ordre du Mérite du Chili (1911).
- Ribbon bar of the Chinese Order of the Double Dragon Modèle:1re Classe Modèle:1er degré de l'ordre du Double Dragon (Chine, Modèle:Date-).
- Modèle:Pays Grand cordon de l'ordre de l'Épi d'or (Modèle:Date-).
- Order of Boyacá - Extraordinary Grand Cross (Colombia) - ribbon bar Grand-croix extraordinaire de l'ordre de Boyacá (Colombie, 1919).
- Modèle:Pays Médaille d'Or commémorative du Centenaire de l'Indépendance (1921).
- Order of Carlos Manuel de Céspedes - Grand Cross (Cuba) - ribbon bar v. 1926 : Grand-croix de l'ordre du Mérite Carlos Manuel de Céspedes (Cuba)(Modèle:Date-).
- Fichier:Order of the Elephant Ribbon bar.svg Grand-croix de l'ordre de l'Éléphant (Danemark, Modèle:Date-).
- Order of Muhammad Ali (Egipt) - ribbon bar Collier de l'ordre de Muhammad Ali (Égypte, Modèle:Date-).
- National Order of Merit (Ecuador) - ribbon bar Grand-croix de l'ordre national du Mérite (Équateur, Modèle:Date-).
- Fichier:ESP Charles III Order GC.svg Grand-croix avec Collier de l'[[Ordre de Charles III d'Espagne|ordre de Modèle:Charles III d'Espagne]] (1906).
- EST Cross of Liberty Military Leadership Modèle:1er Modèle:1re de la Croix de la Liberté (Estonie, 1919).
- U.S. Army Distinguished Service Medal ribbon Army Distinguished Service Medal (États-Unis).
- ETH Order of Solomon BAR Grand-croix de l'ordre du Sceau de Salomon (Éthiopie).
- FIN Order of the White Rose Grand Cross BAR Commandeur avec collier de l'ordre de la Rose blanche (Finlande, 1919).
- Modèle:Déco GCLH de France.
- Fichier:Medaille militaire ribbon.svg médaille militaire (France).
- CroixdeGuerreFR-SilverPalm Croix de guerre 1914-1918 (France) avec palme.
- Fichier:Royal Order of Kamehameha I Grand Cross.gif Grand-croix de l'[[ordre royal de Kamehameha Ier|ordre royal de Modèle:Souverain-]] de Hawaï.
- Hohenzollern.Orden Croix d'honneur Modèle:1re de l'ordre royal de la Maison de Hohenzollern (1895).
- Fichier:Order of the Most Holy Annunciation BAR.svg Chevalier de l'Annonciade (Italie, Modèle:Date-).
- Cavaliere di Gran Croce OCI Kingdom BAR Grand-croix de l'ordre de la Couronne d'Italie (1910).
- Cavaliere di gran croce OMS BAR Chevalier grand-croix de l'ordre militaire de Savoie (Italie).
- Croce di guerra al merito BAR Croix du Mérite de guerre (Italie, Modèle:Date-).
- Valor militare gold medal - old style BAR Médaille du Volontaire de Guerre (Italie, Modèle:Date-).
- JPN Daikun'i kikkasho BAR décoré de l'ordre du Chrysanthème du Japon (Modèle:Date-).
- LVA Order of the Three Stars - Commander BAR Commandeur grand-croix avec collier de l'ordre des Trois Étoiles (Lettonie, (Modèle:Date-)).
- Lacplesis Military Order Ribbon Ire{{#if:| }} classe de l'ordre de Lāčplēsis (Lettonie, 1919).
- Humane Order of African Redemption (Liberia) - ribbon bar Grand cordon de l'ordre de la Rédemption africaine du Libéria (Modèle:Date-).
- LTU Order of the Cross of Vytis - Grand Cross BAR Grand-croix de l'ordre de la Croix de Vytis (Lituanie, 1919).
- Ordre du Lion d'Or de la Maison de Nassau ribbon Chevalier de l'ordre du Lion d'or de la Maison de Nassau (Grand-duché de Luxembourg).
- Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte Bailli Grand-croix d'honneur et de dévotion de l'ordre souverain de Malte (Modèle:Date-).
- MAR Order of the Ouissam Alaouite - Grand Cross (1913-1956) BAR Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite (Maroc).
- MAR Order of the Military - Modèle:4th Class BAR Grand cordon de l'ordre du Mérite militaire (Maroc).
- Fichier:MCO Order of Saint-Charles - Grand Cross BAR.svg Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (Monaco).
- Fichier:St Olavs Orden storkors stripe.svg Grand-croix avec Collier de l’ordre de Saint-Olaf (Norvège).
- OLD Order of Peter Frederick Louis ribbon Grand-croix de l'ordre du Mérite du duc Pierre-Frédéric-Louis (grand-duché d'Oldenbourg, Modèle:Date-).
- Modèle:Pays Croix médaille d'or de Modèle:1re de la Solidarité (Modèle:Date-).
- Fichier:NLD Order of the Dutch Lion - Grand Cross BAR.png Grand-croix de l'ordre du Lion néerlandais (Pays-Bas).
- PER Order of the Sun of Peru - Grand Cross BAR Grand-croix de l'ordre du Soleil (Pérou, Modèle:Date-).
- Order of the Lion and the Sun Ribbon Bar - Imperial Iran Grand-cordon de l'ordre du Lion et du Soleil (Perse).
- POL Order Zaslugi PRL kl1 BAR Chevalier de l'ordre de l'Aigle blanc (Pologne, Modèle:Date-).
- rahmenlos Grand-croix de l'ordre militaire de Virtuti Militari (Pologne, Modèle:Date-).
- PRT Order of Christ - Grand Cross BAR Grand-croix de l'ordre du Christ (Portugal, 1910).
- PRT Military Order of Aviz - Knight BAR Grand-croix de l'ordre de Saint-Benoit d'Aviz de Portugal (1910).
- Fichier:Order of the Black Eagle - Ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre de l'Aigle noir (Prusse) (Modèle:Date-).
- Fichier:Ord.Aquilarossa-GC.png Grand-croix de l'ordre de l'Aigle rouge (Prusse).
- OrderofCarolI.ribbon Collier de l'[[ordre de Carol Ier|ordre de Modèle:Souverain-]] (Roumanie, Modèle:Date-).
- Order of Michael the Brave ribbon Modèle:1re de l'ordre de Michel le Brave (Roumanie).
- Star of Romania Ribbon Grand-croix de l'ordre de l'Étoile de Roumanie
- Aeronautical Virtue Order (Romania) Chevalier commandant de l'ordre du Mérite aéronautique (Roumanie).
- Fichier:Order of the Garter UK ribbon.png Chevalier étranger de l'ordre de la Jarretière (Royaume-Uni, Modèle:Date-).
- Order of the Bath UK ribbon Grand-croix honoraire de l'ordre du Bain (Royaume-Uni).
- Order of St John (UK) ribbon -vector Bailli grand-croix du Très vénérable ordre de Saint-Jean (Royaume-Uni, Modèle:Date-).
- DistinguishedFlyingCrossUKRibbon Distinguished Flying Cross (Royaume-Uni).
- UK King Edward VII Coronation Medal ribbon [[Médaille du couronnement d'Édouard VII|Médaille du couronnement d'Modèle:Souverain-]] (Royaume-Uni, 1902).
- Fichier:St.AndrewOrder.png Chevalier de l'ordre de Saint-André (Russie).
- RUS Order św. Stanisława (baretka) Chevalier Modèle:1re de l'ordre de Saint-Stanislas (Russie).
- Fichier:RUS Order of St. Alexander Nevsky BAR.png Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski (Russie).
- Fichier:RUS Order św. Anny (baretka).svg Chevalier Modèle:1re de l'ordre de Sainte-Anne (Russie).
- RUS Order of Saint George Modèle:1st class ribbon 2000 Médaille de l'ordre impérial et militaire de Saint-Georges (Russie).
- Fichier:Order of the Rautenkrone ribbon.png Grand-croix de l'ordre de la Couronne de Rue (Saxe, 1910).
