Honoré d'Estienne d'Orves

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Modèle:Homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire

Honoré d’Estienne d’Orves Modèle:API-fr, né le Modèle:Date de naissance à Verrières-le-Buisson et mort le Modèle:Date de décès au Mont-Valérien (Suresnes), est un officier de marine français, héros de la Seconde Guerre mondiale, martyr de la Résistance, mort pour la France<ref>Modèle:Lien web</ref>, Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 30 octobre 1944.

Le réseau de renseignement de la France libre, qu'il a organisé avec Jan Doornik, Maurice Barlier et d'autres, s'appelait Nemrod<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Biographie

Origines familiales et formation

Fichier:Blason Prunieres.svg
Armoiries de la famille d'Estienne d'Orves.

Honoré d’Estienne d’Orves naît à Verrières-le-Buisson, fief de sa famille maternelle, les Vilmorin (il était le cousin germain de Louise de Vilmorin). Sa famille paternelle (son père est Marc d'Estienne d'Orves), de vieille souche provençale est royaliste légitimiste ; c'est une branche de la famille d'Estienne de Saint-Jean. Il descend du général vendéen Charles d'Autichamp, et à la maison, le drapeau blanc est de rigueurModèle:Refnec, (comme chez les Hauteclocque d’ailleurs).

Il entre, en 1910, au lycée Saint-Louis-de-Gonzague<ref>Honoré d'Estienne d'Orves, pionnier de la Résistance : papiers, carnets et lettres, France-Empire, 1985, 284Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>, puis rejoint Louis-le-Grand en 1919 (il étudie aussi au lycée privé Sainte-Geneviève) pour préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique, qu'il intègre en 1921<ref>Honoré d'Estienne d'Orves, pionnier de la Résistance : papiers, carnets et lettres, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Lycéen proche de l'Action française<ref name="forcade"/>, il s'éloigne de la politique en entrant à Polytechnique<ref>Michèle et Jean-Paul Cointet, Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, Paris, Tallandier, 2000, Modèle:P..</ref>.

Durant ses études à Polytechnique, lui et son ami Pierre Henri Bertrand de Saussine du Pont de Gault courtisent Louise de Vilmorin, rescapée de la tuberculose osseuse. Elle leur préférera un temps Antoine de Saint-Exupéry. Parallèlement, il participe au groupement confessionnel catholique des Équipes sociales de Robert Garric<ref name="forcade">Olivier Forcade, « Les milieux militaires et l'Action française de 1898 à 1940 », dans Michel Leymarie, Jacques Prévotat (éd.), L'Action française : culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, 2008, 434Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Marin

Sorti de l'École polytechnique en 1923<ref name="cdm-heo">Modèle:Lien web</ref>, Honoré d'Estienne d'Orves s'engage dans la Marine nationale, élève officier à l'École navale. Il participe à la campagne d'application à bord du croiseur école Jeanne d'Arc.

En 1929, il épouse Éliane de Lorgeril, descendante de Louis de Lorgeril, maire de Rennes, avec qui il aura cinq enfants<ref>Le prénom de leur père, Honoré, a été ajouté au patronyme familial, Estienne d'Orves, qui devient Honoré d'Estienne d'Orves.</ref> :

  1. Marguerite Honoré d'Estienne d'Orves ;
  2. Monique Honoré d'Estienne d'Orves ;
  3. Rose Honoré d'Estienne d'Orves ;
  4. Marc Honoré d'Estienne d'Orves (1937-2016), comte d'Estienne d'Orves, capitaine de corvette honoraire ;
  5. Philippe Honoré d'Estienne d'Orves, comte d'Estienne d'Orves.

Il est promu Lieutenant de vaisseau en 1930. En Modèle:Date- il est embarqué à bord du croiseur lourd Duquesne, comme aide de camp de l'amiral Godfroy<ref name="cdm-heo"/>, commandant la Force X. Cette escadre se trouvant internée à Alexandrie lors de l'opération Catapult le Modèle:Nobr, d'Estienne d'Orves ne se satisfait pas de l'inaction à laquelle il est contraint.

La volonté de continuer le combat

En Modèle:Date-, avec plusieurs de ses camarades, il tente de rejoindre le général Legentilhomme, commandant supérieur des troupes de la Côte française des Somalis, qui a annoncé son intention de refuser l'armistice<ref name="cdm-heo"/>. La colonie s'étant finalement ralliée au gouvernement de Vichy en évinçant le général Legentilhomme, d'Estienne d'Orves décide, en Modèle:Date-, de rejoindre l'Angleterre<ref name="cdm-heo"/>.

Il parvient à Londres à la fin de septembre après un long périple autour de l'Afrique, il prend le nom de « Chateauvieux »<ref>Modèle:Lien web</ref> et se présente au quartier-général du général de Gaulle. Il est affecté au Modèle:2e des Forces navales françaises libres<ref name="cdm-heo"/>.

Mission en France

Fichier:Appel Honore d Estienne d Orves.jpg
Plaque commémorative du premier appel entre la France libre et la France occupée en décembre 1940.

