Michel Fugain

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox biographie2 Michel Fugain, né le Modèle:Date de naissance à Grenoble dans le département de l'Isère, est un chanteur et compositeur français.

Fils du médecin et résistant Pierre Fugain, il grandit dans la campagne iséroise avant de faire ses études au lycée Champollion de Grenoble. Passionné par le cinéma de la Nouvelle Vague, il abandonne ses études de médecine pour devenir cinéaste à Paris. À partir de 1963, il devient assistant réalisateur de Jean-Michel Barjol, Guy Blanc, Yves Robert ou encore Jean Delannoy, puis suit des cours d’art dramatique auprès d’Yves Furet. Il rencontre à cette occasion Michel Sardou, pour qui il compose ses premières chansons.

En 1965, Michel Fugain signe un contrat d’édition chez Barclay et écrit des mélodies pour Hugues Aufray et Dalida. Il sort ensuite Je n’aurai pas le temps sur des paroles de Pierre Delanoë pour la maison de disques Festival et rencontre ainsi son premier succès en 1967. Il n’abandonne pas pour autant le milieu audiovisuel puisqu’il réalise, avec Pierre Sisser, une comédie musicale pour la télévision intitulée Un enfant dans la ville en 1971.

Au début des années 1970, alors que le mouvement hippie se développe dans le pays, marquant la fin de l'époque yéyé, Michel Fugain crée, en 1971, le Big Bazar, une troupe de chanteurs et de danseurs habillés de vêtements amples et colorés et animés de l'esprit hippie et communautaire post-soixante-huitard. Pendant cinq ans, il enchaîne les succès avec Une belle histoire, Attention mesdames et messieurs, Fais comme l’oiseau, Chante… Comme si tu devais mourir demain, La Fête, Bravo Monsieur le monde, Les Acadiens, Le Printemps, et remplit plusieurs fois la salle de l’Olympia. En 1974, il concrétise son projet de comédie musicale au cinéma avec Un jour, la fête. Après l’aventure du Big Bazar, Fugain continue de se produire avec une compagnie, notamment en 1977 à l’occasion d’un grand spectacle donné au Havre pour lequel est créée la chanson militante Le Chiffon rouge. Il poursuit sa carrière en saltimbanque, jusqu’à devenir pédagogue avec la fondation de son atelier pour artistes aux studios de la Victorine en 1979.

Les décennies suivantes s’annoncent plus compliquées sur le plan tant professionnel que personnel. Déçu par son émission télévisée Les Fugues à Fugain sur TF1, il parvient néanmoins à sortir des albums solo et des Modèle:Langue comme Modèle:Langue en 1986, Chaque jour de plus en 1989 et Forteresse en 1992 qui lui assurent une audience médiatique et scénique. Il entame ensuite de nombreuses collaborations musicales, notamment avec la chanteuse belge Maurane, mais la mort de sa fille Laurette en 2002 met un coup d’arrêt à sa carrière.

Le producteur Jean-Claude Camus le convainc malgré tout de se lancer dans de nouveaux projets musicaux, comme le spectacle Attention mesdames et messieurs… mis en scène par Roger Louret aux Folies Bergère en 2005 et 2006. Il rend également hommage à ses confrères artistes en mettant en musique leurs textes dans l’album Bravo et merci ! en 2007. Même s’il annonce arrêter les enregistrements en studio, il ne renonce pas pour autant à la scène avec son Projet Pluribus en 2013 et sa Causerie musicale en 2017.

Chanteur populaire de variétés, flirtant parfois avec le jazz et la bossa nova, il n’hésite pas à exprimer ses convictions humanistes et libertaires à travers ses chansons. Promu commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2009, il a vendu environ Modèle:Nombre de disques en plus de cinquante ans de carrière.

Modèle:Sommaire

Biographie

Jeunesse et études (1942-1962)

Michel Fugain est né le Modèle:Date- à Grenoble, dans l’Isère<ref name="p. 9" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Son père, Pierre, originaire de La Rochette en Savoie, est résistant et militant communiste pendant la Seconde Guerre mondiale<ref name="p. 9" group="A"/>,<ref name="p. 22" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ses activités l’amènent à être emprisonné au fort Barraux, près de Pontcharra. Comme il est étudiant en médecine, ses geôliers décident de le nommer responsable de l’infirmerie. Lors d’une visite de sa femme, Marie-Louise, aux origines italiennes, ils conçoivent leur fils en prison. Sa naissance permet à Pierre Fugain d’obtenir une permission. Il profite de cette liberté conditionnelle pour s’évader<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Leur fille Claude naît plus tard en 1945<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La famille Fugain s'installe ensuite en 1947 à Voreppe, village de campagne où le père travaille comme médecin et poursuit son militantisme<ref name="p. 22" group="A"/>. Modèle:Citation, déclare Michel Fugain. Modèle:Citation Les enfants sont aussi au contact d’un milieu artistique et culturel, leur père côtoyant Pablo Picasso et son fils Paulo à Vallauris pendant leurs vacances d’été sur la Côte d'Azur<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>.