- Fichier:D-SAX Sachsen-Ernestinischer Hausorden BAR.svg Grand-croix de l'ordre de la Maison ernestine de Saxe (duché de Saxe-Cobourg et Gotha, Modèle:Date-).
- Order of the Cross of Takovo (Serbia) - ribbon bar Grand-croix de l'ordre de la Croix de Takovo de Serbie (Modèle:Date-).
- Order of the Karađorđe's Star with Swords rib Grand-croix avec épées de l'ordre de l'Étoile de Karageorge (Serbie, Modèle:Date-).
- Bravery Medal Milos Obilic, 1913 rib Médaille de la Bravoure Miloš Obilić (Serbie).
- Fichier:Order of the Seraphim - Ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre des Séraphins (Suède, (Modèle:Date-)).
- Order of the White Lion Grand-croix de l'ordre du Lion blanc (Tchécoslovaquie, 1923).
- Czechoslovak War Cross 1918 Ribbon Croix de guerre (1914-1918) (Tchécoslovaquie).
- Fichier:Order of the Osmanie lenta.png décoré Modèle:1re de l'ordre de l'Osmaniye (Turquie).
- OESSG Cavaliere di Collare BAR Grand-croix de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Vatican, Modèle:Date-).
- Ordine Supremo del Cristo Rib Collier de l'ordre du Christ (Vatican, Modèle:Date-).
- VEN Order of the Liberator Grand-croix avec Collier de l'ordre du Libérateur (Venezuela, Modèle:Date-).
Titulature et héraldique
- Modèle:Date- — Modèle:Date- : Son Altesse Royale le prince Albert, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg et Gotha.
- Modèle:Date- — Modèle:Date- : Son Altesse Royale le prince Albert de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg et Gotha.
- Modèle:Date- — Modèle:Date- : Sa Majesté le roi des Belges.
Modèle:Albert Ier porte à la naissance les titres de duc de Saxe et de prince de Saxe-Cobourg et Gotha. À partir du Modèle:Date, un arrêté royal lui octroie, ainsi qu'à l'ensemble de sa famille, le titre de « prince de Belgique »Modèle:Sfn et, après son accession au trône en 1909, il porte le titre roi des Belges. Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), il délaisse l'usage des titres duc de Saxe et prince de Saxe-Cobourg et Gotha, vu leur origine allemande. Toutefois ces titres sont encore présents sur certains actes officiels (actes de naissance et de décès, par exemple).
Ascendance
Notes et références
Notes
Références
- Jean Bartelous, Nos premiers ministres de Modèle:Léopold Ier à Modèle:Albert Ier, 1983.
- Marie-Esméralda de Belgique, Christophe Vachaudez, Albert et Élisabeth, 2014.
- Damien Bilteryst, Le prince Baudouin : Frère du Roi-chevalier, 2013.
- Damien Bilteryst, Philippe comte de Flandre : Frère de Modèle:Léopold II, 2014.
- Emmanuel Gérard, Nouvelle histoire de Belgique : La démocratie rêvée, bridée et bafouée (1918-1939), 2006.
- Georges Rency, Albert, Roi des Belges, 1938.
- Patrick Roegiers, La Spectaculaire Histoire des rois des Belges, 2007
- Marie-Rose Thielemans, Le roi Albert au travers de ses lettres inédites (1882-1916), 1982.
- Laurence Van Ypersele, Le roi Albert - Histoire d'un mythe, 2006.
- Jacques Willequet, Modèle:Albert Ier roi des Belges, 1979.
- Autres références
Annexes
Articles connexes
- Roi des Belges
- Liste des chefs de l'État belge
- Arbre généalogique de la famille royale belge
- Famille royale belge
- Monarchie belge
- Prestation de serment des rois des Belges
- Forces armées belges : Liste de généraux et chefs d'État-Major de La Défense
- Général Armand De Ceuninck, ministre de la Guerre 1917-1918
- Général Antonin de Selliers de Moranville, chef d'état-major de l'armée belge en 1914
Bibliographie
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Liens externes
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- Modèle:Albert Ier, la mort d’un roi
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