Le Modèle:Date-, il est envoyé en mission en France : il traverse la Manche à bord d'un petit chalutier, accompagné du quartier-maître radiotélégraphiste « Georges Marty » (un Alsacien dont le vrai nom est Alfred Gaessler<ref name="cdm-heo"/>). Ils débarquent à Plogoff (Pors Loubous). Installé à Nantes dans le quartier de Chantenay<ref name="cdm-heo"/>, il organise un réseau de renseignement en France, le réseau Nemrod<ref name="cdm-heo"/>. Il établit la première liaison radio entre la France occupée et Londres. Du 6 au Modèle:Date-, il est à Paris, où il séjourne entre autres chez Max André, une connaissance d'avant-guerre, qui accepte, à sa demande, de monter un réseau de renseignement dans la capitale.

Arrestation

À son retour à Nantes, il est trahi par Alfred Gaessler<ref name="cdm-heo"/> qui est en réalité un agent du contre-espionnage allemand<ref>Oscar Reile, L'Abwehr – Le contre espionnage allemand en France de 1935 à 1945, Paris, France-Empire, 1970.</ref>. Il est arrêté le Modèle:Date-<ref name="cdm-heo"/>, ainsi que les époux Clément, chez qui il se trouvait, et, par la suite, les vingt-trois autres membres du réseau. Les accusés sont transférés à Berlin puis à Paris où, le Modèle:Date-, la cour martiale allemande condamne Estienne d'Orves à mort ainsi que huit de ses camarades<ref name="cdm-heo"/> qui sont transférés à Fresnes.

Les condamnés ne sont pas immédiatement exécutés. Ce sursis peut s'expliquer par la volonté du général von Stülpnagel, commandant des forces d'occupation en France, de garder des otages pour une occasion spectaculaire<ref name="cdm-heo"/>. Il est aussi possible qu'il ait été tenu compte de la forte émotion provoquée par la condamnation d'un officier de marine, au point de susciter l'intervention du gouvernement de Vichy auprès des autorités allemandes<ref name="cdm-heo"/>. L'amiral Darlan, vice-président du Conseil, intervient, le Modèle:Date-, dans le cadre de ses tractations avec les Allemands concernant les Protocoles de Paris<ref name="ferro-pétain-318-319">Marc Ferro, Pétain, Modèle:Éd. Fayard, Paris, 1987, 789Modèle:Nb p. Modèle:ISBN ; rééd. Hachette littérature, coll. « Pluriel », Paris, 2009, 789Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, pour demander la grâce d'Estienne d'Orves à l'amiral Canaris, en proposant en échange la fourniture de renseignements provenant du centre d'écoutes secret des Oudaïas (Rabat), afin que les Allemands soient informés sur les mouvements de la Marine britannique<ref name="ferro-pétain-318-319"/> et le Modèle:Date- des militaires français, proches de la Résistance, sont arrêtés, dont André Beaufre, semble-t-il (selon Loustaunau-Lacau<ref name="ferro-pétain-318-319"/>) sur instructions de Darlan<ref name="ferro-pétain-318-319"/>.

Exécution

Fichier:Avis-execution-destienne-dorves.jpg
Affiche bilingue allemand-français annonçant l'exécution d'Estienne d'Orves et de ses compagnons par l'occupant.

Le Modèle:Date-, c'est l'entrée en guerre de l'URSS et, le Modèle:Date-, le résistant communiste Pierre Georges Modèle:Incise assassine de deux balles dans le dos l'aspirant d'intendance de la Kriegsmarine Alfons Moser au métro Barbès<ref>Marc Ferro, Pétain, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>,<ref name="cdm-heo"/>. Le lendemain, les Allemands promulguent une ordonnance transformant les prisonniers français en otages<ref name="cdm-heo"/> et le général von Stülpnagel profite de l'occasion pour faire un exemple<ref name="cdm-heo"/>. En représailles, cent otages sont exécutés dont Estienne d’Orves le Modèle:Date- au Mont-Valérien, en compagnie de Maurice Barlier, sous-lieutenant FFL, et de Jan Doornik, officier hollandais<ref name="cdm-heo"/>.

Estienne d’Orves a laissé un journal où il exalte sa foi patriotique et sa ferveur religieuse, ainsi que des lettres émouvantes à sa famille.

Ses enfants sont recueillis par des camarades de l'École polytechnique, dont Jean Freysselinard, gendre du président Albert Lebrun, installé à Vizille (Isère)<ref>Information obtenue par Éric Freysselinard de la fille d'Honoré d'Estienne d'Orves.</ref>.

Décorations

Hommages posthumes et mémoire

Fichier:Sépulture Honoré d'Estienne d'Orves à Verrières-le-Buisson (Essonne).jpg
Sépulture d'Honoré d'Estienne d'Orves, au cimetière de Verrières-le-Buisson (Essonne).
Fichier:Plaque Honoré d'Estienne d'Orves Suresnes 3.jpg
Plaque à Suresnes (ville où il a été assassiné), rue Honoré-d'Estienne-d'Orves.

Publication

  • Carnets de voyage, Paris, éditions Flammarion, coll. « Arthaud - L’Esprit voyageur », 2013 Modèle:ISBN.

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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