Le jeune Michel fait sa maternelle et son école primaire jusqu’au CM1 à Voreppe<ref name="p. 22" group="A"/>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Il passe le reste de sa scolarité au lycée Champollion de Grenoble, où il obtient son baccalauréat en 1962 après avoir redoublé sa dernière année<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Michel Fugain préfère fréquenter des filles, regarder James Dean au cinéma, danser le Modèle:Langue dans des clubs de jazz et écouter de la musique, notamment la bande originale du film Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle composée par Miles Davis<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation, se souvient-il<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Néanmoins, lui et sa sœur préparent leur entrée en faculté de médecine, dans la droite ligne de leur père<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Interview</ref>. Claude deviendra phoniatre et ORL à partir de 1971<ref>Modèle:Article.</ref>. Michel arrête ses études pour se lancer dans une carrière de cinéaste<ref name="p.79" group="A">Modèle:Harvsp</ref>.

Du cinéma à la musique (1962-1966)

Fichier:Identite-MichelFugain-1966-Sacem.jpg
Michel Fugain en 1966. Photo d'identité (Sacem).

Cette décision survient au moment de sa rencontre avec Jean-Michel Barjol, président du ciné-club de Grenoble<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ce dernier lui fait d’abord découvrir et aimer le cinéma de la Nouvelle Vague et les Cahiers du cinéma<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Puis, au cours de l’été 1962, Michel Fugain participe en tant qu’acteur au premier court métrage réalisé en Provence par son ami Jean-Michel : Blues pour un cowboy qui a mal au ventre<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="p.54" group="E">Modèle:Harvsp</ref>. L’année suivante, il devient assistant réalisateur pour son deuxième film Nadia tourné entre Antibes et Nice<ref name="p.79" group="A"/>,<ref name="p.54" group="E"/>. En Modèle:Date-, il souhaite définitivement travailler dans le cinéma et part tenter sa chance à Paris<ref name="p.174" group="B">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Interview</ref>. Il emménage chez un ami médecin de son père vivant près du quartier de Saint-Germain-des-Près, dans le sixième arrondissement<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Deux mois plus tard, Michel est recruté par Guy Blanc pour être stagiaire sur un documentaire traitant de la Bataille du Chemin des Dames<ref name="p.83" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Entre-temps, il retourne dans sa ville natale et rejoint Jean-Michel Barjol pour le tournage du film Au temps des châtaignes, un documentaire sur les paysans de l’Ardèche<ref name="p.83" group="A"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, en Modèle:Date-, Michel Fugain apprend qu’il doit effectuer son service militaire en Allemagne : en effet, depuis qu’il a arrêté ses études de médecine, il ne bénéficie plus d’aucun sursis<ref name="p.88" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Profondément antimilitariste, il réussit, grâce à des confrères de son père, à se faire passer pour malade et passe seulement douze jours à l’hôpital militaire de Grenoble<ref name="p.88" group="A"/>,<ref>Modèle:Interview</ref>. De retour à Paris, il remplace Xavier Gélin au poste de second assistant du réalisateur Yves Robert pour son film Les Copains en Modèle:Date-<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="AFP">Modèle:Article.</ref>. Même s’il a pris plaisir à côtoyer les comédiens Philippe Noiret, Pierre Mondy et Claude Rich sur le plateau de tournage, cette expérience comme technicien reste plutôt frustrante : Modèle:Citation Il travaille une dernière fois comme second assistant réalisateur dans le cadre d’un sketch réalisé par Jean Delannoy pour Le Lit à deux places<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>.

Un homme de face portant un complet noir et tenant un micro dans sa main droite.
Alors qu'il se destine à une carrière dans le cinéma, Michel Fugain se lance dans la musique en composant les premières chansons de son ami Michel Sardou (ci-dessus, en 1998).

À la fin de l’année 1964, sa petite amie de l’époque lui suggère alors de s’inscrire aux cours d’art dramatique dispensés par Yves Furet, rue Paul-Valéry, pour faire de nouvelles connaissances<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="AFP"/>. Là-bas, Michel Fugain se lie rapidement d’amitié avec trois aspirants comédiens : Patrice Laffont, Michel Sardou et Patrick Villechaize<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. En 1965, les deux Michel participent notamment comme figurants avec Patrick Dewaere au film historique Paris brûle-t-il ? de René Clément dans une scène reconstituant la fusillade de la cascade du bois de Boulogne<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Mais Michel Sardou explique à ses amis qu’il voudrait devenir chanteur et envisage même de passer une audition chez Barclay<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Chacun se lance dans l’écriture, imaginant ainsi des textes intitulés Le Madras, Je n’ai jamais su dire, Les Arlequins et Il pleut sur ma vie, tandis que Michel Fugain est chargé de les mettre en musique : Modèle:Citation À la fin de l’année 1965, Michel Sardou enregistre ces quatre chansons pour son premier 45 tours et commence sa carrière de chanteur<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Interview</ref>. De son côté, Michel Fugain signe un contrat d’édition chez Barclay et rencontre Pierre Delanoë par l’entremise de l’éditrice Rolande Bismuth<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Le parolier écoute deux nouvelles mélodies de Fugain et écrit sur celles-ci les chansons Dam di dam et La Princesse et le troubadour pour l’album Horizon d’Hugues Aufray sorti en 1966<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Toujours avec la complicité de Patrice Laffont et Patrick Villechaize, chez qui il habite temporairement, Michel Fugain continue de composer des mélodies pour les disques Barclay<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Il signe notamment celles de Jolie ou pas jolie pour Hervé Vilard, Si j’écrivais le livre pour Frank Alamo et Entrez sans frapper pour Dalida<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="p.174" group="B"/>. La musique devient finalement sa nouvelle occupation, jusqu’à ce qu’elle se concrétise définitivement.

Un premier album et une comédie musicale (1966-1971)

Michel Fugain est dorénavant engagé chez Barclay comme compositeur avec une équipe constituée de Georges Blaness, Michel Jourdan et Jean Schmitt<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ensemble, ils proposent une chanson intitulée Je ne peux rien promettre pour le prochain album de Marie Laforêt<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Le directeur artistique de cette dernière, Roger Marouani, repère Michel Fugain et lui demande s’il souhaiterait enregistrer son propre disque<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Interview</ref>. Ce dernier accepte et sort son premier 45 tours en Modèle:Date- pour la maison de disques Festival<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="p.174" group="B"/>. Parmi les quatre morceaux, arrangés par Jean Bouchéty, seul Un pas devant l’autre passe à la radio au cours de l’été<ref name="p.136" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Mais Roger Marouani incite Fugain à enregistrer un deuxième 45 tours en octobre à Londres avec le guitariste Big Jim Sullivan<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. En Modèle:Date-, la chanson Prends ta guitare, chante avec moi remporte un succès dans le classement musical d’Europe no 1<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="p.174" group="B"/>. Michel Fugain rassemble alors plusieurs musiciens, choisit Jacques Marouani comme imprésario et effectue ses premiers galas<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Il est à l’affiche de l’Olympia en première partie d’Eddy Mitchell et Nino Ferrer le Modèle:Date- puis, le lendemain, il fait sa première télévision sur l’ORTF pour l’émission Têtes de bois et tendres années<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Au mois de mai, il retourne à Londres pour enregistrer un nouveau 45 tours dont le titre-phare, intitulé Je n’aurai pas le temps, a été écrit par Pierre Delanoë<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="D">Modèle:Harvsp</ref>. Sortie en Modèle:Date-, la chanson remporte la médaille d’or du Palmarès des chansons de Guy Lux en octobre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Je n’aurai pas le temps clotûre le premier album de Michel Fugain et est même reprise en anglais sous le titre Modèle:Langue par John Rowles<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Par ailleurs, à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver organisés à Grenoble en Modèle:Date-, il compose l’hymne officiel Sous un seul flambeau interprété par Christine Bare<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="p.174" group="B"/>. Michel Fugain commence à avoir conscience de sa notoriété naissante et décide de garder son autonomie. Il fonde les éditions Le Minautore avec Rolande Bismuth et signe en Modèle:Date- dans une nouvelle maison de disques : Modèle:Langue<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Il entame ensuite une tournée avec Joe Dassin et Georgette Lemaire pendant l’été 1968 et enchaîne avec des galas en vedette anglaise de Salvatore Adamo en Modèle:Date-<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. L’année suivante, Michel Fugain sort son deuxième album avec les Modèle:Langue Soleil et On laisse tous un jour, écrit par Hugues Aufray et Vline Buggy<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>.

Il décide à cette période de se lancer dans un projet original intitulé Un enfant dans la ville. Inspiré par le film Le Feu follet de Louis Malle, cet album raconte Modèle:Citation Les chansons écrites par Pierre Delanoë sont enregistrées en 1970 avec Georges et Michel Costa, Nicole Croisille, Esther Galil et Mary Roos, une interprète d’origine allemande<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Michel Fugain effectue une tournée promotionnelle en Europe et en Amérique latine<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Au printemps 1970, il se produit notamment dans un festival à Rio de Janeiro, au Brésil, et y découvre la batucada et la samba<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. De retour en France, il rencontre le réalisateur Pierre Sisser et se lance avec lui dans une adaptation de l’album en comédie musicale pour la télévision<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Le tournage a lieu au printemps 1971 avec Michel Fugain et Mary Roos<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Le programme, également intitulé Un enfant dans la ville, est diffusé le Modèle:Date- sur la deuxième chaîne de l’ORTF<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans le même temps, Mary Roos invite Michel Fugain à participer à son émission télévisée en Allemagne pour chanter deux titres extraits de l’album. Le Français découvre avec intérêt sur le plateau un groupe d’une dizaine de chanteurs appelé Les Humphries Singers. L’idée de constituer sa propre troupe musicale commence alors se faire jour dans son esprit<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>.

L’aventure du Big Bazar (1971-1976)

La formation

Dès le mois de Modèle:Date-, il décide de faire passer des auditions à Bobino pour un projet de spectacle<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Cinquante-deux personnes sont retenues pour participer aux répétitions en Modèle:Date-<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Celles-ci sont organisées au quatrième étage de l’Olympia, laissé libre par son directeur Bruno Coquatrix<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Une autre sélection est à nouveau effectuée par un certain Amadéo, un danseur ayant déjà participé à des productions scéniques comme Modèle:Langue<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation, explique Michel Fugain<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Seulement sept personnes sont sélectionnées : Martine Chevallier, Gérard Kaplan, Maurice Latino, Christiane Mouron, Carine Reggiani et notamment Stéphanie Coquinos, dont s’est épris Michel Fugain<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Pierre Fuger, ancien danseur de l’opéra de Paris, remplace Amadéo pour faire répéter l’équipe, qui s’agrandit progressivement de Roland Gibelli, Johnny Monteilhet, Jérôme Nobécourt et Valentine Saint-Jean<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Toujours épaulé par Pierre Delanoë pour l’écriture des textes, Michel Fugain compose les mélodies. Leur collaboration débouche sur la création de deux morceaux : Allez, bouge-toi et Une belle histoire<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Toutefois, le groupe n’a toujours pas de nom : Modèle:Citation La troupe se fait alors connaître sous le nom de « Michel Fugain et le Big Bazar »<ref>Modèle:Interview</ref>. Elle gagne rapidement un public en intervenant dans les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier et Guy Lux<ref>Modèle:Extrait vidéo</ref>,<ref>Modèle:Extrait vidéo</ref>. Pendant que Michel Fugain passe ses vacances d’été en Corse avec ses amis et sa compagne Stéphanie, Une belle histoire remporte un véritable succès au hit-parade français et se vend à un million d’exemplaires<ref name="p.491" group="B">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="France 2">Modèle:Interview</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. En hiver, la troupe prépare la sortie de son premier album<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Trois paroliers sont mis à contribution : Pierre Delanoë, Vline Buggy et Maurice Vidalin<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ils signent respectivement Attention mesdames et messieurs, Les Gens irremplaçables et Les Cerises de monsieur Clément. Michel Fugain, quant à lui, se remémore une chanson entendue lors de son voyage au Brésil : Modèle:Langue interprétée par Antônio Carlos et Jocáfi et créée par Maria Creuza. Il soumet la mélodie à Delanoë qui l’adapte en français sous le titre Fais comme l’oiseau<ref name="p.243" group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="B">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Le Monde">Modèle:Article.</ref>. Le premier album du Big Bazar devient un succès.

Le succès

En 1973, Maurice Latino et Martine Chevalier quittent la troupe et sont remplacés par les sœurs Dominique et Véronique Mucret. Christian Dorfer et Cordélia Piccoli se joignent également aux nouveaux arrivants<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Une tournée avec chanteurs, danseurs, orchestre et techniciens est organisée sur le principe de l’égalité salariale<ref>Modèle:Interview</ref>. Mais les hiérarchies restent parfois difficiles à effacer, comme le fait remarquer Michel Fugain : Modèle:Citation Néanmoins, les quatorze membres du Big Bazar parviennent ensemble à mettre en place leur premier spectacle intitulé Le Petit Homme. Modèle:Citation, déclare Fugain<ref name="p.254" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Au Palais d’Hiver de Lyon, le Big Bazar reçoit un accueil triomphal<ref name="p.254" group="A"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Bruno Coquatrix lui propose un Olympia pour Modèle:Date-, mais Fugain préfère attendre et compose deux nouvelles chansons : Chante… Comme si tu devais mourir demain et Tout va changer<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Elles sont intégrées au nouvel album de la troupe avec La Fête, Le Roi d’Argot, Bravo Monsieur le monde et Jusqu’à demain peut-être. Certaines chansons, comme Les Gentils, les méchants, font partie de la bande originale du film Je sais rien, mais je dirai tout de Pierre Richard<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À la même période, Michel Fugain fonde une famille au Moulin de Lavagot, à Lévis-Saint-Nom dans les Yvelines, avec son épouse et sa fille Marie née le Modèle:Date-<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Six personnes sur scène portant des costumes de spectacle.
Pendant cinq ans, Michel Fugain rencontre un important succès avec sa troupe du Big Bazar (ci-dessus, en 1974).

Mais le travail ne s’arrête pas pour autant puisque le Big Bazar commence sa première date à l’Olympia : Modèle:Citation, déclare Michel Fugain aux journalistes venus filmer les répétitions de la troupe<ref>Modèle:Interview</ref>. Celle-ci se produit du Modèle:Date- au Modèle:Date- avant de partir en tournée au Québec<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ces représentations donnent lieu à la publication de deux enregistrements en public. Michel Fugain intervient également dans l’adaptation sonore d’un conte pour enfants d’Andersen : Les Cygnes sauvages<ref>Modèle:Livret album.</ref>. Il collabore ensuite à nouveau avec Pierre Sisser pour la bande originale de son film Force 8, et tous deux envisagent cette fois de réaliser une comédie musicale pour le cinéma : Modèle:Citation, raconte Fugain<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce dernier propose le titre HLM à la société de production UGC, mais ses responsables préfèrent quelque chose de plus joyeux associé à l’image festive du Big Bazar<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Le titre Un jour, la fête est finalement retenu<ref name="Unifrance">Modèle:Lien web.</ref>. Les membres du Big Bazar font partie de la distribution avec les comédiens Nathalie Baye et Charles Gérard. Après le tournage effectué en Modèle:Date-, le film sort en salles avec son album éponyme le Modèle:Date-, mais il essuie un échec commercial<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Unifrance"/>. Cependant, Michel Fugain n’hésite pas à poursuivre le débat sur la thématique du film, à savoir la question de la fête dans des villes où les populations se retrouvent entassées dans des barres d’immeubles. En Modèle:Date-, il échange notamment avec René Barjavel sur ce sujet : Modèle:Citation, déclare le chanteur à l’écrivain<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Une tournée circassienne est justement lancée sous un chapiteau à Lyon, Lille, Marseille, Bordeaux, Nice et Bruxelles, où la future chanteuse Maurane, alors âgée de quinze ans, assiste avec admiration au spectacle<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Interview</ref>. Le Big Bazar prépare dans la foulée un troisième album, produit sous son propre label BZZ, avec l’apport d’un nouveau parolier : Claude Lemesle<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Fugain y intègre une composition personnelle intitulée Les Acadiens, qui lui a été inspirée par son récent séjour au Canada et sa rencontre avec Robert Charlebois<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Le nouveau spectacle, mettant en scène un prince à la place du petit homme, s’oriente de plus en plus vers l’univers du cirque, puisqu’il est conçu avec la famille Togni de l’Modèle:Langue<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>.

La séparation

Le quatrième album du Big Bazar sort en 1976 avec la chanson Le Printemps écrite par Maurice Vidalin et inspirée par la musique folklorique de l’Europe de l’Est<ref name="p.308" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. En parallèle, la troupe subit des changements : Pierre Fuger s’en va et les sœurs Mucret sont remplacées par Guylaine Allief et Mireille Perre, tandis que José Massal prend la place de Roland Gibelli. Philippe Pouchain rejoint également l’équipe<ref name="p.308" group="A"/>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Un album Modèle:Langue permet d’enregistrer le nouveau spectacle à l’Olympia avec un personnage d’extraterrestre dans un décor inspiré par la cour des Miracles et les personnages de Victor Hugo<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Toutefois, malgré le succès, l’inspiration de Fugain décline, et ce dernier accuse une certaine fatigue, contractant un œdème aux cordes vocales<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation, résume Michel Fugain, expliquant que le déclin de sa troupe est également lié à l’évolution des mœurs de la société française : Modèle:Citation À la fin du mois de Modèle:Date-, Fugain annonce la séparation du Big Bazar, mais il laisse à ses camarades la possibilité de continuer l’aventure s’ils le souhaitent<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Gérard Kaplan et Christiane Mouron décident de la poursuivre jusqu’en 1977 en sortant un cinquième et dernier album<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Michel Fugain pense que ces cinq années ont été énormément enrichissantes pour lui : Modèle:Citation Mais, rétrospectivement, il estime qu’elle était profondément liée à l’état d’esprit d’une époque, celle de l’après mai 1968 : Modèle:Citation, dit-il en 2015<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Interview.</ref>.

Fugain, saltimbanque et pédagogue (1976-1981)

La fin du Big Bazar ne signe pas l’arrêt des projets artistiques de Michel Fugain. En Modèle:Date-, Max Serveau, responsable culturel de la ville communiste du Havre, fait appel à ses services pour organiser une grande fête avec tous les habitants dans le cadre d’un programme appelé « Juin dans la rue, mois de la jeunesse »<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Fugain propose une idée de Modèle:Citation pour pouvoir renouer un tissu social au sein de la population<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Dans un reportage réalisé par Michel Parbot pendant les préparatifs, Fugain explique qu’Modèle:Citation Le déroulement de cette journée organisée le Modèle:Date- repose essentiellement sur le principe des bacchanales et du carnaval<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Fugain convoque ses anciens camarades du Big Bazar : Valentine Saint-Jean, Jérôme Nobécourt, Philippe Pouchain, Johnny Monteilhet et sa femme Stéphanie pour travailler pendant six mois à l’élaboration du projet<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Chaque quartier de la ville se retrouve identifié par une couleur de l’arc-en-ciel et les habitants réfléchissent à des idées de chansons à partir de la notion de paix<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Les morceaux sont ensuite compilés dans un album intitulé Un jour d’été dans un Havre de paix<ref>Modèle:Interview</ref>. Pour le spectacle scénique, Fugain complète sa nouvelle compagnie avec les comédiens Grégory Ken, Roland Magdane, Liza et Hubert Viet<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Une chanson écrite pour l’occasion par Michel Vidalin et composée par Fugain passe à la postérité : Le Chiffon rouge<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. En effet, elle sera reprise de nombreuses fois par les militants de la CGT lors des luttes sociales des années 1970 et 1980<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au total, Modèle:Nombre se réunissent place de l’Hôtel-de-Ville pour assister à la grande fête<ref>Modèle:Article.</ref>. Onze ans plus tard, la mairie du Havre organisera de nouveau un mois de « juin dans la rue » avec le chanteur sud-africain Johnny Clegg<ref>Modèle:Article.</ref>.

Galvanisé par cette fête populaire, Michel Fugain souhaite poursuivre sa carrière à la façon d’un véritable saltimbanque : Modèle:Citation En 1978, avec sa nouvelle compagnie, il prépare un projet de spectacle inspiré par le théâtre de la Modèle:Langue avec le comédien Philippe Léotard<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Interview</ref>. Un album intitulé Faites-moi danser ! sort dans la foulée avec le Modèle:Langue Papa, aux sonorités reggae<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Leur prestation à l’Olympia est également enregistrée pour un album. La tournée s’achève le Modèle:Date- à Strasbourg<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Michel Fugain se lance ensuite dans une toute autre aventure : l’organisation d’un atelier-école à but non lucratif pour former chanteurs, danseurs et comédiens aux studios de la Victorine, à Nice. Modèle:Citation Néanmoins, à partir de Modèle:Date-, il organise avec son ami chorégraphe Johnny Monteilhet un stage avec de jeunes candidats motivés, parmi lesquels fait partie Mimie Mathy<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Michel Fugain se souvient : Modèle:Citation Pendant qu’il se consacre pleinement à son atelier, sa fille Laurette naît le Modèle:Date- à Cannes<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. En parallèle, il prépare son premier album solo avec le Modèle:Langue Les Sud-Américaines, sorti au printemps 1980, et signe la bande originale du film Ras le cœur de Daniel Colas<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L’année suivante, il enchaîne avec un deuxième album réalisé par Gabriel Yared : Capharnaüm, tout en composant deux chansons pour le nouvel opus de Françoise Hardy<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Livret album.</ref>. Il participe également au Disque de la paix d’Yves Montand, adaptation discographique du Livre de la paix de Bernard Benson<ref>Modèle:Livret album.</ref>. Même si Michel Fugain poursuit sa carrière avec succès, il s’apprête à connaître une période d’intenses difficultés.

Des hauts et des bas (1981-2002)

À la rentrée 1981, Christophe Izard lui propose d’être aux commandes d’une émission télévisée sur TF1 intitulée Les Fugues à Fugain<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Son atelier est alors transféré à Issy-les-Moulineaux pour des raisons pratiques<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Mais Fugain ne se sent pas à sa place à la télévision, même s’il reçoit de nombreux artistes comme Michel Delpech, Gilberto Gil, Al Jarreau ou encore Michel Legrand<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. L’émission s’arrête en Modèle:Date- et Michel Fugain part avec sa femme aux États-Unis<ref>Modèle:Interview</ref>. À trente-neuf ans, il envisage de reprendre des études de cinéma à l’université de Californie du Sud, mais retourne finalement en France, où il soutient le président François Mitterrand récemment élu<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Sur le plan musical, il met ses projets à l’arrêt et décide de prendre plusieurs années sabbatiques<ref name="p.405" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. À la même période, sur le plan personnel, il fait la connaissance de sa fille Sophie, dont la mère était hôtesse de vestiaire en 1970. Modèle:Citation, déclare Michel Fugain en 2007<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Par ailleurs, il commence également à rencontrer de sérieux problèmes financiers, au point d’être habité par des pensées suicidaires<ref name="p.405" group="A"/>.

Une femme dans une tenue noire portant un micro dans sa main droite.
La chanteuse belge Maurane (ci-dessus, en 2011), fervente admiratrice du Big Bazar pendant son adolescence, interprète de nombreuses chansons en duo avec Michel Fugain à partir des années 1990.

Au milieu des années 1980, Michel Fugain est contraint de gagner sa vie en chantant pour des mariages, tandis que sa femme Stéphanie se produit dans des pièces de théâtre<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation, déclare-t-il<ref name="p.407" group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Son amie Rolande Bismuth lui conseille tout de même de signer à nouveau pour une maison de disques<ref name="p.407" group="A"/>. En 1985, il entre chez Tréma et, l’année suivante, le parolier Brice Homs lui écrit Modèle:Langue<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ce titre est suivi par la sortie d’un album sobrement intitulé Michel Fugain en 1988. Mais ses rapports avec Tréma ne sont pas très bons, et Fugain rejoint le label Flarenasch<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Dans le même temps, Rolande Bismuth vend les éditions Le Minotaure<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Ces changements ne l’empêchent pas pour autant de faire un retour médiatique et scénique remarqué. En 1989, il sort un nouvel album intitulé Un café et l’addition avec les Modèle:Langue Les Années guitare, Où s’en vont…, dédié à Bruno Carette, Chaque jour de plus et Chanson pour les demoiselles<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Taratata">Modèle:Interview</ref>. Il se produit à l’Olympia en 1990 avec Thierry Arpino à la batterie, Nelson Baltimore à la basse, Thierry Crommen à l’harmonica et au saxophone, Dominique Fillon au piano, Pascal Joseph et Jean-Christophe Maillard aux guitares, Daniel Mille à l’accordéon et Sophie Proix aux chœurs<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. La même année, il forme également un duo avec l’actrice Véronique Genest sur la chanson Comme une histoire d’amour<ref>Modèle:Livret album.</ref>. Le chanteur renoue progressivement avec son public après environ cinq ans d’absence.

En Modèle:Date-, Fugain sort l’album Sucré-Salé réalisé par François Bréant avec le Modèle:Langue Forteresse écrit par Brice Homs<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Il participe ensuite à la quatrième émission de Taratata animée par Nagui sur France 2 en Modèle:Date-, puis Jean-Claude Camus, producteur des spectacles de Johnny Hallyday, lui organise une tournée en automne<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Taratata"/>. Il est à nouveau programmé à l’Olympia au printemps 1993, au moment où il vit la naissance de son fils Alexis le Modèle:Date-<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Le titre de ses albums suivants : Vivant en 1993, Plus ça va… en 1995, De l’air ! en 1998 et Encore en 2001, montre qu’il amorce ses trente-cinq ans de carrière avec optimisme : Modèle:Citation, dit-il lors d’une interview<ref>Modèle:Interview</ref>. Il n’hésite pas non plus à afficher ses convictions politiques à l’occasion de l’élection présidentielle de 1995 en annonçant avoir voté pour la candidate écologiste Dominique Voynet, et compose La Bête immonde contre le fascisme<ref>Modèle:Interview</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Fugain se lance aussi à cette époque dans plusieurs collaborations musicales : en 1995, il reprend Alia Soûza avec Véronique Sanson pour son album Comme ils l’imaginent et Je n’aurai pas le temps avec Jean-Jacques Goldman pour Les Enfoirés à l’Opéra-Comique, revisite ses chansons avec I Muvrini, Kent, Maurane, Didier Sustrac et Trio Esperança en 1996, et compose les chansons de l’album Français de Michel Sardou en 2000<ref>Modèle:Livret album.</ref>,<ref>Modèle:Livret album.</ref>,<ref>Modèle:Livret album.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette décennie s’achève avec une nomination à la [[12e cérémonie des Victoires de la musique|Modèle:12e cérémonie des Victoires de la musique]] dans la catégorie meilleur concert pour sa prestation aux Francofolies de La Rochelle le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Toutefois, au moment où sa carrière professionnelle est relancée, Michel Fugain est confronté à un drame personnel : sa fille Laurette, diagnostiquée d’une leucémie en 2001, meurt le Modèle:Date- en raison de complications liées à sa greffe de mœlle osseuse<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>. Sa mère Stéphanie décide de continuer à lutter contre cette maladie en créant l’association Laurette Fugain<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Interview</ref>. Son père reprend également le chemin de la musique comme thérapie. Il déclare à Véronique Aïache en 2018 : Modèle:Citation Une semaine après l’incinération de Laurette au crématorium du Père-Lachaise, Michel Fugain termine sa tournée sur l’île de La Réunion et part se ressourcer avec sa famille et ses amis en Corse<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>.

Cinquante ans de carrière dans la variété française (2002-2022)

Alors qu’il n’est pas encore prêt à reprendre sa carrière, sa nouvelle maison de disque Modèle:Langue sort en 2004 une compilation intitulée C’est pas de l’amour, mais c’est tout comme qui se vend à Modèle:Unité<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Face à ce regain d’intérêt, Michel Fugain accepte la proposition de Jean-Claude Camus de lancer un spectacle rendant hommage à ses anciennes chansons. Les coulisses des répétitions à Monclar sont diffusées sur M6 sous forme d’épisodes, mais le programme connaît de faibles audiences<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Libération">Modèle:Article.</ref>. Les critiques de la presse ne sont pas très enthousiastes non plus : Libération parle d’Modèle:Citation, tandis que Le Monde écrit : Modèle:Citation Néanmoins, le spectacle Attention mesdames et messieurs…, mis en scène par Roger Louret, est présenté aux Folies Bergère du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Malgré l’accueil plutôt favorable, Fugain a le sentiment d’un échec<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. À la même période, il intervient auprès des élèves de la [[Saison 4 de Star Academy|quatrième saison de la Modèle:Langue]]<ref>Modèle:Article.</ref>. Il réitère cette expérience en 2008<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Plus tard, il dénoncera ces émissions de télé-crochet comme Modèle:Langue en disant : Modèle:Citation

Michel Fugain préfère remercier les artistes qu’il admire et qui comptent à ses yeux. En 2003, il écrit une lettre à plusieurs de ses confrères où il leur fait part de son envie de les honorer. Modèle:Citation Mais son appel sera entendu : Modèle:Citation Nombre d'artistes répondent à sa sollicitation et leurs chansons sont regroupées dans l’album Bravo et merci ! en 2007<ref>Modèle:Interview</ref>. La même année, il fait le bilan de sa vie professionnelle et personnelle dans son autobiographie Des rires et une larme et annonce qu’il votera à gauche aux élections présidentielles, sans pour autant soutenir la candidature de Ségolène Royal<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette période s’achève par un dernier acte de reconnaissance : en Modèle:Date-, il est promu commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Photo en noir et blanc d'un homme levant les doigts en l'air avec un micro dans la main droite.
Avec son Projet Pluribus, Michel Fugain continue sa carrière sur scène, comme ici en 2015 à la Fête des Solidarités de Namur.

Il s’engage ensuite dans un projet ambitieux : mettre en musique les quatre saisons. En Modèle:Date-, il publie Le Printemps sous le label Modèle:Langue, puis décide de compiler L’Été, L’Automne et L’Hiver dans un double album intitulé Bon an mal an sorti en Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>, où il est auteur-compositeur de plusieurs chansons. Même s’il continue de se produire sur scène, notamment en interprétant Le Chiffon rouge à un Modèle:Langue de campagne de François Hollande le Modèle:Date- à Toulouse, Michel Fugain annonce que ce sera son dernier disque<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Pourtant, grâce à son manager Alexandre Lacombe, il sort en Modèle:Date- l’album Projet Pluribus avec des titres inédits comme Dans 100 ans peut-être et des nouveaux arrangements de ses chansons comme Les Sud-Américaines, La Fête ou Chante…<ref name="France Bleu">Modèle:Interview.</ref>,<ref>Modèle:Interview.</ref>. Fugain constitue une nouvelle troupe pour partir en tournée <ref>Modèle:YouTube.</ref>,<ref>Modèle:Interview.</ref>. Se réjouissant de ce nouvel élan musical et transgénérationnel, amplifié par le succès de son Modèle:Langue des années Big Bazar sorti en Modèle:Date-, il déclare : Modèle:Citation Quelque temps auparavant, il s’est séparé de Stéphanie après presque quarante ans de vie commune. Il a refait sa vie avec Sanda, une jeune femme d’origine roumaine rencontrée en Corse en Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. À l’occasion des élections présidentielles de 2017, il annonce avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise, tout en adhérant au mouvement politique Nouvelle Donne afin de dénoncer le système de la finance mondiale et l’ENA<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. En Modèle:Date-, un album de reprises rassemblant notamment Chimène Badi, Claudio Capéo ou encore Patrick Fiori achève d’inscrire Michel Fugain comme un artiste incontournable de la variété française<ref>Modèle:Article.</ref>. Mais ce dernier n’est pas encore sur le point de s’arrêter après cinquante ans de carrière et environ Modèle:Nombre de disques vendus<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En effet, en Modèle:Date-, il continue d’innover en proposant au théâtre de l’Atelier Modèle:Citation avec trois musiciens<ref>Modèle:Interview</ref>. Il la définit comme des Modèle:Citation Ce moment de partage lui permet également de rendre hommage aux quatre paroliers qui ont jalonné sa carrière : Pierre Delanoë, Brice Homs, Claude Lemesle et Maurice Vidalin<ref>Modèle:Interview</ref>. En parallèle, Fugain continue de se produire avec une formation réduite nommée Pluribus 2.0<ref>Modèle:Article.</ref>. En Modèle:Date-, avec Modèle:Citation, il reprend Les Chevaux sauvages pour rendre hommage au personnel soignant luttant contre la pandémie de Covid-19<ref>Modèle:YouTube.</ref>. Le 12 mai 2022, il fête ses 80 ans sur la scène du théâtre Bobino dans un spectacle intitulé Fugain fait Bandapart<ref>Modèle:Interview</ref>.

Univers musical et postérité

Fichier:Hair-campaign-Finland-1969.jpg
Michel Fugain a été marqué par des comédies musicales comme Modèle:Langue (ci-dessus, interprété par une troupe finlandaise en 1969), si bien que le Big Bazar est souvent associé au mouvement hippie des années 1970 par les médias français.

Ses influences sont multiples et commencent tout d’abord par la musique anglo-saxonne des années 1960, notamment celle des Modèle:Langue avec leurs albums Modèle:Langue et Modèle:Langue<ref name="p.136" group="A"/>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="A">Modèle:Harvsp</ref>,. Fugain est également proche du jazz et de la bossa nova sud-américaine, en particulier avec le titre Fais comme l’oiseau<ref name="p.285" group="A">Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="D">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="Le Monde"/>. Il n’hésite pas non plus à intégrer des airs de musiques folkloriques dans ses chansons, comme Le Printemps<ref name="p.308" group="A"/>,<ref name="p.285" group="A"/>. Enfin, il apprécie beaucoup la musique classique, surtout celle de Kurt Weill, avec une prédilection pour les compositeurs de musiques de films comme Leonard Bernstein, Sergueï Prokofiev et Nino Rota<ref name="p.285" group="A"/>,<ref name="Entrée libre">Modèle:Interview</ref>. Fugain a justement été marqué par deux comédies musicales majeures : le film Modèle:Langue réalisé par Jerome Robbins et Robert Wise en 1961, et Modèle:Langue mis en scène au théâtre de la Porte-Saint-Martin en 1969<ref name="Entrée libre"/>. Fugain déclare d’ailleurs : Modèle:Citation

Les médias français ont tendance à le voir Modèle:Citation tels que Chante… Comme si tu devais mourir demain et La Fête<ref name="AFP"/>,<ref>Modèle:Interview</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ainsi, le biographe Jean-Jacques Jelot-Blanc décrit Michel Fugain comme Modèle:Citation<ref>Jean-Jacques Jelot-Blanc, Si le yé-yé m’était conté... L’histoire vraie des idoles des années 60, Camion Blanc, 2020, 560 p.</ref>, de même le spécialiste de la chanson francaise Fabien Lecœuvre voit dans le Big Bazar Modèle:Citation<ref>Fabien Lecœuvre,1001 histoires secrètes de chansons, Éditions du Rocher, 2017, 608 p. (non paginé).</ref> tandis que la biographe Sophie Girault qualifie les paroles Modèle:Citation, de Modèle:Citation<ref>Sophie Girault, Michel Sardou. Biographie intime, City Édition, 2013, 288 p.,(non paginé).</ref>.

Tardivement, en 2017, le principal intéressé se défend d'avoir été hippie : Modèle:Citation

Fugain souhaite plutôt s’inscrire dans la tradition des chansons françaises : Modèle:Citation Il rajoute : Modèle:Citation En même temps, hormis la joie de vivre, Fugain célèbre aussi la liberté, l’espoir et l’amour comme dans Une belle histoire, Modèle:Langue ou Forteresse<ref name="AFP"/>,<ref name="France 2"/>. Ses ballades sont régulièrement apprises dans les écoles, dont certaines portent son nom à Montferrat et Vred<ref name="p.243" group="A"/>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Modèle:Date-, une fanfare interarmées joue La Fête à la fin du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées, devant le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Donald Trump<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:Citation La journaliste Véronique Mortaigne va également dans ce sens lorsqu’elle dit : Modèle:Citation Pour Fabien Lecœuvre, le chanteur est même allé jusqu’à Modèle:Citation

Discographie

Modèle:Article connexe Michel Fugain a sorti trente-deux albums, dont huit avec le Big Bazar, et environ une centaine de Modèle:Langue. Modèle:Colonnes

Filmographie

Modèle:Colonnes

Distinctions

Références

Références bibliographiques

  • Michel Fugain, Des rires et une larme, 2007

Modèle:Références Modèle:Colonnes

Autres sources

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Bibliographie

Ouvrages de Michael Fugain
Ouvrages de la famille Fugain
Ouvrages généraux

Liens externes

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